Marine info reserves 09

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© Marine nationale - Prépresse de la Marine - LJM

MIR N° 09 – DÉCEMBRE 2009


S O M M A I R E Pages

Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 Infos Marine nationale 2 4

• La campagne Jeanne d’Arc • Marine nationale et retructurations

Infos Réserve • Vous êtes réserviste, vous êtes disponible… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6 • Une nouvelle mission pour la réserve opérationnelle 10

Dossier : La fonction Garde-côtes une évolution de Action de l’État en mer Généralités • Les moyens doivent être dimensionnés pour répondre aux missions .12 • L’action de l’État en mer Méditerranée avec le CGM Alain Verdeaux 15 Souveraineté • Sémaphore du Grouin : les yeux des gardes de la côte . . . . . . . . . . . .17 • Marine nationale et police des pêches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18 Sauvetage des personnes et des biens • SM(R) Anne-Sophie Grand-Jacquot : Au Cross-Corsen, nous sommes tous des maillons de la chaîne de l’action de l’Etat en mer . .20 • Témoignage du CF (R) Pascal Potrel : L’Abeille Liberté, navire affrété . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21 Sûreté maritime • Contrôle naval volontaire dans l’océan indien . . . . . . . . . . . . . . . . . .23 • Un officier de permanence « état-major » à la préfecture maritime de Cherbourg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24 • Sûreté des navires et des installations portuaires . . . . . . . . . . . . . .25 Lutte contre les activités maritimes illicites • Lutte contre la piraterie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26 • Les brigades « Garde-côtes » de la Douane française . . . . . . . . . . . .27 • Le Grenelle de la mer et ses conséquences pour la Marine . . . . . . .29 Gestion du patrimoine marin et protection de l’environnement • L’expertise de la Marine dans la lutte antipollution en haute mer est indéniable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30 Perspectives internationales • Une réserviste dans le grand bain des relations internationales . .31

COMITÉ DE RÉDACTION DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Contre-amiral François de Lastic DIRECTEUR DE LA RÉDACTION CV Emmanuel Gouraud RÉDACTRICE EN CHEF EV1 (R) Véronique Rémont Correspondants EV1(R) Mikaël Cabon (Atlantique-Brest) MP Anne-Marie Krzyzaniak (Manche-Cherbourg) CF Hervé Houbre (Manche-Merd du Nord) LV Caroline Sobol (Paris) LV(R) Sylvie Busatta (Méditerranée-Toulon) SM Jean-Michel Maurizi (Ajaccio) OC2(R) Jean-Louis Hourstangou (Bayonne), CV(R) Alain Rondepierre (Bordeaux) CF(R) Jean-Pierre Castier (Dunkerque) M. Luc Depuydt (Le Havre) PM Xavier Thomas (Nantes) CC(R) Michel Potier (Marseille) SM Olivia Lenormand (Strasbourg) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO CF Yann Archinard CV Benoît Lugan Mme Messina-Roulleau (CCMIL Houilles) MAQUETTE ET MISE EN PAGES M. Jean-Marc Leroutier (CCMIL Houilles) RESSOURCES PHOTOGRAPHIQUES © Marine nationale (sauf mention particulière) ADMINISTRATION Centre d’enseignement supérieur de la Marine B.P. 08 – 00300 ARMÉES cesm.mir@marine.defense.gouv.fr MIR est distribué à titre gratuit aux réservistes de la Marine Pour recevoir MIR : contactez votre APER PRÉPRESSE DE LA MARINE CC MILLÉ Houilles 67, rue Buzenval – 78800 Houilles SGA-SMG/IMPRESSION Pôle graphique de Tulle 2, rue Louis Druliolle BP 290 19007 Tulle CEDEX Tirage : 25 568 exemplaires

1re de couverture : © Prépresse de la Marine – © Marine nationale 4e de Couverture : « Le sémaphore de la pointe du Grouin » par le peintre de la Marine Michel Bez Peinture sur papier en technique mixte (huile, crayon de couleur, plume).

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N° 9 – décembre 2009 Dépôt légal à parution - ISSN n° 1629-0370


Éditorial

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C’

est avec plaisir que je m’adresse de nouveau à vous par l’intermédiaire de « Marine infos réserve », non plus en tant que délégué aux réserves, mais comme directeur du personnel militaire de la Marine. Je mesure combien, après avoir succédé aux anciens bulletins des CIRAM, MIR a gagné en maturité et en qualité et répond, comme je l’espérais en le créant, au besoin d’information des réservistes. A ce titre, les pages « info-marine » de ce numéro vous apporteront des précisions sur l’avancement des restructurations de la Marine ainsi que sur l’avenir de la campagne « Jeanne d’Arc ».

La Marine nationale a plus que jamais besoin d’être mieux connue du grand public. Après trois années passées à la tête du SIRPA, puis en charge du rayonnement de la Marine, je sais parfaitement que les réservistes, qu’ils soient anciens marins d’active ou issus de la société civile, sont des relais précieux pour cette mission de rayonnement.

Mais plus encore, les réservistes apportent une contribution essentielle à la réalisation du contrat opérationnel de la Marine. Les travaux conduits par l’EMA jusqu’à l’été 2009 ont permis de clarifier le rôle de la réserve et de confirmer la poursuite de la montée en puissance. Le format de la réserve opérationnelle a ainsi été redéfini et le nombre de poste de réservistes va poursuivre son augmentation pour passer de 6300 en 2008 à 7500 en 2015. Ce renforcement va en particulier porter sur la protection militaire des installations de la Marine. Un remarquable travail de clarification des textes de gestion et de politique de la réserve a été réalisé en 2009. Leurs points essentiels sont repris dans la rubrique « infos-réserve ». Ces travaux se poursuivront en 2010 par des recherches de simplifications administratives conduites en interarmées.

La réserve monte en puissance, donc, et le dossier de MIR démontre une fois encore que les réservistes sont présents partout, qu’ils apportent une expertise irremplaçable pour l’accomplissement des missions de la Marine. C’est particulièrement vrai pour l’action de l’Etat en mer, dans laquelle la Marine nationale est un acteur majeur, en accord avec la politique maritime définie au Havre par le président de la République.

L’introduction de ce dossier par le secrétaire général pour la mer, lui-même marin et réserviste, illustre bien ce rôle éminent et essentiel.

Je profite enfin de cet éditorial pour vous rappeler mon attachement sincère et indéfectible à la réserve. Vous faites partie de la grande famille des marins, vous êtes membres de l’équipage de la Marine nationale. Je compte sur vous pour faire vivre cet esprit d’équipage et pour continuer à incarner et diffuser, comme vous le faites si bien, les valeurs et l’excellence de notre institution.

Vice-amiral Olivier Lajous

Directeur du personnel militaire de la Marine

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Infos Marine nationale

Naviguer loin, longtem LA CAMPAGNE D’APPLICATION DE FORME MAIS PAS D’OBJEC 2010 sera l’année du passage vers un nouveau processus de formation initiale des officiers, plus cohérent avec celui des autres écoles navales européennes. Les midships de la promotion 2007 seront donc les premiers à suivre cette nouvelle formule. Ils effectueront leur sixième semestre dit de « césure » sur un BPC (bâtiment de projection et de commandement), accompagné du Georges Leygues. Cela leur permettra d’appliquer, sur un bâtiment très moderne aux capacités interarmées indéniables, l’enseignement reçu à l’École navale. Ils retourneront ensuite à Lanvéoc et au CIN de SaintMandrier pour un complément de formation maritime et de spécialité. Quant à la Jeanne d’Arc, accompagnée du Courbet,elle effectuera sa dernière campagne avec les midships de la promotion 2006 de l’École navale. Ces derniers rallieront ensuite directement leur unité d’affectation.

NOUVEAU CURSUS DE FORMATION DES OFFICIERS ISSUS DE L'ÉCOLE NAVALE 4e année

Présélection - stages

Spécialité Saint-Mandrier

Diplôme d'ingénieur de l'École navale ou du master professionnel

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3e année

Scientifique Humaine et militaire

Application à la mer

2e année

Scientifique Humaine et militaire

Scientifique Humaine et militaire

1re année

Maritime Humaine et militaire

Tronc commun scientifique Humaine et militaire

La capacité à naviguer loin, longtemps et en équipage constitue l’essence même du métier de marin. Elle s’acquiert dès les premières années de formation, notamment à travers la période de rupture significative qu’a toujours constitué, sous différentes formes, la campagne d’application réalisée sur la Jeanne d’Arc et sa conserve. Afin de pérenniser cette période essentielle pour les officiers-élèves,le chef d’état-major des armées a décidé, sur la proposition du chef d’état-major de la Marine, d’effectuer les futures campagnes Jeanne d’Arc à bord d’un BPC. Cette mission devra rester compatible avec les missions habituelles de ce type de bâtiment. Cette contrainte est prise en compte en Les futures veillant aux délais de campagnes reconfiguration du BPC Jeanne d’Arc et à la zone de déploie- s’effectueront sur ment (proximité de un BPC l’arc de crise). C’est donc à bord du BPC Tonnerre et de la FASM Georges Leygues, les deux constituant le « Groupe école Jeanne d’Arc », que les élèves de la promotion 2007 partiront de Brest en mars 2010 pour un déploiement d’instruction de dixsept semaines. L’objectif général de l’école d’application reste pour les élèves d’acquérir une stature d’officier, par la pratique du métier et l’expérience positive de la prise de responsabilité, l’engagement et l’initiative, par la rencontre de l’aventure maritime outre-mer et par une appréhension des enjeux géopolitiques des zones traversées. La complémentarité des moyens, qui conjuguent la modernité d’un bâtiment à effectif réduit et le classicisme d’une FASM dont l’équipage est plus nombreux, permettra de stimuler


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ps et en équipage la réflexion des élèves sur le rôle du chef de service et du capitaine de compagnie, qui est primordial. Par ailleurs, afin de tirer le meilleur profit de cette période de quatre mois, le déploiement d’instruction doit se placer au plus près des missions de la Marine et exploiter au mieux les capacités offertes par le BPC. Il doit préparer les élèves à leurs futurs emplois. En conséquence, l’instruction des officiersélèves sera scindée en deux filières génériques « opérations » ou « énergie ». Tous recevront le socle indispensable de formation dans les deux domaines, puis une formation approfondie dans le domaine choisi. Par ailleurs, les élèves participeront à l’entraînement, en Méditerranée puis en mer Rouge, des éléments amphibies embarqués sur le BPC Tonnerre. La suite de la scolarité de la promotion 2007 sera marquée au septième semestre par le stage « bras droit » auprès de décideurs du monde maritime civil dont l’objectif est de donner aux officiers une solide culture relative au milieu dans lequel ils exerceront leur métier, les présélections aux spécialités de pilote, de commando et de guerre des mines et par des stages embarqués de sept semaines environ à bord des bâtiments de la Marine nationale ou de la marine marchande. Ce semestre s’achèvera avec la nouvelle unité de valeur « connaissance du monde maritime ». Ce module de quatre semaines, élaboré avec la Direction des affaires maritimes, se terminera par un colloque des établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche du monde maritime, afin d’échanger sur des thématiques maritimes et de les faire partager à des acteurs extérieurs.

© Marine nationale - Alexandre Paringaux

DES OFFICIERS DE MARINE CHANGE TIF

La transition vers le rôle de l’officier et du premier emploi se terminera au CIN de SaintMandrier, où les officiers suivront une formation de spécialité, exception faite des spécialités AVIAT, CDO et ENERA. Tous rallieront les forces entre le mois de février et d’avril de la quatrième année, c’est-à-dire entre quatre et six mois plus tôt que leurs prédécesseurs. À ce titre, l’année 2010 sera tout à fait particulière puisque à l’occasion de la 45e et dernière campagne d’application à bord du PH Jeanne d’Arc les élèves de la promotion 2006, accompagnés de leurs camarades étrangers, seront les derniers à effectuer leur école de spécialité à bord. CF Yann Archinard pour Cols Bleus

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Marine nationale et restructurations

A Brest, un point de situation sur la constitution de la Base de Défense La mise en place de la BdD de Brest se déroule sans difficulté notable avec l’installation progressive de son GSBdD, en charge de l’administration générale et des soutiens communs pour l’ensemble des formations, directions et services implantés dans son aire géographique de responsabilité. Ces unités appartiennent pour l’essentiel à la Marine. La structure centrale de ce groupement, articulée en quatre services et constituée en grande partie sur la substance de la Direction du Commissariat locale, est en place depuis janvier 2009. Huit antennes ont été créées dans un souci du service de proximité au sein des grandes formations soutenues,à Brest,Landivisiau et en presqu’île de Crozon. Effectifs du GSBdD brestois : 1 600 personnes. Répartition entre personnels civils et militaires : 60/40, ratio prescrit par l’audit RGPP pour l’ensemble de la chaîne interarmées du soutien. Un contrat de service formalise la prise en charge effective du soutien commun des formations soutenues par le GSBdD.

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Le bureau « Réformes » de l’état-major de la Marine (EMM) a été créé en juin 2008, au moment où la mission de coordination pour la réforme (MCR) l’était au sein du ministère, et juste avant les annonces faites en juillet 2008 par le Premier ministre et le ministre de la défense concernant les restructurations de la défense. Celles-ci sont le fruit de l’audit de révision générale des politiques publiques (RGPP) et des prescriptions du Livre blanc pour la défense et la sécurité, publiés à la fin du printemps 2008. Depuis, le navire des réformes a pris la mer et « torche de la toile », pour la Marine comme pour les autres armées et l’ensemble du ministère, avec le lancement dès janvier 2009 de l’expérimentation des bases de défense (BdD), à Brest notamment. L’état-major des armées (EMA), qui pilote l’ensemble de cette réorganisation pour les armées, l’analyse en continu avec l’EMM et ses homologues, et a livré au ministre un premier rapport d’étape à la fin du mois de juin 2009. Les principaux éléments de description de la réforme pour la Marine sont les suivants.

A terre, les sites impliqués pour la Marine. L’aéronautique navale et le commandement central de la Marine sont les plus concernés, puisqu’en 2011 la Marine n’aura plus d’unités stationnées sur les sites de Dugny, Toussus-leNoble et Nîmes Garons qui seront cédés, notamment à Nîmes à l’armée de terre, même si du personnel chargé d’achever le démantèlement pourra y demeurer pendant le bref délai nécessaire au-delà de cette date. Aéronautique L’essentiel de l’aéronaunavale : Lorient tique navale basée à terre, renforcé, Dugny, qui exécute les missions Toussus-le-Noble de surveillance et de et Nîmes seront patrouille maritime, va cédés donc après 2011 se

concentrer à Lorient sur la base d’aéronautique navale (BAN) de Lann Bihoué, avec deux flottilles d’Atlantique (21 F et 23 F), une flottille de Falcon (24 F), une flottille de Xingu (28F) et l’école du personnel volant (EPV). La flottille de Hawkheye (4F) restera également sur cette base. Bien entendu, l’activité aéronautique opérationnelle et d’entraînement continuera en Méditerranée, à partir de Lann Bihoué, de Hyères et d’un autre terrain en cours de définition. A la fin de 2014, les immeubles destinés à regrouper sur le site de Balard les étatsmajors et l’administration centrale du ministère seront livrés, et les sites de la rue Royale et de la Pépinière seront dédiés à une autre utilisation, le départ des organismes qui s’y trouvent ayant lieu début 2015.

