Mission - David VAN REYBROUCK / Raven RUËLL

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De David Van Reybrouck Mise en scène Raven Ruëll Traduction Monique Nagielkopf Dramaturgie Ivo Kuyl Scénographie Léo De Nijs Création lumière Johan Vonk Gestion et production tournée Nicole Petit Avec Bruno Vanden Broecke Équipes techniques de la compagnie Régie générale Lieven Symaeys Régie son Dimi Joly Régie lumière Marc De Boelpaep du TNS Régie générale Thierry Cadin Régie lumière Patrick Descac Électricien Alexandre Rätz Régie son Hubert Pichot Régie plateau Charles Ganzer Machiniste Daniel Masson Lingère Céline Ganzer Du vendredi 13 au jeudi 19 février 2015 Horaires : Du vendredi au jeudi à 20h, dimanche 15 février à 16h Relâche : lundi 16 février Salle Koltès Durée : 1h50 Production KVS, le KVS est subventionné par la Ville de Bruxelles, la Communauté Flamande, la Vlaamse Gemeenschapscommissie (VGC) et la Région de Bruxelles-Capitale. Avec les remerciements au Vlaamse Gemeenschap, Vlaamse Gemeenschapscommissie, Brussels Hoofdstedelijk Gewest & Stad Brussel. > Spectacle créé le 14 décembre 2007 au KVS-Bruxelles. > Le texte est publié aux éditions Actes Sud-Papiers, 2011.

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Nek Chand, Reine sortant du bain

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Missionner, c’est avoir la patience de laisser l’autre suivre son propre chemin. Nous ne leur pesons plus dessus, et c’est pour ça que je suis encore là. Et pour l’amitié. Connaître les gens des années, c’est avoir des amitiés profondes, ça prend du temps, mais ça arrive. « Le christianisme est une vérité irréductible. En dehors de lui règne le fourvoiement, comme hors du bateau l’eau et la noyade. » Manuel de missiologie, 1938. J’ai encore dû lire ça. Oui, dites donc, merci, hein. Les vieux pères, je les respecte, mais les méthodes ont vraiment changé. Allez, il ne s’agit pas de gagner des âmes en échange de pilules ou de crayons. Si quelqu’un a un pied infecté, qu’il se tord de douleur et qu’il n’a pas d’onguent, on ne va pas se mettre à parler de Jésus : on le soigne. Et après, s’il demande : « Pourquoi fais-tu cela ? Qui es-tu ? » Alors on peut dire que ce qu’il appelle Dieu est pour vous l’évangile de Jésus. Et quand vient la question : « Qui est Jésus ? » Alors, et seulement alors !… on peut commencer. Quand on peut faire comprendre aux gens qu’à partir de sa propre expérience, de sa vison de l’avenir, de sa propre vie, du sens qu’on lui donne, et du sens qu’on donne à la souffrance, à la mort, à la haine, au génocide au Rwanda ou entre les tribus ici, à la superstition, aux ténèbres et tout ça, qu’on y voit une lumière qui donne un sens à votre vie, qu’on a de la joie à être solidaire… voilà ce qu’est la mission, pour moi. Et quand vient la question : « Pourquoi fais-tu cela ? »… on peut expliquer que pour vous, cela tient de la foi pure. Je n’ai aucune preuve qu’il en soit ainsi, mais c’est une réponse qui ne va pas à l’encontre de ma raison, qui remplit ma vie et lui donne du sens.

