GS 21 - Avril 2010

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numéro 21 - mars 2010

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S’engager Innovation LMDE Vive la Prév’Box !

© Spook

© Christian Poveda

© lmde

© Galina Barskaya - Fotolia.fr - TOC Médias

LES migrations

Culture DÉBATTRE La vida loca Big Brother vs Human Rights Alain Mingam raconte Surveillance rapprochée



sommaire

édito

Par Gabriel Szeftel, Président de La Mutuelle Des Étudiants

Ivry-sur-Seine, le 26 février 2010

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CÉLÈBRE ANONYME

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AILLEURS

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S’ENGAGER

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LA LMDE ET VOUS

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DOSSIER

Nicolas Roumagne Senior à 100 % !

Avoir 20 ans en Guadeloupe Chômage record Innovation LMDE Vive la Prév’Box ! Bilan et perspectives LMDE : 10 ans d’action Les enjeux du XXIe siècle Migrations internationales

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CULTURE

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DÉBATTRE

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À VOTRE SERVICE

Christian Poveda par Alain Mingam La vida loca Big Brother vs Human Rights Surveillance rapprochée Réussir ensemble Avec www.reussitefac.com !

Génération Solidaire : publication trimestrielle éditée par la LMDE, mutuelle n°431 791 672, soumise aux dispositions du Livre II du Code de la Mutualité, et adhérente de la FNMF. Siège social de la LMDE : 37, rue Marceau 94203 Ivry-sur-Seine Tirage : 25 000 exemplaires Prix au numéro : 1 ! Abonnement annuel : 4 ! Directeur de la publication : Gabriel Szeftel Directeur adjoint de la publication : Frédéric Bonnot Rédactrice en chef : Virginie de Galzain

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es immigrés volent le travail des français », « Immigration = augmentation de la délinquance »… Autant d’expressions nauséabondes qui ont resurgi et trouvé une forme de légitimité à l’occasion du « débat » sur l’identité nationale. Engagés sur le terrain de la transformation sociale, nous avons fait le choix de consacrer le dossier de ce numéro de Génération Solidaire aux migrations internationales. Il était indispensable de rappeler un élément historique et démographique que certains semblent oublier : les vagues successives d’immigration ont largement contribué à construire l’économie française. Or, nous vivons ensemble et l’immigration doit être pensée de façon positive et réaliste, comme un échange moteur de nos sociétés. Il était tout aussi

Conseiller de la rédaction : Arnauld ­Champremier-Trigano Comité de rédaction : Frédéric Bonnot, Agathe Buron, Fanny Dana, Céline Dobransky, Lucas Jourdain, Philippe Lévy, Céline Martinez, Frédéric Sauvage, Nicolas Souveton, Gabriel Szeftel, Alexandre Tortel. Rédacteurs : Mathilde Degorce, Jonathan Halimi, Marie Raymond Directeur artistique : Antoine Errasti Secrétaire de rédaction : Anna Pierre Réalisation : TOC MEDIAS SARL au capital de 20 000 U

indispensable de pointer certaines réalités quotidiennes : avec une législation qui se durcit chaque jour, on assiste à une véritable chasse à l’immigré. Vous trouverez également dans ce numéro la présentation du nouvel outil de prévention de la LMDE en direction des lycéens : la « Prév’Box ». Alors que certaines conduites potentiellement à risques (sexualité, consommation d’alcool…) se sont déplacées du Supérieur vers le Secondaire, il est devenu primordial que les lycéens bénéficient d’actions et de discours de prévention. Bonne lecture.

Commission paritaire 1010MO7550 ISSN n°1774 - 7880 dépôt légal à parution Génération Solidaire adhérent de l’ANPCM et du SPS Imprimerie Illico’m 32, rue Roger Touton 33086 Bordeaux Routage Orsud Valley

Vos remarques et suggestions : generationsolidaire@lmde.com

GÉNÉRATION SOLIDAIRE :: Printemps 2010 :: #21 :: 3


celebre anonyme

Nicolas Roumagne

SENIOR à 100 % ! Nicolas Roumagne, 26 ans, vient d’obtenir le Prix de l’étudiant entrepreneur en économie sociale dans la catégorie « Entreprise créée ». Son projet : une équipe pluridisciplinaire et itinérante proposant des solutions non médicamenteuses pour les personnes âgées en perte d’autonomie.

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riginaire de Poitiers, avenant, déterminé, consciencieux, Nicolas Roumagne a fait toutes ses études dans sa ville natale. Après avoir passé une licence à la faculté des sciences du sport, Il poursuit son cursus avec un master Ingénierie de la rééducation et du handicap. En stage au CHU de Poitiers en 2007, Nicolas retrouve son ami de longue date, Guy Le Charpentier. Ensemble, iIs constatent l’importance des besoins dans les établissements gériatriques et recensent un grand nombre de thérapies nonmédicamenteuses.

© Photographies : Dimitri Roumagne

Ils décident alors de les rassembler toutes en créant une équipe pluridisciplinaire itinérante et spécialisée.

Du projet étudiant à l’entreprise économie sociale (PEEES), un prix créé par Ce projet étudiant les conduit d’abord à la LMDE pour encourager et soutenir les créer une association ayant pour but de étudiants et jeunes diplômés souhaitant réaliser une étude clinique sur l’intérêt créer leur entreprise ou l’ayant déjà créée. de la pratique d’une activité Ils remportent le premier prix physique chez les patients Nicolas et Guy de la catégorie « Entreprise atteints de démence sénile, créée », et une dotation de constatent notamment de type Alzheil’importance 5 000 euros qui leur permet mer. Ce, afin d’offrir aux des besoins de commencer à diffuser patients une amélioration et à développer leur projet. dans les de leurs conditions de vie. « Resanté-vous » est né. Encouragés par les résultats établissements gériatriques Des ambitions citoyennes qui confirment de réels besoins non médicamenteux Aujourd’hui, l’entreprise est dans le domaine gériatrique, Nicolas et Guy sur les rails. Nicolas Roumagne confie sa décident de créer leur entreprise. fierté d’avoir déjà embauché deux personnes. L’équipe, âgée de 24 à 26 ans, est C’est à cette époque qu’ils entendent parjeune et motivée et dispense ses thérapies ler du Prix de l’étudiant entrepreneur en (activités physiques, art thérapie…) dans toute la Vienne. Nicolas Roumagne ne souhaite pas s’en tenir là. Il ajoute avoir de nombreux projets pour 2010, dont la création d’un agenda par des patients atteints d’Alzheimer. Il prévoit également d’étudier plusieurs types de programmes d’activités physiques pour les personnes âgées vivant en institution, afin de leur trouver le programme le moins cher et le plus efficace. Enfin, le jeune homme espère continuer à compléter son équipe, avec notamment, un ergothérapeute, un psychomotricien, un psychologue et un orthophoniste.

