Àvivre
#109
ARCHITECTURES
MINI SURFACES MAXI INVENTIONS ! QUAND LES ARCHITECTES INNOVENT POUR VOUS FAIRE GAGNER DE LA PLACE !
MAISON ARCHITECTURE DESIGN AMÉNAGEMENT JARDIN
L SPÉCIA PETITS ES ESPAC
CAHIER
DESIGN
Bureaux, lampes et fournitures pour bien préparer sa rentrée !
SEPTEMBRE | OCTOBRE 2019
SALLE DE BAINS ET CHAUFFAGE Découvrez les nouvelles tendances ! AMÉNAGEMENT Une suite parentale sous les combles LUMIÈRE ET CONFORT 7 appartements optimisés pour trouver l’inspiration M 05735 - 109 - F: 7,90 E - RD
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ET AUSSI Charlotte Perriand, des architectes jouent aux Experts, le hygge version suédoise…
© Šejla Kamerić, 30 ans après, 2006 (exposition 30 ans après, Art Collection Telekom). Avec l’aimable autorisation de l’artiste et Art Collection Deutsche Telekom.
#109 | ÉDITO
DEMAIN EST UN AUTRE… Un contenu enrichi, une maquette plus dynamique : Architectures À Vivre évolue et change de formule ! Rendez-vous en kiosque dès le 18 octobre prochain pour découvrir le nouveau visage de votre magazine.
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SOMMAIRE | #109
CAHIER DESIGN POINT DE VUE DE DESIGNERS 38 NOCC Studio PORTRAIT DE MARQUE 40 USM COLLAB’ 42 Skyline Design et Ronan & Erwan Bouroullec TENDANCES 44 Made in France : Nouvelle(s) vague(s) SHOPPING 47 Sweet home office 50 ACTUS AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR 54 Duplex sous les toits à Pékin HAO design PRATIQUE 69 Aménager ses combles Emma Saintonge 73 Optimiser un studio Maéma Architectes EXTÉRIEUR 77 Un jardin deux en un Xavier de Chirac
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ARCHITECTURE MINI SURFACES MAXI INVENTIONS ! 82 Rénovation d’un duplex parisien Nuée architecture 92 Surélévation d’une maison de ville à Montreuil MDA – Marc Dujon 106 Transformation d’un atelier en studio évolutif FREAKS freearchitects 116 Maison de vacances en Norvège Mork Ulnes Architects 126 Rénovation d’un appartement à Madrid Husos Arquitectos S’ÉQUIPER PRODUITS 138 Salle de bains 148 Poêles, inserts et cheminées À DÉCOUVRIR 152 À LIRE PORTFOLIO 158 Dessins d’architecture NOUVEAUX MONDES 169 Prendre les nuages à témoins, le monde de Forensic Architecture 174 CARNET D’ADRESSES 176 LA RÉDACTION 178 PROCHAIN NUMÉRO
© David Foessel
À VOIR 7 À LA UNE 10 ARCHITECTURE 20 DESIGN 26 PAYSAGE 29 ENDROITS
Les Side-by-Side pour les passionnés de grande cuisine Une solution unique avec 6 climats de conservation indépendants Un compartiment spécial pour les poissons et crustacés à - 2 °C : BioFresh-Plus Fini la corvée de dégivrage grâce au NoFrost Une cave à vin avec 2 zones indépendantes réglables de + 5 à + 20 °C Une fabrique à glaçons automatique pour une réserve permanente de glaçons Un fonctionnement extrêmement silencieux à 38 dB
Qualité, Design et Innovation
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Leeroy New, Aliens of Manila: Balete Colony, 2019, récipients divers en plastique, tubes industriels, lanières en fibre de verre, attaches de câble, équipement de laboratoire. Courtesy de l’artiste. © Marc Domage
À VOIR | À LA UNE
JUSQU’AU 8 OCTOBRE | PARIS (16e)
BUILDING QUEEN
texte charlotte fauve
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acca, Lagos, Manille, Mexico ou Téhéran : attention, « ces mégapoles ne sont pas le sujet de l’exposition Prince•sse•s des villes », préviennent ses commissaires, Hugo Vitrani et Fabien Danesi. Au Palais de Tokyo, les deux curateurs ont rassemblé les œuvres de plus de cinquante artistes qui, tous, vivent et créent au sein de ces agglomérations tentaculaires. La scénographie, signée par l’architecte Olivier Goethals, invite à la dérive dans un dédale de salles, « à la manière d’une ville imaginaire, où l’espace et les œuvres dialoguent sans discontinuer ». Des cimaises en bois, pour une expo comme en travaux, profusion de visions bigarrées et bordéliques : les étals du marché Balogun à Lagos, tableaux vivants reconstitués par la plasticienne Ndidi Dike, se frottent aux murs des rues de Mexico bombés de noir et de chrome par le graffeur Zombra. Dans cette abondance étourdis-
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sante de formes et de couleurs saturées, l’humain et le bâti semblent se répondre et s’enchevêtrer, passant d’identités en construction à des édifices en chantier. Ici, les tatouages sur les corps deviennent des graffitis géants. Là, des néons symbolisant une vulve éclairent une paroi. Des œuvres trash, cul, provoc’, presque toujours violentes, comme pour mieux exister dans ces urbanités troubles où l’art paraît pourtant vouloir s’exprimer sur chaque mur. Au passage, Prince•sse•s des villes rend hommage aux espaces d’expression alternatifs, allant même jusqu’à reconstituer Lulu, white cube de 12 mètres carrés créé à l’origine à Mexico par le sculpteur Martin Soto Climent et le commissaire Chris Sharp dans une ruelle à côté d’une marchande de jus d’orange. Dans les allées de l’exposition, la surprise surgit toujours, que ce soit par l’œil ou par l’ouïe, quand elle ne naît pas du détournement : en bidouil-
leurs géniaux, les artistes sélectionnés construisent des univers fantasmatiques en recyclant les matériaux les plus improbables, à l’image des aliens en plastique du Manillais Leeroy New. Dans la guinguette investie par l’artiste, le visiteur peut se coiffer d’un casque intersidéral pour siroter un soda au milieu de ses semblables transformés en extra-terrestres – une métaphore d’une statistique cruelle, celle d’un pays, les Philippines, où près de 10 % de la population est forcée d’immigrer et dont les personnages fantastiques de Leeroy New interrogent le statut de migrants, contraints de partir vers des territoires inconnus… Au sortir de l’exposition, c’est le refrain de Michel Berger, diffusé en boucle, qui reste dans l’oreille : « Et l’avenir fragile / Pour les princes des villes », fredonne le chanteur. Au vu de leur audace dans la débrouille, on aimerait au contraire que le futur leur appartienne. www.palaisdetokyo.com
Biquini Wax EPS, Sa la na, a yuum, iasis, laissez faire, laissez passer, 2019. Courtesy de Biquini Wax EPS. © Marc Domage
À VOIR | À LA UNE
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Fernando Palma Rodríguez, Techpactia tlen quipanoz ipan Milpa Alta ? Do you like what is happening in Milpa Alta, 2011, commande électronique, bois, moteur, plastiques, cannettes recyclées. Courtesy de Gaga, Mexico City and Los Angeles. © Marc Domage / Amir Kamand,Untitled, 2019,acrylique sur bois ou acrylique et papier mâché sur bois. Courtesy de l’artiste & Delgosha Gallery (Téhéran). © Marc Domage / Emeka Ogboh, Lagos State of Mind I, 2019, bus, haut-parleurs, casques audios. Courtesy de l’artiste et de la galerie Imane Farès. © Marc Domage / Mohammad Shoaib, Jhorer Pakhi (Stormy Bird), courtesy of Jothashilpa © Sarker Protick. © Marc Domage / Mehraneh Atashi, Flotsam, Jetsam, Lagan and Dereclict, 2019. Architecte : Lida Badafreh. Courtesy de l’artiste et Lida Badafreh Flotsam, Jetsam, Lagan, and Derelict a été à l’origine commandé par Grazer Kunstverein avec le soutien du Mondriaan Fund en 2018. © Marc Domage
JUSQU’AU 30 NOVEMBRE | BORDEAUX (33)
Inservitude texte élisabeth károlyi
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rganisée dans le cadre de la saison culturelle bordelaise, répondant cette année au thème de la « liberté », l’exposition du centre d’architecture arc en rêve montre 44 projets et situations « visionnaires ou relevant d’une pensée anticipatrice d’un monde qui change, selon les mots de sa directrice et co-fondatrice Francine Fort. Il s’agit de prendre le risque de faire autrement, quitte à se tromper, à perdre le concours, parce qu’on pense que c’est la position à prendre à ce moment et à cet endroit-là. » Sont ainsi rassemblés les projets et les concepteurs « qui ont le plus émergé dans un contexte de liberté, condition essentielle à la création et à l’invention », ajoute
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Michel Jacques, directeur artistique et co-fondateur du centre. Yona Friedman, Hans-Walter Müller, Lacaton & Vassal, Wang Shu, Junya Ishigami et Diébédo Francis Kéré, l’ensemble Nemausus ou encore le centre Pompidou, comptent donc parmi les esprits et œuvres libres présentés dans inservitude. Autant d’auteurs et de réalisations hors des sentiers battus, proposant des solutions nouvelles et responsables. Quelques événements comme Tchernobyl et le 11-Septembre ponctuent également le parcours de l’exposition, ces drames ayant fait basculer le monde et provoqué une prise de conscience sur notre responsabilité sociale et environnementale.
Tous ces projets ont croisé le chemin d’arc en rêve, et c’est dans sa propre collection que le centre a puisé pour donner forme à cette exposition. Car cet événement marque un bilan, né du désir de montrer ce qui a fait la singularité de cet établissement créé en 1981 avec peu de moyens, « à partir d’une passion, d’un projet militant », se rappelle Francine Fort, et désormais reconnu sur le plan international. Aujourd’hui, l’heure est à la transmission, Francine Fort et Michel Jacques ayant annoncé leur départ pour la fin de l’année, en attendant une nouvelle ère pour l’institution, que l’on espère tout aussi prospère. www.arcenreve.eu
Border Garden, Mexique - États-Unis, 2005 - OFFICE Kersten Geers David Van Severen, Bruxelles © OFFICE Kersten Geers David Van Severen / Némausus, Nîmes, 1987 - Ateliers Jean Nouvel architecte © Philippe Ruault / Villa de René Geneste - Pyla-sur-mer, La-Teste-de-Buch, 1967 - Atelier d’architecture Salier - Courtois-Lajus-Sadirac © Pierre Burdin / © R-Eacher
À VOIR | ARCHITECTURE
À VOIR | ARCHITECTURE
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râce à vous, architectes et visiteurs, encore une très belle édition… Organisées les deux derniers week-ends du mois de juin 2019, les Journées d’Architectures À Vivre, inscrites pour la première fois dans le cadre des Journées nationales de l’architecture, ont une nouvelle fois favorisé rencontres et discussions autour de l’architecture contemporaine et domestique. En effet, ce sont près de 300 maisons et appartements qui ont ouvert leurs portes dans toute la France à plus de 7 000 visiteurs. Placé sous l’égide du ministère de la Culture et de la Communication, du Conseil national de l’Ordre des architectes, de la Fédération nationale des CAUE et du Réseau des maisons de l’architecture, et en partenariat avec Placo® et RBC Mobilier, ce
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rendez-vous désormais incontournable invite les particuliers – peut-être futurs propriétaires ou tout bonnement petits et grands curieux – à échanger avec les concepteurs des lieux qu’ils visitent. Cette année encore notre magazine fait le choix de mettre à l’honneur les architectes participant à la manifestation en décernant les Prix des Maisons d’Architectures À Vivre. Le jury, composé de Sarah Bitter (architecte et présidente du jury), Corinne Langlois (sous-directrice à l’architecture, à la qualité de la construction et du cadre de vie, ministère de la Culture), Cristina Conrad (architecte et conseillère nationale à l’Ordre des architectes), Sibylle Vincendon (journaliste et rédactrice en chef adjointe du journal Libération), Olivier de La Chaise (président de À Vivre édition), Vladimir Doray
(architecte et lauréat du Prix Architecture & Design 2018), Julien Pansu (architecte et directeur de la communication du Pavillon de l’Arsenal) et Franck Argentin (fondateur du groupe RBC Mobilier), a ainsi décerné cinq distinctions – le Grand Prix du Jury, le Prix du Jury, mention maison neuve, le Prix du Jury, mention rénovation, le Prix du Jury, mention appartement et enfin le Prix du Public – lors d’une soirée de remise des prix au Pavillon de l’Arsenal le 11 juin dernier. L’occasion de remettre en avant les réflexions et les innovations architecturales qui continuent d’être déployées dans le domaine de l’habitat individuel. Le rendez-vous est pris le 19 octobre prochain pour une ultime journée de visite avant le grand cru de 2020. www.journeesavivre.fr
© Schnepp Renou / © Baptiste Almodovar / Sonia & Fred Lucano / © Vincent Lantignac / Bertrand Fompeyrine
Journées d’Architectures À Vivre 2019
© TLAgency
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À VOIR | ARCHITECTURE
DU 11 OCTOBRE AU 10 NOVEMBRE | AVIGNON (84)
¡ Viva Villa !
Depuis le début du mois de juillet, dix stations de compostage conçues intégralement en bois maillent le territoire vosgien. Valorisant les circuits courts et les filières locales, les structures aux géométries audacieuses et aux détails soignés répondent à un double objectif pédagogique : inciter les citoyens au recyclage et générer des synergies entre les futurs professionnels de la région baptisée « Wood Valley ». Ces équipements ont en effet été réalisés à l’occasion de la dernière édition des Défis du bois, événement réunissant chaque année des étudiants architectes (ENSA Nancy), ingénieurs (ENSTIB) et charpentiers (Compagnons du Devoir) autour de la conception et de la construction de microarchitectures au service d’un programme donné. Comme les cabines de musique, buvettes et belvédères conçues pendant les sessions précédentes, les nouvelles stations de compostage ont fait l’objet d’un premier assemblage sur le campus d’Épinal avant d’être remontées sur leurs sites définitifs quelques semaines plus tard. www.defisbois.fr
Rendez-vous automnal de la création contemporaine, le festival ¡ Viva Villa ! propose pour la quatrième fois de mettre en lumière le travail de créateurs en résidence d’artistes. Après son succès à Marseille, c’est au cœur de la Collection Lambert en Avignon qu’a lieu l’édition 2019. Lancé en 2016 à l’initiative de la Villa Médicis, la Villa Kujoyama et la Casa de Velázquez, l’événement offre au public l’occasion d’apprécier les travaux d’une cinquantaine d’artistes peintres, photographes, sculpteurs ou encore écrivains issus de ces résidences. Construite cette année sur un thème réflexif au centre des préoccupations, « la fin des forêts », et développée en six chapitres, l’exposition met en exergue la prise de conscience de l’impact humain sur son environnement comme la nécessité d’adapter sa profession au contexte naturel. Un engagement à découvrir notamment dans les travaux de l’architecte et peintre Marine Delouvrier mais également dans les compositions de l’artiste et architecte Mathieu Lucas. De quoi imaginer de nouvelles formes de cohabitation entre l’homme et son environnement. www.vivavilla.info
DU 5 SEPTEMBRE AU 4 OCTOBRE | PARIS (15e)
Nature / People / Architecture
Après la Maison Dada, c’est à l’architecte Sou Fujimoto que le showroom de mobilier design RBC choisit de rendre hommage. Le temps d’une exposition, Nature / People / Architecture offre une immersion dans l’univers avant-gardiste du Japonais dont les projets sont aussi surprenants que novateurs. Ses réalisations, parmi lesquelles Mille Arbres, Le Village Vertical et bien sûr l’Arbre Blanc, tour récemment livrée à Montpellier, seront décryptées à l’aide d’une série de maquettes revenant sur leur processus de création. Questionnant les différentes manières d’habiter la ville et d’y intégrer la nature, les travaux de Sou Fujimoto interpellent les visiteurs sur le rôle de l’architecture et la manière dont les usages la façonnent au quotidien. Des problématiques qui seront notamment mises en lumière grâce à une maquette à taille humaine, suspendue sous l’immense verrière du showroom. www.rbcmobilier.com
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© Flora Bignon / El Vado,huile sur panneau,19 x 24 cm 2019 © Marine Delouvrier / © SFA – NLA – OXO – DR
PERMANENT | VOSGES (88)
Défis du bois
Création : lecameleon
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Avec Geberit passez au WC suspendu. Pour l’équipement de votre coin toilettes pensez au must du WC. Les WC suspendus Geberit vous permettent d’optimiser l’espace de votre salle de bains qu’elle soit petite ou grande. De plus, les solutions WC suspendu Geberit sont esthétiques, confortables et hygiéniques notamment grâce au WC sans bride Rimfree®. Offrez-vous la liberté d’espace. * L’ALLIANCE DU DESIGN ET DE LA FONCTION
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À VOIR | ARCHITECTURE
JUSQU’AU 22 SEPTEMBRE | ARLES (13)
50 ans de photo
L
es Rencontres de la photographie d’Arles fêtent cette année leurs 50 ans à travers 50 expositions. C’est en 1970 que Lucien Clergue, photographe, Jean-Maurice Rouquette, historien, et Michel Tournier, écrivain, créent le festival à partir d’une collection de tirages initiée cinq ans plus tôt pour constituer la section d’art photographique du musée local Réattu. Depuis, 26 directeurs et directrices artistiques se sont succédés pour présenter plus de 1 234 expositions, passant également d’une poignée de bénévoles à 400 salariés en période estivale. Une histoire que le directeur actuel, Sam Stourdzé, tenait à mettre
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en lumière via une exposition inédite : « Depuis le début des Rencontres, les photographes exposés qui le souhaitaient nous ont laissé des tirages nous permettant de constituer une collection riche de plus de 3 300 oeuvres. » En parallèle, plusieurs thématiques tissent des fils rouges entre les artistes comme notamment « À la lisière, une cartographie des horizons et des limites du monde » ou encore « Habiter, état des lieux des espaces domestiques ». Alors que Philippe Chancel présente 15 ans d’exploration de sites marqués par les revers de la modernisation, Daphné Bengoa et Leo Fabrizio s’emparent de l’œuvre algérienne
de l’architecte français Fernand Pouillon (1912-1986) qui défendait qu’un meilleur confort de vie améliorait l’intégration des individus dans la société. Par ailleurs, Mario Del Curto interroge la relation de l’homme au végétal et nous invite à réfléchir au développement d’une humanité « hors-sol ». « Autant de thèmes qui portent un regard sur notre monde, celui-là même qui connaît des bouleversements majeurs où bien souvent l’image – comme témoin ou comme actrice – occupe une position centrale », estime Sam Stourdzé. Mais si nous laissions parler les images plutôt… www.rencontres-arles.com
Anonyme, 1972. Avec l’aimable autorisation de The Anonymous Project
texte laurie picout
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Destroyed House Mondriaanstraat 1, 2011 © MARJAN TEEWEN / Leo Fabrizio, Diar-es-Saâda, Alger, Algérie, 2018 / Mario Del Curto, Pont et arbres arbres artificiels, Dubaï, 2018 / Philippe Chancel, Datazone #14, France, Marseille, quartiers Nord et quartiers Sud, 2017 et 2018. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de Melanie Rio Fluency / Martin Parr, Kleine Scheidegg, Switzerland, série Small World, 1994. Martin Parr / Magnum Photos. (Exposition Cartes postales, nouvelles d’un monde rêvé).
À VOIR | ARCHITECTURE
LES 18, 19 ET 20 OCTOBRE | TOUTE LA FRANCE
L’architecture au cœur de la journée !
