LA VEILLテ右 DES GRANDS GOURMANDS
Séance spéciale Audiodescription dimanche 24 mai #VeilleeTNS Réagir sur le blog www.tns.fr/blog/ Facebook Théâtre National de Strasbourg-TNS Twitter @TNS_TheatrStras YouTube TNStrasbourg Pinterest TNSTheatre Instagram theatre_national_strasbourg Venez échanger et partager en ligne avec le TNS !
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La veillée des grands gourmands Spectacle de François Chattot Avec l'aide précieuse de Martine Schambacher Construction des décors Hervé Faisandaz Avec Chloé Bosc François Chattot Daniel Fernandez Pierre-Olivier Fernandez Fanny Miroy Lise Visinand Hubert Anceau en alternance avec Céline Bourgeois Équipes techniques de la compagnie Régie générale Hervé Faisandaz Régie son Sam Babouillard Régie plateau Simon Guillaumeau du TNS Régie générale Thierry Cadin Régie lumière Christophe Leflo de Kerlau Régie plateau Denis Schlotter Régie son Sébastien Lefèvre Accessoiriste Olivier Tinsel Lingère Céline Ganzer Du mardi 12 au dimanche 24 mai 2015 Horaires : du mardi au vendredi à 20h, les dimanches 17 et 24 mai à 16h Relâche : lundi 18 mai Durée : 1h30 Espace Grüber Production Compagnie Service Public Coproduction Théâtre National de Strasbourg > Spectacle créé le 31 mai 2014 à Quincerot
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Pierre Alechinsky, Une foule de petits sujets
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Le Théâtre est, au premier chef, un service public, tout comme le gaz, l’eau, l’électricité. Jean Vilar
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La Promesse du Pire C’est l’Empire de pire en pire C’est la vraie promesse du pire Fulgurants progrès techniques Vive l’heure d’la cybernétique Et la catastrophe s’exhibe Pour qu’on l’assimile bien Quand tout le monde s’inhibe Et personne ne dira rien Refrain : Virons, délocalisons, Chassons, dégraissons à fond Jetons, plan socialisons Youpi, youpi, oui c’est bien Tous ces êtres humains en moins Des contrats imaginaires Existant en toute bonne foi Jetant cette fiction en l’air Pour faire la culbute mille fois Ils sont de moins en moins rentables Ils sont vraiment préjudiciables Ils sont vainement très couteux Ils sont désavantageux Refrain : Virons, délocalisons, Chassons, dégraissons à fond Jetons, plan socialisons Youpi, youpi, oui c’est bien Tous ces êtres humains en moins C’est une joie à partager : S’amuser à bien jongler Sur la variabilité De tous les marchés boursiers Acheter ce qui n’existe pas Avec des fonds qu’on a pas Spéculer sur l’inflation Sur la faillite des nations Refrain : Virons, délocalisons, Chassons, dégraissons à fond Jetons, plan socialisons Youpi, youpi, oui c’est bien Tous ces êtres humains en moins 6
Paroles : François Chattot Musique : Thierry Caens
Enrico Baj et Corneille, Les yeux partout
Les marchés peuvent choisir leurs pauvres dans des circuits élargis ; le catalogue s'enrichit, car il existe désormais des pauvres pauvres et des pauvres riches. Et il en existe − on en découvre toujours − d'encore plus pauvres, moins difficiles, moins « exigeants ». Pas exigeants du tout. Des soldes fantastiques. Des promotions partout. Le travail est pour rien si l'on sait voyager. Autre avantage : le choix de ces pauvres-là, de ces pauvres pauvres, appauvrira les pauvres riches qui, devenus plus pauvres, proches des pauvres pauvres, seront à leur tour moins exigeants. La belle époque !
Viviane Forrester
L'Horreur économique, Éd. Fayard, 1996, pp. 144-145
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Le théâtre est un lieu de poésie, de rêve et d’évocation ; cette petite ou grande poésie s’y pratique, s’y fabrique, dans une confusion de médiocrité et de sublime, avec de la petite et de la grande humanité ; c’est pourquoi le carton et le dérisoire y sont naturellement plus apparents que le domaine spirituel auquel il appartient et dont il relève.
Louis Jouvet
Extrait de la préface au livre de Nicola Sabbattini, Pratique pour fabriquer scène et machines de théâtre, Ides et Calendes, 2015, p. 52
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Notre dernière utilité : consommer Reste au grand nombre un dernier rôle à remplir, éminent : celui de consommateurs. Il convient à chacun : n'arrive-t-il pas, même aux plus défavorisés de manger, par exemple, des nouilles aux noms célèbres, plus honorés que leurs propres noms ? des nouilles cotées en Bourse ? [...] Consommer, notre dernier recours. Notre dernière utilité.
