Portfolio Architecture - Terry Dupin

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T E R R Y D U P IN


QUESTIONNER LE RÔLE DE L’ARCHITECTE

L’ARCHITECTE

COMPETENCE DE CONCEPTION SENSIBILITE

L’ENGAGEMENT

LE REGARD

L’ACTION

L’EXPERIENCE

COMPETENCES DES ACTEURS

HABITANTS IMAGINAIRE COLLECTIF

PENSER LA TRANSITION

MILIEUX VIVANT

CE QUI ENRICHI LE PROJET

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BESOINS

LE PROJET


QUESTIONNER L’AVENIR DE NOS COMMUNES

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UNE ÉCOLE DE L’AVENIR À ROUGIERS LAURÉA RÉGIONAL (PACA)

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UNE LISIÈRE D’OPPORTUNITÉS

Transformer une contrainte en opportunité de projet Comment situer une école de la transition en lien avec les opportunités et les risques de son territoire rural ?

L’interface entre la forêt et le village s’amenuise depuis le début du 20e siècle. Les risques liés à cette proximité sont en augmentation, mais aussi des opportunités dont il faut se saisir. La lisière représente un immense espace en devenir, autant de leviers pour la requalification de ce milieu en transition.

La lisière est un milieu riche de biodiversité reliant les qualités des deux milieux qui la compose. Tout comme son génie végétal, l’école prend parti de ces qualités de la lisière, et symbolise une harmonie entre l’urbanisation Il est essentiel de préserver la richesse éco- et le développement forestier. logique de la lisière, en créant un espace de respiration entre la forêt et l’espace bâti. L’école requestionne les enjeux écologiques L’entretien des forêts, passe tout d’abord des forêts méditerranéennes et prend parpar sa compréhension et sous quelles condi- ti de ce patrimoine pour fédérer l’ensemble tions l’intervention humaine peut en réalité des acteurs autour d’un objectif commun, de réduire sa vulnérabilité aux incendies. lui être favorable.

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L’école s’implante dans la lisière séparant la forêt du parc de la St Baume au village de Rougiers, dans l’axe reliant son centre-ville au château du Castrum.

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Elle s’étend le long de la lisière forestière, grimpant les hauteurs de Rougiers selon un rythme écologique. 7


LE TERRITOIRE COMME MATIÈRE PREMIÈRE

Les étapes du chantiers démontrent un projet participatif réalisé par son territoire

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Lorsque les enfants n’occupent pas les lieux, les 9 pavillons deviennent support de nouveaux usages à destination des sapeurs-pompiers, clubs, un lieu d’exposition, centre de formations, des espaces de dégustation ou vente des produits de la forêt.

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UN SYSTÈME CONSTRUCTIF BIO ET GÉOSOURCÉ

Les étapes du chantiers démontrent un projet participatif réalisé par son territoire

Pierre calcaire ~ 2600 kg/m3.

Terre crue ~ 1700 kg/m3

Liège ~ 200 kg/m3

Balle de riz ~ 120 kg/m3

L’école utilise l’inertie thermique de la terre ainsi que la toiture végétalisée pour améliorer le confort d’été, plus important dans cette région.

Une technique constructive carré en bois rayonnant vers l’extérieur compose les différents pavillons, proposant de devenir le module des différents usages que l’école et les enfants imagineront. Les murs sont ouverts sur les 4 faces pour créer un rapport constant au territoire. Ces murs en technique de pisé assurent le contreventement des pavillons.

La toiture végétalisée est composée d’un substrat potentiellement colonisable, offrant les conditions de vie sans arrosage et bénéficiant uniquement de la pluie. Les espèces se développeront annuellement, devenant un observatoire de la nature.

Une toiture de poutres croisées, répondant à une contrainte de section des bois de Pin d’alep (imposant de petites sections), fonctionne comme une nappe éveillant par son effet l’imaginaire de la forêt chez les enfants. Elle invite à être contemplée.

