Tai Jitsu France : mémoire Philippe Vervynck 6ème dan

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

Mémoire pour l’obtention du grade de 6e dan

présenté par Philippe VERVYNCK 5e dan DESJEPS (BEES 2e degré)

Session de décembre 2015

L’ATEMI PREPARATOIRE DANS LE TAÏ JITSU « Les illusions perdues !? »

Sous la direction de Maître Christian PANATTONI 7e dan de Karate dô

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

Par convention et dans la limite de mes connaissances, j’adopterai la transcription des mots japonais suivant le système de romanisation « Hepburn » ; celle-ci sera reconnaissable par l’utilisation de l’italique. Je prie le lecteur de bien vouloir me pardonner en cas d’erreurs.

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Cadre réservé au jury

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A mon père qui me manque, décédé subitement à l’âge de 53 ans, âge où j’ai débuté la rédaction de ce mémoire.

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Remerciements à Mes professeurs Roger LEIGNEL, Bernard BURLION, Patrice DAMANE, qui m’ont initié et guidé durant mes premières années de pratique, mes Amis Pascal BURLION, Pascal WILLAUME avec qui j’ai partagé les joies et les déceptions de la compétition. Tous mes Amis membres de la Commission Nationale de Taï jitsu ; encore Pascal BURLION actuel Responsable National, sans oublier les anciens responsables Bruno HOFFER et Michel VIGNON, pour la confiance qu’ils m’ont accordé lors des missions dont j’étais chargé, et leur engagement pour notre discipline, Patrice GUILLON pour ses conseils. Maître Roland HERNAEZ 9e dan de Nihon Taï jitsu, à l’origine, et principal artisan du développement du Taï jitsu en France et en Europe, qui m’a très gentiment reçu et éclairé sur l’histoire de notre discipline. Maître Bernard BILICKI 9e dan de Karaté dô, que je rencontre régulièrement dans ses stages, qui m’a soutenu par ses encouragements, que j’admire pour l’étendue de ses connaissances et ses qualités humaines. Maître Raphaël ORTEGA 8e dan de karate dô, Vice-Président de la FFKDA et Président de la ligue d’Aquitaine qui m’a permis d’organiser dans notre région des stages regroupant les disciplines du Karate jutsu. Maître Christian PANATTONI 7e dan de Karaté dô, Directeur de mon mémoire, un « homme au caractère entier et engagé », qui en plus de son amitié, m’a fait le grand honneur de me demander « d’être son Uke » lors de son dernier passage de grade. Mon Ami Lionel FROIDURE, mon indispensable partenaire d’examen, et Philippe De MICHEI mon élève et partenaire pour les photos des fiches techniques. A tous ces pratiquants, bien souvent devenus des amis, croisés sur les tatamis, sans qui je n’aurais pu progresser. Et bien entendu à mon épouse Sabine ; car il n’est pas facile d’accepter les nombreuses absences pour raisons d’entraînements, stages et formations, ou autres réunions, d’un passionné d’arts martiaux…

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Préambule J’ai découvert le Taï jitsu en 1979 à l’âge de 17 ans, lors d’un gala organisé par le club d’arts martiaux de Villeneuve d’Ascq (59). J’avais auparavant pratiqué le judo durant trois ans. La prestation de l’équipe de démonstration de Daniel Dubois m’avait vraiment impressionné. Cet

art martial m’est apparu si complet; combinant percussions, clés et

projections, que je suis allé m’inscrire aux cours, la semaine suivante ! Je m’en souviens avec amusement, car je sais maintenant que le Taï jitsu ne détient pas l’exclusivité de cette combinaison de techniques. Tous les arts martiaux à mains nues, bien que pouvant apparaître spécialisés dans l’un de ces trois registres, abordent à différents niveaux, en utilisant le vocabulaire des arts martiaux japonais (1), l’étude des atemi waza (techniques de percussions), kansetsu waza (techniques de clés articulaires) et nage waza (techniques de projections), en fonction des objectifs, et/ou de la démarche pédagogique de leurs créateurs. L’étude des kata et de leur bunkaï

(explication des

séquences) permet d’en faire aisément la démonstration. J’aurai 54 ans le jour de l’examen; cela fera 37 ans que je suis licencié à la FFKaraté, enseignant depuis 28 ans, impliqué à divers niveaux au sein de cette fédération, toujours passionné, et toujours « en recherche ». Une force en moi m’oblige à ne pas stagner, à me remettre constamment en cause, à m’ouvrir aux autres par l’échange technique débouchant immanquablement sur des liens d’amitiés, à découvrir d’autres niveaux de lecture de la pratique, et repenser « mon taï jitsu » ; voilà pourquoi je me présente aujourd’hui à l’examen du 6e dan. Cette épreuve sera, quel que soit le résultat, une étape importante dans ma vie d’homme, et me permettra peut-être un jour de prétendre à devenir un vrai budôka.

« Pense et élabore toujours » vingtième précepte de Maître Gishin Funakoshi (2)

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Sommaire Remerciements------------------------------------------------------------------------------page 5 Préambule----------------------------------------------------------------------------------- page 6 Sommaire------------------------------------------------------------------------------------page 7 Introduction----------------------------------------------------------------------------------page 9 Première partie 1. Les différentes formes de l’atemi, leurs impacts et leurs intérêts ------------------page 10 1.1. Définition -------------------------------------------------------------------------page 10 1.2. La forme (les différentes formes) ----------------------------------------------page 10 1.3. La technique--------------------------------------------------------------------- page 11 1.3.1. Le travail des hanches ----------------------------------------------------page 11 1.3.2. La respiration --------------------------------------------------------------page 11 1.3.3. L’orientation du bassin ----------------------------------------------------page 12 1.3.4. L’énergie cinétique---------------------------------------------------------page 12 1.3.5. Les techniques fouettées, pénétrantes

---------------------------------page 13

1.3.6. L’onde de choc-------------------------------------------------------------page 13 2. Les effets physiologiques sur le corps humain---------------------------------------page 14 2.1. Les mécanorécepteurs------------------------------------------------------------page 14 2.2. Le réflexe musculaire-------------------------------------------------------------page 14 2.3. La douleur-------------------------------------------------------------------------page 15 2.4. Les mouvements réflexes --------------------------------------------------------page 16 2.5. Le malaise vagal

----------------------------------------------------------------page 16

2.6. La segmentation métamérique---------------------------------------------------page 19 3. Les effets biomécaniques--------------------------------------------------------------page 20 3.1. Les chaînes musculaires droites et croisées-------------------------------------page 20 3.2. Le mouvement réciproque--------------------------------------------------------page 21 Deuxième partie 4. Etudes techniques---------------------------------------------------------------------page 23 4.1. Le placement---------------------------------------------------------------------page 23 4.2. La zone de frappe----------------------------------------------------------------page 23 4.3. L’effet biomécanique-------------------------------------------------------------page 24 4.4. Percussions à différents niveaux ------------------------------------------------page 24 4.5. L’enchaînement logiquement possible -----------------------------------------page 25 4.6. Les conditions d’apprentissage et d’entraînement -----------------------------page 26 7


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » 4.7. Seule la fin compte !

-----------------------------------------------------------page 26

4.8. Mises en situation -------------------------------------------------------------- page 27 5. Douze recommandations au sujet de l’atemi préparatoire 6. Analyses techniques

------------------------page 29

-----------------------------------------------------------------page 29

6.1. Enchaîner logiquement ---------------------------------------------------------page 30 6.2. Anticiper et s’adapter aux réactions réflexes

---------------------------------page 38

6.3. L’atemi préparatoire et le tai sabaki intérieur doivent être simultanés ------page 44 6.4. Sur une attaque directe ; si possible, privilégier le tai sabaki extérieur -----page 48 6.5. Se méfier: l’atemi préparatoire peut être insuffisant --------------------------page 52 6.6. Provoquer le déséquilibre, sans oublier la deuxième main de Uke -----------page 56 6.7. A courte distance : entrer dans l’attaque---------------------------------------page 60 6.8. Si possible ne pas se laisser saisir ----------------------------------------------page 62 6.9. 80% des humains sont droitiers; saisie gauche et frappe droite! ------------page 64 6.10.

Utiliser le blocage comme armé de l’atemi préparatoire ----------------page 66

6.11.

Contrôler la main qui a saisi-----------------------------------------------page 68

6.12.

