Ralph Boncy rend hommage aux grandes dames de la musique haitienne

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29 aoĂťt 2013 No 927

AGENDA DE

PrĂŠparĂŠ par Daphney Valsaint MALANDRE

DÊcouvrez chaque semaine les coins branchÊs, les restos en vogue et les meilleures affiches de la ville avec en prime les recommandations de votre magazine prÊfÊrÊ ! N’hÊsitez pas non plus à nous faire parvenir vos affiches à l’adresse e-mail suivante : daphneyvalsaint@gmail.com Jeudi 29 aoÝt 2013

Vendredi 30 aoĂťt 2013

Toxic et Mizik Mizik Ă The Backyard

Swit Djakata Ă Le Perroquet

Les groupes Toxic et Mizik offrent au public la chance de refaire le tour de leur rĂŠpertoire ce jeudi entre 8 h et minuit. MĂŠlomanes avertis, Ă vos marques ! Admission : 750 gourdes

Relish

Voyez la vie en couleur avec l’artiste latin Kevin Herrera et les dj Hot, Steezy et Djenill Ă Tabu lounge ce samedi Ă partir de 9 h p.m. Admission : 25 USD

NOS-TAL-J Ă One-6

Retrouvez le groupe Swit Djakata à Le Perroquet dès 8 h pm ce vendredi.

Strings Ă CafĂŠ Organic

Ram à l’hôtel Oloffson

Le groupe Ram rĂŠitère son invitation hebdomadaire. Depuis bien des annĂŠes, la bande Ă Lunise Morse reçoit les amants de la musique rasin dans son fief, l’hĂ´tel Oloffson. Des habituĂŠs s’y retrouvent donc chaque jeudi entre 10 h pm et minuit. Si vous n’y aviez jamais assistĂŠ, c’est une expĂŠrience qu’il serait temps pour vous de tenter ! Admission : 500 gourdes

Revisitez le rÊpertoire du groupe Strings dans les jardins de CafÊ Organic ce vendredi dès 8 h pm. Admission : 1 300 gourdes

Samedi 31 aoĂťt 2013

ÂŤÂ Ma rose  de Zin, ÂŤÂ An tout franchiz  de K-Dans, ÂŤÂ Ole ole  de Lakòl, ÂŤÂ Webe  de Mizik mizikÂ… autant d’anciens succès que le groupe K-Zino reprendra pour les amateurs de bon konpa. Dj Icce se chargera d’apporter une autre couleur Ă cette affiche dĂŠjĂ prometteuse. MĂŠlomanes nostalgiques, Ă vos marques !

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL RÉDACTEUR EN CHEF GaĂŤlle C. ALEXIS SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Daphney Valsaint MALANDRE RÉDACTION Dimitry Nader ORISMA Gilles FRESLET Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Junior PlĂŠsius LOUIS RaphaĂŤl FÉQUIĂˆRE Enock NÉRÉ LĂŠgupeterson ALEXANDRE CORRECTION Jean-Philippe Étienne

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CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique RĂŠginald GUSTAVE Stevenson ESTĂˆVE Photographes Frederick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Yonel LOUIS PublicitĂŠ: 2941-4646 publicite@lenouvelliste.com RĂŠdaction: 2945-4646 / 3806-3717


