Le réemploi, un nouveau cycle de vie du matériau de construction

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LE RÉEMPLOI, UN NOUVEAU CYCLE DE VIE DU MATÉRIAU DE CONSTRUCTION

Terry Dupin - Master 2 - Semestre 9

Enseignants : Mohamed BELMAAZIZ, Isabelle FASSE, Marie DURAND et Jean-Marc HUEBER


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SUJET : LE RÉEMPLOI PEUT-IL ETRE UNE RÉPONSE PERMANENTE À LA DISPARITION DE NOS RESSOURCES ?

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SOMMAIRE

INTRODUCTION : Pour quelles raisons faut-il favoriser le réemploi ?

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QU’EST CE QUE LE RÉEMPLOI ? 10 - cas d’étude - Bellastock FAUT-IL CONSTRUIRE OU RÉNOVER ?

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QUELLES MÉTHODES METTRE EN PLACE POUR FAVORISER LE RÉEMPLOI ?

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LES FREINS AU DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE : COMMENT ORGANISER LA FILIÈRE

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DES MATÉRIAUX ET SAVOIR-FAIRE DE RÉEMPLOI ?

LES FREINS AU DÉVELOPPEMENT DE LA FILIÈRE : S’ASSURER POUR LE RÉEMPLOI

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ET SI ON FAVORISE LE RÉEMPLOI ? À QUOI RESSEMBLERA DEMAIN ?

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- Des projets vertueux dans l’utilisation du réemploi : quelles sont leurs méthodes ? POUR CONCLURE

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BIBLIOGRAPHIE / WEBOGRAPHIE

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INTRODUCTION

Nous réalisons depuis quelques décennies que notre monde se dirige vers une extinction totale et inévitable. Les efforts individuels de chacun au quotidien ne feront pas une différence significative pour le climat. Pour que notre mode de vie contemporain perdure, il s’agit d’agir pour l’environnement immédiatement, avec des solutions concrètes faisant preuve de résilience.

vulnérabilité. En effet, le mondialisme qui était une réponse adaptée à l’époque de l’aprèsguerre, de production rapide et en grande quantité n’est aujourd’hui plus cohérent, voir complètement contradictoire avec les modes de vies que nous devons adopter si nous souhaitons continuer à vivre dans notre monde, avec notre confort contemporain. «L’intégration extrême des systèmes modernes fortement interconnectés permet à un choc de voyager rapidement à travers les réseaux et d’avoir des effets potentiellement désastreux.» Hopkins (2010, p62)1

Le réemploi est une réponse à la fois résiliente, et immédiate au déréglement climatique et réchauffement atmosphérique. Il s’agit d’une solution que notre société est capable de mettre en oeuvre dans de brefs délais si nous nous organisons pour qu’elle soit efficace.

De la même manière, Rob Hopkins dénonce cette standardisation, qu’il définit comme potentiellement désastreuse, car elle permet aux moindres perturbations de voyager au travers des réseaux que la mondialisation a créés. La modernisation de la ville selon cet auteur est la principale cause de nos problèmes. Dans une société surconsommatrice, où la construction neuve est omniprésente, il est inévitable de se poser la question des ressources et des déchets de ces constructions. Qu’est-ce qui malmène notre monde et comment y remédier ? Le réemploi est-il une solution à long terme et résiliente, c’est à dire capable d’absorber les futures perturbations de notre monde ? Le réemploi peut-il être une solution pour réduire les émissions de Co2 et ainsi notre impact sur l’environnement ?

Il est essentiel de rappeler certains constats actuels : le rythme que la production architectural à prit à ce jour dispose d’une certaines inertie, il est très compliqué de la stopper dans son élan, la construction semble inévitable, c’est pourquoi, ce qui semble essentiel est de la guider pour que cette production soit plus vertueuse, résiliente, et respectueuse de nos ressources. Ne faudraitil pas abandonner ce principe fondé autour du développement, ralentir pour plutôt proposer non pas un retour en arrière, mais un frein de la progression pour quelque chose de plus acquis, de plus soutenable et soutenable. L’idée serait de permettre aux générations futures de jouir d’un confort identique à celui que nous avons à ce jour, c’est à dire proposer un accès aux même services et ressources, dans une optique résiliente, gérant ces ressources de manière permanente, à long terme, sans perspective d’épuisement.

La réhabilitation est largement répendue comme solution face aux émissions de Co2 émises par le domaine de la construction en France, mais le réemploi ne serait-il pas une solution plus vertueuse ?

Nous savons avec certitude que le rythme que notre société contemporaine à prise ne mènera qu’à de nouveaux bouleversements 1 Manuel de transition, Rob Hopkins, environnementaux, d’inégalités sociales et de Ecosociété, 2010, 216 p 6


À ce jour, notre société de consommation subit de grands changements, son bienêtre est menacé, puisque c’est sa vie sur terre entière qui est remise en cause. L’environnement se dégrade, la ville n’est plus le lieu d’hospitalité des êtres vivants, il est celui de la consommation, et laisse plus de place à la voiture qu’à l’homme et la nature.

consomment énormément. Il existe une relation intime entre l’économie d’un pays et son énergie consommée. L’ingénierie des voies publiques est responsable de la plus grande partie des déchets de la construction, seulement il ne s’agit principalement que de terre issue des remblais. En terme d’énergie c’est l’inverse qui s’opère pour la construction neuve, les matériaux neufs de la construction coûtent très chers en énergie à produire, même si leur quantité est moindre, leur impact environnemental est très conséquent.

