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Remerciements : En préambule, je souhaite remercier vivement Jean-Marie Choquelle, et Armelle Varcin, professeurs d’architecture et de paysage de l’atelier Euraleeds, pour leur implication, leur attention, l’intérêt qu’ils ont su donner tout au long du semestre. Leurs remarques pertinentes ont été moteur à l’élaboration du projet, permettant de nous stimuler et d’activer notre regard critique sur notre propre travail. Je souhaite également remercier Lindsay Smales, pour son intervention, son éclairage sur la ville de Leeds et les enjeux de notre projet, ainsi que ses commentaires constructifs sur nos travaux. Enfin je voudrais remercier ma famille, mes amis et surtout, le grand architecte de toutes nos circonstances, pour leur soutien de diverses natures, tout au long de la conception et leurs encouragements.
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« La volonté de « faire la part de l’eau » peut parfois impliquer de restreindre « la part de l’homme », lorsque celui-ci a trop empiété sur le domaine de l’eau. » Sylvain Rode
SCARWELL, HelgaJane, SCHMITT Guillaume, SALVADOR, Pierre-Gil (2014). Urbanisme et inondation, outil de réconciliation et de valorisation. Presses Universitaire du Septentrion, p127.
Introduction : L’implantation d’une gare TGV à Leeds ne peut se résumer à la création d’un édifice architectural. L’ensemble du quartier de Southbank va être impacté par ce programme, catalysant un territoire. La conséquence sera l’accélération de la transition pour passer d’un quartier industriel à l’échelle démesurée de la voiture, à un quartier de vie, à l’échelle humaine, piétonne. Dans la suite du mémoire, nous nommerons la gare et son quartier « Euraleeds », en référence à Euralille. Nous avons pu l’étudier pour comprendre que la gare n’est qu’un prétexte pour bien plus : un véritable noeud intermodal venant structurer un ensemble programmatique mixte. Néanmoins, la différence avec Euralille demeure dans le fait que Southbank possède un patrimoine culturel et industriel exploitable. Notre posture sera donc de considérer d’abord l’existant à transmettre et le valoriser par le réseau d’espaces publics dans le projet. Une grande partie de Southbank est inondable. Dans une volonté de ne pas
voir l’inondation comme une contrainte, mais plutôt comme une opportunité, un atout créatif, notre objectif sera d’utiliser la crue comme un outil de conception, ajoutant une plus-value à une ville. Nous travaillerons les différents types d’eaux (eaux de crues, eaux de pluie (ruissellement)) en fonction de leur qualité, de leur quantité, à différentes échelles de conception. Nous nous poserons la question : comment le travail de l’eau dans les espaces publics et l’architecture peut-il fabriquer l’identité d’un espace ? La première partie consistera à mettre en lumière l’existant, affirmer les grands principes, diagnostiquer les problèmes de Southbank, et comprendre l’histoire de Leeds afin de trouver les pistes de travail à exploiter pour la conception du projet. La deuxième partie formulera les enjeux de l’implantation d’une gare TGV à Leeds, justifiera les envies et décisions programmatiques, et explicitera les grands principes du projet aux échelles territoriale, de la ville et du quartier. Enfin la dernière partie se concentrera sur les orientations personnelles du projet condensées en divers échantillons résilients et évolutifs, travaillant l’eau de ruissellement (de pluie) et l’eau de débordement (eau de crue).
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Sommaire :
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Remerciements
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Introduction
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Sommaire
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Définitions préalables
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I) Etat des lieux & multiples enjeux de Southbank : à la recherche de pistes de travail A) Southbank, un contexte inondable et imperméable B) Southbank, un tissu urbain troué, un territoire fracturé, à l’échelle de la voiture C) A la recherche d’indices patrimoniaux, rattachés à l’échelle territoriale
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II) La gare TGV High Speed 2, un prétexte pour la création d’Euraleeds A) La gare TGV, une opportunité pour rééquilibrer le rapport Nord-Sud et rapprocher Leeds de Londres B ) De la résistance à la résilience C ) Fabriquer l’identité des quartiers et les relier
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III ) SCENARIOS : des espaces résilients évolutifs (à l’échelle d’Euraleeds) A) Echantillon n°1 : Une université innovante en zone inondable B) Echantillon n°2 : Un quartier de logement universitaire C) Echantillon n°3 : Un opéra comme porte d’entrée à Leeds
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Conclusion
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Bibliographie
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Définitions préalables Résilience : faculté d’un système à s’adapter, envisager et anticiper les situations de crises, dont notamment l’inondation. Il s’agit également de sa capacité de retour à la normale suite à un traumatisme dans notre cas climatique.
Monument : Ensemble de l’héritage allant au-delà du simple monument architectural, « un lieu, un espace ou un objet d’architecture pour eux significatifs et qui fait partie de la mémoire des habitants »1.
Euraleeds : Programme d’implantation d’une gare TGV à Leeds d’après le projet High Speed 2. La gare TGV ne pouvant pas être vue comme un élément indépendant d’autres équipements, nous considérerons ce terme pour évoquer un ensemble composé d’une mixité programmatique : la gare, des bureaux, des logements, une université, un opéra, des parkings, un parc, des espaces publics, des transports en commun. Malgré le Brexit, nous emploierons le terme Euraleeds car son échelle est fortement comparable à celle d’Euralille (la gare de Lille-Flandres et la gare de Lille-Europe, le centre commercial Euralille, le parc Henri Matisse, les bureaux, les logements, les parkings, les espaces publics et les transports en commun).
Espace public : étendue n’existant que par ce qui le cerne (végétal ou architectural) que l’on souhaite dans le projet capable de stocker l’eau de crue pour temporiser l’évacuation ; qui peut changer d’usage et de visage en fonction des situations climatiques exceptionnelles. Inondation : outil utilisé comme plusvalue dans le dessin d’un cadre de vie agréable, restant fonctionnel malgré les aléas climatiques.
1 SECCHI, Bernardo, VIGANO Paola (2011). La ville poreuse (Un projet pour le Grand Paris et la métropole de l’après-Kyoto). MetisPresses. p171.
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ETAT DES LIEUX
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LIT MINEUR DE L’AIRE ZONE À HAUT RISQUE - CRUE TOUS LES 30 ANS ZONE À RISQUE MODÉRÉ - CRUE TOUS LES 30 À 100 ANS ZONE À FAIBLE RISQUE - CRUE TOUS LES 100 À 1000 ANS ZONE À TRES FAIBLE RISQUE - CRUE TOUS LES 1000 ANS
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<<< TOPOGRAPHIE EXISTANTE ET DEGRÉS D’INONDABILITÉS
LIT MAJEUR DE L’AIRE Source : Documents du groupe faits à partir de : www.checkmyfloodrisk.co.uk et www.streetmap.co.uk
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I) Etat des lieux & multiples enjeux de Southbank : à la recherche de pistes de travail Afin de ne pas créer un projet applicable à n’importe quelle ville du monde, interchangeable, il nous faut nous attacher à la réalité de Leeds : comprendre ses particularités du tissu urbain, diagnostiquer les problèmes et les atouts, relever les comportements qui lui sont propres. En d’autres mots, pas de « tabula rasa », il faut au contraire presser les indices trouvés dans l’histoire, comprendre d’où viennent les formes urbaines, détecter les comportements spécifiques à Leeds, pour en tirer la substance des choses. C’est pourquoi dans cette première partie, nous nous attacherons à l’histoire de la ville, aux caractéristiques du lieu, et au diagnostic : comprendre d’où vient Leeds pour mieux répondre à la question de ses orientations futures.
