LA PHOTOGRAPHIE AMATEUR BATTOI A ALEXI A M1 CMW – GROUPE 2
INTRODUCTION
DÉFINITION
• Qu’est-ce qu’un amateur ? • Personne qui s'adonne à une activité artistique, sportive, ou autre, pour son plaisir et sans en faire profession, par opposition au professionnel
• Personne qui a une préférence marquée ou exclusive pour un genre de choses
I. L’AMATEUR, OU L’EXPÉRIMENTATEUR DE 1840 AUX ANNÉES 1920
A. EXPÉRIMENTATION DE TECHNIQUES, INVENTION D’APPAREILS Importance des amateurs dans le processus d’évolution de la photographie: - Utilisation du gélatinobromure - Photographie instantanée
Albert Londe (1958-1917): pionnier de la photographie médicale et à rayons X. Alphonse Bertillon, Portrait d’Albert Londe, 1892
« L’amateur photographe se définit alors comme celui qui, face au professionnel, aux côtés de l’artiste et en l’absence de politique publique, semble seul capable d’encourager les progrès et la formation du bon goût en matière de photographie. » Paul-Louis Roubert, « Les fonds de la distinction », Études photographiques, 24 | novembre 2009
Albert Londe, appareil à 12 objectifs, 1893 (coll. SFP) Albert Londe, Cheval tombé à l'eau, chronophotographie, 1883 (coll. SFP)
Albert Londe, radiographie d’une main sexdigitaire, aristotype, 17 x 11 cm, 1898, coll. SFP
B. CRÉATION D’ASSOCIATIONS ET DE CLUBS Société Française de Photographie créée en 1854 par un groupe de photographes amateurs (Théophile Gautier, Léon Foucault). Attachée aux côtés scientifiques et esthétiques. Vente de photographies + publication de bulletins annuels.
Nadar, Portrait de Théophile Gautier, 1856
Portrait de Léon Foucault (pas de source)
Société d’Excursions des Amateurs de Photographie créée en 1887 par A. Londe et G. Tissandier. Excursions organisées, intérêt pour le côté technique. Nouveaux sujets: courses automobiles, sports divers.
Alphonse Liébert, Portrait de Gaston Tissandier
Etienne Jules Marey, Saut en hauteur par-dessus un obstacle, 1886
II. LA POPULARISATION DE LA PHOTOGRAPHIE DES ANNﾃ右S 1930 AUX ANNﾃ右S 2000
A. PHOTOGRAPHIES DE FAMILLE, AMATEURS PLUS « PASSIFS » Création en 1898 par George Eastman d’un appareil de poche Kodak et du slogan «Pressez sur le bouton, nous faisons le reste ».
Folding Pocket Kodak, appareil photo de poche à soufflet accordéon, utilisant un négatif 57x82mm
Les nouveaux amateurs font développer leurs pellicules, ils n’essaient plus de comprendre le fonctionnement et la technique des appareils photographiques. Des livres simplifiés sont écrits à l’usage de ces nouveaux amateurs débutants.
« Il s’agissait de faire en sorte que la photographie soit une activité des plus simples, cela en déléguant le « reste », c’està-dire le développement de la pellicule et le traitement des épreuves, à l’industrie. » Vincent Lavoie, « Guerre et iPhone. Les nouveaux fronts du photojournalisme », Études photographiques, 29 | 2012
Marcel Natkin, Les Premiers Pas en photo avec un appareil box ou tout autre appareil simple, Paris, Mana, 1937
Les photos de famille se font plus nombreuses: voyages, vacances, fêtes de Noël ou mariages. Les souvenirs sont très importants, surtout en période de guerre. La priorité n’est pas la netteté, mais le souvenir.
Jacques-Henri Lartigue (1894-1986), figure du photographe amateur.
Anonyme, Portrait de Jacques Henri Lartigue, (ministère de la Culture /AAJHL)
« Des photographes sans connaissances techniques particulières apparaissent, dont la pratique s’exerce au sein du cercle familial, ou à la recherche de l’occasionnel. » Christine Henry, Au premier temps des photographes, Roanne cité modèle, Thoba’s éditions, 2008
Famille Mairot à Versailles, 1936 (album de famille de Marie Mairot)
Anonyme, La dernière image de la famille Clomel au complet, tirage argentique, 1940 (coll. part.)
Jacques-Henri Lartigue, Renée,1930. Tirage gélatino-argentique. (MINISTERE DE LA CULTURE-FRANCE/AAJHL)
B. DES AMATEURS ENGAGÉS Le concours « C’était Paris en 1970 », organisé par la ville de Paris, France-Inter et la FNAC. 70 000 tirages en noir & blanc et 30 000 diapositives couleurs soumis par des amateurs.