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Aujourd’hui, son ambition est de pouvoir dispenser toutes les thérapies parallèles existantes et de les adapter aux besoins des personnes âgées afin d’améliorer leur quotidien. Marie Raymond www.resantevous.fr


ailleurs

en bref! © Thomas Giraud

APPEL À CRÉATION FESTIVAL ÉTUDIANT

Dans les DOM TOM, le manque de moyens est au cœur des enjeux de l’Éducation

Avoir 20 ans en Guadeloupe

chômage record

Un an après les quarante-quatre jours de grève générale qui ont secoué la Guadeloupe, peu de choses ont changé pour les habitants, notamment pour les jeunes. L’île est toujours frappée par le taux de chômage le plus élevé d’Europe chez les moins de 25 ans.

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Un désir d’avenir ans les rues de Pointe-à-Pitre, la Difficile donc de se projeter, surtout dans le tension sociale se ressent encore, seul département français où il n’y a plus et pour beaucoup de Guadeloud’AFPA [3] depuis 2007. Selon Élie Domota, le péens, « ça peut recommencer, car ce sont toujours les mêmes patrons ». Mais porte parole du LKP, « son personnel a été ce qui a évolué, « c’est la manière de se licencié ; des milliers de jeunes sont depuis rassembler[1] », affirme Matthieu, étulivrés à eux-mêmes. Or, la formation des jeunes, c’est l’assurance de la construction diant en maths à Pointe-à-Pitre. L’année de demain ». dernière, ils ont été des dizaines de milliers à manifester derrière La formation Dans un contexte où le quole LKP (« Liyannaj Kont des jeunes, tidien reste coûteux, même Pwofitasyon [2] ») contre la c’est pour les boursiers (56 %*), vie chère, certains produits l’assurance Matthieu, comme beaucoup de première nécessité poud’autres, vit encore chez ses vant connaître une inflation de la de 100 % par rapport à la construction parents (46 %*). « Je ne suis pas directement touché par la métropole. de demain crise, précise-t-il. Mais dans un avenir pas très prometteur, mon désir de Comme beaucoup d’étudiants, Matthieu devenir prof de maths est mis à l’épreuve ». veut vivre en Guadeloupe ; mais il comMalgré les états-généraux de l’Outre-Mer, prend ceux qui s’expatrient. Pour les la situation de l’Île en matière d’éducation, moins de 30 ans, le taux de chômage d’emploi ou d’économie n’a pas évolué faest en effet passé de 54,6 % en 2008 vorablement. Et les Guadeloupéens conti(contre 19 % chez les 15/24 ans en ménuent le combat pour l’égalité et leur droit tropole) à 60,2 % en 2009*. Et 25 % des en un avenir meilleur. 18-24 ans* partent en France métropolitaine pour poursuivre leurs études ou trouJonathan Halimi *Sources INSEE ver un emploi. Une situation commune aux [1] En janvier 2009, le LKP a réuni 47 organisations, départements d’Outre-Mer. « Les mêmes parfois plus 40 000 personnes, soit l’équivalent de formations existent ici, dit Matthieu, mais plus de 6 millions en métropole. on préfère embaucher ceux qui ont étudié [2] En créole : « Ensemble contre les profiteurs » en métropole ». Conséquence : certaines [3] Association nationale pour la formation professionfilières ferment, faute d’inscrits. nelle des adultes

En novembre 2010, se tiendra la 3e édition du festival international du documentaire étudiant. Organisé par l’association Les Impatientes, il est ouvert à tous sur tous sujets pour des films, œuvres sonores, diaporamas réalisés pendant la période de formation du réalisateur (école, université, lycée, atelier...). Envois : du 1er mars au 31 mai. Toutes les infos sur http://fide.lesimpatientes.org

Développement durable Une semaine décisive

Pour la 8e année, le rendez-vous est pris pour la semaine du Développement durable. Entreprises, associations, établissements scolaires… présenteront au grand public leurs initiatives. L’objectif ? Informer sur la nécessité d’avoir des gestes simples pour respecter l’environnement, l’habitat, nos voisins, notre cadre de vie. Et c’est aussi valable pendant les vacances ! Du 1er au 7 avril 2010. www.semainedudeveloppementdurable.gouv.fr

Musique en fête ! Printemps de Bourges

Attendu comme le saint Graal musical, le Printemps de Bourges 2010 fête ses 34 ans. Au programme, 5 jours de musique non stop et la crème musicale du moment, d’Iggy Pop à Pony Pony Run Run, en passant par Archive… L’occasion aussi de découvrir de nouveaux talents et de se balader dans la ville : la fête continue une partie de la nuit dans une vingtaine de bars du centre ville.

Du 13 au 18 avril. Tarifs : à partir de 14 €. www.printemps-bourges.com

ENGAGEMENT salon des solidarités

Du 4 au 6 juin prochain, se tiendra le 3e salon des Solidarités. Il rassemble les acteurs de la solidarité internationale, du développement, de la coopération et de l’insertion. Animations, ateliers, expos, conférences proposent des solutions concrètes d’engagement. Parc des Expositions de la Porte de Versailles (Paris). www.salondessolidarites.org

Mathilde Degorce

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© Chris Schmidt - istockphoto.com

La santé des lycéens

S’informer, c’est prévenir Si elles sont souvent synonymes d’insouciance, les années lycée peuvent parfois être une période sensible. Début de la sexualité, conduites addictives, nouveau rapport aux autres… La prévention commence avec l’information. Le point sur la santé des lycéens.

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es lycéens vont bien, ils le disent eux-mêmes. Les 15-18 ans interrogés par Ipsos en 2006 avaient des projets, pensaient à l’avenir sans pour autant nier le climat d’incertitude. Les ados bien dans leur peau ? Une majorité d’entre eux déclare que tout va bien : 95 % affirment avoir beaucoup d’amis ; 80 % parlent facilement avec leurs parents et 79 % disent se sentir bien à l’école. Cependant, ils sont également assez pessimistes. Ainsi, seuls 33 % croient que tout le monde a les mêmes chances de réussite ; 31 % considèrent que la justice défend chacun équitablement ; enfin, 5 % des 15-18 ans se disent très inquiets et ne font aucun projet d’avenir. Un sentiment de mal-être minoritaire, mais à prendre d’autant plus au sérieux qu’il peut aboutir à l’isolement et à des tentatives de suicide, l’une des premières causes de mortalité chez les 15-24 ans, après les accidents de la route. Une question majeure et urgente de santé publique.

