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C’est dans le confort du Karibe Convention Center que la plus ancienne chorale de l’Église de Dieu de Delmas 17 a célébré le dimanche 11 août 2013 son trentesixième anniversaire. Avec la participation symbolique de Ben Sax, Jameson Innocent et James Alcindor, ce buffet-concert salué par la présence du pasteur JeanMarie Désir a réuni plusieurs centaines d’invités. Animé par le révérend Frinel Joseph, ce moment d’adoration et de louanges partagé entre dégustation et retrouvailles a été fêté de manière grandiose, à la hauteur des trente-six ans de Les Chantres.
Les Chantres fêtent leurs 36 ans
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FANS
Mise au point de Mario Andrésol
Une publication de Ticket Magazine S.A.
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL RÉDACTEUR EN CHEF Gaëlle C. ALEXIS
Je m’appelle Mario Andrésol. Je suis l’aîné d’une famille de quatre enfants (trois garçons et une fille). Je suis haïtien ‘‘natifnatal’’. Je n’entends pas renoncer à ma nationalité. Je ne suis détenteur de carte de résidence dans aucun autre pays du monde non plus. Je suis né dans les années de dictature. Mais je n’ai rien d’un dictateur. Autrement dit, je suis de la vieille école. Je suis orphelin de père depuis 15 ans et de mère depuis bientôt 25 ans. Mon père faisait dans l’ébénisterie et ne gagnait pas assez pour subvenir à nos besoins. Ma mère était toujours à la maison et prenait soin de nous avec tendresse, comme seules les femmes savent le faire. Mes parents avaient toujours cru en moi. Ils étaient certains que je ferais mieux qu’eux. Ils avaient misé sur moi. J’étais leur ‘‘boul bòlèt’’, comme ils se plaisaient à m’appeler. Et pour ça, ils ont tout fait, jusqu’à négliger mes autres frères et soeurs pour que je puisse terminer mes études, apprendre un métier et aider, par la suite, le reste de la famille. Dommage, qu’ils ne soient plus là pour me dire s’ils sont fiers de moi ou pas. Cependant, je pense avoir tout fait pour ne pas les décevoir. Comme je leur avais promis, j’ai fait de mon mieux pour garder ma charrue accrochée aux étoiles. Je suis de la vieille école, disais-je plus haut. Et je tiens à élever mes enfants dans la pure et stricte tradition qui a fait de moi l’homme que je suis aujourd’hui. Je ne me départirai jamais de ce que m’avaient inculqué parents, censeurs et professeurs que je remercie en passant. A mon âge, il est pour moi trop tard voire inconcevable pour emprunter d’autres chemins au nom d’une certaine libéralisation des moeurs que prônent les sociétés plus avancées que la nôtre. Je n’en ai jamais eu l’intention et ce ne sera pas demain la veille, non plus. Force est de constater qu’une certaine fièvre s’est emparé des partisans du « Mariage pour tous » depuis sa légalisation par les leaders politiques des grands pays occidentaux. Dans les sociétés du monde entier, les pour et les contre s’affrontent dans une sorte de bataille rangée. Elle (cette bataille) étend son champ particulièrement sur les réseaux sociaux ou tous les coups sont permis, l’anonymat aidant, dans la majeure partie des cas. Dans le respect des autres, tout un chacun a le droit de faire ce qu’il veut de sa vie, de sa sexualité. Cela dit, je prendrai toujours très mal le fait qu’un ami virtuel, qui après avoir sollicité mon aide pour son entreprise me souhaite à la fin de la conversation « Bonne nuit, ‘‘honey’’ ! » Carrément tendancieux, vraiment suspect, vu que c’était l’une des rares fois qu’on conversait. Le « bonne nuit chéri » n’était sans doute pas loin, si je n’avais pas ipso facto mis fin à la conversation. Dans la réalité, on dit n’importe quoi, n’importe quand, sur n’importe qui, à tort ou à raison. Il nous est beaucoup plus facile de vilipender, de dénigrer les autres que d’en dire du bien. Les bonnets se taillent facilement à la mesure des têtes, selon que l’on soit puissants ou misérables. C’est un pays où l’on apprend bien des choses sur soi-même à partir de simples rumeurs. Il faut vivre avec quelqu’un pour le connaître. En Haïti, la vérité sur quelqu’un n’est jamais dans les rumeurs que l’on fait courir sur lui. En Haïti, les envieux vous regardent avec les yeux qu’ils veulent et font de vous ce qu’ils veulent. Dans ma famille, les hommes ne sont pas nombreux. Ils sont élevés dans la pure et stricte tradition pour aimer exclusivement les femmes. Contre vents et marées, nous mettons un point d’honneur à faire respecter cette tradition dans ce monde sauvage et menteur. Nos parents et grands-parents nous en voudraient de ne pas voir leurs progénitures se multiplier de génération en génération. Au soir de ma vie, quand je passerai l’arme à gauche, je suis sûr que je vais être entouré d’une multitude de « vrais petits Andrésol », qui seront tous là pour fièrement saluer ma dépouille mortelle. Il en sera de même pour mes enfants, les enfants de mes enfants, et ainsi de suite. Mario Andrésol
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Daphney Valsaint MALANDRE RÉDACTION Dimitry Nader ORISMA Gilles FRESLET Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Junior Plésius LOUIS Raphaël FÉQUIÈRE Enock NÉRÉ Légupeterson ALEXANDRE CORRECTION Jean-Philippe Étienne CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Stevenson ESTÈVE Photographes Frederick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Yonel LOUIS Publicité: 2941-4646 publicite@lenouvelliste.com Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717
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BANBILE, à La Réserve, le 10 août 2013
Mikaben pose avec les enfants visiblement heureux d’être avec l’artiste
Course à sac entre les musiciens de Harmonik et de K-zino ; Nicky devan !