Les matériaux du retraitement de la lisière sont réemployés dans la construction de l’école comme matière à bâtir au lieu d’être compostés, ou utilisés comme bois de bûche ou bois de palette. Le bois d’oeuvre étant plus vertueux et qualitatif.

La mise en œuvre de l’école est avant tout artisanale et remet en exergue les savoirs faire locaux, de la terre au bois, en passant par la pierre. 12


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DES ESPACES POUR APPRENDRE AVEC L’ENVIRONNEMENT Chaque espace offre une expérience sensible du vivant et des milieux

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LAURÉA RÉGIONAL DU CONCOURS KARIBATI IMPACT! Les étapes du chantiers démontrent un projet participatif réalisé par son territoire

Ce projet a pour ambition de créer des connexions à toutes les échelles : entre les enfants de Rougiers et ceux de PACA, les acteurs de la forêt, les producteurs, itinérants, les êtres vivants et espèces végétales, une connexion à nous-mêmes, notre corps et notre esprit. De connecter ce village à sa forêt, proposant une ambiance, une école qui nous invite à questionner l’avenir des communes et l’avenir du monde de demain, ensemble. Ce projet offre les qualités de ce territoire rural aux enfants et participe à un plus grand réseau qui est celui de la transition écologique. Cette transition se développe par de petites initiatives, un dialogue qui s’opère entre plusieurs personnes qui partagent un objectif commun, des convictions. L’école est une structure qui permet de faire du lien, de déclencher des initiatives.

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L’école et la lisière sont des milieux d’émulation culturelle, événementiel, où les gens se rassemblent pour partager une expérience. Elle devient le levier de nouveaux rapports sociaux dans ce territoire, mais aussi un modèle de conception soutenable, apprenant à ses habitants les dynamiques environnementales et territoriales. La réparation de l’édifice, tout comme celui de la forêt que l’on viendrait protéger, n’est pas tabou, au contraire, la réhabilitation du bâtiment et son évolution passe par la main des différents acteurs, des enfants, venants apporter leur pierre à l’édifice.


L’école tend à apporter une symbiose entre l’environnement et les êtres vivants, de reconsidérer les modes de vie de la commune de Rougiers. Le projet se sert de ce qui l’entoure, de ce qui est déjà présent, à l’image d’un arbre, il tend à rendre à son environnement ce que son milieu lui a offert. Les nutriments dont cet arbre à besoin pour pousser lui permettent de grandir, devenant un habitat pour les oiseaux, apportant de l’ombre pour les animaux, et de la matière organique pour les insectes.

Le projet aura été présenté devant les élus de la commune de Rougiers, qui ont été sensibles à l’approche holistique et au soin apporté à l’étude de leur territoire. «Nous ne voyons plus la forêt de la même manière» Présenter un projet d’étude devant les acteurs de ce territoire est une occasion unique, une richesse apportée à l’acte de projeter dans un territoire.

L’école s’inspire des savoirs faires locaux, des activités du territoire et des potentiels de la commune pour devenir un milieu riche de transmission, procurant au Parc Naturel de la St Baume la protection aux incendies dont elle dépend.

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UN PROJET QUI REQUESTIONNE L’ARCHITECTURE

Les étapes du chantiers démontrent un projet participatif réalisé par son territoire

Le concours est une occasion de se surpasser en projet, mais c’est également un premier pas dans la vie professionnelle. C’est également une démonstration de convictions personnelles, et l’opportunité pour un projet d’étude d’être apprécié sous tous les prismes : de l’intention, des enjeux, du rapport humains, de l’importance de sa matérialité. Mais pas uniquement en terme de qualité de ces matériaux mais aussi en quoi ce choix de matériaux peut avoir des externalités positives, chantier transmission de savoir, au niveau de l’utilisation d’une ressource ignorée, soutenir une économie locale ou en faire la démonstration.

