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SANTÉ HOLISTIQUE

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Il était une fois une famille recomposée

Par Marie-Christine Saint-Jacques, TS, Ph. D., professeure titulaire, École de travail social et de criminologie, Université Laval

ÉVOLUTION — Dans l’histoire de la famille, deux transitions importantes ont donné lieu à la constitution de familles recomposées, soit le veuvage et, bien plus fréquemment de nos jours, la séparation des parents. Dans les siècles passés, l’espérance de vie beaucoup plus courte que celle que nous connaissons aujourd’hui laissait plusieurs enfants orphelins de père ou de mère. De plus, le remariage des veufs et veuves était fortement encouragé par la société. Depuis quelques décennies, la présence des familles recomposées est favorisée par la transformation des valeurs et des attitudes à l’endroit de la vie de couple. On la souhaite satisfaisante et épanouissante. Si ce n’est pas le cas, de nombreux parents prendront la décision de se séparer. Ceci ne met toutefois pas fin à leur vie amoureuse. Il est en effet très fréquent qu’ils se remettent en couple avec un nouveau partenaire. Enfin, on l’oublie souvent, mais une proportion significative d’enfants au Québec naît au sein d’une famille monoparentale. Ils seront nombreux à voir un beau-parent arriver dans leur vie !

COMBIEN SONT-ELLES ?

Une enquête réalisée auprès de parents québécois récemment séparés montre que 43 % d’entre eux sont de nouveau en couple deux ans après leur séparation. Parmi eux, 41 % habitent avec leur nouveau partenaire à temps plein et 41 % sur une base intermittente, chacun ayant conservé sa résidence. Oui, on peut être un beau-parent même lorsque les enfants ne sont pas là à temps plein, ou qu’on ne partage que certaines périodes de vie en commun. Notons aussi que 2 % des parents qui sont à nouveau en couple le sont avec un partenaire qui s’identifie au même genre qu’eux.

Environ 132 000 familles québécoises sont recomposées, c’est-à-dire qu’elles impliquent un conjoint qui n’est pas le parent (biologique ou adoptif) d’au moins un des enfants. Cela représente une famille biparentale sur six, un ratio supérieur à celui du Canada. Il est difficile d’évaluer la proportion de beaux-parents qui sont des hommes ou des femmes. Il y a quelques années, plus d’hommes occupaient un rôle de beau-parent. Toutefois, on note une augmentation du nombre de pères seuls qui s’engagent dans une recomposition familiale, ce qui amène une croissance du nombre de femmes qui occupent un rôle de belle-mère. Celle-ci s’explique par les changements survenus quant aux modalités de garde des enfants depuis les années 1990. Enfin, soulignons que selon le recensement, la moitié des familles canadiennes homoparentales sont en fait des familles recomposées, et que la majorité des couples de même sexe sont composés de deux femmes.

LES PARTICULARITÉS DE LA VIE EN FAMILLE RECOMPOSÉE

Dans le passé, beaucoup d’études ont été réalisées afin de comparer le bien-être et le fonctionnement des familles recomposées à ceux des familles biparentales intactes. Ce faisant, les chercheurs postulent d’une certaine

façon que les familles intactes constituent une norme étalon, ce qui a pour effet indirect de dévaloriser les autres structures familiales.

Mais au-delà de cette question structurelle, les familles, qu’elles soient recomposées, monoparentales, homoparentales ou intactes, assument les mêmes finalités. Elles peuvent toutes rencontrer des défis, vivre des difficultés, être des lieux d’attachement. Aujourd’hui, on tente donc de mettre davantage l’accent sur les éléments qui particularisent la vie au sein d’une famille recomposée :

• Appartenir à un vaste réseau relationnel alimenté tant par le couple recomposé et les enfants que par les liens créés dans les unions antérieures.