Panama m tonbe ???
Valencia Pétion et Sandra Rabrun, les organisatrices, entourant une amie
T-VICE et CARIMI à Le Florville, le 11 août 2013
Bèl moun, nan bèl anbyans...
T-Vice a superbement fait danser le Florville lors de cette soirée
Carimi, dans ses retrouvailles estivales avec le public d’Haïti, ne s’est pas fait prier pour une parfaite prestation. Mikaben y a ajouté du sien. Staf K-zino sa a sanble li tout kote !
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RAM et Boukman Eksperyans au Karibe le 9/08/13
Encore une fois, le vendredi 9 août 2013, Ram et Boukman ont partagé la scène. Le groupe Ram a fait danser un public conquis au son d’un racine (et même du compas !) qu’on lui connaît depuis plus de vingt ans. Boukman, en autre vétéran, a interprété plusieurs meringues carnavalesques et autres morceaux qui ont autant entraîné ceux qui étaient présents dans les rythmes traditionnels vaudou et rara, avec des idéologies engagées qui captent. Soirée exceptionnelle au Karibe ! Coup d’oeil sublime à notre culture.
Ah oui, ils se sont amusés !
Boukman dechennen !
Regardez-moi Stéphanie André ! Boutèy anlè, l ap jwiiiiiiii !
Lunise et Richard Morse ont encore mené RAM au sommet de sa performance...
« Il ne crée pas, il analyse et il peint » L’art du portrait est singulier et souvent extrêmement difficile. Pourtant, Igor Elie Pierre l’a bel et bien épousé et maîtrisé. Le vendredi 9 août 2013 a eu lieu la toute première exposition en Haïti de l’artiste, à l’Hôtel Karibe. 24 portraits de personnalités haïtiennes très connues des milieux artistique, médiatique, littéraire et politique étaient exposées : Carel Pèdre, Fabrice Rouzier, Frankétienne, Frantz Duval, Jimmy Jean-Louis, J-Perry, Lilliane Pierre-Paul, Lyonel Trouillot, Michael Benjamin, Michaelle Jean, Michel Martelly, Mirlande Manigat, Philippe Dodard, Steven Benoit, Stéphanie Villedrouin, Tonton Bicha, Viviane Gauthier, etc. Chaque portait a son histoire. Derrière lui se cache une intention, un motif. Chaque oeuvre a mérité la curiosité des visiteurs, des amis de l’artiste ou des personnages en question dont Fabrice Rouzier et J-Perry. L’affluence n’était pas monstre, mais l’accueil réservé à ce grand talent était chaleureux. Quelques photos souvenir avec Igor, pour immortaliser l’événement. Il n’a pris que deux mois et demi pour réaliser les portraits, à l’exception de celui de Frankétienne. Fabrice Rouzier reste émerveillé et avoue que c’est sa première rencontre avec le talentueux portraitiste. Le pianiste lui souhaite une longue carrière et beaucoup de succès. Quant à Viviane Gauthier, l’envie de prendre en photos son propre portrait, avec aussi le jeune artiste, était grande. J-Perry était pour sa part surpris de cette exposition. Il a partagé ses souhaits et a jeté un regard critique sur certains portraits qu’il juge réussis. « Super ! Extraordinaire ! », lâche Mikaben, qui souhaite acheter le sien. Igor n’a que 18 ans ! Oui, 18 ans ! Avec une grande vision. Son œuvre à l’allure professionnelle, réaliste respire de grandes prétentions. L’artiste est un peu influencé par Salvador Dali, grand peintre surréaliste. Ses portraits conjuguent l’expression, le cri, la colère et donnent à penser une métaphore visuelle. Chaque personnage qui y est décrit est associé à un symbole : Emeline Michel à la nature, Lyonel Trouillot à l’écriture, Philippe Dodard à la peinture. Igor travaille le soir, son moment privilégié, où l’inspiration est à son comble. Il dessine, puis peint à partir des photos. Ses matériaux : peinture acrylique, le pinceau, l’éponge et le couteau. Assis par terre et le tableau couché sur le sol sans se servir du chevalet, l’artiste part à l’aventure de l’art visuel. Né le 23 octobre 1994, ce passionné de la peinture dit suivre les traces de son père JeanRichard Elie-Pierre, architecte et peintre. C’est son influence la plus marquante. Il regarde toujours son père peindre, l’assiste souvent dans la création de ses tableaux. C’est ainsi qu’Igor a pris goût à la peinture, mais surtout pour le portrait. Le premier portrait qu’il a réalisé était celui de son père. Après ses études au Bridge High School, le jeune