David Van Reybrouck

Mission ; L’Âme des termites, trad. Monique Nagielkopf, Éd. Actes Sud, coll. Papiers, 2011, pp. 30-31

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Carlo, Sans titre

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― Maintenant, je consens à être ce que je suis, j'ai appris la modestie. Je dis seulement qu'il y a sur cette terre des fléaux et des victimes et qu'il faut, autant qu'il est possible, refuser d'être avec le fléau. Cela vous paraîtra peut-être un peu simple, et je ne sais si cela est simple, mais je sais que cela est vrai. J'ai entendu tant de raisonnements qui ont failli me tourner la tête, et qui ont tourné suffisamment d'autres têtes pour les faire consentir à l'assassinat, que j'ai compris que tout le malheur des hommes venait de ce qu'ils ne tenaient pas un langage clair. J'ai pris le parti alors de parler et d'agir clairement, pour me mettre sur le bon chemin. Par conséquent, je dis qu'il y a les fléaux et les victimes, et rien de plus. Si, disant cela, je deviens fléau moi-même, du moins, je n'y suis pas consentant. J'essaie d'être un meurtrier innocent. Vous voyez que ce n'est pas une grande ambition. Il faudrait, bien sûr, qu'il y eût une troisième catégorie, celle des vrais médecins, mais c'est un fait qu'on n'en rencontre pas beaucoup et que ce doit être difficile. C'est pourquoi j'ai décidé de me mettre du côté des victimes, en toute occasion, pour limiter les dégâts. Au milieu d'elles, je peux du moins chercher comment on arrive à la troisième catégorie, c'est-à-dire à la paix. En terminant, Tarrou balançait sa jambe et frappait doucement du pied contre la terrasse. Après un silence, le docteur se souleva un peu et demanda si Tarrou avait une idée du chemin qu'il fallait prendre pour arriver à la paix. ― Oui, la sympathie. Deux timbres d'ambulance résonnèrent dans le lointain. Les exclamations, tout à l’heure confuses, se rassemblèrent aux confins de la ville, près de la colline pierreuse. On entendit en même temps quelque chose qui ressemblait à une détonation. Puis le silence revint. Rieux compta deux clignements de phare. La brise sembla prendre plus de force, et du même coup, un souffle venu de la mer apporta une odeur de sel. On entendait maintenant de façon distincte la sourde respiration des vagues contre la falaise. ― En somme, dit Tarrou avec simplicité, ce qui m’intéresse, c'est de savoir comment on devient un saint. ― Mais vous ne croyez pas en Dieu. ― Justement. Peut-on être un saint sans Dieu, c'est le seul problème concret que je connaisse aujourd'hui.

Albert Camus

La Peste, Éd. Gallimard, coll. Folio, p. 230

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Être Chrétien ne signifie pas être religieux d’une certaine manière, devenir quelqu’un par une méthode quelconque (un pécheur, un pénitent ou un saint), cela signifie être un homme ; la Christ crée en nous, non un type d’homme, mais l’homme tout court. Ce n’est pas l’acte religieux qui fait le chrétien, mais sa participation à la souffrance de Dieu dans la vie du monde.

Dietrich Bonhoeffer

Résistance et soumission, trad. Lore Jeanneret, Éd. Labor et Fides, 1973, pp. 367-368

