Mossanto s'excuse pour Wana

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NO 745 - 21 novembre 2012

MOSSANTO s’excuse pour Wana

5 numéros par semaine • 10.00 gourdes le numéro


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Wadner Joseph de Mass Konpa en mission en France et en Italie A un moment où plusieurs musiciens ont dû quitter Mass Konpa, le manager du groupe, Wadner Joseph, qui est aussi vice-délégué de l’arrondissement de Marchand-Dessalines, s’est rendu en mission musico-politique en Europe. Ayant laissé le pays le samedi 17 novembre 2012, le manager est allé planifier avec les responsables de ACP Productions et Aloufa Productions, pour janvier ou avril 2013, d’éventuelles tournées de Mass Konpa aux Antilles et à Paris. Parallèlement, le vice-délégué de Marchand-Dessalines en profitera pour se rendre en Italie pour planifier des rencontres sur la réalisation de quelques projets dans son arrondissement. Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)

Zenglen e

12,600

3 chapit, bon rezilta

FANS

Prenant très au sérieux sa prochaine production (qui sera d’ailleurs déterminante pour la prochaine saison musicale), Zenglen dévoile cette semaine le poster ainsi que le titre de son prochain disque. Intitulé « Rezilta » et sous-titré «3èm chapit», cet opus comportera onze morceaux dont « Pa fè sa », « Rezilta » et « 3èm chapit ». C’est HMMI de Manny Sanchez, d’origine cubaine, président aussi de sa compagnie, qui sera le producteur exécutif de cette plaque. Dans une interview qu’il nous a accordée, Kenny Desmangles, l’un des chanteurs du groupe, musiciens et responsables sont actuellement en studio en train de mixer l’album. Kenny n’était pas en mesure de nous donner la date précise de la sortie du CD. Toutefois, il assure que les membres travaillent assidûment afin que la marchandise soit disponible sur le marché à la fin de cette année. Rappelons que, pour le week-end de la “Thanksgiving », Zenglen se produira à Boston le jeudi 22 novembre. Le lendemain vendredi 23, le groupe jouera à New York. Le samedi 24 novembre, la formation musicale « 5 ETWAL » jouera de concert avec Nu-Look au club KARU. Et le dimanche 25 novembre, la bande à Reginald Cangé et Kenny Desmangles sera à FIU Stadium, pour participer à DIaspo Festival.

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)

Welcome back

Tifane

Pour annoncer son retour au pays, Tifane sera en concert ce jeudi 22 novembre 2012, à partir de 8 h du soir, au Mango Lounge, à Pétion-Ville. Cette grande soirée « Welcome back Tifane», qui sera présentée par Havana Guitar Night, s’annonce excitante, pleine de surprises et fera les délices des spectateurs. Tifane promet de mettre le feu dans le cœur de ses fans avec la complicité du guitariste et chanteur Jean Jean Roosevelt dont le talent n’est plus à démontrer. La chanteuse, l’une des voix envoûtantes de cette nouvelle génération, interprétera à ce concert la plupart des morceaux gravés sur son dernier album. « Je n’ai pas encore chanté live «Sous la peau» ici en Haïti, alors que je viens de le faire à la Guadeloupe et la Martinique. Il marche très bien et je souhaite que les gens vont réellement apprécier en live », nous confie-t-elle. De l’avis de la star, Jean Jean Roosevelt fera un accompagnateur parfait, d’autant «que son style se rapproche du sien». «Il a de belles chansons dans son répertoire, et Havana m’a

RÉDACTEUR EN CHEF

permis d’organiser cette jam session avec de nouveaux artistes dans un cadre qui invite à se détendre », ditelle, heureuse de partager la scène avec l’auteur du laser «Y a danger». Plusieurs artistes sont aussi attendus jeudi soir au Mango Lounge, tels Léopold, Rutshelle Guillaume… Cette soirée promet d’être amusante et sera une ambiance de bonne compagnie où le public pourra apprécier de la bonne musique. Tous les fans de Stéphanie Séjour et le public en général sont invités à cette grande soirée «Welcome back Tifane». « Je souhaite que le public vienne apprécier l’évolution de sa Tifane, dit-elle. Que ceux qui hésitent encore fassent le déplacement pour assister à cette agréable soirée qui va les amuser et les relaxer ! » Ce concert est supporté par la RTNH, Télé Pluriel, Avis, Ticket Magazine, Digicel… Les billets, au prix de 500 gourdes, seront en vente à l’entrée. Rosny Ladouceur

