GS 18 - juin 2009

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numéro 18 - juin 2009

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dossier culture Universités : la santé Festival Solidays des étudiants en question Interview de Luc Barruet

© Antoine Errasti

© Solidarité Sida

© Helder Almeida - Kurhan - Fotolia.fr - tocmédias

© xxxxxxxxxxxxxxxx

la lmde et la MGEN s’engagent

DÉBATTRE Réforme de l’hôpital Des mesures justes ?


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lon ! a s e r t o v s n a agence d

S’y retrouver dans le parcours de soins Accès à

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Votre couverture à l’étranger www.lmde.com La Mutuelle des Étudiants - LMDE : mutuelle n° 431 791 672, soumise aux dispositions du livre II du code de la Mutualité. Ce document n’a pas de valeur contractuelle - Studio LMDE - 08268


sommaire

édito

Par Damien Berthilier, Président de La Mutuelle des Étudiants Ivry-sur-Seine, le 29 mai 2009

C 4

CÉLÈBRE ANONYME

5

AILLEURS

6

S’ENGAGER

Jordane Richez à fond contre les discriminations Russie Chômeurs ou étudiants ? études et handicap Tous égaux !

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LA LMDE ET VOUS

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DOSSIER

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CULTURE

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DÉBATTRE

18

À VOTRE SERVICE

Contraception Le choix pour tous !

La santé à l’université Festival estival Génération Solidays Réforme de l’hôpital Service public vs entreprise Logement étudiant La LMDE vous soutient !

Génération Solidaire : publication trimestrielle éditée par la LMDE, mutuelle n°431 791 672, soumise aux dispositions du Livre II du Code de la Mutualité, et adhérente de la FNMF. Siège social de la LMDE : 37, rue Marceau 94203 Ivry-sur-Seine Tirage : 25 000 exemplaires Prix au numéro : 1 ! Abonnement annuel : 4 ! Directeur de la publication : Damien Berthilier Directeur adjoint de la publication : Frédéric Bonnot Rédactrice en chef : Virginie de Galzain

omme on a pu le constater au cours de cette année universitaire, les étudiants sont très attachés à défendre l’accès de tous à l’enseignement supérieur. La forte mobilisation de ces derniers mois est là pour le rappeler. L’accès de tous à l’université, c’est aussi l’accès des étudiants en situation de handicap. Quatre ans après le vote de la loi sur le handicap, les freins à l’accessibilité dans l’enseignement supérieur sont encore nombreux. C’est pour contribuer à changer cette situation que la mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN) et la LMDE se sont unies pour créer un guide des droits à destination des personnes en situation de handicap (étudiants et personnels universitaires). Le handicap est l’affaire de tous ! C’est pourquoi nous avons édité le guide Je, tu, nous… ensemble, pour sensibiliser chacun d’entre nous sur le regard porté sur le handicap. Ces documents ont été complétés par des actions

Conseiller de la rédaction : Arnauld ­Champremier-Trigano Comité de rédaction : Tristan Benoist, Damien Berthilier, Frédéric Bonnot, Agathe Buron, Fanny Dana, Céline Martinez, Dr. Nicolas Leblanc, Philippe Lévy, Sarah Salis, Nicolas Souveton, Gabriel Szeftel, Hervé Wéry. Rédactrices : Alice Billouet, Juliette Eskenazi, Marie Raymond Directeur artistique : Antoine Errasti Secrétaire de rédaction : Anna Pierre Réalisation : TOC MEDIAS SARL au capital de 20 000 U

militantes dans de nombreuses villes universitaires. Ces guides doivent être un point d’appui pour que tous les étudiants aient un droit effectif à l’enseignement supérieur, quel que soit leur lieu d’études ou leur situation personnelle. Ils sont aussi l’illustration de notre partenariat dans l’enseignement supérieur avec la MGEN et son président Jean-Michel Laxalt. Un partenariat de valeurs et d’actions communes qui, depuis dix ans, contribue à l’amélioration de la santé des étudiants comme des personnels de l’université. Bonne lecture.

Commission paritaire 1010MO7550 ISSN n°1774 - 7880 dépôt légal à parution Génération Solidaire adhérent de l’ANPCM et du SPS Imprimerie Mordacq, 62921 Aire-sur-la-Lys Cedex Routage Datalis

Vos remarques et suggestions : generationsolidaire@lmde.com

GÉNÉRATION SOLIDAIRE :: été 2009 :: #18 :: 3


celebre anonyme

JORDANE RICHEZ

À fond contre les discriminations Jordane Richez est un peu à l’image du MAG, l’association des jeunes gays, lesbiennes, bi et trans : avenante et engagée. à 24 ans, la jeune femme en est un membre actif et partage son temps entre ses études, un stage et l’association. Portrait.

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ès les premières secondes de l’entretien, le regard doux mais affirmé de l’étudiante annonce la couleur. Très posée, c’est visiblement avec beaucoup de plaisir que Jordane évoque son investissement associatif. Un investissement qui ne date pas d’hier, puisqu’il a débuté il y a quelques années à l’Afev (Association de la fondation étudiante pour la ville), où elle donnait des cours à des collégiens. C’est en 2006 qu’elle rejoint le MAG, qui l’attire pour « son engagement, son équipe composée uniquement de jeunes, et son indépendance totale des facs qui lui permet de fédérer tous les étudiants parisiens LGBT (lesbiennes, gays, bi, trans) ». Il y a un an, son engagement et sa détermination la conduisent à la tête de la commission éducation de l’association.