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Surinam

la bonne copine sud-américaine Pas besoin d’un bac+10 en géographie pour situer cette ancienne possession hollandaise. C’est à trois heures et demie de vol au dessus de la mer des Caraïbes, enchâssée entre la Guyane Française, le Guyana et le Brésil. Puisqu’elle se retrouve en Amérique du Sud, je m’attendais à voir un pays qui ressemble, de par sa population et sa culture, à la République Dominicaine. Grande est ma surprise, c’est une contrée où la mixité des races n’a d’égal que l’arc-enciel. Le Surinamien ordinaire peut être un Amérindien, un Arawak, un métis, un Noir, un Blanc, un Chinois... un vrai melting-pot. Lors de la soirée d’ouverture du Carifesta quand on présentait les trentedeux délégations, on avait l’impression que chaque pays cité retrouverait des cousins dans la population surinamienne. Plusieurs monuments évoquent les diverses migrations. Outre le hollandais qui est officiel, l’anglais, l’espagnol, le patois et bien d’autres langues sont utilisées. Si la population haïtienne qui y vit n’a pas encore un monument qui raconte sa migration, elle doit pourtant s’enorgueillir d’avoir une ville presque tout à elle. Il s’agit de Saramacca. Située à soixante minutes de voiture de la capitale, elle ne compte pas moins de 4 000 Haïtiens dont le président Bourtese vante la force de travail. Il faut souligner que nos concitoyens sont très satisfaits de l’ouverture il y a un mois d’un consulat haïtien. Ceux qu’on a rencontrés n’ont pas caché leur joie qui farde à peine une fierté, la satisfaction de retrouver des frères le temps du Carifesta. Des marchandes rencontrées au bas de la ville ont refusé de prendre un seul centime de nos mains en échange de leurs fruits et légumes de très bonne qualité. La plupart nous racontent qu’ils sont venus au Surinam en quête du mieux-être qu’ils n’avaient pas trouvé de l’autre côté du Saint-Laurent du Maroni, c’est-à-dire la Guyane Française où ils ont immigré en premier. A leurs risques et périls, ils ont mis les pieds dans les eaux profondes de ce fleuve limitrophe, attirés par le dynamisme de cette jeune économie. Au Surinam, on produit du pétrole et on exporte de l’or ; l’agriculture est une autre source de richesse. Par conséquent, les voitures américaines et japonaises s’arrachent entre 2 000 et 5 000 dollars, soit à peine trois fois leur monnaie nationale, le Surinam Dollar (SRD). M’égarant dans le centre commercial, je demande à un chauffeur de moto d’une vingtaine d’années de me déposer au camp militaire où une partie de la délégation haïtienne est logée. Il se met d’un coup à rire en disant : « Au Surinam, il n’y a pas de taxis-motos ». Ensuite il me montre un vrai taxi tout neuf comme on en voit beaucoup à travers la ville. Le centre-ville de Paramaribo, la capi-

presque comme les églises protestantes en Haïti. Les pagodes, les mosquées… rivalisent en matière d’architecture. Les églises sont plutôt quelconques et ne sont pas nombreuses. Les temples vodous ont pignon sur rue et sont modernes. A Keitzerstraat (rue de L’Empereur), une mosquée côtoie depuis des décennies, - tenez-vous bien - une synagogue. Ce voisinage inimaginable a pour les Surinamiens la même valeur symbolique que nous accordons à la Citadelle de Milot. C’est le seul endroit duquel Jimmy, notre infatigable guide, a insisté pour qu’on prenne des photos. Tout ce qui nous reste à dire de ce pays, qui est pour la deuxième fois hôte du Carifesta, c’est qu’il a de quoi nous apprendre pour s’engager sur le chemin de la modernité sans regarder l’exemple des pays du Nord qui y sont passés depuis trop longtemps. Chancy Victorin chancyzone@gmail.com

tale du pays, est bourré de voitures neuves mais vidé de monde. Les rues sont propres et bien dégagées. Il n’y a pas de gratte-ciels, mais des bâtiments de plus de dix étages côtoient des villas en bois ou en briques, comme celles qu’on voit au Cap-Haïtien ou à Saint-Marc. Pour augmenter notre cuillerée de couverture forestière, il faudrait peut-être demander des conseils à cette bonne copine sud-américaine. Des premières côtes à l’aéroport (situé dans une région rurale), on admire une forêt dense qui ne manque pas de rappeler le paysage du film « Anaconda » ou celui de « Crocodile Dundee ». Des rangées interminables d’arbres qu’on imagine centenaires, ou peut-être millénaires, tendent à former un vrai canapé vert. La faune aussi est dense. En ville, les lézards et les grenouilles qu’on voit se pavaner sont de la taille d’un chat mal nourri. Dans les marécages, loin, très loin des villes, aux dires de plusieurs Surinamiens, il y a des crocodiles et des anacondas et aussi des mygales. La tolérance est une autre grande qualité du peuple de Surinam. C’est peutêtre le ciment même de la cohabitation plutôt paisible de toutes ces races. Côté religions, contrairement à ses voisins, le christianisme n’y est peut-être pas le plus fort. Les temples hindous se comptent