Prévenir : tabac et alcool Une sexualité à risques L’enquête sur la santé et les consommaEn 2005, 38,8 % des garçons et 34,6 % tions lors de l’Appel de préparation à la dédes filles avaient déjà eu des rapports fense de 2008, réalisée auprès de jeunes de sexuels à l’âge de 16 ans*. Côté contra17 ans, montre une diminution des usages ception, les 15-19 ans privilégient le préréguliers d’alcool et de tabac. Toutefois, ils servatif. Son usage lors du premier rapport se développent pendant les études supésexuel augmente. Cependant, près de rieures. D’autre part, la diffusion de la dro33 % des filles de cette tranche d’âge ont gue (cocaïne, crack, heroïne...) augmente eu recours à la contraception d’urgence en et sa consommation prend 2005. Elles demeurent très Mettre un le pas sur l’alcool chez les lyconcernées par les interruppréservatif céens. Des addictions qui ne tions volontaires de grossesse à chaque sont pas sans répercussion (IVG) : sur une moyenne natiorelation sur la santé mentale et phynale de 200 000 IVG en 2007, 96 000 ont été pratiquées sur sexuelle doit sique. des filles de 16 à 25 ans. devenir un Plus on est informé tôt sur réflexe les risques de certains En matière de proteccomportements, mieux on les prévient. tion contre les infections sexuelleLa santé au quotidien mais aussi la ment transmissibles (IST), le port du réussite de ses études présentes et à préservatif n’est pas encore systévenir sont en jeu. Chaque acteur de la vie matique (voir article Prév’Box p.7). étudiante est concerné. Qui plus est, le dépistage des IST est insuffisant en cas de prise de risques. Avoir sur soi un préservatif et le mettre Marie Raymond à chaque relation sexuelle doit devenir un Sources : Ipsos Insight Santé 2006. Conférence Biennale sur la santé des jeunes 2009. réflexe pour éviter toute contamination, parfois à vie (VIH-Sida, notamment). * Le premier rapport a lieu vers 17 ans et demi.

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Innovation LMDE

Vive la Prév’Box ! À l’adolescence, la volonté de s’émanciper côtoie une dépendance encore forte aux parents. Afin de permettre aux lycéens de prendre leur santé en main, la LMDE a créé pour eux la garantie santé Prév’Box.

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Ainsi, pour 19 euros par an, la garanexualité, consommation de tatie Santé Prév’Box prend en partie en bac ou d’alcool, mal-être..., les charge le remboursement de moyens questions de santé ne sont pas contraceptifs et de substituts d’arrêt de toujours abordables en famille. Thomas tabac, celui du suivi nutritionnel ou psyRoller, lycéen et secrétaire national aux chologique, des tests de grossesse, de la questions sociales à l’Union nationale contraception d’urgence… En souscrilycéenne (UNL), le confirme : « Quand vant à la Prév’Box, le lycéen on est lycéen, on dépend forcément de ses parents pour La Prév’Box reçoit un kit de prévention : un plumier en métal ludique ce qui est de la mutuelle. Et est une et graphique avec préservatif certaines discussions persolution sonnelles ne sont pas faciles innovante et lubrifiant, éthylotest, bouchons d’oreilles, mode d’emà avoir avec eux. » Pourtant, pour les ploi pour se faire rembourser, c’est dès le lycée que doit se lycéens numéros utiles… faire la prévention.

Un outil pour plus d’autonomie Pour permettre aux jeunes d’être acteurs de leur santé dès le lycée, la LMDE a créé une garantie santé inédite. Accessible au plus grand nombre grâce à un faible coût, facile d’utilisation, la Prév’Box est une solution innovante. Thomas Roller se dit très satisfait de la démarche de la Mutuelle : « C’est la première fois qu’on s’intéresse aux lycéens et à leurs problématiques », confie-t-il.

En complément de la mutuelle des parents, la Prév’Box c’est maintenant, et tout au long des études. Elle soutient les lycéens dans ce premier pas vers l’autonomie. Marie Raymond

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Créée en 1994, l’Union nationale lycéenne est un syndicat lycéen. Avec 6 000 adhérents, l’UNL est implantée dans près de 80 départements. Présents au Conseil supérieur de l’éducation (CSE), les élus occupent la totalité des sièges lycéens. ©

La LMDE s’adresse aux lycéens Les chiffres des enquêtes menées jusque-là auprès des étudiants par la LMDE sont significatifs. Concernant leurs comportements sexuels, les étudiants sont 85 % à déclarer utiliser un préservatif lors d’un rapport avec un nouveau partenaire, mais 15 % ne le font pas systématiquement. D’autre part, près de la moitié de ceux qui ont eu des rapports sexuels ont déjà effectué un test VIH. Afin de maintenir et d’améliorer les comportements positifs - et tout en poursuivant ses campagnes et ses engagements, notamment aux côtés du Planning familial pour le droit à l’avortement - la LMDE a choisi de s’adresser directement aux lycéens.

Réussite Bac : PARLEZ-EN aux lycéens ! Révisions, angoisse, fatigue… la LMDE vous accompagne pendant la période tendue du bac de Première et de Terminale. Le concept est simple : commencez par vous inscrire sur Réussite Bac, un site gratuit et sans engagement. Ensuite, la Mutuelle et ses deux partenaires reconnus, l’un pour la pédagogie (Rue des écoles) et l’autre pour l’orientation (Onisep), s’occupent de tout.

Grâce à ce service, profitez d’une aide pour vos révisions et de conseils pour aborder le bac en toute sérénité et rester en bonne santé. De plus, le site vous accompagne dans le choix de vos études supérieures et vous informe dans toutes les démarches administratives inhérentes. www.reussite-bac.com

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La lmde et vous

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BILAN ET PERSPECTIVES

LMDE : 10 ANS D’ACTION Après trois ans de mandat à la présidence de la LMDE, Damien Berthilier a mis un terme à ses fonctions lors du conseil d’administration du 15 décembre dernier. à cette occasion, Gabriel Szeftel a été élu, à l’unanimité des administrateurs, nouveau président de la LMDE.

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Retrouvez l’interview de Gabriel Szeftel sur www.lmde.tv

e changement de présidence, qui intervient alors que nous nous apprêtons à célébrer les dix ans de la LMDE, est l’occasion de mesurer le chemin parcouru depuis le 12 avril 2000, date de son assemblée générale constitutive.

pement est aujourd’hui à pérenniser, mais il est également nécessaire de lui offrir de nouvelles perspectives.

De plus, la LMDE a développé une expertise sanitaire et sociale de la population étudiante reconnue de tous, notamment à travers l’observatoire Expertise et Prévention pour la Santé des étudiants (EPSE), ainsi que des actions efficaces de prévention et d’éducation à la santé. La LMDE est devenue un interlocuteur incontournable en matière de santé des étudiants. Ce dévelop-

Enfin, notre responsabilité est de défendre le régime étudiant de Sécurité sociale. Sa légitimité n’est plus à démontrer. Depuis plus de soixante ans, le régime étudiant de Sécurité sociale a prouvé qu’il était le plus à même de déployer une politique de santé publique efficace en direction de la population étudiante et de promouvoir l’autonomie des jeunes en matière de santé.