Contrôler l’arme est primordial, et neutraliser simultanément Uke ---page 70

7. Conclusion------------------------------------------------------------------------------page 74 8. Bibliographie ---------------------------------------------------------------------------page 75 9. Annexes 9.1. (A) Historique du taï jitsu -------------------------------------------------------page 76 9.2. (B) Parcours personnel----------------------------------------------------------page 79

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

Introduction

Pourquoi ce sujet ? Et pourquoi ce sous-titre quelque peu iconoclaste ? Bien souvent, trop souvent, j’ai pu constater à mon sens le manque de réalisme et de logique, dans les propositions et l’exécution de techniques de défense ! La principale spécificité

du Taï jitsu est de privilégier le tai sabaki

(esquive), en

associant un atemi préparatoire (*) qui permettra la bonne exécution de l’enchaînement suivant. L’atemi préparatoire est donc déterminant. Pourquoi ? Comment ? Ce mémoire développera son étude sous différents angles, puis me conduira à proposer quelques recommandations pour une meilleure pratique du Taï jitsu lors de nos entraînements, en vue d’une réponse logique et plus « efficiente » en cas d’agression.

(*) A ce sujet; Maître Roland Hernaez créateur de la méthode française de Tai jitsu, m’a précisé que ce principe d’atemi préparatoire s’inspire fortement du shorinji kempo qu’il avait pratiqué.

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Première partie : « Les fondements » 1. Les différentes formes de l’atemi, leurs impacts et leurs intérêts. 1.1

Définition Mon Ami Serge Devineau

6e dan Expert fédéral Shôtôkai, propose dans son

dictionnaire Français-japonais (1), la définition suivante du mot atemi; Atemi : coup frappé (à un point vital) que l’on peut étymologiquement décomposer en : a (teru) : toucher mi : corps, personne, chair voir kyûsho On remarquera que Serge Devineau associe la stricte définition du mot atemi « coup frappé », à une zone d’impact ; un « point vital » (kyûsho). Association d’idées et de mots fréquente qui peut se comprendre, car comme l’écrit Henri Plée 10e dan dans son ouvrage « L’art sublime et ultime des points vitaux » ; « dans le passé, à l’époque où les arts martiaux étaient pris au sérieux », parce qu’il s’agissait d’une question de vie ou de mort, l’Art des points vitaux était l’enseignement ésotérique le plus élevé dans tous les dôjô réputés » (3) kyûsho : points vitaux que l’on peut décomposer en : kyû : urgent, soudain sho : endroit ; point On comprend donc d’emblée, l’importance et les conséquences supposées de ce coup frappé sur des points (tsubo) particuliers « vitaux ». 1.2

La forme (ou plutôt les différentes formes) Ce mémoire n’a pas pour objet de nommer et décrire en détail une à une, les

différentes configurations de poings, de mains, ou autres percussions à l’aide des membres supérieurs et inférieurs.

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Je m’attacherai donc plus, au(x) but(s) recherché(s) ; et aux conséquences physiologiques et biomécaniques de l’atemi « préparatoire ». Les coups de poing et de pieds sont très utilisés en Taï jitsu, mais il faut y ajouter les coups portés main ouverte, avec la tête, le coude le genou. Pour ma part, j’utilise de plus en plus les atemi mains ouvertes qui permettent, à la suite de la percussion, une préhension rapide facilitant l’enchaînement par clé articulaire ou par projection. La combinaison de la force et de la vitesse donnera la puissance, mais l’efficacité dépendra aussi d’autres éléments tels que; la stabilité (l’enracinement), le bon timing (au moment où l’adversaire se relâche, et/ou inspire), la surface de contact et la cible visée. A ce sujet, les techniques mains ouvertes, bien qu’apparaissant moins puissantes, sont redoutables pour qui sait les employer ; appliquées sur des tissus mous, notamment sur des points particuliers (tsubo) (4), leurs faibles surfaces de contact focalisent leur action. De nombreux arts martiaux les utilisent. D’ailleurs le Maître Ankô Itosu, afin de faire accepter le « karate » (appelé à l’époque tôde : main de chine) comme discipline d’éducation physique adaptée au lycée et à l’école normale d’Okinawa(5), a présenté en 1905

lors d’une démonstration devant le corps

enseignant, un karate sans « mains ouvertes » ; ces techniques étant

jugées trop

dangereuses ! 1.3

La technique

1. 3.1 Autre facteur essentiel, peut-être le principal dans l’esprit des arts martiaux orientaux ; le travail des hanches qui avec la respiration abdominale, mobilise l’énergie du foyer inférieur (bas ventre appelé tanden en japonais). Bien entendu, c’est au niveau du foyer inférieur que les déchets alimentaires après assimilation et tri sont éliminés, mais selon la médecine traditionnelle chinoise, c’est surtout le lieu de conservation et de réserve de l’énergie ancestrale transmise par nos aïeux (un peu comme un capital génétique), qu’il faut sauvegarder car non renouvelable. Son importance symbolique s’exprime d’ailleurs le plus dramatiquement dans la culture ancestrale japonaise, dans le suicide rituel (seppuku) (6) qui consiste à s’ouvrir le ventre ; acte « d’honneur » reliant à l’énergie ancestrale.

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » 1.3.2 La respiration, elle aussi, est essentielle ; notamment l’expiration. Les contractions abdominales et périnéales lors de l’expiration forcée, provoquent la bascule postérieure du bassin (rétroversion), assurent le gainage vertébral et pelvien, établissant ainsi la liaison solide nécessaire entre les membres inférieurs qui nous enracinent, et le thorax où s’accrochent les membres supérieurs. Cette expiration est souvent associée à un cri (kiai : expression sonore du rassemblement de toutes les forces du pratiquant, qui s’investit physiquement et mentalement dans sa technique) lorsque l’on porte un atemi avec kime (kime : avec la plus grande détermination, « décision ultime »). L’inspiration ou l’expiration quant à elles, permettent selon le kyusho jutsu, d’inverser la polarité yin/yang (4). Force

est

de

constater

que

l’association

« inspiration/expiration

et

relâchement/contraction » permettent de multiples combinaisons, afin d’optimiser l’effet des atemi, ou de faciliter les dégagements de saisies (te odoki). 1.3.3 Il reste à bien orienter le bassin, notre « centre », face à l’adversaire, afin de bien diriger la résultante des forces biomécaniques mobilisées, et concentrer toute notre « énergie » vers la cible lors de l’impact. Mécaniquement, chaque segment de notre corps mobilisé par les muscles, associé à une articulation pivot, va constituer un levier développant une force. La somme de ces forces autour de notre pivot central rachidien, sera donc proportionnelle à la longueur du (des)levier(s) constitué(s), expliquant notamment la très grande puissance des techniques circulaires. Quant

aux

techniques

directes

bras

ou

jambes

tendues, tels que choku zuki ou mae geri, elles exploitent efficacement la mécanique articulaire. En plus du moment de force autour de notre pivot rachidien, l’extension complète du coude, de part la forme de la poulie humérale et de la tête radiale, s’accompagne d’un mouvement naturel de pronation augmentant encore l’énergie cinétique. De même que l’extension de la hanche et du genou s’accompagne d’une rotation articulaire automatique interne.

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

1.3.4 Un autre facteur intervient ; combien de fois répète-t-on à nos élèves de « se relâcher » afin de ne pas ralentir le mouvement lors d’un déplacement, ou avant blocage, ou percussion » ? La raison est que l’énergie cinétique que possède un corps du fait de son mouvement, est proportionnelle à sa masse, et au carré de sa vitesse. Elle se calcule par la formule: Energie = ½ Masse X vitesse². La vitesse d’un projectile à l’impact ; pour nous la main, le pied ou toute autre partie percutante, est donc primordiale. Elle se conjugue afin de générer un maximum d’énergie, à la masse en mouvement la plus importante possible ; constituée de l’association des différentes parties de notre corps mobilisées. D’après une étude, le déplacement du corps, par la poussée conjuguée des membres inférieurs, du ventre, du buste et du bras, fait que la masse à l’impact sera de l’ordre de 450 fois celle d’un poing, avec une vitesse de percussion pouvant atteindre plus de 50 Km/h! (7) (source : science et vie n° 738 de mars 1979). Effet d’autant plus dévastateur, qu’il peut être concentré sur une petite surface de contact ; par exemple les kento (têtes proximales des phalanges de l’index et du majeur). Le relâchement coordonné des chaînes musculaires antagonistes (conditionné par l’entraînement), associé à l’utilisation des qualités élastiques du muscle, permettra une grande vélocité. 1.3.5 Dans le cas des techniques fouettées, tel keage (coup de pied percutant) ou tsuki banashi (coup de poing percutant) ; l’impact sur la cible ne dure que quelques millisecondes ; l’effet recherché vise à diffuser l’onde de choc et la « maintenir » dans la région touchée, afin de provoquer une sidération tissulaire par l’intermédiaire du système nerveux, avec de possibles lésions. Quant aux coups pénétrants type kekomi (coup de pied pénétrant) ou tsuki komi (coup de poing pénétrant), ils visent à « traverser » l’adversaire afin de provoquer par écrasement des lésions. 1.3.6 Pour une plus grande efficience, on doit donc pour produire la puissance maximale, mobiliser tous nos segments d’une façon coordonnée, afin de générer à partir de nos appuis au sol, un mouvement se transmettant d’une unité motrice à la suivante, tel une onde parcourant le corps (concept cher à Maître Iro Mochizuki) jusqu’au point d’impact.