© DR

Accueil, écoute et convivialité Le MAG, c’est avant tout un lieu d’accueil et d’écoute des jeunes homosexuels. Tous les vendredis de 18 h à 22 h ainsi que tous les samedis de 16 à 21 h, des lycéens, des étudiants viennent se confier, se faire des amis et discuter d’un sujet qui les lie. « C’est une association de convivialité », insiste Jordane avec conviction. Et l’association mène en parallèle de nombreuses actions citoyennes : elle est notamment présente aux Solidays, à la Marche des Fiertés, au festival du film gay et lesbien de Paris, au festival lesbien et féministe de Paris…

D’ailleurs, les membres n’arrêtent pas une dans sa famille. « Le but du jeu, raconte Jorseconde : et Jordane raconte comment elle a dane avec ferveur, est de faire débattre les passé son week-end sur un stand à Auberjeunes entre eux, sachant qu’on ne s’attend villiers pour lutter contre toutes les formes pas à révolutionner le monde ! » Pour elle de discrimination, et doit se renet les autres membres, il s’agit dre dans un collège le lendemain Le Mag est d’engager une réflexion sur pour mener une intervention fill’homophobie et les problèmes une réelle de discrimination en général, et mée par « Zone Interdite ». manière « de décomplexer ce sujet encore Les jeunes parlent aux jeunes de s’engager tabou et peu abordé à l’école ». Ce qui a attiré Jordane au MAG, pour lutter ce sont principalement les intercontre les Aujourd’hui, les interventions ventions que l’association orgadiscrimina- menées par le MAG rencontrent nise en milieu scolaire. un franc succès et fonctiontions « C’est, dit-t-elle fièrement, nent grâce au bouche-à-oreille. une réelle manière de s’engager Jordane, à l’aube de l’écriture pour lutter contre les discriminations ». Il y a d’une thèse, compte bien rester le plus quelques années, le MAG a décidé d’appeler longtemps possible au MAG, qu’elle devra les lycées et collèges pour leur proposer des cependant quitter à la fin de sa 26e année formats d’interventions gratuites. « Ce sont (les membres du MAG sont âgés de 16 à les jeunes qui parlent aux jeunes », expli26 ans). Elle est loin toutefois de faire ses que Jordane. Les interventions, adieux au monde associatif et se voit menées par une équipe mixte déjà rejoindre, pourquoi pas, de deux personnes, durent SOS Homophobie. en moyenne deux heures. Après la projection d’un Marie Raymond DVD, chaque jeune, issu www.mag-paris.fr de milieux et de cultures différents, parle de son homosexualité et de son vécu en milieu scolaire ou

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ailleurs

en bref! Couchsurfing Bon plan hébergement

© DR

Russie

Pour ne pas devenir chômeurs, restez étudiants

www.couchsurfing.org

Salons Studyrama C’est la rentrée !

Un rapport d’experts russes propose une solution pour limiter le nombre de futurs jeunes chômeurs : les garder dans les facultés le plus longtemps possible. De fait, dans le contexte économique actuel, beaucoup ne parviendront pas à se faire embaucher au terme de leurs études.

U

« Participer à la création d’un monde meilleur, canapé après canapé », telle est l’ambition du CouchSurfing. Derrière ce site Internet, se cache un réseau mondial, qui permet de connecter les internautes avec les communautés locales qu’ils visitent. Installé dans 231 pays, CouchSurfing permet au voyageur qui le souhaite de demander l’hospitalité gratuitement à un autre membre. Un bon moyen de voyager pas cher, et de découvrir un pays différemment !

n site de stockage. Si l’expression Ces conclusions d’experts visent à du ministre russe de l’Éducation limiter au maximum le nombre de semble désigner des matériaux, futurs jeunes chômeurs. Le rapport elle fait pourtant référence aux faculpropose un financement par l’État de tés. Car, selon le ministre, la solution l’ordre de 21 milliards de roubles, soit au chômage des jeunes, c’est près de 473 millions d’euros, de les maintenir dans les sous forme, notamment, de La solution subventions d’urgence aux universités. au chômage universités. Cette somme En pleine crise, nombreux des jeunes, suffirait à diminuer les frais sont les étudiants qui ne par- c’est de les de scolarité des étudiants viendront pas à décrocher un maintenir de 25 % pour 2009. Par emploi à la fin de leur cursus. ailleurs, les étudiants ayant dans les Ainsi, pour ne pas voir désouscrit un crédit pour leurs coller de façon inquiétante universités études bénéficieraient d’un la courbe du chômage, un report de leur dette. rapport d’experts, rédigé par l’Académie d’économie nationale, proSi les présidents d’université paraispose de prolonger la durée des études. sent satisfaits de ces mesures, le miUne année supplémentaire pourrait ainsi nistre de l’Éducation, lui, ne semble pas être ajoutée aux douze déjà obligatoires aussi enthousiaste face à des propodu primaire et du secondaire. Quant aux sitions qu’il qualifie de “vieilles recetuniversités, elles pourraient ouvrir les tes“. Avant d’ajouter : « On transforme portes du master aux étudiants n’ayant les jeunes en d’éternels étudiants. » pas obtenu la moyenne en licence. Les D’après Kommersant, Moscou, étudiants déjà pourvus du diplôme, www.kommersant.ru pourront poursuivre gratuitement une thèse, alors même que l’état prévoyait d’imposer un cursus payant. Une mesure qui coûterait 473 millions d’euros.

• 3 et 4 septembre : Salon de la rentrée étudiante. Des solutions pour les bacheliers et étudiants (niveau bac à bac + 3) qui sont au pied du mur à quelques semaines de la rentrée. Espace Champerret/Paris. • 5 septembre : Salon des masters et 3e cycles. Destiné aux milliers d’étudiants qui ne sont pas encore inscrits en 3e cycle à la rentrée, le salon présente près de 400 formations. Espace Champerret/Paris. • 17 octobre : Salon des formations et carrières internationales. Il rassemble les établissements proposant des formations internationales, et les acteurs de la mobilité internationale. Cité Internationale Universitaire/Paris. Invitations sur www.studyrama.com (rubrique Salons)

Droits des enfants Les enfants invisibles

Les enfants invisibles, ce sont ces millions d’enfants dont on ne parle pas, victimes de la guerre, de la faim, de la maladie, de la violence de la vie. Un film, 7 courts-métrages, 7 destins d’enfants mis en scène par des cinéastes de renom : Spike Lee, John Woo, Emir Kusturica, Jordan et Ridley Scott, Mehdi Charef…, avec deux maîtres-mots : respect et espoir. Une partie des bénéfices seront reversés à l’UNICEF et au PAM (Programme alimentaire mondial), qui ont soutenu le projet de la productrice Chiara Tilesi. Le film servira d’outil pédagogique tout au long de l’année 2009. www.actefilms.fr & www.unicef.fr

génération solidaire :: été 2009 :: #18 ::

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études et handicap

tous égaux !