L’accès aux soins pour tous Notre statut de première mutuelle étudiante nous confère plus que jamais une responsabilité face à la dégradaToujours plus d’engagements tion de l’état sanitaire des étudiants. La LMDE est redevenue la première muLa bataille pour défendre la protection tuelle étudiante avec 850 000 affiliés et sociale obligatoire est à poursuivre pour près de 350 000 adhérents. Ce résultat est faire de l’accès aux soins pour tous les la conséquence d’orientations politiques étudiants une réalité. Ces convictions ambitieuses afin de conquérir de nouveaux sont portées avec détermination par la droits en matière de santé et de répondre LMDE, notamment au sein aux nouveaux besoins des Défendre la de la mutualité française étudiants. Cette ambition est (FNMF) où nous sommes le moteur de projets innovants. protection sociale et faire désormais représentés. Ainsi, face à la mobilité in- de l’accès aux Ainsi, pour faire face à un reternationale des étudiants, soins pour tous noncement aux soins toujours la LMDE propose aujourd’hui une réalité plus grand de la part des étuune couverture internationale diants, la LMDE revendique complète répondant aussi la mise en place d’une aide à l’acquisition bien aux besoins des étudiants qui partent d’une complémentaire santé adaptée aux étudier à l’étranger qu’à ceux qui viennent étudiants à travers le chèque santé. Dans étudier en France. Des forfaits Prévention le cadre des élections régionales, nous adaptés ont été créés pour répondre aux demandons sa mise en place dans toutes comportements à risques des étudiants, les régions qui ne l’ont pas encore mis en mais aussi des lycéens, comme récemœuvre. ment avec la Prév’Box.

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Dossier

MIGRATIONS INTERNATIONALES

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igrations : nom féminin. - 1495 : lat. migratio. Déplacement de populations d’un endroit à un autre. Aujourd’hui, elles concernent 3 % de la population mondiale ; une mobilité motivée par le « mieux vivre ». Contraintes pour les uns, de plein gré pour les autres, elles génèrent paradoxalement de nombreuses idées reçues vectrices d’exclusion, des débats initiateurs de scission et de stigmatisation, des politiques dites de régulation, à la frontière de la protection et de la violation des droits de l’Homme. En France, comme dans le reste du monde, le durcissement de la législation et la crise du droit d’asile créent une précarisation et un nombre important de sans-papiers, alors que le rôle des migrants dans certains secteurs d’activité et la croissance démographique est démontré. À la croisée d’enjeux politiques, économiques, sociétaux, le point sur une question d’avenir.

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Dossier

LES ENJEUX DU XXIe SIèCLE

UNE LIBRE CIRCULATION ?

Mondialisées, voulues ou forcées, les migrations sont au cœur de toutes les réflexions. Entre idées reçues et réalités politiques, sociales et économiques, quid de la libre circulation des hommes au XXIe siècle ? Analyse d’un enjeu d’avenir.

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d’asile, des migrants de type sanitaire, es migrations concernent aualimentaire, des réfugiés climatiques. jourd’hui 3 % de la population Dans la deuxième, l’immigration la plus mondiale. Qu’elles soient voulues, importante à l’échelle du monde est une pour trouver un travail, faire des études migration de travail, qu’elle soit régulière ou rejoindre un parent, ou forcées pour ou irrégulière. Dans les pays des raisons d’instabieuropéens, c’est l’immigralité politique, alimentaires, La notion sanitaires ou climatiques, de migration tion familiale qui est la plus développée, sans oublier les migrations se sont géfait naître l’immigration étudiante. Ennéralisées. En 2009, l’ONU beaucoup fin existent des migrations recensait 200 millions de d’idées reçues d’affaires, de tourisme, migrants dans le monde. d’installation, de retraite.

FLUX MIGRATOIRES

Qui sont les migrants ? Ce sont des hommes et des femmes, ces dernières représentant 49,6 % des migrants. On distingue les déplacés de force, ou par souhait. Dans la première catégorie, les réfugiés et les demandeurs

Où vont-ils ? On recense trois grands pôles de destination, l’Europe étant devenue l’une des plus importantes du monde en vingt ans. Pour Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au

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déplacés de force Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), il y avait fin 2008, quelque 42 millions de personnes déplacées de force dans le monde. Ce chiffre comprend 15,2 millions de réfugiés, 827 000 demandeurs d’asile (cas en suspens) et 26 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays. Fin 2008, près de 25 millions de personnes – 10,5 millions de réfugiés et 14,4 millions de personnes déplacées – recevaient une protection ou une assistance du HCR.


Dossier

Autres régions phares : le sud des états-Unis, proche de la frontière mexicaine, où se retrouvent 13 millions de sans-papiers. Les pays du Golfe, qui attirent également beaucoup de migrants du pourtour de la Méditerranée, notamment les populations arabo-musulmanes. Et le Japon et l’Australie.

RÉALITÉS ET NÉCESSITÉS

Regroupement familial Consacré par l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme, le regroupement familial se traduit par le droit de s’installer, et le cas échéant, de travailler en France, dont bénéficient certains membres de la famille d’un étranger résidant régulièrement en France. Ce droit ne peut être exercé qu’en respectant une procédure longue et complexe et en remplissant certaines conditions.

Retrouvez les interviews de Catherine Wihtol de Wenden et de Jérôme Martinez sur www.lmde.tv

La notion de migration fait naître beaucoup d’idées reçues, que ce soit géographiques, économiques, sociétales, ou politiques. Les migrations sont souvent perçues comme des déplacements du Sud vers le Nord. Catherine Wihtol de Wenden fait voler en éclats ce stéréotype : « La migration Sud/Nord ne représente même pas le tiers de la migration à l’échelle mondiale. En effet, sur les 200 millions de migrants internationaux, on compte 60 millions de migrations Sud/Nord, 61 millions de migrations Sud/Sud, 30 millions de migrations Nord/Nord, 14 millions de migrations Nord/Sud, 14 millions de migrations Est/Ouest ». Emploi et démographie En termes d’emploi, les migrations engendrent une inquiétude : celle de la concurrence. En réalité, les migrants sont nécessaires, et Catherine Wihtol de Wenden l’explique : « Malgré la crise, des secteurs entiers sont en proie à des pénuries de main-d’œuvre (nettoyage urbain, travaux domestiques, bâtiment…) auxquelles les migrants répondent. ». L’ouvrage Pour un autre regard sur les migrations rappelle que « l’emploi immigré attire l’emploi tout court (…) En pourvoyant nombre d’emplois, la migration relance les contrats dans plusieurs secteurs, suscitant la richesse et créant de nouveaux emplois ».

3 questions à

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CNRS, plusieurs raisons l’expliquent : « D’abord, l’augmentation de la délivrance de passeports (faits en Russie, Chine, Afrique pour l’Europe, ndlr). Puis, la possibilité de voyager moins cher, et l’information, disponible dans certains pays, qui créent un désir d’Europe dans la construction des imaginaires migratoires ». Elle évoque aussi le regroupement familial, l’explosion de l’asile, et le manque d’espoir dans beaucoup de régions du monde.

