Black Beauty Celebrities n° 6

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CELEBRITIES

BLACK BEAUTY

BLACK BEAUTY

CELEBRITIES #006 nov. - déc. 2020

DIVERSITÉ ET POLITIQUE

BEAUTÉ, MODE, DÉCO…

Un long chemin de Femmes d’exception

Nomcebo & Master KG

jeconsommeafricain Le début d’une révolte ?

CHEIKH HAMIDOU KANE Une mémoire pour l’avenir

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SOMMAIRE

12 Kamala Harris

N° 6 NOV. - DÉC. 2020 Les prix ne sont donnés qu'à titre indicatif. Étant sujets à fluctuation, ils n'engagent en aucun cas notre responsabilité. ÉDITIONS BLACK BEAUTY SASU Black Beauty Entertainment RCS Créteil Siège social 2, place Jean-Jaurès, 94410 SAINT-MAURICE Directrice de publication Catherine TRUSKOLASKI Directrice de Communication Catherine LASKI 0640.142.542 laski.blackbeauty@gmail.com BLACK BEAUTY CELEBRITIES blackbeautycelebrities www.blackbeauty-mag.com Directeur commercial et de la Publicité Thierry Bernath thierrymichael.bernath@gmail.com Catherine TRUSKOLASKI 0640.142.542 laski.blackbeauty@gmail.com Espace publicitaire Web 0640 142 542 N° CPPAP : 0922K93173 Novembre - décembre 2020 Graphiste Emmanuelle Perigault-Garnier contact@epg-freelance.com Imprimerie Rotimpress (Espagne) Dépôt légal à parution n° ISSN : 2680-6495

ACTU

40  Nouveautés parfums 40 Compléments    alimentaires

8 Les news people 12  Kamala Harris    « The future is beautiful » LIFESTYLE 20  De Kamala à Momala 24  A’shanti Gholar 60  Pour les fêtes, 26  Lashana Lynch    on veut que ça brille 62  Délices de fin d'année

MODE

57  Look de fêtes 61  Des fêtes parfumées

BEAUTÉ 28  Beauty Queen 32  Beauté masquée 36  Les Secrets de Loly 50  Sexfriend et plan d'un soir

CULTURE 36  #jeconsommeafricain 40  Publi reportage Orange MUSIQUE 52  Nomcebo Zikode 54  Master KG CINÉMA 42  La marche de l'histoire

Master KG 44  À la rencontre de    Moe Sow, le réalisateur LITTÉRATURE 45 Yaya Diomandé    la voix de la jeunesse 46  Gaël Octavia 48  Agnès Clancier 65  Horoscope 2021

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U

ne année compliquée est sur le point de s’achever ; des mois qui ont vu disparaître nombre de nos grandes figures culturelles et familières, comme si ce virus immaîtrisable nous rappelait que l’essentiel est d’aimer ses proches et de faire savoir que nous les aimons. Même si les fêtes de cette fin d’année seront inhabituelles, l’Espoir, nous le gardons, à l’image d’une grande partie des Américains descendus dans la rue, masqués bien sûr, pour célébrer l’avènement d’une Amérique qui renoue avec ses valeurs, donnant une voix essentielle à ces milliers de personnes qui voient en Kamala Harris le futur d’une Nation multicolore ouverte sur le monde et ses croyances en l'homme. Humanité dont nous souhaitons vous offrir dans Black Beauty Celebrities les idées de ceux et de celles qui donnent à penser le Monde. Très belles fêtes à tous les lecteurs… et les autres !

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ÉDITO

D échecs et de Sang e veux, les mots voilés d'émotion, t'adresser une pensée à la fois émue et douloureuse. Tu es cet homme qu’hier, je ne connaissais pas, et dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Tu es cet homme aujourd'hui, devenu proche inscrit dans ma mémoire. Hier, toi le lointain, devenu, par la volonté conjuguée du non-sens et de la barbarie, brutalement si proche. J'aurais pu assister à tes funérailles, me déplacer et me rendre à cette cérémonie d'hommage qui, je dois l'admettre, fut magnifique. Mais je ne le pus. Les débats vont bon train sur la nécessité de se rassembler et l'utilité des hommages. Pour ma part, ils demeurent nécessaires, comme pour faire front afin de dire aux meurtriers, terroristes, assassins et barbares de tout genre que notre humanité ne ploiera point le genou devant les assauts répétés de leurs actes décadents. Au-delà du choc demeure, sur nos expressions encore figées, l'incompréhension. Comment en est-on arrivé là ? En quoi avons-nous failli pour que ta vie soit gratuitement, sans la moindre considération, si lâchement répandue, simplement parce que tu as choisi d'illustrer en montrant des caricatures d'un prophète – pardon, du Prophète – la liberté d'expression ? Tous, nous sommes toi en cet instant, en ce moment. Glorieux, tu t'en vas, célébré par les tiens. Parcourant les pages du livre magnifique de Toni Morrison, L’Origine des autres, cherchant des réponses à cette fatidique question : pourquoi ? Notre École, dernier sanctuaire des idées et des forces vives républicaines, a connu une fois de plus un revers qui doit interroger. Que la liberté d'expression soit à ce point bafouée et que le fait d'enseigner se retrouve de plus en plus heurté par la volonté des communautarismes doit interroger au-delà de la problématique déjà très complexe de la radicalisation de l'islam.

Avec le développement de l’école publique, la mise en place progressive d’une scolarité obligatoire et la multiplication des filières, le nombre d’élèves a fortement augmenté au cours du XXe siècle, entraînant une meilleure scolarisation des jeunes issus de milieux populaires, l’accueil de ces nouveaux publics conduisant à une remise en question des pratiques pédagogiques. Mais la massification pose aujourd'hui le problème de l'intégration dans un édifice où les communautarismes, voire le rejet catégorique des valeurs de la République se font entendre. Déjà, en 2010, le Haut Conseil à l'intégration déplorait que « l'école républicaine n'assure plus, depuis belle lurette, sa mission d'intégration ». Il ajoutait que « les transformations économiques et la paupérisation de populations, concentrées sur des territoires repérés, que des politiques pourtant volontaristes n'ont pas sorties de la précarité, mettent l'école en difficulté dans sa visée d'intégration ». Force est de constater que la laïcité, pierre angulaire du système, est au mieux menacée, au pire, comme ton meurtre hideux le manifeste, foulée au pied. Aurions-nous échoué ? Notre visée et nos idéaux montrent-ils leurs limites ? « D'échecs et de sang », quel drôle de titre pour un éditorial que je voulais pourtant rassurant. Je ne peux et ne veux me résoudre à puiser à l'encre de ton sang qu'une simple question de liberté d'expression. Je voudrais sortir de ton sacrifice offert en oblation sur l'autel de nos valeurs républicaines, le chantier plus que jamais nécessaire que l'école redevienne cet espace qui doit redevenir sacré, où tous et chacun pourront recommencer à espérer, loin des cieux ombrageux, dans une France où l'intégration étouffe.

Chantal Clem 6 • BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020


XPRESS DE CES É C O U V R E Z L’ A C T U E D . . . S N O I AT R A L C É D , MES . INDISCRÉTIONS, DRA DERNIÈRES SEMAINES

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E L P O E P S LES NEW E E DE CETTE FIN D'ANNÉ

BRITNEY SPEARS S ON C OM B AT POUR L A L IBERT É

n 2008, à la suite de la très médiatisée descente aux enfers de la popstar, son père avait obtenu sa tutelle. Remise sur pied, Britney a reconstruit sa vie sur des bases beaucoup plus saines, prenant grand soin de sa santé mentale. Tout en reprenant les rênes de son existence, elle s’est rendu compte que Jamie Spears avait profité de ce plein-pouvoir sur sa fortune pour y piocher allègrement. La chanteuse a lancé une procédure judiciaire pour récupérer ses droits... ce qui lui a été refusé. Révoltée, Britney a fait savoir qu’elle entamait une « grève de concert » jusqu’à ce que la tutelle soit annulée. Le bras de fer a commencé... et elle compte bien s’accrocher !

DAVID GUETTA AVEC C ATHY, C ’ES T PO U R LA VIE !

AYA NAKAMURA

U N E M A M A N COMME L ES AUT RES N’en déplaise à ses détracteurs, elle est l’artiste francophone la plus écoutée au monde. Pour preuve, sa nouvelle présence sur les écrans géants de Times Square. Mais ce succès ne lui montera jamais à la tête, elle le promet à son fidèle public. Elle avoue devoir sa simplicité à sa famille, qui l’empêche de prendre la grosse tête, mais également à son rôle de maman, qui la rappelle souvent à ses priorités : « Plus l'enfant grandit, plus elle a des besoins. Je vais aux réunions parents-profs... comme tout le monde. C'est hyper important de préserver cela. » Superstar... mais maman avant tout ! 8 • BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020

Près de sept ans après leur séparation, David et Cathy Guetta gardent des liens toujours aussi forts, comme l’a expliqué le DJ sur un plateau télévisé : « Ce sont les familles modernes. On s'entend très, très bien. » Une complicité telle que l’ex-couple part en vacances ensemble, accompagné des enfants. Une sérénité retrouvée pour la femme d’affaires qui, après son divorce, a connu une longue période de déprime, comme elle l’avait confié dans les colonnes de Paris Match, ajoutant : « J'ai mis trois ans à reprendre mon souffle... »

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AÏSSA MAÏGA LE PO IDS DU DEU IL

TYLER PERRY I L C A S S E S ES CODES Connu pour écrire seul les scénarios de ses séries, il avait été vivement critiqué. S’entourer d’une armada d’auteurs est légion dans le milieu. Un choix qu’il avait toujours farouchement défendu mais aujourd’hui, il change son fusil d’épaule. Le tout nouveau milliardaire a décidé de donner leur chance à de jeunes et pétillants talents, qu’il recrutera pour travailler dans son studio éponyme situé à Atlanta… parmi les plus grands du pays ! Des candidats pour vivre cette incroyable aventure ?

C’est le cœur lourd que le monde du cinéma a appris le décès de l’acteur Djédjé Apali, qui avait notamment joué dans Le Gang des Antillais de Jean-Claude Barny. Un appel à disparition avait été lancé sur les réseaux sociaux en octobre 2019 avant qu’on apprenne qu’il se serait suicidé en juillet de la même année... Aïssa Maïga a tenu à lui rendre un dernier hommage : « Je garde de lui le souvenir ému de nos débuts dans le métier, de nos rêves. Je n'oublierai pas son charme, son charisme incroyables, ni son humour dévastateur. » Regrettant de ne pas avoir eu l'occasion de le revoir pour lui témoigner tout son amour et son admiration, elle a terminé par un conseil à ses abonnés, celui de prendre soin les uns des autres... tant qu’il en est encore temps.

CHIMAMANDA NGOZI ADICHIE GAGNANTE DES GAGNANTES !

Propulsée parmi les plus grandes de sa génération par ses romans L'Hibiscus pourpre et Americana, Chimamanda Ngozi Adichie a renforcé cette position en remportant non seulement le prestigieux Women's Prize for Fiction pour L’Autre Moitié du soleil, mais à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de l’organisation, tous les lauréats ont été soumis au vote du public pour élire le « gagnant des gagnants », et c’est son livre qui s’est distingué. Une fierté pour l’autrice engagée, qui n’a pas caché son émotion et sa reconnaissance pour le Women's Prize for Fiction, lui ayant permis de faire connaître son travail, mais aussi de faire de belles découvertes ! 10 • BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020


ACTU

« JE SUIS LA FILLE D'UNE MÈRE QUI A FAIT TOMBER TOUTES SORTES DE BARRIÈRES. »

KAMALA HARRIS

« THE FUTUR IS BEAUTIFUL »

D

e cette élection médiatisée on retient aujourd’hui le nom d’une femme, Kamala Harris, qui a fait vibrer plusieurs continents et redonne espoir à des millions d’hommes et de femmes ! Une première pour les ÉtatsUnis, une femme américaine, métissée de surcroît, à la nomination au second poste du commandement du pays. Peu connue du grand public, elle fait aujourd’hui la une de tous les tabloïds, chacun souhaitant voir l’espoir d’un futur qui prendra en compte l’ensemble du peuple pour accomplir le « rêve américain ». Mais commençons par bien saisir l’enjeu de cette fonction...

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ACTU

Quel sera le rôle de la nouvelle vice-présidente des États-Unis ? L'article 1 fait de Kamala Harris la « présidente du Sénat », sans droit de vote, sauf si les sénateurs sont divisés à parts égales. Elle dirigera des commissions et d’autres campagnes sur des thèmes particuliers pour y montrer l’intérêt du Président. Elle se déplacera à l’étranger, en particulier si Joe Biden n’est pas prêt à s’engager dans un accord avec un autre pays, mais qu’il veut y envoyer un émissaire haut placé. Elle sera conseillère fidèle auprès du Président. « En cas de destitution, de mort ou de démission du Président, ou de son incapacité d’exercer les pouvoirs et de remplir les devoirs de sa charge, ceux-ci seront dévolus au vice-président. »

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ul n’est dupe ! Pour Joe Biden, faire de cette femme sa colistière était une façon de récupérer une frange de la population qui se reconnaît en une femme, et/ou auprès des populations noires, métissées et de la diversité. Mais ce serait nier le caractère bien déterminé de la nouvelle viceprésidente et de tous les combats qu’elle a menés dans sa carrière.

a déclaré celle qui affirme très haut se « tenir sur les épaules de [sa] mère ». Faisant aussi la fierté de son père, dont elle semble tenir l’argumentation et la ténacité. Sa sœur Maya Harris, avocate à San Francisco et défenseure des droits civiques, a tweeté : « Vous ne pouvez pas savoir qui est Kamala Harris sans savoir qui était notre mère. Elle me manque terriblement, mais sachez qu’elle et ses ancêtres sourient aujourd’hui. »

« Devenir forte et agir »

Son engagement dans la communauté noire

La première Américaine d'origine asiatique et la première femme noire de l'histoire des États-Unis est fille de parents immigrants. Sa mère, Shyamala Gopalan Harris, venue de New Delhi à 19 ans, docteure en nutrition et endocrinologie de l’Université de Californie à Berkeley, a eu une riche carrière dans la recherche sur le cancer du sein ; son père, Donald J. Harris, né en Jamaïque, est arrivé aux États-Unis en 1961 pour obtenir un diplôme d'études supérieures à l'Université de Californie à Berkeley. Première personne noire à obtenir un poste dans le département d'économie de Stanford, il a également été consultant économique auprès du gouvernement jamaïcain au début des années 2000, et conseiller économique des Premiers ministres successifs. Kamala Harris a parlé ouvertement de son héritage. Être la fille de deux immigrants a affecté sa vision du monde, sa vie personnelle (y compris son nom souvent mal prononcé, qui signifie « lotus » en sanscrit) et sa position sur diverses questions.

