Eté 2017 // Bien vu!

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SWISSLIFE 8e année // 2e édition // 8.50 francs

Eté 2017 // Bien vu!



Editorial // 3

Bonjour, Une vie plus longue, en toute liberté de choix, c’est notre engagement à votre égard. Pour en faire une réalité, nous avons chacun un rôle à jouer. Restons concentrés ensemble sur l’avenir, sans jamais perdre de vue l’horizon, nous pourrons alors entrevoir des perspectives ainsi que la possibilité de formuler des objectifs.

Markus Leibundgut CEO Swiss Life Suisse

Pour les concrétiser, il faudra jour après jour nous y atteler, mais surtout, regarder sans cesse encore plus loin. Sommesnous sur le bon chemin? Sommes-nous uniquement sous le charme des objectifs qui nous animent ou sommes-nous également prêts à revoir les exigences à chaque instant et à emprunter, si nécessaire, d’autres chemins pour les atteindre? Sommes-nous entièrement éblouis en contemplant le sommet ou nous permet-il au contraire d’entrevoir la solution? En pratiquant l’alpinisme, je sais combien les détours peuvent parfois être cruciaux: pour éviter les obstacles, réduire les risques, dissiper les dangers, il est souvent plus avisé de prévoir un autre itinéraire pour arriver au but. Les femmes et les hommes de cette édition incarnent chacun à leur manière les multiples facettes de cet esprit visionnaire, et malgré tout, ils partagent tous un point commun: la volonté absolue de réussir une vie sereine, bâtie sur des fondations solides. Une vie, source de joie, comme vous le procurera j’en suis certain la lecture de ce magazine.

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Swiss Photo Selection:

Une place au soleil

Le soleil a-t-il une belle vue de tout en haut? Le photographe Alessandro Della Bella tente de nous éclairer à travers ses photos aériennes.

David Schrag, vous dit-on souvent que vous êtes le plus grand? Questionnaire:

Zurich à la nage. Serviettes de plage, parasols et baigneurs vus du ciel: c’est un spectacle haut en couleur que nous offrent les lacs, rivières, piscines et plages de Zurich. Les photos de cette sélection nous donnent envie de soleil et d’oisiveté. Pour vous y plonger, rendez-vous page 6.

Les robots font leur révolution Grand format:

A l’ETH de Zurich, la recherche prépare les révolutions de demain. Le docteur Franziska Ullrich le prouve avec la start-up «Ophthorobotics»: le premier système automatisé au monde permettant de réaliser des injections intra-oculaires sera commercialisé dès 2020.

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Déchiffrage:

Les plus vieux habitants de Suisse L’avenir dans le champ de vision. Le Dr Franziska Ullrich, également championne du monde en titre de la «Robocup Nanogram Soccer League», recherche avec son équipe un traitement pour lutter contre la dégénérescence maculaire liée à l’âge, l’une des causes les plus fréquentes de handicap visuel. Pour en savoir plus sur la médecine de demain, rendez-vous page 16.

Responsabilité générale: Swiss Life, Communication Suisse, Martin Läderach Comité de rédaction: Markus Leibundgut, Thomas Bahc, Elke Guhl, Ivy Klein, Martin Läderach, Christian Pfister, Denis Quenon, Hans-Jakob Stahel, Paul Weibel Rédactrice en chef UPDATE: Barbara Störi Adresse de la rédaction: Magazine SWISSLIFE, Public Relations, General-Guisan-Quai 40, 8022 Zurich, magazin@swisslife.ch Direction du projet: Mediaform|Christoph Grenacher, Ittenthal/Zurich Concept et mise en page: Agence publicitaire Festland, Saint-Gall/Zurich Traduction: Swiss Life Language Services Impression et envoi: medienwerkstatt ag, Sulgen; imprimé sur papier FSC Changements d’adresse et commandes: Magazine SWISSLIFE, General-Guisan-Quai 40, 8022 Zurich, magazin@swisslife.ch Tirage: 115 000 Parution: 3 fois par an; printemps, été, automne. Clause juridique: les informations fournies dans cette publication sur les produits et les prestations ne s’assimilent pas à des offres au sens juridique du terme. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet des concours. Tout recours juridique est exclu. ISSN 2235-7637 Le magazine SWISSLIFE est une lecture relaxante, mais certainement pas obligatoire. Si vous ne désirez plus le recevoir, vous pouvez nous l’indiquer en utilisant la carte-réponse (port payé) que vous trouverez à la fin de la présente édition.


Contenu // 5

27 Ils peuvent avoir le sourire: aujourd’hui, les grands-parents restent en bonne santé plus longtemps, ils sont performants et apportent leur soutien financier. Apparemment, il n’en a pas toujours été ainsi, comme un demi-siècle plus tôt, lorsqu’on était déjà vieux à 64 ans. Dans «When I’m Sixty-Four», les Beatles chantent cette peur de la vieillesse, une ode sublime au temps qui passe. Rendez-vous page 27 pour en savoir plus.

Mike Shiva se confie: «Je prédis seulement l’avenir». «J’ai des perceptions extrasensorielles, je les maîtrise, je les utilise et comme ça je peux donner des infos utiles aux gens. Et c’est pour ça que j’ai tant de succès avec les personnes intelligentes, je déclenche quelque chose en elles.» Page 42.

SWISSLIFE en ligne: www.swisslife.ch/magazine ou comme application pour tablettes et smartphones sur Google Play et dans l’App Store.

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Prends les devants.

Sans les grands-parents, rien ne fonctionne! Ils assurent la garde de leurs petits-enfants et leur apportent fréquemment un soutien financier. Une nouvelle enquête met en lumière ce que cet engagement représente en termes de temps et d’argent.

Tour de Suisse:

A Swiss Life:

A quelques pas de Saturne

Mike Shiva

C’est une figure incontournable de la voyance en Suisse: Mike Shiva peut voir l’avenir, le prédire, tirer les cartes et même hypnotiser. Depuis son départ de shiva.tv, il a réemménagé dans sa caravane.

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Là-haut sur la montagne:

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Prototypes:

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Concours:

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2067:

Tilleul à grandes feuilles

Bien vu les Suisses!

Gagner et s’envoler

L’avenir connecté de nos lunettes



Swiss Photo Selection // 7

Une place

au

soleil Vus du ciel, les lacs, rivières, piscines et plages de Zurich offrent une explosion de couleurs, véritable panaché de serviettes de plage, parasols et baigneurs. Ces photos aux détails infinis ont été prises en hélicoptère par le photographe Alessandro Della Bella. Embarquement immédiat pour un vol qui en met plein la vue.


Double-page précédente: Piscine en plein air Seebach Avec son toboggan de 75 mètres de long, la «Seebi» est particulièrement prisée des familles. Double-page ci-contre: Ile artificielle de la Saffa Elle fut baptisée ainsi en hommage à «l’exposition suisse du travail des femmes» qui s’y est tenue en 1958.


Swiss Photo Selection // 9


Frauenbad Les femmes sont ici chez elles. Les mercredis soir en revanche, lorsque la piscine se transforme en bar, les hommes sont ĂŠgalement admis.


Swiss Photo Selection // 11


Plage de Katzensee Connue pour ses bas-marais, ses roseaux à perte de vue et appréciée des amateurs de plongée. Ici, les Zurichois peuvent se baigner en plein cœur de la nature.


Swiss Photo Selection // 13


Prenez votre envol, partout et à tout moment! Découvrez «Bien vu!» au format numérique et avec un peu de chance, voguez vers de nouveaux horizons: swisslife.ch/magazine. Ou via l’application pour tablettes et smartphones disponible sur Google Play et dans l’App Store.


Questionnaire // 15

Auriez-vous aimé mesurer moins de 2,16 m?

Non, mais si les portes du RER et les sièges de cinéma étaient plus grands, je n’aurais rien contre! Sans parler des places dans les avions. Vous êtes l’homme le plus grand de Suisse, qu’est-ce que vous appréciez particulièrement?

Je ne passe jamais inaperçu et on me respecte spontanément. Autant vous dire que je suis rarement impliqué dans les disputes. A travers votre taille, vous semblez dégager beaucoup de force et d’assurance. Vous arrive-t-il de douter?

Je suis loin d’avoir la folie des grandeurs et il m’arrive donc de douter. Quelle est le pire lorsqu’on est aussi grand que vous?

Le prix des vêtements, des voyages et des meubles est lui aussi démesuré. La taille est-elle un inconvénient pour pratiquer un sport?

Je suis professeur de krav-maga, je m’entraîne pour un semi-marathon cet été et pratique tous les jours le yoga. SWISSLIFE Eté 2017

Le sport s’adresse à tout le monde, que l’on soit de grande ou petite taille. Il n’est toutefois pas toujours évident de trouver l’équipement adapté. Vous êtes également musicien, avec votre taille, avez-vous besoin de monter sur une scène?

J’écris des chansons, mais je connais bien trop de professionnels pour me qualifier de musicien. Et je n’ai pas besoin de scène parce que cela fait des années que je n’ai pas fait de concert. Mais qui sait, peut-être que je vais y revenir. Votre nom d’artiste est Max Largo, une allusion à votre taille?

Je préfère garder cela pour moi. Quand avez-vous réalisé pour la première fois que vous étiez le plus grand?

Lorsque, enfant, j’ai dû consulter un médecin spécialiste de la croissance. Il avait déclaré que j’étais le plus grand de ses patients. Avec tout ce que vous avez vécu jusqu’à aujourd’hui, quelle serait la taille dont vous rêveriez?

Je me sens très bien comme je suis.



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Texte: Christoph Grenacher, photos: Lucas Peters

Les robots font leur révolution Tout juste 30 ans, docteur depuis peu, et déjà co-fondatrice d’une entreprise, dont le projet risque de faire parler de lui bien au-delà de ses frontières. Avec sa société «Ophthorobotics», Franziska Ullrich ne se limite pas à une vision entrepreneuriale. Cette start-up entend également faire rayonner la vision stratégique de l’ETH de Zurich à travers le monde.

