Dialogue 10/2014 - Lorsque la foi se matérialise

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d ialogue Mensuel pour les salutistes et amis de l’Armée du Salut

10 / 2014

Photo  : Priscille Tschanz

Lorsque la foi se matérialise Créativité à l’Armée du Salut Rassemblement romand à Cortaillod Nouvelles salutistes

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Dialogue

Editorial

#EYE_2014

#EYE_2014, c’est du passé. J’en garde des impressions, des émotions, des souvenirs, des contacts. Nous avons vécu un Congrès que nous n’oublierons pas de sitôt. Ça nous a fait du bien de découvrir la diversité de l’Armée du Salut en Europe. Je vais sans aucun doute garder contact avec certaines personnes que j’ai rencontrées. Les moments partagés ensemble étaient empreints de reconnaissance mutuelle, de soutien et de divertissement. J’ai particulièrement aimé participer à la grande chorale Gospel. Nous avons répété des chansons dans un atelier et les avons présentées en public. Chaque fois que j’étais sur scène, j’avais la chair de poule. J’ai été impressionné par la motivation de la chorale, par l’aura de son directeur et par la foule de gens dans le public qui chantait et dansait avec enthousiasme pour Jésus. En plus des ateliers, nous nous sommes

chaque jour rendus à deux cultes, dans lesquels le Général André Cox et la commissaire Silvia Cox, notamment, nous poussaient à vivre la foi, y compris en dehors de tels événements. Dieu envoie un appel à chacun d’entre nous, qu’il nous appartient de découvrir. Lorsque, dans le culte de clôture, nous avons été appelés à prendre une décision, environ 50 personnes se sont présentées devant la scène et ont ainsi démontré qu’elles se sentaient appelées par Dieu à servir à plein temps dans l’Armée du Salut. Personnellement, je sais à quel point je souhaite revoir au Ciel mes collègues de travail et mes anciens camarades d’école. Conformément à la devise du Congrès «  vision et action  » (rêver et agir), nous nous apprêtons désormais à découvrir nos visions, à les exprimer, et à nous battre pour elles. Yannick Imboden

Peinture  : Samuel Wahli Photo  : Sébastien Goetschmann

Le Congrès européen de la jeunesse, qui a rassemblé environ 600 jeunes en août dernier à Altenkirchen (Allemagne), a été un grand succès. Yannick Imboden nous raconte comment il a vécu cet événement.

La force de l’image L’interdit biblique du 2e commandement, mentionné en Exode 20, verset 4  : «  Tu ne te feras point d’image taillée ...  », peut expliquer la réticence de certains chrétiens vis-à-vis de l’art (de la peinture et de la sculpture en particulier). Mais, en resituant ce commandement dans son contexte, je crois que ce que Dieu nous demande est de ne pas nous créer d’idoles, comme précisé dans la suite du verset 4  : «  ... ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Eternel, ton Dieu ...  » Je pense qu’il est bon de louer et glorifier Dieu au travers des dons artistiques dont il nous a fait grâce. Découvrez des témoignages de ce que des salutistes veulent transmettre à travers leurs créations et également ce que l’art peut apporter à des personnes en souffrance. Sébastien Goetschmann

Charte internationale de l’Armée du Salut L’Armée du Salut est un mouvement international et fait partie de l’Eglise chrétienne universelle. Son message se fonde sur la Bible. Son ministère est motivé par l’amour de Dieu. Sa mission consiste à annoncer l’Evangile de Jésus-Christ et à soulager, en Son nom, sans distinction aucune, les détresses humaines.

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Infos AdS

Doubles adieux Les commissaires Hanny et Franz Boschung partent à la retraite, tandis que lts-colonels Massimo et AnneFlorence Tursi poursuivent leur service à Rome. La « reconnaissance » était au cœur de la réunion d’adieux.

«  N’oubliez jamais Jésus-Christ  » (2 Timothée 2). Franz et Hanny Boschung, qui ont dirigé l’Armée du Salut Suisse, Autriche et Hongrie depuis 2011, ont adressé ces mots aux salutistes, amis et collaborateurs venus leur dire adieu au Poste de Berne. Ils ont exprimé leur reconnaissance envers Dieu, qui leur a donné la force et les a bénis tout au long de ces années, envers l’Armée du Salut, qui leur a accordé sa confiance, et envers leur famille, les officiers et les collaborateurs, qui les ont encouragés et soutenus dans leurs prières. Hanny et Franz Boschung ont été appréciés pour avoir exercé leur fonction avec amour

donner la force d’accomplir leur mission  : annoncer l’Evangile et soulager les détresses humaines. Ils ont également exprimé leur reconnaissance pour la période qu’ils ont passée en Suisse, proche de leur famille. Ils ont appelé les personnes présentes à garder Dieu au centre de leur vie (Jérémie 13). Enfin, ils ont été remerciés pour avoir souligné, tout au long de leur travail, la mission principale et les racines de l’Armée du Salut. Photo  : MAD

Des salutistes et des amis de toute la Suisse, ainsi que des invités venus de l’étranger, ont pris congé de leurs chefs, les commissaires Franz et Hanny Boschung d’une part, les lts-colonels Massimo et Anne-Florence Tursi d’autre part, le dimanche 24 août.

et être restés proches de la base. Leur autorité n’a jamais reposé sur leur position hiérarchique, mais s’est appuyée sur les rapports qu’ils entretenaient avec les gens  : ils ont toujours été là pour les autres et à l’écoute. Massimo et Anne-Florence Tursi, qui ont été respectivement Secrétaire en chef et Secrétaire territoriale de Société & Famille pendant trois ans, poursuivront leur service comme responsables en Italie. Ils ont remercié Dieu de saisir et de choisir les gens qui forment l’Armée, ainsi que de leur

