Automne 2015 // Tout beau, tout propre

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SWISSLIFE 6e année // 3e édition // 7.50 francs

Automne 2015 // Tout beau, tout propre


Linge à bouillir normal

Pas d’agent blanchissant

Séchage au sèche-linge à température élevée

Repassage à température élevée

Pas de nettoyage à sec


Editorial // 3

Bonjour, Chères lectrices et chers lecteurs, nous fêtons actuellement un anniversaire. Le magazine que vous avez en mains paraît depuis cinq ans déjà. Nous remercions nos lecteurs de longue date pour leurs réactions qui nous font toujours plaisir. Et nous souhaitons une agréable lecture à tous ceux qui découvrent le magazine. SWISSLIFE vous divertit trois fois par an en vous proposant de formidables histoires, des images fortes et des incursions à travers l’existence de personnes qui vivent en Suisse.

Ivo Furrer CEO Swiss Life Suisse

Cette 16e édition a été rafraîchie à votre intention. Au milieu du magazine, nous avons inséré des histoires, des conseils et des indications essentielles pour mener à bien une vie plus longue: la rubrique «Prends les devants» illustre clairement comment vous pouvez aménager votre avenir en toute liberté de choix et comment Swiss Life peut vous y aider. Les clients Entreprises bénéficient en outre du supplément «Update Business» qui les informe de tout ce qu’ils doivent savoir sur leur solution de prévoyance Swiss Life. Je vous souhaite une agréable lecture et un bon divertissement avec le nouveau magazine.

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Swiss Photo Selection:

qu’il vente

Qu’il pleuve ou

Les granges font partie du paysage rural suisse, avec leurs parois de bois délavées par les in­ tempéries. Le photographe Patrick Fuchs nous fait découvrir ces bâtiments isolés dans les campagnes.

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Pourquoi faire sa lessive à la main, Madame Russell? Questionnaire:

Grand format:

Les granges immortalisées par le photographe suisse sont des chefsd’œuvre en péril. Fuchs a grandi au Toggenburg et recherche la touche spéciale dans le quotidien ordinaire. Il partage avec vous une sélection de ses images à la rubrique «Swiss Photo Selection» qui débute à la page 6.

La propreté en marche

Au Centre textile de Sursee, la grande laverie de l’armée lessive et répare tout, du mouchoir à la bâche de tente. Et tout cela avec un grand sens de l’écologie.

La consommation d’eau des ménages

Déchiffrage:

Neuf tonnes de textile militaire sont lavées, séchées et repassées chaque jour au Centre textile de Sursee. Il faut être particulièrement bien organisé pour gagner la guerre incessante contre la saleté. A découvrir en page 16.

Responsables du projet: Swiss Life, Communication Suisse, Martin Läderach Comité de rédaction: Ivo Furrer, René Aebischer, Thomas Bahc, Monika Behr, Elke Guhl, Christian Pfister, Hans-Jakob Stahel, Paul Weibel Rédacteur en chef UPDATE: Dajan Roman Adresse de la rédaction: Magazine SWISSLIFE, Public Relations, General-Guisan-Quai 40, 8022 Zurich, magazin@swisslife.ch Direction du projet: Mediaform|Christoph Grenacher, Ittenthal/Zurich Concept et mise en page: Festland Werbeagentur, St-Gall/Zurich Traductions et lectorat: Swiss Life Language Services Impression et distribution: Medienwerkstatt AG, Sulgen; imprimé sur papier FSC Changements d’adresses et commandes: Magazine SWISSLIFE, General-Guisan-Quai 40, 8022 Zurich, magazin@swisslife.ch Tirage: 115 000 ex. Parution: 3 × par an; printemps, été, automne. Clause juridique: les informations fournies dans cette publication sur les produits et les prestations ne s’assimilent pas à des offres au sens juridique du terme. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet des concours. Tout recours juridique est exclu. ISSN 2235-7637 Le magazine SWISSLIFE est une lecture relaxante, mais certainement pas obligatoire. Si vous ne désirez plus le recevoir, vous pouvez nous l’indiquer en utilisant la carte-réponse (port payé) que vous trouverez à la fin de la présente édition.


Contenu // 5

27 Si le professeur Heike Bischoff-Ferrari qui mène l’étude DO-HEALTH ne nous promet pas la vie éternelle, elle nous explique comment vieillir en meilleure santé. Voyez comment insuffler une brise de jeunesse à l’existence, une fois passés les 65 ans. En page 30.

Il y a bien des années, le génie méconnu Werner Kroh a découvert un produit biodégradable permettant d’éviter les marées noires sur les océans du globe. Mais le succès n’est toujours pas au rendez-vous. Lisez à la page 42 le portrait de cet inventeur suisse qui vit aujourd’hui en EMS.

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Prends les devants.

Nous vivons toujours plus longtemps. Mais que faisons-nous de ce temps supplémentaire? La nouvelle rubrique «Prends les devants» explore les possibilités d’une vie plus longue menée selon ses choix personnels.

Tour de Suisse:

A Swiss Life:

Pris dans les glaces

Werner Kroh

Soit Werner Kroh est fou, soit il obtiendra le Prix Nobel! Cet inventeur a élaboré un processus permettant de purifier l’eau souillée par le pétrole sans produits toxiques. Mais personne n’en a fait cas.

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Là-haut sur la montagne:

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Prototypes:

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Concours:

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2065:

Le cynorrhodon

Idées Helvétiques

Gagnez des chaussettes super cool!

Finie la lessive!

SWISSLIFE Digital: www.swisslife.ch/magazine ou comme app pour tablettes et Smartphones chez Google Play et à l’App Store

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Qu’il pleuve ou qu’il vente Au bord des routes ou isolées dans les champs, les granges font partie du paysage rural de la Suisse. L’hiver, Patrick Fuchs photographie les parois de bois délavées par les intempéries, étranges apparitions archaïques et fonctionnelles dans une lumière diffuse et froide.


Swiss Photo Selection // 7

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Swiss Photo Selection // 13

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29.09.15 07:42


Questionnaire // 15

La lessive est-elle propre?

Bien sûr. Nous lavons les draps dans de l’eau qui bout sur un feu de bois. Avez-vous vraiment autant de temps?

Nous avons tous le même temps à disposition. Nous devons simplement fixer des priorités.

Pourquoi ne pas utiliser de machine à laver?

Que lavez-vous le plus volontiers?

Que souhaiteriez-vous changer dans votre vie?

Qu’est-ce qui vous énerve quand vous faites la lessive?

Qu’attendez-vous de l’avenir?

Nous n’avons pas de réseau 230/380 volts. Et nos panneaux solaires ne Vous n’utilisez jamais un lave-linge? Si. Lorsque nous avons une montagne livrent que 12 volts. Je commence la lessive avec une eau chauffée à de linge et que tous les lits doivent être changés, nous nous rendons par­ l’énergie solaire. Elle peut dépasser les 60° C grâce à notre collecteur. fois à la laverie du village. Mes sous­vêtements! Ou encore des Mes forces m’abandonneront avec le tissus de laine ou de soie, à l’eau tiède temps. Je pourrai alors m’adonner au évidemment. travail de la laine au village. Le feu qui s’éteint sous la bassine. Recevez-vous des compliments pour votre lessive?

Oui, souvent. Pour nos clients, il est inhabituel de faire la lessive à la main. SWISSLIFE Automne 2015

J’espère être en bonne santé et satis­ faite, vieillir dignement et dans un monde plus juste. www.piantamonda.ch



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Texte: Daniel Schriber, illustrations: Kuster Frey

La propreté en marche Neuf tonnes de textile par jour, 2000 par an. Dans la grande laverie de l’armée à Sursee, on nettoie et raccomode tous les textiles utilisés par les troupes. Et tout cela par des procédés écologiques, pour ne pas nuire à l’environnement.

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N

ormalement, on ne lave pas son linge sale ailleurs qu’entre ses quatre murs. Hans Albisser, polo bleu, bacchantes grises et sourire sym­ pathique, ne se gêne pourtant pas. La lessive, c’est en effet son travail. Il a grandi dans la région lucernoise et a d’abord travaillé comme agricul­ teur. A 35 ans, il décide de suivre un apprentissage pour devenir nettoyeur de textile. Aujourd’hui, 21 ans plus tard, le linge sale continue de détermi­ ner sa journée. Et celui­ci est de toutes les couleurs, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Hans Albisser est responsable de l’unité organisation­ nelle Buanderie au Centre textile de Sursee. Ce centre fait partie de la base logistique de l’armée et accomplit une tâche centrale dans la gamme des pres­ tations fournies à l’Armée suisse. Neuf tonnes de textile sont lavées tous les jours à Sursee. Dix à vingt tonnes sont acheminées par camion et par train pour être nettoyées et réexpédiées une fois propres. Draps, sacs de couchage, toiles de tente, serviettes de toilette, gilets balistiques, pantalons imper­ méables, et même les uniformes de la fanfare de l’Armée suisse: à Sursee, il n’y a pratiquement rien qui ne soit lavé, séché et repassé. Le matériel du soldat doit fonctionner correctement, mais aussi être propre.