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ous sommes le 9 avril 1917 et Vladimir Ilitch Oulianov prend place en troisième classe dans deux voitures réservées pour lui et trente-et-un de ses partisans en gare de Zurich. Aux environs de Thaygen, le train quitte la Suisse et poursuit son trajet de sept jours à travers l’Allemagne, la Suède et la Finlande, en direction de SaintPétersbourg. Six mois plus tard, Oulianov, dit Vladimir Ilitch Lénine, est à la tête de la révolution d’octobre en Russie. Un vent de révolution souffle sur la Suisse Un siècle s’est écoulé: le dynamisme de la scientifique Franziska Ullrich est contagieux. Elle annonce avec enthousiasme l’arrivée du CTO qui vient d’être nommé au sein de l’équipe, déjà composée d’ingénieurs et de médecins. Le nouveau directeur technique, Roman Ratnaweera, a étudié avec elle. Il devra initier, chapeauter et diriger les développements et recherches techniques à venir de l’entreprise. Pendant ce temps, Franziska Ullrich pourra affiner le plan d’affaires de l’entreprise, promouvoir le produit auprès des congrès médicaux et rassurer les investisseurs méfiants. A la fois détendue mais concentrée, confiante mais pleinement consciente de l’ampleur de la tâche. En 2016, elle fait partie du «30Under30», un classement réalisé par le magazine économique américain «Forbes» regroupant les 30 jeunes talents les plus prometteurs en dehors des Etats-Unis, une consécration qui lui ouvre de nouvelles portes. En collaboration avec deux spécialistes de la rétine, les professeurs Stephan Michels et Matthias Becker de la clinique ophtalmologique de l’hôpital de Triemli à Zurich, et avec son mentor, Bradley J. Nelson, professeur à l’ETH, elle a créé une entreprise en

2014. «Ophthorobotics» développe un robot médical qui assiste les ophtalmologues lors de l’injection intra-oculaire de médicaments pour traiter la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Il s’agit du premier système au monde qui garantit des injections sûres et précises, augmente la sécurité pour le patient, facilite l’accès thérapeutique, réduit la durée du traitement et optimise les coûts pour les professionnels et la salle opératoire. La révolution suisse, une histoire de robots La petite fille qui grandit auprès d’un père médecin et d’une mère scientifique semblait donc tout naturellement vouée à exercer la médecine. Et la conception d’un outil déchargeant les médecins de gestes répétitifs pour leur offrir une plus grande marge de manœuvre est après tout une conséquence logique. Franziska Ullrich, elle, préfère commencer le récit par son titre de championne du monde. Avec sa grande sœur, elle délaisse déjà toute petite les poupées pour les constructions de playmobils. Elle bricole, coupe, scie, colle et envie son grand-père adoré, lui-même constructeur de machines et professeur en technique des procédés: «Lorsque quelque chose était cassé, il pouvait le réparer tout de suite en allant à la cave. Je trouvais ça incroyable.» Elle a sept ans en 1994, lorsque s’écrit l’Histoire. L’Afrique du sud célèbre la fin de l’apartheid, aux EtatsUnis, le Brésil bat l’Italie en finale de la Coupe du monde de football 3 buts à 2 lors des prolongations, c’était 23 ans plus tôt et Franziska Ullrich, enfant alors plutôt réservée et introvertie, s’entend encore déclarer: «Quand je serai grande, je serai ingénieur!» Elle poursuit sa scolarité dans une école internationale, est passionnée de mathématiques, aime la physique et la

biologie et conclut avec lucidité: «Déjà à l’époque, j’étais quelqu’un d’assez logique. Les langues étrangères, très peu pour moi.» Son baccalauréat international en poche à 18 ans, c’est sans difficulté qu’elle est admise à l’ETH de Zurich où elle entame des études d’ingénierie mécanique. Lors de son premier stage en atelier, c’est le déclic, elle est subjuguée par les appareils qui y sont utilisés: «C’est dans cette entreprise que j’ai vu des robots pour la première fois. J’étais fascinée par leur façon de bouger.» C’était en 2005. Depuis, cette idée ne la quitte plus. Et la mène jusqu’à un championnat du monde. En 2009, lors d’un cours, les étudiants sont divisés en deux équipes pour fabriquer, optimiser et programmer un micro-robot. Le thème est l’infiniment petit. Un micromètre, ou My (qui vient de la lettre grecque µ) et abrégé µm, correspond à un millionième de mètre, soit 0,000 001 mètre ou encore un millième de millimètre. Sur un terrain de football microscopique, de la taille d’un grain de riz, il faut faire entrer un disque d’un diamètre de 100 micromètres, soit 0,0001 mètre de diamètre, dans la cage, face à des défenseurs de 300 micromètres. Il va sans dire que Franziska Ullrich se charge de la fabrication du micro-robot et, depuis sa victoire contre l’US Navy à Graz, demeure avec son équipe MultiScale Robotics Lab de l’ETH de Zurich, championne de la «Robocup Nanogram Soccer League», encore invaincue à ce jour. Au Corporate Research Center d’ABB en Suède, à environ 100 kilomètres à l’ouest de Stockholm, au Maintenance Center de MTU dans la zone économique spéciale du Zhuhai en République populaire de Chine, ou encore à l’Université de Sydney au Centre australien des systèmes auto-


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nomes basés sur terre et aéronavals, Franziska Ullrich rode ses connaissances sur l’automatisation, la robotique ainsi que l’intelligence artificielle. A Zurich, elle effectue son master dans un tout nouveau cursus, entièrement consacré à la robotique: rien n’érode la passion. Elle en est convaincue, en plus de toutes ces heures de travail, des connaissances, de l’investissement et du soutien sans faille de ses mentors, la chance a elle aussi été au rendez-vous pour que cette réussite advienne. Ou était-ce simplement l’intuition et un alignement favorable des planètes? En janvier 2012, elle débute en tant que doctorante au Multi-Scale Robotics Lab (MSRL) de l’ETH, sous la houlette de Bradley J. Nelson, professeur de robotique et de systèmes intelligents. Le professeur Nelson et son équipe y développent des sortes de micro-docteurs pour notre corps, de minuscules robots de seulement quelques micromètres inspirés de la nature. En observant des microorganismes, tels que le fonctionnement des flagelles chez les bactéries, semblables à une queue ondulée permettant de se déplacer, il a mis au point ses propres moteurs mécaniques à l’échelle du micromètre. L’énergie nécessaire au déplacement est fournie par une impulsion externe, tel qu’un champ électromagnétique. L’idée du professeur: remplir les micro-robots de principes actifs et les conduire à l’endroit précis du traitement nécessaire dans le corps humain, par exemple sur la zone d’une tumeur cancéreuse. Ce projet qui semble tout droit sortie d’un film de science-fiction est pourtant sur le point de devenir réalité. Dans l’expérience in vivo réalisée sur une souris, l’équipe du professeur Nelson a pu diriger avec précision un essaim de 80 000 micro-robots et trans-

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Un laboratoire de robotique mondialement connu En exploitant la robotique au service de la science et de la technologie, le Multi-Scale Robotics Lab (MSRL) dirigé par le professeur Bradley J. Nelson à l’ETH Zurich, a déjà pu fabriquer de nombreuses innovations révolutionnaires, notamment des

Micro-robots inspirés des bactéries: Ces microstructures (voir image ci-dessus), à peine plus grandes qu’une bactérie, en forme de spirale et avec une petite tête, se propulsent en s’enroulant – déplacées par des champs magnétiques faibles – dans des milieux liquides. Les robots pourraient ainsi permettre un jour de retirer des calcifications dans les artères chez l’homme.

Une armée de robots dans un organisme vivant: Le MSRL est parvenu à piloter avec une extrême précision une colonie de 80 000 micro-robots naviguant dans l’organisme vivant d’une souris, et à y transporter une substance à un endroit prédéfini.

Un cathéter assisté par robot: Le MESL a développé la technologie de base pour un procédé permettant de réaliser des interventions intracardiaques, au moyen d’un cathéter dirigé par robot sur des patients souffrant de troubles du rythme cardiaque.

Des robots qui se résorbent dans le corps: Actuellement, les recherches du professeur Nelson portent sur des micro-robots conçus pour le traitement médical: composés de matériaux souples et flexibles et pouvant changer de forme, ils se dissolvent dans le corps, une fois leur travail accompli.



Grand format // 21 porter ainsi un principe actif sur des zones prédéfinies dans le corps de la souris. Une autre possibilité consisterait à équiper ces minuscules colonies d’instruments permettant de réaliser des opérations de chirurgie mini-invasive. Les avantages par rapport aux traitements classiques médicamenteux sont évidents: une thérapie spécifique ciblée et, par conséquent, une réduction des effets secondaires.

Des robots plein les yeux C’est donc ici que Franziska Ullrich travaille désormais. Un hasard, déclare la scientifique de 30 ans. Un hasard, ou peut-être une main tendue de son mentor Bradley J. Nelson qui lui a confié un projet sur les yeux. Dans ce projet, on injecte un micro-robot dans un œil, celui-ci baigne sous surveillance dans la zone inférieure de l’œil et peut être dirigé dans toutes les directions depuis l’extérieur.

«Les signes précoces de la maladie passent souvent inaperçus» Professeur Stephan Michels, chef de service et adjoint au médecin en chef de la clinique ophtalmologique à l’hôpital Triemli de Zurich et co-fondateur d’Ophtorobotics.

Quels sont les signes précoces d’une DMLA? Les premiers signes d’une DMLA passent malheureusement souvent inaperçus auprès du patient. Il est donc très important de réaliser un test d’auto-surveillance, œil par œil. Il permet de mettre en évidence une déformation à un stade précoce et, à un stade plus avancé, une ombre centrale ou une tache sombre. Comment le médecin traite-t-il une DMLA? Depuis une dizaine d’années, on peut stabiliser la forme humide de la maladie, voire améliorer partiellement l’acuité visuelle par injection de médicaments anti-VEGF (facteur de croissance de l’endothélium vasculaire). Toutefois, ce traitement ne soigne pas la cause de la maladie, il ne fait que bloquer l’évolution de la forme humide à l’aide d’injections régulières et adaptées au patient. L’injection manuelle est-elle efficace? Il y a une quinzaine d’années, nous n’aurions jamais imaginé pouvoir traiter nos patients avec 6 à 8 injections oculaires par an. Aujourd’hui, il serait

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Tout comme sa grande sœur, devenue ophtalmologue, Franziska Ullrich, fille de médecin, est restée fidèle à la médecine: dotée de connaissances techniques solides, fascinée de robotique et animée par l’idée de son mentor d’utiliser des micro-pièces alliées aux outils de la nature au service de l’être humain. Elle ne compte pas, là encore, les heures passées à s’instruire, à tout apprendre sur l’œil. Aujourd’hui, elle en est convaincue: «L’œil est l’un des organes

impossible de se passer de ce traitement à la fois très sûr et efficace. Le nombre d’injections augmente chaque année dans le monde. Actuellement, nous ne sommes pas capables de prévoir si cette forme de traitement sera remplacée dans les dix prochaines années. Dans la plupart des pays, l’injection est pratiquée, à juste titre, par la sphère médicale. Il s’agit cependant d’une intervention extrêmement répétitive, qui est réalisée en plusieurs étapes. Vous êtes co-fondateur d’Ophtorobotics. Quel a été le moteur de cette décision? En 2013, après avoir effectué plus de 30 injections moi-même pendant tout un après-midi, il m’a paru évident qu’il fallait changer fondamentalement le déroulement de l’injection. Etant donné la pénurie actuelle de praticiens, il est impératif d’accroître l’efficacité afin de réduire le temps d’attente pour les patients, ce qui nécessite des systèmes intelligents, capables d’assister le médecin et de raccourcir la procédure. J’avais une idée très précise des conditions qu’exige un tel système: une sécurité maximum, une plus grande précision par rapport aux injections manuelles, une surveillance du système et un déclenchement de l’injection par le médecin hors de la salle d’opération, ainsi qu’un contact entre le patient et le médecin grâce à une communication audio-visuelle intégrée. J’ai donc décidé de m’impliquer dans la création d’Ophthorobotics, convaincu par l’engagement dont ont fait preuve le Pr Nelson et le Dr Ullrich pour mettre au point ce système. Je me réjouis du talent avec lequel le Dr Ullrich a su mener ce projet et du succès de l’entreprise sous sa direction.


