Sommaire 2 3 - Edito… L’enfance… Julie Cauchois 4 - Et après le lycée… Les études scientifiques 5-9 -
Médecine… Axel Chiabrando
- Société… * L’avenir des livres papiers en danger ? … Doriane Bazelaire * Être un enfant... Doriane Bazelaire * Hypersexualisation... Doriane Bazelaire * Facebook ou le nouveau ‘way to murder’ ?… Lou-Ann Uros * Les mini-miss… Julie Cauchois
10-13 -
- Zoom sur… Les Enfants. * Restaveks, les enfants esclaves… Julie Cauchois * Partage… Lou-Ann Uros * 0-6 ans, des petits monstres en puissance… Lou-Ann Uros * Toute cette marmaille les rend fou… Alexia Rousseaux
14-15
-
- Léon… Nouvelle… Axel Chiabrando
16 -
- Conte… La Princesse qui ne savait pas dire merci… Alecsya
17 -
- Chronique… Chronique d’une lycéenne: Episode 1… Alecsya - Ombres
18-19
-
et lumières… Poème… Alecsya
- Critiques... * Oscar et la dame en rose... Doriane Bazelaire * Sa majesté des mouches… Jean-Christophe Gouzou * Les enfants de Timpelbach...Maxime Carpentier * Retour au collège...Maxime Carpentier
20-21 -
- Se la jouer solidaire... Dur, dur d’être bénévole !… Louise Naulin
22 -
- Fil rouge… Jean-Christophe Gouzou
23 -
- Brèves
24 -
- Mélancholia… Poème… Victor Hugo
P’tit Charles, l’équipe : Responsable de la Publication: A. Chiabrando Rédactrice en Chef: D. Bazelaire Edito: J. Cauchois Maquette: A. Chiabrando; S.Ladret Couverture: A. Chiabrando; S.Ladret
Correction: D.Bazelaire; A.Chiabrando; A. Meyer. Journalistes: D. Bazelaire ; M. Carpentier; J.Cauchois; A.Chiabrando; J.C.Gouzou; L.Naulin; L.A.Uros
Photographies: Collection particulière professeurs & élèves; J. C.Gouzou; Internet; L.Naulin; Partage; UNICEF Édition CDI C. De Gaulle Rue Jacques Daguerre 60200 Compiègne
Ecrivains: Alecsya; A. Chiabrando
Tirage 300 exemplaires
Illustrations: A. Chevalier
Compiègne – Mars 2014
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
Edito 3
L’enfance
L
’enfance, c’est un passage obligatoire pour devenir adulte. Aucune enfance n’a été la même pour tous, chaque petit d’homme a emprunté son propre chemin. Son vécu et son éducation vont l’aider à devenir un
homme. Le poète anglais William Wordsworth disait « L’enfant est le père de l’homme ». Les enfants sont l’essence même de la vie. Nous le savons, ce sont des êtres candides qui ont encore tout à apprendre dotés d’une naïveté touchante et pure. Ils font des bêtises, découvrent le monde et s’émerveillent de choses insignifiantes. C’est ce qui fait d’eux des enfants ! Pourtant, même si dans bon nombre de pays les droits des enfants sont respectés, ailleurs leurs statuts diffèrent d’un état à l’autre... parfois battus, exploités, maltraités, travaillant comme des esclaves ou encore enrôlés dans des conflits dont ils ignorent tout ! Les enfances devraient être les mêmes pour tous ! Les enfants devraient tous avoir le droit de jouer, rire et s’amuser, le droit d’être des enfants et d’agir sans risquer leur vie et leur santé pour des affaires qui ne les concernent pas.
Julie Cauchois
Nous avons tous été des enfants, profs comme élèves : Saurez-vous les reconnaître ? Voici le Photo-matons ! Réponses en page 23…
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P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
Et après le lycée ? 4
~ Les études scientifiques - Médecine~
L
a médecine est un terrain semé d’embûches en tous genres. La première, trouver le chemin qui nous conduira à la réussite, et c’est pourquoi il est nécessaire d’avoir l’envie d’étudier le domaine dans lequel vous
©internet
vous lancez. Le choix n’est pas à prendre à la légère ! Il ne suffit pas de se dire, « Pourquoi pas faire médecine ? » si cela ne vous intéresse pas plus que ça. Il existe plusieurs voies permettant d’appréhender les études de médecine. Le passage obligatoire est celui des facultés. Les cursus scientifiques commencent tous par une année de travail, un tronc commun : le PACES (Pr emièr e Année Commune aux Etudes de Santé). Il s’agit d’une année mêlant sciences dures (chimie, biochimie, physique, bio-maths…), disciplines médicales (biologie cellulaire, physiologie, anatomie…), pharmaceutiques et sciences humaines et sociales aux vingt-quatre heures de cours magistraux et dirigés facultatifs (mais auxquels il est fortement conseillé d’assister). L’approche engagée par les
cours de la PAES reste souvent théorique, il faudra vous attendre à du ‘par cœur’, pas toujours facile. Cette année prépare au concours d’entrée aux secondes années de médecine, ontologie, pharmacie et maïeutique. Chacune de ces filières implique de longues années d’études, 9 ans minimum pour devenir médecin généraliste, et 10 à 11 ans d’études pour les spécialisations. Pour vous aider, a été mis en place par les universités ce que l’on appelle des « tutorats ». Il s’agit d’aides, de soutiens gratuits ou payants (cela dépend de l’université). Ces cours sont donnés par des élèves de deuxième ou troisième année. Pour vous préparer à ce difficile concours, il existe des alternatives : les prépas. Il est possible, si vous avez un assez bon niveau, d’intégrer une CPGE, qui vous préparerait en deux ans à l’intégration ou dans une grande école, ou en PACES. Pour l’orientation vers les métiers de la médecine, les prépas les plus enrichissantes sont les prépas BCPST (Biologie, Chimie, Physique et Sciences de la Ter r e). Destinées à pr épar er aux grandes écoles (écoles d’ingénieur, écoles de vétérinaire [la BCPST prépare en particulier à ce concours], ENS, etc…) elles permettent de d’ores et déjà acquérir une méthode de travail propice au ni-
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
veau de difficulté des concours de médecine. Le seul point sombre de la classe préparatoire, c’est qu’elle ne vous préparera pas à vous retrouver au milieu d’un environnement scolaire sureffectif d’élèves et à la liberté parfois trompeuse du milieu universitaire. Et de plus, même si votre rigueur sera de mise après une prépa : la clé reste la détermination et un travail acharné. Alors maintenant que les voies les plus populaires menant aux études de médecine vous ont été présentées ici, renseignez-vous auprès des sites suivants : http://www.remede.org/ http://mavoiescientifique.onisep.fr/ lyceens/bac-s-et-apres/ http://www.letudiant.fr/etudes.html
Axel Chiabrando
Société 5
~ l’avenir des livres papier en danger ? ~
E
n France, le livre numérique connaît
être une invention nouvelle, afin de rénover, inno-
un succès sans cesse grandissant.
ver le livre, le compléter ! Aux Etats-Unis, contraire-
Proposant des lectures facilement téléchargeables, la
ment à la France, le livre numérique prend le dessus
« liseuse » montre de nombreux avantages à l’échelle sur le livre papier. Mais ce ne sont pas les mêmes habienvironnementale et économique. Elle n’est que le pro-
tudes culturelles, la même géographie… Ils n’ont pas
longement de l’avancée technologique d’un monde
de loi sur le prix unique du livre - la loi Lang datant de
quasiment immatériel. Mais le livre électronique ne
1981, qui impose un prix unique aux livres, et s’ap-
présente-il que des avantages ? Qu’en est-il de nos bi-
plique également sur le livre numérique en France. Je
bliothèques, hantées par des siècles de lectures ? De
ne pense pas qu’il y aura une disparition du livre papier
nos vieux livres respirant la poussière ?
en France, il restera forcément dans certains domaines.