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DE VOUS A MOI

Omi$$ion regrettable

Cela fait des siècles que je n’ai pas eu l’occasion de faire une bonne sieste chez moi, en fin de semaine. Hmmmm ! C’est si bon d’être allongée dans la fraîcheur, me détendant au son d’une bonne musique, et assurée de pouvoir prendre une bonne douche avant de dîner (naturellement, pour une vieille fille, c’est encore plus intéressant de n’avoir personne qui bave ou ronfle sur mes oreillers moelleux, ou bien qui pète plus fort que la musique qui me berce). Et pour finir en beauté ma journée, je vais assister à un concert ; c’est beau hein ? Cette scène n’est pas un privilège exclusif, bien évidemment, et en d’autres lieux, il s’y ajoute ou retranche certains éléments, mais l’essentiel est qu’elle soit vécue avec appréciation et reconnaissance, si possible. Pourquoi appréciation ? Parce que les éternels insatisfaits sont des blasés à vie, et, ou bien ils prennent tout pour acquis, ou bien ils estiment toujours que quelque chose manque à leur bonheur (le genre de personnes qui s’étendent davantage sur ce qui manque que sur ce dont ils pourraient profiter sur le moment). Pourquoi reconnaissance ? Parce qu’en réalité, rien n’est acquis, et on fait preuve de bon sens en ne se laissant jamais gagner par la suffisance ou l’arrogance, l’amertume ou l’aigreur, mais en s’appliquant à profiter du moment présent sachant que, bon ou mauvais, il passera. Le week-end d’avant, j’avais les mêmes éléments à ma disposition : le lit, les ventilateurs, la chaîne stéréo, la salle de bains et de l’argent dans mon portefeuille. Mais… panne d’électricité depuis près de deux semaines. Je ne pouvais donc m’allonger que dans la chaleur, regardant les ventilateurs et la radio qui compatissaient à ma douleur et ne faisaient le moindre petit bruit pour ne pas ajouter à mon désarroi. Pas de carburant disponible dans les stations, donc me

voilà confinée dans l’appartement, dans le noir, dans le silence… Et une fois de plus, j’ai repensé à cet énergumène qui a prononcé cette phrase stupide disant que l’argent ne fait pas le bonheur. J’ai déjà donné mon opinion sur la question, mais une chose si grave mérite bien qu’on y revienne de temps en temps, d’autant que les arguments ne cessent de pleuvoir lorsqu’on énonce cette ineptie. Vous savez que je suis tolérante et cartésienne à mes heures. Je ne veux pas encore acculer celui qui a dit ça en attendant de prouver que c’est ce qu’il a vraiment dit. Vous vous rappelez que dernièrement encore, je vous disais combien les gens étaient bons dans la déformation des citations ou proverbes, pour les faire tourner à leur avantage. Par exemple : ‘’la chair est faible’’ pour excuser leur chorètude, au lieu de disposer leur esprit à garder leur bagage tranquille ; ou bien encore : ‘’qui paie ses dettes

s’enrichit’’, alors que le verbe original est ‘’perdre’’ et non ‘’payer’’, etc. Je me disais donc que, si c’est vrai que l’argent ne fait pas le bonheur, pourquoi les employeurs attendent décembre pour payer le boni, alors qu’en réalité ils sont prêts à la fin de l’exercice fiscal, soit le 30 septembre ! Parce que, entre autres choses, le meilleur moment pour dépenser inconsidérément est la saison des fêtes, décembre particulièrement. Et rien de ce que disent les airs et les cantiques de Noël ne rendent vraiment heureux si l’argent est absent ! Bon, le petit soulier que l’enfant demande à Petit Papa Noël de ne pas oublier, ou les jouets par milliers, même quand ils auraient été donnés à l’un ou à l’autre par des âmes généreuses, ils ont bien été achetés, même sous forme de matières premières. Le parent, qui grije pour payer les frais scolaires exorbitants et meurtriers que réclament les institutions d’ici, n’affiche certainement pas la tête de quelqu’un

