Côté public Bord de plateau Lundi 31 mars à l’issue de la représentation de 21h Atelier voix, travail choral Lundi 31 mars de 20h30 à 21h30 au TNS Atelier proposé et animé par les CEMÉA Alsace, Le Maillon et le TNS. Cet atelier est conçu pour les spectateurs qui ont déjà vu le spectacle : après un échauffement, il propose de travailler à l’invention et à l’interprétation chorale d’un tableau sonore. Cet accompagnement au spectacle se terminera par un échange entre participants. L’atelier ne requiert ni prérequis technique, ni compétence spécifique ; seulement le désir d’expérimenter en groupe ! Nombre de places limitées. Inscription obligatoire au 03 88 27 61 80 c
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Requiemachine
De Marta Górnicka D’après les poèmes de Władysław Broniewski Direction et mise en scène Marta Górnicka Partition IEN Chorégraphie Anna Godowska Conseillère littéraire Agata Adamiecka Scénographie Robert Rumas Costumes Arek Ślesiński Lumière Tomasz Sierotko Avec Antoni Beksiak, Justyna Chaberek, Bartosz Dermont, Maciej Dużyński, Michał Głowacki, Paweł Goralski, Bartosz Grędysa, Anna Jagłowska, Katarzyna Jaźnicka, Borys Jaźnicki, Adam Konowalski, Ewa Konstanciak, Wiesław Kowalski, Grzegorz Kuraszkiewicz, Piotr Kurjata, Maciej Łagodziński, Janusz Leśniewski, Kamila Michalska, Grzegorz Milczarczyk, Magda Roma Przybylska, Anna Rączkowska, Dominika Stefańska, Kaja Stępkowska, Dawid Wawryka, Anna Wodzyńska, Łukasz Wojcicki Équipes techniques De la compagnie Régie générale Marek Susdorf Du TNS Régie générale Bruno Bléger Régie lumière Patrick Descac Régie son Hubert Pichot / Sébastien Lefèvre (en alternance) Régie plateau Charles Ganzer Lingère Charlotte Coffinet Du vendredi 28 mars au mardi 1er avril 2014 Attention horaires spéciaux : deux représentations par jour Du vendredi au mardi à 19h et à 21h Dimanche 30 mars à 16h et à 18h Salle Gignoux > Spectacle en polonais surtitré Durée : 50 minutes Spectacle accueilli en partenariat avec Le Maillon, Théâtre de Strasbourg, Scène européenne Production déléguée Institut théâtral Zbigniew Raszewski Coproduction La Filature-Scène nationale de Mulhouse ; Théâtre National de Strasbourg ; Le Maillon, Théâtre de Strasbourg, Scène européenne ; Ringlokschuppen-Mülheim an der Ruhr Remerciements à Maria Pijanowska-Broniewski et Ewa Zawistowska pour leur accord concernant l’utilisation des textes de Władysław Broniewski.
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Je suis la victime immolée de tout système. Władysław Broniewski
Stasys Mort d'un clown
REQUIEMASZYNA / REQUIEMACHINE traite de la relation entre la langue et le pouvoir. Le livret utilise principalement des textes de Broniewski des années 30, écrits dans une période de grande crise mondiale. Le point de départ du travail sur ce spectacle a été la langue des poèmes de Broniewski, une langue proche d'une rythmique-robotique, et l'histoire bouleversante de sa vie. Son propos poétique s'est confondu dans ma tête avec la campagne publicitaire de Benetton « Sois le demandeur d'emploi de l'année », avec la marche impériale de « Star Wars », et avec le son de la voix du poète enrayé par son cancer du larynx. Je tenais à faire ressortir le totalitarisme des stratégies contemporaines mises en place dans les domaines de la surveillance et de la discipline : les mécanismes qui font changer des habitants du paradis néolibéral en une armée d'ouvriers/robots. Marta Górnicka 4
Je ne suis je que dans la mesure où j’appartiens à un nous. Un je et un nous sont des processus d’individuation. Cela étant, le je et le nous en tant que processus d’individuation ont une histoire. Il ne s’agit pas seulement d’une histoire au sens où chaque nous est une histoire différente, mais au sens où les conditions de l’individuation du nous, au fil de l’histoire de l’humanité, se transforment. Bernard Stiegler
Aimer s’aimer nous aimer, Éd. Galilée, 2003, p. 16.