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » A l’impact, cette onde de choc provoque une déformation élastique ou une destruction tissulaire, à condition qu’il n’y ait pas de déperdition d’énergie vers l’arrière, c’est pourquoi le verrouillage musculaire (par une contraction isométrique en gainage) doit empêcher la réabsorption. On devra donc tenir compte de tous ces paramètres, afin d’optimiser le ou les atemi précédents nos enchaînements techniques de Taï jitsu dans l’hypothèse d’une agression avérée, mais avec toute la retenue et le contrôle nécessaires lors de nos entraînements avec partenaires. 2. Les effets physiologiques d’une percussion sur le corps humain La neurophysiologie et la traumatologie permettent de mieux comprendre les effets d’une percussion. Qu’il y ait lésion tissulaire ou non, elle déclenche une réponse réflexe involontaire, à partir d’un message nocicepteur (sensation de douleur) véhiculé par les voies sensitives. 2.1 La stimulation des mécanorécepteurs (neurones sensoriels sensibles aux déformations mécaniques), cutanés et propriocepteurs

(récepteurs musculaires et

ligamentaires) est à l’origine de la perception consciente ou non. Elle renseigne sur la position des différentes parties du corps. L’énergie du stimulus appliquée sur une zone anatomique, est « traduite » par ces mécanorécepteurs en énergie électrochimique. Ce message suit les voies sensitives vers le système nerveux central (moelle épinière et cerveau), où il est traité et analysé. Les mécanorécepteurs musculaires (fuseaux neuromusculaires et organes tendineux de Golgi), et articulaires (corpuscules de Ruffini et Pacini) informent sur la position du corps et ses mouvements, ainsi que sur la force que

ses

segments

subissent.

Leurs

messages nocicepteurs vont jusqu’à la moelle épinière, provoquant en retour à ce

niveau

une

musculaire,

puis

réponse suivent

les

réflexe voies

ascendantes vers le cerveau. 2.2

Le réflexe musculaire est

une réponse involontaire, stéréotypée et très

rapide

(arc

réflexe),

sans

intervention du cerveau et de la volonté.

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Souvent réaction de défense, ils peuvent être innés ou acquis (conditionnés). Un arc réflexe n’est jamais modifiable par la volonté de l’individu ; selon la « loi du tout ou rien ».

On distingue les réflexes d’extension (ostéotendineux) et les réflexes de flexion. Le

réflexe

d’extension

ostéotendineux

se

déclenche

lors

d’un

étirement

involontaire du muscle ou d’une percussion sur son tendon (réflexe myotatique) ; provoquant

une

extension

articulaire

par

contraction

réflexe

,

et

une

inhibition

(relâchement) de son muscle antagoniste. Le

réflexe

de

flexion est un réflexe de défense et de retrait; les récepteurs

algiques

(véhiculant

le

message

nociceptif) transmettent un message nerveux,

aux

centres

proportionnel

à

l’intensité du stimulus. A l’inverse

du

réflexe

ostéotendineux ;

les

muscles

se

fléchisseurs

contractent, alors que les muscles

extenseurs

sont

inhibés. Bien entendu, les voies

ascendantes

médullaires transmettent la sensation

de

douleur

au

cerveau, mais le réflexe en lui-même n’a pas besoin de sensation pour réagir. Ce réflexe de défense et de retrait (en flexion) à la suite de notre atemi préparatoire,

sera à exploiter avec logique dans l’enchaînement

technique qui suivra. Remarque : A condition de s’y préparer , la volonté permet dans une certaine mesure , d’inter-agir dans la limite toute personnelle de la résistance à la douleur, et d’empêcher ce réflexe de retrait par inhibition volontaire des muscles fléchisseurs. 15


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » 2.3 La douleur peut se définir comme une « expérience sensorielle et émotionnelle désagréable », liée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle. Elle est donc subjective. Elle peut être aiguë ou chronique. Bien entendu, nous nous intéresserons essentiellement à la douleur aiguë engendrée par une percussion, ou une torsion. Véritable « signal d’alarme » de l’organisme, elle permet le déclenchement d’une réaction appropriée dans le cas d’une atteinte à l’intégrité physique. La

composante

comportementale

à

la

douleur

associe

des

manifestations

observables ; physiologiques somato-végétatives (exemple : pâleur), verbales (cri, plainte), et motrices, ou une attitude antalgique avec immobilité, et possible inhibition musculaire. 2.4 On observe notamment des mouvements réflexes de retrait des membres, et éventuellement des changements posturaux du corps, mais aussi une possible adaptation. En effet, la composante cognitive de la douleur donne du sens ; la mémoire permet

à

partir

d’expériences

douloureuses

antérieures,

d’adapter

la

réaction

comportementale ; par augmentation de l’attention, anticipation, diversion. Ces réflexes « conditionnés » de résistance à la douleur, sont entretenus par l’entraînement tels les exercices de renforcement (kote gitae) de l’école Uechi ryû (5). En plus des possibles lésions nerveuses terminales, dues à la répétitions des frappes, conduisant à une « anesthésie fonctionnelle », ceci s’explique par le fait que les voies nerveuses de la nociception comprennent aussi des voies descendantes depuis le cortex (influence de la volonté), qui peuvent limiter l’intensité du message sensitif, afin de moduler la sensation douloureuse (rétrocontrôle appelé aussi théorie du gate control). 2.5 Quoi qu’il en soit un rappel à la prudence s’impose ; un profond respect de la vie doit inciter tout Taï jitsuka à doser sa réponse en cas d’agression, et bien entendu, à respecter l’intégrité physique des partenaires d’entraînement. La douleur en fonction, de sa localisation, de la sommation des traumatismes, ou de son intensité, peut provoquer un malaise vagal. La stimulation des nerfs vagues (appelés aussi nerfs pneumogastriques) par voies réflexes ou par percussion directe, peut provoquer une baisse du débit sanguin par bradycardie (baisse du rythme cardiaque), avec hypotension, pouvant déclencher, une syncope (perte de connaissance), ou un état de choc (« KO debout »). Lors de cette mise « hors de combat » « KO debout » sans perte de connaissance, on peut observer un myosis (diminution du diamètre de la pupille), ou au contraire une

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » mydriase (dilatation de la pupille), une forte transpiration, des spasmes musculaires et des troubles de la respiration, qui doivent nous alerter en cas d’accident lors d’un entraînement. Les

deux

nerfs

vagues

comportent

des

fibres

motrices,

sensitives

et

neurovégétatives parasympatiques. Ils sortent au niveau de la base du crâne, suivent l’artère carotide interne et la veine jugulaire interne, puis suivent l’œsophage.

Le trajet des nerfs vagues ne se limite donc pas à la gaine neuro-vasculaire du cou. Au niveau thoraco-abdominal, après avoir traversé le diaphragme, les deux nerfs vagues perdent leur structure tronculaire, pour former un réseau

assurant l’innervation

parasympathique des plexus cardiaque, pulmonaire, oesophagien, colique, et rénaux. Les viscères possèdent donc de nombreuses terminaisons nociceptives sensibles aux stimuli externes et internes, en relation avec les deux nerfs vagues droit et gauche (voies viscéro-sensitives et viscéro- motrices végétatives), ainsi qu’avec leur métamère (territoire géré par un segment de la moelle épinière). On comprend mieux les conséquences d’une percussion sur certains points « vitaux » (3) du thorax et de l’abdomen, situés sur la face antérieure du thorax et de l’abdomen ou sur le dos. 17


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Nommés points mu (points « alarme ») et shu en médecine traditionnelle chinoise (MTC), ils sont répertoriés aussi par de nombreux auteurs occidentaux (8) (segmentation du dermatome, points réflexes, points de Knap, points de Chapman, trigger points etc…)

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » La douleur peut donc être vécue comme un simple « désagrément », et selon son intensité devenir insoutenable jusqu’à provoquer un malaise, voir mettre en jeu le pronostic vital. Un contrôle absolu et une bonne connaissance des premiers gestes de secourisme s’imposent donc. Remarque : il n’est pas besoin de rappeler que la face et le crâne sont fortement innervés, les organes des sens qui s’y situent sont très vulnérables ; il convient donc d’éviter de créer des lésions irréversibles, par notre atemi préparatoire. Néanmoins la connaissance de nombreux points très sensibles et extrêmement douloureux à la percussion et à la pression, nous permet rapidement de neutraliser plus facilement un agresseur.

2.6

Une autre partie du

corps apparaît moins fragile, plus résistante et moins sensible à la douleur que la face ventrale ; le dos. Qualifié

de

yang

par

rapport au ventre yin selon la MTC, « véritable carapace » que l’on oppose naturellement en se tournant

pour

protéger

notre

ligne centrale antérieure, le dos comprend pourtant de nombreux points faibles. La segmentation métamérique

(chaque

« étage » de la moelle épinière gère

par

nerveuses

ses

connexions

un

territoire

comprenant une zone de peau, une vertèbre, un organe, des muscles…) une

explique

percussion

sur

pourquoi le

rachis

(avec ou sans lésion vertébrale), mais aussi sur de nombreuses 19


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » autres zones réflexes du dos, peut

provoquer des troubles fonctionnels graves

potentiellement mortels.