A) Southbank, un contexte inondable et imperméable Leeds est une ville qui s’est développée dans une cuvette, le long de la rivière
Aire située au creux de la vallée. Les sols des pans de la vallée étant de composition argileuse compacte, le sol est imperméable et l’eau de pluie ruisselle vers les points bas. Le quartier Southbank, situé au creux du bassin versant de la rivière Aire, peut s’inonder à cause de plusieurs phénomènes croisés : les crues de l’Aire, les remontées de nappes phréatiques, l’accumulation et le mauvais drainage du ruissellement des eaux de pluies liés aux sols imperméables, le trop-plein d’égouts, ou encore le surplus d’eau dû aux infrastructures humaines et aux bâtiments dont la toiture n’est pas végétalisée. A plus long terme, Leeds risque d’être concernée par la montée des eaux de mer liée au réchauffement climatique. La conséquence déjà visible est l’apparition de conditions météorologiques extrêmes, de tempêtes plus fortes et donc d’un risque plus élevé d’inondations sur les côtes dues à la marée, d’inondations à l’intérieur des terres dues aux rivières, et aux ruissellement des eaux de surfaces. L’enjeu sera de créer une ville poreuse, où le drainage des eaux d’inondation est temporisé par des zones d’expansions de crue, des bassins de retenue. Néanmoins plutôt que d’utiliser ces espaces pour ce seul but utilitaire, il faudra imaginer l’usage des lieux sans eaux, selon les
diverses occurrences. Ainsi, il ne suffirait pas pour supprimer les effets désastreux d’une inondation d’éviter de construire en zone inondable, ou d’adapter les constructions à cette zone. D’autant plus que les zones inondables sont parfois également un enjeu lucratif (par exemple lorsque leur position est stratégiquement proche du centre ville). Il faudrait aller plus loin en rendant les villes plus efficientes énergiquement, cela ayant pour conséquence de réduire l’émission de CO2, réduire l’effet de serre ralentissant le réchauffement climatique. De plus, des études2 montrent que la présence du végétal dans les villes et sur les toitures permet de baisser de manière significative la température des villes. Les toitures végétalisées permettent également d’absorber l’eau de pluie et donc diminuer la quantité d’eau à drainer, qui peut provoquer des inondations liées aux remontées d’égouts lors des fortes pluies décennales. Lors des crues, le lit majeur de la rivière Aire progresse largement dans Southbank, la topographie du quartier étant relativement plate. La vie de Leeds (bureaux, logement, commerce) est aujourd’hui concentrée sur la rive nord plus inclinée, tandis que la rive sud inondable a accueilli les industries. Le nord rayonne sur lui-même avec peu
2 Actu-Environnement.com, “Améliorer les performances du bâtiment La végétalisation de toiture”, Publié le 24/11/2008, consulté le 10/11/16, [En ligne], URL : www.actu-environnement.com/ ae/dossiers/vegetalisation_toiture/ avantages_technique_vegetalisation_toiture.php4
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La présence croisée de l’Aire et la création du Canal « Leeds and Liverpool » et
Les cartes historiques nous apprennent également que Southbank était un quartier où l’eau était bien plus présente en 1850 qu’aujourd’hui. En effet, les petits canaux étaient plus nombreux, ainsi que les réservoirs et les darses.
1700 1886 1900
Leeds a commencé comme village Saxon en 1086. En 1207, alors que le commerce et les échanges s’amplifiaient dans toute l’Angleterre, la ville de Leeds a été créée ainsi que de nombreuses autres. A partir du Moyen Age, l’industrie principale de Leeds était la fabrication de la laine, qui nécessitait l’argile, pour l’épaissir, du bois, pour la marteler et l’attendrir, et de l’eau, force motrice pour faire fonctionner les moulins, et nettoyer la laine.
Au 19ème siècle, des darses ou “petits ateliers”3, pénétration de l’eau dans les terres ont également été créées dans le but de faciliter l’accostage et le délestage des bateaux transportant des marchandises et des matières premières. Certaines, comme le Clarence Dock (renommé plus tard le Leeds dock) ont survécu à l’épreuve du temps pour aujourd’hui être métamorphosées et offrir une forme d’habiter, de travailler et de se détendre autour de l’eau bien particulière à Leeds.
3 racine du mot darse : venant de l’arabe “dar as-sina’ah ” signifiant atelier (source : www.etymonline. com/index.php?term=arsenal)
2000
Néanmoins, observer les cartes historiques fait comprendre que Southbank au 19ème siècle était un quartier mixte très construit, où les logements ouvriers étaient situés à proximité des usines. A l’époque, la vie de quartier était bel et bien existante, bien que peu agréable si on croit les gravures montrant les nuages noirs de pollution. Les échelles et largeurs d’édifices étaient fort contrastées, allant de la petite maison ouvrière en bande, à l’immense usine. Le tissu urbain était continu de la rive nord, à la rive sud, jusqu’à Hunslet, quartier situé au Sud de Southbank. Aujourd’hui le tissu est 10 discontinu, « troué » par de nombreuses friches et parking.
du chemin de fer (1840), ont donc été moteur du développement économique, commercial, de communication et industriel de Leeds. Cet essor avait en effet nécessité la modernisation des transports pour développer le commerce. Alors que l’Aire était le moyen privilégié de transport à l’est de Leeds, l’ouest manquait de connexions jusque Liverpool, c’est pourquoi le Canal a été construit à partir de 1770. Son linéaire de quais, ses écluses ont permis de régler les niveaux d’eaux et les questions pratiques liées au transport industriel et au gabarit des bateaux.
Evolution de la densité urbaine de Leeds Source : document fait par Louise Gombert
d’influence sur le sud.
1846 11
River Wharfs and St. Peter’s Church, 1841 Source : www.leodis.net
Cartes historiques Source : documents fait à partir de www.oldmapsonline.org/en/Leeds
Le projet urbain sera-t-il l’occasion de retrouver un rapport à l’eau perdu ?
Leeds from Beeston Hall, The illustrated London News, Sept 11, 1858 Source : www.leodis.net
B) Southbank, un tissu urbain troué, un territoire fracturé, à l’échelle de la voiture.
