Projet de mise en réseau de terroirs du monde pour la recherche et le développement : le programme d’action
Février 2009
Contact : Terroirs & Cultures - 2, bis rue Jules Ferry - 34000 Montpellier Tél : 04 67 63 37 95 – Fax : 04 67 92 59 82 Courriel : contact@terroirsetcultures.org Sites internet : http://www.terroirsetcultures.org / www.planete-terroirs.org
LE TERROIR, UNE NOUVELLE APPROCHE INTERNATIONALE Dans cadre global de la mise en œuvre et du développement de la « Dynamique Planète Terroirs » que nous avons détaillé avec l’UNESCO sur les Dentelles de Montmirail en juin 2008, ce projet spécifique a pour objectif de favoriser et d’organiser des réflexions scientifiques, des échanges et des débats autour du concept de terroir. Il doit nous permettre collectivement de poursuivre les réflexions, d’accumuler et partager les connaissances sur l’approche des réalités qui le caractérisent et en font un outil qui contribue au développement durable des territoires. Dans le contexte de standardisation et d’uniformisation engendrée par la mondialisation des échanges, comment maintenir et valoriser le patrimoine local matériel et immatériel, relier développement local et développement global ? Comment parvenir à concilier le nécessaire développement économique et social des territoires ruraux avec la conservation de l’environnement et la préservation des valeurs culturelles ? Certains systèmes complexes ont su trouver une voie d'équilibre à travers la valorisation des liens entre nature et culture, diversité biologique et culturelle, à travers la vente de produits ou de services comportant une typicité territoriale et culturelle. On les qualifie de « Terroirs ». Ce concept de terroir mérite discussion, et précision pour pouvoir être davantage partagé dans le
monde.
Pour
se
donner
une
base
de
départ,
nous
considérerons
la
définition
suivante retenue lors des « Rencontres Internationales - Planète Terroirs » à l’UNESCO en novembre 2005 : DEFINITION ADOPTEE LORS DES « RENCONTRES INTERNATIONALES PLANETE TERROIRS » 2005 « Un Terroir est un espace géographique délimité, défini à partir d’une communauté humaine qui construit au cours de son histoire un ensemble de traits culturels distinctifs, de savoirs et de pratiques, fondés sur un système d’interactions entre le milieu naturel et les facteurs humains. Les savoir-faire mis en jeu révèlent une originalité, confèrent une typicité et permettent une reconnaissance pour les produits ou services originaires de cet espace et donc pour les hommes qui y vivent. Les terroirs sont des espaces vivants et innovants qui ne peuvent être assimilés à la seule tradition ». Cependant le terroir dépasse le simple cadre du concept, dont la formulation s’explicite progressivement, pour devenir potentiellement un outil, une approche de développement. L’approche terroir est avant tout une forme de gestion intégrée du territoire façonné par des
pratiques
sociales
biogéographiques.
et
culturelles
en
interaction
avec
des
composantes
Elle doit permettre de conserver la diversité biologique et
culturelle des territoires ruraux, en favorisant et valorisant les interactions entre ces deux socles de la condition humaine, en créant de la valeur ajoutée appropriable localement et durablement, mais en évitant les écueils du repli identitaire et de l’isolement local par rapport au développement global.
OBJECTIF : VALORISER LE TERROIR COMME OUTIL DU DEVELOPPEMENT DURABLE L’approche
terroir
s’inscrit
résolument
dans
la
vision
défendue
par
l’UNESCO
d’un
développement durable à quatre piliers : l’écologique, l’économique, le social et le culturel. Divers travaux ont déjà été menés en France et en Europe sur ce sujet. Des réflexions, échanges et synthèses réalisées nous retirons déjà une série de points forts, de convictions actuelles, susceptibles d’ouvrir le débat et dont la validité devra être démontrée et vérifiée sur le terrain, afin de parvenir progressivement à une vision partagée entre les peuples et les cultures de l’approche terroir. Déjà une vision partagée des terroirs •
Les terroirs sont porteurs de diversité culturelle : lieux, histoire, savoirs, distinguent chaque terroir et leur permettent de s’identifier les uns par rapport aux autres et d’apporter chacun leur pierre à une construction commune.