Intégrer le réemploi dans nos villes, c’est obtenir une sobriété énergétique dans le domaine de la construction, tout en valorisant le bien-être commun, et les valeurs sociales et patrimoniales du réemploi, réutilisation, recyclage. On ne peut imaginer construire neuf indéfiniment, que tout le monde puisse avoir accès à une maison individuelle avec soes matériaux de construction neufs, son propre espace extérieur. La démographie et le constat actuel de nos ressources ne nous permet pas ce type de fantaisies.

Deux éléments essentiels pour être vertueux : L’énergie grise du matériau employé et l’énergie à l’usage des édifices qui seront construits ou réhabilités. Ils doivent être tous les deux optimisés pour obtenir une architecture vertueuse. Une construction ancienne consommera peu d’énergie grise puisqu’il n’y avait pas de machineries, des matériaux inertes dans un rayon proche, construits en fonction des matériaux locaux. Aujourd’hui les produits manufacturés consomment bien plus. Il existe cependant des différences : les anciens bâtiments consomment énormément d’énergie pour leur usage comme le chauffage, ils consomment aussi moins d’énergie dans leur déconstruction car ils durent bien plus longtemps en pierre qu’un édifice moderne en béton. Cependant, l’énergie d’usage contemporaine est bien inférieure même s’il est peu isolé ou optimisé.

Les déchets produits par la construction et déconstruction de nos édifices deviennent de plus en plus problématiques. Il faut atteindre un mode économique circulaire résilient, capable de s’entretenir seul et absorber les éventuelles disparition de nos ressources. La plupart des pays européens ont décidé de diviser par 4 leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. En France, le secteur du bâtiment est l’un des plus gros contributeurs à ce réchauffement avec des émissions de 120 millions de tonnes de Co2 soit 24 % des émissions nationales. Un autre constat, c’est que la consommation de Co2 est très liée à la richesse d’un ménage. Même si ces personnes font très attention à leur consommation, par exemple en n’achetant pas de véhicule ou en recyclant leurs déchets, les services auxquels ils ont accès, et leur rythme de vie, le confort moderne, sont autant de raison pour lesquelles ces individus

Nous sommes dans un monde avec des ressources finies. Nous nous en sommes rendus compte il y a déjà bien longtemps, et il est temps maintenant de changer nos modes de consommation en adéquation avec ce état de fait.

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QU’EST CE QUE LE RÉEMPLOI ?

Nous nous posons souvent la question de la réhabilitation de nos édifices. Que faire des structures, bâtiments déjà présents sur place, comment lutter contre la surconsommation ? La réhabilitation de nos édifices est un débat contemporain abordé et appliqué dans le territoire français, mais qu’en est-il de nos matériaux, les matériaux ne font-ils pas partis de ce patrimoine également ? Si en effet on peut trouver de la valeur dans ces matériaux de constructions, comment remettre en avant ses qualités ? En réemployant sa matière première ou son entièreté on permet de lui redonner une nouvelle vie dans la construction.

« Le réemploi peut se définir à la fois comme la notion de réemploi au sens strict (second usage identique à l’usage original) et la notion de réutilisation (détournement d’usage) » Bellastock – REPAR#21

Peut on compter comme réemploi l’utilisation de matière organique comme la balle de riz provenant de nos champs, ne servant plus, pouvant être employer dans le bâtiment comme isolant ? Car si c’est effectivement le cas, ce sont des millions de tonnes de potentiels déchets issus de l’agriculture, de nos campagnes, cherchant une seconde vie, pouvant être utile à notre société dans la producPlutôt que de faire de ces matériaux une tion architecturale. source de problèmes, ne savant plus quoi en Au lieu de puiser dans les ressources de notre faire, où les jeter, nous pouvons en faire une planète, en coupant des arbres, excavant de source d’opportunités, révélant leur qualila terre, nous puisons dans les ressources du té, leurs usages à nouveau. Remplaçant une territoires qui sont humaines, matérielles / ou contrainte comme un réel avantage écononon. La ville se construit avec elle même, elle mique, social et environnemental. est sa matière première, tout comme les usagers sont la matière première de la concep- On peut dire que le réemploi est en quelque tion architecturale. On peut parler d’une mine sorte du bon sens. Le bon sens semble manquer à l’architecture. A force de complexifier urbaine comme évoqué dans ce texte. sa conception, l’ensemble des conditions et Le cycle de vie d’un matériau de construction réglementations deviennent une obsession correspond à sa vie depuis son extraction, et ce qui semble évident, parce que nous jusqu’à sa transformation finale, lui donner savons que ça marche, devient complexe et une fonction. Il s’agit d’un cycle actuellement inaccessible, comme par exemple construire fermé, ayant un début et une fin. Le réemploi comme nos ancêtres en terre et en pierre, ou propose de prolonger se cycle, en imaginant de réutiliser des matériaux en bon état. d’un principe circulaire la vie d’un matériau Le bon sens, une intelligence dans la conception, un soin dans le rapport au paysage et de construction, cycle se répétant. à l’environnement, une attention aux besoins plutôt que la réponse à un programme donné. Et c’est dans ces considérations que le réemploi peut s’inscrire, et rendre le projet d’avantage vertueux et soucieux de son implantation dans un territoire. 1 REPAR #2 : Le réemploi passerelle entre architecture et industrie, Bellastock, 2018 8


Quantité et variété de matériaux peuvent être réemployés dans le domaine de la construction : sur un chantier de construction ou de démolition 4 types de matériaux peuvent être retrouvés dans les bennes comme les déchets ménagers de la vie; les déchets inertes; les déchets non dangereux et déchets dangereux impropres au réemploi.

pouvons témoigner ou non de la durabilité de sa structure primaire, éventuellement si il est possible de la maintenir et pour quelle durée ?