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En 2016, Southbank ne possède pas d’espaces publics végétaux dignes de ce nom. Les lieux qui pourraient être associés à cela sont uniquement en périphérie, mais en investiguant, il apparait que ce ne sont que des lieux délaissés, comme des friches, des échangeurs, des rails abandonnés où la nature a repris le dessus. Nous constaterons en nous promenant à Southbank que le quartier ne possède pas encore d’itinéraires qui guident les piétons vers des espaces piétons aménagés comme les places. Ceci est directement lié au fait qu’il ne possède pas d’équipements qui favorisent l’arrêt, la rencontre, le vivre ensemble comme des cafés, qui ne sont pas présents. Pourquoi ? Car les commerces et bureaux existants sont organisés en fonction de la voiture, contrairement au Nord, où les commerces sont structurés par des rues, et des galeries piétonnes. De plus, à Southbank, les logements sont inexistants, mis à part à des endroits rénovés ou créés récemment qui
fonctionnent comme des îles urbaines, indépendantes, autocentrées. En 2016, Southbank est à une échelle démesurée : les énormes industries, les énormes parkings, les énormes friches, les énormes commerces… Cela permet d’envisager l’évolution de ces très grandes parcelles plus facilement, étant donné le nombre d’acteurs réduits. La voiture est le mode de transport privilégié par ces formes dans lesquelles le parcellaire est distendu. Les grands parkings extérieurs étalés, non plantés, posent problème : les voitures chauffant au soleil dégagent des gaz toxiques. Au 19ème siècle, l’essor industriel polluant est même visible matériellement sur l’architecture par le changement de couleur de pierre dû au dépôt toxique. Dans les années 80 et 90, ce sont des explosions chimiques qui ont mis Southbank en zone à risque.
Aujourd’hui, le problème de pollution de l’air n’est pas encore réglé. En effet, l’OMS annonçait pour 2016 la mort prématurée de 700 adultes4 à Leeds liée à la mauvaise qualité de l’air. Plus qu’un problème environnemental, c’est une « épidémie sanitaire » qui apparaît et coûte cher aux services de santé anglais. Leeds est un territoire fracturé : Southbank est délimité par des frontières, des coupures facilement repérables car difficilement franchissables que sont, la rivière Aire au nord, le chemin de fer (viaduc) à l’ouest, et l’infrastructure qu’est l’autoroute au sud. A cette liste nous pouvons ajouter l’échangeur qui pénètre au centre de Southbank le scindant en deux. “L’image (...) est celle d’un corps peu poreux, bien que traversé par des flux de personnes, marchandises, eaux (...) Ces flux trouvent souvent des obstacles: des barrières physiques telles que des autoroutes, des lignes ferroviaires, des canaux, des murs d’enceinte, des zones d’activités ou différentes “hétérotopies” (FOUCAULT) dispersées dans la métropole”5. En se basant sur le diagnostic mis en place, notre intention principale va être de faire un projet résilient qui prend en compte l’inondation dès les prémices du projet. Réintroduire l’échelle humaine
4 IQBAL Aisha, “Leeds named hotspot for air pollution deaths as epidemic costs local NHS £480m”, Publié le 27/01/2016, consulté le 20/11/16, [En ligne], URL : www.yorkshireeveningpost.co.uk/ news/leeds-namedhotspot-for-airpollution-deathsas-epidemiccosts-local-nhs480m-1-7698344 5 SECCHI, Bernardo, VIGANO Paola (2011). La ville poreuse (Un projet pour le Grand Paris et la métropole de l’après-Kyoto). MetisPresses. p46.
ETAT DES LIEUX
Au Nord : Parcellaire serré à l’échelle de l’homme, de l’habiter
UNE SÉRIE DE FRACTURES URBAINES DANS LE TERRITOIRE L’AUTOROUTE, LES ÉCHANGEURS LA RIVIÈRE AIRE LES RAILS ET VIADUCS
<<< QUASI-INEXISTENCE DES ESPACES PUBLICS VÉGÉTAUX À SOUTHBANK SEULEMENT EN PÉRIPHÉRIE: LIEUX DÉLAISSÉS FRICHES ÉCHANGEURS DESSUS DE RAILS ABANDONNÉS …
<<< SOUTHBANK, UN QUARTIER À L’ÉCHELLE DÉMESURÉE DE LA VOITURE LES PARKINGS DE SOUTHBANK DONT LA MAJORITÉ EST À CIEL OUVERT
Au Sud : Parcellaire distendu à l’échelle démesurée de l’industrie et de la voiture
<<< UN RESEAU VIAIRE/PARCELLAIRE DENSE AU NORD DISTENDU AU SUD Superpositions de calques élaborant le diagnostic Sources : documents personnels faits à partir de www.openstreetmap.org
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6 SECCHI, Bernardo, VIGANO Paola (2011). La ville poreuse (Un projet pour le Grand Paris et la métropole de l’après-Kyoto). MetisPresses, p171. 7 Leeds dock’s team, “WHERE WE CAME FROM”, Date de publication inconnue, consulté le 12/12/16, [En ligne], URL : www. leedsdock.com/ about/ 8 Whishaw, F., (1842) The Railways of Great Britain and Ireland London: John Wheale repub Clinker, C.R.ed (1969) Whishaw’s Railways of Great Britain and Ireland Newton Abbot: David and Charles
à Southbank nous semble primordiale. Southbank devra être un quartier piéton attractif, sans fracture, poreux, structuré par un réseau d’espaces publics variés gérant les eaux pluviales et de crues. Comment réintroduire l’échelle humaine à Southbank ? Comment utiliser l’eau et le végétal pour arriver à cet objectif ?