Après être passée par la case de rédactrice en chef du P’tit Charles ; après avoir obtenu un bac L au lycée Charles de Gaulle ; après 2 ans de prépa littéraire ; après l’obtention d’une double-licence de Lettres et de géographie ainsi que d’un master d’édition, Sarah Osrodka est aujourd’hui éditrice, lectrice,
Il faut prendre le progrès où il est, sans courir après le modernisme à tout prix ; mais essayer de voir ce qu’il peut apporter, et ce qu’il peut modifier dans notre rapport à l’écriture. Le livre numérique, c’est une autre façon de lire, une autre façon d’apprendre, il faut ainsi voir s’il nous convient ou pas.
correctrice et graphiste free-lance dans une librairie
P.C. : Comment les maisons d’édition s’adaptent-elles
parisienne. Elle nous parle aujourd’hui du livre nu-
face à l’émergence du livre numérique ?
mérique et de son impact dans le monde de la littéra-
S.O. : En général, les maisons d’édition sortent une version homothétique du livre en papier et en PDF. Pour le livre d’art, certaines maisons d’édition comme P’tit Charles : Le livre numérique est-il réellement en celle de Diane de Selliers sortent une application prodanger face au livre numérique ? motionnelle. Aujourd’hui les développeurs des livres numériques travaillent sur le problème de l’adaptation Sarah Osrodka : A chaque rentrée littéraire, ce sont de la police ajustable aux illustrations. Mais la création entre 500 et 600 livres papier qui sortent : le livre pa- de livres numériques par les maisons d’éditions reste pier existe et existera toujours. Il ne faut pas voir le une initiative très isolée, pas très répandue, très chère, livre numérique comme une avancée qui va supplanter et qui n’a pas forcément d’intérêt. Après, il existe des maisons d’édition (surtout en sciences humaines) qui le livre papier, mais comme un nouveau moteur à l’édivont créer des fiches de lecture, ou encore des comptes tion dans le cadre d’une phase d’innovation et de créa- rendus numériques qui vont porter un aspect très pration ! Néanmoins, aujourd’hui, beaucoup de gens lisent tique à la lecture. Mais pour l’ensemble, tout ce qui est sur tablette. Ce n’est pas forcément un mal, dans le dans le secteur de la jeunesse se développe bien, j’imagine que pour la cuisine ça sera pareil, avec des vidéos sens où cela peut servir de « preview » à un livre. Le etc… livre numérique ne doit pas être *homothétique : il doit ture.
*Homothétique : qui n’a qu’une utilité.
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
Société 6 P.C. : Comment les librairies réagissent-elles ?
blette ou une liseuse… Je ne pense pas que le numé-
S.O. : Elles ferment. Je pense qu’il va y avoir un vrai
rique soit un moyen d’attirer les jeunes à l’objet livre.
écrémage, seuls les vrais motivées vont s’en sortir,
Au festival de Montreuil, tous les ans, je ne peux être
avec la clientèle qui les suit ! La librairie est faite pour
qu’ébahie devant la quantité de livres proposés aux
être un lieu d’échanges culturels : ceux qui ne font pas
jeunes ! Il faut leur en parler, les intéresser… C’est le
assez d’événements, qui n’ont pas un choix assez ou
meilleur moyen de les ouvrir à la littérature.
trop pointu vont disparaître.
Doriane Bazelaire
P.C. : Penses-tu que le livre numérique peut être un avantage pour ouvrir les jeunes à la littérature ? S.O. : Non. Je pense que le problème vient de plus haut. C’est un problème d’offre : le seul moyen de motiver des gens à lire est de leur proposer des choses qui sont de bonne qualité, et qui les intéresse ! Tous les jeunes n’ont pas les moyens de s’acheter une ta-
~ être un enfant ~
Ê
tre un enfant. Innocent, r êveur , inconscient,
éternelle. Après tout, un enfant a toute la vie devant
intrépide, plein d’énergie. Découvrir le monde
lui pour réaliser ses rêves !
d’en bas, ne pas se soucier des « problèmes de grands ». Essayer de comprendre la vie, en buvant naïvement les paroles de nos parents.
Être un enfant, c’est aussi être soi-même, et ne pas porter ce masque comme le font ces adultes faux, mais être franc et oser dire ce que l’on pense, rire aux
Être un enfant, c’est aussi savoir s’enfermer dans sa
éclats pour de vrai, ne pas se cacher pour pleurer en
bulle, c’est échapper et être inconscient face aux mal-
étant malheureux.
heurs du monde.
Être un enfant, c’est donc ne pas réaliser que
Être un enfant, êtr e cr éatif, doté d’une imagination
l’enfance est la meilleure
hors du commun, s’inventer et se raconter des his-
partie de la vie…
toires, des aventures… Vouloir vite grandir, pour
Au fond, nous avons tous
pouvoir rentrer dans une robe de princesse (rose de préférence) et vivre dans un château auprès de son prince charmant, son cheval blanc, et vivre heureux jusqu’à la fin des temps…
cet enfant endormi, au fond de nous, qui nous aide à rêver, à s’évader lorsque la réalité ne nous le
Être un enfant, c’est ne pas avoir cette conscience
permet pas.
traumatisante de la mort, mais penser que la vie est
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
©Audrey Chevallier
Doriane Bazelaire
Société 7
~ Hypersexualisation ~
D
u maquillage à 10 ans, de la lingerie fine pour
paradoxale, qui forme les futur(e)s qui forme les futur
enfants, des talons et des petites tenues censées
(e)s consommateurs/trices dès l’enfance. Mais où est
sculpter des formes inexistantes, le tout porté par des
le problème, sont-ce les parents qui ne sont pas assez
fillettes transformées en adultes précoces… (cf. article
vigilants ? Ou la société, qui impose un modèle fémi-
sur les Mini-miss) Vous avez sûrement déjà entendu
nin (et masculin aussi !); il faudrait ainsi être
parler ou vous vous sentez concerné par ces cas d’ano-
« parfait », pour plaire ? Cette hypersexualisation mo-
rexie, de boulimie, résultant de complexes. Telles sont
difie les mœurs des jeunes (filles autant que garçons),
les conséquences de l’hypersexualisation, polluant
mais touche aussi les adultes. Les femmes, en particu-
notre société depuis le début des années 2000.
lier, voient par exemple, de multiples produits mi-
Il suffit de regarder autour de nous pour apercevoir les
racles sensés les rendre jeunes et jolies, comme si la
publicités : jeans vanté par un homme torse nu, ou en-
beauté était là encore le seul moyen de séduire et une
core femmes lavant une voiture en maillot de bain
qualité majeure (alors qu’elle n’est qu’éphémère).
pour vanter un hamburger... Hypersexualisation, qui
L’image de la femme est ici réduite à un simple objet,
domine massivement les médias. Les vidéoclips de
que certaines filles dès l’adolescence adoptent souvent
musique, animés par des chanteuses-divas à succès :
sans le savoir. Sujet polémique évoqué aux portes du
Madonna, Beyonce, Rihanna, Britney Spears ou (plus
Sénat, par Chantal Jouanno, Sénatrice de Paris se bat-
récemment) Miley Cyrus qui prônent par leur langage
tant : « Contre l’hypersexualisation, un nouveau com-
corporel (ou même dans leurs paroles) une femme dé-
bat pour l’égalité ». Cette dernière propose 12 alterna-
vergondée, soumise. Le hic est que la majorité de leur
tives contre ce phénomène de société, comme par :
audience, se compose d’adolescentes. Résultat : Ces
Interdire que les enfants de moins de 16 ans puis-
femmes-filles en construction de leur identité veulent
sent être l’égérie des marques afin de ne pas favoriser
ressembler à leurs idoles en se maquillant, en portant
l’image d’enfants transformés en adultes / Des cam-
les mêmes habits. Ces filles devenant inévitablement
pagnes de sensibilisation afin d’aider les jeunes à
complexées par ces « modèles féminins », sont con-
former un esprit critique à l’égard des images qu’on
damnées à certaines maladies telles que l’anorexie (37
leur envoie / Instaurer l’éducation au r espect et à
% des filles de 11 ans sont « à la diète »), ou encore
l’égalité entre les sexes dès l’école primaire.
boulimie conduisant par fois au suicide ! Les magazines de mode, les émissions de téléréalité, internet et la société elle-même influencent ces jeunes filles. Dans l’unique but de séduire par le « paraître », et ce bien plus tôt que prévu ! Les jeunes sont aujourd’hui le reflet d’une société de consommation manipulatrice et Il y a peu de temps, les enfants jouaient au papa et à la maman. Aujourd’hui, les petites filles jouent à la femme fatale à 9 ans. Faisons en sorte que cela change !