•
Les terroirs sont porteurs de diversité biologique : ce sont des lieux de gestion responsable de la diversité biologique car les facteurs naturels spécifiques sont rendus actifs par le savoir des hommes.
•
Les terroirs sont facteurs de liens entre monde rural et urbain, entre producteurs et
consommateurs :
à
travers
leurs
produits
typiques
ils
permettent
aux
consommateurs de retrouver le goût des origines, et d’établir (ou rétablir) un lien fort avec des territoires et des savoir-faire dans leur diversité. •
Les terroirs peuvent contribuer à la satisfaction urgente des besoins alimentaires mondiaux, car ils sont riches de savoirs et de savoirs faire, biologiques, techniques et économiques, adaptés aux potentialités de chaque milieu et aux cultures vivrières et alimentaires locales, offrant de multiples itinéraires et choix de développement alternatifs.
•
L’approche
terroir
contribue
également
au
renforcement
des
capacités
d’organisation, d’éducation et de dialogue entre les savoirs : le terroir, comme espace de projet d’une communauté humaine, peut permettre à la fois d’intégrer la compréhension de la valeur d’un territoire et l’action sur ce territoire par la recherche de valorisation collective des ressources. •
L’approche terroir constitue un outil de développement durable : les terroirs permettent en effet une combinaison vertueuse des composants d’un développement durable : un développement économique par la valorisation de produits et services locaux et spécifiques, une gestion durable des ressources naturelles et de la biodiversité, une promotion et une protection de la diversité culturelle et enfin une vie sociale des territoires concernés.
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Compte tenu de ces données, il nous apparaît nécessaire de travailler sur ces bases à une vision partagée de la réalité que revêt le concept de terroir au niveau international dans sa diversité et parallèlement d’analyser et tester l’approche terroir comme outil de développement durable.
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CONSTRUIRE LE PREMIER RESEAU DE TERROIRS DU MONDE L’objectif central de ce projet est de créer et d’animer un réseau international de sites pilotes de terroirs, actifs ou en construction, permettant de mener et coordonner des activités de recherche-action et de démonstration sur les réalités de ces terroirs. La mise en réseau doit permettre d’approfondir et de confronter les aspects qui définissent et caractérisent les terroirs dans différentes situations. Il s’agit d’ébaucher une grille de lecture permettant à la fois de caractériser un terroir dans ses diverses composantes, de situer sa dynamique d’évolution et de le comparer
à
d’autres
terroirs
sur
une
base
cohérente.
Ceci
devrait
permettre
ultérieurement une mise en réseau de divers terroirs et de créer une base de données féconde pour les recherches et les actions de développement. Elle mobilisera des chercheurs, les populations de ces territoires et des acteurs économiques, politiques et sociaux, pour témoigner des réalités existantes, les comparer, les améliorer et développer des initiatives pour faire reconnaître et partager ces réalités et ces ambitions à divers décideurs ou institutions. Grâce à ce réseau nous voulons aussi relier le local et le global, le terroir localisé et spécifique et le développement durable mondial, en partageant des concepts et des valeurs fondées sur des réalités observables et transmissibles. Les résultats attendus de ce projet sont donc les suivants •
L’élaboration d’une base de données et d’exemples concrets, pour élaborer des notions et concepts partagés, pour participer à des recherches et à des actions de démonstration en partenariat avec de nombreux acteurs.
•
Un travail de concert sur les éléments de l’approche terroir ainsi que sur les critères de définition et de caractérisation des terroirs permettant l’élaboration d’une méthodologie commune, pour comparer les divers terroirs mis en réseau et suivre leur évolution, leurs itinéraires de développement, et assurer une certaine cohérence entre les approches locales et une vision globale de la mosaïque des terroirs.