Là encore, cet engagement lui vient de sa mère. Harris était préparée dès son plus jeune âge à savoir que la société la qualifierait de « noire », malgré ses antécédents multiethniques en tant que fille d'une mère immigrante indienne et d'un père immigrant jamaïcain : « Ma mère a très bien compris qu'elle élevait deux filles noires », a écrit Harris dans son livre sur son éducation à Berkeley. « Elle savait que sa patrie d'adoption verrait Maya et moi comme des filles noires, et elle était déterminée à faire en sorte que nous devenions des femmes noires confiantes et fières. »

« Quand j'avais 5 ans, mes parents se sont séparés et ma mère nous a élevées la plupart du temps seule pour que nous devenions “des femmes noires fortes”. Et elle nous a élevées pour connaître et être fières de notre héritage indien », a-t-elle posté sur Instagram. « Elle nous a appris non seulement à rêver, mais à faire. Elle nous a appris à croire en notre pouvoir de corriger ce qui ne va pas. Et elle était le genre de parent qui, si tu rentrais à la maison pour te plaindre de quelque chose, disait : “Qu’est-ce que tu vas faire à ce sujet ?” » « Elle nous a appris à ne laisser personne vous dire qui vous êtes. Vous leur dites qui vous êtes. » Shyamala, une mère indienne qui avait conscience que ses filles seraient vues avant tout comme des femmes noires. Kamala se souvient de leur mère les emmenant, sa sœur Maya et elle, dans un centre culturel noir près de chez elles où elles ont été face à des personnes extraordinaires comme Shirley Chisholm, Nina Simone et Maya Angelou. Des portraits de femmes « qui nous ont aidées à nous montrer ce que nous pouvions devenir »,

« ELLE NOUS A APPRIS À NE LAISSER PERSONNE VOUS DIRE QUI VOUS ÊTES. VOUS LEUR DITES QUI VOUS ÊTES. »

Kamala Harris avec sa mère

Aussi s’est-elle attachée à promouvoir des problèmes qui sont des priorités pour elle. Son travail au Sénat a toujours mis l'accent sur les communautés défavorisées et la race. Elle a pris la tête d'un projet de loi visant à faire du lynchage un crime fédéral avant même que le meurtre de Floyd ne déclenche un mouvement national pour réformer la police, et elle a défendu les immigrants. Depuis le début de la pandémie de covid, suivie de la vague de protestations contre le profilage racial et la brutalité policière, le rôle de Kamala s’est accru pour défendre les communautés moins représentées. C’est ainsi que les appels à choisir une colistière femme de la diversité se sont accrus. En avril, elle déclarait au podcast The Chronicle : « Les gens qui n'allaient pas bien avant font encore pire dans un moment de crise. Et donc, lorsque nous parlons des disparités qui existent dans ce pays en fonction de la race, elles existent depuis longtemps, elles sont réelles et elles sont amplifiées dans une crise. » Présentant un projet de loi qui renforce la capacité du gouvernement à aider rapidement les communautés durement touchées, à offrir des paiements directs aux Américains, elle a également fait pression pour qu’un groupe de travail examine les inégalités de la pandémie et une résolution condamnant la discrimination anti-asiatique.

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ACTU Une femme investie pour sa communauté

Avec John Lewis, combattant des droits civiques aux côtés de Martin Luther King

Les attentes des communautés noires L’espoir est grand, on l’a vu au lendemain des élections avec une foule en liesse dans les grandes villes du pays. Celle que l’on surnomme « la tante cool de l’Amérique » partage « une sororité noire » avec la population. Ses réseaux sociaux en attestent, les petites filles et les jeunes filles noires et métisses des États-Unis sont fans de la vice-présidente et peuvent enfin trouver une figure d’admiration en dehors de Michelle Obama en rêvant, pourquoi pas, d’être elles aussi, un jour, présidentes des États-Unis d’Amérique. Mais au-delà de cette identification, c’est dans la vie quotidienne qu’on l’attend, notamment avec ce projet de réforme de la police et la législation sur l'égalité de justice. Et peut-être réussir là où Barack Obama a échoué... en prouvant à une communauté dont elle a fait partie toute sa vie qu'elle est « assez noire », « assez radicale », « assez pour le peuple » et « suffisamment réformatrice ».

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© Chip Somodevilla

ACTU

La sénatrice Kamala Harris et ses collègues démocrates s'agenouillent en silence pendant huit minutes et quarante-six secondes pour honorer George Floyd au centre des visiteurs du Capitole américain. Kamala, un modèle qui n’a pas hésité à parler de la complexité de son parcours.

La solitude des femmes noires au sommet

« Kamala, vous êtes peut-être la première à faire beaucoup de choses, mais assurezvous que vous n'êtes pas la dernière. » Ces propos maternels résonnent certainement dans le long parcours qu’il reste à accomplir... Même si elle a passé chaque étape de sa carrière en pionnière, procureure du district de San Francisco et procureure générale de Californie, elle sait quel est le défi pour une femme noire de briser le plafond de verre dans un monde où la politique est un homme blanc. L’un de ses plus grands défis est de convaincre que le « privilège blanc » n’est pas une simple vue de l’esprit. A'shanti Gholar, directrice d'Emerge America, organisation aux États-Unis pour la formation et l’autonomisation des femmes démocrates pour qu'elles se présentent aux élections, comprend la réserve de Kamala à parler de ses expériences : « Lorsque les femmes noires parlent de nos expériences, nous vous

donnons également accès à notre douleur et à notre souffrance. » Évoquant ce qu’on nomme communément le « privilège blanc » : « Imaginez être la seule femme noire au Sénat à argumenter pour faire adopter un projet de loi anti-lynchage à un collègue blanc, et qu’il vous répond en criant que nous n'avons pas besoin de cela [...] Vous vivez cette haine en tant que femme noire en Amérique, vous connaissez l'histoire du lynchage contre les Noirs dans ce pays, et pourtant vous avez toujours quelqu'un ici qui vous dit que vous avez tort. » Sans nul doute, un parcours courageux et combatif dans une Amérique qui n’a cessé, ces dernières années, de diviser et stigmatiser. Mais, si Kamala a choisi la politique, c’est parce qu’elle souhaite que ce plafond de verre se brise sous l’effet des actes, et que d’autres petites filles noires devenues femmes puissent dire simplement : « Comment puis-je me décrire ? Je me décris comme une fière Américaine, c'est ainsi que je me décris. » « Nous continuons d'élire davantage d'AfroAméricains au Congrès des États-Unis et à des postes de direction en tant que maires des villes, mais les défis sont nombreux. N'oublions pas la mortalité maternelle noire : les femmes noires sont trois à quatre fois plus susceptibles de mourir que les autres femmes à la naissance d'un enfant. Rappelons-nous l'écart de richesse et le fait que les Noirs américains possèdent environ un dixième de la richesse des autres familles », a déclaré Harris.

Kamala Harris dans le groupe Alpha Kappa Alpha Sorority Sisters en 1986, juste avant son diplôme de l’Université de Howard. Elle est au second rang, troisième à partir de la gauche. Parmi les autres femmes fortes et civiques d'Alpha Kappa Alpha figurent la poètesse Maya Angelou, les icônes des droits civiques Rosa Parks et Coretta Scott King, ainsi que la chanteuse Alicia Keys et l'actrice Jada Pinkett Smith. Un livre sur la longue lutte pour discerner ce que sont les vérités fondamentales qui unissent les Américains et comment agir au mieux, dans sa propre vie et à travers la vie de notre pays. En grandissant, Kamala Harris elle-même n'a jamais caché sa passion pour la justice, et lorsqu'elle est devenue procureure à la sortie de la faculté de droit, elle s'est rapidement imposée comme l'un des agents de changement les plus innovants de l'application de la loi américaine. Connue pour faire entendre la voix des « sans-voix », « être intelligent » signifie apprendre les vérités qui peuvent nous rendre meilleurs en tant que communauté et soutenir ces vérités de toutes nos forces.

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ACTU Claudia Yoka, cinéaste et promotrice culturelle invitée au Brunch du Black Causus par le mouvement Stand with Black Women

DE KAMALA À MOMALA

RÉCIT D’UNE IMMERSION AU CŒUR DU LEADERSHIP DES FEMMES NOIRES D’AMÉRIQUE

L © CMC

e 14 septembre 2018, sortant de l’aéroport de Dulles, je m’engouffre dans un taxi pour M Street NW. Il y a quelque chose de lourd dans l’atmosphère de cette Amérique que je pense connaître suffisamment ; sans doute les ravages de la tempête Florence, toute la tension d’un vol fait de dépressurisations incessantes, ou simplement une légère appréhension sur le mystère qui entoure ma participation au brunch du Black Caucus et mon soutien au mouvement Stand with Black Women de Planned Parenthood – entendez « planning familial » américain. Cette lourdeur, qui s’explique par des envois de messages sur un lieu de cérémonie tenu secret ou sur le fait que je dois désactiver la géolocalisation de mon téléphone avant l’événement, se lève progressivement avec Solomon, le chauffeur de taxi, originaire d’Éthiopie, qui s’enquiert de ma venue aux États-Unis et me dit : « Vous allez faire de belles rencontres ! » Solomon en était déjà une dans cette Amérique plurielle.

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Au regard de ce que Planned Parenthood avait accompli et continue d’accomplir pour un meilleur accès aux soins, pour une éducation sexuelle, pour un droit à l’avortement, pour le droit à la reproductivité, pour le respect des genres aussi divers soient-ils et, plus globalement, pour les droits civiques, je n’ai aucun doute sur la qualité et l’engagement

des invités que je vais rencontrer à cet événement. Une crème glacée Stephen Colbert’s Americone Dream de la célèbre marque de deux amis, une salade de fruits, une orange pressée et un décalage horaire plus tard, me voilà prête à assister à ce beau brunch à l’hôtel Hamilton le 15 septembre 2018.

« LE LEADERSHIP N’A PAS DE COULEUR ! » Je rencontre enfin mon interlocutrice attitrée, Amanda Silva, jeune femme simplement brillante et professionnelle, chargée, en 2018, de la collecte de fonds en ligne et de la gestion des soutiens à Planned Parenthood et qui a rejoint la campagne de Joe Biden en 2020 ; nous entrons dans cette salle et je m’étonne de voir autant de femmes leaders noires réunies en un seul et même endroit...

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ACTU Abasourdie par la qualité des discours des oratrices qui se succèdent à la tribune, je comprends que je suis en train de faire une transition claire vers une Amérique qui s’assume dans sa pluralité, sa diversité, donc son multiculturalisme. Loin d’un conservatisme gangréné de puritanisme sournois, nous sommes dans cette Amérique vraie, telle que nous la décrit Monica Massamba, Directrice de l’organisation de la campagne de Planned Parenthood dans les campus, lorsqu’elle arpente les universités américaines à la rencontre de jeunes femmes noires ou blanches, ou telle que la série Claws qui défend, entre autres, le droit à l’avortement, nous montre une Amérique plus libre avec les témoignages des célébrités Karrueche Tran et Janine Sherman Barrois, connue pour son écriture de la série à succès Esprits criminels, respectivement actrice et scénariste de la série Craws. Et lorsque la talentueuse Jazmine Sullivan, découverte par Missy Elliott et nommée aux Grammy Awards en 2009 et en 2011, entonne Bust Your Window dans une salle en ébullition, je vois se lever, à la table voisine, cette femme totalement rayonnante, avec ce sourire qui ne fait pas dans le clientélisme, puisque cette femme politique est accomplie avec une carrière parfaite. Kamala Harris, que je semble être la seule à ne pas reconnaître, monte sur scène sous des applaudissements nourris. Elle nous rappelle son combat, qui est aussi le nôtre, et enjoint chacune des femmes réunies dans cette pièce à

Karrueche Tran, Claudia Yoka et Janine Sherman Barrois

les oppressés et combat aussi bien pour les Noirs que pour les LGBT. On la dit « proavortement » là où elle est simplement attachée aux libertés individuelles. Le « We the people » que nous pouvons lire en préambule de la constitution américaine n’incluait ni les Indiens, ni les Noirs, ni aucune autre minorité répertoriée de l’époque. Alors, pourquoi

s’offusquer de ce possible basculement d’une nation vers une Amérique qui leur ressemble ? Pourquoi remettre en question ce besoin naturel d’équité, de justice, d’émancipation ? Kamala est une femme, elle est noire, mais elle est avant tout un leader qui inspire et continuera de porter des générations de jeunes femmes noires et blanches à travers le monde.