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOUR Gaëlle C. ALEXIS RÉDACTION Joël FANFAN Dimitry Nader ORISMA Gilles FRESLET Daphney Valsaint MALANDRE Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Elisée Décembre Junior Plésius Louis Peguy Flore Pierre Raphaël Féquière Enock Néré Légupeterson Alexandre CORRECTION Jean-Philippe Étienne CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Stevenson Estève Photographes Frédérick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Yonel Louis Publicité: 2941-4646 publicite@lenouvelliste.com Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717


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révolte, et vu que sans clitoris, il ne peut y avoir d’orgasme, je sympathise avec mes sœurs Africaines qui se retrouvent autour d’une pratique aussi Barbare. » Entre décembre 2011 à novembre 2012, Makeda a préparé trois collections, totalisant soixante toiles. Malgré sa préférence pour les grands formats, (allant jusqu’à 56»X108»), elle travaille aussi sur des petites surfaces (18»X24», 6»X56»). Ayant un grand respect pour la création en elle-même, elle ne cache pas sa faiblesse pour les fleurs, qui, dit-elle, lui permettent d’amener l’attention sur la similarité entre tout ce qui existe. Partisane d’un réalisme, bourrée d’abstraction, cette jeune femme déterminée à parfaire son art a collaboré avec Kévens Prévaris, Loray et autres. Makeda soumettra à l’appréciation du public, d’ici décembre, des lithographies numérotés et signées sur différents supports et dimensions. L’artiste exposera à «L Peignent pour Haiti», au palais de Justice de Nantes, France, du 26 novembre au 14 décembre. Ensuite les Etats-Unis et la Caraïbe sont en perspectives. Facebook : Mountain Height Kreation Makeda

L’ Orgasme de Makeda Entre le décor de Noël et la superbe architecture de la galerie Rivoli, à Pétionville, Christina Clodomir (Makeda) a procédé à la clôture d’Orgasme III. Une exposition de certaines de ses œuvres qui a duré toute la journée du 17 novembre. Ticket en profite pour présenter cette jeune artiste et sa désinvolture artistique. Christina Clodomir «Makeda», est artiste-peintre. C’est une autodidacte qui a commencé en été 2006. Elle a acquis des techniques de base, comme la perspective, les couleurs, les ombres et lumières, grâce à des études en design d’intérieur. C’est une jeune femme ambitieuse et simple, qui juste pour se prouver, est passée de l’acrylique sur canevas et sur bois au design de bijoux, d’accessoires et surtout à la peinture sur vêtements. Après trois ans d’intense contact avec la nature, Makeda décide de créer « Orgasme », une collection d’œuvres raffinées avec un objectif spécifique, qu’elle décrit ainsi, via les titres de chacune d’elle : « «Spiritual Enlightenment», les pétales de mon âme, s’ouvrant comme un lotus. «Wisdom n Intuition», les qualificatifs d’Isis dans l’iris. «Blues & Jazz», un état d’âme appelant le son du blues, remonté par le son du jazz, et la sérénité. «Confidence», une fleur belle et attirante ; attention aux épines

Lord Edwin Byron

Plésius Junior LOUIS (JPL 109) junior.jpl007@yahoo.fr

! sa dignité est dans tout. «Vortex», de là émane une énergie pure et remplie d’inspiration. «Her essence», une sensualité, une douceur profondes. «Meditative state», une pause sur ce bruit mondain. «Meet me in the wild», amoureux aventurier, une nature sauvage, un amour créatif. «Easy flow», tout peut être facile avec une telle disposition.»Woman Rise», l’ère de la Déesse est bien là, le désir de rétablir Reines, Prêtresses, Compteuses, Chamane, afin de retrouver l’harmonie sur terre. «Lover’s bite», croquer au fruit de l’amour, une session aux fraises. «Waïtukubuli», nom indigène de La Dominique, une île si fascinante qui capta mon âme d’artiste. «Similarity in Diversity», après tout, tout est unique pourtant similaire. «Sisterly love», plus que des amies, des sœurs d’âme, et vous savez qui vous êtes. «In too deep», un point de splendeur à découvrir dans toutes profondeurs. «Ginger wine», doux et chaud, les îles de mes rêves. «Mellow Love», fascination silencieuse, amour intense et simple.»You and I», la dualité qui se fusionne en un. «Find me taste me», cours après moi dans les vignes, la récompense sera belle. «Fusion», une collaboration entre Prévaris et moi. «Non à l’excision», un message puissant, l’excision est une pratique de l’Afrique musulman, qui me