homme est rentré au Canada pour prendre des cours de peinture à l’Université de Moncton (New-Brunswick). Il vient de boucler le premier cycle d’études. Ses portraits fascinent déjà. Il a réalisé deux expositions aux EtatsUnis : la première sous le thème « Art Scream » et la deuxième intitulée, « Interior design », à Moncton, au New-Brunswick (Canada). « Ayiti se yo » était sa plus grande expérience. Igor, insatisfait de l’affluence, compte organiser d’autres expositions en Haïti et aussi aux Etats-Unis. Son rêve en tant qu’artiste haïtien est de voir accorder plus d’importance à l’Art Visuel en Haïti et que les jeunes peintres et dessinateurs de son âge trouvent aussi leur place dans le milieu artistique. Et c’est pourquoi le très jeune peintre a présenté ses peintures «sans encadrement’’ : pour montrer qu’il n’est pas assez encadré en tant qu’artiste. Dans l’espérance qu’à sa prochaine exposition il bénéficiera d’une meilleure attention.
Dorine Jeanty et Rosny Ladouceur
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Darline Desca
à plein temps sur son album
On a pris rendez-vous au téléphone vendredi. Dimanche soir, j’ai pris le temps d’aller la voir sur scène, à le Vilatte à son insu, question de me faire une plus grande idée d’elle. Elle se comporte comme une fée avec son public en extase. Lundi soir, quand je la vois en face, j’en ai profité pour la questionner sur sa recette pour tenir en haleine avec un disque qui ne circule pas depuis longtemps. Pourquoi l’album s’appelle-t-il « À plein temps » ? Il a le même nom que la plage 2 qui est pour l’heure la seule chanson vidéoclipée. Cette chanson décrit au fait le bonheur que je ressens sur scène. Ce bonheur que je partage avec le public. Ça parle de ma vie d’artiste, ce que je vis au jour le jour. Quand il fallait titrer l’album, j’ai trouvé ce titre comme l’idéal. Le disque vient d’être émis, comment ça évolue ? Le feed-back est carrément positif. C’est très bien accueilli. Je reçois de la part des fans pas mal de mails dans lesquels ils me disent qu’ils n’écoutent que mon disque depuis qu’ils l’ont acheté. C’est très encourageant. Reste que la promotion doit continuer. Je ne peux pas me plaindre. Le clip est très diffusé. Y a-t-il des morceaux que tu préfères et pourquoi ? Je les aime tous ; toutefois, « Sa mwen ye » ne me lâche jamais. Cette chanson, j’ai cru la composer en écho à mon passé, mais je réalise qu’elle conte aussi mon quotidien et mon avenir. J’ai un faible aussi pour «M’anvi». C’est une chanson que j’ai composée en studio, avec spontanéité, c’est d’ailleurs un slam. J’aime aussi «Pou lanmou». Côté style, comment te définis-tu ? Je me réclame de la musique du monde. C’est une fusion de jazz, de roots, de soul et de traditionnel. Mon style est cousin à celui d’Amy Winehouse, Steevy Mahy, Corine Bailey. Pourquoi proposer un style pas très pop ? Je n’ai pas choisi d’évoluer dans cet univers loin de la pop traditionnelle. C’est tout récemment que j’ai découvert le jazz, la musique traditionnelle, la grande
Toto Bissainthe. Cela m’a influencée, mais plus jeune comme tout le monde, je dansais sur du Béyoncé ou Rihanna, ou encore Mariah Carey… On t’a vue triompher à Le Villate dans le cadre du lancement de Miss Anayizz, c’est quoi ton secret pour séduire le public quand on sait que tu es nouvelle ? L’amour que j’ai pour ce que je fais ! Tout ce qui compte pour moi sur scène, c’est de donner, de partager. La scène c’est l’endroit que je préfère. Là, tu ne peux pas mentir. Si tu n’as pas d’énergie, le public non plus n’en a pas. C’est ce que tu donnes qu’il reçoit. On sait que tu es une femme mariée, t’arrives-tu d’écouter le disque avec ton conjoint ? (Rire) Il a activement participé à la réalisation de l’album. A la première écoute il a suggéré beaucoup d’améliorations. Le disque est surtout ce qu’il a suggéré. On ne sait plus combien de fois on l’a écouté ensemble. Dans tes compositions qu’est-ce qui vient avant, la mélodie ou les paroles ? Cela dépend, ça arrive que ce soit les paroles, mais en général ce sont les mélodies qui viennent en premier. Pourquoi admires-tu Toto Bissainthe ? On a plusieurs choses en commun. Je me sens comme elle. Elle a un goût raffiné pour la poésie, la qualité. Elle a su donner de l’âme à la musique traditionnelle de par son doigté. C’est une grande dame. Comment tu fais pour gérer cette vie d’artiste et la vie normale ? La vie d’artiste, c’est ma vie, je n’ai pas deux vies. C’est ce que je fais au quotidien, à l’instant…