les plus importants et il nous permet d’appréhender le monde.» Elle continue alors à travailler au MSRL du professeur Nelson: en collaboration avec l’hôpital vétérinaire de Zurich, elle injecte à des lapins des micro-robots mini-invasifs dans les yeux, réalise des expériences, étudie et se nourrit de ses innombrables échanges. Et pas seulement avec ses collègues de l’ETH, un laboratoire destiné autant aux idées qu’aux expériences. Elle rencontre également les médecins Stephan Michels et Matthias Becker de la clinique ophtalmologique de l’hôpital de Triemli à Zurich. «Un jour, ils sont venus frapper à notre porte en nous disant: nous aimerions automatiser ces injections intra-oculaires visant à atténuer la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Serait-ce possible?» Et comment. A travers sa collaboration étroite avec les spécialistes de la rétine, Stephan Michels et Matthias Becker, elle continue d’enrichir ses connaissances sur l’œil: elle sait également que la dégénérescence maculaire liée à l’âge, la DLMA, est la principale cause de déficience visuelle dans les pays industrialisés. A partir de 65 ans, une personne sur 10 est atteinte de DLMA, à partir de 75 ans, c’est une personne sur trois qui en souffrira. Au stade précoce de la maladie, les patients commencent à voir les lignes droites qui se déforment, puis ils ne peuvent plus lire et sont incapables de reconnaître des personnes et des objets. L’affection est provoquée par une dégénérescence de la couche pigmentaire sous la rétine (forme sèche) et la prolifération de vaisseaux sous la rétine (forme humide); en évoluant, la maladie élimine les bâtonnets et les cônes implantés dans la rétine. A ce jour, il est difficile de traiter efficacement la forme sèche de la DMLA. La forme humide se traite

quant à elle à l’aide d’injections intra-oculaires de médicament toutes les quatre à huit semaines. Avec le vieillissement de la population, la prévalence de DMLA ne devrait pas faiblir: en 2020, 196 millions de personnes seront affectées; en 2040, ce chiffre devrait passer à 288 millions. Franziska Ullrich se lance donc dans le projet il y a trois ans, d’abord entourée de trois étudiants du laboratoire, elle observe les médecins lors de leurs injections à la main, s’interroge sur le type de robots utilisés, identifie les exigences, et comme elle le reconnaît aujourd’hui, avec un amusement non dissimulé: «Mes robots se sont mis soudain à devenir plus grands, rien à voir avec tous les micro-robots auxquels j’étais habituée jusqu’à maintenant.» Afin de financer la recherche et le développement, elle crée une entreprise avec ses partenaires, les deux ophtalmologues de l’hôpital de Triemli et son ancien chef et directeur de thèse Bradley J. Nelson. Les ophtalmologues parviennent à obtenir le soutien d’une grande entreprise pharmaceutique suisse. La start-up peut entrer dans l’Histoire. Ophthorobotics Une entreprise qui ne produit pas de marchandises, mais dont l’activité est gouvernée par des idées prometteuses et des intentions claires: il s’agit de trouver comment mettre au point un outil permettant des injections automatiques. Franziska Ullrich sait que le robot doit être d’une haute précision, de même que son positionnement; elle remarque avec ses collaborateurs que l’appareil effraie les patients, elle profite de l’atmosphère du laboratoire et de la motivation des étudiants pour concevoir, tester, modifier, transformer et reprogrammer telle ou telle pièce à l’envi. C’est ainsi que le premier proto-

type voit le jour, puis un deuxième, puis un autre: la révolution des robots a bel et bien commencé. Un modèle est désormais opérationnel: sur celui-ci, seules les aiguilles se déplacent autour de l’œil du patient, un nouvel appareil aux dimensions agréables et au design esthétique. Pour la mécanique, c’est un ancien étudiant, aujourd’hui ingénieur, qui a été chargé de la conception et de la construction, le logiciel a été programmé et rédigé par deux autres étudiants, son aspect pensé par deux jeunes designers de l’entreprise Solidfluid de Constance. Cet appareil discret, à hauteur de poitrine, que l’on déplace vers le visage du patient grâce à des roulettes, avant d’injecter le médicament dans l’œil du patient à travers une aiguille, recèle une technique hautement sophistiquée. Il permet des injections à la fois plus rapides, simples et moins coûteuses: après une numérisation de l’iris du patient, la localisation précise de la zone d’injection est établie avec le dosage correspondant: une documentation vidéo automatisée est effectuée pour chaque procédé, qui est archivé séparément. La numérisation intégrée permet d’éviter toute erreur éventuelle de médicament. Pendant le traitement, le robot génère un flux d’air stérile, l’injection ne nécessite donc plus de salle stérile, non seulement coûteuse mais également bloquée inutilement pendant la préparation du patient et du médecin. On ne saurait donc vanter suffisamment les avantages de l’automatisation à tous les niveaux. Actuellement, les patients atteints d’une DMLA doivent se rendre toutes les quatre à huit semaines à la clinique pour bénéficier d’une injection médicamenteuse qui revient, par injection, à 1000 francs. Par ailleurs, ces injections manuelles bloquent des salles d’opération équipées pour des


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Le robot médical conçu par Ophthorobotics aide les médecins à réaliser des injections intra-oculaires aux patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l'âge. ophthorobotics.com

montants faramineux et entraînent une attente inutile pour le patient comme pour le médecin. Le bénéfice est clair: l’hôpital Triemli de Zurich par exemple, où 150 à 200 patients reçoivent chaque semaine une injection toutes les 5 à 10 minutes, a pu réaliser des économies de 25 000 francs par mois. L’appareil, dont le prix a récemment été évalué «nettement en-dessous de 500 000 francs» par le journal Handelszeitung, représente un investissement inespéré pour les hôpitaux et cliniques, si la certification prévue en 2019 aboutit à une mise sur le marché à l’horizon 2020, en particulier dans la mesure où le remboursement du traitement diminue en Suisse, tout comme dans le reste de l’Europe. L’avenir s’annonce donc prospère pour l’entreprise. D’ailleurs, d’autres produits sont en cours de conception, confie Franziska Ullrich, et l’entreprise entend booster sa création de valeur également avec des produits consommables pour les injections automatiques, en produisant ses propres «pansements désinfectants» qui offrent une plus grande sécurité et plus de confort pour les patients. La chance sourit encore à Franziska Ullrich. Peut-être bien. Pourtant, le chemin a été semé d’obstacles, les déceptions ont succédé aux désillusions avant que son robot médical ne voie le jour. C’est vrai, elle a déjà été traversée par la colère, voire le désespoir, mais jamais très longtemps. Ces sentiments, elle les résume en deux mots: «fail quickly», craquer un court instant, puis se relever, riche de ces enseignements, et oser faire avancer – même un peu – le monde: avec un engagement à toute épreuve, une confiance inébranlable et une aisance qui laisse rêveur. Avec un esprit… visionnaire!


Les plus vieux habitants de Suisse Ces dix patriarches suisses qui traversent les âges ne trouvent pas tous leurs origines en Suisse. L’arbre de Judée, qui veille sur La Sarraz depuis 227 ans, est originaire du bassin méditerranéen, quant à son confrère, le séquoia géant bâlois, soixante ans plus jeune, il pousse habituellement sur un autre continent, plus précisément à l’ouest de la Sierra Nevada californienne. Mais ces ancêtres ont tous quelque chose en commun: ils ont pris racine il y a des siècles dans notre pays. Ils contemplent en silence les âges, et renferment pour toujours d’innombrables secrets.

817 802 717 Mélèze d’Europe Larix decidua Prarion, Valais

Tilleul à grandes feuilles Tilia platyphyllos Linn, Argovie

Erable sycomore Acer pseudoplatanus Villeret, Berne

702

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Tilleul à petites feuilles Tilia cordata Eglisau, Zurich

Chêne pédonculé Quercus robur Châtillon, Jura


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202

167

167

Sapin blanc Abies alba Langnau, Berne

Arbre de Judée Cercis siliquastrum La Sarraz, Vaud

Hêtre commun Fagus sylvatica Martigny, Valais

Séquoia géant Sequoiadendron giganteum Bâle, Bâle-Ville

Platane à feuilles d’érable Platanus × hispanica Lugano, Tessin



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Prends les devants.

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heures par an: c’est en moyenne le temps que les grands-parents passent à garder leurs petits-enfants. «Maintenant, j’ai Ils sont aujourd’hui performants deux bien aprèsvies.» l’âge de la retraite. Il yPrends a 50 ans, les en revanche, devants.on était déjà «très vieux» à 64 ans. Page 28

Page 32 Le bonheur, c’est aussi beaucoup de responsabilités. Swiss Life apporte son soutien aux familles en leur proposant une protection contre les risques. Pour en savoir plus: www.swisslife.ch/couverturederisque


Voici nos clients Quand il jardine, Andreas Signer entre en transe.

Dans notre branche, la priorité, c’est de comprendre le client. Raison pour laquelle 100 collaborateurs Swiss Life ont rendu visite à 100 clients. Patrik Frost, CEO du groupe Swiss Life, a rencontré à Gonten (AI) le jardinier et jeune entrepreneur Andreas Signer (27 ans). «Etre jardinier, c’est bien plus que de creuser des trous et planter des arbres. Le jardinier est lié à tout ce que la nature produit, y compris les abeilles, les escargots et les vers de terre. Chaque jour offre des possibilités de découvrir de nouvelles choses. Après mon apprentissage en jardinage, je n’ai trouvé aucun emploi fixe dans la région. Mais grâce au bouche à oreille, les missions se sont enchaînées. Pour que tout soit en règle en termes de droit du travail, j’ai créé ma propre entreprise à 21 ans, à la fois par nécessité et par esprit d’entreprise. Mon premier investissement a été un taillehaie de 179 francs. Il m’a fallu un peu de courage pour m’installer à mon compte, mais la chance m’a souri. Les affaires prospèrent, et lorsque cela se calme un peu en hiver, je travaille dans l’entreprise de plâtrerie de mon frère. Dans la famille, nous nous serrons les coudes. Et notre plus jeune frère, qui est déficient mental, est également sollicité. Mais la plupart du temps, je travaille seul et ne parle à personne pendant des heures, ce qui convient parfaitement à mon tempérament. Je suis parfois tellement absorbé par le jardinage que j’entre véritablement en transe et éprouve un sentiment de profonde décontraction et de calme intérieur.» Pour en savoir plus: 100clients.swisslife.com

Sans les grandsparents, rien ne fonctionne!