qui est heureux quand, déjà parvenu en septembre pardon, octobre –, il n’a même pas encore pu prendre le carnet du troisième trimestre, faute de pouvoir faire le bonheur de l’économat de l’école Vous croyez vraiment que c’est à cause de leurs uniformes ou de leur machwè que les minustistes font l’objet de prières incessantes au ciel ou aux mistè de la part d’une catégorie de compatriotes, pour que jamais ils ne repartent du pays ? Hehehey, depuis quand les mécréants étaient-ils si pieux ? La raison du plus fort - en matière de taux de change - est définitivement la meilleure ! Alors, vous pensez toujours que c’est votre liasse de gourdes qui va faire le bonheur des propriétaires de maisons, de rent-acar, d’hôtels de plage, des artisans, des péripatéticiens et de leurs consoeurs, etc. ? C’est pas ti bonheur! C’est granm matin même ! Alors c’est aime que le peuple aime la misère comme ça ? On dit que le noir amincit, c’est certainement pour cela que plus de la moitié de la population est si sexy chocolat, et nage dans le bonheur, parce que n’ayant pas les moyens de se procurer toute la batterie des équipements fournisseurs de courant alternatif. Par transitivité, si un compatriote est patat, c’est qu’il n’est pas dans le blakawout ? La relativité du bonheur Ooohhh ! Mais pourquoi donc ces longues files et ces laisser-frapper les quinze et trente du mois devant les banques ? Et ne devrait-on pas être reconnaissant au gouvernement d’enlever de chaque transfert un dollar cinquante de malheur ? C’est petit, mais c’est un soulagement quand même. Wouuuu, ma tête s’alourdit. Il y aurait trop à dire sur le sujet, et je ne veux pas verser dans le mélodrame. La sieste est finie d’ailleurs, et c’est l’heure d’aller à ce concert. Zut ! Ma bourse est vide, la faute à ma grande générosité. Mezanmi, j’espère que les bénéficiaires ne m’en veulent pas d’avoir apporté un petit malheur chez eux avec mon argent parti en aumônes. Je ’pièce’’ par-ci par-là, et au guichet, je donne sept dollars, le billet étant à trois cents gourdes. Le préposé me refuse l’entrée ; mon kòb n’est pas kont. Je lui donne des paroles, je lui explique que pour compléter mon bonheur de la journée, il me faut assister à ce concert, et qu’il ne connaît pas le taux du jour, etc., etc. Et il m’explique que pour compléter les recettes du concert, il lui faut toucher trois cents gourdes, sinon je n’entre pas… L’auteur de cette pensée était certainement un orfèvre malere qui ne pouvait se procurer de l’or. Ou bien il avait mis, faute de moyens, des fo dan en argent et cela lui avait coûté son sourire. J’avais déjà supposé dans une colère antérieure que c’était un aigri qui en voulait à un créancier. De vous à moi, il n’aurait eu qu’à ajouter « seul » après l’argent, et il m’aurait épargné ce grand bonheur de le fu$tiger ! Sister M*

Money Mike 20 ans apr

Après avoir passé vingt ans hors de la scène musicale, l’ancienne idole de O Mike, de son vrai nom Jean Huberman Charles, annonce, pour le 23 septembre solo, « 20 ans après ». Ce premier album, produit par Charles, aka SP, comporte par l’artiste lui-même. Imprégné des valeurs du Rap Kreyòl, chaque titre relate qui souhaite, au travers de cet album, partager les expériences de sa vie p Rap Kreyòl suite à ses vingt années d’absence. Aujourd’hui, Money Mike effectue un voyage musical qui nous emmène aux L’album explore un univers où l’on retrouve la richesse électrique des influence hip-hop, le reggae, la musique racine, le zouk, le compas, etc. « 20 ans après » es de genres, un cocktail énergétique de « World Rap and Hip-Hop », agrémenté diversité apprécieront cet album.