Le commissaire Hasse Kjellgren, lui-même ancien chef de l’Armée du Salut Suisse, a rendu hommage aux quatre responsables, et les a remerciés pour le travail accompli. Dans son allocution, il a cité Proverbes 4  :  23  : «  Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui jaillissent les sources de la vie  ». Les concernés n’oublieront pas ces mots, tout comme ils n’oublieront pas l’Armée du Salut. Elsbeth Cachelin

Apportez votre contribution au Congrès Sans frontières Il reste moins de 300 jours avant Sans frontières, le Congrès international qui marquera les 150 ans de l’Armée du Salut. Pour l’occasion, chacun est invité à partager comment Dieu a influencé, façonné et transformé leur vie, à travers le ministère de l’Armée du Salut. #150reasons est une campagne pour encourager les gens à partager leurs histoires et réflexions personnelles. Cela peut être fait via les médias sociaux ou le site Web http://sar.my/150reasons. Les contributeurs sont priés de joindre, si possible, une photo ou une vidéo à leur contribution. Les histoires peuvent être soumises sur  : • Twitter, avec le hashtag #150reasons • Facebook, sur la page de l’Armée du Salut internationale  : http://sar. my/facebook • YouTube, Flickr, Instagram ou Vine

• La page Web #150reasons  : http://sar.my/150reasons

Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Sud et du Royaume-Uni.

Une sélection de 150 raisons sera disponible en ligne sur la page susmentionnée, où se trouvent déjà de puissants témoignages provenant d’Australie, du Bangladesh, du Brésil, du Canada, des Caraïbes, de

Les histoires serviront également sur les médias sociaux durant les 150 jours précédant le 2 juillet 2015, date du 150e anniversaire, afin d’accroître la prise de conscience de la diversité et de l’étendue du ministère de l’Armée du Salut. Il ne vous reste plus qu’à envoyer vos histoires. Source  : Quartier Général international

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Dossier  : Lorsque la foi se matérialise

«  Ma foi imprègne immanquablement mes toiles  » Le capitaine Samuel Wahli, collaborateur au Centre Espoir à Genève, s’est récemment découvert une passion pour l’art. Pour lui, il est indissociable de sa foi. Le capitaine Pascal Donzé l’a rencontré. notamment des petits portraits, mais je ne m’étais jamais attelé à la peinture abstraite.

Quel a été l'élément déclencheur  ? S. W.  : Mon épouse avait pris contact avec une prof de peinture, pour un projet d’un lieu qui allait devenir la chapelle, à l’institution pour alcooliques du Devens. Le projet n’a pas abouti, mais le contact avec cette dame m’a permis de me lancer dans la peinture puisqu’elle donnait aussi des cours.

Dis-nous-en un peu plus sur cet art abstrait que tu pratiques. S. W.  : J’ai découvert la peinture au rouleau et une technique avec une pâte fine durcissante. Cette méthode crée de l’épaisseur et du relief aux toiles. J’aime cette texture brute avec peu ou pas de traits fins. Finalement, mes tableaux sont très épurés.

Ce fut ta première expérience dans le domaine  ? S. W.  : Auparavant, j’aimais dessiner,

Où et comment peins-tu  ? S. W.  : J’ai installé mon matériel dans le grenier (Agnès est contente, car auparavant, je peignais dans la chambre à coucher). Je m’y rends sans tenir compte d’un horaire défini. Il y a des périodes particulières où j’ai davantage envie de peindre.

Photos  : MAD

Depuis quand peins-tu  ? Samuel Wahli  : Depuis environ cinq ans.

Samuel Wahli Le capitaine Samuel Wahli est marié à Agnès. Il est papa de deux filles et grand-papa d’un petit garçon. Après un CFC de ferblantier et installateur sanitaire, il devient infirmier en psychiatrie et finalement officier de l’Armée du Salut. Il dirige aujourd’hui l’unité pluridisciplinaire au Centre Espoir, à Genève. Outre la peinture, il aime les perroquets et apprécie un bon repas, comme un gratin de pomme de terres douces, avec bananes plantains et jerk chicken. Son livre de chevet actuel est «  La part de l’autre  » d’EricEmmanuel Schmitt.

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Tableau modulable, fait de 49 petits tableaux (interchangeables) aimantés sur une plaque d’acier.

Et qu’est-ce qui favorise cette envie  ? S. W.  : Mes peintures sont nettement marquées par mes émotions, positives ou négatives. Selon ce que je vis et qui influence mes sentiments, j’ai envie de le traduire sur la toile.

Que t’apporte la peinture  ? S. W.  : En reportant mes émotions sur mes tableaux, la peinture est une parenthèse bienfaisante. Des sentiments négatifs ont souvent été libérés en peignant. J’aime peindre en musique, souvent j’écoute des chants qui expriment l’adoration à Dieu, mais aussi de nombreux styles différents. Alors, tout en peignant, mes pensées voyagent, surtout à cause des couleurs utilisées.

Difficile donc de travailler sur commande  ? S. W.  : Effectivement. Cela m’est arrivé, notamment quand on m’a demandé de réaliser plusieurs petites peintures qui illustraient les onze articles de foi de l’Armée du Salut pour le dernier Congrès national. J’y suis finalement arrivé et le résultat a été apprécié, mais j’ai failli renoncer. Il est très rare que je peigne un tableau en une fois et j’ai plusieurs œuvres en cours. La peinture acrylique que j’utilise me permet aussi d’effacer (sous la douche) et de recommencer.