Pas de temps morts Des dizaines de sacs rouges pleins de linge sale sont suspendus au plafond au­dessus de Hans Albisser. «C’est notre gare de triage pour les sacs.» Grâce à un système informatisé com­ plexe, le linge est ensuite apporté aux machines à laver. Un geste, et un sac se déplace comme par magie! C’est ainsi

ment des opérations, de la réception à la redistribution du linge. Après la lessive, le sauna Pour une préparation parfaite, Hans Albisser doit adapter la température de l’eau selon les besoins et les doses de lessive au type de tissu. C’est logique: un uniforme de fanfare ne se nettoie

«Si avec de telles quantités, on lavait sans réfléchir, cela provoquerait une catastrophe écologique.» toute la journée. Les cours de répéti­ tion connaissent des temps morts; ce n’est pas le cas ici. Hop! Et un nou­ veau sac de 36 kilos se dirige vers un lave­linge. Contrairement au secteur privé, la variété des tissus est grande. Cela ne simplifie pas la tâche, mais la rend plus intéressante, explique Hans Albisser tout en préparant avec une collègue des dizaines de tabliers de cuisine sales pour la prochaine lessive. En tant que chef, il est responsable du bon déroule­

pas comme une simple serpillière. Un gilet balistique ne se lave pas à la même température ni avec la même lessive qu’un sac à dos. Le bon dosage est déci­ sif. Autant pour des raison écologiques que financières. «Nous essayons sans cesse d’optimiser nos processus.» Le linge passe par un tunnel de lavage en­ tièrement automatique comprenant douze salles et de nombreuses ma­ chines, allant de la taille d’un lave­linge courant à celle des machines indus­ trielles. La plus grande peut laver


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Trois sur 70 Hans Albisser, responsable de l’unité organisationnelle Buanderie:

jusqu’à 200 kilos de linge en une heure. Le tout va ensuite dans six sèche­linge et trois salles de séchage, le «sauna fin­ landais», comme l’appellent les colla­ borateurs pour blaguer. La gestion efficace des ressources fait sens quand on compare avec un mé­ nage privé: tandis que, pour un kilo de linge, on utilise chez soi entre 30 et 40 l d’eau et entre 70 et 80 g de lessive, à Sursee, on a besoin de seulement 10 à 15 l d’eau et de 8 à 18 g de lessive. Cela s’explique par le fait qu’ici, on a uni­ quement recours à de la lessive liquide. Hans Albisser est persuadé que les mé­ nages privés pourraient économiser encore plus de lessive. Mais il ne faudrait surtout pas croire qu’une fois chez lui, il s’occupe encore du linge sale. Cette question le fait gentiment sourire. «Non, je ne suis pas obligé.» Après une longue journée au Centre textile, il préfère laisser cette tâche à sa femme. «Mais si mes voisins me demandent des conseils, je suis prêt à les aider.» Prélavage à l’eau de rinçage La protection de l’environnement n’est pas un vain mot à Sursee, au contraire, c’est un point central. Urs Mathis, chef du Centre textile, tient aussi à le souli­ gner. «Si on lavait de telles quantités sans réfléchir, cela provoquerait une catastrophe écologique.» Pour cette raison, aucune machine ne rejette d’air

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«Je sais que nettoyeur de textiles n’est pas un métier de rêve. Mais beaucoup ignorent qu’il est riche et varié. Les apprentis suivent des cours de chimie passionnants et des formations sur la manipulation des machines. En tant que formateur, j’essaye de communiquer mon enthousiasme aux jeunes.»

Edith Burkhard, couturière:

«Après 25 ans, je sais exactement quand il vaut la peine de changer ou non une fermeture Eclair. Un peu comme vous savez vraisemblablement toujours sur quelle touche de votre ordinateur vous devez appuyer. J’aime cette sensation de sécurité.»

Urs Mathis, responsable du Centre textile de Sursee

«Au Centre textile, aucun jour ne ressemble à un autre. C’est aussi pour cela que j’aime ce travail. Mais il faut savoir que le stress et la pression sur les coûts ne cessent d’augmenter. Et je suis d’autant plus fier lorsque j’entends dire que les clients apprécient notre service.»



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La propreté à l’ordre du jour: un système informatisé transporte les textiles de la «gare de triage» aux machines à laver.

1500 000

kilowatts/heure d’électricité sont consommés tous les ans par la laverie, soit la même quantité que 168 maisons individuelles.

vicié directement dans la nature. «Nous disposons d’un système de ventilation complexe, qui permet à la fois de récu­ pérer la chaleur et de filtrer les bou­ loches générées par les textiles.» «Récupération» est un mot clé qui revient sans cesse dans la bouche de Urs Mathis au cours de la visite du Centre textile. Ainsi, l’eau de rinçage est toujours utilisée pour le prélavage suivant. Un simple système de tuyaux récupère les eaux usées, dont la tempé­ rature est de 30° C, pour préchauffer à 20° C environ les eaux propres en­ trantes. De telles mesures permettent des économies d’eau, d’énergie et fina­ lement d’argent. Mais ce n’est pas tout: «il en va aussi de notre survie», sou­ ligne Urs Mathis. «Mon objectif est que tous les postes de travail soient mainte­ nus à Sursee.» Réduction massive du nombre de sites Si l’armée disposait auparavant de nombreux arsenaux répartis dans toute la Suisse, ces dernières années, les sites d’exploitation logistique ont été consi­ dérablement réduits. L’Armée suisse va devoir faire face à de grands boulever­ sements. Par exemple, dans le cadre du plan de développement de l’armée, les jours de service, mais également l’ef­ fectif réglementaire et les coûts engen­ drés doivent encore baisser. Malgré ces défis à venir, Urs Mathis reste confiant:

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«Si le site de Sursee a survécu ces dernières années, c’est parce que nous sommes fiables, et surtout parce que nous travaillons en toute efficacité. Voilà finalement notre mission.» C’est cette mission qui motive Urs Mathis et tous les autres collaborateurs, dont Edith Burkhard. Elle travaille au Centre textile également depuis le début des années 90. Nous ne la rencontrons pas à la laverie au rez­de chaussée, mais un étage au­dessus, à l’atelier de couture du Centre textile. En cet après­midi d’août, la chaleur se fait sentir dans la pièce. Une des fenêtres arbore un dra­ peau suisse, on entend yodler: la radio est réglée sur SRF 1. A part cela, le si­ lence. Aucune comparaison avec le va­ carme incessant des machines à laver et des sèche­linges au sous­sol. «Cela ne veut pas dire que l’on ne doit jamais s’activer ici», précise Urs Mathis. Les 25 collaborateurs de l’atelier de cou­ ture cousent et réparent à la chaine. Ils savent très bien quand il vaut la peine de raccommoder un trou ou de réparer une fermeture Eclair. Tous les proces­ sus sont décrits en détail. Si la répara­ tion demande trop de temps, l’article est mis au rebut. Edith Burkhard travaille non seule­ ment au Centre textile, mais elle habite également dans le bâtiment. Avec son mari, le mécanicien d’exploitation du centre, elle vit dans l’appartement de

93 000

mètres cubes d’eau sont utilisés tous les ans par les machines. C’est ce que consomment 310 000 personnes en une journée.

66 000

litres de mazout sont consommés par le Centre textile de Sursee chaque mois. C’est autant que 30 maisons individuelles.

9

tonnes de textile sont lavées tous les jours. Autrement dit, 2000 tonnes par an.

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kilos de linge, c’est le poids maximum que peut contenir la plus grande machine du Centre textile.


Propre et net: les tabliers de cuisine particulièrement sales sont blanchis deux fois, puis lavés encore une fois.

fonction situé au dernier étage. La cou­ turière hausse les épaules tout en sou­ riant: «Cela présente des avantages et des inconvénients.» Elle ne s’imagine pourtant pas travailler ni vivre ailleurs. Avant de se remettre à la machine pour repriser un pantalon de travail, elle nous confie: «Je sais apprécier les avan­ tages.» Et Urs Mathis sait ce qu’il doit à Edith Burkhard. «Les collaborateurs de longue date comme Mme Burkhard sont la preuve que nous nous occupons bien de nos employés.»

L’esprit de l’armée est bien présent D’un bon pas, nous nous rendons dans la salle suivante. Urs Mathis nous montre l’installation de lavage pour les gamelles, la machine à repasser auto­ matique pour le linge de la caserne, le système sanitaire et de chauffage au sous­sol, et enfin la sellerie dans le bâti­ ment annexe au Centre textile. «Nous n’avons rien à cacher et ne craignons pas les visites inopinées.» Cela arrive, ajoute­t­il. L’Office de l’environnement, par exemple.