•
Une capitalisation et un partage des diverses connaissances et expériences acquises au bénéfice notamment de l’enseignement et de la formation professionnelle continue. Une diffusion cohérente et organisée des réalités, des succès, des difficultés, des concepts et visions partagés sur les terroirs.
•
Une contribution efficace à la construction d’une définition internationale, d’un mode d’approche et d’un discours politique cohérents sur les terroirs, notamment
comme
facteur
et
outil
de
développement
durable
localisé,
contribuant à l’équilibre mondial.
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MISE EN ŒUVRE PROGRESSIVE DE L’ACTION DE LA MEDITERRANEE A LA PLANETE TERROIRS Notre réseau de sites pilotes se constituera progressivement à partir de terroirs connus déjà étudiés ou en construction en articulant trois niveaux géographiques complémentaires : 1/ Des terroirs de France et de la Méditerranée, 2/ Des terroirs Européens, 3/ Un réseau international expérimental de terroirs du monde. Ce réseau de terroirs de référence permettra à la fois un suivi approfondi et continu dans le temps selon une méthodologie commune, des travaux de recherche sur les terroirs pour divers organismes (des outils et données support de thèses éventuelles). Il fournira des lieux de démonstration sur le terrain de la réalité et de la dynamique des terroirs, pour le développement territorial et agricole durable. Sur la base de nos travaux et réflexions antérieurs, on pourrait retenir comme base de départ, à enrichir progressivement, une série de caractéristiques des terroirs, à la fois objets d’étude et critères de constitution des réseaux. Elles devraient se retrouver de façon plus ou moins intense dans chaque terroir : Des caractéristiques à approfondir •
Un espace géographique délimité,
•
Une dynamique collective d’une communauté humaine autour d’un projet, d’une histoire et d’une identité,
•
Des savoirs collectifs, de tradition et d’innovation, mobilisés par un projet, des activités des produits matériels et immatériels originaux,
•
Des ressources naturelles spécifiques activées et mobilisées,
•
Des systèmes sociotechniques mis en œuvre pour produire des biens intégrant la nature et la culture, valorisant la diversité biologique et la diversité culturelle,
•
L’originalité, la typicité, la réputation des biens et produits issus de ce terroir,
•
Une
combinaison
des
divers
produits,
services
et
aménités
permettant
un
développement global et durable du terroir, •
L’organisation de la gouvernance collective des acteurs de ce territoire.
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Les terroirs de France et de Méditerranée Pour commencer Terroirs & Cultures veut mettre en réseau divers terroirs de France et du pourtour Méditerranéen. Ils seraient qualifiés par la série de critères de distinction détaillés cidessus. Chaque terroir identifié fera l’objet d’une étude de ses caractéristiques et d’un document synthétique facile à diffuser. Des classifications et typologies de terroirs seront périodiquement réalisées à partir du réseau qui pourrait constituer ainsi une base représentative des réalités française en matière de terroir. Des établissements d’enseignement agronomiques ou universitaires sont sollicités pour être les supports de cette action qui peut intéresser à la fois les enseignants de plusieurs disciplines et les élèves, donnant lieu à des activités pédagogiques et des stages. Des « Entretiens du Terroir » pourraient permettre de vulgariser localement les informations recueillies et d’engager des itinéraires de développement locaux. Les terroirs européens et du monde De nombreux travaux ont concerné au cours des dernières années la qualification territoriale des produits au niveau européen ainsi que la dynamique de systèmes agro-alimentaires localisés. Il serait donc possible de rassembler les compétences et des sites représentatifs de cette évolution des terroirs en Europe dans un réseau cohérent selon un schéma voisin du précédent. A terme un réseau expérimental international serait construit à partir de quelques terroirs identifiés dans le monde extra-européen, notamment dans les pays émergeants et en développement. L’objectif étant de parvenir progressivement à une certaine représentativité au niveau des écosystèmes et de pouvoir traiter différentes composantes et visions de ce que sont les terroirs du monde. Pour ce faire, ce réseau veut s’appuyer sur l’expérience acquise par différents organismes concernés par ces questions, et sur celle de l’UNESCO, notamment à travers les réserves de biosphère du programme MAB (Man and Biosphère)1. Ils constituent un réseau organisé de longue date et en évolution. Plusieurs