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Le concours impact pour moi, c’est l’opportunité de raconter une histoire, de faire rêver et proposer d’imaginer l’avenir d’une commune, d’une forêt. C’est vraiment en ce sens que la présentation réalisée et les dessins accompagnent le récit du projet et son apparition dans un territoire. Pour ce concours, un grand soin à la transmission et communication de ce projet est porté. l’opportunité de mettre un premier pas dans la vie professionnelle, et la concrétisation des projets d’architecture. Ce projet lauréa régional de la région PACA du concours Impact aura également été publié dans le journal Var Matin


Centre Var

var-matin Mercredi 10 février 2021

Desétudiants étudiantsarchitectes architectesimaginent imaginentlalavie viede dedemain demain Des Les étudiants de l’école nationale supérieure d’architecture de Marseille ont imaginé lors d’atelier les villages de la Sainte-Baume et leurs équipements. L’un d’eux a été primé

. Les plans montrent que l’emplacement de l’école se situe entre le village et la forêt. Une implantation en lisière pour inciter les élèves à appréhender ce milieu. . A quelques mètres de l’école, se trouve une vigie. Un point de vue permettant d’admirer la forêt et le village. Un lieu construit avec des matériaux naturels qui permet aussi de se ressourcer.

Le projet de deux étudiants représente une école avec huit bâtiments ainsi qu’un théâtre couvert. Toutes les structures ont été pensées pour que les élèves aient (Illustrations DR) l’esprit ouvert vers la nature.

. Corentin Bou (à gauche) et Terry Dupin (à droite), tous deux élèves à l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille, sont les deux auteurs de ce projet récompensé.

A Rougiers, une école rêvée tournée vers la forêt

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Corentin Bou. Un espace pour travailler le bois, le chanvre avec les cordes, les cuisines ouvertes, le jardin potager, un séchoir de plantes aromatiques, ou encore des espaces de travail pour offrir la possibilité de travailler dehors. L’architecture est ouverte pour leur donner envie d’apprendre dans ce milieu, seul et en groupe. » Une école, où les deux architectes en devenir s’imagineraient bien.

endant leurs cours, les étudiants de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille s’inspirent des territoires du centre Var pour réaliser des projets d’études. Dans le cadre du « studio de projets » (voir par ailleurs), c’est le village de Rougiers qui a été choisi lors du dernier semestre de l’année dernière. Chaque groupe a imaginé un bâtiment avec une vocation différente. Parmi ces travaux(1), l’idée d’une école ouverte sur la nature a été lauréate du concours Impact dans la catégorie Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Une vigie

Une approche différente Contrairement à un projet demandé via un appel d’offres, les apprentis architectes ont carte blanche. Deux étudiants, le Valettois Terry Dupin et Corentin Bou originaire de Gap, ont pris le parti de « mettre l’accent sur la dimension sociale et éducative ». « Nous avons d’abord réfléchi avec pour point de vue le territoire en prenant le problème à l’envers avec une approche holistique, raconte Terry Dupin. Comment cette école peut avoir une influence ? Puis, on s’est penché sur différentes échelles : commune, école, bâtiment, enfant. De quoi a besoin le territoire et comment le

« Pour que les habitants s’approprient ce travail de projection »

L’atelier forestier (ici à l’image) où un pin d’Alep, bois local et vedette de l’école, traverse le toit. mettre en valeur ? »

Le projet au cœur de la forêt Pour les matériaux, la terre, le bois, le liège, la balle de riz et la paille ont été privilégiés. La nature, un lien évident avec la forêt qui reste l’une des caracté-

ristiques de la commune de Rougiers, havre de verdure à la lisière de la Sainte-Baume. « Quand je suis allé sur place, j’ai pu prendre connaissance des ruines du château, de la forêt et de l’identité provençale du village. Sa particularité réside dans la proximité entre la verdure et les habitations,

analyse le Valettois. En défrichant, on donne plus d’ampleur à cette limite et on prévient les incendies. Le jardin est plus dense et respirable. L’école prend soin du milieu et éduque les enfants avec la forêt. » « Dans notre projet, nous proposons plusieurs espaces pour expérimenter les milieux, précise