Ils sont plus importants que jamais. Les grands-parents assurent la garde de leurs petits-enfants mais leur apportent également fréquemment un soutien financier. Une nouvelle étude montre qu’ils ont également une influence sur leur réussite scolaire. L’allongement de la période de vie commune des grands-parents et petits-enfants compte parmi les effets les plus importants de la longévité sur le plan émotionnel. Aujourd’hui en Suisse, 96 % des adolescents ont encore au moins un grand-parent, et 39 % d’entre eux ont pu l’inviter à leur 30e anniversaire. Les conséquences de ce nouveau modèle de société dans laquelle se côtoient les différentes générations sont intéressantes à bien des égards. D’une part, les grands-pères et grands-mères profitent de ces effets: le fait d’assumer leur rôle de grands-parents de manière active revitalise les liens sociaux et a des vertus positives sur la santé psychique. D’autre part, ils sont une bénédiction pour toute la famille et pour la société. Bien que les générations

ne partagent plus le même toit comme c’était le cas auparavant, un lien étroit subsiste. François Höpflinger, chercheur zurichois sur les relations entre générations, désigne ce phénomène comme «intimité sur la distance».

Un engagement financier et un don de temps Des recherches montrent que dans la majorité des pays européens, entre 20 et 30 % des grands-parents viennent financièrement en aide aux familles de leurs enfants. La contribution financière indirecte des grands-parents européens est encore plus importante. En effet, plus de la moitié d’entre eux assurent la garde des petits-enfants car les parents travaillent, comme l’indique un récent sondage. Ce phéno-


Prends les devants // 29 Des grands-parents travailleurs Part en pourcentage des grands-parents qui assurent la garde de leurs petits-enfants. 80

60

40

20

Pays-Bas

Suède

France

Suisse

Italie

Grèce

Allemagne

Autriche

0

mène s’observe notamment en Europe du Nord et en France (voir graphique). La durée de garde est bien plus élevée en Europe méridionale. En Europe centrale et septentrionale, les grands-parents gardent leurs petits-enfants entre 240 et 360 heures par an, contre 730 heures en Italie et 960 heures en Grèce. Un calcul figurant dans le «Rapport des générations en Suisse» indique la valeur pour l’économie nationale que représentent ces nombreuses heures de travail consacrées aux petits-enfants. La performance économique qui résulte du travail des grands-parents devrait bientôt atteindre les 2 milliards de francs annuels. A elles seules, les grands-mères génèrent 80 % de cette performance.

Ping-pong La prévoyance doit rester simple. Une question, une réponse, via chat. Là, maintenant, tout de suite. Mercredi 7 juin à 9 h 42

Lorsque vient le moment de la retraite, c’est bien souvent un bouleversement pour la situation financière. Quelles sont les conséquences pour les propriétaires de biens immobiliers? La baisse de revenu se répercute directement sur le niveau des charges hypothécaires. En outre, ces propriétaires ont tendance à réduire le plus possible leurs hypothèques à l’âge de la retraite.

© Wojtek Klimek / W. I.R .E. / Swiss Life

Epargnez du temps! EPARGNER DU TEMPS

A travers le projet de recherche «Comment nous vivrons demain», le groupe de réflexion W.I.R.E. et Swiss Life proposent des modèles alternatifs pour une vie plus longue en toute liberté de choix. L’ouvrage qui lui est entièrement consacré (paru aux éditions NZZ Libro) présente quant à lui diverses idées non conventionnelles, en particulier sur l’épargne de temps. L’expression «le temps, c’est de l’argent» prend ainsi tout son sens: aujourd’hui, nombreux sont ceux qui, plutôt que d’économiser de l’argent ou des valeurs matérielles, recherchent de nouvelles formes de prévoyance, permettant d’épargner non pas de l’argent, mais du temps. D’ailleurs, cette volonté n’apparaît juste-

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ment pas à un âge avancé, mais au contraire lorsqu’on est encore jeune et en pleine santé. Dans ces «banques du temps», le temps de travail qui est utilisé pour d’autres personnes, est crédité sur un compte de temps privé, puis «reversé» à un autre moment. Le temps consacré à tondre la pelouse de son voisin ou s’occuper de personnes âgées, est restitué par des prestations dont on peut soi-même bénéficier. Ce faisant, les personnes qui ne sont plus actives dans la vie professionnelle officielle peuvent prévoir leurs compétences en conséquence. Les banques du temps permettent de dissocier les prestations de l’argent et de gérer les fluctuations de change.

Mais est-ce judicieux? Pas toujours. En effet, la réduction de l’hypothèque augmente la charge fiscale en raison du prélèvement des intérêts passifs plus faibles, et les seniors ont souvent du mal à augmenter l’hypothèque par la suite. Il est donc conseillé de réaliser une planification financière avec un expert, suffisamment tôt, afin d’examiner si la propriété pourra être financée après la retraite également. Merci.

Francesco Pappone, agent général Swiss Life à Horgen et notre équipe de conseillers répondent à vos questions dans notre espace chat: myworld.ch/chat


Des placements intelligents Vous recherchez une formule d’épargne complémentaire à votre solution de prévoyance? Par exemple comme solution alternative au compte d’épargne? Swiss Life a élargi son offre avec de nouvelles solutions de placement en fonds. Dès un montant modeste, vous bénéficiez d’une gestion professionnelle par Swiss Life Asset Managers, l’un des principaux gestionnaires de fortune de Suisse. Profitez d’opportunités de rendement intéressantes à moyen terme, tout en bénéficiant de conditions intéressantes.

Abonnez-vous à notre lettre d’information sur les placements ou téléchargez gratuitement notre guide sur la gestion de fortune. swisslife.ch/fondsdeplacement

«Je n’ai jamais eu autant de liberté de choix»

Ottmar Hitzfeld est à la retraite depuis deux ans. Comment rebondit l’homme d’action après une carrière bien remplie? Entretien avec celui qui a été sacré deux fois «Entraîneur mondial de l’année» sur cette nouvelle tranche de vie et le vieillissement. Ottmar Hitzfeld, appréhendiez-vous la retraite? J’avais, bien sûr, quelques appréhensions. Ma décision était mûrement réfléchie, mais je me demandais tout de même: est-ce que je vais moi aussi sombrer dans ce trou dans lequel sont tombés tant de mes collègues? Est-ce que je vais déprimer? Est-ce que je vais m’ennuyer? Ma vie va-t-elle être vide de sens? Et? Il s’est avéré que c’était la bonne décision. L’énorme pression qui pesait sur mes épaules est retombée. Il faut dire que j’ai eu la chance de pouvoir ralentir

progressivement mon activité et de ne pas passer brusquement de tout à rien. J’ai encore des contrats avec des chaînes de télévision et des partenaires publicitaires, qui me permettent de m’adapter petit à petit à ma nouvelle vie. Votre décision de prendre votre retraite il y a trois ans a été une surprise pour tous. Comment avez-vous su que c’était le bon moment? J’ai fait confiance à mon instinct. Je ne suis pas la personne totalement rationnelle que les médias présentent souvent. Les trajets pour aller au camp d’entraînement, les matchs internationaux, tout ça


Prends les devants // 31 me pesait de plus en plus. La pression de la victoire devenait plus importante que le plaisir du jeu. Connaissant ces symptômes depuis mon burnout, j’ai su que le moment était venu. Il ne faut pas essayer de duper son corps. Vous avez même refusé l’offre d’un club chinois, qui vous proposait 25 millions d’euros pour 18 mois. Quand on m’a dit la somme, j’ai cru que j’avais mal entendu. Evidemment qu’on réfléchit. Découvrir une nouvelle culture, mettre en place tout un projet, être pionnier, vivre encore une nouvelle aventure, tout ça pour un salaire princier… Et bien sûr, c’est un privilège de pouvoir refuser, parce que j’avais la chance de ne pas avoir besoin d’argent. Il n’empêche, en mon for intérieur, j’étais fier d’avoir clairement pu dire non, de me sentir en paix avec moi-même et de savoir que même une énorme somme d’argent n’avait pas d’emprise sur moi. Sans compter que ma femme avait déjà déménagé 13 fois et que ça n’avait pas toujours été simple. Je n’avais plus envie de lui imposer ça Que gagne-t-on à être à la retraite? Pour moi, ces trois dernières années ont été très enrichissantes. Je me sens libre. Je n’avais jamais eu autant de liberté de choix. Je ne peux pas toujours faire ce que je veux mais je ne suis plus obligé de faire toutes ces choses que je ne veux pas. Et ma femme et moi avons maintenant beaucoup plus de temps à consacrer l’un à l’autre. C’est un tout nouveau chapitre qui s’écrit pour notre famille, pour nos relations avec nos amis. Vous entraînez-vous en vue de votre longue retraite? Oui. Je m’entraîne une à deux fois par semaine dans la salle de fitness de la maison. Je joue au golf. Et je joue régulièrement au jeu Memory avec ma femme. On s’amuse et ça montre qu’on peut encore améliorer sa mémoire en vieillissant. Faut-il réformer le système de retraite? Instaurer plus de solidarité entre les seniors et les jeunes? A mon avis, oui. C’est une bonne chose d’avoir lancé ce débat. La prise de conscience est en cours. Nous devons peut-être réfléchir à la manière dont les seniors aisés pourraient donner plus et assumer encore mieux leur responsabilité sociale. Evidemment, beaucoup s’opposent à cette idée. Mais je suis convaincu qu’on va trouver les bonnes solutions. Il faut éviter que la situation dégénère en manifestations et en émeutes de jeunes inquiets et mécontents.

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A quel âge avez-vous commencé à réfléchir à votre retraite? A 19 ans. Quand j’ai signé mon premier contrat avec le club FV Lörrach pour quelques marks, j’ai tout de suite ouvert un plan d’épargne logement. Et un an plus tard, quand je suis passé au FC Bâle, la première chose que j’ai faite, c’était de souscrire une assurance vie. Même si je ne gagnais alors que 200 francs. Pour moi, c’était une évidence, je voulais pouvoir mener une vie confortable en étant plus âgé. J’avais cette certitude ancrée en moi. Avez-vous, en tant qu’entraîneur, transmis cette vision aux joueurs? Bien sûr. Nous abordions régulièrement, dans des entretiens en tête à tête, la question des placements et de la prévoyance vieillesse. C’est justement quand on gagne beaucoup qu’on a beaucoup à perdre. Et les footballeurs reçoivent souvent des offres peu sérieuses. Vous parlez par expérience? Oui, malheureusement. Quand je jouais à Stuttgart, j’ai investi 100 000 marks dans une imprimerie qui ensuite a fait faillite. Un soi-disant ami m’avait grugé. Ça a été très dur parce qu’à l’époque, je gagnais à peine 150 000 marks. J’ai retenu la leçon et je n’ai plus jamais investi dans des entreprises. J’ai raconté cette histoire aux joueurs et je leur ai conseillé les assurances vie.

