GS 24 - Décembre 2010

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numéro 24 - décembre 2010

1e

S’engager Prévention La LMDE contre le Sida

culture Mœbius L’expo événement

© Spook

© Mœbius productions

© Arto - fotolia.fr

revolution.COM DÉBATTRE Drogue et santé Consommation supervisée

© TOC Medias

internet



sommaire

édito

Par Gabriel Szeftel, Président de La Mutuelle des Étudiants Ivry-sur-Seine, le 6 décembre 2010

4

Loi de financement de la Sécurité sociale 2011 : une double peine pour les malades

CÉLÈBRE ANONYME

L

Victor Colombani L’éducation pour tous

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AILLEURS

6

S’ENGAGER

8

LA LMDE ET VOUS

9

DOSSIER

14

CULTURE

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DÉBATTRE

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À VOTRE SERVICE

être étudiant étranger en France Des besoins spécifiques Infections sexuellement transmissibles La LMDE contre le Sida LMDE et UNMS Une union européenne Vers un cinquième pouvoir ? Médias : Internet BD : l’exposition événement Mœbius en transe forme Drogue : les salles de consommation supervisées Un enjeu de santé publique ? Une mutuelle gérée par et pour les étudiants Congrès de la LMDE

Génération Solidaire : publication trimestrielle éditée par la LMDE, mutuelle n°431 791 672, soumise aux dispositions du Livre II du Code de la Mutualité, et adhérente de la FNMF. Siège social de la LMDE : 37, rue Marceau 94203 Ivry-sur-Seine Tirage : 25 000 exemplaires Prix au numéro : 1 ! Abonnement annuel : 4 ! Directeur de la publication : Gabriel Szeftel Directeur adjoint de la publication : Frédéric Bonnot Rédactrice en chef : Virginie de Galzain

a loi de financement de la Sécurité sociale pour 2011, adoptée définitivement par le Parlement, sonne comme une véritable double peine pour les malades. En l’absence de réforme profonde du système de soins et du financement de l’Assurance maladie, le gouvernement fait à nouveau le choix de faire supporter aux malades et aux populations les plus fragiles les déficits sociaux qui s’accumulent : baisse de la prise en charge des médicaments dits « vignette bleue » de 35 à 30 %, des dispositifs médicaux de 65 à 60 %, relèvement du seuil de plafonnement de la participation des assurés aux soins hospitaliers coûteux de 91 à 120 euros… Guidée par une logique strictement comptable, le gouvernement procède à une énième réduction du périmètre de la solidarité nationale alors que de plus en plus de personnes, notamment les jeunes, rencontrent des difficultés pour se soigner.

notamment sous l’effet des nouvelles taxes qui pèsent sur les organismes de complémentaire santé, devenus au fil des années de véritables collecteurs d’impôts pour l’état. De plus en plus de personnes renoncent à une couverture globale de leurs dépenses de santé ou souscrivent des couvertures santé au rabais comme il en fleurit tous les jours, en faisant le pari qu’ils ne seront pas malades. Le constat est sans appel. En tournant résolument le dos aux principes fondateurs de la Sécurité sociale, le gouvernement renvoie chacun à sa responsabilité personnelle devant la maladie, à l’opposé d’une prise en charge par la collectivité qui a montré son efficacité économique mais surtout sanitaire depuis de nombreuses années. Bonne lecture.

Alors que l’Assurance maladie s’est réduite comme peau de chagrin pour certains soins, le budget consacré à la souscription d’une complémentaire santé devient insupportable pour nombre d’assurés sociaux. Car les tarifs ne cessent d’augmenter, Conseiller de la rédaction : Arnauld ­Champremier-Trigano Comité de rédaction : Frédéric Bonnot, Agathe Buron, Fanny Dana, Céline Dobransky, Gaëlle Kergutuil, Frédéric Sauvage, Nicolas Souveton, Gabriel Szeftel, Alexandre Tortel. Rédacteurs : Clémence Damerval, Charlotte Meyer, Marie Raymond, Alexandra Ruffin Directeur artistique : Antoine Errasti Secrétaire de rédaction : Anna Pierre Réalisation : TOC MEDIAS SARL au capital de 20 000 U

Commission paritaire 1010MO7550 ISSN n°1774 - 7880 dépôt légal à parution Génération Solidaire adhérent de l’ANPCM et du SPS Imprimerie Illico’m 32, rue Roger Touton 33086 Bordeaux Routage Orsud Valley

Vos remarques et suggestions : generationsolidaire@lmde.com

GÉNÉRATION SOLIDAIRE :: Hiver 2010 :: #24 :: 3


celebre anonyme

©TocMedias.com

Victor Colombani

L’éducation pour tous ! À 16 ans, Victor Colombani milite depuis déjà deux ans au sein de l’Union nationale lycéenne (UNL), première organisation représentative des lycéens. Il a été élu président du syndicat, en plein mouvement lycéen contre la réforme des retraites. Parcours.

D

éterminé et passionné, Victor Colombani n’est pas militant par hasard. Le jeune homme a commencé son engagement alors qu’il était en classe de troisième, après avoir longuement réfléchi sur les orientations citoyennes et politiques – au sens large du terme - à prendre. Il adhère à l’UNL au début du mouvement contre la réforme du lycée de Xavier Darcos, « parce que c’était une réforme qui allait toucher en premier lieu les collégiens de l’époque » expliquet-il. Aujourd’hui, Victor est en première ES au Lycée Henri IV et prétend que c’est « son petit défaut ». Pourtant, il précise : « Le fait d’être dans un lycée élitiste permet de voir ce qu’on peut réclamer de mieux pour tous les lycées de France. » En mai 2009, Victor rejoint le bureau fédéral de la Fédération de Paris, puis est élu responsable fédéral en octobre 2009. Le 3 octobre dernier, il a été élu président de l’UNL pour une durée de près de deux ans. Au cœur de l’action L’arrivée à la présidence de l’UNL de Victor Colombani concorde avec un important

mouvement contre la réforme des retraites, lycéens. « La place de l’UNL à ce conseil qui fait sortir jusqu’à 150 000 lycéens dans déterminera le rapport de force réel que va la rue. « Avec cette réforme, c’est le droit à avoir notre organisation lycéenne face au l’avenir qui est remis en cause par le gougouvernement », explique-t-il. vernement, explique le jeune homme. Le chômage va encore Pour une éducation égalitaire On sait que L’élève du lycée Henri IV ne le augmenter alors que 25% des lorsque la sait que trop, le système éducajeunes sont déjà sans emploi et que les lycéens ne savent jeunesse est tif n’est pas toujours un modèle même pas s’ils pourront s’insérer dans la rue, d’égalité en France. Le but de dans la vie active avant 27 ans, cela apporte l’UNL et de son président est âge du premier emploi stable un poids face donc « de reconstruire l’éducaaujourd’hui ». Comme tous les tion qui est bradée, cassée par au gouverne- le gouvernement ». L’éducation militants lycéens, le président ment de l’UNL se bat contre un moa notamment subi nombre de dèle où l’on commencerait à trasuppressions de postes, soit vailler vers 30 ans pour partir à la retraite 80 000 depuis 2002 et 40 000 nouvelles à 67 ans. « On sait que lorsque la jeunesse suppressions sont à prévoir d’ici 2012. est dans la rue, cela pèse un peu plus dans Victor Colombani n’est qu’au début de son le rapport de force face au gouvernement », parcours de militant et avant, un jour peutajoute-t-il. Victor Colombani prépare aussi être, d’intégrer Sciences Po, il souhaite la la campagne électorale pour les élections mise en place d’un système éducatif aclycéennes dans les instances de la décessible à tous et pourvu de moyens signimocratie lycéenne. Sa finalité : le conseil ficatifs pour permettre à chacun de réussir. supérieur de l’Éducation, une instance qui regroupe 97 représentants de toute Marie Raymond www.unl-fr.org l’Éducation nationale, avec trois sièges

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ailleurs

en bref!