« L’école, ce n’est pas seulement pour les enfants, pointe un des deux étudiants. Nous devions réfléchir à ce qu’elle devient l’été. L’espace serait ouvert au public. » Si la partie principale de l’école compte neuf bâtiments, une vigie se trouverait au cœur de la forêt. « C’est un lieu construit avec du bois local, ajoute Terry Dupin. Pour profiter de la vue. Mais aussi pour se recentrer sur soi-même. » Si ce projet est forcément plus onéreux qu’une école classique, il serait pour autant réalisable puisque des ingénieurs dans le bois et autres spécialistes de la nature ont suivi de près le dossier. ALEXANDRE REYNAUD

Professeure et chercheuse depuis plusieurs années, l’architecte Florence Sarano est à l’origine de ces projets dans le centre Var. La Toulonnaise, un temps commissaire des expositions à la Villa Noailles à Hyères, nous explique quels sont les objectifs de ces ateliers. Après avoir permis aux premières générations d’étudiants de découvrir la côte varoise, c’est désormais la Sainte-Baume qui sert de décor.

entretiens auprès d’associations, du Parc naturel régional et des professionnels par exemple. Nous parcourons le territoire. Nous cherchons à prendre connaissance des savoir-faire, des filières… Ensuite, on présente notre diagnostic sur les richesses et les conflits. On transforme les conflits en opportunités. Les étudiants sortent des bâtiments qui font le biais.

Présentez-nous en quelques mots ce programme. J’enseigne la théorie et le projet. Dans le cadre de ma matière, on se penche sur l’avenir des communes rurales. Nous travaillons en collaboration avec le Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement du Var. Cette zone nous intéresse car il se passe beaucoup de choses. On essaie de penser l’avenir, comment y habiter dans le futur.

Quelles communes choisissez-vous ? Toutes sont intéressantes car elles ont des spécificités et des sujets à développer. Il y a plein de choses à inventer. Tout est matière à penser avenir. À chaque fois, on se sert de ce que l’on a fait sur une commune au service d’une autre.

Comment procédez-vous ? Il y a un travail préparatoire. Nous allons sur place, menons des

1. Les autres projets : « L’ouvroir forestier », « Le Cercle des communs », « Habiter la forêt », « Les ateliers du verger ».

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Et une fois le projet terminé ? Quand nous avons terminé le projet, nous laissons un livre entre leurs mains. Pour que les habitants de chaque village s’approprient ce travail de projection. Nous regardons les

bâtiments autrement. Par exemple, utiliser une parcelle pour en faire des terres agricoles qui nourrissent le village. Vous parlez d’un point de vue différent. Nos projets posent des questions. Ils interrogent les habitants et les décideurs. Nous leur montrons un exemple et leur disons : “Qu’en pensez-vous ?”. Les projets doivent se faire en pensant à l’avenir. Il n’y a pas besoin d’ajouter des parcelles mais on peut habiter autrement. Ou alors réserver des terres agricoles. Les projets sont-ils utopiques ? Non, puisqu’ils sont réalisables par définition. On s’intéresse aussi à l’aspect économique. Dans le cas d’une école, on réfléchit comment l’occuper les week-ends, l’été, pour que cet outil soit encore plus rentable. Comment générer des emplois. Dans d’autres villages cela peut être le développement d’une filière comme le chanvre.

La Ste Baume et ses environs au tableau Si Rougiers était le décor du dernier semestre de l’année universitaire , en septembre, les étudiants ont planché sur Mazaugues et ses trésors. « Nous avons travaillé sur les trois “ors” de la commune, à savoir l’eau, la forêt et les mines, rappelle Florence Sarano. Les travaux ont été rendus mi-janvier, nous sommes en train d’élaborer le livre. »

Plusieurs projets ont été imaginés à partir de la glacière de Pivaut ou encore de la place devant l’école. Puisque le modèle semble fonctionner, le prochain trimestre, les étudiants s’occuperont de communes du Val d’Issole : « Nous irons ensuite à La Roquebrussanne, Néoules et Garéoult pour se pencher sur la question du local et de l’urbanisation agricole. »