Ottmar Hitzfeld, 68 ans, a mis un terme à une formidable carrière de footballeur et d’entraîneur en 2014. Après avoir grandi à Lörrach, dans le sud de l’Allemagne, il a conquis différents clubs de Suisse et d’Allemagne et a remporté, avec le FC Bâle, deux fois le Championnat et une fois la Coupe de Suisse. Il a débuté sa carrière d’entraîneur en 1983 avec le SC Zoug, avant de remporter près de vingt-cinq titres comme entraîneur en Suisse et en Allemagne, dont, avec le Borussia Dortmund et le Bayern de Munich, la Ligue des champions, titre pour lequel il a été sacré à deux reprises meilleur entraîneur mondial de l’année. Suite à un burnout, Ottmar Hitzfeld s’est retiré pendant environ 18 mois dans sa maison de vacances d’Engelberg en 2004. Pour son dernier poste d’entraîneur, il est retourné en Suisse en 2008, où il a conduit deux fois la Nati jusqu’en phase finale de la Coupe du monde.

Gagnez 500 francs pour votre avenir!

L’allongement de l’espérance de vie fait émerger une société multigénérationnelle dans laquelle les grandsparents s’engagent à la fois financièrement et personnellement vis-à-vis de leurs petits-enfants. A combien s’élève la performance économique générée par le travail des grandsparents en Suisse? 20 millions 200 millions 2 milliards

Si vous répondez correctement à la question, vous pourrez gagner un montant de départ pour votre prévoyance privée. Bonne chance!

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Nos conseils pour le budget familial Etes-vous plutôt chaussures de randonnées ou maillot de bain? Peu importe la destination, pour profiter pleinement de ses vacances, mieux vaut se fixer un budget réaliste. En ayant le contrôle de vos dépenses et de vos rentrées d’argent, vous saurez quel montant vous pourrez leur consacrer. Le budget à prévoir inclut le voyage, l’hébergement, la nourriture, les activités de loisir, les achats et l’argent de poche. L’argent du foyer normalement prévu pour le budget annuel ne doit pas changer, que l’on décide de passer ses vacances chez soi ou de voyager. Le calculateur de budget de Swiss Life vous permet d’établir votre budget personnel et de déterminer ce qu’il reste pour organiser vos vacances.

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Quand on était vieux à 64 ans Il y a cinquante ans, les Beatles sortaient l’un des albums qui a le plus marqué l’histoire de la musique: «Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band». Le titre «When I’m Sixty-Four» est devenu un classique. Derrière cette ballade à la mélodie romantique, le compositeur aborde en réalité la peur du temps qui passe, un sentiment universellement partagé par cette génération.

P

aul McCartney n’avait que 24 ans quand la chanson a été enregistrée en 1967. Il tenait absolument à ce qu’elle figure dans l’album parce que, dit-on, il l’avait écrite pour son père James, qui venait d’avoir 64 ans et était sur le point de prendre sa retraite. Paul le serait aussi 40 longues années plus tard.

«When I get older, losing my hair, many years from now», chante Paul McCartney – «quand je serai plus vieux, perdant mes cheveux, dans pas mal d’années». Pour que sa voix semble encore plus jeune, il l’avait fait élever d’un demi-ton au mixage. Avec «When I’m Sixty-Four», les Beatles étaient en phase avec leur temps. Ils exprimaient là le senti-


© Jimmy Baikovicius

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Paul McCartney, ex-bassiste et chanteur des Beatles, lors d’un concert à Montevideo, Uruguay, en 2014.

ment de toute une génération. Le tube inspira de nombreuses reprises dans d’autres langues, la plus grinçante restant sans doute celle de l’auteur-interprète et artiste de cabaret Franz Hohler, qui a su exprimer l’ironie du titre. Dans «Weni mol alt bi» (quand je serai vieux) – «hoffe sgaht no lang» (j’espère que ce sera dans longtemps), il chante: «Fangts der a gruuse, wenn i wot schmuse» (ça te dégoûtera que je sois tendre avec toi). Aucun doute: il y a un demi-siècle, à 64 ans, on était vraiment vieux. Et être vieux, pauvre et dépendant était la dernière chose qu’un jeune aurait souhaitée en 1967. Aujourd’hui, la période dite de «milieu de vie» se prolonge bien au-delà de l’âge de la retraite. Tel est tout particulièrement le cas des Suisses, qui, dans un sondage, se considèrent «vieux» à partir de 79 ans seulement. Il en

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ressort qu’il faudrait repenser la «vieillesse». N’est-ce pas une ironie de l’histoire que les idoles des jeunes de l’époque, si prompts à la critique, nous montrent justement l’exemple? Les Who, qui n’ont jamais voulu vieillir, font une vaste tournée pour célébrer les 50 ans de leur groupe et s’engagent dans le même temps contre le cancer de la prostate. Les Rolling Stones viennent de sortir leur 23e album studio. A 74 ans, Mick Jagger continue de se déhancher avec un plaisir évident sur Satisfaction. Enfin, Paul McCartney, qui a lui aussi déjà dépassé depuis dix ans l’âge de sa chanson, part en tournée en avril prochain au Japon – et il n’a pas perdu ses cheveux, même s’ils sont teints. Sir Paul devrait peut-être rebaptiser sa chanson «When I’m 84».

Une bonne suée Se muscler pour gagner en mobilité

Notre mobilité est principalement définie par deux aspects: notre souplesse d’une part, et la capacité d’étirement de nos muscles de l’autre. Notre souplesse dépend de notre ossature et reste plus ou moins stable une fois la puberté passée. Ce que nous pouvons influencer, c’est la capacité d’étirement de nos muscles: il suffit pour cela de veiller à un entraînement régulier et correctement exécuté, en effectuant le mouvement dans toute son amplitude. En ajoutant des sarcomères aux myofibrilles, les fibres musculaires s’allongent, ce qui vous rend alors plus mobile. Je peux vous citer un exemple concret prouvant que le manque de mobilité n’a rien à voir avec la musculation. Il y a plusieurs années, un bodybuilder kényan appelé Njue Jackson a travaillé dans mon studio. Il avait une musculature extrêmement développée. Sur la scène à la fin des compétitions, il surprenait toujours le public en concluant son programme par un élégant grand écart. Il était non seulement très souple au niveau des hanches, mais ses muscles étaient aussi très «élastiques». Et ce, malgré la musculation, ou plutôt grâce à elle. Des exercices de musculation correctement exécutés rendent les étirements supplémentaires superflus. Ceux-ci peuvent toutefois être parfaitement indiqués dans le cadre d’une rééducation; une mise au repos même de courte durée après une opération réduit déjà la capacité d’étirement des muscles, car les sarcomères sont détruits en grand nombre, que le muscle raccourcit et que vous perdez en mobilité. Werner Kieser (75 ans), menuisier de formation, ex-boxeur, écrivain et philosophe (MA), est l’un des plus grands entraîneurs de musculation d’Europe. Blog Kieser: kieser-training.de/blog


© Wojtek Klimek / W. I.R .E. / Swiss Life

Devenir mère à 60 ans: une utopie?

*«Comment nous vivrons demain» - Pistes de réflexion pour l’ère de la longévité. Publié par W.I.R.E., groupe de réflexion sur l’économie et la société en coopération avec Swiss Life, paru aux éditions Neue Zürcher Zeitung.

Aujourd’hui, les nouvelles possibilités pour organiser sa vie sont légion. Chacun sera libre de les adopter à sa guise dans l’avenir. Dans ce contexte, il est toutefois essentiel d’explorer ces différents scénarios pour guider nos décisions, que ceux-ci semblent réalistes ou improbables. L’ouvrage «Comment nous vivrons demain»* passe au crible de nombreuses possibilités, notamment celle de devenir mère à 60 ans. La longévité croissante permet un assouplissement de la planification familiale et de la vie de famille: «La carrière d’abord, un enfant ensuite» en est un corollaire. Alors que la biologie définit aujourd’hui clairement la période de vie favorable à la procréation, les progrès en médecine reproductive, notamment l’insémination artificielle ou le social freezing (congélation d’ovocytes fertiles pour une grossesse ultérieure), permettent de reporter le désir d’enfant à un âge avancé. Et la pression d’allier carrière et en-

fant de s’envoler. Les couples peuvent se consacrer à leur progéniture après leur réussite professionnelle et jouir d’un mode de vie plus flexible. Pour les enfants, cela signifie qu’ils grandiront dans une relation stable qui a résisté à l’épreuve du temps et que des parents mûrs, aisés et ayant connu le succès s’occuperont d’eux. Ils bénéficieront de toute l’attention nécessaire à leur développement. Les adultes, quant à eux, n’ont pas à mettre de côté leurs besoins fondamentaux.


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Moins de séparations car moins de conflits d’intérêts Education des enfants menée par des parents mûrs qui ont suffisamment de temps Temps de travail et modèles de carrière flexibles Moins de difficultés pour les femmes Egalité entre l’homme et la femme

Les pistes de réflexion livrées dans l’ouvrage «Comment nous vivrons demain» servent de point de départ à un débat de société portant sur les conséquences de l’allongement de l’espérance de vie. Stephanie von Orelli, cheffe de service à l’hôpital Triemli de Zurich, s’exprime sur certains sujets latents de la planification familiale.

Chances

Devenir parent après 50 ans Risques

Débat éthique complexe sur les limites de la médecine reproductive

Social freezing «La congélation d’ovocytes me semble a priori tout à fait recevable. Très souvent, on ne sait pas à 25 ans qu’il est plus compliqué de tomber enceinte à 35 ans. En revanche, je trouve préoccupant qu’on en déduise que les femmes n’ont plus à se soucier de tomber enceinte pendant leur carrière. Je ne crois pas que le social freezing soit une solution aux problèmes profonds de notre société.»

Pression croissante sur toutes les femmes de faire carrière à 30 ans Intolérance à l’égard des femmes qui prévoient d’avoir des enfants au-delà de l’âge biologique habituel Malgré les technologies qui retardent le vieillissement, l’énergie décroît avec l’âge et il existe un risque d’une mort trop précoce des parents par rapport à l’âge de l’enfant Lien parents-enfants moins fort en raison de la différence d’âge trop creusée Evolution de la politique familiale en structures familiales complexes (patchwork)

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Limites de la médecine reproductive

Dons d’ovocytes «La Suisse n’autorise pas le don d’ovocytes. Les femmes vont à l’étranger pour recevoir ce traitement. Mais les institutions varient considérablement les unes des autres. Certaines sont très chères et offrent un suivi médical extrêmement compétent, d’autres exercent selon une pratique médicale qui me semble très discutable.»