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epuis 2016, le ministère de la Culture organise les Journées nationales de l’architecture dans le but de développer la connaissance architecturale du grand public. Au programme de la prochaine édition organisée les 18, 19 et 20 octobre 2019 : rencontres sur l’espace public, balades urbaines, ateliers pédagogiques ou encore visites de bâtiments, de chantiers ou d’agences. En effet, le Conseil national de l’Ordre des architectes a décidé de se joindre à l’événement en incitant l’ouverture d’agences d’architecture et en favorisant ainsi la rencontre avec des professionnels. Par ailleurs, ces trois jours pilotés par les Directions régionales des
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affaires culturelles mettent l’accent, pour cette quatrième édition, sur des projets architecturaux qui tissent des liens entre le patrimoine bâti et la production contemporaine. « Il n’y a pas de contradiction entre création et conservation patrimoniale, bien au contraire. Penser transformation et adaptation, c’est aussi valoriser des ressources existantes, techniques et culturelles, dans une recherche de réduction de l’empreinte écologique des activités humaines. Au plan culturel comme au plan environnemental, c’est sortir peu à peu de la logique du jetable au profit du recyclable et du réparable », estime Franck Riester, ministre de la Culture. C’est pourquoi le
ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse participe, en parallèle, à la promotion de l’architecture avec l’opération « Levez les yeux ! », qui organise la découverte de sites patrimoniaux pour les scolaires les 20 septembre et 18 octobre 2019. Et pour la première fois cette année, À Vivre édition s’associe aux Journées nationales de l’architecture en organisant l’une des Journées d’Architectures À Vivre le samedi 19 octobre. L’occasion de profiter d’une visite guidée de remarquables maisons et appartements conçus, rénovés ou agrandis par des architectes en présence du concepteur et du propriétaire. www.journeesarchitecture.fr
RCR Arquitectes © Yohann Gozard / Buffi Associes architecture © MNP Jugie / Deshoulieres-Jeanneau et Associés – Sogno architectures © Caroline Bazin / Rudy Ricciotti et Roland Carta architectes © Lisa Ricciotti
texte camille bolon
donne rendez-vous au futur !
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À VOIR | DESIGN
DU 14 AU 17 NOVEMBRE | PARIS (15e)
À Vivre s’invite aux Puces du Design !
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édition de À Vivre Design Fair : des stands d’expositions, grâce auxquels vous pourrez rencontrer les éditeurs, distributeurs et fabricants de mobilier et décoration d’intérieur incontournables de ce début de XXIe siècle ; un espace d’échanges pour rencontrer des architectes, réalisé en partenariat avec l’équipe de RencontreUnArchi.com ; des animations, bien sûr, pour les professionnels comme pour le grand public ; enfin – et surtout – un showroom « Maison À Vivre » dans lequel nous vous inviterons à découvrir en situation les dernières innovations en matière de design. Côté surprises, les Puces du Design ne sont pas en reste . En plus des traditionnels exposants, ce sont deux expositions inédites qui seront proposées : l’une consacrée aux 100 ans du Bauhaus, et la seconde, issue de la
collection personnelle de la galeriste Sabine Sautter, présentant des pièces de design iconiques, produites en séries limitées et désormais introuvables : autant de trésors qu’il est aujourd’hui rare de contempler… Les Puces ? Sautez-y ! www.pucesdudesign.com
© Jeanne Buisson / chaise Umbrella, Gaetano Pesce
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’est en 1999 que Fabien Bonillo, autodidacte féru de design et propriétaire d’une galerie dédiée au mobilier du XXe siècle, crée les Puces du Design, qu’il organise à l’origine dans le quartier Montorgueil. Dix-sept ans plus tard, la manifestation migre à Paris Expo Porte de Versailles et s’ouvre au design contemporain, avec la présentation d’un pôle entièrement dédié aux créations de ces dernières années. En novembre 2019, le secteur contemporain des Puces du Design prend un nouveau tournant : son organisation est confiée à votre magazine dévoué, Architectures À Vivre ! C’est donc avec beaucoup d’excitation que nous vous donnons rendez-vous du 14 au 17 novembre prochains pour vous révéler les nombreuses surprises concoctées spécialement pour l’occasion. Au programme de cette première
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À VOIR | DESIGN
DU 2 OCTOBRE AU 24 FÉVRIER 2020 | PARIS (16e)
Charlotte Perriand
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ans le prologue de l’essai biographique* qu’elle consacre à la créatrice, la journaliste Laure Adler s’interroge : « Qui connaît Charlotte Perriand aujourd’hui ? S’agit-il de la faire découvrir, connaître ou reconnaître ? » À la première question, l’on pourrait répondre tout le monde… et personne en même temps. Car malgré l’abondante littérature existant au sujet du travail de l’architecte, designer, photographe, voyageuse, militante – la liste est longue –, ou les innombrables événements qui lui ont été consacrés, il ne subsiste dans les esprits que quelques bribes. Une chaise longue par-ci, par-là, le nom de Le Corbusier fréquemment accroché au sien, et peut-être deux ou trois images d’immeubles quelque part au milieu des Alpes. Ce, bien que
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l’on sache, que la dame a compté au XXe siècle. Ainsi, à la seconde question posée par Laure Adler, la réponse est probablement : un peu des trois. C’est en tout cas l’ambition de la grande rétrospective qu’organise la fondation Louis Vuitton, sobrement intitulée Charlotte Perriand. Réunissant archives, mobiliers, peintures, photographies, etc., l’exposition invite à un voyage dans le XXe siècle, à travers les yeux et les projets de Charlotte (1903-1999). Elle met ainsi en lumière les liens visionnaires qu’elle a tissés entre art, architecture et design, au service de l’invention d’un nouvel art de vivre… total, et nourri de multiples cultures, durable avant l’heure, guidé par un engagement intellectuel et politique profond, replaçant l’individu au centre de la création.
Le parcours est ensuite organisé par périodes, du début de sa carrière dans les années 1920, oscillant entre fascination pour l’industrie et nécessaire retour vers la nature ; puis son engagement en faveur d’un habitat digne et moderne avec La Maison du jeune homme en 1935. Une galerie est également consacrée à son séjour japonais dont elle tirera des influences multiples. Les cinq dernières sections abordent l’après-guerre et la Reconstruction, le projet de la station de ski Les Arcs, ses contributions au monde des musées et des collectionneurs, pour terminer avec La Maison de thé, qu’elle réalise en 1993 pour l’UNESCO. www.fondationlouisvuitton.fr *Charlotte Perriand, de Laure Adler, éditions Gallimard, septembre 2019, 304 pages, 29,90 euros.
Charlotte Perriand à Rio, 1987, archives Charlotte Perriand © ADAGP / agence Air France Londres, 1957, Charlotte Perriand, archives Charlotte Perriand © ADAGP © Gaston Karquel
texte maëlle campagnoli
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DU 8 SEPTEMBRE AU 13 OCTOBRE | PARIS (11e)
Paris à l’heure suédoise
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vis aux adeptes du cocooning, aux amateurs de tisanes sirotées au coin de la cheminée, ou tout simplement, aux férus de beau design ! L’Institut Suédois, dans le 11e arrondissement de Paris, poursuit la rénovation de l’Hôtel de Marle dans lequel il a pris ses quartiers en s’attaquant à certains espaces privés. Ainsi, après avoir remis à neuf les espaces publics – avec notamment, la création du très branché Café suédois, célèbre pour ses délicieux roulés à la cannelle –, c’est au tour de six appartements dédiés à l’accueil d’artistes et ingénieurs en résidence, de prendre un sacré coup de frais. Ce sont 6 équipes, composées des meilleures entreprises
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(éditeurs, fabricants ou encore agences d’architecture), associées à la fine fleur des designers suédois qui se sont vues confier, suite à un appel à projet, la rénovation de ces studios. Le mot d’ordre ? Proposer leur vision du hem – que l’on pourrait traduire par « maison », mais avec la connotation chaleureuse que les Anglais expriment à travers le terme « home », ou les Norvégiens via le très à la mode « hygge ». Plus facile à dire qu’à faire, sous les toits de cet hôtel particulier construit au XVIe siècle au charme très… parisien. Si toutes les équipes s’en sortent haut la main, certains projets marquent davantage. Parmi eux, une chambre habillée de tissu de pied en cap – hommage au Château de
Gripsholm, bâti non loin de Stockholm –, signée par le studio d’architecture TEA en collaboration avec Ulf Agnér, ou encore la proposition des designers Färg & Blanche, qui, en collaboration avec l’éditeur Gärsnäs, imaginent un pied-àterre chaleureux, marqué de leur griffe : le wood tailoring, soit l’art de coudre ensemble des pièces de bois pour créer un fauteuil ou encore animer la porte d’un placard. Autant de réalisations que l’Institut Suédois invite le grand public à visiter du 8 septembre au 13 octobre, dans le cadre de la saison culturelle « Swedish design moves Paris ». Encore un bon prétexte pour dévorer quelques roulés à la cannelle… paris.si.se
Svenskt Tenn - Estrid Ericsson et Josef Frank © Raphael D’Autigny
texte mathieu fumex
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Beckmans College of Design Stockholm x Paris College of art © Raphael D’Autigny / Gärsnäs x Färg & Blanche © Raphael D’Autigny / Thomas Eriksson arkitekter x Ulf Agnèr © Raphael D’Autigny / Carl Malmsten Ab x Anna Kraitz © Raphael D’Autigny
À VOIR | PAYSAGE
PERMANENT | NANTES (44)
Nid d’hirondelle
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lle file sur le trottoir, la ligne verte. En huit ans, elle a vu fleurir sur son parcours plus d’une centaine d’œuvres d’art ; 12 kilomètres d’installations à découvrir dans l’espace public. Si l’on ne présente plus le Voyage à Nantes, dont les apparitions éphémères métamorphosent, le temps d’un été, la métropole vendéenne, la virée artistique déborde désormais hors saison… À chaque édition, des œuvres deviennent en effet pérennes – en 2019, Le Temps entre les pierres, coup de peinture de la plasticienne Flora Moscovici, fera par exemple chatoyer les cheminées de l’ancienne maison des Échevins, une belle demeure bourgeoise,
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jusqu’à ce que couleur s’efface… Mais au-delà de la programmation estivale, c’est dans la fabrique de la ville que la créativité semble s’être invitée durablement – cette année, Nantes installe ainsi une promenade en surplomb de la cité, en sept belvédères, dont trois nouvellement aménagés. Le plus spectaculaire, celui de l’artiste japonais Tadashi Kawamata, qui, après avoir posé, en 2007, un promontoire dans les roselières de Lavau-sur-Loire, récidive avec une étroite et longue passerelle à flanc de falaise. À son bout, un enchevêtrement chaotique de planches, nid d’hirondelle en porte-à-faux à plus de 20 mètres au-dessus du sol. « La ligne
verte, explique la critique d’art et nantaise d’adoption Pascaline Vallée, grimpe pour la première année sur la butte Sainte-Anne. Elle est redessinée chaque année, ce qui amène les habitants à découvrir des lieux qu’ils n’empruntent pas habituellement. » Avec, dans le lointain, une belle vue sur le village de pêcheurs de Trentemoult, et en contrebas, sur le chantier du Jardin extraordinaire. À l’horizon 2023, l’Arbre aux Hérons et ses jardins suspendus y étendront des branches peuplées de créatures mécaniques... De drôles d’oiseaux, pour une métropole en plein envol. www.levoyageanantes.fr
Tadashi Kawamata, Belvédère de l’hermitage, le Voyage à Nantes 2019 © Martin Argyroglo
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© JOJOE – Abaca Francesco Luciani / © JOJOE – Thierry Sauvage – Abaca Press
ENDROITS | À VOIR
JO&JOE Paris-Gentilly Open House texte mathieu fumex
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M
ai 2017. Le groupe Accor réveille l’univers de l’hôtellerie, en ouvrant à Hossegor les portes d’un nouveau modèle d’auberge de jeunesse. Loin des standards un peu crasseux et pas toujours accueillants de ce type d’établissements, l’enseigne Jo&Joe joue la carte du cool, proposant à une clientèle ciblée – la génération Y – mais non exclusive, une multitude de chambres et dortoirs tout confort, équipés de mobilier modulable, le tout dans un écrin placé sous le signe du surf, des bouées gonflables et de la convivialité. Forts de ce succès dans le golfe de Gascogne, Jo&Joe posent cette année leurs valises à Gentilly, en région parisienne, dans un édifice signé JeanPaul Viguier et Associés. Pour accueillir
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les backpackers aussi bien que les riverains, l’architecte a imaginé un bâtiment dont les 9 niveaux sont construits en bois (CLT) et dissimulés derrière une façade habillée de tôle d’aluminium irisé. À l’intérieur, les aménagements des 85 chambres et des espaces communs conçus par l’agence londonienne Penson – déjà mobilisée pour le projet d’Hossegor – s’inscrivent sans réelle surprise dans la lignée des adresses les plus tendances de la capitale : rooftop et terrasse végétalisés, ornementation des couloirs confiée à des street artists locaux, lits superposés fabriqués en contreplaqué, mini scène pour organiser des concerts ou encore mur de tireuses à bière… Si la recette n’est plus aussi originale, force est de constater qu’elle
séduit et fonctionne : une semaine après l’ouverture, la quasi-intégralité des 612 lits proposés étaient déjà occupés ou réservés, tandis que les habitants du quartier avaient bel et bien investi la terrasse située à l’arrière de l’auberge pour siroter un gin tonic sous le soleil de Gentilly. D’ailleurs, Jo&Joe ont déjà prévu de traverser le périph’, direction Nation, et même de pousser jusqu’à Londres, Glasgow ou encore Rio de Janeiro… www.viguier.com www.penson.co Jo&Joe Paris-Gentilly 89-93, avenue Paul-Vaillant-Couturier 94250 Gentilly À partir de 25 euros la nuit par personne www.joandjoe.com
© JOJOE – Abaca Francesco Luciani / © JOJOE – Thierry Sauvage – Abaca Press
À VOIR | ENDROITS
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© JOJOE – Abaca Francesco Luciani / © JOJOE – Thierry Sauvage – Abaca Press
À VOIR | ENDROITS
Papier Tigre
Cinéma Pathé Spreitenbach Visionner un film au cinéma, allongé dans un lit digne des plus beaux hôtels tout en sirotant une coupe de champagne ? C’est possible ! Pour cela, rendez-vous dans la salle VIP Bed du cinéma Pathé Spreitenbach, en Suisse, imaginée par le trio de NOCC Studio. Seule recommandation : que le scénario ne soit pas à dormir debout ! Spreitenbach, Suisse www.pathe.ch www.nocc.fr
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Hôtel Konti C’est au cœur de Bordeaux, entre les murs qui abritaient autrefois Le Coq d’Or – brasserie branchée du début du XXe siècle – et, au-dessus, l’hôtel Continental, que la Maison Numéro 20 signe la rénovation du dernier hôtel du groupe HappyCulture Collection : le Konti. Une adresse qui fleure bon l’art, les voyages et l’élégance des années 1920. 10, rue Montesquieu, Bordeaux (33) www.hotel-konti.com www.maisonnumero20.fr
MOCO Hôtel des collections C’est dans l’ancien Hôtel Montcalm que Philippe Chiambaretta vient de livrer la pierre angulaire du MOCO, institut montpelliérain d’art contemporain. Pour abriter des collections publiques ou privées provenant du monde entier, l’architecte signe une rénovation en toute élégance, singularisée par un cube lumineux coiffant l’hôtel particulier du XIXe siècle. 13, rue de la République, Montpelier (34) www.moco.art www.pca-stream.com
© Hervé Goluza / © Studio NOCC / © DR / © Jean-Philippe Mesguen
À Paris, le tigre de papier feule de nouveau ! Après avoir fermé pour travaux, la papeterie la plus pop de la capitale rouvre ses portes. Repensé par le cabinet Cent15 architecture, le showroom est désormais divisé en différentes séquences, parmi lesquelles la boutique elle-même ainsi que l’atelier de conception. Le tout dans un écrin brut et épuré, en harmonie… avec la griffe du Tigre ! 5, rue des Filles-du-Calvaire, Paris (3e) www.papiertigre.fr www.cent15architecture.com
PRÉSENT À MAISON&OBJET HALL 6 STAND J118
CARREAUX CÉRAMIQUE D’ESPAGNE Tile of Spain est la marque déposée de ASCER (Association des fabricants espagnols de céramique pour la construction). Tel: +33 964 727 200 e-mail: global@ascer.es www.tileofspain.com
À VOIR | ENDROITS
Silvera
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Jo & Léon
MADE.com
Décoplus Parquets
Non loin de la future sortie de métro Pont Cardinal qui clôturera la ligne 14, l’architecte Amandine Gommez Vaëz et l’architecte d’intérieur Arnaud Lenoir présentent Jo & Léon, le nouveau rendez-vous design des Batignolles. Là, des boites tantôt métalliques, tantôt vêtues de bois, distinguent différents univers, mêlant réalisations de designers reconnus à des pièces de jeunes créateurs pas encore commercialisées. 147 bis, rue Cardinet, Paris (17e) www.joetleon.com
La marque de mobilier online ouvre enfin son second showroom français ! À quelques pas de la place Bellecour, ce sont plus de 220 mètres carrés dédiés au design d’intérieur que les visiteurs sont invités à arpenter, avant de passer commande sur des écrans géants. Les lieux accueilleront également évènements et ateliers en collaboration avec des partenaires et des influenceurs spécialistes du sujet. 11 bis, rue Jarente, Lyon (2e) www.made.com
L’enseigne inaugure son second showroom marseillais, accueillant en un seul lieu plus de 250 références de parquets massifs, contrecollés, stratifiés, etc. En plus de ses propres produits, ce sont plus de 40 mètres carrés de mise en scène d’intérieurs que le fabriquant invite à découvrir, grâce à des partenaires telles que Bo Concept, Autour du Bébé, Emme Kitchen ou encore Bibelo, 6, chemin des Pennes-au -Pin, Marseille (13) www.decoplus-parquet.com
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© DR / © Francis Amiand
L’architecte Frédéric Turpin de l’agence Facto aménage le nouveau showroom Silvera sur l’attractif boulevard Saint-Germain. Un espace de 55 mètres carrés qui se différencie des autres adresses de l’enseigne par sa conception et sa programmation. Une « vitrine évènementielle » dédiée aux nouvelles gammes, où seront également présentées des collections mono-marques, avec, en parallèle, des expositions de marques partenaires organisées 3 à 4 fois par an. 209, boulevard Saint-Germain, Paris (7e) www.silvera.fr facto.azka-agency.com
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CAHIER DESIGN | POINT DE VUE DE DESIGNERS
SI DARWIN AVAIT ÉTÉ DESIGNER ? par maëlle campagnoli
Depuis « dix fois un an », Juan Pablo Naranjo et Jean-Christophe Orthlieb, les fondateurs du studio Nocc, s’appliquent à faire le grand écart créatif, de l’édition à l’architecture d’intérieur, en passant par le design industriel et la direction artistique. Qualifiant leur métier « d’océan de connaissances d’un mètre de profondeur seulement », ils défendent une approche contextuelle de la création, où chaque nouveau projet devient prétexte à l’exploration d’un territoire inconnu. Rencontre.
Andy Gehin, qui a rejoint le studio en 2013, Jean-Christophe Orthlieb et Juan Pablo Naranjo.
design est d’abord une approche, une façon de questionner notre environnement. L’idée étant de ne pas repasser deux fois dans le même sillon. Nous nous sommes rencontrés à Strate College, après avoir chacun suivi une autre formation [ingénieur pour l’un, physique pour l’autre, ndlr], et nous connaissions
Mix, décorations de Noël en verre soufflé dans un moule, 2014, CIAV Meisenthal.
