Mensuel de l’Armée du Salut - 124e année - N° 9 - 2014
Société
L’analphabétisme
Pierre-André Combremont
Près de 800 millions d’adultes analphabètes dans le monde ! C’est le constat que l’on ressent comme un cri d’alarme de l’UNESCO, en ce début de 21e siècle. Aussi, cette Organisation internationale a-t-elle proposé de déclarer le 8 septembre de chaque année « Journée mondiale de l’alphabétisation ».
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omment ne pas se sentir interpellés par ce chiffre, nous pour qui la lecture est une action des plus naturelles. Journellement, notre regard est accroché par des milliers de mots et, instinctivement, nous en déchiffrons la plupart. A cette minute même, nous avons entre les mains cette publication, « Espoir », et cela nous paraît tout naturel d’en parcourir les textes, plus ou moins attentivement ! Parce que nous avons eu le privilège, depuis notre petite enfance déjà, de découvrir que ces signes, les lettres, forment des mots qui, ensemble, composent des phrases qui expriment des pensées. Cela ne va malheureusement pas de soi pour nombre de personnes qui souffrent d’analphabétisme, cette notion qui exprime l’incapacité de lire et d’écrire. En 1958, l’Unesco en a donné la définition suivante : « Une personne est analphabète si elle ne peut à la fois lire et écrire, en le comprenant, un
Se poser dans l’herbe, ouvrir son roman et lire, la scène semble banale. Pourtant, une personne sur dix est incapable de lire et d’écrire en Europe
énoncé simple et bref se rapportant à sa vie quotidienne. » Le nombre de ces personnes, près de 800 millions (dont les deux tiers sont des femmes), est si grand qu’il est dif-
ficile de le concrétiser, si bien qu’on imagine ce phénomène bien lointain de nos pays si bien organisés. Il faut cependant déchanter. En Suisse, comme en Belgique, en page 2
Bâtissons sur le roc ! page 3
Patiner pour Jésus pages 4-5
société
France ou ailleurs en Europe, une personne adulte sur dix entre
dans cette catégorie. Si elles ne se remarquent pas d’emblée, c’est qu’elles font en général usage d’astuces pour donner le change. Des efforts sont pourtant faits pour lutter en faveur de l’alphabétisation. Des organisations telles que la Fédération suisse Lire et Ecrire organisent des cours qui permettent de faire baisser chaque année le nombre des illettrés de près de 2000, mais cela reste largement insuffisant.
Si dans le monde de réels progrès sont constatés, il reste cependant plus de 61 millions d’enfants en âge d’être à l’école qui n’étaient toujours pas scolarisés en 2010. Pour tous ces enfants, leur insertion économique et sociale risque d’être difficile dans des sociétés qui requièrent de plus en plus de compétences. La tâche reste donc immense pour améliorer, par leur alphabétisation, les conditions de vie de toutes ces populations, au loin comme auprès de nous, occidentaux privilégiés.
Pouvoir apprendre à lire est une richesse dont nous ne nous rendons pas toujours compte
Point de vue
Marianne Hefhaf
Jésus, ce « dénonceur » d’injustices Près de 800 millions d’analphabètes dans le monde en ce début de 21e siècle ? Effarant ! Qu’aux temps bibliques il n’y ait eu qu’une minorité de lecteurs, nous le comprenons aisément, les écrits étant un produit extrêmement rare. Seuls les intellectuels proches du pouvoir, les savants et certains prêtres se voyaient dans l’obligation d’apprendre à lire et à écrire. Le 99% de la population, n’ayant jamais de contact avec un écrit, se satisfaisait de transmission orale. Le Christ n’a donc pas fait de l’analphabétisme son cheval de bataille. Mais, s’il revenait aujourd’hui que penserait-il de cette incroyable discrimination qui
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fait que des centaines de millions de personnes, dont une majorité de femmes et d’enfants, n’ont pas la possibilité de prendre connaissance ne serait-ce que d’un texte tout simple ou d’un formulaire administratif ? Je n’aurai pas l’audace de répondre à sa place, pourtant j’ai une assez bonne idée de la position qu’il prendrait face à ce problème, en me référant à la manière dont il a abordé les inégalités et les ségrégations de son temps. Jésus ne s’est jamais laissé intimider ni réduire au silence par le poids des lois, des règles, des coutumes ou des statuts sociaux en vigueur. Les injustices, quelles qu’elles soient … il les dénonçait systéma-
tiquement, quitte à se mettre à dos les décideurs civils et surtout ecclésiastiques qui donnaient le ton du « politiquement correct ». Pour ne parler que des femmes et des enfants (victimes premières de l’analphabétisme aujourd’hui), plusieurs textes bibliques nous présentent le Christ les défendant et leur offrant une légitimité quasi révolutionnaire pour l’époque : « Alors on lui amena des petits enfants, afin qu’il leur imposât les mains et priât pour eux. Mais les disciples les repoussèrent. Et Jésus dit : Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. Il leur imposa les mains, et il partit de là. » (La Bible,
Evangile de Matthieu, chapitre 19, versets 13-15)*. En relisant ces textes précis, mais plus encore l’ensemble des évangiles, il paraît évident que Jésus aurait totalement adhéré à la « journée mondiale de l’alphabétisation » du 8 septembre. * Voir également en Jean, chapitre 4 ; Jean, chapitre 8 ; ...