Dans le cas d’une déconstruction, ainsi, quels sont les éléments architecturaux récupérables, les matériaux ? Je vous présenterai à la suite de ce mémoire quelques exemples Il n’y a pas que le coût en énergie grise d’un issues de différents projets architecturaux ou matériau qui puisse témoigner de l’avantage diagnostiques réalisés par Bellastock. du réemploi en comparaison au matériau neuf. Il y a un coup trop souvent négligé, qui Nos détruisons des édifices pour en construire est celui de son rejet dans la nature. de nouveaux, mais souvent la spéculation immobilière peut s’en prendre à un patrimoine Comment donner une seconde vie à nos dé- qui peut être conservé. Ainsi, qu’est ce que chets de construction ? Près de 90 % du vo- l’on peut considérer comment un bâtiment lume produit des déchets actuels peuvent destructible ? Quels sont les critères nous être réemployés. Que deviennent ils au- amenant à choisir l’avenir d’un bâtiment ? jourd’hui et que peut-on imaginer pour eux demain ? La Belgique fait partie de ces pays en avance sur la France pour le réemploi des matériaux Le réemploi est issu de la déconstruction de de la construction. Opalis1 propose une carnos édifices. Lorsque la déconstruction est tographie de ces acteurs. Ils ont une cartograinévitable, le réemploi est sans aucun doute phie des réseaux. On retrouve réellement les la solution la plus vertueuse. Il est tout de acteurs. Il y a un aspect très local du remploi même intéressant de se poser la question en qui est important. On retrouve la bas typiquetant que concepteur, de ce que signifie la dé- ment la brique. ROTOR2 accompagne l’élaconstruction d’un bâtiment. En effet, décon- boration de cette carte, et s’appuie sur les struire signifie transformer un édifices poten- acteurs locaux pour la carte. Il existe déjà un tiellement habitable en gravats, en quantité tissu d’acteurs, des acteurs récents et d’autres de matière, une masse informe en devenir. qui existent depuis un certain temps. (Un peu C’est pour cette raison que la déconstruction comme une transition, une démarche comdoit être pesée au même titre que la construc- mune sans communiquer au départ pourtant) tion d’un nouvel édifice. Si ce même bâtiment avait été maintenu, sa vie aurait-elle était de 10 ans de plus ? De 15 ans ? Si la consommation relative à celui-ci est trop importante, n’est-il pas plus important de transformer le 1 Opalis est un site internet réalisé par plus en amont possible sa conformité afin ROTOR dans le but de donner accès aux d’absorber un maximum son énergie grise informations locales concernant les acteurs et les dans sa durée de vie ? matériaux du réemploi. 2 Société spécialisée dans le réemploi et la Parfois, lors d’un diagnostique structure, nous déconstruction des édifices. 9


CAS D’ETUDE - BELLASTOCK

ELEMENT ARCHITECTURAL

METHODE EMPLOYEE

BENEFICE AU REEMPLOI

Réalisation de pavages en béton de réemploi issus de la déconstruction d’un immeuble de logements sociaux construit en 1959

Réemploi des murs de cloisonnement de béton pour la réalisation d’une mission de type VRD. Transformation de la matière principale en gravats.

Le coût calculé du procédé constructif du réemploi est de 25,2 euros contre un procédé constructif classique de 35,2 euros. La différence réside aussi dans la quantité d’étapes, et l’attention portée à la conception qui est certainement plus importante dans le réemploi. Sans oublier de sousstrait le coût du rejet de ce matériau dans l’environnement

Réemploi de briques issues d’un chantier de déconstruction de la partie Nord d’une ancienne usine. Ce chantier concernait une surface de 5000m², qui alimenteront la construction d’une arène située à Stains, à une distance de 5km

Ici, une cribleuse sera utilisée pendant une journée afin de traiter 450 m³ de dépose des briques, transportée ensuite sur le site de construction par 3 allés retours. Étape réalisée dans le cadre d’un chantier école de 12 personnes en insertion.

Le coût d’utilisation de la brique de réemploi a été environ de 1,4 euros contre 0,9 euros pour une brique neuve. 90 % du coût de la brique de réemploi vient de l’étape de transformation des matériaux sur site (tri, nettoyage, moyens techniques, formation, supervision)

Bellastock présente un exemple d’utilisation du réemploi comme un bénéfices moyen au m² de 10 euros comparé à une construction neuve.

en gros œuvre que second œuvre. La filière à principalement des matériaux de second œuvre, Mais vu que la filière béton est plus organisée elle peut faire du gravât efficacement pour pas cher, en quantité.

