Watch Your Time 2019 - Edition Européenne

* S P ÉC I A L

M O N T R E S

Eric Valli et l’œuvre du temps Découvrez l’univers des montres de l’année

Une interprétation avec Audemars Piguet, Breguet, Bvlgari, Cartier, Chanel, Grand Seiko, Hermès, Hublot, Jaeger-LeCoultre, Louis Vuitton, Montblanc, Panerai, Piaget, Richard Mille, Rolex, TAG Heuer, Ulysse Nardin, Van Cleef & Arpels…

Édition européenne 2019 SU P P LÉ M EN T AU M O N D E N ° 23124 D U J EU D I 16 M A I DAT É 17 M A I 2019. RÉALISÉ PAR LES ÉDITIONS TEMPS INTERNATIONAL. NE PEUT ÊTRE VENDU S ÉPA R É M EN T. C O M M I S S I O N PA R I TA I R E N ° 0712C 81975 — I S S N 0395 -2037. LA RÉDACTION DU MONDE N’A PAS PRIS PART À LA RÉALISATION DE CE MAGAZINE. *DES MONTRES DANS L’AIR DU TEMPS.

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ÉDITION EUROPÉENNE 2019, DIFFUSÉE SIMULTANÉMENT

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AVEC THE DAILY TELEGR APH (U.K .), EL MUNDO (ESPAGNE), FR ANKFURTER ALLGEMEINE (ALLEMAGNE), IL SOLE 24 ORE (ITALIE)

SUPPLÉMENT GRATUIT DU JEUDI 16 DATÉ 17 MAI 2019 CONÇU PAR LES ÉDITIONS TEMPS INTERNATIONAL .

PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE DU GROUPE LE MONDE LOUIS DREYFUS

LES JOURNALISTES DU MONDE N’ONT PAS PRIS PART

MPUBLICITÉ : PRÉSIDENTE RÉGIES L AURENCE BONICALZI BRIDIER

À L A RÉ ALISATION DE CE MAGA ZINE .

DIRECTRICES DÉLÉGUÉES M PUBLICITÉ MICHAËLLE GOFFAUX, VALÉRIE LAFONT DIRECTEUR DÉLÉGUÉ DIGITAL ET OPÉRATIONS SPÉCIALES SÉBASTIEN NOEL LA REPRODUCTION, MÊME PARTIELLE , DE TOUT MATÉRIEL PUBLIÉ DANS WATCH YOUR TIME EST RIGOUREUSEMENT INTERDITE .

TOUS DROITS RÉSERVÉS EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER.

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« Reconnecte »

13 éditorial

Le temps et ses passions

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15 focus audemars piguet

Briser les «codes»

17 focus print alive

Une nouvelle vision de l’information

20 focus jaeger-lecoultre

L’art de la précision

22 DOSSIER DESIGN

ERIC AVEC L’UN DE SES VIEUX AMIS CHASSEURS DE MIEL AU NÉPAL LORS DE L’INAUGUR ATION DE L’ÉCOLE .

Les épices du désir — FABRICE ESCHMANN

28 focus breguet

L’atout marin

30 focus panerai

Italian touch

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Rupture culturelle

34 DOSSIER ÉLÉGANCE

Les clés de l’élégance — PALOMA RECIO

37 focus cartier

Le sens de l’histoire

40 DOSSIER VINTAGE

Vintage mon amour — CHRISTOPHE ROULET

43 focus richard mille

Exquises friandises

Eric Valli Depuis 1981, Eric Valli a photographié certains des lieux les plus inaccessibles du monde, travaillant pour des titres comme le National Geographic, Life, GEO, Paris Match, Stern, Smithsonian et le Sunday Times de Londres. Eric est un spécialiste de l’Himalaya, en particulier du Népal, du Tibet et de la Chine. En 1987, son récit photographique Chasseurs de miel (Honey Hunters), documentaire sur la tribu Gurung au Népal, remportait le World Press Award.

En 1990, Eric tourne Chasseurs des ténèbres (Shadow Hunters) dans une grotte de l’ouest de la Thaïlande sur la cueillette des nids d’hirondelles, l’un des mets les plus convoités dans la gastronomie chinoise. Ce film a obtenu une nomination aux Oscars des meilleurs documentaires. En 1999, il réalise Himalaya, une histoire de survie dans cette région montagneuse devenue le premier film népalais nominé aux Oscars du meilleur film étranger. Eric a publié dix-neuf livres à ce jour et ses photographies ont été récompensées par trois World Press Awards. Il a en outre travaillé pour Hermès et Louis Vuitton. En 2012, il réalise Yarsagumbu, l’or de l’Himalaya (Himalayan Gold Rush), coproduit par China Central Television, qui a été vu par 60 millions de téléspectateurs uniquement en Chine. Pour le projet Living Yangtze, réalisé en collaboration avec Swarovski et qui décrit le fleuve au travers de ses riverains, Eric a passé six mois le long de la troisième plus grande voie navigable du monde. En 2015, le lancement du film a été accompagné par une exposition itinérante qui a été vue à Photo Shanghai, au musée ArtScience de Singapour, à Milan Expo, à la COP21 ainsi qu’à l’Orangerie à Paris.

Au cours des deux dernières années, Eric a passé six mois au Népal, vivant et travaillant avec les communautés de montagne dont la résilience après le tremblement de terre de 2015 a largement inspiré ses films et photographies. Grâce à la bonne volonté d’amis et d’étrangers, l’école a été construite au cœur de l’Himalaya, ouverte dès février 2019. Le projet a été soutenu par un groupe d’architectes et d’artisans bénévoles français qui ont contribué au projet et à la formation de la population locale aux techniques antisismiques (www.rocknwood.fr ou #sunirpourreconstruire). ÉDITEUR-FONDATEUR CHRISTIAN LL AVALL-UBACH DIRECTEUR GÉNÉRAL ISABELLE BOUDRINGHIN — EDITIONS@TEMPS-INTERNATIONAL.COM CONSULTANT HORLOGER ERIC DUMATIN RÉDACTION EN CHEF CHRISTOPHE ROULET RÉDACTION PETER BR AUN (ALLEMAGNE), VINCENT DAVEAU (FR ANCE), PAOLO DE VECCHI (ITALIE), FABRICE ESCHMANN (SUISSE), PALOMA RECIO (ESPAGNE), CHRISTOPHE ROULET (SUISSE) ADAPTATIONS SANDR A PETCH, PALOMA RECIO, PAOLO DE VECCHI, AMAÏA TR ADUCTIONS PHOTOGRAPHE ERIC VALLI DIRECTION ARTISTIQUE VINCENT FESSELET, GENÈVE PHOTOGRAVURE BOMBIE, GENÈVE, IMPRIMÉ EN U.E.

45 focus tag heuer

Techno-vintage

46 DOSSIER SPORT

L’horloger et la mer — PAOLO DE VECCHI

49 focus chanel

Icône éternelle

51 focus hermès

En phase avec la lune

54 DOSSIER COLLECTIONNEUR

L’heure collector — VINCENT DAVEAU

59 focus van cleef & arpels

La tête dans les étoiles

61 focus piaget

Un vent de liberté

62 DOSSIER VOYAGE

Compagnons de voyage — PETER BRAUN

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À l’heure du Japon

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FOCUS WATCH YOUR TIME 11

«Reconnecte»

Avec ses montres taillées pour l’aventure, la collection 1858 de Montblanc est une invitation à découvrir le monde et ses merveilles. Produit phare de la gamme, la Geosphere reconnecte l’homme et la nature.

Pour trouver la sérénité, pour faire le vide dans la tourmente d’une vie professionnelle au tempo numérique affolant, l’appel de la nature est souvent la meilleure des tentations. C’est en tout cas ce que suggère fortement Montblanc avec sa nouvelle campagne « Reconnect ». « Il est trop facile de se laisser piéger par le rythme trépidant de la vie, commente Nicolas Baretzki, CEO de Montblanc.

On oublie alors que le meilleur moyen de se ressourcer est de faire l’expérience de la nature et de ses merveilles.

Toute excursion en plein air est ainsi gage d’une inspiration qui apporte créativité, joie et force intérieure. » La campagne met donc en scène un photographe de mode et un compositeur-interprète qui, précisément, se voient transposés d’un environnement professionnel haletant vers les charmes de la nature et de ses paysages enchanteurs.

L’occasion pour ces deux créateurs de se « reconnecter » avec eux-mêmes et le monde.

Qu’importe donc un emploi du temps chargé, au diable les incessantes sollicitations, adieu tracas professionnels, pour Montblanc, cette (re)connexion unique de l’homme avec la nature passe immanquablement par un garde-temps qui symbolise cette force brute, harmonieuse et majestueuse. Une montre qui agit comme une invitation au voyage physique et intérieur. Et pour l’incarner, la maison a choisi la Montblanc 1858 Geosphere

Un lien indispensable Si la Geosphere est clairement le « clou » de cette collection 1858, c’est bien l’ensemble de la gamme qui agit comme un catalyseur avec son style « sport professionnel » aux accents vintage parfaitement assumés. « Précises, lisibles et d’une robustesse à toute épreuve, les légendaires montres professionnelles Minerva des années 1920 et 1930 étaient destinées à un usage militaire et à l’exploration, rappelle Montblanc. Ces gardetemps historiques sont la source d’inspiration de la ligne de produit Montblanc 1858, créée en hommage au

CAMPAGNE «RECONNECT» DE MONTBL ANC. « DANS LE MONDE INTERCONNEC-

MONTBL ANC 1858 GEOSPHERE LIMITED EDITION. CE T TE GEOSPHERE EST DÉ-

CONTR ASTÉES. LES MÉRIDIENS DE RÉFÉRENCE POUR L A LONGITUDE DE CHA-

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HOR AIRE EST SITUÉE À NEUF HEURES E T L A DATE (LIÉE À L’HEURE LOCALE) AP-

NOTRE IDENTITÉ ET LE MONDE QUI NOUS ENTOURE. CET TE NOUVELLE CAMPAGNE

EN 24 HEURES. L’HÉMISPHÈRE NORD PL ACÉ À DOUZE HEURES TOURNE DANS

PAR AÎT DANS UN GUICHE T À TROIS HEURES. GR ÂCE À CE T AFFICHAGE ORIGI-

R ACONTE L’HISTOIRE DE DEUX PERSONNALITÉS E T LEUR IMMERSION DANS L A

LE SENS ANTIHOR AIRE E T L’HÉMISPHÈRE SUD, DANS LE SENS DES AIGUILLES

NAL DE L’HEURE UNIVERSELLE DANS LES DEUX HÉMISPHÈRES, LES PORTEURS DE

NATURE EN COMPAGNIE DE LEUR GEOSPHERE 1858 CRÉÉE POUR TIRER LE MEIL-

D’UNE MONTRE. ILS SONT TOUS DEUX ENCERCLÉS PAR UNE ÉCHELLE DES 24 FU-

L A MONTRE MONTBL ANC 1858 GEOSPHERE ABORDERONT LES CHANGEMENTS

LEUR PARTI DE L A VIE . »

SE AUX HOR AIRES E T COMPORTENT UNE INDICATION JOUR /NUIT EN COULEURS

D’HEURE INSTINCTIVEMENT.

conçue comme un hommage à l’univers de la montagne. Faut-il en effet le rappeler, « mont Blanc » est également le nom d’un sommet, le plus haut des Alpes.

En 2018, pour célébrer les 160 ans de sa manufacture de Haute Horlogerie Minerva, Montblanc a ainsi dédié cette Geosphere au défi des sept sommets, la quête ultime des alpinistes. Ces lieux sont symbolisés par autant de points rouges sur les deux hémisphères bombés figurant sur le cadran. Faisant un tour en 24 heures dans des sens opposés, ces représentations du globe terrestre servent à indiquer les heures du monde, indication complétée par un second fuseau horaire et un quantième à guichet.

patrimoine extraordinaire de la Manufacture Minerva. » Inaugurée en 2017 avec des pièces éditées en séries limitées, la collection n’a cessé de s’affirmer depuis. Avec, notamment, ses boîtiers en bronze, matériau chaud et vivant, avec son design rétro rehaussé cette année par des cadrans vert kaki surmontés d’aiguilles cathédrale, avec son allure de sparring partner prêt à tout encaisser, cette gamme 1858 est taillée pour l’aventure.

On notera que si les références à Minerva sont devenues centrales chez Montblanc, c’est parce que cette manufacture fondée en 1858 s’est acquis une large réputation dans les instruments de mesure professionnels et les compteurs produits pour à peu près tous les métiers et tous les sports. Les connaisseurs ne s’y sont pas trompés. « L’offre Minerva entièrement relancée s’avère attirante pour les collectionneurs de montres, soutenait Nicolas Baretzki, CEO de Montblanc, lors du dernier Salon International de la Haute Horlogerie de Genève.

Des collectionneurs qui, désormais, font le détour par notre stand. Avec Minerva, nous disposons d’un énorme potentiel tant au niveau de son patrimoine technique que de sa tradition historique qui sont pour nous une source inépuisable d’inspiration. » Cette année, celle-ci a pris la forme d’une Geosphere, lien indispensable entre l’homme et la Nature.

Christophe Roulet

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ÉDITORIAL WATCH YOUR TIME 13

© S h u t t e r s to c k — H u b l o t

Le temps et ses passions

Entre Socrate et Steve Jobs, quelques 25 siècles se sont écoulés. Et pourtant, l’aura du premier continue d’exercer toute sa fascination sur le second. Les grands esprits ne meurent jamais, dit-on, n’offrant aucune prise aux morsures du temps. Le temps, précisément, telle est la « matière première » sur laquelle se sont penchés hommes de sciences et mécaniciens de génie. Peutêtre pour mieux le transcender. Peu de temps après Socrate déjà, cette quête avait atteint un degré de perfectionnement insoupçonné, comme en témoigne le Mécanisme d’Anticythère découvert dans une épave au fond de la mer Egée. Ce que l’on en retient : un niveau de connaissances astronomiques poussé et assez d’habileté pour en déduire un séquençage du temps. Malgré tout, c’est la sagesse de Socrate qui en impose et c’est encore elle qui fait école.

De la technologie à l’âme humaine, les ponts seraientils donc coupés ? Certainement pas. Et l’univers de la mesure du temps le démontre suffisamment. De tout temps, l’horlogerie a en effet su déchaîner les passions.

Non seulement parmi ceux qui se sont évertués des siècles durant à en maîtriser un décompte le plus précis possible, mais également auprès des amateurs éclairés, attirés par cette maîtrise technique qui débouche immanquablement sur des questionnements plus vastes.

Une montre au poignet, c’est une parcelle d’éternité, a-t-on pu entendre. Mais qu’est-ce que l’éternité ? Une horloge atomique utilise la pérennité et l’immuabilité de la fréquence du rayonnement électromagnétique émis par un électron. Immuabilité, à échelle humaine ?

J’échangerais toute ma technologie pour un après-midi avec Socrate.

Steve Jobs ( 1955 — 2011 )

Ces simples interrogations indiquent qu’une montre au poignet est bien plus que la somme de ses microcomposants. Une montre au poignet est aussi une fenêtre vers le cosmos, pour autant que l’on veuille faire preuve d’un peu d’imagination.

On aurait certainement tort d’oublier que l’horlogerie est née des observations astronomiques. Observations, contemplation, c’est exactement ce que nous offre le cinéaste-photographe Eric Valli qui propose sa vision du monde et des forces qui l’animent tout au long de ce magazine consacré à ces merveilles horlogères qui font rêver. Au fil des pages, c’est un microcosme de connaissances, d’arts et de culture qui se découvre.

Un microcosme qui a beaucoup évolué grâce aux avancées scientifiques et technologiques. Or celles-ci offrent également la possibilité de découvrir aujourd’hui l’horlogerie sous un autre œil, celui de la réalité augmentée. C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans ce magazine. Bienvenue, donc, dans cette quatrième dimension qui fait de la lecture une nouvelle expérience et de l’horlogerie une ouverture sur notre univers.

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FOCUS WATCH YOUR TIME 15

Briser les «codes» Coup de tonnerre. En début d’année et après une gestation de sept ans, Audemars Piguet présentait sa nouvelle collection Code 11.59, renouvelant le «coup» réalisé avec la Royal Oak il y a quarante ans.

FR ANÇOIS-HENRY BENNAHMIAS, CEO AUDEMARS PIGUE T

Le 18 décembre 2018 est une date à marquer d’une pierre blanche dans l’univers d’Audemars Piguet. Et pour deux raisons. La première tient aux résultats financiers de cette entreprise familiale fondée en 1875 qui, ce jour-là, venaient de franchir le seuil du milliard de francs de chiffre d’affaires.

Désormais, la Maison du Brassus, en Suisse, appartient au petit club des marques horlogères helvétiques qui peuvent se targuer d’avoir franchi ce cap symbolique. Un club dont Audemars Piguet est aujourd’hui le septième membre. Si l’on songe qu’en 2012, lorsque François-Henry Bennahmias en a repris les rênes, l’entreprise réalisait des ventes d’un peu plus de 500 millions, la progression qu’elle a connue est fulgurante. Et cela avec une production de 40’000 montres volontairement bloquée à ce niveau depuis 2015. En ce 18 décembre, les collaborateurs d’Audemars Piguet avaient donc toutes les raisons de célébrer un événement aussi marquant dans la vie d’une entreprise. Mais là n’était pas le seul motif de réjouissances. La deuxième raison évoquée ci-dessus tient, quant à elle, en peu de mots : Code 11.59. « Code », parce que dans le monde actuel, les communications sont faites de raccourcis et de symboles qui évoquent un monde en constante mutation ; « 11.59 », soit une minute avant un jour nouveau, parce que tout un chacun a vécu au moins une fois dans son existence cette minute fatidique, celle où le temps suspend son vol avant qu’un évé-

nement majeur ne vienne influer sur le cours de sa vie.

Mis ensemble pour former Code 11.59, cela donne la nouvelle collection horlogère Audemars Piguet que tout le monde attendait. Et pour cause, il aura fallu pas moins de sept ans pour porter sur les fonts baptismaux une gamme faite de 13 références basées sur 6 calibres mécaniques, dont trois nouveaux. Et avec tous les risques que cela comporte, ainsi que l’indique sans ambages le 11.59. Dans le secteur horloger, on sait en effet l’importance que peuvent revêtir certaines collections emblématiques qui portent aux nues la marque qui en est l’auteure. Chez Audemars Piguet, on pourrait même parler d’osmose parfaite tant la Royal Oak est identifiée à la Maison depuis son apparition en 1972, lorsque cette montre disruptive avait chamboulé tous les « codes » de l’époque. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, vingt-et-un ans plus tard, l’horloger imaginait une nouvelle ligne baptisée… Royal Oak Offshore.

Les aficionados s’enflamment Avec la Code 11.59, qui se décline en une montre à trois aiguilles, un chronographe, un quantième perpétuel, deux tourbillons, dont un squelette, et une répétition minutes, Audemars Piguet n’a ainsi pas hésité à rejouer le « coup » de la Royal Oak. Pari tenu : à peine sortie de l’ombre, la collection a d’emblée enflammé la communauté horlogère.

La preuve qu’en termes de stratégie disruptive, la Maison en connaît toujours un rayon. C’est que rien n’a été laissé au hasard avec ces modèles tout à la fois très architecturés, avec un boitier octogonal pris en sandwich, et néanmoins classiques avec un cadran très ouvert, pratiquement sans lunette, des aiguilles bâton et une typographie ronde. Le niveau de finition est irréprochable et la motorisation digne des meilleures heures d’Audemars Piguet. Si la Maison compte trouver preneurs pour 2000 Code 11.59 cette année, son objectif est d’atteindre, à terme, 20% des ventes avec cette montre qui s’adresse à un public aussi bien masculin que féminin avec ses 41 mm de diamètre « qui se porte comme un 39 mais offre la visibilité d’un 43 », selon les termes de François-Henry Bennahmias.

Avec cette ligne « hybride », « véritablement contemporaine » et « pratiquement impossible à copier », pour reprendre les mots du CEO d’Audemars Piguet, pas de doute que la Manufacture a frappé un grand coup. Et si certains sont restés un peu groggy, vu l’élan donné à ce swing, on aurait tort d’oublier qu’Audemars Piguet se devait précisément de proposer une gamme parfaitement en marge de sa Royal Oak, soit des montres capables de renouveler son public, de conquérir l’Asie et de parler aux communautés en ligne.

Une chose est sûre, en ce qui concerne le dernier point, la Maison horlogère a déjà gagné son pari !

E.D.

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FOCUS WATCH YOUR TIME 17

une nouvelle vision de l’information

Le meilleur des deux mondes. Plus rien n’oppose aujourd’hui le papier et les supports numériques pour la diffusion de l’information.

Il est désormais possible de feuilleter un magazine avec son smartphone ou sa tablette ! À travers ces supports, vous compléterez votre expérience de lecteur en pénétrant au cœur des sujets qui vous passionnent.

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Pour faire de votre magazine la porte d’entrée vers ces nouveaux univers, Watch Your Time vous propose une nouvelle expérience, celle de la réalité augmentée. Avec cette technologie très simple d’utilisation via l’application « Print Alive », nos pages se mettent à vivre : au-delà des informations du magazine, vous aurez accès à des vidéos, des infographies animées et même aux contenus des sites de tous nos partenaires. Cette expérience « vécue » vient ainsi enrichir le message éditorial de Watch Your Time. Le « print alive » agit comme une invitation à pénétrer dans l’univers extraordinaire de l’horlogerie de luxe : entrez dans les ateliers des marques les plus prestigieuses, contemplez en images ani-

mées les complications d’un mécanisme, participez en tant que VIP aux grands événements sportifs ou culturels soutenus par les plus grands noms de l’horlogerie… A partir de votre magazine, tout devient possible. La réalité augmentée, c’est exactement ça, cette capacité qu’ont les technologies numériques de connecter tous les supports pour une information toujours plus riche et encore mieux illustrée.

Longtemps, le plaisir de la lecture a été de susciter des images pour faire naître notre propre vision de l’information. Notre imaginaire y trouvait certes un élan de liberté mais, parfois, au détriment de la précision, voire de la vérité. Voir « en vrai » ce que raconte un texte, ce qu’il-

lustre une image, c’est aujourd’hui possible. Cette expérience vécue à l’aide d’un terminal numérique apporte davantage que ce que raconte un texte : l’émotion, le lien affectif, la fierté, un vrai sentiment d’appartenance au monde pour lequel on se passionne.

Faire de vous un acteur éclairé de notre univers, c’est ce que nous vous proposons à travers l’information augmentée. Téléchargez notre application « Print Alive », flashez nos pages interactives, vous ne regarderez plus jamais notre magazine avec les mêmes yeux !

