Black Beauty Celebrities n° 8 - mai/juin 2021

Page 1


SOMMAIRE

12 GAËLLE PRUDENCIO

N° 8 - MAI - JUIN 2021

ÉDITIONS BLACK BEAUTY SASU Black Beauty Entertainment RCS Créteil Siège social 2, place Jean-Jaurès, 94410 SAINT-MAURICE Directrice de publication Catherine TRUSKOLASKI Directrice de Communication Catherine LASKI 0640.142.542 laski.blackbeauty@gmail.com BLACK BEAUTY CELEBRITIES blackbeautycelebrities www.blackbeauty-mag.com Directeur commercial et de la Publicité Thierry Bernath thierrymichael.bernath@gmail.com Catherine TRUSKOLASKI 0640.142.542 laski.blackbeauty@gmail.com Espace publicitaire Web 0640 142 542 N° CPPAP : 0922K93173 Mai - juin 2021 Direction artistique Studio Ema www.studio-ema.com Imprimerie Rotimpress (Espagne) Dépôt légal à parution n° ISSN : 2680-6495 CRÉDIT PHOTO COUVERTURE : LORNA DEE

© Capucine de chocqueuse

Les prix ne sont donnés qu'à titre indicatif. Étant sujets à fluctuation, ils n'engagent en aucun cas notre responsabilité.

RACHEL KHAN

ACTU

6 Les news people ESTIME DE SOI 12  Gaëlle Prudencio    Le courage    d'être soi 19  Nappy Queen    Les valeurs de    la beauté noire 20  Miss Nappy 26  Amanda Gorman    L'inspiration de soi 28  Cantu    Skin Therapy 32  Fonds de solidarité pour

la francophonie 36  Loi Taubira    Vingt ans déjà ! 38  Rachel Khan     « Racée » Vs « racisée »

MODE

58 Tendances mode    de saison

BEAUTÉ

18  Délicatement parfumée 31  Le solide, le futur de    la cosmétique ! 35  Beauty clean 60  Jambes de gazelle 62  Dans mon vanity

CULTURE

40  Négritude et Judéité     Balades en noir et blanc 41  Actu littéraire

48  L'Afrique pensée    par elle-même 49  Le livre de la langue     française dans le monde 50  Le Trophée des plumes RENTRÉE LITTÉRAIRE AU MALI 42  L'héritage du livre comme    perspective du futur 44  Carrefour des Veuves 46  Les Marabouts    se sont trompés MUSIQUE 54  Lokua Kanza 56  Lady Ponce 53 Horoscope 64 Déco     Un balcon canon ! 3


ÉDITO

20 ans déjà !

C

M

Outre le déconfinement, l’actualité de ce printemps est à vivre au rythme des événements commémorant la traite négrière et l’abolition de l’esclavage. On doit saluer la volonté réelle de mettre en mémoire des siècles d’inhumanité par la mise en servitude d'onze millions d'hommes, de femmes et d'enfants. Un crime dont la France reconnaît la responsabilité et qui, malgré l’abolition il y a deux siècles, a laissé les stigmates d’une population confrontée à ses fantômes. Voilà pourquoi nous avons aussi fait la part belle à « l’estime de soi », cette confiance enfouie de la beauté naturelle, souvent méprisée et dénigrée. En 2021, les voix résonnent d’une liberté retrouvée qui ne demande qu’à s’affirmer pour tous. On le voit, on l’entend, la parole est multiple, mais la dignité est unique et indissociable de l’avenir de l’humanité.

Catherine Laski

J

CM

MJ

CJ

CMJ

N


XPRESS DE CES É C O U V R E Z L’ A C T U E D . . . S N O I AT R A L C É D , MES . INDISCRÉTIONS, DRA DERNIÈRES SEMAINES

E L P O E P S LES NEW D

• Sans ammoniaque • Application facile! Melangez tout simplement avec de l’eau • Bigen couvre les cheveux gris en douceur

DE CE PRINTEMPS

BEYONCÉ

LE C O N F I N E M ENT ? U N E AU B AI NE !

ans une rare interview accordée au Sunday Times, Jay-Z est revenu sur les effets du confinement sur sa famille : ultra-positifs, a-t-il assuré. Alors qu’auparavant, Beyoncé et lui travaillaient à bâtir un empire à léguer à leurs enfants, il se sont retrouvés forcés de mettre sur pause ce rythme dingue et de passer du temps avec Blue Ivy et les jumeaux Sir et Rumi : « Nous avons appris à nous focaliser sur notre famille et réaliser la valeur du temps passé ensemble, à nous découvrir les uns les autres. » Désormais, ils privilégient cette précieuse connexion au business et se consacrent à mieux les connaître et les aider à suivre leur propre voie...

JENNIFER LOPEZ RETO U R DE FLAMME AVEC S O N EX

STROMAE

C’est la grande surprise de la planète Célébrités. À la suite de sa rupture avec Alex Rodriguez, J-Lo a été aperçue avec l’un de ses ex-partenaires... Non, il ne s’agit pas de Marc Anthony, mais du précédent, Ben Affleck. De 2002 à 2004, les deux stars avaient été fiancées, formant le super-couple des Bennifer, avant de se séparer avec pertes et fracas. Dix-sept ans plus tard, ils se sont de nouveau rapprochés et l’acteur et producteur a été vu faisant plusieurs allers-retours au domicile de la belle... Le duo parfait, selon les fans.

IL PR É PAR E SON G R A ND R ETOU R !

la couleur au cœur de votre beauté On l’attend depuis huit ans... Il faudra encore être patients ! Le troisième album de Stromae est en préparation, mais n’est pas près de sortir dans les bacs, comme il l’a confié au site belge SudInfo : « Je continue à faire de la musique, je n’ai jamais vraiment arrêté. Je travaille, et je m’amuse énormément. » Bien que continuant de composer pour d’autres artistes, il avait choisi de quitter le devant de la scène pour se consacrer à son rôle de papa. Mais l’appel de la scène est fort ! 6

www.bigen.eu


NAPPY DAYS EVENTS

WILLOW SMITH

PRÉSENTE

NO U VEAU COM ING OUT !

La monogamie ? Très peu pour elle ! La fille de Will Smith a expliqué qu’en plus de sa bissexualité, qu’elle avait révélée par le passé, elle était adepte du polyamour. Convaincue de l’importance majeure de la liberté dans une relation et que la cause principale des divorces est l’infidélité, elle a déclaré : « Pratiquer la monogamie doit être un choix éclairé, exactement comme la pratique polyamoureuse. Ce n’est pas parce que la société le dit qu’il faut faire de telle manière. Pour moi, c’est profondément dépassé. » Un choix assumé, pris avec le soutien de ses parents !

NOEL CLARKE ACC U S É D ’ AGR ESSIONS SEXUEL L ES , IL SE DÉFEND La vague de témoignages « Me Too » a déjà permis d’épingler des prédateurs de tout milieu... C’est au tour de la star de Doctor Who d’être pointée du doigt. Accusé par plusieurs femmes d’agressions et de harcèlement sexuels, Noel Clarke s’est exprimé pour nier tout écart de conduite : « En vingt ans de carrière, j’ai mis l’inclusion et la diversité au premier plan dans mon travail et personne ne s’est jamais plaint de mon comportement. » Tout en faisant part de son intention de se battre pour se défendre contre ces « fausses allégations », il a poursuivi en s’excusant auprès de toute personne qui se serait sentie mal à l’aise ou non respectée à son contact. Affaire à suivre...

8

PRINCESS SHYNGLE

LA TENTATIVE DE S U IC IDE !

Trois mois à peine après avoir dit « oui » à celui qu’elle considérait comme son « meilleur ami », l’actrice et productrice d’origine gambienne a divorcé, expliquant sa décision soudaine par des maltraitances infligées par son mari. Un échec qui l’aurait plongée au plus bas... jusqu’à commettre une tentative de suicide. Ce serait la seconde en trois ans, la trentenaire ayant été en proie à une redoutable dépression. Depuis cet acte désespéré, elle a décidé de recoller les morceaux de son existence en se consacrant à sa carrière et, surtout, de ne plus exposer sa vie privée sur les réseaux sociaux – grave erreur responsable de son malheur, a-t-elle déclaré.

ÉLECTION MISS NAPPY FRANCE 2021

t forma u a e v Nou e lle dat e v u o N

6 JUIN 2021* 19H00

*sous réserves

SUIVEZ LE SHOW EN DIRECT, VOTEZ POUR VOTRE CANDIDATE PRÉFÉRÉE, GAGNEZ DES LOTS... WWW. SO-N APPY.C O


11


ACTU Qui se souvient de son premier blog, Les pitreries de Vanoue, il y a quinze ans ? À 37 ans, celle qui se bat pour l’estime de soi et l’acceptation des différences est l’une des influenceuses les plus suivies et admirées pour son audace et la mission qu’elle s’est donnée : être la porte-voix du mouvement Body Positive pour lutter contre la grossophobie.

Gaëlle Prudencio

Le courage d’être soi 12

R

acontant son parcours dans le livre qu’elle vient de publier en début d’année, Fière d’être moimême, elle témoigne d’un vécu ostracisé qu’elle a transformé en affirmation de soi. Aujourd’hui entrepreneure, férue de mode, regrettant l’absence de choix et la discrimination commerciale en matière de vêtements grandes tailles, Gaëlle Prudencio a lancé sa propre marque, Ibilola, une ligne de vêtements en wax, dont le nom yoruba rend hommage à sa sœur décédée très jeune. À la différence de nombreux discours édulcorés ou bien-pensants, elle porte en elle le vécu des discriminations et la difficulté d’être soi. Un long apprentissage vers la libération des diktats. Entre son activité sur les réseaux sociaux, la promotion de son livre, la conception de la dernière collection de vêtements et les activités publicitaires, l’African Lady in Paris ne chôme pas. Elle a cependant bien voulu s’exprimer pour nos lectrices. Quel sens proposes-tu à l’estime de soi ? Gaëlle Prudencio : Connaître sa valeur ! Justement, Black Lives Matter en tant que femme noire, savoir que j’ai ma place et que je suis traitée avec respect et en considération de toute mon identité qui fait ma force. Pendant longtemps, j’ai cru que l’estime de soi dépendait du regard extérieur, mais à présent, je sais que c’est d’abord le regard que je porte sur moi-même. C’est par ce regard que la société aura une vision de moi. C’est d’abord comment moi, je me vois et ce que je pense de moi, la valeur que je me porte. On nous a fait croire que c’étaient les autres qui décidaient, et même si, dans la société actuelle, le regard de l’autre peut avoir de l’importance, c’est d’abord notre propre jugement qui fait ce que l’on est. Concrètement, je trace ma route !

responsabilité en incombe à l’héritage colonial. En revanche, concernant les critères de beauté liés au poids, c’est sur le continent que j’ai commencé à vivre la grossophobie. En fait, les gens ont toujours des choses à dire, et sans filtre. Dès qu’on ne correspond pas à la vision de la beauté de tel oncle ou telle tante, on reçoit des remarques. Et l’idée qu’on accepte davantage les personnes grosses que minces n’est pas toujours vraie. Au Sénégal où j’ai grandi, les formes généreuses sont acceptées pour les femmes mariées, mères de famille, mais les jeunes doivent atteindre les critères de l’Occident. Cela dit, en Afrique, l’estime de soi est moins liée aux critères physiques que sociaux, à la place de la femme et à son degré d’émancipation dans la société.

« C’est d’abord comment moi, je me vois et ce que je pense de moi, la valeur que je me porte.

Comment perçois-tu aujourd’hui l’estime de soi des femmes ? G. P. : L’évolution est réelle ! Déjà parce qu’on en parle, puis les enfants ont de plus en plus d’exemples ; cela aide pour connaître sa valeur et savoir qu’on a sa place dans la société. Je suis tellement admirative de toutes ces youtubeuses qui proposent des modèles de coiffure où elles montrent à quel point le cheveu naturel versatile peut s’adapter à différents styles de coiffure ! Ça aide énormément au niveau de l’estime de soi d’arriver à accepter son cheveu tel qu’il est, à le valoriser et à s’affranchir du regard des autres. Si je prends mes petites nièces en exemple, elles adorent leurs cheveux et à aucun moment elles demandent à avoir les cheveux lissés.

Déjà, je récuse le mot "handicap" ! Je préfère me nommer "avec une particularité” ! »

Penses-tu que la dépréciation était/est liée à l’histoire ? G. P. : Sans conteste ! La communauté connaît un grand problème lié au colorisme, qui découle de l’esclavage et de la hiérarchisation des couleurs de la peau. Mais parce qu’on en parle de plus en plus et que la vigilance s’accroît, je pense que ces préjugés vont disparaître. Personnellement, j’ai grandi en Afrique, et ma couleur de peau n’a jamais été un sujet, même si je suis la plus foncée de la famille. Mais lorsque l’on voit certaines femmes se dépigmenter, on sait que la

Comment as-tu fait une force de ce que certains voient comme un handicap ? Quels conseils donnes-tu aux personnes qui ne s’acceptent pas ? G. P. : Déjà, je récuse le mot « handicap » ! Je préfère me nommer « avec une particularité » ! J’ai d’abord appris à me connaître, car l’image erronée que j’avais de moi-même correspondait à une estime de moi au ras des pâquerettes : savoir qui je suis, quelle est ma valeur, savoir où je veux aller, ce que je veux laisser sur cette Terre. Et j’ai bossé sur ça ! J’ai eu la chance de voir un psy pendant des années, une aide dont on parle très peu dans la communauté, car trop d’a priori sur cette profession « réservée aux fous ». Quand on a besoin d’aide, c’est important de demander de l’aide ! Quand on a mal à l’âme, on va voir un psy. Puis je me suis fait coacher pour travailler sur cette estime de moi ; j’ai surtout appris à m’exprimer, que ce soit avec le psy, le blog, et aujourd’hui avec mon livre. Et je continue ! 13


ACTU Ibilola, la mode grandes tailles

« Et même quand je prends des coups, je me rappelle toujours qui je suis. »

LES CONSEILS DE G AËLLE S’écrire une lettre pour se dire à soi-même ce que l’on souhaite pour soi, on a envie et où l’on veut qui l’on est, ce dont aller : en formulant les choses, le travail sur l’e stime de soi commence .

Je me dis que je n’en suis peut-être même qu’au début ! Avoir fait des petits pas qui font grandir ; ce n’est pas juste une longue ligne droite. Et même quand je prends des coups, je me rappelle toujours qui je suis. Au départ, c’est un acte personnel ; à présent, tu sembles te battre pour les autres... G. P. : C’est une mission ! Je considère que c’est ma mission. J’ai fait des études de droit, souhaitant être avocate. J’ai détesté les études, mais il faut croire qu’il m’est resté une chose : en anglais, le terme « advocate » signifie « militer pour une cause », et c’est exactement ce que je fais, je milite pour l’acceptation de tous les corps en utilisant ma voix dans plusieurs domaines. 14

Ressens-tu de l’hypocrisie dans le regard des gens ? G. P. : Oui, carrément ! Quand je parle de grossophobie, on me dit : « Oui, c’est vrai. Les gens sont méchants, mais tout de même, il faut faire attention à ta santé. » Alors que ce n’est pas le sujet ! La revendication porte sur le respect de l’individu ; j’ai par exemple le droit d’être soignée à l’hôpital comme tout le monde, et non de recevoir des commentaires violents, des agressions verbales du fait de mon poids, ou d’avoir un mauvais diagnostic à cause de mon poids. On doit travailler sur les préjugés car on n’est qu’au début du changement de regard de la société. Même si, à présent, je suis à l’aise avec mon corps, d’autres subissent les regards moqueurs ou désapprobateurs. La mission elle est là ! Les politiques se doivent de reconnaître la grossophobie comme discriminatoire.

Crédit photo : © Nicolas Delhaye Maïmouna Coulibaly

Ne pas négliger les livre s qui peuvent nous aider à développer cette estime de soi nécessaire à l’épanouissement.

« C’était un dimanche matin, il pleuvait, il faisait froid et nous l’avons fait ! Différentes femmes de toute la France, grandes, grosses, petites, noires, blanches, arabes, mères, drag kings, jeunes, plus âgées, hétéros, bi, lesbiennes, chrétiennes, musulmanes, bouddhistes, juives, athées, déistes, instagrameuses, filles, épouses, divorcées, célibataires, grand-mères, maigres, journalistes, ex-policière, comptable, infirmière, directrice, écrivaine... Nous étions là pour être nous, célébrer notre puissance intérieure, nous sentir unies, sororité, partager notre force... » 15


A

lors que la troisième édition de Miss Nappy France doit avoir lieu, nous avons demandé à Gaëlle son point de vue sur l’événement.