évangile
Bâtissons sur le roc !
Sébastien Goetschmann
Dans la Bible C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre
cette maison : elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie
est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande. (La Bible, Evangile de Matthieu au chapitre 7, versets 24-27).
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eut-être avez-vous eu, cet été, la chance de voir pousser çà et là de splendides bâtisses de sable. J’ai toujours été impressionné par la précision de ces constructions éphémères, vouées à disparaître dans le sillage de la première vague qui s’abattra sur elles. Quelle patience et quelle folie. Cela me fait penser à cette parole de Jésus : « Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. » Qui donc irait construire sa maison sur le sable et non sur le roc ? N’en vat-il pas de même pour nos vies ? Et pourtant, nombreux sont ceux qui fondent leur vie sur des choses instables : une passion, l’argent, les amis, la famille, toutes ces choses qui peuvent ne pas durer. Jésus est le rocher sur lequel nous pouvons être ancrés. « Eternel, mon rocher, ma forteresse, mon libérateur ! Mon Dieu, mon rocher, où je trouve un abri ! Mon bouclier, la force qui me sauve, ma haute retraite ! » (La Bible, Psaume 18, verset 3). Dieu ne nous décevra jamais, si nous plaçons notre
Choisirez-vous de bâtir votre vie sur le sable ou sur le roc ?
confiance en lui. En fondant notre vie sur les promesses de Dieu, nous auront les ressources pour affronter les temps difficiles. Notez que la maison construite sur le roc n’a pas été épargnée par la tempête, mais elle y a résisté.
La Bible nous donne les clés pour traverser les tempêtes sans que tout ne s’écroule. Il ne reste plus qu’à mettre en pratique …
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sport
Patiner pour Jésus A genoux au milieu de la patinoire, casques retirés, têtes baissées, un jeune dit une prière. La scène peut surprendre ; c’est pourtant ainsi que se termine chaque session de glace au camp organisé par les ministères internationaux de hockey (HMI).
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u 20 au 25 juillet, 59 jeunes de 10 à 18 ans ont patiné sur la glace de la Vallée de Joux, mais ont également pu mettre en pratique des valeurs liées à la foi chrétienne. « Le camp est fait pour permettre aux jeunes de développer leurs aptitudes sur la glace, grâce à l’encadrement de joueurs et ex-joueurs professionnels (Ligue Nationale, AHL et NHL), explique Robert Rohrbach, président HMI Suisse. Cette année, chaque campeur a pu participer à une analyse vidéo et recevoir les critiques de Mathieu Tousignant* pour les joueurs de champ et de Dan Bouchard* pour les gardiens. Chacun est ensuite reparti avec une liste de critères à travailler pour la saison à venir. Mais le plus important pour nous, c’est aussi de leur montrer ce qu’un hockeyeur peut vivre en tant que chrétien, de leur expliquer comment la foi peut aider à s’épanouir dans le sport comme dans la vie quotidienne. » Pour grandir de façon équilibrée, il faut en effet se développer physiquement, mais aussi psychiquement et spirituellement. Des pistes sont ainsi proposées aux campeurs pour vivre une vie stable et pleine : « Nous offrons des bibles, discutons de sujets comme l’esprit d’équipe, les règles du jeu, … en petits groupes durant la semaine et les entraîneurs donnent leur témoignage lors des soirées, mais rien n’est imposé, libre aux jeunes d’approfondir ce qui les intéresse », explique Robert Rohrbach.
