TECHER Sandrine Année 2016/2017
PROJET DE FIN D’ETUDES Domaine « Métropoles du Sud » Directeur d’études: Mr Pierre SOTO
L’Agriparc du centre
SOMMAIRE
Analyse Urbaine _ Echelle de la Ville _ Echelle du quartier et du site des Arceaux
p5 p 14
Problématiques majeures du Site
p 20
Stratégie Urbaine: La création d’une promenade en ville
p 25
Projet architectural
p 38
Les références
p 52
Remerciements
p 53
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Analyse Urbaine Echelle Ville
Localisation La ville de Montpellier est localisée dans le sud de la France à environ 10 Km de la mer méditerranée. Plus exactement située dans la région Languedoc-Roussillon Midi Pyrénées, dans le département de l’Hérault. Sa superficie est de 56,88 km2 pour une densité de 4 840 hab./km2. Sa population est de 279 845 habitants, et ne cesse d’augmenter depuis le milieu du XXe siècle. La ville est même devenue la huitième commune française grâce à cela. Montpellier est le 7e pôle universitaire de France avec plus de 72 000 étudiants. Il s’agit d’une véritable ville étudiante (21% d’étudiants).
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La croissance de Montpellier La ville de Montpellier s’est construite en 985. Il s’agit d’un ancien domaine agricole qui fut implanté sur une ancienne colline. La vue sur la mer, sur la montagne et sur la garrigue était impressionnante. Il s’agissait donc d’une position privilégiée, située au centre d’un carrefour d’échanges commercial important. La ville commença à prendre de l’importance au XIe siècle. Ainsi, pour se protéger, elle entreprit la construction d’une couronne fortifiée dès le XIIIe siècle. On parle alors de «l’Ecusson», nomination encore courante aujourd’hui. Après l’arrivée massive de savants, de chercheurs, de marchands et d’artisans, la ville comptabilise 23 000 habitants au XVII siècle et se trouve au rang de 2e ville du Languedoc et au 17e rang des villes du royaume. Le Peyrou et le Jardin des Plantes ont longtemps empêché la ville de se développer dans la direction ouest. Cependant, la couronne de l’écusson fut détruite en 1622 et cela permit à la ville de s’étendre vers la colline du Peyrou, point le plus haut de Montpellier.
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Les limites administratives
Depuis le début des années 2000, la ville de Montpellier comptabilise 7 quartiers distincts, eux même fragmentés en sous quartiers:
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_Le site d’étude est lui situé dans le quartier du Centre-ville, considéré comme le centre culturel, économique, administratif et touristique de la ville.. _Montpellier est l’une des plus grandes villes étudiantes françaises, notamment grâce au quartier Hôpital-Faculté qui regroupe la majorité des complexes scolaires. _C’est à l’ouest que se situe les Cévennes et la Mosson, des quartiers résidentiels réputés pour leur mixité sociale. _A l’est de la ville, le nouveau quartier de Port Marianne est en pleine expansion et est actuellement très attractif, avec des immeubles modernes en construction. _ Au Sud, nous trouvons les quartiers Prés d’Arènes et la Croix d’Argent, essentiellement résidentiels qui connaissent depuis quelques années une croissance importante de population.
Les principaux axes structurants Montpellier est façonnée par de grands axes structurants. _Pour commencer, l’axe bleu défini par le Lez, fleuve côtier classé septième plus important de France. Il s’agit d’un axe fondateur qui sert d’axe d’orientation aux projets urbains. De grandes infrastructures routières (autoroutes, lignes ferroviaires) structurent le paysage montpelliérain : _La ville est située sur un axe majeur de circulation de personnes et de marchandises au plan européen: l’autoroute A9 reçoit un fort trafic de transit («saisonnier» il s’agit de la route des vacances et «permanent» avec le passage de poids lourds assurant le transport de marchandises). L’autoroute A9 est en phase de devenir la nouvelle autoroute A709 avec le projet du Contournement Ouest de Montpellier qui vise à réduire les encombrements dans tout l’ouest montpelliérain. Il s’agit d’accéder ou de contourner de façon performante l’agglomération montpelliéraine. _Diverses nationales telles que la route Montpellier-Carnon ou encore l’Avenue de la Mer servent de porte d’entrée à la ville. 9
Une mise en valeur de la mobilité douce Dans le but d’apporter un espace public de qualité à la population, Montpellier tente de valoriser au maximum les déplacements doux (piétons, vélos, rollers...). La majorité du centre historique de la ville est d’ailleurs piétonnier depuis l’année 2004. Plusieurs parkings souterrains permettent de laisser la voiture en dehors de ce cœur de ville même si l’accès à la voiture est autorisée aux riverains et aux livreurs de commerce à certaines horaires uniquement.