«Une femme doit être en bonne santé pour accompagner ses enfants au moins jusqu’à leur majorité; à 60 ans, ce n’est plus réaliste. Avec l’âge, les maladies s’invitent dans notre quotidien, même si nous savons mieux les traiter. Nous ne sommes pas programmés pour vivre éternellement.»

Autres formes de parentalité

Fertilité «A partir de 40 ans, le stock d’ovules diminue considérablement. Et même s’il est possible d’intervenir par stimulation en utilisant des médicaments ciblés, il est beaucoup plus difficile de tomber enceinte et de mener une grossesse à terme.»

«L’essentiel pour un enfant, c’est qu’il grandisse dans un environnement à la fois chaleureux et plein d’amour. Peu importe qu'il s'agisse d'un couple homoparental ou de deux personnes liées par une forte amitié, tant que l'enfant reçoit de la stabilité et de l’amour, je n’ai aucune réserve à ce sujet.» Retrouvez sur la page suivante: Stephanie von Orelli, s’épanouir comme mère de famille et dans sa carrière


«Oui, les possibilités existent. Mais elles ne constituent pas forcément les solutions adaptées.» Pour Stephanie von Orelli, la médecine reproductive est une avancée considérable. Toutefois, la gynécologue estime que reporter la maternité n’est pas une réponse au dilemme d’allier maternité et carrière professionnelle épanouies. Elle préconise des conditions-cadre permettant de conserver une charge de travail élevée. Texte: Yvonne Eckert, photo: Kilian Kessler

A

près une carrière brillamment menée, la vie professionnelle est loin d’être terminée. Certes le plus dur a été accompli, mais il faut encore s’investir considérablement dans son travail. On acquiert une expérience de plus en plus grande, mais on s’essouffle aussi. Il en va de même avec la résistance au stress, et que dire du stress généré par les enfants en bas âge. La vie professionnelle est source d’expériences que nous faisons avec d’autres personnes, nous pouvons leur expliquer

des choses qu’elles appliqueront à leur tour. Avec les enfants, cette rationalité est illusoire. Nous devons les guider et les éduquer afin qu’ils puissent s’intégrer à la société. La patience et l’envie sont ici les maîtresmots. J’ai eu mon premier enfant à 40 ans et je crois que cet âge était encore juste convenable. Pour allier enfant et carrière, il faut un partenaire extraordinaire, qui accepte que la femme poursuive son rôle professionnel. Il faut être à la fois très flexible et résister au stress. Les femmes veulent toujours être


Prends les devants // 37

Stephanie von Orelli, 50 ans a commencé sa carrière à l’hôpital de Triemli à Zurich. En 2008, elle prend la direction de la clinique gynécologique aux côtés de Brida von Castelberg. Lorsque celle-ci part à la retraite, elle dirige la clinique seule, mais depuis février, elle partage la direction avec Natalie Gabriel. Elle est spécialisée en gynécologie et obstétrique, mariée et mère de trois enfants (Benjamin 11, Hanna 9 et Pauline 4 ans). Comme elle, son époux travaille à 80 %, les enfants sont gardés par une nourrice trois jours par semaine.

parfaites. Mais ce n’est pas nécessaire. Les enfants ressentent l’amour qu’on leur porte, il n’est pas indispensable d’être sans cesse auprès d’eux. Les femmes devraient se libérer de ces exigences et ne pas se laisser décourager. Il faut être capable de revoir ses attentes à la baisse. Mais aussi de toujours persévérer, dans chacun de nos rôles, que ce soit en tant que mère, médecin, cheffe ou compagne. J’ai toujours exercé mon métier avec plaisir et l’hôpital m’a permis de réaliser des choses passionnantes.

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De plus, j’ai vécu une relation à distance pendant dix ans, mon compagnon vivait à Paris. Mais à l’aube de mes 35 ans, l’envie de savoir «si j’avais encore une chance d’avoir un enfant» était de plus en plus présente. Je savais que j’avais mon travail, quoi qu’il arrive, même si nous n’arrivions pas à avoir d’enfant. Lorsqu’on a des postes à responsabilité, la liberté de décision est plus grande et l’on peut déléguer à ses collaborateurs. A Triemli, nous avons une hiérarchie horizontale et travaillons très bien en équipe. Beaucoup d’employés travaillent à temps partiel. Lorsque je suis avec mes enfants le mercredi, mes collaboratrices s’assurent que l’activité fonctionne correctement. Pour ma part, je fais en sorte qu’elles aient la possibilité d’évoluer professionnellement. Pour cela, nous devons partager une conception commune: c’est-à-dire comment nous souhaitons diriger, quelles valeurs nous animent, quelle personne nous voulons être et comment nous percevons notre mission. Certes, la médecine nous permet théoriquement de devenir parent sur le tard, mais je crois qu’il serait plus pertinent d’adapter les structures et les possibilités financières pour que les femmes puissent avoir des enfants lorsqu’elles sont encore jeunes et pleines d’énergie. Par exemple, avec un compagnon qui pourrait prendre un congé sabbatique et rester de temps en temps à la maison. Donc, je crois qu’il faudrait plutôt adapter les conditions-cadre de politiques sociales plutôt que d’épuiser les possibilités médicales. Il ne faut pas recourir à la congélation d’ovocytes et avoir des enfants à un âge avancé, lorsqu’il existe un risque plus important d’être exposé à des maladies ou de mourir avant que l’enfant ne soit majeur. C’est mon intime conviction. Les femmes doivent également être motivées pour assumer une charge de travail élevée lorsqu’elles reviennent du congé maternité. Ici, les exemples jouent un rôle fondamental. Mes parents étaient tous deux médecins et ma mère a toujours travaillé. J’ai appris quelque chose d’essentiel à leurs côtés et auprès de mon ancienne collaboratrice et mentor Brida von Castelberg, qui m’a particulièrement marquée: c’est la curiosité. S’engager pour ce qui compte à nos yeux. Et c’est ce que j’essaie de transmettre à mon tour à mes enfants. Etre curieux, savoir ce que l’on veut et se démarquer. Oser dire cela me convient ou cela ne me convient pas. Je serais très heureuse de devenir grand-mère un jour. Mais ce qui importe bien plus à mes yeux, c’est que mes enfants trouvent eux-mêmes ce qui les anime. Et qu’ils aient la possibilité de le concrétiser et de trouver leur place au sein de la société.

Avoir le contrôle de mon épargne Nous souhaitons tous vivre en liberté de choix. Aujourd’hui, à l’âge de la retraite mais aussi lorsque la vie déjoue nos projets. Nous savons à cet égard que nous ne pouvons pas tout prévoir et contrôler. C’est pourquoi, il est d’autant plus important de prendre les devants pour soi et pour nos proches. En prenant rendez-vous avec un conseiller en prévoyance, vous posez les bases d’un avenir serein. En sa qualité de spécialiste, il saura évaluer vos besoins personnels en clarifiant avec vous ce thème abstrait à l’aide de votre situation concrète.

@ Des questions sur la planification financière? Contactez Annette Behringer, experte en finances chez Swiss Life: annette.behringer@swisslife.ch. Renvoyez-nous la carte-réponse en rabat de couverture ou rendez-vous sur swisslife.ch/planificationfinanciere


Un Life-Fact de Swiss Life:

Nous passons 2973 jours de notre vie devant la télévision. Soit plus de huit ans à regarder les informations, le sport, les séries, les shows télévisés, les films et leurs retransmissions. Connaissez-vous les faits et chiffres (Life-Facts) de votre vie? Calculez-les maintenant: www.nousvivonstourjourspluslongtemps.ch


«Maintenant, j’ai deux vies.» Prends les devants. Le bonheur, c’est aussi beaucoup de responsabilités. Swiss Life apporte son soutien aux familles en leur proposant une protection contre les risques. Pour en savoir plus: www.swisslife.ch/couverturederisque


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A quelques pas de Saturne.

Vous avez toujours rêvé de parcourir les planètes lointaines? Ce voyage commence sur le Weissenstein. Sur les hauteurs de Soleure, le sentier des planètes qui s’étend sur dix kilomètres vous mènera du Kurhaus jusqu’à l’Obergrenchenberg. Les planètes et la lune de notre système solaire y sont représentées à l’échelle de 1/1 milliard. Ici, chacun de vos pas équivaut à 15 à 20 fois la circonférence de la Terre. Jamais vous n’aurez été aussi rapide.


Tour de Suisse // 41 Accès L’accès se fait par le train, en direction d’Oberdorf (SO), la télécabine vous conduit ensuite en dix minutes à 1280 mètres d’altitude. Pendant la période estivale, vous pouvez également emprunter le CarPostal pour parvenir au col du Weissenstein.

Ce qui vous attend La chaîne du Weissenstein, qui domine les gorges de l’Aar à plus de 1000 mètres, doit son nom à la coloration des falaises calcaires, datant du Jurassique supérieur, que l’on peut distinguer de très loin. Avec ses hauteurs ensoleillées, c’est une destination de randonnée spectaculaire. Sur l’un des plus beaux parcours du Chemin des Crêtes du Jura, le sentier des planètes promet près de trois heures et demi de promenade riches en découvertes.

i Bon à savoir Le sentier des planètes est représenté à l’échelle de 1/1 milliard. Un mètre sur le modèle correspond donc à un million de kilomètres parcouru dans le système solaire réel, ce qui permet d’établir une comparaison réaliste des dimensions et des distances.

Une promenade didactique Le sentier des planètes commence par le modèle solaire, juste à côté de l’établissement de cure Kurhaus Weissenstein. Les différentes planètes sont inscrites sur des panneaux d’information arrondis que vous rencontrerez au fil de la randonnée. Ils donnent des précisions sur les caractéristiques des planètes, comme leur diamètre, leur vitesse de rotation, l’inclinaison de leur axe, leur masse, leur température, leur distance par rapport au soleil, leur période orbitale ou encore le nombre de lunes. A travers cette promenade didactique, vous enrichirez vos connaissances sur les neuf grandes planètes, le soleil et la lune.

Plein les yeux Outre les informations passionnantes sur les planètes, vous pourrez profiter, si le beau temps s’invite, d’une vue exceptionnelle: vers le sud, les Alpes se dressent derrière le plateau, au nord, les Vosges se déploient par-delà la chaîne du Jura et la Forêt-Noire, à l’ouest enfin, lorsque vous aurez atteint Pluton, c’est le lac de Bienne qui s’offre à la vue, et cette fois-ci, ce n’est pas de la fiction.

Bon appétit Et si la faim se fait sentir, arrêtez-vous au Kurshaus Weissenstein, au départ du sentier ou à l’auberge d’Obergrenchenberg, à votre arrivée.