Certes je travaille aux ressources humaines d’une entreprise ayant pignon sur rue à Port-au-Prince, mais j’avoue que c’est un prolongement de ce que je vis en qu’artiste. J’ai du mal à passer pour un collègue lambda. On vient me voir pour un autographe ou une prise de photo avec moi, et souvent mes collègues me rappellent le contenu de mes post surs les réseaux sociaux. C’est ma vie ! Ce n’est pas étouffant parfois ? Pas du tout ! Je ne suis pas arrivée dans la chanson sous pression ou imposition. J’y suis par amour, alors je me dois d’assumer toutes les conséquences. Dieu merci, il n’y pas de paparazzis dans mon pays. Méfie-toi, hier j’ai pris ta photo à ton insu quand tu sortais de scène. Je n’ai rien à cacher (lol). Dans une autre vie, quelle chanson célèbre aurais-tu composée ? Ça m’arrive souvent d’écouter des chansons et d’être envieuse des auteurs. Je prends l’exemple de «Perdoname» de Pablo Albolàn. Je vous le suggère d’ailleurs. Je m’y retrouve. Il y a de la tendresse, de l’énergie. Il chante bien. Ça aurait dû être moi, franchement, qui interprète ça la première. Je le chanterai sur scène, c’est sûr. Chez nous, j’ai un faible pour «Ayiti peyi solèy» de Dadou Pasquet. La première fois que je l’ai entendue, c’était au moment d’un check sound avant le concert des 37 ans du Magnum Band. Je devais y perfomer également. J’étais séduite. Revenons sur ton style, tu penses qu’il y a de l’avenir pour toi dans un pays où le compas est roi ? J’y crois fermement, sinon Belo, Janjan Roosevelt ne tireraient pas leur épingle du jeu. Certes, quand on va voir un producteur, il vous demande ce que
tu as à vendre. Et mon style n’a rien à voir avec le compas qui règne sans partage en matière de sponsors. Mais aussi, nous voyons de par l’affluence à mes concerts qu’il y a un public pour ce genre. Comment tu as fait alors pour sortir un disque ? La ténacité, la volonté incassable. Je ne me suis pas laissée emporter par le découragement. La route a été longue et impérieuse en deux ans. Aujourd’hui je récolte le fruit de mes efforts. Quels sont tes projets ? A court terme, partir en tournée nationale. Le coup d’envoi sera donné à l’Alliance Française du Cap-Haïtien sous peu. Ensuite Jérémie, Gonaïves… Un peu plus tard, je partirai aux Antilles puis aux Etats-Unis, notamment New York et Miami. Plus au Nord, je participerai à trois festivals dont celui d’été du Québec, du jazz du Québec, et enfin du jazz d’Halifax. On est pour l’heure en contact avec des promoteurs européens à dessein d’une promotion dans le vieux continent et en Afrique. Le 26 août, j’invite le public à auditionner RFI, notamment l’émission de Claudy Siar, Couleurs Tropicales. Un reportage sur moi y sera diffusé. Un message pour le public ? Ceux qui n’ont pas encore l’album, pensez à vous le procurer pour goûter à ce bonheur dont témoignent ceux qui vous ont précédé. Je dirais à tout un chacun, tous ceux qui ont un projet, de persévérez, car au final, la seule personne qui va bousculer les obstacles sur votre route est vous-même. Les autres vous aideront mais ne feront jamais les choses à votre place ! Propos recueillis par Chancy Victorin chancyzone@gmail.com
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Lundi 12 et mardi 13 août 2013
Championnat National / Play offs
Le Racing sombre à Léogâne Valencia 4 Racing Club Haïtien 0. Le score est lourd et sans appel. Pour son premier match de cette 2e phase du championnat national “Digicel” de D1, le Valencia a démontré dimanche qu’il est le plus sérieux candidat de la course à sa propre succession. Au parc Hendrich de Four-à-Chaux de Léogâne dimanche, le Racing Club Haïtien, fier d’aborder cette 2e journée en leader du groupe qui joue le titre espérait ramener au moins un point de son déplacement pour conserver la première place de ce groupe.