En France, on recense environ 7 500 étudiants en situation de handicap. Les conditions d’accès à la vie universitaire sont encore loin d’être satisfaisantes, et empêchent nombre de bacheliers de suivre une formation digne de ce nom dans l’enseignement supérieur. Explications.

L

a loi du 11 février 2005 sur l’égalité des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en situation de handicap a défini un véritable cadre législatif pour l’égalité entre personnes en situation de handicap et personnes valides. Concernant les étudiants, cela signifie que les pouvoirs publics mettent en place les installations et les moyens nécessaires pour leur permettre de suivre leur scolarité correctement, quel que soit leur handicap (moteur, auditif, visuel, …).

© bilderbox - Fotolia.com - tocmédias

Des efforts à poursuivre Depuis quatre ans, des efforts de mise en accessibilité des établissements

tien pédagogique, matériel informatique ont donc été faits dans les universités. adapté), des efforts restent à faire ! Et comme la loi impose également une généralisation des services d’accueil Un décalage d’information dans les établissements d’enseignement supérieur, des Seuls 20 % À l’heure actuelle, seuls postes de chargés d’accueil des bacheliers 20 % des bacheliers en situation de handicap entament ont été créés dans de nomen situation une formation après le bac – breuses universités. Enfin, si des mesures ont été de handicap contre une moyenne nationale entament de 80 %. Une inégalité inacprises pour mettre en place un accompagnement spécifique une formation ceptable. Car si les avancées aux études des personnes en après le bac en termes d’accessibilité ont plutôt bien été amorcées, il situation de handicap, que ce reste beaucoup à faire pour soit en termes d’outils pédason évaluation, en fonction du handicap gogiques ou en termes d’organisation des étudiants, et en concertation avec eux des cours et des examens (tiers-temps pour répondre à leurs besoins. On attend supplémentaire pour les examens, souaussi des améliorations sur la communication des moyens mis en œuvre, l’accès à l’information et le système d’apprentissage disponible. Ainsi, une enquête de l’observatoire Expertise et Prévention pour la Santé des étudiants (EPSE), à l’initiative de la LMDE, révèle par exemple que 77 % des universités disposent d’un soutien pédagogique aux étudiants en situation de handicap, mais que seuls 31 % des étudiants en ont connaissance. Et pour les 58 % des universités qui déclarent proposer du matériel informatique adapté, seuls 35 % des étudiants sont informés. Certes, des améliorations ont été constatées sur l’accès aux lieux d’études comme aux outils pédagogiques, mais elles ne permettent pas encore à l’ensemble des étudiants concernés de poursuivre leurs études avant comme après le bac. De plus, une information et une communication insuffisantes ont des impacts sur l’insertion sociale, et peuvent susciter découragement et autocensure. Autant d’éléments à améliorer pour favoriser l’égalité, l’intégration sociale et l’accès à l’emploi. Alice Billouet

6 :: #17 :: Printemps 2009 :: génération solidaire


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GUIDE HANDICAP

MGEN & LMDE main dans la main

En association avec la Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN), la LMDE vient de publier un guide favorisant un autre regard sur les situations de handicap. à consulter d’urgence.

L

a LMDE et et la Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN), connues pour leurs valeurs communes de solidarité et de lutte contre toutes les formes de discrimination, ont décidé de s’associer pour défendre et promouvoir l’accès des personnes en situation de handicap à l’enseignement supérieur et à l’emploi. De cette volonté est né le Guide Handicap, réalisé grâce à l’expertise du collectif Droit au savoir (36 associations du secteur du handicap, qui promeuvent la formation scolaire, universitaire et professionnelle des personnes en situation de handicap). Pratique et concret, mine d’infos pour tout savoir sur ses droits, les démarches, avoir des conseils et des contacts, le guide s’adresse aux personnes en situation de handicap. Il s’adresse aussi à toute personne amenée à être en contact avec elles, dont le personnel de l’enseignement supérieur. Enseignement supérieur Parce que le handicap est l’affaire de chacun, les chefs d’établissement ont une responsabilité essentielle pour rendre l’enseignement accessible à tous. Ils sont tenus (loi du 11 février 2005) de rendre la formation effective pour tous les étudiants

en situation de handicap, et de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires à la réussite de leurs études (accès aux lieux, aux contenus pédagogiques...). Actions concrètes Outre un bilan des droits des personnes en situation de handicap et des devoirs de la communauté universitaire à leur égard, la LMDE et la MGEN ont mis l’accent sur la formation de leurs personnels et de leurs élus au handicap. Des actions ont ensuite été menées, pour sensibiliser l’ensemble de la communauté universitaire à l’intégration des personnes en situation de handicap, et faire respecter leurs droits. Des matchs d’improvisation théâtrale entre équipes composées de personnes valides et en situation de handicap ont ainsi eu lieu à Nantes et à Lille ; une course à pied a été organisée à Lyon... Afin de poursuivre les engagements initiés, plusieurs actions sont prévues dans huit villes universitaires supplémentaires en 2009. Une avancée pas à pas, pour informer et fédérer l’ensemble des acteurs de la santé et du monde étudiant et garantir à toute personne en situation de handicap un accès égal à la vie sociale. Pour changer notre regard et agir. Alice Billouet

PRATIQUE Le collectif Droit au savoir a mis en place un site Internet www.droitausavoir.asso.fr et un numéro Azur pour aider les personnes en situation de handicap dans leurs démarches : 0 810 35 10 13.

2010 : premier bilan Cinq ans après le vote de la loi sur le handicap, La LMDE réalisera un bilan en 2010 avec ses partenaires du monde du handicap. Après que Valérie Pécresse a annoncé un objectif d’intégration de 1000 étudiants en situation de handicap de plus par an, il est nécessaire d’évaluer l’application des nouvelles obligations des établissements, et d’identifier quels sont les freins qui subsistent à l’accès de tous dans l’enseignement supérieur. Ce bilan permettra d’élaborer des propositions pour rendre effectif le droit à la formation supérieur pour tous, en situation de handicap ou non.

génération solidaire :: été 2009 :: #18 ::

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La lmde et vous

Contraception

Le choix pour tous ! La contraception, c’est un droit, et c’est l’affaire de tous, filles ET garçons. Finies les idées reçues, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sans jamais… est là, dans le nouveau guide LMDE sur la contraception.