« NOUS NOUS SOMMES LEVÉS ET NOUS AVONS PARLÉ À VOIX HAUTE. »

« UNE TRANSITION CLAIRE VERS UNE AMÉRIQUE QUI S’ASSUME DANS SA PLURALITÉ, SA DIVERSITÉ, DONC SON MULTICULTURALISME. »

s’accomplir : lutter pour un accès à la santé, à l’éducation, lutter pour leurs droits. Après un vibrant hommage au Congressman Elijah Cummings, fervent défenseur des droits civiques, présent parmi les invités, et qui nous a quittés le 17 octobre 2019, elle dit : « Notre pays a besoin de nous, maintenant. Dans quelques années, nos enfants, nos petits-enfants et les gens autour de nous nous demanderont où nous étions dans les moments décisifs ; et ce que nous serons tous capables de dire est que “nous étions dans cette pièce avec la nouvelle présidente de Planned Parenthood, Leana Wen, nous étions dans cette pièce remplie de leaders”. Nous ne répondrons pas à cette question en disant simplement comment nous nous sentions ici, mais en disant ce que nous avons fait, les actions que nous avons menées : nous nous sommes levés et nous avons parlé à voix haute et nous vaincrons Monica Massamba, Angela Ferrellparce que nous sommes Zabala, directrice des partenariats toutes et tous embarqués stratégiques, et Claudia Yoka dans cette lutte. »

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fallait-il être noire, pauvre, venant des quartiers chauds pour mériter ses beaux lauriers ? Je connais des enfants « pas noirs » de bonne famille, habitant les beaux quartiers, dont les seuls lauriers sont des feuilles de cannabis. Momala dérange parce que, en plus d’être noire et instruite dans une Amérique en mouvement, elle ne lâche absolument rien. Elle materne

C’est très exactement à ce moment que Kamala est devenue Momala à mes yeux ; non pas parce que j’ai tenté un vain rapprochement avec les combats pour les femmes qui sont les miens, mais simplement parce que je pense qu’une mère est le guide le plus sûr et qu’elle mène les combats pour nous, qu’elle porte nos espoirs et valorise nos efforts. Élevant seule mes trois enfants, j’ai appris à reconnaître une mère soucieuse de l’avenir de sa progéniture. On pourrait résumer ce que Momala nous a transmis ce jour-là en une citation de Maya Angelou : « Si vous essayez toujours d’être normal, vous ne saurez jamais à quel point vous pouvez être exceptionnel. » Momala a redynamisé notre moral, boosté nos rêves et nos projets latents. Si Kamala Harris force l’admiration par son parcours professionnel exemplaire, Momala arrive à donner des ailes à des femmes de toutes les couches sociales. Je me suis inquiétée en lisant une chronique du Figaro dans laquelle un célèbre polémiste français ne voit rien d’anormal à sa réussite, arguant qu’elle est « de bonne famille ». Lui

Et, alors que Solomon me ramène vers l’aéroport de Dulles, le 17 septembre 2018, sous une pluie battante, derniers caprices de Florence sur la Côte est, il s’arrête à un feu rouge et j’aperçois, garé dans un enclos barbelé, un bus graffité d’une fresque magnifique des leaders du continent africain avec, entre autres,

Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba, Thomas Sankara et ce hashtag inspirant : #Decoloniseyourlife – « Décolonise ta vie » ! J’esquisse un sourire : je viens de voir des femmes extraordinaires et une femme exceptionnelle ! Claudia YOKA

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ACTU

A’SHANTI GHOLAR PRÉSIDENTE DE EMERGE AMERICA

La nouvelle gamme de soins capillaires inspirée de la Nature

A’shanti Gholar, présidente de Emerge America, organisation spécialisée dans le recrutement et la formation des femmes démocrates en vue de se présenter aux élections, œuvre depuis des années pour voir émerger des femmes noires en politique.

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noires se présenter car elles ont un atout : être des militantes communautaires afin d’obtenir égalité des droits et progrès sociaux. Un autre atout, les réseaux sociaux : à la suite des émeutes, différents hashtags ont fait d’elles une puissance numérique incontournable ayant des répercussions sur la vie politique. La présidente connaît bien les discriminations, celles des hommes, des femmes blanches, mais pour elle, il est indispensable de passer outre, de se forger une carapace et seul importe le but à atteindre, sans pour autant se compromettre : être présente sur le devant de la scène politique afin de faire progresser l’égalité et le progrès social, toujours défendre ses valeurs.

Et même si davantage de femmes siègent aujourd’hui au Congrès, le chemin est encore long. La politique est différente pour les femmes de couleur. Les obstacles sont nombreux, à commencer par le manque de financement, et un réseau qui fait souvent défaut. Aujourd’hui, on voit de plus en plus de femmes

A’shanti est un leader au service des autres : « Nous savons qu'en tant que femmes noires, nous avons beaucoup à offrir ; on nous manque souvent de respect, mais notre amour pour les gens de notre communauté fait de nous des leaders aussi efficaces et formidables. »

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C

onstatant « l’absence de place pour les femmes de couleur en politique », et ayant souffert jeune fille de n’avoir pu s’identifier à aucune femme noire politicienne, elle crée Le Guide de la politique de la fille brune à la suite de son expérience d’une quinzaine d’années dans la vie politique dans le Nevada et à Washington. Comment s'impliquer ? Quel est l'impact de la politique sur les femmes de couleur ? Où sontelles ? Pour combler ce vide, A’shanti a collaboré avec d'autres femmes dans tout le pays afin de partager des conseils, des outils et des ressources qui les ont aidées.


ACTU

LASHANA LYNCH LA NOUVELLE 007 SOUCIEUSE DE REPRÉSENTER LE PUBLIC NOIR Les différents mouvements revendicatifs ont-ils eu une incidence sur le choix très commenté d’une actrice noire dans un premier rôle du prochain 007 au cinéma ? On ose espérer que l’actrice Lashana Lynch, qui sera agente de Sa Majesté dans le prochain James Bond, ouvre la voie à bien d’autres rôles tenus par des acteurs.

M

ais non, ce n’est pas « la nouvelle James Bond », contrairement à ce qu’ont titré bon nombre de journaux. James Bond reste James Bond. En revanche, dans Mourir peut attendre, le vingt-cinquième film de la saga, il prend sa retraite. Son matricule, 007, est repris par une agente du MI6, Nomi, incarnée par Lashana Lynch, qui est une femme noire. Une nouvelle qui a beaucoup divisé : d’un côté, les personnes qui y ont vu un signe d’évolution dans la franchise, et de l’autre, ceux qui voudraient que rien ne change... La querelle entre les anciens et les modernes fait toujours rage en 2020 !

Un sacré suspense

Mourir peut attendre devait sortir en mars dernier, mais avec l’épidémie de covid, il a été reporté à l’été, puis 26 • BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020

finalement à 2021 – si tout va bien. Un film n’a jamais aussi bien porté son titre, et il fait parler de lui depuis des mois. En cours de production, Daniel Craig a voulu ajouter Phoebe Wahler-Bridge, déjà derrière les séries Fleabag et Killing Eve : il souhaitait moderniser et féminiser la franchise. Car, si on aime James Bond pour ses gadgets et ses smokings, force est de constater que la saga sexiste a très mal vieilli, frisant carrément le kitsch pour certains films. Avec le public d’aujourd’hui, cela ne passe plus. 007 représentative

On ne connaît pas encore l’histoire, ni si le matricule de 007 repris par une agente noire, incarnée par Lashana Lynch, sera un personnage récurent... Mais l’actrice a reçu des tas de messages sexistes et racistes sur les réseaux sociaux et a carrément dû supprimer

ses comptes pour qu’on la laisse tranquille. Fière d’avoir obtenu ce rôle, elle ne se laissera pas démonter, en témoigne son compte Instagram. Elle ne voulait pas d’un « personnage trop rusé, une figure en acier forgé ». « C’est tout à fait contraire à ce que je défends. Je ne voulais pas gâcher une occasion quand il s’agit de ce que Nomi pouvait représenter. J’ai cherché au moins un moment dans le scénario où les spectateurs noirs hocheraient la tête, heureux de voir leur vraie vie représentée. Dans chaque projet dont je fais partie, quel que soit le budget ou le genre, l’expérience des Noirs que je présente doit être authentique à 100 % », a expliqué l’actrice. Elle confirme que ce James Bond sera une petite révolution : « Nous nous éloignons de la masculinité toxique, et cela se produit car les femmes s’expriment et demandent à être entendues. »

« J’AI CHERCHÉ AU MOINS UN MOMENT DANS LE SCÉNARIO OÙ LES SPECTATEURS NOIRS HOCHERAIENT LA TÊTE, HEUREUX DE VOIR LEUR VRAIE VIE REPRÉSENTÉE. »

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BEAUTÉ

Beauty

Queen EN GOLD

Les fêtes de fin d’année, c’est l’occasion de mettre le paquet côté make-up, et de ne rien vous refuser pour être la plus éclatante !

Diamond Bomb, Fenty Beauty, 38 €

Des yeux sublimés

Indispensable : une palette pour travailler à loisir et laisser libre court à votre créativité. Des teintes mates comme pailletées, mais toujours hautement pigmentées, nude ou colorées selon le rendu désiré. Soulignez votre regard à l’aide d’un crayon kajal, à la double fonction khôl et eyeliner, au rendu intense et sans bavure, au contour de l’œil comme à l’intérieur. Terminez avec un mascara volumateur au noir intense, pour des cils visiblement plus fournis et épais !

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Water Jelly, Huda Beauty (en exclu chez Sephora), 33 €

Fond de teint Lasting Finish 25 h, Rimmel, 13,20 €

Un teint parfait

Une base de teint pour que votre make-up tienne toute la journée... ou jusqu’au bout de la nuit ! Choisissez-la hydratante pour ajouter du confort et un incomparable effet lissant. Plus qu’un fond de teint, un « perfecteur de teint » tout aussi résistant, à la couvrance totale et au fini naturel... Avant l’indispensable des fêtes : la touche étincelante d’un highlighter qui fait pétiller toutes les carnations !

Mascara Lash Alert, Eyeko, 24 €

Pumpkin Spice, Too Faced, 47 €

Twist’Matic Kajal, Bourjois, 9,50 €

Naughty Nude Palette, Huda Beauty (en exclu chez Sephora), 66,95 € BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020 • 29


Les touches finales...

BEAUTÉ

Des lèvres immaculées

Une brume 2 en 1 parfumée à la fleur d’oranger de Paul & Joe, pour laisser un sillage délicat sur votre passage ! Brume parfumée cheveux et corps, Paul & Joe Beauté, 13 €

Team glossy ou team rouge à lèvres scintillant ? Quelle que soit votre préférence, faites de vos lèvres un véritable bijou qui brillera de mille feux et captera tous les regards !

Une poudre qui fixe le maquillage, absorbe l'excès de sébum et matifie la peau jusqu'à seize heures... pour un résultat naturel, sans effet masque ni fini poudré. Set to Perfect, Poudre libre f ixante transparente, Laura Mercier, 43 €

Rouge à lèvres Lunaison, Gucci Beauty, 44 €

Des ongles brillants

Votre spécialiste en cheveux 100% naturels, vous propose le meilleur des extensions, tissages et perruques du marché haut de gamme.

Nul besoin de charger vos ongles d’une teinte vive. Optez pour le glamour-chic d’un vernis à la couleur dorée ou pastel... brillant, comme le veut l’occasion !

Tous nos produits sont minutieusement sélectionnés pour réaliser tout ce que vous avez l’habitude de faire avec vos propres cheveux : coloration, lissage, permanente. Vernis à ongles, collection Twist & Shine, Mavala, 5,90 €

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Corps, visage, cheveux... Il n’y a rien que cet or liquide ne sache habiller d’un délicat voile nacré, à la fois subtil et élégant. Cerise sur le gâteau, il contient plus de 94 % d’ingrédients d’origine naturelle ! Elixir multi-usages précieux à l'or, Bernard Cassière, 36,90 €

Vernis à ongles, collection Mystic, Boho Green Make Up, 5,99 €

Réalisation contact@epg-freelance.com

Jewel Gloss, Charlotte Tilbury, 28 €

Un soin en pinceau pour lisser les frisottis récalcitrants et afficher une chevelure d’une parfaite souplesse ! Phyto Défrisant, Soin Retouche Anti-frisottis, Phyto, 19,90 €

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BEAUTÉ Depuis que vous portez le masque, votre peau est devenue capricieuse et les imperfections sont légion. Quand vous espériez une peau plus jeune, vous ne pensiez pas à celle de votre adolescence ! Tout pour lutter contre le « maskné » et booster votre beauté, envers et contre tout !

Calmez les rougeurs et irritations Ce n’est pas une impression : les peaux, quel que soit leur type, sont également fragilisées par les frottements du masque, qui entraînent des rougeurs et irritations. Il s’agit donc, en plus de les nettoyer, de les chouchouter au maximum, grâce à des soins apaisants.

Soignez vos nouveaux atouts !

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Lorsque vous portez le masque, les seuls atouts que vous pouvez mettre en avant sont vos yeux et vos cheveux. Alors mettez les bouchées doubles pour qu’ils soient plus beaux que jamais !

BEAUTÉ

Nettoyez, purifiez, traitez !

Comment expliquer l’effet négatif du port du masque sur votre peau ? Elle respire moins bien sous cette couche de tissu et, en prime, la transpiration et le sébum macèrent tout au long de la journée, ce qui entraîne une prolifération des bactéries. Pour lutter contre ce phénomène, nettoyez votre peau dès que vous retirez le masque, tenez-vous à une hygiène parfaite et, si des boutons pointent malgré tout, traitez-les avec le soin adapté !

Exfoliant avec le bambou et les noix de macadamia, et resurfaçant avec le citron caviar, ce soin triple-action lisse, matifie et resserre les pores, pour faire peau neuve en douceur !

Australian Pink Clay, exfoliant Flash Perfection, Sand & Sky, 42,90 € 32 • BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020

Un soin riche en miel de Manuka, un antibactérien qui lutte efficacement contre les imperfections, mais également en actifs puissants, hautement hydratants et apaisant les peaux sensibles.

Soin visage jour et nuit, Cosmoz, 19,95 €

Infusé en pétales d’immortelles roses, cet oléo-sérum prévient l’apparition des rougeurs et apporte sérénité, tout en réconfortant les peaux déjà irritées en les plongeant dans un cocon de douceur.

Destiné aux peaux les plus stressées, ce masque S.O.S. rétablit leur équilibre en cinq minutes. En plus de protéger, stimuler l’éclat et renforcer la barrière cutanée, il agit comme un booster de luminosité et, cerise sur le gâteau, lutte contre les signes de l’âge !