Le chœur est le noyau dur de la tragédie : sa fonction doit être d'une évidence indiscutable, il faut que tout en lui, parole, vêtement, situation, soit d'un seul bloc et d'un seul effet ; enfin, s'il est « populaire », sentencieux et prosaïque, il ne peut s'agir à aucun moment d'une naïveté « naturelle », psychologique, individualisée, pittoresque. Le chœur doit rester un organisme surprenant, il faut qu'il étonne et dépayse. Roland Barthes
« Comment représenter l’antique », dans Essais critiques, Éd. du Seuil, coll. « Points », 1964, p. 79
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Le poète est un ouvrier On gueule au poète : « On voudrait t’y voir, toi, devant un tour ! C’est quoi, les vers ? Du verbiage ! Mais question travail, des clous ! » Peut-être bien en tout cas que le travail est ce qu’il y a de plus proche de notre activité. Moi aussi je suis une fabrique. Sans cheminée peut être mais sans cheminée c’est plus dur. Je sais, vous n’aimez pas les phrases creuses. Débiter du chêne, ça, c’est du travail. Mais nous ne sommes-nous pas aussi des menuisiers ? Nous façonnons le chêne de la tête humaine. Bien sûr, pêcher est chose respectable. Jeter ses filets et dans ses filets, attraper un esturgeon ! D’autant plus respectacle est le travail du poète qui pêche non pas des poissons mais des gens vivants. Dans la chaleur des hauts-fourneaux chauffer le métal incandescent c’est un énorme travail ! Mais qui pourrait nous traiter de fainéants ? Avec la râpe de la langue, nous polissons les cerveaux. Qui vaut le plus ? Le poète ou le technicien qui mène les gens vers les biens matériels ? Tous les deux. Les cœurs sont comme des moteurs, l’âme, un subtil moteur à explosion. Nous sommes égaux. camarades, dans la masse des travailleurs, prolétaires du corps et de l’esprit. Ensemble seulement nous pourrons embellir l’univers, le faire aller plus vite, grâce à nos marches. Contre les tempêtes verbales bâtissons une digue. Au boulot ! La tâche est neuve et vive. Au moulin les creux orateurs ! Vladimir Maiakovski Au meunier ! « Le poète c’est un ouvrier », Qu’avec l’eau de leurs discours dans Vers et proses, trad. Elsa Triolet, Les Éditeurs français réunis, 1967, pp. 167-168 ils fassent tourner les meules ! 6
Supposons que nous produisions comme des êtres humains : chacun de nous s'affirmerait doublement dans sa production, soimême et l'autre. 1° Dans ma production, je réaliserais mon individualité, ma particularité ; j'éprouverais, en travaillant, la jouissance d'une manifestation individuelle de ma vie, et, dans la contemplation de l'objet, j'aurais la joie individuelle de reconnaître ma personnalité comme une puissance réelle, concrètement saisissable et échappant à tout doute. 2° Dans ta jouissance ou ton emploi de mon produit, j'aurais la joie spirituelle immédiate de satisfaire par mon travail un besoin humain, de réaliser la nature humaine et de fournir au besoin d'un autre l'objet de sa nécessité. 3° J'aurais conscience de servir de médiateur entre toi et le genre humain, d'être reconnu et ressenti par toi comme un complément à ton propre être et comme une partie nécessaire de toi-même, d'être accepté dans ton esprit comme dans ton amour. 4° J'aurais, dans mes manifestations individuelles, la joie de créer la manifestation de ta vie, c'est-à-dire de réaliser et d'affirmer dans mon activité individuelle ma vraie nature, ma sociabilité humaine [...] En supposant la propriété privée, le travail est aliénation de la vie, car je travaille pour vivre, pour me procurer un moyen de vivre. Mon travail n'est pas ma vie. En second lieu, mon individualité particulière, ma vie individuelle, se trouverait affirmée dans le travail. Le travail serait alors une vraie propriété, une propriété active. En supposant la propriété privée, mon individualité est aliénée à un degré tel que cette activité m'est un objet de haine, un tourment : c'est un simulacre d'activité, une activité purement forcée, qui m'est imposée par une nécessité extérieure et contingente, et non par un besoin et une nécessité intérieurs.
Karl Marx
« Économie et philosophie », 1844, trad. M. Rubel, dans Œuvres, tome 2, Éd. Gallimard, coll. « La Pléiade », 1968, pp. 33-34.
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Rien ne fut plus corrupteur pour le mouvement ouvrier allemand que la conviction de nager dans le sens du courant. Il tint le développement technique pour le sens du courant. De là, il n’y avait plus qu’un pas à franchir pour s’imaginer que le travail industriel représentait une performance politique. Avec les ouvriers allemands, sous une forme sécularisée, la vieille éthique protestante de l’ouvrage célébrait sa résurrection [...] Cette conception du travail ne s’attarde guère à la question de savoir comment les produits de ce travail servent aux travailleurs eux-mêmes aussi longtemps qu’ils ne peuvent en disposer. Il ne peut envisager que le progrès de la maîtrise sur la nature, non les régressions de la société.