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ort du fait qu’il n’avait jamais encore connu de défaite, le Racing Club Haïtien, faisant fi de la menace des fans du Valencia qui lui avaient promis de lui faire sa fête au parc Hendrich, est arrivé à la cité d’Anacaona avec la certitude de bien tirer son épingle du jeu. Mais si le “Vieux Lion “ a tenu tête au champion en titre pendant plus d’une demi-heure de jeu, sa défense a cédé dès la 32e minute devant Samuel Mardochée Pompée qui, depuis son poste de latéral droit, a trouvé la faille pour débloquer le compteur des locaux. 1-0, ce sera le score à la mi-temps. En seconde période, la défense des visiteurs n’a résisté que pendant 9 minutes, le temps pour Amy André d’essayer de faire oublier son piteux match de jeudi en aggravant le score en faveur du Valencia qui mène alors par 2-0. Walson l’imitera 20 minutes plus tard en corsant l’addition à la 74e minute pour le 3-0 du Valencia tandis que Amy André salait un peu plus la note en réussissant le doublé et marquer le 4e but des locaux, le Racing Club Haïtien était depuis longtemps hors de course dans cette rencontre. Le Valencia s’impose (4-0) et repasse devant dans la course au titre alors que les deux buts d’Amy André le replace dans la course au titre de meilleur buteur. L’AS Mirebalais bat l’ASPG 2-1 et vire en tête
La défense de l’AS Petit-Goâve a cédé pendant 3 minutes et cela a suffi à l’AS Mirebalais pour s’imposer (2-1) et prendre seul la tête du classement du groupe qui joue le titre en championnat national “Digicel” de D1. Pourtant, les visiteurs qui jouaient leur première rencontre de cette 2e phase de la compétition effectuaient un début canon de cette rencontre disputée au parc Saint-Louis de Mirebalais. Après 10 minutes de jeu, Oralus Hilaire ouvrait le score en faveur de l’AS Petit-Goâve qui mène alors (1-0) à l’extérieur. Ce sera d’ailleurs le score à la mi-temps. A l’heure de jeu, les visiteurs menaient encore par 1-0 et croyaient
Duel pour le ballon entre Germain Kens (America) et Philippe Mondestin Junior (Victory) (Photo : Yonel Louis)
pouvoir repartir du parc Saint-Louis avec une précieuse victoire en poche. Mais, il a fallu 3 minutes pour anéantir leur rêve. Une égalisation de Harold Fédé après l’heure de jeu (65e) redonne l’espoir aux locaux. Encaissant cette égalisation comme un coup de massue, les visiteurs se retrouvent groggy ce dont profite Rodelin Joseph pour leur asséner le coup de grâce trois minutes plus tard, (68e) leur ravir le match et permettre à l’AS Mirebalais de prendre la tête du classement. Le Baltimore casse l’aile de l’Aigle 1-0 Un but de Rolph Edson Joseph à la 38e minute a permis au Baltimore de venir s’imposer au stade Sylvio Cator (1-0) aux dépens de l’Aigle Noir. Ancien joueur du Tempête, Rolph Edson Joseph qui a fait un passage au Violette Athlétic Club avant de retourner dans sa ville natale pour porter les couleurs de l’ancien club de son grand-frère, Guemsly Joseph, jouait donc au stade en terrain connu. Le premier but inscrit pour le Baltimore depuis le début de la seconde phase de la compétition aura donc servi à replacer le Baltimore dans la course au titre tout en laissant le doute dans l’esprit de la formation de l’Aigle Noir. Résultats complets de la 2e journée du championnat national “Digicel” de D1. Dimanche 11 août Stade Sylvio Cator Aigle Noir AC - Baltimore SC : 0-1 Rolph Edson Joseph (38e) (Bal) Parc Saint-Louis de Mirebalais AS Mirebalais - AS Petit-Goâve : 2-1 Harold Fédé (65e) et Rodelin Joseph (68e pour ASM).- Oralus Hilaire (10e pour ASPG) Parc Hendrich de Four-à-chaux