être étudiant étranger en France

Des besoins spécifiques sitaires, aux logements sociaux et guider chacun dans ses démarches est urgent.

Réussir sa vie d’étudiant Face à la précarité sanitaire et sociale, les étudiants rencontrent de réelles difficultés. Les acteurs de l’éducation, de l’administration, de la santé doivent être en mesure d’orienter les étudiants étrangers et de leur offrir des réponses adaptées et rapides concernant tous les besoins du quotidien.

Alexandra Ruffin

Concernant l’habitat, se loger décemment demeure une difficulté majeure pour tous les étudiants : prix élevés, nécessité d’avoir une caution, obligation de négocier soi-même son contrat sont des freins à la location. Faciliter l’accès aux résidences univer-

L’Inpes et le ministère de la Santé ont fait appel à Koji Morimoto pour réaliser un manga interactif. Le but : faire prendre conscience aux jeunes que l’attractivité de la cigarette est liée à des stratégies marketing jouant sur la séduction, la transgression, la promesse de l’accès à un monde plus mature, entretenues par l’industrie du tabac. L’internaute pourra incarner successivement trois héros.

Sur la question de la santé, il est essentiel d’expliquer le fonctionnement du parcours de soins pour en favoriser l’accès aux soins. C’est notamment le rôle des mutuelles de proposer une couverture santé spécifique qui couvre les besoins dans les mêmes conditions que les étudiants français. Parce que l’accès aux études, mais aussi à la santé et à un logement de qualité est un droit pour tous, les acteurs de la vie étudiante doivent répondre aux besoins spécifiques de chacun, qu’il soit français ou d’origine étrangère, sans distinction ni discrimination. Une condition de l’égalité des droits.

Rendez-vous sur www.attraction-lemanga.fr

Concours CROUS à vos fantasmes

Le Crous lance la nouvelle édition des concours artistiques de la Nouvelle, de la Photo, du Film court et de la bande dessinée destinés aux étudiants. Cette année, un thème commun à tous les concours : les fantasmes. Les dates d’envoi de vos créations : entre mars et mai 2011. Les trois premiers remporteront entre 500 et 2000 euros. À vous de jouer !

*Sources : Campusfrance.org et Senat.fr

www.crous-paris.fr > Vous cultiver, agir > Osez vos projets

PRATIQUE

Paris Swing Machine Jazz-o-matic nk y

Du swing au bop et de la bossa nova à la soul, ce groupe de musiciens passionnés explore avec un même plaisir les différentes fusions du jazz, qu’il mêle à des improvisations pulsées et lyriques. Un 3e album, Jazz-o-matic, sort en janvier 2011.

uela Ja

• www.ciup.fr (Cité universitaire) • www.cnous.fr • wwww.etudiantdeparis.fr rubrique Etudiants étrangers • www.france.fr • www.ldh-france.org • www.unef.fr • Guide LMDE Accueil des étudiants étrangers www.lmde.com

Actus sur www.myspace.com/parisswingmachine

Salons 2011 Les rendez-vous Studyrama

© Paty Cullen Wingrove - Fotolia.com / Andresr - istockphoto.com

Sur les plans universitaires, administratifs et pédagogiques, tout doit être mis en place pour favoriser l’intégration des étudiants, en les aidant dans leurs démarches administratives (inscriptions, bourses, logement, titres de séjour, emploi…). À ce sujet, la mise à disposition de supports traduits en langues étrangères doit aussi être développé.

Nouveauté Internet ! Un manga contre le tabac

© Man

A

u cours de l’année 2008-2009, les étudiants étrangers étaient 216 362 à être inscrits dans les universités, soit 50 % de plus en 10 ans. Ils sont originaires d’Afrique (45,65 %) - Afrique du Nord et Afrique sub-saharienne -, d’Europe (24,71 %), et, dans une proportion moindre, des pays d’Asie et d’Océanie, du Moyen Orient et des Amériques. Plus le niveau d’études est élevé, plus les étudiants étrangers sont nombreux. En 2008-2009, ils représentaient 12 % du nombre total d’étudiants inscrits en licence, 22 % des inscrits en master et 67,5 % des inscrits en doctorat*, essentiellement dans les filières administration, économie et gestion ; sciences fondamentales et appliquées ; langues, lettres, sciences du langage, arts.

© 2010 Inpes

La France demeure un des pays les plus attractifs pour les étudiants étrangers, qui représentent 11,9 % des inscrits sur le territoire. Qui sontils, d’où viennent-ils, et surtout, à quels besoins convient-il de répondre pour leur permettre de réussir leur parcours ?

à partir du mois de janvier à l’espace Champerret, ne manquez pas les salons Studyrama. À suivre notamment : le salon de la poursuite d’études après un bac +2/3 les 14 et 15 janvier, les salons thématiques de février, et le salon des masters et 3e cycles, les 11 et 12 mars 2011. Renseignements et invitations gratuites sur www.studyrama.com

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© Catherine Lane - istockphoto.com

Les jeunes face au VIH

100 % protection ! En France, on compte près de 170 000 personnes séropositives et environ 6 500 nouveaux cas par an, soit plus d’une personne infectée toutes les 90 minutes. Plus de 10 % des nouveaux cas concernent les 15-25 ans. Prévention, traitements, protection : ce qu’il faut savoir.

S

Dépistage et traitement elon une enquête de Sidaction, Pour la prévention, un geste compte : le 89 % des 15-25 ans se disent bien dépistage ! En cas de doute, vous pouvez informés sur la maladie. Pourtant, faire un test dans un centre de dépistage le virus touche toujours les jeunes. En anonyme et gratuit (CDAG), 2008, les chiffres de l’Institut de veille sanitaire (InVs) Le préservatif est ou dans un laboratoire, avec révélaient que sur les 6500 le seul moyen l’ordonnance de prise de sang de votre médecin. Car plus la nouveaux cas annuels de de se protéger maladie est détectée tôt, plus contamination, 20 % étaient des hommes de 15-29 ans contre les IST et on se donne les chances de et 31 % étaient des femmes particulièrement freiner son développement de 15-29 ans. contre le VIH avec un traitement rapide et adapté. En cas de prise de risques, se rendre aux Le préservatif urgences de l’hôpital de votre choix, si En 2007, un sondage Sidaction révélait possible avec votre partenaire, dans les que 59 % des 15-24 ans déclaraient utili48 heures au plus tard après le rapport ser systématiquement un préservatif avec sexuel. Le médecin évaluera le risque pris un nouveau partenaire, tandis que 29 % et l’intérêt de prescrire un traitement court d’entre eux avaient fait un test au cours des par la trithérapie qui réduit le risque de trois dernières années. Or, il existe un seul contamination, mais qu’on ne peut qualimoyen de se protéger - et de protéger les fier de traitement préventif. autres - du virus du Sida, et plus généraleConcernant les traitements au long cours, ment des IST : c’est le préservatif. Féminin l’apparition des trithérapies en 1996 a ou masculin, neutre, coloré ou parfumé, permis de soigner de nombreux malades, il tient dans la poche et constitue l’atout de réduire et de freiner la multiplication du santé indispensable face à une maladie que virus dans l’organisme et d’améliorer la tol’on ne guérit pas. Il est possible de trouver lérance aux médicaments et l’espérance de des préservatifs gratuits dans les centres vie. Mais tout le monde n’est pas égal face à de dépistage, dans les associations de lutte la maladie. Il est donc important d’être bien contre le Sida, au service de médecine préentouré et de prendre très régulièrement ventive universitaire, auprès de certaines ses médicaments. assistantes sociales et dans les services hospitaliers concernés. Et pour toute quesRelâchement, prises de risques, mécontion, ne pas hésiter à appeler les acteurs de naissance des modes de contamination la lutte contre le VIH, dont certains propoet de soins : le VIH-Sida demeure un enjeu sent de répondre de façon anonyme et grade santé publique. Parce que tout le monde tuite à toutes vos questions.