DES
Chiffes clés: _ Nombre moyen de déplacements quotidien par personne : 3.15 dont 2 en voiture,0.75 à pied et 0.1 en deux-roues. _ 12 parkings en construction à Montpellier = 8500 places. _ Le tramway consomme 4fois moins qu’un bus et 10 fois moins qu’une voiture _ Jusqu’à 5 km, le vélo est plus rapide que la voiture _ Il suffit d’¼ d’heure pour faire 3 km à vélo : 1 trajet sur 2 en voiture fait moins de 3km
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Pistes cyclables
Lignes de tram
A l’heure actuelle, il existe environ 160 km d’aménagements cyclables à Montpellier. Le réseau est donc largement développé mais il existe de nombreuses discontinuités qui ne permettent pas la fluidité globale du trafic. C’est pour cela que la ville prévoit le développement de nouvelles pistes cyclables afin de créer un réseau plus cohérent et plus adpaté à la demande.
Montpellier possède un grand réseau de transport en commun avec des lignes de tram et de bus bien développées. Malgré l’arrivée récente de la ligne 4 du tram, de nouvelles extensions sont encore à l’étude. Divers systèmes de mobilités écologiques tels que les transports collectifs publics, le co-voiturage ou l’auto-partage sont également en constante évolution, avec des projets en cours de préparation. 11
Analyse Urbaine Echelle Quartier/Site
Localisation du site
SITE
Le site d’étude se situe dans le quartier des Arceaux, à proximité immédiate du cœur historique de la ville. Il possède aujourd’hui une fonction de parking composé de plus de 200 places. Sa superficie est d’environ 5000 m². C’est un espace très apprécié et convoité qui se trouve sur un axe touristique fort. Cependant, contrairement à l’important flux de population rencontré le long de l’axe, le site et ses alentours rencontrent une assez faible affluence. 13
Histoire du lieu Le quartier des Arceaux représente aujourd’hui un des quartiers les plus anciens de Montpellier. Il s’agit d’un ancien verger auparavant composé de vignes, de paturages, de cultures de plantes médicinales, etc. C’est aussi un quartier chargé d’histoire avec notamment l’aqueduc St Clément, le Jardin des Plantes ou encore la promenade du Peyrou. L’aqueduc fut construit au milieu des champs et eu une forte influence sur la morphologie du lieu. Il a permis de structurer le quartier de façon linéaire. Les édits royaux de 1775 et 1779 limitent aussi la hauteur des constructions en dessous de celle de l’queduc pour ne pas gâcher les vues jusqu’à l’horizon. On peut ainsi admirer un panorama à 180 degrés.
Quartier des Arceaux_ 1820
Aujourd’hui, c’est toujours autour de ce monument que so’rganise la vie du quartier (animations, évènements culturels et fêtes). La place a néanmoins perdu en vitalité avec la conservation de l’ancien parking sur la place Max Rouquette. Quelques pratiques festives continuent cependant à donner vie au quartier : un boulodrome constitue un lieu de rencontre de la population, un marché aux puces, un marché aux fleurs, des lieux de spectacles, etc. Aujourd’hui, cet ancien quartier de la préfecture héraultaise est un secteur calme et tranquille, très apprécié par les montpelliérains. 14
Quartier des Arceaux_2016
Les accès
L’accès au site se fait aisément que l’on soit à pied ou véhiculé. Ces accès se trouvent de part et d’autre du site avec un flux important provenant du Boulevard des Arceaux. On retrouve aussi des flux conséquents venant du centre historique, de l’avenue d’Assas ou de la rue St Louis. La traversée piétonne à travers la place du Peyrou est la plus simple lorsque l’on vient du centre ville, mais elle n’est que trop peu utilisé. En cause, la présence d’escaliers de trop faible ampleur comparée à l’importance des espaces alentours.