La promotion qui a travaillé sur Mazaugues. (DR)


UN HAMEAU DES COMMUNS DANS LA PLAINE DE L’ISSOLE PROJET DE DIPLÔME

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DÉMONSTRATION DE L’HABITABILITÉ DES PIÉMONTS Transformer le risque en opportunité de projet

de lutter contre ces risques et d’en tirer des opportunités. Plusieurs sites potentiels permettent de projeter ce scénario d’avenir, le site de projet que j’ai choisi se situe sur la commune de Néoules, proposant d’articuler la problématique des risques par l’habitat - La vulnérabilité de l’issole en tant que bas- des piémonts, afin de faire la démonstration de leur habitabilité dans le maintien des lisin versant face aux risques d’inondations - Une augmentation des risques incendies sières : ces dernières années dans le massif forestier entourant la plaine menace les habitants, - La densification des ripisylves, le traitement des lisières forestières sur les piémonts ailêtres vivants et milieux naturels - Une surexploitation de la plaine par une lant pour objectif de réduire leur vulnérabiliculture viticole intensive entraînant l’ap- té aux risques. pauvrissement des sols et leur assèchement. - La réactivation des restanques et le déve- On ne retrouve aussi que peu de terres loppement de nouvelles mobilités connecagricoles utilisées actuellement pour des fins tant ces lisières, de renouer avec les savoir faire vernaculaires locaux liés à des resnourricières. sources territoriales permettant ces implanLe scénario de projet propose ainsi une nou- tations. velle manière d’habiter ces piémonts afin Lors du diagnostic et de l’immersion dans la plaine de l’issole pendant une semaine, j’ai repéré plusieurs enjeux fondamentaux pouvant être mise au service d’un mode d’habiter vertueux dans cette plaine :

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ÉTAT DES LIEUX : Les aléas du feu et de l’eau

SCENARIO : Un épaississement des ripisylves, traitement des lisières et gestion des eaux

ÉTAT DES LIEUX : Les effondrements des coteaux et l’érosion des sols

SCENARIO : Maintien des sols par la restauration des murs de restanques

Habiter le territoire du feu / Réduire la vulnérabilité aux inondations / cultiver / renaturer

Réactivation des restanques / transmettre un savoir-faire / maîtrise de l’écoulement des eaux / Aménagement de cultures et habitabilité des coteaux

ÉTAT DES LIEUX : Le lottissement actuel

SCENARIO DE PROJET : Le hameau des communs

Un mode d’habiter vertueux dans la plaine de l’issole pour lutter contre les risques

SCENARIO DYSTOPIQUE : Le mitage de la forêt par les lottissements

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SCENARIO DE GESTION DU FEU : Mise en communauté de l’entretien de la lisière

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SCENARIO DE GESTION DE L’EAU : Mise en communauté de l’entretien de la lisière

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1- PAYSAGES : Les milieux définissent des manières d’habiter les coteaux

2- ITINÉRANCES ET MOBILITÉS : Faire intéragir les acteurs le long des sentiers

3- PROGRAMME : Une canopée habitées, les cuisines de communs et les régies

4- RÉACTIVER LES RESTANQUES : Poursuivre le tracé des anciennes restanques

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UNE FORME D’HABITER EXEMPLAIRE

Pour penser la plaine en transition, l’habitat passerelle permet de sensibiliser au territoire Ce qui est important aussi c’est l’opposition à une logique traditionnelle d’implantation en versant sud, le hameau s’implante en versant Nord, faisant sens vis à vis des nouveaux enjeux climatiques. Il propose également de retrouver des synergies à l’échelle de cette plaine mais aussi de son territoire proche : comme les animaux en transhumance entretenant ces coteaux sur le versant Nord et Sud, le développement d’une sylviculture dans les lisières forestières et un apport de matière organique et fertilité des sols par les animaux Les qualités de l’implantation dans la lisière sont les plateaux de pierre calcaire issue du site, qui matérialisent le commun entre les édifices, socle du savoir faire. Invoquant le savoir faire constructif de l’habitabilité des