Penses-tu que le concours Miss Nappy France œuvre pour l’estime de soi ? G. P. : Mettre en valeur les cheveux naturels des femmes noires est une excellente chose, même si j’ai quelques réticences avec le terme « Nappy ». Travaillant sur le sujet depuis des années, on sait que ce terme est péjoratif. Les Américains se moquaient des cheveux naturels en utilisant « Nappies », faisant référence aux couches des bébés ! Un terme dévalorisant, et je suis surprise que le mot persiste. Cette précision étant apportée, le fait que le cheveu naturel soit rentré dans la norme représente un progrès. Même si les femmes noires portent des perruques ou lacewigs, elles ont les cheveux naturels en dessous... Et de nombreuses marques se sont développées ces dernières années afin de prendre soin de nos cheveux. Cela a permis une éducation à l’image de soi, à plus d’acceptation par rapport à nos

#BLACKHAIRMATTER Crédit photo : © Capucine de Chocqueuse

Crédit photo : © Lorna Dee

ACTU

cheveux et l’image qu’on renvoie. Je me souviens, il y a une dizaine d’années encore, nombreux étaient ceux qui imputaient à l’image des cheveux naturels un manque de professionnalisme, affirmant que nos cheveux étaient trop durs, qu’on ne savait pas comment les coiffer. Aujourd’hui, ce n’est plus surprenant de voir les femmes au travail ou dans la rue arborant leurs cheveux naturels. Que penses-tu de #BlackHairMatter ? G. P. : Je le soutiens entièrement, et j’y vois aussi l’idée que, dans les écoles de formation, des modules sur les cheveux frisés, bouclés et texturés devraient exister. Or celles qui veulent se spécialiser sont dans l’obligation de se former en dehors des écoles. Ça fait partie de l’idée que notre cheveu a de la valeur et qu’on revendique davantage de représentation dans l’espace public (pubs, divertissements), même si cela commence à arriver. Moi-même, quand je suis sollicitée pour faire de la publicité, mes cheveux sont vraiment mis en avant ! •

RETROUVEZ GAËLLE PRUDENCIO SUR LES RÉSEAUX ! gaelleprudenciofanpage gaelleprudencio GaellePrudencio www.gaelleprudencio.com www.ibilola.com

16

17


BEAUTÉ

De l’orange douce au parfum pétillant, sucré et fraîchement épicé, mariée à l’huile de bois de cèdre stimulante, dans une mousse généreuse. The Ritual of Mehr, Body mousse-to-oil, Rituals, 12,50 € Une eau parfumée revitalisante aux notes fraîches et lumineuses, composée de bergamote, de notes de thé vert, de poivre, de cèdre, de cire d’abeille et de musc blanc. L’Eau Parfumée au thé vert, Bulgari, 91 €

Délicatement parfumée

Lors des journées estivales, on boude le parfum classique, déconseillé sous le soleil à cause des risques de photosensibilisation, et dont la formule peut virer à cause de la chaleur et de la transpiration. Craquez pour notre sélection de produits sun-friendly aux sillages envoûtants !

Nappy Queen,

Les valeurs de la beauté noire

18

Bilguissa Diallo, fondatrice, en 2012, de la marque Nappy Queen, est une quadragénaire épanouie. En s’orientant vers les cosmétiques capillaires, elle a contribué à affirmer les valeurs de la beauté noire pour (re)donner fierté aux « Nappy Queens ». Journaliste, mais aussi proche de ses clientes, elle a pu appréhender les signes d’une évolution de l’estime de soi des femmes de la diaspora.

Un soin lavant adoucissant qui enveloppe le corps d’un parfum exotique addictif de monoï de Tahiti, noix de coco et vanille. Nectar de douche Trésors de Mooréa, Bernard Cassière, 19 €

« Au fond, c’est à cette banalité que nous voulions accéder, on y parvient en effet, mais la route reste longue. »

En plus d’affiner le grain, d’exfolier, de nourrir et de protéger la peau, ce gommage au miel, aux cristaux de sucre et huiles précieuses laisse un parfum miellé floral qui réconforte la peau et l’esprit. Gommage gourmand nourrissant corps Rêve de Miel®, Nuxe, 22,10 €

Un bouquet de fleurs blanches chaud et sensuel décliné en brume légère qui, cerise sur le gâteau, nourrit les cheveux et leur donne un aspect éclatant et en pleine santé. Brume pour cheveux Déjà Vu White Flower 57, Kayali (chez Sephora), 39,95 € Sa texture pénètre immédiatement (permettant de vous habiller immédiatement) et procure une agréable sensation de bien-être, en laissant le délicieux parfum aux notes florales et exotiques de l’Eau tropicale. Lait hydratant parfumé Eau tropicale, Sisley, 73 €

ACTU

Le mythique N° 5 L’eau se réinvente dans un spray parfumant innovant, une brume fraîche et ultragénéreuse, nouvelle gestuelle intuitive. Il se porte librement, tout au long de la journée, et s’emporte partout facilement. N° 5 L’eau All-Over Spray, Chanel, 58 €

Tel un voile de satin, l’huile aérienne parfum fleuri réhydrate l’épiderme et satine le corps. Tout en se parant d’un délicat parfum à base de tiaré et d’ylang-ylang, la peau est hydratée et nourrie. Huile aérienne corps parfum fleuri, Estime&Sens, 23 €

Dans quelle mesure constate-t-on une évolution de l’estime de soi ces dernières années ? Bilguissa Diallo : L’estime de soi a pu progresser ces dernières années grâce à plusieurs champs conjoints : d’une part, l’avènement de pratiques de beauté plus personnelles, l’échange de bons procédés partagés par le blogging, la formation et la transmission de notions de formulation et de bonnes pratiques cosmétiques ont permis la mise en place d’une beauté plus diverse, plus vertueuse et plus semblable à ce que désiraient les femmes. Les standards de beauté depuis les années 2010 ne sont plus dictés par le marketing. Les marques ont dû se montrer plus à l’écoute de leur marché, notamment parce que de nouveaux venus – tels que nous, Nappy Queen, d’ailleurs – ont été lancés par des consommatrices insatisfaites de l’offre, en créant des gammes plus proches d’elles-mêmes. En cela, les marques capillaires, notamment celles adressées aux femmes aux chevelures texturées, ainsi que les marques de skincare ethniques, ont été à l’avant-garde, aux États-Unis d’abord, en Europe, et donc en France ensuite. Par ailleurs, le mouvement « body positive », auquel de nombreuses blogueuses ont participé (telles que Gaëlle Prudencio), ou encore des marques mainstream comme Dove, a aussi permis aux consommatrices d’avoir une meilleure estime d’elles, du moins de se voir renvoyer une meilleure image plus réaliste, donnant l’idée que le glamour

ne ressemble pas uniquement à ce qu’on voit dans les grands magazines de mode généralistes, éternellement blancs, fins ou cheveux raides.

www.nappyqueen.com nappyqueen_by_leydib eauty

Le capillaire en était le début, cela suffit-il ? B. D. : Aujourd’hui, on peut se féliciter d’être à une époque où il n’est plus rare de voir une femme arborer son afro, magnifier ses boucles, sans que ce soit une révolution. On voit aussi des femmes de tout style, de toute corpulence ; ça devient banal, même si on se souvient évidemment que c’est une révolution récente. Au fond, c’est à cette banalité que nous voulions accéder, on y parvient en effet, mais la route reste longue. •

19


ACTU

Miss Nappy

« La société occidentale a biaisé la vision de la beauté noire et il est temps de nous aimer telles que nous sommes. »

Interviews croisées

Le concours Miss Nappy France nous a semblé particulièrement évocateur de l’impact de la chevelure sur la confiance en soi. Parmi les quatorze finalistes sélectionnées, nous avons interviewé quatre jeunes femmes.

FL O RA VI N CI

L’évolution capillaire de la dernière décennie a-telle modifié la confiance des femmes noires et métissées ? Flora Vinci : La texture capillaire africaine est unique, diversifiée et magnifique. Avant la traite des esclaves, les cheveux africains étaient une caractéristique importante de notre culture africaine. Nos cheveux vierges, non transformés et naturels, étaient considérés comme des symboles de fierté, d’art, de spiritualité et de communauté. Aujourd’hui, nous arrivons enfin à nous réapproprier cet héritage grâce à cet état d'esprit du Black Power et aux mouvements « womanistes » qui nous font comprendre que la société occidentale a biaisé la vision de la beauté noire et qu’il est temps de nous aimer telles que nous sommes. En quoi les cheveux naturels aident-ils à se sentir soi-même et forte ? F. V. : Nous avons du volume et de la longueur lorsque nous entretenons bien nos cheveux. Toutes les coiffures sont à notre portée ; chaque jour, nous pouvons être qui nous désirons. Alors comment ne pas se sentir forte et fière ? 20

Que représente pour vous, dans le concret, l’estime de soi ? Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui manquent de confiance ? F.V. : L’estime de soi s’acquiert en prenant conscience de nos racines, de nos richesses physiques, intellectuelles et traditionnelles. Si on ne cherche pas d’où l’on vient, on restera perdu et on manquera beaucoup de confiance en nous. Je conseillerais à ces femmes de s’entourer de bonnes personnes qui les valorisent, d’arrêter de se comparer aux autres femmes, car chacune est unique ; elles doivent trouver ce petit truc qui les rend différentes et en faire une force.

L'estime de soi 21


ACTU

AM EN DA

FA BI O LA « L’évolution capillaire a permis aux femmes noires et métissées que nous sommes de ne plus subir la vision ou la perception qu’ont les autres sur nos cheveux dits “différents”. Mais de les connaître davantage, se questionner dessus, s’intéresser, se cultiver et ainsi mieux comprendre leur nature, les apprivoiser pour mieux s’accepter, s’aimer et obliger les autres à s’y habituer, ce qui rejoint ce que je dis souvent : “Be different, the world will adjust.” [“Sois différent, le monde s’adaptera”, N.D.L.R.] Aujourd’hui, on a vu des femmes, comme Sibeth Ndiaye, ex-porte-parole du gouvernement français, porter leurs cheveux fièrement sans se soucier du qu'en-dira-t-on, alors qu’elles occupent de hautes positions hiérarchiques : des actes anodins pour certains, mais pour nous, Afrodescendants, c’est inspirant.

« Mais une fois qu’on a compris qu’il faut savoir vivre pour soi, et non à travers le regard des autres, on se sent plus forte, plus belle. »

Avoir ses cheveux naturels aide à se sentir soi-même et forte, car affronter le regard de la société n’est pas toujours chose facile. On se doit d’être constamment forte car, malheureusement, tout le monde n’est pas bienveillant... On subit le regard des autres alors que celui-ci nous juge et nous chosifie, comme disait Jean-Paul Sartre. Mais une fois qu’on a compris qu’il faut savoir vivre pour soi, et non à travers le regard des autres, on se sent plus forte, plus belle, on ne se préoccupe plus de ce que pensent les autres, on n’a plus besoin de se cacher derrière des perruques ou des rajouts. Et même lorsqu’on fait le choix de les porter, désormais, c’est pour le côté esthétique et changer de coiffure. C’est là que commencent la vraie liberté et l’acceptation de soi. Lorsqu’on me parle d’estime de soi, je pense à l’auteure nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, et son livre Chère Ijeawele, que je recommande fortement, d’ailleurs. Tout simplement s’accepter telle qu’on est, être vraie et tolérante envers soi. Comme conseil à toutes ces femmes qui manquent d’assurance, je leur dirais de faire ceci : chaque matin, regardez-vous dans la glace et affrontez ce qui, selon vous, diminue votre confiance en vous. Parlez à voix haute car la parole libère. Dites-vous à quel point vous êtes belles, intelligentes, fortes, fières de vous, et refusez de vivre sous la peur ou le joug de cette chose ; car peu importe de quoi il s’agit, vous valez beaucoup plus que ça. Notez tous vos accomplissements journaliers, aussi petits soient-ils, et félicitez-vous en fin de journée car vous êtes des reines. » 22

« Pour ma part, je pense que tout est une question de standards de beauté et de prise de conscience. Nous, femmes noires et métisses, avons été longtemps sous-catégorisées, difficilement acceptées dans différents milieux, souvent à cause de nos cheveux. Il était quasiment impossible de voir une femme noire ou métisse avec des cheveux crépus, frisés dans des hauts milieux sociaux, ou même dans les médias. Pour cela, nous étions obligées de nous aligner sur les standards de beauté du moment, jusqu’à en oublier nos valeurs et notre propre personne.

« La frustration, le mal-être et la “sous-estime” de soi commencent par s’installer lorsque nous commençons à donner de l’importance au regard des autres. » Mais depuis cette prise de conscience avec le mouvement Nappy, nous avons compris que, pour que les autres nous acceptent telles que nous sommes, il fallait commencer par s’accepter soi-même, ne pas avoir peur de s’affirmer, car je pense que la frustration, le mal-être et la “sousestime” de soi commencent par s’installer lorsque nous commençons à donner de l’importance au regard des autres. »

« Quand tu sais ce que tu vaux, tu sais ce que tu mérites. »

M YL ÈN E « L’estime de soi en tant que femme noire, belle, qui s’assume ! Les appréhensions de ne pas correspondre aux codes de beauté ont disparu pour être remplacées par une revendication féminine noire : le retour au naturel a permis d’apprendre à s’aimer et de s’affirmer dans ses convictions. Je tiens à préciser que ce n’est pas parce qu’on ne porte pas ses cheveux au naturel qu’on ne saura pas se sentir soi-même et forte ! Néanmoins, passer d’abord par le naturel permet de savoir qui on est, d’où l’on vient, ce que l’on vaut et ce que l’on veut. Chacune doit trouver ce qui lui convient, que ce soit au naturel pour certaines, ou autrement pour d’autres. L’important, c’est de savoir s’aimer – avec ses défauts et ses qualités ! Toujours avoir à l’esprit ce que l’on vaut, peu importe les attaques. Je conseillerais aux femmes d’apprendre à se connaître, s’il le faut, de noter tout ce qu’elles savent faire de bien, aussi petit et insignifiant que cela puisse sembler. Et chaque fois qu’elles doutent d’ellesmêmes, se rappeler de leurs valeurs. Quand tu sais ce que tu vaux, tu sais ce que tu mérites. #WomanEmpowerment » 23


SOINS CHEVEUX NATURELS

ACTU

CurlyWorld

M IA

Nouvelle marque de soin pour cheveux bouclés créée par Lorraine Massey la créatrice de Devacurl. Les produits sont SANS silicone, sans sulfate, sans parabène, sans gluten.

« L’évolution capillaire a pu modifier l’estime de soi des femmes noires et métisses grâce à un retour progressif au naturel, en passant par exemple par le big chop. Il y a eu, selon moi, un déclic sur la pousse du cheveu afro, une prise de conscience sur la nature de nos cheveux. On sait qu’ils poussent, des produits et des gammes capillaires leurs sont dédiés. Des youtubeuses anglophones ont lancé ce mouvement en influençant des Françaises comme Crazy Sally, qui donne des conseils, astuces, codes promos...

Sham-Free

est un nettoyant démêlant qui détoxifie tout en nourrissant et hydratant les cheveux. Résultat : un cuir chevelu rafraîchit et des cheveux hydratés.

« Accorder du temps aux soins de ses cheveux implique de s’accorder du temps à soi, et de s'accepter. »

Terms&Conditions

est un revitalisant hyper-hydratant qui peut être utilisé comme Co-Wash. Il offre une véritable hydratation et un démêlage sans effort.