Dorénavant, toutes nos éditions imprimées offriront des contenus en réalité augmentée.

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20 WATCH YOUR TIME FOCUS

L’art de la précision Cette année, Jaeger-LeCoultre réaffirme son excellence horlogère tant dans les mécaniques ultra-compliquées que dans les métiers d’art. Une combinaison qui fait de cette maison une manufacture à part.

CATHERINE RÉNIER , CEO JAEGER-LECOULTRE

Pour Jaeger-LeCoultre, le millésime 2019 a pour nom de baptême « l’art de la précision ». La précision du geste, qui doit conduire à la précision horlogère et au rendu sublime de l’artisan d’art. Cette philosophie est au cœur de l’action de Catherine Rénier, CEO de la Maison depuis le printemps 2018. « Mon objectif est avant tout de remettre l’émotion au sein de Jaeger-LeCoultre, d’affirmer une identité claire et en phase avec les valeurs de l’entreprise, déclarait-elle lors du dernier Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH), en janvier à Genève. Il nous faut revenir à nos fondamentaux qui sont des pièces élégantes aux mouvements de manufacture souvent complexes, affichant un fort contenu horloger ».

Pour Catherine Rénier, cette stratégie va s’articuler autour de trois axes de développement forts : les pièces à grandes complications, les métiers d’art et les modèles emblématiques comme la Reverso et, désormais, les féminines et sensuelles Rendez-Vous, en sachant que les montres dame assurent la moitié des ventes de la marque.

Autant dire que dans ces trois domaines la « Grande Maison », qui vient de passer le cap de ses 185 ans d’existence, ne manque pas d’arguments. Des arguments de poids, comme elle en a d’ailleurs fait la démonstration au SIHH. À commencer par la Master Grande Tradition Gyrotourbillon Westminster Perpétuel, l’une des pièces véritablement exceptionnelles du Salon, parmi les plus compliquées jamais

produites par la manufacture avec ses quelque 1050 composants pour douze brevets déposés après plus d’un lustre de développement. Cela faisait deux ans que JaegerLeCoultre n’avait plus franchi le Rubicon des grandes complications. Avec cette pièce, l’horloger aux 1250 calibres maison signe un retour magistral sur le devant de la scène.

Qu’on se le dise, ce garde-temps réunit dans 43 mm de diamètre pour 14,08 mm d’épaisseur un quantième perpétuel avec date sautante, ajustable dans les deux sens — une prouesse en soi —, un gyrotourbillon à deux axes de rotations couplé à un mécanisme de force constante afin assurer la même amplitude quel que soit le niveau d’armage et une répétition minutes avec carillon Westminster qui reproduit la mélodie de Big Ben à Londres sur quatre timbres.

A un tel niveau de complexité, on touche au Graal.

Des valeurs fascinantes Deuxième axe de développement : les métiers d’art, comme l’émaillage, la gravure ou le sertissage, tous intégrés au sein de la manufacture qui perpétue cette tradition avec la plus grande vigilance. On a ainsi vu cette année une collection Master Ultra Thin déclinée en phases de lune, calendrier perpétuel ou tourbillon, autant de modèles élégants de finesse, parés d’un somptueux cadran en émail bleu guilloché main dans les ateliers de la Manufacture. La Reverso, cette montre

légendaire imaginée en 1931 avec son boîtier réversible, représente également un terrain d’expression de prédilection pour les métiers d’art. Si cette pièce propose potentiellement deux cadrans pour y intégrer des complications horlogères, elle donne également l’opportunité de décorer le fonds de boîte, comme par exemple dans sa version Tribute Small Second de l’année, où seule une des faces sert aux indications horaires. Les aficionados de Jaeger-LeCoultre, qui peuvent choisir leurs propres ornementations dans les ateliers Reverso de la marque, en raffolent.

Le sertissage est également partie intégrante des techniques savamment cultivées au sein de la manufacture. Ce qui amène tout naturellement les collections Rendez-Vous sous les feux de la rampe. Dans l’interprétation joaillière de l’année, les modèles Moon et Night & Day se parent sur la lunette de deux rangs de diamants, dont un rang serti griffe, un choix judicieux et aérien permettant une meilleure pénétration de la lumière au sein des gemmes qui, blotties les unes contre les autres, confèrent au cadran une barrière de lumière scintillante. « Je me souviens, lors de ma visite à la manufacture du Sentier, en Suisse, d’avoir été fascinée par les valeurs de l’entreprise », rappelle Catherine Rénier. Parmi celles-ci, le respect de l’héritage et des savoir-faire, tout comme cette quête d’excellence qui s’exprime via la maîtrise de 180 métiers. « L’art de la précision », somme toute !

E.D.

JAEG E R- LECOULTRE REVERSO TRIBUTE SMALL SECOND. AVEC SA TAI LLE DE

JAEG E R- LECOU LTR E MASTER GR ANDE TR ADITION GYROTOURBILLON WEST-

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SENCE DE L A MÉCANIQUE HORLOGÈRE CHE Z JAEGER-LECOULTRE . CE T TE NOU-

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L A LIGNÉE DU MODÈLE OR IGINAL DÉ VOI LÉ EN 1931 E T SPÉCIALEMENT DÉ VE-

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DESIGN WATCH YOUR TIME 23

Les épices du désir --o------- Fabrice Eschmann Sur son char de rubis mêlés d’azur et d’or, Apollon va lançant des torrents de lumière.

— Voltaire ( 1694 — 1778 )

Difficile d’expliquer de manière rationnelle ce qui plaît dans une montre. Pourtant, comme un chef étoilé, le designer dispose d’une palette d’ingrédients qui feront la texture, la couleur et, au final, la saveur de sa création.

© E r i c Va l l i

« S’il-vous-plaît… dessine-moi un mouton ! » La suite, tout le monde peut la réciter de mémoire : après avoir griffonné une, deux, puis trois brebis — toutes refusées — l’Aviateur finit par crayonner une caisse. « Le mouton que tu veux est dedans. » Et le Petit Prince de s’exclamer : « C’est tout à fait comme ça que je le voulais ! » Ce passage d’Antoine de Saint-Exupéry a ceci de magique qu’il fait immédiatement apparaître le mouton idéal dans l’esprit du lecteur. Il n’est même pas besoin de l’imaginer en entier. Un seul détail suffit à faire de la bête à laine l’animal adoré : un petit museau rose, un pelage doux et chaud, deux yeux attendrissants.

Loin d’être banale, cette caisse renvoie à l’image rêvée du mouton, façonnée depuis l’enfance par des références culturelles, des croyances collectives, des figurations esthétiques.

Comme une madeleine de Proust Remplacez le mouton par une montre et il en va exactement de même.

A l’intérieur de sa boîte, on l’imagine ronde, rectangulaire ou de forme tonneau. On la préfère en or ou en acier. On la souhaite avec un cadran bleu ou dotée d’un mouvement apparent. Autant d’éléments isolés qui convoquent pourtant tout un univers de représentations, comme la madeleine de Proust déclenche son lot de réminiscences. Pour susciter de l’émotion, du désir, mais aussi pour affirmer des valeurs et créer du sens, la création horlogère puise sa force dans des courants artistiques préexistants. Ce que Nicolas Babey appelle des « conventions esthétiques ». Professeur à la Haute école de gestion Arc en Suisse, ce diplômé en sciences humaines a analysé la « linguistique visuelle » des montres, cette grammaire qui explique pourquoi un petit détail renvoie à un tout estimé, pour finalement susciter l’adoption de l’objet dans son ensemble.

BREGUET CLASSIQUE 5177 EMAIL BLEU GR AND FEU. DANS UN 18 ème SIÈCLE MARQUÉ PAR L’E XUBÉR ANCE BAROQUE, ABR AHAM-LOUIS BREGUE T A PRIVILÉGIÉ UNE ESTHÉ TIQUE ÉPURÉE . CE T TE SIMPLICITÉ EST DE VENUE UNE É VIDENCE ; SON ST YLE A SÉDUIT LES ÉLITES. EN 2019, L A NOUVELLE BREGUE T CL ASSIQUE 5177 ÉMAIL BLEU « GR AND FEU » PUISE SON ESSENCE DANS CES LIGNES NÉOCL ASSIQUES. POURTANT, BREGUE T RENVERSE LES CODES : L A TEINTE DES AIGUILLES BLEUIES SE TR ANSPOSE CE T TE FOIS SUR LE CADR AN. L A MAISON PRÉSENTE UN ÉMAIL « GR AND FEU » D’UN BLEU PROFOND INÉDIT. L A TEINTE DU CADR AN REPRODUIT L A COULEUR OBTENUE LORS DU BLEUISSAGE DES AIGUILLES BREGUE T. POUR GAR ANTIR CE T TE NUANCE E X ACTE AU FIL DES E XÉCUTIONS, L A MISE AU POINT DES PIGMENTS A REQUIS UNE RECHERCHE APPROFONDIE .

Car si la mécanique d’un garde-temps donne l’heure, son design remémore.

Ou plutôt, commémore. « Les conventions esthétiques sont une sorte de vision du monde, ce sont des productions historiques qui s’accompagnent généralement d’un discours disant le laid et le beau, ordonnent des valeurs esthétiques, élisent des matériaux spécifiques, des codes couleurs particuliers, s’adressent à la plupart de nos sens », souligne Nicolas Babey. Des principes qui s’expriment à travers la mode, l’architecture, le cinéma, la télévision, la publicité, les innovations technologiques et sociales, la littérature.

Ils naissent, s’impriment dans les esprits, disent une époque, la définissent même. Des styles qui ne meurent jamais, quand ils ne ressuscitent pas, réfugiés dans l’inconscient collectif. Ils ont pour noms Empire, Art nouveau, > Bauhaus, Art déco, Streamline, Machine ou encore Transfert.

24 WATCH YOUR TIME DESIGN

Du Second Empire au style sapin Souvent considéré comme le parent pauvre de l’horlogerie, le designer utilise donc des ingrédients esthétiques comme un cuisinier joue des épices. Il est permis de les mélanger, mais avec retenue : les plus beaux succès n’intègrent jamais plus de deux ou trois courants en même temps. Sans ces conventions, « les montres ne pourraient se vendre que sur leur seule valeur d’usage », insiste le professeur. C’est-à-dire pas grand-chose. Depuis longtemps et de manière extrêmement cohérente, Breguet mise ainsi sur la pureté du style Second Empire. Au milieu du XIXème siècle, Paris est à l’avant-garde de la mode, de l’architecture et du luxe. Son artisanat s’exporte dans toutes les capitales européennes, voire jusqu’en Chine. Sa marqueterie, sa porcelaine, sa joaillerie et ses émaux font alors fureur. Avec un cadran arborant quatre guillochages différents (clou de Paris, grain d’orge, chevron droit et liseré), un boîtier cannelé et des chiffres romains, la Classique Tourbillon extra-plat automatique (2014) est l’un des exemples les plus emblématiques de cette convention.

Mais l’éclosion de l’industrialisation et le développement de nouveaux moyens de production vont bientôt permettre la fabrication de formes plus complexes. Naît alors l’ère des courbes, des entrelacs, des ornementations inspirées des arbres, des fleurs et des insectes. On célèbre les couleurs, la créativité, la féminité. Créé en réaction aux règles étouffantes des styles précédents, l’Art nouveau connaît un succès aussi soudain que rapide au tournant du XXème siècle. Ici encore, Paris montre la voie avec ses portails voluptueux du métropolitain, ses bâtiments organiques ou ses femmes-fleurs représentées un peu partout, affiches et vitraux compris. Ailleurs

I

dans le monde, on parle de « Tiffany » aux Etats-Unis, de « Jugendstil » en Allemagne ou encore de « style sapin » en Suisse. Mais ce courant prendra subitement fin avec la Première guerre mondiale. Il faudra attendre les années 1980 pour voir réapparaître quelques codes de cette convention. Avec ses nombreux modèles féminins de la collection Vanguard Lady, avec ses chiffres floraux et colorés surdimensionnés, ses aiguilles « feuilles » et ses boitiers bombés, Franck Muller donne un bel exemple de l’Art nouveau en horlogerie.

Bauhaus, la sobriété retrouvée Au sortir du premier conflit mondial, l’humeur n’est plus à la fête. La création se replie sur la seule fonctionnalité de l’objet. La forme ne vient qu’après. Ou plutôt la forme suit la fonction, selon la formule « form follows function » de l’architecte américain Louis Sullivan, l’une des figures de proue du fonctionnalisme et maître à penser de l’école de Chicago. En Europe, ce courant devient artistique, philosophique et même politique avec la fondation en 1919 de l’école d’art de Weimar : le Staatliches Bauhaus.

Prônant l’épure stylistique et le rejet de tout superflu, ce courant va essaimer dans la peinture, le théâtre, la danse, la photographie. Il est également le précurseur du design contemporain, beaucoup utilisé dans les arts appliqués à travers les objets usuels qu’ils ont engendré. Les marques Swatch, Mondaine ou Junghans en ont fait leur référence. Mais Nicolas Babey va plus loin en proposant de « substituer l’imprécis qualificatif de classique au profit de cette convention Bauhaus, qui fait florès dans A l’horlogerie », notamment au sein de maisons comme Patek Philippe.

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I · ROLE X DAY-DATE. L A DAY-DATE EST L A REPRÉSEN-

III · JAEGER-LECOULTRE REVERSO TRIBUTE DUOFACE

V · F R É D É R I Q U E CO N S TA NT SLIMLINE P OWER R E-

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28 ème

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26 WATCH YOUR TIME DESIGN

À mi-chemin entre l’Art nouveau et le Bauhaus, l’Art déco se développe à la même époque de l’Entre-deux guerres. Tirant son nom de l’« Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes » de Paris en 1925, ce style touche d’abord l’architecture d’intérieur mais également le design, la mode vestimentaire et la typographie. Sa rigueur classique retrouvée remplace bientôt le rond par le rectangle, la géométrie et la verticalité. S’il ne fallait donner qu’un seul exemple de cette tendance, ce serait le mythique flacon de parfum Chanel N°5, très en vogue aujourd’hui encore.

En horlogerie, elle se traduit par des boîtiers rectangulaires, des lignes parallèles, une symétrie élégante et une sobriété expressive. La Reverso de Jaeger-LeCoultre, ainsi que la Tank de Cartier, puisent la totalité de leurs codes dans cette convention.

La mécanique mise à nu Avançons encore un peu dans le temps. En fermant les yeux, tout le monde peut se remémorer le célèbre panneau de la « Route 66 », en forme de blason. La seule vision de cette image rappelle immédiatement celles des voitures des années 1950 et des ogives qui leur servaient de phares, des enseignes lumineuses tubulaires des stations-services, des pompes à essence et des robots ménagers tout aussi aérodynamiques. Né aux Etats-Unis, le Streamline a profondément marqué les esprits dans le monde entier. Parmigiani s’en est inspiré pour ses modèles Bugatti, de même que MB&F, notamment pour sa dernière HM9. Deux pièces qui intègrent également les codes de la convention de la Machine, laquelle place la mécanique sur un piédestal esthétique. Un mouvement dont l’artiste suisse Jean Tinguely fut l’un des précurseurs dans les années 1960 et dont l’emblème architectural est le Centre Pompidou, inau-

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guré en 1977 à Paris. Machines et flux acquièrent dès lors un statut artistique, voire patrimonial lorsque l’Unesco commence à classer des sites industriels. Les moteurs se parent de chrome, les êtres cybernétiques font leur apparition au cinéma.

Dans les années 1980, l’horlogerie mécanique convalescente va trouver dans cette tendance une véritable planche de salut. Jusque-là confinés dans des boîtiers opaques, les mouvements — si fascinants pour les amateurs — se dévoilent d’abord par le fond de la montre, puis progressivement par la face. Lancée en 2000, la marque Richard Mille est de celles qui ont révolutionné le style en accélérant la mise à nu des rouages. Autre inclination ayant contribué à la relance de l’industrie horlogère suisse, celle que Nicolas Babey appelle la convention de Transfert. Gros 4 x 4 dotés de parebuffle utilisés en ville, chaussures de chantier portées par des écoliers ou vestiaires d’usine en métal conçus pour le salon participent de cette mode qui consiste à récupérer des objets spécifiques, non plus pour leur fonction d’origine mais pour l’histoire, les valeurs ou l’authenticité qu’ils véhiculent. L’horlogerie fourmille d’exemples, des montres d’aviateurs de Breitling aux montres de combat de Panerai, en passant encore une fois par la Reverso, dont le mécanisme n’a plus vraiment d’utilité. À ces sept conventions, nous aurions encore pu ajouter, avec Nicolas Babey, le Pop Art, le Steampunk, le Futurisme ou l’Ecologisme. Autant de petites épices dont se servent les designers et les marques pour éveiller le désir, susciter la convoitise. Mais n’oublions jamais qu’une icône ne se décrète pas. Impossible, a priori, de décider de la création d’une pièce exceptionnelle. Pour paraphraser Simone de Beauvoir, on ne naît pas icône, on le devient !

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VI

VII

I · SANTOS DE CAR TIE R SQUELET TE. L A SANTOS DE

III · HERMÈS ARCEAU 78. L A MONTRE ARCE AU 78 POS-

V · TISSOT HERITAGE 1936. I L Y A CENT ANS, TISSOT

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L’atout marin Breguet donne un nouveau visage à sa collection Marine qui renvoie aux origines de la Maison. Cet attachement à la mer se traduit également par un partenariat fort avec Race for Water, fondation engagée dans la lutte contre la pollution des océans.

Quand on évoque Abraham-Louis Breguet, père de l’horlogerie moderne, on pense immanquablement au tourbillon breveté en 1801, invention aussi spectaculaire par son ballet mécanique que fondamentale pour la compensation des effets de la gravité terrestre. Ce que l’on évoque moins, c’est son implication dans l’univers naval, conformément aux vœux du roi Louis XVIII. C’est en effet par décret royal en 1814 que Breguet est nommé au Bureau des longitudes, un organisme créé pour faciliter les applications de l’astronomie à la navigation notamment. Un an plus tard, c’est encore Louis XVIII qui lui décerne le titre officiel d’Horloger de la Marine royale. « Ce titre est le plus prestigieux de ceux qu’un horloger peut recevoir, précise la maison Breguet, tant la notion même d’horlogerie de marine implique de compétences scientifiques. Il revêt de plus une véritable fonction primordiale pour le pays.

A cette époque, les chronomètres de marine sont d’une importance capitale pour les flottes puisqu’ils permettent de calculer la position des navires en mer. » La collection Marine de Breguet évoque ainsi un héritage qui renvoie aux fondamentaux de cette manufacture prestigieuse. Et pour bien faire comprendre ce lien indéfectible avec la mer, la maison proposait il y a deux ans un nouveau visage à cette ligne via une esthétique plus dynamique et contemporaine. Pas question toutefois d’entamer cette mue « en toute simplicité ». La première pièce se devait

d’être à la hauteur de ce savoir-faire inimitable de Breguet dans les complications horlogères et l’art du guillochage.

C’est donc avec une Marine Equation Marchante 5887 que Breguet inaugurait sa nouvelle collection. « Après les lignes Classique et Tradition, nous devions retravailler cette collection très importante pour Breguet qui, rappelons-le, a été nommé horloger de la marine royale, explique Marc A. Hayek, président de Breguet. On retrouve dans cette pièce notre tourbillon extra-plat, signature de la marque, mais aussi une équation du temps marchante couplée à un quantième perpétuel avec réserve de marche, une combinaison de complications tout à fait singulière mais qui me tenait à cœur. La collection Marine, plus que toute autre, symbolise l’esprit pionnier de Breguet et accueille donc les principales avancées techniques de la marque. À l’époque, de grands progrès ont été réalisés en horlogerie grâce aux recherches sur les chronomètres de marine. » Pour un monde meilleur Sans entrer dans les détails techniques, on notera que l’équation du temps est un mécanisme des plus fascinants. Rares sont les horlogers à s’être penchés sur cette complication permettant d’afficher la différence entre le temps solaire moyen et le temps solaire vrai, différence qui peut varier en cours d’année de – 6 à +14 minutes en fonction de la position du soleil. Difficulté supplémentaire,

Breguet a relevé le défi en indiquant simultanément l’heure solaire et l’heure civile sur le même cadran à l’aide de deux aiguilles des minutes distinctes. Cette entrée en matière magistrale dans la collection Marine devait bientôt être suivie d’une Marine 5517 aux indications horaires simples et quantième, d’une Marine Chronographe 5527 et d’une Marine Alarme Musicale 5547 qui combine alarme, second fuseau horaire et quantième, soit une collection de gardetemps qui perpétue d’admirable manière cette technique horlogère taillée pour les embruns.

Les participants au programme Race for Water ont certainement pu en tester toute la véracité car Breguet collabore en tant que partenaire principal au programme Odyssée 2017-2021 de cette fondation dont la mission essentielle est la lutte contre la pollution des océans. Tout au long de l’année 2018, le navire révolutionnaire Race for Water, propulsé par un mélange d’énergie propre (solaire, éolienne, hydrogène) a fait des haltes dans plusieurs îles et villes côtières afin de démontrer que la transition énergétique est une réalité. La solution de Race for Water : une technologie de pyrolyse à haute température capable de transformer les déchets plastiques en énergie, gaz ou électricité, dont la vente doit permettre aux communautés locales de financer la collecte de plastiques à l’abandon.

Pour Breguet et Race for Water, le rêve d’un monde meilleur est à portée !

Christophe Roulet

R ACE FOR WATER. TOUT AU LONG DE L’ANNÉE 2018, LE NAVIRE RÉ VOLUTION-

BREGUET MARINE EQUATION MARCHANTE 5887. AVEC SA NOUVELLE MAR INE

BREGUET MARINE CHRONOGR APHE 5527. EN 1815, ABR AHAM-LOUIS BREGUE T

NAIRE DE R ACE FOR WATER, PROPULSÉ PAR UN MÉL ANGE D’ÉNERGIES PROPRES

EQUATION MARCHANTE, BREGUE T RELÈ VE LE DÉFI D‘INDIQUER SIMULTANÉMENT

EST NOMMÉ HORLOGER DE L A MARINE ROYALE . UN É VÉNEMENT COMMÉMORÉ

(SOL AIRE, ÉOLIENNE E T HYDROGÈNE), A FAIT DES HALTES SUR PLUSIEURS ÎLES

L’HEURE SOL AIRE E T L’HEURE CIVILE SUR UN MÊME CADR AN À L’AIDE DE DEUX

PAR CET TE COLLECTION MARINE REDESSINÉE POUR ADOPTER DES CODES GR A-

E T VILLES CÔTIÈRES AFIN DE DÉMONTRER QUE L A TR ANSITION ÉNERGÉ TIQUE

AIGUILLES DES MINUTES DISTINCTES. À L A COMPLE XITÉ DE CE T TE INDICATION,

PHIQUES DE DERNIÈRE GÉNÉR ATION. CE CHRONOGR APHE 5527 EST NOTAMMENT

EST UNE RÉ ALITÉ . APRÈS AVOIR QUIT TÉ LE PANAMA EN MARS 2018, LE BATE AU

BREGUET A JOUTE UN TOURBILLON ET UN QUANTIÈME PERPÉTUEL . UN ENSEMBLE

DÉCLINÉ EN VERSION TITANE, UNE PREMIÈRE DANS L A COLLECTION. LES DIFFÉ-

A POURSUIVI SON PÉRIPLE À TR AVERS L’OCÉ AN PACIFIQUE POUR ARRIVER AUX

AU SOMMET DE L’ART MÉCANIQUE SUBLIMÉ PAR UN CADR AN GUILLOCHÉ AUX MO-

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30 WATCH YOUR TIME FOCUS

Italian touch En à peine vingt ans, Panerai a réussi à se hisser parmi les premières marques horlogères helvétiques.