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
Doriane Bazelaire
Société 8
~ Facebook ou le nouveau « way to murder » ~
L
ors d’un débat télévisé appelé « Dr. Phil » aux Etats-Unis, les parents de Nichole Cable, tuée à 15 ans par un homme rencontré sur Facebook, mettent en garde une autre adolescente sur les dangers des rencontres sur le Net. By Scott Dolan, journalist for Portland Press Herald The parents of murdered teen Nichole
© internet
Cable of Glenburg go on ‘Dr. Phil’ to share their tragic experience. The parents of the 15-year-old Glenburg girl who was killed in May, allegedly by an acquaintance who lured her with a fake Facebook page, appeared on the national TV talk show “Dr. Phil” on Thursday to warn another girl – and teenager like her - of the dangers of meeting people online. Nichole Cable’s mother and stepfather, Kristine and Jason Wiley, opened up on the syndicated show to talk about the circumstances that led to their daughter’s death. The pre-
recorded episode, “Dangerous Online Obsessions, Part 2”, featured the Wileys sharing their grief and message with a 17-year-old girl named Missy, who appeared on the show to admit that she freely engages relationships with random men she meets on the Internet.
The host, Phil McGraw, confronts Missy, whose last name is not given, telling her, “You don’t know if they’re registered sex offenders. You don’t know if they’re convicted felons. You don’t know if they’re rapists or pastors”, according to a synopsis and video clip posted on the television show’s website. “I talked to these guys on the Internet and get in the car with them”, Missy said. In the episode, Kristine Wiley warns Missy that what happened to her own daughter could also happen to her. Cable was found dead in a wooded area of Old Town on May 20. “My daughter only met one man on the Internet, and that person ended her life”, she told Missy. “Every man you have met could have done it to you”. Cable began talking to © unicef.org Kyle Dube, an acquaintance, on Facebook, where Dube used a fake account to lure Cable into meeting him, ac-
cording to court records. Dube, 20, of Orono, has pleaded not guilty to one count of kidnapping and one count of murder in Cable’s death. He is accused of killing Cable by asphyxiation and hiding her body on May 12. Police say Dube told others that he’d intended to abduct Cable and later pretend to come to her rescue. Her remains were found eight days after she disappeared. Cable was reported missing May 13 by her mother, who said she had left the night before to meet a friend at the end of their road but hadn’t returned. Dube told others that he bound Cable and put her in the back of his father’s pickup truck ad later discovered she was dead, authorities said. “Dr. Phil” has hosted the talk show since 2002. He uses the show as a platform for exploring social issues such as bullying, drug abuse, domestic violence, depression, suicide and child abuse.
Les enfants sont-ils suffisamment protégés sur Internet? Les lois de protection peuvent-elles être totalement efficaces sans vigilance personnelle ? En dehors du risque de mauvaises rencontres, il y a le harcèlement, etc… Aujourd’hui, plusieurs états d’Amérique comme l’Alaska ou le Montana n’ont aucune législation concernant le harcèlement sur Internet. Comment gérer sa présence sur le Net ? Lou-Ann Uros *acquaintance : connaissance
*to lure someone : leurrer, tromper quelqu’un
*random men : étrangers
*felon : criminel
*to abduct : enlever, kidnapper
*rapist : violeur
*bullying : harcèlement
*to bound : attacher
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
Société 9
~ Les mini-miss ~ Le concours des mini-miss est apparu aux États-Unis avant de voir le jour en France. C’est un concours de beauté réservé aux filles âgées de 8 à 13, consistant à se maquiller, s’habiller et se transformer pour une soirée en véritables femmes.
D
ébut janvier, l‘Assemblée a voté une loi interdisant les concours de beauté pour les jeunes filles de moins de 13 ans, déclarant que ceux-ci incitaient l’hyper sexualisation de celles-ci.
Le débat des mini-miss est relancé par ceux qui jugent choquant de voir des petites filles se prendre pour des femmes et ceux qui ne trouvent pas d’anormalité à cela. En effet, est-il NORMAL de voir des petites filles perchées sur des talons, maquillées comme des adultes et habillées de manière parfois provocante ? Beaucoup condamnent ces principes. Cependant, les concours de mini-miss sont tous très différents. Leurs règles diffèrent par exemple, pour l’âge minimal des participantes, le droit de se maquiller ou encore la hauteur des talons. Il ne faut pas confondre les concours en France et ceux beaucoup moins règlementés aux Etats-Unis où les participantes sont, elles beaucoup plus libres dans leurs choix vestimentaires. Ces concours peuvent être jugés choquants pour la société. De plus, certains parents sont prêts à tout pour voir leurs filles sur le podium. Des psychologues pensent que ces concours peuvent influencer sur le comportement quotidien de ces jeunes filles, ce à quoi d’autres répondront : « il ne faut pas empêcher les petites filles de jouer à la princesse. » Julie Cauchois
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Zoom sur... 10
~ « Restaveks », enfants esclaves ~ « Esclave » : cela nous fait immédiatement penser à l’antiquité ou à une période révolue, pourtant l’esclavage existe bel et bien encore aujourd’hui !
C
haque jour, des dizaines de millions de personnes vivent dans la servitude. Hommes, femmes, enfants ; ils servent de main d’œuvres gratuites et silencieuses. Souvent poussés par l’espérance d’une vie meilleure, ces personnes se réfugient chez des exploiteurs qui les brutalisent et les utilisent. Retenus par la force et la menace, abandonnés à leur sort, il devient alors difficile pour eux de sortir de la misère. Les principales formes d’esclavage moderne sont : le travail forcé, l’esclavage sexuel, le travail pour dettes, le mariage forcé et la domesticité surtout concernant les enfants.
biologiques, bon nombre de « restaveks » pour échapper à la violence au sein du foyer, fuient dans les rues et se réfugient dans des bandes ou deviennent enfants travailleurs à peine rémunérés.
C’est le cas en Haïti©internet où d’après l’Institut Haïtien de Statistiques et d’Information, le nombre d’enfants en domesticité était estimé en 2002 à 206 000 environ. Ces enfants sont placés par leurs parents dans une famille d’accueil, de classe moyenne, ils servent d’aide à l’entretien de la maison. En échange, la famille d’accueil promet à la famille de l’enfant un accès à l’école. Hélas, les contrats ne sont pas toujours respectés et les enfants sont souvent surexploités et ne sont le plus souvent pas scolarisés.
Julie Cauchois
Ces années de servitude ou passées dans la rue auront de graves conséquences dans le développement de l’enfant. Il peut avoir un profond manque d’estime de soi, des problèmes psychologiques, des tendances à se méfier des autres et surtout être traumatisé par ces expériences qu’aucun enfant ne devrait avoir à vivre à un âge où l’on préfère s’amuser plutôt que d’être réduit en esclavage.
« Les restavèks » ; Naissent alors les « restavèks » (rester avec), devenus asservis à leurs « maitres ». Ces enfants n’ont aucun moment pour se reposer tandis que les travaux sont totalement inadaptés à leurs capacités physiques. « Il doit se réveiller tôt, se coucher tard et assumer des responsabilités en décalage total avec son âge » (Unicef, 1993 : 36) La plupart du temps, l’enfant est maltraité, et ne vit pas dans des conditions acceptables. Une étude réalisée par l’UNICEF montre qu’à Cap-Haïtien, 81% des enfants en domesticité interrogés déclarent avoir déjà subi des châtiments corporels.
