Cahors - Les Chantiers 2009 -

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INVENTAIRE L'Inventaire Général

a pour but de re-

censer l'ensemble des éléments patrimoniaux encore en place aujourd'hui sur le territoire national. Il se veut le plus complet possible afin d'améliorer nos connaissances sur le patrimoine et de les diffuser au grand public. La Ville de Cahors, en convention avec le Conseil Régional de Midi-Pyrénées, participe à cette mission d'Inventaire Général qui fait souvent appel à l'archéologie du bâti. Cette science représente, en effet, un outil essentiel à la mission d'Inventaire, puisqu'elle contribue à l'apport quotidien de connaissances sur le patrimoine bâti. Les agents du service Patrimoine de la Ville de Cahors ont donc pour mission de visiter le plus grand nombre de propriétés, situées ou non en secteur sauvegardé, afin de renseigner chaque parcelle. La visite permet de voir l'intégralité du bâtiment de la cave au grenier. Différentes informations sont alors collectées : types de matériaux utilisés pour la construction des murs et de la toiture, le nombre de niveaux, le type de charpente... La visite des caves est aussi primordiale : elles peuvent, en effet, être les seuls vestiges renseignant sur le bâtiment d'origine. Le repérage des éléments d'architecture est essentiel. Il peut s'agir d'éléments immobiliers comme des cheminées, des baies géminées, des niches à luminaire ou des placards. Les éléments de mobiliers ou des structures en bois comme les plafonds, les devantures anciennes ou les menuiseries entrent aussi dans le cadre de cet inventaire. Les structures, toutes époques confondues, sont repérées et photographiées car elles représentent toutes un état différent du bâtiment. Ainsi, les moulures de plafond, de porte ou les cheminées du 19e siècle sont aussi recensées. Toutes les données collectées sont ensuite basculées sur la rubrique patrimoine du site internet de la Ville afin d'en faire bénéficier un large public : -http://www.mairie-cahors.fr/patrimoine/index.html -http://patrimoines.midipyrenees.fr/fr/connaitre/recherche-documentaire/index.html


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INVENTAIRE

48, rue du Cheval Blanc

Lors d'une visite de chantier, les agents du SDAP et du service du Patrimoine ont constaté que des travaux avaient lieu au 48, rue du Cheval Blanc. L'aménagement, intervenant sur les caves de la maison, a conduit à dégager complètement ces niveaux : l'une d'elles est couverte par un plancher soutenu par un très beau pilier octogonal et l'autre est voûtée en plein cintre. N'ayant pas fait l'objet d'une déclaration préalable, les travaux ont été stoppés jusqu'à la régularisation de cette situation. La maison avait déjà fait l'objet d'une visite et d'une étude lors de travaux exécutés par l'ancien propriétaire. Elle conserve de nombreux éléments médiévaux intacts aussi bien en façade qu'en intérieur de parcelle. Bien qu'aucune analyse archéologique ne soit engagée, l'observation des murs de la première cave a révélé l'existence de portes qui la reliaient, autrefois, aux parcelles voisines, le bâtiment actuel résultant de la réunion d'au moins deux parcelles et d'un passage donnant sur la cour. Cet état d'origine n'est pourtant pas visible sur le plan restitué de Cahors en 1650, dressé par Jean Calmon et René Prat. Seule l'observation du bâti peut donc fournir ce genre d'informations concernant les états antérieurs au 17e siècle. Par ailleurs, l'ancienne campagne de travaux avait déjà permis de redécouvrir et mettre en valeur certaines structures anciennes. Parmi elles, on peut citer des fenêtres croisées donnant sur la rue du Cheval-Blanc (invisibles à l'époque), une baie géminée, des placards ou même des niches à luminaire. D'après nos observations, l'état médiéval semble avoir été conservé assez longtemps sans qu'aucun changement ne soit apporté au bâtiment, du moins jusqu'au 19e siècle. A cette date, deux belles cheminées sont construites et les menuiseries des portes et fenêtres sont remplacées. Certaines d'entre elles ont été conservées et sont toujours en place.