Existe-t-il un rapport entre ta foi et l’art que tu pratiques  ? S. W.  : Oui, c’est évident. Comme mes peintures sont fortement inspirées par mes émotions et que ces dernières sont intimement liées à ma foi, cette foi imprègne immanquablement mes toiles. Cela se remarque notamment par les touches de vie et d’espérance très présentes sur mes œuvres, sous la forme d’un trait de lumière ou d’une tache de couleur vive et contrastée. Des non chrétiens ont remarqué cette touche d’espérance, même s’il est rare que des symboles chrétiens clairs apparaissent sur mes toiles. De plus, au-delà de ce que peuvent exprimer mes peintures, leur réalisation me permet de vivre des temps de forte communion avec Dieu. Questions  : Capitaine Pascal Donzé


Découvrir et exploiter son potentiel Dans l’atelier du «  Buchseegut  », les résidents effectuent, sur commande, du travail artisanal, et fabriquent également des produits créatifs destinés à la vente. Bien des résidents s’étonnent – et étonnent les autres – de voir ce dont ils sont capables. Un graffiti d’un mètre de long orne l’un des murs de l’atelier. C’est sur cette surface que s’exerce un jeune résident, qui a appris durant sa jeunesse à manier la bombe aérosol. Au «  Buchseegut  », il peut développer son talent et, sitôt qu’il est prêt, déployer son art sur une surface du garage. «  Cet atelier est fréquenté par des résidents, qui ne peuvent exercer une activité dans un autre domaine pour des raisons physiques ou psychiques  », explique Franziska Rohrer, Directrice de l’atelier. L’art-thérapeute et éducatrice spécialisée accompagne les différents groupes. Elle encourage et soutient les participants à développer leur potentiel en fonction de leurs limites et à l’exploiter au travers d’activités tant pratiques qu’artistiques. Un apport précieux On commence tout d’abord par des travaux de ponçage ou d’emballage. Monsieur Duttli, qui a dû apprendre à travailler de la main gauche suite à une attaque cérébrale,

prépare avec calme et application ces allumefeu tant appréciés pour la cheminée. Un peu Monsieur Duttli présente sa création. plus loin, un groupe met des lettres sous pli. Ce type de travaux, effectués sur commande, travaux de couture pour le magasin du représente un apport important pour l’atelier. «  Buchseegut  ». De temps à autre, l’atelier reçoit d’importantes commandes  : cette Cependant, les activités créatives sont année, il doit réaliser environ 3350 cartes les plus appréciées. En s’adonnant à la de Noël, pour lesquelles les résidents peinture, à la poterie et à des travaux travaillent activement. artistiques, les résidents peuvent s’épanouir en toute liberté selon leurs Il arrive qu’un résident ou une résidente possibilités. «  De nombreux participants dévoile un talent insoupçonné. C’est ont beaucoup de plaisir et développent alors une expérience exceptionnelle pour leurs propres idées  », explique Franziska Franziska Rohrer. Alfred Erne, qui était Rohrer. «   Le groupe de peinture est autrefois plâtrier, a pu présenter son œuvre tellement apprécié qu’il n’y a presque pas à une exposition d’art. «  Je n’ai jamais de roulement au sein du groupe.  » pensé que j’avais tant de couleur en moi  », a-t-il confié lors du vernissage. Dans bon nombre de cas, les articles Sara Stöcklin fabriqués sur commande permettent une certaine créativité. Les résidents réalisent des cartes, des tableaux, des sacs et des Plus d’informations sur buchseegut.ch

La foi qui s’exprime à travers l’art Depuis septembre 2012, le Poste de Malleray organise régulièrement des événements autour du concept «  Art et foi  ». Le lieutenant Yanick Termignone en a eu l’idée après avoir suivi un module sur ce thème au Centre de formation à Bâle. «  C’est intéressant de pouvoir apporter un culte à partir d’un tableau, c’est plus interactif qu’un prêche habituel.  »

La commissaire Hanny Boschung s’essaye à la peinture lors d’un événement «  Art et foi  » à Malleray.

Moyen d’évangélisation La capitaine Roxana Termignone voit également une autre raison à laisser de

la place à l’art dans l’Eglise  : «  C’est une belle occasion d’évangélisation, ajoute-telle. Lors des vernissages d’expositions, il y a souvent le double de monde que lors des cultes. Un des artistes qui a exposé dans notre salle vient maintenant de temps en temps au culte, parce qu’il a été touché par l’accueil.  » L’art permet d’exprimer des émotions, au-delà même de la barrière des langues. «  Nous ne sommes pas vraiment une famille d’artistes, poursuit Roxana, mais l’art nous parle, sous toutes ses formes. Et il parle également à certains membres du Poste, qui trouvent là une autre manière de s’exprimer.  » «  Je crois que Jésus utiliserait aussi l’art pour partager l’Evangile, lui qui se référait souvent aux images fournies par la nature  », conclut Yanick. Sébastien Goetschmann

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Dossier  : Lorsque la foi se matérialise

Photo  : MAD

L’Armée du Salut et les arts Pour le croyant que je suis, toute création artistique inspirée de Dieu porte un message universel. Pour cette raison, tous les arts peuvent trouver leur place dans l’Eglise. Mais le constat est qu’il y a de grands absents dans l’Armée du Salut. Pour ce survol du thème «  les arts dans l’Armée du Salut  » je me bornerai à quelques réflexions personnelles tant le sujet est complexe et étendu. En effet, l’Armée du Salut étant internationale, elle s’est enrichie d’arts propres aux diverses cultures qui la composent. L’art du tam-tam nous est étranger, tout comme la danse hiphop l’est pour d’autres. L’art d’être bref (si rare encore …) n’est pas un art oratoire là où les palabres ont cours. Dans cet article, je laisserai de côté les arts de la musique et de la littérature par lesquels l’Armée du Salut s’est fait une solide réputation dès sa création.