Demain à Balard, l’état-major de la Marine. Sous la direction du chef d’état-major de la Marine (CEMM) et du major général de la Marine (MGM), l’EMM prépare activement l’organisation future, qui verra la défense regrouper toutes ses composantes sur un site unique, au sein d’un ensemble de 10 000 personnes au total environ, comme l’ont fait pour leur défense, avant la France, les Etats-Unis, la Grande Bretagne, ou l’Allemagne. Il faut pour cela redéfinir les attributions des différents responsables du ministère, fixées aujourd’hui par des décrets de 2005 qui seront modifiés dès 2009. Autour du chef d’état-major des armées (CEMA) et sous ses ordres, le CEMM et ses homologues utiliseront différents organismes pour l’exercice des responsabilités qu’ils recevront devant lui et devant le ministre. Schématiquement, l’EMA, l’EMM et les étatsmajors des deux autres armées vont être fortement réduits, aux alentours de 150 personnes chacun, traduisant la concentration de leur acti-


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vité sur la politique et la conception. Ils seront organisés autour de trois pôles, l’un de synthèse, l’autre dit de « cohérence », travaillant sur le moyen et le long terme principalement en termes d’équipement des forces, et le troisième dit de « performance » agissant sur le court et moyen terme en matière de soutien, notamment spécifique. Ils piloteront ensemble le travail de cinq grands organismes interarmées comportant chacun entre 200 et 900 personnes selon le domaine concerné. En collaboration pour ce qui les concerne avec la délégation générale pour l’armement (DGA), le secrétariat général pour l’administration (SGA), et la délégation aux affaires stratégiques (DAS), tous présents sur le site, ces organismes conduiront la mise en œuvre des opérations militaires, des relations internationales militaires, la gestion des ressources humaines militaires, la construction et le financement des capacités militaires, et enfin le soutien des forces et des armées. Parmi ces ensembles, l’actuelle composante « expertise et politique » de la direction du personnel de la Marine (DPMM), comme celles des directions des ressources humaines (DRH) des autres armées, qui compteront chacune une centaine d’effectifs, seront fonctionnellement rattachées à un organisme interarmées, tout en demeurant organiquement dépendantes de leur chef d’état-major, le CEMM pour la Marine. Le pôle « mise en œuvre de la gestion » de la DPMM demeurera en région parisienne. La colocalisation à Balard des structures centrales de communication du ministère (DICOD, SIRPA mer et ses homologues) va permettre de développer des synergies techniques utiles, tout en préservant l’autonomie d’action du CEMM et de ses homologues dans ce domaine, notamment pour préserver l’identité des armées souhaitées par le président de la République. Tous ces acteurs mènent actuellement collectivement, sous la direction de la délégation pour le regroupement sur un site unique de la défense (DRESD), l’analyse fonctionnelle de ce dispositif, qui débouchera sur la conception architecturale, puis sur la destruction ou la rénovation du bâti existant, et sur la construction enfin des nouveaux bâtiments. Sous les ordres du MGM, garant devant le CEMM de la cohérence de la Marine, l’EMM restera en tout état de cause à Paris l’instrument de

L’évolution détaillée pour la Marine des différentes fonctions du soutien La mise en œuvre de la RGPP est le levier principal qui va permettre par un jeu de rationalisations, mutualisations et externalisations d’économiser les effectifs dont le coût sera ensuite consacré à la modernisation des équipements et à l’amélioration de la condition du personnel. L’effectif total de la Marine à atteindre en 2015 est de 44 000 personnes militaires et civiles,d’où l’obligation de diminuer chaque année d’ici là ses effectifs de 840 personnes environ. Elle est en train de le faire pour 2009, et le prépare déjà pour 2010 et 2011. L’habillement, l’hébergement et la restauration à terre vont être à terme mutualisés au maximum,avec les mêmes normes pour tous.Droits et soutiens financiers accordés au personnel dans ces trois domaines seront harmonisés progressivement. La gestion et la formation des ressources humaines resteront le fait et la responsabilité des armées pour leur personnel, mais l’organisation du recrutement et de la reconversion par exemple sera co localisée au sein et dans des ensembles et des lieux communs. De nouvelles synergies seront recherchées pour la formation. Le soutien pétrolier va revenir totalement au service des essences des armées (SEA) à partir de 2010,et un seul organisme interarmées va piloter la logistique de transport,de même que pour la logistique des munitions, qui quittera dès 2010 le service de soutien de la flotte (SSF) pour le nouveau service interarmées des munitions (SIMu). Le MCO aéronautique va se transformer radicalement, avec son externalisation progressive pour la plupart des aéronefs de la gamme civile (Falcon,Xingu,Dauphin),le traitement mutualisé pour les trois armées des flottes communes (Air et Marine pour le Rafale, ou Terre et Marine pour le NH 90), la fusion des EPAN sur le site de Lorient, et la montée en puissance du service industriel de l’aéronautique (SIAe) dont la Marine va se rapprocher selon des modalités encore à l’étude. En revanche le MCO naval, déjà profondément remanié ces dernières années, évoluera peu. Enfin l’entrée en service début 2010 du système informatique interministériel « Chorus »,adapté à la loi organique sur les lois de finances (LoLF), va profondément modifier et simplifier l’organisation financière, notamment au sein des GSBdD, en faisant disparaître de nombreux acteurs locaux et intermédiaires.Dans le même temps se poursuivra le mouvement qui amènera en 2016 à un office national de la paie unique pour tous les fonctionnaires. conduite de la marine, la charge de la préparation opérationnelle des forces et du maintien en condition opérationnelle (MCO) restant déléguée au CEMM par le CEMA.

La naissance d’un géant, le soutien interarmées, et la transformation du soutien des forces de la Marine. Deux mouvements structurent la réforme des soutiens : • d’une part la fédération sous l’égide d’un seul organisme interarmées, le commandement interarmées des soutiens (COMIAS), doté d’un budget opérationnel de programme (BOP) dédié, des nouvelles Bases de Défense (BdD) chargées de mutualiser sur un bassin donné

Deux nouveaux acteurs :

• COMIAS - Commandement Interarmées des Soutiens

• SCA - Service du Commissariat des Armées

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Infos Marine nationale

Le Capitaine de Vaisseau Benoît Lugan

1978 : entrée à l’Ecole navale, 1984 : breveté pilote d'hélicoptère embarqué, 1992/1994 : commandant l’escadrille 23 S à Saint Mandrier, 1998/2001 : aide de camp auprès du président de la République, 2001/2003 : commandant la base d'aéronautique navale de Hyères, 2003/2005 : auditeur puis cadre au centre des hautes études militaires (CHEM) et à l’institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN), 2005/2007 : chargé d’études auprès du CEMA, rapporteur pour le ministère de la défense du « Livre blanc sur la sécurité intérieure face au terrorisme », 2008 : rejoint l’EMM pour y créer le bureau en charge de la conduite des réformes, qu’il dirige actuellement. Plaisancier et aquarelliste amateur, il a publié en 2002 un recueil de nouvelles (« Bordemer »), en 2004 un ouvrage de réflexions sur la défense (« Soldamer ») ainsi qu’un recueil de dessins illustrant l’argot de l’Ecole navale (« Croquer la pomme »).

les soutiens communs à plusieurs unités et organismes du ministère, • et d’autre part celle des trois commissariats d’armées en un service unique du commissariat des armées (SCA), principal acheteur, prescripteur et fournisseur des groupements de soutien des BdD, les GSBdD. Un embryon du COMIAS existe déjà à l’EMA pour piloter en 2009 les onze premières BdD expérimentales, dont Brest est la plus importante. Le SCA verra le jour début 2010, et cette année-là sept autres BdD « pilotes », dont Cherbourg et la Réunion, seront créées pour approfondir l’expérimentation. Enfin en 2011 quarante autres BdD environ, dont Toulon et Lorient, viendront compléter ce dispositif. Brest et Toulon seront avec Brest et Toulon Paris les plus importantes seront les plus BdD de France, aussi bien grandes Bases en termes d’effectifs (près de Défense de 20 000),que pour ce qui françaises est de la constitution de pôles régionaux pour tous les services et directions, ce qui leur donnera un statut éminent et particulier. Un élément de stabilité dans les ports restera la base navale, toujours présente pour soutenir les bâtiments, mais à côté de laquelle le soutien spécifique subsistant pour la Marine, les magasins et les ateliers des ports, seront rassemblés au sein des organes locaux du nouveau service logistique de la Marine (SLM) dirigé par l’EMM. Le commandement central et le commandement organique de la Marine restent pour l’instant inchangés et donneront ainsi aux marins et aux forces une garantie de continuité et de stabilité pendant toute cette période de réforme des soutiens jusqu’en 2012.

La flotte pendant cette réforme. Avec dans les prochaines années l’entrée en service du troisième BPC, programmé par le plan de

relance, celle du SNLE Le Terrible en 2010 et dans cinq ans celle des FREMM après celle récente des Horizon une évolution importante sera la requalification dès 2009 des avisos en patrouilleurs de haute mer, qui s’accompagnera du retrait progressif du service des P 400. Le ministre a décidé par ailleurs d’implanter à Toulon la future escadrille des sous-marins Barracuda, qui entreront en service dans huit ans. Plusieurs bâtiments de soutien comme le Jules Verne et la Loire en 2009 seront retirés du service, et le sort des BATRAL est encore incertain, car le schéma directeur pour l’outremer reste à l’étude. La loi de programmation (LPM) en cours d’examen ajoute enfin aux bâtiments les hélicoptères NH 90, les Rafale, les nouveaux Falcon de surveillance maritime, et d’autres programmes plus modestes mais indispensables à la cohérence de la Marine.

L’innovation participative dans la Marine. L’innovation participative a été lancée dans la Marine en septembre 2008 avec le dispositif « Eurêka ». Une directive récente la structure désormais en impliquant plus et mieux les commandants d’unités et de forces. Chaque marin, au-delà de l’exercice ordinaire de son travail, a individuellement ou en équipe une capacité d’initiative et de créativité bien supérieure à ce qui est exigé dans le cadre précis de ses fonctions. Ces capacités, qu’il faut encourager, apportent déjà à la Marine de multiples opportunités d’optimisation. Il s’agit désormais de fédérer ces efforts, pour qu’une « bonne pratique avérée » puisse être repérée, reconnue, et partagée, et que chacun puisse se sentir acteur de l’importante transformation en cours. « Contre la crise, la matière grise ! ». Capitaine de vaisseau Benoît Lugan chef du bureau « Réformes » de l’EMM

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les sites et publications suivants : Internet : restructurations.defense.gouv.fr Intradef : onglets « La défense se modernise » et « Accompagner les restructurations », Intramar : onglets « Réformes » et « Eurêka ». « Cols bleus », « EMM info » ou « DPMM info »

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09 MBBRREE 2009 09 –– DDÉÉCCEEM 2009

VOUS ÊTES RÉSERVISTE… VOUS ÊTES DISPONIBLE… Rejoignez la Marine ! EN SOUSCRIVANT UN ENGAGEMENT A SERVIR DANS LA RÉSERVE e document de politique des réserves de la Marine ainsi que l’instruction relative aux règles de gestion de la réserve opérationnelle ont été refondues en juillet2009. Références :Lettre 49252 DEF/EMM/DREM du 7 octobre 2009.

L

Instruction 40 DEF/DPMM/3/E/NP du 24 juillet 2009. L’ instruction 40 fixe les règles de gestion du personnel réserviste de la Marine en précisant les conditions et procédures de souscription et de renouvellement d’engagement à servir dans la réserve opérationnelle. Elle définit en outre les rôles des différents acteurs de la chaîne réserves : le Bureau réserve militaire (PM3), implanté depuis juillet 2009 au Fort Lamalgue à TOULON. Il regroupe l’Antenne réserve Marine Toulon – ARM – formation dissoute et le BMM qui a été intégré au sein d’une même entité ; les Autorités Organiques, responsables des plans d’armement réserves des formations qui leur sont rattachées, pour validation auprès de l’EMM ; les Antennes pour l’Emploi des Réservistes (APER BREST, TOULON, PARIS et APER Outremer) ; la formation d’emploi (organisme employeur, responsable de la rédaction de la convocation du réserviste,de l’établissement éventuel du bon unique de transport et de l’envoi des messages de compte rendu d’activité des réservistes) ; les bureaux d’administration des ressources humaines (BARH), gestion administrative des réservistes notamment pour la prise en compte des activités et le paiement de la solde,saisie dans la base de donnée du système d’information des ressources humaines SIRH).

Quels emplois au sein de la réserve opérationnelle ?

En cas de crise, les opérations intérieures (OPINT) ou extérieures (OPEX) nécessitent du personnel qualifié et disponible sous bref préavis,et font donc plutôt appel,au moins initialement,à du personnel d’active.Ce personnel est généralement prélevé dans la structure organique, l'affaiblissant au moment où le taux d'activité des forces nécessite au contraire de la renforcer.Aussi,l’emploi de la réserve est indispensable à toute opération de grande ampleur pour : assurer le renforcement des postures de sûreté et en particulier de la protection des points sensibles et des unités ; assurer le renforcement de la sauvegarde maritime, incluant les actions de surveillance du littoral et le contrôle naval ; remplir des fonctions opérationnelles en état-major, en complément du personnel d'active ; renforcer durablement les soutiens spécialisés : logistiques, SIC, etc. ; assurer la continuité du fonctionnement des structures organiques ou opérationnelles. Hors temps de crise, outre la préparation aux emplois définis ci-dessus, la réserve opérationnelle permet : Le bureau de gestion de la d’absorber les surcharges d’activité,dans réserve a quitté la caserne tous les domaines,et permettre ainsi une de « La Pépinière » en meilleure optimisation des forces juin 2009 pour s’installer à (protection des installations,surveillance Toulon estivale du littoral…) ; d’apporter des compétences spécifiques ou critiques,par des anciens marins d’active pour des emplois nécessitant une expérience militaire, ou par des réservistes issus de la société civile pour des expertises dont les compétences sont peu représentées dans la Marine (juristes, linguistes, spécialistes des communications ou des technologies nouvelles,etc.…);

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d’assurer le remplacement du personnel des unités opérationnelles qui s’avérerait temporairement indisponible ; d’assurer le gardiennage des unités opérationnelles au port base permettant ainsi d’augmenter leur taux de disponibilité opérationnelle. Concentrée sur les ports militaires et l’Ile-de-France, la Marine emploie également les réservistes pour contribuer à son rayonnement sur l’ensemble du territoire national. Ils sont ainsi des acteurs importants du recrutement et de la reconversion. Les réservistes opérationnels apportent donc une contribution essentielle à la satisfaction du contrat opérationnel de la Marine. Leurs emplois peuvent être : non permanent : poste répondant à un besoin conjoncturel et limité dans le temps;non reconductible une fois la mission réalisée ; permanent:poste sans limite de validité;leur pertinence est réappréciée tous les 3 à 5 ans.

Quelles demarches accomplir ? Le candidat peut se voir proposer par l’Antenne pour l’Emploi des réservistes de son lieu de résidence une affectation dans une formation en concordance avec ses acquis et ses compétences actuelles et les caractéristiques de l’emploi figurant sur la fiche de poste. Tout d’abord, le candidat doit : La liste des postes vacants peut-être consultée sur le site

identifier sur la banque des emplois vacants, le ou les postes correspondant à son profil et à sa disponibilité ;

se faire connaître (soit par internet,par courrier ou téléphone) auprès de son APER de résidence pour proposer sa candidature à tenir un poste, ou répondre aux offres d’emploi proposées par l’APER ;

www.devenirmarin.fr/reserve/

lorsqu’il est effectivement pressenti pour un poste, faire contrôler son aptitude médicale ; il y a trois catégories d’aptitude selon que l’emploi est sédentaire, qu’il implique des activités sportives ou physiques, ou qu’il nécessite l’aptitude « service à la mer ». se rendre disponible pour effectuer la durée d’activité qui aura été contractualisée par le programme prévisionnel d’activité (PPA) signé par le commandant de formation et le réserviste ; Il est inutile de contacter directement une formation, le point de contact obligé étant bien entendu l’APER du lieu de résidence.