Saïd Mohdeb, étudiant à Paris 8, est responsable de l’Union nationale des étudiants algériens de France. Il est membre actif de RUSF depuis sa création en 2006. Quel est le rôle de RUSF ? RUSF regroupe des associations et des syndicats qui se mobilisent pour améliorer les conditions d’accueil et l’égalité de traitement des étudiants étrangers. Deux soucis majeurs se posent pour ces derniers : s’ils n’ont pas de papiers, l’université refuse parfois de les inscrire. S’ils sont inscrits à l’université mais perdent leurs papiers, la préfecture peut s’en mêler. Notre but est donc de les conseiller et de les aider à faire respecter leurs droits et à obtenir les papiers nécessaires entre autres. Nous agissons aussi auprès des universités concernant l’inscription des étudiants sans-papiers. Quelle est la situation des étudiants migrants en France aujourd’hui ? Les étudiants étrangers qui viennent dans le cadre de conventions intergouvernementales ou interuniversitaires ont des bourses et des logements universitaires, tout comme ceux qui bénéficient du statut vie privée-vie familiale. Mais 80% viennent sans cadre étatique ni convention universitaire, et sont exclus du système d’aide. Ils n’ont alors accès ni aux bourses ni aux logements dédiés. Qui plus est, ils ont des contraintes administratives : l’obtention d’un titre de séjour peut par exemple prendre six mois. Quel est l’avenir des étudiants avec le durcissement de la législation envers les migrants ? Les étudiants étrangers peuvent devenir des candidats potentiels à l’expulsion. Ils doivent réussir leurs examens pour conserver leurs papiers. Et si la préfecture décide que certains ne progressent pas assez dans leurs études ou qu’ils n’ont aucune raison de les suivre, ils peuvent perdre leurs acquis. Tout étudiant étranger peut devenir sans-papiers du jour au lendemain, y compris celui qui a été en situation régulière pendant deux ou trois ans.

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Dossier

L’un des autres enjeux concerne le raFRANCE, TERRE D’ASILE ? jeunissement de la population. Selon Pour Patrick Weil, directeur de recherche Catherine Wihtol de Wenden, « à partir au CNRS qui a travaillé sur l’histoire de de 2030, il y aura un déclin de la pol’immigration en France, « on assiste, pulation en Europe et aux États-Unis. de la fin du XIXe siècle jusqu’à la fin des La migration sera le seul facteur de années 1930, à un déficit démographique croissance ». Et en comblant les défi(…) Pour pallier la pénurie de maincits démographiques, les migrations d’œuvre, on fait venir de plus en plus de enrichissent les pays d’accueil. Selon le travailleurs étrangers »(5). Pourtant aurapport 2006 de la Banque mondiale, jourd’hui, certains travailleurs de longue « l’augmentation de 3 % de main-d’œuvre date en France se trouvent encore dans des pays industrialisés due à des situations précaires. l’immigration a dégagé un reQui plus est, l’immigration En France, venu supplémentaire de 160 l’immigration étant fortement contrôlée milliards de dollars ». et régulée, les demandeurs a longtemps d’asile et les prétendants à été un soutien un titre de séjour font face Quid des sans-papiers ? recherché Instabilité, conflits armés, à une législation de plus en faim, épidémies, les migraplus dure à leur égard. tions sont vitales pour les personnes concernées. Pourtant, on le constate Les titres de séjour en question en Europe, la législation vis-à-vis des En France comme dans le reste de migrants se durcit, créant nombre l’Europe, la moitié des titres de séjour de sans-papiers sur les territoires concerne les regroupements familiaux. d’accueil. Pour Catherine Wihtol de L’autre moitié, le travail et les études. Wenden : « Cela n’a pas de rationalité Selon Jérôme Martinez, délégué régioéconomique : si l’on donnait la possinal Île-de-France de la Cimade et resbilité aux sans-papiers de travailler ponsable du Pôle national Droits des légalement, cela leur permettrait d’être migrants et des réfugiés : « Environ consommateurs, de circuler entre leur 100 000 personnes par an obtiennent un pays et le pays d’accueil, d’envoyer plus titre de séjour, plus les migrants des pays d’argent dans le pays d’origine ». En où il ne faut pas de visa ». L’immigration France, l’immigration a pourtant longirrégulière, en revanche, est compliquée temps été un soutien recherché. à évaluer. « Elle concerne entre 100 000

© Catherine Wihtol de Wenden, Atlas mondial des migrations © Autrement, 2009

FLUX MIGRATOIRES DANS LE MONDE

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Cimade Créée en 1939, la Cimade est une association qui oriente et défend les personnes d’origine étrangère, les demandeurs d’asile et les réfugiés. Elle a longtemps eu le monopole de l’assistance juridique aux étrangers en rétention. Depuis le 10 avril 2009, elle partage cette tâche avec cinq associations : l’Ordre de Malte, Forum Réfugiés, le Collectif Respect, France Terre d’Asile et l’Assfam. www.cimade.org

Convention de 1951 Ratifiée, entre autres, par la France et relative au statut des réfugiés, la convention de Genève de 1951 est l’instrument juridique fondamental qui donne la définition d’un réfugié et stipule ses droits ainsi que les obligations légales des États*. *Source : UNHCR


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Dossier

et 300 000 personnes », ajoute-t-il. La majorité des migrants en France sont européens ou habitants de pays francophones : Maghreb, Afrique sub-saharienne, Afrique de l’Ouest. La législation La principale difficulté à l’entrée en France est d’obtenir un statut. « Or, les droits au travail, au logement social, aux prestations familiales sont conditionnés au fait d’avoir ou non des papiers », explique Jérôme Martinez. En matière d’immigration familiale et de travail, « l’accent est mis sur les contrôles de conjoints de Français ou de parents d’enfant français. (…) L’immigration de travail est voulue la plus flexible possible, donc on met en place des statuts d’immigration temporaire qui sont très peu protecteurs ». Le titre de séjour, lié au contrat de travail, devient un potentiel moyen de chantage : soit vous acceptez les conditions, soit je vous licencie et vous perdez vos papiers. Principale conséquence du durcissement de la législation : la précarisation du titre de séjour dont la durée a été réduite. La durée du titre de séjour, garanti à une personne mariée à un Français ou parent d’un enfant français, est passée de dix à un an. « Comment avoir un logement ou un emploi stable quand le titre de séjour est valable si peu de temps ? », alerte Jérôme Martinez.