Viviane Forrester
L'Horreur économique, Éd. Fayard, 1996, p. 179
A. R. Penck, Le Passage
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Détruire la misère Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu'on peut supprimer la souffrance en ce monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu'on peut détruire la misère. Remarquez-le bien, messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n'est pas fait, le devoir n'est pas rempli. La misère, messieurs, j'aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir jusqu'où elle est, la misère ? Voulez-vous savoir jusqu'où elle peut aller, jusqu'où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au Moyen Âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ? Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l'émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n'ayant pour lits, n'ayant pour couvertures, j'ai presque dit pour vêtement, que des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures s'enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l'hiver. Voilà un fait. En voulez-vous d'autres ? Ces jours-ci, un homme, mon Dieu, un malheureux homme de lettres, car la misère n'épargne pas plus les professions libérales que les professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l'on a constaté, après sa mort, qu'il n'avait pas mangé depuis six jours. Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon ! Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société tout entière ; que je m'en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l'homme, que ce sont des crimes envers Dieu ! Vous n'avez rien fait, j'insiste sur ce point, tant que l'ordre matériel raffermi n'a point pour base l'ordre moral consolidé !
Victor Hugo
Discours prononcé à l’Assemblée Nationale le 9 juillet 1849.
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La Valse de Munch Un cri muet qui rend sourd au contour désuet courbes et lignes enfantines peinture qui se dandine mais je m’incline devant cette toile où quelques coups de pinceaux font de ce tableau un miroir qui me glace le dos… Quand le bruit en personne tire sa révérence, faisant place et face a nos propres silences... Refrain : Hou! hou! Hou! Edvard Munch là doit chanter... lui qui peignait désenchanté… Un cri hurlant pour voyant qui s’entend avec les yeux reflet de l’âme des femmes, des hommes peu heureux moi je m’incline devant cette toile où quelques coups de pinceaux font crisser le crin, crier le tableau aux pigments éclatés sur un tissu habité d’un ciel offensé aux nuages écorchés. Refrain : Hou! hou! Hou! Edvard Munch là doit chanter… lui qui peignait désenchanté… Un mystère de teinte et de traits nébuleux, peut porter atteinte à nos sens ténébreux douloureux celui qui atteint ce savoir… Puisse-t-il un jour savoir éteindre ce feu. Refrain : Hou! hou! Hou! Edvard Munch là doit chanter… lui qui peignait désenchanté…
Daniel Fernandez
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Edvard Munch, Le Cri
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BIOGRAPHIE > François Chattot Acteur formé à l’École du Théâtre National de Strasbourg, il a dirigé le Théâtre Dijon Bourgogne − Centre Dramatique National de 2007 à 2012, où il a créé de nombreux spectacles notamment avec Yves Chaudouët, la Compagnie SF, Jean-Louis Hourdin, Irène Bonnaud, Jacques Nichet, etc. Il travaille également pour le cinéma, il a joué dernièrement dans Les Fils de l’Hydre de Christophe Gomes et Ludovic Gaudry ; L’Exercice de l’État de Pierre Schöller ; De bon matin de Jean-Marc Moutout. Ces dernières années, le public a pu le voir au TNS dans Un HamletCabaret mis en scène par Mathias Langhoff (février 2009) ; Du fond des gorges de Pierre Meunier (février 2012) ; Que faire ? (le retour) mis en scène par Benoît Lambert (novembre 2013) et Folie Courteline mis en scène par Ivan Grinberg (mars 2014). Il endosse aussi à l’occasion le rôle de metteur en scène ou de chef de troupe. Il a ainsi mis en scène une dizaine de spectacles. Depuis 2013, il est directeur artistique de la compagnie Service Public.
HYMNE VICTOR HUGO Vous n’avez rien fait ! (x2) Tant que ceux qui sont vieux peuvent être sans asile Tant que ceux qui travaillent se retrouvent sans pain Tant que le peuple souffre, que certains meurent de faim Tant que l’usure dévore nos campagnes et nos villes Vous n’avez rien fait ! (x2) Tant que l’indifférence fera force de loi Tant que dans le silence nos révoltes se noient Et que bien trop d’enfants grandissent sans espoir Écraser la misère est votre seul devoir Vous n’avez rien fait ! (x2)
Fanny Miroy
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Pierre Alechinsky, Parfois c'est l'inverse
Directeur de la publication Stanislas Nordey Réalisation du programme Fanny Mentré avec la collaboration de Briac Jumelais et Caroline Strauch Crédits Photos du spectacle : Bruno Dancin (pp. 9, 10-11) et Isabelle Jorland (pp. 12-13) Graphisme Tania Giemza Édité par le Théâtre National de Strasbourg Kehler Druck/Kehl − Mai 2015
1 avenue de la Marseillaise BP 40184 67005 Strasbourg Cedex Téléphone : +33 (0)3 88 24 88 00 Fax : +33 (0)3 88 37 37 71 tns@tns.fr
SAison 14-15