faire construire ses propres bâtiments, elle mandata des architectes qui osèrent adapter la mission de l’œuvre à ses édifices. C’est ainsi qu’il y eut un certain nombre de «  citadelles  » avec créneaux pour abriter les Postes ou les Quartiers Généraux. En 1929, Le Corbusier construisait la «  Cité de Refuge  » à Paris, bâtiment révolutionnaire pour son époque. Tout cela montre qu’à certaines époques, l’Armée du Salut avait à cœur l’art de l’architecture. Aujourd’hui, la plupart des nouveaux bâtiments sont peutêtre plus fonctionnels, mais, à quelques exceptions près (comme le QGI à Londres), tristement impersonnels …

L’Art, dans le sens noble du terme, et dans tous ses domaines d’application, cherche à utiliser le monde des sens pour transmettre un message, pénétrer le monde de l’esprit et même celui de l’âme afin de la relier à son créateur, et c’est pourquoi je crois que tous les arts ont leur valeur et leur raison d’exister, aussi dans l’Armée du Salut.

L’art de la sculpture et de la peinture Peut-être est-ce dû au deuxième commandement  : «  Tu ne feras pas d’image taillée  » qu’il se trouve si peu de sculptures dans notre histoire  ? Quelques bustes et statues du Fondateur ou de sa femme en des lieux historiques. Autant avons-nous de chants, de musique sur des thèmes centraux comme le salut, le péché, l’amour ou la grâce, autant ces thèmes n’ont pas été abordés par des

Photo  : Jacques Tschanz

L’art de l’architecture Dès que l’Armée du Salut fut à même de

La Cité de refuge à Paris (Le Corbusier, 1929).

peintres ou des sculpteurs salutistes. Tout au plus, trouve-t-on dans d’anciennes salles quelques fresques, vitraux relatant des scènes bibliques … sans oublier le Fondateur. Cela s’explique par le fait que les salutistes donnaient tout leur temps libre à la cause du salut. C’est seulement avec le développement des loisirs ces dernières décennies que ces arts réservés à une élite sont devenus populaires. Je me souviens de cet officier qui avait un très bon coup de pinceau et qui faisait quelques toiles uniquement pour la fête des moissons de son Poste. Tel autre n’utilisait son talent que pour écrire des versets bibliques sur les murs de la salle. Pour créer, il fallait que ce soit utile ou rentable  ! Mais justement, l’art n’a pas cette vocation première  ! De nombreux anciens officiers, une fois à la retraite, se découvrent des dons artistiques cachés … Ces dons n’auraient-ils pas pu servir avant  ? Evolution Depuis une dizaine d’année on assiste à une diversification des moyens d’expression artistique dans nos rangs, en particulier pour le culte. La danse a fait son entrée, les arts picturaux, le théâtre, les multi médias, le cinéma* trouvent de nouveaux adeptes pour exprimer la foi autrement. Dans les années qui viennent, cela continuera probablement de se développer. Mon souhait est que l’on sorte toujours plus l’art de nos salles. Le message de l’amour de Dieu est toujours à transmettre  ! Major Jacques Tschanz

* L’Armée du Salut inventa le premier film dramatique, en Australie en 1898  ! Au Camp Gospel & Arts 2014 (Waldegg), certaines se sont essayées à la sculpture.

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Echos

Une vision claire

Parlez-moi de votre arrière-plan et de votre vocation  ! Silvia Cox  : je suis née en Argentine, où mes parents servaient comme officiers missionnaires. C’est probablement pour cela que j’apprécie les chaudes températures. Toutefois, je n’ai aucun souvenir de cette époque. Lorsque j’avais trois ans, mes parents ont dû revenir en Suisse, parce que mon père était gravement malade. Avec l’aide de Dieu, il a survécu. J’ai ensuite grandi en Suisse avec mon frère et ma sœur. Je m’estime très chanceuse d’avoir un si bon arrière-plan familial. Je considère la Suisse comme ma patrie, parce que j’y ai effectué ma scolarité. Alors que mes parents dirigeaient une institution à Genève comme officiers, j’ai rencontré mon futur mari qui y travaillait et apprenait le français. Il a donc épousé la fille des patrons  !

Photos  : Salavaion Army international_ flickr.com

La commissaire Silvia Cox, Présidente mondiale des Ministères Féminins (MF), s’est entretenue avec la major Jane Kimberley, rédactrice en chef du «  Salvationist  », au sujet de sa vie et de son service.

La commissaire Silvia Cox prêche, lors du Congrès territorial 2013 au Canada.

officière. En entendant un officier missionnaire parler de son travail, j’ai été convaincue  : un jour je deviendrai aussi officière et j’irai enseigner en Afrique. Quelques années plus tard, cela s’est effectivement réalisé.

Très jeune déjà, j’ai ressenti l’appel à devenir J’ai débuté la formation d’enseignante à Genève, mais j’ai abandonné en deuxième année. Si j’avais poursuivi, je ne serais probablement jamais entrée à l’école d’officiers. Au lieu de cela, j’ai obtenu un diplôme en comptabilité. J’y ai acquis une connaissance qui m’est encore utile aujourd’hui. Notre première nomination nous a conduits à Morges. Nous avons servi à deux endroits comme officiers de Poste, avant de partir en Afrique. Dès lors, mon service s’est axé sur des tâches de gestion et d’administration de Territoire, ainsi que sur les Ministères Féminins (MF).