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Quelle est la durée des contrats et de l’activité annuelle ? Le contrat d’engagement à servir dans la réserve opérationnel (ESR) est souscrit pour une durée comprise entre un an et trois ans en fonction de la ressource budgétaire et suivant les conditions d’emploi (permanent, non permanent, dans le cadre d’une formation…).La date de fin de validité du contrat est fixée par principe au Nul réserviste ne peut être 31 décembre. employé avant d’avoir Le réserviste doit veiller à bien renvoyer son contrat à l’APER une fois signé. Passé un délai de deux mois l’autorisation d’engagement est rapportée.

signé son contrat ou s’il n’est pas apte médi-calement (date d’aptitude physique échue). Dans le cas contraire, la protection sociale du réserviste n’est pas garantie notamment pour son indemnisation en cas d’accident.

La durée des activités annuelles est définie pour chaque année civile . En général, la durée d’activité pour un réserviste ne doit pas excéder 30 jours par année civile sauf exception (par exemple JAPD, encadrement PMM, activité opérationnelle).

Quelle durée maximum dans un poste - Cumuls - Extension ? Dans la continuité des années précédentes, la Marine applique une politique de mobilité fonctionnelle des réservistes sur leurs emplois.Cette politique permet d’offrir régulièrement des nouveaux postes aux réservistes et favorise une progression harmonieuse dans l’acquisition de responsabilités.Libérer régulièrement les postes permet en particulier aux réservistes de faire une pause dans leur cursus et de pouvoir retrouver ensuite un ESR. La politique de mobilité a également pour objet de maintenir une juste adéquation entre le niveau des emplois et le grade des réservistes affectés.La fréquence de la mobilité des réservistes (premier contrat prolongeable à 6 années) est cependant inférieure à celle appliquée aux marins d’active (2 à 3 ans).Une logique de souplesse dans l’emploi comme dans la gestion est primordiale pour un bon déroulement de cette politique de mobilité. Tout réserviste peut solliciter le renouvellement de son contrat dans sa dernière année d’affectation. Pour ce


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faire,il doit transmettre via son commandant de formation un bulletin de volontariat et de renouvellement (BVRE) à son APER. Tout contrat peut être renouvelé (sur décision PM3) en fonction de la ressource mais dans la limite de six années consécutives. En fonction des besoins, un réserviste peut être autorisé à souscrire un autre ESR dans la même formation (il s’agit d’un cumul d’activité) ou dans une autre formation (il s’agit d’un cumul d’ESR). Certains emplois (permanents ou non permanents) peuvent donner lieu en cours d’année à une extension ponctuelle de la durée d’activités, lorsque celle-ci a été sous-estimée lors de la demande initiale ou pour absorber un pic de charge non prévu. Cette extension est accordée par PM3 après accord du bureau EMM/Effectifs.

des ressources humaines (BARH) issus du regroupement des bureaux administratifs et militaires. Ils sont devenus les interlocuteurs privilégiés que les réservistes doivent contacter en cas de problème (retard dans le paiement de la solde,non prise en compte d’activité,) ou toute autre information. Il est rappelé que tout réserviste, afin de faire prévaloir ses droits,doit s’assurer qu’une copie du message de compte rendu de ses activités lui a bien été remis par sa formation d’emploi à l’issue de la période d’activité. Bien que la vérification annuelle de La recherche de réservistes l’aptitude médicale soit assurée par se fait de plus en plus par la formation d’emploi, le réserviste internet.Mettez à jour votre comme tout bon militaire doit veiller adresse mail, réactualisez à être apte au service. Ainsi, il peut votre volontariat !

Rôle des bureaux d’administration des RH (BARH)

anticiper la date d’échéance de son aptitude,voire programmer lui-même sa visite d’aptitude annuelle sans attendre un éventuel rappel de son APER. Il faut savoir qu’actuellement un mois de délai est nécessaire pour obtenir un rendez-vous auprès des services hospitaliers ou infirmeries militaires.

Depuis septembre 2008, la gestion administrative du personnel réserviste incombe aux bureaux d’administration

Antenne pour l’emploi des réservistes de Paris (APER PARIS)

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APER Paris 15, rue de Laborde – CC 29 75398 Paris Cedex 08 Tél.: 0153428042 Fax: 0153428035 E-mail Internet: aper_paris@marine.defense.gouv.fr 29

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APER La Réunion : aper_lareunion@fazsoi.defense.fr APER Fort de France : aper_fortdefrance@orange.fr APER Papeete : aper_papeete@mail.pf APER Nouméa : aper_nouméa@lagoon.nc APER Guyanne : aper_guyanne@orange.fr

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BCRM Brest-Aper Brest 8 bis rue Colbert –CC 43 29240 Brest Cedex 9 Tél.: 02 98 37 79 41 Fax: 0298220752 E-mail Internet: aper_brest@fr.oleane.com

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Antenne pour l’emploi des réservistes de Brest (APER BREST)

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Antenne pour l’emploi des réservistes de Toulon (APER TOULON)

BCRM Toulon – APER Toulon BP 50 83800 Toulon Cedex 9 Tél.: 0494162970 – Fax: 0494025022 E-mail Internet: aper_toulon@fr.oleane.fr

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Infos Réserve

Nouvelle mission pour la réserve opérationnelle Dans le cadre de l’application de la directive nationale de sécurité, la Marine a décidé de faire appel à la réserve opérationnelle pour renforcer le dispositif de protection de ses implantations sensibles. C’est ainsi que seront créés,sur les trois prochaines années,sur l’ensemble du territoire national,plusieurs centaines de postes armés par des réservistes. Ces réservistes se verront confier deux missions bien distinctes : filtrage et garde statique :

Protection en temps de crise :

– Il s’agit de participer, aux côtés du personnel d’active, au renforcement de la surveillance des accès des sites en situation courante, mais aussi à l’occasion d’événements particuliers programmés ou imprévus comme par exemple la défaillance inopinée d’une société de gardiennage. – Ne requérant pas de compétences spécifiques de fusiliersmarins,cette mission sera confiée prioritairement à des réservistes issus des PMM,mais également aux réservistes anciens marins et aux employés de société de gardiennage volontaires pour la réserve. – Les réservistes retenus pour remplir ces postes se verront attribuer des contrats annuels de 10 à 60 jours.

– Il s’agit de renforcer la protection en cas de crise grave sur le territoire national en ayant recours à la réserve . – Cette mission dynamique par opposition à celle définie précédemment sera dévolue à des anciens fusiliers-marins d’active et à des anciens réservistes fusiliers-marins issus de la filière FMIR. – Les réservistes retenus pour remplir ces postes se verront attribuer des contrats annuels de 7 jours en situation de paix sur le territoire national,étendus à 30 jours en cas de crise.

Réservistes ! Si vous voulez apporter votre contribution à cette nouvelle mission, n’hésitez plus ! Contactez votre APER de rattachement !

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Dossier

L A FONCTION GARDE CÔTES Une Évolution de l’action de l’état en mer « Je souhaite que nous franchissions une nouvelle étape de renforcement de l'action de l'Etat en mer, en créant une fonction « garde-côtes » pour organiser la mutualisation des moyens humains et matériels de toutes les administrations de l'Etat intervenant sur la mer et le littoral, autour de priorités clairement identifiées, sous l'autorité des préfets maritimes en métropole et des préfets de zone de défense Outre-Mer ». Discours du président de la République Nicolas Sarkozy, le Havre, 16 juillet 2009.

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Dossier Interview de Jean-François TALLEC, Secrétaire général de la mer

« Les moyens doivent

être dimensionnés pour répondre aux missions » Jean-François Tallec à bord de la Jeanne d’Arc

Monsieur le Préfet, vous êtes Secrétaire général de la mer, à la tête d’un organisme rattaché au Premier ministre. Quelle est votre définition de l’ « action de l’Etat en mer » ? L’arrêté du 22 mars 2007 énumère la liste des 41 missions que l’Etat est appelé à remplir en mer. Au-delà de cette liste, l’action de l’Etat en mer (AEM), c’est l’exercice des responsabilités de l’Etat sur les espaces maritimes, ou la lutte contre les pollutions accidentelles, par exemple. A côté des missions traditionnelles comme le sauvetage des vies humaines en mer, on constate que des missions nouvelles prennent aujourd’hui de plus en plus d’importance : missions de surveillance pour la protection de l’environnement, missions liées à la sûreté, contrôle de l’immigration, lutte contre le narcotrafic etc. Il est nécessaire de hiérarchiser et prioriser ces missions.

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Deux points me paraissent importants : d’abord,si l’AEM renvoie à une organisation entre différentes administrations,je souhaite que l’on raisonne d’abord à partir des missions car ce sont elles qui doivent déterminer l’organisation. Ensuite n’oublions pas que l’AEM s’appuie sur une convention internationale, celle de Montego Bay sur le droit de la mer qui fonde l’action des Etats sur les différentes zones maritimes, qu’il s’agisse de la zone côtière à l’intérieur des eaux territoriales, de la zone économique exclusive, ou bien de la haute mer. L’AEM, ce sont des actions fortes qui nécessitent la mise en œuvre de moyens aériens ou maritimes, mais ce sont aussi des actions de police administrative, qui sont également sous la responsabilité des préfets maritimes.

Parmi toutes les administrations participant à l’action de l’Etat en mer (affaires maritimes, gendarmerie

nationale, douane, sécurité civile…) dans les différents ministères, quelle place occupe selon vous la Marine nationale ? La Marine nationale a une place qui se rattache d’abord à l’histoire puisque de tous temps, elle est intervenue non seulement pour faire la guerre, mais aussi pour porter secours, surveiller,être présente,et assumer un certain nombre de missions. La Marine nationale est également la seule force au sein des différentes administrations de l’Etat qui présente la caractéristique d’être capable d’aller loin,de durer et d’être présente par tous les temps en mer. Elle dispose de moyens hauturiers qui donnent à l’AEM toute sa dimension,y compris dans les eaux internationales, c'est-à-dire parfois très loin des côtes et lorsque les conditions sont extrêmement difficiles. De plus, ses moyens ont une double vocation : une vocation de défense - faire la guerre sur mer - mais aussi une vocation


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qui est reliée à l’action de l’Etat en mer. Elle consacre en effet 28 % de ses activités à l’AEM. Cette « capacité duale » est une notion fondamentale, propre à la France et qu’on ne retrouve pas forcément dans tous les pays.

De nombreux réservistes participent déjà à l’action de l’État en mer, voyezvous pour eux un rôle particulier ? Bien entendu,les réservistes présentent cette caractéristique très forte de symboliser le lien entre l’armée et la Nation ;et l’AEM c’est aussi cela, c’est la continuité, prônée par le Livre blanc sur la défense, entre des actions purement militaires et des actions qui relèvent d’opérations de moindre intensité et qui mettent les moyens qui interviennent en mer au contact de la société civile. Plus concrètement, l’AEM implique des interlocuteurs multiples. Naturellement les réservistes qui ont un pied dans l’action militaire et un pied, par leur profession,dans différents secteurs d’activité non militaires, sont particulièrement bien placés pour cela. Ils ont la possibilité, même s’ils n’ont jamais servi dans la Marine nationale, d’apporter beaucoup à l’AEM. Prenons un exemple : le secrétariat général de la mer exerce une permanence opérationnelle,aidé en cela par des réservistes :au sein de l’Etat-Major de la Marine, les réservistes jouent en effet un rôle important au CICAD Mer * et aident le Secrétariat général de la mer à avoir une vision opérationnelle permanente des événements maritimes qui peuvent l’intéresser.

Certains ateliers du récent Grenelle de la mer ont mis en lumière la question des moyens : celle-ci n’est-elle pas le principal obstacle à une politique ambitieuse dans le domaine maritime ? Au cours du premier semestre 2009,le Grenelle de la mer a été une occasion historique pour la France de parler des questions maritimes ; il a été suivi le 16 juillet par un discours du président de la République qui a prescrit l’élaboration d’un document politique de stratégie maritime, le « Livre Bleu » qui lui aussi a un caractère historique :la France ne

disposait pas jusqu’à présent d’un tel document de stratégie alors que la plupart des grands pays ont des stratégies pour la mer. Le président de la République a demandé qu’il soit adopté avant la fin de l’année 2009. Concernant l’AEM,je souhaite que la réflexion parte des missions. L’essentiel est de disposer des axes directeurs d’une politique maritime, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Avec de tels axes politiques nous aurons le point de départ à partir duquel nous pourrons dimensionner les moyens à nos objectifs.

Comment envisagez-vous l’avenir de la surveillance maritime ? En Europe, les nations ont-elles encore un rôle à jouer ou va-t-on plutôt vers l’intégration dans un système européen ? On s’aperçoit que si l’on veut agir en mer, il faut savoir ce qui s’y passe. C’est compliqué parce que la mer est un milieu mouvant où les situations évoluent en permanence,et où les facteurs interagissent les uns sur les autres. Les capteurs permettant de savoir ce qui se passe en mer sont multiples,et proviennent de l’action de diverses administrations ; ils résultent aussi de la prise en compte par les acteurs économiques de considérations de sécurité et de sûreté ;pour pouvoir agir,il faut pouvoir intégrer la totalité de ces informations. C’est l’un des objectifs que le président de la République a fixé dans son discours du 16 juillet : mettre en place un système de surveillance maritime qui nous permette de maîtriser la situation sur nos approches maritimes, c’est-à-dire sur nos côtes bien entendu mais aussi un peu plus loin. À cet égard, nos industriels sont assez bien placés. Nous ne partons pas de rien, il y a des dispositifs déjà mis en place par la Marine et par d’autres administrations ;ce qu’il faut, c’est rassembler des informations souvent dispersées. Évidemment, ces systèmes n’auront toute leur efficacité que s’ils sont partagés avec nos voisins,- partenaires européens - et pourquoi

pas autres partenaires dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée.

A quelles actions pensez-vous en matière de coopération internationale ? Je citerai un exemple : la Commission européenne,plus particulièrement la direction générale Mare,qui a une vocation transversale

Les missions du SGMer

Travail interministériel au quotidien afin d’amener les administrations à trouver ensemble les solutions optimales aux questions complexes qui leur sont soumises et qui relèvent de plusieurs d’entre elles. Ceci concerne la dizaine de ministères qui interviennent en mer: Intérieur, Défense, Economie, (Douanes), Equipement, Transports, Mer, Affaires étrangères, Outre-Mer, Environnement, Recherche, Justice, Agriculture et Pêche… Cond uite de l’ac tion de l’Et at en mer Opérations de police en mer: Sûreté maritime et contre terrorisme maritime, secours en mer, lutte contre le trafic illicite de stupéfiants, immigration clandestine par voie maritime, lutte contre la pêche illicite, lutte contre la pollution du milieu marin (volontaire ou accidentelle) Valorisation, protection et gestion administrative des ressources de la mer: – Economie maritime : flotte de commerce, ports, tourisme littoral, plaisance, Recherche, problématiques scientifiques, techniques et industrielles; – Environnement : prévention des pollutions, protection des milieux marins et conservation de la ressource halieutique, biodiversité tant dans un cadre national que dans un cadre européen ou international, ressources minérales, sécurité maritime, aménagement du territoire, gestion intégrée de la zone côtière. Politique maritime e t prospective politique maritime internationale (OMI) politique maritime européenne politique maritime française 13


Dossier Arrêté du 22 mars 2007 établissant la liste des missions en mer incombant à l'Etat dans les zones maritimes de la Manche-mer du Nord, de l'Atlantique, de la Méditerranée, des Antilles, de Guyane, du sud de l'océan Indien et dans les eaux bordant les Terres australes et antarctiques françaises « La liste des missions incombant en mer à l'Etat dans les zones maritimes de la Manche-mer du Nord, de l'Atlantique, de la Méditerranée, des Antilles, de Guyane, du sud de l'océan Indien et dans les eaux bordant les Terres australes et antarctiques françaises est établie dans le tableau annexé au présent arrêté. Les missions incombant en mer à l'Etat sont animées et coordonnées dans les zones maritimes de métropole par les préfets maritimes et, dans les zones maritimes des Antilles, de Guyane, du sud de l'océan Indien, dans les eaux bordant les Terres australes et antarctiques françaises et dans les eaux sous souveraineté et sous juridiction françaises bordant l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, par les délégués du Gouvernement, représentants de l'Etat en mer, le cas échéant conjointement avec d'autres autorités. » Pour en savoir plus, lire cet arrêté sur le site Internet: www.legifrance.gouv.fr

en matière maritime,a lancé un appel à projets pour un dispositif de surveillance maritime intégré, en Méditerranée. Pour ce projet, la France a pris la tête de la réunion de 6 pays méditerranéens - Espagne,Grèce,Italie,Malte et Portugal - dans le but de renforcer l’échange d’informations et la coopération sur la surveillance maritime. A ce stade, ce n’est pas un projet industriel, mais un projet politique. Un autre appel à projets a été lancé pour la Baltique-Mer du Nord, pour lequel la Suède se positionne comme chef de file. La surveillance maritime est une mission globale, y compris environnementale, qui permet par exemple de disposer de capteurs donnant des indications sur l’état du milieu et la qualité de l’eau.