I

l y a quarante ans, la loi Neuwirth rendait légale la contraception féminine. Bien que de nombreuses méthodes contraceptives existent, beaucoup d’entre elles demeurent méconnues, parfois plus adaptées à la vie privée de chacun(e) et à sa physionomie. À chacun la sienne.

Pour les garçons Rien ne vaut LE préservatif, à toujours avoir dans la poche au cas où. Taille, couleur, et même parfum, vous avez le choix, tant que c’est bien labellisé à la norme européenne CE. Non seulement vous serez acteur de la contraception de votre partenaire, mais surtout, vous vous protégerez - et vous le/la protègerez aussi - des infections sexuellement transmissibles (IST) dont le Sida qui, rappelons-le, est une maladie mortelle dont on ne guérit pas à ce jour !

Pour les filles Pour celles qui ont l’oubli facile, des relations ponctuelles, voire une incompatibilité médicale, d’autres moyens que la pilule existent. Du patch contraceptif (à coller sur la peau et à changer une fois par

semaine) à l’anneau vaginal (se place comme un tampon pour 3 semaines), de l’implant (inséré sous la peau du bras pour 3 ans) au stérilet, il y a le choix ! Sans oublier les spermicides (juste avant le rapport) et le préservatif féminin, qui peut être mis à l’avance et ne provoque pas d’allergie.

8 :: #18 :: été 2009 :: génération solidaire

Pour Tous Pour celles et ceux qui renonceraient à utiliser un contraceptif à cause de son prix, sachez que la LMDE propose des forfaits contraception dans le cadre de ses complémentaires santé. Et pour toutes les questions concernant la sexualité, la contraception, l’interruption de grossesse, le Sida…, le Planning familial est ouvert à tous : garçons et filles. Faire le choix de sa contraception, ça simplifie les relations à deux. Si un doute persiste, replongez-vous dans le guide LMDE Y’a pas que la pilule dans la vie. Médecins généralistes, gynécologues, centres de planification familiale et sagesfemmes sont aussi là pour répondre à vos questions, et prescrire ce qui vous convient. Et n’oubliez pas : un contraceptif ne protège pas du Sida, ni des autres IST : le préservatif* est la seule protection ! Alice Billouet *prix indicatif : à partir de 0,20 X l’unité


Dossier

la santé à l’université S

À l’heure où les universités subissent un déficit de personnels, où la réforme « Hôpital, patients, santé et territoires » suscite de nombreuses inquiétudes, et où certains renoncent à consulter un médecin par manque de moyens, les étudiants ont besoin d’un véritable soutien de la part des médecines universitaires. Mais comment concilier le passage à l’autonomie complète prévu par la loi LRU et les besoins humains et matériels nécessaires ?

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© Helder Almeida - Kurhan - Fotolia.fr - tocmédias

i la majorité des étudiants sont en bonne santé physique, ils n’en demeurent pas moins fragiles. Précarité, fatigue chronique liée à la nécessité de mener de front études et emploi, voire état de mal-être, sont autant de situations bien réelles. Souvent livrés à eux-mêmes tout en étant dépendants tant au niveau affectif qu’économique, les étudiants sont au cœur des enjeux de santé publique.

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études et santé

les clés de la réussite

Époque de grande autonomie, les années fac correspondent à une transition parfois brutale vers la vie adulte. Un temps où responsabilité se conjugue souvent avec besoins financiers, problèmes de logement, malnutrition et stress. Comment se porte la santé des étudiants ? Rapport Wauquiez Rapport sur la santé et la protection sociale des étudiants, dirigé par Laurent Wauquiez, député UMP de la Haute-Loire, rendu public à l’Assemblée nationale en 2006.

Fondation santé DES étudiants de France Avec pour seule devise « étudier quand même » la Fondation comprend : • des cliniques soins/études • des Bapu • des foyers d’hébergement pour étudiants en situation de handicap lourd. http://www.fsef.net/

© lmde

à

chez 1 étudiant sur 3, d’un problème de surpoids (27 % des étudiantes et 16 % des étudiants). La consommation d’alcool et de cannabis demeure préoccupante : selon l’Observatoire de la vie étudiante (OVE), 35,6 % des étudiants consomment de Santé des étudiants : Les étudiants l’alcool au moins une ou deux fois par semaine, et 43 % des état des lieux sont très peu étudiants ont déjà consommé La loi anti-tabac de 2008 nombreux du cannabis(3). aurait porté ses fruits : les à fréquenfumeurs réguliers sont passés de 31,8 % à 18,3 % enter, voire à D’autre part, concernant tre 2002 et 2008 (2). De plus, connaître les leur état physique et mental, selon le rapport Wauquiez, médecines 77 % des étudiants se sont aucune pathologie physique sentis déprimés au cours universitaires des douze derniers mois, grave ne figure au « Top 25 » des principaux problèmes et diagnostics 44 % se disent épuisés en permanence, pris en charge par les médecins géné17 % sont en situation de mal-être et ralistes, pour les consultants âgés de 8 % souffrent de pathologies graves (4). 18 à 25 ans. Toutefois, les étudiants Un mal-être qui apparaît principaleavouent se nourrir assez mal : le rapport ment à l’université. Fabrice Chambon, fait état d’une mauvaise alimentation vice-président de la Fondation santé première vue, les étudiants se porteraient plutôt bien. Parmi les 2,2 millions d’étudiants en France, 96 % se déclarent en bonne santé physique (1). Une réalité qui ne doit pas masquer d’autres difficultés.