institutions
de
recherche
ou
programmes
mènent
des
actions
et/ou
des
expérimentations sur ce thème dans des sites de nombreuses régions du monde (Asie, Afrique, bassin méditerranéen, Amériques) et s’associent déjà à cette démarche : le CIHEAM, le GIS SYAL, le CIRAD (Observatoire des agricultures du monde), et plus globalement AGROPOLIS International. 1
Le Programme sur l'Homme et la Biosphère (MAB) propose un projet interdisciplinaire basé sur la recherche et le renforcement des capacités dans le but d'améliorer les relations entre les hommes et leur environnement global. Un partage d’expériences et d’expertises entre le programme MAB et le monde des terroirs doit permettre de mieux comprendre ces interactions, les analyser dans un contexte international, éclairer les acteurs publics et privés sur la richesse et le potentiel contenu dans ces territoires. Certains sites pilotes du programme de recherche seront donc sélectionnés au sein du Réseau Mondial des réserves de Biosphère. L’objectif étant d’une part, de contribuer à définir et tester l’approche terroir au sein de ce réseau et d’autre part, de contribuer à la promotion et l’internationalisation de cette approche à travers sa diffusion au sein des réseaux du Programme MAB. Le programme MAB débutera d’ailleurs en 2008 un projet de recherche qui vise à comparer la notion de réserve de biosphère et l’approche terroir au sein de la Réserve de Biosphère Intercontinentale de la Méditerranée entre le Maroc et l’Espagne. Projet de mise en réseau de terroirs du monde pour la recherche et le développement : le programme d’action
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Peuvent également s’associer des ONG qui interviennent dans des pays du Sud, telles que l’Association Vétérinaires Sans Frontières (AVSF - http://www.avsf.org/ ) ou le Centre International
pour
l’Education
Permanente
et
l’Aménagement
Concerté
(CIEPAC
-
http://www.ciepac.fr/index.htm )… sur des territoires défavorisés susceptibles de trouver leur développement dans l’émergence de leur terroir. Sans prétendre vouloir rassembler et illustrer l’ensemble des terroirs de France, d’Europe et du Monde cet échantillon représentatif permettrait de montrer la réalité et la diversité des terroirs, d’approfondir par de nouvelles recherches la compréhension de leur fonctionnement et de lutter contre la banalisation du concept de terroir, souvent utilisé à tort et à travers.
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DEBUTER EN 2009 PAR LA MEDITERRANEE ET LA FRANCE
Un premier travail scientifique et méthodologique doit permettre de caractériser les terroirs, de bâtir des études comparatives des terroirs du réseau et de définir les thèmes à approfondir. Pour expérimenter et démarrer la démarche, nous nous limiterons pour les mois à venir à quelques pays de l’Euro-Méditerranée et deux terroirs de France. Cela débutera dès la mi mars 2009. Pour ce faire, un double partenariat est établit : d’une part avec le CIHEAM-IAM Montpellier et l’UMR Innovation (CIRAD, INRA, Montpellier SupAgro) afin de mobiliser des étudiants autour du : - Master de Sciences Innovation et Développement des Territoires Ruraux (IDTR) : Master 2 Recherche co-habilité par l'Université Paul Valery de Montpellier (UM3), SupAgro Montpellier et le CIHEAM-IAMM - Master de Science Ingénierie des Projets et des Politiques Publiques ; Master voie professionnelle parcours : Développement Territorial et Projets co-habilité avec l’Université Montpellier I Dans ce cadre quatre étudiants(es) effectueront des stages
:
- Melle Rafika NACIRI (Marocaine) encadrée par Omar BESSAOUD (IAMM) , Jean Pierre BOUTONNET et Guilhem CALVO (UNESCO) sur la province
de Chefchaouen
(Maroc), - Melle Antonia KORAKA (Grecque) encadrée par Mme Tahani ABDEL HAKIM sur un terroir de Crète ou de Thessalie encadrée par Omar Bessaoud (IAMM) et Theodosia Anthopoulou (Université de Panteion) - M. Nicolas LACOMBE (Français) encadré par Marc DEDEIRE (Université Montpellier III) et Lucette Laurens (INRA, Sup Agro) sur les Dentelles de Montmirail dans le Vaucluse (France), - M. Valter HOXHA (Albanais) encadré M Adrien CIVISI sur Tepelenë (Albanie).