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Comment décrire le Congo à la veille de la Troisième République ? Il manque des statistiques, des pourcentages et des chiffres. Le monde se révèle par miettes et par débris. Comment décrire cet immense territoire ? Dire que c’était un pays fertile où pourtant beaucoup d’habitants ne mangeaient qu’une fois tous les deux jours ? Que beaucoup avaient des problèmes d’hémorroïdes dus à un régime uniforme de manioc ? Que les gens qui n’avaient pas d’argent pour acheter une pommade contre les hémorroïdes, à supposer qu’elles se soient déjà formées, se contentaient d’étaler dessus de la pâte à dentifrice d’importation bon marché ? Oui, de bons amis me l’ont dit. Ils traitaient les coupures avec du liquide de frein, les brûlures avec les sécrétions féminines. Ils ciraient les chaussures avec un préservatif gratuit, le lubrifiant faisait briller le cuir. Les femmes qui voulaient avoir de plus grosses fesses, disaient-ils, s’inséraient un lavement avec des extraits de bœuf. Comment décrire un pays ? Un pays qui n’était pas un État, mais comptait plus de cinq cent mille fonctionnaires, des hommes et des femmes âgés qui ne partaient pas à la retraite parce qu’il n’y en avait pas et qui donc allaient tout de même au bureau où, parmi les étagères débordant de dossiers moisis et mangés par les termites, ils espéraient recevoir un petit salaire et rêvaient d’un pays un tant soit peu administré. D’une écriture patiente, ils remplissaient d’interminables piles de papiers, ils éprouvaient une grande déférence vis-à-vis de la hiérarchie administrative, car ce n’est pas parce qu’un État est virtuel qu’il est irréel, au contraire. […] Comment décrire un pays ? À travers la forêt vierge de l’Équateur, un homme marchait avec un cochon. Il se rendait de son village jusqu’au fleuve Congo. Là-bas, il attendrait qu’un bateau passe, ce qui arrivait une fois par mois. Quand un bateau approcherait ― c’était plutôt un village flottant avec son marché, son tribunal etsa ménagerie à bord ―, il demanderait à quelqu’un en pirogue de l’approcher du bateau pour vendre son porcelet d’un an à l’équipage ou aux passagers, qui crieraient en se penchant par-dessus bord. Mais le fleuve était encore loin, à deux cent cinquante kilomètres de là. Seul, il traversait à pied la forêt, pendant trois semaines d’affilée, tantôt en portant son cochon, tantôt en le laissant marcher en laisse. La nuit, il dormait à côté. Le fleuve était encore loin, tellement loin. Et il n’avait aux pieds que des claquettes.

David Van Reybrouck

Congo, une histoire, trad. Isabelle Rosselin, Éd. Actes Sud, coll. Babel, 2010, pp. 643-644


La décolonisation ne passe jamais inaperçue car elle porte sur l'être, elle modifie fondamentalement l'être, elle transforme des spectateurs écrasés d'inessentialité en acteurs privilégiés, saisis de façon quasi grandiose par le faisceau de l'Histoire. Elle introduit dans l'être un rythme propre, apporté par les nouveaux hommes, un nouveau langage, une nouvelle humanité. La décolonisation est véritablement création d'hommes nouveaux. Mais cette création ne reçoit sa légitimité d'aucune puissance surnaturelle : la « chose » colonisée devient homme dans le processus même par lequel elle se libère. Frantz Fanon, Les Damnés de la terre

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Il me semble que dans de telles conditions, qui se sont prolongées pendant des années, avec de telles expériences psychologiques, l'homme devrait avoir atteint le plus haut degré de la sérénité stoïque, et acquis la conviction profonde que l'homme a en luimême la source de ses forces morales, que tout dépend de lui, de son énergie, de sa volonté, de la cohérence inébranlable des fins qu'il se propose et des moyens qu'il met en œuvre pour les réaliser ― de façon à ne plus jamais désespérer et à ne plus tomber dans ces états d'esprit communs et vulgaires qu'on appelle pessimisme et optimisme. Mon état d'âme fait la synthèse de ces deux sentiments et les dépasse : je suis pessimiste par l'intelligence, mais optimiste par la volonté. Je pense, en toute circonstance, à la pire hypothèse, pour mettre en branle toutes mes réserves de volonté et être capable d'abattre l'obstacle. Je ne me suis jamais fait d'illusions et n'ai jamais eu de désillusions. En particulier je me suis toujours armé d'une patience illimitée, non passive, inerte, mais animée de persévérance. ― Bien sûr, il existe aujourd'hui une crise morale très grave, mais il y en a eu dans le passé de bien plus graves encore et il y a une différence entre aujourd'hui et le passé.