32e édition de Livres en Liberté La caravane de Livres en Liberté investit les samedi 24 et dimanche 25 novembre 2012 la métropole du Centre. A l’occasion de cette 32e édition, le Petit Séminaire Collège Saint-Martin de Porrès est l’endroit idéal pour tenir un culte de grande envergure à la littérature haïtienne. Avec un vaste menu de 25 auteurs en signature et 800 titres disponibles, les Hinchois et Hinchoises pourront venir lier connaissance avec quelques grandes figures de la littérature haïtienne contemporaine, citons : Kettly Mars, l’invitée d’honneur qui signera son dernier roman « Aux frontières de la soif  », Gary Victor, Bonel Auguste, Evelyne Trouillot, Claude Pierre, Clément Benoit II, l’initiateur de cette foire et tant d’autres écrivains haïtiens de renom. Cette initiative de la bibliothèque Georges Castera du Limbé en partenariat avec le journal Le Nouvelliste, la DNL, la Unibank et le Rhum Barbancourt est, de l’avis de Clément Benoit II, un moyen sûr de permettre à tous les jeunes du pays de connaitre l’immensité de notre culture de peuple.

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Une première bougie pour

Fresh Up Le vendredi 23 novembre en cours, le club Tabou Lounge (ex Café des Arts, 19, rue Lamarre, Pétion-Ville) hébergera la célébration de la première année d’existence de la formation Fresh Up. Cette fête, aux dires des organisateurs, permettra à tout un chacun de savourer un mélange de musique acoustique, de reggae, du compas et des mix d’un DJ. Le chanteur Jean Jean Roosevelt, le groupe Tribe Soul et le dj Djenill sont les artistes invités à cette première bougie de la formation Fresh Up et garantiront la bonne ambiance. Le lead du groupe, Exequias SaintFleur dit Manno Farinen, se dit satisfait des douze mois d’existence de Fresh Up, malgré toutes les difficultés qu’ils ont dû affronter. Contrairement à ceux qui clament que Fresh Up n’a rien fait, le groupe a déjà sorti un album et trois vidéos, honoré plusieurs contrats dans la capitale et dans des villes de provinces ; de plus, ils ont eu une bonne tournée médiatique en Europe, aux Antilles et aux Etats-Unis via leur album « Anti-Virus ». Les membres de Fresh Up gardent de beaux souvenirs de cette première an-

née de performance et ils se disent fiers de voir leur nombre de fans augmenter à chaque prestation. Les membres du groupe se préparent d’ores et déjà à entamer leur deuxième année sur l’échiquier musical haïtien. Manno Farinen nous confie que le staff management et lui travaillent pour permettre au band d’atteindre d’autres marchés et performer par exemple au Zénith, à Bercy et d’autres zones où le compas n’est pas encore familier. « Je souhaite que les fans et tous les mélomanes s’accentuent davantage sur le travail que fait mon groupe Fresh Up. Nous sommes toujours là, nous ne manquons jamais d’honorer nos contrats et nous nous battons du bec et des ongles pour la satisfaction de tout un chacun. Nous ne saurions oublier les médias, complices de notre succès. Alors, que le public sache que le rendez-vous de ce vendredi est au Tabou Lounge, avec Jean Jean Roosevelt, Tribe Soul, Djenill et Fresh Up pour le premier anniversaire du groupe », a précisé Manno Farinen. Les tickets sont en vente à Gamebox et à Muncheez au prix de $ 10 US. Wendy Simon


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Mossanto S’excuse pour Wana Ces deux dernières semaines, la musique «Fè wana mache» a fait couler beaucoup d’encre. Ce nouveau morceau du style raboday, signé Mossanto et The Mack, a touché toutes les couches de la société d’une façon ou d’une autre. Après les critiques, les jugements contre cette réalisation, nous avons jugé nécessaire, non de continuer à «fè wana mache», mais plutôt de faire parler les protagonistes de Wana.

Fais une brève présentation de ta personne

Je m’appelle Mossanto Colin, âgé de 19 ans. Je suis orphelin de mère depuis deux ans. J’ai grandi à Simon Pele. Arrivé en seconde, faute de moyens économiques, je n’ai pas pu continuer. Mais j’ai eu la chance de fréquenter l’école de musique des frères salésiens, où j’ai appris à jouer de la trompette et du saxophone.

D’où t’es venue l’idée de «Fè wana mache» ?

Mossanto : L’idée originale était d’écrire un texte en faisant une comparaison entre les jeunes filles qui exploitent les hommes et les personnes qui font du mal à ce pays. Par exemple, une personne qui jette des déchets dans les rues représente pour nous une wana. Quelqu’un qui empêche le pays de fonctionner est une wana.

