Papier Tigre

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Papier Tigre Dossier :

n째 13 - printemps 2009 - gratuit

les formats sonores

Oldman/ J.Paressant

Bajka Le Coq


Michel Bonhoure brèves Papier Tigre Bajka Deezer J. Paressant/Oldman Les formats sonores livres Le Coq disques playlists

Photo couverture : Papier Tigre (©Ch. Esneault) Directeur de la publication : Vincent Priou Rédactrice en chef : Cécile Arnoux Ont participé à ce numéro : Abé, Mickaël Auffray, Benjamin Barouh, Julien Brevet, Emmanuel Bois, Gilles Coucier, Benoît Devillers, Denis Dréan, Jonathan Duclaut, Eric Fagnot, Georges Fischer, Patricia Guyon, Marie Hérault, Cédric Huchet, Pascal Massiot, Julien Nicolas, Raphaèle Pilorge, Pol, Rafff, Benjamin Reverdy, Jérôme [Kalcha] Simmoneau, Alain Thibault, Tod. Graphisme : Christine Esneault Impression : Imprimerie Allais Tirage : 13 000 exemplaires – papier recyclé Dépôt légal : en cours Siret : 37992484800011 Tohu Bohu est une publication de Trempolino, 51 bd de l’Égalité, 44100 Nantes, et du réseau Tohu Bohu, réseau info-ressources musiques actuelles des Pays de la Loire. Prochaine parution : juin 2009 Bouclage : 11 mai 2009

L’Autre Radio

©vincent-Bazille

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©

10 Adjololo System

24 Tournée Idem

31 Coup de griffe Saravah

Le réseau Tohu Bohu ADRAMA / CHABADA Jérome [Kalcha] Simonneau Chemin Cerclère, Route de Briollay, 49100 Angers T. 02 41 34 93 87 / jsimonneau@lechabada.com / www.lechabada.com

BEBOP Emmanuel Bois 28 avenue Jean Jaurès, 72100 Le Mans T. 02 43 78 92 30 / crim@bebop-music.com / www.bebop-music.com

FUZZ’YON Benoit Devillers 18 rue Sadi Carnot, 85005 La Roche-sur-Yon cedex T. 02 51 06 97 70 / ben@fuzzyon.com / www.fuzzyon.com

LES ONDINES Éric Fagnot Place d’Elva, 53810 Changé T. 02 43 53 34 42 / pole-ressources@wanadoo.fr / www.lesondines.org

TREMPOLINO Lucie Brunet 51 bd de l’Egalité, 44100 Nantes T. 02 40 46 66 99 / lucie@trempo.com / www.trempo.com

VIP Julien Nicolas Base sous-marine, bd Légion d’Honneur, 44600 Saint-Nazaire T. 02 40 22 66 89 / jnicolas@les-escales.com / www.les-escales.com

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PAR CÉCILE ARNOUX

MICHEL

SERVICE COMPRIS

BONHOURE

Des études de commerce, une pratique de la guitare en amateur, un intérêt pour la musique, Michel Bonhoure débarque à Nantes, fin des années 70, pour rejoindre des amis musiciens, dont le groupe Tickets. Premiers achats de matériel, rencontre de son futur associé, et en 1982, création de la structure de location de son Melpomen. Début 90 : virage professionnel, droit devant ! Devant quoi ? L'accompagnement technique et artistique. Une évolution des pratiques des musiciens ? “Au début, les groupes avaient un espoir de développement réel, des concerts en perspective, ils vivaient de la musique. De nos jours, l'expérience de scène devient plus rare. Certains aspects ne peuvent être travaillés, car les groupes n'ont pas suffisamment fait de scène et n'y voient rien de problématique. De plus, le travail effectué lors d'une résidence n'est pas mis en oeuvre dans un futur proche. Les groupes jouent plus souvent dans des petites salles ou cafés-concerts où ces problématiques de son ou de technique de scène se posent beaucoup moins. Ajouté à cela le fait que l'accompagnement ou la résidence devient quelque chose de programmé dans la vie d'un groupe par les tourneurs ou managers. Les artistes ont des demandes trop intellectuelles qui nous empêchent de les emmener vers des endroits un peu inattendus ou sur des choses qu'ils n'avaient pas envie d'expliciter ou de travailler”. Pour Michel Bonhoure, les niveaux techniques ont certes évolué, mais les musiciens ne savent pas toujours utiliser leur potentiel technique sur scène. Une objectivité artistique ? Pour Michel, l'objectivité artistique n'existe pas vraiment, mais l'entrée technique est l'entrée la plus objective qui soit, et c'est un avantage. L' entrée son amène à considérer grandement l'interprétation et la traduction de l'esthétique par rapport au son façade, chaque esthétique ayant des sons différents, des techniques de mix différentes. Son rôle n'est pas d'intervenir sur le choix des musiciens, mais sur la forme que leurs choix vont prendre. Pour aller dans ce sens, Michel s'interdit l'écoute de disques des groupes avec lesquels il va travailler. Ces derniers étant souvent obsolètes. L'idée étant de ne pas chercher à restituer sur scène ce qui est fixé sur disque. L'accompagnement en général ? Pour Michel : “interpréter de la musique sur scène, c'est supposer qu'il y a un public qui paie, qui fait la démarche de venir voir de la musique en live. Je défends le respect du public, et par la même une exigence de qualité de la part du groupe, au delà du genre musical. Pour moi, il est important de se dire, en tant que musicien ou technicien : on a un devoir de résultat et de qualité vis-à-vis du public”. Posture pédagogique : La patience serait probablement la vertu principale pour ce métier. L'intimité d'un groupe lors d'une résidence, d'un point de vue individuel et d'un point de vue groupe est très vite dévoilée, et le rôle du formateur n'est pas celui de juger mais bien d'aider. Pour entrer en contact avec le groupe, et gagner sa confiance, la méthode “bonhourienne” : trouver un premier problème facile à résoudre pour aller sur d'autres problèmes plus profonds, et aussi laisser le groupe s'installer sur scène, prendre le temps. Meilleurs souvenirs… Michel Bonhoure a travaillé entre autres avec Jeanne Cherhal, Mansfield Tya., Thérèse, beaucoup de filles en fait. Le travail avec les filles est-il différent ? Il est pour lui sans doute plus facile en tant qu'homme d'avoir des relations de complicité avec des filles. Incontestablement, les relations les plus poussées qu'on puisse avoir, sont avec des groupes comprenant peu de musiciens, ce qui est le cas des artistes précités. Plus généralement, Michel dit ressentir “une satisfaction à les voir évoluer, à les recroiser, et qu'ils me reparlent de leur travail avec moi. À travers ces dispositifs d’accompagnement (entre autres), la région dispose d’un niveau artistique bien supérieur à d’autres régions ”.

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l’album. La souscription est téléchargeable sur leur myspace. Les guérilleros sont à la recherche d’un tourneur, avis aux amateurs ! www.myspace.com/guerillafresca

Les 7, 15 & 16 mai 2009, du côté de Coulaines et Roëzésur-Sarthe, se tiendra la 6e édition de la Marmite Festival. Ce festival de musiques actuelles à la campagne défend depuis toujours la mixité des sons en un même lieu (sous une même toile) et titille la curiosité des oreilles de tous âges, le tout sous chapiteau et en bord de Sarthe... Cheveu, Sporto Kantes, Xavier Plumas, Washington Dead Cats, Naïve New Beaters... L'affiche est plutôt attrayante... Infos : www.tousceschaps.org

Pour sa 8e édition, Lézard Nomade voyage en grand puisqu’il nous invite sur les pistes de l’Afrique de l’Ouest francophone à travers neuf pays (avec notamment Rokia Traoré le samedi 4 avril 2009), littérature, cinéma, théâtre, expositions, découvertes gustatives… seront au rendez-vous pour lever modestement le voile sur ces cultures de l’oralité. Un festival plus que jamais une porte ouverte sur le monde… Alors, vous embarquez ? Infos : www.kiosquemayenne.org

Forum Mars Multimédia,

Guerilla Fresca prévoit pour fin mars 2009 la sortie de son nouvel album, “Ça ira mieux demain”, enregistré fin janvier au studio “La Clé des Champs”. En attendant, il est possible de soutenir le groupe en pré-commandant

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20 et 21 mars 2009 à la Mano, Nantes Nord : deux journées de rencontres sur le thème “Transmettre la culture multimédia” organisées autour d'échanges d'expériences et d'analyse des usages, d'ateliers de pratiques et de diffusions de créations. Forum organisé par les acteurs des usages nonmarchands du multimédia en Pays de la Loire. Infos et inscriptions sur : http://www.marsmultimedia.info

Label créé à Nantes fin 2007,

VladProd a pour ambition l’organisation de concerts, et la réalisation d’enregistrements, sur le principe d'une auto-production de A à Z. Deux groupes figurent au catalogue : Vladivostok, groupe nantais de discopunk et Boris Viande, combo de DJ (musiques de l’Est). VladStudio est aussi un studio d’enregistrement mobile au service des groupes. Infos : www.vladprod.org

Pour souffler sa sixième bougie, le festival Les Foins d’Hiver déménage sur Mayenne, à l’occasion d’une nouvelle collaboration entre Au Foin De La Rue et Le Kiosque. Entre musiques du monde et électro, trois fers de lance (Rageous Gratoons, De Kift et Brain Damage) et trois découvertes (Monofocus, Masaladosa et Djemdi) se partageront la scène du petit frère hivernal d'Au Foin De La Rue, les 13 et 14 mars prochains. À noter également, le baptême des studios de répétitions à Saint-Denis-de-Gastines : “Le Cube” a ouvert ses portes, avec ses 2 studios de répétition au top en


acoustique et en matos... Infos et contacts : 02 43 08 84 48, www.aufoindelarue.com

vivant” c’est-à-dire exécuté en direct devant un public. Il n'empêche que plus du tiers de ses heures, ne sont pas qualifiées en spectacle vivant. Pour cela, Abalone, agence intérim basée à Nantes, vient d'ouvrir un département évènementiel destiné aux techniciens du spectacle. Infos : 02 51 89 69 96 patrick.bonnet@abalonegroup.com