Ce premier réemploi aura été comparé au coût estimatif d’un enfouissement des maté- Il faut donc penser le réemploi dès la concepriaux, de la mise en œuvre de pavés de béton tion : Penser la réversibilité des programmes neufs posés sur un lit de sable. bien sur mais aussi à la dépose future. Les matériaux composites sont difficiles à réemployer Le réemploi de fenêtre en fenêtre permet un par exemple. Penser pour être déconstruit. Il nouveau cycle, alors que la destruction d’un faut transformer la chaîne industrielle du neuf matériaux ne permet peut être pas autant pour que elle mème prenne en compte ce de réutiliser à nouveau. Les gravats la filières réemploi. Certaines entreprises réemplois ce est bien ficelée pour le béton concassé. Mais qu’ils ont mis en œuvre il y a 40 ans. réemployer un voile béton est plus compliqué 10


FAUT-IL CONSTRUIRE OU RENOVER ?

Dire réemploi signifie également évoquer la déconstruction. Or la déconstruction doit être autant pensée que ce réemploi. Dans l’équation de la conception, déconstruire un immeuble représente déplacer, transformer une immense quantité de matière. Avant de se poser la question de ce qu’on peut en faire, il est important d’être sensibilisé à l’idée de ne pas l’exploiter et de la laisser perdurer sur l’immeuble en question.

jets mais chaque projet doit être pensé avec du bon sens, et imaginer les différents scénarios de transformation ou déconstruction de chaque édifice est une étape importante, permettant de prendre les bonnes décisions. Cet exemple appui sur un point fort, celui que la conception démarre bien avant de penser le projet de construction. Il faut ainsi sensibiliser à cette phase trop souvent ignorée ou même inconnue des concepteurs et maitres d’ouvrages.

Egalement, il est essentiel de sensibiliser les maîtrise d’ouvrage à considérer la déconstruction de l’édifice en amont, pendant la conception. Nous parlons beaucoup en architecture de réversibilité des usages, mais ne serait-il pas au même titre important de parler de réversibilité et dépose des matériaux et éléments de construction ? Par exemple, on peut considérer que les matériaux composites sont difficiles à réemployer. Pensés pour être déconstruits, les édifices obtiennent des cycles de vies plus conséquents et leur conception devient d’autant plus pertinente.

Pour un bâtiment, sa partie diagnostic est essentielle. Au préalable de sa déconstruction ou même de sa réhabilitation. Qu’est ce qui nous permet de savoir exactement si une opération est rentable économiquement ou d’un point de vue environnemental ? Une phase de diagnostic préalable permet de connaître la durée de vie restante d’un bâtiment : par exemple à l’aide d’un relevé d’un morceau du plancher ou d’un mur porteur, connaître la vie des aciers d’un béton armé, ou bien analyser les éventuelles fissures d’un édifice en pierre. Il peut être plus vertueux de démolir un édifice dont la vie ne serait que de 30 ans plutôt que de le réhabiliter pour ce temps ci, consommer de la matière, et donc repousser le moment où son impact sur l’environnement sera plus positif. Ce diagnostic permettra entre autre de connaître précisément l’impact d’un édifice sur une longue période de sa vie. En calculant notamment les coûts d’entretiens, ceux de réhabilitation ainsi que ceux de démolition ou la relocalisation éventuelle des usagers. Chaque bâtiment est spécifique, il est difficile d’établir une liste précise à suivre, ou généraliser pour permettre aux concepteurs de choisir, car c’est cette erreur, qui nous empêche aujourd’hui de réhabiliter avec du bon sens. Le bons sens de ne pas isoler contre la chaleur mais opter pour des techniques visant une inertie thermique.

A Grenoble, un projet d’environ 10 000m² devait d’être démoli. Or, la commune avait pour projet de favoriser le développement d’une filière de réemploi. Cette commune et les concepteurs se rendirent vite compte que la volonté allait à contre sens de l’action de déconstruction. Car pour favoriser son développement, le bâtiment était justement idéal au développement d’une plateforme logistique de la filière. Le réemploi des matériaux de cet édifice aurait impliqué un contre sens, ainsi la maitrise d’ouvrage à décidée de ne pas déconstruire et repenser l’usage de cette structure existante. Cet exemple démontre que la solution n’est pas toujours la même, et que selon le contexte elle sera différente. Il n’existe pas de bonne marche à suivre sur tous les pro11


QUELLES MÉTHODES METTRE EN PLACE POUR PERMETTRE ET FAVORISER LE RÉEMPLOI ?

«Le rapport développe dans un premier temps une méthodologie d’analyse économique de l’utilisation de matériaux réemployés dans la construction. L’analyse compare les coûts du réemploi de composants d’ouvrage (principalement dépose, tri, remise en état) à ceux d’une approche classique (projet de démolition qui conduit à une mise en décharge et à l’achat de matériaux neufs ou recyclés).» Bellastock – REPAR#2

Il faut rappeler que la décision de passer au réemploi vient bien évidemment tout d’abord de l’équipe de maîtrise d’œuvre. De l’envie également pour une maîtrise d’ouvrage, le client commanditaire, de faire appel à une équipe aillant une sensibilité pour ces questions environnementales. Pour un concepteur, accéder à une ressource telle qu’une charte ou un guide du réemploi classé par matériaux, de connaître leurs opportunités de transformations, mais aussi les avantages ou désavantages économiques à la déconstruction ou à la transformation de ces matériaux, serait un document idéal afin de faire des choix de conception.

Un cas d’étude sur l’impact environnement et l’atout du réemploi vis à vis de celui-ci. Nous prenons de plus en plus en compte l’impact environnement, qu’il soit fait de manière correcte ou opportuniste pour certains, la volonté commune à réduire les émissions de Co2 peut permettre de démocratiser une nouvelle manière de concevoir ou de réhabiliter nos édifices comme celle du réemploi.