Le président de la République a parlé dans son discours du Havre sur la politique maritime de la France, le 16 juillet, d’un renforcement de l’action de l’Etat en mer par la création « d’une fonction « garde-côtes ». Quelle sera votre feuille de route ? Le président de la République a indiqué que la France n’avait pas choisi de créer une force dédiée, à l’image de la force de gardecôtes existant aux Etats-Unis, mais qu’en

revanche il fallait créer une «fonction» gardecôtes qui organisera la mutualisation des moyens humains et matériels des administrations. Le secrétariat général de la mer coordonne les travaux pour concrétiser cette fonction. Nous partons des missions pour déterminer quels sont les moyens qui permettent de les remplir. Nous devons faire en sorte que les moyens humains, aériens, nautiques, de surveillance, soient globalement dimensionnés pour répondre aux missions. La vision globale de l’ensemble de ces moyens n’existe pas jusqu’ici, chaque administration cherchant à répondre à ses missions premières sans qu’il y ait de véritable réflexion commune. Il faut aussi que les préfets maritimes ou les préfets délégués du gouvernement pour l’action de l’Etat en mer, chargés de l’AEM Outre-mer, puissent très clairement avoir la responsabilité de mettre en œuvre les missions prioritaires qui leur auront été fixées par le gouvernement.

Pour conclure, Monsieur le Secrétaire général, souhaitez-vous adresser un message aux réservistes de la Marine, dont certains agissent déjà pour l’action de l’état en mer ? Deux messages : d’abord l’AEM est véritablement un domaine où l’on a besoin de réservistes du fait de leur connaissance des nombreuses activités économiques liées directement ou indirectement à la mer,activités ayant des incidences sur le littoral ou sur l’espace maritime. De plus, leur action de réservistes sera particulièrement précieuse par le lien ArméeNation qu’ils symbolisent, et par le fait que l’AEM est vraiment au cœur de l’exercice des responsabilités d’un pays. Si l’on souhaite se mettre au service de son pays, et de sa population, le domaine de l’action de l’Etat en mer permet véritablement à un réserviste d’assumer totalement son engagement d’une manière particulièrement intéressante et efficace. Propos recueillis par le CV Emmanuel Gouraud et l’EV1(R) Véronique Rémont *CICAD:Centre d’information,de coordination et d’aide à la décision

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Interview du commissaire général de la Marine Alain Verdeaux

L’action de l’État en mer Méditerranée Le 31 juillet 2009, le commissaire général de la Marine Alain Verdeaux quittait ses fonctions d’adjoint au Préfet maritime de la Méditerranée. Trois années largement consacrées à l’action de l’Etat en mer dont il dresse le bilan pour Marine Infos Réserve. Marine Infos Réserve : Monsieur le Commissaire général, l’activité liée à l’urgence est quotidienne en Méditerranée. Quel bilan faites-vous en ce qui concerne le sauvetage en mer et la lutte antipollution ? Pour le sauvetage en mer, l’actualité montre qu’il faut toujours garder à l’esprit toutes les mesures de prévention pour le secours relatif à la sécurité des activités nautiques, et de temps en temps mener des actions plus répressives dans le domaine des excès de vitesse en mer. Pour la lutte contre les pollutions maritimes, deux activités prédominent : la lutte contre les pollutions majeures pour lesquelles on s’entraîne (lire ci-contre l’exercice Euronyme), et la répression des rejets illicites avec l’avion Polmar de la Douane épaulé par les avions de surveillance de la Marine.Depuis 2004, il y a un effet d’éviction des mauvais éléments de jour, malheureusement il y a toujours des pollutions orphelines qui résultent d’actions nocturnes. Dans les mois prochains,

avec le nouvel avion Polmar, nous espérons arriver à réunir les preuves d’une pollution de nuit et attribuer une nappe à un navire bien déterminé, ce qui permettrait de convaincre des juges spécialisés. Il n’y a pas de grande et de petite pollution dans la vie quotidienne, notamment vis-à-vis des élus du littoral ; il y a des pollutions qu’il faut combattre par tous les moyens et notamment avec ceux de la Marine nationale.

Et la fonction de police des mers ? Le préfet maritime est chargé de la lutte contre les activités illicites en haute mer et en particulier contre le narcotrafic. En Méditerranée, de gros progrès ont été enregistrés entre 2006 et 2009. A noter également, les opérations de lutte contre l’immigration clandestine. C’est la contribution de la France à l’Agence FRONTEX et à ses opérations pour lesquelles des bâtiments de la Marine nationale, des aéronefs de la Marine et de la Douane sont mis à contribution. Enfin le contrôle des pêches, qui relève du Préfet de la région PACA mais à propos duquel la mobilisation relève du préfet maritime. Des patrouilleurs de service public et des frégates de la Marine ont participé au contrôle de la pêche au thon rouge très loin en Méditerranée centrale et orientale, traduisant ainsi la volonté du gouvernement français d’avoir une attitu-

de inattaquable vis-à-vis de l’organisation internationale de la pêche au thon rouge.

Les Aires Marine Protégées vont-elles se développer en Méditérranée ? Nous étudions la procédure en vue de la création d’un parc marin sur la côte Vermeil, dans les Pyrénées orientales. C’est le premier projet en Méditerranée, à l’image de ce qui existe déjà en Mer d’Iroise. Ces trois années ont aussi été marquées par la mise en place des sites Natura 2000 en mer, conjointement par la préfecture maritime et chacune des 9 préfectures du littoral. Ceci a conduit à la désignation de 30 sites Natura 2000 en mer au titre des « Directives Oiseaux et Habitats » de la Commission Européenne. Après cette phase de désignation des sites, nous allons maintenant entrer dans la phase de gestion des sites en sélectionnant un ou deux sites par département et région pilote pour engager cette procédure.

Exercice « Euronyme 2009 » Euronyme est un exercice majeur de lutte contre les pollutions marines. Organisé en mai 2009, il a mis en scène une collision entre un pétrolier et un chimiquier ainsi que le déversement d’hydrocarbures et de produits chimiques. Il avait notamment pour objectifs la coopération internationale et le renforcement de la coordination des différents acteurs de la gestion d’une crise maritime, en particulier dans les aspects de la coordination terre/ mer.

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Dossier Répression des rejets illicites En Méditerranée, il existe depuis 2004 une zone de protection écologique (ZPE) jusqu’à 100 milles marins qui permet de poursuivre les auteurs d’infractions dans les mêmes conditions juridiques que dans les zones économiques exclusive (ZEE) déjà instaurées en Atlantique et en Manche et Mer du Nord depuis 1976. La notion de ZEE trouve son fondement juridique dans la convention des Nations unies sur le droit de la mer (convention dite de Montego Bay) signée en 1982 ; elle s’étend sur 200 miles marins (370 km). L’instauration d’une ZPE a mis un frein à l’impunité des pollueurs sur une grande partie de la Méditerranée. A ce titre, quand un avion de la Douane prend en flagrant délit un navire en train de rejeter illicitement en mer, le Préfet maritime peut désormais saisir le tribunal de grande instance (TGI) de Marseille compétent en matière de rejets illicites. Depuis 2002/ 2003, la France est dotée d’outils juridiques et le procureur de la République peut désormais immobiliser un navire sous caution. Monsieur le commissaire général, vous dites que la Méditerranée n’est pas qu’un simple espace réservé aux loisirs nautiques… On a effectivement tendance à oublier que la Méditerranée est traversée par 25 % du trafic maritime mondial (2000 navires/

Les moyens matériels Le Préfet maritime dispose en Méditerranée de tous les moyens nautiques et aériens des administrations et au quotidien ceux qui portent les bandes tricolores bleu, blanc, rouge. cel a représ en te : 2 patrouilleurs de service public de la Marine, 1 patrouilleur et 9 vedettes de surveillance côtières de la gendarmerie maritime, 1 remorqueur d’intervention d’assistance et de sauvetage, le célèbre remorqueur Abeille Flandre, 2 bâtiments de soutien assistance et dépollution, que sont l’Ailette et le Jason, 2 hélicoptères Dauphin de service public et les capacités des avions Falcon 50 de surveillance maritimes, ainsi que tous bâtiments de la Marine en mer dans le cadre de la sauvegarde maritime.

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jour), 30 % du trafic mondial de pétroliers et méthaniers (300 citernes/ jours), notamment sur le rail de navigation Gênes/ Fos/ Barcelone. La région PACA connaît une forte fréquentation de navires de croisière. Environ deux millions de passagers croisent au large de ses côtes, sans compter le trafic de transbordement vers la Corse. La saison nautique est longue sur cette façade maritime et dure de mai à octobre. N’oublions-pas que la Méditerranée connaît elle aussi des accidents maritimes. On se rappellera de l’échouement d’un cargo cimentier sur l’île de Porquerolles en 2008, le Natissa, et celui d’un cargo turc en 2009 au large de Marseille, le Gunay 2. Ils ont été déséchoués tous deux, sans occasionner de pollution grave. Propos recueillis par le LV (R) Sylvie Busatta

Police ou maintien de l’ordre public Le maintien de l’ordre public concerne la répression des actions illicites, c’est-à-dire la lutte contre le narco trafic et l’immigration clandestine, ainsi que le contrôle des pêches qui relève du préfet de région mais pour lequel le préfet maritime mobilise les moyens. Les interventions en haute mer concernant la lutte contre le narco trafic sont nombreuses et s’effectuent en coopération avec la Douane. Le préfet maritime agit en coordination avec le procureur de la République du tribunal de la JIRS (juridiction interrégionale spécialisée), située à Marseille, compétente pour connaître des affaires de grand banditisme.

Bi la n d es inte rve ntions depui s 2006 : 13 tonnes de produits stupéfiants saisis en haute mer, 29 tonnes de produits stupéfiants rejetés à la mer par les trafiquants, 75 personnes remises à la justice, 16 go fast capturés.

SÉmaphor les yeux d Le sémaphore du Grouin est singulier : son équipage est composé entièrement de réservistes de la Marine. Ils sont quatre chaque été à se relayer au sémaphore du Grouin à Cancale (Ille-etVilaine) : Jean-Yvon Renault, Jean-Jacques René, Jacques Rambaud et Jean-Yves Perrot, « les poids-lourds » comme ils se surnomment. Tous les quatre sont réservistes et dotés d’une solide et longue expérience. Du 1er mai au 7 septembre, chaque année, ils arment ce sémaphore qui balaie un périmètre allant de la baie de Saint-Malo à celle de Granville. Fermé le 4 janvier 1999 par la Marine nationale, racheté ensuite par le Conseil général d’Ille-et-Vilaine, le sémaphore est de nouveau armé depuis 2002.« Suite à un accident en mer, en 2001, qui a fait deux morts au pied du sémaphore, il a été décidé de le rouvrir pendant la période estivale », indique Jean-Jacques René, 36 ans de carrière dans la Marine. Le bâtiment actuel date de 1974 et se trouve à quelques pas des vestiges du premier sémaphore construit en 1861 suite à la mise en place au niveau national du service électro-sémaphorique. Les réservistes occupent l’ancienne tour de veille d’où ils scrutent les flots. Au premier niveau se trouve un centre d’expositions dédié à l’ornithologie qui, selon le Conseil général, « a pour objectif de sensibiliser le public à la richesse et à la fragilité des 51 espaces naturels protégés du département ». Le Conseil général met le sémaphore à disposition de la Marine nationale quand la ville de Cancale fournit une grande part du matériel et de l’équipement nécessaires aux réservistes. Recrutés par l’APER de Brest, les quatre réservistes sont affectés par la Fosit Brest (Formations opérationnelles de Surveillance et d'Information Territoriale)


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re du Grouin : des gardes de la côte

qui gère les 27 sémaphores de la zone de la préfecture maritime de l’atlantique.

marins dans le secteur,en particulier entre l'Ile des Landes et la pointe du Grouin.

La relève de chaque équipe se fait en décalé de manière à ce que l'un d'entre eux soit capable de résumer l'historique de la semaine et de transmettre le suivi des "opérations" en cours à son binôme. Navigateur de spécialité, Jean-Yvon Renault s’est fondu sans mal dans l’équipe. « Guetteur et navigateur sont des spécialités qui ont beaucoup de points communs : la veille, la vigilance avec en prime l'expérience maritime de chef de quart passerelle. Je ne suis pas dépaysé, la fiche de poste correspond tout à fait à mon expérience professionnelle avec notamment une participation de 2005 à 2007 au tour de Directeur des Missions de Sauvetage à Mayotte (DMS) ». affirme le major (R) Jean-Yvon Renault.

« Notre outil principal ce sont nos yeux et nos jumelles. L’informatique, les écrans radars, ont leurs avantages mais ils ne remplacent pas l’humain », confirme Jean-Jacques René. Leur sixième sens marin, ce que d’aucuns appellent l’expérience,leur permet d’anticiper et de voir dans ce petit dessalage à priori sans conséquences le ferment d’une noyade potentielle.

Un sixième sens marin Avec le radar, les cartes, la VHF, les équipements de mesures météo et les jumelles à leur disposition, les sémaphoristes scrutent sans relâche, du lever au coucher du soleil, cette étendue tout aussi magnifique que porteuse de dangers, en raison des forts courants

Les sémaphores de la Marine sont renforcés l’été par des réservistes qui ont suivi une préparation militaire Marine (PMM) puis ont intégré la réserve dans le cadre de la formation militaire initiale du réserviste (FMIR) qui offre notamment l’accès à la spécialité de « guetteur sémaphorique ».

Dans une ambiance de franche camaraderie, aucun d’entre eux ne regrettent cet engagement, qui les prive certes de vacances estivales, mais leur donne le sentiment d’une pleine utilité. « A en juger par nos rapports avec les collectivités ou bien les écoles de voile, oui, clairement, notre présence vaut la peine », s’enorgueillissent-ils. Leur veille au sémaphore rassure et donne des yeux au Cross-Corsen, situé à Plouarzel (Finistère), qui régit les secours et les moyens à déployer le cas échéant. Elle prouve aussi toute la qualité du filon de compétences, de savoir-faire et d’enthousiasme des réservistes de la Marine au service de l’action de l’Etat en mer. EV1 (R) Mikaël Cabon

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Dossier

Marine nationale et police des pêches

Les objectifs de la mission de police des pêches sont : Le maintien de la souveraineté de l'Etat sur les eaux territoriales et sur les ZEE (11 millions de km2) ;

contre les pollutions maritimes, le narcotrafic ou le trafic des migrants.

Le respect de la réglementation qui vise à protéger la ressource halieutique ;

La Marine Nationale se situe au cœur du dispositif de sauvegarde maritime, y consacrant plus du quart de l’activité opérationnelle de ses bâtiments et aéronefs et assurant avec ses sémaphores une veille permanente de l’ensemble du littoral métropolitain.