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finalement peu le design. Mais à ce moment-là, au début des années 2000, le design hollandais émergeait, à travers des groupes comme Droog, avec des pièces incroyables, très conceptuelles. En France, les RADI designers faisaient des propositions en dehors des sentiers battus, quand les Bouroullec dessinaient des algues pour Vitra. Tout le propos philosophique, anthropologique, qui sous-tendait ces projets nous a passionnés. Nous avons compris que ce métier, dont nous n’avions qu’une idée très vague, était chargé de sens. D’où cette approche un peu darwiniste ? À la fin de nos études, nous avons en effet exploré l’idée d’un darwinisme des objets. Et toutes ces réflexions nous nourrissent encore aujourd’hui. Au fond, l’homme est aux objets ce que la nature est aux espèces : un environnement. Ainsi, si ce dernier évolue, pour des raisons technologiques ou autres, nous nous demandons constamment comment l’objet peut évoluer pour survivre
© Yannick Labrousse / © CIAV Meisenthal
Vous fêtez cette année le dixième anniversaire du studio. Pourquoi « dix fois un an » ? Parce que nous avons fait le choix de ne pas nous spécialiser. L’éventail de projets sur lesquels nous travaillons est très ample : aménagements d’hôtels, de bureaux, de résidences privées, direction artistique et design global de la marque de literie Tediber, dessin d’objets pour l’édition, flaconnage… À notre sens, le
durabilité. La collection de vases Trapped pour Serax, même si elle relevait d’une approche différente, poursuivait cette réflexion. Quelle quantité minimale d’informations doit être donnée formellement pour faire comprendre un usage ? Ici, toute la forme du vase est cachée dans un cylindre. Seul le col dépasse ; il permet de reconnaître l’objet, tout en laissant à l’imagination de l’utilisateur le soin de reconstituer le reste. Les archétypes restent un catalogue de références communes qui créent de la familiarité. Si le design nordique a autant de succès aujourd’hui, c’est justement qu’il sait explorer ce registre avec beaucoup de subtilité. On dit souvent que la forme suit la fonction : c’est juste, et cette façon de travailler nous pousse à vouloir dessiner des projets atemporels, à échapper un peu à la mode. www.nocc.fr
© Quentin Evrard / © Joe Boggon / © Studio NOCC
Trapped, collection de vases en céramique, 2013, Serax.
et être plus fort, comme les espèces dans la nature, qui s’adaptent au climat, développent des stratégies de dissimulation, etc. Cela nous a amenés à développer une approche contextuelle, en tentant de nous renouveler à chaque fois, quelle que soit l’échelle. Pour nous c’est aussi la condition de la durabilité de ce que nous dessinons. Une manière d’aller à l’essentiel tout en diversifiant nos approches. Celles-ci peuvent être littérales, comme dans la collection Radiations, où il était question d’atrophies, de mutations positives et négatives, et des impacts de ces dernières sur la fonction. Parfois nous explorons la dimension affective, comme avec Objects of Sound, ou encore la mémoire collective des formes, les archétypes. Comment, selon-vous, favoriser cette « dimension affective » ? Comment créer du lien entre les objets et nous ? Pour Objects of Sound en 2009, par exemple, nous utilisions un logiciel de modélisation guidé par
les intonations de la voix. L’originalité du timbre générait un contour, auquel nous appliquions une révolution en trois dimensions, puis le volume était imprimé en 3D. Ainsi celui qui possédait l’objet en était plus au moins l’auteur. Ce lien personnel assurait une forme de
Platform, tables d'appoint en acier anodisé, 2012, 19 Greek Street Gallery.
Radiation, chaise, 2010, Galerie Bensimon.
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CAHIER DESIGN | PORTRAIT DE MARQUE
MINI, MIDI, MAXI par maëlle campagnoli
Le système de rangement USM Haller a fêté ses cinquante printemps. Un demi-siècle au cours duquel il est devenu une icône du design prisée des architectes, des fonds de collection du MoMa aux intérieurs privés et publics du monde entier. Une longévité qui s’explique surtout par la radicalité de sa conception : simplicité et extrême modularité.
«
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un concept d’ossature métallique modulaire, permettant de créer des espaces génériques adaptables à diverses échelles de l’architecture : « Mini, midi, maxi ». Il applique le principe à la conception de l’usine (échelle maxi), qui pourra être agrandie en dupliquant le module architectural de base qui la compose, au pavillon de verre juste à côté (échelle midi), et aussi à l’aménagement intérieur de celui-ci (échelle mini), ce qui donnera naissance au concept USM Haller. Nous sommes en 1963, et il sera commercialisé deux années plus tard, sous la demande des architectes du monde entier. S’appuyant sur le savoirfaire de la manufacture, l’architecte dessine en effet un système de rangements et de tables modulable et ouvert, composé de tubes d’acier de diverses longueurs, reliés par des boules toutes
identiques, et dans lesquels sont fixées des plaques de tôle colorée faisant office de joues, fond, façade et étagères. Aujourd’hui ? Pas une ride, mais nombre d’évolutions pour accompagner les usages contemporains : électrification, augmentation de la gamme de produits à l’instar de cloisons mobiles, configurations en meubles TV, etc. Bon design, design durable ! www.usm.com
© USM Haller
Les produits évoluent en permanence en qualité et en fonction des besoins, mais le concept, la forme et l’esprit du système, eux, n’ont pas changé depuis la date du dépôt de brevet en 1965 », explique Laurent Crochet, CEO France d’USM. À la fin des années 1950, la troisième génération de la manufacture de métaux Schärer, spécialisée dans la fabrication de ferrures pour le bâtiment et l’usinage de la tôle, acquiert 45 000 mètres carrés de terrain près de Münsingen, dans le canton de Berne, en Suisse. Paul Schärer, missionne l’architecte helvète Fritz Haller pour concevoir un bâtiment modulaire et évolutif. Le concepteur est loin d’être choisi au hasard, mais ce que Paul Schärer ignore, c’est que cette rencontre changera le destin d’USM. Fritz Haller a mis au point
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CAHIER DESIGN | COLLAB’
MATRIX, VERSION DESIGN Pour le fabricant américain de panneaux de verre imprimés sur mesure Skyline Design, Ronan et Erwan Bouroullec signent une gamme de motifs… dynamiques. Troquant aquarelles et crayons contre un logiciel informatique conçu par leurs soins, ils ne livrent pas un dessin au sens traditionnel, mais une recette numérique capable de générer des panneaux à chaque fois uniques, jouant subtilement avec la lumière et la perception. Rencontre. Propos recueillis par maëlle campagnoli
un motif en perpétuelle évolution. Pour cela, les outils digitaux de conception sont formidables. Nous avons donc mené une recherche plastique très poussée, destinée à l’impression numérique pour les panneaux Skyline. Quelles perspectives ouvre ce logiciel ? Habituellement, un architecte vient avec son besoin, et Skyline imprime
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un dessin issu de son catalogue en l’adaptant très précisément. Le logiciel que nous avons imaginé offre ici la possibilité de re-générer le motif à la volée avec un environnement graphique et coloré issu de nos propres recherches. Mais dans le futur, la palette pourrait éventuellement venir d’un contexte encore plus précis. Imaginez la conception d’un bâtiment
© Studio Bouroullec
Pourquoi avoir choisi d’aborder la création d’une collection de motifs pour des parois vitrées à travers la conception d’un logiciel ? Parce que cela correspond au savoirfaire de Skyline Design. L’entreprise ne fabrique pas de panneaux de verre, mais connait sur le bout des doigts tous les métiers liés à la transformation de leur surface et à l’altération de leur texture – gravure, sablage, impression, etc. – pour les rendre privatifs, tout en préservant les apports de lumière. Ce, quelles que soient les applications : cloisonnements intérieur, façades… Tout est réalisé sur mesure, et les processus sont entièrement digitalisés. Il nous paraissait d’une part intéressant de pousser un peu plus loin cette idée de sur mesure, et d’autre part, nous voulions obtenir des surfaces qui soient subtilement colorées, vibrantes, avec
nous avons réalisé des séries de photos, dans des forêts, en ville, etc., dont celuici a ensuite extrait les teintes, à partir desquelles il a généré des palettes d’une richesse infinie. À cela, nous avons ajouté deux motifs graphiques simples et invariables (Chevrons et Oblique) de manière à créer des contrastes, comme dans les vitraux traditionnels, où la ligne noire et sombre du plomb accroît la luminosité des autres parties. Nous jouons avec l’œil pour renforcer la sensation de lumière. Lorsque l’on regarde les vieux vitraux unis, la
nature irrégulière du verre crée de très belles variations. Nous avons tenté de reproduire cela numériquement. Le processus est plus léger, dynamique, précis, et le résultat quasi magique. Un panneau comprend d’innombrables références de couleurs superposées, jusqu’à 10 000 parfois. L’outil crée des dégradés, des évolutions d’une grande subtilité et très maîtrisées. Et c’est précisément ce que nous recherchions pour la collection ! www.bouroullec.com www.skylinedesign.com
© Studio Bouroullec
dans la Death Valley, où tout est orange, rouge, terreux. On pourrait par exemple étudier des gammes à partir d’une photo du paysage, ce qui permettrait d’intégrer davantage la construction dans son site… Je m’éloigne un peu du projet, mais c’est pour mieux expliquer que concevoir une recette plutôt qu’un catalogue de dessins, revenait à l’idée de produire un motif lui-même réactif à la demande, et beaucoup plus finement appliqué. La démarche a soulevé beaucoup de questions chez le fabricant, parce que ce que nous avons livré n’est pas figé. Concrètement, comment avez-vous procédé pour concevoir ce logiciel ? Nous avons codé un programme capable de jouer indéfiniment avec des paramètres colorés et graphiques. Un pinceau digital, très simple, à la manière des Dripping du peintre Jackson Pollock : une procédure répétitive, mais qui produit des résultats différents à chaque fois. Au fond c’est ça le design : définir un protocole clair d’opérations à reproduire. Le logiciel nous permet de le faire en allant dans des détails que nous pourrions difficilement obtenir autrement. Pour nourrir le programme, www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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CAHIER DESIGN | TENDANCES
MADE IN FRANCE NOUVELLE(S) VAGUE(S) Dans l’Hexagone, une vague de jeunes entrepreneurs bouscule les codes de l’édition en design. Son crédo ? Puiser dans les savoir-faire industriels et artisanaux du territoire et s’appuyer sur les technologies digitales pour produire et diffuser des meubles et des objets bien dessinés, de belle facture, à un prix juste. Une approche raisonnée et ancrée dans son époque, plus vertueuse, créative et partagée. Tour de (made in) France. texte maëlle campagnoli
LE POINT D Prenez deux passionnés de design installés à Valence, Xavier Daublin et Damien Sanoner qui font en septembre 2016 le pari de proposer une collection de mobilier ludique et accessible, entièrement fabriquée en France. Pour ce faire, le duo s’appuie sur la création d’un site et d’une application de réalité augmentée, permettant à chacun de visualiser le meuble (canapé, consoles, chaises, etc.) dans son intérieur, et de choisir les finitions grâce à un configurateur en ligne. La collection, signée par des designers confirmés, est ensuite produite à la commande, par des artisans hexagonaux, avec des pratiques respectueuses de l’environnement. Depuis, le site s’est étoffé d’une market place proposant des accessoires et des objets de décoration, à l’instar de cache-pots en bois-plastique imprimés en 3D dans un fab lab, ou de petites pièces d’édition française, comme les créations en bois de Y’a pas l’feu au lac, produites dans le Jura. Le point D ouvre régulièrement des magasins éphémères. Le prochain s’installera dans le grand Hôtel Dieu à Lyon, à partir du 2 septembre, et de nouvelles pièces seront présentées lors de l’édition de janvier du salon Maison et Objet. www.lepointd.com
Étagère Sline, design Astrid Louchart
GASSIEN En 2017, Perrine Long, la créatrice de Gassien, est à la recherche de la bibliothèque idéale, sans pourtant trouver son bonheur : trop cher, mal fabriquée, peu fonctionnelle… Qu’à cela ne tienne, elle troque sa carrière dans la communication contre une table à dessin, et imagine Gassien, un système d’étagère entièrement personnalisable et évolutif. Là encore, elle fait le choix d’une fabrication française et durable : le bois des tablettes est issu de forêts durablement gérées, les vernis et peintures sont sans solvants et faiblement émetteurs de composés organiques volatiles. www.gassien.com
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© Le Point D / © Gassien
Console et étagère Nowaste, design Céline Lhuillier
LA MAISON LECOMTE Sophie Lecomte est designer et ébéniste. Sa première collection, Pol, est le fruit d’une réflexion sur la valorisation d’un matériau durable et résistant, le frêne, autour d’une collection comprenant une table, une chaise et d’un tabouret. Chaque pièce est composée d’éléments assemblés sans colle ni vis, et qui tiennent grâce à une cordelette colorée, dont le serrage s’effectue par l’utilisateur final avec une petite clé en bois livrée avec le mobilier. www.la-maison-lecomte.com
Méridienne Névé, design Clémentine Mahé
© Matière Première / © Thierry Pousset - Maison Lecomte / © La Camif
MATIÈRE PREMIÈRE Un designer, un spécialiste du digital et un matériau : le Corian®. Thibaud Brossard et Quentin Millet créent Matière Première en juin 2018, à Marseille, lançant en ligne un appel à projet à des designers. L’objectif ? Imaginer des meubles et des objets originaux, simples et familiers – un pari de taille ! –, produits en petite série, en France, dans ce matériau que les co-fondateurs de la marque connaissent bien, et dont ils apprécient à la fois la versatilité et la durabilité. Une façon pour eux – en faisant d’une part le pari de n’utiliser que des matériaux recyclables ou rénovables –, de « déprogrammer l’obsolescence ». En juin dernier, le duo présentait un banc, une méridienne, une lampe et un miroir mêlant bois, Corian® et textile. Signées par quatre jeunes designers, les pièces, à la fois classiques et un rien décalées, évoquent chacune une histoire, un usage, un contexte. La collection, d’ores et déjà disponible en ligne, est appelée à s’étoffer : une table signée Margaux Keller sera disponible à l’automne, et une collaboration avec l’éditeur de papier peints Papermint est évoquée… www.matierepremiere.design
Lampe Alcôve, design Antoine Rouzeau
Miroir Noon, design Anaëlle Rubio
Majordome Julien & Daniel, design atelier La Matière, fabrication Daniel Angebault
Banc Laps, design Aziz Belkharmoudi
CAMIF ÉDITION La grande distribution réfléchit elle aussi à de nouveaux modèles de consommation, de production et d’organisation. L’année dernière, l’enseigne La Camif a ainsi lancé Camif Édition. Un projet, développé dans une logique partenariale de co-création avec dix fabricants français, entreprises familiales ou structures associatives, dix designers, des experts de l’économie circulaire et des consommateurs. De la démarche est née une collection de treize pièces de mobilier et de linge de maison, où la valeur ajoutée du design et de la bonne facture devient valeur partagée. www.camif.fr
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12e EDITION
ARCHITECT MEETS INNOVATIONS Paris Event Center 26&27 septembre 2019
ARCHITECT @WORK FRANCE / PARIS
THÈME 2019 : ARCHITECTURE & ÉCONOMIE CIRCULAIRE ÉVÉNEMENT EXCLUSIF présentant les dernières innovations de 260 industriels de la construction PRODUITS SÉLECTIONNÉS par un comité de pilotage
EXPOSITION MATÉRIAUX > Re / sources, des potentiels à explorer EXPOSITIONS PHOTOGRAPHIQUES > Diplômes de l’ENSAPVS - Sélection 2019 > Regard sur 10 ans d’architecture par Luc Boegly EXPOSITION VIVRE BOIS > Solutions Cadre de Vie / ADIVBOIS CONFÉRENCES sur l’architecture REMISE DES PRIX Duo@Work 2019 LIBRAIRIE Le Moniteur ART by Nicolas Sanhes Evénement organisé avec la collaboration de
IIIIIIIIIIIIIII @ATW_INTL #ATWFR
CANADA
TURKEY
NORWAY
SWEDEN
DENMARK
SPAIN
ITALY
SWITZERLAND
AUSTRIA
GERMANY
UNITED KINGDOM
FRANCE
LUXEMBOURG
THE NETHERLANDS
BELGIUM
@architect_at_work WWW.ARCHITECTATWORK.FR
SHOPPING | CAHIER DESIGN
SWEET HOME OFFICE sélection maëlle campagnoli
String System système modulaire d’étagères, rangements et plateaux de bureau design Nisse and Kajsa Strinning prix et dimensions selon composition www.stringfurniture.com
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CAHIER DESIGN | SHOPPING
Journal bureau piétement métal, plateau chêne lamellé-collé stratifié H.74 x L. 130 x P. 65 cm design Simon Legald pour Normann Copenhagen 605 euros www.normann-copenhagen.com
Hegoa étagère mobile en acier galvanisé H. 135 x L. 180 x P. 40 cm design Luc Jozancy pour Matière grise 1 238 euros www.matieregrise-design.com
Buddy lampe de bureau avec petit contenant design Mads Sætter-Lassen pour Northern 210 euros www.northern.no
Långfjäll chaise de bureau, H. 104 x L. 68 x P. 68 cm design Eva Lilja Löwenhielm pour Ikea 139 euros www.ikea.com
Études set de deux blocs de calque et papier non couché millimétré, 2 x 50 pages Cinq points 39 euros www.cinqpoints.com
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Landa étagère en chêne, structure en multiplis tapissée, H. 35 x L. 90 x P. 27,5 cm design Samuel Accoceberry pour Alki à partir de 309 euros www.alki.fr
All Plastic chair chaise en polypropylène teinté disponible dans une gamme de 7 coloris design Jasper Morrison pour Vitra 239 euros www.vitra.com
Foreman bureau structure métal et plateau bois noir H. 89 x L. 98 x P. 46 cm 106 euros www.kavehome.com
Étagère filaire H. 35 x L. 64,3 x P. 15 cm (disponible en blanc et vieux rose) 35,90 euros www.onrangetout.com
Grille murale fournie avec deux crochets et six pinces H. 83,6 x L. 60,1 cm 68 euros www.onrangetout.com
Clip à câbles passages pour 3 câbles, adapté à diverses épaisseurs de plateau de bureau 5,99 euros www.onrangetout.com
Tubino lampe de bureau à LED, H.48 cm design Matteo Thun pour Panzeri 219,60 euros www.spot-lumiere-led.com
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CAHIER DESIGN | ACTUS
VUE MER par maëlle campagnoli
Avec sa marque Margaux Keller Collections, la designer basée à Marseille imagine une première série limitée, Vue mer, qui célèbre autant la méditerranée que les savoir-faire que sa région recèle. Les mots d’ordre ? Plaisir… et moins pour mieux.
«
racontent la méditerranée, ses textures, ses couleurs et les savoir-faire de ceux qui les fabriquent. « Nous faisons les choses à petite échelle, poursuit la designer, de façon humaine, en série limitée parce que ce ne sont que de petites productions. Nous souhaitons que les objets soient rares, et le restent. » Les modèles (dont les prix sont compris entre 180 et 1 580 euros) sont produits à trente exemplaires. Chaque pièce est poinçonnée, livrée
avec un certificat d’authenticité, et minutieusement enveloppée dans un furoshiki, un chiffon japonais qui servait jadis à emballer les biens précieux, puis les objets du quotidien au pays du soleil levant. Le coton est bio, les motifs, imaginés par Marguaux Keller. « Il peut resservir ! On essaie de limiter les emballages et les papiers bulles. Il est temps d’arrêter de faire n’importe quoi », sourit la créatrice. www.margauxkellercollections.com À savoir : la seconde partie de la collection, une lampe inspirée du phare de l’île de Planier au large de Marseille, et un vase évoquant les morceaux de verre dépoli que l’on ramasse sur la plage seront présentés en avant-première au magasin Printemps pendant Paris Design Week.