Comment se fait-il que l’explication que tu donnes est si différente de la version qu’on entend dans les rues ? The Mack : La version qui ravage le public n’est pas la bonne ; et si on

l’écoute bien on verra qu’elle n’est pas mixée. La version qui vient de l’idée originale que Mossanto a expliquée n’a pas eu de succès. Pourtant on l’a réalisée et distribuée avant le « Fè Wana mache » qui a eu ce si large impact.

Pourquoi créer une autre version puisqu’il y avait une version «clean» ?

Mossanto : On ne s’attendait pas à ce que cette version soit diffusée. On voulait seulement essayer de créer une version pour les DJs, parce qu’à ce que je sache, les jeunes de moins de 18 ans, n’ont pas accès aux soirées zokiki.

Cette version que tu prétends qui n’est pas la bonne n’est pas tombée du ciel, elle est sûrement puisée de quelqu’un ou de quelque chose, peux-tu nous donner plus d’explications ? Pour tout dire, cette version est l’histoire d’un ami à moi. Un jour il invite une fille à une soirée ; et, en bon gentleman, il lui achète à manger et à boire. Mais la fille, après la soirée, ridiculise celui qui l’a invitée devant ses amies à elle en le traitant de «marozo»,de «koyo dènye limit» à qui elle lui a fait dépenser tout son argent. Je me suis senti touché, vexé même en apprenant la nouvelle. Et pour laver l’honneur de mon ami, j’ai écrit le texte et The Mack a pris le même bit de la version originale pour le mixer. Alors, quelqu’un qui était présent pendant le mixage a enregistré la version inachevée sur son téléphone, et voilà comment la musique est arrivée dans les rues !

Alors tu l’as créée en connaissance de cause, jusqu’à réaliser un remix avec Tony ?

The Mack : Oui, on l’a créée en connaissance de cause, mais on ne savait guère si cette version allait être aussi populaire qu’elle l’est aujourd’hui. Et pour le remix avec Tony, c’est lui qui nous a contactés, et c’est cette version-là qui a eu un bon mixage, puisque la nôtre n’était qu’à la phase d’essai.

Aviez-vous réfléchi aux conséquences que cette musique pourrait avoir ? Mossanto : Sincèrement non. Parce que «Fè wana mache» s’est propagée comme un virus. De bluetooth en BBM,

Le couple Wana/Wano

jusqu’à envahir les réseaux sociaux. On n’avait pas prévu un tel succès en si peu de temps. On voulait tout simplement décrocher des contrats à travers cette version par le biais des DJs.

Qu’est-ce que cela te fait quand tu entends des enfants en train de chanter cette chanson ? Mossanto : Cela me ronge l’âme. Je me sens très coupable en face d’une scène pareille. Je ne prévoyais pas cela.

Les autorités concernées interdissent formellement qu’on continue à diffuser « Fè Wana mache », penses-tu que c’est une bonne décision. The Mack : C’est une très bonne décision. Bien qu’il y ait des fans qui répliquent en disant qu’il y a d’autres tubes pires que « Fè wana mache » qui sont en rotation, et que les autorités ont juste un problème avec la popularité de la chanson. Mais selon moi, en commençant par « Fè Wana mache », il faut continuer avec

Le virus Wana/Wano se propage dans tous les artères de notre société. Même les enfants de 3 ans n’en sont pas exempts. Ils chantent ou marmonnent innocemment «fè wana mache», un refrain au sens condamnable. Ils sont les premières victimes de la dérive de nos moeurs. Après le succès fou de « Fè wana mache », c’est une réplique des femmes intitulée « Fè wano mache » qui allonge la liste de fans. Signé Real B-La vida, ce morceau n’est autre que la réponse, tout aussi pimentée, au tube de Mosanto et de The Mack. Si de l’avis de bon nombre de mélomanes y compris quelques parents et instituteurs, les deux morceaux devraient être censurés, il n’en demeure pas moins que les jeunes, pour leur part, les trouvent plaisants. Les deux musiques en elles-mêmes sont une atteinte à la personne humaine, pour répéter une fervente chrétienne qui n’a pas voulu s’identifier. Cela montre à quel point notre société est en pleine chute », poursuit cette mère de famille qui se dit indignée de voir les jeunes souscrire à un tel rabaissement. Si le couple Wana / Wano prête à de si grandes controverses, il est aussi à souligner qu’il permet aux compositeurs et compositrices de ces deux hits d’être gratifiés d’une grande popularité. Une popularité que les chauffeurs de tap-tap et bus ne cessent d’étendre. Doit-on encore admettre que ce qui est mauvais et aberrant attire beaucoup plus la foule ? Ces morceaux, très bien mixés, sont les plus joués et les plus appréciés par la plupart des jeunes au point que les noms Mossanto, The Mack, Real B et La Vida côtoient celui de Tony Mix qu’on surnomme le DJ du moment. « N’est-ce pas plutôt écœurant de voir des hommes et des femmes utiliser la musique comme véhicule de délinquance ? », s’interroge Edouard B, qui n’a pas caché son approbation à une éventuelle censure de la part des autorités concernées. Un peu de recul permettra sans nul doute de mieux juger. Lord Edwin Byron