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coteaux. L’implantation respecte le sol, conserve majoritairement les chênes blancs et pins d’alep présents. Les logements passerelles permettent de découvrir ce qu’est la vie en communauté dans un territoire rural. C’est un problème récurent qui avait été exprimé par les communes et habitants de cette plaine, le manque d’attachement. Orientés Nord, ils proposent de trouver les qualités lumineuses Est et Ouest sans subir les défauts de l’orientation plein sud, de sorte aussi à créer des espaces d’intimités définis par l’orientation et ouvertures des habitats les uns envers les autres. Ces logements traversants proposent d’orienter les espaces de nuit au sud près du sentier commun et les espaces de jour orientés sur la plaine de l’issole.


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RÉPONSE ARCHITECTURALE À LA CULTURE DU FEU

Pour protéger les personnes et milieux il faut repenser l’habitat et entretenir les lisières Habiter le territoire du feu c’est s’y préparer. L’architecture propose ainsi non pas uniquement à l’échelle paysagère le traitement de ces risques mais aussi dans les choix constructifs de faire prévention et pouvoir réagir à ces feux. Il n’y a pas uniquement par la règle incendie mais par l’aspect culturel, de penser ensemble la gestion des incendies. Comprendre comment il se déclare et comment le gère t-on ? On y répond par des choix constructifs limitant son départ et ne favorisant pas son avancée.

Faisant aussi la démonstration et l’importance que la filière bois peut avoir dans la prévention aux incendies. L’eau est un évènement pour le hameau des communs. Elle parcourt la lisière, glisse le long des sentiers, se jette depuis les toitures, produits une musique lors des épisodes pluvieux. L’architecture et le paysage du projet sont au service de cette ambiance autour de l’économie de l’eau, démonstration de son importance pour l’avenir par sa scénographie et du partage des territoires ruraux.

SOIGNER LES MILIEUX

HABITER ET ENTRETENIR LES MILIEUX

APPRENDRE ET TRANSMETTRE

SOIGNER LES MILIEUX

HABITER ET ENTRETENIR LES MILIEUX

APPRENDRE ET TRANSMETTRE

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Elagage : taille des branches d’arbres à proximité des toitures ou des terrasses

Entretien des toitures, épines et dépôts végétaux réutilisables en paillage Toiture végétalisée (graminé) 25cm

Isolation en balle de riz Enduit en terre imperméable au feu

Complexe de panneaux pleins isolés et menuiseries bois

Volet coupe feu (CF 1/2h) en bois plein de Pin d’alep Volet en bois plein résistant aux incendies pendant 30 minutes

Citernes près des régies de l’eau

Mur en pierre calcaire liant à la chaux Sol en briques de terre cuite Isolation et étanchéité liège Résistance accrue du liège au feu

Mur en pierre imperméable au feu, étanche et inerte Pas d’espaces permettant la pénétration de brandants : terrasse pleine, sans prise du feu par le sol

33 Entretien des terrasses, chemins et jardins Transhumance du bétail pour entretenir la lisière


LE HAMEAU DES COMMUNS FACE AUX RISQUES

Pour protéger les personnes et milieux il faut repenser l’habitat et entretenir les lisières Il est important de préciser que les risques ne peuvent pas se traiter seuls, qu’on a besoin d’une architecture pour se rassembler, penser avec les communes, les habitants, pompiers et même visiteurs l’avenir de ces lisières afin de protéger d’une part la forêt mais aussi et surtout les êtres humains et êtres vivants qui habitent la plaine de l’issole. La régie du feu permet de penser ensemble le territoire du risque. C’est également un édifice symbolisant le passage du feu par son traitement architectural en bois brûlé, nommé Shou sugi ban, aillant également un rôle protecteur pour le bois. La régie à un fonctionnement saison-

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nier de Juin à Octobre de prévention des incendies, servant ensuite de salle commune, garderie, salle des fêtes le reste de l’année. Pour penser les incendies il faut rassembler, et le hameau est le programme idéal puisqu’il tend à rassembler tout le monde autour d’un objectif commun, d’offrir un avenir à ces territoires. Ce n’est pas uniquement un hameau agricole pour offrir une nouvelle manière d’habiter, c’est également une proposition vertueuse de la gestion des risques dans un territoire en transition, risques vis à vis de l’autonomie alimentaire, ceux du feu et de l’eau.