© unicef.org
Peut-être serait-il bon de mettre ici un message invitant le lecteur à se rendre sur le site de l'Unicef et de lui proposer, pourquoi pas, de faire des dons ou simplement de les soutenir… s’il le souhaite bien sûr... on ne l’obligerait à rien.. ce n’est pas le genre de la maison… et puis on pourrait aussi mettre le lien juste en dessous du message... au cas où celui-ci aurait éveillé la curiosité du lecteur.. : http://www.unicef.org/french/whatwedo/
Comme ils ne peuvent pas retourner dans leurs familles
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… les enfants 11
~ Partage ~
P
artage est une association humanitaire dont le siège social est à Compiègne. Elle s'organise autour de deux axes majeurs : le parrainage d'enfants dans 20 pays à travers le monde, et le soutien d'associations locales pour le développement des enfants. Parmi ces associations, San Juan et IBDAA.
© Partage
San Juan est un Centre d'Education Motrice qui a déjà pris en charge 7 864 enfants souffrant d'une Infirmité Motrice Cérébrale (IMC) à Quito, la capitale de l'Equateur. Cette maladie, dûe à une privation d'oxygène lors d'accouchements difficiles ou précoces, provoque une lésion cérébrale irréversible entraînant un handicap physique – parfois important – mais aucun retard mental. San Juan travaille sur trois projets principaux pour améliorer l'intégration des enfants dans la société et accroître leur autonomie : 1 - L'intégration des enfants dans des classes de maternelles (à l'intérieur du centre) et de primaire (dans une structure scolaire classique). Ils sont dans chaque cas mélangés avec des enfants sans handicap dans une optique d'intégration. Les professeurs sont d'ailleurs accompagnés par l'équipe de San Juan avant et après l'arrivée des enfants pour adapter le cadre et la pédagogie à leur IMC. 2 - Leur motricité est tr availlée plusieur s fois par semaine de façon intégrale avec plusieurs activités thérapeutiques, comme la kinésithérapie et l'orthophonie par exemple.
et sages-femmes aux techniques de dépistage de l'IMC, ce qui permet d'anticiper et de limiter les troubles. Dans un pays où les enfants handicapés sont encore largement victimes d'inégalités, San Juan cherche à faire évoluer les mentalités grâce à des actions proches de la réalité du quotidien. Sur un autre continent, IBDA A est un centre culturel créé par (et pour) les réfugiés Palestiniens habitant le camp de Deisheh, près de Bethléem. En dépit de la guerre et des conditions de vie difficiles, 1200 enfants ont ainsi un accès à la culture et une occasion de s'épanouir. Au niveau de l'éducation, un jardin d'enfants et une crèche pour les plus petits, gérée par quelques mères du camp. Associée à leur activité de tatriz (broderie traditionnelle), ces femmes s'assurent un petit revenu et leur premier pas vers l'indépendance. Ont également été mis en place une bibliothèque, avec plus de 1000 livres en anglais et en arabe pour quelques 360 enfants, et des ateliers sur des sujets de société pour adolescents et adultes. Pour se changer les idées et prendre confiance en eux, les enfants peuvent prendre part à des activités artistiques et sportives, au cœur du projet d'IBDAA. Par exemple, une troupe de 20 petits danseurs (à la parité parfaite) a déjà proposé son spectacle dans plus de 10 pays, partageant avec les spectateurs leur créativité à la fois d'enfants et de réfugiés palestiniens. A travers tous ces dispositifs, ainsi qu'avec la maison pour les invités où peuvent venir organisations et journalistes afin de s'informer mutuellement sur la réalité du camp et les évolutions de la liberté dans le monde, l'association leur permet une fenêtre sur l'extérieur.
3 - Un partenariat a été mis en place avec la principale maternité de Quito pour former les médecins
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
Lou-Ann Uros
Zoom sur... 12
~0-6 ans, des petits monstres en puissance ~ se tire les cheveux, ça Ç apousse son voisin par terre et ça s’assure qu’il a mangé un quota d’herbe prédéfini. Ça applique consciencieusement les crânes ennemis sur les coins de table ou sur les rétroviseurs alentours. Après avoir arraché à son adversaire un jouet dont ça ne veut pas vraiment, ça l’achève à coup de petite voiture entre les deux yeux. Mesdames et messieurs, ce n’est pas Bagdad mais un groupe d’enfants découvrant joyeusement entre eux le pouvoir persuasif d’un bon coup de pied dans le tibia (ou de tout ce qui peut passer à hauteur de chaussure). Au-delà des sourires angéliques et du zozotement adorable, qui a déjà vu des enfants ensemble sait que les réactions des bambins peuvent être violentes. Si un enfant veut quelque chose, il le prend. Si le propriétaire de la dite chose oppose quelconque résistance, il le frappe. Ce n’est pas qu’il soit foncièrement mauvais ou que la méchanceté lui plaise, pour lui, c’est un fonctionnement normal. Pourtant, les enfants ont un comportement différent en présence d’adulte, tant au niveau du nombre de bleus comptés sur les corps au bout d’une heure que du nombre de paroles échangées ou de rires émis, comme l’ont prouvé des études. Si les gens plus âgés se retiennent (la plupart du temps) d’écraser le nez de ceux qui les agacent, c’est seulement parce
qu’on leur a appris que ça ne se faisait pas. Comme de verser la soupe sur le chien ou de faire pipi par terre. Et ce qui permet cette charmante différence, mise à part la façon dont on est éduqué, c’est la socialisation. Ce mot barbare décrit tout simplement l’apprentissage des normes et des valeurs qui régissent le groupe auquel on appartient. A force d’imitation, de contrainte exercée sur les individus, ces normes et valeurs finissent par être intériorisées. Et les comportements inconscients. La socialisation « de base », dite socialisation primaire, se fait pendant l’enfance grâce à ce que l’enfant voit le plus souvent : parents, école. C’est ainsi qu’un petit sauvage devient un enfant socialisé, plein du minimum de bonnes manières requis. Mais ce processus prend du temps, d’où le fait qu’un enfant de 4 ans se brosse les cheveux naturellement avant d’aller à l’école mais qu’une fois là -bas il balance gaiement ses petits camarades dans les graviers. Et il prend tellement de temps qu’il continue encore à nos âges (sous le nom de socialisation secondaire puisqu’elle se fait plus par les pairs et les médias que par les parents ou l’école). Pour illustrer ces constatations, voici le témoignage de A.C, en Bac Professionnel Services à la Personne et au Territoire qui aboutit, entre autres, à travailler dans le domaine de la petite enfance.
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
P’tit Charles : Quels contacts as-tu eu avec les enfants en bas âge ? A.C. : Il y a des enfants dans ma famille car mes sœurs ont des fils, et j’ai fait un stage en crèche donc j’ai travaillé avec des bébés et des enfants de 1 à 3 ans. Ensuite j’ai travaillé avec des enfants de 3 à 6 ans en maternelle, mais toujours avec des enfants sans handicaps. P’tit Charles : As-tu déjà assisté à des scènes de « violence » entre enfants ? A.C. : Oui. A la maternelle, des petites filles de 4 ans environ. L’une des deux a lancé un bout de bois dans l’œil de l’autre, qui avait trouvé un plus joli caillou qu’elle, je crois. Après, en crèche, des enfants qui devaient avoir 2 ans et demi. Deux petits garçons, que ce soit l’un ou l’autre, se piquaient des petites voitures, puis se mordaient ou se tiraient les cheveux.
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...les enfants 13 Les enfants sont méchants, entre eux ! Il arrivait aussi qu’ils se jettent des jouets, comme des petites voitures, à la figure, mais parfois des camions énormes et ils se faisaient mal. Ca arrivait souvent. P’tit Charles : Leur comportement est-il différent quand ils savaient qu’un adulte était avec eux?