Kwal, Xavier Merlet et Thérèse sont à l'affiche du festival du Chainon Manquant à Figeac (46) du

En attendant un premier disque, Orphée tape fort avec ce 5 titres, oscillant quelque part entre Einstürzende Neubauten, les Young Gods et Nine Inch Nails. Vous l'aurez compris, Orphée a planté sa tente au croisement de l'expérimental, de l'indus et des musiques orientales ou manouches. Prometteur ! Infos : www.myspace.com/ theorpheebox Côté festivités en Vendée, 2 rendez-vous avant le big raout des festivals d’été : Pay’Ta Tong, qui réunira, entre autres, à La Ferrière du 10 au 12 avril, Toots & The Maytals, Lo’Jo, Caravan e Palace et Shantel, puis La 7 Vague à Brétignolles les 22 et 23 mai prochains, avec Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra, Java, Birdy Nam Nam et Bauchklang. Infos : www.paytatong.com www.7vague.com Suite à la nouvelle convention collective des entreprises prestataires de l'évènement et du spectacle, le technicien intermittent doit impérativement travailler sur un “spectacle

18 au 22 mars prochain. En amont, ils sont accompagnés par la fédération Chainon Pays de la Loire (Région en Scène) et Trempolino dans le cadre de Parcours d’artistes, dispositif qui favorise le développement et la promotion des artistes des Pays de la Loire. Infos : www.fntav.com Une jeune équipe de tournage part à la recherche du rock nantais. Groupes, associations et structures prennent la parole et ouvrent une nouvelle réflexion dans un documentaire expérimental... Alors, Nantes est-elle encore rock en 2009 ? “Et le Silence est entendu” sortira en avril 2009. Infos : www.myspace.com/ rockumentaire par Elsee Prod. Vers un retour du Rock Festival de Fontenay ? L’idée d’organiser un temps fort sur 2010 autour des musiques amplifiées est en tout cas dans les cartons de la nouvelle municipalité. Les anciens sont contactés, les assos actuelles également, on en reparle prochainement.

Novembre 2008, les Nantais d'Akalmy (JM, Trez et DJ Sandro) s'envolent pour Los Angeles afin de collaborer avec une légende du hip-hop, B-Real, le célèbre MC du groupe Cypress Hill. Résultat : un morceau associant pour la première fois l'artiste américain à un groupe français. Ce morceau figurera sur une compilation réunissant de jeunes artistes internationaux, et sur le prochain album d'Akalmy. Infos : http://www.myspace. com/akalmy44

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papier tigre

REMUE-MÉNAGE À TROIS

PAR KALCHA PHOTO : CH. ESNEAULT

Avec des noms pareils, on s’attendrait à ce qu’ils nous jouent une resucée de French Touch pour bobos parisiens. Que nenni. Éric Pasquereau (chant, guitare), Arthur de La Grandière (guitare) et Pierre-Antoine Parois (batterie) forment au contraire l’un des groupes de rock les plus excitants de leur génération. Au niveau international, s’entend !!! Rencontre avec le trio nantais. Jusqu’ici vos projets précédents (Room 2004, Argument, Patriotic Sunday…) avaient toujours obtenu un certain succès critique, mais on est passé au cran au-dessus avec Papier Tigre. Les retours de la presse - même généraliste - sont excellents. Qu’est-ce qui fait une telle différence ? Éric : Je pense que déjà on est tout simplement meilleurs aujourd’hui que par le passé. Et puis il y a beaucoup plus d’investissement personnel et de travail dans Papier Tigre que dans tous les autres projets qu’on a pu avoir avant. On est toujours sur Effervescence, par exemple, mais le label n’est plus non plus ce qu’il était il y a quelques années. Il est beaucoup mieux identifié, mieux distribué, on bénéficie aussi de ça… Pierre-Antoine : On ne fait plus que Papier Tigre aujourd’hui. On a décidé de s’y consacrer entièrement. Nos autres projets se sont toujours faits en parallèle de nos études, etc. On ne pouvait pas y consacrer la même énergie et le même temps. Et il ne faut pas oublier qu’on a déjà dû faire environ 200 concerts avec Papier Tigre contre une cin-

quantaine avec nos projets précédents, donc il est peut-être normal qu’on parle davantage de nous aujourd’hui. Vous avez réussi à beaucoup tourner à l’étranger (USA, Brésil, Chine, Angleterre…), à participer à des festivals prestigieux (“All Tomorrow’s Parties” à l’invitation d’Explosion In The Sky…), vous êtes encensés par la presse… De l’extérieur, on pourrait vite ne voir que le côté glamour de la chose. Pour nous remettre les pieds sur terre, vous pouvez nous dire combien vous vendez de disques ? E : On ne vend pas grand chose, c’est sûr. On a dû vendre environ 1 500 exemplaires du premier album. Le second semble se vendre un peu plus vite, mais en même temps la durée de vie d’un disque dans les bacs raccourcit de jour en jour… En clair, aujourd’hui on doit être à 2 000 exemplaires vendus en tout sur nos deux albums. Ce qui est ridicule comparé aux gros noms de la variété française, mais pas si mal comparé aux “gros” grou-


pes étrangers qu’on adore et qui doivent vendre en France environ 5 000 disques à tout casser. On sait qu’on n’est pas sur un créneau très vendeur en France, donc ça fait relativiser… Votre musique est assez déstructurée, pourtant j’ai l’impression que vous faîtes attention à ce qu’il y ait toujours un groove, même dyslexique, pour ne pas perdre les gens. Vous ne tombez pas dans le piège de l’intellectualisation dans lequel tombent assez souvent les groupes de votre famille musicale… Arthur : C’est vrai qu’on n’avait plus envie de faire des morceaux de 10 ou 15 mn comme on a pu en faire par le passé. On avait la volonté d’écrire de vraies chansons, quelque chose de très énergique aussi. P.A.: Et du coup, c’est impossible de garder une énergie sur dix minutes. Le format chanson s’est donc un peu imposé de lui-même. E : Mais on ne réfléchit pas non plus au moment de la composition à faire quelque chose de mélodique ou de groovy. Ça vient comme cela, à base d’improvisation à trois, en répet’. On garde le morceau seulement s’il nous plaît à tous les trois. Aujourd’hui, notre musique est le fruit digéré de tout ce qu’on a écouté, de l’époque Weezer aux groupes de math-rock. Justement, on imagine bien que vous avez toute la collection des Fugazi, Shellac & co. Mais y at-il chez vous, des disques d’artistes que vos fans seraient très surpris de trouver là ? P.A. : Je m’intéresse énormément à l’afrobeat, même si je n’ai pas beaucoup de disques à la maison. J’ai vu par exemple Tony Allen, le batteur de Fela, deux fois sur scène et je me suis pris deux grosses claques. Il a un sens du rythme carrément monstrueux. E : Moi, je suis un gros consommateur de musiques en tous genres. J’écoute beaucoup de pop 60’s comme The Kinks ou The Zombies, beaucoup de folk comme Dylan, Cohen et Drake, beaucoup de post-punk comme les Talking Heads, etc. Je peux écouter de tout, du moment que ça me plaise, et que je trouve ça un brin novateur. Ca va du hip hop de MF Doom à la pop de Why?, en passant par Animal Collective, Battles ou Black Star. A : Alors moi, même si on se fout souvent de ma gueule à cause de ça, je suis assez fasciné par les productions très léchées du hip hop ou du r’n’b. Des trucs super mainstream, comme Timbaland et Rihanna. J’hallucine toujours avec quelle aisance ils arrivent à rendre un morceau ultra efficace,

comme ça, en trois minutes. Même si c’est probablement très éphémère, j’avoue que ça me scotche souvent. Il y a une simplicité et une efficacité dans ces morceaux qu’on recherche un peu aussi dans notre musique. Un mot sur l’enregistrement au studio Black Box. C’était pour faire comme vos héros (Shellac, Les Thugs, The Ex…) ? E : Alors ce n’était pas ce qui était prévu au départ. On voulait profiter d’un séjour aux States pour enregistrer avec J. Robbins, le chanteur/guitariste de Jawbox et Channels, qui a un studio près de Baltimore. Finalement, ça n’a pas pu se faire. On s’est donc dit qu’on avait un super studio tout près de chez nous, dans lequel avaient effectivement déjà été enregistrés certains de nos disques de chevet. Iain Burgess était partant pour le faire, ce qui nous a fait très plaisir vu qu’il n’enregistre plus grand monde aujourd’hui. Bon, il a quand même enregistré les Klaxons récemment… (rires).