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RÉPONDRE À LA MONTÉE DES EAUX DANS LA PLAINE DE L’ARGENS PROJET D’ÉTUDES

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RÉPONDRE A LA SUBMERSION DES LITTORAUX

Redensification des ripisylves, réduction de l’érosion et perméabilisation des sols

On redonne de la même manière de l’ampleur au Reyran pour absorber les crues, agrandir son emprise. Ce principe de renaturation laisse l’eau prendre le pas et transformer les abords du fleuve. On propose alors à la ville de profiter de l’eau, actuellement canalisée et vue comme une contrainte. Les logements y accèdent en irriguant des jardins ou pêchant en ses abords.

C’est une mise en situation de l’eau à l’horizon 2100. Ces documents expriment les transformations du territoire, ses nouveaux littoraux, la vulnérabilité des espaces naturels. Il y a une réduction forte des plages qui impose un nouveau rapport à l’eau. Les inondations fortes entraîne peu à peu la disparition de la ripisylve menacée, qui est fragile mais un écosystème nécessitant du soin. Les étangs submergés sont transformés et re-naturés donnant un nouveau visage au littoral. La vulnérabilité du port de frégus et ses quais remettent en cause la première rangée de constructions.

Utiliser la lisière forestière permet de mettre en valeur cette ressource méditerannéenne du bois tout en protégeant la forêt des incendies en la traitant. Un mélange entre logements légers, jardins et cultures permettent de protéger de l’érosion sans jamais imperméabilisé de trop.

En densifiant la ripisylve on créer une masse végétale absorbant en partie les inondations, l’érosion des sols. Les bassins de rétentions dans la plaine agricole nourricière absorbe aussi en amont les inondation dues aux crues. C’est un aménagement doux de ses rives.

Inviter l’eau en ville se fait toujours. Il permet un rafraîchissement de l’air par évaporation en été, qualités paysagères et traitement de l’eau par phytoépuration.

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UNE FERME URBAINE AU LYCÉE DES CALANQUES Scénographier l’eau, nourrir les étudiants et transmettre un savoir faire

L’étude de ce site m’a fait réalisé à quel point ce lieu est riche en biodiversité, mais aussi à quel point les limites construites de ce site l’empêche d’être vécu dans sa globalité, et d’en percevoir le potentiel. Une école est avant tout un lieu de transmission, le cadre dans lequel les enfants grandissent est important puisque c’est celui-ci qui les forgera.

On peut considérer aujourd’hui, dans un contexte tel que le notre que l’eau est la ressource la plus précieuse. Mais j’aimerais lui donner une dimension toute autre, valorisant ce bien commun. Plusieurs prototypes d’édifices scénographiant l’eau et utilent pour la ferme urbaine sont imaginés : un système de récupération des eaux de pluie, une amélioration du confort thermique de ces bâtiments. Le jardin potager viendrait comme pousser sur ces bâtiments, les recouvrir. Le canal de Marseille serait découvert et proposerait d’offrir sa fraîcheur aux différents étudiants qui décident de manger, ou discuter tout près.

J’aimerais que ce projet de ferme urbaine ne permette pas seulement de produire, mais de proposer à ces enfants un lieu de vie agréable. Dans ce projet de ferme urbaine, l’eau sert à la fois a irriguer les plantations, comme ambiance, comme parcours, comme musique, comme confort.