A.C. : Tout dépend quel adulte. Certains enfants sont insupportables quand leurs parents sont là, alors que d’autres sont plus sages. C’était pareil avec nous ou à l’école. Certains étaient terribles
avec leurs parents alors qu’une fois en classe, ils ne bougeaient pas un orteil. P’tit Charles : Penses-tu qu’un enfant est foncièrement méchant ou que cela dépend de son éducation et de son âge ? A.C. : Ca dépend de leur éducation. Certains parents agissent avec leur enfant comme s’il était roi, et ces enfants-là auront plus de mal à se sociabiliser avec les autres, et seront méchants parce qu’ils veulent rester au centre de l’attention. Au contraire, les enfants venant de
grandes familles ont plus naturellement tendance à partager. Je pense que tous les enfants se sont déjà chamaillés pour des jouets, c’est normal. Mais si les parents leur expliquent bien, à partir de 3 ans ils doivent savoir ce qu’est le partage. Avant, on ne peut pas vraiment le leur demander. Lou-Ann Uros
~ Toute cette marmaille les rend fou ~
«
Ah… Faites des gosses, qu’ils disaient ! Faites des gosses ! » C’est une expression que j’ai tellement entendue que j’en suis venue à me demander si réellement nos parents étaient épuisés de nous, ou nostalgique de l’époque où leurs propres parents le leur disaient… Les bambins, les marmots, les mômes et autres piles électriques ambulantes ne peuvent pas réellement être classés dans une catégorie ou une autre. On prend souvent l’habitude de dire que tel enfant est insupportable, celui-là est calme et celui-ci ceci, etc. J’ai envie de dire que les enfants sont meilleurs que nous. Je ne parle pas d’intelligence ni même d’éloquence mais plutôt de cette facilité qu’ils ont de vivre sans barrières ni tabous, dans l’innocence de leurs paroles et de leurs actes…
Malheureusement, ces « spécimens » d’adultes miniatures ont besoin d’une attention propre à chacun : trop dorlotés, certains deviendraient capricieux et/ou égoïstes ; trop isolés, ils pourraient développer un sentiment de rejet ou de non-estime de soi. Sans ces cadres adaptés, leur univers candide bien vite se fane, et de ce fait, ces doux chérubins ont tendance à rapidement plonger dans un monde qui n’est plus le leur, mais dédié à leurs parents…
ces derniers découvrent également de nombreuses choses sur la simplicité de la vie qu’ils n’auraient jamais soupçonnées… « La vérité sort toujours de la bouche des enfants ! ». J’ai donc un dernier message pour tous ces parents excédés : « Fête des gosses ! »
C’est alors le moment où la petite enfance naïve laisse place internet à une période davantage bouleversée par les questions qui s’accumulent dans la tête de nos petites terreurs. Mais bon, inutile de dramatiser, cela n’arrive pas non plus à longueur de temps. De plus, j’ai comme cette impression que si les petits apprennent énormément de leurs parents durant leur enfance,
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
Alexia Rousseaux
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Léon~Nouvelle par Axel Chiabrando 14
S
on cœur catastrophait son corps dans un tempo terrifiant. Il l'avait à présent. Souffle coupé, l’excitation comprimait sa poitrine. Au fond du couloir, aux carreaux, on entendait siffler le vent. Les pas du père résonnaient dans l'escalier, et Léon assis en haut des marches subissait ses névroses. La porte claqua. Un regard rapide sur la relique. Il la tenait avec fermeté dans ses paumes. Tout était fin prêt. Encore une fois son père le laissait seul au manoir. Et aujourd'hui, il le ferait. Il dévalait l'escalier, laissant craquer derrière lui les os usés du vieux parquet. Il allait se confronter à l'ennemi. Dans une course effrénée Léon s’enfonçait dans le jardin, se contorsionnait entre les haies et détalait à travers les allées. Stop. Le portail s'étalait devant l'horizon. Des picotements l'envahissaient bientôt. Le fixant quelques secondes, il s’avança doucement et enfonça l'objet dans sa serrure, unique barrière le séparant du bois, de cette forêt étouffante que son paternel s’efforçait pourtant de sauvegarder. Un pas, puis un second et il tournait le dos au portail. La nature comme toujours s’essayait à de nouvelles mélodies, des gouttes d'eau tambourinant sur le corps oublié des roches. Elle se réveillait peu à peu au moyen de danses indécentes. Le soleil gratifiait les arbres d'ailes majestueuses qui s’étalaient au sol comme l’ombre d’une comète dans le ciel. Les chênes laissaient échapper de leurs branches quelques feuilles qui se mêlaient à la valse des hélicoptères. La laideur de ce tableau répugna l'enfant. Il aimait à croire que les murs le protégeaient, que d'une manière ou d'une autre, sa vie était meilleure sans la présence de cette verdure étouffante. On l'avait conditionné ainsi. Du ciment coulait dans ses veines. Des vagues de dégoût lui parcoururent le corps. Des caprices le démangeaient. Son visage s’assombrit et un sourire prit forme sur son visage. L’enfant se mit à courir. Il apporterait sa pierre à l’édifice et terrasserait cette nature hostile dont la civilisation s'affranchissait lentement. Alors d’une manière quasi-naturelle Léon s’affaira à anéantir d’un pas lourd, feuilles et insectes. La machine était en marche. Ses bras mécaniques tendus vers le ciel, elle raccrochait sans pitié les êtres qui, par malheur, s’opposaient à sa présence, elle s’appliquait à raser sur son passage toute vie étrangère à la sienne. Possédé, l’enfant n’avait aucun scrupule. Peut-être Léon était-il la plus belle invention de l'homme, un automate mortifère. La rage dont il usait pour satisfaire sa tâche semblait presque irréelle. De ses mains pures il arrachait leur couleur à ces plantes parasites. Sur le chemin de boue s'en retournait même la terre humide, battue à mort par ses saccades frénétiques. Et dans la répétition impeccable de ses mouvements, il continua à supprimer toute la pourriture chlorophyllienne qui l'entourait. Quand il eût fini, que sa colère l'eût consumé, le gamin s'étala sur un lit de feuilles mortes. La lune s'était écrasée dans le ciel et les derniers rayons du soleil s'endormaient au loin. Calmé, il retrouvait des traits innocents. Apaisé, ses yeux se fermaient à présent. A son réveil, la nuit était tombée et la fraîcheur en prenait possession. Le garçon commençait à prendre froid et sa peau réclamait la chaleur. Les rayons lunaires conféraient aux érables des silhouettes sauvages. Un sentiment obscur se noyait peu à peu dans son corps. Les feuilles virevoltaient en tous sens et les pierres s'entrechoquaient dans une harmonie inquiétante. Il se mit alors à trottiner, jambes lourdes, regard fuyant. Les nuages s'effilochaient sous la voie lactée pour ne plus former qu'un voile impénétrable de grisaille. Son esprit se mit à fantasmer. Les oiseaux nocturnes hululaient. La boule au ventre, ses pensées brûlaient entre réalité et imaginaire. Autour de lui un environnement hostile se façonnait. Traçant sa route sous les étoiles invisibles, il tentait de trouver une issue dans ce dédale hanté par sa propre ombre, par son génocide passé. Perdu, terrifié, les larmes se mirent à couler. Ses pleurs s'amplifiaient sous l'écharpe brumeuse des bois. La pluie commença à tomber comme un dernier coup de glaive porté au gamin. Les gouttes glissaient sur ses bras mais Léon continuait sa triste course, sous le regard réprobateur de ses victimes. Les branches heurtaient de plein fouet son visage. Joues pâles comme la mort. Vêtements arrachés dans sa fuite. Genoux écorchés par les chutes. Il perdait espoir de voir apparaître derrière ces barrières de grumes et de bois la réconfortante présence du béton et de l’asphalte. P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
