Etat providence et cohésion sociale Enoncé Vous montrerez que l’EtatProvidence a accompagné la croissance économique, mais que la crise remet en cause son efficacité. Pistes en fait c’est une question de synthèse, mais si vous pouviez me rediger le plan très détaillés svp surtt pour la première partie! Moi j’ai pensé à parler des differentes politiques en ce qui concernerait la la croissance éco et en ce qui concerne la crise je parlerais de la fracture du lien social, du Rmi, des retraites et de l’augmentation du deficit de la sécu, enfin bref je pense avoir oublié pleins d’autres choses alors je compte sur vous pour m’aider! Reponse de notre équipe pédagogique Peuton parler de crise de l’Etatprovidence ? Les interrogations portent sur l’impasse financière dans laquelle il se trouve, sur son efficacité économique et sociale, et sur son développement. Il aurait atteint ses « limites ». Pour Rosanvallon, si crise de l’Etatprovidence il y a, cette crise ne peut être appréhendée en termes purement économiques. La notion même de limite reflète une incertitude puisqu’elle est fonction des époques. « Le véritable objet d’une interrogation sur l’avenir de l‘Etatprovidence, c’est la société ellemême ». La crise, noncontestée, s’analyse prioritairement en termes sociologiques et politiques. Pour comprendre ces interrogations sur les limites, Rosanvallon retourne aux origines de l’Etatprovidence. En fait, l’Etat providence est une extension de l’Etat classique, cet Etat de droit, gardien de la démocratie et protecteur de la sécurité des citoyens, selon Hobbes et Locke. C’est le prolongement des droits civiques par les droits sociaux. Changeant de degré et non de nature, l’Etat moderne est « producteur de sécurité et réducteur d’incertitudes ». Il repose sur un programme illimité qui consiste à libérer la société du besoin et du risque (cf. le
rapport Beveridge et le Welfare State britannique). Car l’Etat est devenu « le grand assureur moderne ». L’Etatprovidence vise ainsi à substituer à l’incertitude de la providence religieuse la certitude de la providence étatique. Ainsi, les doutes quant à l’avenir de l’Etatprovidence sont bien plus profonds qu’il n’y paraît. Loin de se limiter à une simple balance de dépenses et de recettes, il s’agit en réalité d’une remise en cause des rapports entre la société et l’Etat.
Pourquoi cette crise n’apparaîtelle qu’aujourd’hui ? Rosanvallon propose trois explications possibles : Le doute sur les finalités : dans le programme de « libération du besoin », la question de l’égalité dans la société est une question centrale. « L’égalité estelle une valeur qui a encore de l’avenir ? » D’un point de vue civil ou politique, l’égalité se présente comme la fixation d’une norme identitaire, comme l’abolition radicale des différences civiles ou politiques ? D’un point de vue économique et social, l’égalité s’exprime comme volonté de réduction des inégalités. Entre production de l’égalité et réduction des inégalités, un fossé se creuse, « paradoxe central des sociétés démocratiques ». Le doute sur l’égalité fonde l’ébranlement intellectuel de l’Etatprovidence. La principale cause de ce doute est la passion de l’égalité mêlée au désir de différence entre membres d’un même corps social. Les limites de la solidarité mécanique : le système « social étatiste » multiplie les rancœurs et sécrète les oppositions à une solidarité invoquée par l’Etat et concrétisée par des mécanismes « illisibles » et abstraits. Or cette solidarité n’existe que dans une société façonnée par l’économie de marché, dépersonnalisée par l’économie de marché, dépersonnalisée par une bureaucratie gigantesque et segmentée en une multitude d’intérêts corporatistes. La solidarité imposée aux citoyenscontribuables est subie sous forme de pression fiscale et non ressentie comme l’affaire de chacun. Prise en charge par l’Etat au moyen de prélèvements obligatoires et de mécanismes abstraits, elle dispense de se sentir responsable d’autrui. Par contre dans un tel système, chacun estime avoir le droit de demander l’assistance de l’Etat et de récupérer la part qui lui revient. Ainsi, le système encourage les égoïsmes particuliers, accentue la dislocation du tissu social et aboutit à la disparition de la société conçue comme un réseau de solidarités vivantes au profit d’un Etat hypertrophié, bureaucratisé et inefficace que chacun