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SCENOGRAPHIER L’EAU DANS UN PAYSAGE

cée des Calanques et Marseille Veyre

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TENNIS COUVERTS ET DOJO À VAISON LA ROMAINE PROJET D’AGENCE (ESQ AU DCE)

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UN PROJET DE DOUBLE ÉQUIPEMENT SPORTIF Accessibilité, partage des locaux, règlements incendies et structure bois

A la suite de mes deux stages de découverte du métier d’architecte, dont un m’a en particulier formé au dessin d’édifices en structure pierre et bois d’ERP, ce dernier stage de 6 mois a été pour moi l’opportunité de mettre en pratique tout ce que j’avais acquis en me confrontant à d’avantages de projets. La où mes premières formations m’ont permis de participer à un grand nombre de projet a des phases variées, ce projet de dojo et tennis couverts m’a été confié sur toutes les phases de sa conception avec une certaine autonomie vis à vis du dessin. Ce fut également pour moi l’occasion de dialoguer avec les bureaux d’études techniques, économistes et différents fabriquants afin de comprendre le rôle de chacun.

Apprendre à travailler en collaboration avec l’ensemble des acteurs de la maîtrise d’oeuvre est pour moi essentiel, car c’est dans cette collaboration et ces échanges aussi que beaucoup de solutions sont apportées, et un enrichissement certain du projet. Il s’agit de maitriser la partie architecturale de la conception mais aussi de l’adapter en fonction des différents enjeux : urbanistique par le PLU, géographiques prenant compte de l’insondabilité de la parcelle,sismique, mais aussi à la réalité structurelle, thermique et économique d’un projet.

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RÉPONDRE À DES CONTRAINTES PAR DES OPPORTUNITÉS Une halle sportive polyvalente et un dojo juxtaposé d’un patio

Ce projet de Halle des sports et Dojo à Vaison-la-Romaine me fait réaliser tous les enjeux et le détail avec lequel l’étude du projet doit être considérée pour qu’il soit fiable d’un point de vue réglementaire, d’adaptation aux futurs usagers, accessibilité aux personnes à mobilité réduite, satisfaire à des contraintes économiques tout en présentant un intérêt architectural dans sa formalité, ses usages et sa matérialité.

La réalisation d’un Permis de construire pour un ERP est une gymnastique mentale importante, mais qui était très formateur pour moi. Avoir eu l’opportunité de réaliser chacune des étapes de ce projet m’a donné des connaissances précieuses et une méthodologie, rigueur de l’information et du détail essentiels.

Les perspectives présentées ont été également réalisées par mes soins dans l’optique Toutes ces contraintes sont d’autant d’op- de convaincre les futurs usagers, équipe muportunités à enrichir cependant la concep- nicipale et parution au journal local. tion du projet, lui donner une identité.

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LA COMMUNICATION DU PROJET D’ARCHITECTURE MISE EN VALEUR DU PROJET

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ILLUSTRATIONS / BLOC DIAGRAMME / COUPE TRANSECT Faire la démonstration d’une étape du projet ou d’un enjeu important

Bloc Diagramme de la plaine nourricière (PFE)

Coupe transect faisant apparaître les synergies (PFE)

Illustrations de la commune de Rougiers (concours Impact)

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Mise en scène du projet de plaine agroforestière (PFE)

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Illustrations réalisées pour le projet de ferme urbaine d’un autre étudiant

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Illustration / collage et 3D réalisés pour le projet d’école à Rougiers et présenté à la commune


PERSPECTIVES ET COLLAGES

Représenter une partie essentielle du projet d’équipement public par le collage ou perspective

Collage réalisé pour un projet d’étude de 3ème année

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Collage et 3D réalisés pour le cabinet d’architecture «Eco Studio» à Beaucaire pour réhabilitation d’un gymnase

Collages et 3D réalisés pour le cabinet d’architecture «Eco Studio» à Beaucaire pour un gymnase en bois et pierre

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Perspectives 3D réalisées sur Blender 3D (logiciel opensource) pour des projets personnels de paysages et architecture

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