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Rob Globke explique un exercice au tableau
C’est lors d’une de ces soirées que Rob Globke a donné son témoignage. Cet ancien joueur professionnel (il a joué près de 50 matchs en NHL aux Florida Panthers) travaille pour HMI depuis 2011 et a toujours placé sa foi au-dessus de sa passion pour le hockey : « C’est bien sûr un honneur d’avoir joué dans la plus prestigieuse ligue de hockey du monde, mais ce n’est pas cela le plus important, explique Rob aux jeunes campeurs. L’argent, la notoriété, le sentiment de puissance peuvent nous aveugler et nous tenter d’oublier Dieu. C’est peut-être pour cela que je n’ai pas joué plus longtemps en NHL. Car j’aurais pu fonder ma vie sur le hockey, sur l’argent, sur ma famille et mes amis, mais toutes ces choses ne durent pas. La seule
chose qui reste, c’est Jésus et son sacrifice à la croix qui me permet d’accéder à la vie éternelle. Grâce à ma foi, je savais que Dieu contrôlait toute chose, même lorsque plus aucun club n’a voulu me proposer de contrat. » Cet été, HMI Suisse vivait son 24e camp. Si la formule perdure, c’est que l’aspect « chrétien » apporte un réel plus : « Les moniteurs et les entraîneurs sont des bénévoles passionnés par le hockey, mais surtout passionnés de Dieu, poursuit Robert Rohrbach. Tout l’encadrement du camp est fait pour vivre au mieux des valeurs, telles que le respect, l’entraide, l’esprit d’équipe, l’amour du prochain, … et cela donne véritablement une ambiance particulière à ce camp.
sport Sébastien Goetschmann
A la fin de chaque entraînement, tout le monde se réunit au centre de la glace pour une prière de remerciement
D’ailleurs, même les jeunes qui ne croient pas en Dieu reviennent année après année, il doit bien y avoir une raison. » Malgré deux entraînements sur glace et deux hors glace par jour (certains campeurs ont même eu le privilège de participer à des pratiques supplémentaires de nuit), le camp HMI c’est bien plus qu’une semaine de sport intensif. Une semaine pour créer des amitiés, susciter des questionnements, donner des encouragements et peut-être amener des jeunes à découvrir la foi.
* Mathieu Tousignant est potentiellement un futur joueur des Calgary Flames en NHL * Dan Bouchard a joué 15 saisons en NHL au poste de gardien
Qu’est-ce que HMI ? Depuis 1977, les ministères internationaux de hockey (HMI), fondés au Canada par Don Liesemer, s’efforcent de faire connaître le Christ et son message aux joueurs, entraîneurs et amateurs de hockey dans le monde entier. Depuis 1991, un camp d’été de hockey est organisé en Suisse pour les jeunes de 10 à 17 ans. Il se déroule à la Vallée de Joux, dans le Jura vaudois depuis 2002. Des camps similaires ont lieu au Canada, aux EtatsUnis, en Suède, en Tchéquie et en Slovaquie. Au total, environ 2’000 jeunes hockeyeurs participent chaque été à un camp HMI à travers le monde.
L’an prochain, le camp en sera à sa 25e édition en Suisse, et des surprises se préparent : « Nous réfléchissons à faire quelque chose de spécial, confirme Robert Rohrbach. Nous allons aussi essayer de trouver plus de joueurs évoluant en Suisse. » www.hockeyhmisuisse.ch
En dehors des entraînements sur glace, les jeunes apprennent aussi à travailler en équipe, ici lors du rallye organisé le mercredi après-midi
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à bien y penser ...