C) A la recherche d’indices patrimoniaux historiques rattachés à l’échelle territoriale : > Stratégie / méthode : Repérer les traces et indices patrimoniaux de Southbank permet de voir quels sont les éléments porteurs de mémoires à l’échelle du territoire. Le patrimoine de Southbank va bien au-delà du simple bâtiment architectural. Pourrait-on affirmer, que le patrimoine, l’héritage transmis aux futurs enfants de Leeds, serait constitué au-delà des monuments architecturaux, de son réseau viaire, des formes parcellaires, de sa rivière, des darses et de son canal, des fondations, des viaducs ? Paola Vigano définit la notion de monument comme « un lieu, un espace ou un objet d’architecture pour eux significatifs et qui fait partie de la
mémoire des habitants »6. En ce sens, la notion de monument englobe bien plus que la définition usuelle. Oui, à Leeds, la rivière Aire, le canal sont des monuments. A Southbank, nous repérons trois monuments qui attirent notre attention pour la suite du projet : le Leeds dock, le creux des rails de l’ancienne gare de fret Hunslet Lane, et le viaduc abandonné de Holbeck. Ces trois traces ont toutes été témoins d’une histoire invisible aujourd’hui, qu’il faut investiguer pour les faire parler, et en tirer des leçons pour la conception de la ville de demain. A l’est de Southbank, le Leeds Dock (anciennement Clarence Dock) est un élément de mémoire qui a changé d’usage aujourd’hui par rapport à son usage passé. Le Clarence Dock, dont la vocation est d’être un dock proche du centre ville servant au déchargement des biens7, a été construit en 1843. Ainsi, il a pris le statut de point stratégique pour la croissance commerciale du centre ville de Leeds. Outre l’activité commerciale et portuaire, ce site a également servi à l’industrie légère, notamment les chantiers de bois. Ayant survécu à l’épreuve du temps, il a aujourd’hui été reconvertit en village créatif au bord de l’eau, qui met en avant l’innovation, la culture, l’entreprise, la vie. Les populations qui s’y croisent sont variées : de l’habitant qui y vit,
jusqu’au visiteur journalier venant de l’international pour visiter le musée Royal Armouries. Le Leeds Dock permet à l’eau de pénétrer dans les terres : il a une forme structurante, intéressante et porteuse car offrant un cadre de vie agréable autour de l’eau. Pourrait-on réinterpréter cette forme si typique à Southbank dans le cadre d’Euraleeds ? Au sud de Southbank, nous repérons un creux de 5 mètres de profondeur. D’où provient-il ? A quoi servait-il ? Il correspond en fait au creux des rails de l’ancienne gare de fret « Hunslet lane » qui a été ouverte dans un quartier de classe moyenne, par North Midland Railway en 1840, et fermée 11 ans plus tard, en 1851. Le creux était en fait un 15 lieu de stockage des wagons sous la travée centrale8. Structurant à l’échelle de Southbank, se pourrait-il que ce creux puisse organiser un quartier d’habitation autour d’une coulée verte récupérant les eaux de pluie ? La gare « Hunslet Lane railway station » a en 1846 été remplacée par la gare « Wellington station », se transformant en lieux de dépôt de marchandises jusqu’en 1972. En 1989, le centre commercial « Crown Point Retail Park » s’y est installé. A l’ouest, le viaduc abandonné de Holbeck apparait comme une ligne émergente à l’horizon de Southbank. Construit en 1882 durant la révolution
<<< LE PATRIMOINE ARCHITECTURAL DE SOUTHBANK
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Salem Chapel
The Tetley
Knight & Wilson Colour Printers
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Temple Works
T.F. & J.H. Braime Factory
The commercial Beaver Works
Légende : À conserver À réhabiliter Sans intérêt patrimonial
Graphic designer Offices
Source : document de groupe
industrielle pour desservir le centre ville de Leeds et permettre le transport des marchandises, il est abandonné depuis 19609. Il parcourt le territoire tel un sol artificiel, surplombant l’eau. La végétation a repris ses droits, et les arbres commencent à s’enraciner à sa surface créant un effet visuel surprenant. De manière plus pragmatique, ce viaduc a le potentiel d’offrir une promenade panoramique de 1,7 kilomètres à plus ou moins 6 mètres de hauteur en fonction de la hauteur du sol naturel. Les 92 arches10 formant le viaduc pourraient venir abriter autant de programmes et ne demandent aujourd’hui qu’à être réclamées et métamorphosées. S’y logent déjà de nombreux garages de réparation de voitures, une compagnie de théatre et de danse (Slung Low) et un bar alternatif. Outre ces traces patrimoniales, Southbank possède un patrimoine architectural industriel riche donnant l’opportunité d’octroyer une identité forte à chaque sous-quartier de Southbank. En effet, le système anglais, s’appuyant sur l’empirisme, fait prévaloir l’expérience du lieu sur la lisibilité globale, l’innovation sur la révolution11, la préservation mais autorise néanmoins la réforme. Il est difficile, voire impossible d’avoir une ligne totalement droite dans le dessin
du tissu urbain des villes anglaises. En ce sens, pourrait-on dire que l’Angleterre vit dans une « modernité moyenâgeuse »12 , non comme un terme péjoratif, mais duquel tirer des leçons pour l’urbanisme de demain ? Comparons l’Angleterre et la France. Dans les villes anglaises, chaque recoin est enclin à offrir des surprises au promeneur, qui, par le tracé non rectiligne des chemins au sens large du terme, découvre une multitude de perspectives uniques et successives ; contrairement à la ville de Paris, où la volonté de contrôle urbain et les théories hygiénistes sous le préfet Haussmann ont créé des tracés modernes offrant une seule perspective par boulevard, ouvrant sur un monument important, ou sur une place. La maison musée de l’architecte Sir John Soane située à Londres est une bonne métaphore de la ville anglaise. Une promenade au coeur de la maison vous amène d’une curiosité à une autre, d’une ambiance à une autre. En effet, il a accumulé une quantité d’objets hétéroclites formant une collection très chargée, qualifiable d’excentrique, où un objet d’une valeur inestimable peut côtoyer un objet sans intérêt. Déambuler dans cette maison revient à déambuler dans une ville en Angleterre. Les quartiers anglais sont caractérisés par une identité forte propre chaque quartier et propose une gamme
9 “Leeds West “, Date de publication inconnue, consulté le 2/12/16, [En ligne], URL : www.lostrailwayswestyorkshire. co.uk/leeds%20 west.htm “Transforming Holbeck’s Iconic Viaduct into a Vibrant Community Green”, Date de publication inconnue, consulté le 12/10/16, [En ligne], URL : www. holbeckhighline. org.uk 10
Collectif. (2009) Hors série n°25, Les textes fondamentaux, Le Point, 1er janvier, p12. 11
Expression utilisée par Monsieur Choquelle lors de l’atelier de projet 12
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d’espaces très variés. Pourrait-on parler d’une collection de quartiers ? Combien d’identités souhaite-t-on donner à Southbank ? Comment le travail de l’eau associé au patrimoine pourra-t-il être générateur d’une variété d’identités ? Aujourd’hui, il est temps que la rive sud redécouvre son patrimoine, inondé de bâtiments qui ne deviendront jamais des ruines, ne méritant pas d’être appelés “architecture”13 . La matérialité principale des façades de ce patrimoine est la brique. Néanmoins, le Temple Works, un ovni architectural, non inintéressant figure dans la liste. Le Temple Works était une filature de lin 18 et de laine, qui avait marqué l’histoire à son ouverture en 1840 comme étant « la plus grande salle du monde », éclairée par la toiture de laquelle sortent de gros cônes de verre. Autre élément encore plus étonnant, la toiture enherbée était utilisée comme pâturage pour les moutons, précurseur d’un modèle économique type « circuit direct », réduisant au maximum la distance entre la matière première et le lieu de transformation. La façade, quant à elle, avait été excentriquement copiée sur celle du Temple d’Horus à Edfu14 en Egypte. Aujourd’hui, l’édifice n’est plus accessible au public car trop dangereux,
néanmoins son potentiel ne doit pas rester inexploité. Après avoir identifié les monuments existants, il serait judicieux de construire le projet autour de ces particularités, en réinterprétant certains principes. Comment ces traces peuvent-elles être porteuses de projet ? Comment ces formes peuvent- elles être organisatrices? Comment ces formes peuvent-elles être incluses dans notre démarche résiliente? Comment l’eau pénétrante peut-elle devenir organisatrice de l’espace à
Southbank, à l’image de l’implantation du bâti autour de Leeds Dock ? Pourrait-on réinterpréter cette forme pour diriger l’eau des crues dans Southbank ? Comment l’utilisation de l’eau de crue dès la conception du projet peut-elle donner une plus-value à un espace ? Comment travailler la limite de l’eau pour permettre aux habitants de Leeds d’avoir un rapport plus intime avec elle, comme cela a pu être le cas autrefois ? La limite du Leeds Dock, très géométrique pourrait-elle être réinterprétée de manière plus souple dans le projet ? Comment gérer les ambiances pour créer des rapports et des distances à l’eau différents pour créer l’identité du lieu ? L’impact urbain ne sera pas le même entre la récupération des eaux de manière aérienne ou souterraine : comment la gestion de l’eau peut-elle Sources : www.templeworks.weebly.com
« L’architecture, c’est ce qui fait les belles ruines » Auguste Perret 13
“Temple Works History”, Date de publication inconnue, consulté le 5/11/16, [En ligne], URL : www.templeworksleeds.com/ history/ 14
<<< DES COLLAGES POUR COMPRENDRE LES ÉCHELLES DES ESPACES VÉGÉTAUX EN ANGLETERRE
METHODE
Source : documents du groupe
OSER LE “GRAND” PARC ANGLAIS AU COEUR DE SOUTHBANK EN ÉCHO À SON PASSÉ DEMESURÉ ET À L’ÉCHELLE MONUMENTALE DU NOUVEAU POLE MULTIMODAL EURALEEDS
structurer visuellement un espace et organiser une architecture ? Les échelles des espaces végétaux en Angleterre sont très variées : du petit square de quartier, au jardin intermédiaire, au petit parc anglais, jusqu’à l’énorme parc anglais. La démesure en plein coeur de ville est acceptée. La dimension des parcelles de Southbank et l’échelle du programme d’Euraleeds encouragent à s’autoriser une mesure de l’espace végétal généreuse au coeur de Southbank.