Avec cette touche d’italianité qui fait de ces montres sportives et robustes des modèles du genre.

JE AN-MARC PONTROUÉ, CEO PANER AI

Lors du dernier Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH) en début d’année à Genève, Jean-Marc Pontroué, CEO de Panerai depuis le printemps 2018, prenait tout le monde de court en annonçant un nouveau partenariat avec l’équipe de voile italienne Luna Rossa, challenger sur cette 36ème édition de l’America’s Cup, probablement la plus prestigieuse compétition nautique dont la finale se déroulera en 2021.

Lorsque la maison avait mis un terme à la collaboration entretenue depuis des années avec le circuit des régates classiques, on pouvait en effet s’attendre à un nouveau coup d’éclat de la part de Panerai. C’est aujourd’hui chose faite et dans un univers qui, décidément, lui colle à la peau.

Pas question en effet de sortir Panerai de l’eau, son élément naturel depuis que la maison existe. Connue dès sa fondation en 1860 comme fournisseur d’instruments de mesure à la marine italienne, l’entreprise florentine Officine Panerai a attiré l’attention par ses montres de plongée développées pour les nageurs de combat, les désormais incontournables Radiomir des années 1940 et les Luminor apparues une décennie plus tard.

Tour de force de la marque : pratiquement inconnue il y a une vingtaine d’années lorsqu’elle est passée dans le Groupe Richemont, elle s’est depuis hissée au pinacle horloger helvétique avec ses montres reconnaissables entre toutes. Le succès a d’ailleurs été tel que le côté

sportif des modèles aurait presque été occulté au profit d’un véritable phénomène de société consacrant les montres de taille XXL, robustes, viriles… indestructibles.

Autant de valeurs qui, de nos jours, ont le vent en poupe.

Comme celui qui gonfle les voiles de Luna Rossa, pour qui Panerai a évidemment développé une première montre, un modèle Submersible qui affiche ses 47 mm en carbone, matériau léger et ultrarésistant, avec un cadran fait des morceaux de voile du monocoque AC75 de Luna Rossa. Cette montre de plongée professionnelle n’est évidemment que la première d’une série destinée à s’enrichir au fil des compétitions. Compétitions qui vont également permettre à Panerai de proposer à ses clients de nouvelles « expériences ».

Une marque d’expériences Le mot est lâché : « Nous avons décidé de faire de Panerai une marque d’expériences, c’est la grande nouveauté, expliquait Jean-Marc Pontroué en marge du SIHH. En achetant par exemple une montre de l’édition limitée des commandos italiens dévoilée sur le Salon, le client pourra participer à une journée d’entraînement en leur compagnie ; celles qui sont liées à notre ambassadeur Mike Horn permettront à leur acquéreur d’accompagner l’aventurier en Arctique ; même chose avec l’apnéiste et ami de la marque Guillaume Néry qui accueillera les pro-

priétaires de l’édition limitée à son nom en Polynésie française pour un stage de plongée. On comprend bien l’idée.

Mon ambition est que Panerai soit perçue comme une marque qui offre des expériences et pas seulement de nouveaux produits. Je suis convaincu que ce type d’offre inaugure une nouvelle ère pour les marques de luxe. » Pas question toutefois d’abandonner les deux idées forces de Panerai. Comme l’explique Jean-Marc Pontroué, « une marque ne vaut que par sa capacité à se différencier de ce qui existe et à inventer des histoires modernes qui vont permettre à ses clients de se projeter. L’italianité de Panerai nous le permet avec, en prime, son capital sympathie imbattable. Et bien sûr sa capacité d’innovation en termes de nouveaux matériaux et de mouvement. Mais il faut que cela soit compris de manière très simple par le client.

La complexité du message est le pire ennemi d’une marque. » Pour Panerai, l’innovation recouvre donc des investissements conséquents dans son « Laboratorio di idee » qui réunit une cinquantaine de chercheurs. C’est à ce laboratoire que l’on doit par exemple le Carbotech ou le BMG-TECH, deux matériaux innovants présentés dernièrement qui confèrent aux montres de la Maison encore plus de résistance et de fiabilité. Une autre manière de faire évoluer le classicisme imperturbable des Luminor, Radiomir et autres Submersible, ces modèles qui font de Panerai une marque qui déchaîne les passions.

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PANER AI SUBMERSIBLE MARINA MILITARE CARBOTECH tm — 47 MM. CE T TE ÉDI-

PANERAI SUBMERSIBLE LUNA ROSSA — 47 MM. CETTE SUBMERSIBLE LUNA ROSSA

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SIGNÉ ENTRE PANER AI E T LUNA ROSSA , L’HOR LOGER DE VIENT LE SPONSOR

LOGÈRE : LE PARTENARIAT QUI UNIT PANER AI AUX COMMANDOS DE L A MARINE

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OFFICIEL DE L’ÉQUIPE ITALIENNE. PANER AI CRÉER A AINSI UNE SÉRIE DE MONTRES

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LORS DE L’AM ER ICA’S CUP, L A PLUS ANC I ENNE COM PÉ TITION SP OR TIVE DU

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32 WATCH YOUR TIME FOCUS

Rupture culturelle Bvlgari se fait le chantre de la Renaissance, une période baignée de culture et de sciences. Une époque de découvertes et d’échanges qui a vu le jour dans cette Italie dont la Maison porte le style et l’audace.

À l’époque de la Renaissance — le fameux Rinascimento italien — on pouvait être tout à la fois érudit, poète et humaniste comme le fut la grand Pétrarque. Ou alors peintre, architecte, musicien et philosophe comme l’immortel Léonard de Vinci. À l’époque de la Renaissance, on pouvait être un esprit universel, empreint de science et de culture, épris de poésie et de botanique, avec la légitime ambition de pouvoir maîtriser l’essentiel des connaissances de l’époque. De quelle plus belle inspiration Bvlgari pourrait-elle rêver ? Cette Maison née à Rome en 1884 porte en effet les stigmates de ses origines avec une fierté qui la transporte. « Notre capacité à fusionner un magnifique design italien avant-gardiste avec l’ingénierie et le savoir-faire helvétique, c’est ce que j’appelle le Rinascimento de Bvlgari, soutient Jean-Christophe Babin, CEO de Bvlgari. Il s’agit d’une vraie révolution tant dans le design que dans la technologie. » Une rupture, en d’autres termes, dans le long fleuve tranquille de l’histoire horlogère.

Pour étayer ses dires, Jean-Christophe Babin porte immédiatement son regard sur la collection Octo Finissimo. Une véritable saga si l’on se réfère aux distinctions obtenues dans l’univers de la montre extraplate, avec un cinquième record mondial battu cette année grâce à l’Octo Finissimo Chronographe GMT

Automatique. Au fil des ans, Bvlgari s’est en effet illustrée dans tous les registres avec cette gamme qui symbolise parfaitement la symbiose entre design et technologie. Avec sa silhouette facettée immédiatement reconnaissable, ni vraiment ronde, ni carrée, l’Octo Finissimo est la résultante d’une parfaite maîtrise tant dans l’univers mécanique de la complexité horlogère que dans celui des matériaux. Les deux modèles de l’an dernier en offrent une preuve éclatante. L’Octo Finissimo Répétition Minutes, d’abord, incarne non seulement la « répétition » la plus fine du monde avec une épaisseur de 6,85 mm mais également une audacieuse première avec son boîtier en carbone CTP aux propriétés acoustiques aussi étonnantes que remarquables. Au poignet, cette petite merveille pèse un total de… 47 grammes ! « Née pour être en or » Même constat avec l’Octo Finissimo Tourbillon Automatique de 3,95 mm d’épaisseur (mouvement BVL 288 de 1,95 mm), qui signait en 2018 le double record de la montre automatique et du tourbillon les plus plats jamais réalisés. Cette année, c’est donc au tour du record lié aux chronographes à fuseaux horaires de tomber à nouveau dans l’escarcelle de Bvlgari qui enrichit cette collection de tous les superlatifs. Depuis le lancement de la

gamme en 2014, la maison a en effet glané par moins de trente récompenses, du jamais-vu dans l’industrie, qui n’a d’ailleurs pas tardé à emboîter le pas à Bvlgari pour faire de la montre extra-plate un nouveau terrain d’exercice et d’élégance. En termes d’élégance, précisément, la maison italienne, joaillière à ses origines — faut-il le rappeler ? — est parfaitement à l’aise lorsqu’il s’agit de s’adresser à la femme. Avec des arguments aussi imparables que la nouvelle ligne Serpenti Seduttori, autant dire qu’elle a tout pour plaire.

Hommage à la Serpenti d’origine, icône de la marque depuis son apparition à la fin des années 1940, cette nouvelle version Seduttori voit son boîtier légèrement affiné et retouché pour intégrer les attaches d’un bracelet flexible en lieu et place du Tubogas. La forme caractéristique en goutte reste immuable avec une couronne ornée de rubellite. « Née pour être en or », cette Serpenti se décline ainsi en ors rose, jaune et blanc, de même qu’en version pavée de diamants. Autant de nouveaux atours qui font de ce modèle un chapitre inédit dans l’histoire d’une collection qui « rend le temps précieux et jette une lumière dorée sur les plus beaux moments de la vie ».

Une montre du Rinascimento Bvlgari, à n’en pas douter, où les canons classiques sont source d’inspiration et Christophe Roulet d’éclatante beauté.

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ÉLÉGANCE WATCH YOUR TIME 35

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— Théocrite ( env. 310 — 250 av. J.-C. )

Le couturier Christian Dior estimait que «l’élégance doit être un équilibre de simplicité», phrase elle-même très simple mais néanmoins subtile, mêlant culture, esthétique et harmonie. À cet égard, l’horlogerie ne fait pas exception.

© E r i c Va l l i

Au-delà des goûts et des couleurs, il est évident que sans d’harmonieuses proportions et sans un choix judicieux de matières, formes et couleurs, l’élégance est impossible. Pourtant, la chose n’est pas si aisée. En horlogerie, l’élégance n’est pas seulement synonyme d’esthétique. Elle requiert un savoir-faire et une maîtrise dont seules quelques maisons peuvent se vanter, des maisons qui ont consacré des collections entières à cette quête.

La Calatrava de Patek Philippe, la Patrimony de Vacheron Constantin, l’Altiplano de Piaget, la Classique de Breguet, la L.U.C de Chopard sont autant d’emblèmes d’une élégance et d’un raffinement extrêmes.

Ces montres affichent une rondeur parfaite, forme qui, dans l’horlogerie, est bien entendu considérée comme l’incarnation du classicisme et de l’élégance. Cela dit, prenons la Reverso de Jaeger-LeCoultre, avec son célèbre boîtier rectangulaire qui pivote sur lui-même, la Gondolo de Patek Philippe, clin d’œil à l’Art déco, ou encore la Tank de Cartier, première montre inspirée d’un véhicule militaire. Qui oserait prétendre que ces créations ne sont pas élégantes ? Pour diverses raisons, elles sont même universellement considérées comme de grands classiques. En effet, dans leur originalité, elles respectent certaines règles de base : aucun ornement n’est superflu, aucune forme n’est dépourvue de sa fonction et l’heure est facile à lire.

En résumé, l’utile devient élégant, voire beau.

Joindre l’utile à l’agréable Aussi élégante soit-elle, de toute évidence, la montre ne peut guère s’affranchir des critères de dimensions, de clarté et de facilité de lecture et surtout, d’équilibre, d’ergonomie et d’harmonie des proportions. Il s’agit là d’enjeux esthétiques et artistiques reconnus et implicites. Quand une montre remplit l’ensemble de ces critères, elle devient un idéal à atteindre.

ROLE X OYSTER PERPETUAL COSMOGR APH DAY TONA. ROLE X PRÉSENTE UNE DÉCLINAISON PRÉCIEUSE E T SURPRENANTE DE SON OYSTER PERPE TUAL COSMOGR APH DAY TONA . CRÉÉE EN 1963, CE T TE MONTRE QUI S’EST TAILLÉ UNE RÉPUTATION SUR LES CIRCUITS AUTOMOBILES DE VIENT UN MODÈLE FÉMININ DES PLUS R ACÉS AVEC SON BOÎTIER EN OR E VEROSE 18 CAR ATS SURMONTÉ D’UNE LUNE T TE OÙ L’ÉCHELLE TACHYMÉ TRIQUE EST REMPL ACÉE PAR UN DÉGR ADÉ DE SAPHIR AUX COULEURS DE L’ARCEN-CIEL . QUANT AU BOÎTIER , IL EST ORNÉ DE 56 DIAMANTS TAILLE BRILL ANT SERTIS SUR LES CORNES E T L’ÉPAULEMENT DE PROTECTION DE L A COURONNE . SUR LE CADR AN, LES INDE X SONT EN SAPHIR TAILLE BAGUE T TE, DE MÊMES TEINTES QUE CELLES DE L A GEMME QUI LUI FAIT FACE . CE T TE COSMOGR APH DAY TONA EST ÉQUIPÉE DU CALIBRE CHRONOGR APHE AUTOMATIQUE 4130.

Comme dans l’art, ces créations se distinguent par leur intemporalité, soit leur capacité à résister aux assauts du temps et à s’élever au-dessus des modes et tendances éphémères pour se transformer en objets d’une beauté naturelle, indiscutable. Des objets qui se veulent également discrets et confortables, comme l’insinuait le couturier Yves Saint Laurent en se demandant si l’élégance n’était pas « d’oublier ce que l’on porte ».

Sans aller jusqu’à oublier littéralement la montre que l’on porte au poignet, le fait est que l’élégance va de pair avec la simplicité. Et par simplicité, on entend ici la sophistication suprême, comme la définissait Léonard de Vinci, et non une chose ennuyeuse et sans substance. C’est précisément ce concept, cette quête de l’essentiel, qui donne naissance à des montres esthétiquement sobres et épurées, malgré une personnalité très affirmée. Très bel exemple de cette sobriété, la Calatrava Officier de Patek Philippe qui est considérée comme le grand classique de la manufacture genevoise. Sa particularité : une cuvette à charnière qui protège le fond transparent, véritable signe distinctif de la montre. Subtilité extrême, la Référence 5227 dispose d’une charnière quasi invisible qui cache la présence d’un double fond. >

36 WATCH YOUR TIME

L’épure du voyage En 1949, quand Pierre Arpels, neveu de la fondatrice de la Maison Estelle Arpels, crée une montre, il choisit la discrétion et la confidentialité. Le modèle qui porte son nom est en effet réservé à une poignée de personnes de son entourage. Il faudra attendre 1967 pour que la montre intègre officiellement les collections de la Maison. Symbole de raffinement et de délicatesse, la montre Pierre Arpels a connu depuis plusieurs variations, toujours teintées d’élégance. Dernière en date, la Pierre Arpels Heure d’ici & Heure d’ailleurs qui rend à nouveau hommage à son créateur. Esthète, homme d’affaires, designer, Pierre Arpels était tout cela à la fois.

Mais il était aussi un grand voyageur pour le compte de la Maison.

Enrichir la collection Pierre Arpels avec une montre inspirée par le voyage s’est imposé comme une évidence. Le principe : proposer un double fuseau horaire lisible et épuré, dans l’esprit esthétique de la collection. Résultat : un affichage d’une lisibilité intuitive basé sur une double heure sautante assortie d’une aiguille rétrograde des minutes. Dans un guichet à 11 h s’affiche ainsi l’Heure d’ici — heure locale — tandis qu’à son opposé, à 5 h, un second guichet délivre l’Heure d’ailleurs. Les deux indications sautent simultanément grâce à un secteur unique synchronisant les deux disques des heures avec l’aiguille rétrograde des minutes qui poursuit sa course jusqu’à atteindre les 60 minutes avant de revenir à sa position initiale.

Pour concevoir le mouvement à remontage automatique de la montre Heure d’ici & Heure d’ailleurs, Van Cleef & Arpels a fait appel à l’Atelier genevois d’horlogerie Agenhor. L’un des principaux défis, outre le développement de la complication GMT, a été de préserver la finesse de la boîte dans l’esprit de la collection, notamment grâce au microrotor bidirectionnel en platine.

Visible à travers la glace saphir, le mouvement est orné de finitions colimaçonnées sur les ponts et du poinçon Van Cleef & Arpels. Un bel exemple de savoir-faire qui fait écho à la signature stylistique de la Maison révélée côté cadran. Elégance et raffinement sont au rendez-vous, ici et ailleurs !

C.R.

Bien que généralement associée aux montres bracelets à trois aiguilles, l’élégance trouve également son expression dans les complications. Ainsi, des gardetemps qui indiquent les phases de lune ou un second fuseau horaire, celles dotées d’une répétition minutes ou d’un tourbillon peuvent tout aussi bien dégager une impression de grande élégance. Simple et compliqué à la fois, cet exercice de style est indubitablement présent dans le Tourbillon Extra-Plat automatique 5367 dévoilé par Breguet l’année dernière. Cette montre au lumineux cadran en émail Grand Feu revisite en toute simplicité la grande invention d’Abraham-Louis Breguet. Pour que le mécanisme reçoive toute l’attention qu’il mérite, les informations affichées sur le cadran sont réduites à l’essentiel. Cette création, dont les innovations techniques sont un poème en soi, doit également son élégance à sa finesse grâce à un mouvement de 3 mm d’épaisseur logé dans un boîtier d’à peine 7,45 mm.

Le défi de la finesse Parmi les montres classiques et élégantes par nature, les garde-temps extra-plats occupent en effet une place de choix. Ces modèles sont aussi difficiles à créer qu’ils sont fins, poussant l’exercice au rang de prouesse

horlogère. À tel point que ce défi technique n’a rien à envier aux complications les plus sophistiquées.

En effet, pour réduire l’épaisseur d’un mouvement, c’est l’ensemble de ses pièces qu’il faut repenser, sans concession à la fiabilité de la montre. La maison Piaget en sait quelque chose, connue pour ses montres à l’extrême finesse qui cumulent les records depuis plus de 60 ans. Si la manufacture s’intéresse depuis toujours aux modèles extraplats, c’est en 1957 qu’elle a véritablement acquis sa réputation en la matière avec le mouvement à remontage manuel 9P de seulement 2 mm d’épaisseur. Trois ans plus tard, Piaget réaffirmait sa maîtrise en dévoilant le mouvement automatique 12P de 2,3 mm, nouveau record atteint grâce à son micro-rotor décentré. Avec de tels états de service, il n’est pas étonnant de découvrir que sur les 25 mouvements extraplats créés par la maison, une douzaine ont détenu ou détiennent encore un record de finesse dans les diverses catégories. À l’origine de ces distinctions, une recherche technique et esthétique constante qui a abouti, l’année dernière, à l’Altiplano Ultimate Concept, montre à remontage manuel qui repousse toutes les limites avec ses 2 mm d’épaisseur.

Une chose est sûre : la course à la montre la plus fine est toujours d’actualité. À l’instar de Piaget, A

I

II

III VAN CLE E F & AR PE L S PIERRE ARPELS HEURE D’ICI & HEURE D’AILLEURS. P OUR CONCE VO I R LE MOUVEM ENT À REMONTAGE AUTOM ATIQUE DE L A MONTRE HEURE D’ICI & HEURE D’AILLEURS, VAN CLEEF & ARPELS A FAIT APPEL À L’ATELIER GENE VOIS D’HORLOGERIE AGENHOR. L’UN DES PRINCIPAUX DÉFIS, OUTRE LE DÉVELOPPEMENT DE L A COMPLICATION GMT, A É TÉ DE PRÉSERVER L A FINESSE DE L A BOÎTE DANS L’ESPRIT DE L A COLLECTION. UN M ICRO -ROTOR BIDIRECTIONNEL EN PL ATINE DÉCORÉ D’UN MOTIF BLEU L AQUÉ A AINSI É TÉ MIS AU POINT. VISIBLE À TR AVERS L A GL ACE SAPHIR , LE MOUVEM ENT EST ORNÉ DE FIN ITIONS COLI MAÇONNÉES SUR LES P ONTS E T DU POINÇON DE VAN CLEEF & ARPELS. UN BEL E XEMPLE DE SAVOIR-FAIRE QUI FAIT ÉCHO À L A SIGNATURE ST YLISTIQUE DE L A MAISON, RÉ VÉLÉE CÔTÉ CADR AN.

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FOCUS WATCH YOUR TIME 37

Le sens de l’histoire

Chez Cartier le beau a une histoire que la Maison s’ingénie à revisiter depuis trois ans. Cela se traduit par des collections où prime l’élégance des formes et où le design évoque immanquablement le génie intemporel du joaillier.