L’interdiction des activités de pêches illicites ainsi que les actes délictueux voire violents ; L’apport d’un soutien technique, juridique voire moral à la communauté des pêcheurs.

Le contexte de cette mission La police des pêches est une mission de la Marine nationale qui s’inscrit dans le cadre plus général de la sauvegarde maritime. Ce concept de sauvegarde maritime inclut toutes les missions de la Marine lui permettant de faire face aux menaces susceptibles de venir de la mer, d’assurer la protection des intérêts de la France, la défense des droits souverains en mer et la maîtrise des risques liés à l’activité maritime. Ces missions incluent par exemple la lutte

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Les caractéristiques de la mission de police des pêches La police des pêches s’inscrit dans un cadre interministériel : d’autres administrations disposent en effet de moyens et du personnel habilité à constater en mer les infractions en matière de pêche maritime (Affaires maritimes, Douanes et Gendarmerie). L’apport de la Marine à cette activité de l'État est cependant essentiel car elle dispose d'une large palette de moyens : navals et aériens, côtiers (entre autres, les moyens de la gendarmerie maritime) et hauturiers (contrairement à la plupart des administrations). Prépositionnés

partout dans le monde (notamment outremer où la Marine est le plus souvent la seule administration à disposer de moyens maritimes), ces unités peuvent agir partout sur opportunité grâce à l'habilitation de ses commandants et commandants en second. Par ailleurs la Marine dispose seule de capacités d’action de vive force. La variété des outils mis en œuvre (bâtiments de surface, aéronefs, commandos) lui offre donc une grande souplesse dans le choix du mode d'action. Dans un souci d’efficacité et d’économie,ces moyens modulables interviennent en complément de ceux des autres administrations impliquées et donc le plus souvent au-delà de la bande littorale. Dans la mise en œuvre, une véritable synergie est créée entre : le ministère de l’agriculture et de la pêche ; les préfets maritimes ou les délégués du gouvernement pour l’action de l’Etat en mer qui animent et coordonnent l’action en mer des administrations et la mise en œuvre de leurs moyens ;


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Les préfets de région, responsables du contrôle des pêches qui s’appuient sur les directions régionales des affaires maritimes ; Les centres régionaux des opérations de sauvetage et de secours (CROSS) qui assurent le contrôle des unités engagées en mer dans des opérations de police des pêches ; Les unités de la Marine nationale, des Affaires maritimes, des Douanes, de la Gendarmerie maritime et nationale. Dans les eaux métropolitaines et des départements d’outre-mer, la police des pêches s’inscrit dans un cadre européen. L’UE, qui est par ailleurs partie contractante à de nombreux programmes internationaux de pêche ou organisations régionales de pêche, fixe en effet l’ensemble des règles techniques et de gestion de la ressource halieutique ainsi que les dispositions communes de contrôle. La montée en puissance de l’agence européenne de contrôle des pêches implantée depuis 2008 à Vigo (Espagne) entraîne un accroissement des opérations conjointes de contrôle en coopération avec les Etats membres.Celles-

ci ciblent en général une espèce spécifique particulièrement menacée (thon rouge, cabillaud)

Le déroulement des opérations de police des pêches Les actions de police des pêches comprennent diverses opérations : observation des activités de pêches ; interrogation de navires de pêche ; vérification des journaux de bord ; examen des captures, des installations de stockage ou de traitement ;vérification des engins de pêche et contrôle des maillages ; appréhension des navires, matériels et produits de la pêche ; rédaction de procès verbaux d’infraction ; déroutement. Le contrôle d’un navire réalisé selon la méthodologie prescrite dure environ deux heures, très souvent dans des conditions éprouvantes en raison de l’état de la mer et de l’environnement d’un navire de pêche. En outre cette inspection est fréquemment mise à profit pour réaliser d’autres contrôles administratifs ne ressortant pas stricto sensu du contrôle des pêches. CF Pierre-François Ferri Autorité de direction des pêches d’ ALFAN

La participation de la Marine à la police des pêches en quelques chiffres

En 2008 la contribution de la Marine nationale à la police des pêches s’élève à: 21765 heures de mer 970 heures de vol 587 navires contrôlés 28 navires déroutés Pour certains bâtiments, la police des pêches représente une grande partie de l’activité. C’est le cas notamment pour les patrouilleurs de métropole et de Guyane, les remorqueurs de haute mer ainsi que les deux frégates et le patrouilleur austral basés à la Réunion qui se relaient dans les eaux convoitées des terres australes et antarctiques françaises. Des missions ponctuelles permettent par ailleurs de traiter des problématiques spécifiques en concentrant les moyens dans l’espace et le temps. Opération commando

C’est le cas notamment de l’opération TASSERGAL qui s’est déroulée entre octobre et novembre2007 et qui a permis de réduire pratiquement à néant les incursions violentes et répétées des pêcheurs brésiliens dans les eaux de la Guyane française. Cette opération inter-administrations, conduite en coordination avec le parquet de Cayenne, a vu l’engagement de 3 bâtiments de la Marine nationale, d’une vedette de la gendarmerie maritime et d’un détachement de commandos marine qui a mené 4 interventions de vive force. Au bilan, 14 tapouilles brésiliennes ont été interceptées et déroutées et 90 pêcheurs appréhendés. Campagne Thon Rouge

La Marine nationale a participé en 2008 comme en 2009 à un niveau élevé d’engagement à la campagne européenne de contrôle de la pêche au thon rouge en Méditerranée. L’UE a en effet sollicité l’ensemble des Etats membres dans le cadre d’un plan de déploiement conjoint afin de protéger cette espèce particulièrement menacée. Pour la Marine qui a déployé successivement entre avril et juin 2009 quatre bâtiments et un hélicoptère, cela a représenté 1210 heures de mer et 26 heures de vol. 108 inspections ont été conduites à la mer sur des navires de toutes nationalités (thoniers et remorqueurs de cage).

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Dossier SM(R) Anne-Sophie Grand-Jacquot

« Au Cross-Corsen,nous sommes tous des maillons de la chaîne de l’action de l’Etat en mer » Anne-Sophie Grand-Jacquot est étudiante. Après des études de droit, elle prépare des concours au sein de l’IPAG de Nantes et effectue depuis trois ans des périodes de réserve au sein du Cross-Corsen en tant que guetteur-sémaphoriste. MIR : Faut-il acquérir des savoirs spécifiques pour devenir guetteursémaphoriste ?

Durant vos périodes, quelles sont les missions ?

A l’issue de la PMM,j’ai pu choisir cette spécialité et être affectée au Cross-Corsen. J’ai suivi une période de formation de quinze jours à Lanvéoc à l’école de manœuvre et de navigation. Nous avons appris à identifier les navires (de commerce,

La SNSM en 2008 Les sauveteurs bénévoles de la Société nationale de sauvetage en mer interviennent sur appel des CROSS 24h sur 24 toute l’année Un bilan éloquent : 8 719 personnes secourues, 605 d’une mort certaine, 3 238 bateaux, planches, kites-surfs en difficulté assistés Plus de 55 % des interventions de sauvetage en France métropolitaine (80 % en dehors des heures ouvrables), 65%des interventions sont réalisées au profit des plaisanciers.

militaires…) - différencier un gazier d’un dragueur de mines par exemple - mais aussi à identifier les avions, les hélicoptères… Nous avons reçu des cours de météo,appris à lire une carte marine, reçu des formations sur l’action de l’Etat en mer… Je mets cet ensemble de savoirs en pratique depuis trois ans lors des périodes de 30 jours l’été à Plouarzel (Finistère) où se situe le CrossCorsen qui surveille le trafic (150 navires par jour, 700000 tonnes par jour) sur le rail d’Ouessant. C’est passionnant!

Je suis affectée au service circulation sous l’autorité du chef de quart d’Ouessant Trafic. Nous sommes deux en permanence au service circulation tandis que deux autres personnes

La SNSM, c’est près de 7000 personnes avec : 4 100 Sauveteurs embarqués bénévoles dédiés au sauvetage au large, 1 200 bénévoles assurent l’encadrement des stations, l'encadrement et les formateurs des Nageurs-Sauveteurs dans les Centres de Formation, 1 300 Nageurs-Sauveteurs volontaires détachés l’été pour assurer la sécurité des plages, La présence sur le territoire : 223 stations de sauvetage qui constituent un maillage serré tout le long des côtes de France et dans les DOM-TOM, 30 centres de formation répartis sur tout le territoire, 257 plages sont surveillées par les Nageurs-Sauveteurs.

Internet : www.snsm.net

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sont au service opérations. Nous utilisons le Spationav Vo, conçu par Thales, qui rassemble à la fois un système radar et un système d’identification automatique. C’est un outil destiné à la surveillance des approches maritimes et qui permet la coordination de l'action de l'Etat en mer. Dès qu’un navire est identifié dans la limite des dix milles nautiques autour d’Ouessant, je réalise un CRO (Compte-rendu obligatoire) en introduisant ses coordonnées dans la base Trafic 2000.On y indique les positions,route et vitesse du navire,provenance et destination,tirant d'eau, nombre de personnes (et/ou de passagers) à bord, marchandise, soutes. En fonction du type de navire ou du type de marchandise,on colore les bâtiments:verts pour les non dangereux,orange pour les dangereux, jaune pour les sous-attentions, bleu pour les navires de recherche et de l'Etat. La langue de travail est essentiellement l’anglais.Nous utilisons des phrases types pour nous faire comprendre, ce qui n’est pas parfois une mince affaire quand les équipages sont constitués de personnes qui ne maîtrisent pas bien la langue de Shakespeare, ou bien l’alphabet international. Les communications se font par VHF sur canal 13. A mon humble niveau, j’ai le sentiment de participer, en tant que maillon d’une chaîne globale, à la protection de nos côtes. Propos recueillis par l’EV 1 (R) Mikaël Cabon

Les centres régionaux opérationnels de secours et sauvetage (CROSS) constituent l’ossature du dispositif de surveillance des côtes françaises. Dépendant des directeurs régionaux des affaires maritimes et placés sous l’autorité opérationnelle des préfets maritimes, ils sont armés par des personnels militaires des affaires maritimes et de la Marine nationale. Il existe cinq centres principaux et un centre secondaire répartis sur le littoral métropolitain ainsi que deux centres principaux en outre-mer, aux Antilles et à La Réunion.


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Témoignage du CF (R) Pascal Potrel

L’Abeille Liberté, navire affrété L’Abeille Liberté est le dernier né des R.I.A.S (Remorqueurs d’Intervention d’Assistance et de Sauvetage) assurant la protection du littoral français. Entré en service en octobre 2005, et affrété par la Marine nationale, ce remorqueur est sous le contrôle opérationnel de l’Amiral, Préfet maritime de la Manche et de la Mer du Nord. Basé à Cherbourg, il répond très scrupuleusement aux besoins de la Marine dans les missions qui lui sont attribuées. L’Abeille Liberté dépend de la société LES ABEILLES,spécialisée dans le remorquage de haute-mer et d’assistance depuis plus de 35ans, filiale de groupe BOURBON – leader mondial des navires de servitude offshore et armement majeur français.

Récit d’une action de sauvetage La grande richesse de notre métier réside dans le fait que chaque opération d’assistance est unique.Il faut donc se remettre en question à tout moment et il est impossible et dangereux de basculer dans une certaine routine. Chaque mission de sauvetage est particulière, il m’est donc difficile de vous faire partager chronologiquement une opération. Je vais donc vous parler des éléments communs. L’équipage d’un R.I.A.S est constitué de 12 personnes (5 officiers et 7 membres d’équipage) qui ont l’habitude de travailler ensemble et d’intervenir dans des conditions extrêmes. Prêt à appareiller en moins de 40 minutes,à toute sollicitation opérationnelle du préfet maritime, chacun à bord répond instantanément grâce à un parfaite maîtrise de son rôle/poste.

Tout au long de la mission, et plus particulièrement pendant la phase qui précède la décision de prise de remorque, le commandant est en contact permanent avec la cellule de crise de la préfecture maritime et la cellule opérationnelle de la société Les Abeilles.Il se tient en permanence informé de l’évolution de la situation. Lorsqu’il est décidé de prendre en remorque le navire en difficulté, le remorqueur est prêt gréement disposé – équipage paré à entrer en action. La prise de remorque proprement dite est la phase la

L’abeille Liberté en quelques chiffres

Longueur: 80 m Largeur: 16,50 m Tirant d’eau: 6 m. Puissance: (21740 CV), répartie sur 4 moteurs principaux. Traction au point fixe (bollard pull): 209 tonnes Vitesse maximale d’intervention: 19,9 nœuds. 21


Dossier

Les missions principales de l’Abeille Liberté.

la sauvegarde des vies humaines / recherche de naufragés (capacité d’accueil de 300 naufragés); la protection du littoral; la permanence météorologique (prépositionnement stratégique lorsque les conditions météorologiques se dégradent); la lutte anti-incendie; la lutte contre l’envahissement des eaux; la lutte antipollution; Ainsi qu’un certain nombre de missions complémentaires : OSC (on Scene Commander – commandant sur le lieu des opérations); Support de plongée au profit des plongeurs démineurs; Aide médicale avancée en mer; Entraînement des moyens aériens d’intervention de la zone (Marine nationale mais aussi Protection civile et Douanes); plus dangereuse de notre mission car les deux navires (remorqueur et futur remorqué) sont en situation de rapprochement extrême (de 5 à 20 m) avec les risques importants qu’il en découle : vie humaine, collision, avarie majeure, rupture de gréement… C’est le moment où les communications extérieures sont limitées à leur plus simple expression. La sécurité est omniprésente à bord et il est primordial que chacun à bord l’ait parfaitement assimilé. De par la taille des gréements mis en œuvre, tout défaut de vigilance peut être dangereux voire fatal. La complémentarité dans l’expérience de chaque membre de l’équipage est

La PMM Marine Marchande: Depuis 2001 une préparation militaire spécifique propose une formation de réserviste aux élèves des écoles de la Marine marchande. Cette formation, organisée à Marseille, permet aux officiers de la marine marchande d’embarquer sur les bâtiments de la Marine nationale et d’y acquérir une expérience qualifiante de chef de quart. 22

essentielle.Nous sommes passionnés par ce métier, ce qui explique le faible turn-over rencontré aux Abeilles. C’est le rôle du Capitaine de connaître la complémentarité de son équipage pour fournir un service sans faille à notre affréteur. La société Les Abeilles possède une expérience de plus de 30 ans dans la protection du littoral. Les anciens ont su nous transmettre leur expérience que nous adaptons, en permanence, à l’évolution constante de nos missions. Ce partenariat trentenaire avec la Marine nationale a permis d’établir une relation forte et une confiance mutuelle qui est primordiale et décisive en opération. Une fois le navire pris en remorque,l’objectif est de l’amener en lieu sûr tout en évitant d’exposer le littoral à un risque majeur. Une fois le lieu et/ou le port refuge déterminé,le remorquage se fait dans les meilleures conditions de sécurité possible. Les dispositions pour assurer l’arrivée du convoi sont alors prises avec tous les acteurs de la chaîne du sauvetage. Le navire remis en lieu sûr et pris en charge par les autorités portuaires (Capitainerie, Pilotage et Remorquage), notre objectif est de regagner au plus vite notre zone de Station de Sauvetage afin de répondre à toute nouvelle sollicitation. Chaque opération donne lieu à débriefing afin d’améliorer sans cesse le dispositif, nos performances et procédures.