Papier Tigre The Beginning And End Of Now Effervescence / Differ Ant 2009 Déjà largement repéré à la sortie de leur premier opus paru en 2007, PAPIER TIGRE enfonce désormais le clou avec un excellent second album enregistré au Studio Black Box par Iain Burgess (Shellac, The Ex, Sloy…). L’information est de taille tant le son de ce disque vous met sur le cul dès les premières secondes. Les guitares pugnaces et la batterie tachycardique vous donnent vite des palpitations. Le trio nantais évite aussi le piège du tout-cérébral qui plombe trop souvent les autres formations de “rock libre”. La musique de Papier Tigre fait bouger les corps et les esprits dans une même danse folle, au gré de mélodies de chant faussement simplistes qui survivent miraculeusement dans ce maelström rageur. Une sorte de math rock asymétrique, qui parvient malgré tout à tracer une ligne droite entre Fugazi, Talking Heads et Don Caballero. Kalcha

Infos www.myspace.com/papiertigre http://collectif-effervescence.blogspot.com

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bajka

FRÉNÉSIE BALKANIQUE

PAR ÉRIC FAGNOT PHOTO : SYLVAIN TROVALLET

Depuis 10 ans, Bajka puise son répertoire dans un univers nourri de l’héritage des peuples d’Europe Centrale dont il perpétue l’esprit et l’histoire, aussi bien dans la rue que sur scène. A quelques jours de la sortie de leur troisième album, l’occasion était trop belle de revenir, en compagnie de Fabrice et d’Erwan, saxophoniste et accordéoniste du groupe, sur le parcours atypique de cette mini fanfare de grand chemin. Cette année Bajka fête ses dix années d’existence, comment s’est constitué le groupe ? F : Bajka s’est formé un peu par hasard, ses débuts sont étroitement liés à la compagnie du Théâtre du Tiroir, une troupe lavalloise, qui nous avait proposé d’illustrer une pièce intitulée “Les pinces à linges” basée sur les musiques traditionnelles d’Europe de l’Est. À l’origine du groupe, nous étions 4 musiciens (saxophone soprano, trompette, tuba et percussion) puis la formation définitive est née avec l’arrivée d’Erwan à l’accordéon. Depuis Micha a remplacé Vincent à la trompette. Nous avons toujours joué dans les festivals, les mariages, les soirées, et surtout dans la rue où nous nous sommes construits. E : Puis il y a eu aussi des rencontres importantes, je pense notamment à Roberto De Brasov, un accordéoniste rom d’origine roumaine avec lequel nous avons énormément appris. Il nous a fait

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comprendre ce qu’était le style tsigane. Cela a été déterminant dans le développement de Bajka. D’une manière générale, les rencontres et la route caractérisent bien l’histoire de Bajka, car elles ont contribué à façonner notre style et notre façon d’être, et ça collait parfaitement à l’esprit et à l’histoire de ces musiques traditionnelles. Le troisième album découle de la création d’un nouveau spectacle, qu’est-ce qui a motivé le choix de créer d’abord un spectacle pour ensuite enregistrer un album ? F : Ce choix s’explique par une envie commune de renouveler le répertoire qui datait un peu, et ne correspondait plus à la formation actuelle depuis l’arrivée de Micha à la trompette. Nous avons donc eu envie de créer un nouveau spectacle. Le Kiosque et le Pays de Haute-Mayenne ont mis à notre disposition le théâtre durant une semaine, pour travailler la mise en scène avec Sylvie


Mantoan et intégrer les nouveaux morceaux. L’album est la suite logique même s’il ne constituait pas un objectif primordial au départ. E : Il est vrai qu’en premier lieu, nous n’avons pas pensé à la création de l'album, nous étions plutôt concentrés sur la création du nouveau spectacle. Par rapport à sa réalisation, nous souhaitions travailler en procédant à des prises de son “live” sans public dans une salle de spectacle, l’objectif étant de capter une énergie collective que le studio ne permet pas. Nous avons donc enregistré l’été dernier dans la salle du Rex à Château-Gontier avec David Veyser, qui a déjà réalisé nos 2 premiers albums avec beaucoup de talent. Le mix s'est fait chez lui, puis nous sommes allés au très bon studio de mastering Globe Audio à Bordeaux. Nous sommes, vraiment satisfaits du résultat final. Ce nouveau répertoire laisse une place importante au chant, comment expliquezvous ce choix artistique vis-à-vis de vos deux albums précédents qui restent très instrumentaux ? F : C'est une idée forte qui nous trottait dans la tête depuis longtemps : chanter. Nous écoutons tous des musiques de l'est dans lesquelles le chant occupe une place prépondérante. L’arrivée de Micha nous a permis de franchir le cap, mais encore une fois, le choix de chanter sur cet album s‘est fait naturellement. Il a juste fallu travailler spécifiquement et effectuer un travail approfondi sur l’organisation et l’arrangement vocal. Au final, on s’est fait super plaisir dans l’interprétation de 5 morceaux, dont 3 traditionnels et 2 compositions, portés à plusieurs voix. Le fait de travailler avec un tourneur aujourd’hui, ELIPS en l’occurrence, est assez nouveau pour vous, peut-on l’interpréter comme un pallier supplémentaire dans la logique de développement du groupe ? F : Oui c’est une nouvelle étape dans la mesure où sans un minimum d’encadrement, il est difficile d’exister sur la scène actuellement. Longtemps, nous avons tourné confortablement par le boucheà-oreilles. Aujourd'hui, ça ne suffit plus. Nous avons donc fait le choix de travailler avec Samuel Pasquier que nous connaissions déjà bien pour avoir partagé différents projets avec lui par le passé. Mais si aujourd'hui, nous défendons un spectacle de scène, il restera toujours une place pour nous dans la rue. C'est un peu nos racines.

Et les projets à venir… E : Quelques dates commencent à tomber notamment des festivals l’été prochain, en ce moment nous préparons le concert de la sortie d’album, programmé à la fin du mois au 6par4. En parallèle, nous continuons à travailler en partenariat avec des orchestres d’harmonie, ceux de Saint-Nazaire et d' Andouillé avec lesquels nous présenterons, en mars et avril prochains, un projet autour de l’échange d’orchestres et du travail de style. F : Nous comptons beaucoup sur la sortie de ce nouveau disque et sur ce nouveau spectacle pour nous (r)amener sur le devant de la scène, auprès du public mais aussi des professionnels. Espérons qu'ils nous écoutent !

Bajka Za Vitsa AP 2009 Enregistré dans des conditions live sans public, “Za Vitsa”, le troisième opus de BAJKA, revisite en 13 titres la musique du répertoire tsigane et klezmer. Cette mini fanfare déjantée maîtrise parfaitement bien son répertoire, vous entraînant dans une furieuse frénésie pimentée de cuivres et de percussions. On ne s’en lasse pas et on en redemande. Les compositions sont à la hauteur des reprises dans lesquelles chacun apporte ses influences sans jamais chercher à surcharger l’ensemble ou à l’étouffer. C’est la même énergie collective que l’on retrouve dans les morceaux chantés dont les voix portent un souffle nouveau à un univers musical jusque là, très instrumental. D’une qualité musicale incontestable, ce nouvel album de Bajka clame un gargantuesque appétit de vivre, propice au débordement, à la transe mais aussi à la mélancolie. Le genre d’album à réconcilier tout le monde. Éric Fagnot

Infos www.bajka.fr www.myspace.com/groupebajka www.elips.org

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Adjololo system

UN(E) AIR(E) DE FAMILLE

PAR CÉCILE ARNOUX PHOTO : DR

Durant les années 88-90, les frères Livenais du groupe Caline Georgette posent leurs bagages au domicile familial pour répéter, enregistrer, travailler. En 2003, naissance du groupe Akeikoi et de l'association Adjololo System, créée pour être partenaire de l'opération “Caravane itinérante” à travers l'Afrique de l'Ouest. À cette période, une jolie opportunité à saisir se présente : un bâtiment mitoyen du local de répétition des Caline Georgette est à vendre. Belle aubaine ! Le projet d'Adjololo System prend dès lors une autre tournure, plus ambitieuse, plus diversifiée. C'est en 2007 que le studio des Fromentinières, à Freigné (49), est inauguré. L'asso, forte de ses 150 adhérents, pose des statuts et propose plusieurs axes de développement. Un collectif d'artistes, ou plutôt une coopérative de musiciens est alors montée. Pensée comme un groupement agricole d'exploitation en commun (GAEC) culturel, l'idée est bien de mutualiser des moyens matériels (instruments, lieux), humains (personnes ressources, savoir-faire artistiques, techniques, administratifs qui mènent parfois à du co-management, ou de la co-production) bénéfiques à l'ensemble des groupes du collectif. Mais, pas question de rester dans un laboratoire fermé. Le lieu est ouvert à d'autres musiciens pour des résidences, des répétitions, voire de l'enregistrement. Les groupes peuvent même travailler avec leur propre ingénieur du son. Le local peut être loué vide, ou avec différentes prestations supplémentaires non obligatoires (ingénieur du son, musiciens supplémentaires...). Le studio proposé a ses particularités : matériel plutôt vintage, analogique. Il est configuré de telle sorte qu’il permet les enregistrements live tout en gardant la qualité sur des prises de sons isolées. Plusieurs groupes ont déjà enregistré en 2008 : Térakaft, Akeikoi, La Ruda, Iom et Zenzile. En parallèle, l’association développe un certain nombre d'actions destinées à un public extérieur. Avec d'autres associations comme le Chabada, Trempolino, des écoles de musique, Adjololo System propose des stages de danse et de musique africaines, offre aux élèves d'écoles de musique la possibilité de venir assister à des répétitions, à des adultes de la région de suivre des master-classes, ces projets étant soutenus par le Conseil général et régional. Beau moyen de collaboration avec des institutions qui ont toute leur place dans le projet de l'association fondé sur la collaboration et le partenariat. Englobée dans le projet, une petite salle d'expérimentation artistique de 150 places permet aux musiciens de développer de nouveaux projets, et aux adhérents de venir découvrir gratuitement des spectacles, une population rurale si curieuse. Enfin, Adjololo System entend continuer à développer ses relations à l’échelle internationale, grâce à son réseau, notamment en Afrique de l’Ouest où des projets de partenariat sont déjà en cours. Adjololo System : une solution alternative et labelisée ? équitable ?... Infos et contacts www.adjololo.com