Valencia FC - Racing Club Haïtien: (4-0) Samuel Mardochée Pompée (32e), Walson Augustin (74e) et André Amy (54e et 78e pour Valencia) Classement 1 - AS Mirebalais 4 pts 2 - Valencia FC 3 pts (+4) 3 - Baltimore SC 3 pts (0) 4 - Racing Club Haïtien 3 pts (-3) 5 - Aigle Noir AC 1 pt (-1) 6 - AS Petit-Goâve : 0 (-1) Tempête et FICA 1-1 . Tous les regards se trouvaient convergés vers le parc Levelt, dimanche, où le Tempête accueillait le FICA pour un duel de quintuple champion. Un score de parité (1-1) a sanctionné les débats dans ce choc important. Eliphène Cadet donnait l’avantage aux locaux en ouvrant le score à la 23e minute mais Paxon Jean lui répondait en égalisant en faveur du FICA à la 40e minute. Pendant ce temps, l’América a peiné mais s’est finalement imposé (2-1) aux dépens du Victory pour prendre, en douceur, la tête du classement de ce groupe avec 2 points d’avance sur le Tempête. Dans cette rencontre disputée au parc Henri, Morin Roosevelt donnait l’avantage aux visiteurs dès la 35e minute et permettait au Victory de mener (1-0) à la pause. En seconde période, le revenant, Marvens Dominique et Mackendzy Théogène inscrivaient deux buts en faveur de l’América aux 70e et 86e minute et scellaient la victoire de l’America qui commence à rêver de maintien. Résultats complets de la 2e journée du groupe des relégables. Samedi 10 août 2013 Don Bosco FC - Cavaly AS : 0-1 Peterson Jean 22’ (Cavaly) Dimanche 11 août 2013 Tempête FC - FICA : 1-1 Eliphène
Cadet 23’ (Tempête), Paxon Jean 40’ (FICA) América FC - Victory SC : 2-1( Marvens Dominique, 70e) et Mackenzy Théogène (86e América).- Roosevelt Morin (35e pour le Victory) Classement 1 - América 6 pts (+2) 2 - Tempête 4 pts (+2) 3 - FICA 4 pts (+1) 4 - Cavaly AS 3 pts (0) 5 - Victory SC : 0 pt (-3) 6 - Don Bosco : 0 pt (-2) Enock Néré
RAPHAEL FÉQUIÈRE
LA GOUTTE D’OH! Au pays des clivages C’est un pays où l’on s’efforce en vain d’oublier les aléas de l’administration sportive. Un pays où musicien et mannequin ont servi (desservi?) tour à tour la république sportive à titre de secrétaire d’Etat ou de ministre. Un pays où les clivages prennent le dessus dans presque tous les secteurs de la vie sportive. Un pays où l’assistance sportive gouverne et le gouvernement sportif assiste. Pardon, il supervise. Un pays où le sport subit souvent les affres de la combine, de la malversation et de l’ignominie vivement générée au sein de sa timonerie. Un pays où tout le monde du sport se déteste mais fait semblant d’être solidaire.
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Lundi 12 et mardi 13 août 2013
Jeux de la Francophonie
Haïti sera présente dans onze disciplines, dont cinq sportives 34 athlètes issus de cinq disciplines sportives différentes représenteront Haïti aux VIIe Jeux de la francophonie prévus du 7 au 15 septembre 2013 à Nice. Football masculin, athlétisme, judo, cyclisme et tennis de table, de quoi offrir au pays beaucoup d’échanges utiles pour le développement du sport et pour l’avenir.
L
a ministre de la Culture, Josette Darguste, via sa représentante, Stéphanie Saint-Louis, la ministre à la Jeunesse, aux Sports et à l’Action civique, Magalie Racine, et la Directrice du Bureau régional pour les pays de la Caraïbe, Mme Chantal Moreno, assistées des ambassadeurs du Canada, Henri Paul Normandin et de la France, Patrick Nicoloso, ont présenté officiellement vendredi la liste des concurrents qui représenteront Haïti aux VIIe Jeux de la Francophonie du 7 au 15 septembre prochain à Nice en France. “C’est avec plaisir que mon pays participera à ces Jeux créés pour promouvoir la paix et le développement dans les pays francophones” a déclaré la ministre des sports, Magalie Racine, fière du fait qu’Haïti sera représentée à Nice par une délégation forte de 70 personnes dont 48 concurrents. “Haïti est un membre fondateur très important de la Francophonie. Nous sommes content que vous participiez aux Jeux de la Francophonie en dépit des malheurs qui vous ont frappé. Je veux vous souhaiter plein de succès et plein de bonheur. Notre coeur est avec vous” a déclaré l’ambassadeur de France en Haïti, Patrick Nicoloso. 48 athlètes et artistes issus de 11 disciplines différentes dont cinq disciplines sportives (football, athlétisme, judo, ping-pong et cyclisme) défendront, en effet, les couleurs d’Haïti à ces Jeux auxquels prendront part 55 Etats et gouvernements représentés par plus de 3000 sportifs et artistes. En plus du sport, Haïti sera présente à cette 7e édition dans la chanson, la littérature, le conte, la photographie, la sculpture et la danse. En attendant de jeter un regard détaillé sur le programme qui attend la délégation sportive haïtienne à Nice dans les autres disciplines sportives, en football, Haïti sera représentée par sa sélection nationale U20. Johnley Chery, Jean Dany Maurice, Elusma Ronald, Luckner Horat Jr... auront donc pour tâche de faire vibrer les fans du football haïtien aux Jeux de Nice. Cependant, ce ne sera pas chose facile. 16 nations (Burkina Faso, Cameroun, Canada, Cap-Vert, Congo Brazzaville, Congo Kinshasa, Côte d’Ivoire, France, Gabon, Liban, Maroc, Niger, Rwanda, Sénégal, Tchad et Haïti) disputeront les Jeux de la Francophonie 2013 en football. 16 nations dont l’actuelle championne du monde. Ce qui rend la compéti-