3. Les effets biomécaniques 3.1 La biomécanique nous démontre, que les chaînes musculaires

des membres

constituent des unités de coordination s’associant, et générant soit un mouvement de triple flexion, soit un mouvement de triple extension (cheville-genou-hanche ou poignetcoude-épaule)

autour de systèmes droits homolatéraux et croisés ; les chaînes

musculaires droites (antérieure, postérieure, homolatérale), ou croisées. (9) (10)

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

Les mouvements s’organisent autour d’un axe osseux central morcelé et flexible ; la colonne vertébrale. Elle unit la ceinture scapulaire et la ceinture pelvienne, permet des mouvements dans le plan antéro-postérieur, mais aussi dans le plan horizontal. Les mouvements de torsion du tronc sont mécaniquement indissociables de l’enroulement. L’inclinaison quant à elle, du fait de l’orientation des facettes articulaires vertébrales, s’accompagne d’une rotation automatique (11).

3.2 Il existe une relation entre le système droit et croisé. L’antagonisme se fait d’avant en arrière au cours d’un mouvement symétrique

bilatéral.

Alors

que

dans

un

mouvement réciproque, celui-ci se fait d’avant en arrière mais en opposant la droite et la gauche ; la flexion d’un coté est dépendante de l’extension de l’autre.

Par

exemple ;

la

contraction

des

fléchisseurs de la hanche gauche s’accompagne de la contraction des extenseurs de la hanche droite ; c’est le mouvement réciproque.

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

On comprend mieux la réaction musculaire à distance d’une partie, ou parfois de tout le corps, lors d’une percussion. La douleur provoque

effectivement une réaction

biomécanique « en chaîne » ; rompant la symétrie latérale ou l’équilibre antéro-postérieur, à l’instar de la torsion exercée par une clé articulaire, provoquant localement une tension musculaire douloureuse, qui engendre elle-même la contraction réflexe de toute la chaîne de flexion du membre, et une modification de la posture générale du sujet subissant la clé. Il faudra donc utiliser, et si possible anticiper cette réaction réflexe posturale kinesthésique, engendrée par l’atemi !

22


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Deuxième partie: « Etudes techniques » Après ces rappels anatomo-physiologiques, mécaniques et biomécaniques, qui m’ont paru nécessaires afin de mieux comprendre les effets potentiels des atemi sur l’organisme, voyons d’une façon plus pragmatique les situations qui permettent la bonne exécution et l’enchaînement technique à la suite de l’atemi préparatoire.

4. Pour commencer l’étude pratique, « enfonçons quelques portes ouvertes », en énonçant les pré–requis et principes fondamentaux connus suivants : 4.1. D’abord se protéger, esquiver Il va sans dire que si possible en cas d’agression il faudra fuir les situations dangereuses, et dans un contexte « civil pour le commun des mortels »; « la réponse » devra rester dans le cadre de la légitime défense (art. 122-5 art. 122-6 art. 122-7 du C.P.). Il est à remarquer que cette réponse pourra d’ailleurs être modulée, selon les moyens et droits d’usage légaux et réglementaires attribués par exemple ; aux corps de police et de gendarmerie, ou dans d’autres contextes « extrêmes » de type militaire, opération de guerre… Mais dans tous les cas, que nous soyons dans la pratique de l’art martial ou la self défense, en situation de combat ; il ne faudra pas « subir » l’assaut. Lors d’un assaut, il est impératif de s’écarter de la ligne d’attaque par le tai sabaki tout en détournant l’agresseur de l’axe médian de notre corps ; on limitera ses possibilités de toucher nos centres vitaux principalement situés sur celui-ci. Nous sommes ici dans le cas d’une défense en go no sen, c'est-à-dire en réaction et avec un léger temps de retard sur l’initiative de l’agresseur. Il va s’en dire que le sen no sen, « défense par anticipation » est possible (à condition d’en avoir la possibilité), mais dans le cadre légal de la légitime défense, ceci est plus délicat à plaider devant la justice. Je laisse dans ce cas chacun face avec sa conscience et ses choix. 4.2. Porter un premier atemi le plus rapidement possible en se désaxant Le tai sabaki doit créer la surprise, et si possible le déséquilibre de l’agresseur en créant un vide « aspiratif », afin de permettre, tout en se préservant, de porter un premier atemi idéalement dans le même temps. Les enchaînements techniques ultérieurs seront irréalisables sans ce bon timing. 23


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » 4.3. Le « coup unique » Il est nécessaire à mon sens de casser ce « véritable paradigme (*) » ; ce premier atemi préparatoire unique est possiblement insuffisant ! Attention ! Je ne parle pas là de l’ultime degré de réponse en cas de situation critique, où le « coup unique » « dévastateur » peut se comprendre. La recherche de la perfection associant ; puissance, kime, précision de frappe sur un point vital, peut d’ailleurs faire l’objet de toute une vie. Non ; je veux parler de l’atemi préparatoire qui s’entend et s’intègre dans une « réponse proportionnelle ». L’atemi préparatoire est dépendant de tant de facteurs internes (défenseur) et externes (agresseur, circonstances, lieu..); il faut donc savoir perdre ses illusions… sous peine de négliger la capacité de l’agresseur à anticiper ou encaisser le coup. Le stress, lors d’une confrontation, est une réponse réflexe et normale de l’organisme, qui provoque la sécrétion d’endorphines pouvant rendre totalement insensible l’agresseur. Sans oublier une possible imprégnation alcoolique, ainsi que l’usage de stupéfiants, qui par leurs effet sédatifs, peuvent rendre totalement inefficients nos atemi ! C’est pourquoi les touches multiples, simultanées, ou successives légèrement décalées dans le temps, perturbant le système nerveux par le cumul des stimuli, permettront d’augmenter la vulnérabilité de l’agresseur, et permettront l’exécution de l’éventuelle technique de clé ou de projection qui suit. La seule puissance ne suffit pas; la précision est essentielle. Elle induit la réaction de l’adversaire et permettra l’enchaînement qui doit être simple ; d’ailleurs les neurosciences confirment ce que chaque pratiquant constate ; en situation de stress l’être humain est incapable d’effectuer une tâche trop complexe. 4.4

Percuter à différents niveaux De nombreuses séquences de kata, pour ne pas dire toutes, comprennent une

succession d’atemi, portés d’ailleurs à différents niveaux ; ceci a du sens et témoigne de l’expérience et de la réflexion de leurs créateurs.

(*) paradigme : ensemble de formes fléchies d’un terme donné comme modèle

24


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Frapper,

toucher

successivement

à

différents

niveaux ; jodan, shudan, gedan, sur le même côté ou son controlatéral, (autrement appelés quadrants, si l’on divise en quatre parties le corps humain),

ou

encore

la

face

antérieure et postérieure multiplie les

chances

de

perturber

l’adversaire qui se trouvera ainsi plus facilement dépassé, et dans l’incapacité

de

réagir

par

cette

sommation spatiale et temporelle.

4.5

Tenter un enchaînement

logiquement possible En

effet

aussi,

il

est

illusoire d’espérer projeter à contre sens

de

son

déséquilibre

l’adversaire. L’atemi préparatoire, ou les atemi induisent une réaction, bien souvent un recul, qui modifiera la distance,

le

placement, il faut donc enchaîner en respectant la logique biomécanique et la gravité ; c’est à dire le déséquilibre et la trajectoire des déplacements. Au sujet des enchaînements techniques ; l’étude au dojo offre une grande variété de réponses possibles. Mais dans une situation de combat, se poser des questions ralentit ; donc se donner le choix d’un enchaînement est impossible, et tue l’efficacité. La « belle » technique finale n’est pas le but auquel il faut penser. L’enchaînement par essence ne peut se prévoir, il n’est qu’adaptation face à la réaction de l’adversaire. 4.6

Les conditions d’apprentissage et d’entraînement S’entraîner dans un dôjô n’a rien à voir avec les conditions réelles d’un affrontement,

souvent imprévisibles. Toutefois, il est nécessaire durant les entraînements de se rapprocher au maximum de celles-ci, par la sincérité des attaques et des défenses, sans se leurrer car 25


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » cela restera, malgré toute l’intensité appliquée, en fin de compte « que » des assauts conventionnels (12). Préserver son intégrité physique, et bien entendu celle de son partenaire durant l’entraînement est essentiel, mais un atemi préparatoire à peine ébauché, sans toucher le partenaire ne permet pas, ni à Tori ni à Uke, de percevoir son impact possible ; le déséquilibre, le retrait réflexe… Ceci est d’autant plus pernicieux, voir dangereux, lors du travail avec armes ; ainsi un atemi sur le bras, ou un blocage tel jugi uke à peine appuyé, sur une attaque d’estoc au couteau peut sembler efficace, alors que dans la réalité il risquerait d’induire une flexion ou un retrait « involontaire »

du bras et donc du couteau ; ce qui provoquerait de graves

lésions. Il faut donc que les enseignants alertent leurs élèves, afin de tenir compte de ces retraits réflexes possibles. Nous

nous

trouvons

donc

dans

une

situation

problématique

lors

de

l’entraînement ; où l’atemi préparatoire doit toucher pour créer la réaction, infléchir la position du partenaire avec tout le contrôle nécessaire, sans provoquer de blessure, avec une restriction pour les atemi au visage où seule une « touchecontact » légèrement poussée sera appliquée, pour générer une bonne sensation ! Cette consigne sera d’autant plus impérative lorsqu’elle s’adressera aux débutants ! Le partenaire doit lui aussi participer « activement » ; en harmonie et sans exagération, en subissant avec logique la technique. Ce qui implique de la part de l’enseignant, une réflexion en amont, afin qu’il puisse guider les deux partenaires dans leurs rôles respectifs.