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La surprise fut de taille quand, Free, associé à un site alors totalement inconnu Deezer, annoncèrent conjointement la naissance d'un nouveau service de musique légale, gratuite et illimitée. De quoi être perplexe et méfiant, car nous étions dans une période où l'offensive médiatique du lobby des majors, à l'égard des téléchargements illégaux, battait son plein. Les deux protagonistes unis par un contrat, semble-t-il opportuniste, tirèrent chacun avantage de ce petit arrangement. L'un ajoutait une corde à son arc et contre-attaquait ses concurrents, l'autre profitait de l'aura du premier. C'est sur les cendres encore chaudes de BlogMusik.net, empêtré dans un procès pour violation des droits d'auteurs, que fut créé Deezer en avril 2007. À l'origine de la première mouture, Daniel Marhely, rejoint par un deuxième comparse Jonathan Benassaya, décidèrent de rebondir et repartir sur des bases, disons, plus raisonnables. Révisant leur modèle économique et changeant le nom du site (ne cherchez pas la signification de Deezer, il n'y en a pas), ils marquaient alors la rupture et l'ambition du projet. L'utilisation de Deezer est simple. Iil suffit de rechercher suivant le nom d'un groupe, d'un album ou d'un titre, et si celui-ci est présent dans une base de près de 4 millions de titres (celle-ci est constamment enrichie) vous pourrez l'écouter sans aucun téléchargement préalable, en streaming. Une inscription, toujours gratuite, vous permettra alors de sauvegarder vos playlists et éventuellement les partager avec votre réseau suivant les principes omniprésents du web 2.0. L'offre provient de deux sources possibles. La première, la plus importante, est celle des majors et labels indépendants. Des accords existent entre bon nombre d'entre eux et le site, et pas des moindres1. La deuxième, est issue des uploads des utilisateurs. Ceux-ci passent alors au travers d'un filtre audio fingerprint, c'est-à-dire qu'il détecte si le titre soumis par l'internaute appartient au catalogue autorisé de ses partenaires. Si c'est le cas, alors il est rendu public, sinon il reste a l'usage exclusif du donateur. Calqué sur le modèle des webradios, Deezer collecte tout ce qui est écouté et playlisté par les inscrits pour être ensuite communiqué à la SACEM, qui facture ainsi son dû. La fréquentation du site attire les annonceurs et procurent alors les uniques revenus. La mécanique est viable, elle a même permis d'éponger les arriérés SACEM de BlogMusik. Mais la popularité du site, toujours en forte croissance, pousse Deezer à accentuer la présence de ces pubs et à envisager prochainement l'inclusion de spots audio en cours d'écoute. Cette phase inéluctable pour un site reposant sur ce type d'architecture, est toujours critique. Car elle offre l'occasion pour les sites concurrents2, et moins évolués à ce jour, de courtiser ceux qui n'accepteront pas cette évolution envahissante.

deezer

DE BONNE AVENTURE PAR DENIS DRÉAN

Deezer est une sorte de radio à la demande, il n'y a pas de téléchargement possible sans redirection vers un site marchand. Mais il y a une solution complètement légale et confirmée par Catherine Kerr-Vignale, membre du directoire de la SACEM : la loi autorisant l'enregistrement à but privé, car celle-ci est rémunérée par la taxe sur les supports de stockage numérique. Il vous suffira donc d'enregistrer lors de l'écoute, avec un logiciel spécifique3 et de reporter sur votre lecteur MP3, l'enregistrement, d'une qualité forcément moindre qu'un morceau rippé d'un CD. 1 2 3

http://www.deezer.com/legal/partners.php Ex : Jiwa, Imeem, Last.fm ... Ex : Freecorder Toolbar

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oldman / J.Paressant

DEUX TÊTES SOUS LA MÊME CASQUETTE

PAR CÉCILE ARNOUX PHOTO : CH. ESNEAULT

Charles-Eric Charrier (Oldman) et Jérôme Paressant : des personnalités, des caractères assez différents, qui ont malgré tout en commun une certaine rigueur, une idée de la musique qui doit être avant tout libre. Une musique qu'ils ont eu envie de créer ensemble à distance, sans pression, et surtout avec du plaisir. Deux artistes sans doute faits pour se rencontrer... Pouvez-vous vous présenter l’un, l’autre ? Charles-Éric : La rencontre s'est faite lors de l'enregistrement de Lena & the Floating Roots Orchestra, même si nous avions déjà collaboré. Jérôme a une ouverture musicale importante, c'est un musicien libre. Jérome : Difficile de le définir. Nous avons une culture musicale assez similaire, et nous arrivons, en traçant notre propre sillon, à amalgamer des influences très diverses. Malgré beaucoup de non-dit, les choses se mettent en place naturellement entre nous. Vous travaillez donc toujours librement ? CE : La musique improvisée permet de ne pas avoir de définition d'un groupe, et de mettre en avant l'intuition avant la réflexion. Cette méthode me plaît beaucoup, j'aime travailler avec des gens comme Jérôme qui a confiance en son instinct J : Nous recherchons des complémentarités musicales. Pour le disque, Charles m'a envoyé des choses assez abouties que j'ai coupées, auxquelles j'ai rajouté des parties, des machines. Il y a un aspect musique improvisée sur le disque, mais je trouve qu'il sonne rock au niveau de la production.

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CE : Jérôme est musicien/producteur, il est responsable du son, des arrangements, des compositions finales. Ce disque a une production rock, pop tordue, parce que Jérôme apporte des choses très free, voire jazz, alors que moi je suis resté sur des harmonies pop et sur des intuitions “musiques du monde”. De quelle manière arrive-t-on à une telle variété de styles ? J : Rien n'est calculé. Cela vient de la somme de ce que nous avons aimé, assimilé, et d'une certaine maturité. À 20 ans, je jouais du rock ; désormais, je souhaite sortir des choses formatées. J'ai une très grande admiration pour Tom Waits qui a joué les 15 premières années des choses très classiques, et qui à un moment est parti sur du cabaret, des choses plus bancales. Plus il vieillit, plus il part dans tous les sens. CE : C'est aussi le cas de Talk Talk ou Robert Wyatt. Nous arrivons à cette variété musicale grâce à une idée de liberté ; nous n'avons pas de limite musicale, et nous avons l'envie.


Quelle est cette envie ? CE : J'ai commencé à faire de la musique parce que j'aimais cela, et parce que ce fut un moyen de me faire aimer. Mais depuis que j'ai compris certaines choses, je n'ai plus besoin de me faire aimer. Je n'attends rien, je vais vers la simplicité. J : Je joue beaucoup, toujours en équilibre avec l'électronique, l'acoustique, et Charles me permet de creuser certaines voies. Quelle place a ce projet parmi tous les autres ? J : Tous mes disques ont la même importance, idem pour les projets collaboratifs. CE : Tous les disques sur lesquels je joue sont “mes” disques. Il y a évidemment un respect pour les musiciens avec lesquels ou pour lesquels je joue, mais cela fait partie de mon parcours. Comment avez-vous travaillé pour ce disque ? J : Charles m'a envoyé des choses très finies, des pistes superposées sur un sampler. Je trouve ma place, j'écris mon histoire, je place mon instrument et je réarrange. Nous nous sommes assez vite arrêtés sur ce que nous voulions. Nous avons mis à peine deux mois. Pour le prochain disque, la méthode de travail sera bien différente : un batteur et un enregistrement live. CE : L'esprit est un peu punk en fait. J'aime proposer aux gens des choses à l'inverse de comment je les perçois, comme une forme de challenge. Et puis, mon travail s'est concentré sur deux ou trois jours, un peu dans une forme de challenge aussi. Et la scène ? CE : La scène me déçoit souvent, dans le sens où un disque doit être suivi de concerts pour le business. Et puis faire trois concerts dans des conditions techniques intéressantes et enquiller quinze dates derrière pour courir après le cachet, je n'en ai plus vraiment envie. Pour moi, un disque est aussi vivant qu'un concert. Un disque foudroie le temps et l'espace ; même s'il sort en 1964, tu peux être autant touché en 2009. Pour le commerce, on nous fait croire que c'est de la continuité. J : Nous sortons beaucoup de disques, à l'inverse des groupes de rock comme Radiohead qui publient un disque tous les deux ans, disque suivi d'une tournée. Ce n'est pas parce que nous sortons beaucoup de disques qu'ils sont bons, et ce n'est pas parce qu'un artiste en sort peu qu'il ne sera pas bien. Notre projet est particulier ; pour une salle jazz, c'est trop rock, pour une salle de musiques actuelles, c'est trop jazz. J'aimerais en faire plus pourtant.

Peux-tu nous parler d'Oceanik Creations, et de la musique sur le web, en général ? J : Je le gère petitement, c'est très artisanal. Je l'ai monté pour sortir mes disques, mais je n'ai pas beaucoup de temps à consacrer à la promo. “Under the house” sortira en février en numérique, mais en format WAV, parce que j'y tiens, et aussi en physique. CE : Le web est intéressant quand tu t'appelles Radiohead. Sans promo, ton disque en numérique est encore plus noyé dans la masse. J : Pour un indépendant, il faut cibler les plateformes de téléchargement. La plateforme numérique n'est pas la panacée. Les petits labels ne gagnent pas d'argent en vendant sur internet en France. CE : Pour moi, l'intérêt d'une plateforme numérique serait de proposer en écoute, voire en vente, un morceau de 30 minutes, une création particulière, disponible temporairement. Ou bien alors une sorte de work in progress avec une base musicale complétée tous les jours ou toutes les semaines. J : C'est ce que j'ai tenté de faire avec la série Climax, en donnant à des musiciens la possibilité de jouer 15 minutes. Mais ces propositions sont écoutées quand tu es connu, malheureusement. Pour moi, il faut avancer, et ne pas se soumettre aux lois économiques. En tant que label, je m'en rends vraiment bien compte.