De g. à dr : La représentante de la Ministre de la Culture, Stéphanie Saint-Louis, la Directrice du bureau régional pour les pays de la Caraïbe, Mme Chantal Moreno, la Ministre à la Jeunsesse aux Sports et à l’Action Civique, Mme Magalie A. Racine, l’ambassadeur de France accrédité en Haïti, Patrick Nicoloso et l’ambassadeur du Canada accrédité en Haïti, M. Henri Paul Normandin (Photo: Francis Concite)
tion assez relevée. Haïti jouera dans le groupe B en compagnie du Liban, du Gabon et du Sénégal. Les U20 haïtiens feront leur entrée en lice le 7 septembre contre le Liban au Stade Méarelli de Nice avant de défier le Gabon le 9 septembre au même endroit et jouer une place en demi-finale le 11 septembre contre le Sénégal. Seul le premier de chaque groupe compostera son billet pour les 1/2 finales de la compétition le 13 septembre au stade de Ray. Si, par bonheur, la formation haïtienne remportait la palme dans le groupe B devant le Gabon, le Sénégal et le Liban, elle croiserait le fer contre le vainqueur du groupe A composé de la Côte d’Ivoire, du Cap-Vert, de Congo Kinshasa et du Niger. Toutefois, Samyr Lainé et Linouse Desravines seront les stars de la délégation haïtienne aux VIIe Jeux de la Francophonie aux côtés des artistes des différentes disciplines dans lesquelles Haïti sera représentée. Le premier en tant que finaliste olympique en triple saut aux Jeux Olympiques de Londres de 2012, la seconde en tant qu’olympienne en catégorie 52 kg aux Jeux Olympiques de Londres. Enock Néré nereenock@gmail.com enocknere@lenouvelliste.com
Des concurrents de la délégation haïtienne
(Photo: Francis Concite)
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KARIZMA et K-ZINO AU BACKYARD le 9-08-2013
K-Zino bay tout enèji l Kazima continue sa tournée estivale
Karizma et K-Zino ont fait des heureux
Trevol, Kendy et un ami en mode swagg
Manno de Fresh Up
Men Ti chèlbè
Quand on revit Sweet Micky Un de ces évènements mondains qu’on ne voit pas souvent chez nous. La collecte de fonds pour la Fondation Rose et Blanc organisée à l’occasion des 25 ans du groupe Sweet Micky a réuni le gratin de la société haïtienne et quelques autres privilégiés dans la fraîcheur de Tara’s ce samedi 10 août. Les organisateurs ne semblent pas avoir lésiné sur les préparatifs. La route récemment asphaltée, bien éclairée et munie de pancartes indiquant la direction de Tara’s en est à elle seule une belle preuve. Il est un peu plus de 8 h pm quand je longe la dernière ligne droite menant à Tara’s. Il n’y a pas de doute possible, le public est au rendez-vous. Après avoir périlleusement dévalé la pente de l’entrée de la salle de spectacle, juchée sur mes quinze centimètres mais aux bras de mon date, je me retrouve dans une longue file. Des hôtesses vérifient une encore fois de plus ma carte et me dirigent vers la sécurité. « C’est du sérieux ! », me dis-je en passant le détecteur de métal. Prochain arrêt : le stand-photos. L’utilisation des caméras est interdite dans l’enceinte de Tara’s,, si j’en crois le règlement lu préalablement. Mieux vaut ne pas rater l’occasion d’immortaliser ma tenue ! La photo, me dit-on, me sera remise au cours de la soirée, imprimée avec le logo des 25 ans de Sweet Micky. Cette étape franchie, je suis comme propulsée dans la salle où se tient le cocktail. Un rapide coup d’œil sur la salle et déjà, je plains cette jeune hôtesse au sourire figé debout au centre d’une table et ce cher pianiste qui devra jouer live la musique de fond pendant plus de deux heures. Frou-frou des élégantes robes de soirées qui balaient le sol et claquements de talons. Les dames n’y ont pas été de main morte. Les hommes n’étaient pas en