La crise du droit d’asile Institué par la convention de Genève de 1951, le droit d’asile est aujourd’hui en crise. Pour Catherine Wihtol de Wenden, plusieurs raisons l’expliquent : « Si l’on a été débouté dans un pays européen, on ne peut pas demander l’asile à un autre, et on ne peut pas être candidat en même temps dans deux pays ». En outre, la détermination du statut de réfugié est de plus en plus restrictive. Aujourd’hui en France, moins de 30 % des demandeurs obtiennent le statut. Jérôme Martinez précise : « La France est obligée d’examiner la demande, mais les procédures se sont accélérées et ne donnent pas toujours lieu à un examen équitable. » En 2050, la planète comptera 9 milliards d’habitants. Instabilité étatique, crises alimentaire, sanitaire, environnementale, mais aussi emploi, démographie, les migrations demeureront un enjeu capital. Afin d’équilibrer les flux migratoires et d’assurer une vie meilleure aux migrants, l’urgence est de stabiliser les pays d’origine au niveau social, politique, économique... vers une meilleure autosuffisance. Il est aussi essentiel de développer une gestion cohérente positive des migrations de façon à rendre fructueuses les interactions sociales, économiques, culturelles, politiques vers un monde global harmonisé.

sources •et références • Pour un autre regard sur les migrations. Collectif. Éd. La Découverte. www.editionsladecouverte.fr

• UNHCR : Tendances mondiales en 2008. www.unhcr.fr • Atlas mondial des migrations, de Catherine Wihtol de Wenden. Éd. Autrement. 17 €. www.autrement.com • Liberté, égalité, discriminations, de Patrick Weil. Éd. Gallimard/ Folio Histoire. 6,60 €. • La France et ses étrangers (ibidest). 10,20 €. www.gallimard.fr • Immigrés sous contrôle, de Daniel Lochak et Carine Fouteau. Éd. Le cavalier bleu. 21 €.

cinéma

• À l’affiche : Harragas, de Merzak Allouache. • En DVD - Welcome, de Philippe Lioret. - Eden à l’Ouest, de Costa Gavras. - No comment, de Nathalie Loubeyre et Joël Labat.

à suivre

Festival Fenêtre sur le monde : du 24 avril au 1er mai. Fictions, documentaires, débats... sur le thème des migrations. Programme bientôt en ligne sur http://cinema-eldorado.fr

Marie Raymond

génération solidaire :: Printemps 2010 :: #21 ::

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© Christian Poveda

culture

Christian Poveda par Alain Mingam

ZOOM SUR : LA VIDA LOCA

Le 2 septembre 2009, Christian Poveda était assassiné au Salvador. Son dernier documentaire, La vida loca, est un témoignage sans concession sur les gangs salvadoriens Maras. À la veille de la sortie du film en DVD, rencontre avec Alain Mingam, grand reporter et ambassadeur du film. Génération Solidaire : Qui était Christian Poveda ? Alain Mingam : C’était d’abord un photographe. Et un ami très proche. Il a commencé son premier documentaire au Salvador avec Revolución o Muerte (genèse d’une guérilla), en 1981, et a eu sans cesse cette forme d’aller-retour entre le photojournalisme et la réalisation.

© Bernard Schickman

En 2001, il a pris conscience de ce qu’était la réalité du Salvador, avec cette violence odieuse, ces morts au quotidien. C’était un homme révolté, qui partageait un sens, une philosophie de la vie très proche de Camus, très proche d’un enga-

Retrouvez l’interview d’Alain Mingam sur www.lmde.tv

gement politique. Il avait une conscience aiguë de la société. Mais il a toujours fait en sorte que cette prise de considération politique ne puisse nuire à la qualité professionnelle de son travail. Ses idées naissaient de ses combats. D’où vient ce lien avec le Salvador ? Le Salvador a d’abord été le pays de sa reconnaissance professionnelle. Il avait un attachement affectif à ce pays où il a couvert l’actualité de façon continue jusque dans les années 1990. Il y a tissé des liens qui sont restés très vivaces et qu’il a renoués lorsqu’il y est retourné en 2001, pour faire un portrait des membres des gangs pour Paris Match. Assister à la banalisation de la mort dans les rues de San Salvador était insupportable ! Donc il y est allé à fond. On peut évidemment se demander si l’image qu’il a laissée là-bas en 1980-90, quand il cherchait dans les rues les victimes des escadrons de la Mort, ne s’est pas retournée contre lui. S’il n’a pas dérangé avec La vida loca.

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Quel est le sujet du film ? C’est un documentaire sur le quotidien de la Mara 18. Un phénomène ultra violent qui existe depuis plus de seize ans au Salvador. Les membres sont imprégnés de la culture des gangs chicanos, ils entretiennent cette “vida loca” (vie folle), la culture très dure de la rue. Christian a voulu dépasser une image caricaturale double : celle du tatouage, qui n’a rien ici de la signification ethnologique de Lévi-Strauss, mais qui devient la marque d’une violence que l’on pratique chez les gangs : tuer pour vivre et vivre pour tuer. Celle de la violence spectacle. Et au-delà de cet état de fait, il s’est attaché à aller chercher ce qu’il y a d’humain en eux : la solitude, la haine mais aussi le besoin d’essayer de reconstituer une ébauche de structure familiale perdue ; avec des enfants, des femmes qui souffrent face à cette menace permanente de mort, en raison de la guerre qui existe entre la “13” et la “18”.


ALAIN MINGAM Grand reporter, photojournaliste, prix Worldpress pour son reportage sur l’exécution d’un traître en Afghanistan (1981), Alain Mingam a aussi occupé les fonctions de rédacteur en chef et directeur de la photo (Gamma,Sygma, Le Figaro magazine…). Il est aujourd’hui consultant médias et photo (expositions, prix, éditions…) et membre du bureau exécutif de Reporters sans frontières. Ami très proche de Christian Poveda, il est son relais sur le film La vida loca.

LA VIOLENCE AU SALVADOR • Plus de 16 000 homicides depuis 2004. • 92 homicides pour 100 000 habitants : le taux d’homicides le plus élevé d’Amérique Latine chez les 15-24 ans. • Les 2 gangs comptent 15 000 membres officiellement - le double officieusement - et 70 000 en tout sur l’Amérique latine.