Réserviste, un atout non négligeable J’ai rejoint la réserve très rapidement après la fin de mon service national. La qualité et la richesse des relations qui existent entre la Marine nationale et les réservistes de la Marine marchande ont toujours été les facteurs déterminants pour continuer mon engagement dans cette voie. Au quotidien,cette expérience de réserviste, confortée au fil des périodes des différents

ESR est un atout non négligeable dans ma fonction de capitaine de remorqueur d’assistance. Cette connaissance des armées et tout particulièrement de la Marine nationale m’a permis de consacrer davantage de temps à mon métier sans négliger,bien au contraire, les rapports avec notre affréteur.Je peux ainsi en faire profiter les personnes qui naviguent avec moi afin qu’ils appréhendent plus rapidement les spécificités du monde militaire.

Moins de 10 % des officiers sont réservistes Il y a très peu de réservistes au sein de la compagnie Les Abeilles pour deux raisons simples : La première est que ce critère n’a jamais été pris en compte dans le recrutement. Nous devons être, à ma connaissance moins de 10 % des officiers et pratiquement tous de la même génération.

L’autre raison : la moyenne d’âge relativement jeune des officiers implique que ces derniers n’ont pas fait de service national. Avec la fin de la conscription,les élèves officiers de la marine marchande ne peuvent plus profiter de leur service national pour acquérir de l’expérience en tant que chef de quart (lire encadre ci contre).Ils ont donc majoritairement opté pour une entrée la plus rapide possible dans la vie active afin de naviguer au plus vite au long cours. A nous les anciens de leur faire profiter de notre expérience et de notre fierté d’être réserviste ! CF (R) Pascal Potrel


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Contrôle naval volontaire dans l’Océan Indien

coopération de la Marine nationale et des armateurs

La recrudescence des actes de piraterie dans l’océan indien implique un renforcement de la sécurité des navires français sur zone. Une amélioration permise par le contrôle naval volontaire.

En 2001, quand l’Etat propose une instruction ministérielle relative au contrôle naval volontaire, il est bien loin d’imaginer toute l’importance que prendra ce dispositif quelques années plus tard. Il s’agit à l’époque « d’accroître la sécurité des navires dans des zones où elle pourrait être compromise et d’assurer le maintien des flux d’échanges à la vie nationale ». Les instigateurs du contrôle naval volontaire (CNV) proposent aux armateurs battant pavillon français d’échanger des informations en signalant leurs mouvements et intentions et de fournir des données nautiques et militaires de la zone. La menace qui pèse alors sur le trafic maritime dans l’océan indien est plutôt d’ordre terroriste. L’attentat contre le pétrolier français Limburg près du port d’Ash-Shihr le 6 octobre 2002 viendra hélas en confirmer la possibilité. Un mois plus tard, le CNV s’effectuait pour la première fois. Depuis 2005, les risques qui pèsent sur les navires fréquentant cette zone grande comme cinq fois la France sont liés à la piraterie qui infeste un périmètre qui s’étend de Djibouti à la mer de Chine (122 Est), et qui descend désormais,selon le lieu des dernières attaques, près des Seychelles et de Madagascar. Le Golfe de Guinée fait également partie des zones soumises au CNV.

En veille sur Brest C’est à Brest, à la préfecture maritime de l’atlantique, que se trouve le CRMAR (le centre de renseignement de la Marine) qui abrite le

centre de coopération navale (CENTCOOPNAV). Sous l’autorité du capitaine de vaisseau Stéphane Chanfreau,140 personnes,dont six réservistes, s’emploient à établir la situation maritime mondiale de référence et à synthétiser la documentation dont peuvent avoir besoin les unités.Sur cet effectif,3 personnes sont affectées au CENTCOOPNAV qui assure une permanence 24 heures/24 en matière de contrôle naval. « Quand ils entrent dans la zone à risque, les navires nous préviennent de leur position et quand ils font l’objet d’un risque d’attaques repérés sur leurs radars, ils nous envoient des alertes par téléphone ou par mail », indique le MP Christian Abjean. En transmettant leurs positions, les navires permettent à la Marine nationale d’assurer une veille et de les mettre au besoin en rapport, avec réactivité, avec les navires de la Marine présents sur zone. « C’est une démarche volontaire de la part des armateurs. Une vingtaine d’armements, représentant 110 navires, nous informent de leurs positions et itinéraires. Chaque jour cela représente une vingtaine de mouvement quotidiens dans cette zone », précise le CV Stéphane Chanfreau.Les informations transmises permettent également de récupérer de précieuses informations sur l’environnement de ces navires utilisés dans le cadre d’autres missions de la Marine nationale. Ce réseau de navires qui parcourent le globe informe ainsi en temps réel des navires qui croisent leurs routes, de l’actualité et du degré de risques des régions visitées à l’occasion des escales par exemple. « Ces renseignements, et bien d’autres provenant d’autres sources, seront ensuite analysés,synthétisés,accumulés par les équipes du CRMAR pour servir de bases de

données d’informations pour les missions ultérieures des navires de la Marine nationale sur ces zones », complète le commandant du CRMAR. En retour les compagnies maritimes reçoivent un état des lieux de la situation sécuritaire.

Contrôle naval, EPE, Escorte… Le contrôle naval est ainsi l’une des mesures prises par l’Etat pour améliorer la protection des navires français, leurs équipages et leurs cargaisons.Ce n’est pas la seule.Depuis quelques mois, une dizaine d’équipes de protection embarquées (EPE), de 4 à 5 hommes chacune, embarquent sur des navires de pêche en océan Indien, dans le cadre d’un accord avec les armateurs,pour assurer la protection rapprochée des navires. Ce qui n’est pas sans contraintes. Outre la sécurité des navires,il faut également assurer la confidentialité des zones de pêche, une donnée stratégique pour les armateurs de ces navires. Ces équipes ont eu l’occasion de s’illustrer récemment en repoussant plusieurs attaques de navires de pêche français par des pirates dans l’océan indien. Des escortes de navires groupés dans le cadre de la mission Atalante, sont également organisées. Les conditions géopolitiques de la zone, avec des déplacements massifs de population,issue de l’Afrique de l’Est vers le Yémen, poussées par la pauvreté et donc susceptibles de trouver dans la piraterie une échappatoire à leur situation, renforce l’acuité des missions et la nécessité de moyens adaptés de la Marine nationale dans cette zone de plus de deux millions de km2. EV1 (R) Mikaël Cabon

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Dossier

Un officier de permanence « état-major » à la préfecture maritime de Cherbourg Non, ça n’a pas été aussi rapide. J’ai d’abord été réserviste « passif » pendant 7 ans puisque je ne faisais qu’assister aux réunions d’information proposées par les CIRAM avant de trouver un contrat intéressant au service de l’action de l’Etat en mer (AEM) à Cherbourg. De par ma formation, je pouvais apporter quelque chose à la Marine nationale.

Quelle est votre formation ?

Pendant 60 jours par an, le LV(R) Alain Lemarchand est réserviste à la préfecture maritime de Cherbourg tandis que, le reste de l’année, il est commandant de pétrolier de 300 000 tonnes. MIR : Pouvez-vous nous expliquer votre parcours dans la réserve ? Dès la fin de mon service militaire, j’ai ressenti le besoin de garder un lien avec la Marine nationale. Je savais que j’exercerais un métier de marin, mais je voulais en plus continuer à servir mon pays, ce qui est certainement lié à mon sens de la citoyenneté mêlé à ma passion pour la mer.

Et vous avez choisi d’être officier de permanence « état-major » à la préfecture maritime de Cherbourg ?

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J’ai effectué mon service militaire alors que je sortais de troisième année du cycle de formation de Capitaine de 1re Classe à l’Ecole Nationale de la Marine Marchande au Havre.A l’époque, j’ai fait un service militaire de type EOR (élève officier de réserve). J’ai été affecté au Centre Régional Opérationnel de Secours et de Sauvetage (CROSS) de Gris-Nez dans le Nord de la France. C’était très intéressant, je me projetais dans les bâtiments qui franchissaient le détroit du Pas de Calais. Ensuite j’ai navigué comme Officier Mécanicien et Lieutenant sur un pétrolier simple coque d’une grande compagnie pétrolière française avant de réintégrer l’Hydro. J’ai terminé ma dernière année sur les bancs de cette école avant de retourner sur le même pétrolier de 280 000 t, l’Autan.

Pouvez-vous nous décrire vos périodes de réserves à la division AEM de la préfecture maritime de Cherbourg ? La pluralité des dossiers traités par cette division est très intéressante. J’ai pu apporter mon expertise et mon savoir sur des dossiers très transverses comme le projet de terminal méthanier à Dunkerque. De façon plus concrète encore, j’ai servi comme officier de liaison sur le chantier du Tricolor, ce voiturier qui avait sombré avec son chargement en Mer du Nord.

Malheureusement au bout d’un certain temps dans un poste, le contrat ne peut plus être renouvelé.J’ai dû me résoudre à quitter la division AEM.

Vous avez alors signé un autre ESR ? Oui, en 2007 on m’a proposé un contrat en tant qu’officier permanence au Centre Opérationnel de la Marine à Cherbourg. J’ai effectué un stage de formation à Paris et depuis j’essaie d’effectuer les 60 jours annuels.

Concrètement, que faites-vous ? Pour résumer:je suis le représentant de l’amiral préfet maritime de la Manche et de la Mer du nord et commandant de l’arrondissement maritime en heures non ouvrables. J’effectue mon service les week-end et les jours fériés lorsque je ne suis pas en mer. J’ai un peu de mal à honorer mon contrat de 60 jours par an car il me faut jongler avec mon planning et mes obligations familiales,mais pour moi c’est très important de continuer à garder ce lien.

Quels sont vos regrets et vos ambitions concernant votre carrière de réserviste ? Je suis un peu frustré de ne pas être employé pour un métier plus opérationnel dans la réserve. Par exemple, beaucoup de marins qui naviguent dans la marine marchande sont des anciens de la Marine nationale. L’inverse n’est pas vrai. C’est dommage qu’il n’y ait pas plus d’opportunités ou de souplesse dans ce sens. Mais je garde espoir, j’ai toujours la même envie de naviguer, que les bateaux soient gris ou d’une autre couleur ! Propos recueillis par le LV Haar Officier communication Comar Manche


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Sûreté des navires et des installations portuaires

Le peloton de sûreté maritime et portuaire du Havre

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les activités maritimes et portuaires font l’objet de prescriptions internationales en matière de sûreté : code international de sûreté des navires et des installations portuaires (ISPS), règlement européen numéro 725/2004… Ces textes de référence traitent de la protection contre les actions terroristes, le transport illicite de marchandises, l’immigration irrégulière et les autres actes de malveillance de droit commun. Dans les ports d’importance vitale comme Le Havre,Marseille ou Dunkerque,un dispositif visant à assurer des missions de sûreté générale

au profit des navires et des installations portuaires se met en place. La gendarmerie maritime avait les aptitudes requises pour assurer cette nouvelle mission de surveillance et d’intervention dans les zones d’attente en rade,les chenaux d’accès,les plans d’eau, les quais et les installations portuaires. A cet effet, le peloton de sûreté maritime et portuaire (PSMP) du Havre a été créé en 2006, à titre expérimental. Outre les missions générales de police administrative et de police judiciaire, le PSMP duHavre est investi de missions plus spécifiques visant à prévenir les actions malveillantes et terroristes par une présence dissuasive,dans les approches,sur les plans d’eau et dans les zones portuaires. Pour mener à bien ces missions,le PSMP duHavre s’organise autour de 5 pôles : ciblage, renseignement, police judiciaire, ISPS et opérations / interventions. Pour l’exécution du service, le PSMP du Havre dispose de véhicules routiers mais aussi et surtout de moyens nautiques non négligeables : deux

embarcations semi-rigides dites « EDOP (Embarcation Drôme Opérationnelle de Projection) et un pneumatique de type Tohatsu. A terme, l’unité sera dotée de deux vedettes de 12 mètres,de type pilotine,mieux adaptées aux conditions de navigation locales notamment l’hiver. Commandés par un officier,les 30 sous-officiers et gendarmes adjoints ont reçu une formation adaptée, destinée à connaître les principes de l’ISPS et à disposer des connaissances nécessaires à l’application de la police en mer. Un certain nombre de militaires disposent de qualifications particulières : plongeurs, pilotes d’embarcations,ou des compétences pointues dans le domaine des langues étrangères (anglais), de la délinquance financière,de l’identification criminelle, des explosifs… Afin de renforcer les effectifs de l’unité, une équipe de réservistes peut être mobilisée à tout moment. Elle est composée d’un officier subalterne, d’un sous-officier et de 3 militaires du rang. Issus de la société civile, ils sont source de complémentarité et d’enrichissement

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Dossier par l’apport d’une culture différente.Avec une étudiante en Master 2 de marketing international, un fonctionnaire de l’administration fiscale,un chimiste par ailleurs équipier SNSM, un ex Gendarme Auxiliaire chargé de la sécurité dans une succursale de la Banque de France et un professeur de droit et d’économie internationale, l’éventail des compétences est large : compétences linguistiques (anglais, espagnol russe), techniques (transports maritimes,droit des affaires,intelligence économique…), sauvetage en mer… Ces réservistes parfaitement intégrés dans l’unité ont vraiment le sentiment d’être utiles. Fiers d’appartenir à cette unité opérationnelle, ils servent le PSMP avec ardeur et enthousiasme. Bien que numériquement modeste, le renfort des ces « gendarmes à temps partiel » est apprécié. « Motivés, bien formés et fidélisés, ils répondent à des besoins ponctuels, notamment pendant les week-ends et les vacances scolaires, mais aussi en cas d’activité soutenue ou d’évènement particulier » commente le lieutenant Bourdoux, commandant l’unité. Un officier de réserve issu de la Marine nationale a été recruté pour perfectionner les personnels d’active et de réserve en anglais maritime. Un officier de port du GPMH (Grand Port Maritime du Havre) devrait intégrer l’unité prochainement comme sous-officier supérieur de réserve. La montée en puissance de la réserve opérationnelle ouvre des perspectives aux réservistes les plus disponibles et les plus motivés. La formation d’APJA (Agent de Police Judiciaire Adjoint), qui sera sanctionnée par un examen officiel programmé en novembre prochain, devrait renforcer le professionnalisme et le savoir faire des réservistes de la gendarmerie maritime. Une prestation de serment auprès de la magistrature sera organisée pour les réservistes reçus. Avec l’ouverture des PSMP de Port de Bouc -13- en 2009 puis à terme Marseille -13-, Dunkerque -59- et Montoir de Bretagne -44-,ce sont des dizaines de postes de réservistes qui vont se créer dans le domaine de la sûreté maritime et portuaire. Réserviste : un métier plein d’avenir ! Sous-Lieutenant Sylvain HAMON, réserviste à la compagnie du Havre -76-