les autres tubes du même genre afin qu’ils n’atteignent pas les enfants.

Pour l’heure, tu es considéré comme un artiste populaire certes, mais qui a offensé toute une société, que penses-tu faires pour y remédier ? Mossanto : Premièrement, je tiens à continuer de donner des interviews pour m’excuser auprès du public, spécialement auprès des femmes, car je les aime beaucoup. Deuxièmement, je veux réaliser d’autres musiques pour prouver à mes fans que je ne suis pas un artiste pervers, mais aussi que j’ai un bon côté et de la profondeur dans mes chansons.

Penses-tu que les autres musiques que tu comptes lancer vont avoir le même succès que « Fè wana mache  » ?

Peut-être oui, peut-être non. Mais je vais essayer quand même, puisque c’est justement un essai qui m’a rendu populaire. Propos recueillis par Elisée Décembre

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boxe internationale/haiti

Jimmy Colas, la force tranquille Les années passent et elles n’ont que peu d’effet sur le Roi de France des super-welters. Toujours aussi solide, dur comme un roc, Jimmy Colas (32 ans, 31 v, 9 d, 13 k-o) a gagné en maturité et expérience.

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l s'est bonifié au fil des saisons. Et malgré quelques défaites parfois contestables (Konecny, Bertu, Bonsu), l'Istréen est toujours là au sommet de l'échelle hexagonale. Jimmy fut certes décevant en Belgique le 21 septembre face à Jackson Osei Bonsu (43 v, 5 d, 1 n). Méconnaissable même, en raison d'un problème de poids. Il l'a reconnu et ne se cherche pas d'excuse : « La première fois, j'avais gagné. J'ai été nul lors de la revanche. Heureusement pour moi, Bonsu a été moins bon. » Coaché par Jacky Trompesauce en amateur, Jimmy a Manuel Dolzanelli dans son coin depuis son passage chez les pros en 2000 et maintenant son frère James depuis trois saisons. Devenu la véritable locomotive de son club, l'actuel champion de France est éducateur sportif au service des sports de la ville d'Istres. Jimmy et James n'oublient d'ailleurs pas d'être reconnaissants et de remercier les élus locaux qui les soutiennent. « Cette ville me suit et c'est vraiment extra ! », s'enthousiasme le super-welter dont le comportement fait figure d'exemple, de grand frère aussi, auprès des jeunes de l'Etoile Sportive Entressen Istres Boxe. Aussi Jimmy aimerait-il légitimement boucler la boucle à Istres, devant les siens.

Colas vs. Serre le 29 novembre à Enghienles-Bains

Interrogé sur les grands noms de la boxe, Jimmy répond instinc-

Jimmy Colas et son Frère James

tivement : « Comme beaucoup de boxeurs, Mike Tyson m'a donné l'envie de pratiquer ce sport. Pour le style, c'est Marvin Hagler. C'est le seul qui a tenu vraiment sa promesse après sa défaite discutable face à Léonard. En France, Mahyar Monshipour avait un courage immense et Jean-Marc Mormeck mérite le plus grand respect. » Voilà pour les noms marquants, les références que Jimmy garde en tête... avant que lui-même en devienne une chez la jeunesse montante. Deux fois champion de l'Union européenne et quadruple champion de France super-welter, Jimmy Colas défendra son titre le 29 novembre à Enghien-

les-Bains face au vaillant Marseillais Frédéric Serre (31 ans, 13 v, 7 d). Le derby s'annonce rugueux et engagé entre ces deux guerriers des rings. « Je connais Frédéric pour avoir croisé les gants plusieurs fois avec lui. Physiquement, il faudra que je sois au top et je serai au top. Frédéric est un très bon boxeur. Nous ne le prenons pas du tout à la légère et avons étudié sa boxe. On s'en méfie vraiment », nous confiait Jimmy approuvé par James. Jamais vaincu avant la limite, le chef de file istréen dit vouloir « rencontrer tous les meilleurs Français ». Un brin provocateur, son frère renchérit alors : « Nous aimerions af-