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d’autres part avec l’Université Blaise Pascal
et l’ENITA de Clermont-Ferrand.
Nous accueillons deux étudiants(es) supplémentaires : - Melle Julie VIALA (Française), étudiante de la Faculté de géographie de Clermont–Ferrand en Master 2
professionnel
Développement des Territoires
Ruraux, spécialité Tourisme et Valorisation des Territoires, effectuera également son mémoire de fin d’études sur ce sujet en s’appuyant sur le terroir de l’Aubrac. Elle est encadrée par : Cécile DUCOLOMBIER (ENSAIA Nancy), Camille Le MAO (Lycée Agricole de La Roque Aveyron), Pascal DESMICHEL
(Université Blaise Pascal de Clermont Ferrand) et André
VALADiER (AOC Laguiole). - M Sylvain CHARTIER (Français), étudiant à l’ENITAC qui effectuera son stage dans le Nord da la Drôme sur le terroir de la Valloire. Un comité de pilotage scientifique est mis en place pour coordonner le travail de ces six étudiants et encadrer la démarche. Il rassemble autour des responsables de Terroirs & Cultures et de l’UNESCO, les institutions de recherche suivantes : CIHEAM, IAM. Montpellier UMR Innovation (CIRAD, INRA), Montpellier SupAgro, ENITAC, INRA, INAO, CEMAGREF avec les «encadrants » enseignants des étudiants et des acteurs de terroir (voir composition en annexe). Ce comité assurera tout au long de l’année 2009 par des réunions régulières la cohérence des travaux et la valorisation de leurs résultats pour la poursuite du programme. Un séminaire de travail a lancé le 6 mars dernier à l’IAM.M le processus. Un suivi des travaux sur les sites sera aussi organisé par Terroirs & Cultures. Certains étudiants pourraient poursuivre ultérieurement par une thèse sur un thème relatif aux terroirs mis en réseau. Un rapport de synthèse et une analyse globale permettront de valoriser l’ensemble de cette recherche, pour commencer à déterminer les « ressorts » essentiels à la mise en œuvre et aux conditions de réussite d’un terroir et favoriser, partout dans le monde, leur développement. Il permettra de juger de la suite à donner à ce premier programme expérimental.
Les connaissances acquises sur ces terroirs concrets mis en réseau, les données accumulées selon une méthodologie commune seront une source exceptionnelle d’échanges approfondis et de confrontations au sein de ce réseau d’acteurs, mais aussi dans le plus vaste réseau de compétences animé par Terroirs & Cultures avec l’appui de l’UNESCO autour de la « Dynamique Planète Terroirs ». Ils fourniront des bases concrètes aussi bien pour le prochain « Forum
International - Planète
Terroirs » que pour le développement de recherches-actions futures sur ces sujets.