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ARCHÉOLOGIE 8, rue de la Halle

L'archéologie du bâti

consiste à

analyser et étudier des constructions encore en élévation comme cela peut être le cas d'un château ou d'une cathédrale par exemple. Á Cahors, la densité et l'état de conservation des maisons médiévales sont exceptionnels. L'étude archéologique de ces bâtisses peut donc être systématique et beaucoup plus complète que sur n'importe quel autre site. Ainsi, elle permet de mieux appréhender les techniques de construction du bâti et cerner les différents types d'habitats urbains caractéristiques de Cahors et du Quercy. Le mode opératoire de l'étude du bâti est identique à celui d'une fouille traditionnelle. Les élévations sont finement analysées : on observe les matériaux de construction, le mode de mise en oeuvre, les structures architecturées, la nature du mortier et des décors... Toutes ces données sont enregistrées et tous les éléments sont photographiés. Des relevés pierre à pierre sont réalisés sur chaque mur afin de mettre en évidence les différentes reprises et modifications qu'ils ont pu subir. Le recoupement de toutes les informations permet, au final, de dresser une chronologie des étapes de la construction et de comprendre comment ces bâtiments étaient aménagés.

Cette analyse archéologique peut, ensuite, être enrichie par l'intervention d'autres sciences telles que la dendrochronologie (datation des bois), la carpologie (étude des graines, pollens et charbons) ou l'analyse des mortiers.

Prélévement dendrochronologique sur poutre. Ent. CÈDRE

Maison Quéval


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ARCHÉOLOGIE

9, imp. de la Charité / 2, rue Saint-Urcisse

Les études de bâti

interviennent

lorsque des travaux intérieurs sont engagés. Souvent le démontage d'un doublage ou d'un enduit fait directement apparaître les parements de murs. Ils peuvent alors révéler des données invisibles jusque-là. Impasse de la Charité

Le cas présent porte sur une parcelle dont deux logements ont fait l'objet de travaux simultanément. L'intérêt de cette étude était de relever et d'inventorier les structures anciennes mises au jour et de reconstituer l'historique du bâtiment. L'immeuble possède une forme grossièrement triangulaire et conserve, en façade, des éléments intéressants. Les deux logements se situent en opposition : l'un donne sur l'impasse de la Charité, l'autre sur la rue Saint-Urcisse. Chacun a fait l'objet d'une intervention archéologique. L'observation et l'analyse du bâti a

Fenêtre bouchée

Fenêtre bouchée

permis de repérer des éléments médié-

Ancrages médiévaux

vaux en bon état de conservation (niche, arcades...) ainsi que des fenêtres bouchées au fond de chaque parcelle. Par extension, elles ont révélé la présence d'une

Ancrages médiévaux

venelle ou d'un entremis (ruelle très peu 13e siècle 14e siècle? 15e siècle 20e siècle

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large) dans le milieu de l'îlot, qui était in-

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connue jusqu'alors. Ce type d'espace était surtout destiné à l'évacuation des eaux

Relevé du mur ouest du 22, rue Saint-Urcisse

usées ou à l'aération, mais ne permettait pas l'entrée de lumière.

ARCARDE

L'étude a permis, de plus, de

Fenêtre bouchée

dater les étapes de construction

NICHE

de chaque logement et, grâce à Bouchage de la niche

une analyse dendrochronoloR

gique, de repérer un des plafonds les plus anciens de Cahors, 13e siècle 15e siècle 16e siècle 20e siècle

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Relevé du mur est du 9, impasse de la Charité

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daté de 1255/1256.


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MISE EN VALEUR 39, place Chapou

Le local commercial du 39, place Chapou a récemment fait l’objet d’un changement de propriétaire. À cette occasion, des travaux de ravalement extérieur et intérieur ont été prévus. L’état général du local datait d’une réfection du 20e siècle, marquée par un usage abusif de carrelage plaqué sur un épais revêtement de béton aussi bien en intérieur qu’en extérieur. Le projet d’aménagement était de retrouver les murs d’origine afin de les laisser respirer et d’envisager, après décroutage, la meilleure option de restauration. Situé dans un alignement d’arcades débutant contre le mur sud de la cathédrale, l’immeuble pouvait révéler des éléments médiévaux cachés sous son crépis. Un premier indice, constitué par une arcade située dans le milieu du rez-de-chaussée, présageait cette éventualité. L’étude de la parcelle nécessite, outre l’étude du bâti, la consultation de documents d’archives pouvant orienter la recherche sur le terrain. Les cadastres sont les premières sources utiles à l’archéologue car ils permettent de rendre compte d’un état donné du parcellaire. Á Cahors, le cadastre napoléonien (1812) et le plan restituant la ville en 1650, dressé par Calmon et Prat (1940), sont les deux références essentielles. Ci-dessus, l’extrait de plan montre que la parcelle étudiée réunissait, au 17e siècle, deux parcelles médiévales. Elles semblent cependant avoir conservé une indépendance relative au fil des siècles. Ce constat se retrouve au niveau du bâti.