Du glamour sur mesure: l’uniforme de gala Les uniformes de gala des musiciens militaires sont en de bonnes mains au Centre textile de Sursee. Ils sont entretenus, mais aussi mesurés pour les nouveaux musiciens et stockés. Les uniformes portés sur scène ou lors des Tatoos passent au nettoyage chimique, à l’externe également.

Même si l’ambiance entre les 70 colla­ borateurs du Centre textile n’est pas militaire, l’esprit de l’armée est présent au milieu de ces machines à laver, lave­ linge et équipements de repassage des plus modernes. Les écussons et armoi­ ries des cantons pour lesquels ils tra­ vaillent sont accrochés aux murs. Et bien sûr, Urs Mathis a accompli son service, d’abord en tant que sergent­ major, puis comme adjudant. «Pour travailler ici, il faut croire en l’armée», précise­t­il. Certes, la gestion a connu de grands changements ces dernières années, mais les principes restent les mêmes. Le style de commandement d’Urs Mathis: «Ferme, mais humain.» En tant que chef, il attend que ses collaborateurs effectuent toujours un travail de quali­ té, et dans les temps. Cela ne le dérange pas de tomber sur un collaborateur à la machine à café en dehors des temps de pause officiels. «Mais si je ne suis pas satisfait de son travail et qu’il ne respecte pas les délais, je me permets de lui expliquer sans équivoque ce qu’on attend de lui.» Autrement dit, Urs Mathis a de la compréhension pour ses collaborateurs, mais n’entre pas trop dans la compassion. Il en est fier. De formation sellier de véhicules, il est convaincu que ses collaborateurs et lui contribuent considérablement au maintien de l’armée. «Nous con­ tribuons à la sécurité du pays, tout comme les soldats sur le terrain.»



La consommation d’eau des ménages Ouvrir, fermer le robinet: en Suisse, une personne utilise 160 l d’eau par jour. Cela semble beaucoup. Pourtant, la consommation a reculé ces dernières années. Ces efforts méritent d’être soulignés. Ils posent néanmoins des problèmes de rendement aux usines de traitement des eaux. En effet, les coûts d’infrastructures liés à la distribution et à la garantie de la qualité de l’eau potable ne cessent de grimper.

17,2% Cuisiner, boire, laver la vaisselle

19,6%

29,5%

Prendre un bain et se doucher

Chasse d’eau


DĂŠchiffrage // 25

18,6%

12,8%

2,3%

Lave-linge

Se laver les mains et se laver au lavabo

Voiture et jardin

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Prends les devants.

100

ans est l’âge qu’atteindra un nouveau-né d’aujourdhui sur deux. Mais comment vivre le plus longtemps possible en restant actif et autonome? Heike Bischoff-Ferrari nous dit ce que l’on peut faire pour y parvenir. Quant à Karl Klenk, il nous explique comment il y est parvenu. Page 30

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Voilà comment sont les clients Swiss Life Galina Vracheva, une virtuose du piano

Dans notre branche, la première priorité est de comprendre les clients. C’est pourquoi 100 collaborateurs ont rendu visite à 100 Swiss Life clients. Tatiana Seelos, Risk & Asset Liability Manager chez Swiss Life Suisse, a rencontré Galina Vracheva, une pianiste bulgare qui vit à Zurich. «Des années durant, j’ai eu des angoisses concernant la sécurité. Celle de mon enfant en bas âge, ou encore professionnellement parlant. Il est intéressant de constater que j’ai souscrit une assurance vie chez Swiss Life à une époque où j’ai enfin cessé d’avoir peur. Et pourtant, mon métier n’offre aucune garantie. Mes contrats lorsque je dois inventer de la musique ou que je dois improviser comportent de gros risques. Je n’ai aucune sécurité nulle part. Je dois avouer que je manque d’inspiration si je dois improviser après avoir vécu un moment désagréable ou lorsque des choses abominables se passent dans le monde. Tout cela est un obstacle à la liberté d’expression. Et l’on sait bien que l’improvisation est la rhétorique de la musique. C’est pourquoi parfois, la musique sonne comme une langue parlée approximativement.»

Vers une société sans âge

La retraite? Non merci! Notre vision de la vie à la retraite est actuellement bien chamboulée. C’est ce que révèle une nouvelle étude menée par l’Institut Gottlieb Duttweiler en collaboration avec Swiss Life. Aujourd’hui, la génération du babyboom arrive à l’âge de la retraite. Ces personnes ont grandi sans guerre, mais immergées dans la culture rock, et ont parcouru des décennies de progrès techniques fulgurants. Elles sont actives, en pleine santé et savent se servir de la technique comme aucune génération auparavant. Pour elles, le mot «vieux» restera associé au futur pendant longtemps encore.

L’étude montre ce qui nous attend. Si vous souhaitez découvrir la vision de la vieillesse que peuvent avoir les jeunes et les seniors, étayée par les données d’un sondage représentatif, savoir quels seront les défis économiques et sociaux de la société sans âge de demain, connaître le contenu de quatre scénarios du futur qui décrivent l’évolution de l’idée que nous nous faisons de la vie en vieillissant, téléchargez gratuitement le rapport à l’adresse www.gdi.ch/langesleben


Prends les devants // 29

Ce que je me souhaite. Un ballon de baudruche? Une longue vie? Un bonheur infini? Ou une vie captivante? Durant la tournée «Prends les devants», les Suisses pouvaient enregistrer un message vidéo et décider quand ce film devrait leur être envoyé dans le futur. ts habitan

t les devants ommen Voyez c e prennent les iss nt de la Su ce qu’ils veule ie: v et r u le s dan réaliser sdevants.ch le prends

Ping Pong La prévoyance doit rester simple. Une question, une réponse. via chat. Là, maintenant. Tout de suite. 13 novembre 2015, 13h45

J’ai une police et deux comptes 3a. Que dois-je faire pour payer le moins d’impôts possible lorsque je percevrai mes avoirs?

Vous pouvez vous faire verser cet argent au plus tôt cinq ans avant l’âge ordinaire de la retraite AVS. Répartissez les versements sur plusieurs années. Vous cassez ainsi la progression fiscale.

De Georgette à Georgette:

«J’espère pouvoir assister aux mariages de mes petits-enfants.» De Maurice à Maurice:

«Tu n’as pas intérêt à travailler dans un bureau! Je serais très déçu si tu n’avais pas eu le courage de faire des études de musique.» De Manon et Nina à Manon et Nina:

«Nous espérons pouvoir faire une rétrospective dans dix ans et nous dire: nous étions belles et jeunes. Et aujourd’hui, nous allons aussi très bien!»

Puis-je me faire verser une partie seulement des avoirs sur les comptes 3a?

Non. Les versements partiels ne sont pas autorisés.

Merci.

De Sandra à Sandra:

«Trois enfants, une maison au bord du lac avec une belle vue et un bon mari.»

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Jacques Raemy, agent général Swiss Life à Genève et notre équipe de conseillers répondent à vos questions dans notre espace chat: myworld.ch/chat


«Vieux, «Vieux,moi? moi?Peut-être Peut-être ààpartir partirde de85 85ans!» ans!» Le professeur de médecine Heike Bischoff-Ferrari (47 ans) dirige la clinique gériatrique de l’hôpital universitaire de Zurich ainsi que le Zentrum Alter und Mobilität (Centre Âge et Mobilité) de l’université de Zurich où elle est également titulaire de la première chaire de gériatrie et de recherche sur le vieillissement.

Dans 15 ans, en Europe de l’Ouest, une personne sur trois aura plus de 65 ans. Les seniors en bonne santé prennent toujours plus d’importance pour la société. Le professeur Heike Bischoff-Ferrari a transformé Zurich en centre européen de recherche sur la vieillesse.