En chemin, à Londres, avec son mari, le Général André Cox.

Y a-t-il une figure marquante dans votre vie, une personne ayant contribué à faire de vous qui vous êtes aujourd’hui  ? S. C.  : Durant ma jeunesse au Poste de Genève 1, l’officière du Poste Alice Sterckx a pris beaucoup de temps pour moi. Elle m’a écoutée et a répondu aux mille questions qui me travaillaient. Elle a été un merveilleux modèle d’officière, d’épouse et de mère et a joué un rôle important dans mon développement - autant que les prières de mes parents.

Dans votre fonction actuelle de Présidente mondiale des MF, vous avez déjà visité de nombreux pays. Y a-til des temps forts que vous aimeriez partager, en particulier concernant le travail avec les femmes  ? S. C.  : Il y a beaucoup de choses à dire  ! Un exemple  : le programme «  Worth  » (valeur) dans le Territoire du Kenya Ouest. Des femmes qui étaient dans la misère, subviennent désormais aux besoins de leur famille et de leur village, grâce à ce projet. Elles ont été habilitées à découvrir leur valeur et à participer à la vie économique. Le programme les encourage à réaliser des économies, en créant des banques de village, en apprenant elles-mêmes à lire et à écrire, en se dotant d’un accès à l’éducation et en réalisant des idées commerciales. Plus de 14 400 femmes de différentes dénominations et religions participent au programme «  Worth  ». Certaines ont cessé de se prostituer et de mendier dans la rue, et ont commencé à envoyer leurs enfants à l’école. La vie a changé de bien des façons et cela apporte beaucoup de joie. Et le plus important : 314 femmes ont rencontré Jésus-Christ  ! ���

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Echos

��� Lorsque vous étiez Présidente territoriale des MF au Royaume-Uni, vous avez eu la vision d’une Armée du Salut qui se plonge collectivement dans la parole de Dieu. Vous aviez prévu un programme pour la promotion de la lecture de la Bible, mais vous avez été nommée au Quartier Général international avant son lancement. Avez-vous encore la même vision, et si oui, comment en concevezvous la mise en œuvre  ? S. C.  : Cette vision est toujours présente, et le Général la partage avec moi. Ce souhait nous tient beaucoup à cœur. En 2015, toute l’Armée du Salut aura l’occasion de lire le Nouveau Testament en un an. La major Pat Brown, du QGI, dirige un groupe de travail qui va mettre cette initiative en œuvre. Ce projet est lié avec le Congrès international. Lors de tous nos voyages autour du monde, nous rappelons l’importance de lire toute la Parole de Dieu, et de la laisser nous parler. Quelque chose ne joue pas, si nous ne choisissons que quelques versets ou que nous lisons seulement les commentaires, au lieu d’étudier la Bible elle-même.

d’autres pays – a été confrontée à d’importantes transitions. Y a-t-il des changements que vous aimeriez voir  ? Pensezvous que certaines choses ne devraient jamais changer  ? S. C.  : Je voudrais voir les personnes mises davantage en valeur. Nous devons apprendre à écouter et nous concentrer sur la mission intégrée en coopérant de manière plus étroite entre notre travail social et notre travail d’évangélisation. Ainsi, nous pourrons prendre en compte l’intégralité de la personne et, grâce à un accompagnement fondé sur notre foi, construire des relations plus profondes. De nombreuses choses changeront ensuite automatiquement. J’ai toujours envie que nous soyons «  Une Armée qui va de l’avant  ». Nous ne devons jamais perdre de vue notre mission d’aller à la rencontre des esseulés et des souffrants, et nous ne devons jamais oublier le message de la puissance transformatrice de Jésus-Christ qui apporte l’espoir dans un monde perdu. Cet interview a paru le 22 février 2014 dans le «  Salvationist  », magazine de l’Armée du Salut pour le Territoire du Royaume-Uni avec la République d’Irlande.

Commissaire Silvia Cox La commissaire Silvia Cox, née Volet, a très tôt ressenti la présence et l’appel de Dieu dans sa vie. Fille d’officiers suisses de l’Armée du Salut Suisse, elle est venue au monde en 1955, en Argentine. Suite à son mariage avec André Cox, actuel Général de l’Armée du Salut, elle a accompli sa formation d’officière en Angleterre. Après deux affectations en Suisse, le couple et leurs trois jeunes filles, Myriam-Christine, Esther-Ruth et Sarah-Priscille, a été envoyé au Zimbabwe. Diverses tâches au Quartier Général territorial ont suivi. A travers ses différentes tâches, Silvia Cox a découvert sa passion pour les Ministères Féminins. En elle, s’est développée la conviction que «  nous devons jouer, en tant que femmes de Dieu, un rôle vital et décisif au sein de l’Armée du Salut. J’espère que nous nous unissions comme force de changement positif, dans ce monde et dans les communautés où Dieu nous a placées.  » Source : salvationarmy.org.nz Photo  : Salavaion Army international_ flickr.com

Comment conciliez-vous vos responsabilités de responsable internationale avec celles de femme, de mère et de grandmère  ? S. C.  : Chacune est importante pour moi et aucune ne devrait se trouver affectée par une autre. Je pense réussir à équilibrer chacun de ces rôles, parce que j’aime mon travail, ainsi que les défis. Il me semble important de passer du temps ensemble, et je suis en contact avec ma famille presque tous les jours. Je n’ai jamais été tiraillée entre mon ministère et ma famille, parce qu’ils vont de pair - cela fait partie de ce que je suis – mon ministère est aussi ma famille. Vous vivez intensivement, mais est-ce que vous avez encore de la place pour des passe-temps  ? S. C.  : Nous nous promenons volontiers et le faisons chaque fois que nous le pouvons. J’aime lire, bien que je n’aie pas trop de temps pour lire et me détendre. Mes autres intérêts incluent la photographie et la cuisine, mais encore une fois, en ce moment, je n’ai pas beaucoup de temps à y consacrer. Ces dernières années, l’Armée du Salut au Royaume-Uni – et certainement dans

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Symbole d’un engagement à long terme  : en 2012 au Kenya, la commissaire Silvia Cox arrose un arbre qu’elle avait planté précédemment.