© Franz Boesch

Poursuivre le voyage De nombreux sentiers sont consacrés aux planètes à travers toute la Suisse. Vous trouverez plus d’informations à ce sujet sur la page Internet de la Société Astronomique Suisse: sag-sas.ch



A Swiss Life // 43

Texte: Michael Bahnerth, photos: Tom Haller

«La tête, en fait, elle n’est pas si intelligente.» Les prévisions météo ne s’y étaient pas trompées: dehors, c’était l’hiver. J’avais beau cherché un signe, rien ne laissait croire que c’était le printemps. Mais au fait, quelqu’un avait-il prévu qu’il allait neiger ce jour-là? Et pourtant, il a neigé. Juste avant 14 heures. A cette heure-là, le voyant Mike Shiva était assis sous l’auvent du Circus Royal, dans une caravane Tabbert, modèle Da Vinci. Depuis son départ de shiva.tv, il a réélu domicile dans sa caravane, ou plutôt dans deux. L’une pour prédire l’avenir, l’autre pour préparer le sien. Son petit chien Chocolat est assis sur ses genoux, il porte un anorak rose vif et se plaint d’avoir mal à la tête, et à la nuque. Il craint de tomber malade, ce qui adviendra, et pénètre à travers ses larges lunettes noires dans les abîmes de l’univers:

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«S

ans mes lunettes, j’y vois rien du tout, impossible. Et je suis photophobe. Les gens me demandent parfois, mais pourquoi tu te caches derrière tes lunettes? Il faut vraiment qu’il fasse noir pour que tu y voies clair? Bon, je comprends ce genre de questions, mais ça me plaît pas. Je passe tout de suite pour le gars qui a un problème psychologique, déjà c’est douteux. Et ça me plaît pas non plus d’être toujours obligé d’expliquer. Comme avec le présentateur Kurt Aeschbacher, chez qui j’étais avant. Je l’aime beaucoup, mais lorsqu’il me demande si mes cheveux sont mes vrais cheveux, franchement c’est pas très intelligent. Puisque tout le monde sait bien que ce sont mes vrais cheveux, mais bon, il faut que je réexplique, encore une fois… Vas-y, touche, on le sent bien que ce sont des vrais. Non, ça me dérange pas du tout d’avoir des cheveux blancs. Vraiment pas. Et l’âge non plus. L’âge, mais à quoi ça sert? Quand j’ouvre des magazines et que je vois Susi Meier, 42 ans, je trouve ça ridicule. On ne devrait pas perdre de temps avec des trucs comme l’âge, ça n’a aucun intérêt. Je n’aime pas les cheveux blancs, c’est simple, si j’en vois, je fais une couleur et puis c’est tout. Oui, je suis quelqu’un d’heureux. Parce que je mène ma vie comme je l’entends, et ce qui ne me plaît pas, je le change, comme me teindre les cheveux quand ils sont blancs, et ce que je peux pas changer, ben, c’est que ça me concerne pas, je crois. Non, je peux pas prédire quand mes cheveux seront blancs. Pareil pour la mort, parce que je peux pas prédire le moment, ni le lieu. C’est vrai, les gens que je connais bien, eux je leur dis, tiens lui ou elle, il va mourir dans quelques jours, des gens que je connais pas, et puis en fait, c’était vrai. Dans ce cas, ça va. Mais bon, je veux pas compter là-dessus, sinon tout le monde va venir et me demander, alors elle va mourir quand ma grand-mère, parce qu’ils veulent toucher l’héritage, et ça ce sont des questions que j’aime pas. C’est des trucs qui fonctionnent pas. Je peux pas non plus connaître à l’avance les chiffres du Loto, ou retrouver des personnes disparues. Moi ce que je fais, c’est juste prédire l’avenir. J’ai des perceptions extrasensorielles, je les maîtrise, je les utilise et comme ça je peux donner des infos utiles aux gens. Et c’est pour ça que j’ai tant de succès avec les personnes intelligentes, je déclenche quelque chose en elles.» Je

sais exactement ce qu’il faut faire dans telle ou telle situation, là j’y vois clair, parce que je ressens ce que d’autres ne ressentent pas. Je suis tombé dedans quand j’étais petit. Ah non, je me suis pas dit quand j’avais pas de travail, tiens, si je tirais les cartes aux gens et que je leur racontais des trucs. Je suis authentique moi, et les gens le savent. A 16 ou 17 ans, je passais déjà à la télé, et j’étais dans les magazines. Les gens le savent, et c’est pour ça que je suis là, depuis toujours d’ailleurs. Non, quand j’étais petit, j’ai pas eu l’intuition que j’allais devenir voyant. Ce truc-là on l’a, mais on le sait pas. C’est comme un gosse qui grandit dans une région germanophone, il est pas conscient qu’il sait parler allemand. Il le parle, c’est tout. Pareil pour moi. Tout ce que je fais aujourd’hui, je l’avais déjà raconté à ma mère il y a 30 ans. C’est vrai, j’aurais pu m’inventer une histoire incroyable, où tout le monde aurait halluciné, mais je veux raconter que la vérité. Et comme j’ai toujours su que j’avais ce truc, je n’ai fait aucune formation, pas de diplôme, pas d’études. Si j’avais été obligé de faire quelque chose, j’aurais choisi la théologie, mais bon, par chance, j’ai pas été obligé et ça n’a pas été nécessaire. Bref, je suis voyant, j’inspire les gens en faisant des prévisions pour le présent et l’avenir, parfois je vais encore plus loin et je déploie ça de manière exponentielle. Je suis pas un bon psychologue, je suis pas un conseiller en vie. C’est pas mon genre ça. Oui, c’est vrai, dans le métier il y en a certains qui n’y connaissent rien, une vraie malédiction, ces espèces de bavards qui ont lu un livre, qui savent tenir un paquet de cartes et qui croient que, voilà, ils peuvent faire de la voyance. Mais il faut une certaine conscience, il faut être libéré de certaines choses pour avoir ces perceptions. J’ai pas de relation, pas de partenaire, j’ai des âmes autour de moi, ça bien sûr, mais pas de relation amoureuse. Je trouve que c’est grave d’avoir besoin de ça. Bon, après c’est bien avec comme sans. Mais en avoir besoin, vraiment c’est pas bien. Il y a des gens qui ont besoin de ça. Heureusement. Sinon plus personne ne viendrait me voir. Ah, l’âme. Les âmes, il y en a toujours eu, il y en a maintenant, et pour toujours. L’éternité, elle est là, elle est incarnée dans un corps, qui a à peu près 100 ans. Je crois que mon âme, elle m’a cherché. Beaucoup de gens viennent me voir en me disant que ça fait déjà sept fois qu’ils sont là, et qu’ils ne

«Je suis authentique moi, et les gens le savent. A 16 ou 17 ans, je passais déjà à la télé, et j’étais dans les magazines.»


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voient pas pourquoi ils devraient revenir sur Terre une huitième fois. Là, je me dis qu’ils sont complètement dingues. Je leur dis pas, mais je le pense. Je trouve ça nul parce que c’est beau d’être sur cette terre, il y a tellement de choses à faire, on n’est pas si mal, on a de la chance. Je connais pas la solitude, et je suis jamais aigri, à part lorsque je suis face à des gens qui t’enlèvent quelque chose, qui t’imposent quelque chose que tu ne veux pas, comme les attentes qui ont des conséquences si on les réalise pas. Il m’arrive de me tirer les cartes. Quand j’en ai envie. Mais il faut jamais en faire sa religion. Je me laisse juste inspirer. J’ai aussi des pierres porte-bonheur, je les donne aux gens et ça leur donne vraiment de la force et de l’énergie. Par contre, je crois pas qu’il faille les trimballer partout, genre tu la perds, et hop une nouvelle. Quand on fait toute une histoire, qu’on n’y arrive plus, parce qu’on a perdu quelque chose, là, c’est pas normal, franchement, laissez-moi rire! Les gens qui méditent, et qui une fois n’y arrivent pas, et pensent qu’ils sont envoûtés, c’est vraiment l’horreur. Aujourd’hui, la conscience s’est développée à tel point que tout est un problème. A l’école, celui qui est trop calme, avant on disait qu’il était dans la lune. Aujourd’hui, on appelle ça la TDA, ou je sais pas comment. Ou l’hyperactif, avant, c’était le clown de la classe. Aujourd’hui, tout a un nom et tout est un truc psychologique. Celui qui va voir un voyant, il est pas très bien dans sa tête. Si les gens savaient qui est déjà venu me demander conseil, ils seraient surpris. Et ils viennent, pas parce qu’ils ont des problèmes, mais parce qu’ils sont curieux. Bien sûr, je peux aider, même si, à la base, je ne ressens pas vraiment le besoin d’aider. J’ai juste besoin de dire ce que je vois, et comme ça, au meilleur des cas, ils vivent encore mieux. Mais bon, je suis pas Mère Teresa. Je suis pas rassuré sur l’état du monde. Je m’occupe pas trop de politique parce que je crois que notre pensée n’est pas en mesure d’appréhender ce qui se cache derrière tout ça. Et si on veut quand même essayer, c’est une perte d’énergie, ça affaiblit, c’est d’ailleurs le but de toute cette mascarade. Je crois que ces pantins qui nous gouvernent et nous manipulent, c’est une catastrophe, c’est quand même inquiétant, tout ce qui se passe. Mais ça m’intéresse pas vraiment. Je lis pas de livres, je vais pas aux concerts, j’en ai pas besoin. Je me

sens bien avec moi-même, entouré des gens que j’apprécie, et quand je sens que je dois partir, je pars. Comme l’année dernière, avec shiva.tv. Je change radicalement tout ce qui me plaît pas ou me convient pas. C’est pour ça qu’en 2016, j’ai décidé subitement de changer quelque chose dans ma vie. Le lendemain, je démissionnais. Bah, ça a été la décision la plus lucide que j’aie jamais prise. Les gens qui me regardent et qui me connaissent, ils savent que ça, je l’avais vu. Parce que j’ai pris la décision qu’il fallait, au moment qu’il fallait, à l’endroit qu’il fallait, comme il fallait. La veille de ma démission, j’avais cette intuition: fais-le, n’attends plus. C’était ce que me disait mon intuition. Les gens, ils décident souvent avec leur tête, parce qu’ils sont intelligents et parce que c’est comme ça qu’on fait, qu’ils ont été élevés, mais la tête, elle est pas si intelligente, en fait, on devrait plutôt écouter son intuition. Après, j’ai appelé ma mère et elle m’a dit, tu as toujours bien fait, alors fais-le. Donc je l’ai fait. C’est vrai, j’ai déjà pris des décisions qui étaient bonnes à un moment donné, et puis après le vent a tourné. Dans ce cas, il faut trouver le bon moment pour prendre une nouvelle décision. On pourrait croire que cette décision n’avait pas été la bonne. Mais, en fait, c’est différent. En ce moment, je vis dans une caravane, comme avant, ça ne veut pas dire que les douze années que j’ai vécues dans un appartement ont été une mauvaise chose. Oui, je me sens bien dans ma caravane, c’est un retour aux sources. On est libre, libéré. Je conduis moimême. J’ai même le permis poids-lourd qui date de ma caravane de luxe américaine que j’avais à l’époque. J’ai déjà envisagé d’aller vivre à Miami ou à Ko Samui, mais bon, qu’est-ce-que je ferais là-bas? C’est peut-être parce que je viens d’une famille de gens du cirque. Mon grand-père était trapéziste et funambule. Il savait tout. Il avait tout prédit. J’ai pas vraiment de rêves. Je m’assume entièrement, c’est peut-être pour ça. J’en ai pas non plus, le soir, quand je vais me coucher. Je regarde la télé, j’aime bien regarder tout ce qu’il y a, et ce que les gens trouvent bête et idiot, genre «Nouvelle Star» ou «La Ferme Célébrités». J’aime bien «On a échangé nos mamans», c’est drôle, bon c’est toujours un peu pareil, mais moi le divertissement superficiel, ça m’amuse. Ensuite, je m’endors, la télécommande entre les mains, le portable sur la couverture, et mes lunettes sur le nez.»