fronter ceux qui se disent les meilleurs, comme Vitu et Madani, mais qui n'ont pas rencontré grand-monde. » Et James Colas poursuit : « Il manque des gros challenges en France. Il faut que les meilleurs se rencontrent et croyezmoi, les télévisions reviendront. » Jimmy Colas a, il est vrai, boxé des pointures européennes et mondiales. L'heure n'est pas encore au bilan mais lorsqu'il regarde dans le rétroviseur, le trentenaire pense à « Dzinziruk qui fut très technique, Bonsu qui fait très mal. Quant à Canclaux, Bayram et Daari, ils étaient eux aussi très bons », reconnaît-il. Jimmy Colas songe à continuer de boxer jusqu'en 2014. Encore deux ans où le natif d'Haïti veut effectuer uniquement des combats intéressants. « L'EBU voire le monde dans le meilleur des cas, sinon j'arrête ! » Voilà qui est clair et net. La dernière ligne droite est lancée. Jimmy le diesel est prêt à mettre la gomme pour le sprint final. Montera-t-il encore en puissance comme il a su déjà le faire ? Premier élément de réponse le 29 novembre à Enghien-les-Bains.

Ligue des champions

La Juventus humilie Chelsea La Juventus a corrigé Chelsea (3-0) et s’est bien placée dans la course à la qualification pour les 8e de finale de la Ligue des champions, laissant le tenant du titre en pleine crise et l’entraîneur Roberto Di Matteo en grande difficulté, mardi à Turin.

L

a Juve, de retour sur l’avantscène européenne, double les “Blues” mais doit encore prendre un point au Shakhtar Donetsk dans quinze jours pour être sûr de rester devant Chelsea, qui reçoit le Nordsjaelland, grâce son avance dans les confrontations directes (2-2 à l’aller à Londres). Les “Bianconeri” ont ouvert le score sur une frappe d’Andrea Pirlo, qui venait de chiper un ballon devant

Oscar, astucieusement déviée par Fabio Quagliarella pour tromper Petr Cech (38). Elle s’est détachée sur une frappe puissante d’Arturo Vidal (touchée par Ramires), servi par Kwadwo Asamoah (61). Elle a humilié le champion d’Europe avec la revanche de Sebastian Giovinco (90+1), en grave manque de réussite en championnat et entré en fin de match. Chelsea a surtout été dangereux en contres, et les choix de Di Matteo n’ont pas payé. Les Blues n’ont pas encore perdu leur titre de champion d’Europe, et il leur reste un match capital dimanche contre Manchester City, leader du championnat d’Angleterre. Mais l’entraîneur italien ne résistera sans doute pas à un nouvel échec, après quatre matches sans victoire en Premier League.

Hazard transparent

Di Matteo avait gardé son 4-23-1, mais changé la pointe, où Eden

Hazard remplaçait Fernando Torres, écarté après trop de performances insipides. Mais le Belge a été contré par Gianluigi Buffon sur sa première occasion (9), décalé après une fantastique remontée du terrain du Brésilien Oscar, qui a facilement effacé Andrea Barzagli au bout de son slalom avant de servir Hazard. Un nouveau rush du Brésilien a été difficilement arrêté par la défense bianconera (36), et Juan Mata a buté sur Buffon (40). C’est à peu près tout. Hazard n’a plus jamais été aussi près du but ensuite, et l’entrée de Fernando Torres (71) à la place d’un récupérateur (John Obi Mikel), n’a rien changé. Côté juventino, Antonio Conte, face au manque de réussite chronique de ses attaquants, avait choisi de titulariser Mirko Vucinic, diminué par une grippe les jours précédents la rencontre. Même sur un pied, le Monténégrin a été le grand animateur

de la Juve. Il a amené les premiers ballons dangereux pour la défense fébrile de Chelsea, qui fut pourtant le socle du titre européen, avec le talent de Didier Drogba. Vucinic a offert une passe à Lichtsteiner qui a tiré sur le poteau (4) et un service en retrait pour Claudio Marchisio contré par Petr Cech (15). Le Suisse volant Lichtsteiner, arrière-ailier-droit, excellent mardi, a eu une autre occasion énorme, sauvée sur sa ligne par Ashley Cole, juste après le premier but. Vucinic est aussi au départ du ballon sur le deuxième but, servant de point d’appui à Asamoah. Il aurait pu aussi obtenir un penalty à la reprise, retenu par Gary Cahill dans la surface (50). Encore un petit point chez un Shakhtar déjà qualifié, et la Juve retrouvera les 8e de la C1 pour la première fois depuis 2009, où elle avait été éliminée par... Chelsea.