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peut être concerné, il est important de continuer à s’informer et à se protéger, et de faire un test de dépistage régulièrement. Il suffit d’une fois. Marie Raymond Sources : ARCAT, Invs, Inpes, ONUSIDA, Sida info service

MODES DE Contamination Pour qu’il y ait prise de risques, il faut qu’un liquide contaminant (sang, sécrétions vaginales ou sperme, ainsi que le lait maternel) entre en contact avec une muqueuse (bouche, anus, vagin) ou une plaie. Les principaux modes de contamination sont les rapports sexuels (pénétration, cunnilingus, anulingus et fellation), la transmission mèreenfant (grossesse et allaitement) et l’usage de matériel contaminé (drogues injectables, tatouage, piercing).

SE PROTéGER

Les préservatifs féminins et masculins sont les seuls qui protègent du virus du Sida et des autres infections sexuellement transmissibles (IST). Il faut en mettre un à chaque rapport sexuel. Faire confiance à l’autre pour lui faire plaisir ou ne pas risquer de le perdre, c’est jouer à la roulette russe.


Infections sexuellement transmissibles

© LMDE

La LMDE contre le Sida

Question majeure de santé publique, le VIH-Sida fait partie des nombreux engagements de la LMDE en faveur de la santé pour tous. Tout au long de l’année, elle renouvelle ses actions d’information et de prévention sur le terrain à l’attention des étudiants.

L

a dernière Enquête nationale meMutuelle est présente dans pratiquement née par La Mutuelle des étudiants toutes les universités de France. Et grâce (ENSE 2) révèle que si les étudiants à une convention passée avec le Cnous, se disent bien informés sur les moyens l’opération « un café, un préso, UNE INFO » de transmission et de prévention, il y a un a été mise en place dans les cafétérias relâchement des comportements en madu Cnous. Gaëlle précise : « Au-delà de la tière de vie sexuelle. En effet, 15% des distribution massive de préservatifs, cette étudiants interrogés déclarent ne pas se action permet de créer des échanges plus protéger systématiquement avec un nouapprofondis avec les étudiants sur la quesveau partenaire. Informer sur les risques tion du Sida et des IST, mais également de et les moyens de se protéger demeure dresser un état des lieux des comporteprioritaire. Gaëlle Kergutuil, administratrice ments et des connaissances des étudiants élue chargée de la prévention, explique : sur ces questions grâce à la distribution de « Nous intervenons auprès d’une tranche questionnaires. » d’âge qui se trouve au moment Lors de la de sa vie où elle prend des Se protéger habitudes en termes de santé. en toutes circonstances journée C’est donc le moment d’agir « Et ce, quelles que soient mondiale sur les questions du VIH et de contre le Sida, la sexualité et l’orientation la sexualité en général, le presexuelle, c’est le message prinla Mutuelle est cipal de la LMDE », rappelle mier rapport sexuel ayant lieu présente dans Gaëlle. C’est d’ailleurs l’acen moyenne vers 17 ans ». pratiquement croche de la campagne Les rendez-vous LMDE Kamasutra, montrant des toutes les La lutte contre les Infections universités de personnages essayant plusexuellement transmissibles sieurs poses sous des paraFrance (IST) et contre le VIH en parpluies – laquelle fonctionne ticulier est au cœur des préoccupations très bien auprès des étudiants. Gaëlle sanitaires de la LMDE. Des actions sont insiste aussi sur la nécessité « de mieux menées toute l’année dans les universiinformer les étudiants sur les modes de tés. En plus des informations dispensées transmission du VIH car il existe encore (guides, brochures, échanges, débats), des idées reçues. Seuls 18 % des étudiants les chargés de prévention abordent le interrogés lors de l’ENSE 2 savent que la sujet de façon ludique et pratique, nofellation est un mode de transmission. » tamment avec le « manège enchanté » : Et pour bien accompagner les étudiants, la un plateau sur lequel sont fixés des sexes en LMDE propose dans ses complémentaires plastique qui permet la démonstration de des forfaits de remboursement des préserpose de préservatif. « Mais le rendez-vous vatifs masculins et féminins à hauteur de qu’attendent le plus les étudiants est celui 20 euros et 10 euros minimum. du 1er décembre », explique Gaëlle. Lors de la journée mondiale contre le Sida, la M.R.

AGENDA

• 1er décembre : journée mondiale de lutte contre le Sida • Jusqu’au 31 janvier 2011 : exposition Vivre avec le VIH, Cité de la santé/Cité des sciences et de l’industrie, Paris 19e. www.universcience.fr/fr/cite-dela-sante • mars 2011 : Sidaction www.sidaction.org • Du 24 au 26 juin 2011 : festival Solidays, hippodrome de Longchamp, Paris 16e. www.solidays.org

LES SITES À SUIVRE

• www.curiosphere.tv/sida : un site dédié aux jeunes • Sida Info Service : 0800 840 800 (appel anonyme et gratuit). Infos, centres de dépistage… www.sida-info-service.org • Aides www.aides.org • Le CRIPS www.lecrips-idf.net • La LMDE : www.lmde.com et www.lmde.tv Et de nombreux liens via www.vih.org

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La lmde et vous

© LMDE/UNMS

LMDE et UNMS

Une union européenne Pour faciliter la mobilité entrante et sortante des étudiants belges et français vers l’un et l’autre pays, la LMDE renforce son partenariat avec l’Union nationale des mutualités socialistes belges (UNMS).

L

cières des étudiants, précise Nicolas es échanges universitaires entre la Souveton. La santé est un droit et tout le France et la Belgique sont impormonde doit pouvoir y accéder. » tants. C’est pourquoi la LMDE et l’UNMS avaient jugé opportun de s’asPrévention sans frontières socier afin « d’assurer une continuité de La LMDE et l’UNMS organisent également couverture et de protection sociale pour des actions de prévention transfrontales étudiants français qui partaient faire lières afin de mutualiser leurs études en Belgique et La santé leurs expertises respectives. les étudiants belges qui venaient en France », explique est un droit « Nous intervenons dans des événements universitaires en Nicolas Souveton, adminiset tout le trateur délégué à l’expertise, monde doit Belgique. Au mois d’octobre, nous étions présents à l’Uni à l’international et aux quespouvoir festival de Liège, le plus tions de société à la LMDE. y accéder gros festival universitaire de à cet effet, un guide a été Belgique. » Lors de ces évéédité. Avec sa couverture nements, un outil de prévention ludique recto/verso, il contient toutes les décommun aux deux mutuelles est distribué : marches relatives à la protection santé le safe kit. Une boîte inédite en forme de dans le pays d’accueil, France ou Belcoeur qui contient un préservatif : les gique. prémisses de nouveaux outils, innovants Aujourd’hui, le partenariat mis en place et interactifs. par les deux mutuelles a pris de l’ampleur. « Nous avons un partenariat à la Aller plus loin fois opérationnel et politique. Il s’agit de Afin de prolonger ce partenariat, la défendre une vision commune de la santé, LMDE et l’UNMS viennent de dévenotamment le fait de ne pas conditionner lopper un nouveau site Internet, prol’accès au soins aux ressources finan-