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Les axes de circulations
L’accès en voiture est relativement facile, avec de nombreuses routes autour du site. On retrouve aussi une bonne désserte en bus avec 3 lignes qui passent à proximité. Cependant, excepté le boulevard des Arceaux qui possède une circulation à double sens, la mojorité des routes sont à sens unique, ce qui complexifie la fluidité du trafic. Le passage piéton est donc rendu difficile. Le quartier est très fréquenté par la voiture, qui est d’ailleurs devenue trop présente. Cela amenuise la qualité de vie des habitants avec des nuisances visuelles et sonores assez importantes. Les rues sont généralement parallèles ou perpendiculaires au Boulevard des Arceaux., avec une trame plutot régulière et homogène. 16
Une circulation «douce»
La ville de Montpellier privilégie les circulations « douces ». Nous retrouvons ainsi la présence de trottoir, de nombreuses rues piétonnes ainsi que des pistes cyclables. Le quartier des Arceaux reflète cela avec également la présence de 2 lignes de tram qui passent à moins de 5 min du site.. Cependant, à l’échelle du piéton, cela n’est pas clairement perceptible: _ un flux piéton principal le long de la traversée du Peyrou qui reste le plus simple mais qui est peu aménagé: de simples escaliers qui donnent accès au site. _ de nombreux flux piétons dans les rues perpendiculaires avec la présence de voiture et de petits trottoirs qui rendent le cheminement désagréable. _ une zone cyclable sans présence de pistes cyclables: la voiture doit cohabiter avec le cycliste sur de petites rues à sens unique. _ les pistes cyclables dans le quartier ne sont généralement pas continues. 17
Les espaces remarquables
Le quartier se trouve non loin d’une multitude de places (situées essentiellement dans l’Ecusson) et de bâtiments importants. On trouve par exemple des espaces publics de qualité (tels que le jardin des plantes ou le jardin de la Reine), des places majeures à Montpellier ( la Comédie, le Peyrou, etc.). De nombreux bâtiments remarquables se trouvent également dans le quartier comme les différents tribunaux, l’église Sainte Eulalie, l’ancienne prison, l’hôtel de Guidais, etc. Cependant, aucun espace important se trouve directement sur le site ou autour de celui-ci. 18
La place de la végétation
La végétation est assez présente dans le quartier avec notamment l’allée de platanes le long du boulevard des Arceaux. Il s’agit d’une allée plantée qui apporte un réel atout au site, avec des perspectives et une qualité paysagère interessante. Aujourd’hui, il s’agit d’un cheminement plutôt agréable le long de l’aqueduc et cela jusque la partie basse du Peyrou. Nous trouvons aussi des petis potagers situés sur le site, qui marquent la volonté de la population de ramener du « vert ». La végétation est aussi présente dans de nombreux ilots bâtis. Ces cours intérieures végétales ne sont malheureusement que peu perceptibles pour le piéton mais représentent une réelle qualité paysagère pour les habitants de ces ilots. 19
ProblĂŠmatiques majeures du Site des Arceaux
Le franchissement du dénivelé
Le problème le plus important devant lequel nous sommes confrontés est la différence de niveau entre le haut Peyrou et le quartier des Arceaux en contrebas. Situé sur l’axe historique de la ville, ce dénivellé marque une réelle coupure entre l’Ecusson et les Arceaux : _ 14m entre les Arceaux et les terrasses du Peyrou _ 6m entre les terrasses et la place du Peyrou en elle-même. Aujourd’hui, des escaliers permettent la traversée, mais cela n’est pas suffisant face à l’ampleur des espaces alentours. L’un des objectif principal du projet sera donc de déterminer comment franchir ce dénivelé d’une vingtaine de mètre.
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Un patrimoine à mettre en valeur: Le Peyrou, la statue Statue Louis XIV
Château d’O
Place du Peyrou
Le site possède un lien direct avec le patrimoine historique de Montpellier. La première place Royale dite «promenade du Peyrou» est l’œuvre d’Étienne Giral. Cette ancienne colline fut aplanit en 1659 afin de créer une promenade pour le roi d’environ 3 ha. Elle est dessinée avec deux terrasses en contrebas. Ces terrasses ont été construites dans le but de contempler les grandes chaines de montagnes. Le château d’eau monumental (monument du patrimoine historique) fut construit en 1768 par Henri Pitot pour distribuer l’eau potable issue de la source du Lez. De forme hexagonale, il est orné de colonnes corinthiennes. Une statue équestre en hommage à Louis XIV représente le point le plus élevé à plus de 50 mètres, en face de l’Arc de Triomphe construite en 1692. Une première statue en bronze avait été érigée par les États de Languedoc en 1718 mais fut complètement dévastée suite à la période révolutionnaire. La statue équestre actuelle fut érigée en 1828.