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Réunis sur le thème «  appelés  », les salutistes de Suisse romande se sont retrouvés le 7 septembre dernier à Cortaillod pour une journée de fête.

midi fut apporté par «  Salvation Street  » et là encore, ces jeunes remplis de zèle rappelèrent au travers de leurs productions qu’être «  brûlant  » pour Dieu est un état normal pour le chrétien. La prédication apportée par Valentine Simonin (20 ans) fut particulièrement percutante.

c’était bienfaisant de voir cet exaucement  : des jeunes se lèvent pour le service. Loué soit Dieu  ! Enfin, chacun fut interpellé par cette question  : «  Comment connais-tu Dieu  : par identification ou par relation  ?  » Le laisser faire son œuvre en nous implique une relation vivante.

Pour les anciens, qui prient pour une relève,

Major Jacques Tschanz Photo  : Jacques Tschanz

Retour vers le futur

C’est au son de la « Josué Brass » que les participants furent accueillis. Cette dernière apporta encore un concert fort apprécié lors de la pause de midi. Il régnait un esprit de fête, mais aussi un esprit de ferveur et de fraîcheur apporté par les divers intervenants. Tout d’abord, des témoignages percutants de jeunes et moins jeunes appelés à œuvrer dans le Royaume de Dieu. En résumé, chaque appel est personnel, mais nous sommes tous appelés, nous sommes tous responsables de la vie de notre Poste. La prédication du matin fut apportée par Joëlle Huguenin (23 ans) qui, à partir de l’appel de Samuel, rappela que Dieu appelle des «  petits  » afin de les qualifier et de les équiper pour un service qui n’est pas toujours facile. Le programme de l’après-

Les jeunes salutistes n’ont pas peur de monter sur scène ni d’afficher la couleur.

Annonces ‚Something Better…’ – Autobiographical Essays Par le Général Shaw Clifton (R) Le Général Shaw Clifton a été le 18e Général de l’Armée du Salut (il est à la retraite depuis 2011). Dans cette autobiographie de 432 pages, il raconte de manière simple et accessible sa vie personnelle et publique, délivrant de nombreuses anecdotes sur la vie d’un Général. Le livre est disponible, en anglais uniquement, au Shop de l’Armée du Salut ou sur amazon.fr Commande  : armeedusalut.ch/shop

Nuit des religions 2014 Samedi 8 novembre, de 19h30 à 22h45, le Musée de l’Armée du Salut participera pour la deuxième fois à la Nuit des religions dans la ville de Berne. De 20h à 21h30, vous pourrez notamment participer à une discussion avec des femmes salutistes sur le thème de l’être plutôt que du faire, car «  Une seule chose est nécessaire  », a dit

Jésus aux sœurs Marthe et Marie (Luc 10  : 42). L’Armée du Salut est connue, parce qu’elle «  fait du bien  ». Mais ici, Jésus affirme que l’essentiel ne se trouve pas dans l’action, le faire, mais dans la contemplation, le silence. Plus d’informations (seulement en allemand)  : nacht-der-religionen.ch

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Nota bene

Promotion à la Gloire du Ciel

Monsieur Jean-Daniel Chevalley, le père de la capitaine Muriel Donzé du Poste de Tramelan, a été rappelé par le Seigneur le 8 septembre 2014 à l’âge de 68 ans. Nous souhaitons à la famille en deuil, la paix et le réconfort que seul Dieu peut apporter. Cours ouverts à tous

Introduction aux livres bibliques, divers enseignants  : d’octobre 2014 à juin 2015, à l’Armée du Salut de Morges Ministère de l’accompagnement pastoral, enseignante major Evelyne Rothacher  : les 2 novembre et 13 décembre 2014 Relation d’aide chrétienne, enseignante Marie-Noëlle Yoder, thérapeute familiale et conjugale  : les 15 novembre 2014, 21 et 22 février 2015, 1er et 2 mai 2015 Atelier pour couples, Jean-Ulrich et Ursula Bühler + Jeunesse en Mission  : du 31 octobre au 1er novembre 2014, à Tramelan Sauf autre indication, les cours ont lieu au Centre de formation de l’Armée du Salut à Bâle. Informations détaillées des cours sur ads-centredeformation.ch. Inscriptions auprès de Evelyne Rothacher, 024 466 95 73 ou evelyne_rothacher@ armeedusalut.ch

Agenda des Chefs

Agenda

Les commissaires Massimo et Jane Paone, responsables territoriaux  : 19 octobre  : Réunion de bienvenue, Poste de Berne 21 octobre  : Journée spirituelle avec la Direction 6 novembre  : Rassemblement national des officiers, salle du Poste de Berne 14 novembre  : Cérémonie de remise des diplômes, Séminaire théologique StChrischona