à voir

• La vida loca, de Christian Poveda (Bac vidéo). 19,90 € • Le site du film : www.lavidaloca-lefilm.com

© Christian Poveda

• Les portfolios : www.agencevu.com > photographes > Poveda Christian

Ensuite, on doit faire attention au fait que Comment le tournage a-t-il été l’image de la violence induit une violence réalisé ? de l’image à laquelle on a fini par s’haCa s’est passé en deux temps. bituer. On est en temps réel par rapport Christian a d’abord fait le portrait de à des contextes de guerre, de mort, qui 130 membres des deux gangs ennemis : ne donne pas la possibilité de réagir. La la Salvatrucha et la “18”. Ce qui lui a démarche de Christian était de prendre le permis de commencer à identifier les contrepied de cette spectacularisation, personnages qu’il allait ensuite pouen allant vers ce qu’il y a d’humain. Il y voir suivre à l’intérieur de son film. avait une parfaite maîtrise de faire en La Salvatrucha a refusé de participer, sorte que la nature de son propos dans mais a suggéré la “13”. Et Christian a la dénonciation de cette violence, s’accommencé son tournage : pendant un compagne d’une écriture photographique an et demi, il est allé tous les jours – exceptionnelle – pour allier le fond et tourner à La Campanera, une zone de la forme. non droit qui appartient aux gangs, séparée par une avenue qui Que dites-vous à ceux les met géographiquement qui se destinent à ce en opposition. Il a vécu parmi eux, a gagné leur Christian est métier ? confiance. allé jusqu’au Il s’agit de répondre à trois bout de son questions. Qu’est-ce que vous voulez dire ? Et quelle lecture Quelles réponses engagement faites-vous de votre monde ? didactiques, éthiques et Comment vous voulez le dire : artistiques La vida loca avec la caméra, la plume, apporte-t-il ? l’appareil photo… selon votre sensibilité ? Christian est parti de cette analyse sur Enfin, pour qui vous voulez le dire ? Pour la pesanteur de l’hérédité sociale. Tous toucher une caste qui consomme de l’inces jeunes qui deviennent les gangs formation comme quelque chose d’admis, vont chercher une famille de substimais sans respecter la déontologie qui va tution. Un soutien. Ils sont issus des de pair ? Ou parce qu’on a une haute idée de milieux les plus défavorisés, avec une ce métier ? scolarisation parfois courte, l’alcoolisme, la prostitution… La scène du Il faut avoir des convictions, rester humble, rite d’initiation des jeunes au gang est et garder grande ouverte la fenêtre sur le quelque chose de terrible. Autant d’élémonde. S’enquérir du bien-fondé d’une déments qui expliquent en quelque sorte marche journalistique, de la nature et de l’existence des gangs qui se multiplient la qualité de ce qu’elle rapporte, pour que, en Amérique latine, près de 70 000 dans le cadre d’une démocratie, on ait le aujourd’hui. respect de la dignité de chacun.

Christian Poveda (à droite) pendant le tournage, avec “El Bambam”, “Little One” et “Cesarito”

Vous appelez chacun à relayer ce film. Christian a voulu dire : « Regardons les gens sans passer par la caricature. Essayons de réaliser pourquoi on arrive à de telles impasses, à de telles situations de violence ». Il est allé jusqu’au bout de son engagement. Et sa mort est quelque chose d’insupportable. C’est pourquoi je demande à chacun d’être l’avocat du film. Et d’arriver peut-être, comme m’a dit un couple à Poitiers, à comprendre dans quel monde nous vivons. À rester vigilant. Propos recueillis par Virginie de Galzain

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debattre

Big Brother VS Human rights

SURVEILLANCE RAPPROCHÉE

© DR

Pass NAVIGO, téléphone portable, video et géo surveillance, … nous pouvons être “ tracés ” près d’une dizaine de fois par jour. De la protection des citoyens à la violation des droits de l’Homme, le débat est posé avec Jean-Pierre Dubois et Thierry Rousselin. Jean-Pierre Dubois est président de la Ligue des droits de l’homme (1) depuis 2005 et professeur de droit constitutionnel à l’Université Paris XI. Génération Solidaire : De quand date « l’obsession » sécuritaire ? Jean-Pierre Dubois : La justice d’exception, les procédures dérogatoires au droit commun en termes de liberté publique, et l’obsession du terrorisme datent des vagues d’attentats de 1986 et 1995. À partir de là, la question du terrorisme a influencé le droit français, et les réactions politiques et policières. On remonte même plus loin, puisque le plan Vigipirate date de 1977, et ce n’est même pas une loi. Nous ne sommes pas dans un régime autoritaire et cela fait pourtant trentetrois ans que nous vivons avec une procédure qui n’a aucune base légale. Quelle a été l’incidence du 11 septembre 2001 sur la sécurité ? Le 11 septembre a accéléré les choses puisqu’on avait en France le projet de loi LSQ : loi sur la sécurité quotidienne. Une loi qui ciblait les jeunes, notamment ceux traînant dans les halls d’immeuble. Après le 11 septembre, dix amendements anti-terroristes ont été ajoutés à cette loi. Dans le même texte, il y avait donc l’incrimination d’un gamin insolent dans un hall d’immeuble et ceux qui font sauter le World Trade Center. Le point commun, soyons clairs, c’est qu’ils avaient des noms d’Arabes. Sommes-nous sans arrêt surveillés ? Je suis allé au cabinet de Michèle Alliot-Marie en novembre 2008 porter nos inquiétudes sur les fichiers. Son conseiller Sécurité a sorti son téléphone

Quelles sont les préconisations portable, son passe NAVIGO, sa carte de la LDH pour éviter les dérives bleue et m’a expliqué qu’avec ces trois sécuritaires ? objets, il n’avait aucun besoin d’un fichier Nous pensons qu’il faut une loi, pas pour pour savoir ce que les gens avaient fait interdire les technologies, mais pour depuis 15 jours. Et le gouvernement ne adapter les garanties à l’ampleur des s’en cache pas du tout. Le but est que moyens qu’elles offrent. Nous souhaitons les gens aient peur. Je regarde le Journal que la CNIL ait plus d’indéofficiel tous les jours et dependance, qu’elle récupère puis trois mois, une trentaine La question des pouvoirs qu’elle n’a de fichiers ont été créés. du terrorisme plus (interdire la création a influencé le d’un fichier par exemple) et Qu’est-ce que le fichage Edvige impliquait de droit français, obtienne des moyens qu’elle nouveau ? et les réactions n’a jamais eus. Nous souEn France, les premiers fipolitiques et haitons que n’importe quel citoyen puisse saisir un chiers datent de Louis XV policières juge et obtenir en quelques et l’idée des fichiers et des jours la communication des empreintes digitales n’est fichiers de police le concernant et le droit pas nouvelle. Mais Edvige était une gide rectification des données inexactes. gantesque interconnexion de tous les Une sorte d’habeas corpus numérique. renseignements et ça, c’était nouveau. Aujourd’hui, il n’est besoin que d’un arIl contenait de plus trois fichiers en un rêté ministériel pour créer un fichier et seul : les personnalités, les présumés cela peut se faire de la manière la plus dangereux, les gens qui se présendiscrète possible, sans débat. Avant taient à un poste dans l’administration. tout, nous souhaitons que les outils de Ce n’était pas un fichier de délinquants surveillance puissent être maîtrisés et mais un fichier de gens qui n’avaient rien contrôlés. fait et dont un policier pensait qu’ils pourraient commettre une infraction un jour, Propos recueillis ce qui est totalement contraire à toute par Marie Raymond présomption d’innocence. Qui plus est, les renseignements sur les risques de délinquance étaient mélangés à ceux sur la vie privée. Tout cela a créé une émotion très large et lorsque nous avons constitué « Non à Edvige », nous avons eu 200 000 signatures. Malheureusement, « Edvige 2 » (décret du 16 octobre 2009) est entaché d’une grande partie des vices de sa sœur aînée de 2008, et va même plus loin, avec le fichage des « origines géographiques ». Nous le contestons à nouveau grâce à une pétition en ligne et un recours en annulation au Conseil d’État.