Lorsque nous sommes dans l’urgence comme aujourd’hui, celle du climat, il faut pouvoir tirer parti de ce manque de ressources comme réelle opportunité constructive, économique et sociale. A quelle échelle cette démarche peut-elle fonctionner et rester vertueuse ? Même l’emploi de la terre pour construire a «Mettre en place une approche sur les ses limites. Mais le rémploi est-il réellement produits dite « du berceau à la tombe », soit une approche qui prend en compte les aussi limité ? impacts environnementaux d’un produit «Le diagnostic déchet et ressource vérifient sur l’ensemble de son cycle de vie, de sa les performances d’un produit de seconde fabrication à sa fin de vie. En explicitant les vie» Bellastock – REPAR#2,1 permettant alors impacts environnementaux associés à chaque d’étudier son utilisation dans un chantier de étape du cycle de vie». Bellastock – REPAR#2. construction ou de réhabilitation. L’objectif méthode permet de choisir du rapport REPAR#2 est de proposer une Cette massification et une optimisation du réemploi objectivement le produit le plus intéressant avec le moins d’impact pour notre en architecture. environnement. «L’analyse des émissions de CO2 évitées grâce au réemploi au Canada montre qu’avec une hypothèse de réemploi de 47 % des déchets de construction et démolition, ce seraient 384 000 tonnes équivalent CO2 qui pourraient être évitées par an.» Bellastock – REPAR#2

1 REPAR #2 : Le réemploi passerelle entre architecture et industrie, Bellastock, 2018 12


Encore Heureux - Pavillon circulaire (2015)

Encore Heureux - Pavillon circulaire (2015) 13


LES FREINS AU DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE : COMMENT ORGANISER LA FILIÈRE DES MATÉRIAUX ET SAVOIR-FAIRE DE RÉEMPLOI ?

La réalité du marché est que la quantité de matière disponible, sa rareté est ce qui défini son prix. Les matériaux de réemploi sont aujourd’hui pourtant rare. Non pas à cause du manque de chantiers de déconstruction, mais plutôt dû au manque de stockage de ces matériaux suivant cette déconstruction. Nous pouvons ainsi nous demander quelles sont les structures pouvant répondre à ce besoin de stockage, et jusqu’à quelle distance du chantier de construction cela peut-il être vertueux ?

beaucoup songent au réemploi comme des matériaux bas de gamme, ne répondant pas à leur fonction, peu esthétique. Cette barrière culturelle ne peut selon moi être brisée que si nous permettons aux maître d’ouvrage de visiter ou de découvrir d’autres projets d’intégration de matériaux de réemploi, leur donnant une vision concrète, permettant d’apprécier ou non la qualité architecturale de ces projets. Il existe effectivement un frein au développement de cette filière de réemploi, le transport des matériaux entre le chantier de déconstruction et le chantier de construction est problématique. Une trop importante distance pourrait rendre l’opération peu vertueuse. Cependant, on constate que des matériaux neufs comme le béton obtiennent un bilan Co2 comprenant uniquement 10 % maximum de rejets venant de leur transport. Alors le transport serait-il réellement la plus grande problématique permettant de justifier ou non l’utilisation de matériaux de réemplois ? Plus les produits sont manufacturés et transformés, il est évident que la part de rejets pour ces transformations est bien plus significative. En revanche, des matériaux biosourcés, locaux ou réemployés vont rejeter des Co2 dans d’autres situations comme leur transport où la transformation lorsqu’elle est complexe (démolition d’un bâtiment en brique sans les briser ou concasser).

Où sont stockés les matériaux de construction neufs ? Pouvons nous remplacer cette capacité de stockage avec une section dédiée aux matériaux de réemploi, leur offrant une opportunité de seconde vie ? Serait-il possible de créer une institution proposant les matériaux de déconstruction comme un marché ouvert, le chantier lui même ne peutil pas devenir un grand marché de matériaux durant les mois suivant sa déconstruction, si aucun projet ne suit sa démolition, ou si les études de projets ne sont pas encore accomplies ? Le problème du stockage est également intimement lié à la temporalité séparant un chantier de déconstruction d’un chantier de construction. Il serait d’autant plus intéressant que ce temps de démolition soit programmé en fonction de ces nouvelles constructions, ou ces projets urbain. Et justement, dans l’autre sens, le projet de démolition ne seraitil pas l’aubaine à un projet d’aménagement urbain, qui n’aurait pas eût lieu dans le cas contraire ? De construction minimaliste, de VRD, améliorant même de manière assez peu significative, l’espace urbain de nos villes ? Trop longtemps, le réemploi n’a pas su trouver sa place dans le marché, et ces freins sont la plupart du temps culturels : 14


On pense également souvent que la possibilité du réemploi est une question d’échelle : Faire un petit pavillon ce n’est pas très compliqué, mais qu’en est-il d’un bâtiment de 30 logements ? Peut-on réellement obtenir 80 % de réemploi ? Pour les équipements comme le mobilier ou les luminaires, cela ne me semble pas utopique, cependant, les charpentes et éléments structuraux reprenant de grandes charges, peuvent-ils être des éléments de réemploi ? Il semblerait que l’échelle puisse devenir une limite selon les projets construits évidemment, mais aussi largement selon ce que l’on trouve comme déconstruction à proximité. Deux options souvent employées par les entreprises sur les chantiers : trier les déchets sur le chantier, qui seront ensuite vendus. Plus de temps et moins cher. Sinon tout dans une seule benne, envoyé en centre de traitement.