Les lts-colonels Allan Hofer, Secrétaire en chef et Fiona Hofer, Secrétaire territoriale Société  &  Famille  : 19 octobre  : Réunion de bienvenue, Poste de Berne 21 octobre  : Journée spirituelle avec la Direction 26 octobre  : Culte au Poste de Wattwil 6 novembre  : Rassemblement national des officiers, salle du Poste de Berne 14 novembre  : Cérémonie de remise des diplômes, Séminaire théologique StChrischona

Annonce

Le Week-end biblique réunit les jeunes dès 16 ans pour trois jours de plaisir, de partage et d’approfondissement de la Bible. Du 31 octobre au 2 novembre 2014 aux Rasses (VD), avec les majors Jacques et Claude-Evelyne Donzé. Dès 16 ans. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 26 octobre sur salvy.ch Camp de Ski- & Snowboard Teens (1317 ans) du 26 décembre 2014 au 2 janvier 2015, à Adelboden. Infos et inscriptions jusqu’au 6 décembre sur salvy.ch

Shop et Musée

Ouverture spéciale Shop et Musée  : Dimanche 19 octobre 2014, de 15h00 à 17h00, avant la réunion de bienvenue des commissaires M. et J. Paone & lt-colonels A. et F. Hofer. Profitez de cette opportunité pour découvrir, essayer et vous procurer les nouveaux articles de confection. Laissezvous également inspirer par l’exposition actuelle  : «  Le monde pour Dieu  ! - 125 ans d’engagement missionnaire salutiste suisse  ». Plus d’informations  : shop.armeedusalut.ch

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«dialogue» · mensuel de l’Armée du Salut · octobre 2014

Si tu veux t’engager dans le combat de la protection de l’environnement et de la lutte contre la pauvreté, alors viens à la conférence du 18 octobre à Bienne. Les conférenciers sont de très haut niveau et

c’est une occasion unique de participer à une journée nationale sur ce thème. Inscriptions jusqu’au 4 octobre sur  : stoppauvrete.ch


Promotion à la Gloire du Ciel

Lte-colonelle Marie Goetschmann

Une autre version de Cendrillon … J’ai reçu un coup de fil d’un ami nommé Kenny. Sa famille et lui venaient juste de rentrer du parc d’attraction Disney. «  J’ai vu un spectacle que je n’oublierai jamais, je voudrais t’en faire part  », a-t-il dit  ...

Photo  : abac077_flickr.com

La lte-colonelle Marie Goetschmann a rejoint son Seigneur et Sauveur le 16 septembre 2014. Selon sa volonté, une cérémonie s’est tenue dans l’intimité familiale et seul le récit de sa vocation sera publié dans ces colones  : «  Ma vocation  ! Ici-bas, chacun a sa vocation, sa mission à remplir dans la société des humains. L’un y répond de tout son cœur, l’autre la foule aux pieds et la souille. Il y a des vocation humaines, terrestres, et il y a la vocation divine, l’ordre formel d’être un messager de la Bonne Nouvelle du salut. Ma vocation  ! Elle me fut adressée dès ma conversion à Christ ; elle se précisa à maintes reprises durant plusieurs années  : en considérant le néant de l’humain et la grande misère de l’homme vivant sans Dieu, en lisant la Parole de Dieu, en écoutant la voix de Christ ... cette voix qui me parlait de jour et de nuit. Et maintenant que je suis arrivée au terme de cette course ; elle était souvent belle et radieuse, parfois sombre et menaçante, mais toujours empreinte de la grâce divine. L’amour du Christ et sa présence ont rendu possible la réalisation de cette vocation. A Lui seul revient donc toute la gloire.  » J’ai combattu le bon combat, je suis allé jusqu’au bout de la course, j’ai gardé la foi. (2 Timothée 4  : 7).

Lte-colonelle Marie Goetschmann

Inscrivez-vous au Congrès international qui aura lieu du 1 au 5 juillet 2015, à Londres, sur boundless2015.com

Il a alors raconté que sa famille et lui se trouvaient à l’intérieur du château de Cendrillon, qui était rempli à craquer d’enfants et de parents. Soudain, tous les enfants se sont rués d’un côté du château. Si cela avait été un navire, ce mouvement de foule l’aurait probablement fait chavirer  ! Cendrillon venait de faire son entrée. Cendrillon, la princesse à l’état pur. Kenny me l’a décrite comme jouant parfaitement son rôle. C’était une belle jeune fille aux cheveux bien en place, à la peau sans défaut et au sourire radieux. Elle se tenait bien droite au milieu d’une foule d’enfants qui voulaient tous la toucher ou être touchés par elle. Sans raison particulière, Kenny s’est soudain retourné et à regardé vers l’autre côté du château. Ce côté était à présent désert, à l’exception d’un garçon qui avait peut-être sept ou huit ans, accompagné d’un plus grand. Il était en fait difficile de déterminer l’âge exact du plus petit à cause de la difformité de son corps. Il était atteint de nanisme et son visage était également déformé. Il regardait en silence et avec envie ce qui se passait, tout en tenant la main de son grand frère. En fait, il voulait tout simplement être avec les autres enfants. Il mourait d’envie de se trouver au milieu d’eux, qui cherchaient à atteindre Cendrillon tout en criant son nom. On pouvait ressentir sa peur ; sa peur sans doute d’être rejeté par les autres enfants  ? Sa peur qu’on le ridiculise encore, qu’on se moque de lui encore  ?