ARNAUD CARRE Z, DIRECTEUR MARKE TING E T COMMUNICATION DE CARTIER

On ne le dira jamais assez, avec le nouveau millénaire et la génération qui l’accompagne, le client a changé de visage et le consommateur d’habitudes. Le culte de la possession n’est plus, place à la richesse des expériences, au trésor des émotions et aux valeurs durables. De plus, à l’ère du tout-numérique, ce changement de paradigme s’accompagne d’un besoin quasi-viscéral de chercher à savoir ce qu’en dit Internet, quelle que soit la question ! Inutile de dire que les horlogers n’échappent pas à cette profonde remise en cause de la consommation. « Avec l’importance qu’ont pris les réseaux sociaux dans la vie des internautes que nous sommes tous, les clients ont développé une habitude désormais bien ancrée avant tout acte d’achat : ils comparent, explique Cyrille Vigneron, CEO de Cartier depuis 2016. Ils comparent tout : les produits, les prix, la qualité perçue, les avis des aficionados… Dans ce contexte, notre rôle est d’arriver avec une offre qui fasse sens, tant aux niveaux historique, technique et surtout esthétique, le propre de Cartier, et cela au juste prix. Si nous sommes justes dans ce que nous savons faire, nous le serons sans aucun doute dans ce que le client attend de nous ! » Cette nouvelle approche proposée par Cyrille Vigneron dès son arrivée à la tête de Cartier s’est traduite par un recentrage de la marque sur les valeurs qui ont fait sa force et sa réputation depuis plus d’un siècle. En horlogerie, Cartier a ainsi renoué avec des montres de forme,

une tradition de la maison, aux lignes fines et élégantes et d’inspiration majoritairement féminine. Son incursion dans les sphères de la Haute Horlogerie, encore palpable en 2017 avec cette Rotonde de Cartier Répétition Minutes Double Tourbillon Mystérieux d’une complexité folle, a ainsi progressivement cédé le pas aux modèles historiques de la marque qui vivent aujourd’hui une seconde jeunesse aussi radieuse que la première. « C’est un retour aux fondamentaux de Cartier, à cet héritage qu’il nous incombe aujourd’hui d’enrichir, explique Arnaud Carrez, Directeur Marketing et Communication de la Maison. Voilà le nouveau cadre dans lequel s’exprime toute la créativité de la Maison, notamment au travers des collections Cartier Privé, à savoir des éditions limitées de montres signatures pour lesquelles le savoir-faire technique de Cartier est au service du design. La Montre Tonneau Double Fuseau Horaire Squelette de cette année en est une excellente illustration, une montre dont la version de 1906 est un parfait modèle de cette ‘excentricité’ Cartier jamais démodée. » Stratégie gagnante Ce qui réunit la clientèle autour de Cartier ? La réponse d’Arnaud Carrez fuse instantanément : « Le beau, des objets intemporels… Le fait que Cartier soit né joaillier lui donne un caractère unique dans l’univers de la mesure du temps. » De fait, depuis trois ans, la Maison n’a eu de cesse

de revisiter avec bonheur les montres emblématiques de son riche passé, des garde-temps tellement Cartier, d’ores et déjà inscrits dans les plus belles pages de l’histoire horlogère. Tout a commencé en 2017 avec la Panthère, un must pour les fans des 80’s, précisément la décennie qui l’a vue naître. La Montre Santos de Cartier, la première pièce d’horlogerie destinée à être portée au poignet, créée en 1904 par Louis Cartier pour son ami Alberto SantosDumont, le célèbre pionnier de la conquête des airs, a pris le relais. On retrouve d’ailleurs ces deux montres au menu des nouveautés de l’année, sous forme de manchette pour la Panthère et en versions chronographe ou squelette luminescent pour la Santos. Cette collection accueille encore une nouvelle déclinaison, baptisée Santos-Dumont, à la silhouette plus fine et au cadran plus épuré, cadencée par un mouvement à quartz.

Autre modèle à faire son retour sur le devant de la scène, la Baignoire. Dessinée dans les années 1910, elle s’inscrit à merveille dans la grammaire stylistique Cartier, autant dans sa forme originale que dans la version Allongée, telle que les ateliers Cartier l’ont fait évoluer en plein « Swinging London ». Cartier redevenu Cartier ? « Une stratégie totalement gagnante parce que cohérente, s’exclame Arnaud Carrez. Une stratégie qui reprend la parole sur l’ensemble de nos marchés. » Avec cette magie propre à la maison qui en fait une marque véritablement universelle.

E.D.

CAR TIE R MONTRE BAIGNOIRE ALLONGÉE. L A BA IGNO I R E EST UNE M ONTR E

LUER . SON NOUVEL ATOUT ? UNE LUNE T TE D’OR ROSE SCULP TÉE DE PICOTS QUI

MONTRE SANTOS-DUMONT DE CAR TI E R . D I FF I C I LE D’ I M AG I NER QUE CE T TE

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EMPRUNTENT AU RÉPERTOIRE JOAILLIER DE CARTIER L A FORME DES CLOUS DE

MONTRE FÊ TE CE T TE ANNÉE SES 115 ANS TANT SES LIGNES E T SON TEM PÉ-

L A FIN DES ANNÉES 1950 S’EST VU MÉ TAMORPHOSÉ DANS LES ANNÉES 1960,

PARIS. AU RELIEF DE CE T TE NOUVELLE LUNE T TE, CARTIER A JOUTE L’ÉCL AT D’UN

R AM ENT RESTENT D’ACTUALITÉ . À TR AVERS CE NOUVE AU MODÈLE , CARTIER

À LONDRES, POUR S’É TIRER E T ACCROCHER AU POIGNE T DES FEMMES UN MÉ-

CADR AN BL ANC PONCTUÉ DE CHIFFRES ROMAINS É TIRÉS. UNE HARMONIE SEN-

CÉLÈBRE LE GARDE-TEM PS D’OR IG INE CRÉÉ EN 1904 POUR LE PIONN IER DE

L ANGE D’ÉLÉGANCE E T DE DÉMESURE . BAP TISÉE BAIGNOIRE ALLONGÉE, CE T TE

SUELLE E T ORIGINALE COMPLÉ TÉE PAR LE CALIBRE MÉCANIQUE 1917 MC À RE-

L’AVIATION ALBERTO SANTOS-DUMONT. BOÎTIER EN OR OU EN ACIER , CHIFFRES

MONTRE À L’E XTR AVAGANCE MAÎTRISÉE N’EN VA PAS MOINS CONTINUER D’É VO-

MONTAGE MANUEL DONT LES CONNAISSEUSES APPRÉCIERONT L A FIABI LITÉ .

ROMAINS, VIS APPARENTES, REMONTOIR PERLÉ E T CABOCHON BLEU PERPÉTUENT L’HÉRITAGE DE CE GR AND CL ASSIQUE HORLOGER .

38 WATCH YOUR TIME ÉLÉGANCE

d’autres maisons parient sur les mouvements extraplats pour exprimer toute l’élégance horlogère. Il y a deux ans, pour les 40 ans de son mouvement automatique 240, le plus fin de la manufacture, Patek Philippe a ainsi créé une nouvelle Calatrava Squelette. Ce garde-temps sophistiqué en or rose dévoile fièrement tous les secrets du calibre de 2,53 mm de hauteur entièrement ajouré, décoré et gravé à la main. Au total, la montre affiche une épaisseur totale de 6,7 mm.

Pour ce qui est d’affiner les garde-temps, Bvlgari n’est pas en reste, notamment grâce à son Octo Finissimo qui revêt un style italien avec un cœur mécanique suisse.

Ce modèle fait autorité, avec pas moins de trois records du monde. Parmi eux et peutêtre le plus glorieux, celui de son tourbillon automatique qui a l’insigne honneur d’être le plus plat du monde avec une épaisseur de seulement 3,95 mm. Autre record, celui de sa répétition minutes, la plus fine du marché grâce à son mouvement manuel de 3,12 mm logé dans un boîtier titane d’à peine 6,85 mm de hauteur. Enfin, le troisième record est détenu par le modèle Octo Finissimo Automatic dont l’épaisseur totale ne dépasse pas 5,15 mm.

Les diamants sont éternels La tendance à l’extraplat se retrouve également dans les montres féminines. Là aussi, Piaget est à l’avant-garde. En effet, finesse et sobriété sont les maîtres-mots esthétiques de cette manufacture pour la plupart de ses créations, qu’elles soient destinées aux hommes ou aux femmes. Il va sans dire que l’élégance est très souvent synonyme de diamants et pierres précieuses lorsque l’on parle de montres dame. Les exemples sont légion, à commencer par Patek Philippe et son étincelante Twenty-4 automatique. Parfaitement ronde et empreinte du plus pur classicisme, elle est ornée

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de diamants dans toutes ses versions, y compris en acier. Comme l’affirme Fabrizio Buonamassa, directeur de la création au sein de la maison Bvlgari, « le luxe ne réside pas dans les matières, mais dans le savoir-faire. Tel est le secret du produit éternel. » Une définition que l’on peut aisément transposer à l’élégance en horlogerie.

Il faut dire que la créativité ne connaît aucune limite. Puisque le cadran représente le visage de la montre en même temps que l’image du temps mesuré, le dévouement et l’attention que les grandes maisons y consacrent n’a rien d’étonnant. Les pierres précieuses, semi-précieuses ou dures comme le lapis-lazuli, la turquoise ou la malachite sont souvent utilisées sur les cadrans afin de lui apporter une touche de sophistication. Piaget le fait d’ailleurs avec succès depuis les années 1970. Aujourd’hui encore, diverses collections affichent ces pierres aux couleurs audacieuses, comme l’Altiplano en racine de rubis ou la Limelight Gala ornée de malachite ou de turquoise, sur des bracelets tout aussi colorés.

En plus des pierres, héritage céleste, les cadrans n’hésitent pas à se parer de marqueteries ou de mosaïques de verre, de soies et de taffetas délicats. Ils s’ornent également de laques et d’émaux, de fines dentelles d’or, voire de plumes d’oiseaux ou d’ailes de scarabées, comme les Grand Bal de Dior. Ces pièces uniques, avec leur calibre inversé et leur masse oscillante qui évoque les plis des robes de haute couture, sont l’expression suprême de la sophistication dans une montre féminine.

N’oublions pas la céramique que Chanel et sa J12 ont élevée au rang de matière précieuse et désormais plébiscitée par l’industrie du Temps, aussi bien dans les modèles pour femmes que pour hommes. En résumé, une parcelle d’élégance, une étincelle de beauté.

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III

V

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VI

VII

I · FRÉDÉRIQUE CONSTANT CLASSIC ART DÉCO. INSPIRÉE

III · VAN CLEEF & ARPELS PRIMEROSE SECRÈTE. CE T TE

V · CHANEL BOY.FRIEND NÉO T WEED. AVEC SA FORME

VI I · LOU IS VU IT TON VOYAGER TOURBILLON VOL ANT

DES SOIRÉES MONDAINES DES ANNÉES 1920, LA COLLEC-

PRIMEROSE REND HOMMAGE À L A FÉMINITÉ ET À L A JEU-

OCTOGONALE, CET TE CRÉ ATION S’INSCRIT DANS LE VO-

C’EST UN ÉCHAPPEM ENT À TOUR B I LLON QUE LOU I S

TION ART DÉCO DÉGAGE UNE BEAUTÉ INTEMPORELLE QUI

NESSE AVEC SON PAVAGE DE DIAMANTS BL ANCS E T DE

CABULAIRE HORLOGER DE LA MAISON AVEC SOBRIÉTÉ ET

V U I T TO N A C H O I S I P O U R C E T T E P I ÈC E D E H AU T E

HABILLE AVEC GRÂCE LES POIGNETS FÉMININS. SA DÉLI-

SAPHIRS ROSES DE DIFFÉRENTES NUANCES. CHAQUE

R AFFINEMENT ASSOCIÉS À DES LIGNES FORTES. CET TE

HORLOGERIE PENSÉE AUSSI BIEN POUR LES HOMMES

CATE FORME OVALE SOULIGNE LES DÉTAILS DU DÉCOR

PIERRE EST SERTIE AVEC M INUTIE SUR LES PÉ TALES

DÉCLINAISON EN ACIER LIMITÉE À 1000 PIÈCES PROPOSE

QUE P OUR LES FEM M ES. UNE COM PLICATION ICÔNE

GUILLOCHÉ QUI ORNE LE CADRAN EN NACRE. LES INDEX

Q U I R EP RO D U I S EN T LE VO LU M E BO M B É D’ U N E AU -

UN MOTIF T WEED DANS DIFFÉRENTES NUANCES DE GRIS

C R ÉÉE I L Y A P LU S D E D EUX S I ÈC L ES Q U I R EST E

SERTIS DE DIAMANTS ET LES CHIFFRES ROMAINS SONT AU-

THENTI QUE FLEUR . LE CADR AN SECR E T SE DÉ VO I LE

SUR LE CADR AN DOTÉ D’UN COMP TEUR DATE.

AUJOURD’HUI CONSIDÉRÉE À JUSTE TITRE COMME UNE

TANT DE RAPPELS DU STYLE VINTAGE PROPRE À LA GAMME.

SUR PRESSION D’UN DES PÉ TALES.

VI · RICHARD MILLE RM 71-01 TALISMAN. À L’É VIDENCE

DÉMONSTR ATION DE SAVOIR-FAIRE .

II · ULYSSE NARDIN CLASSICO JADE. UNE ONDE SEN-

IIII · MANCHET TE DE CARTIER PANTHÈRE. MINI-MONTRE,

ULTR A-FÉMININES, LES MONTRES RM 71-01 TALISMAN

SU E L LE D ÉF ER LE SU R LE M O D È LE C L AS S I C O JA D E

MA XI -EFFE T POUR CE T TE AUDACIEUSE DÉCLINAISON

N ’ EN SONT PAS M O I NS ROBUSTES E T P U I S SANTES ,

D’ULYSSE NARDIN PL ACÉ SOUS LE SIGNE DE L A NACRE

DE L’EM B LÉM ATI QUE PANTHÈRE DE CAR TI ER . FLU I DE

DOTÉES D’UN MOUVEM ENT QU I NE DÉROGE EN R IEN

E T DES D IAM ANTS . UNE D IZ AI NE DE D IAM ANTS DES-

E T SENSUEL , LE BR ACELE T MANCHE T TE EST FORMÉ DE

AUX EXIGENCES HABITUELLES DE L A MARQUE. IL S’AGIT

SINENT AINSI UN DÉLICAT MOTIF DE VAGUE AUSSI LÉ-

MAILLONS EN OR JAUNE, DONT CERTAINS L AQUÉS. CE T

EN OUTRE D’UN CALIBRE NOVATEUR , LE PREMIER DOTÉ

GER QU’UNE PLUME DANS LE QUART INFÉRIEUR GAUCHE

ÉBLOUISSANT JEU DE LUMIÈRE FAIT ÉCHO AU CADR AN

D’UN TOURBILLON À REMONTAGE AUTOMATIQUE CONÇU

DU CADR AN EN NACRE . QUANT À L A LUNE T TE EN ACIER ,

E XCENTRÉ, PARTIELLEMENT L AQUÉ, PAR MIMÉ TISME AU

À L’INTERNE, HUITIÈME AU R ANG DES DÉVELOPPEMENTS

ELLE SE PARE DE 76 DIAMANTS.

PEL AGE D’UNE CERTAINE… PANTHÈRE .

MAISON.

VINTAGE WATCH YOUR TIME 41

Vintage mon amour --o------- Christophe Roulet La science a fait de nous des dieux avant même que nous méritions d’être des hommes.

— Jean Rostand ( 1894 — 1977 )

Le vintage se concentre autour des montres dites professionnelles. Des pièces développées dans les années d’après-guerre, véritable âge horloger que l’on cherche à faire revivre.

© E r i c Va l l i

Le « vintage » est le nouveau sésame horloger, véritable pierre philosophale de la profession qui transforme en or tout ce qui en porte le nom.

Et pour cause, le vintage renvoie à une époque pré-numérique où le monde était loin d’être un village global. Les horlogers travaillaient alors avec une règle à calcul et leurs montres, forcément mécaniques, revêtaient essentiellement des aspects pratiques et fonctionnels, soit des valeurs tangibles qui n’avaient guère besoin de discours marketing pour en faire ressortir la substantifique moelle. Fort bien, pourrait-on dire, mais pourquoi devraiton se soucier des garde-temps de nos grands-pères alors que la profession a fait des pas de géant en termes d’innovations techniques, de processus de production et de nouveaux matériaux poids plume capables de tout endurer ? Tout est question de valeurs, pourrait-on dire. Et celles qui ont prévalu jusqu’à la fin de la précédente décennie, terminée en pleine récession économique, ont pris du plomb dans l’aile. Notamment auprès des milléniaux, ces jeunes qui forment aujourd’hui déjà la principale force de consommation.

Un nouveau champ d’expression On notera ainsi un changement de paradigmes au sein de cette population pour qui le consumérisme à outrance est porteur d’une grande partie des affres de la planète. Comme le montre une étude de Booz & Company menée auprès de ces jeunes générations, on assiste aujourd’hui à la naissance d’un « nouveau client », plus pragmatique, plus rationnel et certainement plus circonspect quant à ce qui est proposé à un certain niveau de prix. Pour rester dans le registre des études, le Boston Consulting Group a en effet montré que huit personnes sur dix estiment qu’aujourd’hui un produit onéreux ne garantit pas forcément une meilleure qualité. Pour se

SANTOS DE CARTIER. L A MONTRE SANTOS DE CARTIER EST L’UN DES MODÈLES LES PLUS MY THIQUES DE L A MARQUE . CRÉÉE EN 1904 PAR LOUIS CARTIER POUR SON AMI ALBERTO SANTOS-DUMONT, CÉLÈBRE PIONNIER DE L A CONQUÊ TE DES AIRS, CE T TE PIÈCE EST L A PREMIÈRE MONTRE DESTINÉE À Ê TRE PORTÉE AU POIGNE T. SI ELLE CONSERVE SA FORME CARRÉE E T SES HUIT VIS SUR L A LUNE T TE, CE T TE NOUVELLE VERSION REDESSINÉE OFFRE LE SYSTÈME BRE VE TÉ QUICKSWITCH PERME T TANT, PAR PRESSION SOUS LE BR ACELE T, DE PASSER DU CUIR AU MÉ TAL TRÈS FACILEMENT. CE T TE ASTUCE S’ACCOMPAGNE DU DISPOSITIF SMARTLINK QUI VOIT UN CERTAIN NOMBRE DE MAILLONS ÉQUIPÉS D’UN PE TIT BOUTON-POUSSOIR OFFR ANT L A POSSIBILITÉ DE DÉLOGER L A BARRE T TE DE FIX ATION POUR ÔTER OU A JOUTER DES MAILLONS.

faire une idée des sphères tarifaires dans lesquelles naviguent les Maisons horlogères, il n’est d’ailleurs pas inintéressant de faire un petit détour par le Grand Prix d’Horlogerie de Genève, une cérémonie qui se présente désormais comme les Oscars de la profession. Lors de la dernière édition en novembre dernier, le prix moyen des seize montres récompensées dans les diverses catégories s’est ainsi établi à près de 230’000 euros.

On ne saurait certes banaliser ces pièces d’exception qui savent trouver un public averti de collectionneurs. Mais au-delà de ces considérations respectueuses, force est de constater qu’un vaste champ d’expression s’est ouvert dans un registre plus abordable. C’est exactement là que le vintage s’est engouffré, porté par des marques qui ont bien compris que la tradition horlogère ne saurait s’exprimer exclusivement par des montres à grande complication réalisées en or et diamants.

Dans ce nouveau système de valeurs, les consommateurs sont ainsi devenus beaucoup plus sensibles à l’authenticité des Maisons, non sans marquer une préférence pour celles dont les engagements sociaux et environnementaux >

42 WATCH YOUR TIME

sont clairement affirmés. N’a-t-on pas vu Chopard, l’an dernier, prendre le pari ô combien courageux d’approvisionner sa fonderie exclusivement en or éthique. Dans le même registre, le groupe Richemont lançait mi-2018 une toute nouvelle marque baptisée Baume. Or chez Baume il est surtout question d’écologie via l’utilisation de matériaux recyclés et recyclables, de développement durable sur la base des principes d’une économie circulaire impliquant zéro stock et des circuits courts. Il est également question d’engagement socialement responsable en écartant notamment les produits d’extraction minière ou d’exploitation animale. Le tout sous-tendu par un impératif incontournable : que la valeur perçue corresponde intrinsèquement au produit fini.

Au firmament Pour les amoureux d’horlogerie vintage, pas de doute, la seule et unique montre de l’année 2018, la plus désirée, aura bel et bien été la Rolex GMT-Master II. « Cela fait bien deux ans que la GMT-Master II est recherchée mais, l’an dernier, la quête était à son comble, expliquait récemment Michael Stockton, spécialiste et contributeur sur plusieurs sites spécialisés. Peut-être en raison du modèle «Pepsi» en acier qui a fait son grand retour à Baselworld 2018. » En d’autres termes, cette montre, à l’origine destinée aux pilotes de ligne, est précisément de celles qui déclenchent les passions. « Lancée en 1955, l’Oyster Perpetual GMT-Master a été le témoin privilégié de l’essor des vols intercontinentaux dès la seconde moitié du XXème siècle, précise Rolex. Elle est même devenue la montre officielle de Pan American World Airways (Pan Am), à l’époque la plus grande compagnie d’aviation intercontinentale américaine. En 1959, un événement majeur marque cette association : un avion Jet Clipper de Pan Am relie pour la première fois New York à Moscou sans escale. Le capitaine aux commandes de l’appareil porte une GMT-Master qu’il utilise durant tout le vol comme instrument d’aide à la navigation. » Véritable montre-outil, la GMT-Master n’a cessé d’évoluer depuis. En 1982, notamment, Rolex introduit un nouveau calibre permettant de régler l’aiguille des heures indépendamment de celle des minutes et de l’aiguille 24 heures. Cette innovation marque l’introduction de la GMT-Master II. Nouvelle étape en 2018 avec le lancement d’un modèle en acier Oystersteel au boîtier redessiné sur un bracelet Jubilé à cinq mailles, doté d’une lunette tournante bidirectionnelle avec disque Cerachrom gradué 24 heures, bicolore en céramique rouge et bleue.

Une nouvelle interprétation de la « Pepsi », en somme, qui fait déjà tourner la tête des collectionneurs. Les nouvelles références sont équipées du calibre de nouvelle génération 3285 qui a fait l’objet de dix dépôts de brevet. Les affichages gardent les mêmes fonctions avec le fuseau horaire de référence par aiguille additionnelle 24 heures et un second fuseau horaire (heure locale) par aiguilles traditionnelles.

C.R.

Une seconde vie horlogère Le ton est désormais donné. A vouloir raconter des histoires, autant qu’elles aient des accents de vérité indiscutable, gage de transparence. A défaut, les sagas des marques seront vite sanctionnées au sein d’une communauté qui forme des tribus sur Internet où l’information circule à la vitesse de l’éclair. Cet état d’esprit se reflète parfaitement dans l’envolée observée sur le marché des montres d’occasion. Car ce dernier offre une seconde vie

à tous ces garde-temps vintage qui, précisément, datent d’un âge horloger où l’on ne se souciait guère de développement durable mais qui se caractérisait par des produits irréprochables dans leurs fonctions premières, sans artifices et au juste prix. Comme l’explique le rapport des tendances 2018 de la Fondation Haute Horlogerie, si le second marché horloger était quasi inexistant dans les années 1990, il représente aujourd’hui des ventes annuelles estimées à 5 milliards de dollars. Et la croissance ne se dément pas, comme en atteste l’émergence de nombreux sites spécialisés dont l’offre est proprement sidérante. A moyen terme, d’aucuns voient d’ailleurs les ventes d’occasions dépasser celles des montres neuves.

Ce qui incite déjà certaines marques comme Richard Mille, Audemars Piguet ou F.P. Journe à se positionner sur ce marché.