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Un patrimoine à mettre en valeur: L’aqueduc Saint-Clément
L’alimentation en eau de Montpellier a toujours posé problème. Face au manque de pression des fontaines et au besoin grandissant en eau, il a fallu chercher une autre source en périphérie de ville. C’est alors qu’en 1267 émergea l’idée d’aller chercher de l’eau depuis la source St Clément, un affluent du Lez à 10 km au Nord-Ouest de la ville. Les travaux démarrèrent en 1751., et il a fallu environ 500 ans entre l’idée et l’inauguration du projet en 1765. L’aqueduc est long environ 14 km avec 930 m situés dans le quartier des arceaux. Son architecture est inspirée de celle du pont du Gard avec de grandes arches de 8 m d’ouverture qui supportent des arches plus petites (2,78 m). Le Château-d’O et l’aqueduc Saint-Clément termine la promenade du Peyrou avec des arches supplémentaires qui ont été construites afin de relier l’aqueduc à la statue royale. Des fontaines ont par la suite pu être construites, notamment celle des trois grâces, toujours présente sur la place de la Comédie. L’aqueduc est ainsi classé en tant que monument de France, même si il n’est pas réellement mis en valeur aujourd’hui. Les projets urbains et architecturaux à proximité du site devront prendre en compte ce monument, et faire face aux contraintes qu’il impose. 23
Les atouts
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Les inconvĂŠnients
Stratégie Urbaine : Création d’une promenade en ville
Un développement vers le littoral et la mer
Depuis quelques années, les projets de développement urbain de Montpellier se font notamment vers la partie est de la ville, particulièrement vers le littoral et vers la mer. Prenons pour exemple le développement d’Antigone, la zone commerciale à Odysseum, la zone Port-Marianne, ou plus récemment le quartier de la nouvelle mairie ainsi que de la nouvelle gare.
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Une rupture bien marquée entre Ouest et Est
Face à une constante augmentation de la population, l’objectif de la municipalité a été de déplacer le flux de population du centre vers des zones plus excentrées. Ce développement vers l’est provoque inévitablement une fracture entre deux parties de ville : la partie ouest connaît donc un développement moins intense et une attractivité moindre quà l’est.
Quartiers dynamiques situés à l’est la ville Place de la Comédie, 1755.
Odyseum, 1998.
Antigone, 1983.
Quartier Port Marianne, moins de 50ans.
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Identification de la «voie verte» existante Montpellier se compose d’un réseau vert qui relie certains espaces verts de la ville entre eux, tout en permettant aux habitants de se déplacer dans un cadre naturel agréable. Elle a notamment mis en place un cheminement doux, appelé «voie verte», grâce auquel la traversée de la ville doit pouvoir se faire aisément à pied ou à vélo. Cette voie débute à la mer (Palavas), franchit les frontières de la commune de Montpellier, longe le Lez et aboutit à la place de l’Europe. Le tracé est jusque-là connu du public. Le cheminement se poursuit vers l’Ecusson et le Peyrou, et débouche sur l’aqueduc Saintclément. Il suit ensuite approximativement
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l’ancien tracé de l’aqueduc jusqu’à déboucher vers les quartiers Hôpitaux-Faculté, Aiguelongue, Mosson, Plan des 4 seigneurs et Hautes Massanes.
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Création de la continuité de la voie verte jusqu’aux quartiers ouest
La fracture entre est et ouest se manifeste clairement à travers de cette voie verte. Celle-ci est constante de Palavas jusqu’au centre historique. De nombreuses personnes l’empruntent à pied ou en vélo, notamment le week-end. La promenade y est facile et très agréable. Cependant, elle est très peu connue du public et discontinue sur la partie allant du Peyrou vers les quartiers ouest de la ville. 30
L’objectif principal du projet urbain est de relier les quartiers ouest de la ville (Mosson, hôpitaux-facultés, Hauts de Massanes, Aiguelongue, Plans des 4 Seigneur) à la mer. Il s’agira de recréer une attractivité vers l’ouest en renforçant cet axe déjà présent et de régler les problèmes de discontinuités existantes, telle que par exemple la création d’un réseau continu de pistes cyclables.