Madame Bischoff, comment retarder le vieillissement? (Rire) En restant jeune! Plus sérieusement: en évitant d’attendre 65 ans pour comprendre que la deuxième, voire la troisième phase de vie commence. Prenez soin de votre corps, bougez autant que faire se peut et nourrissez-vous bien. Nous conseillons aussi de faire un contrôle par an chez son médecin de famille. Nous n’amenons pas non plus notre véhicule au contrôle seulement lorsqu’il est vieux. Mais qu’entend-on par «vieux»? Jadis, on était vieux à 65 ans. Aujourd’hui, on dit d’une personne qu’elle est vieille lorsqu’elle atteint 85 ans. En outre, l’âge n’est plus le seul critère. Et quoi d’autre? C’est bien plus la décrépitude qui fait office de marqueur. Une personne de 90 ans peut parfois en remontrer aux plus jeunes sur une piste de danse, par exemple! A l’inverse, une personne jeune peut être tributaire des autres si elle est en mauvaise santé. Qu’entendez-vous par décrépitude? Perte de poids massive, régression de la masse et de la force musculaires, épuisement, voire un ralentissement des facultés mentales. Il y a des médicaments pour ça! Il faut réagir bien avant d’y avoir recours! Dans le cadre de nos recherches et de notre projet DO-HEALTH, nous tentons de retarder le processus de vieillissement physiologique sur divers organes grâce à des mesures préventives. Dans la recherche sur le vieillissement, nous ciblons par exemple un organe malade et cernons la personne entière en examinant toutes les fonctions organiques. Pour bien vieillir, il me faut plus que mon seul cerveau. J’ai besoin de mes muscles, de mon cœur, de mes artères, de mes reins. J’ai besoin de tout ce qui fait de moi un être humain. Nous supposons que l’exercice, la vitamine D ou encore les graisses qui contiennent des oméga 3 ont un impact positif sur plusieurs fonctions organiques. Mais nous le savons depuis longtemps! Nous ne le savons pas. Nous le supposons. Cela n’est encore de loin pas définitivement et scientifiquement prouvé. Nous devons mener des études à grande échelle pour avoir des résultats fiables. Il n’y a pas d’autre méthode pour que les médecins aient les moyens politiques pour appliquer ces mesures dans les cliniques également. Donc, DO-HEALTH!


Prends les devants // 31 Quel est l’objectif? Une génération qui veut une qualité de vie élevée à l’avenir également est en train de vieillir. La société demande aussi plus aux seniors. Ils prennent une place toujours plus importante. L’élément central de la qualité de vie et de la performance chez les seniors est le prolongement d’une vie en bonne santé. Nos recherches ont pour but de retarder le vieillissement physiologique par des mesures simples et éprouvées et d’aider ainsi un nombre de personnes le plus élevé possible à rester longtemps en bonne santé. Quelle est la meilleure garantie pour rester en bonne santé à un âge avancé? Une nourriture équilibrée est un facteur décisif, tout comme le maintien de la masse et de la force musculaire. Une vie sociale active et apprendre en continu sont aussi des éléments importants. Si nous trouvons les preuves nécessaires lors de l’étude DO-HEALTH, les besoins en vitamine D et en omégas 3 difficiles à couvrir par la nourriture devraient être ajoutés à la liste des composants d’une alimentation saine. Une vie éternelle grâce à des substances additionnelles? Non, cela ne suffira évidemment pas. L’exercice est un facteur important, tout comme bien connaître son corps pour dépister les risques à temps et les éviter. Ensuite, tout va mieux? Oui, dans la mesure où l’effet des mesures préconisées est prouvé de manière irréfutable. Il faut aussi définir une bonne stratégie pour savoir comment transmettre directement ce savoir aux patients. Le patient est notre partenaire. Qu’entendez-vous par partenaire? Ici, la communication joue un rôle primordial. Les médecins sont souvent de mauvais communicateurs. Je le vois lorsque mes parents vont consulter et qu’ils reviennent avec très peu d’informations concrètes. Je teste mes patients pour savoir comment ils perçoivent les informations que je leur donne. Il faut du temps, et cela coûte donc plus cher? Oui, il faut prendre plus de temps pour les patients. Mais globalement, cela ne revient pas plus cher, car une information qui est bien transmise est aussi plus efficace. Je veux que mon patient soit un partenaire dans l’application de son traitement. Et cela ne peut se faire que s’il a compris de quoi il s’agit. Cet aspect est déterminant lors de traitement médicamenteux, et plus encore lorsqu’il s’agit de prévention. Pourquoi? Il n’y a rien de plus difficile en médecine que la mise en œuvre de mesures préventives, car les gens se voient toujours sur le moment présent. Lorsque le patient est malade, il comprend qu’il doit prendre le médicament parce qu’il veut guérir. Mais que faire pour maintenir la santé si l’on a aucun symptôme de maladie?

SWISSLIFE Automne 2015

Nous en revenons à la première question: comment retarder le vieillissement? Cela demande une énorme discipline. Et des moyens. Nous avons créé un centre de test et de diagnostic à l’hôpital universitaire de Zurich. Le patient est examiné en détail: masse et fonctionnement musculaires, densité osseuse, répartition de la masse graisseuse, habitudes alimentaires, fonctions organiques importantes, analyses sanguines pour déterminer les facteurs de risque, bref, c’est complet. Les résultats sont ensuite discutés avec le patient lors d’une consultation baptisée Healthy Ageing. Cette consultation est accessibles aux personnes motivées à partir de 50 ans. Nous voyons la situation actuelle avec le patient. Nous avons identifié les points faibles auparavant et nous pouvons les aborder de manière ciblée. Qui peut bénéficier de cette consultation? Tout le monde. J’ai réussi à convaincre la direction de l’hôpital universitaire de Zurich d’instituer la matière d’étude universitaire «Healthy Aging» via notre centre de diagnostic et nos consultations, même si actuellement, toutes les prestations ne sont pas encore établies et que nous devions encore négocier avec les caisses maladies. Je leur ai expliqué que cela était important et qu’ils devaient nous laisser faire. Juste par charité, loin de toute pensée économique? Il est important pour moi que l’image de la gériatrie change si l’on veut pouvoir apporter un soutien à une population croissante de seniors pour qu’elle reste en bonne santé. La rentabilité est malgré tout un point important, notamment pour ce qui est des prestations ambulatoires. Nous y travaillons. L’étude DO-HEALTH recense tous les coûts de la santé pour démontrer que nos mesures n’induisent aucun déficit.

Utilité de l’étude DO-HEALTH Le plus vaste projet de recherche sur le vieillissement actuellement mené en Europe est coordonné à partir de Zurich. L’étude DO-HEALTH s’étend sur trois ans et inclut plus de 2100 seniors ayant dépassé les 70 ans. Elle repose sur trois piliers: la prise de doses définies de vitamine D; la prise de doses définies d’acides gras oméga 3; un programme d’exercices simples à faire chez soi. La fréquence des fractures osseuses et des infections chez les seniors est documentée, tout comme les modifications des fonctions musculaires et cérébrales ou de la tension artérielle. L’étude recense également toutes les fonctions organiques importantes afin de définir celles sur lesquelles les trois stratégies peuvent agir et dans quelle mesure ces stratégies sont susceptibles de repousser le processus de vieillissement des organes.

Le pack sécurité Rester en bonne santé jusqu’à un âge avancé? L’assurance maladie optimale est votre atout. Tout le monde a une assurance de base puisqu’elle est obligatoire. Mais qui a des assurances complémentaires? Voilà qui est moins courant. Pourtant, elles existent sous forme

de packs. Conseil compris. Et avec des rabais sur les primes de l’assurance de base. Une protection juridique intégrée du patient. Patient qui a la possibilité de changer d’assurance de base. Et ce, chaque année.

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Enquête Selfie:

«3a: de quoi parlet-on exactement?»

Cela vous arrive aussi parfois? Vous utilisez des termes, mais ne savez pas exactement ce qu’ils signifient? La génération «Gold» est apparemment au fait de la chose comme l’indique notre sondage: les personnes de plus de 50 ans connaissent et exploitent les avantages de la prévoyance. Elles ont de bonnes raisons pour cela: elles font des économies d’impôts, achètent un logement et prennent les devants. Notre article vous informe plus en détail.

«J’utilise mon avoir 3a pour un amortissement indirect.» Toni Walker, 50 ans, Ruswil

«3a – De quoi parle-t-on exactement? Ah, oui, je fais des versements annuels. C’est mon ‹bas de laine›.»

«L’avoir 3a, c’est notre prévoyance. Nous verrons plus tard ce que nous ferons de cet argent.» Franz et Bernadette Bättig, 56 et 55 ans, Langnau bei Reiden

Susanne Andermatt, 53 ans, Ballwil

«Nous venons d’acquérir un appartement avec notre avoir 3a.»

«Avec le pilier 3a, nous mettons de l’argent de côté et faisons en plus des économies d’impôts.»

Heidi et Hanspeter Birrer, 59 et 64 ans, Zell

Anton et Edith Grob-Wiederkehr, 60 et 58 ans, Gettnau


Prends les devants // 33

Gagnez 500 francs pour votre avenir! Quel est le montant que l’on peut verser au pilier 3a en 2015 et déduire de ses impôts? 6378 francs

6738 francs

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«Le pilier 3a est pour moi un instrument «Le pilier 3a est d’actualité pour utile pour économiser sur mes impôts. moi! Je suis juste en train d’ouvrir Je sais en plus que ce que je mets ici me un compte 3a.» Anita Kurmann, 52 ans, Ruswil reviendra un jour.» Marcel Ackle, 58 ans, Hägglingen

«3a signifie que je recevrai un montant supé- «Mon compte 3a rieur à ce que j’ai versé au total. Formidable!» m’apporte de la sécurité.» Markus Andermatt, 56 ans, Ballwil

SWISSLIFE Automne 2015

Martin Peter, 52 ans, Richental

Travailler plus longtemps? Certes! Cesser toute activité après 65 ans n’est plus dans l’air du temps. Travailler à la retraite maintient les gens en bonne santé et fait le bonheur des patrons autant que des clients. Mais aussi et surtout des actifs concernés.