Sans tambour ni trompette Un coup de sécateur Tous ceux qui, comme moi, s’occupent un peu de jardin, d’arbres et de vignes, vous le diront : la nature fait pousser à profusion branches et pousses. Au début, on s’en émerveille, on laisse faire, on obtient beaucoup de verdure et … presque pas de fruits ! Puis on apprend, on s’endurcit, et on s’arme d’un bon sécateur. Il faut bien reconnaître que la plante n’en souffre pas, bien au contraire. Et à l’automne le résultat est à l’avenant. Dans la vigne ou dans le verger, je m’interroge souvent : et ma vie dans tout cela ? Est-ce qu’elle paraît bien grande, bien imposante, bien verte, ou est-ce qu’elle porte du fruit ? Est-ce qu’à l’automne elle dégage de bonnes choses à partager avec mes voisins ou est-ce qu’il ne restera qu’un grand vide quand les feuilles tomberont ? Et de coup de sécateur en coup de sécateur je médite, les pieds dans les bottes, la tête dans les nuages, et une petite prière au fond du cœur.
Annelise Bergmann
Le dessinateur Alain Auderset nous invite à la réflexion. Chaque mois vous trouverez une nouvelle BD à cet endroit.
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infos Du sport, du fun et du spi Du 7 au 18 juillet ont eu lieu les camps d’été pour les teens (14-17 ans) et les enfants (7-13 ans). Les ados étaient à St-George (VD) et les enfants ont passé ces deux semaines aux Rasses (VD). En voici quelques images. Oui, je m’abonne pour une année au mensuel « Espoir » pour la somme de CHF 48.– (CHF 67.- étranger)
Nom : Prénom : Adresse :
Localité : Date : Signature : [La Rédaction]
A envoyer à : Armée du Salut, Service des abonnements, Case postale 6575, 3001 Berne redaction@armeedusalut.ch
Fun, sport, réflexions sur la foi, activités en forêt, ont rythmé les camps des teens et des enfants. Les 18 teens se sont également mis au service de la population en offrant un aprèsmidi d’entretien pour la commune de St-George (VD). Les 52 enfants ont eux découvert l’île mystérieuse de l’Atlantide Sébastien Goetschmann
Mensuel de l’Armée du Salut | Laupenstrasse 5 | Case 6575 | CH-3001 Berne | Tél. 031 388 05 91 - Fax: 031 382 05 91 | Courriel : redaction@armeedusalut.ch | Internet : http://www.armeedusalut.ch | CP: 30-3117-4| Abonnement 1 an: CHF 48.-, CHF 67.- (étranger), CHF 72.- (par avion) | Fondateur : William Booth | Général : André Cox | Chef de territoire : Commissaire Massimo Paone | Rédaction Berne: Major Jacques Tschanz (responsable), Sébastien Goetschmann | Equipe de rédaction : Pierre-André Combremont, Yverdon-les-Bains / Marianne Hefhaf, Lausanne / Annelise Bergmann, Suchy | Concept graphique : Didier Chassagnot | Mise en page : Rolf Messerli | Imprimerie : Rub Media S A, Wabern | Tirage : CH: 5000 ex. BE : 4 000 ex. | Crédit photo : P 1 : Jeroen Bosman_flickr.com ; P 2 : PVignau_flickr.com ; P 3 : Adeel Anwer_flickr.com ; P 4 & 5 : Sébastien Goetschmann ; P 7 : Carlos Rosero Torres, Sébastien Goetschmann, MAD ; P 8 : Kalexanderson_flickr.com | L’Armée du Salut, mouvement international, appartient à l’Eglise chrétienne universelle. Son message se fonde sur la Bible. Son ministère est inspiré par l’amour de Dieu. Sa mission est d’annoncer l’Evangile de Jésus-Christ et de soulager, en son nom, sans distinction aucune, les détresses humaines.
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détente « Si vous m’avez compris, c’est que je me suis mal exprimé. » Alan Greenspan
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Solution du Sudoku
3001 Berne
Règle du jeu En partant des chiffres déjà inscrits, remplissez la grille de manière à ce que : - chaque ligne - chaque colonne - chaque carré de 3x3 contiennent une seule fois les chiffres de 1 à 9. Pas besoin d’être fort en maths!
Annoncer les rectifications d’adresses
Sudoku