Les cheveux naturels nous permettent de nous sentir nous-mêmes. Accorder du temps aux soins de ses cheveux implique de s’accorder du temps à soi, et de s’accepter. Ce n’est plus une corvée de laver et de coiffer ses cheveux, mais plutôt une mise en beauté. On prend conscience petit à petit que c’est à nous, et qu’on le partage. En soi, c’est un premier pas vers la liberté, se sentir pleinement soimême et s’assumer aux yeux de tous. Il en va de la représentation de soi à soi-même et aux autres. L’estime de soi, c’est s’accorder de la valeur, se promouvoir auprès de soi tout d’abord, s’accepter pleinement, embrasser sa vraie nature ; pour cela, il y a des premiers pas à faire. Mes conseils aux femmes pour qu’elles se sentent plus sûres d’elles ? S’affirmer, déjà auprès d’elles-mêmes, puis dans le cercle privé (en famille ou entre amis) ; savoir pourquoi elles ne se sentent pas sûres d’elles, chercher les raisons de ce manque d’assurance ou de confiance ; prendre soin d’elles physiquement et mentalement, que ce soit par l’hygiène de vie (nutrition, sport) ou les relations sociales et amoureuses. Chacune de ces catégories sont différentes et peuvent avoir un impact sur la self-esteem. » • Le peigne vu et représenté par Basquiat

Curls So So Fresh Scalp Treatment Grâce à son savant mélange d’huile, il stimule la pousse, renforce, hydrate, apporte douceur et souplesse aux cheveux.

(Crépus – Frisés - Bouclés)

Ne pas laver les cheveux avec un shampoing décapant

Ne pas utiliser brosse ni de peigne lorsque les cheveux sont secs (risque de frisottis et de casse)

Ne pas couper les pointes lorsque les cheveux bouclés sont mouillés. Car à secs, ils rétrécissent de plusieurs centimètres

Pas lissage, ils risquent de d’abîmer les boucles

Utiliser des soins sans sulfate et sans silicone (les produits chimiques sont nuisibles aux boucles)

Ne pas utiliser trop de produits coiffants au risque de les étouffer

Nano Hair Vitamin Soin sans rinçage à la kératine, au collagène et aux protéines de Soie. Anti-frisottis, il répare, nourrit et hydrate en profondeur. Protecteur thermique non gras, il démêle en douceur, facilite le coiffage sans alourdir. Un vrai bonheur !

A découvrir sur 24

A éviter pour les Boucles Naturelles

EM2H MASQUE HYDRATANT Sans silicone enrichie en extraits de Caviar, Collagène et Kératine. Il hydrate en profondeur les cheveux secs, leur donne douceur et souplesse. Sa formule d’exception revitalise, renforce, lisse et adoucit la fibre capillaire. Les écailles du cheveu son tres soudées, et le cœur de la fibre renforcé. La chevelure retrouve force et vitalité.

Rien de tel que d’utiliser des produits adaptés à son type cheveux. Découvrez les marques pour bouclés. Mizani True Textures Jessicurl - Curls - CurlyWorld


Crédit photo : © Kelia Anne

ACTU

Amanda Gorman

L’inspiration de soi

L’estime de soi, son combat Depuis qu’elle a récité son poème The Hill We Climb face au monde entier, Amanda Gorman ne cesse d’éblouir autant par son talent artistique, par sa prestance, que par la force de ses principes et valeurs, qui font d’elle une guerrière de la cause humaniste. Armée de ses mots perçants, elle mène des combats acharnés pour le Black Power et pour réhabiliter l’estime de soi, encourageant les populations à briser leurs chaînes, s’imposer pour qui elles sont et revendiquer fièrement l’héritage culturel qu’elles portent... Un symbole d’espoir, mais aussi d’affirmation de soi et de ses choix. Elle exhorte, surtout les femmes noires, sur lesquelles pèsent bien trop d’injonctions, à dire « non » sans se justifier, et à assumer leurs opinions en s’affranchissant des attentes de la société. Enfin, elle est une vaillante militante de l’optimisme, fort et puissant, au moment exact où l’on est tenté d’abandonner. Et le meilleur moyen est, selon elle, de reconnaître les sentiments de peur et de doute, et de se poser deux questions : qu’est-ce qui a mené vers cette obscurité ? Et qu’est-ce qui pourrait nous conduire hors des ombres ? Des mots à retenir et à se répéter lors des moments de doute.

Belle à l’intérieur comme à l’extérieur

Elle exhorte à dire « non » sans se justifier, et à assumer ses opinions en s’affranchissant des attentes de la société. Étoile montante de la poésie, son incroyable prestation lors de la cérémonie d’investiture de Joe Biden a fait d’elle l’un des plus grands noms du cinquième art et donné un beau coup de projecteur à ses combats. Plus qu’une célébrité, Amanda Gorman est aujourd’hui une inspiration... Les organisateurs viennent même de la choisir comme coprésidente du célèbre Gala du Met, qui se tiendra le 13 septembre sous la présidence de la papesse Anna Wintour. 26

Amanda est un bel esprit... dans une tout aussi belle apparence. Si l’on est soufflé par ses mots, comment ne pas l’être également par sa grâce, sa beauté et son élégance ? Dans le but de rester fidèle à elle-même, elle se maquille et compose ses tenues seules, tout en s’inspirant d’icônes telles que Maya Angelou, Michelle Obama et Meghan Markle. Classe en toute occasion, jamais une once de vulgarité ou un seul faux pas... Amanda a une touche signature, les couleurs, sa façon à elle de s’imposer : elle est là, elle existe, elle ne se cache pas ! Pas étonnant que l’industrie de la mode lui fasse les yeux doux... Invitée aux Fashion Weeks, même avant sa prestation historique, elle est courtisée par les plus grandes marques, qui se battent pour l’avoir comme ambassadrice. Son maquillage se veut sobre, naturel – pas question d’en faire des tonnes : une pointe de highlighter pour apporter de la lumière, des yeux discrètement travaillés et La chanteuse de des lèvres nude. Lous and the Yakuza Pour Amanda, « less is more ». •

Amanda et Oprah Winfrey

Malgré la polémique autour de la traduction de son œuvre poétique – faut-il être noir pour traduire un auteur noir ? –, l’œuvre, traduite par la chanteuse Lous and the Yakuza, sort chez Fayard, précédée d’une préface d’Oprah Winfrey. 27


ACTU

Skin Therapy

La nouvelle gamme de soins pour la peau par Cantu Forte de son expérience dans le cheveu texturé, la marque Cantu lance sa gamme de soins pour la peau, Skin Therapy. Precilia Zongo, originaire de la région parisienne et installée au Royaume-Uni depuis plusieurs années, est en charge du développement de la marque sur le marché européen. Elle explique comment Cantu place ses consommateurs au cœur du développement de ses produits et nous parle de cette nouvelle gamme skin care à l’image épurée et pétillante, qui réunit, dans quatre produits, l’huile de coco, les beurres de karité et de cacao.

« On se sent beaucoup mieux et on apprécie davantage sa beauté naturelle avec une peau souple et nourrie, quelle que soit sa couleur. »

© Cantu

Pourquoi lancer une ligne de soins ? Precilia Zongo : La plupart des membres de notre équipe ont la peau sèche, voire très sèche, et nous avions toutes des solutions peu satisfaisantes, les études de marché ont révélé que nous n’étions pas les seules. Cette nouvelle gamme de soins pour la peau a été conçue pour les peaux sèches à très sèches, en particulier les peaux foncées qui ont tendance à être plus sèches que les peaux plus claires. Placer nos consommateurs au cœur de notre développement produits est un élément fondamental de notre identité.

28

Pourquoi appeler cette ligne de soins « Skin Therapy » ? P. Z. : Prendre soin de sa peau est aussi un moment thérapeutique ! Appliquer un soin pour le corps est le meilleur moyen de prendre soin de sa peau au quotidien, et révéler ainsi son

éclat naturel. Avec une peau douce et hydratée, on se sent mieux et prêt à affronter la journée ou à passer une nuit paisible. Quels sont les différents produits de la gamme ? P. Z. : Les produits de la gamme Cantu Skin Therapy sont formulés à base d’ingrédients naturels, reconnus pour leurs propriétés nourrissantes, comme le beurre de karité et l’huile de coco, bien connus des communautés afrocaribéennes. Les formules sont aussi véganes. Trois textures différentes sont disponibles : lotion, crème et beurre. • La lotion est idéale pour les peaux sèches ou lorsque les températures grimpent. La formule légère permet une absorption rapide et apporte une hydratation pendant vingt-quatre heures pour révéler l’éclat naturel de la peau. 29


ACTU • Deux crèmes sont aussi disponibles : leur formule riche est particulièrement adaptée aux peaux très sèches. • Le beurre 100 % pur et naturel au beurre de cacao est un mélange unique idéal pour nourrir en profondeur la peau, en particulier les zones les plus sèches (coudes, genoux, talons) et les cheveux secs. Il peut être utilisé pour sceller l’hydratation, après avoir appliqué sa lotion ou crème pour le corps, ou sa crème pour les cheveux.

« Appliquer un soin pour le corps est le meilleur moyen de prendre soin de sa peau au quotidien. » Où peut-on trouver la gamme Skin Therapy ? P. Z. : Nous souhaitons que nos produits soient disponibles aussi facilement et largement que les produits capillaires. On trouve la gamme Skin Therapy aussi bien en grandes surfaces que sur Amazon.fr. On parle de plus en plus d’estime de soi dans l’univers de la beauté : quel serait votre message ? P. Z. : S’il est important de s’aimer et de s’accepter tel que l’on est, ce n’est pas toujours simple ! C’est un processus qui prend du temps. Les standards de beauté ont pendant longtemps exclu les cheveux texturés et les peaux noires et métissées ; peu de marques offraient des solutions beauté qui nous plaçaient au cœur du développement produits. Ce qui m’a aidée sur le plan personnel,

c’est de me tourner vers les influenceuses et influenceurs beauté, qui font un travail exceptionnel en partageant au quotidien leur savoir-faire et leur expérience. J’ai surtout pris le temps d’essayer différentes routines et techniques de coiffure pour trouver ce qui fonctionne pour mes cheveux. Il en va de même pour les soins du corps : on se sent beaucoup mieux et on apprécie davantage sa beauté naturelle avec une peau souple et nourrie, quelle que soit sa couleur. Prendre soin de son corps est l’une des étapes qui aident à développer son estime de soi. Quelles sont vos prochaines actualités ? P. Z. : Nous prévoyons de lancer la deuxième édition des Cantu Curl Awards France d’ici quelques mois. Ce concours de coiffure unique a été créé pour valoriser la beauté des cheveux texturés et célébrer les talents au sein notre communauté. Si vous êtes un(e) passionné(e) de la coiffure sur cheveux naturels, c’est l’occasion

« Être à l’écoute et placer nos consommateurs et consommatrices au cœur de notre développement produits est un élément fondamental de notre identité. »

de partager votre talent et votre créativité pour tenter de gagner un prix de 5 000 euros, ainsi que le titre d’ambassadeur ou ambassadrice Cantu pendant un an. Restez connecté(e)s pour en savoir plus ! •

Le solide, le futur de la cosmétique ? Proposés par de rares marques il y a encore quelques années, les produits cosmétiques solides n’ont cessé de se généraliser pour conquérir le marché de la beauté et, naturellement, les salles de bains. L’argument de poids est lié aux préoccupations actuelles, avançant sans conteste leur faible impact environnemental : pas de plastique jetable, une quantité de déchets plus que limitée (uniquement l’emballage carton), que du biodégradable dans le contenant, de même que dans les formules toujours clean et naturelles, avec une grande majorité, si ce n’est 100 %, d’ingrédients végétaux.

© Cantu

Les peaux délicates se délectent de sa formule vegan à base d’aloe vera bio et de kératine végétale, qui nettoient la peau et les cheveux tout en douceur, comme de sa mousse généreuse qui dépose un voile de douceur protecteur. Gel douche solide 2 en 1 Basis Sensitiv, Lavera, 5,80 €

30

BEAUTÉ

De l’aloe vera, de la glycérine naturelle et de l’huile de ricin : un mélange hydratant, tonifiant et revigorant que les cheveux secs adorent ! Shampooing solide hydratant à l'aloe vera, Christophe Robin, 16 €

Composée d’huiles de coco, d’amande douce et de prune, de beurre équitable de kokum et de cires de jojoba, riz et calendula, elle se transforme au contact de l’eau en lait pour débarrasser la peau de la poussière, de l’excès de sébum, du maquillage et des particules de pollution. Nüe, Huile solide démaquillante, Pachamamaï chez Kazidomi, 18,35 €

Moins d’eau, c’est en effet moins ou pas du tout de conservateurs, de même que des actifs concentrés, naturels et non agressifs, permettant un usage plus fréquent. L’écologie s’allie à l’économie grâce à des formats qui durent longtemps, justifiant des prix qui peuvent paraître élevés mais qui sont, finalement, rapidement rentabilisés. Enfin, on se les arrache pour leur côté pratique : de format compact, ils prennent moins de place dans la salle de bains et allègent la trousse de toilette lors des escapades. En somme, ils ont tout pour eux ! •

On mâche la pastille, on humidifie la brosse à dents et on profite de toutes les propriétés du fluor anti-caries, du citrate de potassium pour le soin des gencives et du carbonate de calcium pour la blancheur. Dentifrice à croquer, 900.care, 248 pastilles, 29 €

Riche en huiles essentielles, en beurres de cacao et de karité, ce beurre nettoie les cellules mortes, tout en hydratant la peau. Buffy, beurre corporel, Lush, 11,95 € 31


FONDS DE SOLIDARITÉ LA FRANCOPHONIE AVEC ELLES ERRATUM Une erreur s’est glissée le mois dernier dans l’inversion des propos tenus par Oria K. Vande weghe, porte-parole de la Secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo et Florian Coutal, responsable du programme « Société Civile ». Nous avons donc souhaité rétablir les propos de chacun. Cette action est-elle amenée à se prolonger ?

« Oui, nous envisageons de l’inscrire dans la durée. Cette crise d’ampleur mondiale a été comme un déclencheur pour nous, mais l’Organisation internationale de la Francophonie est impliquée de façon durable sur les questions d’égalité femmes-hommes et d’autonomisation des femmes. L’objectif est d’accompagner ces femmes, précarisées par la crise sanitaire dans le cas présent, mais également par toutes les crises en général, qu’elles soient sécuritaires ou économiques, afin de les aider à atteindre une stabilité et une autonomie durables. Le seul moyen d’y parvenir est d’accompagner dans la durée, par des aides, mais également par des formations qui leur permettront justement d’atteindre cette autonomie. »

Florian Coutal

Responsable du programme « Société civile » Direction de la Programmation et de l’Évaluation à l’OIF

Oria K. Vande weghe Porte-parole de la Secrétaire générale de la Francophonie La condition de la femme tient à cœur de la Secrétaire générale. En quoi ce fonds de solidarité est-il efficient ?

« C’est un sujet qui lui tient beaucoup à cœur, en effet. Elle aime rappeler que la femme est un pilier dans la société, et plus particulièrement au sein de la famille. C’est souvent elle qui s’occupe des enfants, de leur éducation, qui prend soin des aînés tout en travaillant dur dans des activités informelles et précaires, le tout avec le sourire. Consciente que les conséquences économiques de la pandémie ont affecté en priorité les femmes, d'autant plus dans les pays du Sud, où les femmes dépendent en grande partie du secteur informel, l'idée de ce fonds de solidarité « La Francophonie avec Elles » est née. Le défi est grand, et je pense que l’efficacité de cette action reposera beaucoup sur cette approche de travailler main dans la main avec des partenaires implantés localement et maîtrisant les réalités de terrain. » 32

« Les 59 initiatives retenues sont en cours de réalisation sur le terrain. Nous avons aussi constaté que les organisations de la société civile (associations, fondations, syndicats, etc.) provenant de certains pays d’Afrique (Bénin, Sénégal, Burkina Faso, etc.) ont répondu en très grand nombre à l’appel à projets, tandis que d’autres zones géographiques étaient moins présentes dans la liste finale. Le Fonds est un dispositif hybride qui répond à la fois dans l’urgence aux besoins prioritaires des femmes et des filles, tout en leur offrant ensuite un accompagnement de moyen terme en matière de formation professionnelle, de formalisation de leur activité économique, ou encore de scolarisation de leurs enfants. Ces besoins mis en avant par les organisations locales de la société civile et par les groupements de femmes varient d’une région à une autre. Les organisations béninoises, par exemple, ont très souvent intégré dans leur projet une dimension de sensibilisation et d’éducation à l’usage du numérique, tandis que des organisations d’autres régions pouvaient être, quant à elles, davantage centrées sur la réponse aux besoins prioritaires tels que l’hébergement des femmes ou la mise à disposition de denrées alimentaires. »

« MOBILISER AU PLUS VITE TOUTES LES FORCES, TANT HUMAINES QUE FINANCIÈRES » Nous vous avons présenté le mois dernier les actions mises en place par la Secrétaire générale de la Francophonie afin d’aider les femmes à surmonter les difficultés en cette période de pandémie. Les témoignages édifiants qui suivent rendent compte de l’impact positif et même vital sur la vie quotidienne, dont les résultats s’inscrivent sur la durée.