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chainement en ligne. (à découvrir sur www.lmde.com). Destiné à tous les étudiants en mobilité entre la France et la Belgique, il aura aussi pour objectif de s’adresser aux étudiants étrangers qui viendront faire leurs études en France ou en Belgique. « Avec ce site pratique, les étudiants auront accès à des informations importantes : système de Sécurité sociale des deux pays, démarches à suivre pour être affilié correctement, structures vers lesquelles se tourner, modalités de prise en charge. De plus, la LMDE et l’UNMS souhaitent se positionner comme des acteurs de référence pour les étudiants étrangers », ajoute l’administrateur LMDE. La Mutuelle des Étudiants souhaite en effet associer d’autres acteurs européens à cette démarche et montrer qu’en Europe, on peut défendre une vision de la santé et de la protection solidaire et démocratique. Car s’il concerne aujourd’hui la Belgique et la France, ce partenariat a vocation à franchir d’autres frontières ! À suivre. Charlotte Meyer


Dossier

LES ENJEUX d’internet A

ujourd’hui, avec Internet, un nouvel espace public s’offre à chaque citoyen du monde. Outil d’information, d’échanges, d’émancipation mais aussi d’expression de diffusion sans frontières apparemment anodin, il est aussi un enjeu de pouvoir individuel et collectif, politique et économique, de maintien ou de développement démocratique. S’il est ouvert à tous, le net n’est pas pour autant utilisable par tous tant pour des raisons matérielles ou éducatives, que sous couvert de maintien de l’ordre ou de la sécurité intérieure.

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Régulièrement, l’actualité nous envoie des signaux sur les débats suscités par ses usages, ses conséquences, sa transparence : derniers en date le réseau Facebook, le site indépendant Mediapart ou le très politique Wikileaks. Sur cette plate-forme internationale où le droit à l’oubli n’existe pas, il convient de prendre en compte l’importance de ses enjeux liés à la maîtrise technique, à la qualité de son utilisation et de sa lecture, à l’accès pour tous de toute information, de la plus confidentielle à la plus grand public. Décryptage.


Dossier

vers un cinquième pouvoir ?

Médias : internet Après un développement fulgurant depuis la fin des années 90, Internet fédère aujourd’hui près de 2 milliards d’internautes. Révolution numérique confirmée, média d’information renouvelé, il permet à tous d’intégrer l’espace public et d’y participer. à la clé : le pouvoir et la liberté.

V

éritable mass média, Internet est une source d’émission et de réception d’informations dans tous les domaines en provenance du monde entier.

Mass media • Monde Web : 1,9 milliard Facebook : 500 millions Twitter : 145 millions • Union européenne : 67,6 % • Amérique du Nord : 77 % • France 68,9 % d’internautes 19 millions sur Facebook

Médias, finance et industrie • Groupe industriel Marcel Dassault : Le Figaro • Lagardère : Paris Match, Europe 1, Hachette-Filipacchi • Edouard de Rothshild : Libération • François Pinault : Le Point • Bouygues : TF1

Un accès fractionné Dans de nombreux pays développés comme la France, où 68,9% des 15 ans et plus sont internautes(1), certaines zones géographiques n’ont pas d’accès à l’Internet haut débit voire à Internet tout court. C’est le cas de certaines zones rurales et montagneuses, de logements sociaux en ville. Les départements et territoires d’Outre mer sont très touchés, en plus des questions de coûts élevés qui font de l’accès à Internet un luxe. La télévision et la radio demeurent

Facebook et conDitions

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UN MÉDIA INTERNATIONAL ? Des médias traditionnels aux blogs officiels ou de particuliers, en passant par les sites de journalisme dit participatif, les sites institutionnels, culturels, sportifs, associatifs et professionnels, les portails (Google, Yahoo…), les forums, encyclopédies collaboratives (Wikipedia) ou les réseaux sociaux fédérateurs, professionnels ou non (Viadeo, LinkedIn, Myspace, Facebook…), Internet est un livre ouvert sur le monde écrit par toute personne qui y a accès. Côté médias, et crise de la presse oblige, de nombreux supports d’actualités ont adapté leur version print sur la toile (Le Monde, Libération, The NY Times, The Guardian, The Times of India, Corriere della Sera)… avec des difficultés de modèle économique réelles ; tandis que d’autres sites comme Rue89 ont grandi sur le Net et pour le Net et sont sur le point d’atteindre un équilibre financier. Par ailleurs, de nombreux spécia-

listes ou internautes anonymes prennent aussi la parole en créant leur blog (info, humeur, fiction) ou via les nombreux forums leur permettant de réagir en ligne. Parallèlement, d’importants regroupements s’opèrent, tant d’un point de vue professionnel, associatif, politique que personnel - corps de métiers, étudiants, partis, clubs… - permettant une mise en commun de connaissances, de relations et d’informations importantes. Si Internet est bel et bien une plateforme internationale qui confère en théorie le pouvoir d’émettre et de recevoir, tout le monde n’est pas égal devant ce média.

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« Vous accordez à Facebook le droit irrévocable, perpétuel, nonexclusif, transférable et mondial (avec l’autorisation d’accorder une sous-licence) d’utiliser, copier, publier, diffuser, stocker, exécuter, transmettre, scanner, modifier, éditer, traduire, adapter, redistribuer n’importe quel contenu déposé sur le site. (...) votre contenu d’utilisateur peut être effacé du site à n’importe quel moment. Si vous l’effacez, le droit accordé à Facebook évoqué précédemment expirera automatiquement, mais notez que l’entreprise peut en conserver des copies archivées. »


Dossier

Trois Questions à... Philippe Aigrain, l’un des fondateurs de La Quadrature du Net. Il est aujourd’hui son conseiller stratégique. Qu’est-ce que La Quadrature du net ? C’est une association fondée au printemps 2008, par quelques personnes qui souhaitaient protéger les outils numériques, précieux pour la liberté d’expression. Cette année là, il y a eu une série de textes législatifs en préparation qui faisaient courir des risques à ces outils. Quels sont ces textes et en quoi entraventils les libertés fondamentales ? Hadopi propose une intimidation de masse. Nous pensons que ce texte est une atteinte à la protection des données par l’observation systématique du trafic Internet. D’autre part, il ne s’agit pas simplement de réprimander des actions illégales mais de le faire d’avance avec des avertissements contre lesquels on n’a pas de vrai droit de recours. En ce qui concerne la fin de l’anonymat des bloggers, autre texte à l’étude, nous estimons que la levée d’anonymat préventive va à l’encontre de la liberté d’expression. Internet n’est pas une zone de non-droit et l’anonymat ne protège pas des poursuites en cas de diffamation ou menaces. Qui a le pouvoir sur Internet ? Tout le monde peut se servir d’Internet, mais aujourd’hui les États voient l’expression sur Internet comme la seule qui menace son contrôle de l’espace public. Les grands médias et les pouvoirs politiques en ont pris conscience à l’occasion des débats sur le traité constitutionnel européen, où malgré l’unanimité des médias en faveur du texte et le martèlement qui en a découlé, Internet a joué un rôle de contre pouvoir. Quelles sont vos préconisations pour un Internet libre ? Aujourd’hui, un individu est confronté à des foules d’informations et il faut développer sa capacité critique. D’autre part, il faut que les individus aient un espace de choix sur les services et outils qu’ils utilisent. À l’heure actuelle sur des services comme Facebook, ils ne contrôlent pas l’utilisation de leurs productions. Propos recueillis par Marie Raymond