Saint James Park 23ha
Regent’s Park 166 ha Victoria Park 86ha
L’ensemble des éléments du diagnostic de cette première partie nous permet d’avoir des objectifs solides pour l’élaboration du projet urbain qui portera l’implantation de la gare TGV à Southbank. La deuxième partie fera le point sur les intentions qui en découlent, justifiera les envies et décisions programmatiques, et explicitera les grands principes du projet aux échelles territoriale, de la ville et du quartier.
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<<< INTENTIONS À L’ÉCHELLE TERRITORIALE
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INTENTIONS
Source : document du groupe
diverses époques.
II) La gare TGV High Speed 2, un prétexte pour la création d’Euraleeds A) La gare TGV, une opportunité pour rééquilibrer le rapport Nord-Sud et rapprocher Leeds de Londres Leeds est la 2ème métropole du Royaume Uni, le plus grand centre judiciaire en dehors de Londres. L’enseignement universitaire est renommé, notamment l’université de Leeds qui fait partie des 100 meilleures à l’échelle mondiale. C’est également le troisième centre commercial. Les commerces prennent des formes variées et extravagantes : de la halle commerçante, aux rues piétonnes, aux grands centres commerciaux comme Trinity où la toiture verrière vient recouvrir des rues historiques, créant un collage d’architectures appartenant à
En 1996, le musée Royal Armouries qui attire 2 millions des 10 millions de touristes visitant la ville chaque année, a été délocalisé de Londres à Leeds (Southbank), prouvant que Leeds est une annexe de Londres. Nous chercherons à découvrir comment le quartier de Southbank peut se raccrocher au territoire, tout en conservant des zones plus intimes, aptes à la vie de quartier. Le projet de gare TGV à Leeds, le High Speed 2 est une opportunité de métamorphose et de renouveau pour le quartier de Southbank. La gare deviendra une nouvelle porte d’entrée pour la ville de Leeds, ce qui naturellement entrainera la question suivante : quelle vitrine, quelle image de marque lui donner ? Southbank, et particulièrement Euraleeds pourra-t-il devenir un quartier à l’échelle territoriale, nationale puisque relié à Londres ? En tant qu’architecte urbaniste, il ne suffit pas de dessiner une gare, mais profiter de l’effet synergique pour fédérer tout un ensemble d’équipements, de commerces, de logements, d’écoles, de restaurants et de cafés qui accueilleront les nouveaux flux générés par le projet. Il s’agira de voir la gare et son quartier comme un ensemble inséparable et non des entités distinctes.
Nous décidons de ne pas coller la gare de train déjà présente et la gare TGV, le faire dévaloriserait le statut de Southbank qui resterait alors un arrière, un délaissé. En effet, les habitants du nord ne vont pas au sud, traverser l’Aire n’est pas commun. De plus, la promenade en bord de rive n’est pas possible de manière continue, des grilles privatisent certains secteurs résidentiels. Néanmoins, la politique change progressivement : certaines portions de quais ont été aménagées par la ville en espace public, rendant les rives plus agréables qu’autrefois tout en incitant les habitants à venir au contact de l’eau. Nous voulons profiter de l’implantation d’Euraleeds pour rééquilibrer le rapport Nord-Sud en créant une nouvelle centralité au sud de l’Aire. Ainsi, audelà d’obtenir deux centres-villes, un au nord, un au sud, nous considérons que le centre-ville de Leeds doublera de taille. L’Aire deviendra à nouveau15 un élément central de la ville de Leeds, à expérimenter par les habitants du nord et du sud. La rivière passera de son statut délaissé, de frontière urbaine non franchissable, obtenant la fonction d’interface unifiant les deux centres. Elle deviendra à nouveau un élément de repère fort pour toute la ville. Le travail de l’entre-deux gare va donc être primordial. La gare en tant que noeud entraine
Nous considérons que historiquement l’Aire avait un rôle central pour la ville de Leeds : elle a en effet permis l’essor économique de la ville, par ses fonctions motrices et de communication. En ce sens, la pollution et le déclin industriel ont aussi entraîné le déclin de l’Aire. 15
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<<<TOPOGRAPHIE MODIFIÉE POUR ACCUEILLIR LES CRUES Source : document du groupe
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LIT MINEUR DE L’AIRE
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ZONE À HAUT RISQUE - CRUE TOUS LES 30 ANS ZONE À RISQUE MODÉRÉ - CRUE TOUS LES 30 À 100 ANS 30 RISQUE - CRUE TOUS LES 100 À 1000 ANS ZONE À FAIBLE ZONE À TRES FAIBLE RISQUE - CRUE TOUS LES 1000 ANS
LIT MINEUR, MOYEN, ET MAJEUR DE L’AIRE
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Document personnel fait à partir de : www.checkmyfloodrisk.co.uk et www.streetmap.co.uk
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16 R. Laganier, « La territorialisation du risque d’inondation en questions », (2006), Territoires, inondation et figures du risque ; la prévention au prisme de l’évaluation, Paris, Itinéraires géographiques, p. 19-40. 17 “Leeds flood alleviation scheme Leaflet”, Date de publication inconnue, consulté le 03/01/16, [En ligne], URL : www.leeds.gov.uk/ docs/Leeds%20 Flood%20Alleviation%20 Scheme%20Leaflet. pdf
le croisement d’une variété de flux, d’échelles, et de changements de vitesse. Suite au constat portant sur les fractures à l’échelle du territoire fait dans la première partie, il serait regrettable que les nouveaux rails venant du sud au centre de Southbank forment une fracture supplémentaire. Pour éviter cela, surélever les rails de 5 mètres par un viaduc se dessine comme une solution, utile aussi en cas de crue. L’espace sous les arcs pourrait ainsi devenir un lieu idéal pour les commerces. Certaines arches seraient laissées libres pour conserver la porosité Est-Ouest.