Crème n°2, Sérum douceur pétales, Payot, 46 €

Lotus Youth Preserve Rescue, Fresh, 64 €

Si vous ne deviez garder qu’un seul produit make-up, ce serait celuici : un mascara aux pigments noirs extrêmes, pour créer un volume XXL de la racine à la pointe !

Climax Extreme Mascara, NARS, 25 €

Spécifiquement formulé pour les peaux sujettes aux imperfections, ce gel sert à éliminer l’excès de sébum et autres impuretés accumulés à la surface de la peau. Il est enrichi à l’eau florale de bardane, reconnue pour ses vertus astringentes, assainissantes et détoxifiantes sur la peau.

Gel nettoyant purifiant à la bardane, Fleurance Nature, 7€

Un traitement local des boutons en vingt-quatre heures ! Grâce à sa richesse en fluide végétal de menthe bio purifiant et astringent et en acide salicylique, il réduit rapidement la taille des boutons, que le zinc dessèche de manière ciblée.

Gel SOS anti-boutons, Lavera, 7,90 €

Notre sélection de masques en wax

Ce masque intense à double action aide à équilibrer le microbiome du cuir chevelu et renforce les cheveux fragiles. Formulé avec des céramides biomimétiques et des molécules de liaison, il reconstruit et fortifie les cheveux de l’intérieur.

Masque intense réparateur, Revlon Professional, 27,50 €

Un soin hydratant à la texture fine ultra-rafraîchissante, qui apaise instantanément et protège la peau fragile du contour de l’œil, tout en floutant les rides et les ridules de déshydratation.

Coussin d'Afrique, 6,50 €

Awaxland, 10 €

Mega Mushroom, Gel-crème apaisant pour les yeux, Origins, 49,90 €

Kit tissu pour masque, Tissu Shop, 22 €

BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020 • 33


BEAUTÉ

marché n’est donc pas assez stimulé par de nouveaux acteurs, ni par une capacite de croissance économique exponentielle. Là, je parle après onze ans d'expérience ! Quels sont vos rapports avec les grands groupes de cosmétique ?

Elle ne passe pas inaperçue ! Si vous prenez le métro parisien, vous aurez été joyeusement surprise par l’affichage de beautés noires qui célèbrent des chevelures magnifiquement naturelles... Elle circule aussi sur les réseaux sociaux, la toute nouvelle campagne de la marque française qui ne cesse de grimper, Les Secrets de Loly. 34 • BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020

Interview Kelly Massol

Votre toute nouvelle campagne publicitaire représente une grande fierté...

Kelly Massol : Oui, voir dans 180 stations du métro parisien notre affiche en 4x3, après dix ans de travail, est un accomplissement. Qui aurait cru qu’en commençant en 2009 dans ma cuisine, je lancerais un jour une campagne nationale ! Et encore plus fière car j’ai moi-même dirigé cette campagne avec une équipe freelance 100 % Black Owned : photographe, vidéaste, maquilleuses, coiffeuse ou la codirectrice artistique Sandrine Misantrope. La cible est élargie, mais il est important pour moi que mon succès ouvre des opportunités à des gens de ma communauté.

Que représente cette visibilité nationale pour vous ?

K. M. : C'est une photo à l'instant t de l'état d'esprit de la marque et de moi-même : cinq magnifiques jeunes femmes influenceuses, Gaby une top youtubeuse green du moment, Maries Cooles, ancienne membre de l'équipe lsl et youtubeuse à succès, la super engagée Laureen, alias la Belle Boucle, Armelle Brown, l’une des plus belles instagrammeuses vivant en Martinique, et Soline, alias ThePrettyUsMu, future maman martiniquaise. Elles ont prêté leur nom et leur visage pour transmettre un message de bienveillance et d'amour envers les textures ondulées, crépues, bouclées et frisées. Rarement on a pu

voir des femmes non retouchées aux cheveux naturels sur une campagne publicitaire à grande échelle en France. D'excellents retours, des mots de sympathie, de soutien de toute la France marquent un tournant dans l'histoire de la marque, et sans aucun doute dans la niche capillaire où je suis. C’est la reconnaissance de la qualité des produits de la marque, alliée à la gestion de l’entreprenariat ?

K. M. : J'ai fait des choix ces dernières années : casser le plafond de verre du marché capillaire en France. Je ne veux plus de cases ou de rayons ethniques qui nous séparent des autres dans un coin obscur des magasins et pour cela,

il faut mettre toute la lumière sur la diversité des textures, toutes magnifiques, les sublimer et accompagner les clientes, mais aussi les distributeurs et la presse vers une commmunication plus large et bienveillante, car toutes les textures sont belles lorsqu’elles sont sublimées avec les bons produits et les bons soins ! Alors, certes, je prends plus de risques entreprenariaux que certains, mais c'est dans ma nature de vouloir briser les codes ; après tout, je suis une femme noire, curvy et frisée, les cases, ce n’est pas pour moi, ni ma marque. « Les Secret de Loly répond à des besoins, il n’en crée pas » : comment expliquez-vous cette carence sur le marché ?

K. M. : Le marché existe, mais est catalogué à un simple « rayon ethnique » ; c’est clivant et surtout, cela ne stimule pas, et ne pousse pas l'offre à se dépasser ou se renouveler. Rien n'est binaire, ce n'est pas tout noir ou tout blanc, le marché français a ses particularités par son histoire. Ici, une marque Black Owned va mettre dix fois plus de temps à se développer qu’aux États-Unis, tout simplement parce qu’en France, la population afrodescendante n’est pas aussi nombreuse et le pouvoir économique qui va avec non plus. Le

K. M. : Entre le marteau et l'enclume ! Trop petite pour être considérée par les grands malgré nos cinq millions d'euros de chiffre d'affaires réalisé fin octobre 2020, et trop grande pour les autres marques dites « de la niche » qui, cette année, ont été stimulées comme nous par la covid. J'aspire juste à porter ce projet le plus loin possible et ainsi dire à mes fils que quand on veut déplacer des montagnes, on peut, même en partant de rien, en autodidacte. Quelle est votre vision du black owned business ?

K. M. : Cette question revient souvent. Il ne faut pas voir une entreprise juste comme un black owned business, tu peux être à la tête et être noir, sans redonner à ta communauté. Moi, je fais le choix de travailler de préférence avec des femmes entrepreneures ou avec des gens de ma communauté sur les gros projets qui auront un rayonnement positif pour eux (argent, renommée, etc.) et pour la communauté afro. La campagne en est la parfaite illustration, mais je n'ai pas besoin de le crier ; pour moi, c'est fait en finesse et la cerise sur le gâteau est de faire profiter de mes nouveaux avantages aux miens. Quelles sont les nouveautés produits, récentes ou à venir ?

K. M. : En cette fin d'année, plus que des produits, nous vous préparons un Black Friday de folie et une offre de Noël pleine de surprises... STAY CONNECTED ! BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020 • 35


ACTU

C’est dans une brasserie parisienne bien connue près de la Gare de Lyon que nous avons rendez-vous. Cela peut faire sourire... Parler de l’Afrique, des « Afropreneurs », « Afroeuropéens », « Afropéens », de leur relation avec l’économie dans un lieu nommé L’Européen !

I

l se considère noir, africain, bantou, venu de France. Junior Konzo Kibenga Kilômbo a grandi en banlieue – il y vit toujours, d’ailleurs. Son nom ne vous dit peut-être rien, mais si vous êtes sur les réseaux sociaux, vous aurez certainement vu des posts de ce groupe privé qu’il a créé en 2019, #jeconsommeafricain, avec aujourd’hui plus de soixante mille membres. Le pendant du #blackowner américain ? Oui et non, car cet ancien manager du monde musical se sent très français, très européen, très banlieusard, très africain, et très congolais ! Pour lui, les origines des Afrodescendants et des Africains ne leur permettent pas de s’identifier aux Noirs américains : « Je ne connaissais pas encore ce

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mouvement des USA, et je suis très ancré noir africain. Les Américains ont leur histoire, ils ont évolué par rapport à la ségrégation ; pas nous, donc on ne peut pas réagir comme eux. Notre racisme à nous est vicieux, plus insidieux. Je regarde l’Amérique de loin. » Un constat amer Ce quadragénaire initialement danseur sorti de l’Académie internationale de danse se décrit comme « un simple gars autodidacte », passionné par le monde de la musique, ayant appris le métier de producteur-manager par hasard, sur le terrain. C’est à travers cette activité qu’il fait l’amer constat l’amenant à se poser une question cruciale : pourquoi seuls les Européens viennent aux concerts du

groupe gospel qu’il gère ? Soucieux de comprendre pourquoi la consommation africaine est inexistante, il se fait assidu aux réunions panafricaines, posant toujours les mêmes questions : « Pourquoi ce manque de confiance entre Afro ? Pourquoi quand ça marche pour nous, l’autre nous plante ? » Jusqu’à aujourd’hui, il n’a pas de réponse, même si, au fond de lui, il l’explique par l’histoire, qui a sans doute engendré ce manque de solidarité, de confiance, une peur inconsciente qui génère la jalousie. Mais face au constat, il décide de faire bouger les lignes, et surtout la réalité d’une économie noire africaine inexistante en créant un groupe d’échanges : #jeconsommeafricain.

© NOLLYWOOD TV © NOVELAS TV © TRACE AFRICA © TRACE GOSPEL © DR

#JECONSOMMEAFRICAIN

lebouquetafricain.com


ACTU « Il faut vivre le présent : on n’a pas de solidarité réelle, et sans économie, on n’est pas un peuple. Je me sens plus patriote de la nation africaine que membre d’une communauté qui n’existe pas vraiment. Et c’est là où je suis Afro-optimiste car, même si l’Union africaine n’est pas encore réalisée, au fond de moi, je me dis que quelque chose peut exister ou a peut-être déjà existé. Mais il a été effacé, et c’est là où, justement, on va dans le passé. » Une revendication Souhaitant bousculer les choses, Junior Konzo donne un nom qui sonne comme une revendication pour lui. Excluant politique et religion, il établit la charte du groupe qui détonne, comme un réveil des consciences.

« Si l’Africain consommait dans l’économie comme il consomme dans la religion, il serait le premier, actuellement ! » Face à cette lucidité provocatrice, le confinement aidant, de nombreuses personnes se manifestent, la page est boostée. « L’idée dans ce groupe est de dire de consommer, mais savoir aussi qui produit. “S’auto-revendiquer”, mettre en relation. C’est pourquoi j’autorise les publicités, de

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préférence avec une histoire, car chaque entrepreneur qui veut débuter peut être encouragé par les parcours racontés par un Afro-entrepreneur. Et se dire “Moi aussi, j’ai une idée... Pourquoi ne pas la mettre maintenant en pratique ?” » Recentrer Se voulant apolitique, il reconnaît cependant que la démarche économique qu’il propose entre dans le cadre d’une politique sociétale : « Mon côté afrooptimiste me fait dire que l’Africain a de l’argent pour consommer, mais il faut recentrer, et c’est là que #jeconsommeafricain a son rôle, faire tourner l’argent entre nous. Je viens de la banlieue, avec une vie banale ; je suis un gars du peuple et si un gars comme moi du peuple crée ce mouvement-là, c’est que ni les intellectuels, ni les politiques ont fait le travail. » D’ailleurs, les mots qui surgissent ces dernières années, « afropéen », « afroeuropéen », « afro-entrepreneur », « afrodescendant », traduisent la volonté d’imposer une identité souvent déniée au quotidien. Pour cette jeune génération de businessmans, « le système ne veut pas que nous soyons à notre place » : « Un système posé pour une catégorie de personnes. Comment concevoir qu’un chef de logistique ait un bagage universitaire de cinq années d’études supérieures ? Quel est cet ennemi qui

nous maintient à une place inférieure ? Il faut, pour changer ce système, qu’on possède les choses. » J. K. invite donc à une maîtrise de l’environnement économique, prenant en exemple la réussite de la Chine, qui a maîtrisé des codes inconnus et qui impose aujourd’hui sa propre économie au monde entier. Être des ambassadeurs Le leader de #jeconsommeafricain souhaite que ses membres soient les ambassadeurs de l’excellence : montrer que les « Afropreneurs » font de belles choses et qu’on peut consommer ce qu’ils produisent. Qu’ils ne font pas que des « objets africains » et qu’ils savent travailler ! Il montre alors le blouson qu’il porte fièrement, « made in France », réalisé par un styliste franco-congolais de sa génération. Il regrette que certains aient été dans l’obligation de changer d’identité, refusant de mettre une touche africaine pour plaire à leur clientèle européenne. « Mais l’essentiel est d’éduquer à une mise en priorité. » Et quand on lui parle de boycott éventuel, comme on peut le voir parfois de façon virulente sur les réseaux, sa sagesse et son ouverture d’esprit s’y refusent : « Non, moi je ne boycotte rien du tout ! Par contre, j’avantage... Je priorise l’Afropreneur car je sais que cet argent lui sera utile, à lui, et au continent. »

« MA SOURCE, CE SONT MES ANCÊTRES, ET JE ME DIS : “ON VA LES FAIRE EXISTER.” »