4.7

Seule la fin compte ! L’esthétique compte dans la voie des arts martiaux, mais le taï jitsu veut aussi se

présenter comme une méthode de self défense. C’est pourquoi personnellement, j’insiste dans mon enseignement sur le pragmatisme des techniques avant la « recherche du beau », bien que cela ne soit pas forcément incompatible... Les « chûtes envolées » excessives d’un partenaire trop zélé, m’insupportent. Sans véritable justification ; elles ne créent pas la bonne réaction, le bon enchaînement, et n’aident pas à la compréhension.

26


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » 4.8

Mises en situation Il s’agit maintenant à partir de constats, lors de mises en situation, d’analyser et

d’élaborer des réponses possibles sous forme de recommandations pédagogiques, qui bien entendu ne sont pas des prescriptions au sens strict, mais un « idéal » vers lequel on tendra à s’approcher. Car l’écart est parfois très grand entre la théorie à la pratique ! Tant de facteurs interviennent, de telle sorte qu’il faudra toujours moduler, s’adapter dans cet échange qu’est le combat ! C’est un lieu commun de le dire, mais il est bon de se rappeler et répéter les quelques fondamentaux suivants ; -

Durant le travail avec partenaire ; l’atemi préparatoire de Tori doit toucher avec contrôle le corps d’Uke, avec une restriction pour le visage où il portera une « touche-contact » légèrement poussée, afin d’induire la bonne réaction de sa part.

-

Uke doit coopérer intelligemment avec Tori, sans passivité ni résistance exagérée.

-

Bien souvent plusieurs atemi sont nécessaires dans une séquence défensive

-

L’enchaînement technique de Tori doit respecter la logique biomécanique Il est bien entendu impossible d’associer et de suivre toutes les recommandations qui

suivront dans un seul enchaînement défensif, c’est pourquoi je vais maintenant à l’aide de fiches, analyser les situations et évoquer des enchaînements techniques possibles sur un panel d’attaques classiques. Les réponses regroupées par thèmes seront analysées en insistant principalement sur les aspects suivants : -

La ou les formes d’atemi (préparatoire et les éventuels suivants)

-

La ou les zones anatomiques touchées (zone anatomique traumatisée ; territoire neurologique et vasculaire)

-

L’effet potentiel des percussions selon le kyushô jutsu; sur les méridiens, la polarité, le cycle touché)

-

L’analyse biomécanique (réaction éventuelle d’une chaîne musculaire suite à l’atemi préparatoire)

-

Les options d’enchaînement techniques possibles (selon la réaction de Uke, la distance, le placement)

27


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » En ce qui concerne le kyushô jutsu ; en toute honnêteté bien que j’en possède quelques bases, je dois avouer que rien n’était calculé par avance, c'est-à-dire que l’analyse (forcément à posteriori), m’a permis de constater de nombreuse fois avec une agréable surprise, l’adéquation selon les canons de la médecine chinoise auxquels cette technique se réfère. Force est de constater que les séquences travaillées au cours des entraînements ont permis l’acquisition d’automatismes générant ce résultat, simplement en laissant s’exprimer « l’intelligence corps » ! D’autre part, les défenses présentées peuvent paraître parfois excessives compte tenu de l’intensité de l’agression, car il s’agit d’extraits, de séquences présentées pour le besoin de la démonstration ; le contexte étant insuffisamment défini. Il est évident que dans la réalité, l’éthique et la loi (articles 122-5,122-6,122-7 du code pénal sur la légitime défense) nous commandent une défense proportionnelle au degré d’agression. Dernière remarque ; les enchaînements sur contre de l’agresseur ne seront pas étudiés dans ce mémoire, puisqu’ils n’en sont pas le sujet, quoique très intéressants. Simplement ; il faut considérer qu’un dégagement ou un contre de l’agresseur génère une nouvelle situation…

Les fiches présentées ci-après sont extraites d’un livret pédagogique à destination des clubs de Taï jitsu, que je soumettrai prochainement à la Commission technique de la Commission Nationale de Taï Jitsu.

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » 5. Douze recommandations au sujet de l’atemi préparatoire 1) Enchaîner logiquement après l’atemi préparatoire 2) Anticiper et s’adapter aux réactions réflexes de Uke après l’atemi préparatoire 3) L’atemi préparatoire et le tai sabaki intérieur doivent être simultanés 4) Sur une attaque directe ; si possible, privilégier le tai sabaki extérieur en portant l’atemi préparatoire 5) Se méfier: l’atemi préparatoire peut être insuffisant; un enchaînement d’atemi peut s’imposer 6) L’atemi préparatoire doit provoquer ou accompagner le déséquilibre, sans oublier la deuxième main « vivante » de Uke 7) A courte distance : entrer dans l’attaque en portant l’atemi préparatoire 8) Si possible ne pas se laisser saisir et porter un atemi préparatoire de dégagement 9) 80% des humains sont droitiers; ils vont préférentiellement saisir avec la main gauche pour frapper avec la droite! Entraînons-nous en conséquence… 10) 11)

Utiliser le blocage comme armé de l’atemi préparatoire Contrôler la main (et donc le bras) qui a saisi ; sinon Uke pourra

réutiliser ce même bras ; ne pas oublier la deuxième main « vivante » 12)

Le contrôle de l’arme est primordial, mais il est tout aussi important de

neutraliser Uke par un atemi préparatoire simultané

6. Analyse de fiches techniques 29


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

6.1 Enchaîner logiquement après l’atemi l préparatoire

Fiche n° 1 ATEMI

ATEMI PREPARATOIRE Teishô

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

Zone labiale + Nez N. facial + N. sous orbital A. et V. labiales

EFFET « KYUSHÔ » ANALYSE BIOMECANIQUE

26VG 24VC Réflexe de retrait de la chaîne haîne d’extension droite

ATEMI SUIVANT Gyaku zuki Sous le lobe auriculaire N. facial + N.auriculotemporal A.et V. transverses et maxillaires 7Es

ATEMI SUIVANT

UNE OPTION POSSIBLE D’ ENCHAÎNEMENT ô sotogari TECHNIQUE …

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Enchaîner logiquement après l’atemi l préparatoire

Fiche n° 2 ATEMI ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES EFFET « KYUSHÔ » ANALYSE BIOMECANIQUE UNE OPTION POSSIBLE D’ ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

ATEMI PREPARATOIRE Mae geri zone sous ombilicale Br. Cutanée du 11N. intercostal. A. et V. superficielles et inférieures 6VC Réflexe de retrait de la chaîne de flexion

ATEMI SUIVANT Hiza geri Nez et gouttière nasolabiale Br N. facial + N. sous orbital . A. et V. labiales supérieures 26VG Réflexe de retrait vers l’extension

ATEMI SUIVANT

YIN/YANG

Shiho nage

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Enchaîner logiquement après l’atemi l préparatoire

Fiche n°3 ATEMI ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES EFFET « KYUSHÔ » ANALYSE BIOMECANIQUE UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

ATEMI PREPARATOIRE mae geri gedan zone sous ombilicale Br. Cutanée du 11N. intercostal. A. et V. superficielles et inférieures 6VC Réflexe de retrait de la chaîne haîne de flexion

ATEMI SUIVANT otoshi uchi Articulation de l’épaule N. sus-claviculaire Br. Musculaire de A. et V. circonflexe 10IG et 11IG

YIN/YANG

Amené au sol et contrôle par clé ou écrasement

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Enchaîner logiquement logiquem après l’atemi préparatoire

Fiche n°6 ATEMI

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

EFFET « KYUSHÔ » ANALYSE BIOMECANIQUE UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