B ) De la résistance à la résilience ELEMENTS DE PROJETS (À l’échelle du territoire) : Durant des années, l’inondation a été « perçue comme une fatalité, s’est progressivement transformée en un mal à combattre, avant de devenir, ces dernières années, une contrainte à intégrer au développement des territoires, voire un atout de développement »16. Et si l’eau de crue était acceptée comme un outil dès la conception ? Et si l’inondation devenait vertueuse ? Ainsi,
le
contexte
inondable
de
Southbank serait un prétexte pour passer de la résistance à l’acceptation, à la résilience. Notre stratégie de conception devra être multiscalaire et évolutive. C’est-à-dire traiter les différents types d’eaux (eau de crue et eau de pluie (ruissellement)) à différentes échelles: de l’échelle territoriale, à l’échelle de la ville, à l’échelle de Southbank, à l’échelle d’un espace public, à l’échelle d’un bâtiment, jusqu’à l’échelle d’un détail urbain. En temps de crues, le paysage urbain serait transformé pour le mieux par les changements de niveaux d’eaux. Mais également à différentes temporalités, lors des crues centennales, des crues décennales, de fortes pluies ou de faibles pluies. Les espaces changeront de visage et d’usage au gré de l’incertitude du facteur eau. Il semble indispensable de traiter les inondations non seulement à l’échelle de la ville, mais également du territoire. Leeds a projeté de mettre en place le « Flood Alleviation Scheme »17, c’està-dire le schéma d’allégement des inondations. Néanmoins, nous pouvons observer que le schéma se base sur une crue ayant lieu tous les 75 ans, et qu’il ne fait qu’augmenter les hauteurs de murs et de quais existants pour lutter contre la crue. Cette posture qualifiable de résistante et non de résiliente est questionnable. Les murs construits seront-ils toujours assez hauts ? N’y
a-t-il pas un risque important qu’ils puissent céder en provoquant des dégâts matériels voire humains, ce qui choquerait les esprits qui se croyaient protégés ? A l’échelle du territoire, notre intention n’est pas dans la résistance, mais vise à redonner de l’espace au lit majeur de l’Aire pour les crues centennales et décennales en créant des zones d’expansion de crues structurées par des parcs qui viendront ponctuer la rivière. Dans notre projets, ces zones ne seront pas étudiées à l’échelle territoriale autrement qu’à l’état schématique car nous nous intéresserons à traiter en détail une seule de ces zones, celle 23 située au coeur d’Euraleeds. ELEMENTS DE PROJETS (à l’échelle de la ville) : A l’échelle de la ville, notre intention est de guider les eaux de crues, en retravaillant la topographie par un jeu de déblais et de remblais créant un grand parc urbain. L’eau sera néanmoins présente même s’il n’y a pas de crue : un niveau minimum d’eau sera présent en permanence pour créer l’identité Euraleeds au coeur de Southbank. Le reflet créé permettra d’amplifier l’effet monumental de ce quartier vitrine relié à Londres dont la pièce principale est la gare TGV. Ce grand lac artificiel
Holbeck Viaduct’s
<<< DES PHOTOMONTAGES ONIRIQUES POUR VOIR COMMENT L’EAU PEUT FABRIQUER L’IDENTITÉ DES QUARTIERS DE SOUTHBANK METTRE EN VALEUR LE PATRIMOINE ET LES NOUVEAUX PROGRAMMES PAR L’EAU TEMPORALITÉ DES ESPACES EN FONCTION DES EAUX DE CRUES CONSTRUIRE UNE VILLE POREUSE ET PERMÉABLE
Temple Works Temple Works
METHODE
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L’université innovante
Source : documents personnels
Parvis de Gare
récupérera notamment les eaux de pluies des zones alentours qui s’y déverseront. En plus de la gare, les grands équipements (le centre commercial, l’université, les bureaux) viendront se positionner dans une mise en scène autour du plan d’eau. Le vide visuel généré par la zone inondable permettra en fait de réunir et structurer l’ensemble Euraleeds. Le lac sera structuré par des éléments végétaux qui permettront d’obtenir un poumon vert en coeur de ville et continuer ainsi la dépollution de Southbank, tout en réinterprétant la figure du parc anglais en centre-ville et aux abords de la gare TGV. La jonction entre la rivière et le lac sera gérée par un système d’écluses filtrantes afin de ne pas mélanger les deux eaux (l’Aire et l’eau du lac) en temps normal. En temps de crue, les eaux se mélangeront mais les dépôts alluvionnaires décanteront et seront filtrés par les plantes pendant le temps de temporisation, permettant de rendre à l’Aire en temps convenu, une eau plus propre. Les espaces publics de Southbank, qu’ils soient végétaux ou minéraux, seront donc utilisés pour temporiser les crues et gérer les eaux de pluie.
Cette valorisation de l’eau dans la ville, ressource pour la création d’un nouveau paysage urbain, ne permet pas seulement de régler les problèmes d’inondation de Southbank. Les effets additionnels seront de construire une biodiversité en pleine ville, de climatiser l’air, d’obtenir de nouveaux usages liés à l’eau en plein coeur de ville, etc.
C ) Fabriquer l’identité des quartiers et les relier Dans notre processus de conception du projet, nous choisissons comme porte d’entrée le patrimoine et l’inondation. Le repérage des édifices architecturaux (pour la plupart industriels) à fort potentiel nous a permis d’obtenir un état des lieux de Southbank. Dans une démarche de préservation maximale, nous choisissons de fabriquer l’identité des sous-quartiers de Southbank par l’héritage patrimonial, mis en valeur par la création d’espaces publics gérant les eaux. Chaque quartier aura une fonction forte tout en préservant une mixité au sein des nouveaux programmes.