PUBLI REPORTAGE

Orange Money

Avec Orange Money, tout se fait par l’application, il n’y a plus besoin de se déplacer pour créer son compte et envoyer de l’argent. Toutefois, le service met à la disposition de ses clients, deux boutiques spécialisées à Paris et 650 points de vente dans toute la France. « Certains clients ont besoin d’être rassurés, explique Thérèse, conseillère à la boutique Orange Money du boulevard Bonne Nouvelle à Paris. Il y a aussi ceux qui n’utilisent pas de carte bancaire et qui viennent recharger leur compte en espèces. Mais la plupart du temps, les gens passent en boutique pour activer le service quand ils rencontrent des difficultés, et pour avoir des explications sur le fonctionnement. Ensuite, on ne les revoit plus. »

vu par ses utilisateurs Immédiat, disponible à tout moment, facile d’utilisation, sécurisé, le transfert d’argent proposé par Orange Money et son application, compatible en France avec tous les opérateurs, séduit pour de multiples raisons. Très connu en Afrique, Orange Money est disponible dans l’Hexagone depuis deux ans. Ce service permet d’envoyer de l’argent en Côte d’Ivoire, au Mali, au Sénégal, au Togo, à Madagascar, en Guinée Conakry, au Maroc et de France à France. Nous sommes allées à la rencontre d’utilisateurs de ce service entièrement digitalisé qui incarne le transfert d’argent nouvelle génération. Oumou Dembelé Camara, 33 ans, franco-malienne, infirmière libérale et fondatrice de Santé Mobile, la première entreprise de soins à domicile au Mali « J’ai connu Orange Money lors d’un événement à Paris. Je me suis rapprochée d’un point de vente et j’ai suivi le processus. C’est un système de paiement innovant, grâce à une application mobile. Je voyage beaucoup et, que je sois « Mes en France ou en Afrique, je peux patients honorer mes factures, envoyer me règlent de l’argent à mes proches. Tout via Orange cela sans me déplacer... et surtout à un prix Money » raisonnable, c’est magique ! Je ne cesse de recommander Orange Money à mes proches, pour qu’ils comprennent l’efficacité et l’ingéniosité de la chose. » « En France, j’utilise l’application au moins deux fois par semaine, à des fins personnelles et professionnelles. En Afrique aussi, mes patients me règlent via Orange Money. » 40 • BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020

Oumar Sow, 43 ans, franco-guinéen, ingénieur consultant en télécom et systèmes d’information, créateur d’un club de foot « J’ai entendu parler d’Orange Money il y a quelques années à travers des parents qui vivent en Guinée et qui me proposaient d’utiliser le service pour leur envoyer de l’argent ou « C'est un recharger leur portable en crédit service simple, téléphonique. » rapide, sécurisé « En tant qu’Africain vivant en France et efficace » avec une grande famille en Guinée et au Sénégal, j’utilise beaucoup les transferts d’argent pour venir en aide. Orange Money, c’est un service simple, rapide, sécurisé et eff icace. Ici en France, Orange Money soutient également beaucoup de projets associatifs. J’ai eu l’occasion de mettre en place un partenariat avec Orange Money pour un projet de création d'un club de foot amateur. C’est quelque chose qui est très aimable. »

Mariam, 31 ans, burkinabé, aide hospitalière « Je suis passée en boutique pour créer le compte. J’ai connu Orange Money par le biais d’amis et de mes parents en Afrique. J’aime d’abord la proximité du service. Dans Paris, il y a plusieurs agences. J’apprécie aussi la qualité. »

Sekou Magassa, 60 ans, malien, professeur d’anglais et président de la fédération d’association Kaarta Initiatives pour le développement « J’ai connu Orange Money par Internet et des points de contact dans les foyers de migrants. Par le biais de mon association, nous entretenons un partenariat « Le stratégique important avec transfert Orange Money face au transfert de crédit de communication informel de fonds utilisé massivement dans pour les parents le passé par les migrants, et aujourd’hui de plus en plus limité par les réglementations ou amis » nationales, voire supranationales. » « J’aime la rapidité, la fiabilité et le caractère très pratique de la procédure d’envoi. Il y a aussi l’aspect sécurisé de l’envoi avec un historique et des confirmations. J’ai essentiellement deux usages : l’envoi d’argent aux proches pour des besoins personnels et le transfert de crédit de communication pour les parents ou amis au Mali. »

200 000 POINTS DE RETRAIT EN AFRIQUE

Adams, 39 ans, ivoirien, livreur « Orange Money offre « À plus de possibilités à des n’importe personnes qui n’ont pas quel moment, forcément un compte je peux sauver bancaire. On peut la vie de déposer nos espèces en quelqu’un » boutique et les conserver sur le compte, sans faire de transfert tout de suite, ou n’utiliser qu’une partie pour un envoi. Avec le service Orange Money, depuis mon lit, avec mon téléphone et l’application, à n’importe quel moment, je peux sauver la vie de quelqu’un. Par exemple, je peux envoyer de l’argent à un parent qui doit payer des soins médicaux urgents au pays à 3 heures du matin. Et c’est immédiat. » BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020 • 41


CULTURE Kaaw Cheikh, c’est avant tout un jeune réalisateur, Moe Sow, qui décide de retracer le parcours de l’écrivain sénégalais et homme d’État, Cheikh Hamidou Kane.

A

uteur du livre fondamental L’Aventure ambiguë, publié en 1961, qui sera adapté au cinéma par Jacques Champreux en 1984 avec un casting d’acteurs extraordinaires – notamment Douta Seck, Bachir Touré, Sidiki Bakaba et Robert Liensol –, Cheikh Hamidou Kane, aujourd’hui âgé de 92 ans, a traversé le siècle des Indépendances. Un second livre, Les Gardiens du temple (1994), complète la pensée politique et sociale de l’homme de lettres.

LA MARCHE DE L’HISTOIRE Kaaw Cheikh, la mémoire du patriarche Cheikh Hamidou Kane

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notamment à travers le discours de la Grande Royale, et la symbolique de la mort de Samba Diallo initiée par le Fou. Une parole qui remet dans son contexte non pas la conciliation impossible entre la culture identitaire des Diallobé et une culture occidentale conquérante, mais qui prévoyait le risque et les difficultés de cette rencontre. Pour Cheikh Hamidou Kane, ouvert sur l’extérieur par son parcours d’homme de lettres et d’homme d’État, « c’est la modalité de la rencontre qui est à déplorer par le mépris et la négation des cultures et des traditions, la contrainte d’un peuple ». Colonisation qui imposa violemment des langues, des cultures, une religion, au mépris de leurs traditions, laissant aux Indépendances des peuples traumatisés par les guerres, auxquelles ils ont participé en premières lignes, et le racisme, infligé de longue date.

D’une durée de cinquante-deux minutes, Kaaw Cheikh (« Oncle Cheikh ») sera projeté à Dakar fin novembre. Un film biographique à la découverte des lieux et de l’univers culturel de celui qu’on nomme « le Patriarche » en pulaar. Récit ponctué par la voix du chanteur Rappelant la place Baaba Maal, qui éminente de l’Afrique, DJIBRIL TAMSIR NIANE donne la parole Cheikh Hamidou Kane à un homme au lance un appel pour centre de l’histoire retrouver la grandeur de son continent ; un témoignage vivant du d’avant l’invasion et redonner sa place à la Patriarche, posant un regard mémoriel sur le culture. Comment ? « En progressant vers l’unité passé, s’adressant avec espoir à la jeunesse sur du continent, que l’Afrique se gouverne, que nos le devenir du Sénégal et du continent. ressources soient gérées au niveau continental. La jeunesse ne doit pas souffrir et subir cet exode, L’intérêt du film tient aussi du fait que des mais se tourner vers le reste du monde depuis sa personnalités de renom comme l’historien propre culture. » guinéen Djibril Tamsir Niane, compagnon Une jeunesse qui doit se souvenir, tout en de longue date de Cheikh Hamidou Kane, s’adaptant à la modernité, de la présence de reviennent sur leurs liens avec l’écrivain. l’essence originelle de ne pas négliger sa propre Un retour sur une époque qui a vu naître culture, partie intégrante du patrimoine. L’Aventure ambiguë, les questions qu’elle posait S’adapter sans ignorer l’histoire de sa vie.

« NOTRE CONNAISSANCE AU MONDE A UN PASSÉ LOINTAIN. »

La BISO (octobre 2021) rendra hommage à l'emblématique ouvrage L'Aventure ambiguë de l'écrivain sénégalais Cheikh Hamidou Kane. À travers ce thème, il est proposé aux artistes de sonder la complexité des identités d’Afrique : genre, croyances, contemporanéité recèlent d’ambiguïtés et peuvent donc être traités. Les candidats sélectionnés feront dialoguer l'aventure personnelle de l'artiste dans sa trajectoire, diverse par nature et faite de rêves, d’empêchements et de paradoxes – et l’ambiguïté même du concept d’« art contemporain africain » auquel il est parfois exhorté à s'assimiler. Email : biso.sculpture@gmail.com Biennale Internationale de Sculpture de Ouagadougou bisobiennale Biennale Internationale de Sculpture de Ouagadougou

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CULTURE

À LA RENCONTRE DE MOE SOW, LE RÉALISATEUR

Y

aya Diomandé est l’heureux et fier lauréat du prix littéraire lancé conjointement par l'éditeur JC Lattès et RFI, dont l’objectif est de donner l’opportunité à de jeunes nouvelles « Voix d'Afrique » d’être lues et publiées sur le continent comme en France. Pour cette première édition, le talent nous vient de Côte d’Ivoire, à travers son roman Abobo Marley.

« LE PLUS IMPORTANT AUJOURD’HUI, C’EST DE POUVOIR DOCUMENTER NOTRE HISTOIRE ET LA RACONTER À NOTRE MANIÈRE. »

« Je favorise, en tant que cinéaste, d’archiver notre histoire. Les autres viennent nous les prendre, nous sommes assis dessus et restons là à faire des séries et autres. Il faut que l’on documente notre propre histoire, il faut que les Comment s’est fait l’idée de ce doc ?

Moe Sow : J’ai lu L’Aventure ambiguë très tôt, car c’est l’un des livres qui traînaient à la maison. Pour l’examen d’entrée en sixième, j’ai eu le premier chapitre en dictée ; depuis, les mots de ce chapitre continuent à résonner dans ma tête au point de relire plus de cent fois le livre. Et à chaque fois, je découvre quelque chose de nouveau. Quant au village de Salde, le pays des Diallobé, mon grand frère, responsable politique là-bas, me l’a fait découvrir. En tant que cinéaste, c’était une évidence pour moi de réaliser ce film documentaire. Vous-même, avez-vous appris des choses sur votre histoire ?

M. S. : Oui, forcément ! Car, pour les besoins du film, j’ai eu l’occasion de retracer l’histoire des Diallobé. Et faisant partie de la famille Alpha Ciré Kane, c’est aussi mon histoire ! La présence du griot traditionnel, l’un des gardiens de la tradition, m’a permis de connaître notre arbre généalogique.

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Aussi, monsieur Cheikh H. Kane a évoqué l’histoire du Sénégal pré et post-indépendance, ses relations avec l’ancien président Senghor et le ministre Mamadou Dia, qui font aujourd’hui partie de l’histoire du Sénégal. Quelle vision aviez-vous du « Patriarche » avant le documentaire ? Et maintenant ?

M. S. : Nous avons tous connu l’écrivain à travers ses romans (L’Aventure ambiguë et Les Gardiens du temple) et aussi l’homme politique en tant que ministre du Plan et de la Coopération sous Senghor et Abdou Diouf. Aujourd’hui, je découvre l’homme, le père de famille, avec ses croyances et sa manière de vivre. Dans le film, il évoque la notion du « JOKKÉRÉ ENNDAM », qui est le pilier du comportement de la famille, chacun doit œuvrer à l’avancement de famille dans un sens large du terme, le respect de la hiérarchie, etc. Dans ces deux livres, monsieur C. H. Kane reste constant sur le rôle de la famille dans l’Afrique moderne.

YAYA DIOMANDÉ LA VOIX DE LA JEUNESSE

Vous, Moe Sow, incarnant la jeunesse, que retenez-vous des propos de Cheikh Hamidou Kane ?

M. S. : C. H. Kane, à travers ses œuvres, met en avant le respect des traditions, la rencontre des civilisations africaines et occidentales qui pourrait mieux se passer, si c’était fait dans un terrain neutre, libre de tout préjudice. Malheureusement, l’Afrique a rencontré l’Occident dans des conditions difficiles, basées plutôt sur le mépris et la douleur. Il faudrait se rasseoir autour de la table et renégocier ce partenariat pour un meilleur lendemain. L’histoire nous a appris que seul le partenariat gagnant-gagnant fonctionne. M. S. : On sait que la projection en salle est très compliquée en Afrique, et la situation de la pandémie n’aide pas. C’est pour cela qu’on a choisi, avec le distributeur local, d’aller vers l’audience : les écoles, etc. Et mettre le film disponible en ligne pour les personnes qui aimeraient le voir.

L’aventure a débuté quand il apprend par mail en avril qu’il est l’heureux lauréat, fierté de ses parents, et surtout de sa mère au village d’Aborotou, dans la région de Touba. Issu d’une famille dioula, le jeune homme rappelle que « certains hommes polygames négligent leur première femme et les enfants. Ce qui pousse à se rebeller en voyant sa mère maltraitée ». Une situation qu’il avoue avoir lui-même vécue !

La projection en salle... un stress pour le réalisateur que vous êtes ?

Plusieurs expériences de vie à seulement 30 ans ! Le jeune Ivoirien qui écrit depuis une dizaine d’années a accumulé des expériences dont il se sert dans son roman. Ouvrier dans la zone industrielle de Yopougon, c’est entre deux chargements qu’il écrivait sur son portable par SMS. Il a lui-même vécu la rébellion de 2002 alors qu’il travaillait dans la scierie de Man pour se payer ses études, et a pu ainsi voir la réalité des clans rebelles à travers l’exportation du bois ivoirien au Mali et en Mauritanie. Se documentant avec des archives journalistiques, ou sur les conditions de vie dans la prison de Yopougon par des connaissances, l’écrivain est soucieux de donner une vision réaliste de la vie des plus faibles.

« PARTIR N’EST PAS UNE OPTION ! » Abobo Marley, c’est le nom donné à un quartier d’Abidjan, où l’écrivain campe son personnage Moussa Koné, surnommé Mozess. Balanceur d’une « Gbaka », son rêve est d’aller à « Bengué » – comprenez l'Europe – et il cherche tous les moyens d’y parvenir en économisant l’argent rapporté par des petits boulots jusqu’à l’intégration d’un groupe de rebelles... L’écrivain en herbe a bénéficié d’une résidence à la Cité internationale des arts à Paris, où nous avons pu le rencontrer.« Bengué » ! Yaya y est ! Mais dans des conditions différentes de son héros ! Dans le Marais, face à la cathédrale Notre-Dame, entre visites et écriture de son deuxième roman dont il a déjà le thème, les brouteurs, il enchaîne interviews, promos et rencontres petits et grands.