Les principaux espaces verts
« Avec 741 hectares d’espaces verts publics dont 412 municipaux et 393 hectares d’espaces boisés classés, Montpellier est une ville verte ! ». Ainsi, pour pouvoir créer une continuité urbaine, il a été question de s’intéresser à l’aspect végétal de la ville en identifiant les poumons verts principaux. Ces espaces apparaissent sous différentes formes sur le territoire: espaces protégés, équipements de loisirs (squares ou parcs, terrains agricoles) mais aussi équipements paysagers (jardins, esplanades, places végétalisées, domaines agricoles...). La plus grosse zone végétale est constituée par le zoo Lunaret ainsi que le bois de Montmaur.
Création d’un réseau d’espaces verts
Le but est de créer une connexion, un lien fort entre tous ces espaces en créant des cheminements verts. Ceux-ci auront pour principale fonction d’augmenter l’affluence de la population vers la « voie verte » centrale. Ce cheminement central mêlera uniquement circulations piétonnes et cyclables. Le projet de reconnexion de la voie verte a aussi pour but de connecter les pistes cyclables que l’on rencontre dans la ville de Montpellier : de nouvelles pistes seront ainsi créées. 31
La promenade en ville: les objectifs
Cette promenade verte doit ainsi répondre à plusieurs objectifs: 1_ Créer une véritable connexion entre Palavas et les quartiers ouest de la ville en réaménageant la voie verte sur sa partie ouest. 2_ Créer une nouvelle dynamique autour d’un axe central, et cela dans tout Montpellier. 3_ Accentuer davantage la circulation douce en privilégiant la marche à pied, le vélo, les rollers, etc. Cette promenade est ainsi exclusivement piétonne. 4_ Créer une circulation piétonne dans un cadre agréable, en reconnectant de nombreux espaces verts entre eux.
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Espaces verts: la place de l’agriculture à Montpellier Nous retrouvons différents types d’espaces agricoles à Montpellier. Pour commencer, des exploitations agricoles courantes (viticulture ou céréales) ainsi que des organisations maraîchères. Ces territoires sont généralement assez vastes et se trouvent en périphérie du territoire ou dans l’agglomération Montpelliéraine. L’agriculture urbaine est aussi présente sous diverses formes dans la ville. On trouve par exemple de l’agriculture citadine d’autoproduction telle que des jardins familiaux (location de parcelles par famille) ou des jardins partagés (jardins de partages ayant un aspect social fort).
Agriparc du Mas Nouguier
Nous trouvons enfin des espaces nommés «Agriparcs» (cf. page suivante).
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Le concept d’Agriparc, qu’est-ce que c’est? Plus récemment, on voit grandir le concept des «Agriparcs». Un Agriparc peut être défini comme étant un espace multifonctionnel qui allie des fonctions agricoles à des fonctions urbaines. Il s’agit de pérenniser, en milieu plus ou moins urbanisé, des espaces agricoles en les ouvrant à une fréquentation du public, à condition qu’elle soit restreinte et maîtrisée. « Il s’agit aujourd’hui de préserver durablement des lieux où l’activité agricole sera maintenue contre vents et marées, sous sa forme ancienne ou sous des formes nouvelles adaptées aux contraintes actuelles. ». Il vise donc à préserver et valoriser les espaces naturels et agricoles et peut être intégré en tant qu’armature fondatrice d’un projet urbain. Il doit contenir 4 caractéristiques principales: le paysage, la production, le loisir éducatif ainsi que la consommation. Un exemple: l’Agriparc du Mas Nouguier
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L’agriparc du Mas Nouguier est une réserve agricole entretenue située au Sud de Montpellier. «Conduit en agriculture biologique, le domaine contribue à la préservation de l’identité du territoire et à la valorisation du cadre de vie. Accessible à tous gratuitement, il offre une belle balade reposante et éducative au milieu des vignes. Le Mas Nouguier comprend dix hectares de vignoble et chaque année, le vin est mis en bouteille par une coopérative. Des ruchers permettent de développer des ateliers pédagogiques et de récolter le miel avec les enfants des écoles. Des oliviers, des pins centenaires et une grande prairie viennent embellir ce petit bout de campagne en ville.»