Avec un tel engouement pour tout ce qui porte la patine de l’âge, il eût été complètement inconscient de rester en marge du mouvement. D’autant que nombre de marques horlogères peuvent se targuer d’une tradition plus que séculaire, synonyme de modèles qui ont vu le jour durant ces années où les montres professionnelles envahissaient les échoppes après avoir servi avec brio aux poignets des militaires, des plongeurs, des sporA

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ROLE X OYSTER PERPETUAL GMT-MASTER II. EN 2018, ROLE X ENRICHISSAIT SA GAMME GMT-MASTER II EN PROPOSANT UN NOUVE AU MODÈLE EN ACIER OYSTERSTEEL SUR LEQUEL LE DISQUE CER ACHROM GR ADUÉ 24 HEURES BICOLORE DE L A LUNE T TE TOURNANTE BIDIRECTIONNELLE EST EN CÉR AMIQUE ROUGE E T BLEUE . LE BOÎTIER OYSTER , DONT LES CORNES E T LES FL ANCS DE CARRURE ONT É TÉ REDESSINÉS, EST MONTÉ SUR UN BR ACELE T JUBILÉ À CINQ MAILLES. À NOTER QUE L’OR E VEROSE FAIT ÉGALEMENT SON ENTRÉE DANS L A GAMME AVEC DEUX NOUVEAUX MODÈLES. CES NOUVELLES RÉFÉRENCES SONT ÉQUIPÉES DU CALIBRE DE NOUVELLE GÉNÉR ATION 3285. LES AFFICHAGES GARDENT LES MÊMES FONCTIONS AVEC LE FUSE AU HOR AIRE DE RÉFÉRENCE PAR AIGUILLE ADDITIONNELLE 24 HEURES E T UN SECOND FUSE AU HOR AIRE (HEURE LOCALE) PAR AIGUILLES TR ADITIONNELLES.

IIII

I · ZENITH PILOT TON-UP. CE T TE ANNÉE, ZENITH

CHACUN DE SES PROJE TS : CRÉER UNE PIÈCE

I I I I · ALPINA ALPINER . INSPIRÉE D’UN MODÈLE

C O M P L È T E L E LO O K R É T RO E T S P O R T I F D E

D’E XCEP TION QUI LUI PL AISE . POUR CE FAIRE, IL

A LP I N A AU TO M AT I Q U E D ES A N N ÉES 1950, L A

SA C O L L EC T I O N P I LOT PA R U N E N O U V E L L E

A CHOISI LE MODÈLE ORIGINAL DE L A CARRER A

LIGNE CONTEMPOR AINE ALPINER ASSOCIE

I NTER PR É TATI ON DÉC LI NÉE EN NO I R . CR ÉÉES

DATA N T D E 1963 P OU R EN FA I R E U N E P I ÈC E

LIGNES ÉPURÉES E T FIABILITÉ . CE T TE ALPINER

POUR LES AVENTURIERS D’AUJOURD’HUI, QU’ILS

SIGNÉE FR AGMENT.

EN EST L A PARFAITE INCARNATION POUR DISPO-

S’ E N VO L E N T V E R S L E C I E L O U S’ É L A N C E N T

I I I · BV LG A R I O CTO R O MA . S I M P L I F I E R U N

SER DES QUATRE CAR ACTÉR ISTIQUES ESSEN-

SUR LES ROUTES, LES MONTRES ZENITH PILOT

DESIGN EST UNE CHOSE COMPLIQUÉE. BVLGARI

T I ELLES AUX AVENTUR I ERS QU I L A P OR TENT :

INCARNENT PARFAITEMENT L’ESPRIT D’AVENTURE

RELÈ VE CE DÉFI EN RE VISITANT LE COMPLE XE

P ROT ECT I O N A N T I M AG N É T I Q U E , P RO P R I É T ÉS

QUI ANIME CES PIONNIERS INTRÉPIDES.

BOÎTIER AUX 110 FACE T TES DE L’OCTO SELON

ANT I CHOC S , É TANCH ÉI TÉ E T C ONSTRUCT I ON

II · TAG HEUER CARRER A FR AGMENT FUJIWAR A

U N O B J EC T I F E S T H É T I Q U E Q U I T E N D V E R S

EN ACIER INOXYDABLE .

HIROSHI FUJIWAR A , DESIGNER E T FONDATEUR

L’ESSENTIEL . L’OCTO ROMA PARVIENT AINSI À

DE L A C O M PAGN I E FR AG M ENT, A ABOR DÉ SA

IMPOSER SON ST YLE PROPRE DANS UN BOÎTIER

TOUTE DER N I ÈR E C O LL ABOR AT I ON AVEC TAG

EN AC IER DE 41 M M , TOTALISANT CE T TE FOIS

H EU ER DA N S L A M Ê M E O P T I Q U E Q U E P O U R

58 FACE T TES.

FOCUS WATCH YOUR TIME 43

Exquises friandises Avec sa nouvelle collection Bonbon, Richard Mille prend à nouveau tout le monde de court en mettant un bocal de friandises au poignet. Une gamme signée par la designer Cécile Guenat qui avait déjà fait forte impression avec la collection des RM 71-01 Talisman.

Après le sport extrême, les friandises. Et quelles friandises ! Avec sa collection Bonbon, Richard Mille présente cette année une série de dix montres dont on voudrait que la douceur soit inextinguible. Lorsque l’on connaît l’art et la manière avec lesquels la Maison conçoit et produit ses garde-temps, autant dire que le risque est quasinul. En d’autres termes, ces bonbons sont de ceux dont l’exquise suavité est compagne de vie ; de ceux que le célèbre chanteur belge Jacques Brel aurait volontiers apportés à son aimée, « parce que les bonbons, c’est tellement bon » ! Force est de reconnaître qu’une fois de plus, Richard Mille a surpris son monde avec cette collection pour le moins insolite. Dans les coulisses du Salon International de la Haute Horlogerie, où la collection était dévoilée en janvier dernier, les « bons mots » ne manquaient d’ailleurs pas. Totalement en vain ! La collection Bonbon est d’ores et déjà de celles qui feront date, de par son originalité sans faille, sa bienfacture mécanique sans concession et son génie des matériaux au service de la gaîté. Des qualités dont la bien-pensante Haute Horlogerie manque cruellement.

Autant dire que la bonbonnière Richard Mille est à nouveau en totale rupture avec ce que l’on a l’habitude de voir dans les cercles horlogers. Une spécialité de la Maison, pourrait-on dire, elle qui n’a cessé d’impressionner avec ses produits à la pointe de la technolo-

gie et de l’innovation qui lui vaut une croissance ininterrompue de 15% par an. « Nous sommes une marque jeune, mais nous sommes de loin celle qui atteste de la plus grande expérience technique dans l’horlogerie », confie Richard Mille qui fondait la marque éponyme avec son ami Dominique Guenat en 2001. Pour preuve, la montre mécanique la plus légère du monde avec ses 18.83 grammes bracelet compris, c’est elle ; le premier tourbillon au poignet d’un sportif d’élite, c’est encore elle ; le premier garde-temps doté d’un « moteur » suspendu par câble, capable de tout encaisser, c’est toujours elle ! Alors quand Richard Mille se fait confiseur, autant prendre la marque totalement au sérieux.

Art et techniques de pointe Au menu de cette collection « Bonbon » : 10 modèles en séries limitées de 30 pièces chacune qui se rangent pour les Sucette, Réglisse, Cupcake et Marshmallow dans la gamme Douceurs, aux côtés d’une ligne Fruits aux six parfums allant du Litchi à la Myrtille, en passant par les Citron, Kiwi, Cerise et Fraise. « Bonbon, la simple évocation de ce mot suffit à nous faire sourire et suggère à la fois plaisir, partage et convivialité. Cette collection est turbulente, élégante, frondeuse, ludique, en un mot : créative ! Pour moi, c’était vraiment l’occasion de m’amuser et de retomber en enfance. Ce projet très audacieux qui a duré dix-huit mois

est fidèle à l’esprit de la Maison, une marque sérieuse qui sait oser. » C’est en ces mots que Cécile Guenat qualifie cette ligne dont elle est l’auteure. Loin d’être une inconnue, la designer s’était déjà illustrée l’an dernier avec Talisman, une collection conjuguant à merveille Art Déco et Arts Premiers, qui a définitivement positionné Richard Mille dans l’univers féminin. Avec ses Bonbon, elle récidive dans un registre certes plus « léger » mais non moins exigeant.

Sans vouloir décliner tous les métiers d’art ou techniques utilisés, on se référera pour l’exemple à la RM 07-03 Myrtille qui affiche huit bonbons, soit quatre sucettes spirales, deux rubans acidulés et deux sucres d’orge. Chaque bonbon est peint à l’acrylique et laqué à la main. L’effet « cristaux de sucre » est obtenu grâce à de l’émail broyé et au sable très fin utilisé pour les sabliers. La lunette est en Carbone TPT®, un matériau obtenu par superposition de centaines de filaments de carbone via un procédé automatisé qui modifie l’orientation de la trame entre chaque couche.

Après cuisson, le Carbone TPT® révélera des motifs damassés aléatoires. Le fond du boîtier est en Quartz TPT® turquoise, une nouvelle teinte qui aura demandé un an de développement. Quant à la carrure, elle utilise un dégradé des deux matériaux permettant une transition de couleur entre la lunette et le fond. Le mouvement squelette CRM A2 vient compléter le tableau. Résultat : un Bonbon… « tellement bon » !

Christophe Roulet

RICHARD MILLE RM 07-03 MYRTILLE. L’IDÉE DES FRIANDISES EST VENUE SPON-

R ICHAR D M ILLE RM 16 - 01 RÉGLISSE. SUR CE M ODÈLE , L’ASPECT LI SSE DU

RICHARD MILLE RM 16-01 FRAISE. LES MINIATURES DE L A COLLECTION BONBON,

TANÉMENT À CÉCILE GUENAT, DIRECTRICE ARTISTIQUE : « C’EST UNE INSPIR ATION

GR AND ROULE AU DE RÉGLISSE NOIR TAILLÉ DANS UN BLOC DE TITANE É TAMPÉ

USINÉES DANS DES PL AQUES DE TITANE, SONT ENTIÈREMENT PEINTES À L A MAIN

NATURELLE PARCE QUE L A COURONNE DE L A RM 07-01 ME R APPEL AIT LES BON-

E T RECOUVERT DE CHROME NOIR DISPOSÉ EN SON CENTRE R APPELLE L A CIRE

À L’ACRYLIQUE POUR SIMULER AU MIEUX L’ÉCL AT E T LE GR AIN D’UN NAPPAGE

BONS. L A BOÎTE DE L A RM 016 ME FAISAIT PENSER À UN RÉGLISSE . L’IDÉE É TAIT

DE CARNAUBA QUI ENROBE TR ADITIONNELLEMENT CET TE SUCRERIE AU GOÛT

DE SUCRE, L A COULEUR QUI VA FAIRE PÉ TILLER LE REGARD. LES SUJE TS SONT

ÉGALEMENT DE RE VISITER LES COLLECTIONS E XISTANTES, DE LEUR APPORTER

PRONONCÉ . CE T TE FIN ITION HOR LOGÈRE , B IEN ÉLOIGNÉE DE SA VOCATION

ENSUITE CHASSÉS SUR DES CADR ANS A JOURÉS, PENSÉS POUR GAR ANTIR LE

UN COUP DE FUN. ON DÉCOUVRE POUR CE T TE COLLECTION 16 FRIANDISES QUI

C L AS S I Q U E D E S U G G E S T I O N D’ U N N O I R T EC H N I Q U E , A P P O R T E I C I U N E

M EI LLEUR ARR I M AGE DE TOUS CES PE TITS BONBONS R APP ORTÉS SUR CES

É VOLUENT DANS UN DÉCOR PROPRE À CHAQUE PIÈCE . »

APPARENCE GOURMANDE .

PL AQUES EN TITANE SABLÉES E T ANGLÉES À L A MAIN.

44 WATCH YOUR TIME VINTAGE

tifs ou des ingénieurs. Les Maisons ont alors commencé à tester le marché. Car si le vintage a d’abord pu être considéré comme une envie de prendre ses distances par rapport à un monde d’hyperconsommation, il est vite devenu une tendance de fond, porteuse de sens pour tous les objets du quotidien, garde-temps compris. Tout à coup, la montre est devenue un objet émotionnel, laissant deviner qu’au-delà de son utilité pratique, elle était faite pour durer et, pourquoi pas ? pour durer toute une vie, voire nettement plus. Autre avantage : comme ces modèles s’apparentent à des « instruments », ils n’ont jamais intégré autre chose que des complications utiles dans une gamme de prix tout à fait « raisonnable ». Et avec des atouts imparables comme la robustesse, la fiabilité et la précision.

Des montres auréolées de gloire Depuis quelques années, le vintage est ainsi devenu protéiforme. Premier exercice de style : les Maisons ont sorti de leur tiroir des modèles disparus en pleine gloire qui ne demandaient qu’un petit dépoussiérage technique pour briller à nouveau de mille feux.

C’est exactement ce qu’a fait TAG Heuer avec son Autavia, un chrono sportif datant de 1962, ou Girard-Perregaux avec sa Laureato de 1972, dont l’immense succès lui a permis de lancer une véritable collection. On citera encore Vacheron Constantin qui a donné une seconde jeunesse à l’un de ses modèles de 1956, apparu l’an dernier dans une version rétro-contemporaine justement baptisée Fiftysix, décliné depuis en une ligne complète de montres qui se parent de bleu sur le cadran en cette année 2019. Dans ce même registre « revival », on notera la présence de certains matériaux qui exercent une quasi fascination sur les nostalgiques. Le bronze figure en première place pour son côté baroudeur, dont la patine se bonifie avec l’âge. Après Panerai

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qui l’a mis au goût du jour avec sa Submersible, on ne compte plus les modèles vintage déclinés en bronze, notamment chez Tudor, Montblanc, Zenith ou IWC. Viennent ensuite tous les horlogers qui se sont fait un nom sur les champs de bataille, à l’instar de Hamilton ou Breguet, dans les profondeurs marines comme Blancpain ou Panerai, ou encore dans les airs, à l’image d’IWC et Breitling. Quand ils n’ont pas accompagné les plus intrépides explorateurs comme Rolex ou les sportifs comme Jaeger-LeCoultre. A la clé, des garde-temps auréolés de gloire dont le nom est à lui seul évocateur des grandes aventures humaines. Omega a ainsi fourni entre 1940 et 1945 plus de 110’000 montres au ministère de la Défense britannique pour équiper les soldats de la Royal Air Force et des autres corps d’armée. À la fin de la guerre, en 1948 précisément, la Maison sortait une Seamaster à usage civil, tout aussi robuste mais encore plus étanche. Un garde-temps qui fêtait son 70ème anniversaire en 2018 avec deux éditions limitées qui reprennent fidèlement les codes esthétiques de l’original. De son côté Zenith s’est rappelé fort à propos avoir déposé l’appellation « Pilot » au début du siècle dernier pour la passer au poignet du célèbre aviateur Louis Blériot. Dans la foulée, la Maison lançait une collection Pilot Type 20 aux doux accents rétro, également déclinée en bronze, qui a fait un véritable tabac. Dans cette veine, la Maison ressuscitait l’an dernier son Cronometro Tipo Cp-2 dit « Cairelli » livré dans les années 1960 à l’armée de l’air italienne à raison de 2500 exemplaires.

On l’aura compris, entre le look rétro, la légitimité historique, une mécanique sans faille et l’imaginaire liés à ces modèles emblématiques, une telle proposition horlogère est de celles qui ne se refusent pas. Le vintage était forcément destiné à devenir un véritable raz-de-marée !

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FOCUS WATCH YOUR TIME 45

Techno-vintage Il y a deux ans, TAG Heuer ressuscitait son mythique chronographe Autavia des années 1960. Aujourd’hui la Maison a décidé d’en faire une véritable collection qui s’enrichit d’un modèle trois aiguilles doté d’un spiral révolutionnaire en composite de carbone.

Dans un monde plein de merveilles microélectroniques comme les tablettes et les téléphones intelligents, la montre mécanique est un charmant anachronisme. En y intégrant une bonne dose de tradition teintée de savoirfaire et de prestige, les Maisons horlogères ont toutefois réussi le tour de force d’en faire des produits d’émotion.

Si l’on y ajoute maintenant le retour en force de la montre vintage, portée par ce nouvel attachement aux valeurs pérennes, on obtient un cocktail dans lequel tout zeste d’histoire revêt une importance stratégique pour faire de la dégustation un moment inoubliable. Autant dire qu’avec son Autavia ressuscitée en 2017 TAG Heuer a réalisé un breuvage au dosage parfait, mêlant avec subtilité le charme des temps passés avec une technologie sans faille de dernière génération.

Il faut dire que l’Autavia n’est pas n’importe quelle montre.

Ce chronographe, dont le nom dérive des compteurs de bord historiques de la Maison dédiés à l’AUTomobile et à l’AVIAtion, a vu le jour en 1962. Conçu pour les amateurs de courses, bien construit et élégant, il est très vite devenu un concurrent des plus sérieux sur le marché. Sans oublier son succès dans les paddocks des circuits de Formule 1 durant les années 1960 et 70 avec, comme ambassadeur de choc, un Jo Siffert conquis par les performances du

Première mondiale C’est précisément cette montre mythique que TAG Heuer a remise au goût du jour en 2017, suite à un concours organisé sur Internet pour déterminer laquelle des 16 versions de l’Autavia proposées serait l’heureuse élue. Au final, c’est la 2446 MK3 de 1966 qui emportait les suffrages, mieux connue comme la « Rindt » Autavia en l’honneur du champion du monde autrichien de Formule 1 Jochen Rindt.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Vu le succès de cette opération, la Maison a décidé de donner du champ à ce chronographe de légende pour en faire une véritable collection. Présentée à Baselworld 2019, celle-ci s’incarne dans un premier modèle trois aiguilles contemporain, « qui mêle les traits de caractère hérités des montres Autavia d’origine à un esprit audacieux agrémenté d’une technologie de pointe », comme le décrit TAG Heuer. Avec ses 42 mm de diamètre, ce garde-temps inspiré des cockpits d’avion joue sur la nostalgie avec son cadran bleu fumé

tendance rétro, muni d’inserts et chiffres arabes luminescents pour la lisibilité, avec sa lunette tournante bidirectionnelle en céramique pour les repères chronométriques et sa couronne format XL type montre de pilote.

Pas question toutefois d’abandonner la motorisation aux sirènes du passé. C’est au cœur du calibre que se joue l’atout technologique de la marque. En début d’année, TAG Heuer faisait déjà sensation avec la présentation, en première mondiale, d’un ressort spiral réalisé en composite de carbone. Cette invention brevetée donne une nouvelle dimension à ce composant névralgique des montres mécaniques qui, couplé au balancier, assure la régulation du mouvement, donc sa précision. « Non seulement ce spiral bouscule le savoir-faire horloger, explique TAG Heuer, mais il améliore également les performances des montres dotées du mouvement certifié chronomètre de la marque. » Sans entrer dans les détails techniques, on relèvera que ce matériau ultraléger et à faible densité est insensible à la gravité, aux variations de température, aux chocs et aux champs magnétiques, assurant des oscillations parfaitement concentriques, gage de précision. Ce spiral Isograph fait ainsi son entrée dans la collection Autavia par la grande porte. La légende continue…

Christophe Roulet

modèle. En raison de ses qualités hors pair et de ce placement de produit révolutionnaire pour l’époque, l’Autavia a conquis ses lettres de noblesse, remarquée aux poignets des grands pilotes du moment, pour devenir l’un des trois grands chronographes Heuer avec les Carrera et Monaco.

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DE L’AUTAVIA DES ANNÉES 1960. L A COURONNE AU FORMAT XL S’INSPIRE DES

SPORT WATCH YOUR TIME 47

L’horloger et la mer --o------- Paolo De Vecchi Sa flotte, qu’à l’envi favorisait Neptune, avait le vent en poupe ainsi que sa fortune.

— Pierre Corneille ( 1606 — 1684 )

L’univers marin, ou plus simplement aquatique, a joué un rôle considérable dans le développement de l’horlogerie.

La conquête des mers a exigé des chronomètres de marine à la précision irréprochable, celle des abysses une étanchéité à toute épreuve.

© E r i c Va l l i

Les mots de cette citation, extraits de la scène 1, acte III, de La mort de Pompée, tragédie de Pierre Corneille, évoquent la bonne fortune qui sourit aux audacieux et favorise les artisans de leur propre destinée. Poséidon, dieu grec des océans (qui apparait ici sous son nom latin, Neptune), fils de la divinité primordiale Chronos, se partagea avec son frère Zeus la domination des terres et des mers. Représenté dans sa toute-puissance, déchaînant ou calmant les tempêtes, Poséidon apparaît dans les œuvres de l’Antiquité armé d’un trident et généralement accompagné de figures symbolisant la force aquatique : dauphins, thons ou hippocampes fantasmagoriques. Une vision héroïque de la vie qu’ont en commun depuis toujours ceux qui sillonnent les océans. Une telle aventure nécessite en effet du courage, mais implique aussi de posséder les bons outils.

C’est ici que la mesure mécanique du temps entre en jeu, puisqu’avant sa diffusion les marins s’orientaient grâce aux astres et en s’en remettant largement à la chance. De grands savants comme Galilée et Huygens n’ayant pas trouvé de solutions convaincantes dans l’astronomie, le Parlement anglais proposa en 1771 une récompense de 20 000 livres sterling en or (l’équivalent de 20 millions d’euros) à toute personne capable de déterminer la longitude d’un navire en pleine mer. Appâtés par ce montant considérable, un grand nombre d’inventeurs amateurs ainsi que de nombreux scientifiques avancèrent des propositions absolument inefficaces, voire totalement farfelues. Finalement c’est d’un horloger autodidacte, l’Anglais

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John Harrison, qu’est venue la solution : il suffisait d’équiper chaque navire d’un chronomètre capable de conserver l’heure précise du lieu de départ.

En la rapportant à l’heure locale durant la navigation, il devenait possible de calculer la longitude (coordonnée géographique déterminée par les méridiens). La position exacte du navire devait ensuite être déterminée en croisant la longitude avec la latitude, une donnée géographique correspondant aux parallèles déjà maîtrisée à l’époque.