Abobo Marley de Yaya Diomandé, Éditions JC Lattès, 19 €

Honoré par l'ambassadeur de Côte d'Ivoire, Son Excellence Monsieur Maurice Bandaman, lui-même écrivain

De même que lorsque l’enfant réussit, « il appartient à la communauté chez nous, mais quand un enfant échoue, il appartient à la mère. Et quand on n’arrive pas à aider sa famille financièrement, c’est une réelle pression ; ma mère faisait souvent l’objet de railleries. C’est pourquoi ce prix est plus important pour moi que le statut d'écrivain ».

« CE PRIX LAVE L’AFFRONT DE MA MÈRE QUI A BEAUCOUP SUBI. » Un lien biographique évident entre l’auteur et son personnage, l’amour ressenti pour sa mère fait passer au second plan la réalisation de ses rêves : enchaînant les petits boulots pour aider sa mère, offrir des études à ses sœurs.

« No way out », partir n’est pas une option ! Sous une fausse candeur, Yaya Diomandé critique la société ivoirienne : « La politique impacte forcément la société, l’objectif doit être commun pour un intérêt partagé. Les Ivoiriens souffrent, et pendant que “Saint Macron” parle de croissance à huit points, le continent consomme de la misère. Et du coup, partir n’est pas une option ! Si on n’est pas proche d’un politique, impossible d’avoir un travail ! Moi j’étais brillant à l’école. Mais le système nous a fait croire à tort qu’en nous battant pour avoir des diplômes, on pourrait s’en sortir socialement, et ce n’est pas le cas. » Aussi, il ne porte aucun jugement sur ses frères qui prennent tous les risques et vivent l’inhumanité libyenne pour rejoindre « Bengué ». Au contraire, il récolte témoignages et échos de ceux qui ont fait le chemin ; un peu comme Moussa a le rêve de « Bengué », mais sans vouloir mourir dans la mer. Sans ce prix, le jeune auteur, dont le manuscrit a été rejeté de multiples fois en Côte d’Ivoire, n'aurait pas porté la voix des plus faibles. Un autre destin s’ouvre à lui, inspirant, on l'espère, la jeunesse, honorant ainsi l’ancêtre guerrier dont les Diomandé descendent. BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020 • 45


CULTURE

GAËL OCTAVIA

«M

UNE « BONNE HISTOIRE » QU’ON NE LÂCHE PAS !

on amie m’a demandé d’écrire son histoire. Elle m’a téléphoné et m’a lancé de but en blanc qu’elle allait me raconter quelque chose et que j’allais en faire un livre » : ainsi commence le nouveau livre de la Martiniquaise Gaël Octavia. Une amie d’enfance que la narratrice n’a pas revue depuis vingt ans lui donne un mystérieux rendez-vous dans une brasserie parisienne ; une amie « de ce tout indivisible » dont elle se sent exclue depuis longtemps. Des retrouvailles qui sont l’occasion de démêler les fils et le pourquoi d'une amitié disloquée, de renouer avec un passé parfois étouffant dans une société martiniquaise où les codes sociaux sont ancrés dans les relations raciales.

Une autofiction ?

Un roman qui peut sembler à plusieurs égards proche de l’autofiction. Tout comme l’auteure, la narratrice a la quarantaine, est écrivaine martiniquaise vivant à Paris. Gaël Octavia avoue la similitude vécue avec le début du roman : « Ce livre est né d’une idée, au départ très vague. Une amie perdue de vue depuis longtemps refait brusquement surface au téléphone en disant : “Je veux te voir tout de suite.” Qu’est-ce qu’il peut y avoir derrière une telle demande, aussi expresse qu’inattendue ? Jusqu’à quel point un tel coup de téléphone peut bouleverser celle qui le reçoit ? Mais cette histoire s’inscrit aussi dans une démarche plus générale, entamée dans mon premier roman [La Fin de Mame Baby, N.D.L.R.], qui est d’analyser comment les femmes se construisent les unes avec les autres, les unes contre les autres, les unes par rapport aux autres, qu’il s’agisse d’amies, de mères et de filles. » La Bonne Histoire de Madeleine Démétrius suit le voyage d’une femme devenue adulte, les souvenirs de 46 • BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020

construite » : « Chaque roman est l’occasion de l’interroger et de l’analyser même si je n’entame jamais un texte avec l’intention de parler de la société antillaise. Cela se fait malgré moi. » Les interrogations sur l’identité sociale d’une île dont les mémoires de l’esclavage et de la colonisation s’appréhendent de façon sournoise. Le masque nostalgique laisse place à une conscience des fauxsemblants et des secrets découverts. De l’intime au sociétal, le lecteur suit les doutes, les non-dits d’un espace et d’un temps qu’on interroge, un peu comme une enquête qui relie le présent au passé inachevé.

Du « colorisme »

« JE SAIS QUE JE SUIS L’HÉRITIÈRE DE LEURS BLESSURES, MAIS AUSSI DE LEURS VICTOIRES... » l’adolescence, explorant la complexité des relations humaines sur plusieurs générations. Un roman totalement fictif qui, de l’aveu de l’auteure, même s’il ne repose pas sur des souvenirs personnels, l’a « forcée à replonger dans [son] adolescence, où [elle a] puisé des sensations, des ambiances, une lumière » : « Mon passé me nourrit. De manière générale, recycler des éléments (éventuellement traumatiques) du passé en littérature me semble le meilleur usage que l’on puisse en faire. »

Un peu de soi

Une histoire fictive, mais dans laquelle l’auteure a projeté un peu d’elle dans tous ses personnages : « Eunice a des points communs avec la petite fille que j’ai

été (de manière amplif iée). Adolescente, j’avais des aspects de Nina et d’autres de Madeleine. Comme ma narratrice, je suis mère, pas de deux f illes, mais d’un fils, que je n’élève certes pas seule, mais en traversant, comme mon héroïne, de grands moments d’incompréhension, de confusion et un certain sentiment, parfois, d’incompétence totale... » La littérature est toujours un peu de soi !

La société antillaise au cœur du récit

L’amie de Madeleine, tout comme l’auteure, sont habitées par la société martiniquaise, par la culture antillaise. Gaël Octavia se dit « fascinée par cette culture et dans laquelle [elle s’est]

Au centre de ce récit, la narratrice est traversée par des interrogations sur la négritude, le métissage et leur corollaire dans la société. Gaël Octavia s’explique : « La question du “colorisme” m’a sauté aux yeux à l’adolescence. Enfant, j’ai eu très tôt conscience qu’il y avait des Noirs et des Blancs, mais je ne voyais pas les nuances de peau entre les Noirs, bien qu’aux Antilles, il existe un vocabulaire spécif ique pour les désigner : mulâtre, chabin, nègre, coolie, etc. À l’adolescence, les interactions sociales avec les pairs, les jeux amoureux peuvent acquérir beaucoup d’importance et sont très révélateurs. Moi, une grande timide (du genre première de la classe à lunettes), peu sociable, j’étais donc plutôt

La Bonne Histoire de Madeleine Démétrius, Gaël Octavia, éditions Gallimard, Collection Continents Noirs, 19 €

en position d’observation que d’action. En outre, étant moi-même d’une couleur intermédiaire – ni assez claire pour en tirer des privilèges tangibles, ni assez foncée pour en souffrir –, j’étais suff isamment “en dehors” de ce jeu d’interactions pour l’observer de manière objective avec une distance critique. Ce “colorisme” existait de manière évidente, mais on n’en parlait pas beaucoup (le racisme, c’était pour évoquer le clivage Noir/Blanc), ce n’était pas un sujet. Une fois devenue écrivaine, les questions que ce phénomène soulevait chez moi ne pouvaient que resurgir. » Outre l’incidence sur les relations sociales, la mélanine est au centre de la transmission générationnelle mèresfilles, qu’il s’agisse de la mère de la narratrice, Betty, ou de ses filles : « Je m’efforçais de me convaincre qu’après tout, si Nina (sa fille) voulait être noire ou même africaine, eh bien, elle l’était. »

Les relations mère/fille, une histoire de la société antillaise

On ne sera pas surpris de retrouver la relation transgénérationnelle autour de cette figure primordiale de la mère, Honorine, la grand-mère, Betty, « la petite bâtarde du mari de Madame », de sa fille, la narratrice et ses deux filles. Mais si, pour les premières, la honte l’emporte, la narratrice tente de rompre ce schéma avec une volonté semée de doutes afin que chacune de ses filles se construise librement et finisse par être fière de sa mère. « En tant que femme, notre première référence est notre mère, notre premier modèle de relation de femme à femme est ce rapport mère-f ille. Je pense que je suis marquée par l’histoire des femmes de ma famille. Proches ou lointaines, elles incarnent chacune à sa manière un statut

de la femme caribéenne, une place dans la société, un rapport à l’homme. Je sais que je suis l’héritière de leurs blessures, de leurs complexes, de leurs défaites, mais aussi de leurs victoires, de leur force, de leur capacité de résilience... »

Poto mitan, un mythe à déconstruire

On serait tenté de retrouver le mythte de la femme forte, débout malgré les épreuves, mais Gaël Octavia refuse un archétype destructeur qui induit l’irresponsabilité des hommes ; elle dépeint aussi des femmes vulnérables : « S’il existe effectivement des femmes fortes, des “fanm chatenn” (femmes châtaignes, qui “repoussent”, se relevant toujours quand elles tombent), il en existe aussi des faibles, des fragiles, qui n’y arrivent pas, qui, malmenées par les hommes, s’avèrent incapables d’aimer leurs enfants, qui sont des mères maltraitantes. Le mythe du “poto mitan” indestructible a le défaut premièrement de dédouaner les hommes de leurs responsabilités – puisque la femme est si puissante, pourquoi se fatiguer à assumer son rôle de père ? Je dirais même que ce mythe est castrateur, il ôte à l’homme son importance, en fait un éternel petit garçon. Ce mythe est également culpabilisant pour les femmes qui n’ont pas l’étoffe d’une “fanm chatenn”, celles qui craquent, qui dépriment, qui n’ont pas la force de se relever, qui abandonnent... et elles sont plus nombreuses qu’on le croit ! » Un roman à lire, à savourer, dévoilant petit à petit des secrets, des tabous portés lourdement mais qui, pour l’écrivaine talentueuse, sont une « une mine d’or » !

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DES EXPATS AU PAYS DES HOMMES INTÈGRES

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LE CORPS DE SANKARA, UN ROMAN LUCIDE

es Éditions du Rocher publient un roman dont l’intrigue a pour cadre le Burkina Faso. Deux Français que tout semble opposer arrivent au Pays des Hommes intègres : l’un, Daurat, haut fonctionnaire désabusé en fin de carrière, l’autre, Lucie, étudiante parisienne fuyant une rupture sentimentale douloureuse, se retrouvent dans un pays dont ils découvrent l’immobilisme, les compromissions politiques, mais aussi un peuple qui espère et dont le souvenir indélébile du « capitaine peuple » conduit à faire sa révolution. L’occasion de découvrir à travers des yeux européens ce pays « enclavé » de l’Afrique de l’Ouest, dont un homme a marqué la mémoire : le commandant Thomas Sankara, assassiné en 1987. Agnès Clancier, elle-même expatriée, affectée comme fonctionnaire territoriale à l’ambassade de France au Burkina de 2007 à 2010, offre une vision personnelle et lucide de l’atmosphère de fin de règne du régime Compaoré, mais aussi du quotidien de ces expatriés pourtant privilégiés dont les préoccupations de « chaleur étouffante » contrastent avec les réalités des Burkinabès. Non sans ironie, l’auteure pose un regard en décalage des réalités vécues par chacun, un monde où se côtoient des aspirations différentes, des codes parfois énigmatiques. Des clichés, pourrait-on penser ? Oui, bien sûr ! Mais des clichés qui ont leur source dans une réalité que l’auteure dépeint sans porter de jugement, avec finesse : « l’heure africaine », la pollution, l’alcool oisif, l’état civil et bien d’autres poncifs... D’autant que ces personnages « hors cadre » finissent par s’attacher au pays. Ils sont surtout prétextes à faire ressurgir pourquoi cet homme est un modèle espéré par la jeunesse africaine, l’empreinte laissée dans la société burkinabè : les années Sankara.

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NTERVIEW

CULTURE

Le Corps de Sankara, Agnès Clancier, Éditions du Rocher, 18,90 €

Qu'est-ce qui a déclenché l’envie d’écrire sur ce « couple » d’expatriés ? Agnès Clancier : Je voulais que le Burkina Faso soit l’un des personnages de l’histoire, parce qu’il est méconnu et souvent l’objet de clichés. J’ai pris le parti de suivre deux personnages principaux, mais de donner aussi un rôle significatif à de nombreux personnages secondaires, parce que je voulais montrer des points de vue multiples et complémentaires. Les personnages secondaires sont de différents milieux et catégories sociales et n’ont pas tous le même avis sur l’histoire du pays, sur le rôle de la France.

est très présent dans les esprits aussi, par la marque qu’il a laissée dans l’histoire du pays, par les valeurs qu’il a incarnées et dont certains voudraient s’inspirer aujourd’hui. Il suscite encore une grande ferveur et l’admiration de beaucoup, pour tout ce qu’il a réussi à accomplir en très peu de temps. Bien sûr, sa jeunesse l’a conduit à commettre des erreurs ; il n’était pas toujours bien conseillé et il a parfois voulu aller trop vite en sous-estimant le pouvoir de certains adversaires. Mais il a accompli davantage en quatre années de présidence que d’autres en des périodes bien plus longues. Et son action a été, à de nombreux égards, d’une grande modernité.