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PROPOSITION DE GUIDE D’ETUDE DES TERROIRS L’étude d’un terroir repose sur une analyse des différentes composantes du système global que constitue ce terroir. A partir des études et définitions actuelles on peut retenir un ensemble de caractéristiques qui devraient se retrouver de façon plus ou moins intense dans chaque terroir, selon son itinéraire de développement. C’est le questionnement de base proposé pour aborder le terroir. A / La dynamique collective d’un groupe humain : Peut-on identifier en ce lieu une (ou des) communauté humaine présentant une dynamique collective autour d’un projet, d’une identité et d’une histoire ? Ce sont les hommes qui sont le fondement de la construction du terroir, par une prise de conscience collective d’une identité partagée par les acteurs économiques et sociaux. C’est le phénomène de base d’un terroir. Cette dynamique collective s’inscrit dans la durée et trouve généralement ses racines dans le patrimoine historique local. Le terroir est un espace de lien social, un espace dynamique en évolution, et non une réserve.
B/ Les caractéristiques du terroir : 1. Peut-on y observer l’existence de savoirs collectifs et sont-ils mobilisés (ou mobilisables) dans un projet, dans des activités, dans l’élaboration de produits matériels et immatériels ? : Le terroir est un espace où s’expriment des savoirs, des traditions et aussi des innovations spécifiques à cette zone aboutissant à des productions originales. 2. Les hommes y valorisent-ils des ressources naturelles spécifiques activées et mobilisées par leurs savoirs ? Les terroirs sont des espaces où s’effectuent des démarches de préservation et de réactivation de la biodiversité, de mobilisation des ressources naturelles spécifiques du territoire. Ces ressources sont valorisées à travers les activités humaines fondées sur les savoirs collectifs et sur la volonté d’exploiter les potentialités locales. 3. Peut-on identifier des systèmes techniques et sociaux qui mettent en œuvre des interactions entre des facteurs naturels et humains pour la production de biens spécifiques à cet espace ? Ces biens, intégrant la nature et la culture, valorisent la diversité biologique et la diversité culturelle : il faut parvenir à appréhender ces systèmes socio-techniques, les décrire et les comprendre, dans la complexité des interactions mises en œuvre : facteurs physiques et biologiques utilisés, itinéraires techniques, procédés, savoir-faire, patrimoine culturel… 4. Existe-t-il une originalité, une typicité, une réputation des biens et produits issus de ce terroir ?
Il faut parvenir à mettre le plus possible en évidence pour ces biens (actuellement ou potentiellement) des spécificités identifiables, une reconnaissance par des marchés et des consommateurs, une valeur ajoutée appréciable, une « qualité » non délocalisable, une contribution à la culture alimentaire et artistique. Projet de mise en réseau de terroirs du monde pour la recherche et le développement : le programme d’action
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Il ne faut pas se limiter aux qualifications par des systèmes et produits agro-alimentaires, mais considérer aussi d’autres produits, services ou biens culturels actuels ou potentiels.
5. Le terroir peut-il être défini et délimité par des caractéristiques géographiques physiques et humaines ? Le terroir doit pouvoir être localisé géographiquement avec des limites plus ou moins précises La délimitation doit notamment prendre en compte la communauté humaine concernée et sa dynamique de développement tout autant que les caractéristiques physiques (climat, sols, topographie, ressources naturelles ou cultivées du milieu…). Les systèmes agraires, les paysages, les structures foncières et d’exploitation du sol sont notamment de caractéristiques importantes.