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© L. Melone
Lorsque l’on dessine pour des éditeurs, des marques, tout est souvent fabriqué très loin, raconte Margaux Keller, et notre lien avec les utilisateurs est quasi inexistant. C’est assez frustrant. Et puis il me paraît aujourd’hui important de s’interroger sur le sens de tout cela, sur la légitimité des objets qui nous entourent. Je suis convaincue qu’il est possible de faire autrement, de façon plus raisonnée, en faisant attention à la provenance et à la production, aux trésors de savoir-faire que recèle un territoire. Près de Marseille, sont installés d’incroyables céramistes, maîtres verriers, miroitiers… » C’est dans ce contexte, et avec l’envie de dessiner en toute liberté, qu’est née la collection Vue mer, premier acte de la marque créée par la designer cette année, en collaboration avec Anaïs Frétigny. Hualos, Garibabou, Belu, Maré, Ormeau : autant d’objets du quotidien (vases, miroirs, salière et poivrière) qui
EXPOSITION
2013
CHAISES WASHINGTON SKELETON & SKIN DAVID ADJAYE / KNOLL
Palais de Chaillot – Trocadéro – Paris 16e citedelarchitecture.fr – #ExpoMobilier
CHAISE WASHINGTON SKELETON, 2013. Design David Adjaye, Knoll © Ezio Prandini / CHAISE WASHINGTON SKIN, 2013. Design David Adjaye, Knoll © Joshua McHugh
1960 2020
29.05 – 30.09.2019
CAHIER DESIGN | ACTUS
Films chics
Recherche
Le fabricant de tissu belge Lampes Textiles N.V. met sur le marché Squid, un voile textile tissé à structure ouverte et autocollant, offrant une solution de protection solaire et d’occultation. Filtrant la lumière et les vues depuis l’extérieur, il laisse passer le regard depuis l’intérieur et contribue au confort thermique de l’habitat. Il réfléchit jusqu’à 36 % de l’énergie solaire, réduisant la température ressentie derrière la vitre d’environ trois degrés. Pour les espaces tertiaires, la marque propose un service de personnalisation en impression numérique. Compatible avec les triples vitrages, disponible en six coloris neutres, et lés de 1,30 mètre. www.squid.be
Kober, fabricant de produits techniques en céramique allemand et Olivari, manufacture italienne de poignées intérieures, ont organisé un workshop, faisant appel à onze designers confirmés pour imaginer des concepts innovants autour de cette typologie de produits, en s’appuyant sur les savoir-faire des deux entreprises. Le résultat ? Seize pièces variées et inédites, convoquant la couleur, des registres de formes hétérogènes et des échelles diverses, pour tous les contextes : des imposantes portes battantes des salles de réunion aux petits boutons à usage domestique. www.enterporcelain.design
LES RENDEZ-VOUS DESIGN DU 5 AU 14 SEPTEMBRE | PARIS
Paris design Week En synergie avec le salon professionnel Maison et Objet, près de 200 lieux de la capitale (show-rooms, boutiques, institutions, pop-up, etc.) ouvrent leurs portes autour d’un programme d’expositions, de rencontres, de conférences et autres événements pour célébrer le design, la décoration et la créativité. Thème de l’édition : « hybride ». www.maison-objet.com/fr/paris-design-week
Le fabricant de luminaires tchèque Brokis a mis au point Brokisglass, un matériau issu du recyclage des chutes de verre de la production de la marque, développé en collaboration avec l’atelier Janštejn Glassworks. Versatile et durable, le verre est disponible en panneaux de différentes tailles, d’une épaisseur de 8 à 17 millimètres, dans une large gamme de coloris, offrant une grande liberté créative, tant en termes d’éclairage que de mobilier, ou encore de conception d’éléments pour les projets d’aménagement intérieur. www.brokis.cz
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DU 23 AU 27 SEPTEMBRE | BOLOGNE (ITALIE) Cersaie Ce salon professionnel international dédié à la céramique présente les dernières tendances et innovations en matière de revêtements, et d’aménagement de la salle de bains. www.cersaie.it DU 26 AU 27 SEPTEMBRE | PARIS (19e) Architect@Work Ce salon professionnel dédié aux solutions d’équipement et d’aménagement pour l’architecture d’intérieur prend ses quartiers porte de la Villette, au Paris Event Center. paris.architectatwork.fr
© DR / © Brokis / © KOBER
Matière à lumière
DU 6 AU 10 SEPTEMBRE | VILLEPINTE (93) Maison & Objet Avec pour thème « Work », cette nouvelle édition du rendez-vous professionnel de l’art de vivre, du design et de l’architecture intérieur explorera, autour d’événements dédiés, la mutation des espaces de travail et les nouvelles pratiques. www.maison-objet.com
19e édition
19 OCTOBRE
2019 Dans le cadre de
Sous l'égide de :
En partenariat avec :
Organisées par :
AMÉNAGEMENT | INTÉRIEUR
HAUT PERCHÉ L’agence d’architectes et designers HAO Design réhabilite en 2018 un appartement logé sous les toits d’un immeuble du vaste district de Haidian, à Pékin. Un programme qui compose avec la volumétrie particulière de la charpente existante et propose des espaces adaptés au mode de vie de chaque membre de la famille. texte agathe jarretou I photos hey!cheese
AMÉNAGEMENT | INTÉRIEUR
La fenêtre en trois ventaux est dessinée par des cadres en bois. Elle se déploie du mur de façade jusqu’au plafond pour diffuser une lumière naturelle abondante.
A
u nord-ouest du centre urbain de Pékin, le district de Haidian se distingue par son importante cité technologique aux airs de Silicon Valley, établie entre palais impériaux, lacs et jardins paysagers. Le second plus vaste quartier de la capitale, qui n’était à l’origine qu’un petit village isolé, s’est développé au fil des décennies en quartier d’affaires, puis en campus universitaire ; aujourd’hui, il regroupe les plus grandes industries informatiques du pays. Une zone de résidence idéale pour ce couple et leur jeune fils, dont les parents exercent respectivement les métiers d’ingénieur en logiciels informatiques et d’auteure de livres d’architecture. Propriétaire d’un appartement de 116 mètres carrés niché sous les toits, la petite famille se sent rapidement à l’étroit. Car si une telle surface peut paraître tout à fait honorable pour trois personnes, les pans fortement inclinés de la toiture ne leur permettent pas d’habiter la totalité des espaces. La généreuse hauteur sous le faîtage central esquisse un véritable potentiel mais les volumes intérieurs sont comprimés
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aux extrémités du logement. Un manque à gagner qui les incite à repenser l’intégralité de l’appartement et à faire appel à une agence d’architectes et designers locaux, HAO Design. Si le couple est certain de partager leurs choix architecturaux en matière de réaménagement intérieur, le mari, qui travaille majoritairement depuis son domicile, insiste auprès des concepteurs sur l’importance des apports de lumière naturelle. Sa femme, elle, imagine un lieu approprié à son métier d’écrivaine, où elle pourrait également stocker ses livres. Ensemble ils énoncent leur troisième et dernier souhait : un espace dédié à leur enfant et adapté à son évolution. Enfin, propriétaires et architectes s’accordent aisément sur une esthétique aux lignes épurées et sobres. À CHACUN SON TOIT Si le sujet de la charpente existante semble être une contrainte pour les clients, l’équipe d’HAO y voit au contraire une véritable opportunité. Ils leur proposent donc de ne pas
Les architectes utilisent des couleurs naturelles et claires afin d’augmenter la sensation d’espace. Pour varier les aspects des surfaces blanches, ils décident de jouer avec les différences de matérialité. Un mur est alors recouvert de facettes de briques blanches, les autres sont enduits d’un revêtement spécial en ciment de terre.
AMÉNAGEMENT | INTÉRIEUR
Au plafond de la cuisine, une saignée est creusée pour permettre à la porte de coulisser. Un petit détail qui offre un gain de place considérable et permet à la cloison semi-vitrée de s’effacer derrière le mur
modifier ni restructurer le plafond, mais au contraire de le conserver en état et d’optimiser les volumes particuliers qui s’en dégagent. L’un des deux pans de la toiture principale, qui retombe directement au niveau du sol, forme un espace exigu sous lequel seul un enfant peut se tenir debout. C’est à cet endroit précis, en face de la pièce principale, qu’ils placeront la chambre du fils. En revanche, la seconde pente du toit qui repose sur un mur de façade de hauteur presque standard est entravée par un tierce pan de toiture. Une imbrication qui génère un volume suffisamment généreux pour laisser entrevoir la place d’une chambre parentale en partie basse ainsi que la création d’un plancher intermédiaire. Une mezzanine est donc installée au niveau de la double hauteur centrale. Les architectes y logent le bureau et la bibliothèque tant convoités par la propriétaire, sans pour autant empiéter sur la place dis-
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« la fonctionnalité des pièces est définie par le mobilier et peut changer de manière dynamique pour utiliser l’espace au maximum. » HAO Design
L’escalier en béton fait écho au sol recouvert de PVC imitant les textures du ciment poudré. Lorsque la chambre et la cuisine sont ouvertes sur le salon, la lumière et la ventilation naturelle sont traversantes. La consommation énergétique est ainsi réduite par la diminution des besoins en éclairage et climatisation.
ponible en contrebas pour le salon. Ce vaste séjour dispose alors de la plus grande hauteur sous plafond : l’endroit idéal pour que le maître des lieux travaille à domicile. En outre, les concepteurs ne perdent pas de vue sa première demande et profitent du mur de façade pour faire entrer la lumière en y apposant une large fenêtre en trois volets qui se déploie jusqu’au toit. Tenue par un épais cadre de bois, cette ouverture laisse entrer les rayons du soleil tout en permettant une ventilation naturelle traversante. GLISSEMENT Pour le confort de leurs clients, les architectes favorisent la modularité des espaces. Les portes des pièces du niveau bas sont en réalité des cloisons coulissantes qui ouvrent des perspectives et permettent aux parents de surveiller leur
fils lorsqu’il joue dans sa chambre, ou à l’inverse, d’occulter la cuisine du reste de l’appartement selon les besoins. Mais alors, qu’en est-il de la croissance du jeune garçon sur le long terme ? Si sa taille d’enfant lui vaut actuellement une salle de jeux et une chambre dans la partie la plus basse du logement, il pourra investir l’étage en grandissant. En retrait de la pièce à vivre, la mezzanine est équipée d’une salle d’eau qui en fait un espace indépendant idéal pour un adolescent. « La fonctionnalité des pièces est définie par le mobilier et peut changer de manière dynamique pour utiliser l’espace au maximum », précisent les architectes à propos de leur parti-pris d’aménagement. Par de simples dispositifs de modularité, ce programme évolutif crée des environnements propices au développement personnel de chaque membre de cette famille moderne. www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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AMÉNAGEMENT | INTÉRIEUR
Le mur du salon et l’escalier marquent une limite avec la chambre parentale et la salle d’eau.
Vue en coupe
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Le mobilier de la chambre parentale reprend les codes de l’horizontalité des lignes du reste de l’appartement. Contrairement aux autres portes du projet, celles de la penderie ne sont pas coulissantes mais ont été remplacées par un rideau.
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NIVEAU INFÉRIEUR 1 entrée 2 séjour 3 cuisine 4 chambre enfant 5 salle de jeux 6 salle d’eau/buanderie 7 chambre parentale
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NIVEAU SUPÉRIEUR 1 bibliothèque 2 bureau 3 salon de lecture 4 vide sur séjour
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AMÉNAGEMENT | INTÉRIEUR
La salle de jeux du fils des propriétaires est nichée sous la partie la plus basse du toit. Derrière cette toile, il joue et crée un monde secret qui lui est propre.
AMÉNAGEMENT | INTÉRIEUR
Axonométrie du projet
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Dans l’entrée, les murs se parent de plaques métalliques perforées qui permettent de déplacer les aménagements muraux. Les patères sur lesquelles le jeune garçon accroche ses affaires en rentrant de l’école pourront ainsi être fixées à la hauteur appropriée selon sa croissance.
AMÉNAGEMENT | INTÉRIEUR
La coursive de la bibliothèque placée au-dessus de la cuisine et de l’entrée marque une différence de hauteur sous plafond à l’étage inférieur et délimite ainsi le salon des autres pièces. Les meubles de rangement qui supportent les livres épousent la pente du toit, afin d’optimiser la place disponible à l’étage.
architectes HAO Design www.haodesign.tw localisation Pékin, Chine livraison 2018 études 7 mois travaux 9 mois surface 116 m² matériaux bois (plancher mezzanine) / PVC imitation ciment poudré (sols) / revêtement spécial en ciment de terre (murs) / facettes de briques blanches (mur) / bois massif peint (portes) / chêne fumé (menuiseries) Voir carnet d'adresses page 174
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Au plus proche de la charpente, le bureau est disposé à l’écart du reste de l’appartement. Avec son salon de lecture et sa seconde salle d’eau, ce lieu indépendant et calme pourra par la suite devenir le studio du garçon.
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80 %
de réussite aux entretiens d’entrée en école d’Architecture
STAGE DESTINÉ AUX LYCÉENS QUI SOUHAITENT SUIVRE DES ÉTUDES D’ARCHITECTURE.
AU PROGRAMME Simulations d’entretiens Découverte et culture architecturale Visite d’architectures remarquables Expression graphique
UNE SEMAINE INTENSIVE VACANCES DE LA TOUSSAINT 21 au 25 octobre 2019 / zones A+B+C
VACANCES D’HIVER
Atelier Pierre Hebbelinck - Pierre De Witt photo : François Brix
10 au 14 février 2020 / zone C 17 au 21 février 2020 / zones B+C 24 au 28 février 2020 / zones A+B 02 au 06 mars 2020 / zone A
« J’ai été retenue pour passer les concours des 7 écoles pour lesquelles j’avais postulé (Paris-Belleville, Nancy, Marne-la-Vallée, Strasbourg, Lille, Val-de-Seine et Nantes). Refusée à Paris-Belleville, je suis acceptée pour mon 2e choix, l’école de Nancy que j’ai validée mardi ! » Amélie
« J’ai postulé pour 7 écoles, j’ai été pris à Belleville (mon premier choix) et était admissible à La Villette et Rouen. Merci encore ! » Léo
« Je suis admise à Paris Val-de-Seine, c’était mon premier vœu. Je vous remercie pour cette prépa, elle m’a eaucoup aidée et j’ai pu apprendre plein de choses sur l’architecture, en moins d’une semaine. » Pauline
« Les résultats sont tombés. Je suis prise à l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble, je suis très contente. Maintenant, il faut que je me décide entre l’école spéciale d’architecture et l’école de Grenoble... » Fanny
Infos : www.avivremagazine.fr / Contact : formations@avivre.net / t.01.53.90.17.12 / Dans la limite des places disponibles.
PRATIQUE | AMÉNAGEMENT
AMÉNAGER SES COMBLES texte nolwenn lebœuf I photos david foessel
ÉTAT DES LIEUX Dans le 3e arrondissement de Paris, cet appartement en triplex vient de changer de propriétaires : succédant à un artiste-peintre, un couple en fait l’acquisition et demande à Emma Saintonge de réaliser les modifications qu’il souhaite lui apporter. La seule chambre existante, située au premier niveau et donnant sur une courette de 2 mètres de large, est très sombre et présente un vis-à-vis trop important : elle deviendra donc une pièce annexe, bureau ou pièce pour héberger des amis. Les niveaux inférieurs ne demandent en outre qu’un bref rafraîchissement, alors que l’atelier de peinture situé au troisième étage sera lui complètement métamorphosé. En effet, la vue imprenable et l’exposition parfaite des combles font de cet espace atypique l’endroit rêvé pour installer la suite parentale, d’autant que le volume est déjà isolé et éclairé par cinq ouvertures. Le véritable challenge ? Mettre en place une salle de bains et des toilettes à un niveau où il n’y a aucun point d’eau existant. www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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AMÉNAGEMENT | PRATIQUE
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AVANT INTERVENTION 1 combles
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APRÈS INTERVENTION 1 chambre 2 W.C. 3 douche 4 vasque
RÉPONSE DE L'ARCHITECTE Pour répondre à la demande des clients qui souhaitaient conserver l’impression de volume, la grande hauteur sous plafond et la belle lumière de la pièce, l’architecte a mis en place un système judicieux. Une bande latérale pensée pour être la plus étroite possible accueille ainsi les trois points d’eau (toilettes, douche et lavabo), chacun disposé dans une alcôve toujours éclairée par un puits de lumière ou une fenêtre de toit. Une grande surface centrale est alors libérée, encadrée de part et d’autre par des éléments forts : un dressing et une bibliothèque d’un côté, un placard-tête de lit de l’autre. Ces meubles sur mesure en contreplaqué de bouleau et les trois alcôves en béton de couleurs différentes apportent un rythme vertical bienvenu dans un espace sous-comble où les pentes de toit et les murs de biais auraient pu être trop présents.
DÉTAILS La géométrie particulière de la pièce soulève par ailleurs des questions techniques précises : « Il y avait beaucoup de soin à apporter à la menuiserie sur mesure pour que tout soit bien ajusté », explique Emma Saintonge. Une attention qui peut aussi être observée dans les pièces d’eau où tous les conduits d’arrivée et les évacuations sont dissimulés dans une plinthe au bas de la toiture et ainsi rendues invisibles. Et pour que le résultat soit aussi cohérent que possible, « il y a eu tout un travail de nivellement pour que le parquet en chêne massif et le carrelage au sol soient exactement au même niveau, alors qu’ils ne font pas la même épaisseur », révèle l’architecte.
architecte Emma Saintonge emmasaintonge.fr localisation Paris (3e) livraison avril 2019 études 3 mois travaux 4 mois surface 30 m² matériaux chêne massif (parquet) / contreplaqué de bouleau (tête de lit) / carreaux de grès cérame 5 × 5 (revêtements pièces d’eau) / béton ciré (douche) / métal peint (gardecorps escalier) équipements meuble sous-vasque Ethnicraft / équipement sanitaire Grohe / lampe à poser Petite Friture / suspension Zangra Voir carnet d’adresses page 174
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DEPUIS 60 ANS
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PARIS NORD VILLEPINTE + d’infos sur www.batimat.com
PRATIQUE | AMÉNAGEMENT
OPTIMISER SON STUDIO texte nolwenn lebœuf I photos paul allain
ÉTAT DES LIEUX Paris, 20e arrondissement : le quartier de Belleville regorge d’immeubles datant du début du XXe siècle dont les appartements ne sont plus tout à fait au goût du jour. C’est le cas de ce studio de 18 mètres carrés, avec sa kitchenette minuscule, ses finitions légèrement défraîchies et ses angles complexes. Les propriétaires décident de confier à l’agence Maéma l’optimisation de leur bien, choix en partie motivé par la proximité de leurs bureaux avec l’appartement : « Ils avaient envie de fonctionner en mode local », explique Rachel Marcus. Et le résultat les satisfait totalement ! Car s’ils avaient des idées pour aménager leur nouveau logement, ils avaient du mal à repenser la disposition actuelle des pièces : les architectes ont donc proposé des solutions pour revisiter entièrement l’agencement. En clarifiant les volumes et en renforçant les apports lumineux, ils ont su gagner la confiance de leurs clients : « L’important pour eux était la lumière et la sensation d’espace. Après, ils ont validé ce que l’on souhaitait. » www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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AMÉNAGEMENT | PRATIQUE
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AVANT INTERVENTION 1 entrée 2 pièce de vie 3 salle d’eau
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APRÈS INTERVENTION
RÉPONSE DES ARCHITECTES La proposition découle d’un postulat de base : il faut rattraper la géométrie peu agréable du studio pour optimiser la surface et créer un espace lumineux. Pour cela, les architectes mettent en place des meubles multifonctionnels, entièrement sur mesure, qui s’adaptent aux irrégularités de l’existant et lissent les aspérités. Ainsi, une grande paroi de biais prend place face à la fenêtre et cache la cabine de douche, les toilettes et un grand placard, tout en éclairant la pièce grâce aux miroirs réfléchissant la lumière. À l’entrée, la table à manger/bureau abrite une penderie en partie basse et dissimule le couchage en s’appuyant sur la tête de lit. Enfin, le plan de travail et les meubles de la cuisine se prolongent le long du mur pour devenir bibliothèque, banquette et rangements.
DÉTAILS Les matériaux choisis pour le mobilier, du contreplaqué filmé blanc et brun, ont permis aux artisans de réaliser facilement l’aménagement imaginé par les architectes : il est pratique à découper puis facile à entretenir pour les futurs locataires. Seuls les équipements de salle de bains, la cuisine et le lit ont ensuite été achetés dans le commerce et disposés dans les alcôves qui leur étaient réservées. Le plus gros challenge pendant les travaux ? « La finesse de détail autour des miroirs qui habillent les portes des placards et, plus largement, dans l’ensemble du projet : le sur mesure demande beaucoup de précision », confient les architectes.
architectes Maéma Architectes – Rachel Marcus et Nicolas Aubert www.maema-archi.com localisation Paris (20e) bâti d’origine 1900 livraison juin 2017 études 2 mois travaux 2 mois surface 18 m² coût des travaux 30 000 euros TTC matériaux contreplaqué filmé blanc (aménagements sur mesure) / contreplaqué filmé brun (crédence) / chêne (tasseaux portes) / miroir (habillage placards) équipement cuisine Ikea Voir carnet d’adresses page 174
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EXTÉRIEUR | AMÉNAGEMENT
UN JARDIN DEUX EN UN texte charlotte fauve I photos xavier de chirac
ÉTAT DES LIEUX Un immeuble du XIXe siècle, une avenue parisienne, un jardinet glissé le long de la façade, dont le grand magnolia ne suffit pas à faire taire les bruits de moteur et la rumeur de la rue à deux pas. Pour rendre à la centaine de mètres carrés leur intimité, le propriétaire du lieu a donc fait appel au paysagiste Xavier de Chirac, avec pour mission d’isoler le banal rectangle de gazon. Un cas d’école pour la capitale, que le concepteur a résolu en créant « un jardin dans le jardin, explique-t-il, afin de séparer l’aménagement du tumulte extérieur ». La végétation joue ici le rôle d’écran, pour un espace deux en un : dès l’entrée, une trouée de verdure appelle le promeneur, étroite allée champêtre qui conduit à une terrasse à l’abri des regards. www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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AMÉNAGEMENT | EXTÉRIEUR
RÉPONSE DU PAYSAGISTE Perpendiculaire à la rue, l’allée fleurie s’enfonce dans les frondaisons sur cinq mètres, du portail d’entrée à la porte de l’habitation, « comme une antichambre, un théâtre de verdure, qui joue le rôle de préambule à la découverte du jardin », analyse Xavier de Chirac. Bordé d’un côté par deux treillages de grimpantes – des faux jasmins et des rosiers – et de l’autre par trois hautes colonnes taillées dans le charme auxquelles succède un cyprès d’Italie, le petit chemin posé sur lames de bois progresse de topiaires de buis en massifs de fleurs, plongeant le visiteur dans un écrin de feuillages. L’étroitesse du sentier accentue l’effet de profondeur et l’ambiance luxuriante, tandis que le reste de l’aménagement se révèle par transparence à travers les buissons. Après une glycine généreuse, la perspective s’élargit soudain, et la façade de la maison apparaît, avec pelouse, terrasse et salon de jardin en bois rustique.