Walter Benjamin
« Thèses sur le concept d’histoire », Œuvres, tome 2, Éd. Gallimard, coll. « Folio », 2000, p. 282
A. R. Penck Un système possible
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Le chant de mai CONNAIS-TU le visage de Varsovie Et son immortelle beauté ? Au temps où son cœur semblait être brisé Alors qu’il brûlait de la flamme De l’espoir du courage et de la volonté De la flamme d’un acte immortel ? La voici, statue de la victoire Elle raille aujourd’hui ses propres ruines. Connais-tu le visage de Lodz De Lodz la mauvaise, l’ouvrière, Menaçante, endurcie, obstinée Dans la lutte pour le pain, pour l’usine Pour la dignité, pour le pavé de la ville Et pour le droit sacré de l’homme ? Elle est la statue du travail Vois, elle tend ses mains aux doigts de cheminées. Connais-tu la puissance de la Silésie Le bassin qui fume ainsi qu’un cratère ? Vois, sur les bateaux de Gdynia On charge aujourd’hui le charbon Le pays grandit. Les grues grincent, Les villes jaillissent des ruines Les cargos voguent, les trains roulent Notre jour laborieux commence. C’est pourquoi aujourd’hui, dans ce matin de Mai Nous échangerons de bonnes paroles Nous irons simples et joyeux Ailés du rouge des étendards Et de nos cœurs nous paverons la route À celle qui paiera de notre sang La liberté.
Władysław Broniewski
« Le Chant de Mai », dans Cinq poètes polonais, trad. Charles Dobzynski, Éd. Pierre Seghers, 1956, pp. 23-24
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Je pleure, mon amour. Et l’alcool des étoiles a cet arrière-goût de l’amertume et des regrets. Władysław Broniewski
Il arrive encore souvent que les petites gens se lèvent de tables rassasiées. Ils y arrivent parfois, tout au plus, et difficilement. Mais celui qui touche un maigre salaire n’échappe jamais au calcul et il fait rarement des bonds. Or il est remarquable qu’il trouve la vie limitée non seulement convenable mais juste, qu’il n’accorde pas à la classe qui est au-dessous de lui le beurre sur la tartine ; et les supérieurs sont doublement reconnus lorsqu’ils épargnent. Le mendiant n’a pas le droit d’aller au-delà des pfennigs ; la mesure de menue monnaie qui lui convient est chiche et surtout elle n’est que pour le pain. Le généreux donateur souffre lorsque des enfants pauvres s’achètent pour un sou de bonbons, malheur donc au mendiant qui boit une obole qui ne peut soulager aucune misère. Car l’aumône exige que celui qui la reçoit soit encore plus modeste qu’elle-même. Edmund Monsiel Dessin
Ernst Bloch
Héritage de ce temps, Payot Paris, 1978, p. 18
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Poème apolitique Le moteur de la nature faisait tic-tac, gazouillait et glougloutait, murmurait et clapotait, grandissait presque, pourtant la rivière n’était pas profonde, plutôt petite, un ruisseau, le soleil d’après-midi chauffait, il ne pleuvait pas et des grillons se passaient le relais avec fluidité, une excellente technicité, car on entendait pas de pauses, c’était comme un silence parfaitement rempli : le mécanisme jouait régulièrement sans jamais tousser étranglé par soi-même ou par le surplus de voix, comme sous une garantie contractée par le diable seul sait qui, sans tampons, sans paperasse, à la tête du client ou du vent, pourtant la machinerie résonnait tout entière, ondulait, pas si régulièrement, tantôt proche, tantôt plus loin, de tous les côtés, avec modération ou impétuosité, comme il convenait, comme un orchestre avec ses composants, les éléments premiers, c’est-à-dire les instruments et peut-être même le public : les brins d’herbe que j’embrassais du regard, les orties et les fougères, ne bougeaient pas, plus, restaient immobiles, comme s’ils étaient morts ou avaient toujours le temps, ou la patience. Piotr Sommer
« Poème apolitique », dans Panorama de la littérature polonaise du XXe siècle, tome 2, trad. D. Felman et J. Jouet, Les Éditions Noir sur Blanc, 2000, pp. 560-561