Goretti Bavuga

Centre de Goma, République démocratique du Congo Une formation informatique et entrepreneuriale pour les filles et les femmes de la région francophone des Grands Lacs en Afrique subsaharienne, soutenue par l’organisation Women’s WorldWide Web (W4), dans le but de promouvoir leur autonomisation socio-économique. À 44 ans, Goretti Bavuga élève seule ses quatre enfants. Scolarisée jusqu’en quatrième, elle a dû arrêter en raison de difficultés familiales. Elle vivait relativement isolée et avait perdu tout espoir d’un avenir meilleur. Grâce à ce programme soutenu par l’OIF, elle a suivi des formations en informatique et en entrepreneuriat, et profite de l’accompagnement psychosocial dispensé chaque semaine. Depuis, elle se sent beaucoup mieux insérée dans la société. La formation en entrepreneuriat a restauré sa confiance en elle, elle participe activement aux prises de parole et rencontre d’autres femmes ayant également vécu des épreuves. Aujourd’hui, elle sait que cet apprentissage lui permettra d’améliorer ses conditions de vie et d'envisager un avenir pour elle et ses enfants.

Cécile Kenfack Tsopmo Cameroun

Elle bénéficie du projet MAKEDA, mis en œuvre dans la ville de Dschang, à l’ouest du Cameroun, et porté par l’association belge Djaili Mbock, l’ONG PIPAD et l’hôpital de district de Dschang, grâce au financement du fonds « La Francophonie avec Elles » de l’OIF. Le projet MAKEDA vise à améliorer la qualité de vie des femmes vulnérables de la ville de Dschang et à leur permettre de devenir autonomes financièrement. Cécile est née avec un lourd handicap. Petite, ses parents ont rapidement constaté ses difficultés à se déplacer. Et quand les autres enfants du quartier sont allés à l’école, Cécile est restée à la maison. Mais, à 9 ans, ses parents, remarquant qu’elle s’exprimait bien, l’ont portée sur leur dos pour l’amener à l’école, chaque matin, tous les jours de l'année, et la ramener le soir. Alors, grâce à leur courage, Cécile a obtenu son diplôme élémentaire. Pour le secondaire, impossible de la faire admettre faute de moyens de transports adaptés aux personnes en situation de handicap. Aujourd’hui, grâce au projet MAKEDA, Cécile a bénéficié de formations pour lui permettre d’apprendre un métier qui lui plaît et qui lui permet de gagner sa vie : elle réalise des objets de décoration et des bijoux à partir de perles et de matériaux d’artisanat. Jamais elle n’aurait cru pouvoir exercer un métier qui la fasse vivre, elle et ses petits-enfants. Elle raconte avec une certaine émotion : « Avec cette formation, je me sens à l’aise, je me sens bien. Je suis reconnue et considérée. Je fais des bijoux pour les femmes et les enfants du quartier. Mes voisines viennent acheter mes réalisations pour elles ou leurs enfants. Je ne savais pas du tout qu’un jour je serais sollicitée par la communauté. D'habitude, c’est moi qui les sollicitais ! » Grâce à ce projet, Cécile a dépassé son handicap et acquis une compétence et un savoir-faire qui l’éloignent de la précarité et de la pauvreté. Grâce à MAKEDA, elle espère même, un jour, pouvoir ouvrir un centre de formation pour personnes valides et invalides ! 33


BEAUTÉ Maïmouna Sarr

clean Beauty

Sénégal

Palmarin, région du Sine Saloum au Sénégal, où le soutien aux productrices de sel est un projet mené par l’ONG Univers-sel et financé par le fonds « La Francophonie avec Elles ».

Oumou Sow Mauritanie

À 34 ans, elle habite en banlieue de Nouadhibou, la deuxième grande ville de Mauritanie. Mère de six enfants, un mari sans travail fixe, c’est à elle qu’il revient de faire vivre la famille. Depuis cinq ans, elle vend du poisson, des légumes et des denrées de première nécessité dans sa boutique d’Areiguib, un quartier pauvre de la ville. Mais ne disposant ni de réfrigérateurs, ni de congélateurs, le poisson ne se conservait pas longtemps. Grâce au projet de l’association mauritanienne APEAH et au financement de la Francophonie, Oumou et les autres femmes du projet ont pu acheter des réfrigérateurs, des congélateurs et des ustensiles pour peser, écailler et emballer le poisson. En outre, elles bénéficient toutes de formations pour améliorer leurs compétences en gestion, les initier aux mesures d’hygiène, de sécurité et d’environnement. L'équipe du projet se rend dans les boutiques tous les quinze jours pour superviser, coacher et suivre le déroulement des activités. Au total, ce sont dix poissonneries qui ont été créées dans dix quartiers de la ville, au profit de 400 femmes regroupées dans des coopératives.

Faire un don au fonds #LaFrancophonieAvecElles, c’est les aider à se relever et à retrouver leur autonomie. Ensemble, soutenons-les sur https://don.francophonie.org/avec-elles-eur

#LaFrancophonieAvecElles - Spot WEB - YouTube 34

Les villages de cette agglomération comptent environ 550 femmes productrices de sel. Dans cette partie du delta du fleuve Sénégal qui se jette dans l’Atlantique, les terres sont gorgées de sel, qu’il faut ensuite extraire. Les femmes creusent des puits dans la terre, ils se remplissent d’eau et, dès le mois d’avril, les productrices récoltent le sel qui s’est amalgamé et cristallisé par le soleil. Des puits très précieux qu’elles se lèguent de femmes en filles, génération après génération. Une fois récolté, le sel est mis en tas à côté du puits, en attendant que les négociants viennent l’acheter. Mais peu protégé et mal conservé, le sel s'abîme, sa qualité diminue, et donc son prix aussi. Pas très bien organisées, les productrices défendent mal leurs intérêts et n’arrivent pas à faire de leur production une affaire rentable. À travers ce projet soutenu par le fonds « La Francophonie avec Elles », l’ONG Univers sel les aide à se structurer, à mieux s’organiser, à améliorer la qualité de leur produit pour augmenter la rentabilité du sel récolté, et donc les revenus de ces femmes et de lleur famille. « J’ai 58 ans, cinq enfants et je produis du sel depuis 30 ans. J’ai huit puits : quatre hérités de ma mère et quatre que j’ai financés. J’espère pouvoir les léguer à mes filles ou à ma belle-fille. J’ai beaucoup appris : comment différencier les qualités de sel, la manière de travailler pour améliorer le rendement des puits. Je veux continuer à bénéficier des conseils techniques et de l’organisation du travail. Mon souhait le plus cher ? Avoir beaucoup de clients pour pourvoir vendre le sel tout au long de l’année et à bon prix. »

Bien plus qu’une mode, la beauté clean fait de plus en plus d’adeptes, conquises par ses principes de transparence quant à la traçabilité des ingrédients, de cruelty free et de formules propres, dépourvues de tout élément synthétique. Que du bon, du naturel et de l’éthique, et notre corps adore ! Bio et vegan, ce mascara est doté d’une brosse aux picots innovants, pour allonger les cils et créer un volume à la fois naturel et sensationnel. En prime, il est enrichi en huile d’amande douce bio pour des cils en bonne santé ! Big Lashes Mascara effet faux cils, Santé Naturkosmetik, 14,90 €

Des huiles végétales hydratantes, apaisantes et protectrices pour prendre soin de toutes les peaux, dans une formule qui capture maquillage et impuretés tout en douceur. Huile démaquillante hydratante, La Compagnie de Provence, 27 €

Une recette naturelle associant les bienfaits du café antioxydant à l’huile d’Inca Inchi bio nourrissante, pour un soin hydratant à l’irrésistible parfum tropical. Un délice pour les sens ! Pommade corps, Baïja, 19,90 €

Enrichi en aloe vera bio et en eau florale de reines des prés bio, il lave le corps et les cheveux tout en douceur. Il contient également des extraits d’avoine bio et d’épeautre bio. Shampooing douche céréales bio, Coslys, 5,34 €

Une composition 100 % naturelle et une efficacité prouvée pendant quarante-huit heures, à partir d’huile de coco, d’huile de sauge et de poudre de bambou. Sans alcool, il convient parfaitement aux peaux sensibles ! Déodorant antitranspirant 48 h à la coco, Laino, 6,60 €

Ce baume juteux pénètre et retient l’eau pour nourrir et réparer les lèvres extrêmement sèches et gercées, les cuticules, les coudes et autres sécheresses cutanées. Baume multiusage 101 à la pastèque, Lano (chez Sephora), 14 €

Un gel purifiant 4 en 1 qui détoxifie, lisse, affine le grain de peau et hydrate, pour une peau éclatante et douce comme de la soie. Australian Pink Clay cleanser, gel nettoyant à l’argile rose d’Australie, Sand & Sky, 29,90 €

35


ACTU

« Ne restons pas inertes »

Vingt ans déjà !

Le 21 mai 2001, le Sénat adoptait à l’unanimité un texte de loi reconnaissant la traite et l’esclavage comme crime contre l’humanité, sous l’impulsion de l’ancienne ministre de la Justice, Christiane Taubira. QUE DIT LA LOI TAUBIRA ?

« Si on ne fait pas ce travail, il y aura toujours une partie de la société qui va se sentir oubliée, mal reconnue, qui en souffrira et qui réagira justement dans cette logique séparatiste qui n’est pas souhaitable pour la société. »

Par cette loi, la République française reconnaît que la traite négrière transatlantique et la traite dans l’océan Indien, d’une part, et l’esclavage, d’autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques, aux Caraïbes et dans l’océan Indien contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes, constituent un crime contre l’humanité. Une place conséquente doit être accordée à la traite négrière et à l’esclavage dans les programmes scolaires, ainsi que dans les programmes de recherche en sciences humaines et en histoire. Enfin, elle prévoit qu’une demande de reconnaissance comme crime contre l’humanité soit déposée auprès de différentes organisations internationales. DES DATES MULTIPLES

UNE JOURNÉE NATIONALE DES MÉMOIRES DE L’ESCLAVAGE Depuis 2006, la journée du 10 mai, choisie par Jacques Chirac sur proposition de Maryse Condé, est dédiée à la commémoration des « mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions ». Faut-il le rappeler ? Du XVe au XIXe siècle, plus d’onze millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été capturés en Afrique, transportés à travers l’Atlantique et réduits en esclavage pour travailler dans les exploitations coloniales. Le Comité national pour la mémoire et l’histoire de l'esclavage, en lien avec l'État et l'Éducation nationale, organise des actions 36

Pour les vingt ans de la loi Taubira, le président de la République Emmanuel Macron a tenu à présider la cérémonie de la Journée nationale des mémoires, de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions au jardin du Luxembourg. Déjà, en 2019, il déclarait : « Je mesure ce que l’esclavage, la traite, les abolitions et leurs héritages représentent dans l’histoire de notre pays dans notre culture, dans notre âme. Cette histoire est notre histoire, elle a donné à la France un destin mondial. [...] Elle explique la diversité de notre société, elle nous relie à l’Afrique, aux Caraïbes, aux Amériques et à l’océan Indien. » Une commémoration, également initiée par l’historien Claude Ribbe sur la place du Général Catroux, réunit les associations d’outre-mer. Enfin, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, présidée par Jean-Marc Ayrault, s’engage à œuvrer pour « une société apaisée, libérée, qui se retrouve dans une mémoire commune, en empruntant le chemin de la reconnaissance nationale, ouverte à la réflexion sur les conséquences de l’histoire, plutôt que celui de la radicalisation, de la polarisation, de la caricature, ou de la négation ». Entre « ceux qui veulent qu’on ne touche à rien et ceux qui nous entraînent sur des approches racialistes, indigénistes, qui ne sont pas acceptables non plus, il y a une voie, il y a un chemin », assure-t-il.

« Elle explique la diversité de notre société, elle nous relie à l’Afrique, aux Caraïbes, aux Amériques et à l’océan Indien. »

Statue de Toussaint Louverture à La Rochelle

Jean-Marc Ayrault

afin de de poursuivre la réflexion venue tardivement sur l’histoire de l’esclavage. Différentes journées commémoratives ont été instituées selon les particularités locales de l’histoire de l’esclavage, notamment le 27 avril, jour du décret de Victor Schœlcher en 1848. Mais l’abolition ne sera que théorique et chaque département retiendra une date qui est propre à son histoire. UNE JOURNÉE INTERNATIONALE De même, c’est seulement en 1998, initiée par l’Unesco, qu’une journée de commémoration internationale, faisant référence à la révolte d’esclaves du 22 au 23 août 1791 à Saint-Domingue, apportant l’indépendance de la République d’Haïti, a été instaurée. Enfin, en 2008, le Premier ministre officialise également le 23 mai comme Journée du souvenir des victimes de l’esclavage colonial, organisée depuis dix ans ce jour-là par les associations des originaires d’outre-mer en référence à la marche silencieuse du 23 mai 1998 aboutissant au vote de la loi reconnaissant l’esclavage comme un crime contre l’humanité. On le voit, des dates multiples qui symbolisent la complexité de l’histoire.

UN MOIS DES MÉMOIRES Célébrant les vingt ans de la loi Taubira, les commémorations et événements liés dureront un mois et s’achèveront le 10 juin. Pour la première fois, deux documents originaux de 1802 seront présentés au public. « On ne l’a pas demandé dans un souci polémique, mais dans un souci de vérité, c’est indispensable », affirme Jean-Marc Ayrault : « Au départ, il y a eu une réticence à ce que 1802 soit abordée et puis, finalement, ils se sont rendu compte qu’ils ne pouvaient pas faire l’impasse. » De même, la révolte des esclaves, et particulièrement la figure de Toussaint Louverture, devront à présent être enseignées, non seulement dans les territoires ultramarins, mais dans l’ensemble du pays. Un dossier vérité dont l’enjeu est aussi de faire barrage aux discriminations et préjugés raciaux, en regardant de près les traces laissées par cette partie sombre, et trop souvent méprisée de notre histoire. • 37


ACTU nous séparer. Faut-il refaire le jeu de la colonisation en suivant une masse qui honore son leader ? Je suis avant tout un être libre de pensées.

On ressent une grande colère accumulée. Pourquoi ce livre ? Rachel Khan : La colère n’est pas trop mon style ! J’avais besoin de me retrouver avec ma propre parole. J’en avais assez que mon écriture soit instrumentalisée. « Libérer la parole », c’est aussi défendre sa position de Française, Gambienne, qui aime la France. J’œuvre contre toutes les discriminations. On doit être ensemble

« Noire n’est pas un rôle »

Vous attendiez-vous à autant de polémiques ? R. K. : Absolument pas ! Je ne fais rien de plus que de rappeler des fondamentaux ! L’universalisme, une République indivisible, l’union contre l’horreur. Et c’est cela qui n’est pas compris ; c’est compliqué d’être une personne libre dans le multiple et le complexe.

RACHEL KHAN « RACÉE » VS « RACISÉE » Les joutes verbales se sont multipliées : plateaux télé, radios, tweets, articles de presse... La médiatisation est à son comble ! Noire, gambienne, musulmane et catholique par son père, blanche, juive et française par sa mère, la comédienne, fière de ses origines « additionnées », s’insurge contre les mouvements « racisés » et les replis identitaires qui stigmatisent et enferment.

Racée, éditions L’Observatoire, 16 € 38

Dans son essai Racée, Rachel accuse l’ostracisation identitaire, sans langue de bois – on salue au passage son courage. Avec conviction et sarcasme, elle récuse le climat délétère des mots qui séparent et « ne vont nulle part », tels que « souchien », « intersectionnalité », « minorité », « vivre-ensemble »... Longue est la liste d’un vocabulaire dont s’est emparée une société qui divise et laisse peu de place à la liberté de pensée et d’action. À contre-courant des voix et mouvements identitaires, celle qui avait participé à l’écriture du livre Noire n’est pas mon métier se distancie de certaines qui, justement, pense-t-elle, en font un métier. Attaquée ou plébiscitée, nous souhaitions lui donner la parole dans Black Beauty Celebrities.