© lmde.tv

avec un mode de diffusion aussi rapide les premiers médias cités avant Internet peut constituer un moyen de pouvoir et de pour l’accès à l’information, un accès que contre-pouvoir stratégique. l’on peut qualifier de passif, qui ne fait pas l’objet de recherches particulières. Pouvoir et contre-pouvoir La situation dans les pays en voie de déveA priori, on peut penser que le pouvoir est loppement ou non démocratiques est sans dans les mains de celui qui diffuse. Même commune mesure puisqu’on estime que dans les pays où la liberté d’expression est deux tiers des personnes non connectées supposée acquise, Internet est un moyen vivent dans les pays du Sud(2). Qui plus est, de diffusion instantanée d’une actualité ou Internet est un média de l’écrit qui suppose d’actions, relayant les médias traditionnels de savoir lire et écrire (800 millions de perparfois au-delà des restrictions souhaitées sonnes sont analphabètes dans le monde). par le pouvoir. En France, certains faits Il est majoritairement en langue étrannon relayés pour des raisons de priorité gère (anglais, chinois) ce qui implique la d’information, de manque de recul voire de maîtrise de ces langues. Il nécessite enfin censure peuvent se retrouver à la Une sur l’acquisition d’un ordinateur ou d’un téle web. Ainsi, les propos racistes à l’enléphone mobile nouvelle génération, et la contre des Arabes tenus par le ministre mise à disposition via des bornes d’accès de l’Intérieur Brice Hortefeux ont d’abord sans fil ou des web cafés. été révélés sur le net. Il en va de même En France, une enquête menée par pour l’affaire Bettencourt, à l’origine d’une Sciences Po(1) précise que l’utilisaaffaire d’État, analysée par le site indépention de ce média est plus élevée en dant Médiapart. Pour Pierre Haski, fondafonction des revenus, du niveau de diteur et directeur de Rue89 : « Si dans un plôme, de l’âge. Ceci sous-tend un fossé pays démocratique, Internet socioculturel, mais aussi est déjà venu perturber l’ordre générationnel entre ceux qui Internet du pouvoir, c’est encore plus ont grandi avec Internet et peut constituer manifeste dans les pays non ceux qui vieillissent sans. un moyen de démocratiques ». Outre les aspects géogra- pouvoir et de phiques et éducatifs, les contre-pouvoir En effet, dans les pays à régime « fort », Internet, et les enjeux sont également éconostratégique nouvelles technologies en gémiques et politiques. Si l’Asie néral, sont des outils de révéreprésente 42 % des utilisalation, de contestation, de résistance orgateurs d’Internet dans le monde, l’Europe nisée ; des enjeux de démocratie. Clés USB, 24,2 % et l’Amérique du Nord 13,5 % (3), téléphones portables, photos numériques, l’Afrique demeure le parent pauvre du mais aussi blogs, twits, réseaux sociaux… web avec 5 % des utilisateurs mondiaux. permettent d’alerter l’opinion publique. Les difficultés globales du continent enCitoyens, étudiants, dissidents se mobilitraînent un manque d’infrastructures qui sent et révèlent, parfois au risque de leur ne permet pas le développement d’Interliberté et de leur vie, des réalités inéganet. Cependant, l’essor de la téléphonie litaires et la violation de nombreux droits mobile et la mise en orbite de satellites humains. En Iran, lors des manifestations de communication laissent présager une contre l’élection contestée d’Ahmadinejad, ouverture prochaine vers le web. Qui plus la téléphonie mobile est contrôlée afin est, de nombreux projets - câblage de fibre d’éviter les rassemblements. Les rendezoptique, câble sous-marin entre la côte vous s’organisent sur Twitter et une cellule africaine et l’Europe – devraient ouvrir le internationale de soutien se met en place : continent africain à des connexions interles utilisateurs de Twitter du monde entier nationales à prix réduit entre les différents vont jusqu’à se géolocaliser à Téhéran pour pays africains, et à la connexion de villages brouiller les pistes et éviter les arrestations. isolés. Cette évolution numérique pourrait En Chine, Internet est arrivé comme un ouêtre un enjeu important d’investissement til d’identité, d’autonomie de l’individu et de mais aussi de démocratisation de certains loisir. De plus, l’opinion publique s’y exprime états africains dont les pouvoirs en place régulièrement, et des dissidents chinois brident la diffusion de l’information. Et ont aussi appelé à la démocratie pour cause : un média aussi important,

Retrouvez l’interview de Pierre Haski sur lmde.tv

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Dossier

Les enjeux d’internet Sur Internet, tout le monde diffuse. Mais tout est très rapide et de qualité inégale. Et la modération des contenus comme leur hiérarchisation est difficile. La crédibilité, la légitimité de ce média dépendent donc entièrement de l’auteur, que celui-ci soit officiel ou une anonyme. Devant les milliers cyber opinion de sources, on peut être très Coupures d’accès, filtrages, publique qui démuni quant à l’authencontrôle du contenu et de peut peser sur ticité des informations ou au contraire tenté de tout leurs émetteurs… : Repordes choix prendre au sérieux. Que ce ters Sans Frontières publie politiques soit sur des sujets d’actuarégulièrement la liste des (P. Haski) lité, sur des thèmes du quopays qui entravent ou batidien comme la santé, ou fouent la liberté d’exprescomme référence documentaire pour ses sion sur Internet par tous les moyens études, il existe un réflexe indispensable : possibles. La Corée du Nord, l’Ouzbecroiser les sources et prendre du recul. kistan, la Birmanie, ainsi que la Russie, Faire attention aux sites agrégateurs la Turquie, la Thaïlande sont pointés du qui reprennent du contenu tel quel sans doigt. Outil de savoir et du droit à savoir, vérification au risque de diffuser une Internet est un enjeu de pluralisme et information erronée et, au mieux, de redonc de liberté : d’expression, d’opinion, produire cette information sans apporter de vie. Jean-Gabriel Ganascia, expert quoi que ce soit de nouveau. Concernant en intelligence artificielle et en sciences les sites d’information professionnels, cognitives, le confirme : « La possibilité s’ils demeurent parmi les plus fiables, de communication tous azimuts est proil convient de garder à l’esprit que la pice à la liberté d’expression et favorise la majorité des médias français sont dédémocratie. » Mais sous couvert de métenus par des groupes industriels et dia libre, Internet demeure pourtant une financiers, lesquels dépendent souvent technologie qui suscite de nombreuses de l’état, donc du pouvoir en place. Ces questions sur les notions de crédibilité, groupements peuvent être influencés node liberté d’expression et de déontologie. en Chine par l’intermédiaire d’une charte parue sur le net en décembre 2008. Une cyber opinion qui, selon Pierre Haski, « peut peser sur des choix politiques et ce d’autant plus qu’elle est rapide, incarnée par des millions de personnes et d’une ampleur non maîtrisable dans sa globalité malgré tous les moyens de Il y a surveillance en place ».