«Certains de mes collègues ne me comprennent pas», explique Hans-Ruedi Marthaler. Il travaille à 40 % au service externe de la société Lyreco de son plein gré, alors qu’il a eu 70 ans cette année. Pourquoi travailler si ce n’est pas nécessaire, Monsieur Marthaler? La réponse fuse dans un rire: «Parce que j’aime ça!» Marthaler n’est pas un cas isolé. Aujourd’hui, un nombre croissant de personnes travaille plus longtemps pour le plaisir. Mais parfois aussi pour arrondir les fins de mois. Actuellement, en Suisse, un homme de plus de 65 ans sur dix travaille. Cette proportion est réduite de moitié chez les femmes. Pour Hans-Ruedi Marthaler, il s’agit aussi de conserver toutes ses facultés mentales. Comme il peut agencer son temps partiel de manière très flexible, il a toujours assez de temps pour découvrir le monde avec son épouse ou les trottoirs de sa commune avec son chien.


La prévoyance zéro souci Il n’est pas évident de garder une bonne vue d’ensemble de sa prévoyance. Mais il est encore moins aisé d’avoir un aperçu précis de tous les documents dans ce contexte. Il est donc très agréable

de ne pas devoir conserver toutes ces choses dans un classeur sous forme papier mais d’y avoir accès en ligne. Tout comme à des informations sur d’éventuelles lacunes de prévoyance ou de potentielles économies d’impôts.

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A 27 ans au cinéma, à 70 à la plage Matea Maric a 27 ans et vit à Bellinzone. Elle travaille dans l’administration hospitalière où elle organise des congrès. Aujourd’hui, elle n’a que peu de temps pour elle. A la retraite, elle souhaite vivre en bord de mer et faire des albums photo. Si cela existe encore...

Texte: Yvonne Eckert

Où travaillez-vous? A l’institut d’oncologie où j’organise des congrès. J’aime beaucoup mon travail, même si ce n’est pas un domaine facile. Je ne m’habituerai jamais à voir les changements chez les patients durant une chimiothérapie. Mais je veux travailler dans le secteur de la santé jusqu’à ma retraite. Là, j’espère pouvoir profiter de ma rente. Comment êtes-vous logée actuellement? J’habite seule dans un appartement de location, et j’ai un partenaire. A 70 ans, j’aimerais vivre avec mon mari dans une petite maison au bord de la mer. Il devrait y avoir juste assez de place pour être à l’aise à deux et avoir une chambre d’amis. Que faites-vous durant vos loisirs? Je vais au cinéma, je lis et je voyage. J’aime découvrir de nouveaux endroits et leurs spécialités culinaires. Je vois bien sûr aussi des amis durant mon temps libre. Une fois à la retraite, j’aimerais planifier chaque jour selon mes envies. Faire des choses pour lesquelles je n’ai aujourd’hui pas le temps: peindre, écrire, faire des albums photo si cela existe encore, et m’occuper de mes petits-enfants. Combien vous faut-il pour vivre? Si je compte toutes les dépenses comme le loyer, la voiture, la

caisse maladie, le téléphone, les impôts, etc. il me faut 3000 francs fixes. Sans les imprévus comme la maladie, une bosse à la voiture ou le shopping. A 70 ans, j’aurai d’autres besoins. Je serai peut-être plus à l’hôpital que dans les bars ou chez des amis. J’adapterai mon style de vie au montant de ma rente. Que faites-vous pour votre santé? J’ai joué plusieurs années au volley, mais j’ai arrêté. Je vais parfois marcher. Je ne fais pas très attention à mon alimentation. J’aime manger et découvrir de nouvelles saveurs. A 70 ans, je ferai du jogging sur la plage et de la randonnée. Qu’est-ce qui a le plus d’importance à vos yeux? La famille. Je n’appelle pas mes parents ou mes frères et sœurs tous les jours, mais je sais que je peux toujours compter sur eux. Et puis la santé. Quels sont vos rêves? J’aimerais avoir plus de temps pour parcourir le monde, découvrir de nouvelles cultures et vivre dans différents pays. J’aimerais fonder une famille, un jour, et vivre une existence insouciante. J’aimerais atteindre mes objectifs professionnels et rendre les gens heureux autour de moi.


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Une bonne suée «Les êtres humains ne sont pas des bêtes de somme.»

«C’est un magnifique refuge.» – Dina Baiao, son époux Alessandro Picciati et leurs enfants Giulia et Fabio dans leur nouvelle maison de Gockhausen.

Notre nouveau chez-nous «Nous avons trouvé le logement de nos rêves! Cette maison très particulière avec atelier intégré a été construite en 1983 par l’architecte Hans Demarmels à Gockhausen. Elle est idéale pour un architecte indépendant comme moi, car je peux y travailler. Ma femme qui a un cabinet de pédiatrie à Küsnacht (ZH) adore elle aussi cette maison de 8,5 pièces avec une surface habitable de 335 m². «C’est un magnifique refuge.» L’espace intérieur s’étend sur divers niveaux de béton. Demarmels aimait la Méditerranée et les matériaux bruts. De l’extérieur, le verre et le cuivre dominent. La maison possède aussi un patio qui donne l’impression d’être dehors tout en étant à l’intérieur. C’est un bonheur quotidien d’avoir eu la chance de pouvoir acquérir ce bâtiment. Nous avons vu une annonce sur Internet, et nous avons visité la maison une première fois, puis une deuxième avant que ma femme me dise: «on dépose notre dossier!» A cette époque, nous ne savions même pas si nous pouvions financer un tel bien immobilier. Mais tout s’est bien passé, et nous sommes aujourd’hui chez nous.» Vous trouverez des offres immobilières intéressantes ainsi que d’autres informations sur la propriété du logement à l’adresse www.swisslife.immopulse.ch/fr

SWISSLIFE Automne 2015

Lors de ma promenade quotidienne avec mon chien, je rencontre des gens qui portent des vêtements avec des inscriptions bizarres et qui courent sans but apparent. On distingue souvent deux états chez ces coureurs, ou «joggeurs»: il y a les coincés et les bienheureux. Avec mon chien, nous nous demandons pourquoi ils courent comme ça. Selon mes recherches, il y aurait trois motifs. Le plus courant, surtout chez les femmes, c’est maigrir. Le deuxième, le plus souvent chez les hommes après 40 ans, c’est éviter l’infarctus. Et le troisième: améliorer ses performances sportives. Le premier motif, à savoir maigrir est absurde. Le deuxième, l’«infarctophobie», est hystérique. Quant au troisième il n’est qu’une croyance éloignée de tout rationalisme et donc impossible à cerner, tant par l’argumentation que par la justification. Le joggeur moderne rappelle ces ecclésiastiques qui se flagellaient pour obtenir la rédemption, et qui croyaient se laver de leurs péchés en s’infligeant un sévice physique. Les êtres humains ne sont pas des bêtes de somme! Avec ses 26 os, notre pied est d’abord un organe préhenseur. Il en va autrement du cheval qui a trois phalanges cartilagineuses bien protégées et pas d’os. C’est pourquoi le cheval est un animal de trait et de transport. Restons-en à ce que la nature nous donne: laissons les chevaux courir et contentonsnous de marcher d’un bon pas. Nos articulations nous en remercierons un jour! Werner Kieser (75 ans), menuisier de formation, ex-boxeur, auteur et philosophe est aussi propriétaire de 141 salles de musculation en Europe. Blog Kieser: kieser-training.de/blog


Bien vieillir Karl Klenk explique qu’il faut peu de choses pour bien vieillir: les parents adéquats, la chance nécessaire et aimer la danse! Ce retraité de Dietikon en banlieue zurichoise sait de quoi il parle: il a eu 103 ans cet été. Il est venu au monde l’année où un train est monté pour la première fois jusqu’à la Jungfrau et lorsque l’empereur Guillaume II est venu en Suisse, à savoir deux ans avant le début de la Grande Guerre. Texte: Kathrin Wehrli


«

J’ai eu 103 ans le 19 juillet 2015. ‹Monsieur Klenk, quelle est votre secret pour être encore en bonne santé après 100 ans?› C’est la question que les gens ne cessent de me poser. Je leur donne invariablement la même réponse: le plus important est de se trouver les bons parents avant la naissance. Les gènes sont très importants. Un style de vie sérieux est bien sûr aussi gage de longévité. Faire du sport, bien s’alimenter, pas d’alcool, pas de tabac. Je n’ai jamais bu une goutte d’alcool de toute ma vie et je ne fume plus depuis bien des années. Mais je l’ai déjà dit très souvent. Je suis passé à la télé dans l’émission intitulée Anno 1914. Vous savez, on voit beaucoup de choses lorsqu’on devient aussi vieux que moi. J’ai eu une vie bien remplie. J’ai toujours considéré qu’il était normal de changer lorsque j’avais des difficultés. Je vis à Dietikon depuis 1934. J’étais l’instituteur le plus jeune du canton de Zurich quand j’ai été nommé personnellement à Dietikon par le directeur de l’éducation. En fait, j’avais un autre poste. Mais je n’ai pas osé contredire un type si haut placé. J’ai lancé les cours de natation à Dietikon. J’ai grandi à Meilen, au bord du lac, et je savais donc nager. A cette époque, les jeunes de Dietikon, eux, ne savaient pas. Les soins dentaires ont aussi été introduits à mon instigation. Je ne pouvais plus supporter de voir des jeunes en bonne santé mais avec des dents pourries. Lorsque j’ai été nommé citoyen d’honneur de Dietikon en 2001, j’ai été très surpris. Je ne m’y attendais pas. L’un de mes plus grands plaisir est la danse. J’ai aussi joué du violon pendant de longues années.