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Lutte contre la piraterie :

un réserviste au CPCO Le Capitaine de corvette de réserve Bernard Charles a effectué au premier semestre 2009 une mission d’un mois au service de la lutte contre la piraterie au sein du CPCO (Centre de planification et de conduite des opérations) à l’Etat Major des Armées. Ancien marin d’active - une carrière de plus de 25 ans - il n’avait jusque-là jamais traité ce sujet sensible, mais ses connaissances de la Marine, sa curiosité et son intérêt pour le monde maritime lui ont permis d’être rapidement opérationnel. « Pour cette mission, dit-t-il, j’étais intégré à la cellule J3 Monde (1) sous la direction de l’adjoint de J3 Monde pour les opérations et sous la direction d’un capitaine de vaisseau de J5 (2) pour l’organisation »: La piraterie en Océan indien mobilise actuellement plusieurs états-majors (OTAN, Français, Européen, US) et les forces de nombreuses nations y compris des Russes, Indiens, Chinois, Japonais,… impliquées dans ce vaste secteur qui s’étend sur l’ensemble du Golfe d’Aden et la Corne de l’Afrique (du Yémen aux Comores, le long des côtes somaliennes et jusqu’à 500 nautiques au large). Depuis décembre 2008, la France est membre de l’opération ATALANTE mise en place par l’Union européenne. Les missions sont de deux ordres: – accompagnement des navires du Plan Alimentaire Mondial à destination de la Somalie transitant généralement entre Mombasa et Mogadiscio ou un autre point de la côte somalienne; – accompagnement des convois de navires en transit dans le Golfe d’Aden où les pirates agissent en se mêlant aux flottilles de pêcheurs. « Dans ce cadre, un navire est désigné périodiquement par l’Etat Major européen implanté à Northwood pour assurer

l’échelon local en Océan Indien de commandement d’ATALANTE », précise le CC(R) Bernard Charles. S’ils veulent être escortés, les armateurs des navires doivent en faire la demande. Ils disposent pour cela d’un site internet dédié. « L’essentiel du travail de la cellule de coordination et de synthèse piraterie, explique t-il, consistait à analyser, synthétiser, archiver les informations reçues par courrier électronique ». Les informations à traiter sont issues quotidiennement de l’Etat Major d’Alindien, de l’échelon représenté par les marins français positionnés à Barhein auprès des Américains, des situations navales transmises par J2, des comptes rendus de l’Etat Major de la force européenne située à Northwood, et du compte rendu hebdomadaire de l’EMOps de la Marine avec qui les contacts téléphoniques étaient très fréquents. Il est ainsi possible de traiter rapidement la situation connue des navires militaires et des navires de commerce sur zone et les actes connus de piraterie, leur évolution, leur dénouement… permettant une information des acteurs ainsi qu’une comptabilité des actions. Quotidiennement, la cellule avait pour mission d’informer les autorités de l’EMA et le cabinet du ministre de la Défense de la situation » Bernard Charles intervenait en renfort, ce qui demandait à ce Sud Finistérien, installé pour l’occasion pendant un mois à Paris, une grande disponibilité et en particulier une astreinte un week-end sur deux. Il a dû faire sa place dans cette petite cellule piraterie « éloignée du reste de J3 Monde et qui jouxtait J3 Mer sans en dépendre hiérarchiquement », preuve de la capacité d’adaptation des marins réservistes et de leur motivation. Fin 2009, il pourrait de nouveau rejoindre le CPCO – et cette fois la cellule J3 Monde Liban – pour une nouvelle mission. Propos recueillis par

l’EV1(R) Véronique Rémont Les sections du CPCO sont identifiés par leur baptême OTAN : J pour Joint (interarmées). J3 : conduite des opérations J5 : planification des opérations J2 : renseignement (interface entre CPCO et DRM)


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LES BRIGADES « GARDE-CÔTES » DE LA DOUANE FRANCAISE Le lieutenant de vaisseau Eric Brothé et l’enseigne de vaisseau (R) Philippe Gellé en passerelle de la DF43, à l’entrée du bassin d’Arcachon (photo Philippe Gellé)

En juillet dernier, le lieutenant de vaisseau Eric Brothé et l’enseigne de vaisseau (R) Philippe Gellé* ont embarqué le temps d’une mission sur la vedette des douanes Haize Hegoa (Vent du sud), dans le cadre des échanges réguliers entre les formations de l’action de l’Etat en mer stationnées sur la base navale de l’Adour. Cette période a été l’occasion de nombreux contacts humains avec le commandant Benoît Verniquet et son équipage, mais il a surtout contribué à mieux comprendre les missions de la douane,dont le champ d’action maritime embrasse des activités à large spectre. Partons à la découverte d’un environnement méconnu – souvent dans l’ombre des douaniers terrestres– qui mérite d’être mis en avant, tant par le sens marin qu’il implique que par la maîtrise des règlements douaniers et internationaux.

Un cadre historique et juridique La surveillance des côtes françaises remonte à l’époque de Colbert, lorsque le ministre décide la création d’une brigade de Gabelous, en partie pour lutter contre la contrebande. Dès *Le lieutenant de vaisseau Eric Brothé est commandant en second de la base navale de l’Adour et adjoint au commandant de la Marine à Bayonne.L’enseigne de vaisseau (R) Philippe Gellé est assistant départemental de la Marine pour les Hautes-Pyrénées.

lors, les guetteurs affectés à cette milice garde-côtes vont arpenter le long du littoral, par ce qui reste encore aujourd’hui connu sous le nom de « chemin des douaniers ». Depuis, l’intérêt pour cette mission ne va cesser de croître et son champ d’action va continuer à s’étendre… Un cadre juridique est fixé par un Conseil du roi en date du 19 mars 1719. Désormais, les miliciens pourront intercepter tous les navires de moins de cinquante tonneaux, quelle que soit leur nationalité et en faisant usage de la force si nécessaire, dans un rayon maritime d’action de deux lieues. À la Révolution, cette mission est confiée à la douane, l’appellation de garde-côtes est officialisée par décret du 30 septembre 1791. Puis, les prérogatives de ce corps s’élargissent à nouveau à la Restauration, le rayon maritime d’action passant à quatre lieux, le droit de visite étant permis jusqu’aux navires de cent tonneaux et les agents sont habilités à la police des pêches. En 1963, les garde-côtes, partie maritime de l’administration de la douane française, adopte une structure plus opérationnelle pour coordonner ses moyens aéro-maritimes. Elle dispose à ce jour de quatre directions régionales de garde-côtes (DRGC), à Rouen (Manche-Mer du Nord), Nantes (Atlantique), Marseille (Méditerranée) et Fort-de-France (Antilles-Guyane). Chaque DRGC dispose d’un centre opérationnel armé H24,en lien avec les préfectures maritimes, centres des opérations

maritimes (COM) et centres régionaux de surveillance et de sauvetage (CROSS) dont elles dépendent. Un patrouilleur couvre la zone de la Polynésie française, des moyens nautiques sont positionnés à Mayotte et à Saint-Pierreet-Miquelon.

Des missions, des moyens, des hommes Les garde-côtes assurent un ensemble de missions diverses et variées, mais leur cœur de métier s’articule autour de deux pôles principaux, avec la mission douanière, orientée vers la lutte contre la fraude ou les grands trafics, et la mission fiscale (francisation, statut juridique des navires, etc.). Leurs moyens sont également intégrés dans le dispositif national de l’action de l’État en mer (AEM), sous l’autorité du secrétariat général de la mer (SGM), qui relève directement du Premier ministre, au même titre que la Marine nationale, les affaires maritimes, la gendarmerie nationale et l’association privée de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). Le mode opératoire des unités garde-côtes repose sur une identification précoce des navires qui arrivent sur les côtes françaises. Pour cela, toutes les sources de renseignement sont exploitées, parmi lesquelles on peut citer la Marine nationale ou les services de douanes européens. Le premier maillon de cette chaîne opérationnelle est sans contexte le vecteur aérien, avec

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Dossier douze avions de surveillance maritime (type F-406) à long rayon d’action et cinq hélicoptères de type EC-135. Chargés d’observer, d’identifier et de renseigner les unités maritimes, voire même terrestres, ils sont les « yeux » de cette organisation. Les avions surveillent les approches des eaux territoriales jusqu’à deux cents milles nautiques, les hélicoptères interviennent dans la zone des 12 milles pour détecter les navires suspects à contrôler et guider vers eux les vedettes. Viennent ensuite les éléments maritimes, avec deux patrouilleurs de 43 mètres (Brest et Boulogne-sur-Mer), vingt-neuf vedettes garde-côtes (entre 19 et 32 mètres) et vingtsept de surveillance rapprochée (entre 7 et 14 mètres). Au-delà de ces moyens, les pouvoirs étendus attribués aux agents sont sans équivalent (droit d’injonction, d’arrêt, de contrôle, de fouille, de visite des navires, de marchandises et personnes, confiscation, saisie ou retenue des personnes, marchandises de fraudes ou sommes d’argent). Mais, le succès des missions réside avant tout dans l’engagement et l’implication des agents, pour qui la notion d’objectif est essentielle, sans parler du légendaire « flair du douanier ». Environ 700 agents arment cette composante de la douane, avec des compétences et un savoir-faire entretenus en permanence. Dès leur recrutement, tous reçoivent une formation théorique et pratique à l’École nationale des brigades des douanes (ENBD), avant d’effectuer un stage en unité terrestre.Par la suite, il leur est possible de postuler à la spécialité maritime, après un délai moyen de deux ans. Les agents retenus suivent une formation maritime de quatorze semaines, avant d’être affectés sur une vedette. Trois spécialités de base forment les équipages, chef de quart, mécanicien ou marin-pont, avec l’attribution de fonctions supplémentaires (cuisinier, opérateur-radio) ou des spécialisations (plongeur de bord). Les agents affectés à bord revêtent tous l’uniforme de la douane.

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La brigade de garde-côtes de Bayonne Armée par une vingtaine d’agents, la brigade de garde-côtes de Bayonne offre la particularité d’être implantée au sein de la base navale de l’Adour à Anglet. Cette entité de la Marine nationale représente un exemple peu commun de coopération interministérielle, en regroupant les moyens nautiques et maritimes de la Défense (patrouilleurs de surveillance des sites Athos et Aramis, navire de soutien de la DGA Aquitaine Explorer et vedette côtière de surveillance maritime Adour), de l’Intérieur (vedette de la brigade nautique de l’intérieur Ernéa), du Budget (vedette garde-côtes DF 43 Haize Hegoa) et du Développement durable (vedette des affaires maritimes Eider).Sous la protection de son enceinte, elle assure également un soutien technique, administratif, logistique et opérationnel à ces formations oeuvrant pour l’AEM dans le golfe de Gascogne. Placée sous l’autorité de la DRGC de Nantes, la vedette DF 43 Haize Hegoa est chargée d’assurer le contrôle d’une zone allant d’Arcachon à la frontière franco-espagnole. Construite en 1990 aux chantiers Couach d’Arcachon, cette vedette de 29 mètres de long et 6 de large, jauge 64 tonnes ; sa propulsion lui permet d’atteindre une vitesse maximale de 28 nœuds. Chaque sortie à la mer nécessite un équipage minimal de neuf agents.

La BGC de Bayonne au quotidien Samedi 26 juillet 2009 – 0700. La DF 43 appareille de la base navale de l’Adour pour une mission de 48 heures. La liste des navires enregistrés dans la zone tombe du PC, apportant ainsi des données sur la fréquentation des eaux. Dans quelques heures, le survol du F-406 SURMAR de Bordeaux-Mérignac viendra affiner ces renseignements. Après un chenalage sur l’Adour, le cap est mis sur Hendaye, où la vedette vient mouiller en baie du Figuier. La drome est mise à l’eau avec l’équipe de prise pour aller effectuer des contrôles aux pontons du port de plaisance. Puis, le cap est mis sur Arcachon en début d’après-midi par une houle modérée. Le transit est mis à profit pour mener des opérations de contrôle à la mer. La DF-43 embouque les passes menant au bassin d’Arcachon, où règne une intense activité nautique en cette magnifique journée estivale. La vedette vient mouiller

devant Lège-Cap-Ferret, de nouveaux contrôles sont effectués. Le soir, un événement insolite se produit : La « jonction » avec la vedette DF-42 Suroît, basée à Royan. Rare, aux dires de chacun, cette rencontre entre deux équipages est un temps fort d’échanges. Puis, la mission reprend ses droits. Dans un calme serein, sous une lumière digne des grands maîtres, on appareille pour bénéficier de la marée,la navigation en ces eaux est difficile, tant le relief sous-marin du célèbre Banc d’Arguin est sculpté en permanence par la force des courants qui y règnent. Inlassablement, l’embarcation est mise à l’eau pour permettre à l’équipe de visite d’effectuer des contrôles, qui sur un chalutier, qui sur les pontons du port de Capbreton. Ces visites sont l’occasion de mettre en avant les spécificités des agents, dont l’expérience a permis d’acquérir des savoir-faire hors-pairs. Ainsi, Pascal, 45 ans, chef de quart, est devenu un spécialiste reconnu des contrôles de navires de commerce, à tel point qu’il est aujourd’hui formateur non-permanent à l’ENBD dans ce domaine. Philippe, pour sa part, maîtrise les règlements et l’art du contrôle de la pêche, d’autres membres de l’équipage ont aussi leur credo. Lorsque la DF-43 revient à quai à la base navale, il faut déjà penser aux convocations du lendemain et à la prochaine mission, prévue en début de semaine. La spécificité des garde-côtes s’est ici illustrée sur de nombreux points, avec une mention particulière pour la maîtrise des équipes de visite à la mer. Vérification de la position administrative des navires, convocations délivrées aux plaisanciers en infraction, contrôle des pêches, tels ont été les principaux actes enregistrés durant cette mission. Les BGC disposent d’unités maritimes rapides, armées par des marins aux prérogatives particulières, et qui agissent en parfaite coordination avec les vecteurs aériens et terrestres. Investies d’un rôle de protection commerciale, elles concourent également à la sécurité de l’espace national et communautaire, en parfaite interaction avec les autres administrations de l’État et des autres pays. Les volets financiers et fiscaux apparaissent comme des compétences spécifiques de la douane, leur donnant une nécessaire légitimité dans le dispositif de l’action de l’État en mer (AEM). LV Eric Brothé et EV(R) Philippe Gellé


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LE GRENELLE DE LA MER ET SES CONSEQUENCES POUR LA MARINE Lancé le 27 février dernier par le ministre de l’écologie(1) , Jean-Louis Borloo, le Grenelle de la mer s’est inscrit dans la continuité du Grenelle de l’environnement en ayant pour ambition de compléter ses engagements dans le domaine maritime. L’objectif du Grenelle de la mer a été d’élaborer des propositions pour une nouvelle politique maritime basée sur une gestion concertée de la mer. Le processus de ce Grenelle a été calqué sur le modèle et les méthodes de son « grand-frère » en passant par trois étapes : l’élaboration de propositions d’actions,la consultation du public et des élus locaux et la formulation des engagements. Quatre groupes de travail d’une cinquantaine de personnes issues des différents collèges ont été constitués, portant respectivement le volet littoral, le volet économique, le volet ressources humaines et le volet gouvernance. Ces groupes ont rendu leurs conclusions au ministre d’Etat Jean-Louis Borloo le 9 juin dernier. Une consultation nationale s’est ouverte sur la base de leurs propositions et trois tables rondes, présidées par Jean-Louis Borloo, ont clôturé, mi-juillet, le processus et ont entériné une série de propositions en faveur, notamment, de la biodiversité, des énergies marines et d’une pêche durable. L’ensemble des conclusions des tables rondes finales a été publié le 28 juillet dernier par le MEEDDM. Les 138 engagements du Grenelle de la mer sont destinés à définir une stratégie maritime à long terme. Pour être effectifs, ils (1) Ministre de l’écologie,de l’énergie,du développement durable et de la mer (MEEDDM)

devront cependant être validés par un comité interministériel de la mer qui se réunira avant la fin de l’année. D’ores et déjà, le président de la République, dans son discours du 16 juillet dernier sur la politique maritime de la France, a donné une portée politique aux conclusions du Grenelle de la mer à partir desquelles il a présenté les orientations qu’il entend donner à la politique maritime de la France. Les engagements retenus se déclinent autour des quatre grands axes que sont l’énergie, le transport, la pêche et les pollutions. La protection de la biodiversité et des ressources naturelles restent toutefois au cœur de ce Grenelle dont nombre des engagements sont susceptibles de concerner directement ou indirectement la défense, la Marine nationale étant aussi bien un acteur qu’un usager de la mer.

Protection et valorisation de la biodiversité marine par la mise en place d’un réseau d’aires marines protégées Parmi les 138 engagements figure la création d’une trame bleu marine destinée à protéger la biodiversité. En effet, 20 % de l’espace maritime français a vocation à être constitué en aires marines protégées d’ici 2020 dont une part constituée en réserves de pêche. Si l’objectif de 10 % prévu aujourd’hui porte essentiellement sur les eaux sous juridiction, le réseau d’aires marines protégées a vocation à être développé et étendu à la haute mer. Ces aires marines protégées visent également à accentuer la protection des mammifères marins à travers notamment la création de sanctuaires de mammifères marins en haute mer et par le renforcement des mesures de

protection du sanctuaire Pelagos en Méditerranée.