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DÉTAILS Dans ce jardin abondamment fleuri, les floraisons immaculées des hortensias se succèdent de saison en saison, ponctuées par des touches de bleu – iris ou céanothe selon la période de l’année. Les fleurs s’épanouissent jusque sur le magnolia présent à l’origine, désormais animé par une clématite : au début du printemps, les guirlandes étoilées de blanc de la grimpante prennent d’assaut les branches et forment un joli contraste avec le vert environnant. Côté façade, le mur s’égaye grâce à des pots en forme de flûte, blancs et métalliques, dans lesquels poussent des lauriers boule à tige tire-bouchon – comme une note de fantaisie au cœur d’une harmonie bucolique.
paysagiste Xavier de Chirac www.xavierdechirac.com localisation Paris livraison 2010 surface 120 m2 matériau ipé (terrasse) plantes faux jasmin Trachelospermum jasminoides / hortensia Hydrangea macrophylla « Teller White » / morelle faux jasmin Solanum jasminoides album / clématite des montagnes Clematis montana / hortensia paniculé Hydrangea paniculata / olivier Olea europaea / euphorbe Euphorbia amygdaloïdes « Robbiae » / acanthe Acanthus mollis / Aralia du Japon Fatsia japonica / rosier « Pierre de Ronsard » / buis Buxus sempervirens / charme Carpinus betulus / iris japonais Iris ensata / laurier Laurus nobilis / lilas des Indes Lagerstroemia / sceau de Salomon Polygonatum / campanule des murailles Campanula muralis. Voir carnet d’adresses page 174
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Anne, Décoratrice , paris
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ARCHITECTURE
MINI SURFACES MAXI INVENTIONS !
© José Hevia
Qui dit surface réduite dit très souvent optimisation des volumes et rationalisation des aménagements. Objectif : condenser un maximum de fonctions en un minimum de mètres carrés. Pourtant, les problématiques liées aux petits espaces sont aussi plurielles que lesdits espaces sont étroits. Anticiper un changement de programme ; apporter lumière et air frais à des clients qui étouffent dans leur petit appartement ; ou tout simplement construire neuf mais modestement, sans vouloir trop s’étendre pour conserver du terrain et respecter un budget honorable, représentent autant de cas concrets qu’un module multifonctionnel ne permet pas toujours de résoudre… Quelle que soit leur diversité, toutes ces problématiques ont un point commun : elles stimulent l’inventivité des architectes. Confrontés à de telles contraintes, ils rivalisent d’ingéniosité pour repousser encore et toujours les limites de l’espace et des volumes bien-sûr, mais aussi des usages, proposant de nouvelles manières d’habiter. Là, grâce à un meuble sur mesure inspiré d’un dispositif théâtral ; ici, en inversant complètement la distribution classique d’une maison traditionnelle ; ailleurs encore, en imaginant une cabine aux airs de capsule spatiale rafraîchie grâce à un potager vertical. De Madrid à Paris en passant par la Norvège : Architectures À Vivre vous embarque pour un voyage dans de nouvelles dimensions !
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DÉTOURNER LES CONTRAINTES À l’issue d’une réhabilitation légère, un appartement niché au 5e étage, sous le toit d’un immeuble du Quartier latin de Paris, a vu son volume se libérer. Pour composer ce havre de lumière très fonctionnel, Nathalie Gilbert, de Nuée Architecture, s’est appuyée sur les contraintes de l’existant dont elle a valorisé chaque élément digne d’intérêt. texte lucie cluzan I photos bertrand fompeyrine
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La qualité de l’appartement réside dans cet effet cathédrale et son caractère traversant. Le choix du verre pour les cloisons de la chambre et le garde-corps de la mezzanine laissent le regard et la lumière filer de part en part du volume.
La tête de lit est signée de l’architecte qui, sous le nom « Nuée édition », propose cet élément de mobilier personnalisable. La chambre peut être isolée visuellement grâce à un rideau.
L
es courbes de la rue Saint-Séverin rappellent que le Quartier latin a largement échappé au plan rectiligne du préfet Haussmann. Les tuiles en toiture ne manquent pas non plus d’inviter à un voyage dans le temps. Lové sous les pentes du toit d’un immeuble datant du XVIIIe siècle, l’appartement que Paul convoite est idéalement situé, mais que faire de ce volume vieillot dont les atouts ne sont pas d’une évidence criante ? Pour confirmer la pertinence d’un tel achat, il s’en remet à Nathalie Gilbert de Nuée Architecture dont il connaît, par le biais d’un projet réalisé pour son frère, le talent en matière d’aménagement d’espaces atypiques. Une visite lui suffit pour percevoir ses trois points forts : la double hauteur, un éventuel caractère traversant et une possible meilleure diffusion de la lumière naturelle. En « détournant les contraintes », explique l’architecte, elle pourra transformer cet appartement « lourd et sombre » en un havre de lumière. Pourtant le programme n’est pas des plus simples puisque Paul envisage à court terme de partir travailler à l’étranger et de mettre le logement en location, via une plateforme entre particuliers. D’où la demande, qui
peut sembler ambitieuse, de créer deux chambres, autant de salles d’eau, dont une avec baignoire et un séjour/cuisine, le tout réparti sur les 36 mètres carrés du premier niveau et les 12 mètres carrés au sol sous combles. DÉCLOISONNER PAR LE VITRAGE Ce n’est pas une grande révolution que l’architecte va mener, mais un fin travail d’ouverture visuelle, de réajustement, de réalignement pour que le regard soit le moins perturbé possible et que de nouvelles perspectives soient dégagées. Dans l’état d’origine de l’appartement, la double hauteur est déjà acquise grâce au percement du plancher qui fait du niveau supérieur une mezzanine, mais son garde-corps en bois épais assombrit et alourdit l’ensemble – tout comme les poutres apparentes lasurées chêne foncé, et les cloisons de la chambre étriquée malgré la fenêtre en imposte qui laisse timidement passer la lumière. La cuisine l’est tout autant, coincée dans l’entrée, aveugle. Idem pour la salle de bains à l’étage. Comme une évidence, Nathalie Gilbert remplace les éléments qui bloquent les vues et la luminosité par du www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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Afin de ne pas perdre de précieux centimètres carrés, l’architecte a pris soin d’épouser au plus près les lignes de la structure de l’appartement avec des rangements sur mesure.
vitrage. Le garde-corps laisse ainsi désormais passer les rayons du soleil depuis la fenêtre de toit vers le séjour. La chambre est dorénavant contenue dans une boîte vitrée qui, dès l’entrée, laisse filer le regard jusqu’au séjour. Un simple rideau permet à souhait d’isoler cette verrière réalisée sur mesure. Du point de vue de la répartition des espaces, la nouvelle configuration s’appuie sur les arrivées d’eau en place. L’ancienne cuisine légèrement agrandie devient une salle de douche ; la nouvelle prend place dans le séjour. À l’étage, l’architecte « sort de la salle de bains » le lavabo et la baignoire. Cette dernière devient l’élément central de la mezzanine. RÉVÉLER LES MATIÈRES Par souci d’économie, mais aussi par bon sens, Nathalie Gilbert préserve les rangements existants placés dans des vides générés par les anciens conduits de cheminée, et en crée d’autres de toutes pièces, comme c’est le cas avec le
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placard de l’entrée. Elle en redessine les portes, aligne leur tracé pour que « l’œil ne soit pas choqué ». Selon le même principe de lissage et d’homogénéisation et pour gagner en luminosité, l’ensemble des boiseries est peint en blanc. Les touches de couleurs sont apportées par les quelques pièces de mobilier et la cuisine. Malgré ses ondulations et la variation de ses teintes, le sol en tomette a été restauré, évitant ainsi des frais supplémentaires et de lourds travaux de ragréage. Décapé, nettoyé et ciré, il témoigne des différentes configurations des espaces au fil du temps. Si le programme peut paraître ambitieux au vu de la surface de l’appartement, dans la pratique, il n’est pas si disproportionné. Avoir deux salles d’eau permet finalement de dissimuler les équipements tels que le chauffe-eau ou le lavelinge. Et selon le principe que le lieu fait l’usage, les futurs voyageurs qui, le temps d’une escapade parisienne, y séjourneront, devront s’accommoder du choix tout à fait pertinent de l’architecte de « privilégier la lumière à l’intimité ».
La cuisine est composée de modules du commerce et d’autres fabriqués sur mesure pour les parties en biais. Les portes, tout comme le plan de travail, sont réalisés en stratifié Polyform® de Polyrey finition mat.
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2 EXISTANT Niveau inférieur 1 entrée 2 cuisine 3 salon 4 chambre MEZZANINE 5 salle de douche 6 mezzanine 7 vide sur séjour
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APRÈS INTERVENTION NIVEAU INFÉRIEUR 1 entrée 2 salle de douche 3 cuisine 4 salon 5 chambre
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MEZZANINE 6 WC / lingerie 7 salle de bains 8 vide sur séjour 9 coin couchage
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ce n’est pas une grande révolution que l’architecte va mener, mais un fin travail d’ouverture visuelle, de réajustement, de réalignement pour que le regard soit le moins perturbé possible, que de nouvelles perspectives soient dégagées.
Ce pan de mur est entièrement dédié à la cuisine et à ses rangements. La niche accueillant le plan de travail, doublée d’un miroir, amplifie le volume de la pièce. Un linéaire LED procure un éclairage uniforme.
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Le coin couchage, glissé sur la mezzanine, profite de rangements. L’escalier existant a été conservé en l’état.
La baignoire, îlot en résine minérale, est l’élément central de la mezzanine devenue un salon de bains en surplomb du séjour.
Malgré sa petite taille, la salle de douche située au niveau inférieur rassemble maintes étagères et le chauffe-eau.
architecte Nathalie Gilbert – Nuée Architecture www.nueearchitecture.com localisation Paris (5e) livraison janvier 2019 bâti d’origine XVIIIe siècle études 3 mois travaux 3 mois surfaces 36 m² + 6 m² loi Carrez (mezzanine) matériaux tomettes (sol existant) / carreaux de ciment hexagonal noir (sol salles d’eau) / vinyle tressé Saint-Maclou (sol mezzanine) / carreaux de grés cérame émaillé CE.SI (revêtement salle d’eau) / stratifié Polyform® de Polyrey (plan de travail et façades mobilier cuisine) / acier (verrière) / résine minérale (plan vasque et baignoire) / peinture Farrow & Ball équipements évier Aton ANX 110-34 de Franke / mitigeur cuisine Hansgrohe / robinetterie salles d’eau Grohe / luminaires Zangra / luminaires Wever & Ducré / quincaillerie La Quincaillerie / radiateur Radson / radiateur Noirot voir Voir carnet d'adresses page 174 www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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VIVRE À L’ENVERS Surélevé, rénové et réaménagé, ce pavillon de Montreuil se joue des convenances architecturales en inversant son plan intérieur. Perchée au dernier étage, sa pièce à vivre compense l’absence d’espaces extérieurs par de nombreuses ouvertures et des vues dégagées. texte pierre lesieur I photos david boureau
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Percée de généreuses ouvertures et haute de plafond, la surélévation s’est rapidement imposée comme l’endroit idéal pour aménager la nouvelle pièce de vie de cette maison.
L
orsqu’il acquiert cette maison ouvrière d’un étage et d’à peine 55 mètres carrés fin 2015, ce jeune couple, déjà parent d’un enfant et attendant le deuxième, sait qu’il va falloir pousser les murs. Trop petite, trop étriquée, sans terrain et sans terrasse, la maison ne correspond pas exactement à leurs attentes, mais la pression immobilière les pousse à l’acheter quand même. « Ils m’ont contacté avec l’idée de la surélever malgré un budget serré », se souvient Marc Dujon dont l’agence MDA va réaliser les travaux l’été suivant. « Après plusieurs maquettes et plus de 6 mois de conception, nous avons préféré abandonner la terrasse au profit de trois niveaux spacieux et décloisonnés dont le dernier servirait de pièce à vivre. » PRENDRE DE LA HAUTEUR Très impliqués dans le projet, les jeunes propriétaires vont prendre en charge certaines finitions comme la peinture ou les escaliers pour alléger la facture. « Mais ils ne voulaient pas mé-
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goter sur la qualité du gros œuvre, alors on a cherché la meilleure solution pour ajouter un niveau sans exploser le budget », explique Marc Dujon. C’est donc pour des raisons de coût mais aussi pour éviter de surcharger la structure existante que le bois s’impose naturellement. Après avoir trouvé le bon charpentier, l’architecte opte pour un système préfabriqué composé de panneaux CLT qu’il installe sur un chaînage en bois (et non en béton) scellé chimiquement pour soutenir l’ensemble. « La méthode permet un chantier rapide et limite les risques de dégradation des briques. Il a fallu seulement trois jours pour déposer la toiture et trois autres pour monter la nouvelle structure. » Malgré des contraintes réglementaires assez simples, le PLU impose de ne pas rehausser de plus de 2 mètres la façade sur rue, mais permet de monter à près de 4 mètres à l’arrière. « On s’est alignés sur la pente mitoyenne, en se plaçant légèrement en dessous pour des raisons de raccord et parce que la rue est en pente », précise Marc Dujon. « Pour la partie verticale
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de la structure, nous avons choisi un bardage en bois brûlé, une technique japonaise qui permet de protéger naturellement le bois et confère un reflet irisé à la façade. » Après deux mois de travaux consacrés au gros œuvre et un autre aux finitions, le chantier s’achève en septembre 2016 et révèle un plan intérieur bien moins traditionnel qu’il n’y paraît de l’extérieur. UNE MAISON INVERSÉE Désormais pourvue d’un deuxième étage, la maison est entièrement réorganisée pour satisfaire les besoins de ses habitants et tirer le meilleur parti des volumes disponibles. « Si l’idée première d’installer une terrasse ne pouvait être mise en œuvre, le niveau créé possédait des qualités spatiales et lumineuses dignes d’un extérieur, explique l’architecte. Nous avons donc convenu d’aménager le séjour au dernier étage parce que c’est dans cette pièce que les propriétaires affir-
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ment passer le plus de temps. » Cette inversion de la distribution classique permet au salon de profiter de vues lointaines, d’une agréable hauteur sous plafond, et d’un maximum de lumière grâce à des ouvertures zénithales. Au fond de la pièce, la cage d’escalier ainsi qu’une partie du plancher composé de verre permettent d’illuminer le niveau inférieur dévolu aux enfants. « Au premier étage, plutôt que de cloisonner deux chambres, nous avons opté pour un seul espace qu’un rideau de feutre permet de diviser pour créer un coin jour et un coin nuit », ajoute Marc Dujon. Enfin le rez-de-chaussée, légèrement au-dessus du niveau de la rue, est reconfiguré pour offrir une nouvelle salle de bains spacieuse et une chambre parentale. Cette configuration à l’envers s’articule autour d’un escalier filant depuis le seuil de la maison jusqu’à la nouvelle pièce principale, qui selon ses propriétaires, vaut toutes les terrasses du monde.
Pour que l’étage des enfants, situé sous la surélévation, profite aussi de l’abondance de lumière, Marc Dujon a imaginé un plancher partiellement composé de verre.
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« le niveau créé possédait des qualités spatiales et lumineuses dignes d’un extérieur. » Marc Dujon, architecte
Entièrement décloisonnée, la pièce de vie est revêtue de panneaux CLT, délibérément laissés bruts, qui composent la structure de la surélévation.
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Vue sur le salon depuis la chambre des enfants.
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AXONOMÉTRIE DE LA MAISON 1 entrée 2 chambre parents 3 chambre enfants 4 bureau 5 séjour 6 cuisine 7 cave
La chambre des deux enfants est sĂŠparĂŠe en deux parties (jour/ nuit) par un simple rideau de feutre.
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Au premier étage, plutôt qu’aménager deux petites chambres, Marc Dujon a imaginé un espace décloisonné, partagé entre un coin pour dormir et un autre pour jouer.
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architectes MDA – Marc Dujon Architecture www.marcdujon.com localisation Montreuil (93) livraison 2017 bâti d’origine 1920 études 9 mois travaux 3 mois surfaces 80 m² SP (maison existante 55 m² SP + surélévation 25 m² SP) matériaux CLT (structure surélévation) / bois brûlé (bardage) / bac acier (toiture) / bois (menuiseries extérieures, aménagements intérieurs et mobilier sur mesure) / aluminium (menuiseries extérieures) / béton (mobilier sur mesure et salle de bains) / feutre (rideau) Voir carnet d’adresses page 174
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Située juste au-dessus du niveau de façade la rue, laaux chambre parentale La claustras est prolongée par une grande cruciformes est ouverte et aérée salle en de préservant bains où sel’intimité mélangent tout des béton brut et blanc immaculé. habitants.
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UN VOLUME EN MOUVEMENT Dans le 13e arrondissement de Paris, l’agence FREAKS a conçu un studio qui évolue en fonction des activités et des envies de ses habitants grâce à un grand meuble sur roulettes combinant rangements, cimaise d'exposition, table pliante et cloison mobile qui permet d’organiser l’espace selon diverses configurations. texte raphaëlle saint-pierre I photos david foessel
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L’ancien atelier d’artisan ouvre directement sur la rue parisienne par sa typique verrière.