fin 14e- début 15e siècle ? 15e siècle 15e- 16e siècle ? 19e siècle 20e siècle

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Phasage chronologique - Façade Sud


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MISE EN VALEUR 39, place Chapou

L’analyse archéologique, qui a suivi le décroutage, a mis en évidence l’existence de plusieurs phases de construction. Le mur sud a fait apparaître une porte et un départ d’arcade médiévales remplacées, au 15e siècle, par d’autres structures de portes et de fenêtres. Aucun grand changement n’est perceptible jusqu’au 19e siècle, période à laquelle un grand remaniement touche l’immeuble. De larges ouvertures sous plates-bandes sont percées au rez-de-chaussée tandis que trois travées de fenêtres sont faites au niveau des étages. L’option choisie pour la restauration de cet ensemble a été de mettre en avant la rénovation du 19e siècle, bien ancrée dans ce bâtiment. Ainsi, des devantures de boutiques anciennes en bois, rehaussées de moulures, ont été plaquées contre les ouvertures. Les baies vitrées reprennent aussi ce motif de panneau bois, mais sur un support de métal et de verre. L’aspect du mur sud étant trop hétérogène, il a été décidé de recouvrir l’ensemble à l’aide d’un enduit de mortier de chaux traditionnel, rehaussé par un badigeon coloré. Ce projet, portant sur les aménagements intérieurs et extérieurs, a été conçu et validé entre l’agence des bâtiments de France (SDAP), le service Patrimoine de la Ville de Cahors et les propriétaires.

39, place Chapou, Relevé du rez-de-chaussée de la façade sud (Dessin et D.A.O.: C. Fock-Chow-Tho)

Bandeau

Fenêtre

Fenêtre

FE 1044

FE 1036

Porte Porte

FE 1038 PR 1034

PR 1031 Us 1032

Départ d’arcade

Fenêtre

Porte

PR 1042

PR 1043 PR 1041

Us 1035 Us 1033

Porte

PI 1030

Porte SP 1040 Us 1039

SP 1045

Us 1046

Légende: Calcaire froid Conglomérat Calcaire blanc

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Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine (SDAP) CONTACTS :

Place Jacques-Chapou - 46000 Cahors

Ville de Cahors - Service Patrimoine

Tél : 05 65 23 07 50 / Fax : 05 65 23 07 60

Maison Quéval 8, rue de la Halle

SIT ES INT ERNET :

46000 Cahors

Ville de Cahors : http://www.mairie-cahors.fr/patrimoine/index.html

tél : 05 65 20 87 88

Inventaire Général : http://patrimoines.midipyrenees.fr/fr/connaitre/

mail : patrimoine@mairie-cahors.fr

recherche-documentaire/index.html

Service de l’Inventaire Général Conseil Régional Midi-Pyrénées Hôtel administratif 22, boulevard du Maréchal-Juin

Remerciements : Service Patrimoine, Ville de Cahors, SDAP, Maurice Scellès (Conseil Régional de Midi-Pyrénées), Gilles Séraphin, propriétaires des lieux visités. Crédits photos : Archives Municipales, Gilles Séraphin, Myriam Cohou (Service Patrimoine), Cécile Fock-Chow-Tho (Service Patrimoine). Textes : Service Patrimoine (Cécile Fock-Chow-Tho, Laure Courget, Olivier Bouanani,

31046 Toulouse Cedex 9

Myriam Cohou), Maurice Scellès (Conseil Régional de Midi-Pyrenées).

Tél : 05 61 33 50 50

Relevés : Service Patrimoine (Cécile Fock-Chow-Tho) Réalisation : Service Communication de la Ville de Cahors


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