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LES FREINS AU DÉVELOPPEMENT DE LA FILIÈRE : S’ASSURER POUR LE RÉEMPLOI

- Faire une donation : il coûte plus cher d’entreposer, démonter pour une nouvelle opération que du neuf. Des associations récupèrent parfois gratuitement ces éléments pour les valoriser eux même.

Mais un énorme frein de ce développement, inévitable, c’est bien la présence des lobbies, gérant notamment le béton sur le marché de la construction, faisant le nécessaire pour empêcher toutes autres initiatives de la part des constructeurs. D’autres part, la difficulté pour les projets de réemploi à être assurés en décennale comparé aux projets neufs entraine un nouveau frein à son développement.

Ce qui est intéressant, c’est qu’il y a un transfert de la charge de ces matériaux, qui ne sont pas rentables pour un organisme mais complètement pour l’autre, cela arrange le chantier de ne pas payer pour démonter ou jeter des éléments dont ils ne veulent pas et arrange l’organisme ou la petite entreprise qui récupère ces éléments de son côté.

«Les professionnels annoncent souvent la présence en masse d’éléments intéressants de construction dans leurs chantiers de démolition.» «à l’échelle de l’architecture, la demande n’est pas si fréquente, en tout cas elle ne correspond pas au volume de l’offre.» Tous les 10 ans les bureaux sont réhabilités, et tout part à la benne, il ne reste que la structure. Bellastock – REPAR#2 1 Ce n’est vraiment pas écologique de jeter Les doutes souvent soulevés vis à vis des tous ces matériaux, il faut aller les chercher, méthodes de réemploi sont : la faisabilité, les conditionner, les nettoyer et les assurer. La les normes, la loi, et la rentabilité. REPAR durée de vie de tous ces matériaux n’est pas propose une méthode fiable techniquement 10 ans, et quand bien même ils sont abimés du réemploi assurable en architecture. ils peuvent être réutilisé si remis aux normes, Comment on s’assure pour un bâtiment censé reconditionnés. durer 30 ans ? Il faudra seulement que ces matériaux soient Plusieurs types de valorisation des matériaux validés par un bureau d’étude, pour savoir issus de la déconstruction existent et sont si ils sont conformes aux réglementations techniques actuelles. La maîtrise d’ouvrage assurées : devra aussi être assurée en Dommage- Le réemploi in situ, pour la rénovation d’un Ouvrage, c’est à dire en décennale si il y a un bâtiment, il n’est pas nécessaire de remplacer sinistre quelconque. La responsabilité civile si tout le mobilier pendant le chantier. Pour une l’un des élément ou produit est défaillant. On école, les chaises, bureaux ou meubles de incrimine alors le fabriquant. rangements, voir luminaires et équipements de chauffages sont souvent réemployables Il faudra souvent tester les éléments de la norme sur site ou en laboratoire pour savoir comme tels ou reconditionnés. si c’est réemployable, ce qui représente un problème économique majeur et un temps que certaines entreprises ne sont pas prêtes à consacrer. 1 REPAR #2 : Le réemploi passerelle entre architecture et industrie, Bellastock, 2018 16


Bellastock - Rapport REPAR#2 (2018)

Bellastock - Pavillon de réemploi (2018) 17


ET SI ON FAVORISE LE RÉEMPLOI ? À QUOI RESSEMBLERA DEMAIN ?

Il est certain que les retours d’expériences des ouvriers et artisans est meilleur. On leur propose de nouveaux horizons, et proposons d’utiliser des compétences qui peu à peu disparaissent. Générant de nouveaux emplois, et bien sur améliorant le circuit court, l’économie locale, avec de nouvelles entreprises dont on aura besoin demain. Nous fragilisons aussi, même si cela paraît anodin, les grandes compagnies, en proposant une meilleure solution économique, environnementale, et sociale.

«En plus de répondre à la question de la raréfaction des ressources, le réemploi se raisonne dans un territoire urbanisé limité, qui assume d’être fini ; il induit alors des solutions de logistique urbaine pour mutualiser les chantiers». Bellastock – REPAR#2 1 Il y a des bénéfices environnementaux évident à l’utilisation du réemploi. Ce qui est moins flagrant, ce sont les bénéfices sociaux que l’on apporte à la ville. Le principe même de ville ressource, de construire la ville avec la ville, intègre un sentiment de profond respect pour ce qu’elle est et ce qu’elle à été. En faisant cela nous n’effaçons pas le passé et nous rappelons par ces matériaux, ce que notre ville étaient autrefois.

Dans les prochaines années, il est certain que le développement du bois, de la terre, de tous les matériaux biosourcés et géosourcés, seront de plus en plus important. Nous pouvons réemployer ce qui est actuellement construit certes, mais si on veut être plus résilient, et préparés à l’avenir, il faut prévoir les constructions futures et comment celles ci pourront être ou non réemployées, sous quelles conditions ?

Le réemploi combat également une standardisation de la profession d’architecte et d’ouvrier, elle permet au milieu du bâtiment de s’épanouir dans de nouveaux projets, de nouvelles façons de produire des bâtiments ou de les réhabiliter. La qualité architecturale des bâtiments s’en ressent lorsqu’elle s’inscrit dans un domaine plus large, un soin apporté a son contexte, ses usages, sa matière, mais aussi à la transformation ou démolition future de l’édifice.