ATEMI PREPARATOIRE Kakato geri Métatarse du pied (gros orteil et 2e orteil) Br du N. tibial antérieur Réseau veineux dorsal du pied et artère interinter osseuse

ATEMI SUIVANT Coup de tête arrière

Kakato geri

Nez et gouttière nasolabiale Br N. facial + N. sous orbital . A. et V. labiales supérieures

Articulation temporo mandibulaire

3Fo (YIN) BOIS

26VG (YANG)

8VB et 9VB (YANG) BOIS

Réflexe de flexion

Réflexe de la chaîne d’extension

Atemi de la tête vers l’arrière sur le nez

Projection tani otoshi

Atemi final

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » 6.2 Anticiper et s’adapter aux réactions réflexes de Uke après l’atemi l préparatoire

Fiche n°8 ATEMI

ATEMI PREPARATOIRE Tsukami uke Pli du coude bord radial N.brachial cutané interne N.radial A. et V. récurrente radiale antérieure V. céphalique

ATEMI SUIVANT Mawashi enpi Au dessus de l’oreille br.des N.auriculo temporales et grand occipital A. et V. auriculaires et temporales

EFFET « KYUSHÔ »

5Po

8VB 9VB

ANALYSE BIOMECANIQUE UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

Réflexe de flexion de la chaîne latérale droite

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

Cycle de destruction Métal sur Bois

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Anticiper et s’adapter aux réactions réflexes de Uke après l’atemi atemi préparatoire

Fiche n°9 ATEMI

ATEMI PREPARATOIRE Mae geri gedan

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

Région inguinale N. crural A. fémorale

ATEMI SUIVANT Otoshi enpi Tendon du triceps Br. N. brachial cutané N. radial et A.et V. collatérales internes

EFFET « KYUSHÔ »

12Ra

11TR 12TR

ANALYSE BIOMECANIQUE

Réflexe d’extension de la chaîne latérale droite

Réflexe d’extension du coude

UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

Changement de quadrant bas/haut Inversion du sens de la circulation énergétique de la TERRE vers le FEU

Amené et contrôle au sol

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Anticiper et s’adapter aux réactions réflexes de Uke après l’atemi atemi préparatoire

Fiche n°10 ATEMI

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

EFFET « KYUSHÔ » ANALYSE BIOMECANIQUE

ATEMI PREPARATOIRE Nukite aux yeux yeux et pointe du nez gouttière naso-labiale naso yeux N. optique et Br N. facial + N. sous orbital . A. et V. labiales supérieures Point de pression des yeux et 26 VG Réflexe de retrait de la tête et d’extension du rachis

ATEMI SUIVANT

UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » L’atemi préparatoire et le tai sabaki intérieur doivent être simultanés

Fiche n°12 ATEMI ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES EFFET « KYUSHÔ » ANALYSE BIOMECANIQUE

ATEMI PREPARATOIRE Shuto uchi jodan

ATEMI SUIVANT

A.carotide V.jugulaire N. vague 17 IG 18GI Réflexe de retrait de la tête et d’extension du rachis

UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » L’atemi préparatoire et le tai sabaki intérieur doivent être simultanés

Fiche n°13 ATEMI

ATEMI PREPARATOIRE Shuto uchi jodan

ATEMI SUIVANT Yoko enpi jodan

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

A.carotide V.jugulaire N. vague

Mâchoire inférieure N. facial et N. Buccal A. et V. faciales

EFFET « KYUSHÔ »

17 IG 18GI

5Es

ANALYSE BIOMECANIQUE

Réflexe de retrait de la tête et d’extension du rachis

Réflexe de retrait de la chaîne d’extension

UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

ATEMI SUIVANT Hiza geri Région du rein N. rachidiens lombaires Br. Post. A. et V. lombaires 23Ve Cycle de destruction d de la TERRE sur EAU Renversement postérieur Amené au sol par renversement et désarmement par kote gaeshi

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

Si possible: sur une attaque directe, directe privilégier le tai sabaki extérieur en portant l’atemi préparatoire

Fiche n°14 ATEMI ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES EFFET « KYUSHÔ » ANALYSE BIOMECANIQUE UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

ATEMI PREPARATOIRE aitô uchi jodan

ATEMI SUIVANT

ATEMI SUIVANT

A.carotide V.jugulaire N. vague 17 IG 18GI Réflexe de flexion du rachis

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Sur une attaque directe; si s possible privilégier le tai sabaki extérieur en portant l’atemi préparatoire

Fiche n°16 ATEMI

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

ATEMI PREPARATOIRE Nukite jodan pointe du menton et nez gouttière nasonaso labiale yeux N. optique et Br N. facial + N. sous orbital . A. et V. labiales supérieures

EFFET « KYUSHÔ »

Point de pression des yeux et 26 VG (YANG)

ANALYSE BIOMECANIQUE

Réflexe de retrait de la tête et d’extension du rachis

UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

ATEMI SUIVANT Haiwan uchi jodan

A.carotide V.jugulaire N. vague

17 IG 18GI (YANG)

ATEMI SUIVANT Hiza geri Face postérieure de la cuisse Br. Postérieure du N. fémoro cutané N. sciatique A. et V. fémorale 51Ve (YANG) Changement de quadrant Réflexe de flexion de la chaîne postérieure du membre inférieur Amené au sol et désarment par kote gaeshi

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Se méfier: l’atemi l préparatoire peut être insuffisant; un enchaînement d’atemi d peut s’imposer

Fiche n°18 ATEMI

ATEMI PREPARATOIRE Gyaku gedan barai

ATEMI SUIVANT uraken uchi jodan

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

Face externe de la cuisse N. cutané latéral N. saphène A. et V. circonflexes fémorales

Tempe br. Temporale du N. auriculo temporal br. Pariétale de A. et V. temporales superficielles

31VB 32VB (YANG)

4VB à 9VB (YANG) Changement de quadrant

EFFET « KYUSHÔ » ANALYSE BIOMECANIQUE UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

ATEMI SUIVANT Mae geri gedan Face postérieure de la cuisse Br. Postérieure du N. fémoro cutané N. sciatique A. et V. fémorale 51Ve (YANG) Changement de quadrant Réflexe de flexion de la chaîne postérieure du membre inférieur Atemi final région occipitale

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » L’atemi préparatoire doit provoquer ou accompagner le déséquilibre

Fiche n°20 ATEMI

ATEMI PREPARATOIRE Gyaku gedan barai

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

Face postérieure du mollet et genou N. saphène externe N. tibial postérieur V. saphène V. A. tibiales postérieures

EFFET « KYUSHÔ »

52Ve 53Ve (EAU)

ANALYSE BIOMECANIQUE UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

ATEMI SUIVANT Mae geri gedan Face postérieure de la cuisse Br. Postérieure du N. fémoro cutané N. sciatique A. et V. ischiatiques 50Ve (EAU)

ATEMI SUIVANT teishô uchi jodan

région occipitale br. A. et V. occipitales

10 Ve (EAU)

Réflexe de flexion de la chaîne postérieure du membre inférieur Amené au sol

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

Se méfier de la deuxième main « vivante » de Uke

Fiche n°22 ATEMI

ATEMI PREPARATOIRE faute :Teishô uchi Sans effet

ATEMI SUIVANT faute :Mawashi enpi Sans effet

ATEMI SUIVANT

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES EFFET « KYUSHÔ » ANALYSE BIOMECANIQUE UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » L’atemi préparatoire doit provoquer ou accompagner le déséquilibre

Fiche n°23 ATEMI

ATEMI PREPARATOIRE Mawashi enpi

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

Tempe br. Temporale du N. auriculo temporal br. Pariétale de A. et V. temporales superficielles

EFFET « KYUSHÔ »

4VB à 9VB (YANG)

ATEMI SUIVANT osae Articulation du coude Br. Post du N. brachial cutané interne Br musculaire du N. radial Réseau artério-veineux du coude 11TR et 12 TR

ATEMI SUIVANT

ANALYSE BIOMECANIQUE UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » A courte distance : entrer dans l’attaque l en portant l’atemi préparatoire

Fiche n°25 ATEMI

ATEMI PREPARATOIRE Shuto uchi jodan

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

A.carotide V.jugulaire N. vague

EFFET « KYUSHÔ »

17 IG 18GI

ANALYSE BIOMECANIQUE

Réflexe de retrait de la tête et d’inflexion du rachis

UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

ATEMI SUIVANT Jodan haiwan uke Face antéro-interne de l’avant-bras N. brachial cutané interne N.radial A. et V. radiale V. céphalique 8Po 7Po 6Po Cycle de destruction du FEU sur le METAL

ATEMI SUIVANT Tsukami otoshi Pli du coude N. brachial cutané interne N.radial Br. Récurrente A. et V. radiale V. céphalique 5Po Réflexe de flexion du coude Mukae daoshi

60


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

61


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Si possible ne pas se laisser saisir et porter un atemi préparatoire de dégagement