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Présentez-nous votre ouvrage « Grandes dames de la musique haïtienne ». C’est un superbe album-photos, une collection d’esquisses, une forme de catalogue de nos artistes musiciennes les plus connues. Évidemment, tout cela est fait avec amour, mais je ne suis qu’un chercheur et un rédacteur avec une prétention de portraitiste désireux de peindre des modèles vivants. Néanmoins il y a eu tout un travail graphique autour de l’œuvre, orchestré par l’éditeur Nota Bene. Bref, j’espère que vous apprendrez certaines choses dans cet ouvrage très esthétique. Peut-être le plus beau que nous ayons fait dans ce domaine… « Grandes dames de la musique haïtienne » tente de mettre en lumière les réalisations et le potentiel de ces figures.

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Ralph Boncy rend

hommage aux grandes dames de la musique haïtienne L’auteur-compositeur Ralph Boncy signe ce vendredi 30 août son nouvel ouvrage titré « Grandes dames de la musique haïtienne » à l’hôtel Montana à partir de 5 h pm. Amateurs de la musique, médias et professionnels du milieu sont conviés à la vente-signature de son livre qui honore plusieurs dames qui ont marqué l’histoire de la musique haïtienne. Entretien avec l’animateur et journaliste culturel autour de son oeuvre.

Comment est né ce projet dédié à de grandes voix féminines de la musique haïtienne ? Milena et Joël Widmaier m’avaient fait part de leur projet de publication. Ils avaient la volonté, dans le cadre de la fondation Haïti Jazz et de Ayiti Mizik, de publier un ouvrage de référence qui honorerait nos artistes. J’ai dit oui tout de suite. Puis j’ai suggéré qu’on se concentre sur le rôle des femmes dans notre musique nationale. Ils ont sucé leur crayon, comme on dit, ont mis le projet en branle et m’ont rappelé pour me donner le « go ! ». On avait peu de temps. Il fallait réussir. Combien de temps avez-vous mis à l’écrire ? Quelques mois. D’abord au compte-gouttes, à comparer des listes et des approches, puis avec plus d’intensité dans les dernières semaines. Stéphanie Renaud Armand a été impayable. On ne s’est jamais vus. On a tout fait à distance avec des dossiers partagés, grâce à la magie d’Internet. Comme disait mon prof de littérature, Roger Gaillard, ça dépend toujours de quand on commence vraiment ! Qu’est-ce qui a déterminé le choix de ces dames ? C’est le choix qui a été le plus long. Il existait quelques évidences comme Lumane Casimir, Toto Bissainthe, Émeline Michel et Carole Démesmin qui ont fait de la scène un métier à temps plein… Mais il fallait constamment classer chaque nom dans la bonne catégorie et introduire des surprises, des visages moins connus à cause de leur éloignement dans la diaspora… Voulez-vous les ériger en modèles ? Je ne sais pas trop… J’imagine qu’il y a un peu de ce que vous dites là. Cela dit, elles sont humaines et surtout vulnérables, avec leurs qualités comme leurs défauts. Mais la plupart sont de véritables héroïnes. Je pense à Madame Canez, arpentant le pays profond avec une canne et une jambe malade, pour recueillir les chants du terroir ; à Martha Jean-Claude, emprisonnée pendant toute sa grossesse et relâchée juste avant ses couches. De toute façon, chanter, s’exposer, se vendre comme une femme et imposer le respect, c’est déjà énorme chez nous. Ces femmes ne sont pas des Ti Simone !

rès

Original Rap Staff (ORS) est de retour. Money prochain, la sortie de son premier album e onze titres originaux écrits et composés e un moment particulier de la vie de l’artiste personnelle et sa vision de l’industrie du

x multiples horizons de la musique haïtienne. es musicales de l’artiste, telles que le rap, le st un métissage de sonorités et une fusion é de modernité. Tous ceux qui aiment la Dorine Jeanty jeantydorine@hotmail.com

Votre texte suit-il l’évolution de la musique haïtienne du début XXe siècle jusqu’à l’époque contemporaine ? Nous avons gardé l’ordre chronologique. La plus « ancienne des dames » est née en 1903, la benjamine en 1989. C’est Cécile McLorin Salvant, qui chante du jazz et du blues, mais aussi Ida Faubert et Dòdòf Legros adaptant Mercedes Simone. Plusieurs, parmi les plus jeunes, ont grandi dans les années 80. Pourquoi, selon vous, ces dames ont mérité la reconnaissance du public tant en Haïti qu’à l’étranger ? Par leur talent, uniquement. Et par leur persévérance aussi, évidemment.