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Dossier

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Extrait de la 2 enquête nationale sur la santé des étudiants, réalisée par la LMDE et l’observatoire EPSE (2008). e

des étudiants de France, précise : « En France, les classes prépa et les écoles bénéficient d’un fort taux d’encadrement ; tandis que la prise en charge des étudiants à la fac fait défaut. Les universitaires sont donc plus isolés, et risquent davantage d’être exposés à une situation de mal-être ». Il ajoute : « Beaucoup d’étudiants sont inquiets face à leur insertion durable sur le marché de l’emploi, ce qui pèse beaucoup sur leur moral ». Une détresse psychologique confirmée par Bernard Lelu, médecin directeur des Universités d’Îlede-France : « Le constat prioritaire des services de prévention, et qui n’est pas spécifique à Paris XII, est que la majorité des problèmes est liée à des troubles psychologiques ». On observe cependant que les étudiants ont très peu recours aux psychologues (7 %)(5), et se montrent cri-

tiques quant à la capacité du système de santé à assurer l’égalité des soins pour tous. Qui plus est, ils sont peu nombreux à fréquenter, voire à connaître les médecines universitaires alors que des structures spécifiques existent. Un manque de moyens On trouve deux types de structures sur les campus et deux en dehors. En interne, on dispose des médecines préventives universitaires (MPU) qui étaient en charge jusqu’à l’an dernier de la prévention des risques. « Les universités ont quatre ans pour transformer les anciennes MPU en centres de santé, ce qui permettrait aux médecins de délivrer soins et prescriptions médicales (médecine générale, psy, gynécologie…) », ajoute Fabrice Chambon.

Par ailleurs, on compte une quinzaine de bureaux d’aide psychologique universitaires (BAPU) en France. À l’extérieur, les 12 cliniques de la Fondation santé des étudiants de France sont des cliniques d’hospitalisation à temps complet (santé mentale et traumatologie). Les professeurs devraient s’y déplacer pour dispenser des cours. Et les foyers d’hébergement accueillent les étudiants en situation de handicap lourd. Des structures peu connues, voire pas du tout, manquant de moyens matériels et humains, comme le constatent aussi bien Bernard Lelu : « En Île-de-France, ces services n’ont pas les moyens de recevoir la masse des étudiants », que Fabrice Chambon : « Il y a indéniablement un problème de budget. Encadrer mieux les étudiants avec le même nombre de

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Dossier

Dû au manque de moyen alloués à ces structures, 88% des étudiants disent ne pas connaître l’existence des bureaux d’aide psychologique universitaire (BAPU) profs est impossible. Bientôt, les MPU vont pouvoir délivrer des soins et je m’en félicite, mais je doute de la possibilité des universités à pouvoir mettre en œuvre ce décret, faute de moyens. »

© Kwest - Fotolia.com

Le rapport Wauquiez fait d’ailleurs ce constat inquiétant : il n’y a qu’un médecin pour 10 000 étudiants et un psychologue pour 44 000 étudiants. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pointait récemment la France du doigt, faisant écho à ces chiffres et montrant que notre pays investissait moins d’argent dans l’enseignement supérieur que ses voisins européens.

Des améliorations urgentes De plus en plus de jeunes accèdent à l’enseignement supérieur, pourtant les médecines préventives restent défaillantes. En dehors de l’obtention d’un budget plus conséquent, il semble en effet indispensable de mieux communiquer autour de ces services pour les faire connaître, et de fédérer les différents acteurs de la santé étudiante. Ce sont d’ailleurs les principales préconisations des spécialistes. Pour Bernard Lelu : « Il faut un partenariat entre les différents acteurs de santé. Il y a beaucoup d’énergie dispersée et il serait préférable de la concentrer ». Il ajoute qu’ « une réflexion doit se mettre en place au niveau national pour proposer une convention type avec la CPU (conférence des présidents d’universités), qui permettrait une meilleure communication entre nos services, les mutuelles et les étudiants. » Fabrice Chambon rejoint cette idée : « Il faut que toutes les personnes concernées se parlent, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Il pourrait y avoir une mutualisation des moyens et des orientations, sans pour autant tout fondre en un seul système. » Il propose également qu’un « conseil réunisse plusieurs établissements d’une même ville une à deux fois par an et établisse de façon coordonnée les grandes priorités de prévention sur un territoire donné. Ce, afin de mettre en place une politique de santé globale pour tous les étudiants. »

« C’est ce qui a contraint le gouvernement de Nicolas Sarkozy à injecter de l’argent dans l’enseignement supérieur, tant le décalage était conséquent », précise Fabrice Chambon. Le résultat est là : en raison du manque de moyens alloués à ces structures, 88 % des étudiants disent ne pas connaître l’existence des bureaux d’aide psychologique universitaire (BAPU), et seuls 40 % d’entre eux ont bénéficié de la visite médicale universitaire, encore obligatoire il y a peu pour les étudiants de premier cycle (6).

sanitaire de cette population qui bascule dans l’âge adulte sera indispensable », conclut Fabrice Chambon. Avant toute chose, il est nécessaire de rassurer une population fragile, qui doit gérer son quotidien tout en préparant son avenir. Cela passe par la mise en place d’un système d’accès aux soins adapté en qualité et en moyens matériels et humains, et par l’amélioration de la diffusion des informations dédiées. Car mutuelles, médecins, personnels de la vie étudiante, tous ont un rôle à jouer dans l’amélioration des conditions de vie et de santé des étudiants. Marie Raymond Sources : (1) INPES - 2004. Baromètre santé de la population générale/Les comportements des 12-25 ans (2) 2e enquête LMDE sur la santé des étudiants (3) Enquête LMDE 2005 (4) Enquête LMDE sur la santé mentale des étudiants (5) 2e enquête LMDE sur la santé des étudiants (6) Enquête LMDE sur la santé des étudiants 2005

Le plan Santé des jeunes Il permet aux 16-25 ans de bénéficier d’une consultation annuelle et gratuite chez un médecin généraliste depuis le 1er janvier 2009. Lancé l’an dernier, ce plan est notamment axé sur la lutte contre l’alcoolisation excessive des jeunes, qui a fait l’objet d’une campagne d’information (Inpes, 2008).