Lutte contre les pollutions marines La lutte contre les pollutions marines doit permettre de réduire les sources de pollution, de mieux les repérer et de développer les technologies de traitement des polluants. Il s’agit également de mieux mettre en œuvre les mesures préventives et répressives déjà prévues par la réglementation afin de réduire drastiquement les risques de pollution.

Protection de la ressource et lutte contre la pêche illicite Parmi les engagements du Grenelle de la mer, l’un d’eux prévoit la création d’une nouvelle catégorie d’aires marines protégées pouvant aller jusqu’à l’interdiction de la pêche dans certaines zones. Ces réserves de pêche, comme outil de gestion de la pêche, permettront ainsi d’atteindre le double objectif de gestion durable de la ressource et de préservation de la biodiversité. La nouvelle politique de pêche ainsi envisagée appelle un renforcement des mesures de lutte contre la pêche illégale, notamment du thon rouge, mais également contre la pêche illicite non déclarée et non réglementée (INN). Elle nécessite un accroissement des moyens de contrôle des administrations qui y concourent.

Renforcement du rôle et des moyens de l’Etat en mer La préservation de l’environnement est ainsi placée au cœur des missions de l’Etat en mer. Elle nécessite de définir des moyens interministériels, maritimes et aériens, de renseigne-

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Dossier ment et de police,qui permettent une gestion intégrée des espaces maritimes. Les moyens dédiés à la surveillance et au contrôle des espaces maritimes doivent être renforcés et leur mutualisation doit permettre une mise en réseau des systèmes de surveillance maritime ainsi que l’intégration de programmes déjà développés par les administrations, tels que SPATIONAV et TRAFIC 2000. Dans le cadre du rôle de l’Etat en mer, le président de la République, qui, dans son discours du 16 juillet dernier, a fait siennes certaines mesures du Grenelle de la mer, a souhaité, notamment, la création d’une fonction garde-côtes afin d’organiser la mutualisation des moyens humains et matériels des services de l’Etat intervenant en mer et sur le littoral. Acteur du milieu marin, la Marine est naturellement concernée par les engagements de ce Grenelle qu’elle va devoir intégrer dans son schéma directeur pour l’environnement marin : – en tant qu’administration impliquée dans l’action pour encore mieux prendre en compte les objectifs de l’Etat dans les domaines de la lutte contre les pollutions, de la lutte contre la pêche illégale et de la surveillance maritime, y compris au titre des futures aires marines protégées ; – en tant qu’usager de la mer, elle sera appelée à contribuer à l’initiative générale en faveur de la biodiversité et des mammifères marins.Elle est ainsi invitée à réduire ses rejets de CO2 et à limiter la pollution sonore qu’elle pourrait générer. Elle est également concernée par des problématiques telles que la déconstruction des navires militaires dont la législation pourrait être renforcée. Madeleine Odzolo-Modo, Etat-major de la Marine, bureau action de l’Etat en mer

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CC(R) Dominique Léonard

« L’expertise de la Marine dans la lutte antipollution en haute mer est indéniable » Le CEPPOL a trente ans. Basé à Brest sous l’autorité du Capitaine de Vaisseau Jean-Bernard Cerutti, le Centre d'Expertises Pratiques de Lutte Antipollution assure une double mission de préparation à la lutte et de stratégie dans la lutte. MIR : Quelles sont les missions du CEPPOL ? CC(R) Dominique Léonard : Elles portent sur deux niveaux et sont particulièrement variées. En amont des pollutions, le rôle du CEPPOL est celui d’un centre d’expertise :définition et participation à la conception des matériels de lutte adaptés aux bâtiments et aéronefs de la Marine ; réalisation du schéma directeur des moyens avec l’inventaire des moyens de lutte sur les bases et leur répartition sur les façades et dans les ports (stockage, entretien et mise en œuvre à charge des bases navales) ; politique d’achats de produits et matériels de lutte (1,3 million d’euros chaque année) ; formation et entraînement des personnels de la Marine ; coordination et suivi des études et expérimentations touchant la lutte antipollution en collaboration entre autre avec le Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE) dont la Marine est l’un des financeurs. En aval, lorsqu’il s’agit de lutter contre une pollution, les experts du CEPPOL interviennent pleinement lors des opérations et des exercices auprès des autorités maritimes en charge de la conduite des opérations. Ainsi, les personnels du CEPPOL intègrent les cellules de crise des préfets maritimes en tant que conseillers du préfet maritime mais

embarquent également à bord des bâtiments d’intervention pour assurer les fonctions d’OSC (On Scene Commander) ou d’expert lors de la mise en œuvre du matériel de lutte. Enfin, à l’issue des évènements de mer ayant provoqué une pollution, le CEPPOL analyse les circonstances du sinistre et les modes d’intervention, tirant ainsi de chaque opération un retour d’expérience essentiel pour faire évoluer les techniques de lutte. Le même souci d’un retour d’expérience complet est appliqué aux exercices.

Quelles sont vos fonctions au sein du CEPPOL ? Onze personnes composent les effectifs du CEPPOL. Trois officiers d’active, deux officiers réservistes, chargés de mission, quatre techniciens (trois officiers mariniers dont un réserviste et un civil) et deux secrétaires. Soit une dizaine de personnes pour intervenir sur les trois régions maritimes françaises et outremer si besoin.Ce qui fait que les officiers et les experts se déplacent beaucoup dans l’année. Recruté au CEPPOL au 1er janvier 2009 dans le cadre de la réserve opérationnelle, j’ai participé aux deux exercices majeurs de lutte antipollution à Toulon et à Brest ou j’ai assuré les fonctions d’expert antipollution au sein des cellules de crise des préfectures maritimes.Au cours de l’année, j’ai également réalisé un audit des EEI (Equipes d’Evaluation et d’Intervention) à Cherbourg, Brest et Toulon. Quand un navire est en avarie, le préfet maritime peut décider d’envoyer à bord, suivant la gravité de l’incident, une équipe d’évaluation et/ou d’intervention.La mission de cette équipe est de faire une évaluation de l’avarie et de la situation à bord au profit du préfet maritime. Le chef de l’EEI est un officier ayant déjà


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commandé à la mer et les membres sont des officiers mariniers expérimentés : manœuvriers, mécaniciens ou marins pompiers. Depuis le 1er janvier 2005 et sur les trois façades (Manche, Atlantique et Méditerranée), 37 incidents ou accidents ont nécessité l’envoi d’équipes EEI sur des navires en difficulté dans des conditions météorologiques souvent dégradées. L’audit que j’ai réalisé pour le compte du bureau action de l’état en mer de l’état major de la Marine vise à s’assurer des compétences du personnel de la Marine, de son entraînement, des conditions de mise en œuvre et du matériel utilisé. L’EEI est une organisation transverse qui suppose beaucoup de coordination entre les acteurs. C’est entre autre le sens des journées de formation auxquelles je participe,comme à Brest le 23 septembre dernier et le 1er octobre à Bayonne où sont réunis les principaux intervenants EEI. Il faut savoir que leur participation se réalise en plus de leur métier premier dans des conditions météorologiques peu favorables et que les mutations annuelles du personnel de la Marine supposent un processus permanent de formation et d’entraînement. Au sein du CEPPOL, les missions confiées aux réservistes permettent de soulager le travail du personnel d’active et d’être préparé à agir en cas de catastrophe. Les réservistes réalisent également différents diagnostics et audits sur des navires ou au sein des régions.

Qu’est-ce qui vous a motivé pour devenir réserviste ? Je dois beaucoup à la Marine nationale. J’y suis entré à l’âge 16 ans et m’y suis épanoui tout au long de ma carrière. Quand le moment de la retraite est venu, je ne pouvais pas couper complètement les ponts. A bord du BPC Mistral qui a été ma dernière affectation embarquée et où j’assurais les fonctions de commandant adjoint équipage et d’officier de manœuvre, J’ai décidé de me porter volontaire pour la réserve opérationnelle. Au moment du naufrage de l’Amoco Cadiz, en 1978, j’étais embarqué à bord de la Garonne à Brest et comme tous les marins, j’ai été très touché par ce naufrage et par ses conséquences sur l’environnement. Depuis cette époque, je me suis senti concerné par la question des pollutions marines. Et c’est d’ailleurs après ce naufrage que naissait le CEPPOL. Propos recueillis par l’EV1 (R) Mikaël Cabon

Au bureau Action de l’Etat en Mer de l’EMM

Une réserviste dans le grand bain des relations internationales « Je m’occupe des relations internationales du bureau de l’action de l’Etat en mer à l’étatmajor Marine.C’est ma deuxième affectation à l’EMM,où j’ai commencé par un poste d’adjoint au chef de cellule N1 (personnel en OPEX) à l’EMO ; C’est grâce à cette expérience que j’ai été approchée pour prendre un poste «relations Internationales » au bureau AEM. Ce poste est « sur mesure » pour moi puisqu’il implique de parler plusieurs langues, de manier le droit et d’avoir une expérience opérationnelle. L’application de la loi en mer, cela signifie se pencher sur tous les comportements illégaux contrevenant aux droits applicables, soutenir les opérations,et leurs conséquences judiciaires, protéger l’espace maritime et les intérêts nationaux. La Marine,au sein de l’organisation de l’action de l’Etat en mer, a acquis une compétence et met à disposition une organisation et des moyens, qui sont indispensables. Mon activité consiste donc à développer et représenter le volet AEM de la Marine au sein des organisations internationales (forum garde-côtes) et d’apporter une expertise AEM à l’occasion des audits ou des présentations demandées par différents

Etats. Chaque mission est préparée au sein de l’EMM,avec le concours parfois du ministère des affaires étrangères et du SG Mer. Contribuer à la diffusion de cette organisation souvent enviée par de nombreux Etats côtiers est très motivant. J’ai eu l’occasion de m’apercevoir à de nombreuses reprises que l’implication de la Marine, armée de mer, dans des missions qui dans de nombreux autres pays relèvent d’une garde-côtes distincte, représente un véritable modèle à l’heure où les enjeux de sécurité sont en forte croissance ! De nombreux attachés de défense demandent une coopération, une formation dans tous les pays du monde, Asie, Afrique, Amérique… et ces échanges sont fructueux. Une part importante de l’activité se déroule en lien avec le SG Mer, dans la participation française aux « forums garde-côtes » qui s’articulent autour de deux réunions annuelles au sein d’un pays membre, autour d’un découpage maritime :Le forum de l’Atlantique Nord, celui de la Méditerranée…Il est vrai que ce concept est très important,puisque le principe d’assurer les fonctions garde-côtes est à maturité en France et dans la Marine,et que nous avons

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Dossier de bonnes pratiques et expériences à échanger avec nos voisins sur ces sujets.Ma participation est d’autant plus prenante que je préside, au nom de la Marine française,le groupe de travail de « Maritime Security » au sein du Forum Nord Atlantique des Garde-Côtes, qui rassemble 20 nations dans une coopération fructueuse.J’essaie de dynamiser le travail de réflexion du groupe et de renforcer les échanges sur nos préoccupations communes : les menaces et les dangers présents et à venir. EV1(R) Marie-Laure Goebbels

Trois questions à l’EV1(R) Marie-Laure Goebbels MIR : Cette fonction nécessite des connaissances particulières. Quelles formations avez-vous suivies ?

J’ai une formation principale de juriste, avec un doctorat, doublé d’un master 2 en histoire contemporaine,j’enseigne en faculté de droit., Mais j’ai aussi des diplômes de langues,comme un Deug de Russe et j’ai vécu 4 ans en Allemagne, pas mal voyagé. Ma connaissance en droit maritime, et en droit en général, est un atout très important.

que j’étais réellement comme un officier d’active et que je travaillais avec honneur. De fait,beaucoup à l’EMM me considèrent comme d’active, j’y ai appris mon métier d’officier et les responsabilités que cela incombe.

Vous veniez d’un environnement civil : comment s’est faite votre intégration dans des unités Marine très opérationnelles ?

Le travail que je fais au sein de la Marine est réel et concret,il correspond aussi à un besoin pour la Marine.Je participe tous les jours aux réflexions, aux décisions, cela ne s’arrête pas quand je suis à la faculté ! Cet engagement est pour moi très important, il correspond à mes idéaux et à mon idée de l’avenir, au monde de demain. J’ai le sentiment concret de faire quelque chose qui a du sens.

Lorsque j’ai intégré la réserve, je ne possédais que la volonté de m’engager. J’ai toujours été soutenue par le CV Xavier Poulard (Aper de Brest) qui m’a recrutée et formée. Petit à petit, j’ai embarqué, puis j’ai eu un poste à l’EMO (état major des opérations) où j’ai été formée au milieu opérationnel. Le plus beau compliment que j’ai reçu,c’est un officier qui me disait en partant

Selon vous, quelle valeur ajoutée apportez-vous à la Marine ?

Propos recueillis par l’EV1(R) Véronique Rémont

APPEL A TEMOIGNAGES Marine Infos Réserve est une publication écrite par et pour les réservistes de la Marine. Ce journal a besoin de vos informations et témoignages, en particulier pour deux dossiers actuellement en préparation : « réserve et formation dans la Marine » et « réserve et interarmées ». Pour apporter votre contribution, écrire à l’attention de la rédaction de Marine Infos Réserve à l’adresse suivante : cesm.mir@marine.defense.gouv.fr en indiquant le sujet sur lequel vous proposez de témoigner et en mentionnant votre expérience dans ce domaine, sans oublier vos coordonnées (téléphone et courriel). Michel Bez, peintre de la Marine Le peintre de la Marine Michel Bez (qui a peint le sémaphore en 4e de couverture) a dessiné récemment deux timbres, « Les Marins de la Jeanne d’Arc » et « Le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc ».Lancement le 21 novembre dernier sur la Jeanne, avec signatures de leur créateur. Michel Bez vient d’illustrer également un ouvrage en trois tomes sur « La grande histoire des sous-marins français », des origines à nos jours (Editions Barthélémy). Premier tome à découvrir dans les librairies à partir de fin 2009…

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Dunkerque Lille

ZONE MANCHE : Dunkerque/Le Havre/Cherbourg

ZONE PARIS Cherbourg

Rouen

Le Havre

Metz

Chalons-en-

Paris Morlaix

St-Malo Versailles

Brest Lanveoc

Quimper

St-QuayPortrieux

Dugny VilleneuveSt-Georges

Champagne

Troyes

Le Mans

Rennes

Strasbourg

Belfort Lorient St-Nazaire

Angers

Dijon

Tours

Nevers

Nantes ZONE ATLANTIQUE : Brest/Nantes/ Strasbourg/Bayonne/ Bordeaux

Bourg-enBresse

Les-Sablesd'Olonne

Cusset-Vichy Limoges

Rochefort

Villefranche -sur-Saône Lyon

Roanne Clermont-Ferrand

Évian-les-Bains

Annecy

Vienne Grenoble St-Étienne Valence

Préparation militaire Marine Préparation militaire supérieure

Bordeaux

Digne-lesBains

Septembre 2009

Nice Nîmes Brignoles

Béziers Toulouse

Bayonne

Pour s’inscrire, contacter le CIRFA le plus proche

www.devenirmarin.fr onglet

Tarbes

Carcassonne Perpignan

Fréjus

Antibes Cannes

Toulon Marseille Hyères La Seyne-sur-Mer ZONE MÉDITERRANÉE : Marseille/Toulon/Ajaccio Ajaccio


• SGA-SPAG/Impression Prépresse de la Marine – N° 12895 – 09-2009 « Le sémaphore de la pointe du Grouin » par le peintre de la Marine Michel Bez Création pour Marine Infos réserve


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