subit, dénonce et vole autant que possible La modification de l’équation keynésienne : Son développement reposait en fait sur le « compromis keynésien » selon lequel il y a une correspondance globale entre les impératifs de la croissance économique et les exigences d’une grande équité sociale dans le cadre d’un Etat économiquement et socialement actif. Or, cette équation de Keynes ne fonctionne plus. Les effets de la politique de relance par le soutien de la consommation ou de l’investissement seront considérablement réduits du fait de la « contrainte extérieure ». Dans ce contexte, l’efficacité économique, ou compétitivité, et le progrès social, ou réduction des inégalités et socialisation croissante de la demande, redeviennent contradictoires. L’enjeu actuel est dons de « définir une nouvelle équation economico sociale qui produise aujourd’hui les mêmes effets que l’équation keynésienne il y a quarante ans. »
La deuxième partie du livre est consacrée à une analyse détaillée de la pensée libérale. Pierre Rosanvallon montre en quoi la critique de l’Etatprovidence menée par les penseurs libéraux est défaillante. Le remplacement de « l’Etat redistributeur » par les vertus d’un marché rigide constituerait une régression et ne permettrait pas de dépasser l’Etatprovidence.
Pierre Rosanvallon propose alors de sortir du dilemme « privatisation/étatisation » et de substituer aux instruments abstraits de l’Etatprovidence des espaces concrets de solidarité et d’échange. A la logique univoque de l’étatisation doit être opposé un triple mouvement consistant à : Réduire la demande d’Etat : celuici ne doit plus être la seule forme d’expression de la vie collective. Mais la définition d’alternatives positives à l’Etatprovidence suppose que d’autres structures (groupes de voisinage, réseaux d’entraide, structures de prises en charge d’un service collectif, etc.) puissent devenir des instances productives d’un droit autonome par rapport à la loi d’essence étatique. Ce « droit de substituabilité » du social à l’étatique favoriserait la multiplication des « auto
services collectifs » ou « services publics ponctuels d’initiative locale ».Il permettrait de « produire de la sociabilité » Réencastrer la solidarité dans la société : il s’agit, écrit Rosanvallon, de rapprocher la société d’ellemême, de multiplier les lieux intermédiaires de composition sociale, de réinsérer les individus dans des réseaux de solidarité directe. Pour ce faire, la situation d’un individu ne peut être appréhendée indépendamment de sa localisation dans l’espace. La pauvreté, par exemple, ne peut être définie par le seul critère du revenu. L’isolement, le lieu de vie peuvent modifier les effets de revenu. La personne qui dispose du simple minimum vieillesse mais qui possède un jardin potager et est insérée dans des relations de voisinage ou de famille, ne vit pas de la même façon que celle qui est isolée au sixième étage d’un immeuble. La solidarité, c’est donc aussi la pluralité des approches de soutien. Accroître la visibilité sociale : revient à débureaucratiser la gestion de l’Etatprovidence et à juguler la prolifération réglementaire. A cette déviation bureaucratique s’ajoutent des blocages externes. Car les solidarités réelles sont tellement recouvertes par des mécanismes anonymes et impersonnels qu’elles ne sont plus perçues en tant que telles. Il faut donc « rendre le social plus lisible, et notamment faire en sorte que les individus voient clairement le rapport entre les prélèvement financiers et leur utilisation collective. » Il s’agit en fait de réapprendre la démocratie à travers la formation d’une raison collective de l’être ensemble et la production de normes négociées et non plus subies dans le cadre de quelques réseaux de solidarité dont on se sent plus proche et sur lesquels on peut mieux compter que sur un Etat lointain et surchargé. Cet autre regard sur la solidarité permettrait ainsi de définir, d’après Pierre Rosanvallon, « l’espace postsocial démocrate » et d’échanger et d’échanger la possibilité d’une plus grande flexibilité de l’activité économique et une certaine débureaucratisation de l’Etat contre la reconnaissance d’une autonomie accrue des personnes et des groupes sociaux.