Une réponse face à l’étalement urbain: la Micro Agriculture BioIntensive en ville Bien que l’agriculture soit devenue une nouvelle composante de l’identité d’un territoire, l’étalement urbain n’épargne pas le territoire Montpelliérain. Il s’agit d’un thème primordial dans les rapports entre la ville et l’agriculture. Les objectifs du Scot sont clairs: il faut « créer une armature autour des espaces agricoles naturels pour qu’il ne soit plus grignoter par l’étalement urbain ».
La question qui se pose est donc la suivante : Comment continuer à produire une récolte suffisante alors que les territoires ruraux sont en déclin ? L’une des réponses se trouve dans le développement d’un nouveau type d’agriculture qui pourrait trouver sa place sur de petites surfaces... La micro agriculture bio intensive: La thématique d’étude qui me semble la plus intéressante à aborder est celle de la micro-agriculture ou plus couramment appelée «microagriculture bio intensive». C’est-à-dire la création d’exploitations agricoles sur des surfaces réduites. Cette méthode a pour but une production alimentaire plus écologique, plus efficace, et plus durable qui nécessite uniquement en moyenne 1 ha d’exploitation.
Le Micro maraîchage Intensive Aujourd’hui à Montpellier, on retrouve divers types de productions agricoles: céréales, vignes, élevages, maraîchages. L’agriculture maraîchère a toujours représenté un faible pourcentage des productions agricoles Montpelliéraine. De plus, elle n’est pas produite directement dans la commune, mais plutôt dans les agglomérations alentours. Il s’agit donc actuellement de circuit long qui nécessite un trajet plus ou moins conséquent. Un des objectifs du projet est donc la création d’une agriculture de proximité par le biais de la micro agriculture. 35
Processus d’intégration des zones non qualifiées (délaissés, parkings sauvages) Espaces verts Délaissés urbains, parkings sauvages
A l’échelle du quartier, nous constatons la présence de nombreux espaces verts importants à proximité de l’axe central tels que le Jardin des plantes, le Château de la Piscine, le parc Malbosc, etc. Des délaissés urbains ainsi que des parkings sauvages (couleur violet) ont été identifiés autour de l’axe.
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Afin d’optimiser au mieu les cheminements verts créés, ces délaissés urbains et parkings sauvages sont intégrés au réseau. Aussi, afin de répondre au problème du grignotage des parcelles agricoles (conséquence de l’étalement urbain), ces espaces non qualifiés dans la ville sont transformés en terrains agricoles. L’agriculture se retrouve ainsi fragmentée dans la ville, sur des territoires de faibles dimensions.
La promenade verte créée
Une promenade verte est ainsi créée dans la zone du centre-ville, définissant ici un lien entre le cœur historique et les quartiers plus à l’ouest. Au fil de ce parcours, la population pourra trouver jardins, parcs, squares, places, etc. mais aussi de nouveaux territoires organisés en espaces agricoles. Au total environ 11 ha seront cultivés sur cette zone, comparée à une surface agricole moyenne française qui est de 55ha. Ils permettront à la fois la rencontre de la population, mais aussi d’allier des espaces éducatifs et de production agricole. 37
Projet architectural
La création d’un Agriparc urbain N
Le site d’étude constitue aujourd’hui un «obstacle» à la continuité du parcours vert, entre les Arceaux et le haut Peyrou. Le but est de créer une liaison urbaine par le biais d’un bâtiment très végétalisé, et cela grâce à l’agriculture: le projet se compose ainsi dans le paysage urbain, avec une trame régulière de jardins potagers le long de l’aqueduc St Clément. La toiture du bâtiment propose également une promenade paysagère agréable, autour d’un ensemble de jardins potagers destinés à la population. L’ensemble forme une interface agricole dans le cœur de Montpellier, autrement dit un véritable Agriparc urbain. Le complexe comprend logiquement diverses composantes de ce qui constitue aujourd’hui un agriparc: des terrains de cultures agricoles (délaissés urbains identifiés) qui permettent de produire localement, des lieux de rencontre et de loisir autour de la thématique de l’agriculture, un espace dédié aussi bien à l’éducation qu’à la recherche agronomique. Tout cela se faisant dans un espace paysager de qualité. 39
DĂŠcomposition du projet
Coupe sur le boulevard des Arceaux
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Plan Masse
D’un point de vue aérien, le bâtiment paraît totalement végétal. Celui-ci est en effet composé de jardins potagés sur sa cinquième façade. Sa forte dimension lui permet de répondre de façon harmonieuse à l’imposante place du Peyrou près duquel il est accosté. L’aqueduc St Clément prend place au centre du complexe, éloigné du cadre bâti et entouré par un vaste jardin agricole au RDC. Dans son état actuel, le site possède une fonction de parking, la création de cette place de rencontre centrale dédiée à l’agriculture citoyenne permet de répondre au manque d’espace public dans le quartier des Arceaux. Les rampes en partie basse du Peyrou sont composées dans une logique d’ensemble et se trouvent dans la continuité du bâtiment. Elles se composent également de jardins destinés aux cultures agricoles. 41
Les stratégies d’implatation Mise en valeur de l’aqueduc Le trame du quartier alentours est constituée majoritairement d’ilots semi fermés, organisés autour d’une partie centrale végétalisée. Le bâtiment reprend cette même logique de construction avec une forme d’ilot semi fermé, composé d’un cœur végétal agricole.