Léon~Nouvelle par Axel Chiabrando 15 Un éclair éclata dans le ciel. Il aveugla les nuages dans un fracas infernal. Pour autant l'enfant n'y prêta pas attention. Quelques secondes auparavant, il l'aurait juré, il l'avait enfin entendu : le vacarme réconfortant de la ville. Alors il redoubla d'effort et chercha à puiser dans ses entrailles la force de courir plus vite encore. Repoussant les ronces de ses mains ensanglantées, il essayait désespérément de garder l’équilibre. Il ne pouvait pas s’écrouler - Pas maintenant - répétait-il, - Pas maintenant -. Une nouvelle fois retentit la mélodie d'une voiture, arrachant à la nuit sa paix ambiante. Plus que quelques mètres. Il y était. Un vrombissement. Il tournait le dos à cette forêt mystérieuse. Le regard vide, les pensées emmêlées, il continuait pourtant à marcher. Son pied buta contre le goudron. Il continuait d’avancer, plein d’espoir. La foudre retentit dans l'obscurité, et Léon protégea ses yeux de l'éclat lumineux qui le tétanisa brutalement. Un coup d'œil rapide à sa penderie. Au milieu des chemises, des vestes et des manteaux, un costume noir. L'horloge affichait seize heures en chiffres rouge-sang. L’homme se tenait debout, là, devant son miroir. Visage creux, cernes prononcés. Tristesse. Il s'habilla en conséquence. Un regard perdu à travers la fenêtre. Il était temps. Il roula près d'une heure. Dans la voiture, rien ne venait perturber l'atmosphère mélancolique qui régnait. - W ho Want to Live Forever - passe et repasse en boucle à la radio et ses mains tremblent malgré lui. Lorsqu'il arriva enfin, il fut reçu par un petit comité. Les portes du cimetière étaient ouvertes. Il fixait ému le grand portrait encadré de Rose. Elle souriait. Elle lui manquait. La cérémonie commença. Chacun vint poser une rose blanche sur son cercueil. Généreuse, passionnée, innocente. James culpabilisait de n'avoir rien pu faire pour elle, d’avoir voulu prendre la route si tard ce jour-là. Quand l'enterrement toucha à sa fin. L'homme déposa dans un silence son alliance au pied de la sépulture. Il restait encore quelques minutes, debout, le visage défait. Il reprit plus tard le volant, cherchant peut-être à fuir une réalité trop atroce. Les regrets le terrassaient. Avant de repartir, il fit un détour, parcouru quelques kilomètres, et s'arrêta finalement au bord d'une route. Il était toujours seul. Il sortit de son coffre un bouquet de fleurs, s'avança et posa son regard sur les deux croix placées sur le bas-côté. Il prit du bouquet quelques orchidées qu’il porta au pied de la première. Son épouse raffolait de ces parfums. Enfin, il déposa avec tendresse le reste du bouquet, au-dessous de la seconde. Sur celle-ci on pouvait lire, gravé dans le bois – En mémoire de Léon Scienta – 20 octobre 2009 – Cette silhouette d’enfant, il s'en souviendrait éternellement. Lorsque James Abott avait rallumé ses phares cette nuit-là, il était déjà bien trop tard. Il avait tenté en vain d'éviter l'enfant. Le véhicule le percutait déjà et venait s'enfoncer dans un arbre. Avant de s'en aller à jamais, le veuf chuchota ces quelques mots au-dessus du bouquet : - Puissent ces fleurs te garder en paix là où tu reposes maintenant petit. – Et le vent, et la nature sifflèrent alors dans un dernier ricanement.
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
Conte 16
I
La princesse qui ne savait pas dire merci… par Alecsya l était une fois, dans un grand château, une petite fille très triste. Elle était enfermée dans une haute tour, sans portes ni fenêtres, avec pour seul compagnie, une coiffeuse et un immense miroir.
Un jour, alors qu’elle se coiffait, le miroir s’illumina et comme par magie, dit : Petite princesse, pourquoi pleures-tu ? C’est un si beau jour. Je ne peux pas savoir ce qu’est « un si beau jour », répondit-elle. Et je ne suis pas une princesse. Les princes délivrent les princesses alors que moi je suis toujours prisonnière… Mais si, tu es une petite princesse. Aujourd’hui c’est ton anniversaire. Vraiment ? Oui, et pour ce jour seulement, tu peux demander ce qui te plaît… Voir le jour ! Au dehors ! S’il te plaît… Le soleil et le ciel, les étoiles et la lune… Que ton vœu soit exaucé. Le miroir se mit alors à onduler, pour enfin former l’image d’un lever de soleil… « Que c’est beau ! » pensa la petite princesse. Elle approchait ses doigts du miroir, comme pour caresser cette image d’océan baigné de lu-
mière quand tout à coup, elle se retrouva dehors. Elle n’en crut pas ses yeux. Derrière elle, le château et la tour ; devant, une mer de sable, des coquillages, l’océan et le ciel… Elle joua toute la journée et ne s’endormit que très tard. Lorsqu’elle se réveilla, elle était dans son lit, dans sa sombre tour. Elle pleura beaucoup, puis s’adressa au miroir : Miroir magique, dis-moi, pourquoi suis-je de nouveau ici ? interrogea-t-elle. Les vœux sont éphémères… Miroir qui parle, dit moi, pourquoi ai-je été enfermée ? insista-t-elle. Tu n’es ici que par toi-même, tu es responsable de ton propre malheur.
Géant miroir, tu es méchant. Dit moi, pourquoi parles-tu ainsi ? Je vais te dire, répondit-il : Autrefois tu étais capricieuse et n’étais jamais reconnaissante. Tu as été enfermée pour que plus personne n’ait à t’obéir aveuglement sans recevoir de remerciement. Mais tu n’as toujours pas appris à dire « merci ». Tu resteras donc ici ! Jamais le miroir ne reparla. La petite princesse grandit. Ne pouvant sortir que le jour de son anniversaire, elle revenait dans sa tour dès le coucher du soleil. A son 18eme anniversaire, elle se promenait sur la plage comme chaque année. Et, alors qu’elle remerciait silencieusement le miroir de continuer d’exaucer le vœu qu’elle avait fait, un beau jeune homme apparut. C’était un prince et il l’emmena sur son cheval blanc.
C’est ainsi que la petite princesse-qui-ne-disait-pas-merci fut libérée de sa prison et put vivre heureuse avec ses P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
Chronique 17
~ Chronique d’une lycéenne ~
Episode 1 – Un matin pourri !
«
Dès le réveil, ça me paraissait déjà mal parti. J’avais mal dormi, le tournis de m’être levée trop vite et un bleu sur l’orteil du pied gauche, malchanceux d’avoir « rencontré » ma table de nuit. Tête dans le brouil-
lard, je me suis dirigée vers la salle de bain avant de faire demi-tour à mi-chemin : j’avais oublié mes fringues. J’ai émergé, légèrement blasée tout en prenant mon petit déj’. Habillée, préparée, je suis sortie 5 minutes avant l’heure du ramassage scolaire, comme d’habitude, pour finalement voir le bus en train de tourner à l’angle, hors de portée… Courir dès le matin, le ventre plein, à travers le village, dans l’espoir d’atteindre son dernier arrêt (à 15min à pied en partant de chez moi), pendant qu’il faisait le tour des autres, comment dire, ça rendrait n’importe qui malade. Il a été plus rapide et a failli me passer sous le nez. Soulagement, j’ai fini par l’attraper… » Au final, il vaut mieux préparer ses fringues à l’avance, dégager le passage entre le lit et la porte de la chambre, se coucher tôt et ne pas trop déjeuner. Bien sûr, ne pas trop compter sur la chance pour nous sortir de ce genre de situation.
Alecsya
Ombres et Lumières Et, par un doux baiser, piège enivrant Qui rive mon âme aux lèvres soyeuses. La beauté de ce qui n’est pas vu, même Dans l’étreinte des bras apaisants Sur son torse, ma tête reposant.
Telle la nuit, mystère ténébreux. Noyée dans une mer d’encre, agitée De pensées mises à nues, exposées Dans la sombre lumière de ses yeux. Sa bouche, ouverte en une moue moqueuse, Pâle, attendrie d’un sourire innocent.