Antonio Gramsci

Lettre à son frère Carlo écrite en prison, le 19 décembre 1929, Lettre 139, dans Cahiers de prison, trad. Paolo Fulchignoni, Gérard Granet et Nino Negri, Éd. Gallimard, coll. Biblothèque de Philosophie, 1978

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Depuis les quinze dernières années, nous avons pris l’habitude de remettre en question toutes sortes d’implication et d’engagement ― d’amour du prochain dans le cas des missionnaires ― et de supposer qu’il y a toujours un autre plan, un agenda caché. C’est une espèce de méfiance systématique à l’égard des convictions, certainement de nobles convictions. J’ai parlé avec une quinzaine de personnes de divers ordres catholiques : des Jésuites, des Pères Blancs, des Pères de Scheut, des Oblats, des Capucins, des Franciscains, des Salésiens, etc. Partout au Congo : à Kinshasa, Kikwit, Bukavu, Goma, Kalima, Kamina, Lubumbashi et Likasi. Mais les entretiens cruciaux pour moi se sont passés dans l’est ― ce n’est pas un hasard ― à Bukavu et à Goma, le territoire entre le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, qui a souffert le plus pendant la toute dernière guerre et qui baigne toujours dans une atmosphère de guerre. Pour moi, ce contexte était crucial : je ne voulais pas obtenir le monologue d’un missionnaire qui vit ici dans une maison de repos, mais de quelqu’un sur place qui a vécu la guerre et se débat avec la souffrance de cette guerre. Toutefois, ce n’est ni cette guerre ni le contexte historique du Congo pendant les quinze dernières années qui m’intéressent avant tout. Mais cela m’aide pour mener ma réflexion sur l’engagement du missionnaire.

David Van Reybrouck

Extrait des propos recueillis par Ivo Kuyl, KVS, novembre/ décembre 2007

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du désir de s'engager Internationalement, on constate un phénomène de démobilisation générale des individus et des peuples, qui, s’ils sont généralement en désaccord avec le cours des choses et de la vie, soit ne trouvent pas la façon de se révolter, soit ont le souffle court. Les modes d’engagement « à l’agenda trop plein » font rage : on veut changer le monde, le travail, l’environnement, mais on est trop occupé : pas le mercredi (c’est le jour des enfants), pas le jeudi (je dois faire ma gym) et le vendredi, je vois Marinette ! Sans parler du fait que la moindre rage de dents efface tous les malheurs du monde. Ce que l’on nomme alors « le monde » quelles que soient ses menaces, apparaît comme un ensemble étrange et très lointain, voire inaccessible… Que faire ? Comprendre d’abord que derrière cette démobilisation générale, il n’y a que de la bêtise ou un manque de courage. Le simple fait que l’on ne s’illusionne pas « comme avant » comporte un volet positif : cent cinquante ans de révolutions, ayant produit le contraire de ce qui était désiré, ont fini par produire également une espèce de savoir populaire implicite. Et c’est bonne chose ! Au nom de quoi continuer comme avant ? Dans l’inertie, il y a une « raison suffisante », comme disait Leibniz, qui n’est pas là uniquement pour déranger le bon programme du libérateur. Loin de se réduire à de simples accidents nous empêchant d’appliquer le programme, cette inertie, ce découragement, sont autant d’éléments concrets et situationnels. Le moteur « transcendant » de l’agir ne fonctionne plus et c’est une bonne nouvelle ! Non, l’engagement ne peut plus fonctionner sur le seul ressort de l’adhésion consciente ; oui, la vie elle-même est engagée dans les situations concrètes qui la composent. Chaque époque se définit par une série de défis qui la traversent et la structurent : l’un des défis centraux de la nôtre est de construire de nouvelles raisons et de nouvelles formes d’agir, en dehors de la croyance en un « au-delà », qu’il soit religieux ou humaniste. Dans les dispositifs transcendants, le moteur de l’agir se trouve ailleurs que dans les situations concrètes : dans une promesse. Le défi de notre époque réside dans le fait de trouver et construire les moteurs « immanents » de l’agir et de ses raisons, sans machines à espoir. Or qui dit moteur immanent dit aussi […] multiplicité de situations, et donc, ni harmonie ni rédemption finale : pas de paix éternelle ni de fin de toute oppression, pas de monde sans violence ni de monde de rationalité triomphante. Le conflit, les conflits, ne doivent plus être conçus comme des moments de négativité à dépasser mais comme des processus permanents, sans définitive bonne solution.