Oldman & Jérome Paressant Under the House Oceanik Creations 2009 Un peu à la manière du fabuleux Boxhead Ensemble de Chicago, et notamment son illustration de la BO du film “Dutch Harbor”, JÉRÔME PARESSANT et OLDMAN dessinent un espace-temps musical étonnant. Leur univers est si peu facile à étiqueter, qu'il convient d'évoquer plutôt la densité des slide-guitares, clarinettes, basses, percussions et machines, toutes ces plumes qui écrivent depuis quatre mains, de longues plages méditatives. Ajoutés à cela des bruitages divers, étranges, des sons acoustiques et électroniques, “Under the house” est bel et bien une cave qui résonne, où les courants d'air réchauffent, où la lumière pénètre malgré tout, où la spiritualité se respire, où les trésors se découvrent, où la magie opère, une heure durant. Cécile Arnoux

Infos www.myspace.com/oceanikcreations www.jparessant.com www.myspace.com/charlesoldman

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PAR PASCAL MASSIOT ILLUSTRATIONS : BRÜNO

LES FORMATS SONORES : VOUS AVEZ DIT PROGRÈS ? Dans un article du quotidien Le Monde resté fameux intitulé “Le MP3 mutile le son et l’audition”(1), Gilles Tordjman s’en prenait vigoureusement à la star des formats de compression sonore de ce début de 21e siècle : ineptie pour le musicien et le mélomane, risque avéré de perte irréversible de l’audition... Face à ce tableau sans concession en forme de réquisitoire dressé par l’ex-journaliste des Inrocks, existe-t-il une autre réalité (une autre vérité ?), tenant compte, notamment, de paramètres techniques ou des conditions de diffusion, d’accessibilité et des modalités d’écoute ? Et si l’on considère la question des formats sonores dans son ensemble, le MP3 n’est pas tout, même si sa propagation planétaire via le réseau des réseaux, en a fait le plus utilisé de tous. Il y a eu un “avant le MP3” et l’avenir du son, pas si lointain, pourrait bien se passer de lui. Mais que sont précisément ces formats sonores : MP3, OggVorbis, AAC…? Que signifient ces acronymes et ces termes ? C’est ce que nous verrons après une évocation brève des grandes étapes historiques de la reproduction sonore. Puis, partant à la rencontre de celles et ceux qui sont en prise avec la “chose sonore” (musiciens, gens de radio, de studio d’enregistrement, de (2)

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label, distributeurs ou encore enseignants), nous tenterons de restituer, au travers de cette approche plurielle, quelques fragments d’une problématique complexe et polymorphe, mais résolument actuelle.

Un peu d’histoire… Alors de quoi parle-t-on quand on parle de formats sonores ? Le format n’est pas le support(2), même si ces deux aspects se sont parfois confondus au cours de l’histoire de la reproduction sonore. Ainsi, au début du vingtième siècle, la bataille entre les cylindres de Thomas Edison et les disques d’Émile Berliner (inventeur du gramophone) fut la première guerre des formats et des supports. Et l’on connait la suite : durant plus de trois quarts de siècle, le disque fut LE support pour écouter de la musique. Furent successivement disponibles les galettes en zinc recouvertes de cire, puis en shellac (produit à base de résine végétale) auquel succédera le vinyle, inventé à la fin des années 30. De 78 tours et à partir des années 50 avec l’arrivée du vinyle, les disques vont tourner à 45, 33 et même 16 tours par minute. Leur moindre poids, leur facilité d’utilisation et leur capacité de

(1) Gilles Tordjman “Le MP3 mutile le son et l’audition” , Le Monde, 28 août 2008. Les supports actuels les plus répandus sont : le CD (Compact Disc), le DAT (Digital Audio Tape), le minidisc, la cassette compacte digitale (DCC), le Super Audio CD, le disque numérique polyvalent (DVD), le HD-DVD, le Blu-Ray Disc, la carte Compact Flash, le disque dur. À noter un retour récent (et encore timide) de la K7, celle inventée par Philips en 1961.


diffusion rapide de tous les nouveaux courants musicaux, de toutes les nouvelles tendances, feront du disque vinyle l’instrument d’une véritable révolution culturelle. 1983 sera l’année qui verra l’apparition du Compact Disc (CD) et de son adoption quasi immédiate comme standard international, détrônant ainsi le vinyle qui restera distribué mais de façon marginale (même s’il se refait une santé depuis quelques temps). Depuis quelques années, le marché des ventes de CD est en crise. Ce qui ne signifie pas pour autant que l’édition musicale dans son ensemble soit affectée : “En France, pour l’année 2008, les ventes de musique numérique ont enregistré une croissance de 49 % en 2008 pour atteindre 76 millions d’euros. Une hausse qui ne suffit cependant pas à compenser la chute des ventes de CD (-107 millions d’euros ; -15% en volume)”, précise Émile Lévêque sur le site ZDNet.fr. La montée en puissance de la musique numérique et sa diffusion toujours plus large sur la toile est indissociable des formats de compression sonore grâce auxquels elle est véhiculée.

“to lose” (perdre). C’est-à-dire un format dit “destructif” en ce sens que la compression opérée recalcule le spectre des fréquences et notamment les fréquences aigües. La compression est donc une suppression de ces fréquences extrêmes, dont le but est un moindre encombrement de l’espace informatique. Cette perte de qualité sera plus sensible, notamment, à l’écoute de la musique classique. De plus, une fois la compression opérée, il est impossible de revenir au format d'origine, sans perte.

L’Empire contre-attaque…

La riposte imaginée en 1999 par le géant Microsoft pour contrer le MP3 et son succès planétaire est le format (gratuit) WMA (Windows Media Audio). Comme son concurrent, c’est un Sa majesté le MP3 format “lossy”. Ses concepteurs et promoteurs Et quand on pense format sonore, c’est le MP3 assurent que le WMA est en capacité de restituer qui vient immédiatement à l’esprit. Elaboré à la qualité du son de meilleure façon que le MP3 pour un débit linéaire équivalent. Selon Microsoft, partir de 1987, il a été le premier à permettre le transfert de fichiers audio sur internet. un morceau compressé et encodé au format MP3 est l'abréviation de MPEG-1/2 Audio Layer WMA encodé à 192 Kbps ne peut se distinguer 3, la spécification sonore du standard MPEG-1, d’un format numérisé non compressé comme le du Moving Picture WAV. Le WMA se Experts Group “La montée en puissance de la musique décline en 2 versions : (MPEG). C'est un numérique et sa diffusion toujours plus Standard et Pro. algorithme de comLa version Standard pression audio per- large sur la toile est indissociable des est de loin la plus mettant de réduire formats de compression sonore grâce répandue et offre de façon drastique l’avantage d’une auxquels elle est véhiculée.” la quantité de doncompatibilité avec de nées nécessaires pour restituer du son. nombreux baladeurs numériques, lecteurs La compression audio en MP3 permet une com(Winamp), platines, etc. Beaucoup plus confidenpression variable en fonction du débit linéaire tiel de par sa diffusion, le format WMA Pro (bitrate en anglais). Plus le taux sera élevé prétend à une qualité supérieure au standard. (jusqu’à 320 kbits/s), plus la qualité d'écoute sera proche du format non compressé. Un taux de La riposte de la riposte : le MP3 Pro 128 Kbps semble un bon compromis permettant au fichier audio d’occuper 12 fois moins de place En réponse au WMA, le MP3 Pro est lancé en 2001. sur le disque dur que le fichier original non comDeux fois moins encombrant que le MP3 (2 minutes pressé. Stockage et transfert (téléchargement) en de musique compressées en MP3 Pro ne prendront sont donc extrêmement facilités, d’où le succès qu’un méga octet), pouvant être lu par pratiquement phénoménal rencontré par le MP3. tous les lecteurs, son encodage nécessite un codec Mais la médaille a ses revers, et pas des moindres : payant, ce qui pénalise sa diffusion. il s’agit d’un format “lossy”, du verbe anglais Pour sa part, le format AAC (Advanced Audio Coding)

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offre un bon compromis entre taille et qualité. Lossy et lossless Outre sa fonction “gapless” permettant de ne pas avoir de coupure entre deux Développé à partir de 1998, le morceaux (contrairement au MP3) WAVPACK (WP) comporte il est compatible avec de nomune particularité apparue breux lecteurs et baladeurs avec la version 3 : le mode numériques. “hybride”, qui se traduit par Le format Ogg Vorbis est un une compression sans perte format “open-source”. En clair, qui est combinée avec une il dispose de codes sources compression destructive accessibles à tous, modifiables (lossy) qui reste optionnelle. et utilisables librement. Il s’insEn mode “lossless”, le compromis crit donc dans le cadre du taille/qualité s’avère performant avec un gain mouvement du logiciel libre. d’espace pouvant aller jusqu’à 75% ! Lui aussi Créé en 2000 par la fondation est “open-source”. Xiph.org, ses performances sont comparables à Sachant combiner les avantages des formats celles du WMA et le dépasse aisément dans le destructifs au niveau de la taille des fichiers et traitement des fréquences aigües. ceux de la compression sans perte qui elle, Sa faible compatibilité des débuts tend à s’amépréserve la qualité du son intacte, le format liorer sensiblement mais la non-prise en charge MONKEY'S AUDIO (APE/MAC) est en constante du format par les amélioration depuis baladeurs iPod de “N’altérant pas la qualité du son, les son lancement en chez Apple le formats sans perte dits “lossless” 2000. C’est le meilcondamnent (pour format tant au permettent de stocker sa musique en la leur l’heure) à un dévelopniveau du gain d’escompressant tout en permettant, suite à pace que de la rapipement restreint. Basé sur le format une décompression, de retrouver le dité d’encodage. MPEG2, le MPC Inconvénients : (MUSEPACK) aussi fichier original.” aucun support hifi et appelé MP+, offre il ne s’agit pas d’un format libre, ce qui ralentit son une excellente qualité audio bien supérieure au expansion. MP3 et à l’OGG. Il est gratuit et “gapless” (sans Bien moins performant que Monkey’s Audio ou silence entre les morceaux). Côté désavantage : Wavpack pour ce qui est du gain d’espace sa très faible compatibilité avec les appareils hifi et disque, le format (libre) FLAC (Free Lossless Audio les baladeurs numériques. Codec) compensera ce travers par une bonne compatibilité hardware et hifi. Son mode de Les formats “lossless” : qu’est-ce que c’est ? décompression, par blocs, autorise une fonction streaming, ce qui le rend utilisable sur Internet. N’altérant pas la qualité du son, les formats sans Format lisible sur Winamp, Media Player ou autre perte dits “lossless” permettent de stocker sa Foobar. musique en la compressant tout en permettant, Poursuivons ce tour d’horizon en mentionnant le suite à une décompression, de retrouver le fichier format LA (Lossless Audio), spécialisé pour la original (ce qui est impossible avec les formats musique et né en 2002, est celui qui permet avec perte). Bien que plus grande qu’avec une d’obtenir le meilleur gain de place pour une compression “lossy”, la taille du fichier compressé qualité sans perte. Un avantage qui entraine un permettra de gagner de l’espace disque, tout en inconvénient : comparée à un autre format conservant la qualité sonore. “lossless”, une sollicitation 10 fois supérieure des À l’instar du Ogg Vorbis, le TTA (True Audio Encoder) capacités de l’ordinateur ! Gratuit mais n’est pas est un format “open-source”. Créé en 2000, le TTA “open-source”. permet un gain de place de 25 à 30% du fichier oriParmi les plus anciens, le format OptimFROG ginal, performance modeste. Les fichiers TTA, (OFR) : première parution en 1996. Le gain moyennant plugins, ne pourront être lus qu'avec d’espace disque avoisine les 50% par rapport au Winamp et Foobar 2000 notamment. fichier original. Depuis 2003, comme le format WavPack, il est utilisable en mode hybride. Quant au SHORTEN (SHN), c’est le vétéran des formats