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Il ne sont pas là, mes futurs, là il n’y a pas de futur. Le maintenant est une erreur, et on fait erreur à miser sur le maintenant. Ça aura toujours été trop précipité. Car alors le futur n’est pas quelque chose où l’on pourrait se tenir. Pas de poignée dans le tram où l’on pourrait se tenir. Pas de poignée dans le tram duquel jadis on pouvait sauter quand le contrôleur venait, maintenant ce n’est plus possible. Plus de contrôleur. Et il est fermé, le train. Le train est bloqué. Si le futur était le maintenant, alors, seulement on pourrait s’arrêter, et le train lui-même s’arrêterait volontiers. Mais là, il n’y a personne. Maintenant aussi il n’y a personne. Là il n’y a que ce Dépasser, et à ça je ne m’étais vraiment pas attendue. Défense de monter ou de descendre du train en marche, c’était marqué ici. Maintenant impossible. Impensable. Jadis. Jadis est maintenant. Plus tard est maintenant aussi. Mais de toute façon tout ça n’est plus possible avec les moyens de transport modernes, pneumatiques, calfatés et calfeutrés. Sont bien trop verrouillés. L’ouverture ne se produit que si on débloque. Là, on n’en sort plus. Tellement verrouillé, ce voyage, cette marche, oui, la marche aussi, pour le Maintenant, dans lequel on pourrait arriver n’importe où, afin de dire, on a – vécu. Le temps est une méchante bête, qui attend là, atrocement attachée au piquet. Mais on est attaché à cette bête, qui n’est autre que soi-même. C’est tout ce que l’on a. Ce qui est passé et ce qui sera voyons !, des bêtises ! Si on ne vit pas, alors tout simplement on ne saisit pas que passer, cheminer, conduit à faire erreur, oui, justement c’est le point crucial, qu’on ne trouve pas dans le présent, et ainsi cheminer, passer est également déjà futur. Être passé, c’est le piquet que quelqu’un a planté. Si le piquet, autour duquel une bête broute, servait de signe qu’ici un piquet a été planté, et le piquet est le signe qu’il y avait là jadis un être vivant qui n’avait pas le droit de partir, on ne l’aurait donc pas, ce piquet, ce marquage, ainsi le temps serait du rien. Et tout ne serait que du rien. Pourquoi gémissez-vous ? Pas de raison de gémir ! Ah bon ! C’est une bête qui gémissait ici, ce n’est pas vous.
Elfriede Jelinek
Winterreise, trad. S. Andrée Herr, Éd. du Seuil, 2012, pp. 38-39
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Cy Twombly 1961
WARUM Chère, je n’ai plus de mots, et j’en avais tant. Je ne sais pas d’où vient à nouveau cette crainte devant la joie, Pourquoi à nouveau le cœur tremble Comme au printemps jadis, Et des larmes brillent comme des lilas, Les lilas en Pologne. Tendresse. Et le bruissement de la mer. Et la nuit qui se tait. Comme réponse à Warum ? de Schumann – Ton murmure : « Mon cher !... » Fallait-il tant de heurts, Un tel désespoir, Lorsque deux mains enlacées Veulent tellement dire ?
Władysław Broniewski,
« Warum », dans Panorama de la littérature polonaise du XXe siècle, tome 1, trad. K. Skansberg, Les Éditions Noir sur Blanc, 2000, p. 318
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BIOGRAPHIEs WŁadysŁaw Broniewski
« Son envergure sera sans doute mieux perçue à mesure que les critiques acquerront sur lui une plus grande perspective dans le temps » : c’est ainsi que Miłosz jugeait en 1969 de la valeur et de la réception de Broniewski. Peut-être le temps est-il venu de reconsidérer l’œuvre de ce poète dont le régime communiste fit son porte-parole, poète obligé de toutes les cérémonies et dont la renommée eut à pâtir de cet « excès d’honneur » ou de cette indignité ». Władysław Broniewski est né en 1897 à Płock dans une famille de grandes traditions, il s’engage à dix-huit ans dans les légions de Piłsudski, mais il est fait prisonnier en 1917. Une fois la Pologne libérée, il commence des études de philosophie à l’Université de Varsovie. En 1920, de nouveau mobilisé, il participe à la guerre polono-russe. En 1931, il passe deux mois en prison pour avoir collaboré au Mensuel littéraire, une revue communiste. En 1939, réfugié à Lvov, il est arrêté par les autorités communistes, interné dans des prisons soviétiques, puis exilé à Alma-Ata. Libéré en 1941, il s’enrôle dans l’armée d’Anders, traverse le Moyen-Orient et rejoint Londres. Il regagne la Pologne en 1945. Il meurt à Varsovie en 1962. Son œuvre est étroitement liée à son combat idéologique. Dès la fin de la Première Guerre mondiale, Broniewski choisit de soutenir et promouvoir les luttes révolutionnaires en se définissant comme un « ouvrier de la parole ». Toute sa poésie, depuis Moulin à vent (1925), Fumées sur la ville (1927), jusqu’à Espoir (1951), est en prise directe sur l’histoire de son pays et celle de toutes les luttes : protestations contre le fascisme, hymnes guerriers ou révolutionnaires pour la défense de l’indépendance et de la liberté, refrains prolétariens. Mais elle est aussi, et souvent dans le même recueil, nourrie de son histoire personnelle, de ses amours, de ses malheurs : L’inquiétude et le chant (1932), L’Arbre du désespoir (1945), Cri ultime (1938), Anka (1956). C’est cette tension douloureusement maintenue entre inspiration personnelle, politique et sociale, entre lyrisme et épopée, qui constitue la « voix » de Broniewski.