La découverte de John Harrison combla, vers la fin de sa vie, le valeureux horloger anglais d’honneurs et de richesses et contribua longtemps à l’incontestable supériorité de la flotte de Sa Majesté, qui manœuvrait désormais avec une précision accrue. Mais l’innovation marqua également un tournant dans l’histoire de l’horlogerie. De grande taille, le premier mécanisme conçu par Harrison (H1) connut de nombreuses évolutions jusqu’à la mise au point d’un modèle portatif (H4) d’un diamètre de 12 centimètres. >

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Ce dernier, utilisé notamment par le capitaine James Cook durant ses expéditions, servit en quelque sorte de « prototype » aux modèles produits ultérieurement, parfois par d’illustres maisons telles que Leroy, Arnold et Breguet. Et cela jusqu’à l’émergence d’une production industrialisée par des marques comme l’américaine Hamilton et les suisses Zenith et Ulysse Nardin.

La course du dragon Si la Chine est devenue l’un des principaux marchés pour les horlogers suisses, elle représente également une source d’inspiration inépuisable pour les maisons de la branche.

Chopard a ainsi consacré tout son talent et son expertise technique à la réalisation de cette L.U.C Perpetual T Spirit of the Dragon and the Pearl, qui fait directement référence à la mythologie chinoise liée au dragon à cinq griffes, créature de l’empereur en quête de la perle sacrée qui ouvre la voie vers la sagesse et la connaissance. Pour symboliser cette quête, le boîtier en or rose 18 carats a ainsi été confié aux maîtres graveurs de Chopard, chargés de représenter l’animal féérique. « Ce travail figuratif, tout en finesse, a été exécuté en taille douce de manière à faire ressortir sur la carrure de la boîte, entre-cornes comprises, les deux dragons qui courent après la perle sacrée reproduite sur la couronne, indique Chopard.

Plus précisément, cette allégorie représente deux dragons Tian Long, créatures du ciel et symboles d’élévation de l’âme vers un état de pure conscience. » Pour compléter la scénographie, des motifs gravés tirés de l’iconographie traditionnelle chinoise viennent orner le cadran et la lunette.

On ne pouvait imaginer une telle mise en scène sans une « motorisation » idoine. Celle-ci prend ainsi la forme du calibre L.U.C 02.15-L certifié par le Contrôle officiel suisse des chronomètres (COSC). Ce mouvement à 353 composants est ainsi doté d’un régulateur à tourbillon dont la cage est porteuse de la petite seconde. Un calendrier perpétuel vient compléter l’affichage avec ses indications calendaires réunies sur deux compteurs et date par guichet. Grâce à la technologie Quattro et ses quatre barillets montés en série, cette pièce unique dispose d’une réserve de marche de 9 jours avec indicateur au dos de la montre, également estampillée du Poinçon de Genève, label d’origine et de qualité parmi les plus exigeants de la profession. Chez Chopard la course du dragon est une course vers l’excellence.

C.R.

Aux fondements l’horlogerie Le modèle le plus répandu, en usage jusqu’à l’apparition récente de l’électronique et de la localisation satellitaire par GPS, se compose d’un coffret en bois abritant un système de cardans permettant de maintenir le boîtier de l’horloge à l’horizontale, malgré le roulis préjudiciable à sa régularité. Le mécanisme de précision était doté d’un cadran particulièrement lisible dont la physionomie caractéristique (secondes et réserve de marche bien visibles, chiffres romains et échelle des minutes « chemin de fer ») se retrouve par exemple aujourd’hui dans les collections de montres-bracelets Ulysse Nardin. Des montres haut de gamme qui appar-

tiennent à la catégorie à part des modèles sportifs.

Montres sous-marines ou chronographes, ces gardetemps sont par définition censés résister à tout type de sollicitations, tout en restant étanches et faciles à consulter. Sans oublier leur précision extrême puisqu’ils servent à mesurer les temps courts d’un événement comme une course ou une immersion.

La catégorie des montres sportives peut donc être considérée comme le fondement de l’horlogerie de poignet contemporaine, conçue pour une utilisation au quotidien, dans des conditions de vie réelle, avec la fiabilité que l’on est en droit d’attendre d’un instrument du temps porté non plus à l’abri d’une poche, mais exposé à des risques inconnus par le passé. C’est donc l’étanchéité d’une montre qui fait toute la différence car l’eau et l’humidité sont les pires ennemies d’un mécanisme.

Une montre étanche est également à l’abri de la poussière, aussi dangereuse que les liquides, dès lors qu’en s’amalgamant avec l’huile de lubrification elle bloque les leviers et les engrenages. En ce sens, un tournant historique est intervenu lorsque les montres ont pu A

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FOCUS WATCH YOUR TIME 49

Née en 2000, la montre J12 de Chanel a immédiatement été sacrée première icône horlogère du 21ème siècle.

Pour ses 19 ans, la Maison lui offre une cure de jouvence sans toucher à son identité.

ARNAUD CHASTAINGT, DIRECTEUR DU STUDIO DE CRÉ ATION DE L’HORLOGERIE CHANEL

Lorsque Chanel dévoile sa J12 en 2000, les incursions de la Maison dans les sphères horlogères depuis 1987 s’étaient jusque-là orientées vers des montres féminines reprenant les codes de Chanel : la montre Première, un modèle inspiré de la forme de la Place Vendôme et du cabochon du flacon de parfum No 5, la Matelassé, la Mademoiselle… Avec la J12, Chanel affiche de toutes nouvelles ambitions en même temps qu’elle réalise un coup de maître. Dessinée de manière très égocentrique pour lui-même par Jacques Helleu, directeur artistique de la maison, cette montre à peine dévoilée s’impose déjà comme une évidence dans l’univers de la marque. Inspirée de l’automobile et de la voile, sportive mais habillée, ni masculine ni féminine mais bien les deux à la fois, la J12 révolutionne le landerneau horloger dans sa robe de céramique noire, matériau anobli par une esthétique singulière. Trois ans plus tard, comme le yin inséparable du yang, le blanc fait son apparition dans la collection. « Libre, classique, contemporaine. Universelle. La J12 est sacrée première icône horlogère du 21ème siècle », indique Chanel.

Pour ses presque vingt ans, la Maison a toutefois estimé qu’il était temps de se pencher sur les atours de la belle.

Au crayon pour cette cure de jouvence : Arnaud Chastaingt.

Après avoir passé une dizaine d’années chez Cartier, ce diplômé des Arts Appliqués et de l’Ecole supérieure de design Strate reprend la direction du Studio de Création

Calibre manufacture « J’ai découvert la J12 en 2000, dès son lancement, car j’étais déjà très attentif à la création Chanel, explique Arnaud Chastaingt. J’avais alors vingt ans et ce fut un véritable coup de foudre. Je me souviens de cette allure androgyne et de cette posture autoritaire. Une révélation ! Je pourrais même dire que la J12 m’a permis de m’intéresser à l’horlogerie du point de vue du design, un nouveau regard, encore conforté lorsque le modèle en céramique blanche est apparu en 2003. Ma vision de la mesure du temps a toujours été liée au style avant tout.

En 2013, lorsque j’ai intégré la maison Chanel, la J12 est ainsi officiellement devenue ma muse. Dans un premier temps, je me suis toutefois refusé de toucher à la création de Jacques Helleu. Puis, j’ai eu envie de décliner cette

icône comme nous l’avons fait avec Mademoiselle J12.

Résultat, j’ai choisi de tout changer sans rien changer ! » De fait, la J12 a été entièrement repensée mais par petites retouches aussi subtiles que discrètes. Pour augmenter l’ouverture du cadran, la lunette a ainsi été affinée et le nombre de ses gouges passe de 30 à 40. La typographie des chiffres et index a également été redessinée, tout comme le chemin de fer intérieur, tandis que la couronne a été réduite et son cabochon de céramique aplani. L’épaisseur de la boîte a été délicatement augmentée sans nuire à la fluidité de la silhouette et sa structure avec fond rapporté en acier abandonnée au profit d’un monobloc de céramique doté sur les deux faces d’une glace saphir. Une nouvelle morphologie, donc, pour accueillir un nouveau mouvement — un changement d’importance celui-là —, le calibre automatique 12.1. Développé en exclusivité pour Chanel par la nouvelle manufacture suisse Kenissi, dans laquelle la Maison parisienne a d’ailleurs pris part au capital, ce « moteur » robuste et certifié par le Contrôle Officiel Suisse des Chronomètre (COSC) dispose d’une réserve de marche de 70 heures assurée par une masse oscillante intégrant un cercle parfait, telle que dessinée par Arnaud Chastaingt. Au final, environ 70% des composants d’origine de la J12 ont ainsi été revus mais sans toucher à son identité. « Parce que la J12 ne peut être qu’elle-même, elle devait évoluer, résume Chanel. Sans changer ! » E.D.

de l’Horlogerie Chanel en 2013. A son actif déjà, des réalisations qui ont largement confirmé toute la légitimité horlogère de la Maison, notamment la Boy.Friend, la récente Code Coco, différentes animations de la montre Première, des J12 aussi et des Mademoiselle Privé. C’est à lui également que l’on doit la très remarquée montre Monsieur de Chanel qui a marqué l’entrée de la maison dans la cour des grands puisqu’elle est équipée du tout premier mouvement manufacture de la marque.

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50 WATCH YOUR TIME

Plus près du soleil Le visiteur de la manufacture Hublot à Nyon, près de Genève, ne peut manquer l’atelier dévolu à l’usinage du saphir où trône une série de CNC dernier cri permettant de façonner ce matériau dans des temps record. Et qui dit record calcule ici en heures de passage en machine vu que le saphir est tout simplement le deuxième matériau le plus dur du monde après le diamant.

Pour Hublot, cette gageure est presque devenue une marque de fabrique, vu que les processus développés au sein de la manufacture ont fait de la Maison « le pionnier du façonnage et de la coloration du saphir », permettant au passage d’abaisser drastiquement le prix de revient de ces composants.

Tout a commencé en 2016, année où Hublot entame « sa démocratisation et sa révolution du saphir », dans un premier temps totalement transparent. Un an plus tard, en accord avec « l’art de la fusion », concept cher à la marque, la Maison repousse une nouvelle fois les limites en créant des saphirs synthétiques de grande taille et de couleur, « malgré la complexité, l’instabilité, l’imprévisibilité et la manque d’homogénéité de la fusion et de la cristallisation du saphir ». Au passage, la manufacture continue d’investir dans son département de R&D et dans l’outillage nécessaire à l’industrialisation du saphir qui, après la transparence, s’est ainsi vu teinté en noir fumé, puis bleu puis rouge.

Hublot n’allait évidemment pas s’arrêter en si bon chemin.

L’horloger présentait ainsi en début d’année une nouvelle couleur primaire dans son nuancier, à savoir le jaune obtenu en fusionnant cuivre et alumine. Avec ce nouveau ton qui habille la Spirit of Big Bang Yellow Sapphire 42 mm, Hublot signe encore une fois une première mondiale dans l’histoire de l’horlogerie. Cette montre, presque aussi dure et résistante aux rayures que le diamant (9 sur l’échelle de Mohs contre 10 pour le diamant), est aussi légère que le titane pour un poids d’à peine 107 grammes au poignet. Elle affiche une transparence absolue dans un éclat d’un jaune solaire qui se prolonge jusque sur son bracelet en caoutchouc naturel ligné de couleur jaune.

C.R.

être portées au poignet sans risque. Un tel moment est intervenu en 1926, avec la création par Rolex du boîtier Oyster doté d’un fond et d’une couronne vissés, par conséquent impénétrables.

Ces deux composants de la boîte étaient en effet les plus exposés aux infiltrations en tout genre. La marque à la couronne réalise alors qu’elle vient de résoudre un problème historique pour l’industrie du temps. Elle le fait d’ailleurs largement savoir en publiant dans le Daily Mail un encart publicitaire consacré à l’exploit de Mercedes Gleitze qui, le 7 octobre 1927, avait traversé la Manche à la nage avec une Rolex Oyster au poignet. À l’issue de cette remarquable performance sportive, la montre fonctionnait encore à la perfection. La montre étanche était née et, avec elle, la première étape franchie vers l’avènement des montres de plongée à usage professionnel. La pionnière en la matière a pour nom Submariner, encore une fois une Rolex. Datée de 1953, elle mesurait 37 millimètres de diamètre avec boîte et bracelet en acier ainsi qu’une lunette tournante graduée aux 5 minutes pour le calcul des temps de plongée. Son étanchéité était garantie jusqu’à 100 mètres.

Anniversaires emblématiques Mais remontons quelques années en arrière et quittons la Suisse pour l’Italie d’Officine Panerai afin de rappeler la naissance de la Radiomir en 1936, abandonnée une décennie plus tard au profit d’une Luminor plus performante. Les deux modèles, Radiomir et Luminor, ont été remis au goût du jour par la maison florentine après son intégration au groupe Richemont en 1997. La Radiomir était la première véritable montre de plongée, capable de résister en immersion à une pression supérieure à 3 atmosphères qui qualifie la simple étanchéité. En fait, cette montre est née de la convergence entre une commande militaire pour les nageurs de combat de la marine italienne et l’intérêt des concepteurs de l’époque pour la rigueur caractéristique du rationalisme en vogue, notamment, dans le domaine architectural. Un rapprochement unique en son genre, auquel il faut ajouter la question fondamentale de la précision. Dans un premier temps toutefois, il s’agissait moins d’un problème de montre que de boîte ; moins d’un projet mécanique que d’une étude esthétique et fonctionnelle. Les premières Radiomir réalisées par Officine Panerai étaient A

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HUBLOT SPIRIT OF BIG BANG YELLOW SAPPHIRE 42MM. PORTÉ PAR SON ESPRIT D’INNO-

I · BREITLING SUPEROCEAN HERITAGE II CHRO-

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TION CHRONOGR APHE ACCENTUE SON ESPRIT

En phase avec la lune

FOCUS WATCH YOUR TIME 51

Chez Hermès, la belle horlogerie se conjugue avec une lecture décalée du temps et de ses aléas. La maison en apporte une nouvelle preuve cette année avec la montre Arceau L’heure de la lune qui propose une vision inédite du satellite de la Terre.

Avec une complication horlogère aussi « exploitée » que les phases de la lune, autant dire que, de nos jours, peu de maisons se sont enhardies à tenter de nouvelles explorations dans ce domaine. Pour autant que l’on sache, le plus ancien mécanisme qui a cherché à reproduire les diverses apparences du satellite de la Terre n’est autre que la Machine d’Anticythère datée du 2ème siècle avant J.-C. C’est dire l’importance historique des recherches astronomiques dans la mesure du temps. Traduites en systèmes à rouages, on en retrouve de nouveau la trace quelque treize siècles plus tard auprès du savant Al-Bîrunî, inventeur de l’astrolabe mécanique, également destiné à figurer les phases de la lune, fondement du calendrier islamique. Avec les progrès de l’horlogerie, cette complication va très vite migrer dans les horloges murales à poids, puis les horloges de table à ressort et enfin la montre de poche.

Au XXème , les phases de lune deviennent poétiques et vont très vite accompagner les calendriers complets et perpétuels des montres-bracelets. Leur précision gagne également du terrain pour gagner l’appellation de lune astronomique ou de précision. Pour mémoire, la durée d’une lunaison réelle est de 29 jours 12 heures 44 minutes 2,8 secondes (29,53 jours). Une particularité qui n’est pas sans poser problème aux inconditionnels de l’exactitude.

Car les moyens mécaniques généralement utilisés pour afficher les phases de lune sur un cadran reposent sur un

Complexité mécanique Inutile de dire qu’avec une telle profondeur de champ, les phases de lune ne laissent guère de place à l’innovation. Un défi qu’a pourtant relevé Hermès avec la classe qui lui est coutumière et cette expression décalée des complications horlogères qui lui est propre, déjà parfaitement incarnée dans des pièces comme Arceau Le temps suspendu, Dressage L’heure masquée ou encore Slim d’Hermès L’heure impatiente. En l’occurrence, pour cette Arceau L’heure de la lune, Hermès propose « une interprétation inédite » des phases de la lune via deux compteurs satellitaires mobiles, l’un pour l’heure, l’autre pour la date, qui gravitent au-dessus d’un cadran en aventurine ou en météorite sur lequel sont incrustées deux lunes hémisphé-

riques de nacre. Comme en apesanteur, ces deux compteurs effectuent une ronde en 59 jours pour révéler au gré de leur progression les divers visages de la lune dans les hémisphères Nord et Sud, tout en maintenant leur orientation pour une parfaite lecture des indications horaires et calendaires.

Comme d’habitude chez Hermès, cette poésie du temps masque une complexité mécanique telle qu’elle exige que la maison parisienne travaille avec les meilleurs horlogers du moment. Pour cette Heure de la lune, c’est à Jean-François Mojon et ses équipes de Chronode qu’a été confiée la tâche délicate de mettre au point ce module « lunaire » qui vient se greffer sur le mouvement de manufacture extra-plat Hermès H1837 de 3,7 mm d’épaisseur.

Défi supplémentaire : travailler tout en finesse pour garder un galbe élégant au boîtier en or gris de 43 mm de diamètre. Pari tenu avec les 117 composants du module compris dans une hauteur d’à peine 4,2 mm. Pour brouiller encore un peu les pistes, Hermès a d’ailleurs inversé les indications cardinales de ses lunes avec le sud en haut, orné du Pégase cher à l’imaginaire de la marque, et le nord en bas, représentation réaliste celle-là de la lune vue depuis l’hémisphère septentrional. Pour Hermès, l’objectif est clair : « Se poser sur la lune et perdre ses repères spatio-temporels. » Avec une montre au poignet, le projet est ambitieux !

Christophe Roulet

système fait d’une roue à 59 dents qui vient entraîner un disque porteur d’une double représentation de la lune. Il en résulte une durée de lunaison mécanique de 29,5 jours, synonyme d’un jour de décalage tous les 2 ans et presque 8 mois. Avec les lunes de précision, la roue d’entraînement comporte 135 dents, ce qui permet de réduire l’écart avec le cycle lunaire réel d’un jour tous les 122 ans. Dans la foulée, la représentation de la lune a également connu ses propres innovations pour devenir ici semi-sphérique et luminescente, là sphérique et rotative ou progressivement recouverte d’un cache.

HERMÈS ARCEAU L’HEURE DE LA LUNE. COMMENT POSER UN REGARD NEUF SUR

HERMÈS ARCEAU L’HEURE DE LA LUNE. EN APESANTEUR, LES DEUX COMPTEURS

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L A COMPLICATION CL ASSIQUE DES PHASES DE LUNE ? HERMÈS RÉPOND EN INTÉ-

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TÈGRENT AU MOUVEM ENT DE MANUFACTURE HER M ÈS H1837. UN DÉFI TECH-

PAR UN MODULE E XCLUSIF BRE VE TÉ RÉ ALISÉ PAR CHRONODE .

52 WATCH YOUR TIME

Ballet aérien Il y a dix ans, Louis Vuitton présentait une montre qui créait la surprise dans le sérail horloger en offrant une lecture de l’heure tout à fait originale. Pour la première décennie de ce calibre exclusif breveté en 2009, la Maison parisienne présente aujourd’hui une Tambour Spin Time Air qui joue sur une totale transparence tout en restant fidèle au principe de base.

Le concept mécanique reste en effet identique : « En lieu et place d’une aiguille centrale, la Tambour Spin Time Air utilise douze cubes rotatifs afin d’afficher les heures, explique Louis Vuitton.

Toutes les 60 minutes, de façon instantanée, deux d’entre eux tournent sur eux-mêmes. Ainsi, une heure se termine avec un cube dévoilant sa face neutre pour faire place à la suivante, matérialisée par un cube qui dévoile alors sa face distinctive.

Un concept unique, innovant, aussi ludique que technique. » Ce sont toujours les spécialistes de la Fabrique du Temps, manufacture horlogère intégrée de Louis Vuitton, qui ont mis au point cette nouvelle déclinaison de la Spin Time avec le calibre LV88 à remontage automatique offrant une réserve de marche de 35 heures. Un calibre plus aérien où les cubes servant à l’indication des heures effectuent leur rotation comme en suspension à l’intérieur du boîtier.

Pour cette édition anniversaire, Louis Vuitton présente une collection de sept modèles, trois masculins et quatre féminins, avec des cylindres à la place des cubes. La mécanique horlogère est située au centre du boîtier entre deux verres saphir sous un motif représentatif de la Maison : l’iconique signature LV pour les pièces homme et la superposition de deux fleurs de Monogram, ronde et pointue, pour les pièces femme.

Au verso apparaissent par transparence la face cachée des cubes ou des cylindres ainsi que la masse oscillante. Aériennes et ludiques, ces Louis Vuitton Tambour Spin Time font de la lecture de l’heure une découverte.

E.D.

d’ailleurs équipées de mouvements Rolex ou Angelus.

Nous avons volontairement mis l’accent sur les modèles de plongée parce qu’objectivement, c’est bien l’étanchéité qui est à l’origine de l’usage moderne de la montre. Dans la catégorie des montres sportives toutefois, les chronographes ont eu une importance comparable. Nombre d’entre eux sont d’ailleurs aujourd’hui des instruments de plongée. Certaines marques ont beaucoup travaillé sur le sujet, comme Heuer (aujourd’hui TAG Heuer, depuis la fusion entre la manufacture helvétique et la société luxembourgeoise TAG-Techniques d’Avant Garde en 1985), Breitling, IWC, Omega et Zenith. Ces deux dernières maisons célèbrent justement cette année le 50ème anniversaire de leur chronographe emblématique respectif, celui de la Speedmaster pour Omega, qui a accompagné la mission Apollo 11 et son « premier pas sur la Lune » en 1969, et le El Primero pour Zenith, le premier chronographe automatique lancé le 10 janvier 1969.

Le remontage automatique, voilà encore une évolution importante et, d’une certaine façon, une avancée aussi décisive pour l’usage moderne de

la montre que l’étanchéité. C’est en effet le remontage automatique d’une montre, entretenu par les mouvements incessants du poignet, qui lui assure son autonomie énergétique tant qu’elle est portée.

Reporté dans le modèle El Primero original, ce progrès allait de pair avec une construction intégrée du chronographe doté d’une roue à colonnes, d’un rotor central sur roulements à billes et d’un oscillateur cadencé à 36 000 alternances par heure. Ces caractéristiques ont d’emblée fait de l’El Primero le chronographe de série le plus précis du monde et le seul capable de mesurer les temps courts au 1/10ème de seconde.

Quoi qu’il en soit, chronographes ou montres de plongée (conformes à la norme ISO 6425), les montres sportives contemporaines ne sont plus des instruments professionnels, remplacées dans cette fonction par l’électronique. Ce qui renforce d’autant leur portée historique et sentimentale… Des valeurs fondamentales aux yeux des collectionneurs, des passionnés et des spécialistes.