A
près avoir vendu leur maison de Versailles, Marie et Hubert acquièrent en 2017, à la Butte-aux-Cailles, un ancien atelier de 30 mètres carrés avec une façade vitrée au rez-de-chaussée d’un immeuble parisien de la fin du XIXe siècle. Son précédent aménagement en logement ne tirait pas profit de sa belle hauteur sous plafond de 3,38 mètres. Le couple d’architectes à la retraite souhaite transformer les lieux mais décide de ne pas concevoir le projet. « Hubert désirait faire appel à de jeunes architectes capables de proposer un véritable parti-pris puis de gérer en direct les entreprises », raconte Marie. En sortant de l’étude du notaire, ils achètent quelques magazines d’architecture et de décoration et remarquent immédiatement la maison Viking conçue dans le Cotentin par l’agence Freaks, avec son espace rationalisé de 12 mètres carrés seulement*. Le trio répond présent. « Pour nous, il n’y a pas de petit ou de grand projet. Le lieu nous a beaucoup plu, c’est presque un cube aussi haut que profond et nous avions un peu carte
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blanche », raconte Cyril Gauthier, membre de FREAKS avec Yves Pasquet et Guillaume Aubry. LA TOURNETTE Peintre et illustratrice, Marie a besoin d’un coin bureau et de surfaces permettant éventuellement d’exposer ses tableaux lors d’un vernissage. « C’était un mini challenge de mettre plusieurs programmes dans un lieu si petit. Le côté casse-tête chinois nous a séduit. Nous avons tout de suite pensé à la tournette, un plateau circulaire pivotant pour changer rapidement le décor d’une pièce de théâtre tout en participant éventuellement à la mise en scène. » Mais un plateau motorisé tournant sur un axe central se révèle trop cher et trop imposant vu l’étroitesse de l’atelier. De longues discussions s’ensuivent et Hubert fabrique même une maquette qu’il présente à l’agence pour faire avancer leurs échanges ! Finalement, un grand meuble mobile paraît plus adapté pour varier les configurations : travailler, manger, recevoir, etc. Les architectes de FREAKS imaginent
Des placards ont été aménagés dans la partie basse, sous la verrière.
un élément sur roulettes de 2,98 mètres de haut sur 2,40 de large, d’une profondeur de 60 centimètres qui assure sa stabilité. « Nous lui avons donné une forme arrondie en haut pour des raisons esthétiques, mais aussi pour laisser la lumière de la rue aller jusqu’au fond », explique Cyril Gauthier. Construit en medium, excepté sa partie cintrée réalisée en bois contreplaqué afin de l’alléger, il comporte d’un côté des rangements et, de l’autre, une face lisse pouvant servir de cimaise avec une table rétractable. D’un seul mouvement, il découpe l’espace de différentes manières, selon qu’il est dressé en plein milieu ou le long de la cuisine. « C’est une bonne option, car elle permet de se passer de beaucoup de meubles. On trouve l’usage au fur et à mesure de la vie courante. Et nous arrivons à tenir à une trentaine lorsque l’on fait des fêtes ! », apprécie Marie. MINI MEZZANINE « Pour le reste, nous avons pris le parti de tout casser pour nettoyer l’espace et retrouver le volume de base. Après, notre
travail s’est inspiré de l’art japonais d’habiter de petits espaces où tout doit être réfléchi et compact », poursuit Cyril Gauthier. Les architectes installent dans le fond une bande technique qui comporte la cuisine et derrière elle, la salle de bains et la buanderie. « Le carrelage blanc à joints noirs des pièces d’eau est un hommage à la maison de l’artiste JeanPierre Raynaud. » Au-dessus, ils aménagent un coin nuit sur une mezzanine aplatie. Afin de gagner un maximum de place, ils optent pour une échelle fixée au mur. Mais, à l’usage, Marie trouve le principe contraignant et désire aujourd’hui installer un escalier contre le mur opposé. Unifier l’ensemble en blanc est apparu évident à tous, d’autant que ce sont les tableaux de Marie qui apportent les couleurs. « Nous avons réalisé plusieurs appartements avec beaucoup de contraintes et c’est toujours intéressant de se servir d’elles pour avoir une réponse un peu atypique », constate Cyril Gauthier. *Voir le hors-série n°37 d’Architectures À Vivre, 1001 désirs d’intérieur
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La table des repas peut se rabattre vers le haut.
Axonométries des diverses configurations permises par l’élément mobile.
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Le sol, revêtu d’un parquet massif en chêne, a été retravaillé pour être complètement plan et faciliter le mouvement des roulettes. Évidé, le centre du meuble ménage une liaison visuelle entre le séjour et la cuisine.
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La cuisine Ikea s’étire au fond du studio, complétée par les nombreuses étagères qui composent le dos du meuble sur roulettes.
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1 entrée 2 séjour 3 cuisine 4 salle d’eau 5 buanderie
L’échelle métallique fixée au mur permet d’accéder à la mezzanine.
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Le large rebord de la mezzanine crée un sentiment de sécurité. Le grand meuble apporte un peu d’intimité au coin nuit tout en laissant passer la lumière de la rue sur les côtés.
architectes FREAKS freearchitects www.freaksarchitecture.com localisation Paris (13e) livraison juin 2018 bâti d’origine fin XIXe siècle études 3 mois travaux 4 mois surface 32 m² coût des travaux 50 000 euros TTC matériaux bois (charpente) / chêne massif (plancher) / médium peint (mobilier sur mesure) / métal peint (escalier) / faïence (revêtement salle de bains) fournitures appliques par Charlotte Perriand / chaises Fourmi par Arne Jacobsen Voir carnet d’adresses page 174
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Au fond du volume, la salle de bains est habillée d’un carrelage blanc à joints noirs, clin d’œil à Jean-Pierre Raynaud.
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LA PETITE MAISON DANS LA MONTAGNE Sur les hauteurs du lac Mylla, la cabine de vacances imaginée par l’agence Mork-Ulnes Architects est humblement insérée au cœur des montagnes norvégiennes. Guidées par le paysage environnant, la forme et l’esthétique minimalistes du projet offrent à ses occupants un refuge idéal en communion avec dame nature. texte astrid boisselet I photos bruce damonte
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À l’entrée de la parcelle, un appentis de jardin reprenant les codes architecturaux de la maison sert de local à skis, vélos, canoés, etc. Il héberge également un petit sauna pour deux personnes, refuge des sportifs après une longue journée dans la neige.
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l y a sept ans, Scott et Christine, un couple d’Américains, et leurs deux jeunes enfants, s’installent à Oslo pour raisons professionnelles. La famille est rapidement séduite par le style de vie en plein air de sa terre d’adoption et fait l’acquisition d’un terrain en montagne, à seulement une heure de la capitale. Situé au nord de la magnifique région forestière de Nordmarka, destination favorite des Osloïtes, le site, semblant perdu au cœur d’une nature majestueuse, jouit d’une proximité avec un vaste réseau de chemins et sentiers, pistes de ski en hiver, ou de vélo lors des beaux jours. En contrebas, le lac Mylla ravit les amoureux de la pêche et des activités nautiques. Afin de profiter pleinement de cet écrin de verdure, il ne manquait plus à cette tribu de sportifs que l’abri de vacances idéal. Le couple fait alors appel à l’agence norvégienne Mork-Ulnes Architects, connue notamment pour son approche à la fois sobre et ludique, reposant sur une économie de moyens et de matériaux.
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« l’extérieur est destiné à prendre une teinte argentée au fil du temps et des saisons, afin de se fondre dans la neige en hiver et de vieillir avec grâce dans la forêt. » Casper Mork-Ulnes, architecte
L’esthétique sobre et épurée de la maison tout de bois vêtue permet une insertion délicate dans ce cadre naturel d’exception.
Le plan en hélice et la pente des toitures ont été guidés par la course du soleil et les conditions climatiques du site.
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« familiers des transformations d’édifices agricoles, les architectes ont vite perçu qu’ici il fallait conserver l’aspect originel de la grange, toutes ses ouvertures. »
Malgré une surface réduite, les larges baies vitrées et la hauteur sous plafond atteignant à certains endroits jusqu’à 4,3 mètres de haut donnent le sentiment d’un volume nettement plus grand et créent une véritable richesse spatiale.
INSPIRATION VERNACULAIRE La hytte, grossièrement traduisible par « hutte », est la traditionnelle cabine de montagne possédée par environ un tiers des familles norvégiennes. Il semblait donc évident pour les concepteurs et les clients de s’en inspirer. Cependant ses qualités spatiales restent encore à démontrer… Souvent petite, au confort spartiate, elle ne possède généralement pas l’eau courante. L’intérieur typique est étroit, compartimenté et bas de plafond, avec des pièces sombres aux murs en bois et éclairées par de minuscules fenêtres. L’enjeu principal était donc de réinterpréter cette construction vernaculaire tout en conservant son caractère utilitaire – compact, efficace et fonctionnel – mais en créant un bâtiment parfaitement inséré dans son cadre naturel et offrant la sensation d’un intérieur plus généreux.
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DIALOGUE AVEC LA NATURE Les normes d’aménagement locales exigent une couverture à double pente, mais les architectes contournent subtilement les règles en créant quatre ailes surmontées de toitures en appentis. Chaque branche est orientée de telle sorte qu’elle appréhende un caractère distinct du site : le séjour profite d’une vue privilégiée sur le lac, la chambre parentale donne sur l’imposante forêt voisine, celle des amis regarde la colline vallonnée et le dortoir des enfants lève les yeux vers le ciel. Le plan qui en découle, aux allures d’hélice, offre aux habitants deux terrasses abritées du vent et de la neige, l’une du matin et l’autre du soir, propices aux petits-déjeuners tardifs ou aux apéritifs festifs. Pour parfaire son insertion dans cet environnement d’exception, la maison en ossature bois est habillée des pieds à la tête d’un bardage en pin sylvestre volontaire-
Les architectes ont choisi avec soin les matières pour créer une ambiance naturelle et chaleureuse. La banquette en feutre de laine vert Kvadrat ajoute une touche de forêt à l’intérieur et participe à l’effet cosy de la cabine de vacances. Petits et grands aiment s’y blottir pour admirer le paysage, bouquiner, se reposer, papoter…
ment non traité. « L’extérieur est destiné à prendre une teinte argentée au fil du temps et des saisons, afin de se fondre dans la neige en hiver et de vieillir avec grâce dans la forêt », explique Casper Mork-Ulnes. ÉLÉGANTE SOBRIÉTÉ La conception est influencée par la nature jusque dans l’intérieur de la maison. Les architectes imaginent en effet le plan comme un paysage, un volume ouvert et fluide surmonté d’un plafond ininterrompu aux relief variés, à l’image d’une canopée. Sous cette couverture épousant les mouvements de la toiture, trois noyaux fonctionnels abritant les pièces d’eau, les zones de rangements et de stockages techniques, délimitent les différents espaces et induisent les flux intérieurs. Pour renforcer cette unité spatiale, les concepteurs choisissent un même matériau, du contreplaqué en
pin, pour le plafond, les murs et le mobilier sur mesure. Le béton au sol et dans les salles d’eau vient compléter cet aménagement sobre et chaleureux, incarnant à merveille l’élégance scandinave. Malgré sa petite surface de 84 mètres carrés, la cabine de vacances a tout d’une grande et recèle des solutions ingénieuses pour optimiser le volume. Ainsi, la plupart des éléments sont aussi polyvalents que possible. L’îlot de cuisine intègre un banc pour la table à manger tandis que l’espace libre au-dessus de l’une des salles d’eau se transforme en cabane de jeux pour les enfants. Tous les lits ont des tiroirs intégrés et le canapé accueillant de vastes compartiments de rangements se convertit aisément en couchage supplémentaire. Jouissant de tout le confort nécessaire pour sublimer les évasions de ses joyeux propriétaires et de leurs amis en toutes saisons, cette petite maison dans la montagne cache bien son jeu… www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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Afin de créer un intérieur lumineux, les architectes ont traité le contreplaqué en pin avec un mélange de lessive et d’huile blanche pour une finition tout en clarté.
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Lorsqu’elles sont ouvertes, les portes des chambres, conçues également en contreplaqué de pin, disparaissent dans des niches murales spécialement dessinées pour elles. Les architectes ont même poussé le détail jusqu’à installer des vitrages au-dessus de chacune d’elle. Ainsi les perspectives et les connexions visuelles ne sont pas entravées.
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Chaque espace bénéficie d’une vue unique sur le paysage. Dans la chambre parentale, nul besoin d’une décoration sophistiquée, le couple profite d’un véritable tableau vivant sur l’imposante forêt de feuillus.
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La petite chambre des enfants se prolonge jusqu’au sommet de l’îlot fonctionnel qui se transforme ainsi en cabane de jeux perchée.
architectes Mork-Ulnes Architects www.morkulnes.com localisation Jevnaker, Norvège livraison septembre 2017 études environ 12 mois travaux environ 13 mois surfaces 84 m² + 16 m² (appentis de jardin) coût des travaux 270 000 euros matériaux béton (dalle, planchers, revêtement salles d’eau et comptoirs cuisine) / bois (ossature) / pin sylvestre (toiture et bardage) / contreplaqué en pin lessivé et huilé (murs, plafonds et mobilier sur mesure) / feutre de laine Divina Melange de Kvadrat (banquette sur mesure) équipements éclairage encastré / appliques murales conçues sur mesure Voir carnet d’adresses page 174 www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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ARCHITECTURE | MINI SURFACES MAXI INVENTIONS !
DOCTOR’S HOUSE C’est sous le soleil de Madrid que les architectes de l’agence Husos signent en 2018 la rénovation globale d’un petit appartement de 46 mètres carrés. Une intervention qui se démarque autant par l’optimisation des volumes que l’attention portée aux usages et habitudes des occupants. Explications. texte mathieu fumex I photos josé hevia
ARCHITECTURE | MINI SURFACES MAXI INVENTIONS !
Aménagé sur le balcon, le potager vertical clôt par définition cet espace extérieur. Un mal pour un bien puisqu’il permet de rafraîchir considérablement l’appartement de Jaime.
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’est à Madrid, dans le quartier dit des Acacias, que Jaime et Albóndiga possèdent un trois pièces de 46 mètres carrés. Situé dans un bâtiment relativement récent mais organisé à la manière des corralas – immeubles caractéristiques du centre historique dont les logements, desservis par un couloir, donnent sur une cour partagée proposant divers services communs, comme une laverie par exemple –, l’appartement jouit d’une double orientation est-ouest. Un avantage plutôt vécu comme un inconvénient par le duo qui étouffe ici : « La division excessive des espaces obstruait la ventilation croisée dans les chambres, expliquent les architectes, ce qui faisait que les pièces à l’ouest étaient excessivement chaudes en été ! » La situation est d’autant plus difficile à vivre que Jaime, qui travaille à l’hôpital, enchaîne les périodes de garde et vit en décalé : les siestes au frais sont pour lui plus vitales que pour n’importe quel autre Espagnol. Quant à Albóndiga, il n’est pas un colocataire comme les autres : c’est un bull-
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« le potager remet en question la définition contemporaine de l’appartement, en tant que logement isolé, en revenant à la dimension sociale des corralas traditionnelles de madrid. » Husos Arquitectos
L’été, un rideau en tissu protège le potager des forts rayons du soleil ; l’hiver, un autre, en plastique, ménage un effet de serre.
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dog anglais, une race particulièrement sensible à la chaleur… Les deux compères font alors appel à l’agence d’architecture madrilène Husos, spécialisée dans la conception d’habitations atypiques où les interactions sociales et la végétation sont mises à l’honneur*. À elle d’imaginer un lieu de vie frais mais chaleureux, où Jaime et Albóndiga pourraient vivre, travailler, se reposer, regarder des séries télé, recevoir amis et amoureux, et même cultiver des légumes… sans suffoquer. URGENCES, DE L’AIR ! Aux grands maux, les grands remèdes : profitant de l’absence de murs porteurs, les architectes suppriment toutes les cloisons existantes et rendent l’appartement complètement traversant. L’air circule enfin dans le petit 46 mètres carrés, mais cela ne suffit pas. Au sol, de petits coussinets en coton
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amovibles fixés par des ventouses offrent à Albóndiga autant d’aires de repos douces et rafraîchissantes. Mais surtout, les concepteurs imaginent un « coussin » d’un autre genre, « climatique », lui. Aménagé à l’ouest, sur le balcon, il s’agit en fait d’un poumon vert, un potager vertical où poussent tomates, salades, basilic et autres plantes aromatiques. Véritable îlot de fraîcheur, il contribue même à ce que Jaime se passe de climatisation ! Mais ce n’est pas sa seule particularité : conçu en collaboration avec des spécialistes de l’horticulture, il est arrosé par un système d’irrigation récupérant les eaux grises de la douche, purifiées au moyen de filtres à charbon. Et cela fonctionne : « Les plants produisent volontairement trop pour la consommation personnelle de Jaime, si bien qu’il peut partager avec ses voisins. Ainsi, ce potager remet en question la définition contemporaine de l’appartement, en tant que loge-
« Les nouvelles cloisons et le mobilier sont en pin et contreplaqué de bouleau, assemblés sur place », expliquent les concepteurs. Les teintes orangées, crème et le violet ont été privilégiés pour concevoir une atmosphère chaleureuse, éloignée des salles d’hôpital où travaille Jaime.
ment isolé, en revenant à la dimension sociale des corralas traditionnelles de Madrid », détaillent les architectes. UN BLOC, MAIS PAS AU BLOC ! Il faut dire que Jaime est un être sociable, si bien qu’entre ses amis et ses conquêtes, il reçoit beaucoup d’invités à la maison. En conséquence, il demande aux architectes d’imaginer des aménagements optimisés pour favoriser et simplifier les rapports sociaux : il ne souhaite pas une grande chambre, mais une vaste pièce de vie. Et surtout, un coin repos supplémentaire, mais certainement pas de canapé convertible ! En réponse, l’équipe d’Husos propose la création d’un bandeau habité au fond de l’appartement. Séparé des pièces de jour par des cloisons en pin et contreplaqué, ce bloc n’est pas très profond : 1,40 mètre seulement environ, et ce afin de libérer
un maximum de surface pour le séjour. Malgré cette étroitesse, les architectes parviennent tout de même à y intégrer la chambre de leur client, un dressing, et enfin une « capsule multifonctionnelle ». Cette niche est équipée d’une couchette ainsi que de coussins amovibles : c’est autant un lit d’appoint qu’« un lieu de lecture idéal, car il est possible de s’asseoir dos à la fenêtre tout en profitant de la vue sur les acacias dans la rue grâce à un jeu de miroirs », s’émerveillent ses concepteurs. Et comme une surprise n’arrive jamais seule, ce cocon peut être isolé au besoin grâce à une cloison blanche coulissante à galandage, laquelle fait également office d’écran de projection pour regarder Grey’s Anatomy depuis le salon. Reste à savoir qui est vraiment le « Docteur Mamour » dans l’histoire… *Voir le hors-série #33 d’Architectures À Vivre, 1001 idées d’architectes
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AVANT INTERVENTION 1 entrée 2 cuisine 3 salon 4 chambre 5 pièce d’eau 6 balcon
Des cloisons coulissantes permettent d’isoler respectivement la chambre de Jaime et la « capsule multifonctionnelle ». Au sol, des coussinets en coton, fixés par des ventouses, laissent circuler l’air sous le chien Albóndiga lorsqu’il est allongé.
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APRÈS INTERVENTION 1 entrée 2 salon 3 salle à manger 4 cuisine 5 chambre 6 dressing 7 couchette 8 salle d’eau 9 potager vertical 10 balcon
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ARCHITECTURE | MINI SURFACES MAXI INVENTIONS !
Dans la « capsule multifonctionnelle », un système de miroirs permet de lire tout en contemplant les acacias plantés derrière, dans la rue.
Une fois la « capsule multifonctionnelle » refermée, la cloison blanche peut servir d’écran pour projeter films et séries.
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Murs et sol de la salle d’eau sont habillés d’un mortier respirant, privilégié au plâtre.