Les grands avantages du biosourcé et géosourcé, c’est qu’ils sont très généralement réemployables. Le bois massif peut être réutilisé comme tel, démontable souvent selon sa mise en œuvre. La terre, si elle n’est pas mélangée au ciment, est parfaitement réutilisable comme matière première d’une nouvelle construction, ou bien en correction thermique / enduits de façade. Nous retrouvons aussi la paille, le plâtre, la pierre.

Il y a une perspective intéressante, plus que toutes les autres : celle de proposer enfin une économie circulaire, de mettre en valeur des savoirs faire, de protéger notre monde de nous même, proposer un avenir soutenable aux générations futures. A quoi ressemble un monde dans lequel le plus gros producteur de déchets concentre son énergie à les mettre en valeur ?

Le réemploi de la construction bois existe depuis toujours. Dans le vernaculaire on retrouve souvent des éléments, pièces de bois provenant d’une charpente antérieure.

1 REPAR #2 : Le réemploi passerelle entre architecture et industrie, Bellastock, 2018 18


S’il on devait imaginer une ville où le développement du réemploi serait en parfaite harmonie, il faudrait se poser d’abord la question d’une plateforme logistique du réemploi. Quelle est cette plateforme ? Il s’agit du cœur de l’opération Dans la ville on peut considérer que tout se réemploi. La ville est composée de matériaux certes, mais également d’usages, d’acteurs, un organisme vivant fonctionnant en harmonie, dont il faut remplacer ce qu’il manque. Il ne s’agit alors pas d’ajouter des couches par dessus, mais plutôt d’utiliser son système pour réparer, améliorer le confort des parties qui ne fonctionnent plus. C’est en tout cas dans ce schéma que je conçois le réemploi comme étant une solution vertueuse à l’échelle d’une ville. Lorsque la logistique, la ressource et les programmes architecturaux nouveaux fonctionnent ensembles et sont pensés en harmonie. Si on pensait la ville comme quelque chose qu’il n’est pas figé et ne doit pas s’agrandir ? Evidemment, le réemploi peut être utilisé dans son concept le plus simple et évident, celui de transformer un matériau récupéré pour lui donner une seconde vie. Mais certaines architectes poussent le concept de seconde vie pour défendre des principes forts. Je vais démontrer par la suite un certain nombre d’exemples mettant en pratique le réemploi, ou une de ses méthodes proches pour un projet d’architecture ou d’urbanisme.

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DES PROJETS VERTUEUX DANS L’UTILISATION DU REEMPLOI : QUELLES SONT LEURS METHODES ?

- Santi Cirugeda créé une agence, proposant de tirer partie du juridique. Utiliser les omissions des plans d’urbanismes, de terrains abandonnés. Il associe habitant, usagers. Il est nottamment connu pour les détournements de matériaux de chantiers en équipements, en airs de jeux. Ici on retrouve plus un concept de réutilisation, mais il y a tout de même un détournement d’usage. Ce qui est intéressant c’est qu’il démontre que finalement, tout peut être réemployé, la seule limite c’est notre imaginaire, et ce que l’on peut concevoir pour ces éléments associés à des déchets, qui n’empêcherait jamais un enfant de s’amuser. Je pense au travers d’architectes comme Santi Cirugeda, que c’est l’enfantisme de l’architecture qui peut nous guider vers une forme de réemploi ludique, plus acceptée, ou non, en tout cas un réemploi proposant autre chose que de réutiliser simplement un matériau.

- Santi Cirugeda – El niou, Gérona, 2008

Cet architecte aura également expérimenté la réutilisation de lieux : transformer une friche, lieu abandonné en centre culturel et artistique. Lieu de répétition pour se reproduire. Performances / concerts / conférences. Ces endroits deviennent des espaces culturels, ou espaces d’échange, redonnant une toute nouvelle dimension au projet et aux friches qui avaient été abandonnées. Il fait appel a des bénévoles, il fait appel a des matériaux de chantiers qui n’ont pas été utilisés. Ce projet est un conteneur géant mis en avant comme une araignée. Des petites interventions avec peu d’investissements qui améliorent le quotidien des gens, c’est au final une philosophie qui s’approche beaucoup de celle du réemploi. (Santi Cirugeda – La carpa, Séville, 2010)

Travail de réemploi en récupérant les charpentes des fermes environnantes, les reconstituants ensembles, chargées d’histoire comme les personnes qui vivent dans cette maison de retraite, constituant une mémoire perceptible de ce lieu.

Architecture normalement éphémère, lieu d’accueil, de travail, de résidence, et de production pour un festival. Ancien commissariat de police transormé en muséographie. Une architecture couverte de feuillages et de branches. - Santi Cirugeda – Toiture transitable, Madrid, 2014 Pergolas commandité par une école privée pour un espace public où les parents ont contribués à la conception dès le départ. Ils ont participé à ce processus d’accélération urbaine. Qui produit de l’architecture en fonction d’un marché immobilier et non d’un besoin des gens. - Junya Ishigami – Maison de retraite

- Rural Studio, Samuel Mpckbee, 1991 Il fondera cette agence, programme d’enseignement en école d’architecture. Il proposait aux étudiants de licence de construire des bâtiments : logements, équipements publics. Sensibiliser les étudiants. Association d’étudiants et habitants sur les chantiers. Tous, riches ou pauvres méritent un logement de qualité.