C’est alors que Cendrillon a fait ce que nous aurions aimé qu’elle fasse  : elle est allée vers lui  ! Elle l’avait remarqué et elle est tout de suite allée dans sa direction. En se frayant avec délicatesse mais aussi avec détermination un chemin parmi la foule d’enfants, elle a finalement réussi à s’en dégager. Elle a ensuite traversé rapidement l’espace qui la séparait de l’enfant, s’est agenouillée à sa hauteur et a déposé un baiser sur la joue de ce petit garçon stupéfait. «   J’ai pensé que tu apprécierais cette histoire  », a conclu Kenny. Effectivement, et cela m’en a rappelé une autre. Les noms sont différents, mais l’histoire est presque la même. Elle n’implique pas la princesse de Disney, mais le Prince de la Paix. A la place du petit garçon dans un château, il y a un voleur sur une croix. Mais, dans les deux situations, un cadeau a été offert. Dans les deux cas, l’amour a été donné. Dans les deux cas, le personnage le plus beau a fait un geste qui dépasse les mots. Cependant, Jésus a fait bien plus que Cendrillon, bien plus  ! Cendrillon s’est contentée d’un baiser. En se relevant pour partir, elle a emmené avec elle sa beauté. Le petit garçon était, lui, toujours difforme. Et si elle avait pris sur elle l’état de ce garçonnet  ? Et si, d’une certaine façon, elle lui avait donné sa beauté et s’était revêtue de sa difformité  ? C’est ce que Jésus a fait. «  Pourtant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé. (…) mais lui, il était blessé à cause de nos transgressions, brisé à cause de nos fautes  : la punition qui nous donne la paix est tombée sur lui, et c’est par ses blessures que nous sommes guéris.  » (Esaïe 53  :  4-5). Ne vous y trompez pas. Jésus a donné plus qu’un baiser, il a donné sa beauté. Il a payé plus qu’une simple visite, il a payé pour nos fautes. Il a pris plus qu’une minute, il a pris avec lui nos péchés. Max Lucado, prédicateur et écrivain, tiré de «  Entendre Dieu à travers l’orage  »

«dialogue» · mensuel de l’Armée du Salut · octobre 2014

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Maintenir le dialogue

Lorsque les enfants deviennent adultes, cela implique aussi qu’ils suivent leur propre voie. Ueli Schopfer sait ce que cela signifie.

Dialoguer avec Dieu

Ta gloire

Comme il est bon de vivre, à côté des situations délicates, également tous ces beaux et inoubliables moments. Ma femme et moi apprécions pouvoir encore profiter de la présence d’un ou deux de nos enfants lors des repas. Cela nous aide à prendre l’habitude de notre retrouver, avec le temps, plus que tous les deux à l’heure du dîner ...  » Ueli Schopfer

Dans le prochain «  dialogue  »

Ces pratiques qui nous isolent

La beauté de ta création me parle de toi, elle murmure quelque chose de ta grandeur, elle me confie une part cachée de ta personne. J’ai besoin de voir ta gloire  !

Photo  : pixabay_stu

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Père,

voir. Dans la prière, nous les confions à la protection et à l’amour de Dieu.

J’ai besoin de voir ta gloire  ! Pierre-Yves Zwahlen Prières d’espérance, Ed LLB

Mensuel pour les salutistes et amis de l’Armée du Salut. armeedusalut.ch Edition et rédaction Quartier Général Suisse-Autriche-Hongrie Laupenstrasse 5 - CP 6575 - CH-3001 Berne Téléphone 031 388 05 02 redaction@armeedusalut.ch Les changements d’adresse doivent nous être directement communiqués.

Layout Rolf Messerli Impression rubmedia, Wabern/Berne Fondateur William Booth Général André Cox Chef de territoire Commissaire Massimo Paone Abonnement annuel dialogue Espoir * Etranger

Les nouveaux médias ont révolutionné nos technologies de communication, mais ils ont aussi apporté avec eux de nouvelles dépendances. Comment cette problématique est-elle abordée dans l’Armée du Salut  ? Comment se débarasser de ces addictions  ? Quel est l’avis des experts   ? C’est le thème du prochain dialogue. La Rédaction

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Impressum

Equipe de rédaction Philipp Steiner (Responsable Marketing), Major Jacques Tschanz (Responsable Communication), Sébastien Goetschmann (Rédacteur), Major Christine Volet-Sterckx (Neuchâtel), Monique Bürki (St-Aubin) et Capitaine Pascal Donzé (Tramelan).

J’ai vu ta grandeur dans les souffrances de ma vie. J’ai découvert ta tendresse dans mes larmes de douleur. Tu m’as révélé ta patience dans les jours d’épreuve. Maintenant, Père, j’ai besoin de voir ta gloire  ! J’ai besoin de découvrir ta puissance de vie, de me laisser emporter par les excès de ta joie, de voir déferler sur mon âme toute l’exubérance de ta personne.

JAB

Prier pour nos enfants est un privilège (tous ont maintenant plus de 20 ans). Moins nous pouvons faire et décider pour eux, plus nous pouvons les soutenir dans la prière. Ainsi, nous les accompagnons sur tous leurs chemins - ceux qui nous plaisent, mais aussi ceux où nous aimerions plutôt ne pas les

Ueli Schopfer a appris à lâcher prise.

3001 Berne

«  Laisser les enfants prendre leur envol est une expérience qui peut s’avérer compliquée et accompagnée de longues discussions. Par exemple, lorsque nous voulons donner un conseil en tant que parents et que les jeunes choisissent la voie opposée. En de telles situations, il était et il reste important pour nous d’accepter cela, tout en se tenant à leurs côtés et en partageant ce qu’ils vivent.

Photo  : MAD

Des enfants qui prennent leur envol

«dialogue» · mensuel de l’Armée du Salut · octobre 2014

«

CHF 46.– | 65.–* CHF 48.– | 67.–*

Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît bien. Psaumes 139  :  14

»


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