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tamment ceux qui sont en lien avec des intérêts d’état ce qui peut constituer une menace pour l’indépendance, le pluralisme, la démocratie. Car si libre soit-il en apparence, Internet est aussi un outil de surveillance et de contrôle de tous. Liberté et confidentialité La gratuité du support Internet et sa facilité d’utilisation sont une incitation pour chacun à s’exprimer sur la toile. Une liberté accentuée par l’expansion des sites communautaires, notamment Facebook, qui a longtemps étonnamment inspiré une confiance absolue à ses utilisateurs. Se pose pourtant la question de la maîtrise des informations que l’on diffuse et surtout de leur confidentialité. Car sur un site comme Facebook, 500 millions d’utilisateurs diffusent des éléments concernant leur vie privée ou professionnelle, leurs allers et venues, leurs photos, voire des expériences de leur vie intime sans savoir à aucun moment qui peut en tirer profit. Or, les règles de Facebook sont claires (voir box page 10) : ce qui est posté sur le site appartient à Facebook, même en cas de clôture du compte. Adieu droit à l’image et droit d’auteur. Adieu la discrétion. La vigilance est donc de mise, sur ce réseau comme sur toute la toile. Si vous êtes étudiant ou en recherche d’emploi, sachez que votre professeur ou votre


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Dossier

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futur employeur sont probablement aussi connectés, voire en veille active pour savoir qui est leur élève ou candidat. Mieux vaut réfléchir à deux fois et à tout âge avant de poster ses photos d’apéro ou ses impressions sur le recruteur après un entretien. Internet est aussi un outil de surveillance des mouvements en tout genre et une base de données mondiale utilisable par les Renseignements généraux, la Direction centrale du renseignement intérieur et services de renseignements. Il conviendrait de s’interroger sur la nécessité d’une législation. Déontologie Le format Internet rend plus difficile la réglementation et la pré validation des informations. Il est soumis à une bonne appropriation de l’outil par ses utilisateurs et au respect des règles inhérentes à la diffusion de tout contenu : celui des chartes de déontologie selon lesquelles on s’engage à ne pas publier de contenu abusif, obscène, vulgaire, diffamatoire, menaçant, à caractère sexuel, incitant à la violence, au racisme… ou autre qui peut transgresser les lois de son pays ou, notamment, celles du pays hébergeur. La question du droit d’auteur et du droit à l’image est difficile à réglementer en raison d’une ouverture géographique illimitée. Si la loi intervient théoriquement en faveur des professionnels, qu’ils soient

journalistes, auteurs-compositeurs, photographes, aucune législation ne protège vraiment les particuliers qui émettent de l’information. Des anonymes peuvent donc diffuser en connaissance de cause – ou non - des données intéressantes et se faire plagier sans la moindre protection. Enfin, les volontés de régulation annoncées proviennent essentiellement des gouvernements. Face à ces risques de dérives sécuritaires ou de contrôle légal ou illégal, voire de cyber-guerres organisées vouées à paralyser le monde, des organismes comme la quadrature du Net se sont développés pour lutter pour le maintien de la neutralité de la toile, de la libre circulation des connaissances et des idées, du respect de la vie privée et de l’oubli numérique. En 2020, un être humain sur deux sera internaute, et si l’on croyait assister à une évolution, c’est une véritable révolution qui touche les rapports humains à l’échelle planétaire. L’internaute, qu’il soit professionnel ou non, doit être un acteur éclairé de la diffusion et de la réception de toute information. De la véracité des informations diffusées sur le net dépend leur crédibilité. De cette crédibilité dépend la liberté et la difficulté pour le pouvoir de mettre la main sur cet outil de communication. Pour Edwy Plenel, journaliste fondateur de Mediapart :

« L’enjeu est l’extension et l’exigence radicale de la démocratie du Net. » Celui d’un outil sans frontière, vecteur de l’expression des droits de l’homme. Marie Raymond avec Virginie de Galzain Sources : (1) Enquête Sciences Po Médiapolis 2009 (2) Web Diversity (3) Internet World Stats

à LIRE • Jean-Gabriel Ganascia : Voir et pouvoir : qui nous surveille ? Ed. Le Pommier. 20e • Pierre Haski : Internet et la Chine. Ed. Le Seuil. 14e • Dominique Cardon : La démocratie Internet. Ed. Le Seuil. 11,50e

à SUIVRE • Rue89 www.rue89.com • Mediapart www.mediapart.fr • Webdiversity www.webdiversity2010.org • Reporters sans frontières www.rsf.org • La quadrature du Net www.laquadrature.net • Le projet Mediapolis www.cevipof.com/fr/mediapolis

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culture

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Bande dessinée : l’exposition événement

MŒBIUS EN TRANSE FORME Génération Solidaire : Quel est votre parcours ? Mœbius : Après le passage du certificat d’études et deux ans dans une école d’arts appliqués, je me suis lancé dans la vie professionnelle. En partant de la revue pour enfants à la rencontre avec Goscinny et Jean-Michel Charlier à Pilote, dans laquelle j’ai fait Blueberry. Puis avec la création de Métal Hurlant, avec Philippe Druillet et Jean-Pierre Dionnet. Au milieu des années 80, je suis parti vivre aux étatsUnis avant de revenir m’établir en France, où ma femme et moi avons créé Mœbius productions, d’où sortent sérigraphies, bandes dessinées, carnets… On vous connaît sous trois noms : Jean Giraud, Gir et Mœbius. En quoi cette multiplicité de personnages auteurs fait-elle partie intégrante de votre démarche ? J’ai travaillé dans beaucoup de directions, eu envie d’expérimenter, d’apprendre ; en

faisant parfois référence à des périodes de l’histoire de l’Art. Ce qui m’a amené à prendre le pseudonyme de Mœbius ? Au départ, j’étais un dessinateur de bande dessinée au milieu de tous les autres, avec une BD d’aventures, un cadre de western... Il me fallait enfoncer des portes. Derrière ces trois signatures, il y a donc bien plus de personnages encore, et autant de styles différents. Quel sens accordez-vous à l’auto mise en scène ? Il m’est arrivé de me mettre en scène, ce qui faisait partie à une époque d’un tabou sur les auteurs de BD qui étaient à la limite de l’anonymat, et n’avaient pas vraiment de droit à l’expression. En raison de leur proximité avec un public jeune, ils pouvaient en effet être surveillés de près par l’Éducation nationale et certaines associations. C’était comme une mise en sommeil créatif. Pour échapper à cela, il fallait être des artistes comme Hergé ou

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Franquin qui, tout en travaillant pour les enfants, œuvraient en sous-main pour un public plus large. Futuriste, onirique, étrange : votre œuvre est un voyage en équilibre, avec de nombreux questionnements : un vaet-vient entre réel et imaginaire ? J’ai d’abord ouvert ma conscience au travail des autres au sens large (cinéma, littérature, musique) et aux personnes mêmes, chorégraphes de leur corps, poètes, à la voix musicale… Je suis multiple, en quelque sorte. Mes univers sont plastiques, tentent de maintenir une stabilité tout en étant soit victime, soit l’agent d’une forme de métamorphose perpétuelle. L’aspect cru de la réalité ne pénètre pas directement dans mon univers. Je peux traverser un pays, mais il n’y aura aucune photo de vacances. Je reviendrai avec un carnet de dessins qui viennent de l’intérieur, d’une inspiration libre et imaginaire.

© Mœbius (1) - Mœbius Productions (3, 4, 5, 7) - AngeleFine Productions and Mœbius Productions. 3-D image : BUF (2)- Dargaud / Charlier / Giraud (Blueberry) (6)

La Fondation Cartier met la bande dessinée à l’honneur avec l’exposition MœBIUS TRANSE-FORME. Une plongée bigbanguesque dans l’univers métagraphicomorphique d’un auteur et dessinateur de bandes dessinées hors norme : Jean-Giraud alias Mœbius. Génération Solidaire a eu le privilège de le rencontrer.


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PRATIQUE • Le site : www.moebius.fr

• L’exposition : MŒBIUS TRANSE FORME. Jusqu’au 13 mars 2011. Fondation Cartier pour l’art contemporain : 261, bd Raspail, Paris 14e. Tél. : 01 42 18 56 50. http://fondation.cartier.com • Le Catalogue : 304 p. Éditions Actes Sud. 49 €.

© Virginie de Galzain

• Vient de paraître : Arzach. L’arpenteur. Éditions Glénat. 18 €.