• Avoir à maintenir des frontières plus perméables avec l’extérieur afin de faciliter la circulation harmonieuse des enfants entre les différents foyers. • Composer avec une vie familiale différente de celle que l’on avait probablement projetée. Pour plusieurs beaux-parents, cela peut être un bouleversement de passer du jour au lendemain d’une vie de célibataire à celle du quotidien avec des enfants. • Concilier deux histoires familiales, et parfois, comme couple, être à deux étapes de la vie différentes. • Jongler avec l’antériorité de la relation parent/enfant sur la relation conjugale. • Vivre au sein d’une famille où les liens ne reposent pas que sur ceux du sang. Prendre soin des enfants fait appel à la parentalité sociale plutôt qu’exclusivement biologique. Les enfants, entre eux, ne partagent pas tous des liens de sang, certains ont deux, un, voire aucun parent en commun. • Faire face au paradoxe qui découle de la faible reconnaissance du rôle de beau-parent : prendre soin des enfants comme un parent, mais n’avoir que très peu de droits à leur endroit. Sur le plan juridique, les beaux-parents sont quasi invisibles! • Devoir lutter contre les stéréotypes négatifs (d’autant plus si on forme un couple recomposé de même sexe). Plusieurs études ont montré que les familles qui s’écartent du modèle traditionnel sont stigmatisées. Mais la situation tend à s’améliorer puisque dans de nombreuses sociétés, la diversité familiale est de plus en plus vue comme une richesse.

24 Crédit photo : Bianca Des Jardins

AVOIR UN ENFANT AU SEIN D’UNE FAMILLE RECOMPOSÉE

De nombreuses personnes aujourd’hui (mais c’était aussi vrai à d’autres moments dans l’histoire!) auront des enfants dans le cadre d’unions successives. Il en découle que plusieurs beaux-parents deviendront eux-mêmes parents au sein d’une famille recomposée. De nombreux éléments influencent la probabilité que les couples recomposés aient un enfant : le fait que les partenaires aient déjà des enfants, le nombre d’enfants, l’âge de ces derniers et le type de garde. En outre, il est plus probable qu’une belle-mère qui n’a elle-même pas d’enfant devienne mère, indépendamment du nombre d’enfants qu’a déjà le père. La probabilité pour un beaupère sans enfant d’en avoir est quant à elle plus faible si sa partenaire a déjà des enfants. La naissance d’un enfant au sein d’une famille recomposée est encore une réalité peu documentée, mais les familles qui l’ont vécue relatent souvent que l’arrivée de cet enfant envoie le signal que la famille, mais aussi le couple sont là pour durer. Cette naissance peut avoir un certain

pouvoir unificateur en tant que centre affectif commun pour tous les membres de la famille,

devenir un point de référence. Elle confère aussi un statut parental clair aux beaux-parents. Le beau-parent qui devient parent peut ressentir un lien plus proximal avec ce nouvel enfant qui est le sien, qui contraste avec ce qu’il ressent pour le bel-enfant. Des belles-mères devenues mères perçoivent la relation comme beaucoup plus fragile et contextuelle, alors que d’autres, maintenant qu’elles ont connu la maternité, trouvent plus facile de composer avec les enfants de leur partenaire.

Vivre en famille recomposée et occuper un rôle de beau-parent sont l’une des manières de faire famille à présent! Cela comporte de petits et grands bonheurs, et des défis certains. Mieux comprendre les dynamiques propres à ces familles est un atout. Voici d’ailleurs une très belle source d’information made in Québec à consulter absolument : www.famillesrecomposees.com.

Sources

Charton, L., Lopez Barrios, M., Pacaut, P., Gauthier Mongeon, J. (à paraître). Désirer un enfant en contexte de nouvelle union familiale. Dans SaintJacques, M.-C., Robitaille, C., Baude, A., Godbout, É., Lévesque, S. La séparation parentale et la recomposition familiale dans la société québécoise : les premiers moments. Québec, Presses de l’Université Laval.