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LOUIS VUITTON SPIN TIME AIR . L A TAMBOUR SPIN TIME, L A PLUS MODERNE DES HEURES

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RUBRIQUE SPORT WATCH YOUR TIME 53

Ulysse Nardin Diver Chronometer Déjà prisée des plus audacieux, la Diver d’Ulysse Nardin a entièrement changé d’apparence pour adopter un style plus contemporain à l’extérieur comme à l’intérieur, assorti d’un design plus audacieux. Cette montre de plongée, conçue pour résister aux pressions potentiellement fatales qui ont cours à 300 mètres de profondeur, est équipée d’une lunette inversée concave avec verre saphir bombé. Le cadran présage la merveille mécanique qui lui sert de « motorisation ». À travers le fond ouvert de sa boîte 44 mm, on peut admirer le mouvement UN-118 avec sa technologie silicium, une spécialité de la Manufacture. Sur les index et les aiguilles, le Superluminova facilite la lecture de l’heure dans l’obscurité et à grande profondeur. Le cadran arbore également un indicateur de réserve de marche à 12 heures, un guichet de date et une petite seconde à 6 heures, le tout entouré d’une lunette tournante unidirectionnelle, incurvée vers l’intérieur. Les chiffres du cadran ont été modifiés pour indiquer 0, 15, 30 et 45. Aussi, le bracelet en titane et caoutchouc a été intelligemment repensé : une boucle ardillon vient remplacer le fermoir classique et sa silhouette épurée n’accueille plus qu’un seul « élément », signature iconique d’Ulysse Nardin. Quant à la couronne, elle est protégée par de robustes pièces en caoutchouc bleu.

COLLECTIONNEUR WATCH YOUR TIME 55

L’heure collector --o------- Vincent Daveau Je suis un homme, Jupiter, et chaque homme doit inventer son chemin.

— Jean-Paul Sartre ( 1905 — 1980 )

À y regarder de près, l’horlogerie contemporaine, et plus spécifiquement celle qui repousse les limites de la mécanique, est consubstantielle aux collectionneurs. Son avenir dépend de l’effet de surprise qu’elle doit entretenir pour continuer de séduire.

© E r i c Va l l i

Le sommet de la pyramide horlogère se trouve aujourd’hui dans une situation complexe, à la frontière de l’industrie et du luxe. Pour exister, la nébuleuse des marques tutoyant l’excellence a besoin d’entretenir avec son public une relation de séduction mêlant magie et mystère à travers la production de garde-temps sortant de l’ordinaire. Mais voilà, dans un monde où la pure rentabilité et le profit l’emportent trop souvent, certaines d’entre elles font parfois l’impasse sur les créations mécaniques capables de valoriser leur savoir-faire pour se concentrer sur des références jugées plus rentables parce que simplement plus commerciales. Mais toutes ces Maisons, pour qui le rare est une question d’image, savent pertinemment que leur avenir dépend d’une communication bien orchestrée autour de ces pièces d’exception.

Ces dernières années, alors que les montres de luxe donnent moins l’heure qu’elles ne servent de statut social à leur propriétaire, les horlogers doivent avoir à l’esprit que sans un zeste d’histoire il n’est point de message crédible. Et, sans légende entretenue à grand renfort de produits exotiques capables de véhiculer une image forte, point d’espoir de durer longtemps.

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Renouer avec l’exception Depuis l’avènement des montres à quartz et aujourd’hui des dérivés connectés capables de remplir des dizaines de tâches, les garde-temps mécaniques tiennent lieu d’instruments hors norme. Pour parler froidement en chiffres, ils représentent moins d’une montre suisse sur quatre vendues par an et moins de 1% des ventes horlogères mondiales. Dans ce contexte, l’acheteur d’un modèle mécanique, même le plus simple, peut être perçu comme un original en puissance. Cette attirance pour la mécanique horlogère traditionnelle amène d’ailleurs la plupart de leurs ardents défenseurs à détourner l’usage premier de cet instrument. À leurs yeux, il devient alors un véritable bijou à même de donner aux observateurs avertis une image > positive de leur porteur, membre d’un même club.

56 WATCH YOUR TIME

Freak, c’est chic Depuis les années 1980, Ulysse Nardin, les pieds bien ancrés dans la tradition vu son année de fondation qui remonte à 1846, ne fait pas moins partie des manufactures qui ont révolutionné l’horlogerie moderne. Avec le silicium d’abord, un matériau qui a permis des avancées technologiques impensables, même avec les alliages métalliques les plus sophistiqués, et pour lequel Ulysse Nardin figure clairement parmi les pionniers visionnaires. Avec ses produits ensuite et surtout l’un d’eux considéré comme une véritable référence en matière d’innovation : la Freak, apparue en 2001.

Création phare de la marque, la Freak a réduit la montre à une expression remarquablement elliptique : pas d’aiguilles, pas de cadran et pas de couronne. L’affichage est assuré en direct par le mouvement contenu dans une coque avec verres saphir au-dessus et au-dessous. Pour remplacer les aiguilles et le cadran, deux ponts munis de flèches tournent respectivement en une et douze heures, en pointant des chiffres inscrits sur une plaque interne.

Le boîtier principal entre en interaction avec le mouvement pour jouer le rôle de la couronne. La lunette supérieure, que l’on libère par un cliquet à 6 h, sert à la mise à l’heure alors que son pendant, placé sur le fond, assure le remontage du long ressort de barillet.

Au fil des ans, cette montre emblématique a subi plusieurs évolutions, parfait miroir des capacités d’innovation de la marque, notamment dans le domaine du silicium. Cette année encore, la Maison surprenait tout le monde avec une nouvelle Freak X qui marque le point d’entrée de la collection avec un prix tout à coup abordable. Reprenant un grand nombre de ses éléments esthétiques et fonctionnels, elle rompt toutefois avec l’un des codes de la gamme : l’heure ne se corrige plus par la lunette mais bien par la couronne. Le mouvement « baguette » est toujours équipé d’un carrousel tournant sur lui-même une fois par heure pour indiquer le temps qui passe. Cadran et aiguilles restent absents au profit d’un pont central, support des rouages indicateurs des heures et minutes. Exposé au regard, le balancier extralarge est en silicium, C.R. un matériau quasi-signature d’Ulysse Nardin.

Face à ce mode de consommation, une marque d’excellence aura de la peine à rester très longtemps au sommet de sa gloire sans entretenir le mythe. Raisons pour laquelle les maisons horlogères ne peuvent se contenter de vivre sur leurs acquis et d’entretenir le passé.

Pour aller de l’avant et se démarquer de la concurrence, elles doivent préserver leur prestige avec des gardetemps à complications dont elles ont le secret, comme les constructeurs automobiles qui lancent sur les circuits des bolides toujours à la pointe de la technologie et du design. Cela coûte cher, mais tout prouve que cela rapporte. Évidemment, certaines signatures de renom comme Cartier, qui ont largement contribué à l’aura de la haute horlogerie technique durant une décennie en proposant de nombreuses montres d’exception, voire des concepts visionnaires, semblent vouloir ralentir le rythme pour se concentrer sur la création de pièces d’horlogerie élégantes et chic. Cette horlogerie, certes moins travaillée techniquement et qui fait davantage appel à l’émotionnel qu’au sensationnel, est toutefois parfaitement cadrée pour s’adresser au cœur de cible d’une marque comme Cartier.

Il n’empêche, tous les patrons ne sont pas du même avis. Comme le disait Jean-Christophe Babin, patron de Bvlgari, « l’exploit, le dépassement et la mise en valeur d’un savoir-faire à travers une série de pièces d’exception rejaillit immanquablement sur la production de série, car la renommée induite née de la médiatisation de tels instruments fait naître chez une partie du public le désir de posséder une parcelle de ce qui fait la richesse et la grandeur de la marque ». De toute évidence, les références Octo présentées ces dernières années et la dernière en date, l’Octo Grande Sonnerie Quantième Perpétuel, ont très largement contribué à positionner favorablement Bvlgari sur l’échiquier de la haute horlogerie, mais également à soutenir les ventes des montres de série. Jean-Christophe Babin n’a toutefois pas l’exclusivité de cette idée. Tous les patrons de marque savent à quel point la mise au point de modèles à complications au sein des manufactures et leur présentation aux professionnels est un vecteur de visibilité. Et la visibilité contribue à la notoriété. Et la notoA riété fait vendre…

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ULYSSE NARDIN FREAK X. CE T TE FRE AK X EST LE POINT D’ENTRÉE DE L A COLLECTION.

I · ROLE X OYSTER PERPETUAL YACHT-MASTER II

TER ULTR A THIN PERPE TUAL ENAMEL S’IMPOSE

D’UN JOUR SIDÉR AL. LES HEURES ET LES MINUTES

REPRENANT UN GR AND NOMBRE DE SES ÉLÉMENTS ESTHÉ TIQUES E T FONCTIONNELS,

L’OYSTER PERPE TUAL YACHT-MASTER II — SEUL

AU PREMIER REGARD. ULTR APL AT, SON CÉLÈBRE

S’AFFICHENT AU-DESSUS DU TOURBILLON.

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58 WATCH YOUR TIME

Moteur première classe On s’en souvient comme si c’était hier. Au SIHH 2018, Baume & Mercier créait la surprise avec sa nouvelle Baumatic. Car, avec ce modèle, le plus beau est à l’intérieur. Baume & Mercier a en effet réussi un coup de maître avec son nouveau mouvement automatique baptisé Baumatic. Fruit d’un développement de cinq ans en collaboration avec la Manufacture horlogère ValFleurier du Groupe Richemont et de ses équipes du pôle Recherche & Innovation, il est à la pointe de ce qui se fait en matière de recherche horlogère et cela à un prix sans concurrence. Équipé d’un spiral et d’un échappement en silicium, il résiste à des champs magnétiques de 1500 gauss et dispose d’une réserve de marche de 5 jours. Sa conception ainsi que l’emploi de nouveaux types de lubrifiants capables de subir d’importantes variations de température font de ce calibre l’un des plus fiables et des plus robustes du marché. Résultat : les interventions de maintenance sont significativement réduites et les services reportés au-delà des cinq ans habituellement conseillés.

Autant pour l’année 2018. Après une telle réalisation, Baume & Mercier ne pouvait toutefois en rester là. Lors du dernier Salon International de la Haute Horlogerie en janvier à Genèver, la Maison récidivait ainsi avec une Clifton Baumatic Calendrier Perpétuel, soit une combinaison du calibre Baumatic BM131975AC-1 avec un module de quantième perpétuel. Autant dire que le moteur de ce nouveau modèle conserve toutes les caractéristiques d’origine qui ont fait sa force : fiabilité optimale, autonomie de 5 jours, propriétés antimagnétiques jusqu’à cinq fois supérieures à celles d’une montre standard, entretiens repoussés à sept ans. Pour le reste, le quantième offre les indications des date, jour de la semaine, mois, années bissextiles et phases de lune sans qu’aucune correction ne soit nécessaire avant le 1er mars 2100, une année séculaire non bissextile, selon les caprices du calendrier grégorien. À n’en pas douter, l’année 2100 ne sera qu’un « petit » cap à passer pour une Baumatic en pleine fleur de l’âge.

E.D.

À chaque époque son paradigme horloger Mais attention : en horlogerie de haute volée, si les codes changent lentement, ils n’en restent pas moins sujets à changement. Aussi, certaines spécialités mécaniques, encore à la mode hier, n’ont plus tout à fait la même aura. Il y a une vingtaine d’années, une marque dépourvue de montre régulée par un tourbillon dans sa collection avait peu de chance de sortir du lot.

Aujourd’hui, après que cet artifice mécanique a été vu pratiquement partout, même « vulgarisé » dans les collections les plus modestes, sa présence se fait plus discrète. Si le tourbillon est encore mis en œuvre, c’est qu’il prend place dans une configuration originale ou parce qu’il sert de régulateur à une mécanique disposant d’autres subtilités horlogères. Autre signe des temps : une pièce de haute volée, pour avoir une chance de se distinguer dans l’avalanche des nouveautés et d’intéresser collectionneurs et médias, ne peut pratiquement plus offrir une seule complication. La dynamique du marché, pour ne pas dire la concurrence, contribue ainsi largement à entretenir cette hyperbole technique.

La compétition est d’ailleurs si âpre que, parfois, le

comptage des mécanismes additionnels donne lieu à des interprétations qui échappent aux définitions du dictionnaire professionnel illustré de l’horlogerie réalisé par G.A. Berner. Et cela afin d’augmenter artificiellement le nombre des complications. Un seul exemple significatif : les quantièmes perpétuels, à nouveau en grâce auprès des amateurs en raison des mécanismes inventés par les horlogers pour en faciliter la manipulation, sont ainsi parfois présentés comme un lot de quatre complications distinctes, à savoir les jour, date, mois et année bissextile, au lieu d’une seule.

En revanche, il est possible de compter deux complications pour les montres chronographes dotées d’une rattrapante, qu’elle soit simple ou double comme chez A. Lange & Söhne, car le chronographe est une complication et la rattrapante est son mécanisme additionnel naturel. Pour mémoire, on relèvera également qu’une montre à Grande Complication est une pièce devant embarquer au moins trois complications. Mais là encore, à force de mauvaises habitudes, les horlogers considèrent parfois le tourbillon comme une complication alors qu’il s’agit d’une astuce apportée au régulaA

I

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BAUME & MERCIER BAUMATIC QUANTIÈME PERPÉTUEL. DÉ VOILÉE EN 2018, L A LIGNE

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BAGUE T TE .

FOCUS WATCH YOUR TIME 59

La tête dans les étoiles

Van Cleef & Arpels fait vivre ses collections de l’année au rythme du cosmos. Elles capturent ainsi la danse des planètes, dessinent les constellations et recueillent les étoiles au gré de créations inscrites dans la vision du Temps Poétique propre à la Maison.

Au fil des ans, la Maison Van Cleef & Arpels fondée en 1906 s’est fait une réputation d’esthète horloger qui lui sied parfaitement. Pas question en effet d’aborder la mesure du temps comme un énième apparatchik du système. Non, chez Van Cleef & Arpels, les pièces d’horlogerie sont soumises à une vision poétique du monde où l’on égrène les secondes comme des pétales de marguerite et les heures au gré d’une baguette magique. Mais si univers poétique il y a, celui-ci ne saurait se concevoir sans une rigueur manufacturière qui, précisément, magnifie ce monde féérique. « L’horlogerie Van Cleef & Arpels incarne un pan de son identité, explique Raphaël Mingam, Directeur Adjoint Marketing Horlogerie. A ce titre, elle est indissociable de tout ce qui fonde la Maison : un héritage, des valeurs fortes, un territoire d’expression défini et, de fait, une profonde culture de l’excellence. Cette proposition horlogère s’appuie sur trois savoir-faire rares : créer de nouvelles histoires et pièces qui s’inscrivent dans le patrimoine stylistique de la Maison, les animer via des mouvements à complications ad hoc et enfin sublimer les pièces via le travail de joaillerie et nos métiers d’arts, l’émail en tête. » Dans cet ordre d’idée, « émerveillée par le spectacle de la voûte céleste », la Maison a décidé de lui rendre honneur cette année avec des modèles qui s’inscrivent dans son

Arts et science Van Cleef & Arpels présente ainsi deux collections, Midnight Zodiac Lumineux dans l’univers masculin et Lady Arpels Zodiac Lumineux pour femmes, qui déclinent les douze signes astrologiques au gré de cadrans qui s’illuminent, littéralement. À la source de cette prouesse technique, le phénomène dit de piézoélectricité, étudié depuis le XVIIIème siècle, qui désigne la propriété de certains matériaux de se charger électriquement lorsque soumis à

des contraintes mécaniques. Le module horloger intégré au mouvement comprend ainsi une lame en céramique dont la vibration produit de l’énergie électrique qui vient alimenter, à la demande, des diodes électroluminescentes servant à éclairer durant trois secondes des billes d’émail translucides visibles sur les cadrans. Comme d’habitude chez Van Cleef & Arpels, ceux-ci sont l’objet de toutes les attentions, avec des signes du zodiaque sculptés en or blanc qui contrastent sur un fond en émail bleu pailleté, en écho à la voûte céleste.

Cet hymne au cosmos est encore complété par la version féminine de la montre Midnight Planétarium déclinée dans un boîtier Lady Arpels de 38 mm de diamètre serti de diamants sur la lunette et la carrure. Le modèle met en scène le soleil et les planètes les plus proches : la Terre et son satellite lunaire, ainsi que Mercure et Vénus qui se déplacent conformément à leur temps de rotation réel.

Le cadran, formé de sept disques en aventurine, conjugue ainsi le spectacle des astres en rotation avec celui d’une étoile filante en or rhodié qui indique l’heure avec poésie.

Au dos de la montre, deux guichets permettent de consulter le jour, le mois et l’année dans un décor enchanteur fait d’une masse oscillante en forme de lune sertie de diamants. Un rêve astral au poignet !

Christophe Roulet

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L’ASTRONOMIE POÉTIQUE, VAN CLEEF & ARPELS REVISITE SA MONTRE MIDNIGHT

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Astronomie Poétique. Ces créations aussi techniques que précieuses sont toutes des pièces d’émotion. Explication de Raphaël Mingam : « Depuis près de dix ans, Van Cleef & Arpels exprime la poésie du temps notamment au travers d’histoires inspirées de ce que nous appelons l’Astronomie Poétique ; des histoires qui sont comme autant d’odes au cycle du soleil et de la lune, au ballet des planètes ou au merveilleux spectacle des étoiles. Les montres Midnight in Paris et Midnight Planétarium avaient, de fait, déjà marqué les esprits sur ce fascinant territoire d’expression. Mais il est vrai que, depuis l’introduction en 2016 de la Midnight Nuit Lumineuse et des Lady Arpels Zodiac Lumineuses en 2018, notre philosophie du temps mêlant ici science et poésie a pris une autre résonance et une autre dimension… »

60 WATCH YOUR TIME

teur et non d’une fonction additionnelle aux indications horaires de base. Il faudra y être attentif car la mode des pièces à complications multiples semble depuis peu revenir en force dans les catalogues des marques bien décidées à entrer dans la course à la complexité horlogère.

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Renouveler le style Cette compétition visant à capter l’attention des collectionneurs, déjà mis à forte contribution ces vingt dernières années, semble vouloir prendre un nouveau tournant. Si l’on y regarde de près, on observe en effet que certaines Maisons s’émeuvent de l’intérêt porté par les connaisseurs aux artisans de la nouvelle horlogerie. Au rang de ces horlogers d’exception, on ne peut manquer F.P. Journe avec son Tourbillon Souverain Vertical, Girard-Perregaux avec la Neo Tourbillon sous Trois Ponts squelette, Vacheron Constantin avec sa Traditionnelle Twin Beat quantième perpétuel ou Ulysse Nardin avec la Mega Yacht, pour ne prendre que quelques exemples glanés au sommet de la pyramide.

Il est vrai que les meilleurs artistes, ceux de la nou-

velle vague horlogère au nombre desquels il faut citer Christophe Claret, Greubel Forsey, Hublot, HYT, MB&F, Rebellion, Richard Mille et Urwerk, ont su depuis quinze ans faire leur place au soleil en proposant des instruments horlogers sortant véritablement de l’ordinaire.

Certains d’entre eux, rassemblés dans le Carré des Horlogers au Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH) de Genève ou présents dans la nouvelle halle « Les Ateliers » à Baselworld, sont parvenus à marquer de leur empreinte le marché du très haut de gamme.

La tendance à venir : la généralisation de pièces ultrasophistiquées disposant de subtilités mécaniques originales, ludiques et atypiques, quand elles ne vont pas présenter des combinaisons de complications peu usitées mais utiles au quotidien. En un sens, les artisans de cette nouvelle horlogerie inscrite dans son siècle font comprendre aux marques historiques toute l’importance de faire évoluer le métier dans une logique de progression et, parfois, d’innovation disruptive, toutes deux vecteurs de croissance. Cette approche devrait lentement faire tâche d’huile… horlogère bien entendu !

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FOCUS WATCH YOUR TIME 61

Un vent de liberté À travers ses collections de l’année, Piaget met l’or à l’honneur. L’occasion pour la Maison de faire la démonstration des extraordinaires talents d’orfèvre, soit «une réserve inépuisable d’expertise», qui font sa renommée depuis plus d’un demi-siècle.

Au Moyen Âge, pour justifier leurs recherches sur la transmutation des métaux, les alchimistes utilisaient souvent l’allégorie du roi phrygien Midas, l’homme qui transformait tout ce qu’il touchait en or suite à un vœu exaucé par Dionysos. Chez Piaget, on est déjà passé au stade ultérieur mais toujours avec la même « magie » et avec le même attachement à ce métal précieux qui a « une allure qui ne se discute pas ». En d’autres termes, chez Piaget l’or est une fête et la Maison s’est fait un point d’honneur cette année d’en sublimer tous les atours. Avec sa ligne « Shine » présentée au dernier Salon International de la Haute Horlogerie de Genève, elle a ainsi réuni quelques-uns de ses plus beaux modèles, tous porteurs de cette aura Piaget faite d’une élégante désinvolture, tous emblématiques de son savoirfaire inimitable. Un seul point commun : toutes ces pièces se déclinent en or, blanc ou rose selon l’inspiration.

C’est en 1957 que Piaget décida de travailler exclusivement les métaux nobles, l’or et le platine. Depuis, la Maison s’est largement fait un nom grâce à son talent d’orfèvre mis au service d’une inspiration stylistique qui faisait déjà date durant l’époque débridée des années 1960 et 1970. On parlait volontiers alors de la Piaget Society animée par une saveur d’audace et de liberté. « L’or est le roi des matériaux, adoré et même vénéré depuis l’Antiquité, réservé aux objets de très grande qualité, rappelle la Maison. Chez Piaget, l’or

L’art du bracelet Deux modèles font admirablement écho à cet appel des plaisirs sensoriels, à commencer par la Limelight Gala dont le style rétro-contemporain est tellement… Piaget.

Le bracelet gravé main du modèle de l’année est une pure merveille avec sa finition «décor Palace» déjà observée sur plusieurs créations Piaget. Ce chef-d’œuvre réalisé par les artisans d’art de la Maison est assorti d’un cadran aux admirables zébrures en malachite vert foncé.

Un nouveau style de sertissage « ouvert » sur la lunette et les cornes, une technique qui permet l’incrustation de pierres plus imposantes, comme soudées de manière invisible les unes aux autres, souligne la maîtrise esthétique du modèle. Maîtrise que l’on retrouve sur la pièce

Extremely Lady. Piaget a imaginé un jeu d’ombres et de lumière sur les écailles d’une créature exotique, reproduites ici sur ce modèle en or rose. Chaque écaille est brossée à la main par petites touches et en variant les angles et la profondeur. Il en résulte un bracelet chatoyant à décoration d’écailles que l’on retrouve sur le cadran en or et qui vient s’ajouter à la riche collection de textures travaillées en or et inspirées par la nature.