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“lossless” (1993). C’est un des plus rapides pour l’article de Gilles Tordjman(3), même inquiétude : l'encodage/décodage, dû à sa faible complexité “Les gens qui écoutent de la musique dans le de calcul de compression. Mais un gros défaut : métro sont obligés de pousser le volume pour la très faible réduction du fichier original. Lui aussi couvrir le bruit ambiant […] Ils peuvent s’envoyer propose un mode avec et un mode sans perte. jusqu’à 140 db dans les oreilles alors que le seuil Il existe d’autres formats de compression sonore de douleur se situe à 120”. Et il suffit d’une seule “lossless” : BONK, exposition à ce LPAC ou encore “Avec le MP3, on peut se promener avec niveau pour provoRKAU mais qui quer un dégât auditif demeurent d’une un orchestre à deux centimètres de irréversible menant à diffusion extrême- l’oreille [...] de très jeunes gens, dès 10 la surdité. ment confidentielle. du volume ans, possèdent un baladeur qu’ils peu- Au-delà Aux côtés de ces sonore excessif, formats de com- vent écouter à longueur de semaine. Les c’est la compression pression sonore, il conséquences sur le plan médical sont dynamique, ce lisexiste des formats sage du relief musical de numérisation du désastreux ! d’un morceau qui son non comprimés. aggrave les nuisances. Citons le format RAW (Real Audio Le traitement sonore ainsi opéré Wrapper), le CDA (Compact provoque une augmentation du Disc Audio) développé par volume moyen. Ainsi traité, Microsoft, le WAV pour le son, d’une puissance Waveform Audio Vector, uniforme tout au long du l’AIFF (équivalent du Wav morceau, ne permet pas à dans le monde Macintosh) l’oreille de se reposer. Une ou encore le format AU, évolution inquiétante dans assez bien répandu grâce à le traitement du son où l’on Unix et Linux. constate qu’“[un] morceau Outre cette énumération (non de Led Zeppelin des années exaustive) c’est la question des 70 […] n’est que faiblement nouveaux modes de consommacompressé en comparaison de tion (payante ou non) de la musique ‘Quelqu’un m’a dit’, premier tube qui peut être pointée et de leurs de Carla Bruni […] C’est toute la perverconséquences, sur le plan médical, artistique, sité des traitements modernes du son”(4). technique, voire sociologique. Et “c’est le couple niveau sonore/temps d’exposition qui est à considérer et qui peut aboutir à un Casser les oreilles traumatisme irréversible”, insiste Gilles Barbier. “Avec le MP3, on peut se promener avec un orchestre à deux centimètres de l’oreille” s’inquiète Gilles Barbier, inspecteur sanitaire et chargé de prévention pour la Ville du Mans. “Alors que dans le monde du travail on doit se protéger à partir de 80 décibels (db), les baladeurs ont une tolérance à hauteur de 100 db. Et de très jeunes gens, dès 10 ans, possèdent un baladeur qu’ils peuvent écouter à longueur de semaine. Les conséquences sur le plan médical sont désastreuses !” poursuit-il. Et d’indiquer une étude épidémiologique de 2005 faisant état de 20% des lycéens ayant perdu 20 db d’audition. “Leurs oreilles ont vieilli de 15 ans de façon irréversible, c’est un problème de santé publique !” Pour Bernard Janssen, chirurgien ORL cité dans

Génération MP3 Une autre question se pose : une génération élevée au MP3 ne risque t-elle pas de s’accommoder de médiocrité sonore ? Mathieu Saladin(5), chercheur en esthétique et enseignant à la Faculté Libre des Sciences Humaines de Lille nous livre cette anecdote cocasse : “Lors d’exposés, mes élèves (nés entre 1988 et 1992) proposent parfois l’écoute d’extraits musicaux sur des supports type clés USB au format MP3… Le son est vraiment horrible, mais j’ai à chaque fois l’impression que je suis le seul de cet avis !”. Pour autant, l’appréciation du son est-elle une question de génération ? Oui, si l’on considère que chaque époque génère ses outils, ses 3 Ibid. Gilles Tordjman, ibid. M.Saladin collabore à la revue Copyright Volume ! 4

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pratiques et l’attachement qu’on y porte. Iain Rakhmaninov versus iPod Burgess et Peter Deimel ont créé en 1992 le studio d’enregistrement Black Box à Angers. C’est assurément l’avis de Philippe Punty, “Iain est totalement allergique au numérique et propriétaire de L’Auditorium à Nantes, magasin aux formats qui vont spécialisé qui proavec. Pour ma part, “Bien sûr, on ne va pas écouter un pose des chaines hifi j’utilise le numérique concert de Rakhmaninov sur un lecteur très haut de gamme, pour le montage”, ainsi que des lecindique Peter. MP3, on perdrait beaucoup, mais c’est un teurs numériques de “On enregistre en format qui permet au plus grand nombre, type iPod. analogique sur un sûr, on ne va car pratique et pas cher, d’accéder à la “Bien magnéto 16 ou 24 pas écouter un conpistes, c’est pour ça musique” cert de Rakhmaninov qu’on vient nous sur un lecteur MP3, voir, même si le coût d’enregistrement est 2 à 3 on perdrait beaucoup, mais c’est un format qui fois plus cher qu’en numérique !”. Mais alors permet au plus grand nombre, car pratique et pas pourquoi enregistrer avec tout ce soin si à l’autre cher, d’accéder à la musique”. Et Philippe Punty bout l’écoute se fait sur une chaine de mauvaise de balayer une idée reçue : “les jeunes appréqualité ou sur un lecteur numérique ? “Si à la cient le beau son, on n’a jamais autant vendu de source le son est mauvais, on aura une restitution platines vinyle depuis 2 ans. Les jeunes y viennent encore plus mauvaise”, ajoute Peter. “Et puis, il y à cause du MP3 et de la virtualisation des formats a tout de même des gens qui ont de bonnes numériques, ils cherchent à se raccrocher à chaines !”. quelque chose de matériel, un support tactile, Question de génération mais question de style c’est différent d’une démarche utilitaire.” musical également. Black Box est spécialisé dans le rock, un style qui s’accommode mal du traitement Conditions d’écoute et quête identitaire numérique. Les choses diffèrent avec l’électro. En outre, la question des formats sonores Formats sonores et styles musicaux ne peut être dissociée des conditions actuelles d’écoute et de la construction Debmaster(6) est un beatmaker de 25 ans : identitaire qui en résulte : “On observe en “La qualité sonore du MP3 ne me France, depuis maintenant plusieurs dérange pas, elle s’accorde pas si mal années, des mutations des pratiques avec mon style de musique. Et puis, un sonores sur Internet”(7), constate MP3 bien encodé n’est pas si mauvais !”. Laurent Gago, docteur en sciences de Pour lui, le MP3 est même une aubaine l’information et de la communication. car, outre sa quasi gratuité : “ça m’a “Une étude du CREDOC datant de permis d’avoir accès à plein d’artistes 2007 a montré que 60% des internautes underground, de me faire une culture de la tranche 12-25 ans téléchargent musicale. En tant qu’artiste, la diffusion de la musique sur internet […] Deux en MP3 sur le net a permis de me faire formes d’écoutes : soit sur un ordinateur connaitre et de faire des dates”. Le format[…] soit à travers des supports numériroi lié à la toile lui permet également ques…” tels les baladeurs MP3 et autres supports d’éviter la frustration. “Je produis d’écoute permettant la diffusion via des formats beaucoup, pour les titres dont je sais sonores compressés traumatisants. Selon qu’ils ne sortiront pas sur CD, je les Laurent Gago, ces nouveaux modes édite en MP3, comme ça, ils sortent de d’écoute, si dangereux soient-ils, n’en constichez moi. Ils existent”. tuent pas moins “un marquage identitaire […] Formats compressés ne signifieraient la manifestation d’une présence sociale. donc pas nécessairement totale régresAinsi, l'iPod porté en permanence dans la sion, au regard notamment des capacirue, le bus ou même en cours [pourra tés d’accessibilité et de diffusion des signifier] le rejet du contexte extérieur”. œuvres sonores ?