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Sportorama Une semaine sportive riche en images. Volleyeurs , basketteurs et footballeurs étaient à la fête, cette semaine et la semaine précédente, sur le nouveau terrain du Collège St-Pierre ou au stade Sylvio Cator où le Racing a parfaitement neutralisé l’AS Aquin 4-2 pour faire partie du peloton de tête du Groupe Sud avec 19 points. Au Collège St-Pierre, les athlètes avaient du sang neuf sur un terrain merveilleusement refait et qui a vu la renaissance du volley-ball haïtien. Les basketteurs aussi pourront y évoluer sous le regard d’au moins 2000 spectateurs grâce au sponsoring et aux bons soins de la DIGICEL. (Photos: Yonel Louis)

Match amical IHECE- Télémax (89-85)qui prépare son entrée dans le championnat corporatif.

A l’inauguration du nouveau terrain du Collège St-Pierre: le directeur du Collège StPierre,La présidente de la FHVB, Margareth Graham, le directeur général de Digicel Haïti, Damian Blackburn, le président de la Fédération Haïtienne de Basket-ball, Dr Claude Démesmin et Emilie Grandoit, directrice de marketing de Digicel se donnent la main.

Racing Club Haïtien contre AS Aquin (match D2 du groupe Sud) : François Jimmy (AS Aquin) évite un tacle de Roberto Ulysse (Racing). En arrière plan Jean-François Kerby (Racing).

Des jeunes fans du sport mettent l’ambiance au Collège St-Pierre,

Une phase du match de volley entre l’Institution du Sacré-Coeur et le Collège St-Pierre battu par 3 sets à 0 (25-7, 25-9, 25-15)

Un public monstre composé en majeure partie d’élèves et d’étutiants était au rendez-vous.


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De vous à moi

Scientifiques… N’allez surtout pas m’imaginer, parce que je suis une vieille fille, avec un ouvrage de crochet en mains, des lunettes double foyer sur le nez et un chat ronronnant à mes pieds ! Nullement! Je suis une vieille fille moderne, moi ! Et à mon âge, je m’occupe de choses plus enrichissantes et plus agréables, et je n’ai pas de chat (je parle du félin, ok! J’en connais qui se demandent méchamment si je suis castrée ou quoi !) J’aime la compagnie des gens bien formés, qui ont de la conversation, des érudits, des personnes plaisantes. Ma scène se passe donc partout où l’on se retrouve, où l’on pratique la sociabilité. Pourtant il n’y a rien que j’apprécie autant que la solitude, mais, vous le savez, pourvu que l’on soit tant soit peu sociable, on n’aura jamais le loisir d’être seul pendant longtemps. Vous vous demandez certainement, sachant combien je suis amicale, pourquoi je mentionne loisir en parlant de solitude ? Rappelez-vous cette pancarte dont je vous ai parlé tantôt qui disait combien certaines personnes créaient le bonheur en entrant dans votre espace et d’autres en sortant…. En parlant de gens qui sortent, un grand merci au journal : mon fileur a lu la rubrique et a compris le message. Je me sens coupable de l’avoir jugé plus idiot qu’il ne l’est en réalité, vu qu’il lit… Enfin… Woyyyy ! j’ai parlé trop tôt : le fileur m’a revue en virtuel et a fait une rechute ! Misère. Vite ! la fonction « block » sur WhatsApp. Ciao amoroso, adios marozo! Justement, pendant que nous parlons sciences, expliquez-moi pourquoi dès qu’on n’aime pas un fileur on lui trouve tous les défauts, et quand on l’aime, on est sa plus fervente défenseuse. En tout cas, je suis certaine que le mien, trop envahissant, doucereux et niais, a une licence en sciences de l’exaspération ! Revenons à notre scène. Avez-vous remarqué combien vous êtes détendu, heureux, à l’aise et d’humeur agréable lorsque vous êtes en bonne compagnie ? Ou encore, même si la compagnie n’est

pas des plus parfaites, vous pouvez compenser en adoptant une attitude ouverte, enjouée, sociable quoi ! Malheureusement le ciel n’est pas toujours bleu à 100%, et il y aura souvent un malotru, un élément gênant, un pongongon pour assombrir l’ambiance. Prenons au bureau, par exemple, tout le monde sait qu’il n’y a pas plus diplomates que les collaborateurs et les collègues. Mezanmiiiii, ma main a failli chaper et mes doigts ont failli taper plus hypocrites à la place de diplomates oui ! Heureusement que j’ai pu la retenir, sinon j’aurais commis un impair. D’abord envers certains de mes collègues passés, présents et futurs qui sont les personnes les plus sincères du monde (et qui lisent Ticket bien entendu), ensuite envers certains diplomates qui sont de parfaits produits de leur formation en scien-