N’aviez-vous pas peur d’une récupération politique ? R. K. : Non, parce que je suis une artiste et que je remplis mon rôle en posant un regard avec ma sensibilité d’artiste, même si je me trompe. La récupération vous met encore dans une case ! J’ai des projets d’artiste. Écrire ne doit pas nous enfermer ; j’ai dit ce que j’avais à dire et je continue d’avancer dans mes projets artistiques et le soutien aux artistes pour qu’ils puissent créer en liberté. N’est-ce pas davantage les mots que l’action que vous refusez ? R. K. : Je n’ai rien contre les mots en eux-mêmes, si ce n’est que tous les mots en « isme » conduisent souvent vers la radicalisation de la pensée. Ce sont les termes de l’impuissance et de la peur qui conduisent à la violence. Il faut entrer dans un dialogue en laissant de côté la colère. On ne rit de rien aujourd’hui ! Quand on grandit dans une famille où personne ne se ressemble, la différence fait partie de son éducation. Ce n’est qu’à 18 ans, sortie de la maison, que je me suis rendu compte que les gens donnaient une importance à la différence. Je ne savais même pas que noir et juif n’existe pas pour les gens. Étant dans les premières générations de métissés, c’est mon devoir de parler de cette complexité, alors que, paradoxalement, le métissage s’accroît aujourd’hui. Que pensez-vous de la « décolonisation des esprits » que certains intellectuels réclament ? R. K. : Il y a une vraie pathologie sociale ! Je me sens décolonisée de l’esprit depuis mon père. Ce serait vraiment abject pour ceux qui se sont battus, les Glissant, Manu Dibango, mon parrain de cœur ou mon père, de dire qu’on n’est pas décolonisés. Il n’y a pas de décolonisation sans souffrance, mais la violence fait le jeu des extrêmes. Moi aussi, je peux dire ma souffrance ! Si les gens savaient... J’ai perdu aussi mon frère dans des histoires de gangs et de police. Mais quel intérêt de le dire ? N’est-il pas plus productif de savoir comment faire pour se recoudre et sortir de cette situation ? En créant l’animosité, le discours séparatiste alimente l’échec. Ces mouvements « décoloniaux » agissent exactement comme le veulent les colons :

Pourquoi vous en prendre aux figures majeures de la contestation ? Certains ne comprennent pas votre cheminement ; vous sembliez solidaires. R. K. : Les gens pensent que j’ai changé de parole, mais en fait, on ne m’écoutait pas ; depuis que j’écris, que ce soit contre Dieudonné en 2014, mon roman Les Grandes et Petites Choses en 2016, ou Noire n’est pas mon métier en 2018 et, à présent, Racée, j’ai toujours eu la même parole ! Parce que noire, on a fait de moi une couleur. Quand j’ai senti que Noire n’est pas mon métier devenait un métier, justement, ce n’est pas ce que je défendais, ni ma voix. Moi qui suis mélangée, je ne peux pas lutter contre les discriminations en choisissant un bouc émissaire inverse pour me venger ! Amoureuse de l’art, la culture et la création, je pensais vraiment qu’on allait travailler sur notre métier. Vous écrivez : « Être noire n’est pas une pensée. » Pourtant, être noir a façonné la pensée de bien des écrivains... R. K. : Senghor, Césaire, Chamoiseau ou Glissant signaient de leur propre nom, ils n’ont pas signé « Noir ». Loin de la pensée de masse, ils se sont fait un nom à travers leur pensée. Quand on sort de l’esclavage, on n’est plus une masse qui va dans des bateaux ou des wagons, on est des individus libres ; or cette liberté de pensée est de moins en moins autorisée. Vous parlez de « réparation » par le désir et la création. N’estce pas une vision utopiste ? R. K. : Complètement ! Mais je ne veux pas lâcher cette candeur, sans doute transmise par l’amour que j’ai reçu de mes parents. J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie : une mère ashkénaze qui parle wolof, elle s’est approprié sa langue par amour, et mon père qui parle français. Quand je vois mes parents, je ne peux qu’être utopiste. Là où les identitaires, extrême droite comme indigénistes, se rassemblent parce qu’ils ne voient d’une personne qu’une seule souche, je revendique des souches à l’infini. J’essaie de transmettre cette vision par des actes en intervenant en détention ou dans les lycées, en leur parlant d’amour et de désir pour qu’ils s’estiment. Et puis je travaille ! Intensément ! Des projets pour être en mouvement et éviter l’enfermement ! Quel est votre « Tout-Monde » aujourd’hui ? R. K. : Celui du désir de création. Je suis à la recherche de nouveaux horizons qu’on n’a pas encore regardés : que du dialogue parviennent de nouvelles recherches, être en relation pour aller vers un ailleurs. Les « décoloniaux » parlent toujours de déconstruction, mais au contraire, il faut construire, ensemble. On est tous racés ! • 39


CULTURE

Négritude et Judéité

TÉ LES NEWS DU CÔ LITTÉRAIRE...

Balades en noir et blanc

Le judaïsme n’a pas de couleurs

Avec le président et le viceprésident de la Fédération des Juifs Noirs

L’ouvrage regroupe trente années de rencontres diverses ; Maurice Dorès, ancien directeur de recherche à Paris-VII, psychiatre, cinéaste et écrivain, poursuit son travail d’ethnologue humaniste en publiant Négritude et Judéité – Balades en noir et blanc.

E

ntre essai et promenades aux quatre coins du monde, il retrace la poursuite de sa quête sur les confluences, parfois souterraines, entre le monde noir et le monde juif. Une réflexion personnelle et documentée sur les liens qui, au fil des lieux et des rencontres, nous proposent de découvrir un judaïsme africain en devenir, sur le continent comme à New York, en France ou en Israël. Un trajet entre traditions bibliques, créations artistiques et humanité, un monde qu’il n’a cessé de découvrir depuis la parution de La Beauté de Cham en 1992. RETOUR AUX SOURCES C’est à Bangui qu’il découvre les pratiques de la médecine africaine et des guérisseurs alors qu’il est chargé de l’installation du service psychiatrique. Passionné par cette médecine africaine reliée à la spiritualité et qui prend l’individu en considération, il poursuit quelques années à Dakar. C’est là qu’il y épousera par ailleurs MBissine Thérèse Diop, la célèbre actrice de La Noire de... du réalisateur Ousmane Sembène. Il observe, non sans étonnement, l’intérêt des Africains pour les Juifs et ce qu’ils représentent : « À l’époque, aucune publication n’existait sur ce sujet, excepté un article, “Le juif et le noir”, de la philosophe et psychanalyste Éliane Amado Levy-Valensi, une réflexion sur l’humanité des deux conditions. Puis le maître à penser, Léon Ashkenazi (Manitou), invité régulièrement par le président Paul Biya au Cameroun pour donner des leçons de lectures bibliques, me dit, parlant des Africains : “Ils sont plus bibliques que nous.” » C’est ainsi que, depuis, le chercheur creuse les relations encore peu connues entre le monde noir et le monde juif. AU COMMENCEMENT ÉTAIT... Dans Négritude et Judéité, l’auteur rappelle que les textes bibliques ont toujours célébré la beauté de Cham : « Je suis noire et belle », chantera Salomon à sa femme Shulamit ; et Moïse n’avait-il pas une femme kouchite, beauté à la valeur immuable tout comme l’Éthiopie ? Nimrod, fils de Cham et petit-fils de Noé, est un roi puissant venant de Kouch. Quant au peuple juif conduit par Moïse, il vient de Canaan et des multiples peuples vivant en Égypte sous le joug de l’esclavage, un peuple mélangé. La malédiction 40

Au Nigéria

Négritude et Judéité – Balades en noir et blanc, édition Les Indes Savantes, 20 €

de Cham n’existe donc pas dans les textes ! Plus tard, les réalités vécues de nombreux Africains verront dans le judaïsme une libération identitaire repris par le chant gospel Let My People Go, et autour de nombreux combats communs pour la dignité de l’être. NOIR ET JUIF De balades fortuites en rencontres voulues, l’infatigable globetrotter nous conforte dans l’idée que « les Juifs ont des couleurs et que le judaïsme n’en n’a pas ». Chaque communauté a sa propre histoire avec des traces juives très anciennes ; au Mali, les Bani-Israël vivent leur judaïsme dans la discrétion, tandis que le Nigéria connaît un important développement. Nul doute que les Juifs noirs représentent un devenir enrichissant du judaïsme moderne, qui dément une transmission purement génétique.

« La raison première du judaïsme noir est la rencontre de l’universalisme juif et de la spiritualité africaine. »

Découvrant à chaque voyage une judéité enrichie de ses différences, Maurice Dorès s’émerveille devant l’énergie nouvelle développée par les métissages à New York, où chacun prend du monde juif et du monde noir, créant ainsi une nouvelle culture. À l’image du couple iconique Simone et André Schwarz-Bart, donnant naissance au saxophoniste, André, qui joue avec brio la partition et les notes d’un métissage riche d’amour et de création. Un livre qui nous réconcilie avec la différence, une leçon d’humanité dans un monde où les paroles oublient l’essence de ce que nous sommes. •

OXMO PUCCINO « L A VI E , U N L I VRE D O N T I L FAU T TO U RN E R L E S PAG E S » Les éditions JC Lattès misent sur les poètes ! Avec un tirage en 55 000 exemplaires, le « Poétiseur », personnalité majeure du monde musical, fait ses premiers pas dans le monde littéraire en publiant Les Réveilleurs de soleil : l’aventure d’une petite fille, Rosie, dans un monde postapocalyptique où le jour ne se lève plus depuis dix ans. Sa mission ? Rallumer le soleil qui s’est éteint, et ainsi sauver son grandpère. Une fierté pour celui qui n’oublie pas de remercier parents et amis en annonçant sur les réseaux : « Je n’arrive pas y croire. Je pense à mes parents venus du Mali. À ma famille. Aux amis. Aux Flowers sans qui rien de tout cela ne serait. Amour sur vous. »

CULTURE

ROKHAYA DIALLO L À O Ù L’H E R BE E ST P L U S VE RT E . . . La journaliste vient de l’annoncer conjointement avec l’université de Georgetown, elle rejoint le département « Gender + Justice » à Washington – comprenez « l’initiative pour la justice de genre » – pour un poste en résidence de chercheuse jusqu’en 2023. Si les sujets défendus par l’activiste fâchent en France, nul doute que les États-Unis apprécient son engagement et ses divers travaux. Faisant référence à ses essais, documentaires et, dernièrement, le podcast qu’elle a créé, Kiffe Ta Race (Binge Audio), une émission consacrée à discuter des questions d’identité et de race, classée parmi les meilleurs podcasts Apple, ainsi qu’à son statut de membre du Conseil d’administration du Center for Intersectional Justice, basé à Berlin, l’université est fière de recruter l’une des personnalités européennes les plus influentes. Un magnifique cadeau d’anniversaire qui, espérons-le, saura donner l’exemple à notre pays...

EUGÈNE ÉBODÉ D O C TE U R H O N O R I S C AU S A Invité spécial des 72 heures du livre à Conakry par Sansy Kaba Diakité, l’écrivain a reçu le titre honorifique de docteur honoris causa de l’université Mahatma Gandhi de Conakry le 24 avril 2021. Une surprise pour l’auteur de Brûlant était le regard de Picasso (Gallimard, 2021), roman qui suit le parcours de Mado, une métisse, du Cameroun à Céret. Heureux de cette reconnaissance, l’écrivain-enseignant ne cache pas sa fierté d’avoir reçu cette distinction d’un pays, la Guinée, qui vit

naître de grands écrivains comme Camara Laye ou Djibril Tamsir Niane, récemment disparu. Un titre qui honore son œuvre, mais aussi son dévouement constant auprès de la jeunesse, désireux de transmettre les valeurs humanistes. À travers les thèmes de ses conférences engagées pour une Afrique riche de ses potentialités, nul doute que sa contribution au rayonnement par la « diplomatie culturelle du livre » interroge et stimule les politiques culturelles des États.

Jean-Claude Tchatchouang, ancien administrateur de la zone Afrique à la Banque mondiale 41


CULTURE

L’héritage du livre comme perspective du futur

La treizième édition de la rentrée littéraire du Mali s’est tenue en mars 2021 avec pour thème « Héritages en partage ». Une thématique riche d’activités et de réflexions autour de la littérature malienne, africaine et francophone. Des débats entre professionnels du livre, écrivains, étudiants et un large public sensibilisé tant à la littérature qu’au devenir de leur continent, la thématique choisie étant au cœur des préoccupations de l’événement désormais institutionnel.

Célébrer la littérature africaine tout en s’interrogeant aussi bien sur le circuit du livre (production et distribution) que sur les idées, des rencontres entre les auteurs et leur public, une initiative orchestrée par son directeur, Ibrahima Aya, f ier d’avoir, à force de ténacité, institué l’événement littéraire incontournable du continent. « Héritages en partage » a permis la confrontation des idées tournées vers la transmission générationnelle et des valeurs culturelles véhiculées à travers la littérature. La cérémonie d’ouverture placée sous la présidence de la ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, madame Kadiatou Konaré

Ibrahima Aya, directeur de la rentrée littéraire 42

Monique Ilboudo

Eugène Ébodé et Cheick Oumar Sissoko

Remise des prix littéraires Autre fil rouge des conférences, les débats autour de l’emblématique Frantz Fanon (Peau noire, masques blancs) à l’occasion du soixantième anniversaire de sa disparition. Figure de la lutte anticolonialiste, inspirant le réalisateur algérien Hassane Mezine avec son film Fanon hier, aujourd’hui, donnant à débattre avec le réalisateur Cheick Oumar Sissoko, les écrivains Eugène Ébodé (Brûlant était le regard de Picasso), Anne-Sophie Stefanini (Cette Inconnue) et le Haïtien Makenzy Orcel (L’Empereur). Redonnant à Fanon sa dimension africaine, au cœur du débat postcolonial actuel, aboutissant à une autre conférence menée par Eugène Ébodé, « l’État de nos États », au cours de laquelle l’auteur ne cache pas le long chemin à parcourir, soixante ans après les Indépendances.

Khadi Hane et le doyen de l'Université

Ainsi, autour d’un fil rouge, l’hommage à Gisèle Halimi (avocate franco-tunisienne), le débat sur les femmes dans l’histoire des luttes a rappelé le rôle fondateur des femmes au Mali, particulièrement lors des crises politiques. Animé par des femmes connues pour leur engagement dans la cause féminine, la Burkinabé Monique Ilboudo (femme de lettres, femme politique, avocate et grande militante des droits de l’homme) avec son nouveau roman Carrefour des veuves, la non moins engagée Sénégalaise Khadi Hane, auteure des Fourmis dans la bouche, Fathy Sidibé, belge d’origine malienne, auteure de La Voix d’une rebelle, et Françoise Vergès, politologue et militante féministe française, auteure d’Un Féminisme décolonial, ont partagé expériences et visions d’une Afrique où la femme est non seulement la mémoire et la gardienne des traditions, mais surtout un vecteur de luttes pour les libertés, le progrès et la paix, qui feront de l’Afrique le continent de toutes les richesses.

C’est au musée de la Femme Muso Kunda (initié par Adame Ba Konaré, ancienne Première dame du Mali entre 1992 et 2002) que la remise des prix a clos cette semaine de rencontres littéraires. • Le Prix Ahmed-Baba (l’un des plus importants d’Afrique) a été décerné à Khalil Diallo pour son roman L’Odyssée des oubliés, publié aux éditions L’Harmattan Sénégal. Un chèque de trois millions de francs CFA accompagne le prix, qu’il considère comme une « invitation à mieux faire » – oui, un prix littéraire sert surtout à ça, à encourager, à plus d’exigence – et qu’il dédie à tous les oubliés. On le sent, la jeunesse prend le relais de l’engagement ! • Le Prix Massa Makan Diabaté (réservé aux écrivains maliens) revient à Ibrahim Lanséni Coulibaly pour son livre Le Poids du serment, aux éditions Tombouctou, avec une dotation de deux millions de francs CFA. L’auteur ne faillit pas à sa fonction professorale en s’adressant à la jeune génération : « La meilleure façon de se cultiver, c’est de lire. Tant qu’on a des repères, on ne se perd pas. » • Le Prix Union européenne du premier roman consacre Le Livre d’Élias d’Amadou Chab Touré, qui brosse le portrait d’une société malienne abasourdie par la crise. Une prime d’un million de francs CFA a été allouée au vainqueur citoyen malien.