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6 Debmaster : éléments biographiques et musicaux sur http://alexis.moisdon.free.fr/ “Les jeunes et les médias” ouvrage collectif dirigé par Laurence Corroy – Ch.4 / les pratiques sonores en lignes : des dispositifs numériques aux modalités de réception (Laurent Gago). Ed.Vuibert (2008)


était un moyen désargenté de sortir de vrais Plus largement, peut-on réduire la question des morceaux, de vrais projets, avec des artistes formats numériques (compressés notamment) à comme Mélodium(10) notamment”. Les disques une opposition entre anciens et modernes ? Pour sont disponibles gratuitement en téléchargement Anne-Laure Sotin, ingénieure du son de 26 ans avec le packaging (jaquette…). Un CD payant de et salariée de Jet FM(8) : “En radio, l’époque de l’artiste est par ailleurs proposé. Une formule qui l’analogique est révolue, il reste encore quelques rencontre ses limites, la presse se faisant peu ou ingénieurs à Radio France pour lesquels il est très mal l’écho des inconcevable d’aller vers le numérique, “Même si je sais qu’un bon encodage sorties numériques le marché de moi c’est l’analogique permet d’atteindre à peu près la qualité et ventes de CD étant qui me gênerait”. “De qu’il est… plus, et pour des d’un CD, j’ai décidé de ne pas aimer ce “On réfléchit à la questions de place, le MP3” bonne formule pour nous archivons en exister, peut-être un MP3 payant adossé à un MP3 mais avec un encodage à 320 Kbps, difficile circuit de distribution”, une solution envisagée de faire la différence avec du WAV !”. Un propos sans grand enthousiasme. que prolonge Henri Landré, programmateur Si la discussion actuelle autour des formats musical de cette même radio depuis près de 15 numériques oppose parfois les tenants d’une ans : “Même si je sais qu’un bon encodage esthétique sonore sans concession à ceux qui permet d’atteindre à peu près la qualité d’un CD, acceptent un compromis entre qualité, capacité de j’ai décidé de ne pas aimer le MP3”. transfert et encombrement, il y a fort à parier que Et c’est sur le plan économique qu’il avance ses les progrès techniques incessants enverront à arguments : “Je n’arrive pas à le dissocier du systerme ces débats aux oubliettes. En effet, les tème marchand […] Son utilisation par les maisons performances ayant trait au stockage et au de disques étant pour elles un bon prétexte pour transport de l’information progressant à vitesse inciter à venir sur leur plateforme de téléchargement exponentielle, il ne sera bientôt plus nécessaire de payante au détriment de toute autre approche”. comprimer le son pour le rendre plus accessible. Néanmoins, le programmateur musical de Jet FM De ce point de vue, l’hégémonique MP3 et les reconnait au plus connu des formats numériques autres formats dits destructifs, pourraient dans la quelques vertus : “Cela permet à des netlabels décennie qui vient, être rangés au musée et tels que Autres Directions In Music(9), via ce marquer le retour du beau son pour tous. format, de produire des artistes différemment”. Tendons l’oreille ! Affirmation corroborée par Stéphane Colle, directeur de ce label. “Le MP3 au début (2003) 8

9 Net label angevin - http://www.autresdirections.net/inmusic/ 10 Mélodium : http://melodiumbox.free.fr/press Jet fm 91.2 : radio associative de l’agglomération nantaise créée en 1986 (www.jetfm.asso.fr)

pour aller plus loin... “Du phonographe au MP3. XIXe-XXIe siècle. Une histoire de la musique enregistrée.” de Ludovic Tournès, Les Éditions Autrement (2008). (cf chronique p.20) Blog de Gilles Rettel (conduite de projet internet, formations et éditions musicales). http://blog.formations-musique.com > Compression informatique ou compression dynamique ? (janv. 09) > Musique dématérialisée, quelle dématérialisation ? (nov. 06) Passage en revue des différents formats “lossy” et “lossless”. www.keopz.com/dossier/les-formats-de-compression

Un wikipédia sur les principaux formats audio : http://fr.wikipedia.org/wiki/Format_audio Sur le site UFC-Que Choisir : http://www.quechoisir.org Tests comparatifs (accessibles sur abonnement) et article “Baladeurs numériques, baladeurs basiques et baladeurs multimédia, formats vidéo, niveau acoustique, podcast”. “Du cylindre au MP3 : format du support enregistré, esthétique et réception des œuvres” par Gérome Guibert (docteur en sociologie) sur le site de l’IRMA : http://www.irma.asso.fr/geromeguibert

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LA MUSIQUE ASSIÉGÉE Charlotte Dudignac / François Mauger, Ed. L’Echappée, 2008. Etayé par de nombreux points de vue d’acteurs de terrain, ce livre constitue une analyse singulière de la crise de l’industrie musicale et un acte militant pour la décence envers les artistes. C. Dudignac et F. Mauger explicitent la situation de captivité du secteur par quelques multinationales, ainsi que l’absence de maîtrise par les musiciens eux-mêmes de l’économie dans laquelle ils s’inscrivent. Cette analyse se prolonge par l’éclairage des enjeux de la coopération et de l’éthique par et pour les musiciens en soulignant de façon implicite la nécessité que les chartes et les déclarations d’intentions se prolongent par des dispositifs efficients. La crise du disque pourrait alors être une véritable opportunité pour sortir des logiques de “starisation” et de self-made man ? L’idée ici présentée d’une filière économique inspirée des valeurs et des pratiques du commerce équitable est crédible à la condition que le musicien y prenne ses responsabilités. Pol

DU PHONOGRAPHE AU MP3 : une histoire de la musique enregistrée, XIXe-XXIe siècle Ludovic Tournès, Ed. Autrement, 2008 (Collection Mémoire/Culture). Si l’auteur est historien – auteur d'une excellente histoire du jazz en France (Fayard, 1999) – c’est en sociologue qu’il aborde les implications sociales, économiques et culturelles de l’évolution des techniques d’enregistrement du son. Oui, du son, car les premiers appareils de reproduction étaient destinés à fixer la parole. Le phonographe (1877) ancêtre du dictaphone ? Ce n’est que l’une des choses surprenantes dans leur évidence que l’on apprend dans cet ouvrage. Grâce à la 2e révolution industrielle, celle de l’électricité, du pétrole, la production de masse touche également les biens culturels. Le disque devient un formidable outil de promotion pour les musiciens, puis un objet culte qui verra l’éclosion de la discophilie et finalement la consommation de masse de la musique . Ce livre est aussi la chronique de la concentration de la production, par le biais des fusions successives des maisons de disques. (R)évolution des modes d’écoute (en continu et en tout lieu : hi-fi, autoradio, baladeur, ordinateur), des modes de création et de diffusion (distinctes de celle du concert) et enfin diversification extraordinaire des musiques grâce à cette diffusion dans le monde entier. Gilles Courcier

UN BON CHANTEUR MORT Dominique A, Ed. La machine à cailloux, 2008.

GILBERT OU LA MUSIQUE Xavier Plumas, Ed. La machine à cailloux, 2008. Dominique A parle de son statut d'auteur : de sa personnalité timide et introvertie qui lui vaut sur la cour de récré des “Il fait des poésies”, des tournées et d'endroits précis qui font naître une chanson, des grands chanteurs de ses parents (Ferrat, Ferré, Brel), de la scène qui a son importance mais qui n'est pas une finalité, de sa musique en accords mineurs, de l'écriture en alexandrin, des textes à prendre comme des rapports au souvenir sans nostalgie aucune, du son qu'il aime brut, de l'objet “disque”si capital etc. Comme dans ses chansons, avec sincérité. Pour Xavier Plumas, le désir de chanter vient de celui de séduire à l'adolescence. Il revient sur ses musiciens, la nature environnante, le fantasme et l'angoisse transpirant d'une chanson, la femme souvent présente dans ses textes, la générosité qu'il faut sur scène, la difficulté de financer un disque, la non-croyance au pouvoir politique d'une chanson. Pour lui, une chanson réussie évoque la nature avec une intrigue, un drame, une passion. Pour nous, ses confessions sont toujours aussi empruntes d'humilité. Cécile Arnoux

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L’autre radio

LE GOÛT DE L’AUTRE

PAR ÉRIC FAGNOT PHOTOS : L’AUTRE RADIO (gauche), ARNAUD TERRIER (droite)

Après avoir mené plusieurs expériences réussies de radios éphémères entre 2005 et 2007 dans le cadre du festival musiques actuelles “Le Foirail” à Château-Gontier, l’association “L’Autre Radio” a réussi son pari : Celui de créer une radio associative sur le territoire local. Depuis décembre dernier, elle émet sur la bande FM (107.9) et couvre une zone allant d’Angers jusqu’à Laval. Visite guidée de cette radio pas comme les autres. Nichée sur les hauteurs de la ville, l’équipe de L’Autre Radio constituée d’une dizaine de bénévoles et d’un permanent, vous accueille dans un appartement, transformé en studio pour l’occasion. L’arrivée de ce nouveau média suscite un vif intérêt sur le territoire car elle laisse place à une parole associative jusqu’alors silencieuse dans le paysage radiophonique local. “L’Autre Radio a pour mission de donner la parole à ceux qui ne l’ont pas, de devenir un espace radiophonique ouvert à tous, afin que chaque auditeur puisse s’y retrouver...”, nous explique Christophe, son président. Centrée sur la proximité et les initiatives locales, l’association souhaite s’immiscer dans le tissu local et compte pour cela sur la participation de ses citoyens à investir de leurs compétences et de leurs envies, un champ radiophonique jusque-là inexploité. Cette démarche participative se retrouve dans une grille de programmes très éclectique dans laquelle se côtoient, pêle-mêle des émissions musicales, des émissions thématiques, des décrochages locaux ou des émissions culturelles. La musique occupe bien évidement une place importante, “Plus de 70% de nos programmes sont musicaux”, souligne David, responsable de la programmation musicale. L’esprit de (re)découverte ponctue la programmation musicale, à la fois éclectique et exigeante, partagée entre artistes émergents et scène locale. Elle entend promouvoir les artistes que l’on n’entend pas sur les grandes ondes. Une dizaine d’émissions complète les nombreuses plages musicales avec notamment une attention particulière accordée à la scène locale, puisque deux d’entre elles lui sont entièrement dédiées. De quoi satisfaire l’humeur du mélomane. Eligible au Fond de soutien à l’expression radiophonique (FSER) pour ce qui concerne l’équipement et le fonctionnement, L’Autre Radio compte également sur le soutien des politiques publiques pour lui permettre de se pérenniser. Le reste est financé en grande partie par des prestations que l’association souhaite valoriser en intervenant de manière ponctuelle, sur des actions de sensibilisation en direction de publics ciblés, à l’instar des ateliers d’initiation qui seront mis en place avec un lycée lavallois, dans le cadre de la semaine de la presse. Les premiers retours sont à la hauteur de l’enthousiasme escompté par l’arrivée d’un nouveau média. Espérons que les auditeurs soient encore plus nombreux dans les prochains mois.