Prends les devants // 37

Je ne peux malheureusement plus jouer, car cela me donne des crampes dans les doigts. J’ai dansé jusqu’en 2003. A la fin je ne dansais plus que la Française. On y marche plus que l’on ne danse véritablement. Ah, la danse... Cela me manque. J’aime aussi beaucoup les danses traditionnelles suisses. J’ai découvert ma passion pour la danse très jeune déjà. J’avais 15 ans environ lorsque j’ai été à l’assemblée annuelle de l’association des secouristes de Meilen. Lorsqu’est venu le moment de danser, une camarade de classe m’a montré les premiers pas. Par la suite, lorsque j’ai gagné ma vie comme instituteur, j’ai pris des cours de danse. J’ai même eu la chance de pouvoir partir en Suède avec une troupe de danseurs. Et puis, j’ai créé divers ensembles de danse folklorique. L’esprit scandinave m’a toujours plu. Alors j’ai été nommé directeur du club de danse scandinave. J’aime les danses folkloriques, car elles incarnent la tradition, mais aussi parce qu’elles maintiennent le corps et l’esprit en forme. L’on ne peut pas simplement faire n’importe quel mouvement sur de la musique. Tout doit être harmonieux. Il est important de savoir anticiper. Il faut savoir quel pas, quel mouvement, quelle figure vient juste après, dans quelle direction l’on change de partenaire, à gauche ou à droite, devant ou derrière. Si je devais révéler un secret pour atteindre un âge avancé, je dirais qu’il faut toujours rester en mouvement. Pas seulement physiquement, mais mentalement aussi. Et garder son enthousiasme. Etre motivé et avoir du plaisir dans ce que l’on fait.

»

Le budget, c’est 50 % de la vie J’avoue que le concept de planification financière ne fait pas très glamour. Mais il vous libère! Celui qui connaît l’état de ses finances actuel et futur se sent aussi plus en sécurité. Il est donc plus détendu. Mais cela n’est pas toujours simple. De nombreux thèmes sont importants. Et ces thèmes sont pondérés de manière différente chez chacun. C’est ici que les professionnels interviennent.

8953 Pascal Ammann (AG Limmattal), dans l’appartement de Karl Klenks à Dietikon. Cet agent général de Swiss Life explique ce qu’il y a à voir dans la commune.

Le premier week-end de l’Avent, j’ai hâte de me rendre au marché de Noël sur la place de l’église à Dietikon. Chacun y trouve quelque chose. A côté du marché, il y a un restaurant sous tente ouvert jusqu’à minuit. Et le dimanche, Saint-Nicolas débarque en ville! Cette année sera encore un peu plus spéciale que d’habitude: notre marché fêtera ses trente ans le week-end des 28 et 29 novembre. SWISSLIFE Automne 2015

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«La maison est devenue trop grande pour nous deux.» Prends les devants.

Vendre ou léguer son bien immobilier nécessite aussi un conseil professionnel. Quel est le moment opportun? Quelle est la valeur de la maison? Comment assurer une transmission optimale sur le plan financier? Autant de questions auxquelles nos spécialistes répondent volontiers. Plus d’informations sur swisslife.ch


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Pris dans les glaces

Il y a une vingtaine d’années, le guide de montagne valaisan Stéphane Albasini faisait une très belle découverte: une vaste grotte au cœur du glacier de Zinal qui s’étend sur plus de sept kilomètres. Cette merveille de la nature n’existe qu’en hiver. A cette période, l’eau contenue à l’intérieur de la cavité gèle, transformant la grotte en un immense igloo, sans doute le plus grand du monde. La lumière du jour transperce les 40 mètres de la masse glacière, conférant à l’intérieur de la caverne des teintes bleutées plus douces ou plus intenses selon les endroits.


Tour de Suisse // 41

Accès au glacier Trajet en train jusqu’à Sierre, puis en car jusqu’à Zinal, le dernier village du Val d’Anniviers. Le parking au bout du village est aussi le point de départ de la visite guidée. Départ 9 h 30, retour 16 h. Cette randonnée est organisée tous les mardis et jeudis, de décembre à mars. Coût: 70 francs par adulte, 40 francs pour les enfants jusqu’à 16 ans.

Le chemin du glacier Vous devrez impérativement porter les chaussures de neige que le guide vous fournira. Le trajet débute sur un large chemin de randonnée pour continuer dans une neige profonde, au cœur d’un panorama grandiose avec vue sur cinq sommets de plus de 4000 mètres: le Weisshorn, le Zinalrothorn, l’Obergabelhorn, le Cervin et la Dent Blanche. Puis l’on continue à monter en longeant des parois abruptes et d’énormes blocs erratiques.

Au bout du chemin Après environ deux heures de marche, vous prendrez un pic-nic sur un plateau rocheux et repartirez pour atteindre le glacier de Zinal et la première grotte de glace une demie-heure plus tard. La caverne de glace est praticable sur une bonne centaine de mètres. La glace, qui peut avoir une épaisseur de 40 mètres par endroits, arbore des teintes bleutées de plus en plus claires qui prennent un éclat brillant sur la fin. La température de la caverne est constante, à cinq degrés Celsius.

i Bon à savoir Aucun entraînement préalable n’est requis pour la randonnée. Il faut cependant compter avec cinq heures de marche dans la neige et 400 mètres de dénivellation. Remarques: Il ne faut surtout pas oublier le ravitaillement dans le sac à dos. La visite a lieu uniquement si les conditions climatiques le permettent.

Bon appétit! Vous serez de retour vers 16 h à Zinal. Le village compte quelques bons restaurants qui proposent une cuisine régionale copieuse. Notre recommandation: l’hôtelrestaurant «Le Trift» ou l’«Hôtel de la Poste».

Bonne nuit! Vous trouverez divers hôtels pour toutes les bourses à Zinal ou dans les localités du Val d’Anniviers. Vous pouvez aussi prendre le bus à Zinal un peu avant 18 h, puis le train à Sierre, et rentrer chez vous le même soir.



A Swiss Life // 43

Texte: Erwin Koch, photo: Tom Haller

Le miracle de Berne Werner Kroh, représentant en produits d’entretien, a inventé dans sa buanderie une recette contre les marées noires. Mais cela n’a intéressé personne. Et quand ce fut enfin le cas, il avait oublié ce qu’il avait découvert à l’époque. Histoire d’un génie méconnu, qui vit aujourd’hui en EMS.

SWISSLIFE Automne 2015


U

ne froide soirée de novembre 1980, Werner Kroh, représentant en produits d’entretien, décide de se rendre dans sa buanderie, qu’il ne visite que rarement. Celle­ci est située dans une petite maison ombragée au 7a de la Rollmattstrasse de Belp, dans le canton de Berne. Werner Kroh verse de l’eau dans un pot de confiture et ajoute du pétrole. Il observe le pétrole qui se fluidifie et qui macule les parois du pot. Pour finir, il ajoute du sel, secoue le tout et le laisse reposer. Le soir suivant, alors que les premières neiges sont tombées, il retourne à sa buanderie pour y constater qu’il ne s’est rien passé: le sel noirâtre empeste le pétrole. Werner Kroh y verse à nouveau du sel et consigne: «2e tentative, 2 cuillères à café de sel». Il interdit à sa femme et à ses deux enfants de toucher au pot et lorsqu’ils lui de­ mandent ce qu’il mijote, il ré­ pond: «un miracle». Tous les soirs, il retourne dans sa buanderie qu’il avait évitée pendant des années, pour retrouver l’eau dans le même état que la veille: trouble et infecte. Il ne parvient pas à oublier le rire moqueur du garagiste, la semaine d’avant à Berthoud. Celui­ci lui avait dé­ claré qu’il n’achèterait pas son lustrant tant qu’il ne pourrait pas faire disparaître les tâches d’essence. Werner Kroh essaie avec du sucre, du poivre, de la farine et de la semoule. Avant de vendre des produits ménagers, il avait été serveur et cuisi­ nier, un maître dans l’art des mélanges. Alors il tente le coup avec de l’alcool à brûler; 32e tentative. De l’huile de tournesol; 36e tentative. De l’huile de colza, de l’huile d’olive... Et puis soudain, un soir de mars 1981, à la 61e tentative, il trouve enfin l’eau du pot de confiture claire et pure, le pétrole a disparu, il n’y a plus d’odeur. Werner Kroh est stupéfait. Il ferme la porte et recommence sa mixture. Grâce aux ingrédients qu’il ajoute, l’eau devient propre.