En savoir plus • Rapport Wauquiez http://www.assemblee-nationale.fr/12/ rap-info/i3494.asp#P193_17346

• Le site de l’Observatoire de la vie étudiante www.ove-national.education.fr

D’autre part, afin d’améliorer les conditions de vie et donc la santé des étudiants, il est capital de mieux connaître leur santé et leurs besoins. « Dans les années qui viennent, un état des lieux

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• Les site de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé www.inpes.sante.fr


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Dossier

3 questions à... © Virgile Laguin

Camille Galap Président de l’université du Havre, et de la commission Vie de l’étudiant à la CPU

En tant que Président d’université, qu’observez-vous de la santé des étudiants ? On peut avoir le sentiment que les jeunes étudiants sont en bonne santé, mais quand on creuse, on s’aperçoit que nombre de problèmes de santé publique sont bien présents. On observe beaucoup de problèmes d’addictions, et il faut que les universités mettent le paquet sur la prévention dans ce secteur. Il y a aussi des problèmes d’obésité. L’alimentation des étudiants est très peu équilibrée. De même, le rythme universitaire a des répercussions sur l’état psychologique des étudiants. L’aspect social doit également être pris en considération. L’étudiant préfère se nourrir ou se loger plutôt que d’aller se soigner. Il faut l’inciter à aller consulter.

S’ils tombent malades avant le 1er octobre, ils ne sont pas couverts. Leur inscription à l’université devrait correspondre avec l’ouverture des droits à la Sécurité sociale.

Quelles sont vos préconisations Que pensez-vous de la transformation pour améliorer l’accès aux soins des MPU en centres de soins ? des étudiants ? Il y aura toujours le volet prévention, Il faudrait plus de moyens, ne serait-ce que plus l’arrivée de dentistes, médecins pour assurer les visites médicales pour les pour le suivi médical des étudiants. étudiants : des moyens humains Mais la création d’un centre de d’abord. Si je prends le cas de Le rythme soins varie selon les universités, mon université, j’ai beaucoup universitaire car cela nécessite des moyens. de mal à recruter des médecins, a des réper- Certaines villes n’ont pas la cacar le taux horaire qui leur est pacité d’accueillir un tel centre, cussions sur ni d’avoir un effectif médical proposé est insuffisant. Nous devons aussi prendre des me- l’état psycho- approprié. De plus, les visites sures pour traiter le problème logique des médicales devraient se faire sur du mal-être, très important à étudiants le campus pour éviter les coûts l’université. Il faut aussi investir de déplacement : les étudiants dans l’information et la prévention. Le fait inscrits à l’université du Havre doivent d’être isolé peut provoquer des détresses payer un train pour se rendre à Rouen ! psychologiques importantes : et avoir un Il existe un véritable déséquilibre contact avec d’autres jeunes peut créer un territorial. lien. Enfin, il y a la question des étudiants Propos recueillis étrangers qui arrivent en septembre. par Marie Raymond

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© Solidarité Sida

culture

FESTIVAL ESTIVAL

Génération Solidays Du 26 au 28 juin prochain, les concerts retentiront aux Solidays pour la 11e année consécutive, au profit de la lutte contre le Sida. Luc Barruet, initiateur de Solidarité Sida et des Solidays, revient sur le déroulement de cette aventure associative. Génération Solidaire : Quand et pourquoi est né Solidarité Sida ? Luc Barruet : J’ai eu l’idée de créer Solidarité Sida quand j’étais en DESS de communication politique à la Sorbonne. Il y a plusieurs raisons à sa fondation. C’était l’époque de la mort de Freddy Mercury, de la sortie des Nuits fauves, et pour moi, celle d’une rencontre avec l’ami d’un ami qui était malade du Sida : ma première approche réelle de la maladie. J’ai tissé de vrais liens d’amitié

avec cette personne, et après son décès, quelques semaines plus tard, nous avons décidé avec éric Elzière de créer une association pour aider d’autres malades : Solidarité Sida. Je me suis plongé dans le sujet, notamment en lisant beaucoup tant je le trouvais prenant, que ce soit sous l’angle politique ou sociologique ou celui de la sexualité et des jeunes. Cela soulève plein de questions, de tabous à combattre. Nous avons voulu changer cette perception et expliquer que tout le

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à noter Solidays : du 26 au 28 juin à l’Hippodrome de Longchamp (Paris 16e). Pass 1 jour 30 €, Pass 2 jours 40 €, Pass 3 jours 45 €.

EN SAVOIR PLUS

www.solidays.org www.solidarite-sida.org


monde était concerné et devait agir. Le projet associatif s’est créé autour d’une jeunesse engagée et volontaire. Comment vous êtes-vous organisé ? Notre objectif initial était fou : récolter 10 millions de francs pour aider des malades. Nous avons décidé de faire appel à des personnes susceptibles de nous aider à valoriser encore plus notre projet. Nous avons ainsi pu nous entourer de Dominique Oudreau (fondateur de l’Agence française de lutte contre le Sida), Christian Blachas qui avait pas mal traité de la pub et du Sida dans « Culture Pub, » Antoine de Caunes ou Nella Banfi (la seule à avoir accepté de produire les Nuits fauves de Cyril Collard). Cela nous a pris dix-huit mois pour rencontrer chaque personne. Puis, Antoine de Caunes est devenu président d’honneur, Nella Banfi secrétaire générale, etc. Tous ont accepté de rejoindre l’aventure. C’était motivant pour avancer ! Nous avons commencé en mai 1994 par la vente de rubans rouges à la sortie de 14 concerts de Goldman. Toucher un public jeune demeure une priorité pour vous ? Nous avons toujours eu cette approche. On s’est dit que plus il y aurait de jeunes en première ligne, plus cela participerait à la prise de conscience que cette maladie les concerne aussi. C’est pour cela aussi que nous travaillons avec une équipe d’une quinzaine de jeunes pour la pré-