Le but était de capturer Paris en 1970, dans une période de changements urbains. Les amateurs ont exprimé leur ressenti à travers ce concours (héritage de 1968, pénurie de logements, insalubrités…)
« À l’issue du concours, ces amateurs auront soumis soixante-dix mille tirages en noir et blanc et trente mille diapositives en couleurs, qui seront déposés à la Bibliothèque historique de la ville de Paris (BHVP), où ils côtoient aujourd’hui la grande collection de photographies iconiques de Charles Marville sur l’haussmannisation. » Catherine E. Clark, « « C’était Paris en 1970 » », Études photographiques, 31 | Printemps 2014
F. Berton, Allée parisienne, tirage argentique, 17,7 x 24,5 cm, 1970, Concours « C’était Paris en 1970 », coll. Bibliothèque historique de la ville de Paris.
J.-C. Longeron, Charrette en bois, tirage argentique, 18 x 24 cm, 1970, Concours « C’était Paris en 1970 », coll. Bibliothèque historique de la ville de Paris.
J.-C. Longeron, Paris, un m2 d’espace vert par habitant, tirage argentique, 18 x 24 cm, 1970, concours « C’était Paris en 1970 », coll. Bibliothèque historique de la ville de Paris.
Anonyme, Les vieux à Paris : avant l’expulsion (rue Payer dont les bâtiments sont destinés à être démolis bientôt), tirage argentique, 18 x 24 cm, 1970, concours « C’était Paris en 1970 », coll. Bibliothèque historique de la ville de Paris.
III. L’AMATEUR DE PHOTOS SENSATIONNELLES DES ANNÉES 2000 À AUJOURD’HUI
A. LES AMATEURS COMME PRODUCTEURS DE PHOTOS CHOCS En Juillet 2005, le métro londonien est la cible d’attaques terroristes. Plusieurs personnes prennent des photos « de l’intérieur », pendant leur évacuation. Certaines photos feront la Une de journaux.
« La photographie amateur a imposé sa présence sur les Unes des grands quotidiens, à travers la publication d’images prises au moyen de téléphones portables par les témoins directs du drame » Vincent Lavoie (Université du Québec Montréal), « Guerre et iPhone. Les nouveaux fronts du photojournalisme », Études photographiques, 29 | 2012
Depuis l’arrivée des smartphones, la pratique du photojournalisme est remise en cause. Les amateurs, en tant que citoyens lambdas, sont au plus près des évènements et ont la possibilité de les capturer. Deux pratiques opposées: le photojournalisme et le journalisme citoyen. « Les amateurs n'ont pas de compétences précises ni de diplômes particuliers : et pourtant, leur parole est devenue omniprésente, indispensable. » Patrice Flichy, Le sacre de l’amateur, 2010
Alexander Chadwick, Photographie de l’évacuation du métro Londonien pendant les attentats de 2005, publiée en Une du New York Times, Juillet 2005
Elliot Ward, Photographie d’Adam Stacey au moment de son évacuation du métro londonien, Juillet 2005
B. IMAGES CONVERSATIONNELLES La photographie devient un moyen de communication. Les amateurs cherchent à produire la meilleure photo, en se prenant souvent comme sujet. C’est l’apparition du selfie. L’esthétisme et le détail choc sont au cœur de ces photographies.
Des moyens professionnels sont également mis à disposition des amateurs. Logiciels de retouche ou applications, tout le monde peut modifier ses photos en toute simplicité.
« En 2010, à un moment où le réseau social comptait un demi-milliard de membres, les chiffres disponibles indiquaient 2,5 milliards de photos téléchargées par mois. » André Gunthert, « L’image conversationnelle », Études photographiques, 31 | Printemps 2014
Alexander Remnev, Selfie en haut de la 101-Story Tower, Seattle, 2014
Benoit Thibaudeau, Affiche pour un tutoriel de retouche de photographies, www.deviensphotographe.com, 2013
CONCLUSION
• 3 types d’amateurs • L’expérimentateur : il ne s’agit pas simplement d’un loisir, il expérimente pour faire évoluer son hobby • Le passif: il utilise le médium photographique sans chercher à le faire évoluer, ne cherche pas à explorer toutes ses possibilités. • Le producteur: Grâce au numérique, il produit énormément de photos et peut les retoucher de manière professionnelle, sans avoir de savoir et de savoir-faire spécifiques.