Miguel Benassayag et Angélique Del Rey

De l’engagement dans une époque obscure, Éd. Le passager clandestin, 2011, pp. 17-18

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Les souffles Écoute plus souvent Les Choses que les Êtres La Voix du Feu s’entend, Entends la Voix de l’Eau. Écoute dans le Vent Le Buisson en sanglots : C’est le Souffle des ancêtres. Ceux qui sont morts ne sont jamais partis : Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire Et dans l’ombre qui s’épaissit. Les Morts ne sont pas sous la Terre : Ils sont dans l’Arbre qui frémit, Ils sont dans le Bois qui gémit, Ils sont dans l’Eau qui coule, Ils sont dans l’Eau qui dort, Ils sont dans la Case, ils sont dans la Foule : Les Morts ne sont pas morts. Écoute plus souvent Les Choses que les Êtres La Voix du Feu s’entend, Entends la Voix de l’Eau. Écoute dans le Vent Le Buisson en sanglots : C’est le Souffle des Ancêtres morts, Qui ne sont pas partis Qui ne sont pas sous la Terre Qui ne sont pas morts. Ceux qui sont morts ne sont jamais partis : Ils sont dans le Sein de la Femme, Ils sont dans l’Enfant qui vagit Et dans le Tison qui s’enflamme. Les Morts ne sont pas sous la Terre : Ils sont dans le Feu qui s’éteint, Ils sont dans les Herbes qui pleurent, Ils sont dans le Rocher qui geint, Ils sont dans la Forêt, ils sont dans la Demeure, Les Morts ne sont pas morts.

Écoute plus souvent Les Choses que les Êtres La Voix du Feu s’entend, Entends la Voix de l’Eau. Écoute dans le Vent Le Buisson en sanglots, C’est le Souffle des Ancêtres. Il redit chaque jour le Pacte, Le grand Pacte qui lie, Qui lie à la Loi notre Sort, Aux Actes des Souffles plus forts Le Sort de nos Morts qui ne sont pas morts, Le lourd Pacte qui nous lie à la Vie. La lourde Loi qui nous lie aux Actes Des Souffles qui se meurent Dans le lit et sur les rives du Fleuve, Des Souffles qui se meuvent Dans le Rocher qui geint et dans l’Herbe qui pleure. Des Souffles qui demeurent Dans l’Ombre qui s’éclaire et s’épaissit, Dans l’Arbre qui frémit, dans le Bois qui gémit Et dans l’Eau qui coule et dans l’Eau qui dort, Des Souffles plus forts qui ont pris Le Souffle des Morts qui ne sont pas morts, Des Morts qui ne sont pas partis, Des Morts qui ne sont plus sous la Terre. Écoute plus souvent Les Choses que les Êtres La Voix du Feu s’entend, Entends la Voix de l’Eau. Ecoute dans le Vent Le Buisson en sanglots, C'est le souffle des Ancêtres. Birago Diop