Danièle Chauvin
« Władysław Broniewski », dans La poésie polonaise du XXe siècle : voix et visage, Institut d’Études slaves, 2004, p. 253
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Marta Gornika
Diplômée de l’Académie de théâtre de Varsovie en mise en scène ainsi que du Conservatoire de musique Frédéric Chopin de Varsovie, Marta Górnicka est chanteuse et metteuse en scène. Elle est également l’auteure de Crave œuvre sonore esquissée à partir du texte de Sarah Kane dont la première aura lieu dans le cadre du Festival Zakryte Odkryte à Varsovie. Elle a collaboré avec Robert Wilson sur la production à Varsovie de Symptoms/Akropolis de Gabriella Maione et Stanislaw Wyspianski, ainsi qu'avec Redbad Klijnstra et Swietlana Butskaja sur des travaux en vue de l’élaboration d’un théâtre de voix. Elle a enregistré pour la Radio polonaise des chansons d'Astor Piazzola et mis en scène un certain nombre de spectacles en solo. Elle a dirigé des ateliers de théâtre à Salzbourg, Rome, Tokyo, Berlin, Kiev et Londres. Depuis 2009, elle a travaillé à la création d'une forme de théâtre s’articulant autour de la notion de chœur en collaboration avec l'Institut théâtral Zbigniew Raszewski, et va alors diriger Le Chœur des femmes – un chœur tragique contemporain. La première de Ici le chœur : seulement 6 à 8 heures, seulement 6 à 8 heures aura lieu en Juin 2010 à l'Institut du théâtre de Varsovie. La performance a été élue meilleur spectacle musical et de théâtre alternatif de la saison 2010/2011 en Pologne par Teatr Magazine. Son deuxième spectacle convoquant un chœur, Magnificat, sera créé un an plus tard. Ses spectacles sont produits à l’occasion de festivals de théâtre en Allemagne, aux Pays-Bas, en France, en Inde, en Suisse, au Japon, en Irlande, en République Tchèque, en Bosnie-Herzégovine, en Belgique et en Ukraine. En 2012, Magnificat a remporté le Prix du Jury à l’occasion de Kontrapunkt Review of Small Theatre Forms, le Prix du Jury pour sa mise en scène et le Prix du public au Festival M-Théâtre de Koszalin puis le Premier Prix de mise en scène au FastForward Festival européen des Jeunes Réalisateurs de Brunswick, et a reçu trois dinstinction au Mess Festival de Sarajevo. Après Magnificat accueilli en 2012 dans le cadre du Festival Premières, Requiemachine est le troisième spectacle Marta Górnicka. Il s’inscrit dans la continuité de son projet de travailler à la constitution et à la mise en place d’un chœur tragique moderne envisagé comme moyen de réflexion critique sur l’individu et la façon dont culture, société, économie et religion le structurent et le construisent.
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Gerhard Altenbourg Tantôt voilée, tantôt dévoilée : la grande dérive
Directrice de la publication Julie Brochen Réalisation du programme Magali Mougel avec la collaboration de Éric de La Cruz, Caroline Strauch Crédits Photos du spectacle : Marta Ankiersztejn Graphisme Tania Giemza Remerciements à Francesco Groggia, Monika Prochniewicz
Édité par le Théâtre National de Strasbourg Kehler Druck/Kehl – Mars 2014
1 avenue de la Marseillaise BP 40184 67005 Strasbourg Cedex Téléphone : +33 (0)3 88 24 88 00 Fax : +33 (0)3 88 37 37 71 tns@tns.fr 18
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SAison 13-14