«Oui, je me sens bien dans ma caravane, c’est un retour aux sources. On est libre, libéré.»

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Là-haut sur la montagne // 49

Le remède miracle de l’été Tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos)

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Le tilleul à grandes feuilles est caractérisé par des feuilles légèrement velues, en forme de cœur.

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Ses fleurs jaunes déploient un parfum intense.

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Ses fruits qui mûrissent au mois de septembre sont recouverts d’une coque très dure.

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Illustrations: Alexander Schmidt

Les Grecs en leur temps vénéraient déjà le tilleul qu’ils associaient à la déesse de l’amour; dans la mythologie romaine, l’arbre symbolisait l’amour conjugal et la fidélité, et chez les Aïnous, un peuple japonais ancestral, le raphia extrait de l’écorce interne était utilisé pour confectionner l’habit traditionnel. Le tilleul est donc un arbre aux multiples talents, qui fleurit de juin à juillet et dont on peut récolter à cette période les fleurs parfumées. Il suffit ensuite de les faire sécher au soleil ou de les faire chauffer au four à 50°, jusqu’à ce qu’elles revêtent une couleur vert-jaune. En phytothérapie, on utilise les fleurs de tilleul pour leur action sudorifique afin de prévenir des refroidissements. Ses fleurs fraîches ou séchées possèdent également des propriétés tranquillisantes exceptionnelles et sont particulièrement rafraîchissantes (cf. recette à droite).

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Tisane estivale rafraîchissante Une boisson idéale par temps chaud. Faire chauffer une poignée généreuse dans un litre d’eau frémissante. Laisser infuser en couvrant pendant dix minutes, tamiser et mettre au frais. Couper un melon charentais en deux (env. 700 g), ôter les pépins, le découper en morceaux et l’ajouter à l’infusion fraîche. Passer au mixeur ou à la passoire et aromatiser avec un peu de jus de citron ou de limette. Santé!


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Prototypes // 51

1870: la piste de bobsleigh, Caspar Badrutt Bien avant qu’il ne décide de rénover le «Beau Rivage», l’actuel Badrutt’s Palace Hotel, à SaintMoritz en 1892, Caspar Badrutt était fasciné par les touristes anglais qui faisaient escale chez lui: pour contrer l’ennui qui régnait alors dans la région d’Engadine en hiver, ils fabriquaient des luges avec lesquelles ils dévalaient les rues enneigées. Caspar Badrutt, qui trouvait cette idée trop périlleuse, construisit alors une voie à cette intention, et c’est ainsi que fut créée la toute première piste glacée de bobsleigh du monde. Des courses officielles y sont organisées depuis 1884. olympia-bobrun.ch

1912: le cellophane, Jacques E. Brandenberger

En observant du vin renversé sur une nappe, Jacques E. Brandenberger se mit en tête d’inventer un matériau qui, plutôt que d’absorber le liquide, soit imperméable. Il vaporisa alors un liquide hydrophuge sur des textiles. Le tissu devenait rigide, mais la couche transparente se détachait facilement. Après 12 ans de recherche, le produit put être mis sur le marché. Brandenberger nomma le produit «cellophane», contraction de «cellulose» et de «diaphane». L’invention lui rapporta une fortune. A son décès en 1986, sa fille Irma M. Brandenbergera a repris le flambeau et créé une fondation qui récompense depuis chaque année un Suisse d’exception avec une somme de 200 000 francs. stiftungbrandenberger.ch SWISSLIFE Eté 2017

1947: le couteau économe, Alfred Neweczerzal

Cet ustensile absolument génial, dont on ne peut aujourd’hui plus se passer à la maison, nous vient d’un fils d’immigrés tchèques, né à Davos, qui trouvait qu’éplucher les pommes de terre à l’armée était une tâche trop fastidieuse. En 1947, Alfred Neweczerzal invente le couteau économe «Rex» fabriqué d’une seule pièce d’aluminium. Aujourd’hui, pas moins de deux millions d’unités arborant le numéro de brevet #11002 sont produites chaque année à Affoltern, un district du canton de Zurich. zena.swiss/de

1936: Nescafé, Max Morgenthaler On en boit aujourd’hui plus de 5500 tasses par seconde à travers le monde: Nescafé, c’est incontestablement l’un des plus grands succès dans l’histoire de l’industrie alimentaire. Après le krach boursier de 1929, le Brésil ne sait plus comment écouler ses stocks faramineux de grains de café et demande à Nestlé de mettre au point un procédé permettant de conserver le café sous forme de poudre soluble. Ne parvenant pas à préserver l’arôme du café selon les exigences, Nestlé décide d’interrompre le projet, mais le chimiste Max Morgenthaler tente l’expérience dans sa propre cuisine, à ses frais. C’est un succès: en 1936, il présente à Nestlé sa formule et le 1er avril 1938, les premières boîtes sont commercialisées en Suisse. nescafe.ch

© Nestlé Historical Archives, Vevey

Qui l’a inventé? Lorsqu’il s’agit de faire preuve d’inventivité, la Suisse n’est pas en reste, et ça ne date pas d’hier. Avec une vision innovante, elle est le berceau d’innombrables objets qui ont changé le monde, pour toujours.


DĂŠcollage imminent pour le gagnant!


Concours // 53

ponse c a r t e - r é re ) la r e y o r tu R e nv e couve (rabat d er en ligne sur e zin icip ou part life.ch/maga n: s io t is a w ip www.s mite de partic Date li 1.08.2017. 3

Pour certains, une aventure banale sur console de jeu. Et si avec un peu de chance, la réalité surpassait la fiction? Pilotez vous-même un hélicoptère et volez jusqu’à destination, accompagné, bien entendu, d’un pilote professionnel. Vous avez bien lu: gagnez un vol en hélicoptère, depuis l’aérodrome de Samedan en Haute-Engadine, ainsi qu’une nuit à l’hôtel Donatz à Samedan pour deux personnes, repas du soir et petit-déjeuner inclus, d’une valeur de 2500 francs. Alors prenez les commandes sans attendre et répondez à la question suivante: quel est le point le plus haut au monde sur lequel un hélicoptère ait jamais atterri?

Le gagnant sera informé personnellement à l'issue du concours.


Illustrations: Luca Schenardi

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Bien vu! L’avenir connecté de nos lunettes Les premières aides visuelles firent leur apparition il y a 700 ans déjà. Sans cesse améliorées, toujours meilleur marché, jusqu’à devenir de véritables accessoires de mode, les lunettes permettent aujourd’hui à deux tiers de la population d’y voir plus clair. Pourtant, leur fonction primaire n’a guère évolué: il s’agit invariablement de corriger la vue et de protéger les yeux des rayons du soleil ou des substances nocives présentes dans l’air. La prochaine génération de lunettes ne se limitera pas à améliorer ou affiner l’acuité visuelle, elle pourra également l’élargir. Les aides à la vue traditionnelles se mueront en outils visuels ouvrant le champ à de toutes nouvelles perspectives visuelles. Les lunettes deviendront tout d’abord polyvalentes: elles serviront à la fois de microscope, de télescope, de scanner à rayons X, d’écran ou d’appareil photo. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. A l’instar du téléphone portable, qui ferait presque oublier la fonctionnalité initiale de l’appareil, la correction visuelle ne deviendra bientôt plus qu’une simple possibilité d’application parmi d’autres. Les lunettes de demain seront intelligentes et connectées: nous pourrons voir dans l’obscurité, regarder à travers les murs ou au-delà, car elles auront accès aux yeux des autres, ceux des êtres humains comme des machines. Elles offriront non seulement une acuité extrême des choses éloignées ou infimes, mais permettront également de voir le monde à travers les yeux des autres. Ainsi, nous ne regarderons plus les informations du point de vue de la caméra, il sera par exemple possible d’assister à l’événement à travers le regard des personnes sur place. Vous vous demandez à quoi ressemble le monde à travers les yeux des animaux? Grâce à nos amis les chats, oiseaux, renards ou poissons, nous pourrions bien le découvrir, en équipant ceux-ci de capteurs adaptés et de micro-caméras.

Avec les avancées dans le domaine de la réalité augmentée, la limite entre le monde numérique et le monde réel est de plus en plus floue: ou lorsque le jeu «Je vois ce que tu ne vois pas» devient la nouvelle norme. De même que les médias numériques filtrent les informations, les lunettes de demain pourront filtrer tout ce que nous voyons. Nous pourrons ainsi voir des choses qui étaient jusqu’alors invisibles, par exemple, les réseaux Wi-Fi, les Pokémons et autres êtres imaginaires ou la traduction en français des panneaux de rues chinois. Une publicité vous semble malvenue, superflue, stressante ou gênante? Il suffit de la masquer et de la rendre invisible pour évoluer dans le monde réel selon la même logique et piloté par le même algorithme que dans l’univers numérique. Des lunettes de vue aux yeux intelligents, il n’y a d’ailleurs qu’un pas: iSight (fabricant numéro 1 mondial de lunettes intelligentes en 2060) relie nos yeux directement à un réseau d’yeux artificiels répartis sur la Terre entière. La vue connectée, ou vision de masse, est une tendance en plein essor qui connaît un véritable engouement: nous scrutons désormais l’avenir à travers les yeux du monde entier.

Karin Frick explore l’avenir pour SWISSLIFE. Depuis de nombreuses années, cette économiste se penche sur les tendances et les contre-tendances de l’économie, de la société et de la consommation. Elle dirige le département Research du Gottlieb Duttweiler Institute et fait partie du comité de direction.



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