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
Critiques 18
~ Oscar et la dame en rose ~
O
scar et la dame rose est un roman d’Eric-Emmanuel Schmitt. C’est l’histoire bouleversante d’un garçon de 10 ans, Oscar, atteint d’une leucémie, et d’une vieille dame qui va passer avec lui ses douze derniers jours, l’accompagnant vers la mort. Le récit se présente sous la forme de lettres adressées à Dieu. Nous y retrouvons le quotidien d’un enfant conscient de son destin, se sentant mourir. Une réflexion poignante sur la question de la mort, où un garçon est confronté à l’acceptation de sa mort prochaine, contrairement à tous ses proches. « Dans la vie, il faut distinguer deux peines, mon petit Oscar : la souffrance physique et la souffrance morale. La souffrance physique, on la subit. La souffrance morale, on la choisit : Si on t’enfonce des clous dans les poignets ou les pieds, tu ne peux pas faire autrement que d’avoir mal, tu subis. En revanche, à l’idée de mourir, tu n’es pas obligé d’avoir mal. Tu ne sais pas ce que c’est. Ca dépend donc de toi. » Grâce à Mamie Rose, le jeune garçon en phase terminale découvre la vie en douze jours : chaque jour correspond à une décennie, qui représente la vie qu’Oscar aurait eue sans la maladie. Une belle leçon de vie, qui nous apprend à apprécier la vie comme elle est, naïvement et avec candeur, afin de s’émerveiller pour de toutes petites choses plutôt que de s’effondrer égoïstement, sans réaliser la chance que nous avons. « Regarde chaque jour comme si c’était la première fois ». ©Audrey Chevallier
En 2009, l’œuvre d’Eric-Emmanuel Schmitt a adapté son roman en film avec Michèle Laroque dans le rôle de la dame rose, et Amir Ben Abdelmoumen dans le rôle d’Oscar. Disponible au CDI. Doriane Bazelaire
~ Sa majesté des mouches ~ Des enfants ou des Hommes ?
S
a majesté des mouches, un r oman de William Golding au titr e ir onique par le d'une bande de gar çons, de dix à onze ans; qui, suite à un naufrage, se retrouvent isolés sur une ile déserte. Un rêve pour ces gamins
en soif d'aventure. Tout se passe bien, tout est abondant, ils s'amusent dans l'insouciance. Mais selon la tradition des collèges anglais, ils élisent un chef. Tout va bien jusqu'au moment où une bande rivale se forme. Très vite, les affrontements deviennent si violents que plus de la moitié des enfants meurent au « combat ». Un roman tragique qui nous fait réfléchir sur la société humaine et ses problèmes. Disponible au CDI. Jean-Christophe Gouzou ©internet
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
Critiques 19
«
~ Les enfants de Timpelbach ~ Les enfants de Timpelbach » est un film dont l'histoire est tirée d'un roman de Henry Winterfeld écrit en 1937, réalisé en 2008 par Nicolas
Bary.
Timpelbach est un petit village de montagne dans lequel les enfants multiplient les farces et autres bêtises. Les parents n'en peuvent plus et décident de partir une journée sans les prévenir pour leur faire une frayeur et les rendre plus sages. Sauf que cela va tourner au cauchemar au moment où ils vont se
perdre dans la forêt en ayant traversé une frontière sans le savoir, ils vont alors se faire arrêter par des soldats avec pour prétexte qu'ils tenteraient une invasion de ce pays. C'est à ce moment où les parents prennent conscience d'avoir vraiment livré leurs enfants à eux-mêmes et pour longtemps... Pendant ce
©Audrey Chevallier
temps, les enfants vont profiter de leur liberté totale jusqu'au moment où deux groupes vont se former, l'un suivra le modèle de leurs parents comme avant dans le village, l'autre optera pour faire régner l'anarchie totale et la terreur. Le principal inconvénient de ce film, c'est qu'il vise vraiment un public plutôt jeune, même si en le regardant, on s'intéresse très vite à l'histoire, quel que soit l’âge du spectateur. L'histoire est assez incroyable, donnant un grand intérêt au film. Un vrai suspens se crée autour de la capture des parents, le fil conducteur de l'histoire. L'ambiance entre les deux groupes d'enfants est très tendue, me rappelle « La guerre des boutons ». J'ai beaucoup apprécié les décors dans lesquels a été tourné le film, ils contribuent à l’atmosphère de l’œuvre. Ce film nous fait littéralement replonger en enfance, il nous rappelle la magie de Noël à sa façon.
~ Retour au Collège ~
R
aid Sattouf, 27 ans, dessinateur, officie à Charlie Hebdo, célèbre journal satirique. Il est traumatisé de ses années de collège, et en garde un très mauvais souvenir, qui a donné naissance à cette BD. C'est dans un
style humoristique qu'il a illustré les aventures d'une classe de troisième du Collège Charles-Henri dans le centre de Paris, l'un des trois meilleurs de France. Il a pu observer cette classe à «l'ambiance explosive» comme le rapporte un conseil de classe. Au moment de sa rencontre avec le principal qui le prévient: «Dans mon établissement vous n'entendrez pas beaucoup de «nique ta mère»» il ne lui faudra pas beaucoup de temps pour prouver le contraire. De ce Retour au collège, il en repartira avec nostalgie. Les élèves des quartiers «riches sont bien loin d'être sages», bien au contraire. Une bande dessinée surprenante que je conseille aux élèves. Elle m'a bien plu, elle décrit bien toute cette problématique. Une BD ponctuée de petites pauses qui rendent la lecture plus légère ce qui permet de la dévorer très rapidement. C'est comme si on était dans la classe en question. Si ce livre vous tente, il est disponible au CDI. Bonne lecture, Maxime Carpentier
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
Se la jouer solidaire... 20
~ Dur, dur d’être bénévole ! ~
E
n entrant dans le modeste établissement de l’épicerie sociale, je ne savais pas ce qui m’attendait : ignorant tout du milieu du bénévolat, je me fiais à mes idées naïves et toutes faites, à cette belle cause qui ne pouvait cacher que de la bienveillance, et l’avenance de personnes se démenant toujours avec le sourire pour rendre la vie de leurs semblables moins précaire… Pourtant,
quelque
chose
amont de jouets regroupés dans une pièce, remplie aux quatre coins), ni de certains dons plus onéreux que la moyenne, comme un vélo. Pourquoi le bonheur et le soulagement des personnes aidées ne semblent-ils plus atteindre les bénévoles ? Mme GAVET, l’une des 40 bénévoles de l’épicerie sociale, a gentiment accepté de répondre à mes questions. P’tit charles : Depuis quand travaillez-vous à l’Epicerie sociale ?
©Louise Naulin
m’a frappée immédiatement en observant tous les bénévoles (principalement des femmes) trier les jouets d’établissements scolaires reçus la veille : la fatigue, l’agacement tiraient les traits de leur visage. C’est au fil de l’aprèsmidi que j’ai réellement commencé à comprendre que la tâche de bénévole est bien plus complexe que ce que l’on pourrait imaginer. En effet, les volontaires viennent pour la bonne cause mais, épuisés, ne le laissent pas vraiment paraître, l’étonnement n’étant pas toujours de mise à la vue de la générosité des donneurs, pourtant impressionnante et qui frapperait une personne extérieure à l’association (un
Mme GAVET : Depuis onze ans ; dès que je suis partie à la retraite j’ai décidé de m’occuper en facilitant au maximum la vie des plus démunis. Habituée à m’occuper d'animations auprès d’élèves ainsi qu’au contact, je me suis dit que l’entente entre les bénévoles devait être particulièrement bonne et chaleureuse. PC : Quel aspect du bénévolat préférez-vous ? Mme G.: Aider les autr es fait vraiment plaisir, et c’est cela qui m‘importe le plus ; le côté que j’aime le moins étant les relations entre les bénévoles. PC : Les bénévoles ne s’entendent-ils pas bien ? Mme G.: A vr ai dir e, il y a beaucoup de tensions, car chacun a ses idées pour faire avancer l’association, mais il est dur de mettre tout le monde d’accord, et je suis déçue
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
de cette facette car elle parfois est néfaste au bon fonctionnement de notre équipe. Cependant, on observe ces tensions dans toutes les associations, il faut voir au-delà et garder en tête la perspective d’aider beaucoup de personnes ; c’est le plus important.