Avez-vous mis l’accent, dans votre présentation, sur l’influence qu’elles ont toutes exercé sur les générations d’après ? À chaque fois que cela paraissait nécessaire. Vous avez déjà publié chez les éditions CIDHICA « La chanson d’Haïti ». Vous animez des émissions musicales au Canada où vous résidez. Vous êtes gérant d’artistes et compositeur. Qu’est-ce qui explique votre intérêt pour la musique ? Je conseille certains artistes, mais je n’en gère plus depuis 1995, sinon je risquerais d’être en conflit d’intérêts. Je suis avant tout un diffuseur, un journaliste musical qui travaille dans le champ qui le passionne le plus. En plus, j’ai eu la chance de réaliser des disques et d’écrire une centaine de chansons qui ont été enregistrées. Disons que je connais mon sujet Mais je cherche et je découvre encore et toujours !

Pouvez-vous dévoiler aux lecteurs de Ticket les noms des grandes dames que vous présenterez dans le deuxième volume de votre série « Grandes dames de la musique haïtienne » ? Cela commencera avec Madame Rosalvo Bobo jusqu’à Queen B. en passant par Mimi Barthelemy, Yanick Coupet, Yanick Etienne, Ginou Oriol, Nancy McCalla, Alie Pierre-Étienne, etc. Aux États-Unis et au Canada, beaucoup uvrent dans le jazz, la chanson ou le R&B. Mais saviezvous qu’il y avait eu des voix féminines dans le Jazz des Jeunes, le Caribbean Sextet et le Bossa Combo ? Cela reste à découvrir dans le prochain tome. Propos recueillis par Rosny Ladouceur Crédits photos : Tequila Minsky et Sandra St-Fleur


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Jeudi 29 août 2013

US OPEN

Victoria Duval élimine Samantha Stosur, No 13 mondiale gagné un match dans un tournoi du Grand Chelem et dont la seule apparition en Grand Chelem remontait à l’US Open 2012. Elle avait été éliminée par Justine Ennen en deux sets. Stosur, 29 ans, qui venait de se séparer de son entraîneur de longue date, David Taylor, a commis 56 fautes directes, dont 10 doubles fautes. En septembre 2011, l’Australienne avait battu l’Américaine Serena Williams, alors tenante du titre, pour remporter son seul titre du Grand Chelem. Cette fois, elle a pris la porte de sortie dès le premier tour. Victoria Duval affrontera la Slovaque Daniela Hantuchova (30 ans), tombeuse de Maria Sanchez en deux sets : 7/5 et 6/2. En cas de qualification, Vicky aura affaire au troisième tour à la gagnante de la rencontre qui doit mettre aux prises Julia Glushko (Israël) et Sachia Vickery (USA).

Coup de tonnerre à Flushing Meadows ! Grosse surprise donc chez les Dames au premier tour de l’US Open 2013, puisque l’Australienne Samantha Stosur, tête de série No 11 du tournoi et classée No 13 mondiale, a été battue et éliminée de la compétition qu’elle avait remportée en 2011. Son bourreau répond au nom de Victoria Duval, 17 ans (7/5 4/6 4/6).