Fiche n°26 ATEMI

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

ATEMI PREPARATOIRE Teishô otoshi Coté radial avant bras et poignet N. brachial cutané interne N.radial A. et V. céphalique et sa br. carpienne dorsale

EFFET « KYUSHÔ »

5GI 6GI 7GI

ANALYSE BIOMECANIQUE UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

Réflexe de retrait de l’avant bras

ATEMI SUIVANT Osae otoshi Coté radial avant bras et poignet N. brachial cutané interne N.radial A. et V. céphalique et sa br. carpienne dorsale 5GI

ATEMI SUIVANT uraken uchi jodan Tempe br. Temporale du N. auriculo temporal br. Pariétale de A. et V. temporales superficielles 4VB à 9VB cycle de destruction du METAL sur le BOIS

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » 80% des humains sont droitiers; ils vont préférentiellement saisir avec la main gauche pour frapper avec la droite! Entraînons-nous Entraînons nous en conséquence… conséquence

Fiche n°27 ATEMI

ATEMI PREPARATOIRE Haitô uchi

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

A.carotide V.jugulaire N. vague

EFFET « KYUSHÔ »

17 IG 18GI

ANALYSE BIOMECANIQUE

Réflexe de retrait de la tête et de flexion du rachis

UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

ATEMI SUIVANT Teishô uchi Tempe br. Temporale du N. auriculo temporal br. Pariétale de A. et V. temporales superficielles 4VB à 9VB cycle de inversion du sens de la circulation énergétique du BOIS vers le FEU

ATEMI SUIVANT uraken uchi jodan

Atchi mawashi

64


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Utiliser le blocage comme armé de l’atemi l préparatoire

Fiche n°28 ATEMI

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

EFFET « KYUSHÔ »

ANALYSE BIOMECANIQUE UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

ATEMI PREPARATOIRE Jodan haiwan uke Coté radial avant bras et poignet N. brachial cutané interne N.radial A. et V. céphalique et sa br. carpienne dorsale

5GI

ATEMI SUIVANT Teishô uchi

ATEMI SUIVANT Gyaku zuki

Mâchoire inférieure N. facial et N. Buccal A. et V. faciales

Aisselle N. accessoire brachial cutané interne N. cubital N. médian A. axillaire

5Es Inversion de la circulation énergétique du METAL vers la TERRE

1Co

Amené au sol

66


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Contrôler la main (et donc le bras) qui a saisi ; sinon Uke pourra réutiliser ce même bras

Fiche n°29 ATEMI

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

EFFET « KYUSHÔ » ANALYSE BIOMECANIQUE UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

ATEMI PREPARATOIRE Jodan haiwan uke Coté radial avant bras et poignet N. brachial cutané interne N.radial A. et V. céphalique et sa br. carpienne dorsale 5GI

ATEMI SUIVANT Teishô uchi

ATEMI SUIVANT

A.carotide V.jugulaire N. vague

17 IG 18GI Double percussion sur GI Réflexe de retrait de la tête et d’inflexion du rachis Amené au sol

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Le contrôle de l’arme l arme est primordial, mais il est tout aussi important de neutraliser Uke par un atemi préparatoire simultané

Fiche n°32 ATEMI ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

ATEMI PREPARATOIRE Shuto uchi Jonction épauleépaule poitrine (apophyse coracoïde) N. sus claviculaire br du N. thoracique N. intercostal

EFFET « KYUSHÔ »

1Po 2Po

ANALYSE BIOMECANIQUE

Contrôle de l’épaule

UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

ATEMI SUIVANT Shuto uchi

ATEMI SUIVANT Hiza geri

Tempe br. Temporale du N. auriculo temporal br. Pariétale de A. et V. temporales superficielles

Parties génitales

4VB à 9VB (YANG) Cycle de destruction du METAL sur le BOIS Réflexe de d’inclinaison

1VC

Contrôle du bras par enroulement et désarmement si le couteau n’est pas lâché

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Le contrôle de l’arme l arme est primordial, mais il est tout aussi important de neutraliser Uke par un atemi préparatoire simultané

Fiche n°34 ATEMI

ZONE(S) ANATOMIQUES TOUCHEES

ATEMI PREPARATOIRE Nukite jodan yeux et pointe du nez gouttière naso-labiale naso yeux N. optique et Br N. facial + N. sous orbital . A. et V. labiales supérieures

ATEMI SUIVANT Tenbim

ATEMI SUIVANT Shutô uchi

Articulation du coude Br. Post du N. brachial cutané interne Br musculaire du N. radial Réseau artério-veineux du coude

région occipitale br. A. et V. occipitales

EFFET « KYUSHÔ »

Point de pression des yeux et 26 VG

11TR et 12 TR

ANALYSE BIOMECANIQUE

Réflexe de retrait de la tête et d’extension du rachis

Réflexe de flexion du coude

UNE OPTION POSSIBLE D’ENCHAÎNEMENT TECHNIQUE …

Contrôle en appui sur l’avant bras et le coude à la descente

Echappement vers l’avant pour éviter l’hyperextension du coude

10 Ve (EAU) Inversion de la circulation énergétique du FEU vers l’EAU

Kote gaeshi et désarmement si le couteau n’est pas lâché

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu »

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Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » 6. CONCLUSION L’atemi préparatoire unique est possiblement insuffisant ! Il faut donc savoir perdre ses illusions… sous peine de sous-estimer anticiper

la capacité de l’agresseur à encaisser

le coup, analyser la situation en tenant compte

ou à

de son état physiologique et

psychologique, et de son éventuelle expérience du combat qui est un facteur inconnu avant la confrontation ! L’adversaire n’est pas inerte! L’enchaînement technique par essence ne peut se prévoir ; il n’est qu’adaptation

face à la réaction de l’agresseur. Il doit être simple et

efficient. « L’inefficacité était autrefois sanctionnée par la mort ; l’efficacité est vitale dans les arts martiaux… (14) » Plusieurs atemi complémentaires seront parfois nécessaires, pour enfin pouvoir espérer enchaîner par une clé ou une projection, puis un contrôle final si la situation l’impose. Cela ne sera possible qu’au moment où l’adversaire sera fragilisé, affaibli. Les réactions induites par l’atemi

sont à anticiper ; avec un

possible recul de

l’agresseur sous le choc ou l’effet de la douleur, notamment en cas d’agression avec couteau ou tout autre objet contondant, sous peine de graves conséquences! Les recommandations de ce mémoire s’appuient sur ma modeste expérience de pratiquant et d’enseignant, ainsi que mes connaissances en anatomie, neuro-physiologie et biomécanique. Elles ne constituent en rien une liste exhaustive, mais je l’espère une incitation à la réflexion sur la pratique du Taï jitsu. Au terme de la rédaction de ce mémoire, j’ai bien conscience d’avoir emprunté un chemin parcouru par tant d’autres. Mes « recommandations » ne sont certes pas « révolutionnaires », mais elles témoignent de ma démarche personnelle qui va au-delà de la sanction de l’examen, et

de ma volonté de participer à la réflexion qu’entreprend

actuellement notre commission nationale. Notre discipline plonge ses racines dans l’histoire du budô (ensemble des arts martiaux des guerriers japonais), mais notre Taï jitsu contemporain, bien différent de celui des champs de bataille, ne doit pas se figer et s’inscrire dans une dynamique de groupe, se vivre par une pratique sincère personnelle qui sait se remettre en cause perpétuellement. « Du fait même que le dô possède une vie propre, il est inévitablement soumis au cycle de l’apogée et du déclin . Il change tout le temps, mais ce changement n’intervient que dans son apparence extérieure . La nature fondamentale du dô demeure immuable. » extrait du livre karate dô nyûmon de Gishin Funakoshi 74


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Bibliographie (1)

Dictionnaire Français-Japonais - Serge Devineau - éditions FFKDA

(2)

Les 20 préceptes directeurs du karaté dô – Gichin Funakoshi - Budô Editions

(3)

L’art sublime et ultime des points vitaux – F. Saiko – H. Plée – Budô Editions

(4)

Influence du Taoïsme dans le karaté – Mémoire de Roland Chassang

(5)

Histoire du karate dô – Kenji Tokitsu – éditions SEM

(6)

Karate dô L’esprit guerrier – Francis Didier - SEDIREP

(7)

Mémoire pour l’examen du 6e dan de Didier Lupo

(8)

Techniques réflexes en ostéopathie – R. Perronneaud-Ferre – Ed. de Verlaque

(9)

Les chaînes physiologiques – L.Busquet – M. Vanderheyden – Ed. BUSQUET

(10)

Concept ostéopathique de l’occlusion – Clauzade et Darraillans – S.E.O.O. Editeur

(11)

La coordination motrice – Piret et Beziers – éditions Hôpitaux civils de Strasbourg

(12)

Anthropologie du combat – Jean Luc Guinot – theBookEdition.com

(13)

Ju jitsu “la force millènaire” – Roland Hernaez- Budo Editions

(14)