Le Corps de Sankara : un titre entre réalisme et symbolique ? A. C. : C’est un symbole, en effet. Il subsiste un doute sur ce qui a été fait du corps de Sankara, puisque les tests ADN réalisés n’ont pas été concluants, mais ce qui est certain, c’est qu’à Ouaga, son visage est partout. Il

Le choix des personnages est très réaliste... A. C. : Deux êtres assez différents ont tous les deux du mal à trouver leur place. L’un parce qu’il atteint un âge où, dans les sociétés dites « développées », vous êtes considéré comme inutile, encombrant, bon à jeter : plus de poste

pour vous, plus de promotion, plus de perspectives, vous êtes jugé chanceux de simplement réussir à garder un emploi ! L’autre personnage, Lucie, est un peu un miroir du premier : jeune diplômée, elle a, en théorie, tout l’avenir devant elle, mais cet avenir est flou, incertain, et elle a autant de difficultés à s’intégrer à la société que Daurat en éprouve pour y garder une place qui lui convienne. Tous deux ont aussi une vie sentimentale décevante qu’ils essaient de fuir. Ils y parviennent difficilement au début, car il ne suffit pas de prendre l’avion. Mais les gens qu’ils rencontrent et ce qu’ils vivent dans ce pays nouveau pour eux transforment peu à peu leur vision des choses et leur comportement... Leur vie s’en trouve bouleversée. On navigue entre désillusions et illusions : difficile d’être expatrié en Afrique et, en l’occurrence, au Burkina ? A. C. : C’est plus facile que dans beaucoup d’autres pays, en dépit des conditions climatiques assez éprouvantes, car on y est accueilli avec

une bienveillance que l’on ne rencontre pas forcément ailleurs. Dans le livre, les désillusions viennent parfois du contraste entre les idéaux incarnés par Sankara et l’immobilisme qui a caractérisé les décennies suivantes, de l’impuissance à agir dans l’intérêt de la population, à changer les choses d’une manière structurelle, durable. Quelle a été votre approche personnelle du Burkina ? A. C. : J’ignorais presque tout de ce pays avant de partir y travailler en 2007 et d’y vivre pendant près de quatre années, jusqu’à l’automne 2010. En vivant làbas, on se rend compte que certains clichés sont vraiment immérités. J’ai très vite eu envie d’écrire ce livre pour cette raison-là, avec l’ambition d’évoquer la complexité d’une société par le truchement de personnages aux profils variés, très différents les uns des autres. Pour cette raison, les personnages secondaires occupent une grande importance dans le récit, ce sont eux qui mènent la danse. Bien sûr, le livre décrit le Burkina que j’ai connu, un pays en paix où l’on se sentait en sécurité, mais qui n’avait pas encore totalement conquis sa liberté. La fin du roman est assez symbolique... Chacun chez soi ? A. C. : La fin du roman symbolise la fin de l’ère Compaoré et la fin d’une certaine relation entre la France et ce pays. C’est l’opportunité d’un nouveau départ, d’une compréhension mutuelle entre les peuples, et pas seulement entre les dirigeants. Mes deux personnages reviendront dans un pays transformé.

Tous les deux s’en sortent plutôt bien, finalement, et, en échappant au pire, ils reprennent espoir, tout comme la population du Burkina qui, au même moment, se soulève et chasse son dirigeant. Autre symbolisme, l’échec des expatriés à vivre dans cette société dont ils n’ont pas les codes ? A. C. : C’est la touche d’humour dans le roman. J’avoue qu’il est assez facile de se moquer des expatriés et que j’ai du mal à résister à cette facilité. Mon excuse est que les Burkinabès ne manquent pas d’humour non plus ! La « parenté à plaisanterie », par exemple, est une institution culturelle remarquable, qui a joué un grand rôle dans la cohésion du pays. Vous avez aussi un discours critique sur la colonisation et la « France-Afrique »... A. C. : Je voulais déconstruire certains clichés, sur ce sujet-là aussi, montrer plusieurs points de vue. Mais un romancier n’apporte pas de réponses, bien sûr : son rôle est de poser certaines questions, d’éclairer la réalité en la montrant sous des angles inhabituels, d’apporter une sensibilité ou un regard différent. Chaque regard est utile à la compréhension du monde, à la peinture d’une réalité complexe. Le roman est un bon outil pour aborder la complexité ou tenter de comprendre l’autre. Avez-vous gardé un lien avec le Burkina ? A. C. : Ce pays aura toujours une très grande place dans ma vie. J’y ai vu ma fille grandir. Elle y a été baptisée et y a fait sa première communion, c’est làbas que vit sa marraine. Nous y irions plus souvent si les conditions étaient plus favorables. Nous avons passé les fêtes à Ouaga à la fin de l’année 2016 et la ville avait déjà beaucoup changé depuis notre départ, avec des rues fermées à la circulation, des vigiles à la porte des restaurants et le traumatisme des attentats. Une certaine insouciance avait disparu, mais pas la gaieté, pas l’espoir. J’espère que notre guerre contre le terrorisme sera victorieuse, et ce dans un avenir proche. Je fais aussi des vœux pour que la démocratie que le peuple a installée en 2014 résiste et se renforce, pour que la population burkinabè puisse enfin profiter de sa liberté. BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020 • 49


SEXO

t'es folle ! » C'est l'argument qu'on sort toujours aux femmes qui ont des dons. Le corps est une mémoire Votre corps est une mémoire. Il retient tout. Mélanger vos fluides corporels, c'est aussi absorber en partie la mémoire de quelqu'un d'autre : ses joies, ses peines, ses pensées. C'est partager ce que l'on a de plus intime, se dévoiler. C'est se donner, mais aussi accepter de recevoir l'autre. Faire l'amour avec quelqu'un a donc nécessairement une implication spirituelle, car l'acte de faire l'amour est un partage de son intimité et de son être le plus profond. Il amplifie ce qu'il y a en nous, comme il amplifie ce qu'il y a chez l'autre.

À

l'heure du confinement, la solitude peut devenir pesante et nous avons parfois envie de nous trouver un(e) partenaire pour une nuit, ou pour la vie. Si les religions nous ont conditionnées à avoir une relation ambiguë à la sexualité, à considérer le plaisir féminin comme diabolique, force est de constater que nous n'en demeurons pas moins des êtres humains, avec des besoins et des désirs.

LE SPERME D'UN HOMME CONTIENT UN POUVOIR TÉLÉPATHIQUE. Comment les conjuguer avec notre vie spirituelle ? C'est la question que m'a posée Lady M sur Instagram : « Quelle est l'implication spirituelle de coucher avec un homme sans sentiment ? » Well, je pense que c'est un mythe dont il faut se débarrasser une bonne fois pour toutes. Le sexe crée les sentiments chez la femme et chez l'homme. Nous sommes génétiquement programmés pour qu'il en soit ainsi.

LE COACH

DU MOIS

SEXFRIENDS ET PLAN D'UN SOIR, EST-CE VRAIMENT POSSIBLE ? 50 • BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020

Le pouvoir caché de la semence masculine Lorsqu'un homme nous fait l'amour et décide d'éjaculer en nous, ce n'est pas anodin, tout comme la fellation n'est pas anodine non plus. Certains le font dans le but de se « vider », mais d'autres le font dans le but de nous honorer et de nous montrer leur amour. De nous donner leur connaissance, de partager avec nous les émotions qu'ils ont du mal à exprimer verbalement. Mais aussi de nous dire qui ils sont. Le sperme d'un homme contient un pouvoir télépathique. Il reste en lien avec son propriétaire, peu importe là où il se trouve. Après un rapport sexuel, vous restez en lien avec cet homme car vous l'avez littéralement « absorbé ». Il vous donne une partie de lui et crée un lien télépathique avec vous, en vous. Un lien qui fait que vous allez penser à lui et qu'il pensera à vous. Que vous « l'aurez dans la peau ». Qu'il vous « aura aussi dans la peau ». C'est particulièrement vrai pour celles d'entre vous qui ont des dons de médiumnité ou qui sont hypersensibles. Nous sentons notre homme à des kilomètres à la ronde. Nous savons même ce qu'il pense. Nous savons s'il nous ment. Nous savons tout. Nous sentons tout. D'ailleurs, quand vous avez des soupçons et que vous le confrontez, que vous dit-il ? « Non, mais

Qu'avez-vous envie d’amplifier ? Il n'y a rien de bien ou de mal à faire l'amour avec quelqu'un, même une fois. Il suffit juste de s'assurer d'être soi dans les bonnes dispositions. De ne pas entourer l'acte sexuel de peur, de jalousie, de colère, ou de toute émotion qui peut nous faire du mal à la longue. Mais d'être sur la fréquence de l'amour, de la joie, du plaisir, de l'extase. Je pense que nous aspirons tous à amplifier ces émotions dans nos vies.

1 Comment vous sentez-vous ? Quelles sont les pensées qui vous traversent en ce moment ? Quelles sont les émotions qui vous traversent ? Si vous vous rendez compte que vous êtes angoissée, stressée, il se pourrait que vous cherchiez à utiliser la sexualité comme un tampon émotionnel. Le sexe 2 peut être addictif comme le tabac, Comment vous l'alcool ou toute autre substance sentez-vous à côté de cette qui nous aide à fuir nos personne ou en pensant à émotions. cette personne ? Fermez les yeux, prenez trois grandes inspirations et faites le vide. Placez votre attention sur votre cœur Dans mon livre Arrête d'être une et visualisez-le ou ressentez-le. femme forte, je vous aide à décoder Est-ce qu'il se ferme ou est-ce votre flot de pensées et à prendre qu'il s'ouvre ? Si votre cœur conscience de votre dialogue se ferme, c'est un signe intérieur. de peur.

Afin de vous aider à faire le bon choix de partenaire sexuel(le) pour une nuit, posezvous ces quelques questions...

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MUSIQUE

N

omcebo Zikode : son nom ne vous dit rien ? Dans les années à venir, elle va compter dans le milieu musical. Née dans les quartiers pauvres de Durban, en Afrique du Sud, Nomcebo Zikode est devenue chanteuse dès son plus jeune âge. Choriste professionnelle depuis une quinzaine d’années, c’est cette année, à 36 ans, qu’elle décroche la notoriété. Et tout le monde ne parle plus que d’elle.

"Jerusalema", c’est elle ! Ce n’est pas une nouvelle voix dans la musique : cela fait déjà quinze ans que Nomcebo Zikode chante. Mais le grand public la découvre cette année grâce au tube planétaire qui a fait danser tous les confinés...

Si c’est Master KG qui a composé la chanson Jerusalema, c’est Nomcebo Zikode qui a écrit les paroles. Le DJ l’a repérée en 2019 et souhaitait travailler avec elle pour qu’elle lui écrive des textes et chante sur ses morceaux. La chanteuse explique que le DJ lui a donné la rythmique, puis qu’elle est rentrée chez elle pour écrire les paroles, ce qu’elle a fait assez vite... et elle en est la première surprise : elle a tout simplement été inspirée sur le moment ! Une prière, chantée en zoulou, où elle raconte ses doutes, sa culpabilité et sa demande de pardon. Le succès de la chanson, elle ne s’y attendait pas du tout : « Je ne savais pas que la chanson allait prendre autant d’ampleur », a-t-elle confié.

NOMCEBO ZIKODE LA SUD-AFRICAINE QUI CARTONNE !

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"Nous sommes des humains"

« Chère maman, tu es la raison pour laquelle j’écris des chansons émouvantes #Xola Moyawam #Jerusalema »

Sortant son premier album, Xola Moya Wam, elle explique avoir été inspirée par cette période de pandémie : elle craignait que Dieu punisse les humains avec la covid et lui demande donc d’être plus clément. « J’ai fait la chanson parce que nous sommes en lock-out, j’avais peur que peut-être tout ce qui se passe était à cause de nos péchés, alors je disais à Dieu que mon âme veut faire mieux, mais les problèmes du monde sont accablants et la vie est difficile, et que quand je pèche, ce n’est pas parce que je lui manque de respect. Mais, c’est parce que nous sommes des humains et que je fais des erreurs aussi », a-t-elle confié au webzine Afrik.

Xola Moya Wam, son nouveau morceau, est déjà disque d’or. Et Nomcebo Zikode a déclaré qu’elle allait sortir le clip très prochainement. Le début d’une nouvelle page dans sa carrière : fini, le métier de choriste ; désormais, c’est elle qui est dans la lumière, et elle compte bien y rester ! Forts de ce succès, la chanteuse et son acolyte Master KG ont été nommés « ambassadeurs » de la culture sudafricaine par le ministre des Arts et de la Culture Nathi Mthethwa. Un programme culturel qui a permis aux artistes de se produire à l'étranger, notamment au Burkina Faso.


MUSIQUE

En ces temps plutôt maussades, Jerusalema apporte un peu de chaleur et de douceur : une prière rythmée vers la ville sainte, pleine d’espoir et dansée dans le monde entier... C’est ce qu’on appelle un carton pour le DJ Master KG.

MASTER KG MTV EMA 2020 MALGRÉ LUI

« LE PHÉNOMÈNE INTERNATIONAL QUI EST EN TRAIN DE SE PROPAGER DANS LE MONDE ENTIER » Un succès inattendu

Lorsqu’elle est sortie, la chanson n’est pas tout de suite devenue un tube. Le succès a explosé lorsque le groupe angolais Fenomenos Do Semba l’a utilisée de façon humoristique, dansant en mangeant de la nourriture. La chanson devient très vite la plus recherchée en Angola, puis au Portugal. Plusieurs utilisateurs de l’application TikTok en font un Jerusalema Challenge, reproduisant des

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chorégraphies dessus. La machine est lancée : Jerusalema devient un buzz ! Elle atteint en octobre les 200 millions de vues sur YouTube : c’est un succès planétaire !

Master KG, auréolé de succès

Il fait parler de lui depuis 2018 et son album Skeleton Move, qui a rencontré beaucoup de succès. Kgaogelo Moagi, de son vrai nom, a 24 ans et fait de la musique électronique depuis

ses 13 ans. C’est la première fois qu’il rencontre la notoriété internationale avec Jerusalema. L’Afrique du Sud se réjouit de ce succès, le président du pays, Cyril Ramaphosa, a salué le travail des deux musiciens : « Il n'y a pas meilleure façon de célébrer notre identité sud-africaine que de participer au Jerusalema Dance Challenge, le phénomène international qui est en train de se propager dans le monde entier », a-t-il déclaré dans une allocution officielle en rapport avec les Journées du patrimoine.