Des éditeurs en quête de solutions Enfin, des ateliers autour de l’édition et de la diffusion du livre en Afrique ont regroupé des représentants du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Guinée Conakry, du Mali, du Niger, du Sénégal, du Togo, ainsi que Caroline Coutau, la directrice des éditions Zoé, et l’écrivaine Pascale Kramer, programmatrice du Salon du livre africain à Genève. Outre les problé-

matiques liées à l’absence de structuration des réseaux de diffusion, la question de la restitution du patrimoine intellectuel africain a été abordée à la Bibliothèque nationale. Un sujet brûlant inhérent à la cession des droits des écrivains africains publiés par l’Europe. Une problématique qui sera sans doute abordée lors des États généraux du livre francophone cet automne, à Tunis.

Cette rentrée littéraire a montré la force d’une littérature africaine qui s’empare de sujets actuels et parle à une jeunesse désireuse de raconter son histoire par le prisme d’un héritage qu’elle revendique. On peut toutefois regretter qu’aucune femme n’ait été primée, à l’exception de la mention spéciale décernée au roman de Monique Ilboudo. Le lieu symbolique choisi, le musée de la Femme, aurait pu aiguiller le jury sur l’importance d’encourager la plume féminine et la liberté de l’écriture... • 43


CULTURE toujours s’interroger sur sa part de responsabilité et sa contribution pour faire avancer sa société. Les thèmes abordés rejoignent « la tentation de la liberté »... M. I. : Le danger du savoir, Noura l’explicite dans le texte : « Plus tes yeux s’ouvrent, plus tu souffres. » Mais elle préfère savoir malgré tout, plutôt que de demeurer dans une ignorance béate. Quant à la liberté, elle n’est, en effet, pas toujours facile à assumer, elle implique des responsabilités

Carrefour des Veuves

Ce livre aurait pu avoir pour titre « La Bravoure des femmes » : Farida, Tilaine, l’activiste sénégalaise Ndeye Fatou, Noura, bien sûr... M. I. : En effet. Mais c’est la souffrance des femmes avant leur résilience, leur courage qui m’ont touchée. C’est d’imaginer tous ces cœurs meurtris, toutes ces vies détruites qui m’a empêchée de dormir, qui m’a décidée à prendre la plume. Mais tout comme dans la vie réelle, je ne pouvais que rendre hommage à la bravoure des femmes. Parce qu’elles abdiquent rarement !

Militante pour l’égalité des droits entre les femmes et les hommes, universitaire et écrivaine, Monique Ilboudo était l’invitée de la Rentrée littéraire du Mali. Elle n’a pas peur de se dire « féministe », et son dernier livre, Carrefour des Veuves, témoigne de ses engagements auprès des femmes, bien sûr, mais aussi pour une société à la dérive face au conflit sahélien et djihadiste.

Malgré leurs différences, elles s’allient ? M. I. : Leur force vient de ce qu’elles sont des femmes dans un contexte qui ne leur fait pas de cadeau. Être mères les oblige certainement plus à se ceindre les reins pour protéger leurs enfants du danger, mais c’est d’abord en tant que femmes qu’elles affrontent ces temps difficiles. Votre narration va à l’essentiel. L’écriture est-elle aussi « action » ? M. I. : Ce texte en particulier a été écrit dans une certaine urgence. C’était vital pour moi, d’abord. Vous avez raison, il fallait aller vite. Le besoin de secouer aussi, de réveiller nos consciences engourdies par tant de violence. La période était vraiment terrible et l’écriture a été un exutoire, une forme

C

arrefour des Veuves, c’est le nom donné au Carrefour de l’Indépendance à Ouagadougou depuis que les femmes et les autorités s’y regroupent régulièrement pour rendre un dernier hommage aux soldats tués dans le pays et récupérer les cercueils. Ce nouveau roman de Monique Ilboudo présente l’engagement d’une jeune Burkinabè devenue veuve à la suite d’un attentat djihadiste. Tilaine crée avec ses amies une association d’aide aux victimes des attentats, parcourant les camps de déplacées. Noura, adolescente victime du rigorisme de sa famille, demande à Tilaine d’être sa « mère de cœur » et de la soutenir dans son choix de poursuivre ses études – une responsabilité qui place Tilaine dans un univers de silence et de violence face à la liberté. Ce « Carrefour des Veuves » ne cesse d’augmenter au fil des mois. La littérature doit-elle permettre une prise de conscience ? Monique Ilboudo : S’il faut attribuer des fonctions à la littérature, celle d’éveiller les consciences en est une, et pas des moindres. Mais je pense que l’art d’écrire est avant tout expression de liberté, besoin de crier pour exorciser ses démons, thérapie pour continuer la route.

Interview

Le récit s’enracine dans la volonté de dénoncer les luttes quotidiennes d’une population subissant une situation explosive. Des femmes aux prises avec des événements qu’elles ne maîtrisent pas, mais qu’elles subissent au quotidien. « Elles s’appelaient Koumba..., Aïda..., Abata... Ce matin, comme tous les matins elles étaient allées à la pompe du village puiser de l’eau [...] La foudre allait sans doute leur tomber sur la tête, mais les femmes, épouses et mères pour la plupart, devaient faire face. » Par son regard engagé de femme, Monique Ilboudo témoigne, à travers ses personnages, d’une réalité où la révolte se conjugue entre espoir et impuissance. Un roman à l’écriture incisive qui interpelle la société et les politiques sur les drames de cette partie du Sahel, dont les échos ne nous parviennent que sous l’annonce de soldats tués, assassinés, et un récit doublé d’une démarche personnelle de catharsis en disant au monde sa propre révolte. Nous l’avons rencontrée lors de la Rentrée littéraire au Mali. 44

Votre engagement est-il indissociable de vos activités politiques et citoyennes ? M. I. : Écrire, déjà, chaque fois que ça déborde... et puis, de tous les points de vue que vous citez, faire de son mieux, servir de son mieux et transmettre. Se joindre à certaines actions collectives pour essayer de changer les choses plus rapidement. Dans tous les cas, ne jamais adopter une posture de spectatrice,

de thérapie. Mais de façon générale, je m’astreins à une écriture simple, à trouver le mot juste. J’aime le style épuré, sans fioritures. Je n’y réussis pas toujours, mais c’est mon idéal. Ce roman a reçu une mention spéciale lors de la Rentrée littéraire du Mali, il est parmi les finalistes du prix littéraire de la Fondation Orange. Vous êtes dans le jury du Prix des cinq continents de la francophonie... Outre la reconnaissance littéraire, en quoi est-ce important d’œuvrer pour la littérature, le livre en Afrique ? M. I. : L’objectif premier, c’est de pouvoir nous raconter, raconter notre vision, nos rêves et nos cauchemars, nos vies, nos émotions... Les histoires qui nous racontent peuvent beaucoup apporter à la promotion du livre en Afrique. La culture de la lecture est en construction, et les écrivain(e)s africain(e)s doivent y contribuer. C’est important, la reconnaissance littéraire. L’audience qu’elle donne sert justement toutes les autres actions et interventions de l’auteur(e) dans sa société. Quel retour pouvez-vous faire sur les conférences auxquelles vous avez participé ? M. I. : J’ai été ravie de l’engouement des jeunes que j’ai rencontrés dans les lycées. J’espère que leurs enseignant(e)s sauront faire perdurer cet enthousiasme au-delà de la Rentrée littéraire. J’ai été aussi surprise et ravie qu’un temps ait été consacré à des débats autour de questions comme « Les femmes dans l’histoire des luttes », ou que des hommages aient été rendus à des écrivain(e)s et combattant(e)s célèbres, comme Frantz Fanon ou Gisèle Halimi. Le thème de la rentrée lui-même, « Héritages en partage », invitait à aller au-delà de nos textes pour mener une réflexion plus large. Quelle image la jeunesse vous a-t-elle donnée ? M. I. : Leurs difficultés et leurs rêves, à Bamako comme à Ouagadougou, sont les mêmes. Ce n’est pas facile pour leur génération, mais je pense que les défis qui sont les leurs sont à la hauteur des formidables opportunités, bouleversements technologiques... que l’époque leur offre. Au lieu de se lamenter, il faut foncer... •

Carrefour des Veuves, Monique Ilboudo, Éditions Les Lettres mouchetées, 15 €

« Elles s’appelaient Koumba..., Aïda..., Abata... Ce matin, comme tous les matins elles étaient allées à la pompe du village puiser de l’eau [...] La foudre allait sans doute leur tomber sur la tête, mais les femmes, épouses et mères pour la plupart, devaient faire face. » 45


CULTURE

« De nos jours, nous assistons à une explosion de "charlatans" de toute sorte, motivés par la soif de l’argent, des vendeurs d’illusions profitant de la détresse de leurs client(e)s. »

Les Marabouts se sont trompés

Aïcha Diarra

Le livre, récit de nos vies Qui a dit que la jeunesse ne lisait pas ? La rencontre à Bamako de cette jeune Malienne dément le peu d’intérêt trop souvent reproché à la jeunesse pour les belles lettres. Pourquoi ce désir d’écrire ? Aïcha Diarra : La fibre littéraire provient sans doute de mon enfance, lors des soirées de lecture de contes. L’élément déclencheur reste les inégalités, l’injustice et autres aspects liés à la vie sociale. Un état des lieux d’une situation dégradante qui évolue à plusieurs niveaux au cœur de la société malienne. Considéré comme audacieux, ce livre a lancé ma carrière littéraire.

Rencontre

Un jeune âge et déjà un long parcours qui va à l’encontre des idées reçues ; l’exemple même que l’on peut être sportive et intellectuelle. Celle qui a été championne du monde de football en gagnant la Norway Cup en 2008 a créé depuis peu sa propre maison d’édition, les éditions Gafé. Un pari risqué quand on sait les difficultés de l’édition sur le continent, mais l’ancienne sportive connaît bien les challenges ! Ainsi, la volonté de promouvoir la plume féminine et la jeunesse, de mettre à l’honneur les langues nationales est un défi que s’est lancé la belle Aïcha Diarra.

e nouSon recueil d rabouts se velles Les Ma a publié chez L sont trompés, iques e des thémat rd o ab , e n n lie s : Sahé s personnage le ar p s e cu de sociétales vé age, violence m ô ch , ie m polyga vins, tous abouts en de ar m e D il. x rél’e r un destin p ie if d o m t n te souhai oublie e société qui caire dans un et ndamentales ses valeurs fo ar esse un m fait de la détr s. ché d’illusion

46

Dans chacune des trois nouvelles, les marabouts sont à l’origine de drames familiaux... A. D. : Les « marabouts » sont une croyance très solide dans la société malienne. À l’origine, leur apport constitue un bras très solide qui fortifie la société. L’immense majorité de la population consulte les marabouts. Une croyance fondée sur la diversité de leurs connaissances mystiques : médecine traditionnelle, voyance, accompagnement psychologique, etc. Pendant des siècles ils ont accompagné la société, notamment par l’encadrement de groupes d’enfants formés aux préceptes du Coran pour devenir des personnes vertueuses et exemplaires. De nos jours, nous assistons à une explosion de « charlatans » de toute

certaines féministes. Les thèmes que j’aborde mettent en lumière l’injuste condition que certaines femmes traversent par la polygamie, la domination masculine et certains préjugés d’ordre culturel ou religieux. Ces dernières années, la situation des femmes au Mali progresse, elles entreprennent davantage. L’émancipation financière est la clé d’une société moderne ; cela passe par leur formation, leur alphabétisation et leur insertion socio-professionnelle.

sorte, motivés par la soif de l’argent, des vendeurs d’illusions profitant de la détresse de leurs client(e)s, semant dans leur tête des frustrations qui engendrent des conflits familiaux. Votre regard est celui d’une jeunesse très critique à l’égard de l’inertie des gouvernants. A. D. : La jeunesse, c’est 80 % de la population au Mali, un acteur incontournable pour la reconstruction de la paix et de la stabilité. Les campagnes électorales sont infestées par la vente des votes à des prix dérisoires, une grande partie de la jeunesse s’adonne à ces jeux. Pour se justifier, beaucoup répètent que c’est dû à l’analphabétisation et la pauvreté,mais l’intégrité n’a rien avoir avec cela. Nos ancêtres préféraient la mort à la honte, sans pourtant être allés à l’école du Blanc. Tout est une question de décisions, d’éducation, de citoyenneté. Je reste convaincue qu’un Mali sincère et exemplaire reviendra même si, chaque fois, il nous faut faire un coup d’État par an, de nouvelles transitions, élire un nouveau Président... Vous considérez-vous féministe ? A. D. : Plutôt humaniste, mais je défends mieux le féminisme que

« Pour se justifier, beaucoup répètent que c’est dû à l’analphabétisation et la pauvreté, mais l’intégrité n’a rien avoir avec cela. »

A-t-il été facile au sein même de votre famille d’accéder aux activités qui sont les vôtres ? À commencer par le foot... A. D. : Concernant le foot, personne n’appréciait cette idée, surtout que j’ai été élevée dans une grande famille avec oncles, tantes, cousines... Sur insistance de mon père, j’ai persévéré sans céder aux préjugés. On est obligé de souvent baisser la tête, fuir les regards, et on entend une fois par jour quelqu’un dire : « Regarde cette fille, elle a l’air d’un garçon ! » Ma famille a toujours adhéré à mes projets personnels et professionnels, et même si, au début, elle n’y croyait pas trop. Mais sans cette adhésion à mes objectifs de vie, je n’en serais pas là aujourd’hui. Pourquoi avoir créé les éditions Gafé ? A. D. : Par instinct entrepreneurial et par constat d’un vide que je souhaite combler : créativité et innovation, promouvoir des talents de jeunes auteurs et de femmes. Les langues nationales maliennes ne doivent

pas être en reste, d’où le nom Gafé, qui signifie « Livre ou banque de connaissances ». Où en est l’édition ? A. D. : La Rentrée littéraire s’est imposée au Mali comme la plus grande rencontre annuelle autour du livre. Les ateliers offrent l’occasion de rencontrer des professionnels en partageant les expériences. Les difficultés du secteur dues à la crise persistante et l’inexistence d’une politique du livre sont aggravées par l’absence de réseaux de distribution, l’inexistence de bibliothèques à l’école, le déficit de la culture et de la lecture, le prix du livre élevé par rapport au pouvoir d’achat. Des formations prévues au niveau du numérique, ainsi que le développement du réseau de commercialisation doivent se mettre en place. Écrivaine, vous êtes éditée chez La Sahélienne. Son fondateur, Ismaïla Samba Traoré, vous donne-t-il des conseils en tant qu’éditeur ? A. D. : La Sahélienne a cru en moi malgré mon très jeune âge ; j’avais 15 ans quand j’ai voulu publier mon manuscrit et on ne me prenait pas au sérieux. En relevant ce défi, c’était une première au Mali. Ismaïla m’a toujours inspirée, il est mon mentor. Il faut lire ses écrits pour estimer la portée de sa plume. La confiance et le respect (que je n’espérais même pas) qu’il a eus en moi me marqueront à vie. Parmi ses précieux conseils, je retiens surtout qu’il me rappelle de « rester modeste et patiente ». • 47


CULTURE

CULTURE

L’Afrique pensée par elle-même Docteure en littérature française et francophone, chroniqueuse littéraire au Courrier de Genève, Rabiaa Marhouch, coordinatrice éditoriale de la collection Sembura aux éditions marocaines La Croisée des Chemins, propose une vision « déracialisée » de la littérature française et francophone.

« Une simple histoire de prénom » peut retracer l’histoire coloniale collective et la domination des écrivains des anciennes colonies...

T

Crédit photo : © Black Beauty Celebrities

out commence il y a plusieurs années par le choix de son mémoire de master, qu’elle poursuit par sa thèse de doctorat ; elle souhaite travailler sur la domination raciale dans l’œuvre de l’écrivaine Nina Bouraoui, considérée à tort, pense-t-elle, comme une auteure mineure par le milieu littéraire.