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“Ambition et nécessité programmatique d’un quartier dynamique à l’échelle humaine pour Southbank” Source : document du groupe
“Des quartiers aux identités variées reliés par l’espace public résilient” Source : document du groupe
<<< INTENTIONS À L’ÉCHELLE DE SOUTHBANK : RELIER DES IDENTITÉS Source : document du groupe
INTENTIONS
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Le travail de l’eau fabrique l’identité et l’ambiance de chaque quartier de Southbank. Nous choisissons d’utiliser la méthode des photomontages pour explorer de manière libre cette fabrication mise en relation avec le patrimoine existant (notamment Temple Works). Suite à l’identification et la répartition des programmes, nous sommes confrontés à un problème : les quartiers semblent être des pixels détachés les uns des autres, vivant indépendamment. Comment les interconnecter entre eux en offrant un parcours privilégiant le piéton et non l’automobile ? Comment créer des dépendances entre les quartiers ? Comment inviter par des dispositifs spatiaux des contaminations, des constantes, des prolongations, des superpositions, invitant le piéton d’un quartier à un autre, d’une curiosité à une autre ? Comment gérer l’autonomie mais aussi la co-dépendances des quartiers entre eux ? La difficulté de créer un réseau espace public est dans la gestion des enchaînements : comment passer d’un espace à un autre ? Comment l’espace public pourra-t-il unir diverses identités ? L’arbre peut-il et doit-il guider le piéton pour passer d’une place à une autre ? Le végétal peut-il contribuer à retrouver
une dimension piétonne à Leeds ? Nous rechercherons à créer des continuités et alignements végétaux pour relier l’ensemble des identités des quartiers entre elles. Qu’est-ce qu’un quartier à l’échelle humaine ? L’architecte et urbaniste danois Jan Gehl explique que depuis les années 1960, les villes ont été développées en faveur de la voiture18. La voiture était vue à l’époque comme une amélioration de la qualité de vie, mais aujourd’hui il est clair que c’est tout le contraire. La voiture a distendu les villes et ses banlieues, seul l’hyper centre de Leeds situé sur la rive nord est piéton. Aujourd’hui, dans un souci de santé publique, il nous faut concevoir des villes efficientes pour le piéton, économes et environnementales qui encouragent par leurs espaces la déambulation. Afin de promouvoir la vie dans les espaces publics, ils ne doivent plus être des espaces traversés mais des espaces de qualité, où l’on passe du temps, où l’on décide de rester. D’après Jan Gehl, il faut encourager les expériences multisensorielles au sein de la ville. Comment cela est-il applicable à Southbank ? L’implantation de la gare TGV à Southbank permet de relier les extrémités de Leeds par la création d’axes Nord-Sud et Est-Ouest. L’axe Nord-Sud sera épaissi d’un espace public linéaire central
GROOT Arthur, “Concevoir la ville à échelle humaine en 5 conseils selon Jan Gehl”, publication le 05/08/16 , consulté le 20/12/16, [En ligne], URL : www. urbanews.fr 18
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<<< INTENTIONS À L’ÉCHELLE D’EURALEEDS Source : document personnel
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LIT MINEUR DE L’AIRE ZONE À HAUT RISQUE - CRUE TOUS LES 30 ANS ZONE À RISQUE MODÉRÉ - CRUE TOUS LES 30 À 100 ANS ZONE À FAIBLE RISQUE - CRUE TOUS LES 100 À 1000 ANS ZONE À TRES FAIBLE RISQUE - CRUE TOUS LES 1000 ANS
LES ÉQUIPEMENTS PRINCIPAUX SITUÉS AUTOUR DU COEUR D’EURALEEDS, LE PARC, ZONE D’EXTENSION DE CRUES
venant structurer par son vide à la fois le viaduc et les rails, et les rangées de bâtiments situées d’un coté et de l’autre de l’axe. L’axe Est-Ouest créé sera piéton, et accompagnera transversalement le piéton à Southbank pour relier les espaces publics et monuments entre eux. Ces axes agraphent Southbank à Leeds. La gare, en tant que noeud multimodal, sera située stratégiquement au croisement de ces deux axes, la reliant dans un dialogue à l’ensemble de Southbank, de Leeds, et plus métaphoriquement, grâce aux rails, à toute l’Angleterre. Euraleeds, dans le dessein de High Speed 2 n’est pas une halte, de passage sinon un terminus. Ce qui signifie que la forme de cette gare ne sera pas la même (linéaire vs concentrique). Nous décidons que le parvis de la gare TGV sera orienté vers Southbank et non vers la gare de la rive nord. En effet, il nous semble important de travailler les vues depuis l’intérieur de la gare vers l’extérieur. Le premier regard du visiteur sur la ville de Leeds sera vers la nature et vers l’eau, vers l’ensemble Euraleeds constitué notamment de l’université. Par sa taille, Euraleeds apparaîtra progressivement depuis les rails à l’horizon lointain. Néanmoins, seul le chauffeur verra se rapprocher la gare à
l’horizon au nord. Les passagers eux, auront leurs regards orientés vers le parc à l’est et les équipements qui l’entourent comme l’université. Voilà pourquoi la gare ne sera pas l’élément central, seulement une des composantes d’Euraleeds. Le parc finalement deviendra la première chose que l’on voit de Leeds, ce qui justifie son ampleur et l’attention qu’on lui donnera. Maintenant que les intentions à l’échelle du territoire, de la ville et du quartier sont posées, nous allons désormais dans cette troisième partie les justifier par des échantillons sélectionnés au sein d’Euraleeds. Nous nous intéresserons à des éléments programmatiques variés et des réponses diverses à la gestion de l’eau de crue et de pluie.
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Des espaces publics fonctionnels avec et sans eau (de crue / de pluie) Source : Masterplan by SLA and Ramboll Aims to Alleviate Flooding in Copenhagen Š SLA / Beauty and the Bit 30
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III ) SCENARIOS : des espaces résilients évolutifs (à l’échelle d’Euraleeds) Les scénarios étudiés sont extraits de l’ensemble Euraleeds. Les échantillons ont été sélectionnés stratégiquement de telle sorte à obtenir un panel de situations distinctes en terme de degré et de probabilité d’inondabilité, mais également en terme de degré de privacité : - Echantillon n°1 : une université innovante à Southbank. - Echantillon n°2 : un quartier de logement universitaire. - Echantillon n°3 : un opéra comme première porte d’entrée vers EuraLeeds Les échantillons sont situés dans des zones avec des degrés d’inondabilité différents. Le but ne sera pas de travailler l’inondation sur chacun d’entre eux. Au contraire, à travers ces
exemples, l’objectif est de penser aux différents types d’eau (de crue, de pluie et esthétique) à travers l’architecture, l’espace public, et la topographie. Pour cela nous travaillerons en coupe les distances à l’eau. Comprendre l’eau comme un matériau de projet, le travailler à partir de la première goutte si c’est de l’eau de pluie, et le premier millimètre si c’est l’eau de crue. Le caractère évolutif des scénarios en fonction des aléas permet de comprendre l’avantage de concevoir des espaces qui fonctionnent sans et avec l’eau de crue. Que seront les espaces lorsqu’il n’y a pas d’inondation, que seront-ils lorsqu’il y en aura ? Comment éviter par-dessus tout les dégâts matériels ? Comment arriver à construire la ville de demain, dans laquelle la crue sera un atout et non une contrainte ? Comment transformer les effets de la submersion comme une opportunité et non comme une catastrophe économique ? Une des références analysées d’espaces fonctionnels avec ou sans inondation est le Masterplan pour la ville de Copenhague (ci-contre), conçu par SLA and Ramboll. Il propose des aires de jeux, décaissées dans lesquelles l’eau ne rentre pas en temps normal. En temps d’inondation, le lieu se transforme en zone de temporisation jusqu’au retour à la normale.