Retrouvez l’interview de Mœbius sur lmde.tv

Quel regard portez-vous sur le monde qui vous entoure ? Quand je fais un bilan de ces cinquante années de travail, j’ai du mal à trou2 ver le moindre sarcasme ou une désapprobation de mes contemporains. Je pense que nous sommes dans une forme de perfection totale 3 qui est le présent, en raison de son caractère unique. Même si on se place dans une continuité, liée à un passé personnel, à la mémoire ; même si on compare avec le projet que l’on a sur sa propre vie ou sur les perspectives que la société semble offrir, on est obligé de constater que la réalité de la planète est la seule possible. Car les interactions sont 7 immenses et complexes, car on ne nous dirige pas à proprement parler. Personne n’a « le » pouvoir absolu ; et la direction qui Votre exposition s’intitule TRANSE est prise est le résultat de l’énergie collecFORME : pourquoi ce nom ? tive et du moyen terme de toutes les tenTout d’abord, il faut souligner le fait que sions et de toutes les volontés. Ce que nous la BD a l’honneur d’être accrochée dans avons, nous l’avons voulu, et ce lieu de l’art contemporain si cela semble imparfait, c’est qu’est la Fondation Cartier. Ensuite, pour créer, il faut être L’obstination est qu’il reste beaucoup à faire. concentré et avoir un peu de une vertu très recul par rapport à soi-même, importante dans Avez-vous un personnage par rapport aux idées préconun processus préféré ? çues. Faire une sorte de pas de d’apprentissage, Au fil des années s’est détaché un personnage en effet, côté. Cet état d’esprit s’appade créativité à la fois très proche et très rente à une transe légère, et lointain qui est moi-même. le titre de l’exposition pourrait Proche car je suis condamné à vivre avec. être une association entre cet état et la Mais lointain car dès qu’on se projette dans possibilité d’agir sur les formes, soit dans le un artefact, on devient étranger à soicomportement, soit dans la perception, soit même et son propre mystère. Les autres dans la formalisation graphique, sonore… vous connaissent presque mieux qu’on ne se connaît. Et le fait de s’éloigner de soi Comment la préparation de cette permet de se mettre sur le plan fascinant rétrospective s’est-elle faite ? du point de vue de l’autre. Il a fallu trouver des œuvres qui correspondaient à l’intitulé de l’exposition. Et comme Quels sont vos projets ? toute œuvre est le fruit d’un processus de Mon projet à court et moyen terme est métamorphose et de transformation !... de terminer la série initiée avec l’album (rire de Mœbius, NDLR). Je voulais surtout d’Arzach : il n’est pas question de laisser montrer l’évolution que ce travail représente un orphelin dans la nature ! De plus, on ne sur une longue période, presque un demipeut pas vivre sans futur ! J’ai fait tout ce siècle. Et là, je m’adresse notamment aux que j’avais envie de faire, mais je me réjeunes qui pourraient visiter l’exposition : veille chaque jour avec une certaine amnéquand on commence à travailler, il ne faut sie, et l’amnésie crée la virginité. pas se décourager. Même si on n’a pas de résultat dans l’immédiat. L’obstination est une vertu très importante dans un procesPropos recueillis sus d’apprentissage, de créativité. par Virginie de Galzain

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debattre

Drogue : les salles de consommation supervisées

Un enjeu de santé publique ? © Carolline Montagné

Lieux d’incitation à la consommation de drogues pour certains, nécessité sanitaire et sociale pour d’autres, les salles de consommation vont être expérimentées en France. étienne Apaire et Pierre Chappard s’expriment sur le sujet pour Génération Solidaire. étienne Apaire est président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT)

Génération Solidaire : Selon vous, autoriser des salles d’injection serait abandonner le combat contre la drogue, dont l’objectif est de réduire plutôt qu’accompagner. Or, l’encadrement médical prévu dans ces salles de consommation pourrait aussi aider les usagers de drogues à être moins dépendants et à se réinsérer. étienne Apaire : Ces salles répondent moins à un objectif sanitaire qu’à un objectif de tranquillité publique. Ce parti pris est discutable sur le plan philosophique puisque cela vise à accompagner la consommation et non à rompre avec la dépendance. Ces salles, qui sont sans impact sur les épidémies de VIH et d’hépatite C, comme l’indique le rapport de l’Inserm, sont d’autant moins utiles que la France dispose d’un dispositif performant en matière de réduction des risques avec 130 000 personnes en substitution, 15 millions de seringues distribuées et 130 Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction de risques pour usagers de drogues (CAARUD). Nous allons encore renforcer ce dispositif. Ces salles existent dans près de 40 villes d’Europe. Pourquoi ne pas étendre ces initiatives à la France ? La situation est-elle différente ? Cette extension n’est pas utile parce que l’offre française de réduction des risques a permis de réduire de façon très importante les décès par overdoses liés à l’injection (environ 150 en 2008),

afin d’aller à la rencontre de ces popuils sont 4 à 5 fois moins nombreux qu’en lations souvent très en souffrance sur le Allemagne et 6 à 7 fois moins qu’au plan psychiatrique. Royaume-Uni. Elle a aussi permis de réduire de manière drastique les contaEt concernant la réduction de la minations et les décès par le VIH des consommation et la réinsertion ? usagers de drogues. Afin de réduire la consommation, deux Les expériences menées en Europe se campagnes de communication ont nosont déroulées dans des pays dont la tamment été diffusées, l’une rappelant situation n’est pas comparable à celle la dangerosité des drogues et l’autre de la France. Beaucoup ont dépénalisé l’interdiction qui s’attache à leur usage. « de fait » l’usage de drogue en ayant L’approche innovante de cette dernière une politique de tolérance à leur égard. campagne a permis d’élarDans ces pays, l’usage de cocaïne et d’héroïne est La première gir le spectre des actions de prévention, en faisant de la plus répandu, la proporpriorité tion d’usagers de drogue réside dans loi un outil de prévention à l’identique des autres. Par sous substitution beaucoup la réduction ailleurs diverses actions de moins importante et la proportion d’overdoses mor- du nombre de prévention ciblées sont meconsomma- nées avec l’ensemble des telles bien supérieure. ministères concernés. teurs Quelles sont vos Quant à la réinsertion, elle fait partie préconisations en matière de intégrante du dispositif de réduction réduction des risques sanitaires ? des risques . Des efforts constants sont La première priorité réside dans la réréalisés dans ce domaine, notamment duction du nombre de consommateurs. en ce qui concerne les publics vulnéPar ailleurs il faut dépasser la simple rables comme les jeunes et les détenus. question des drogues injectables pour englober également d’autres produits comme l’alcool et les drogues de synthèse notamment. À LIRE En matière de réduction des risques, nous agissons sur deux problèmes prioritaires : l’épidémie d’hépatites C chez les usagers et la précarisation de certains usagers de drogues dépendants. En ce qui concerne l’hépatite C, l’action du gouvernement vise notamment à en améliorer le dépistage et la prise en charge (en développant l’utilisation de Fibroscan) et à renforcer encore l’accès aux seringues stériles et à la substitution. Par ailleurs, des actions spécifiques sont dédiées aux populations vulnérables et le développement de CAARUD mobiles est envisagé

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• Alcool, drogue chez les jeunes : agissons. De Daniel Bailly. Éd. Odile Jacob. 22,50 e • Les drogues. De William Lowenstein. Éd. Librio. 2,85 e

À CONSULTER

www.drogues.gouv.fr www.actupparis.org www.anitea.fr www.gaia-paris.fr www.salledeconsommation.fr www.aides.org www.anpaa.asso.fr


© DR

La salle de shoot ? On vous a mal renseigné. Ici ce sont les vestiaires du vélodrome.