Tout comme les filtres à charbon, les tuyaux du système d’irrigation du potager sont laissés visibles, pour « permettre de voir le flux d’eau, dans une perspective didactique », expliquent les architectes.
architectes Husos Arquitectos – Diego Barajas et Camilo García (en collaboration avec Francesca Beltrame Agustina Zaratiegui, Álvaro Heredia, Giulia Poma, Estefanía Roiko et Wiktoria Stepien) www.husos.info localisation Madrid, Espagne bâti d’origine 1965 livraison 2018 études environ 12 mois travaux 6 mois surface 46 m² coût travaux environ 46 000 euros matériaux pin massif (structure cloisons) / contreplaqué bouleau (panneaux cloisons) / contreplaqué peint (panneaux cloisons et revêtement sol) / cuivre (réseaux d’eau apparents) / tissu Vescom (banquette) équipements sanitaires Roca / arroseurs et goutteurs Germinando Voir carnet d'adresses page 174 www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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S'ÉQUIPER | PRODUITS
SALLE DE BAINS Confort d’usage, économies d’énergie, et évidemment design léché sont au cœur des préoccupations des fabricants de matériaux d’agencement et produits d’équipement pour la salle de bains. De la douche au lavabo, en passant par la robinetterie ou le mobilier, les nouvelles technologies permettent d’optimiser sa consommation d’eau ou d’électricité, tout en préréglant ses options préférées. Du côté du style, les gammes de couleurs et de finitions s’étendent pour toujours plus de personnalisation. Les petits espaces ne sont pas en reste, avec des propositions intégrées et efficaces. Sélection de solutions inspirées et inspirantes ! sélection maëlle campagnoli
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1. HI-MACS® Alpine White Solid surface mise en œuvre pour la réalisation sur mesure d’un meuble vasque intégrant la robinetterie, la baignoire et un petit meuble d’appoint. Prix sur devis, selon projet. Photo : architecte d’intérieur, Judith van Mourik, fabrication Not Only White. Projet :
© Not Only White
rénovation des suites du domaine de Broekhuizen aux Pays-Bas. www.himacs.eu Page de gauche : Sestra Receveur de douche en résine minérale haute performance avec effet pierre structurée ultra fin (Geberit). Bonde siphoïde disponible en deux versions (50 ou 30 mm de haut) pour la rénovation, débit : 33,6l/minute ou 28l/minute selon hauteur, sortie PVC orientable à 360 degrés. Capot de bonde disponible dans la même finition que le receveur. Trois coloris (blanc, gris ou graphite). Dimensions : H.4 x L. 100/120/140/160 x P. 80/90 cm et une version carré 90 x 90 cm. À partir de 458 euros. www.geberit.fr
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S'ÉQUIPER | SALLE DE BAINS
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1. Viu et XViu Lave-main encastré en céramique sans trop-plein, avec plage de robinetterie et meuble sous vasque avec piétement métallique, spécial petits espaces (Duravit). Meuble disponible dans une gamme de 34 coloris, avec portes ou tiroirs, à suspendre ou à poser. Design Sieger design. Prix selon modèle et options. www.duravit.fr 2. Cascade Receveur de douche ultra plat en céramique, à poser ou à encastrer (VitrA). Disponible en blanc brillant ou mat, ainsi qu’en coloris anthracite. Dimensions : H. 4 x L. 140 x P. 90 cm. Option traitement antidérapant VitrA Antislip. À partir de 556 euros. www.vitra-bad.fr
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1. Bette Space L Baignoire deux places en acier émaillé spécial gain de place à encastrer (Bette). H. 53 X L. 170 x P. 130 (tête) et 75 (pieds) cm. Kit d’isolation phonique inclus. Design Tassereaux + Partners. Prix sur demande. www.bette.de 2. Conca et Check Vasque à poser en céramique, design original Paolo Tilche, re-design, Ludivoca + Roberto Palomba, et mitiguer ultra-plat (Ideal Standard). Disponibles prochainement, prix sur demande. www.idealstandard.fr 3. Neo Gamme de mobilier personnalisable pour la salle de bains, disponible dans trois séries : Neo Line, Neo Frame et Neo Frame Metal, 500 combinaisons possibles et 10 finitions (Leroy Merlin). Photo : Meuble sous vasque Néo Line décor chêne miel, largeur 90 cm, caisson latéral ouvert, plan de travail effet ardoise, vasque à poser carrée Capsule. Prix de la combinaison : 977 euros. Paroi de douche à l’italienne Eliseo,
© The Jewel
L.90 x H. 200 cm, épaisseur du verre 8 mm, profilés aluminium laqués noir mat, 379 euros. www.leroymerlin.fr 4. Snowfall Solid Surface en résine acrylique thermoformable, mise en œuvre pour la réalisation d’un plan-vasque et d’une baignoire avec tablette (Avonite). Prix selon devis. Projet : hôtel The Jewel, Dubaï, architecte, Jeder. aristechsurfaces.com/avonite 5. Luminist Vasque ronde en résine Epoxy rétroéclairée (Toto). Finition Crystal Snow. H. 11 x diam. 40 cm. à partir de 1 290 euros. fr.toto.com
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1. Silestone Cemento Spa et Blanco Zeus Surfaces ultra-compactes mises en œuvre pour l’aménagement d’une salle de bains, revêtements Prix sur devis. www.cosentino.com 2. Calacatta Polished Pierre fritée, finition marbre poli, utilisée pour la création d’une douche à l’italienne, au sol, au mur, et pour la réalisation du receveur de douche (Neolith). Photo : aménagement d’un appartement parisien. Fabrication : J. Léger et la Marbrerie contemporaine. www.neolith.com
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© François Guillemin
sols et murs (Cosentino). Receveur de douche Bubbles (L.120 cm, longueur jusqu’à 3 mètres) surface antidérapante grâce aux bandes sablées.
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1. Sen Mitigeur mural en aluminium anodisé brossé, finition noire (Agape). Jet central horizontal plat. Fait partie d’une série disponible avec de nombreux composants indépendants pour coordonner la robinetterie (têtes de douche, pommes de douche, etc.). Design Gwenael Nicolas. Prix sur demande. www.agapedesign.it 2. Diametro 35 Mitigeur mono commande à levier pour lavabo, à montage sur gorge (Ritmonio). Débit d’eau ECO, inférieur à 9l/min. Deux longueurs de becs disponibles : 12,6 ou 16,6 cm. Disponible en blanc ou noir mat, chromé, brossé, chromé noir et chromé noir brossé. Design Davide Vercelli. Prix sur demande.www.ritmonio.it 3. Bondi Mélangeur de lavabo trois trous à montage sur gorge (THG). Disponible dans une gamme de 28 finitions. Photo : finition laiton chromé. H. 23,8 x P. 15 cm. Design Studio THG. Prix public indicatif : 1 333 euros. www.thg-paris.com 4. Edge Mitigeur de lavabo, coupe diamant, finition bronze poli (Axor). Bec fixe, limitateur de température réglable, convient aux chauffe-eaux instantanés, cartouche céramique. Équipé de la technologie AirPower pour optimiser la consommation d’eau. H. 33 x L. 5 x P. 23,5 cm. Prix sur demande. www.axor-design.com
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S'ÉQUIPER | SALLE DE BAINS
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1. Euphoria Smart Control 310 Système de douche intelligent permettant de combiner différents types de jets au cours de la même utilisation (Grohe). Technologie TurboStat pour un réglage aisé de la température. Commandes intuitives. Le système enregistre automatiquement le débit et la température pour l’utilisation suivante. Têtes de douche rondes ou carrées. Prix sur demande. www.grohe.fr
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1. Vintage Mitigeur à montage mural deux trous, finition BNi Nickel Brossé, inspiré des buses pour tuyaux à incendie (Graff). Cartouche progressive pour une meilleur gestion de la température de l’eau. Disponible dans une gamme de 19 finitions. Bec : 19 cm. Prix selon finitions, sur demande. www.graff-faucets.com 2. GIO96 Ensemble de deux mitigeurs mono commande en acier brossé pour baignoire, robinet et douchette, montés sur jante, à poser, issu de la collection Giotto Plus (Cea Design). Disponible en finitions satin ou polie et quatre finitions spéciales (or brillant, bronze, cuivre ou noir diamant). Design Natalino Malasorti. Prix sur demande. ceadesign.it
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1. Hem Meuble de salle de bains polyvalent avec tiroir de grande capacité et plateau amovible pour optimiser le rangement (Porcelanosa). 2. Square Bench Banc chauffant en aluminium anodisé laqué (Tubes). Alimentation électrique plug & play, puissance 80 W. Disponible dans la gamme de couleurs Tubes et 260 teintes du nuancier RAL. H.40 x L. 120/170 x P. 35 cm. Design Ludovica + Roberto Palomba. Prix sur demande. www.tubesradiatori.com
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© Max Zambelli
Façades fines disponibles en finitions Blanco et Sugi Black. Prix sur demande. www.porcelanosa.com
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1. Kazeane Radiateur sèche-serviette disponible en version hydraulique ou électrique (Acova). Quatre hauteurs et deux largeurs pour la version hydraulique, et trois hauteurs et deux largeurs pour la version électrique, dans les 50 coloris du nuancier Acova. Puissances : de 261 à 743 W (hydraulique), et de 500 à 1 000 W (électrique). Design King & Miranda. À partir de 375 euros HT (hydraulique) et de 650 euros HT (électrique). www.acova.fr 2. Campaver Bains Ultime Sèche-serviette rayonnant et soufflant avec façade en verre massif (Campa). Puissance de 400 à 1 200 W selon dimensions et modèle. Appareil communicant et connecté (technologie Muller Intuitiv), à inertie pilotée, avec soufflerie invisible. Disponible en blanc ou reflet miroir. Prix public : 1 337 euros (blanc) et 1 396 euros (reflet miroir). www.campa.fr, www.muller-intuitiv.com
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POÊLES, INSERTS ET CHEMINÉES À bois, à pellets ou au gaz, les poêles, inserts et cheminées combinent de très hauts niveaux de performances énergétiques avec un confort d’usage toujours accru. Les solutions pour les projets de rénovation rivalisent d’ingéniosité : encombrement réduit, facilité de pose, meilleure intégration à l’existant, etc. Ce, même si l’on habite un logement de petite taille. Sélection de solutions compactes, au design exigeant, et qui ne concèdent rien à l’efficacité thermique. sélection maëlle campagnoli
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1. Stûv 6 Insert à bois conçu pour s’intégrer facilement dans les projets de rénovation des feux ouverts existants, et adapté aux petits espaces, offrant une vue élargie sur les flammes (Stûv). Foyer en fonte, disponible en trois formats (46 x 55 cm, 66 x 50 cm et 76 x 55 cm) et quatre configurations. Puissance nominale : 4,9/7/8,5 kW, selon dimensions. Rendement : 88/77/77 % selon dimensions. Émissions de CO à 13 % d’O2 : 0,08/<0,10/0,07 % selon dimensions. Émissions de particules fines : 15/<30/17 mg/Nm3. Conforme à la norme européenne EcoDesign 2022. Prix sur demande. www.stuv.com Page de gauche : Reflex Poêle à pellets en aluminium canalisable à structure étanche et profondeur réduite adaptée aux couloirs ou aux espaces étroits (MCZ). Porte extérieure à lames verticales disponible en trois coloris, suggérant les contours de la flamme, et porte intérieure en verre donnant accès au foyer et au réservoir à pellets. Évacuation des fumées par le dessus. Fonctionne avec la technologie Maestro, permettant le contrôle de l’appareil via le WiFi domestique. Puissance nominale : 7,8 kW, rendement maximum 91 %. Classe énergétique A +, 7 étoiles Flamme Verte. H. 116,1 x L. 86,1 x P. 31,3 cm. Design Michael Geldmacher. Prix sur demande. www.mczgroup.it
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1. Slimfocus Mural Poêle-cheminée à bois suspendu de faible encombrement, fixe ou pivotant, simple ou double flux (Focus). Système de réglage de l’air permettant d’optimiser la combustion des bûches. Foyer en acier noir, porte en verre pyro-céramique courbe. Puissance nominale : 4,5 kW. Rendement : 82 %. Émissions de CO à 13 % d’O2 : 0,10 %. Émissions de particules fines : 30 mg/Nm3. H. 175 x diam. 32,4 cm. 7 étoiles Flamme Verte. Prix sur demande. www.focus-creation.com 2. Kalfire GP75-59F Foyer à gaz équipé de la technologie Natural Spark Generator, générant des étincelles dans les flammes pour offrir une expérience du feu plus authentique (Kalfire). Technologie LED intégrée dans les bûches en céramique produisant un rougeoiement naturel des braises. Alimentation Propane, gaz G25 ou G20. Puissance nominale : 8 kW (G25) ou 8,7 kW (G20). Rendement : 77 % (G25) ou 83 % (G20). Classe énergétique A. H.117,9/150 x L. 75 x P. 59 cm. Prix sur demande. www.kalfire.com
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© Nick Cannaerts – Home sweet Home
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1. Clear 150 Insert à gaz fermé avec gestion des flammes automatique pouvant être encastré dans un mur central, sous un écran de télévision (Seguin). Puissance nominale : 8,8 kW (gaz naturel) et 8,34 kW (propane/butane). Rendement : 78,8 % (gaz naturel) et 65,3 % (propane/ butane). H. 65,2 x L. 163,6 x P. 38 cm. Conforme à la norme EN613. Prix sur demande. www.cheminees-seguin.com 2. Elsa Star Poêle à bois avec accumulateur de chaleur avec foyer intérieur Ecopalex 66 T Glass avec clapet automatique augmentant le tirage à l’ouverture de la porte pour éviter toute sortie de fumée, et foyer intérieur en ciment réfractaire (Palazetti). Puissance nominale : 6,1 kW. Rendement : 78,4 %. H. 86 x L. 100 x P. 56 cm. Conforme à la norme européenne EcoDesign 2022 , et 7 étoiles Flamme Verte. Prix sur demande. www.palazzetti.fr
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À DÉCOUVRIR LA FABRIQUE DU BONHEUR
HABITER EN LUTTE Après 40 ans de lutte, le projet du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes est abrogé. Victoire obtenue donc par les zadistes – ces habitants du plus grand squat à ciel ouvert d’Europe –, qui ont usé d’un moyen de pression efficace : habiter. L’ouvrage retrace l’histoire de ce combat lancé dans les années 1970. Qui sont les zadistes ? Quelles sont leurs motivations ? Comment vivent-ils vraiment ? Habiter en lutte apporte des réponses claires et sans langue de bois illustrées par plus d’une centaine de cartes, photographies, articles, dessins et croquis sur l’engagement de ceux qui ont fait de la sédentarité une arme de contestation. Collectif comm’un, éditions Le Passager Clandestin, mars 2019, 256 pages, 17 × 24 cm, 20 euros
VERSAILLES. ARCHITECTURES RÊVÉES (1660-1815) Le château de Versailles n’est pas le fruit d’un dessein clair, net et précis ; ce n’est un secret pour personne, tant il est connu que le RoiSoleil changeait d’avis comme de perruques. Ce dont on mesure moins l’ampleur, en revanche, c’est la quantité d’esquisses, de plans et de coupes qui témoignent des 1 001 projets imaginés pour concevoir le château – et pour le transformer a posteriori d’ailleurs ! Une lacune désormais corrigée grâce à cet ouvrage publié à l’occasion de l’exposition éponyme organisée pendant la biennale d’architecture de Paris, et qui nous invite à découvrir non pas Versailles, mais ce qu’il aurait pu être ou devenir… Attention : stupeurs, songes et tremblements sont à prévoir pendant la lecture de ces 280 pages… Ouvrage collectif sous la direction d’Élisabeth Maisonnier, coédition Gallimard / Château de Versailles, mai 2019, 280 pages, 25 × 25 cm, 49 euros
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Dans un ouvrage en quatre volets – « la ville », « la route », « le village » et « ailleurs » – l’architecte, urbaniste et docteur en histoire de l’art Virginie Picon-Lefebvre s’empare d’un sujet de société peu théorisé : l’architecture de loisirs. Au fil d’une narration complète et détaillée, accompagnée de précieuses illustrations d’archives, l’auteure réinterroge les origines et les mutations de ces « lieux de bonheur », étroitement liés aux évolutions des modes de vie et de déplacement. De l’invention du tourisme à sa transformation à l’ère numérique, en passant par le développement des sports d’hiver et l’apparition des villages vacances, La Fabrique du bonheur porte un regard critique sur l’aspect patrimonial de ce type d’architecture, non sans un léger parfum de nostalgie. Virginie Picon-Lefebvre, éditions Parenthèses, avril 2019, 256 pages, 24 × 16,5 cm, 26 euros
Habiter en lutte : © Nina / Versailles. Architectures rêvées (1660-1815) : Alexandre Dufour (1759-1835) et Pierre Fontaine (1762-1853), Projet de façade pour le château de Versailles du côté de l’entrée (détail, cat. 100) © Château de Versailles (distr. TMN-Grand Palais) - Christophe Fouin / La Fabrique du bonheur : © Céline Villegas / Los Angeles, Jeux olympiques, 1984, accès, signalétique et circulations © DR / Ensembles de la station de Flaine et Hôtel Le Flaine, Marcel Breuer architecte, 1969 © Alastair Philip Wiper
| À LIRE
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À DÉCOUVRIR | À LIRE
LES REFUGES PÉRIURBAINS
LUMIÈRES DE LA VILLE Qui n’a jamais été traversé par l’idée – certes un peu coupable – de découper les pages d’un livre d’art pour les encadrer ? Grâce à cette nouvelle collection intitulée « Accrochage », plus besoin de culpabiliser ! Avec un de ses premiers titres, Lumières de la ville, l’éditeur Flammarion propose 21 reproductions d’œuvres signées Pissarro, Magritte ou encore Kandinsky, mettant un sujet urbain à l’honneur et regroupées en un ouvrage dont les pages peuvent être détachées pour orner les murs de votre salon. En outre, chaque image est accompagnée, dans son dos, d’un texte présentant l’œuvre, son auteur, et même la liste des musées où contempler ces réalisations. Collectif, éditions Flammarion, mai 2019, 44 pages, 21 reproductions détachables, 24 ×30 cm, 14,90 euros
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© éditions Gallimard / © éditions Flammarion / © éditions Wildproject
CHARLOTTE PERRIAND Il y a 20 ans décédait Charlotte Perriand. À l’occasion de ce triste anniversaire, les hommages pleuvent : la Fondation Louis Vuitton lui consacre une exposition, quand les éditions Gallimard publient un ouvrage, signé par la journaliste Laure Adler. Cet essai biographique propose de découvrir de manière personnelle et poétique la vie de celle qui fût sans doute la plus grande architecte et designer française, mais qui n’aurait probablement pas fait grand cas d’un tel titre. Une lecture agrémentée de plus de 200 photographies au cours de laquelle l’auteure revient sur la collaboration de Charlotte avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret, bien-sûr, mais aussi et surtout sur son rapport à la création, aux usages, à l’architecture et à la liberté. Laure Adler, éditions Gallimard, septembre 2019, 304 pages, 19,5 × 25,5 cm, 29,90 euros
Évoquant des refuges de haute montagne, onze prototypes d’habitat ponctuel ont été installés au cœur des communes de la périphérie bordelaise. Objectif : recréer une continuité d’espaces publics en zone périurbaine et inciter à l’exploration de ces territoires mal connus du grand public. Les micro-habitations qui sont présentées dans cet ouvrage sont le fruit d’un projet collaboratif mené par Bordeaux Métropole et les collectifs Bruit du frigo et Zébra3/BuySellf, qui a d’ailleurs remporté en 2016 le Prix de l’innovation périurbaine. Des pied-à-terre qui accueilleront volontiers les randonneurs du dimanche et dont les artistes concepteurs nous livrent tous les secrets au travers de dessins techniques, de photographies de mises en œuvre et d’installations in situ. Coproduction de Bruit du Frigo et Zébra3/BuySellf pour Bordeaux Métropole, éditions Wildproject, mars 2019, 240 pages, 20 × 26 cm, 20 euros
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Numéro 100 / septembre 2019
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À DÉCOUVRIR | À LIRE
UN VRAI JARDIN À MA FENÊTRE
FLEURS DESUÈTE DES JARDINS DE GRAND-MÈRES Seringat, rose d’Inde, rose trémière... Heureux les nostalgiques, qui retrouveront dans ces pages un peu du parfum de leur grand-mère. De l’acanthe au zinnia, la jardinière Virginie Quéant y a rassemblé 60 plantes passées de mode, qui fleurent bon le pavillon en meulière et les confitures à l’ancienne. Que ceux qui n’auraient pas de mamie attentionnée à disposition pour les aider se rassurent, l’ouvrage se substitue de bonne grâce à la vieille dame en dispensant conseils de culture pour réussir ses semis de souci et astuces déco pour tirer parti des vide-greniers. Effet madeleine de Proust garanti, en même temps qu’une invitation à jardiner comme dans le temps. La potée de bégonia n’a plus qu’à bien se tenir ! Virginie Quéant, Terre Vivante Éditions, mars 2019, 120 pages, 21 × 21 cm, 14 euros
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© éditions Actes Sud / © éditions Terre Vivante / © éditions Ulmer
NICOLE DE VÉSIAN : UN ART DES JARDINS EN PROVENCE Nicole de Vésian a créé son premier jardin à l’âge de soixante-dix ans – mais quel jardin… Dans les collines du Luberon, la Louve, avec ses cyprès taillés en carré et ses voluptueux coussins de lavande, est un chef-d’œuvre de radicalité et d’harmonie. Ce livre, réédition d’un ouvrage épuisé depuis 2011, rend un hommage sensible au style de Vésian : son auteure, Louisa Jones, ne sépare jamais l’art de la personnalité de la styliste, faisant revivre et jardiner la grande dame, qui après avoir œuvré à la maison Hermès, a réinventé le jardin provençal… Que l’on soit à la recherche d’inspiration ou d’un trait d’esprit de l’élégante – elle avait reproché au couturier Valentino ses géraniums rouges –, cette promenade dans la vie d’une esthète éprise de romarins et de buis sauvages est d’une émouvante beauté. Louisa Jones, éditions Actes Sud, avril 2019, 160 pages, 21 × 24 cm, 35 euros
Enfin un livre qui pose la question du jardinage… sur le rebord de fenêtre. En ville, le mince espace coincé derrière la vitre de l’appartement est souvent l’unique opportunité pour le citadin de mettre les mains dans la terre. Loin de considérer ces quelques centimètres de bordure comme un espace par défaut, tout juste bon à accueillir une rangée de géraniums, le paysagiste Rémi Hampartzoumian en fait un vrai jardin. Du choix de la palette de plantes à celui du système d’arrosage, tous les conseils sont ici réunis pour végétaliser même le plus petit recoin de façade. Avec en sus, des avant/après variés afin de trouver l’inspiration pour végétaliser sa baie vitrée ou son balcon filant, l’autre casse-tête du jardinier urbain... Rémi Hampartzoumian, éditions Ulmer, avril 2019, 96 pages, 14 × 20,5 cm, 9,90 euros
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À DÉCOUVRIR | PORTFOLIO
VOYAGE AU BOUT DU CRAYON Publié par l’éditeur Phaidon, le livre Dessins d’architecture retrace, de la première esquisse au plan de rendu final, de l’Antiquité à nos jours, du burin au BIM, l’aventure du dessin d’architecture. texte charlotte fauve
Zaha Hadid (1950-2016), Club de loisirs, 1982, crayon de couleur et peinture sur papier
Zaha Hadid (1950-2016), Club de loisirs, 1982, crayon de couleur et peinture sur papier. Fascinée par les formes géométriques du constructivisme russe, Zaha Hadid s’est d’abord fait connaître par ses peintures avant de réaliser des bâtiments – ici, un club de remise en forme, sur les collines de Kowloon, à Hong Kong.