Dans nos

librairies

Panorama de la littérature haïtienne et de la diaspora Auteur : Pierre-Raymond Dumas

Le livre de Pierre Raymond Dumas dresse l’inventaire d’un champ haïtien d’excellence qui s’est imposé au monde par sa jeunesse, sa régularité et sa notoriété que ce soit en créole, en français ou en anglais. Avec cent vingt auteurs recensés, ce « Panorama de la Littérature Haïtienne de la Diaspora » est une véritable encyclopédie de la dissémination de la pensée haïtienne au-delà de nos frontières. Ce livre préfacé par le Ministre des Haïtiens Vivant à l’Étranger, Daniel Supplice, est en vente cette semaine à la librairie La Pléiade au prix de 2 000 gourdes. Librairie La Pléiade Complexe Promenade, angle rues Grégoire et Moïse Pétion-Ville, Port-au-Prince

ces de l’hypocrisie, et enfin envers les hypocrites qui sont des autodidactes en diplomatie. Et qui aurait cru que dans les lieux de cultes, où les mains se croisent dans le recueillement, les voix s’unissent pleines d’ardeur (et de fausses notes également) et les yeux se ferment pour la prière, il y ait tant de faux frères parmi les fidèles? Toute cette ferveur ne peut garder leurs paupières collées, il faut bien qu’ils voient qui passe, quelle tenue il/elle porte, a-t-elle changé de sac à main ? Qui l’accompagne donc? N’y a-t-il pas comme un relent de « déjà vu » dans ses chaussures ? Sa greffe mérite d’être refaite ; kote l konprann li ap vini la a ? etc. etc. » et ne nous laisse pas succomber à la tentation, mais… » Vous voyez pourquoi je dis toujours merci au Ciel que les gens ne voient pas

à l’intérieur de la tête des gens ? Sinon pendant ces moments de pseudo-recueillement, je passerais volontiers quelques bons pataswèl à certains diplômés en sciences de la dissimulation ! Bon, quand le dirigeant du service dit « donnez une accolade fraternelle à votre voisin et dites-lui que vous l’aimez de l’amour du S… », j’ai comme l’impression qu’ils ont entendu le bon mot, mais dans leur tête, il s’écrit « Saigneur ». C’est pourquoi moi, dès que le dirigeant parle d’accolade, je me transporte en pensée à New York et je durcis ma figure ! … », mais délivre-nous du malin ! Cela m’a beaucoup coûté, le weekend dernier, de me retenir de battre (pour leur bien et leur santé) certains spectateurs. Comment comprenez-vous qu’à un concert en plein air, où l’on vient sans aucun doute faire le plein de bonne musique jazz, de bonne compagnie et de bon air, des énergumènes – grossiers goujats dans une vie antérieure – sans demander aux voisins de table si cela dérangeait ou non, ont ralé et allumé leurs cigares ou leurs cigarettes en baignant le cœur des gens de fumée pendant toute la soirée ? Et puis il fallait les voir, chaque fois que la chanteuse interprétait un morceau et que les caméras faisaient le tour de l’assistance : ils dansaient avec la tête ou battaient le rythme à leur goût, comme si ce qui se passait les touchait vraiment ! Ah, ces licenciés en sciences de la fumigation ! Je me déplace, sinon toute cette fumée me tuera et vous perdrez la sister. Je sais que beaucoup seraient contents, mais je ne reste pas avec vous, vous attendrez patiemment que mon jour arrive. En attendant, continuez à me kroker quand vous me rencontrez, ditesmoi combien je suis belle et que vous m’aimez, pratiquez la diplocrysie (cher anagramme !), sinon, comment aurezvous les meilleures notes en sciences de la dissimulation ? Si je devais me marier – je ne sais plus combien de « re » mettre devant e verbe, je renonce donc ! – j’épouserais un homme très occupé qui soit toujours loin de la maison ; comme ça, à chaque fois qu’il rentre, je crierais wééééééé. De plus, il ne faudrait pas qu’il reste longtemps et naturellement, pendant son court séjour, il devrait recharger mes batteries de tous genres. Oh, oh ! De vous à moi, j’ai l’impression de rêver d’un licencié en sciences de l’électrification ! Sister M*


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