Desrosiers, H., Tétreault, K. (2018). Les trajectoires familiales diversifiées des jeunes nés au Québec à la fin des années 1990. Collection Portraits et trajectoires, ISQ, no 23. Saint-Jacques, M.-C., Baude, A., Godbout, É., Robitaille, C., Goubau, D., Pacaut, P., Biland, É., Dubeau, D., Régnier-Loilier, A. et collaborateurs. (2018). Enquête longitudinale auprès des parents séparés et recomposés du Québec (ELPSRQ), Université Laval, https://doi.org/10.5683/SP2/SJWLPK. Gold, J. M. (2017) Honoring the Experiences of Gay Stepfamilies: An Unnoticed Population, Journal of Divorce & Remarriage, 58:2, 126–133, DOI: 10.1080/10502556.2016.1268020 Gosselin, J., Doyon, J., Laflamme, V. et H. David (2007). “Être mère dans la famille recomposée : Défis de la conciliation des rôles de belle-mère et de mère biologique”, Psychologie Française, vol. 52, n° 2, 217–229. Lavoie, K., Saint-Jacques, M.-C. (2020). Lovers for a Time, Mothers for Life: Ecosystemic Analysis of Blended Family Experiences of Lesbian Mothers and Stepmothers. Child & Family Social Work, 24, 4, 946–954.

Hadfield, K., & Nixon, E. (2012). Comparison of relationship dynamics within stepmother and stepfather families in Ireland. The Irish Journal of Psychology, 33 (2–3), 100–106. https://doi.org/10.1080/03033910.2012.708900 Miller A, Cartwright C, Gibson K. Stepmothers’ Perceptions and Experiences of the Wicked Stepmother Stereotype. Journal of Family Issues. 2018; 39(7):1984-2006. doi:10.1177/0192513X17739049 Ministère de la Famille (2018). «Caractéristiques et évolutions récentes des familles au Québec. Ce que révèlent les données du recensement de 2016», Bulletin Quelle famille?, volume 6, numéro 2, 17 pages. Saint-Jacques, M.-C. (2021). Reconnaître socialement et juridiquement le statut de beau-parent pour protéger les droits des enfants. Dans La jeunesse au carrefour de la famille, de la communauté, du droit et de la société Youth at the crossroads of Family, Community, Law and Society. Édité par Noreau, P., Goubau, D., Saint-Jacques, M.-C., Van Praagh, S. Québec : Éditions Thémis. Saint-Jacques, M.-C., Godbout, É. Ivers, H. (2020). People’s opinions and stereotypes about stepfamilies. Journal of Family Issues, 41(11), 2136–2159. https://doi.org/10.1177/0192513X198960600. Saint-Jacques, M.-C., Parent, C. (2015). La famille recomposée. Des escales, mais quel voyage! Collection Parents, Éditions de l’hôpital Sainte-Justine, 239 p. Statistique Canada. (2012). Portrait des familles et situation des particuliers dans les ménages au Canada. Familles, ménages et état matrimonial : recension de la population de 2011. Ottawa : ministère de l’Industrie. Vézina, M. (2012). Enquête sociale générale de 2011 : Aperçu des familles au Canada — Être parent dans une famille recomposée : un profil. Statistique Canada. Ministère de l’industrie.

VALÉRIE ROBERTS Animatrice, chroniqueuse culturelle, rédactrice et autrice, maman et belle-maman

26 Crédit photo : Tania Lemieux

La belle-parentalité

Entrevue avec Valérie Roberts

L’IMPORTANCE DE LA RECONNAISSANCE — Animatrice, chroniqueuse culturelle, rédactrice et autrice, Valérie Roberts s’est fait connaître du grand public en 2007. Depuis 2015, elle forme un couple avec le chef cuisinier Martin Juneau. Elle est la belle-maman de ses deux enfants, et aujourd’hui nouvellement maman d’une petite fille, Lucie.

Dans les dernières années, Valérie est peu à peu devenue un modèle et une voix pour les beaux-parents au Québec. En 2020, son livre La blonde de papa faisait sa sortie en librairie, apportant reconnaissance et apaisement aux beaux-parents. En mai 2021, avec l’appui du ministre de la famille, Mathieu Lacombe, Valérie instaurait la Journée nationale des beaux-parents afin de célébrer ceux qui jouent souvent un rôle fondamental auprès des enfants. C’est avec authenticité et bienveillance qu’elle nous explique son parcours et sa mission.

Pourquoi avoir décidé de créer une journée de toutes pièces plutôt que d’amalgamer la célébration à celles déjà existantes de la fête des Mères et de la fête des Pères ?