vention. Pour mieux les toucher, aborder Comment choisissez-vous les artistes ? les questions sans tabous. Des jeunes On choisit ceux qu’on aime, ceux qui peuparlent aux jeunes en abordant le plaivent faire venir du monde, et ceux qui sont sir et tout ce qui peut être amusant au prêts à venir à des conditions avantageuniveau du sexe pour ensuite arriver à ses. Il y a des artistes que nous n’aurons des questions de prévention pure. Nos jamais car c’est une période où ils gaéquipes sont très actives : distribution gnent beaucoup d’argent ailleurs. Entre de préservatifs dans les soirées, vente les artistes et nous, il y a parfois deux à de rubans rouges à la sortie trois niveaux de personnes rédes concerts, après-midi du Les Solidays munérées à la commission. Ils Zapping pour les lycéens avec sont là pour sont mieux payés si le groupe projection d’images liées à la divertir et fait un concert ailleurs. Cerprévention et démonstrations aussi pour tains, comme Yannick Noah, par les professionnels de viennent bénévolement, mais donner envie leur équipe ne prend pas touSolidarité Sida… aux gens jours le même engagement de d’agir Après la Nuit de l’humour et ne pas être payée. la Nuit du zapping, pourquoi la création des Solidays, un événeCette année, quels seront la programment musical ? mation et les événements phares ? On a tous été touchés par le concert homVous retrouverez des têtes d’affiche commage à Freddy Mercury à Wembley après me Emir Kusturica, Amadou et Mariam, sa mort. Cela a été une véritable onde de Bénabar, les Ting-tings, Keziah Jones…, choc pour pas mal de gens : une icône, 80 concerts au total en trois jours et deux reconnue comme telle, est décédée des nuits. En plus de cette programmation suites du Sida. On s’est dit en plus que très riche, nous souhaitons cette année si on voulait impliquer davantage les renforcer l’éveil des consciences. Avec jeunes dans le rapport à cette maladie l’expo Renaître à la vie en partenariat et nous adresser à eux plus directement, avec Le Fonds mondial et Magnum. Nous la musique était le média idéal avec une renouvelons l’expo Sex in the City, un dimension très fédératrice. Qui plus est, parcours dédié à l’univers de la sexualité ce festival nous permet de récolter de qui cherche à informer, à sensibiliser aux nouveaux fonds pour financer les projets risques liés à la sexualité, à la nécessité d’associations à l’international et pour d’avoir recours au dépistage, mais qui aider les malades en situation de grande s’intéresse également à tout ce qui a trait précarité en France. au plaisir et à l’érotisme. Nous travaillons enfin sur des idées qui rappellent que les Solidays sont là pour divertir et aussi pour donner envie aux gens d’agir. En plus des ambitions de prévention, nous avons des ambitions de convivialité : c’est pourquoi Solidays est un festival, non seulement utile, mais également pas cher pour que chacun s’y retrouve !

© Laurent Attias

Envisagez-vous de nouvelles actions pour lutter contre le Sida ? Nous sommes en train de travailler sur la suite de la Nuit du zapping, car nous sommes assez nostalgiques de cet événement. Nous travaillons donc sur sa réapparition pour 2009.

Luc Barruet s’engage depuis plus de quinze ans contre le Sida.

Propos recueillis par Marie Raymond Retrouvez les Solidays sur www.lmde.tv

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debattre

Réforme de l’hôpital

Service public VS entreprise © Luc Pâris

Fortement contesté par la communauté hospitalière, le projet de loi “ Hôpital, patients, santé, territoire “ est en cours de réaménagements* . Les enjeux : gestion territoriale de la santé, collaboration entre les hôpitaux sur un même territoire… mais aussi rentabilité de l’hôpital et sa gestion. Face à l’augmentation des besoins de santé, la réforme est-elle juste ? Claude évin, président de la Fédération hospitalière de France

dépassements d’honoraires donc des restes à charge pour le patient, et celle de la baisse du nombre de médecins et de professionnels de santé dans de nombreux territoires.

Génération Solidaire : Une La loi « Hôpital, Patient, Santé et Terriréforme de l’hôpital était-elle toires » vise à lutter contre ces dysfoncnécessaire ? Et pourquoi ? tionnements en permettant par exemple Claude évin : L’hôpital public est, selon de mieux organiser la permanence des toutes les enquêtes d’opinion, le sersoins, la nuit et le week-end, et en y asvice public préféré des Français, mais sociant les professionnels libéraux, ou il doit affronter de nouveaux défis : en contrôlant les dépassements d’holes progrès technologiques qui obligent noraires dans les établissements privés à concentrer et à moderniser les équipeassurant des missions de service public. ments, la progression des maladies chroLa constitution des communautés hospiniques à repenser le parcours du patient, talières de territoire doit, elle, et l’évolution démographique qui vise à une réorganisation Mieux répartir permettre un parcours du pales ressources tient dans le système de santé locale. allouées par qui soit cohérent. La réforme de l’hôpital entend la collectivité, répondre à ces enjeux et gaen finançant Avec la nouvelle réforme de l’hôpital, ne glisse-t-on rantir, pour tous, la qualité de les soins les pas de la médecine utile à la notre système de soins. plus perti- médecine «rentable» ? nents et les La notion de « rentabilité » est Urgences médicales saturées, franchises plus efficients mise en avant sans fondement, car il ne saurait être question médicales, reste à charge, pour un hôpital public de se comporter suppression de postes, fermetures comme une clinique qui doit rémunérer de services : le système de santé est ses actionnaires. En revanche, il s’agit, perçu par certains comme de plus en par cette réforme, de mieux répartir les plus vecteur d’inégalités. ressources allouées par la collectivité, en Que prévoit la loi HPST ? En quoi finançant les soins les plus pertinents et répondra-t-elle aux besoins des les plus efficients. patients mais aussi à ceux de la communauté hospitalière ? Le système actuel maintient en effet Ces inégalités sont réelles, mais des inégalités de dotations budgétaires n’oublions pas que notre système reste qui sont éthiquement inacceptables, et un modèle pour la plupart des pays qui génèrent des pertes de chance pour développés. les patients. L’esprit du service public Deux inégalités majeures doivent être est bien celui de l’égal accès aux soins, combattues : celle de l’accès financier et c’est cet esprit que promeut la réaux soins, sous l’effet de l’explosion des

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forme, qui bouscule nécessairement des conservatismes en remettant en cause les situations acquises. Que pensez-vous de la création de la nouvelle Agence régionale de la santé ? Quel sera son rôle dans l’organisation institutionnelle actuelle des politiques régionales de santé ? Quelle est sa légitimité ? La création des ARS doit permettre de mieux coordonner l’action des professionnels de ville, des hôpitaux et des établissements médico-sociaux. Pour réussir les nécessaires transformations, elles devront démontrer leur capacité à dialoguer avec les élus politiques, les usagers et les représentants des professionnels. Propos recueillis par Virginie de Galzain Retrouvez ce débat sur www.lmde.tv

ARS Le gouvernement souhaite mettre en place en 2010 l’agence régionale de santé (ARS), qui va remplacer les agences régionales de l’hospitalisation (ARH), avec un champ de compétences plus important.