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ssue des qualifications, Victoria Duval a fait trembler le court Armstrong mardi soir, en venant à bout contre toute attente, et ce, à la surprise quasi générale, de l’Australienne Samantha Stosur, sacrée à l’US Open en 2011, au terme d’une rencontre âprement disputée. La tête de série No 11 s’est inclinée fort logiquement en trois sets bien qu’en ayant gagné le premier set non sans peine (5-7). Alors que Stosur semble bien partie pour éliminer Duval en menant (3 jeux à 2) au second set, mais c’était sans compter avec la détermination de Victoria qui parvient à rétablir l’équilibre à 3-3 avant de le

Légupeterson Alexandre /petoo76@aim.com

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LA GOUTTE D’OH! remporter (6-4).. Presque même cas de figure au troisième set. La petite Victoria, sans trembler, a fait parler

son coup droit et sonrevers à deux mains pour balayer Samantha (6-4). Jusque-là, Victoria n’avait jamais

53.000 dollars qui font du bien

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ur le court Louis-Armstrong (le Central bis), Victoria Duval, issue des qualifications, s’est révélée devant son public. Opposée en soirée à Samantha Stosur, titrée en 2011, l’adolescente haïtienne (18 ans le 30 novembre prochain) a réalisé le premier véritable exploit de la quinzaine, s’imposant en trois sets et 2h39 de jeu (5-7, 6-4, 6-4). L’histoire est belle. Surtout que la 296e mondiale, aurait pu ne jamais se retrouver sur ce court. Victime d’une prise d’otage quand elle vivait en Haïti, son destin aurait pu une nouvelle fois basculer il y a trois ans et demi quand un tremblement de terre de magnitude 7.0 ravagea Portau-Prince le 12 janvier 2010. «On habitait à Atlanta à l’époque mais mon père était rentré (à Port-auPrince) la veille du tremblement de terre. Ils ont retrouvé mon père (dans les décombres) après onze heures de recherche», racontait Duval en conférence de presse. Recherches permises par l’aide d’un ami de la famille, Harry Kitchen, agent immobilier qui a envoyé un hélicoptère pour aller chercher le père de la championne. «Nous serons

RAPHAEL FÉQUIÈRE

Victoria Duval a créé la sensation en dominant Samantha Stosur (5-7, 6-4, 6-4), titrée en 2011 à Flushing Meadows.

reconnaissants envers lui toute notre vie, il a dépensé 30.000 dollars pour sauver quelqu’un. Sans lui, mon père serait mort.» S’il a survécu, ce dernier (docteur), dès lors dans l’incapacité de travailler, ne pouvait plus subvenir aux besoins de sa fille. «Des membres de

ma famille m’ont aidé financièrement. C’était dur mais avec cette victoire (elle va au moins empocher 53.000 dollars pour avoir atteint le deuxième tour, NDLR), j’espère que ça va changer», a déclaré celle qui s’entraîne en Floride avec ses frères…

Concacaf : hier, aujourd’hui et demain Le championnat des clubs champions de la Concacaf demeure finalement une référence pour jauger le niveau actuel du football haïtien. Les jours passent et ne se ressemblent point pour les clubs haïtiens dans cette compétition. Il semble que le dossier de la participation d’Haïti devrait être pris en compte par une instance qui puisse mieux gérer la situation des candidats au titre. Le Racing Club Haïtien et le Violette Athletic Club détenteurs d’un titre de champion de la Concacaf, ont, paraît-il, ouvert et fermé la parenthèse d’une participation habile et intelligente. Aujourd’hui, les débours sont plus importants qu’en 1963 et 1984, années de la participation de ces deux clubs au prestigieux tournoi. Le budget des clubs champions et vice-champions nationaux mériterait d’être revu à la hausse pour une meilleure gestion en conséquence. Car dorénavant, il ne suffira pas de s’imposer à domicile pour rêver d’un titre de la Concacaf.