C/ La Dynamique du terroir :
1. Les divers produits, services et aménités du terroir se combinent-ils afin de permettre un développement global et durable du terroir ? Le système complexe territorialisé peut parvenir à fournir des « paniers de biens et de services» assurant une certaine plus-value, encore appelée « rente de qualité territoriale » ; celle-ci, lorsqu’elle est reconnue par les consommateurs et les usagers, produit de la valeur ajoutée globale pour le terroir et constitue alors un patrimoine commun territorialisé, constitué par des biens publics et privés associés. 2. Peut-on mettre en évidence une organisation de la gouvernance collective des acteurs de ce territoire ? Celle-ci dépasse l’organisation d’une seule filière de produit ou d’activités sur le territoire et se fait en liaison avec des politiques régionales, nationales et internationales. Comment se combinent divers pouvoirs publics et privés autour du projet de développement ? Quelles sont les mesures de protection de la propriété intellectuelle, de la nature et de la culture spécifiques à ces terroirs qui son mises en oeuvre et à quel niveau (régional, national, international) ? Quels sont les modes de rémunération des aménités et les moyens d’incitation au développement local mis en œuvre en tenant compte de la concurrence internationale ? Chacun de ces points pourrait être abordé de façon plus ou mois complète pour caractériser le terroir, en recherchant des indicateurs et des modes de représentation et de qualification de ces aspects. Un ou deux d’entre eux pourraient être approfondis par chaque étudiant selon ses aptitudes et goûts et selon le contexte du terrain étudié. La façon dont ces divers aspects du terroir sont mobilisés et combinés selon les types de produits et de services ou selon les contextes naturels ou culturels constitue également un objectif de la constitution de ce réseau de terroirs.
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Composition du COMITE DE PILOTAGE
1. Terroirs & Cultures : Dominique CHARDON, Claude Béranger , Jacques Lefort, Jacques FANET, François RONCIN, Eric BARRAUD 2. UNESCO : Salvatore ARICO, Guilhem CALVO 3. CIHEAM : Bertrand HERVIEU, Vincent DOLLE 4. IAM M : Omar BESSAOUD, Hélene ILBERT 5. UMR Innovation: Lucette LAURENS (Université Paul Valéry Montpellier III), JeanPierre BOUTONNET (INRA) , Bernard BRIDIER et Denis SAUTIER (CIRAD) 6. Montpellier SupAgro : Philippe PREVOST 7. INAO : Gilles FLUTET 8. INRA : François CASABIANCA 9. Académie d’Agriculture : Joseph BONNEMAIRE (AgroSup Dijon) 10. Encadrants pour : - Nicolas LACOMBE (Dentelles de Montmirail - France) : Marc DEDEIRE et Lucette LAURENS (Université Paul Valéry Montpellier III) et Jean- Paul ANRES (Président Conservatoire des AOC Beaumes de Venise) - Valter HOXHA (Derven - Albanie) : Adrien CIVICI et François LERIN (IAM. M) - Rafika NACIRI (Chefchaouen – Maroc)) : Omar BESSAOUD (IAM.M), JeanPierre BOUTONNET (INRA) et Guilhem CALVO (UNESCO) - Antonia KORAKA (Péloponnèse - Grèce) : Tahani ABDEL HAKIM (IAM.M), Theodosia ANTHOPOULOU (Université de Panteion à Athènes) - Julie VIALA (Aubrac - France) : Cécile DUCOULOMBIER (ENSAIA Nancy), Camille LE MAO (EPL Lozère) Pascal DESMICHEL (Université Blaise Pascal de Clermont Ferrand) et André VALADiER (AOC Laguiole) - Sylvain CHARTIER ( La Valloire – France) : Virginie BARITAUX (ENITAC) 11. CEMAGREF : Dominique VOLLET 12. ENITAC : Yves MICHELIN 13. Expert : Marie-Jo DUGUE (CIEPAC)
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Contact : Éric BARRAUD, Délégué Général Aurélie ESPITALIER NOEL, Chargée de Communication Karine LAGARDE, Chargée de Projets ASSOCIATION TERROIRS & CULTURES 2 bis rue Jules FERRY 34000 MONTPELLIER - France Tél. : +33(0) 4 67 63 37 95 - Fax : +33(0) 4 67 92 59 82 Courriel. : contact@terroirsetcultures.org Sites Internet : www.terroirsetcultures.org www.planete-terroirs.org
Association Loi 1901
N° SIRET : 450 367 149 00017
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