« Cette idée de Journée nationale des beaux-parents est née dans mon esprit quand j’ai commencé à passer du temps avec mes belles-filles, il y a six ans. Quand je les ai rencontrées, Simone et Léonie avaient 5 et 2 ans. Elles étaient jeunes, mais très tôt, nous avons eu des discussions sur la place que je prenais par rapport à leur maman. Au début, quand on croisait des gens dans la rue et qu’ils me complimentaient sur "mes filles", Simone et Léonie répondaient automatiquement "ce n’est pas notre mère, ce n’est pas notre mère !" Mais plus le temps passait, et moins elles ressentaient le besoin de le dire.

Tout le monde le sait, de toute façon, que je ne suis pas leur mère. En tout cas, nous, dans notre famille, on le sait très bien ! Les filles associent plutôt mon rôle à celui d’une deuxième mère, mais le terme "maman" ne me revient pas à moi. J’avais donc l’impression que chaque fois que les filles, à la fête des Mères, soulignaient

ma présence dans leur vie, elles sentaient qu’elles trahissaient un peu leur maman, ce qui est tout à fait normal.

Il me paraissait donc plus simple pour les enfants de créer une autre journée complètement, pour éviter les conflits de loyauté et les malaises. Je trouvais ça ridicule et aberrant, considérant qu’il existe une Journée mondiale du Nutella et de la procrastination, qu’il n’y en ait pas pour des personnes, hommes et femmes, qui s’impliquent corps et âme dans une relation où l’enfant n’est pas le leur, mais qui le traitent comme tel. »

Avec la sortie de votre livre, les gens ont trouvé un point de repère…

« Oui, parce que c’est une situation qui est compliquée. Du jour au lendemain, il faut trouver sa place en tant qu’être humain auprès de son amoureux, mais aussi de ses enfants, et de l’ex-conjoint/conjointe, qui est l’autre parent des enfants. Plein de questions émergent en même temps : serai-je bien accepté(e) par tous les membres

de la famille? Est-ce que je pourrai faire de la discipline auprès des enfants, est-ce que je veux leur

transmettre des valeurs ? C’est un grand défi, car tout ça dépend du parent avec qui tu es en couple, mais aussi de celui avec qui tu ne l’es pas. Même s’il n’est pas dans ta relation amoureuse et dans ta famille, il fait quand même partie du cercle de cette famille recomposée.

Bref, tout ça est très complexe, donc quand en plus personne n’en parle et qu’il est difficile de trouver des ressources ou des livres sur le sujet, c’est normal de se sentir seul(e) ! »

Les filles associent plutôt mon rôle à celui d’une deuxième mère, mais le terme « maman » ne me revient pas à moi.

Justement, l’implantation de certaines infrastructures pour apporter du soutien aux beauxparents serait-elle nécessaire, à votre avis?

« La belle-parentalité touche un grand nombre de familles au Québec, mais on aime mieux faire comme si ça n’existait pas tant que ça, c’est un peu tabou. Il y en a plusieurs, des choses qui sont en place, sauf qu’on ne les connaît pas, et même quand on fait des recherches, on ne les trouve pas facilement. J’ai notamment découvert dans les dernières années le Réseau pour un Québec Famille, et la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ). Par contre, ce n’est pas tout le monde qui a le goût de consulter une association pour s’améliorer dans son rôle de beau-parent. C’est un investissement en temps qui peut faire peur à certains. Aller à la librairie et acheter un livre, par exemple, c’est bien moins engageant. Des ressources pour les jeunes mamans et celles qui s’apprêtent à vivre la maternité, il en existe une panoplie. Mais pas pour les beaux-parents. Même le mot "belle-parentalité" n’existe pas. On a "coparentalité", "homoparentalité"… la majorité des parentalités ont un mot pour se définir, mais pas "belle-parentalité".

C’est pour ça que je travaille avec l’Office québécois de la langue française pour le faire ajouter, et que je leur ai demandé qu’on se questionne aussi sur les termes "belle-parentalité", "beau-parent", "belle-mère", "beau-père". Parce que quand j’ai créé la journée, des gens m’écrivaient pour me dire "moi, mon gendre, je l’adore" ! Mais non, on ne parle pas de ça ! Ce n’est pas normal qu’il n’existe pas de mot spécifique. En anglais, on a step-father et step-mother, et fatherin-law et mother-in-law. En espagnol aussi, il y a des termes différents, dans beaucoup de langues à travers le monde finalement, mais pas en français. »

Pourquoi, selon vous, parle-t-on très peu de cette réalité ?