Appel des 25 C’est le texte signé par 25 professeurs (Pr. Grimaldi, Pr. Frydman, Pr. Basdevant...) des hôpitaux publics pour dénoncer le projet de réforme de l’hôpital.


Pour la dernière fois : Qui a sonné ?

L’hôpital rentable de demain

© tocmédias

Pr André Grimaldi, chef de service Diabétologie à l’hôpital La Pitié Salpêtrière (Paris) Génération Solidaire : Une réforme de l’hôpital était-elle nécessaire ? Et pourquoi ? André Grimaldi : Pour plusieurs raisons. Premièrement, il y a des progrès médicaux importants. Ensuite les besoins de la population évoluent. Enfin, les conditions d’exercice des professionnels ont changé. On sait aujourd’hui qu’on doit attendre en moyenne six heures pour intégrer un service adapté en cas d’infarctus par exemple. Pour répondre aux besoins 24h/24, il faut des moyens techniques et humains. Il faut regrouper les services, les organiser du médecin généraliste à l’admission dans un hôpital jusqu’à la sortie (elle n’est pas forcément à domicile puisque la population vieillit ; il faut aussi considérer la situation des précaires…). Concernant l’Assistance publique, on est passé de 7 millions à 15 millions d’admissions aux urgences en quelques années. Et toutes ne sont pas des urgences. Que prévoit la loi ? Cette loi repose purement sur un concept de gestionnaires et d’hôpital entreprise, de rentabilité. Dans un système soli-

daire, c’est inacceptable. La règle éthiSe pose aussi la question de savoir si les que des soignants, c’est le juste soin agences régionales de la santé ont été au juste coût. Un patient doit avoir tous créées pour une prise en charge globale de les soins qu’il nécessite. La rentabilité, la santé – ce qui est une bonne chose – c’est savoir si vous gagnez de l’agent en ou pour casser la logique de Sécurité sofonction d’un certain nombre d’activités ciale nationale en régionalisant la santé, à la différence du gaspillage qui, lui, et là, ce serait une mauvaise chose. est « inéthique ». On peut faire des choses moins utiQue prévoyez-vous d’ici au La règle les et gagner de l’argent (par éthique des prochain vote ? exemple la chirurgie de l’obéNous souhaitons faire reculer soignants, le gouvernement sur certains sité) à l’encontre de la méc’est le decine solidaire. Aujourd’hui, points minimum. Nous voudrions 80 % des CHU sont en déficit ! juste soin au que les structures de soins soient La décision vient d’être prise juste coût. Un médicalisées et reconnues : de supprimer 1 000 emplois. patient doit c’est là qu’il y a les équipes Cela n’a rien à voir avec la avoir tous les médicales et paramédicales. Et qualité des soins : c’est dans qu’il y ait des décisions comme soins qu’il le projet médical d’établisseun souci de rentabilité finannécessite ment ; que la nomination des cière comme dans une entreprise. Ce qui remet en cause médecins se fasse notamment les bases de ce qu’est l’hôpital public sur la base d’un accord entre la commisqu’on nous enviait jusqu’à ce jour. sion médicale d’établissement, son président et le directeur. La loi ne parle pas du financement de l’hôpital, ni de ses missions. Elle est Nous avons commencé une grève adminiscentrée sur qui a le pouvoir. (…). Là, trative pour montrer ce qu’est un hôpital un “préfet” sous tutelle serait nommé sans gestion administrative. Une grande par le directeur de l’ARS ; il pourra venir manifestation a eu lieu. de n’importe quel secteur, nommera les Nous maintenons notre position concerdirecteurs et pourra les révoquer à tout nant l’actuel projet de loi. moment comme lui-même est révocable sans préavis. Et ainsi de suite. On est Propos recueillis dans le conflit d’intérêt total et dans le par Juliette Eskenazi viol de l’éthique médicale. Retrouvez ce débat sur www.lmde.tv

* à la date de bouclage de ce numéro (fin mai 2009), le projet de loi HPST n’a pas encore été voté

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Protection sociale : un guide pour les étudiants étrangers

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Colloque « Le temps étudiant » Le temps de la réflexion

Les 14 et 15 mai, à Reims, s’est tenu le colloque « Le temps étudiant ». Organisé par la LMDE, il a réuni sociologues, psychologues et acteurs de la vie étudiante. Comment gérer au mieux son temps entre cours, activités salariées et loisirs…, tout en préservant son sommeil, sa santé, son alimentation ? À suivre, le lancement prochain par la LMDE d’enquêtes de « diagnostic temps » dans plusieurs universités françaises.

Marche des Fiertés La LMDE défile !

Depuis six ans, la LMDE participe à la marche des Fiertés et profite de cette occasion pour mener des actions de prévention santé et lutter contre l’homophobie. Membre du collectif Démocratie&Courage, la Mutuelle distribuera préservatifs, bouchons d’oreille, brochures d’information… dans une ambiance toujours festive. Militez pour le droit à la différence et contre les préjugés : après Nantes (30 mai) et Montpellier (6 juin), rejoigneznous dans le Village Prévention le 27 juin à Paris !


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www.lmde.com La Mutuelle des Étudiants - LMDE : mutuelle n° 431 791 672, soumise aux dispositions du livre II du code de la Mutualité. Siège social : 37, rue Marceau 94200 Ivry-sur-Seine - Studio LMDE - 09182


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