Leurres et Lueurs, Éd. Présence Africaine, 1960, pp. 64-66

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BIOGRAPHIEs > David Van Reybrouck L’écrivain David Van Reybrouck (Bruges, 1971) a étudié l’archéologie et la philosophie aux universités de Louvain et de Cambridge, et obtenu son doctorat à l’université de Leyde. Fouiller dans le passé, réfléchir et analyser : cette démarche constitue l’essence de son œuvre. Des investigations poussées (basées sur des entretiens ou sur des documents d’archives) nourrissent ses récits et jouent un rôle décisif dans la forme qu’ils prendront. Son art narratif est aussi plurivalent qu’il est inventif. Sa première œuvre de « récit-fiction », De Plaag, est publiée en 2001 et lui vaut d’emblée le prix de littérature flamande pour auteur débutant en 2002. Sa traduction française a été publiée chez Actes Sud sous le titre Le Fléau en 2008. En 2004, le célèbre acteur Josse De Pauw porte à la scène Die Siel van die Mier, la première œuvre théâtrale de Van Reybrouck. Slagschaduw, son premier roman, paraît en 2007 et est suivi par le monologue de théâtre Missie. Les deux textes de théâtre sont publiés en néerlandais et en français : Twee Monologen (Éd. De Bezige Bij) et Mission et L’Âme des termites (Actes Sud). Pleidooi voor populisme (un plaidoyer en faveur d’un populisme « de qualité »), est l’enjeu de ce pamphlet que Van Reybrouck publie en 2008. Entre-temps, il travaille d’arrache-pied et pendant six ans à son livre Congo. Een geschiedenis, devenu un véritable best-seller. Congo, abondamment traduit, est maintenant disponible en norvégien, allemand, français, suédois, dannois et finnois. Les traductions polonaise, anglaise et chinoise sont en préparation. David Van Reybrouck est aussi poète, et fondateur du Collectif bruxellois de poètes. Depuis 2011, il est président de l’association d’auteurs PEN Flandre. L’année 2011 le voit encore lancer le projet G1000, la plate-forme d’innovation démocratique qui vise à augmenter la participation des citoyens dans le processus décisionnel.

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> Raven Ruëll Raven Ruëll termine ses études au RITS en 2001, son projet de fin d’études s’intitule alors In de eenzaamheid van de katoenvelden (Dans la solitude des champs de coton). En octobre 2001, il met en scène une pièce d’un auteur de sa génération : Parasieten de Marius Von Mayenburg, au KVS. Il crée Litanie avec Guy Dermul de Dito’Dito’. Dans le cadre de Stuk, Limelight et Nieuwpoort, il crée une performance sur la thématique de la folie. En mars 2002, c’est la première de Jan, mijn vriend chez Bronks, ses débuts dans le théâtre jeune public. La mise en scène et le texte sont de lui et de Bruno Vanden Broeck. Cette production vaut à Raven Ruëll une nomination au Prix 1000 Watts 2002. Fin 2002, il met en scène pour le KVS Het Leven en de Werken van Leopold II (La vie et les travaux de Léopold II) d’Hugo Claus et, dans la foulée, se retrouve nominé pour le Theaterfestival 2003. Pour Theater Antigone, il met en scène Antigone de Sophocle en 2003 puis en 2004, le projet de quartier Overleie en collaboration avec le CPAS de Courtrai : Voor mijn mama (Pour ma maman, chants d’enfants). En avril 2004, il écrit et met en scène Stoksielalleen pour Bronks, avec l’acteur Joris Hessels dans le rôle du garçon qui poignarde un élève de sa classe. Il signe également la mise en scène de Roberto Zucco de Koltès. La même année, il met en scène Martino, une pièce jouée notamment à Kinshasa. En 2005, il monte Caligula d’Albert Camus pour Theater Antigone et joue dans Geliefd Monster. En 2006, il met en scène pour le KVS De Kersentuin (La Cerisaie) et joue dans Litanie (texte de Raven Ruëll et Guy Dermul). En 2006, c’est aussi la première de son Platonov. On a pu voir Raven Ruëll avec le Theater Artemis dans Pakman (spectacle sélectionné pour le theaterfestival’07). Il enseigne au Conservatoire de Liège et au RITS (Bruxelles).

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Heinrich Anton Müller, Sans titre

Directeur de la publication Stanislas Nordey Réalisation du programme Magali Mougel avec la collaboration de Fanny Mentré, Briac Jumelais et Caroline Strauch Crédits Photos du spectacle : Koen Broos Graphisme Tania Giemza Édité par le Théâtre National de Strasbourg Kehler Druck/Kehl − Février 2015

1 avenue de la Marseillaise BP 40184 67005 Strasbourg Cedex Téléphone : +33 (0)3 88 24 88 00 Fax : +33 (0)3 88 37 37 71 tns@tns.fr


SAison 14-15


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