LE CONSTAT

Les frontières de la littérature française sont racialisées. Quelle distinction entre la littérature française, francophone et francophone africaine ? L’écriture n’est-elle pas universelle ? Or l’espace éditorial lui-même oriente le lecteur vers une lecture « exotisante », rappelée par la présentation de l’auteur. À titre d’exemple, Raabia Marhouch cite l’existence distinctive on ne peut plus parlante de la collection Blanche et de la collection Continents noirs d’un important éditeur parisien. L’universalité de la pensée, et donc de la littérature, ne saurait s’accommoder de l’exotisme perçu par ceux qui décident d’intégrer un auteur dans le carcan d’une visée à l’arrière-goût colonialiste. Y aurait-il une suprématie, la vérité d’une pensée, d’une écriture sur une autre ?

L’ÉDITION ANCRÉE EN AFRIQUE

Afin de développer la lecture et la promotion des intellectuels du continent, l’enseignante universitaire choisit d’œuvrer pour l’égalité de l’universalisme littéraire. Dans sa fonction de coordinatrice éditoriale de la collection Sembura, elle instaure la démarche d’un dialogue et d’une réflexion d’intellectuels du continent en leur redonnant la parole. C’est par le prisme des auteurs de l’Afrique et des diasporas que sont en préparation des ouvrages 48

E

mmanuel Macron l’avait annoncé en 2018, le plan pour la langue française et le plurilinguisme, mis en œuvre par le ministère de la Culture, permettra un grand rassemblement autour des États généraux du livre en langue française, à Tunis, les 23 et 24 septembre 2021.

collectifs offrant une réflexion commune sur la thématique « Qu’est-ce que l’Afrique ? ». Bien loin des clichés paternalistes dépassés, Raabia Marhouch souhaite donner une vision et une dimension « de l’altérité qui se nourrit du monde ».

SEMBURA, OU LA CULTURE DE LA PAIX PAR LES ARTS

La plateforme suisse Sembura œuvrant pour la paix dans la région des Grands Lacs africains a initié, depuis 2011, des rencontres autour de la littérature et des écrivains de la région (Burundi, RDC et Rwanda). Les premières anthologies Émergences : renaître ensemble et Ces mots qui pansent les plaies et qui apaisent, ou encore Positiver l’autre en 2017 réunissent auteurs et professionnels du livre afin de « livrer » leur Afrique qui se pense par elle-même. •

Acteurs du livre autour de la langue française, éditeurs, diffuseurs et écrivains débattront autour des problématiques d’accès au livre afin de dévoiler les actions permettant de : • favoriser la diversité de la création intellectuelle ; • contribuer au développement d’un secteur éditorial francophone basé sur la coopération et la réciprocité ; • améliorer la circulation des livres, des œuvres et des auteurs ; • intégrer les opportunités liées au numérique. Des propositions concrètes devraient émerger par un comité de pilotage de vingt-deux pays représentés. Six États ou gouvernements – la Côte d’Ivoire, la République de Guinée, le Québec, la Confédération suisse, la Tunisie, la Fédération Wallonie-Bruxelles, ainsi que l’Organisation internationale de la Francophonie – se sont associés à la France pour co-organiser l’événement de Tunis. Où va le livre en Afrique ? Selon l’état des lieux réalisé par BearingPoint, seulement 5 % des revenus de la littérature francophone proviennent du continent africain. Un marché en voie de structuration inégale selon les pays : 1 % en Côte d’Ivoire, suivie du Cameroun (0,8 %) et du Sénégal (0,5 %). Quelles difficultés ? • La pratique des langues nationales relativise l’utilisation de la langue française. • Le prix du livre en fait un produit de luxe. • Peu d’accès au livre car les bibliothèques sont

quasiment inexistantes dans les écoles. • Quasi-absence de structuration du réseau de diffusion du livre (librairies, etc.). Ce qui évolue • La libéralisation du manuel scolaire a permis la mise en place d’une production locale du livre. • Cette production locale a favorisé la diversification du paysage éditorial grâce à la création d’œuvres plus proches des préoccupations du public. Quid du réseau francophone ? Là encore, une grande disparité freine les échanges commerciaux, en régression depuis vingt-cinq ans sur le continent. Plusieurs raisons rendent le livre francophone quasiment inaccessible sur le continent africain : le prix du livre, le circuit de l’export et les accords entre les droits. Sans doute faut-il s’acheminer vers des coéditions mettant en place un système de rachat des droits qui ne desserve ni les auteurs, ni les lecteurs. Une plateforme inédite de référencement des professionnels du livre, Le Réseau numérique des acteurs du livre en langue française dans le monde, sera en ligne dès le mois de mai. www.reseaudesacteurs.lelivreenlanguefrancaise.org permettra de s’inscrire et de répertorier les différents acteurs du circuit du livre francophone. • 49


Du 17 mai au 17 juin 2021

Devenez l’écrivain de demain… Pour savoir comment participer, flashez le code

CULTURE

Nombreux r lots à gagne

Participez au concours d’écriture

Anzata Ouattara, écrivaine des “Coups de la vie”. Marraine du Trophée des Plumes.

proposé par Orange Orange SA au capital de 10 640 226 396 € – RCS Paris 380 129 866 - distributeur de monnaie électronique - mandaté par W-HA société anonyme RCS Nanterre B433 506 433, située 25 bis, avenue André Morizet - 92100 Boulogne-Billancourt agréé en qualité d’Établissement de Monnaie Électronique (code interbancaire n° 14738).

Le Trophée des plumes Un concours littéraire nouvelle génération « Un pont entre les cultures, entre auteurs et éditeurs » Dès le 17 mai, Orange Money France et YouScribe lancent conjointement un concours d’écriture. Les deux entreprises renforcent leurs actions vers un engagement citoyen plus fort. Vous aimez écrire ? Déposez une nouvelle écrite en langue française (8 000 mots) sur la plateforme YouScribe. Les 20 textes les plus likés seront présentés au jury final, parrainé par l’écrivaine ivoirienne Anzata Ouattara. Trois vainqueurs seront dévoilés le 1er juillet sur les réseaux et bénéficieront d’une publication en ligne, d’un téléphone haut de gamme et d’un compte Orange Money crédité.

Bruno Guivarch

Responsable engagement clients chez Orange Money France Orange Money s’allie à une plateforme culturelle de lecture : quel lien faites-vous ? Bruno Guivarch : Lors du premier confinement au printemps 2020, nous avons offert un mois de lecture à tous avec la plateforme YouScribe. Chacun pouvait profiter gratuitement des 1,5 million d’ouvrages disponibles sur la plateforme et améliorer son quotidien en s’évadant par la lecture. Le succès de cette opération nous a décidés à prolonger notre collaboration en continuant à mettre en avant la lecture et l’écriture.

« Nous offrons la possibilité à tous ceux qui veulent écrire de voir leur texte honoré et leur talent reconnu. »

À qui s’adresse ce concours de nouvelles ? B. G. : À tous ! Les jeunes, bien sûr, et tous les autres. Nous offrons la possibilité à tous ceux qui veulent écrire de voir leur texte honoré et leur talent reconnu. Nous avons innové, en plus, en proposant quelques lignes de notre marraine Anzata Ouattara, qui sert de guide au texte et à leur auteur en proposant le début de la nouvelle. Pourquoi est-il important que les textes finalistes soient désignés par le grand public ? B. G. : C’est primordial. Cela permet aux auteurs de motiver leur entourage et de les encourager. Ils pourront aussi se faire connaître par tous ceux qui découvriront leur texte sur la plateforme YouScribe. Le vote du public permettra une première mise en avant des textes. Ensuite, un jury choisira les trois plus talentueux parmi les meilleurs. 51


CULTURE

HOROSCOPE

Anne-Sophie Steinlein

Responsable équipe éditoriale & marketing YouScribe

Anzata Ouattara Quelle est l’origine de la plateforme YouScribe ? Anne-Sophie Steinlein : YouScribe a d’abord été créée comme réseau de partage de documents, puis nous avons évolué vers un modèle de bibliothèque en streaming. Depuis 2018, notre bibliothèque est résolument orientée vers le continent africain. Pourquoi l’Afrique ? La distribution du livre difficile rend l’écrit peu accessible ; le digital propose une solution de bibliothèque numérique où la lecture est permise au plus grand nombre ! Depuis 2019, nous sommes ainsi présents, en plus de la France, dans plus de sept pays africains, en partenariat avec Orange, d’autres opérateurs et Digital Virgo. Comment se positionne YouScribe en Afrique et au sein de la diaspora ? A.-S. S. : Notre offre accueille plus de 60 000 ouvrages écrits ou publiés par des auteurs et éditeurs africains. Par ailleurs, 90 % de nos lecteurs sont africains ou d’origine africaine. Nous nous considérons donc comme très africains, et très proches des enjeux du continent et de sa diaspora. En quoi consiste le partenariat Orange Money et YouScribe ? A.-S. S. : Orange Money et YouScribe défendent les mêmes valeurs : l’accessibilité au sens large. Orange Money a révolutionné l’accessibilité des services bancaires, tout comme YouScribe a révolutionné l’accessibilité à la lecture, cette fois-ci sous l’angle de l’écriture. Le Trophée des plumes est-il un moyen de donner un espace littéraire à de futurs auteurs ? A.-S. S. : Tout à fait ! Éditer sur le continent est un combat de cœur ; écrire l’est également. Nous avons choisi de distribuer, parfois en direct, certains auteurs qui n’arrivent pas à se faire éditer. Sans vouloir nous substituer aux maisons d’édition, nous souhaitons contribuer aux synergies entre éditeurs africains, auteurs et lectorats. Pensez-vous collaborer avec des éditeurs africains dans le cadre du Trophée des plumes pour publier également sur papier les nouvelles primées ? A.-S. S. : Pour cette première édition du Trophée des Plumes, nous allons d’abord promouvoir les textes en version numérique, mais nous nous engageons à leur offrir une très grande visibilité auprès de nos 500 000 lecteurs. Les nouvelles primées seront donc surtout accessibles en version numérique. Nous souhaitons à terme (peutêtre lors de la prochaine édition ?) faire de ce Trophée des plumes un tremplin de contact entre auteurs lauréats et éditeurs intéressés par ces nouvelles plumes. L’occasion de dénicher de nouveaux talents et de jouer ce rôle de facilitateur : un pont entre les cultures, entre auteurs et éditeurs. 52

Marraine de la première édition du Trophée des plumes Pourquoi avoir accepté d’être la marraine d’un concours d’écriture associé aux nouvelles technologies ? Anzata Ouattara : Avoir été choisie comme marraine est un honneur, surtout pour un concours d’écriture. Quand on sait que je me bats pour la promotion de la lecture, qui découle de l’écriture ! Les jeunes étant passionnés par les nouvelles technologies, ce concours d’écriture sur YouScribe s’inscrit dans le champ de leurs centres d’intérêt. Le format numérique donne-t-il davantage accès aux auteurs ? A. O. : Bien entendu. C’est le format privilégié par les jeunes lecteurs. De ce fait, la diffusion des écrits impacte le plus grand nombre de lecteurs par ce canal.

« Il y a de plus en plus de jeunes maisons d'édition qui voient le jour. »

Quels sont pour vous, écrivaine et journaliste, les critères de sélection inhérents à ce concours ? A. O. : Pour ma part, les critères inhérents à ce concours sont d’abord la capacité d’imagination, ensuite la clarté et la justesse des écrits et, enfin, le pouvoir de tenir en haleine le lecteur. Vous avez à votre palmarès les meilleures ventes : comment se portent l’édition et la lecture en Côte d’Ivoire ? A. O. : L’édition en Côte d’Ivoire est en plein essor. Il y a de plus en plus de jeunes maisons d'édition qui voient le jour, dont ma propre maison d’édition, les Éditions Mouna, qui s’inscrit dans le domaine de l’édition, la diffusion et la promotion de mes œuvres, ainsi que de celles des jeunes auteurs qui ont bien voulu nous faire confiance. Concernant la lecture, l’opinion publique dira que les Ivoiriens ne lisent pas. Mais mon expérience sur le terrain avec « Les coups de la vie tour », la caravane littéraire que j’ai initiée et qui va vers les populations, nous a prouvé le contraire.

BÉLIER 21 MARS — 20 AVRIL

TAUREAU 21 AVRIL — 20 MAI

mai - juin 2021

GÉMEAUX 21 MAI — 21 JUIN

CANCER 22 JUIN — 22 JUILLET

Fini les doutes ! Vous rayonnez d’une volonté de fer et n’attirez que le positif. Surprise, une page de votre vie que vous pensiez tournée se rouvrira et vous oserez vous y replonger... Attention cependant à ne pas trop vous laisser entraîner par votre élan et donner sans réserve. Repensez aux leçons apprises des erreurs du passé !

Vous êtes dans un état de surexcitation qui ne vous fait plus toucher terre. Vous débordez d’énergie et voulez tout faire... mais finalement, à papillonner, vous survolez et bâclez, et cela risque de se retourner contre vous, de même que votre humeur stressée et pressante, qui lassera vite votre entourage.

« Le temps est bon, le ciel est bleu »... Votre moral est au top et cela se ressent sur votre humeur et votre vie en général. Tous les aspects de votre vie évolueront vers le meilleur. Comme un tapis qui se déroule, vous n’aurez qu’à avancer dans ce monde de douceur. Vos relations, elles aussi, sont au beau fixe. Profitez-en pour aborder les sujets qui fâchent et réparer les malentendus.

D’humeur morose, vous vous sentez mélancolique et emplie de regrets... Ne seriez-vous pas en proie à la déprime ? Sachez que celle-ci est légitime au vu des bouleversements que le monde a connus ces derniers mois, autorisezvous à aller mal et, surtout, ne restez pas seule dans votre coquille. Osez admettre votre état, demandez de l’aide et, surtout, acceptez les mains tendues de celles et ceux qui s’inquiètent pour vous.

LION

VIERGE

BALANCE

SCORPION

23 JUILLET — 22 AOÛT

Difficile de vous entendre avec vos proches. Cible de jugements et de critiques, vous essaierez de vous expliquer, de vous justifier... Et si vous envoyiez tout valser ? Gare aux bâtons qu’on tentera de vous mettre dans les roues, faites-vous confiance et n’écoutez que les personnes qui vous guideront avec bienveillance, tout en respectant vos envies.

SAGITTAIRE 23 NOV. — 21 DÉC.

La période est à la prise de décisions, dont certaines peuvent impliquer des sacrifices ou concessions. Dans votre réflexion, assurez-vous de mettre de côté vos émotions négatives, sans non plus trop vous emballer. Prenez le temps qu’il faut pour savoir ce que vous voulez vraiment et, en cas de doute, faites confiance aux personnes qui vous connaissent le mieux.

23 AOÛT — 22 SEPT.

23 SEPT. — 22 OCT.

23 OCT. — 22 NOV.

Perdue, vous explorez plusieurs chemins avec cette douloureuse impression qu’ils ne mènent nulle part. Qu’il s’agisse de votre vie amoureuse, professionnelle ou sociale, vous vous retrouverez dans une impasse. Sachez qu’il n’y a rien de mal à faire du surplace, le temps que la bonne opportunité se présente à votre porte. Sachez cependant la reconnaître et, surtout, la saisir !

Le vent a tourné en votre faveur, tout vous réussit. Vous savez en profiter et vous en vanter... un peu, beaucoup, voire trop ! À force de vous centrer sur votre petite personne et vous extasier sur votre merveilleuse vie en ignorant les difficultés des autres, ils risquent de vous tourner le dos, et plus personne ne sera là pour vous quand le vent tournera à nouveau...

Vous affichez un sourire permanent, bien qu’il ne s’agisse parfois que d’une façade. Vous n’y pouvez rien, impossible de vous défaire de petits soucis et tracas qui vous empoisonnent l’esprit et vous empêchent de trouver la paix. Bonne nouvelle, vous arriverez, tout doucement, à passer outre, aidée par les rayons du soleil et cette douce nonchalance qu’ils induiront chez vous.

CAPRICORNE

VERSEAU

POISSONS

22 DÉC. — 20 JANVIER

Vous oscillez sans cesse entre des hauts et des bas, que vous subissez et qui vous épuisent. Cessez de vous mettre une pression folle pour atteindre des objectifs vertigineux, et de ruminer sur ce que vous voyez comme des échecs. Redéfinissez vos priorités, prenez du temps pour vous et profitez-en pour vous vider totalement l’esprit. Votre vie ne s’en retrouvera que plus équilibrée !