« On aspire encore beaucoup à vivre une relation amoureuse qui ne se terminera pas, à maintenir sa famille unie, donc c’est difficile d’admettre qu’il y a eu "explosion" au sein d’une famille. Je crois par ailleurs que les conflits qui peuvent exister entre un beau-père et un père, et entre une belle-mère et une mère, nourrissent le tabou.

Je me suis d’ailleurs déjà questionnée publiquement à savoir si les beaux-parents devraient avoir des droits par rapport aux enfants. Je me rappelle avoir reçu beaucoup de commentaires outrés et surpris de la part de parents. Comme si la belle-parentalité enlevait quelque chose aux parents biologiques, alors qu’ils resteront toujours les parents de l’enfant. Et même : on dit tout le temps qu’il faut un village pour élever un enfant, mais mon Dieu qu’on ne veut pas que ce soit un beau-parent ! Pourquoi ?

Moi, j’en ai eu des belles-mères dans ma vie : mes parents se sont séparés quand j’avais six ans. Est-ce que j’ai eu des affinités avec certaines, y a-t-il des femmes que j’ai gardées dans ma vie ? Oui, évidemment. Mais est-ce qu’elles ont remplacé ma mère ? Jamais de la vie. Ma mère, c’est ma mère. »

Comment faire pour préserver le bien-être des enfants lors de la création d’une famille recomposée, qui est une étape bouleversante pour tout le monde ?

« Je ne pense pas qu’il y ait de secret. Il faut juste se rappeler qu’ils sont au centre de la famille, que ce sont eux qui sont trimballés d’une maison à l’autre, et que toi, en tant que beau-parent, tu arrives dans leur quotidien, mais ils ne t’ont pas choisi(e)! C’est de réussir à faire partie de leur vie sans trop les chambouler, être à l’écoute de leurs besoins, de ce qu’ils vont t’exprimer. Les enfants sont tellement intelligents et comprennent beaucoup plus que l’on pense. Nous, c’est quelque chose qu’on a établi dès le début, ce souhait de discuter ouvertement avec les filles. "Quand quelqu’un dans la rue te dit que tu es ma fille et que tu es belle, qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce que ça te fait de la peine, est-ce que ça te dérange ? Préfères-tu que l’on réponde que je ne suis pas ta mère et que l’on rectifie le tir ? Ou bien, toi et moi, on sait très bien que tu n’es pas ma fille et que je ne suis pas ta mère, et au contraire, on s’amuse avec ça et on blague ?" Les enfants n’ont pas demandé la séparation de leurs parents ni l’arrivée d’un autre adulte dans leur maison, donc il faut essayer de rendre la transition la plus facile possible. »

Pensez-vous que d’avoir soi-même eu des parents séparés aide à être un meilleur beau-parent ?

« Il y a des modèles de belles-mères que j’ai eus et que je ne veux pas reproduire, et d’autres dont je voudrais m’inspirer. La belle-mère que j’ai depuis les 21 dernières années est une femme extraordinaire qui n’a jamais eu d’enfant, et qui a toujours considéré que, ma sœur et moi, on était les siens. Et ce n’était rien contre notre mère, au contraire : c’était tout pour nous. Mon père habite aux États-Unis, donc quand on allait chez eux, c’était nous. C’était "our girls". Donc lorsque j’ai rencontré les filles de Martin, je leur ai demandé si elles étaient à l’aise que je dise "mes filles" et "les miennes" quand je parle d’elles. Parce que moi, j’ai toujours trouvé ça flatteur,

que ma belle-mère dise que je suis sa fille. Ça veut dire qu’elle est fière de moi et qu’elle m’aime.

Je pense que si l’on parlait plus des familles recomposées, et qu’on voyait plus de modèles dans les médias, ça pourrait être inspirant. C’est juste important d’en voir davantage, tout simplement. »

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