Pierre Chappard est le coordinateur du « Collectif du 19 mai » (ASUD, Act Up, SOS Hépatites, Safe, Gaïa, Anitea, collectif « salledeconsommation.fr ») et coprésident d’Act-Up. Génération Solidaire : Que sont les salles de shoot et à qui sont-elles dédiées ? Pierre Chappard : Je préfère le terme salles de consommation à celui de salles de shoot, plutôt péjoratif et souvent utilisé par leurs opposants pour faire peur. Ces salles sont conçues pour accueillir et accompagner les usagers de drogues. Ils sont encadrés par des professionnels (infirmiers, médecins, assistantes sociales) et ont la possibilité de consommer par injection et par inhalation de la drogue, le plus souvent des drogues dures. En quoi l’ouverture de ces salles estelle primordiale, tant sur le plan de la réduction des risques que sur celui de la réinsertion sociale ? Ces salles sont destinées à un public très précarisé, souvent exclu du système socio-sanitaire. Les usagers de drogues ne sont plus obligés de consommer dans la rue ou les cages d’escaliers en pre-

Pour ces salles, le but n’est pas de réduire mais d’accompagner :cela ne s’apparente-t-il pas à de l’incitation à la consommation ? Il ne s’agit pas du tout de laisser faire, il y aura un accompagnement et un encadrement. Toutes les études autour de ces centres démontrent que le concept ne génère pas de nouveaux consommateurs. Au contraire, engager une démarche vers le système de soins dont les toxicomanes étaient précédemment exclus peut même se solder par un processus d’abstinence. Comment convaincre les politiques et l’opinion publique du bien-fondé de ces salles de consommation ? Le problème, c’est le manque d’informations sur ces lieux de consommation encadrée. Les gens se font de fausses idées sur les salles, imaginent que ce sont des k poo S coffee shops où on va leur donner de la © drogue, un lieu de fête permanent et de dépravation... Expliquer est la meilleure façon de convaincre. Un sondage réalisé nant des risques (infection, hépatite, avant l’été disait que 70 % des Français VIH, overdoses). Ils se retrouvent dans étaient contre les « salles de shoot ». un endroit digne et hygiénique, encadrés Après août, en plein milieu du débat qui par des professionnels de santé. apportait des précisions sur Sur le plan social, les habices lieux, un nouveau sondage tants de quartiers durement touchés par la drogue ne su- Ces salles sont a montré que 52 % des Franbissent plus la consommation destinées à çais étaient pour ! sauvage en pleine rue, ces un public très Le mot drogue fait toujours salles deviennent ainsi un précarisé, peur, il faut être très prudent et véritable outil de pacification souvent exclu expliquer aux gens l’utilité de des quartiers. du système ces salles de consommation. La plupart des politiques l’ont Comment être sûr que les sociosaisie, le problème est que le usagers se rendront dans sanitaire pouvoir actuel, très sécuritaire, ces centres ? Y a-t-il une a du mal à cautionner une telle demande de leur part ? approche du problème de la drogue. Mais Le bouche-à-oreille fonctionne bien. il faut rester optimiste. Je crois à l’ouverQuand il existe un endroit où ils peuvent ture de ces salles en France, en 2011 ou consommer de manière propre, en toute au plus tard en 2012. sécurité, ils ne vont pas hésiter. La demande vient aussi des intervenants, qui n’arrive pas à travailler avec les margiPropos recueillis naux difficiles à toucher quand ils sont par Clémence Damerval en maraude. Lorsque l’on a observé ce qui se faisait à l’étranger, on a constaté que les salles de consommation répondaient à ce problème, qu’il devenait possible de toucher les usagers en grande exclusion. Ces derniers rentraient enfin dans un système de soins et pouvaient bénéficier d’un véritable processus de Retrouvez le reportage dédié sur lmde.tv réduction des risques.

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a votre service

3 questions à… Nicolas Souveton, administrateur en charge de l’expertise et président de l’observatoire EPSE

© TocMedias -LMDE

Une mutuelle gérée par et pour les étudiants

Congrès de la LMDE Le fonctionnement d’une mutuelle repose sur trois principes, qui marquent sa différence avec les assureurs privés à but lucratif : un principe de solidarité entre ses adhérents, de non-lucrativité de son activité et de démocratie.

Pourquoi une troisième enquête nationale sur la santé des étudiants (ENSE) ? Cette nouvelle enquête triennale va permettre à la LMDE de dresser un panorama complet de l’état sanitaire et social des étudiants. Elle a été élaborée pendant plusieurs mois avec des partenaires comme l’Observatoire français des drogues et toxicomanies, et un questionnaire a été transmis aux affiliés et adhérents de la LMDE en novembre 2010. Pour cette troisième enquête, la LMDE a décidé de mettre l’accent sur l’accès aux soins, la santé mentale et la question du temps étudiant.

Quels sont les objectifs de l’Ense 3 ? bats. Pour la LMDE, ce sera l’occasion e congrès, période où les instances Une fois l’état des lieux de la situation des de redéfinir son périmètre d’intervention (Assemblée générale, Conseil d’adétudiants établi, il s’agira de mettre en à travers sa gamme de complémentaires ministration, Bureau national) et place des prestations dans le cadre des santé, ses actions de prévention et les l’orientation politique de la mutuelle sont complémentaires santé et des actions de services proposés aux étudiants. renouvelées, donne tout son sens au foncprévention qui répondront aux besoins à l’appui de la publication de tionnement démocratique de la identifiés. Nous obtiendrons les premiers la troisième enquête sur la structure mutualiste. Le droit résultats de l’enquête au printemps 2011, Le congrès santé des étudiants (ENSE 3), de vote est inhérent au statut pour le congrès de la LMDE où auront d’adhérent, une personne re- est un vecteur le congrès est également un également lieu les troisièmes Assises de présente une voix. Alors que le majeur pour vecteur pour interpeller les la santé des étudiants. interpeller pouvoirs publics sur l’état sacapitalisme financier part à la Quelles sont vos perspectives à l’issue dérive en dehors de toute ré- les pouvoirs nitaire et social des étudiants de cette enquête ? qui se dégrade ces dernières gulation, le contrôle démocrapublics Nous la réalisons un an avant les élections années. tique d’une entreprise par ses présidentielles et législatives de 2012 : membres prend tout son sens cela doit nous servir de levier pour pouvoir C’est en ce sens qu’une mutuelle est aujourd’hui. Les règles de fonctionnement appuyer les revendications de la LMDE aussi une organisation de transformation de l’économie sociale, dont les mutuelles sur la réalité que vivent les étudiants. sociale, son objet social la conduit à défont partie, sont plus que jamais d’acCela nous permettra d’élaborer un corpus fendre les intérêts matériels et moraux de tualité et représentent une alternative au qui aura pour objectif de demander aux ses adhérents, mais également à exprimer système capitaliste. candidats de s’engager sur une amélioraune vision de la société dont le système de tion concrète de la vie des étudiants lors protection sociale est un pilier. À la LMDE, cette voix s’exprime tous les du prochain mandat. deux ans lors de son congrès. Ce sont ainsi plus de 320 000 adhérents qui sont A.T. appelés à s’exprimer. Au-delà du renouvellement des instances, chargées de mettre en œuvre durant le mandat les orientations adoptées, le congrès est La LMDE a signé l’appel citoyen avant tout un moment d’intenses dé-

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La LMDE s’engage

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Pour vos commentaires et suggestions generationsolidaire@lmde.com

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« Face à la xénophobie et à la politique du pilori : liberté, égalité, fraternité » lancé par la Ligue des Droits de l’Homme. Plus d’information sur : www.ldh-france.org/APPEL-CITOYEN-Face-a-la-xenophobie




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