PC : Vous apportez beaucoup à ces personnes, mais qu’est-ce que cela vous apporte personnellement ? Mme G.: Du plaisir de r endr e heureux, même si cela est éphémère. J’ai du temps libre, alors autant le consacrer à de bonnes actions. Malheureusement, j’ai toujours l’impression que nous ne donnons jamais assez…
PC : Que pourriez-vous souhaiter à votre association pour cette nouvelle année ? Mme G.: Moins de pauvr eté, bien sûr ! En entrant dans cette association j’ai été particulièrement choquée par le nombre de personnes dans le besoin, et même dans la misère : des SDF, évidemment, mais aussi beaucoup de femmes seules avec des enfants à charge, des retraités, et des jeunes, même lycéens ! La majorité des bénévoles rencontrés travaillaient ici depuis au moins dix ans, et cela a apparemment joué sur le moral de beaucoup d’entre eux. En effet,
...la collecte 2014 21
l’envie de solidarité et l’intention d’aider se heurtent à la réalité ; c’est un véritable engagement, pour lequel on n’est pas toujours récompensé, et même parfois critiqué. Il est dur de satisfaire tout le monde, certains en demandent toujours plus et ne sont pas reconnaissants.
plaisir des bénévoles et le réduisent au seul sens de l’engagement, de ne pas vouloir abandonner l’association car elle est utile, et même nécessaire pour beaucoup. L’Epicerie Sociale a tout de même, cette année, aidé un peu moins de 1000 personnes à se nourrir correctement et régulièrement. © Louise Naulin
De plus, les subventions sont difficiles à obtenir, et même supprimées dans certains villages comme Jaux ; ardue est la tâche de trouver des fonds, il faut toujours négocier les prix auprès des supermarchés, ce qui, à la longue, est usant. De même, les aliments toujours plus chers et le nombre de personnes démunies croissant font monter l’inquiétude et la fatigue des bénévoles. Enfin, l’entente entre bénévoles peut être très tendue, les uns n’écoutant que leurs idées, les autres supportant mal l’autorité… Il faut donc faire face aux obstacles incessants et les contourner au mieux afin de satisfaire et de continuer à proposer ses services. Ces difficultés rongent petit à petit le
Envers et contre tout, le bénévolat reste une très bonne expérience, et particulièrement pour un jeune. Il ouvre un chemin vers le monde de la réalité, ainsi que d’autres perspectives, et apprend beaucoup à ceux qui donnent de leur temps libre et de leur motivation pour améliorer l’existence de tous à leur niveau. Il faut bien sûr savoir prendre sur soi de temps en temps, être à l’écoute, les jeunes sont souvent bien accueillis par les associations qui voient en eux la continuité de leur travail, et la génération suivante, pleine d’envie et de motivation. Les adolescents apportent des idées neuves, font état de leurs remarques qui sont parfois très pertinentes, d’un autre point de vue.
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Il ne faut pas confondre le bénévolat avec le pays des bisounours, cette tâche n’est pas toujours facile à assumer, mais l’aide de volontaires rend tous les jours service à beaucoup de personnes, pour qui la vie est un peu moins dure grâce aux associations. Si vous avez envie de changer les choses à votre échelle, une motivation d’acier et un peu de temps libre, pourquoi ne pas essayer quelques semaines ?
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
Si travailler à l’épicerie Sociale vous intéresse, appelez la charmante directrice, Mme Rouleau, au 03.44.85.06.03. Louise Naulin
Dernière Minute : Deux envoyés très spé-
ciaux à Paris. Julie Cauchois et Doriane Bazelaire ont été conviées à la conférence de presse de Mme Georges Paul Langevin, ministre délégué de la réussite éducative, le 3 avril 2014 à Paris. Les thèmes abordés : - Annonces sur les Arbitrages rendus concernant la consultation nationale sur l’Acte de 2 de la Vie Lycéenne.
Compte rendu dans un prochain numéro spécial du P’tit Charles!
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L
e« Fil rouge » est une nouvelle rubrique du journal dans laquelle la rédaction suivra l'avancée d'un Titre….. projet de modélisme et vous donnera des conseils pour aboutir à la création du vôtre. Pour son inauguration le projet suivi sera le suivant : une grande plaine rocailleuse et une ancienne ville meurtrie par les bombardements à la manière de Noyon en 1940. Matériel de l'étape I - Plaques de médium. (Il s’agit d’une matière similaire au bois et au carton. On l'appelle aussi fond ou isorel) - Plaques de polystyrène. (Extrudé, c'est plus pratique. On en trouve au rayon isolation des magasins de bricolage) - De la colle à bois.
Étape I - Couper les plaques à la dimension 60 cm x 60 cm
Les coller ensemble. (Ne surtout pas hésiter à mettre une grande quantité de colle)
Matériel de l'étape II - Enduit, mortier, plâtre ou toutes matières similaires.
- Sable tamisé - Eau - Galtouse (Une gamelle pour faire le plâtre. Une brique de lait coupée en deux faits parfaitement l'affaire)
- Du polystyrène. - Du carton-plume. (fine couche de
ture - De l'eau - De la colle à bois - Au moins un pinceau (c’est pratique pour peindre à ce qu’il paraît)
Étape III - Diluer la peinture en y mettant un quart d'eau.
polystyrène recouverte des deux côtés par une feuille de papier glacé)
Étape II - Fabriquer les éventuels décors de la dalle (ici un mur fait en polystyrène et une route en toile émeris (de la bande abrasive) on peut on peut même faire des éclats d'obus en découpant dans le polystyrène.) - Fabriquer l'enduit. Mélanger un tiers d'eau, un tiers d'enduit et un tiers de sable dans la galtouse. - Étaler le tout sur la dalle de l'étape I. - Saupoudrer de sable.
-
Barbouiller sans trop appuyer pour ne pas décoller le sable. - Une fois que tout est sec, brosser à sec (Peindre avec un pinceau sec, la peinture ne se déposera alors que sur les reliefs, cela donnera du réalisme à la création.)
Matériel de l'étape III
- De la peinTexte et photos : Jean-Christophe Gouzou Récapitulatif : I : coller le medium et le polystyrène II : coller le sable et tous les autre éléments de la maquette (mur route, bâtiment...) III : Passer la sous-couche IV : peindre Résultat final
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014
Brèves 23 Rectificatif : dans le dernier journal s’est glissée une erreur. Le mobilier que le lycée hôtelier Charles de Gaulle a reçu de la part de l’Hôtel Mercure de Compiègne en fin d’année 2013, n’a pas été « offert ». Ces meubles représentent une part matérielle de l’impôt appelé « taxe d’apprentissage » à laquelle sont soumises les entreprises situées près de l’établissement formateur. L’hôtel a honoré cette taxe de deux façons : matérielle et pécuniaire.
Nuit des jeunes talents 2014 : La finale de la nuit des jeunes talents s’est déroulée le 21 février au Ziquodrome. Vous êtes venus nombreux pour encourager les participants ! Cette année cinq catégories différentes ont été représentées : la chanson, la musique, la danse, le mannequinat et les arts de la rue et du cirque !
Concours sur la résistance : Le concours national de la résistance et de la déportation se renouvelle cette année avec pour thème : « La libération du territoire et le retour à la république ». Renseignez-vous auprès de vos professeurs pour l’envoi des copies individuelles et des travaux collectifs au ministère de l’éducation nationale.
Trophée Jeunes cuisiniers de Picardie (ex-Roland Luck) : Le 4 février s'est déroulé le 24ème Trophée Jeunes cuisiniers de Picardie au lycée Charles de Gaulle de Compiègne ex ''Trophée Roland Luck'', mais le principe reste le même : réaliser un plat selon un thème imposé, le tout dans un temps imparti. Neuf candidats venus des lycées et CFA de Rue, Amiens, Saint-Quentin, Breuil-le-Vert, Gouvieux et Compiègne ont œuvré pendant 3h30 pour livrer le meilleur d’eux-mêmes et offrir aux membres du jury des plats dignes de grands chefs. La gagnante du trophée est : Perside WALLON. Pour cette élève du lycée pr ofessionnel de De Gaulle, « c’est une expérience de plus dans ma formation ». Son plat principal, intitulé « Poitrine de veau en blanquette, velouté aux morilles et maki de légumes » a séduit le jury.
Photo-matons / réponses : 1. Mme Amboise
4. Mme Maciborko
7. Mme Gérardin
2. Doriane Bazelaire
5. Mme Jolivet
8. Mr Dulac
3. Axel Chiabrando
6. Mr Guyon
9. Mme Debraine
P’tit Charles N° 23 - Mars 2014