Concevoir avec les contraintes du site Il a fallu concevoir avec les obstacles du quartier : _Prendre en compte les axes routiers majeurs empruntés massivement. _Mettre en valeur l’aqueduc par un processus de mise à distance. _Travailler le bâtiment en fonction de l’imposante place du Peyrou
Franchissement doux L’une des problématiques principales à résoudre est le franchissement du dénivelé de 20m séparant le quartier des Arceaux au Peyrou: _Le projet y répond par la présence d’une continuité végétal en toiture qui permet un franchissement doux entre les Arceaux et les terrasses basses du Peyrou. _Des rampes de différentes pentes permettent ensuite la traversée entre le bas et le haut Peyrou. 42
Les différents types de franchissement entre les 2 niveaux du Peyrou Franchissement 1 Un escalier droit permet le franchissement direct entre les terrasses du Peyrou et le haut du Peyrou.
Franchissement 2 Un jeu de rampes avec une pente à 2% permet une promenade au milieu des jardins potagers sur 450 mètres environ.
Franchissement 3 Une rampe à trois temps permet le franchissement avec une pente à 4% sur une distance d’environ 150m. Celle-ci permet également d’atteindre l’arrière bas du Peyrou.
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Les fonctions du bâtiment
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Plan RDC
N
Plan parking souterrain (2 niveaux)
Le rez-de-chaussée est une zone publique composée d’espaces de rencontre, de salles diverses mêlant loisir, apprentissage (ateliers) et éducation (salle d’exposition). Il comprend un auditorium de 500 places et un marché couvert de 2000m² qui sert de point de vente aux produits récoltés. Il se compose également de lieux de restaurations dans lesquels les produits maraîchers récoltés sont cuisinés. Toutes ces fonctions s’organisent autour d’un espace de jardins potagers publics dédié à la fois aux étudiants/ chercheurs mais aussi à l’apprentissage et au loisir des citadins. Un pôle de gestion se trouve aussi à ce niveau afin de gérer au mieux la réception, le traitement, la normalisation et le stockage des récoltes. Des bureaux associatifs sont chargés de cette organisation. 45
Plans de niveaux R+1 : Centre de formation
Le R+1 est organisé en étage de formation. Ainsi, étudiants se retrouvent au sein d’un niveau mêlant des salles de cours, de TD, d’informatique, etc. Une bibliothèque est également à leur disposition. Des espaces de détente et de restauration sont aussi aménagés: une cafétéria, un foyer, et des salles de repos. Certains espaces sont ouverts sur les terrasses de cultures expérimentales dédiés essentiellement à l’apprentissage pratique des étudiants. Un coin administratif composé de bureaux gère le bon fonctionnement de ce centre de formation. En partie sud, le niveau est cisaillé par une faille de 10 mètres de large. L’accès aux salles se fait donc par un système de coursives. Ces espaces sont composés essentiellement de salles d’ateliers. La faille offre plusieurs avantages: _ Permet d’avoir des salles traversantes bien aérées _ Apporte un gain de luminosité important _ Permet de concevoir des salles moins profondes et plus agréables à vivre _Offre des espaces extérieurs supplémentaires (côté coursives).