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fêtes

MODE

LOOK DE

Fin du règne du Nigéria

Le souhait d’une chanson spirituelle alliée à la danse traditionnelle des mariages a fait de cette chanson l’espoir de milliers de personnes confinées et a offert à Master KG le prix MTV EMA 2020 du meilleur musicien africain. Un titre qui honore les plus grands noms de la musique mondiale, battant ainsi une liste de superstars africaines nommées à ses côtés pour les honneurs. Sa fierté ? Avoir mis fin à la série de sept ans du règne du Nigéria aux MTV Europe Music Awards en arrachant le prix au duo SA Kabza De Small et DJ Maphorisa, ainsi que la mégastar Burna Boy nigérian ou le rappeur Rema. Il est aussi le premier artiste africain à être au sommet du classement mondial Shazam.

Après une année éprouvante, est arrivé le moment de tourner la page et d’aller de l’avant... Et quelle plus belle façon de fêter la transition qu’en se mettant sur son trente et un, parée d’un look glamour à souhait ?

Master KG, perçu désormais comme un rassembleur des cultures à travers la culture pop africaine, l’espoir donné aux talents locaux d’être un jour sur la scène internationale. « J’aimerais remercier ma sœur Nomcebo, mon équipe Open Mic Productions, et tous ceux qui ont soutenu Master KG, merci beaucoup. À tous mes fans du monde entier, sans vous cela n'aurait pas été possible », peut-on lire sur son post sur les réseaux sociaux.

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Le serre-tête : l’accessoire... pas accessoire !

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DÉCO

BEAUTÉ

Ballons transparents avec confettis, Vegaooparty, le lot de 6, 2,99 €

Set de table, Zôdio, 4,99 €

POUR LES FÊTES, ON VEUT QUE ÇA

brille

parfumées DES FÊTES

Partie intégrante de votre look, votre parfum reflète votre personnalité, votre humeur, tout en stimulant vos sens... Tour d’horizon des nouveautés aux accents floraux, sucrés ou orientaux, qui vous feront craquer à coup sûr et vous doteront, pour les fêtes, d’une belle dose de sensualité.

3

1

5 4

2

1 • Le bois arrondi par

Ballons, Sparklers Club, 4,17 € l'unité Nappe en taffetas, Linvosges, 45 €

Assiette plate en porcelaine blanche imprimé wax, Maisons du Monde, le lot de 6, 29,94 € 60 • BLACK BEAUTY CELEBRITIES #006 • 2020

Chandelier 6 bougies, Habitat, 35 €

Bougeoir, Hema, 9€ Carafe à décanter, Du bruit dans la cuisine, 14,95 €

les notes ambrées du ciste labdanum révèle ses facettes crémeuses grâce à une note de lait chaud. La rose, relevée par les accents épicés de l’élémi et de la baie rose, enveloppe le santal d’un souffle floral frais et lumineux. Un parfum entre force et tendresse, entre masculin et féminin. Santal Précieux, Maison Caron, 50 ml, 150 €

6

2 • Un parfum oriental vanillé 3 • Le parfum culte depuis déjà dans lequel l’enivrante pêche de vigne et l'huile d'orange sanguine sicilienne libèrent la douceur nappée de bitter peach, tandis que le patchouli apporte sa touche de sensualité. Bitter Peach, Tom Ford, 50 ml, 279 €

deux décennies a revu sa formule pour devenir vegan, exempt de filtres solaires et de colorants. De la bergamote fraîche et pétillante, une surprenante note d’anis, un duo floral poudré et sensuel d’iris et de réglisse, le tout sublimé des gourmandes senteurs de fève tonka, vanille, praline, patchouli prisma et d’un nuage de musc. Original, Lolita Lempicka, 100 ml, 109 €

7

4 • Une envolée sans fin de fleurs libérées qui exhalent leur parfum à l’infini : la rose centifolia, le jasmin sambac, l'ylang-ylang et la tubéreuse du pays de Grasse sont ciselés par les accents boisés d’un santal crémeux. J’adore, Eau de parfum Inf inissime, Dior, 50 ml, 98 €

5 • 603 est d’abord sombre et

intense, à la fois épicé et fleuri, porté par le citron, la noix de muscade et la feuille de violette. En plein cœur, l’encens et le cyprès distillent leur fraîcheur pour laisser planer enfin un sillage de cuir et d’absolu de tonka. 603, Cuir Encens Tonka, Bon Parfumeur, 100 ml, 118 €

6 • La fragrance s’ouvre sur

la bergamote italienne vive et pétillante, adoucie par la mandarine juteuse et sucrée, relevées par un imposant et somptueux bouquet d’oranger en fleur qui s’accompagne d’un accord de gardénia doré. En fond, une mousse cristal apporte une intensité moderne, qui enivre d’une enveloppante infusion de vanille. Voce Viva, Valentino, 30 ml, 70 €

7 • Un parfum coloré et

féminin : un accord gourmand de pomme d’amour, un cœur délicat de rose centifolia et une délicieuse note de crème fouettée à la vanille... Candy Love est d’autant plus délicieux que ses principales notes sont issues d’ingrédients naturels ! Candy Love, Escada, 30 ml, 40 €

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SHOPPING

Délices

Mont-Blanc Pistache, Christophe Appert, Maison Angelina

Meringue, chantilly légère, cœur crémeux pistache, vermicelles de crème de marrons à la pistache et pistaches concassées. 6/8 parts, 59 €

DE FIN D'ANNÉE Backgammon Cédrat Amande, Myriam Sabet, Maison Aleph

Biscuit cuillère léger roulé, garni d’une marmelade au cédrat et citron et d’une ganache montée, infusée à la cardamome verte, ganache à l’amande de Valencia et croustillant de crumble aux amandes... 6/8 parts, 45 €

Comme chaque année, les pâtissiers ont rivalisé de créativité pour épater nos yeux comme nos papilles ! Et puisque la gourmandise ne s’arrête pas aux pâtisseries, nous avons sélectionné de quoi faire durer le plaisir...

Bûche de l’Hôtel du Louvre, Julien Delhome, Hôtel du Louvre

Biscuit moelleux noisette au miel de châtaignier, croustillant noisette, biscuit roulé au praliné thym-citron, mousse au chocolat lait et glaçage Gianduja. 6 parts, 59 €

Pétales d’hiver, Jimmy Mornet, Park Hyatt Paris-Vendôme

Mousse légère à la citronnelle, ananas frais, crémeux au thé blanc et biscuit croustillant au sucre de fleur de coco... En prime, elle est sans gluten ! 6/8 parts, 80 € Édition limitée

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Bûche du Fouquet’s, Nicolas Paciello, Fouquet's Paris

Nougat de Montélimar, meringue au miel de lavande français, biscuit moelleux aux amandes du producteur Hervé Lauzier, crémeux aux oranges de Corse et mousse miel-amande. 8 parts, 75 €

Jardin Zen, Maison Lendemaine

Crumble croustillant au sésame, insert azuki (pâte de haricot rouge), crème et mousse citron yuzu et ganache montée au sésame noir. 10 parts, 59 €

Blanc-Manger, Jean-François Piège, Ladurée

Biscuits génoise et joconde vanille imbibés au sirop vanille, ganache montée et crémeux vanille des Comores et de Tahiti, caramel coulant jivara, mousse mascarpone vanille des Comores et de Tahiti, opaline caramel et fleur chocolat blanc cœur caramel vanillé. 6/8 parts, 68 €

Casse-noisette, Sébastien Gaudard

Biscuit roulé à la noisette, noisettes en mousse-beurre et croquantes, crème citron et nappage chocolat au lait. 10 parts, 59 €

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SHOPPING Les notes d'agrumes, de rose, d'amande et d'épices viennent se fondre à un beau thé vert de Chine. Le goût du clou de girofle est moins prononcé, alors que la pomme et les arômes naturels d'orange, de cardamome, d'amande et de pétales de rose apportent de la douceur à cette recette hivernale. Thé vert n° 25, Palais des thés, 14 € la boîte métal de 100 g

Une préparation pour chocolat chaud aux brisures de spéculoos et épices : quoi de plus gourmand pour débuter une journée hivernale ? Cacao de Noël, Le Comptoir de Mathilde, 8,90 € la boîte métal de 170 g Un foie gras dans la plus pure tradition, provenant d’un canard né, élevé et cuisiné dans le Sud-Ouest et préparé à la main, avec du sel de Guérande, du poivre... et rien de plus ! Foie gras de canard entier du Sud-Ouest, Comtesse du Barry, 29,90 € le bocal de 140 g

ASTRO

Une abondance de fruits secs épris de chocolat noir (56 %), pistaches d’Iran, amandes et noisettes caramélisées d’Espagne, twistées de billes colorées de chocolat à la framboise. Tablette cracker, La Maison du Chocolat, 27 € la tablette de 130 g

Spécialité à base de rooibos aromatisé Pecan Pie (saveurs de noisette, de miel, de noix de pécan et d’amande) : une gourmandise à savourer comme une confiture ! Rooibos Pecan Pie, Dammann Frères, 7 € le pot de 235 g

De l’or rose dans son écrin : des amandes Valencia et noisettes du Piémont enrobées de sucre. Pralines roses, François Pralus, 10,40 € la boîte de 150 g

HOROSCOPE BÉLIER 21 MARS — 20 AVRIL

2021 sera pour vous l’année de l’éclosion. Vous vous révélerez comme jamais auparavant, et vous aurez l’occasion de briller à travers des projets que vous n’imaginiez pas... Ayez confiance en votre bonne étoile !

LION 23 JUILLET — 22 AOÛT

Prendre de la hauteur et ne plus être à fleur de peau, les expériences de l’année 2020 ne vous l’ont que trop bien appris. En 2021, vous saurez vous détacher de toutes ces futilités qui vous empoisonnaient l’esprit, pour vous concentrer sur l’essentiel.

SAGITTAIRE 23 NOV. — 21 DÉC.

Incontournables des fêtes de fin d’année, les truffes marient le marc de Champagne à la saveur onctueuse d’un fin chocolat. Truffes au marc de Champagne, Maxim’s, 12 € l’étui de 12 truffes

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Un assortiment de vingt-quatre pièces des saveurs incontournables du mythique pâtissier, telles que Mogador (chocolat au lait et fruits de la passion), Framboise et pain d’épices, Persée (Angélique des montagnes et ananas), Celian Marron glacé & confit de Clémentine de Corse et le mondialement célèbre Ispahan (rose, letchi et framboise). Signature 24 macarons Noël, Pierre Hermé, 65,80 € le coffret de 24 macarons

Un nouveau défi se profile à l’horizon et vous travaillez d’arrachepied pour vous en montrer digne... jusqu’à vous oublier, ainsi que vos proches, qui s’inquiéteront pour vous. Pensez, de temps en temps, à décrocher pour vous vider l’esprit et profiter des vôtres.

2021 TAUREAU 21 AVRIL — 21 MAI

Vous avez bien trop vécu de souffrances en 2020, jusqu’à vous retrouver au plus mal. Haut les cœurs, 2021 sera pour vous l’année de la reconstruction et de la paix... avec vous-même, mais aussi avec la vie et les personnes qui vous ont causé du tort.

VIERGE 23 AOÛT — 22 SEPT.

C’est un beau roman, c’est une belle histoire... que vous devrez pourtant clore. Amour ? Travail ? Amitié ? Vous serez bouleversée par un arrêt aussi brutal qu’inattendu, et que vous arriverez à surmonter difficilement, mais sûrement.

CAPRICORNE 22 DÉC. — 20 JANVIER

Attention aux conflits qui afflueront de toutes parts cette année, au niveau professionnel comme personnel. Pour vous libérer de ces tourments, acceptez de vous remettre en question... Mais apprenez également à laisser tomber quand, en face, vous n’avez que de la mauvaise foi.

GÉMEAUX

22 MAI — 21 JUIN

Le chemin sera encore long avant de vous libérer de vos chaînes et de trouver la voie du bonheur. Pour y accéder, la première étape sera d’affronter vos peurs et de penser exclusivement à vos besoins et votre bien-être, et cela se fera progressivement, tout au long de l’année.

BALANCE 23 SEPT. — 22 OCT.

2021 sera pour vous l’année du self-care. Vous prendrez goût à appuyer sur « pause » pour vous chouchouter et profiter pleinement de l’instant présent... Votre mantra durant ces douze mois, qui vous donnera l’énergie nécessaire pour affronter toutes les difficultés !

VERSEAU 21 JANVIER — 18 FÉVRIER

Cette année, votre succès sera tel qu’il attirera jalousies et convoitises. Ouvrez les yeux pour savoir distinguer les vrais amis, qui seront sincèrement heureux pour vous, des profiteurs qui ne chercheront qu’à surfer sur votre vague !

CANCER

22 JUIN — 22 JUILLET

Cette nouvelle année sera pleine de belles opportunités, sachez les identifier et les saisir afin d’en faire l’année du changement, celui que vous espériez depuis longtemps. Le tout est de sauter dans ce tourbillon et d’ouvrir les bonnes portes... pour vous laisser porter en toute sérénité !

SCORPION 23 OCT. — 22 NOV.

Préparez-vous aux montagnes russes émotionnelles : des (très) hauts et des (très) bas avec lesquels vous devrez jongler... Des changements qui vous épuiseront mentalement jusqu’à la fin de l’année, où vous retrouverez, enfin, une tranquillité bien méritée.

POISSONS 19 FÉVRIER — 20 MARS

Attention à vos finances ! En début d’année, pensez à mettre de côté une partie de vos rentrées d’argent... pour avoir de quoi vous retourner lorsque celles-ci seront plus limitées, à partir de l’été. Courage, ce ne sera qu’un mauvais moment à passer !

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D'ADRESSES

© Pexels - Wherbson Rodrigues

Mode

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Déco

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Carnet

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