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Jeudi 29 août 2013

La star de basket américain George Jesse Hill visite Haïti C

omme nous l’avions annoncé, la star des Pacers d’Indiana, George Jesse Hill était hier mardi 27 août au Quisqueya Christian School (Delmas 75) pour partager son expérience et technique dans la pratique du basket-ball avec certains joueurs, entraîneurs et arbitres haïtiens sur demande des dirigeants de l’ASI et du SBL, en particulier, Jasson Valbrun. Ils étaient plus d’une centaine, joueurs, entraîneurs, arbitres, journalistes et fans du ballon orange qui avaient pris d’assaut l’enceinte du Quisqueya Christian School avec pour objectif premier de voir à l’oeuvre le Point-Guard des Pacers, finaliste de la conférence Est en juin dernier, mais battu par le futur vainqueur de la saison NBA 2013, Miami Heat de Lebron James. Au terme de sa réunion avec les participants, on a organisé un petit matchd’une durée d’un quart d’heure, entre l’équipe de la Police nationale et celle de Bongu. Cette dernière s’est inclinée par quatre points d’écart (2218), sous les yeux attentifs de George Hill et de son équipe composée de journalistes et autres... Autre fait marquant de sa visite, le concours de tirs à trois points lancé par Jasson Valbrun. Trois athlètes haïtiens pour défier Hill. D’abord, le représentant de Marché Ti-Tony, Michel Tilus. Il n’a réussi que 3 petits paniers pour une vingtaine de ballons lancés. Puis, Jean Alex Joinville (T-Okap), a fait forte impression en inscrivant (9) paniers, et ce, pour la plus grande joie des fans qui avaient fait le déplacement. Ensuite, c’est le tour de Patrick Flovella pour tenter de surclasser la performance du natif du Cap-Haïtien. Il n’a pu faire mieux. Tout compte fait, il a transformé (4) misérables tentatives. Finalement, vient le tour de Hill. Le meneur d’Indiana a été tout simplement phénoménal en mettant (17) ballons au fond du panier. Tout le monde, y compris le président de la Fédération haïtienne de basket-ball, Claude Démesmin reste ébahi devant la prestation de George Jesse Hill. « Il existe un fossé entre lui et nos basketteurs », a commenté un policier faisant le déplacement pour assurer la sécurité de la star américaine. En conférence de presse, Hill a fait savoir qu’il est très heureux de visiter Haïti et de pouvoir apporter son aide à certains enfants du pays. « Haïti est un pays fantastique. En tant que membre de Kids Against Hunger, j’ai visité le pays,, avec pour mission de visualiser la distribution de dons envoyés en Haïti », a-t-il répondu à la question de savoir ce qui expliquait sa présence dans le pays. Il en a profité pour préciser qu’il y a plus de 300.000 jeunes chaque

année aux USA qui sont lancés dans la course pour intégrer une équipe dans le championnat nord-américain de basket-ball, NBA. « Ainsi, vous n’avez qu’une chance sur cent de jouer en NBA. Cependant, une fois franchie cette étape, vous aurez des gens qui sont là rien que pour vous aider à progresser. Autant dire, s’il n’est pas facile d’intégrer la NBA, il est aussi difficile de s’en séparer. Dans votre cas, il vous faut travailler très fermement pour franchir ce pallier », a conclu l’homme fort des Indiana Pacers. La visite en Haïti de George Jesse Hill est une initiative conjointe du « Ministère Vision de Néhémie », organisation à but non lucratif, fondée en 2004 et dirigée par monsieur et madame, Espérandieu L. Pierre, située dans la commune de Thomazeau et le « Kids Against Hunger (KAH) ». Ces organisations travaillent, supportent et assistent un groupe d’enfants du pays à différents niveaux, tels : éducation, santé et sport. Signalons que le dossard #3 des Pacers d’Indiana, est né le 4 mai 1986 à Indianapolis (USA). L’ancien élève du Lycée Broad Ripple était nommé en 2004 dans l’équipe des meilleurs joueurs de Lycée de l’Indiana. Il tournait alors à 36,2 points de moyenne par rencontre. Drafté en 2008 en 26e position par les Spurs de San Antonio, il avait joué le rôle de doublure de Tony Parker pour sa saison rookie avant d’intégrer l’équipe d’Indiana Pacers en 2011.

George Hill s’exprimant devant les journalistes (Photo : Yonel Louis)

Légupeterson Alexandre /petoo76@aim.com

Le basketteur américain (au centre) accompagne l’équipe de basket corporatif Bongu en présence du président de la Fédération haïtienne de basket-ball Dr Claude Demesmin (2e, de gauche à droite) (Photo : Yonel Louis)


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