Il a découvert un mélange qui agit contre la marée noire et que le monde ignorait jusqu’à présent: incroyable mais vrai. Werner Kroh prend un petit crédit de 200 francs et demande à la société Galactina AG, spécialisée dans la nourriture pour bébés et basée à Belp, de contrôler l’eau du pot de confiture. Quelques jours après, il apprend que celle­ci est potable, de très bonne qualité, et qu’elle contient seulement 0,04 milli­ gramme d’hydrocarbure. Excité, il ne dort pas de la nuit et cherche pour sa décou­ verte un nom inspiré du terme Gestein (roche) car celle­ci comprend de la poudre de roche. Il pense d’abord aux deux lettres GE qu’il transforme en GEES car ils adore les Bee Gees. GEES­61 sera le nom qu’il retiendra pour le résultat de ses essais menés au fond de sa buanderie. Le jeudi 25 juin 1981, il ap­ paraît en public. Dans le jardin de la petite maison de Belp se trouve un tonneau rempli de terre et de graviers sur lequel il est inscrit GEES­61. Le soleil brille et les géraniums sont en fleurs. Un horticulteur, un conseiller communal, un jour­ naliste du Thuner Tagblatt, un photographe et un notaire sont invités. Ce dernier mesure la hauteur et le diamètre du ton­ neau, note les chiffres et précise que le contenu n’est rien d’autre que de la simple terre de Belp, comme l’affirme l’horticulteur. Werner Kroh, en complet cra­ vate, verse un quart de litre d’hydrocarbure dans le tonneau, trois décilitres de GEES­61, puis de l’eau. Le conseiller com­ munal fixe une grille dessus avec quatre scellés et le Thuner Tagblatt titre: «Invention sensationnelle à Belp?». Sept mois plus tard, le 19 janvier 1982, on brise les scellés en présence du notaire et du conseiller communal. Werner Kroh ouvre le robinet du tonneau et remplit deux bouteilles qu’il remet au notaire. Ce dernier les envoie le jour même à l’Institut Fresenius, en Allemagne, et dans son rapport du 25 février 1982, celui­ci ne décèle la présence ni de pétrole ni de graisse, ce dans une limite de détection de 0,10 mg/l. Le miracle désormais prouvé, Werner Kroh organise une conférence de presse à l’hôtel Alfa à Berne. Il est pressenti

«Tous les soirs, il retourne dans sa buanderie qu’il avait évitée pendant des années, pour retrouver l’eau dans le même état que la veille.»


La fille de Werner Kroh était tellement fière de son père qu’elle lui a offert un coussin sur lequel elle a brodé le nom du produit.

La fleur cueillie par l’infirmière accompagne Werner Kroh durant toute la promenade. SWISSLIFE Automne 2015


Werner Kroh se sent bien dans la forêt où il fait le plein d’énergie.


A Swiss Life // 47

pour le prix Nobel. Il explique qu’il a étudié 1700 brevets sans trouver un seul destructeur de pétrole biodégradable. La formule est tellement évidente qu’elle ne peut que relever du divin ou du hasard. Une révélation. Le Bieler Tagblatt annonce qu’une solution contre les marées noires a été découverte, et la Badische Zeitung qu’un inventeur a trouvé un moyen d’éradiquer les marées noires. Werner Kroh en perd le sommeil de bonheur. Fière de son père, sa fille lui offre une coussin sur lequel elle a brodé «GEES­61». M. Kroh constitue un dos­ sier qu’il envoie entre autres à Ciba­Geigy, Sandoz, Hoffmann­ La Roche, Bayer, BASF, BP, Shell, Mobil, Exxon, Conoco, Greenpeace, le WWF, la Confédé­ ration helvétique, les Etats­Unis et l’ONU. Les quelques réponses qu’il reçoit le remercient de son envoi, tout en lui expliquant qu’il n’y a pas de champ d’ap­ plication pour son produit. Werner Kroh abandonne son travail, ne vit que pour sa décou­ verte, reste à côté du téléphone pendant des semaines, des mois, des années, à attendre l’appel d’un acheteur, d’où qu’il vienne. Mais le téléphone ne sonne pas. Werner Kroh retourne dans sa buanderie: de la poudre, se dit­il, la poudre nettoie mieux qu’une solution liquide. Il l’appelle GEES­67. Mais le monde reste sourd et aveugle. En 1991, lorsque Saddam Hussein brûle des tonnes de pétrole dans le golfe Persique, Werner Kroh n’en peut plus. Il prend sa poudre dans ses valises et se rend en Arabie­ Saoudite, passe de secrétariat en secrétariat et réalise enfin une démonstration au Sheraton d’Abou Dabi le 13 mars 1991. Face à une assemblée de cheiks vêtus de blanc, il verse du pétrole dans un récipient d’eau, ajoute sa solution, attend une demi­heure, boit une gorgée du liquide purifié et, sous les applaudissements, y dépose un poisson rouge. La Kölner Rundschau vante les mérites de cette invention: «De l’eau polluée transformée en eau potable» titre­t­elle. Werner Kroh se rassoit à côté de son téléphone et attend.

L’homme s’appauvrit, ne parle presque plus, et sa femme ne supporte plus ce silence. Elle le quitte. Il attend. Il se remarie avec une voisine et redevient père. Le 15 février 1996, il s’envole pour le Pays de Galles, où un pétrolier, le Sea Empress a déversé 1500 tonnes de pétrole à la mer. Au cœur de la catastrophe, il va de bureau en bureau faire le V.R.P. Sorry, Mr Kroh... Parfois, il ne sait même plus ce qu’il attend. Mais les choses semblent soudain s’améliorer. Un jour, M. Kroh ne sait plus trop comment, un inves­ tisseur le contacte. Ils se ren­ contrent et décident de fonder une société sise à Zoug, Oil Treatment International AG OTI. Werner Kroh devient copro­ priétaire de l’entreprise et on lui promet une part des éven­ tuels bénéfices. Le GEES­61 est rebaptisé SOT 11 (Solid Oil Treatment) parce que cela sonne mieux. Les cinq sortes de roches sont moulues et mélangées dans une ancienne sablière à Rayong, en Thaïlande. Les Zougois créent le SOC 10, Surface Oil Cleaner, un dérivé et une variante liquide du SOT 11, sous brevet euro­ péen. Enfin arrive l’inespéré: le 20 avril 2010, la plateforme pétrolière Deepwater Horizon explose dans le golfe du Mexique. Des milliers de tonnes de pétrole se déversent tous les jours dans la mer, pendant des semaines. Werner Kroh a 67 ans, il est assis devant son poste de télévision mais ne comprend pas ce qu’il voit. Il ne réalise pas que l’agence américaine de protection de l’environnement donne le 5 août 2010 l’autorisation d’utili­ ser sa découverte faite il y a 30 ans. Depuis près de trois ans, il vit dans un EMS, fatigué. Parfois, au bras de sa femme, qu’il ne reconnaît plus, il traîne des pieds. Soudain, il se baisse pour ramasser une pierre qu’il regarde avec tendresse, et la met dans sa poche.

«Le miracle désormais prouvé, Werner Kroh est invité à une conférence de presse à l’hôtel Alfa à Berne. Il est pressenti pour le prix Nobel.»

SWISSLIFE Automne 2015


#AMOUREUXDELASUISSE depuis qu’il y a posé le pied. Buzz Aldrin, astronaute de la mission Apollo 11

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Là-haut sur la montagne // 49

Compote et poil à gratter Le cynorrhodon (Rosa canina)

1 Le cynorrhodon fleurit jusqu’aux premiers frimas de l’hiver. 2 Les fruits permettent notamment de fabriquer de la compote. 3 Les fibres sont aussi connues sous le nom de poil à gratter.