La lunette sertie de 24 diamants taille brillant et la teinte rose de l’or donnent en plus ce petit côté vintage proprement irrésistible.

On notera également les modèles de la collection Altiplano d’une minceur affolante qui s’ornent pour l’occasion de cadrans en météorite, au traitement galvanique pour certains, afin d’obtenir des teintes d’or ou d’azur. On notera surtout le nouveau modèle phare de la ligne Possession, une ligne qui se distingue par sa lunette tournante et ses couleurs dansantes. Cette année, la gamme se prolonge ainsi avec une montre manchette en maille milanaise, nouvelle démonstration de Piaget dans l’art du bracelet.

Le maillage souple et riche est réalisé en or travaillé à la main pour obtenir cette finesse dans la texture. Et pour la touche finale, cette montre-bijou s’orne d’un cadran de nacre serti de 11 index en diamants et d’une lunette elle aussi sertie de E.D. 162 diamants taille brillant. Piaget à son meilleur !

PIAGET MONTRE MANCHET TE POSSESSION 29 MM. LE MODÈLE PHARE DE L’AN-

PIAGET MONTRE E X TREMELY LADY. POUR CE MODÈLE, PIAGE T A IMAGINÉ UN JEU

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est le symbole de son expertise interne qui associe tradition et innovation dans une approche créative unique. Dans ses ateliers genevois, les orfèvres de la Maison ont la maîtrise et le savoir-faire requis pour créer plus d’une centaine de types de bracelets différents. Quelle qu’en soit la forme, qu’il s’agisse d’un bracelet de montre aux multiples maillons épurés ou d’un bracelet souple tissé à partir d’un seul fil d’or, le métal est travaillé par touches légères et de diverses manières, le but étant d’aiguiser le plaisir et la sensualité joyeuse de porter sur soi ce métal précieux. »

VOYAGE WATCH YOUR TIME 63

Compagnons de voyage --o------- Peter Braun On voyage pour contempler.

Tout voyage est une contemplation mouvante.

— Marguerite Yourcenar ( 1903 — 1987 )

Les montres-bracelets avec affichage de l’heure universelle, ou au moins d’un deuxième fuseau horaire, sont devenues indispensables à l’ère de la mondialisation. Et pas seulement en voyage.

© E r i c Va l l i

Le voyage éduque, il crée des liens. Nous avons beau multiplier télé- et visioconférences, il reste difficile d’imaginer une vie professionnelle sans déplacements. Les gros contrats ne se négocient pas au téléphone, mais bien en face-à-face. La mondialisation appelle des voyages plus fréquents et lointains, mais aussi, fort heureusement, plus confortables. À l’époque où Ferdinand Adolph Lange fabriquait ses premières montres à Glashütte, le trajet en diligence de Dresde à Francfort prenait une semaine entière. Sur une telle période, les voyageurs ne remarquaient pas qu’au terme des 500 kilomètres d’est en ouest, le zénith solaire était décalé de près de vingt minutes : si Lange avait pu appeler chez lui à ce moment-là, on lui aurait confirmé cet écart avec Dresde, comme sa montre de poche l’indiquait. Féru de précision, F.A. Lange devait évidemment ajuster sa montre à la nouvelle heure locale, en se référant à l’horloge de la gare.

En fait, il aurait même fallu qu’il l’ajuste plusieurs fois en cours de route, puisque Chemnitz, Gera, Weimar, Erfurt et Fulda, autant d’étapes de son parcours, avaient chacune une heure différente…

Autant d’heures que de compagnies Cet état de fait s’est avéré particulièrement problématique dans les pays très étendus d’est en ouest, comme les Etats-Unis, où les nombreuses compagnies de chemin de fer privées possédaient chacune leur propre heure.

D’autant que, curieusement, elles choisissaient souvent l’heure locale de leur siège. Ainsi, la Pennsylvania Railroad Company se référait à l’heure locale de Philadelphie sur tout le parcours, tandis que la New York Central utilisait « l’heure Vanderbilt » de la gare centrale de Manhattan. Pas simple pour les voyageurs de s’y retrouver ! À chaque correspondance, ils devaient consulter les horloges murales, derrière les guichets, qui indiquaient l’heure de référence de chaque compagnie ferroviaire. On n’y lisait pas l’heure locale

LOUIS VUIT TON TAMBOUR MOON GMT. QUINZE ANS APRÈS SA NAISSANCE, L A TAMBOUR N’A PAS É TÉ REMPL ACÉE MAIS CÉLÉBRÉE À TR AVERS UNE NOUVELLE VERSION RESPECTUEUSE DE SON ADN : L A TAMBOUR MOON. CE T TE NOUVELLE E XPRESSION DE L A TAMBOUR RESPECTE LES CODES ESTHÉ TIQUES QUI ONT FAIT SON SUCCÈS. UN BOÎTIER TOUT EN RONDEUR , DES CORNES R APPORTÉES AFIN DE CONSERVER LE CERCLE PARFAIT DU BOÎTIER , LES DOUZE LE T TRES DE LOUIS VUIT TON GR AVÉES SUR L A TR ANCHE E T, ENFIN, CE VOLUME PARTICULIER DU BOÎTIER S’ÉL ARGISSANT AU NIVE AU DE SA BASE . L A TAMBOUR MOON GMT REPREND LE THÈME CHER À L A MAISON LOUIS VUIT TON DEPUIS TOUJOURS : LE VOYAGE . C’EST AINSI QUE L A TAMBOUR MOON FAIT UNE PL ACE DE CHOIX À L A FONCTION GMT. UN NOUVEL OUTIL ÉLÉGANT POUR UN GLOBE-TROT TER MODERNE LOGÉ DANS UN BOÎTIER DE 41,5 MM DE DIAMÈ TRE .

des différentes destinations, mais seulement les noms des lignes, comme Erie & Lackawanna ou Baltimore & Ohio. Pour déterminer l’heure d’arrivée à destination, il fallait vérifier l’heure appliquée par la ligne et la convertir en heure locale, au départ et à l’arrivée. Pour accroître encore la confusion, la plupart des villes adoptaient l’heure vraie, aussi appelée heure solaire, calculée en fonction du zénith à midi. Ainsi, au milieu du 19ème siècle, les ÉtatsUnis, encore jeune nation, comptaient quelque 144 heures différentes !

Le découpage de la Terre Dès l’Antiquité, la représentation de la Terre a été quadrillée d’un réseau de longitudes et de latitudes. Sur ses cartes, Ptolémée avait déjà placé le méridien zéro dans la région des îles Canaries (dont la longitude officielle est aujourd’hui d’environ 15° ouest). Au fil des siècles, les cartographes ont déplacé la longitude zéro vers Rome, Copenhague, Paris, Saint- Pétersbourg ou Londres. Vers 1870, le monde comptait 10 méridiens zéro officiellement déclarés, par tradition ou fierté nationale, sans que l’on réussisse à trancher.

Deux nations surtout, la France et la Grande-Bretagne, se sont longtemps disputé le méridien de référence pour le calcul du temps…

Ce n’est qu’au terme d’une lutte acharnée, en 1884, que 22 des 25 pays réunis à l’occasion de la Conférence internationale de Washington sont parvenus à un accord sur cette question brûlante. Les Anglais ont finale>

64 WATCH YOUR TIME VOYAGE

ment eu gain de cause : depuis cette conférence, partout sur la planète, l’heure est calculée à partir d’une ligne de référence imaginaire traversant le bâtiment de l’ancien Observatoire royal de Greenwich, dans la banlieue de Londres. Sûrs d’eux, les Britanniques avaient déjà repéré la longitude zéro par une ligne verticale dans le réticule du télescope de l’Observatoire. En plus du Temps moyen de Greenwich (GMT), l’accord prévoyait 23 autres fuseaux horaires, soit 24 au total. Pour faciliter la conversion et la synchronisation des montres en voyage, le décalage horaire était d’exactement une heure entre deux fuseaux. Depuis, on a introduit huit autres fuseaux horaires avec un décalage d’une demi-heure, ainsi que trois autres, présentant 15 ou 45 minutes de décalage, soit 35 fuseaux horaires au total. Les premiers fuseaux horaires couvraient une zone de 15 degrés de longitude, soit 1666 kilomètres dans le sens ouest-est, pour que l’heure solaire et l’heure officielle correspondent parfaitement au milieu du fuseau.

Ainsi, chaque fuseau ne doit pas dépasser 15° pour limiter le décalage maximum par rapport au soleil à une demi-heure environ. C’était en tous cas la théorie, car dans la pratique, les frontières des fuseaux horaires correspondent aux frontières politiques.

L’Heure normale d’Europe centrale (HNEC), introduite en 1893, correspond au Temps moyen de Greenwich, plus une heure. Elle est valable de la côte ouest de l’Espagne jusqu’à la frontière orientale de la Pologne, soit près de 35 degrés de longitude.

Les montres à double fuseau horaire Le réglage d’une montre est loin d’être insurmontable : même sur un vol assez court, le voyageur a largement le temps d’ajuster les aiguilles. Voyager avec une montre simple est donc tout à fait possible. Il est en revanche assez agaçant de se presser pour réenclencher la couronne afin de ne pas perdre la précision de la montre

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lors de la mise à l’heure. Le principe des modèles dédiés au voyage est donc le suivant : un désengagement momentané d’une partie de la minuterie, qui permet de conserver l’heure ajustée à la seconde près ! La technologie et le design de la montre dépendent de l’importance accordée à l’« heure de référence » : si elle sert de simple rappel de l’heure qu’il est dans notre ville d’origine, les grandes aiguilles du cadran sont désengagées pour faciliter le réglage. Si le but est de visualiser l’heure d’une autre ville, on utilise un affichage supplémentaire, mais subordonné, pour un réglage plus rapide.

De nombreux horlogers privilégient l’heure locale et indiquent l’heure de la ville d’origine dans un compteur. Lors d’un déplacement, l’aiguille centrale des heures peut être avancée ou reculée, indépendamment de celle des minutes, tout en préservant l’heure de référence, indiquée sur un cadran auxiliaire ou par une aiguille centrale unique. Ce dernier système est particulièrement pratique et rapide, puisqu’en général le changement de fuseau ne s’applique qu’aux heures, tandis que les minutes restent inchangées. La simplicité du réglage d’un nouveau fuseau horaire — tout en préservant l’heure de référence — est le principal atout de ce type de montre. À l’inverse, on privilégie la rapidité du réglage de l’affichage secondaire quand on a besoin de consulter l’heure d’une ville à l’étranger (par exemple chez des collègues à New Delhi), tandis que les aiguilles principales continuent d’indiquer l’heure de référence. En voyage, l’utilité d’une telle montre reste toutefois assez limitée.

Les montres dites à heure universelle représentent le système des fuseaux horaires vu depuis l’hémisphère Nord, avec le pôle Nord au centre du cadran, ce qui éclaire notre monde sous un nouveau jour.

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À l’heure du Japon

FOCUS WATCH YOUR TIME 65

Il est souvent utile de raviver les souvenir de ces créations à l’origine de grandes mutations. Les pièces anniversaires proposées cette année par Seiko ont cette ambition.

L’Histoire avec un grand « H » est faite de dates, d’hommes d’exception et de moments fondateurs. Celle de l’horlogerie se trouve elle aussi émaillée d’événements, a priori anodins, à l’origine toutefois de bouleversements majeurs.

Pour Seiko, l’année 1969 a ainsi marqué un tournant. Il y a tout juste cinquante ans, cette maison presque inconnue en Occident lançait un chronographe à remontage automatique et embrayage vertical — deux innovations majeures — en même temps que la première montre à quartz commerciale. À l’époque, les professionnels du marché n’ont pas saisi toute la portée qu’allait avoir cette véritable révolution. Baptisée Astron, cette montre de nouvelle génération, capable de garantir une précision quasi-absolue pour l’époque, préfigurait une ère nouvelle. De mémoire d’horloger, aucun mécanisme ne pouvait en effet rivaliser avec une dérive n’excédant pas les 5 secondes par mois.

Pour célébrer ce demi-siècle d’une aventure toujours en marche, Seiko lance une nouvelle ligne Astron GPS Solar Dual Time 5X53 en édition limitée à 1500 exemplaires. Avec un design inspiré du modèle d’origine, cette montre se pare d’un calibre innovant qui affiche l’heure de 39 fuseaux horaires de façon automatique en fonction du lieu où l’on se trouve. La précision est à l’avenant, avec un écart de marche qui n’est plus que d’une seconde tous les 100 000 ans lorsque le mouvement est calé sur une balise GPS.

Les 20 ans du Spring Drive En 2019, Seiko célèbre un autre anniversaire d’importance : celui des 20 ans du Spring Drive, ce nouvel échappement hybride associant le meilleur de la mécanique et de l’électronique pour donner l’heure avec une rare justesse et une fluidité visuelle jamais observée auparavant. Pour l’occasion, Grand Seiko propose dans sa collection Sport un nouveau design directement inspiré par la puissance du Lion, son emblème depuis la création de la première Grand Seiko en 1960. Les trois séries de pièces, toutes réalisées en éditions limitées, se parent de boîtiers de 44,5 mm aux lignes vives et dynamiques en titane haute densité (500 exemplaires par référence) ou en or rose (100 pièces), polis selon la méthode « Zaratsu ». Les modèles sont animés par les calibres des chronographes automatiques Spring Drive régulés par l’échappement Tri Synchro.

Toujours dans le cadre de cette célébration, Grand Seiko présente la Spring Drive Grand Seiko Elegance Collection emportant un nouveau calibre manuel (9R02). Muni du régulateur « Tri-Synchro » assurant une précision de l’ordre de la seconde par jour, ce « moteur » dispose également d’un nouveau barillet. Celui-ci intègre deux ressorts montés en parallèle qui embarquent la technologie « Torque Return System » grâce à laquelle le couple excédentaire des ressorts est réutilisé en cours de fonctionnement pour une réserve de marche qui grimpe à 84 heures. Éditée à

30 exemplaires, cette référence en platine dispose d’un indicateur de réserve de marche placé côté fond, à proximité du barillet. Celui-ci est décoré d’une fleur de campanule, le symbole de Shiojiri, là où se trouve le Micro Artist Studio, l’atelier à la base de ces merveilles. Et parce que la finesse ramène nécessairement aux femmes, la manufacture horlogère propose également parmi ses nouveautés une nouvelle Grand Seiko Automatique en version sport chic qui saura accompagner ces dames en toute élégance.

Cette année 2019 est aussi l’occasion pour la manufacture Seiko de lancer une ligne Prospex LX inspirée de la Prospex Re-Creation de 1968 récompensée au Grand Prix d’Horlogerie de Genève en 2018. Équipées de calibre Spring Drive (avec ou sans GMT), ces pièces somptueuses font écho à une autre réinterprétation, toujours dans la ligne Prospex, d’un modèle de plongée présenté par la marque dans les années 1970. Ce garde-temps automatique, étanche à 200 mètres, admirablement recréé pour célébrer un quarantième anniversaire, se veut à la fois typé et robuste. Véritable « collector », il est produit à 2500 exemplaires et devrait séduire les aventuriers en quête de la montre de plongée ultime. Attachée à ses racines et soucieuse de valoriser le patrimoine artisanal du Japon à travers ses créations, la maison Seiko présente enfin une série de montres Presage arborant des cadrans réalisés en porcelaine d’Arita, la ville berceau de ce savoir-faire depuis plus de quatre siècles.

Vincent Daveau

SEIKO PRESAGE CADR AN PORCELAINE ARITA. EN QUELQUES ANNÉES, L A COL-

GR AND SEIKO DAME AUTOMATIQUE. GR AND SEIKO A PRÉSENTÉ À BASELWORLD

GR AND SEIKO SPRING DRIVE. CET TE ANNÉE, LE 20 ème ANNIVERSAIRE DU SPRING

LECTION PRESAGE A SÉDUIT LES AMATEURS POUR SA COLLECTION ALLIANT LE

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SEIKO ANNONCE UN AUTRE NOUVE AU CALIBRE, LE 9S27, E T UNE SÉRIE DE CINQ

L A SÉRIE COMP TE QUATRE MODÈLES, DONT DEUX ÉQUIPÉS D’UN NOUVE AU CA-

PRESAGE SE PRÉSENTE DANS UNE SÉRIE DE DEUX MONTRES AUTOMATIQUES À

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REL E T CONTINU.

66 WATCH YOUR TIME FOCUS

Origines horlogères Cette année, Bvlgari célèbre le 50 ème anniversaire de Gérald Genta, une marque prestigieuse acquise en 2000 qui a largement contribué au savoir-faire horloger de la maison italienne. Cet hommage prend la forme d’une montre Arena bi-rétrograde en platine.

GUIDO TERRENI, DIRECTEUR MONTRES BVLGARI

En 2000, alors que l’horlogerie suisse tournait définitivement la page de la crise du quartz, signant le grand retour de la montre mécanique sur le devant de la scène, Bvlgari faisait l’acquisition de Gérald Genta, du nom du célèbre designer qui avait créé sa propre manufacture en 1969 au Sentier, à la Vallée de Joux. « La famille aux commandes de Bvlgari à l’époque voulait acquérir un savoir-faire horloger qui nous manquait, explique Guido Terreni, Directeur Montres chez Bvlgari. Cette acquisition a certainement été l’étape la plus importante dans l’intégration verticale que nous avons conduite les années suivantes. Après la manufacture Genta spécialisée dans les mouvements haut de gamme, nous avons en effet repris successivement un cadranier, puis un fabriquant de bracelets et enfin un producteur de boîtes de montre pour donner naissance en 2011 à une seule entité, Bvlgari Horlogerie. » Pour Bvlgari, dont le prix moyen des montres était à l’époque le tiers de ce qu’il est aujourd’hui, les bénéfices de cette reprise ne se sont pas fait sentir tout de suite, d’autant que la marque restait gérée indépendamment.

A partir de 2004, tout va changer avec l’intégration dans l’offre de la Maison italienne de mouvements à complication conçus chez Genta. Et les amateurs en redemandent.

Guido Terreni : « Je me souviens qu’en 2006, une montre

Un mandat à haut risque « Personnellement, j’ai reçu le mandat de mener à bien cette intégration, poursuit Guido Terreni. Un projet extrêmement difficile mais en même temps hautement stimulant car Bvlgari possédait toute la créativité nécessaire pour réaliser de magnifiques montres avec une sensibilité typiquement italienne. Et en même temps, la Maison disposait d’une perle manufacturière à même de les réaliser. Après cette fusion, certes très discutée à l’époque, la manufacture du Sentier a été en mesure de développer notre calibre de base, le BVL 191 Solotempo dont Genta avait toujours rêvé. Puis est venue la collection Finissimo qui a clairement relevé le niveau dans le domaine de l’ex-

tra-plat avec cinq records du monde à la clé. En un mot, je dirais donc que cette intégration de Genta sous la marque Bvlgari a permis de perpétuer et développer un extraordinaire savoir-faire qui a fortement et rapidement enrichi notre culture horlogère. » La montre Gérald Genta 50 ème Anniversaire — Arena Bi-Rétro présentée cette année doit ainsi être comprise comme un tribut aux origines des compétences horlogères de Bvlgari. « Sans l’acquisition de la marque Genta, Bvlgari ne serait pas là où elle est aujourd’hui, notamment avec une gamme Octo Finissimo qui est la dernière vraie innovation horlogère, à la frontière du style et de la technique, conclut Guido Terreni. Avec cette montre anniversaire, nous voulons aussi jeter un regard en arrière et remercier ces 22 personnes qui nous ont rejoints avec l’acquisition de Genta, manufacture qui en compte aujourd’hui 82. C’est n’est que justice de leur rendre hommage. » En l’occurrence, l’hommage prend la forme d’un modèle au fameux boîtier rond Arena en platine hautement poli. Les heures sautantes s’affichent dans un guichet à 12 h alors que les minutes et la date rétrogrades occupent deux arcs de cercle superposés. Animé par le calibre BVL 300 visible à travers le fond saphir, cette montre sait aussi « oser la différence ». Un concept cher à Bvlgari. Christophe Roulet

Bvlgari dotée d’une petite complication avait à elle seule enregistré la moitié de toute les commandes de produits Genta lors du salon Baselworld de l’année. » La suite sera des plus logiques. Face à la difficulté d’alimenter le carnet de commande Gerald Genta, sous peine de perdre les horlogers qualifiés à la base des petites merveilles qui sortaient de ses ateliers, et avec une montée en gamme prometteuse de l’horlogerie Bvlgari, l’intégration était programmée. En 2009, Gérald Genta se fondait dans l’offre Bvlgari.

GÉR ALD GENTA DESIGNER. GÉR ALD GENTA EST UN DESIGNER DONT LES CRÉ A-

GÉRALD GENTA 50 ème ANNIVERSAIRE — ARENA BI-RÉTRO. LA MONTRE GÉRALD GENTA

LES 60 MINUTES. DE MÊME POUR LA DATE QUI SE SUCCÈDE SUR UN ARC PLUS PE-

TIONS ONT FAIT DATE DANS L’HISTOIRE HORLOGÈRE, D’ABORD SOUS D’AUTRES

50 ème ANNIVERSAIRE EST LOGÉE DANS LE FAMEUX BOÎTIER ROND MASSIF ARENA,

TIT À 6 HEURES. LE MÉCANISME COMPLEXE, VISIBLE À TR AVERS UN FOND SAPHIR

NOMS PUIS SOUS LE SIEN PROPRE DÈS 1969. L A MANUFACTURE GÉR ALD GENTA

MUNI D’UNE LARGE LUNETTE LISSE ET INCURVÉE EN PLATINE HAUTEMENT POLI. LES

INR AYABLE, EST ANIMÉ PAR LE CALIBRE BVL 300 À REMONTAGE AUTOMATIQUE BI-

S’EST NOTAMMENT ILLUSTRÉE AVEC DES MONTRES À COMPLICATION AU R ANG

HEURES SAUTANTES S’AFFICHENT DANS UN GUICHET À 12 HEURES ALORS QUE LES

DIRECTIONNEL, DOTÉ DE 42 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE. NUL DOUTE QUE

DESQUELLES DES MÉCANISMES À SONNERIE, DES DISPOSITIFS DE CALENDRIER

MINUTES OCCUPENT UN ARC DE CERCLE DANS LA MOITIÉ SUPÉRIEURE DU CADR AN

LES COLLECTIONNEURS APPRÉCIERONT L’HOMMAGE. BVLGARI A JOUTE UNE NOU-

SOPHISTIQUÉS OU DES RÉGUL ATEURS À TOURBILLON.

LAQUÉ BLEU. ELLES SONT POINTÉES PAR UNE AIGUILLE QUI REVIENT À ZÉRO TOUTES

VELLE CRÉATION EMBLÉMATIQUE À SON PORTFOLIO DE MONTRES RINASCIMENTO.