Mémoire pour l’examen du 6e dan de Lilian Froidure Bibliographie générale

Anatomie essentielle pour combattre et soigner – Marc Tedeschi – Budô Editions Nihon Taï jitsu – Roland Hernaez - Budô Editions A Armes égales – Daniel DUBOIS – Editions C.I.G Cours de Taï jitsu – B.Hoffer – M.Vignon – Editions De Vecchi

75


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » Annexe A

Le taï jitsu Les deux kanji de taï jitsu se traduisent littéralement par « technique du corps » (soit par extrapolation ; « quand on est désarmé »). Selon la convention de la méthode de romanisation « Hepburn » consistant à attribuer à chaque lettre une valeur phonétique, on devrait d’ailleurs transcrire plus correctement ce nom en alphabet latin (romaji) ; par tai jutsu. Pour diverses raisons…, la correction n’a jamais été apportée, par contre les bons kanji sont utilisés. Durant la période féodale du Japon qui dura plus de mille ans, l’art des bushis (guerriers) se nourrit des enseignements codifiés par les ryû (courant, style, école). Les premiers ryû naquirent vraisemblablement au 15e siècle, cependant ce ne fut qu’au 17e siècle que le nom générique de ju jitsu apparut fréquemment pour désigner ces ryû ; le tai jitsu comptait parmi les plus célèbres. Son origine n'est pas connue avec précision, mais il aurait été redécouvert et codifié autour du XVIIe siècle par un guerrier du nom de Nagao Kenmotsu. Maître Roland Hernaez 9e dan, dans son livre « ju-jitsu la force millénaire » (13) cite comme ouvrage de référence « bu-jutsu ryu joroko » (biographie des fondateurs de ryu), qui atteste de l’existence du taï jitsu ryû : méthode spécialisée pour le combat corps à corps et contre armes légères (sabre court, poignard). Son étude se faisait entre bushi revêtus de leur armure légère et armés d’un tanto. Selon d’autres sources, le taï jitsu aurait était aussi appelé précédemment koshi no mawari

(dénommé ainsi car son fondateur portait une corde enroulée

autour de la taille). De nombreux experts attestent de l’existence, et de l’influence du taï jitsu ; « Les techniques de combats primitives donnèrent naissance aux arts martiaux plus évolués, dans lesquels des techniques spéciales développent les mains, les pieds et la tête. Une combinaison de tout cela se trouve dans le taï jitsu… Le judo, l’aïkido, le karaté et les autres formes de combat descendent du taï jitsu, et chacune d’elles développent ses propres caractéristiques spéciales… Les 76


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » techniques pour prendre avantage d’une prise de mains appartiennent au taï jitsu originel et sont pour cette raison, non seulement la propriété du judo et de l’aïkido, mais tout aussi bien du karaté » Extraits de « This is karate » par Masutatsu Oyama 10e dan de karate. De même, Toshishiro Obata dans son ouvrage « Samouraï – aïki jutsu » (SEDIREP) cite les noms

des deux frères Minamoto dont l’histoire attribue la

création de l’aïki jutsu ; Yoshi Ie réputé comme archer, et Yoshimitsu comme expert en lance, sabre et taïjitsu.

Historiquement le tai jitsu en France et en Europe, plonge ses racines au Japon, dans le dojo de Maître Minoru Mochizuki 10e dan fondateur du dojô yoseikan, situé à Shizuoka. Son rayonnement et sa pratique faisaient de lui, un des plus grands experts des arts martiaux. Il enseignait en parallèle de nombreux budo.

Un de ses élèves ; Jim Alcheik, à son retour en France en 1957 après un séjour de quatre années au Japon,

créa

enseignements

à

partir du

des

yoseikan

ryu, une forme d’autodéfense sous l’appellation « tai jitsu ».

77


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » En 1958, la Fédération Française d’Aïkido Taï jitsu et Kendo fut créée. Après sa mort accidentelle en 1962, son élève et ami Maître Roland Hernaez se sentit la responsabilité de continuer à développer le taï jitsu. Après

plusieurs

séjours

au

Japon,

notamment en 1972 chez Maître Minoru Mochizuki en compagnie de son frère Georges Hernaez et de Daniel Dubois, il structura dans les années 1970, grâce à sa formation d’Educateur Sportif, une méthode progressive d’enseignement adapté à l’esprit

européen.

Le

taï

jitsu

« méthode

française » est donc une discipline moderne issue des arts martiaux japonais, mais adaptée à la défense personnelle. Le taï jitsu continue à se développer en France ; plusieurs tendances se sont constituées. L’histoire humaine est pleine de soubresauts, et le tai jitsu ne fait pas exception pour de multiples raisons humaines, ou de politiques fédérales. On peut retenir succinctement ces quelques dates : -

1968 : création de l’Association Française de Taï Jitsu (AFTJ)

-

1972 : création de la Fédération Française de Taï jitsu (FFTJ)

-

1977 : entrée de la discipline au sein de la FFKAMA (premier art martial affinitaire à l’intégrer), et dissolution de la FFTJ.

-

1983 : Daniel Dubois créée son groupe au sein de la FFKAMA (il y a donc « deux » taï jitsu au sein de la FFKAMA)

-

1986 : les dirigeants de l’AFTJ (groupe suivant Roland Hernaez) décident de quitter la FFKAMA et se rapprochent de la Fédération Française de Judo et Disciplines Associées (FFJDA)

-

1988 : retour du groupe suivant Roland Hernaez (qui portait depuis 1985 le nom de nihon taï jitsu) au sein de la FFKAMA. Création de l’Association Française de Nihon Taï jitsu (AFNTJ)

-

1999 : le taï jitsu et le nihon taï jitsu sont intégrés parmi les styles de karate jutsu au sein de la FFKAMA

-

2000 : Daniel Dubois quitte la FFKAMA avec un groupe d’élèves et créée un style nommé taï jitsu dô 78


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » -

2013 le taï jitsu et le nihon taï jitsu regroupant prés de 7000 licenciés, s’engagent en concertation avec la FFKDA (anciennement FFKAMA) dans un processus de rapprochement administratif, et d’échanges techniques, compte tenu des liens historiques qui les unissent. Annexe B

Parcours personnel de Philippe VERVYNCK -

Né le 7 octobre 1961. Kinésithérapeute Ostéopathe.

-

Pratique du judo durant enfance (ceinture bleue). Enseignant : Roger Leignel

-

Licencié à la FFKAMA puis FFKDA depuis 1979

-

1979 : début de la pratique du taï jitsu et du karate shotokan dans l’association Karate Club Villeneuvois (59). Enseignant : Roger Leignel

-

Adhérent à l’AFTJ de 1979 à 1987

-

1983 : obtention du 1er dan de taï jitsu (deuxième partie de l’examen obtenue à temple /lot devant le Jury dirigé par Maître Roland Hernaez)

-

1983 : poursuite de la pratique du taï jitsu dans le Club Léo Lagrange d’Hellemes (59). Enseignant : Patrice Damane

-

1985 : poursuite de la pratique du taï jitsu dans l’Association Fretinoise (59). Enseignant : Pascal Willaume

-

1987 : obtention du 2e dan de taï jitsu et du D.I.F

-

1987 : juge de ligue de taï jitsu

-

1988 : poursuite de la pratique du taï jitsu dans l’Association Karate Club Avelinois (59). Enseignant : Bernard Burlion

-

1988 : vainqueur de la Coupe de France en binôme avec Pascal Burlion à Viroflay

-

1989 : o

obtention du BEES I

o

enseignant du Karate Club Avelinois (59)

o

2e de la Coupe de France en binôme avec Pascal Burlion à Eybens

-

1991 : Obtention du 3e dan de taï jitsu

-

1993 : création et Enseignant du Taï jitsu Club du Buisson (24)

-

1996 : juge national de taï jitsu

79


Mémoire pour le 6e dan – déc 2015 – Philippe VERVYNCK – « L’atémi préparatoire dans le Taï jitsu » -

1998 et 2000 : créations et enseignant de 3 autres associations : Taï jitsu Club sur les communes de Belves, Saint Cyprien et Le Bugue (24)

-

1999 : chargé de mission puis membre de la Commission Nationale de taï jitsu depuis 1999

-

2001 : obtention du 1er dan de karate (avant la mise en place des équivalences)

-

2002 : obtention du BEES II

-

2004 : o

intervenant à l’école des cadres d’Aquitaine depuis 2004

o

membre du comité départemental depuis 2004

-

2005 : obtention du 4e dan de taï jitsu

-

2009 : obtention du 5e dan de taï jitsu

-

2011 : création et enseignant de l’association Taï jitsu kaï (24)

-

2011 : Responsable de la communication de la CNTJ de 2011 à juin 2015

-

2011 : Responsable de l’inter-région n°7 pour le taï jitsu

-

2012 : Responsable de la Commission karate jutsu de la Ligue d’Aquitaine

80


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