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Illustrations: Alexander Schmidt

Ceux qui veulent fuir la grisaille de novembre peuvent flâner le long des haies et buissons de Niederholz, dans les jardins ou les parcs. C’est là que pousse une plante survitaminée qui peut aussi être consommée sans cuisson lors­ qu’elle a subi les premiers frimas de l’hiver. Les fruits peuvent être récoltés jusqu’au mois de février. Le mot cynorrhodon vient du grec kunorodon qui se traduit par rose de chien, et signifie «plante contre les morsures de chien». Son fruit devient plus moelleux après les premiers frimas. Si l’on veut utiliser le cynorrhodon pour faire de la compote (cf. à droite), il faut au préalable le débarrasser de ses pépins et de ses fibres. Attention! En nettoyant et en coupant les fruits, veillez à ne pas vous gratter ou à poser vos mains sur vous. Les fibres du cynorrhodon ont un fort pouvoir irritant sur certaines parties du corps. C’est ce que l’on appelle aussi le poil à gratter.

Une compote riche en vitamines Le cynorrhodon est riche en vitamine C et contient éga­ lement de la vitamine B, PP, de la provitamine A et sels minéraux. C’est pourquoi il est utilisé depuis le moyen âge pour diverses prépara­ tions. Les fruits récoltés en automne permettent par exemple de fabriquer une sorte de compote en les fai­ sant cuire un bon moment avec un peu d’eau. L’appa­ reil ainsi obtenu est ensuite passé. On y ajoute du jus de citron qui agit à la manière d’un conservateur. La compote peut donc être stockée plusieurs semaines au réfrigérateur.


Propre en ordre: SWISSLIFE Digital sur swisslife.ch/magazine ou comme app pour tablettes et smartphones sur Google Play et à l’App Store.


Prototypes // 51

Qui l’a inventé? La Suisse regorge de personnes pleines de bonnes idées qui lancent des produits à succès. Nous vous en proposons quelques exemples dans le cadre de cette édition. Le sèche-linge parapluie L’inventeur Walter Steiner (1921–2009) a lancé la production de son sèche­linge parapluie fait de chanvre et de bois en 1947. Cette invention améliorée par la suite aura été sa plus grande réussite sur les quelque 200 brevets déposés. Steiner fonde la société Stewi (contraction de Steiner et Winterthour) pour distribuer ses produits, comme le sèche­ linge parasol qui est aujourd’hui un classique absolu en Suisse. stewi.ch

Streetbelt

L’idée de départ était de fabriquer une table à partir de bornes d’incendie usagées. Pour devenir finalement une usine de ceintures. Un soir, devant quelques bières, deux Bernois ont l’idée de transformer les plaques à numéros des bornes à incendie en boucles de ceintures. C’est ainsi qu’est née Streetbelt, une société qui produit des pièces entièrement faites main. streetbelt.ch

Le fer à vapeur

Cette histoire pourrait être le scénario d’un film. En 1980, Jean Monney, membre de la secte Cravanzola fonde la société Divelit (Diffusion, Vente, Littérature). Il rencontre un inventeur italien qui lui présente son fer à repasser à vapeur. Monney est sceptique. Il prend tout de même quelques fers qu’il expose dans son bureau, jusqu’à ce qu’une amie les découvre. Elle est enchantée dès le premier essai et fait des démonstrations devant un grand magasin. Le produit se vend très bien. Monney rachète le brevet à l’inventeur italien. Il est aujourd’hui leader du marché des fers à repasser avec LauraStar (il a quitté Divelit en 2000). laurastar.ch SWISSLIFE Automne 2015

VortexPower Spring L’eau est un bien précieux qu’il convient de res­ pecter. En 2010, trois Suisses ont l’idée de com­ mercialiser un système permettant de régénérer l’eau comme dans la nature. Un embout pour robinet est lancé en 2011. Il s’agit d’un système qui revitalise l’eau par un tourbillon et qui per­ met d’obtenir la meilleure eau directement au robinet. Cinq pièces embouties les unes dans les autres sont vissées au robinet. Elles redonnent à l’eau un mouvement spontané par vortex, chan­ geant sa structure et l’enrichissant en oxygène. vortexpower.ch


Gagnez des chaussettes super cool!


Concours // 53

nse r t e - r é p o t u re ) a c la r Envoye age de couver r su np a (r bat e ticiper en ligne gazine r a a p ou e.ch/m ation: wisslif www.s mite de particip Date li 7.12.2015. 1

Le noir est passé de mode. Aujourd’hui, la vie est haute en couleur, jusqu’au bout des pieds! Les chaussettes autrefois rédhibitoires sont maintenant tendance. Elles apportent une touche de gaieté et permettent de rompre avec la monotonie des tenues business. L’avantage, c’est qu’avec de telles chaussettes, on reste discret avec une petite pointe assumée de provocation. Ces chaussettes sont cool et ne sont plus une faute de goût, même dans les hautes sphères. Participez à notre concours pour gagner 33 fois 3 paires de chaussettes de la marque FRANCIS et SON AMI d’une valeur totale de 1188 francs. La question du concours est la suivante: Quelles sont les chaussettes les plus vendues dans cette boutique spécialisée: les chaussettes à carreaux, à rayures ou à pois? Bonne chance!

Les noms des gagnants seront publiés dans la prochaine édition de SWISSLIFE. Nous félicitons l’heureux gagnant du dernier concours SWISSLIFE: Anita Enderli, Martigny Athéna Faulk-Antonakis, Le Mont-sur-Lausanne Patrick Santini, Crans-près-Céligny Jana Schadl, Cham et Jonas Weil, Utzingen.


Illustrations: Luca Schenardi

54 // 2065

Finie la lessive! Dans 50 ans, on ne se disputera plus à cause de la lessive, car plus personne ne lavera lui­même son linge. Entamée il y a un siècle avec les lave­linges manuels, l’automatisation du lavage poursuit sa course. A l’avenir, les machines prendront en charge une part toujours plus grande des tâches ménagères. De nombreux prestataires essaient de réinventer la lessive. Tous ont une approche différente. Externaliser: de nos jours, on voit apparaître de nombreux qui semblent aujourd’hui encore relever de la magie. Ils pour­ services de nettoyage à la demande qui proposent de délester ront changer de couleur, seront très légers, résistants, anti­ Pas de à Séchage au Linge à les femmes et les hommes au foyer. IlsPas viennent chercher le tachesRepassage et réguleront la température. Par exemple, Silic est un d’agent nettoyage température sèche-linge bouillir linge sale n’importenormal où (à la maison, au bureau, à l’hôtel, t­shirt agréable à porter qui repousse les saletés et laisse perler blanchissant à sec élevée à température etc.) et n’importe quand pour les rapporter tous beaux,élevée tous les liquides. Et ce n’est que le début: les chemises et les panta­ propres et repassés quelques heures plus tard. La commande lons seront non seulement autonettoyants, mais améliore­ se passe sur une application smartphone. ront également la qualité de l’air. Catalytic Clothing tel est Utiliser un robot: si vous ne voulez pas que des inconnus le nom du projet qui a permis le développement d’un traite­ s’occupent de votre linge sale, vous pouvez avoir recours à ment nanotechnologique des textiles afin qu’ils filtrent les un robot. Des robots ménagers, dont l’offre est croissante, substances nocives. peuvent être utilisés pour effectuer différentes tâches quoti­ Les vêtements à usage unique: ils existent depuis longtemps. diennes. Par exemple Pepper, le robot japonais polyvalent Mais à la différence des anciens modèles, les vêtements vapori­ développé pour des ménages privés et qui montre même des sés de demain sont beaux, et les Air Stocking sont même bien sentiments. Le processus de lavage reste classique: le linge plus confortables que les collants habituels. Ils protègent en sale est récolté, trié, lavé à bonne température, repassé, si né­ outre la peau et sont écologiques. Le matin, les vêtements sont cessaire raccommodé et rangé dans l’armoire. Mais à la diffé­ appliqués en spray et le soir, ils sont retirés puis jetés dans la rence d’avant, le travail est entièrement réalisé par la machine. boîte à recyclage, qui prépare la matière pour l’impression 3D. Une «armoire à laver» au lieu d’une machine à laver. Et si malgré toutes ces nouvelles technologies, on vient à man­ L’«armoire à laver» représente une solution alternative au la­ quer de linge propre, il ne reste plus qu’à passer son anti-survage traditionnel. Elle nettoie chimiquement, en fonction veillance cape, qui rend invisible celui qui la porte et donc du niveau de saleté et du type de tissu, ce tout en protégeant également les salissures! le linge. Les premiers prototypes sont déjà sur le marché, par exemple le Refresh-Butler de V­Zug. Des vêtements auto­ Karin Frick explore l’avenir pour SWISSLIFE. nettoyants: des vêtements qui ne salissent pas ou qui se net­ Depuis de nombreuses années, cette économiste toient d’eux­mêmes seraient encore mieux que l’automatisa­ se penche sur les tendances et les contretendances de l’économie, de la société et de la tion de la lessive. Des recherches sont depuis longtemps en consommation. Elle dirige le département cours. Les textiles high­tech de demain seront intelligents, Research de l’institut Gottlieb Duttweiler dont elle auront une connexion Internet et de nombreuses propriétés est membre du comité de direction.



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