21 JANVIER — 19 FÉVRIER

Un événement que vous attendiez et espériez depuis longtemps est enfin devenu réalité... mais ne vous rend pas aussi heureuse que vous l’imaginiez. Entre déception et désillusion, votre moral est au plus bas et vous fait envisager sérieusement une décision radicale. Prenez le temps de revenir à l’essentiel et croyez fort en votre bonne étoile... Elle pourrait vous surprendre !

20 FÉVRIER — 20 MARS

Jusque-là surmenée, épuisée... Souriez ! Enfin, vous trouverez le courage d’appuyer sur pause, de déléguer et déconnecter. Vous serez surprise par le nombre de projets qui jailliront sans que vous ayez à réfléchir : de belles idées sur lesquelles vous vous pencherez... plus tard. Gardez en tête que rien ne presse et que tout arrivera au meilleur moment !

53


U

ACTU

LOKUA KANZA

Un clip en l’honneur de la ville de Kinshasa

n sixième album attendu qu’il a eu le temps de concevoir, après ses dix ans d’absence – le temps qu’il lui a fallu pour sillonner douze pays, élaborer quatorze titres aux collaborations et arrangements très divers : que ce soit en douala (Cameroun) en duo avec Charlotte Dipanda, en wolof (Sénégal) avec Wasis Diop, en yoruba (Nigéria), en swahili, en lingala, mais aussi en français et en anglais. On retrouve également la participation exceptionnelle de Ray Lema, l’artiste qui lui a offert sa première guitare, ou de Manu Dibango, décédé depuis, auquel le Congolais rend un hommage très émouvant – « C’est une contribution exceptionnelle, une belle lettre d’amour faite par le plus grand musicien d’Afrique. »

LA PLUS BELLE VOIX D’AFRIQUE FAIT SON RETOUR !

Moko, le titre de son album à venir, se veut l’album de l’unité et de l’héritage ; une création musicale universelle pour « sublimer nos cultures dans un album aux couleurs internationales », dit le maestro, insistant sur son pays d’origine, le Congo, et sa capitale Kinshasa, auxquels il voue un attachement sans faille. Souhaitant promouvoir son pays, le clip de ce premier titre, tourné à Kinshasa, se veut un étendard de la capitale où le chanteur a grandi ; un message d’amour pour ce grand pays dont les richesses doivent servir à l’unité et au bien commun de la population. Un musicien sensible habité par le chant d’un espoir humaniste. •

Après onze ans d’attente, Lokua Kanza est revenu le 21 avril, jour de son anniversaire, avec un single, Tout va bien, qui sera à coup sûr un tube ! Un clin d’œil à la covid, qu’il a vaincue, et, plus généralement, à la morosité ambiante de notre époque.

Avec Manu Dibango

Ci-contre et ci-dessus : Retrouvailles lors de la finale de The Voice Afrique francophone avec Pathé’O et Youssoupha à Abidjan, « ville dont il est amoureux »

« Il y a des jours comme ça ; tu ne sais pas pourquoi, mais tout va bien. » 54

55


ACTU

LADY PONCE UN CAMÉLÉON AUX COULEURS DU CAMEROUN ! À chaque fois qu’on la pense arrivée au top de sa carrière, la diva camerounaise arrive à nous époustoufler en allant encore plus haut, prouvant encore et toujours à ses fidèles admirateurs qu’ils n’ont rien vu de son impressionnant éventail de talents...

S

on septième album était très attendu... Il n’a pas déçu ! Lady Ponce a confirmé son statut de reine du bikutsi avec Suprême, porté par plusieurs titres tels que l’étonnant Mange ce que tu peux et des featurings inattendus avec Mel,b Akwen ou Sheryfa Luna. La star est restée fidèle à son style qu’on adore, tout en y soufflant un vent de fraîcheur pour le réinventer. Artiste complète... mais aussi entrepreneuse ! Elle a fondé à Yaoundé Planète Ponce, un complexe de culture et de loisirs : « L’Univers du plaisir », comme elle le décrit, est un lieu de détente et divertissement qui compte entre autres un cabaret live dancing, un institut de beauté et une salle de sport. Un lieu de fun et de fête qui a reçu, dès son ouverture, un accueil très positif. Un nouvel immense succès pour celle qui transforme tout ce qu’elle touche en or. Une femme d’affaires qui n’a pas fini de porter haut les couleurs du Cameroun ! CAMÉLÉON DU STYLE Déterminée, Lady Ponce respire la confiance en soi et la féminité, qu’elle assume et revendique pleinement dans sa façon d’être, avec des looks sexy et des tenues ajustées. La chanteuse et businesswoman navigue aisément entre les styles, allant du streetwear au chic, en passant par le glamour, l’ethnique... Elle twiste les tenues sobres avec des détails originaux comme des accessoires XL – une astuce qu’on lui pique d’urgence ! Côté maquillage, elle se fait plaisir en adoptant, selon l’humeur, des make-up nude aux plus sophistiqués, de même pour ses coiffures, qui valsent entre le naturel et l’extravagant. Un vrai caméléon du style... Pourquoi s’en priver ? Tout lui va ! •

56

57


MODE

Tendances mode de saison

La veste biker

La couleur rose Naf Naf, 19,99 €

Le dos dénudé Sexy et glamour à la fois ! Mango, 69,99 €

Une sélection de pièces phares de la saison pour tous les goûts et budgets, pour être in en toute occasion ! La veste en jean Pour une touche d’originalité, choisissez-la oversize ! Promod, 39,95 €

Les tenues assorties Glamorous, 64,99 €

Le pantalon large La robe romantique

Emily van den Bergh, 89,95 €

DKNY, 144,95 €

La « bralette » Quoi de mieux pour sublimer notre dos, sous les hauts et robes à dos ouvert ? Etam, 29,99 €

Le sac XXL Pratique en ville comme à la plage ! Oysho, 29,99 €

Le pastel Prima Moda, 79,95 € Haut : Zara, 19,95 € Short : Zara, 19,95 €

Les sequins Une pochette à sequins pour pimper une tenue sobre ! Kurt Geiger London, 134,95 €

La transparence

Le débardeur en maille Topshop, 29,99 €

Les manches ballon H&M, 19,99 €

58

Pull & Bear, 29,99 €

59


BEAUTÉ

Jambes de

gazelle L’été, on aime afficher des jambes lisses, fines et douces, une combinaison bien plus facile à obtenir qu’on peut l’imaginer... Pour cela, il suffit de suivre la recette !

Gommer

Étape indispensable pour avoir des jambes de rêve, le gommage permet d’éliminer les cellules mortes et autres impuretés, et de se débarrasser des poils incarnés. À choisir doux pour ne pas agresser la peau (qui réagirait, notamment avec des boutons) et à appliquer une à deux fois par semaine, en mouvements circulaires.

Drainer et combattre la cellulite Peau d’orange, troubles circulatoires, toxines et rétention d’eau et de graisse peuvent donner une apparence disgracieuse à vos jambes. L’objectif est donc de drainer, déstocker, décongestionner, lisser et favoriser la circulation. Pour cela, vous pouvez agir de l’intérieur et/ou à la surface, avec des solutions complémentaires, à cumuler selon vos besoins. Parmi la gamme de soins à appliquer sur la peau, se distinguent les cryoactifs, particulièrement adaptés à la cellulite tenace, ainsi que les huiles riches en huiles essentielles à appliquer, pour une action boostée, à l’aide d’une ventouse, qui reproduit l’effet du palper-rouler. À défaut, vous pouvez vous masser les jambes du bas vers le haut pour favoriser la circulation.

NOUVEAUTÉ !

Détox sudafricaine bio, Palais des Thés, 100 g, à partir de 12 €

Libérez l’orange ! Lotion minceur, Laboratoire Indemne, 27,85€ Bubble-In Pinup, Laboratoire Indemne, 15,95€

Gommage Corps Eclat Nuhanciam, 18 € Marc de raisin Cellulite et capitons, Biosens, 7,50 €

Body-Slim Concentré cryoactif, Lierac, 30,50 €

Hydrater et faire scintiller Exfoliant Yo Detox, Wishful, 39,90 €

60

Également efficaces, les compléments alimentaires, dont certains ingrédients aident à l’élimination, comme le marc de raisin, connu pour sa redoutable efficacité. Enfin, les tisanes drainantes sont également de précieuses alliées pour vous affiner !

Dernière étape pour magnifier vos jambes, une hydratation quotidienne qui les rendra douces comme de la soie, de même qu’une huile scintillante qui les illuminera en y déposant juste ce qu’il faut de paillettes !

Fleur de Figuier, Lait repulpant nourrissant, Roger & Gallet, 13,40 €

Glow Oil, Sol de Janeiro, 32 € 61


BEAUTÉ

vanity Dans mon

Lorsque vous partez en vacances, l’étape de la valise ou du sac de voyage est un vrai casse-tête dans lequel chaque gramme compte. C’est là où les mini-formats entrent en action pour alléger le vanity... sans aucune concession sur la qualité !

Dès les premiers signes de fatigue ou de chaleur, cette brume ultrafine aux actifs énergisants et décongestionnants se dégaine pour apporter hydratation et énergie en un clin d’œil ! Micro-Brume Skin Vitality Swiss Skin Solution, Mavala, 50 ml, 8 € 62

L’aloe vera est l’incontournable de l’été pour soulager les petits accidents cutanés tels que les coups de soleil, piqûres et autres rougeurs et irritations. En format mini pour l’emporter partout ! Gel Aloe vera, Fleurance Nature, 50 ml, 3,55 €

Pas de place au regard fatigué ! Une ampoule et c’est parti pour un shot de Q10 et de peptides qui réduisent visiblement poches, cernes et rides, et de caféine qui stimule la circulation. Ampoule Eye Contour, laCabine, 2 ml, 1,99 €

Un concentré d’agrumes aux notes fraîches, citronnées et ensoleillées, pour une eau de parfum bio dynamisante. Comble du pratique, elle est mixte... On glisse donc un parfum pour deux dans la valise ! Eau de parfum mixte Jardin des Thés bio, Acorelle, 10ml, 11,90 €

Un rituel en deux étapes : l’une pour exfolier, rééquilibrer et apaiser le cuir chevelu, la seconde pour hydrater, repulper et illuminer le cheveu. Healthy Glow Duo : Scrub lavant, 40 ml + Masque hydratant, 75 ml, Christophe Robin, 16 €

L’indispensable nettoyant se fait tout petit, sans perdre de son efficacité pour éliminer les impuretés et le maquillage, ni son respect pour les peaux sèches et sensibles. Mon Eau Micellaire, Laboratoire Giphar, 100 ml, 2,90 €

L’essentiel pour une routine vitaminée de jour et de nuit qui hydrate, énergise, illumine et défatigue la peau. My Payot Launch Pouch : Crème Glow, 30 ml + C.C Glow, 20 ml + Masque Sleep & Glow, 20 ml, Payot, 35 € 63


DÉCO

UN BALCON CANON ! Et si on sortait sur le balcon ?

Offrez-vous une pièce supplémentaire ouverte sur l’extérieur, en plein cœur de la ville pour mettre le nez dehors dès que possible et vous imaginer comme à la campagne. Balcon, terrasse ou patio, tout est bon pour faire la part belle à la déco d’extérieur. Avec les petits espaces, privilégiez la perspective ; pour les plus grands volumes, tenez compte de la structure des lieux. Dans les deux cas, privilégiez le côté pratique pour éviter toute contrainte d’entretien et misez sur le confort et et les solutions astucieuses… En matière de mobilier, succombez au charme des petits meubles multifonctions : chaque marque y va de sa créativité, combinant lignes épurées, simplicité, légèreté et couleurs attrayantes ou naturelles. Conçu spécifiquement pour l'extérieur, le tapis Hespéride habillera de manière élégante et originale votre terrasse ou votre jardin. Sous une table ou un transat, pour partager un pique-nique, il apportera du style à vos moments de détente ! Tapis d'extérieur motif tropical Hespéride, 29,99 €

Cette jolie palissade en acacia protège des regards indiscrets et crée un espace esthétique et harmonieux. Claustra de jardin La Redoute, 119 € 64

Créez une ambiance chaleureuse avec ces jolies guirlandes ! Guirlande lumineuse Lights 4 fun, 25,99 €

Inspirée d'un design scandinave des années 1960, sa silhouette sculpturale est faite à la main de rotin plié avec un siège évidé qui vous berce lorsque vous flottez. Une boucle et une corde robustes le maintiennent en sécurité. Associez-le à votre coussin ou à votre jeté préféré et il deviendra le lieu de rencontre ultime avec vous-même. Fauteuil suspendu Luna Serena and Lily, 536 € Laissez-vous emporter par le style et l'originalité de cet élégant, fonctionnel et très confortable salon de jardin, c'est l'ensemble idéal pour des soirées entre amis. Salon de jardin Sklum, 629,95 € Pour encore plus de chaleur et de douceur, posez ces dalles sur toute la largeur de votre balcon, un vrai jeu d'enfants ! Dalles clipsables Leroy Merlin, 29,17 €/m²

Des airs de voyage, des envies d'ailleurs avec cette grande lanterne en bambou. Créez une ambiance chaleureuse, un cocon extérieur où passer les belles soirées d'été. Un photophore en verre est placé au centre pour que vous puissiez y ajouter une bougie et voyager depuis votre terrasse. Lanterne en bambou Angel, Alinéa, 29 €

Occupez les murs avec la verticalité de cette étagère et habillez-la de plantes vertes, qui apporteront de la vie dans votre espace. Étagère, Home 24, 72,99 €

Un bouquet d'herbes de pampa séchées serait idéal pour décorer un bout de canapé et agrémenter votre espace avec une touche de naturel. Pampa séchée Mano Mano, 18,98 € 65


D'ADRESSES

Carnet

Beauté 900.CARE 900.care ACORELLE acorelle-us.com BAÏJA baijashop.com BECCA beccacosmetics.com BERNARD CASSIÈRE bernardcassiere.be/fr BIOSENS LABORATOIRE (VIA LÉA NATURE) biosens-leanature.fr BLACK UP blackup.com/fr BULGARI bulgari.com CHANEL chanel.com/fr_FR CHARLOTTE TILBURY charlottetilbury.com CHRISTOPHE ROBIN christophe-robin.com COSLYS (VIA COMPTOIR DES LYS) comptoirdeslys.com/nos-marques/ beaute-et-bien-etre/coslys ESTIME & SENS estime-et-sens.fr FLEURANCE NATURE fleurancenature.fr KAYALI kayalifragrance.com KVD VEGAN BEAUTY kvdveganbeauty.com LA COMPAGNIE DE PROVENCE compagniedeprovence.com LABORATOIRE GIPHAR laboratoire-giphar.fr LABORATOIRE INDEMNE indemne.fr LACABINE lacabine.es LAINO laino.fr LANO lanolips.com LAVERA lavera.de LIERAC lierac.fr LUSH fr.lush.com MASTERS COLORS masterscolors.com/fr MAVALA mavala.com NAPPY QUEEN nappyqueen.com NUXE fr.nuxe.com PACHAMAMAÏ pachamamai.com PAI SKINCARE paiskincare.fr PAYOT payot.com RITUALS rituals.com

ROGER & GALLET roger-gallet.com/fr SAND & SKY sandandsky.com SANTE NATURKOSMETIK (VIA ECCO VERDE) ecco-verde.fr/sante SISLEY sisley-paris.com SOL DE JANEIRO soldejaneiro.com TOO FACED toofaced.com WISHFUL (VIA SEPHORA) sephora.fr/hudabeauty/wishful

Mode DKNY donakaran.com EMILY VAN DEN BERGH (VIA ZALANDO) zalando.fr/emily-van-den-bergh ETAM etam.com GLAMOROUS glamorous.com H&M 2.hm.com KURT GEIGER LONDON kurtgeiger.com MANGO shop.mango.com NAF NAF nafnaf.com OYSHO oysho.com PRIMA MODA (VIA ZALANDO) zalando.fr/prima-moda PROMOD promod.fr PULL & BEAR pullandbear.com TOPSHOP fr.topshop.com ZARA zara.com

Déco ALINÉA alinea.com HOME 24. home24.fr HESPÉRIDE hespéride.com LA REDOUTE laredoute.fr LEROY MERLIN leroymerlin.fr LIGHTS 4 FUN lights4fun.fr MANO MANO manomano.fr SERENA AND LILY serenaandlily.com SKLUM sklum.com



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.