À DÉCOUVRIR | PORTFOLIO
G
ravée dans la diorite, sur les genoux noirs d’une statue, la projection orthogonale d’un mur d’enceinte. En dessous, en cunéiforme, une liste de matériaux – pas encore de béton ni de poutres IPN, mais des pierres provenant du nord de la Syrie, des cèdres sciés à Amanus, et même un trésor confisqué à Elam… Nous sommes en 2 130 av. J.-C., dans l’antique cité sumérienne de Girsu, et cette statue arbore le plus ancien plan d’architecture connu à ce jour – une succession géométrique de pilastres –, porte d’entrée d’une fabuleuse Histoire des constructions, que tracent au burin, à la plume ou au stylo-feutre, les quelque 250 documents rassemblés par Helen Thomas dans Dessins d’architecture, chez Phaidon. « Comme pour construire un bâtiment, faire un livre tel que celui-ci est un processus collaboratif », analyse son auteure, architecte et maître de conférences, qui a rigoureusement sélectionné chaque croquis parmi une longue liste de plus de 1 000 exemples... En résulte une époustouflante profusion de gravures sur bois, d’aquarelles, de sérigraphies ou de tirages logiciel – pas d’architecture sans dessin, mais un dessin multiforme, inattendu et inventif, qui semble vouloir se réinventer à chaque page, se métamorphosant au gré des époques, de Michel-Ange à Zaha Hadid. Car plutôt que de tenter d’ordonner ce foisonnement, Helen Thomas a choisi de le démultiplier, en privilégiant à la succession chronologique un classement par paire : « L’intention était d’inspirer le lecteur, mais aussi moi-même, et d’avoir de nouvelles idées », explique-t-elle. Le rouleau Topkapi (1490), sur lequel les maîtres bâtisseurs des Timourides, en Perse, avaient recensé les motifs décoratifs de leur époque, fait donc écho au plan annoté du jardin de la South London Gallery (2016) – un support de travail que l’artiste Gabriel Orozco échangea pendant des mois, par message WhatsApp, avec l’équipe de 6a architects. Une juxtaposition parmi d’autres, qui, une fois l’ouvrage terminé, « m’a conduit à m’intéresser à la façon dont les calques d’un dessin s’affectent », se souvient Helen Thomas.
Dessins d’architecture, Helen Thomas, éditions Phaidon, mai 2019, 320 pages, 25 × 29 cm, 69,95 euros
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L’ouvrage, qui gagne donc à être feuilleté en laissant vagabonder son imagination, favorise les rapprochements improbables, tout en montrant l’évolution des techniques grâce à des documents exceptionnels. Exemple en 1505, avec l’un des premiers dessins d’architecture en tant que tel, acte de naissance du métier de maître d’œuvre : le plan de la basilique Saint-Pierre de Rome par Donato Bramante, qui marque le passage du Moyen Âge à la Renaissance. Alors qu’auparavant, un maître-bâtisseur concevait et construisait les bâtiments, Bramante, par ce parchemin, instaure un nouveau rapport distinguant conception et construction. Vers 40 av. J.-C., les fresques de Pompéi dévoilent quant à elles de splendides villas en bord de mer. Surprise : « Elles illustrent très tôt le sens de la perspective, bien avant la Renaissance, époque où nous pensions habituellement que cette manière de représenter l’espace était née. » Et aujourd’hui ? « Je pense que le futur est passionnant – les ordinateurs ont ajouté plus de possibilités aux méthodes de dessin, et nous avons essayé de montrer cette riche variété dans le livre. » On trouve donc dans ces pages l’un des premiers dessins virtuels, superposition complexe de surfaces et de plans : en 1992, l’architecte Frank Gehry utilisait un logiciel de l’aérospatiale française pour modéliser les courbes en titane du musée Guggenheim, à Bilbao. Vingt-cinq ans plus tard, le cabinet Herzog & de Meuron coordonne le chantier de l’Elbphilharmonie à Hambourg grâce au modèle tridimensionnel BIM (Building Information Modeling), produisant un hypnotisant diagramme aux enchevêtrements colorés. D’hier à aujourd’hui, reste à prévoir un certain nombre de visites pour découvrir, de l’esquisse au bâtiment, comment chaque dessin a effectué son passage à la réalité. « C’était très excitant de découvrir le Grand Théâtre de Bordeaux après l’avoir vu dessiné ! » De la porta Pia, à Rome, crayonnée par Michel-Ange à la demande du Pape Pie IV, à The Shard, plus haut gratte-ciel de Londres croqué par Renzo Piano sur une serviette en papier, ce livre offre un voyage au bout du crayon… et au bout du monde.
Anonyme, statue acéphale de Gudea, vers 2 130 av. J.-C, diorite sculptée. Cette sculpture sans tête est celle du prince Gudea, représenté en architecte : il tient entre ses deux mains une tablette, où figure le plan du sanctuaire de Ningirsu, en basse Mésopotamie.
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Donato Bramante (1444-1514), Basilique Saint-Pierre, 1505, encre et aquarelle sur parchemin. Sur ce parchemin, Donato Bramante a représenté la partie ouest de la basilique Saint-Pierre, au Vatican. L’un des premiers dessins d’architecture de ce type, qui souligne l’importance de travail de maçonnerie et la forme du plan en croix grecque du bâtiment.
Michel-Ange (1475-1564), Étude pour la porta Pia, 1560, crayon, plume et aquarelle. Afin de restaurer la Via Appia, près de Rome, le pape Pie IV commanda à Michel-Ange une nouvelle porte : sur ce lavis d’encre, l’artiste se libère du vocabulaire de l’architecture antique, avec un fronton à arcs brisés rehaussés de reliefs en forme de coquille.
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Frank Gehry, Musée Guggenheim, Bilbao, 1992, computer software. Le dessin manuel seul ne pouvant suffire à toutes les expérimentations spatiales de l’agence de Frank Gehry, celui-ci a adopté un logiciel aérospatial français, CATIA, pour visualiser les mouvements de la structure.
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Herzog & de Meuron, Elbphilharmonie, 2016, tirage. Extension en hauteur d’un entrepôt des docks de Hambourg, l’Elbphilarmonie a été réalisée par le cabinet Herzog & de Meuron : ce tirage, qui provient d’un logiciel BIM, en montre les équipements techniques, en particulier les systèmes d’alimentation et d’extraction d’air des deux salles de concert.
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NOUVEAUX MONDES | À DÉCOUVRIR
PRENDRE LES NUAGES À TÉMOIN LE MONDE DE FORENSIC ARCHITECTURE
Quand un groupe de chercheurs déploie les techniques de l’architecture pour faire pencher la légalité du bon côté.
© Ariel Caine / Forensic Architecture / Aziz al-Turi / Nouri al-Uqbi / Debby Ferber (Zochrot) / Hagit Keysar (PublicLab), 2016-2017 © ARCHITECTURE LÉGALE, 2019
texte béatrice durand
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À DÉCOUVRIR | NOUVEAUX MONDES
Forensic Architecture a reconstitué un bombardement intensif ayant eu lieu en 2014 à Rafah en élaborant un modèle 3D à partir de centaines de photos et vidéos publiées sur les réseaux sociaux.
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de visualisation et de reconstitution avancées, pour faire la lumière sur des violences farouchement réfutées par les autorités. Sa mission est d’outiller les points de vue des plus faibles face aux organismes qui ont traditionnellement le pouvoir d’imposer leur vision de l’histoire, avec un petit ou un grand H. LA SPATIALISATION DES INSTANTANÉS La forensique, dans son sens commun, est la science de l’investigation : elle réunit des méthodes d’analyse tirées de divers domaines scientifiques, comme la chimie, la biologie ou la statistique. En quoi l’architecture peut-elle donc aider à attester la véracité d’un fait ? Remontons à 2002 pour lever l’énigme. Cette année-là, l’architecte Eyal Weizman coordonne Une Occupation civile, une enquête qui décrypte la stratégie de domination territoriale menée par l’État d’Israël lors des cinquante premières années de son existence. Réunissant les travaux d’architectes, de journalistes ou de photographes israéliens, cette étude démontre comment l’urbanisme et l’architecture ont été sciemment employés par les autorités comme des instruments de conquête d’un territoire déjà habité. Huit ans plus tard, Weizman fonde Forensic Ar-
© Forensic Architecture, 2015
T
ous celles et ceux qui ont un jour regardé un épisode des Experts se sentiront familiers du quotidien de Forensic Architecture. À peine un meurtre est-il constaté qu’un bataillon d’enquêteurs se déploie : auprès des murs pour reconstituer les trajectoires des tirs d’après les impacts de balles ; autour des objets de la pièce pour relever les empreintes par d’éblouissants faisceaux bleus, ou derrière une paillasse de laboratoire pour analyser les entrailles d’un asticot. Les conclusions des uns et des autres se rejoindront pour confondre l’assassin. Cette synchronisation des techniques est appliquée presque à la lettre par le groupe de chercheurs londoniens de Forensic Architecture, à la différence que les affaires dont il s’occupe se nouent sur une grande échelle territoriale et qu’elles ont principalement lieu dans des zones hors d’accès. Celles-ci ont également la particularité de démarrer par une lecture irréconciliable des faits, entre les témoins des crimes et des États ou institutions, souvent militaires, qui leur opposent une autre vérité. Attaque par drones au Pakistan, disparition d’étudiants au Mexique, abandon de réfugiés en mer Méditerranée, écocide en Indonésie : Forensic Architecture enquête sur ces préjudices en utilisant des technologies
© Ariel Caine / Forensic Architecture / Aziz al-Turi / Nouri al-Uqbi / Debby Ferber (Zochrot) / Hagit Keysar (PublicLab), 2016-2017 © ARCHITECTURE LÉGALE, 2019
Certaines revendications territoriales reviennent sur des faits ayant eu lieu des décennies en arrière : les Bédouins disent avoir été chassés d’Al-Araqib en 1948, année de création de l’État d’Israël. Ils sont venus s’y réinstaller, mais la police israélienne a détruit leur village plus de 140 fois pour cause d’illégalité. Depuis 2015, Forensic Architecture établit les preuves de son occupation antérieure (une maison, un puits, etc.) à partir d’images d’archives.
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À DÉCOUVRIR | NOUVEAUX MONDES
En juin 2017, un incendie a ravagé la tour Grenfell à Londres. Le collectif a enquêté sur la propagation du feu.
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sous la même forme. Ces fugaces unités de lieu et de temps permettent de spatialiser les faits et de reconstituer les circonstances du drame. UNE UTOPIE COLLABORATIVE JUSTICIÈRE Le groupe Forensic Architecture entremêle un savant et impressionnant mélange de compétences en architecture, montage vidéo, droit ou théorie des médias. Ces experts, ouverts aux arts et à la culture médiatique, sont d’abord des collecteurs : ils accumulent des images produites pour contrôler des territoires (images satellites, vidéos de surveillance, cartes militaires), et les confrontent à toutes sortes de sources visuelles et de témoignages (reportages télé, vidéos d'amateurs, recueil de paroles d’anonymes). Chaque dossier produit son enquête et son recoupement de données. Il y a un petit air de Wikileaks dans l’approche. Faute d’accès aux scènes de crimes et, a fortiori, à l’instant des crimes, les images et vidéos partagées deviennent des ressources de premier ordre mais si innombrables qu’il faut savoir trier et remettre en contexte. Que s’est-il vraiment passé ? Le site
© Forensic Architecture, 2018
chitecture au sein de la Goldsmiths University à Londres, avec un projet qui a changé d’ampleur et de techniques, mais non de ligne directrice. Le groupe de recherche produit désormais des preuves architecturales dans des disputes territoriales. Le collectif mène ses enquêtes pour des ONG et des citoyens en gardant l’idée que « la terre est une photographie »*, c’està-dire qu’elle conserve les traces de ce qui s’y passe. La topographie du lieu d’un événement (sa pente, la nature de son sol), sa localisation (les ombres à un instant précis), la morphologie de ses constructions (ses murs et matériaux, ses cônes de vue) ou son histoire (ses cartes archivées) deviennent des indices dans des investigations tentant de retrouver les responsables d’une fusillade ou d’établir l’antériorité d’occupation d’un peuple. Pour attester de l’intensité d’un bombardement mené en 2014 à Rafah par les autorités israéliennes, par exemple, l’équipe a synchronisé des centaines de photos et vidéos récoltées sur les réseaux sociaux autour des panaches de fumée générés par les bombes. Du point de vue d’un architecte d’investigation, de tels nuages constituent des témoins précieux car les volutes ne se produisent qu’une seule fois
© Forensic Architecture, 2017-2018
Forensic Architecture intervient sur divers types d’affaires spatiales : confirmation de l’existence d’un camp de torture au Cameroun (2017), reconstitution 3D du patrimoine yézidi détruit en Irak (2018), reconstitution des frappes contre un hôpital en Syrie à partir des images de vidéosurveillance (2017).
web du laboratoire présente les dossiers en cours, défendus dans des cours de justice internationales, dans des enquêtes parlementaires, dans la presse (le New York Times, notamment) ou dans des expositions internationales (bientôt, à la Biennale d’architecture de Chicago). La circulation de ces affaires dans le domaine public fait en effet partie du dispositif : pour rompre le secret et l’invisibilité qui agissent toujours au détriment des plus faibles, les chercheurs exposent les problèmes, les sources, les photos, les hypothèses. Il s’agit d’amplifier la contestation et de donner à quiconque la possibilité de contribuer à l’établissement des preuves. Le collectif offre ainsi à la science de l’investigation de nouvelles formes de vérification des faits : la modélisation spatiale pour localiser et dater les événements ; la mise en récit d’un flot d’images participatives pour « voir » à rebours ; la chaîne informationnelle et artistique pour atteindre une communauté susceptible de peser sur l’image publique d’un État. Pour œuvrer à une légalité plus juste, les chercheurs s’approprient habilement deux des principaux arguments qui mettent de nos jours la vérité sur la sellette : la falsification délibérée des photos et la submersion
des sources d’information. En considérant les images comme des messagères à la véracité tronquée, ils en reconstituent la part fiable par le recoupement et la démonstration au vu et au su de tous. Le mot anglais « forensic » trouve son origine étymologique dans le « forum » romain, comme se plaît à le rappeler Eyal Weizman dans ses entretiens. Si le terme a pris une connotation scientifico-légale, l’architecte tient à lui réinsuffler son essence politique. En mettant le savoir-faire architectural au service des droits humains, le collectif rend aux citoyens la possibilité de demander des comptes à ceux qui nous gouvernent. *Philippe Mangeot et Laure Vermeersch, « Les topographes des droits humains. Rencontre avec Forensic Architecture », Vacarme, n°71, 26 avril 2015 (vacarme.org/article2751.html)
POUR EN SAVOIR PLUS Site web : forensic-architecture.org Ouvrages : Eyal Weizman et Rafi Segal (sous la direction de), Une Occupation civile, Besançon, Les Éditions de l’imprimeur, 2004 ; Forensic Architecture: Violence at the Threshold of Detectability, Zone Books, 2017. www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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CARNET | D'ADRESSES
67 Aménagement | Pratique Architecte Emma Saintonge Architecte 5, rue Charles-Robin 75010 Paris emma.saintonge@gmail.com www.emmasaintonge.fr Entreprise générale FM rénovation 1, allée des myosotis 78300 Poissy fm.renovation2012@gmail.com 71 Aménagement | Pratique Architectes Maéma Architectes 134, rue des couronnes 75020 Paris t. 06 76 87 12 92 www.maema-archi.com 75 Aménagement | Extérieur Architecte paysagiste Xavier de Chirac t. 06 85 66 24 76 www.xavierdechirac.com 80 Architecture | Mini surfaces Maxi inventions ! Architecte Nuée Architecture 24, avenue Secrétan 75019 Paris t. 06 49 34 91 00 n.gilbert@architecte-nuee.com www.nueearchitecture.com www.nueeedition.com Entreprise générale Nouvel Ets Lucio 84, boulevard de la République 92100 Boulogne-Billancourt t. 01 49 10 95 63 lucio.sarl@gmail.com
90 Architecture | Mini surfaces Maxi inventions ! Architecte Marc Dujon Architecture - MDA 2, cour de la Grâce-de-Dieu 75010 Paris md@marcdujon.com www.marcdujon.com Charpente, couverture, bardage bois Happy Home 51, rue Froidevaux 75014 Paris t. 01 85 09 15 98 hugo@happyhomemaisonbois.com www.happyhomemaisonbois.com
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HEJU STUDIO
104 Architecture | Mini surfaces Maxi inventions ! Architectes FREAKS 25, rue des cascades 75020 Paris contact@freaksarchitecture. com www.freaksarchitecture.com Entreprise générale Robat 3, rue de Solférino 92100 Boulogne Billancourt 114 Architecture | Mini surfaces Maxi inventions ! Architectes Mork Ulnes Architects Bjerregaards Gate 1A 0172 Oslo Norvège info@morkulnes.com www.murkulnes.com 126 Architecture | Mini surfaces Maxi inventions ! Architectes Husos arquitectos C/Luciente 14 28005 Madrid Espagne plataforma@husos.info www.husos.info
À propos du carnet d’adresses Outre les références des fabricants et revendeurs des produits présentés dans ce numéro, ce carnet d’adresses compile les coordonnées des architectes et celles des entreprises et artisans ayant participé à la mise en oeuvre des maisons publiées. Pourquoi ? Par respect de leur travail et souci de rendre accessible leurs savoirfaire. Ce carnet étant transmis par les architectes et vérifié par nos soins, nous vous prions par avance de nous excuser pour les éventuels oublis qu’il pourrait occasionner.
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Erratum Dans la sélection des projets parisiens à visiter lors des Journées d’Architectures À Vivre, publiée dans le numéro 108 d’Architectures À Vivre, une erreur s’est glissée en page 80. L’image associée au projet de l’agence HEJU Studio ne correspondait alors pas à ce loft localisé dans le 11e arrondissement. Toutes nos excuses à Hélène Pinaud et Julien Schwartzmann.
Par sa vaste surface, ce loft du 11e arrondissement est idéal pour une vie de famille mais son caractère masculin beaucoup trop marqué pour ses propriétaires. Tout en préservant le style loft et ses volumes, les architectes délimitent les espaces par un jeu de matériaux et de couleurs. Avec une touche scandinave, ils créent une ambiance chaleureuse et raffinée comme dans le salon où l’abondance de textiles et de chêne créée un effet cocon. Côté cuisine, l’ajout d’un béton ciré clair s’accorde parfaitement au mobilier en inox. À l’étage, clarté et couleurs forment un ensemble harmonieux, parfait par la lumière naturelle d’une verrière ajoutée au palier. année 2018 / bâti d’origine XX e siècle / études + travaux 3 + 3 x mois / 190 m² / matériaux carreaux de ciment, pierre, parquet, verre, métal et inox
© Heju Studio
2 Aménagement | Intérieur Architectes HAO Design 813 No. 1182, Minzu 1st Road, Zuoying District Kaohsiung City Taïwan service.haodesign@gmail.com www.haodesign.tw
OURS | #109
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