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- Rural Studio – Lucie carpet house, 2001 Murs de la maison en moquette, c’est une maison de qualité, avec une volumétrie. Atelier de co conception, échangeant sur des usages, des techniques, modes économiques. Imaginer des programmes communs. - Rural Studio – Newbern fire station, 2004 Ingéniosité structurelle avec le déjà la pour élaborer une caserne de pompiers. 100 000 euros de matériaux de récupérations ont été offerts pour la réalisation de ce projet. - Rural Studio – Glass Chapel, Mason’s Bend, 2000 Mur rideau en pare-brise de camions. L’agence est particulièrement engagée dans les problèmes de société. Elle souhaite mettre tout le monde sur un pied d’égalité, en proposant des projets de qualité à ceux qui ne peuvent y avoir accès.

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Comment construire demain ? - schéma

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POUR CONCLURE

Peut-on considérer que le réemploi est une solution permanente à la disparition de nos ressources ? Je pense que avec la logistique adaptée et les acteurs impliqués pleinement dans cette nouvelle manière de concevoir la matière à construire, nous sommes en capacité de permettre au ville de s’autoconstruire, se regénérer tel un système organique. Le réemploi est une ressource à part entière et une ressource en très grande quantité qui semble inépuisable. Si nous imaginons la ville comme une grande mine dans laquelle les bâtiments en fin de vie deviennent la ressource primaire des autres édifices, nous pouvons espérer une ville résiliente, prenant soin de son environnement et proposant une solution stable, circulaire au développement de notre architecture, de nos ville pour encore très longtemps.

tenable et plus durable, vers des méthodes constructives pertinentes, ne pouvant pas être remises en question à long terme, et mettant en valeur des savoirs faires et entreprises locales de la construction.

Dans l’histoire le réemploi existait fortement. On valorisait la matière, on prenait des morceaux d’édifices pour en construire d’autres. Que ce soit les temples romains ou une simple maison. Dans la déconstruction on peut valoriser la matière, valoriser l’énergie, empêcher le gaspillage, mais il existe surtout une grande problématique qui est l’enfouissement. Ce sont des endroits où on jette la totalité de nos déchets. Lorsqu’on faiit appel au réemploi nous devenons vertueux de bien des manières vis à vis de ces différentes problématiques liées aux déchets du bâtiment. La recherche d’une résilience est de plus en plus indispensable à notre époque et c’est ce que ce mémoire tend à prouver. Le réemploi ne devrait pas être une solution isolée mais se démocratiser, permettre au réemploi de s’exprimer, c’est aussi permettre au domaine de la construction d’écvoluer vers une économie plus sou24


BIBLIOGRAPHIE / WEBOGRAPHIE

Bibliographie / Projets : - ENCORE HEUREUX, Matière Grise (2014) - BELLASTOCK, repar#2 Le réemploi passerelle entre architecture et industrie (2018) - FELIX CHIRON - Le réemploi dans la construction (2017) - ENCORE HEUREUX, pavillon circulaire (2015) - ROB HOPKINS, Manuel de transition, Ecosociété, (2010) - GHYOOT M. DELIFER, Déconstruction et réemploi, Comment faire circuler les éléments de construction - ACTLAB, Projet de réemploi, île St Denis (2012) - JEAN-MARC HUYGEN, La poubelle et l’architecte (2008) - JUNYA ISHIGAMI, Projets d’architecture - RURAL STUDIO, Projets d’architecture - SANTI CIRUGEDA, Projets d’architecture - MOOC, «Le réemploi : Matières à bâtir» (2020) Webographie : - AMC, Réutilisation, réemploi et recyclage, la pratique des trois «R», par NA architecture [en ligne]. Disponible sur : https://www.amc-archi.com/article/reutilisation-reemploi-et-recyclage-la-pratiquedes-trois-r-par-na-architecture,3954 - ANABF, Le réemploi dans la construction. Nous ne pouvons plus construire comme avant et c’est une bonne nouvelle. [en ligne]. Disponible sur : https://anabf.org/pierredangle/dossiers/le-climatchange-quid-de-l-architecture/le-reemploi-dans-la-construction-nous-ne-pouvons-plus-construirecomme-avant-et-cest-une-bonne-nouvelle - ORDRE DES ARCHITECTES, Réemploi et réutilisation des matériaux issus de la déconstruction : étapes clés. [en ligne]. https://www.architectes.org/reemploi-et-reutilisation-des-materiaux-issus-dela-deconstruction-etapes-cles - ECOCONSO, L’énergie grise des matériaux de construction. |en ligne]. https://www.ecoconso.be/ fr/L-energie-grise-des-materiaux-de - CHRONIQUES ARCHITECTURE, Rotor ou la déconstruction de l’architecture. [en ligne]. https:// chroniques-architecture.com/rotor-ou-quand-la-deconstruction-se-fait-architecture/ - MAKERY, Grand Paris : le projet Métabolisme Urbain de Plaine Commune et Bellastock préfigure la ville de demain. [en ligne]. https://www.makery.info/2020/02/25/grand-paris-le-projetmetabolisme-urbain-de-plaine-commune-et-bellastock-prefigure-la-ville-de-demain/ - NOÉ BASCH, Le réemploi et le recyclage des matériaux dans la ville. [en ligne]. https://www. youtube.com/watch?v=G1Ju-5f3NQg

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