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debattre

© DR

Thierry Rousselin (2) est consultant et enseignant en Géointelligence.

Génération Solidaire : Comment les mesures et outils de surveillance sont-ils si facilement intégrés à notre vie courante ? Thierry Rousselin : Il y a une notion très pernicieuse qui est celle du service rendu. Toutes les nouvelles technologies de surveillance arrivent toujours avec un cas concret absolument inattaquable. Quand on met en place les fichiers des empreintes génétiques en 1990, c’est juste après l’affaire Paulin. On se rend compte à l’époque que si un fichier avait pu matcher les empreintes génétiques des grands délinquants sexuels, Paulin, qui avait été attrapé, n’aurait pas été relâché. De ce fait, il y a une quasi-unanimité lorsque le fichier est présenté au Parlement. Seulement quinze ans plus tard, le même fichier recense des lycéens qui manifestent, des ados qui font des tags ou des faucheurs d’OGM. Les mesures de surveillance sont-elles transparentes ? Ont-elles des limites, un cadre ? Souvent, on met en place des systèmes qui ont des capacités, mais on ne dit pas (car parfois, on ne sait pas réellement) pourquoi on va vraiment les utiliser. On met en avant le côté préventif, alors que la plupart du

nous avons dans la poche et qui ne sont temps, les outils servent à l’investigation pas tous nécessaires. a posteriori. On nous explique par exemple que la vidéo surveillance à Londres est forQuel est l’enjeu de l’utilisation de cermidablement efficace car elle a permis de tains outils du quotidien à long terme ? retrouver vite les auteurs des attentats. Je Il faut penser à nos enfants. Aujourd’hui, si pense que si la vidéo surveillance était forune fille met une photo d’elle nue sur Intermidablement efficace, elle aurait empêché net, on ne peut pas recouper la photo, son les attentats. numéro de Sécurité sociale et sa demande De plus, le problème de tous ces moyens de d’embauche. Mais qui dit que ce ne sera surveillance, c’est que par défaut, tout le pas possible dans dix ans ? Les adolesmonde est suspect, et ce n’est pas un gliscents représentent la population la mieux sement modeste en terme éthique. Enfin, si armée et en même temps la plus à risques. l’on admet qu’il faut mettre tout le monde Ils ont tous les codes pour comprendre le sous surveillance, jusqu’où va-t-on ? Au fonctionnement des nouvelles niveau de l’atteinte faite aux technologies. enfants et aux femmes, 95% On devrait des violences n’ont pas lieu sur la voie publique mais dans se poser des En revanche, les bêtises que la chambre à coucher. Doit-on questions sur l’on fait et qui font partie de mettre des caméras dans les notre relation l’apprentissage, n’ont plus les mêmes répercussions. Il chambres à coucher ? aux outils que y a un vrai message à faire nous avons passer aux jeunes. C’est la En quoi le citoyen est-il dans la poche notion essentielle de droit responsable de sa propre à l’oubli qui est remise en sécurité, de sa propre cause. Un homme qui a comsurveillance ? mis un meurtre et qui fait quinze ans de Nous sommes très ambivalents sur ce suprison a payé sa dette à la société. Après jet. Les gens sont à la fois suspicieux de quelques années, le meurtre sera effacé certains excès de surveillance - on a vu de son casier judiciaire. Car la loi consila mobilisation avec Edvige - et en même dère que 25 ou 30 ans après, la personne a temps ces mêmes gens prennent la carte changé. Mais la fille qui laisse passer des Fnac sans se poser la moindre question. On images pornographiques va le subir toute a un sens critique un peu à sens unique. sa vie. Il n’y a pas d’oubli dans les fichiers Bien sûr il faut surveiller l’État, mais chanumériques. Il faut que les jeunes en aient cun de nous devrait aussi se poser des conscience et s’autoresponsabilisent. questions sur notre relation aux outils que Propos recueillis par Marie Raymond

livres

• (1) Une société de surveillance ? et Une démocratie asphyxiée, par la Ligue des droits de l’Homme. Éd. La Découverte. 10 €. • (2) Sous surveillance ! Démêler le mythe de la réalité, de Françoise de Blomac et Thierry Rousselin. Éd. Carnets de l’info. 16 €.

À consulter

• Le site de la Ligue des droits de l’Homme : www.ldh-france.org • Le site de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) www.cnil.fr

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a votre service

bon à savoir La LMDE a créé le FAAE pour soutenir les associations étudiantes. Le Fonds s’oriente autour de la promotion de la citoyenneté en milieu étudiant, d’actions culturelles ou de prévention santé…, et les projets doivent s’inscrire dans les valeurs de la LMDE (démocratie, partage, solidarité et autonomie).

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Pour connaître les dates des commissions : www.lmde.com > Services et avantages > Aides aux associations

Applications mobiles : alcool, où en êtes-vous, que savez-vous ?

Réussir, ensemble La LMDE propose aux étudiants une solution novatrice pour avoir accès à des notes de cours et des travaux personnalisés grâce un à nouveau site www.reussitefac.com Le 1 réseau social étudiant avec un service d’accompagnement gratuit : un système de mutualisation des cours. Ce site interactif gère les notes de cours, les travaux personnels mis en ligne par les étudiants eux-mêmes. Chacun a ainsi l’opportunité d’avoir accès aux cours qu’il aurait pu manquer. Une rubrique d’entraide, une FAQ permettent aux étudiants de faire connaître leurs problèmes, de proposer des solutions. er

Une organisation efficiente selon les cursus, les spécialisations… Dès leur inscription, les étudiants sont orientés vers plusieurs groupes définis selon l’académie, la filière, l’établissement fréquenté et le niveau d’études. Le lien entre les camarades de promotion ainsi que la recherche de documents sont grandement facilités. En résulte un échange rapide, efficace, solidaire. Une ouverture vers d’autres groupes (autres établissements, autres filières…) est également proposée pour permettre une diffusion plus large des connaissances. Des informations accessibles rapidement grâce au moteur de recherche. En un clic, accédez aux infos que vous cherchez ! Réussitefac un système complet et évolutif Reussitefac.com, ce sont aussi des modules conseils sur la prévention et la santé, l’orientation, l’insertion professionnelle… Un projet ambitieux, universel et inédit réalisé par la LMDE qui souhaite pouvoir le développer avec le concours des étudiants pour apporter la solution la plus adaptée à leurs besoins.

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