reste. Le code vestimentaire est plus ou moins respecté. On déplorera toutefois que certaines ne maîtrisent pas encore le concept de «tenue de gala». Personnalités politiques, hommes d’affaires et artistes mêlés au commun du mortel déambulent. Éclats de rire et brouhaha de voix. L’ambiance est déjà à la fête. Mais attendre debout devient vite lassant et tout aussi pénible. La punition prend fin à 10 h 40, heure à laquelle on est dirigé vers le lieu du spectacle. La décoration n’est pas extraordinaire, mais on ne peut reprocher aux organisateurs d’avoir voulu tout miser sur le charme rustique de Tara’s. La scène est imposante, toutefois je n’ai pas encore le temps de m’y attarder. Il me faut d’abord trouver la table qui m’est attribuée, ce qui relève d’un véritable casse-tête chinois. Je ne vous dis pas ma joie quand l’une des hôtesses m’apprend que l’assistance peut désormais s’asseoir à sa guise ! Le spectacle ne tarde pas à commencer. Après les propos de bienvenue de l’animatrice, la voix de Sophia Martelly parvient à l’assistance qui fixe une scène noire. Fidèle à son habitude, comme elle le dit si bien, la première dame a préféré rester dans l’ombre. Ses mots de bienvenue et ses remerciements n’ont pas moins atteint le public. Les principaux musiciens prennent vite place sur la scène, accompagnés des membres de Haïti Spectacle qui, à travers un sketch, présentent Sweet Micky et introduisent les artistes qui reprennent avec émotion
des anciens succès du célèbre orchestre. On verra donc défiler sur la scène Ti Djo Zenny, Roberto Martino, Gracia Delva, Mikaben, Michael Guirand, Rutshelle et Misty Jean, entre autres. Des tubes comme «Bea», «Ou fè mwen mal», «San ou» et «Zanmi» sont interprétés pour le bonheur d’un public nostalgique des beaux jours de Sweet Micky. La scène brille de tous les feux et les changements de fond synchronisés aux changements de scène sont des plus réussis. La comédie musicale n’arrive pourtant pas à tenir l’assistance en haleine et la sonorisation n’arrange en rien la chose. Le bref documentaire qui lui fait suite réveille un peu le public. Ce petit film donnant la parole à des personnalités telles que Roro Nelson, Kako et Mick Avin, entre autres, retrace rapidement le parcours de Sweet Micky. Dommage qu’on n’ait pas pensé à identifier les différents intervenants ! Mon téléphone indique minuit 24 quand une pluie de feux d’artifices annonce l’arrivée de Michel Martelly. Escorté de ses gardes-du-corps, le présidentchanteur fend la foule sous les hourras des participants. Il gravit le stage et le véritable show commence tout de suite. Amis de longue date du président, fans de Sweet Micky des premiers jours, amateurs de bon compas… l’assistance ne se fait pas prier pour envahir la piste de danse. L’énergie qui émane du chateur vedette de Sweet Micky est palpable. Tara’s vibre au rythme des anciens succès
du groupe. L’artiste l’avoue, la scène lui a manqué. Il ne fait pas de doute non plus qu’il a manqué à son public qui reprend en chœur les refrains de hits vieux de deux décennies. Il est interdit de prendre des photos et de filmer le président. Des vigiles déambulent dans la salle et forcent ceux qui s’y risquent à les effacer sur le champ. Dommage, il faudra tout retenir dans sa mémoire. « Zanmi », « Cocorico », « Oulala », « Kè m sere », « Mon colonel », sans oublier ses célèbres boléros, Sweet Micky fait le tour de sa discographie. Il interprète aussi Michael Jacskon (dont il adopte même le style vestimentaire le temps d’une prestation), Bob Marley, Tabou Combo, Wyclef Jean et Boukman Eksperyans. Le tout saupoudré de ses mimiques et de son humour tant appréciés. C’est pourtant un Michel Martelly plutôt assagi qui a fêté avec ses fans ce samedilà. Aucun propos grivois ne lui est sorti de la bouche. L’assistance, elle, ne s’est pas retenue pour scander à sa place tout propos susceptible de porter préjudice à la nouvelle image du chef de l’État. Il est près de 5 h du matin quand le spectacle prend fin. Le temps d’une soirée, Sweet Micky a repris vie pour le bonheur de centaines de fans qui sans doute s’accrocheront à cette ultime promesse du président-chanteur : « Nou pa konn koman n’ap tounen, men n’ap tounen kanmenm ! » Daphney Valsaint