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Plans de niveaux Les 2ème et 3ème étages sont aussi organisés autour de la faille. Les différentes pièces sont tramées autour de celle-ci et l’accès aux salles se fait du côté des coursives.
R+2 : Centre de recherche Le second étage est consacré à la recherche. Nous y retrouvons essentiellement des laboratoires, dont certains sont ouverts sur des terrasses agricoles expérimentales. Nous trouvons également des salles d’atelier, de stockage, des salles informatiques, mais aussi de réunions. Des bureaux administratifs sont également présents à ce niveau. Des espaces de repos sont aussi aménagés pour les chercheurs.
R+3 : Logement Le dernier niveau est composé de logements destinés aux étudiants et aux chercheurs. Ces logements se retrouvent sous différentes surfaces allant du T2 au T5. Ils ont la particularité d’être traversants et accessibles par les coursives centrales.
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Coupe
Façade Nord
Matérialité
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En ce qui concerne la matérialité, les façades sont presque entièrement vitrées, avec une structure en béton. Excepté les parties techniques ou de stockage qui sont en béton brut. Le dernier étage de logement diffère du reste du bâtiment car il est entièrement fait de béton avec un enduit gris clair. Les gouttières qui servent de support aux cultures agricoles (cf page suivante) sont en métal.
Cultiver l’ensemble du bâtiment
Surfaces cultivées :
Un des points marquants du projet est l’utilisation de la végétation à tous les niveaux. Le but est de cultiver la majeure partie du bâtiment. _ SOL Des cultures potagères au sol qui sont dessinées comme un espace public dans lequel les citoyens participeraient activement. _ TOITURE Le cheminement en toiture se fait au travers de jardins potagers partagés. A l’image de ceux que l’on retrouve déjà aujourd’hui à Montpellier _TERRASSES Le décalage des niveaux permet d’obtenir des terrasses importantes converties en surfaces agricoles, qui servent essentiellement de lieux d’expérimentations aux étudiants et aux chercheurs. _ FACADE Les façades sont partiellement masquées par une « double peau » décalée d’1m20, il s’agit de cultures agricoles en pleine terre ou dans des systèmes de «gouttières» (technique d’aéroponie, photos ci-dessous). Des surfaces de cultures exploitées dans ces gouttières métalliques horizontales forment les gardes corps du bâtiment. Afin de donner un rythme à la façade, les surfaces hautes du bâtiment (derniers niveaux) sont masquées par des cultures aéroponiques verticales.
«L’aéroponie est une forme de culture hors-sol et l’un des fronts de recherche les plus récents et prometteurs dans le secteur agricole. L’approvisionnement en eau et en éléments nutritifs sont assurées par des «supports de plantes» et par des vaporisations permanentes». 49
DĂŠtail constructif
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Les rĂŠfĂŠrences
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Fangshan Tangshan Nat Geopark Museum, Studio Odile Decq, Chine, 2014.
Enota, Slovenie, 2014.
Railway station, Kengo Kuma and Associates, Paris.
Residential Living with Urban Farming, SPARK, Singapore.
Remerciements
Je tiens tout d’abord à exprimer toute ma reconnaissance à mon directeur d’études Mr Pierre SOTO. Je le remercie de m’avoir si bien encadré, orienté et conseillé. Sans ces remarques constructives et son savoir-faire pédagogique, ce travail n’aurait peut-être pas abouti. Merci à toute l’organisation de l’ENSAM, à tous les professeurs, intervenants et toutes les personnes qui ont guidé mon travail. J’ai une pensée particulière à Mme Elodie Nourrigat, mon ancienne encadrante de projet et de mémoire, qui s’est avérée être d’une aide précieuse au cours de ces dernières années. Je remercie mes parents, Patrick et Jasmine, qui ont toujours été là pour moi, et qui m’ont aidé à aller de l’avant lorsque cela était nécessaire. Merci également à mon petit frère Noah qui a su dédramatisé certaines situations, ainsi qu’aux autres membres de ma famille. Enfin, je remercie mes meilleurs amis, Anaïs, Melissa, Sylvain, Corinne pour leur amitié véritable, leur confiance, et leur soutien indéfectible lors des passages compliqués de ces années d’études.
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