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<<< TENSION GARE POLE UNIVERSITÉ RETOURNEMENT DES AXES DYNAMISME ET ÉQUILIBRE NAISSANCE DU BATIMENT DEPUIS LA TOPOGRAPHIE Gare TGV
Source : document personnel
Axe espace public piéton reliant les identités
reaux
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de Southbank
p space Axe e
ub
bu ails + lic + r
Université
A) Echantillon n°1 : Echantillon n°1A : une université de recherche innovante à Southbank. Située directement en bord de parc / lac et en face de la gare, elle va donner une première vitrine de Leeds aux voyageurs arrivant par TGV et doit donc être travaillée en tant que telle. Le degré d’inondabilité est modéré : la zone sera en crue tous les 30 à 100 ans. Le programme universitaire n’a pas été choisi au hasard. Considérant la position de Leeds dans l’éducation au Royaume Uni, Southbank est déjà composé d’un certain nombre de programmes éducatifs du premier, second et troisième cycle. Néanmoins, il manque un pôle de recherche et d’innovation qui représenterait l’image de marque de l’éducation à Leeds, dès la sortie du TGV. Ainsi, les chercheurs situés à Londres pourraient y accéder directement, pour des conférences, par exemple. A travers cet échantillon, le projet propose de rechercher comment l’inondation, prise en compte dès la conception d’un quartier apporte une plus-value à un lieu. Il ne s’agit pas de travailler la topographie séparément de l’édifice, mais comme un ensemble. Et si l’architecture naissait depuis la topographie pour
s’élever ? Et si l’architecture jouait le rôle de médiateur entre l’eau et le ciel ? Quelles formes cela pourrait-il donner ? Comment l’architecture et ses niveaux pourraient-ils jouer pour donner à lire symboliquement les paliers des niveaux de crues ? Comment trouver une dynamique dans le retournement du bâti depuis l’axe estouest venant de la gare TGV ? Alors que la gare se dessine comme un retournement de l’axe est-ouest vers le parvis situé au nord, l’université en opposition rééquilibre le dessin urbanistique en retournant l’axe vers le sud. L’eau qui restera en permanence au centre du parc vient mettre à distance les équipements, provoquant une distension nécessaire pour les mettre en valeur. Ainsi, les programmes de la gare et de l’université ne viennent pas en compétition, mais se complètent dans le puzzle d’Euraleeds. Les équipements, de part et d’autre du parc sont inévitablement reliés par des passerelles hiérarchisées selon l’intérêt des programmes qu’elles relient. Leurs formes en plan génèrent un dynamisme visuel qui se prolongera jusqu’à l’échantillon 3 et justifiera les formes d’implantation du bâti. Lors de la crue, l’eau viendra lécher le bâti universitaire.
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Source : document personnel
Echantillon n°1B : réinterprétation de la rue intérieure couverte par une verrière : l’espace public, générateur de débats et d’idées, rentre au coeur de l’université de recherche. Lorsque le plan masse a été projeté par notre groupe à l’échelle 1/2000e, nous avons fait face à un problème d’échelle. Les largeurs des bâtis étaient surdimensionnés sans doute à cause de l’échelle démesurée des parcelles de Southbank. Finalement cette “erreur” dans le dessin initial a été une opportunité de projet, permettant d’explorer et de réinterpréter une forme déjà existante à Leeds, la rue intérieure, la galerie couverte.
B) Echantillon n°2 : Un quartier de logement universitaire. Situé aux abords du creux des rails de Hunslet Lane, son degré d’inondabilité est faible : la zone sera en crue tous les 100 à 1000 ans. Nous profiterons de ce faible degré pour s’intéresser ici, non à la gestion des eaux de crues mais à celles des eaux de pluie. Comment les traitements de l’espace public, des toitures peuvent-ils être générateurs de tissu urbain ? Nous chercherons à associer par bandes le végétal, l’eau de pluie et le bâti pour créer un cadre de vie à l’identité forte, reconnaissable. Le creux aura un double usage : mettre à distance les logements
de l’opéra (échantillon 3) et récolter les eaux pluviales du quartier. Lors des fortes pluies, les creux viendront se remplir et conduire l’eau vers la crevasse. Quand il n’y aura pas d’eau, les creux serviront visuellement à appuyer les traversées piétons d’un point à un autre. Cet échantillon, beaucoup plus privé que le précédent, vient en second plan et n’est pas directement situé sur le parc urbain d’Euraleeds. Le programme envisagé nécessite un retrait volontaire qui viendra donner une intimité à l’espace, tout en étant à deux pas du centre.
C) Echantillon n°3 : Un opéra comme première porte d’entrée vers Leeds. Dans le processus nous avons été confrontés au problème de comment finir la ville ? Sans équipement au bout, l’axe d’espace public perdait son sens, la longueur n’était pas justifiée. Le degré d’inondabilité est très faible dans cette zone : la zone sera en crue tous les 1000 ans. L’opéra viendra finir et commencer le quartier de Southbank, afin de mettre en tension l’axe d’espace public nord-sud entre la gare et l’opéra.
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Conclusion Leeds est une ville qui s’est développée au fil des siècles en prenant avantage de sa rivière pour atteindre le paroxysme de son économie et de son industrie. Aujourd’hui, Leeds est prise dans la réalisation de travaux structurels comme la construction de murs, la surélévation de quais pour lutter contre les crues de l’Aire. Mais jusque quand cette résistance, cette illusion de la maîtrise sera-t-elle suffisante ? L’implantation d’Euraleeds et de la gare TGV est une oppportunité pour répondre avec une approche territoriale au problème des inondations. Donner de la place à l’eau de crue en choisissant volontairement de désurbaniser le coeur d’Euraleeds en y installant un grand parc permettra de donner un poumon vert à Southbank. Cela offrira une échelle piétonne, améliorera la qualité de l’air, en intégrant le risque inondation comme un atout de conception pour une métropole durable, tout en gardant une échelle monumentale justifiée par le programme d’Euraleeds. Les scénarios, résilients et évolutifs, nous ont permis de voir comment habiter le risque, le rendant esthétique et attractif, potentialise le problème.
Bien que les hommes aient empiété sur le territoire de l’Aire, construisant dans son lit majeur, en en subissant régulièrement les conséquences, la temporalité du lit majeur et du lit mineur est finalement un moteur de conception donnant à voir autrement Southbank. La gestion de l’inondation en croisant les échelles permet d’obtenir une réponse satisfaisante impactant le territoire, la ville, le quartier : du vaste paysage, au détail d’architecture et de mobilier urbain. Finalement, l’adaptabilité au contexte vulnérable permet de remettre en lumière le patrimoine, l’histoire et la culture de Southbank, qui avait pu être dévalorisé par le contexte industriel moderne ; ainsi, l’homme rend sa part à l’eau, provoquant un retour à la nature et revalorisant son passé pour s’offrir un futur.
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Résumé :
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Southbank est un quartier de Leeds anciennement industriel devant accueillir la nouvelle gare TGV “HighSpeed 2”, reliant Leeds à Londres. Le site étant inondable, la conception urbaine devra le prendre en compte dès les prémices. L’implantation de ce programme donne l’opportunité d’apporter un nouveau dynamisme et des échelles variées à Southbank. L’enjeu du projet sera de fabriquer un réseau d’identités fortes en travaillant la forme des eaux de crues et de pluies dans les espaces publics. Les échantillons viendront exprimer spatialement les enjeux conceptuels qui répondent au diagnostic d’un territoire fracturé. Southbank passera d’un quartier inondable, à l’échelle démesurée, de la voiture et de l’industrie, à un quartier résilient, un véritable poumon vert, vitrine pour l’ensemble de Leeds. Mots clés : Inondation, urbanisme, gestion de l’eau, gare TGV, résistance, résilience, espace public, fracture, aménagement paysager, Euraleeds, patrimoine, identité réseau, rivière Aire, Leeds, Royaume-Uni, porosité, perméabilité, viaduc.