Infos www.lautreradio.fr

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le coq

PRESQUE EN SECRET

PAR CÉCILE ARNOUX PHOTO : CÉCILE ARNOUX

Presque en secret, en tous cas avec beaucoup de discrétion et d'humilité, parce que le caractère de Thierry Le Coq est comme ça, une bien belle chanson pop se créée au 5e étage d'un immeuble nantais. Preuve en est avec un somptueux 4e disque de Le Coq, superbe suite de morceaux bluffants par leur mélodie et leurs arrangements. Ce 4e disque est plus quelque chose, moins quelque chose, un autre tout simplement ? Pour moi, c'est une continuité dans mon parcours. La forme est différente du précédent, pour lequel j'avais travaillé avec Charles-Eric de Oldman. Il avait un côté plus ramassé dans les arrangements. Pour celui-ci, j'avais très envie de beaucoup d'arrangements, donner plus de couleur avec des cuivres ou des cordes. As-tu l'idée de tout chambouler sur un nouveau disque ou de rester dans une ligne artistique ? Dans la forme, les morceaux sont toujours fabriqués de la même manière, avec une guitare et ma voix. Pour le disque, j'ai choisi plus de diversité dans les arrangements. J'ai eu beaucoup de possibilités avec Erwan qui a signé les arrangements ; il a fait un super travail, j'avais besoin de lui car je suis musicien mais je n'écris pas la musique. Je ne peux pas écrire pour des cordes, je lui ai dit précisément ce que je voulais, et il a plutôt bien retranscrit mes intentions.

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Les arrangements sont essentiels dans une chanson ? Absolument. Pour cet album, j'ai réellement voulu une couleur “arrangée”. J'aime l'idée de remodeler une chanson que ce soit sur scène ou sur disque. Les arrangements sont des interprétations de morceaux. Erwan connaissait mon univers, je lui ai transmis la base des morceaux, je lui ai dit ce que j'avais envie d'entendre, il a fait des essais de son côté, nous avons joué ensemble, nous avons discuté. Il a été extrêmement présent. Nous avons trouvé le bon équilibre entre l'arrangement et le morceau en tant que tel. Pour que cela ne soit pas trop foisonnant. Comment gères-tu ces différentes “formules” (duo sur scène/orchestrée sur disque) alors que tu es LE compositeur et l'auteur ? Pour ce qui est de la scène, nous, Benoît et moi, avons beaucoup travaillé les interprétations à deux par rapport au fait que le disque soit très arrangé. Nous avons beaucoup élagué pour faire


en sorte que le morceau se tienne avec très peu de choses. Il fait beaucoup de chœurs, joue du glockenspiel, et il a un jeu de batterie très musical. Je pense que via tout cela, nous arrivons à un équilibre. Pour en revenir à ma posture, je dirige le truc, mais je laisse les gens jouer comme ils le sentent, comme ils jouent habituellement avec leurs particularités. Mais je crois que d'un disque à l'autre, j'aime l'idée de changer de musiciens ou de collaborateurs, même s'il y en a toujours deux ou trois qui sont là depuis le début. Je n'ai pas envie d'un groupe établi. À propos de ces musiciens, leurs interprétations ont radicalement changé les compositions de départ ? Oui, il y a pas mal de titres qui ont changé, notamment le titre “L'ennui me convient”, qui a été remodelé par Luc Rambo, et la version finale est largement mieux que l'originale. Sur certains titres, les saxophones ont ramené une couleur incroyable. J'avais globalement une envie de cuivres sur ce disque. J'ai pris le temps et suis parvenu à une cohérence sur le disque qui est fondamentale pour moi. Es-tu plus à l'aise avec la langue française ? Penses- tu ne pouvoir écrire que sur des gens ? Je crois que j'assume davantage parce que j'ai fait des progrès en chant, et que j'ai aussi progressé au niveau de ma voix. Je me sens dégagé de certaines faussetés dans la manière de chanter que j'ai essayé de corriger, même s'il y a encore du travail. Quant à ma manière d'écrire, je ne sais pas si j'évolue. Pour moi, l'écriture s'apparente à la composition avec la musicalité des mots, la façon de les chanter. J'aimerais à l'avenir trouver une écriture plus radicale, moins “proprette”. Et je crois que la musique a un rôle à jouer là-dedans car musique et texte sont pour moi indissociables. Penses-tu tendre à faire aussi bien que tes maîtres ou à inventer quelque chose ? Je n'aime pas me donner un objectif musical ultime, et je n'aime pas non plus me comparer aux musiciens qui m'ont influencé dans le sens où je n'ai pas l'idée de mener la même carrière. J'ai envie de faire évoluer ce que je fais en rencontrant des musiciens différents pour chaque disque, en construisant mes morceaux de manière différente. Je pense rechercher chez des gens comme Nick Drake ou Moondog,

le truc qui me donne la vraie manière d'exprimer ce que je fais. L'idée n'est pas de faire comme eux, mais de trouver sa voie comme eux l'ont trouvée. J'ai une certaine envie d'évoluer musicalement, et d'aller vers des choses instrumentales. Que dirais-tu de ton nouveau label Arbouse Recordings ? J'ai vraiment fait beaucoup d'envois de disques pour trouver un label. Cyril de Arbouse m'a très vite fait confiance. J'aime bien le personnage, il fait comme il peut, il prend son temps, il travaille à côté, il est très droit. Arbouse est un petit label mais il y a vraiment de belles choses sur le catalogue. Il y a un côté plus indé qui me plaît bien. Des bons disques dernièrement ? Je n'écoute pas énormément de nouveautés en ce moment, j'écoute de la musique contemporaine comme Arvo Pärt. Cela dit, j'aime beaucoup le dernier album de The Healthy Boy, le projet Marc Morvan & Ben Jarry qui sortent un album bientôt. J'aime bien aussi le dernier disque de Robert Wyatt, et celui des Fleet Foxes.

Le Coq D’Arradon Arbouse Recordings / Anticraft 2009 D’Arradon, pays où LE COQ est né. “D’Arradon”, dernier album en date du chanteur vannetais. Entre, trois albums de chansons françaises bercées par des mélodies pop. Le songwriter boucle une boucle et regarde dans le rétroviseur. Et sans jamais se regarder le nombril, talon d’Achille d’une nouvelle chanson française souvent trop égoïste. Au contraire, Le Coq partage. Il partage sa douce mélancolie. Ses saynètes joliment imagées et magnifiquement orchestrées. D’Arradon est un disque aérien rythmé par des instants de bravoure (“L’ennui me convient”, “Je sais faire tomber la neige”, “Kink Kong”). D’Arradon est le travail d’un songwriter animé par l’idée qu’il existerait une chanson du milieu. De celle qui transcende le quotidien. Abé

Infos www.myspace.com/lecoqmusic

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BEYOND THE BORDERS

PAR JULIEN BREVET PHOTOS : VINCENT-BAZILLE

Juin 2008. 7500 km sur les routes d’Europe de l’Est. Nous ressentons une appréhension naturelle à traverser ces pays à l’histoire si violente et si proche. De longues heures de camion où les décors se métamorphosent. Les immeubles imposants de Zagreb dessinés sous l’aire communiste ; les “vieilles pierres nouvelles” de la très touristique ville de Dubrovnik détruite pendant la guerre et entièrement reconstruite ; les plaines vallonnées, arides, au bout desquelles se jettent les falaises croates dans une mer Adriatique turquoise ; les paysages féériques de Bosnie bordant la rivière Neretva ; les églises, les mosquées, atypiques, blanches et dorées ; les usines de Tuzla ; les immeubles de Mostar, dont certains, encore minés au nom “du devoir de mémoire”, sont criblés de balles et d’obus, vestiges de la guérilla urbaine. L’angoisse des postes de douane, notre arrêt en bord de route alors que la police bosnienne a découvert une mine, l’impressionnant cimetière de Sarajevo, les incendies, coups de feu et émeutes à Mostar suite au match Turquie/Croatie le lendemain de notre concert, ou encore le couvre-feu toujours en vigueur à Tuzla, nous ramènent à une difficile réalité. Nos hôtes peinent à développer leurs actions culturelles, mais ils persistent, batailleurs enragés, précurseurs décidés à faire évoluer les mentalités. Nous jouons dans des lieus très différents. Du club de jazz de Maribor au “Gala Hala”, lieu de référence de la culture alternative de Ljubljana ; des murs déchirés du “Klub Orlando” de Dubrovnik à la scène du “NeoFest” installée dans l’enceinte du château de Banja Luka ; du club/boîte de nuit de Tuzla, à l’ancien cinéma de Sarajevo, en passant par le récent “Okc Abrasevic” de Mostar. Les moyens techniques sont souvent pauvres. Des conditions difficiles, pour nous, habitués à l’idée d’un spectacle alliant vidéos, son et lumières. Nous avons beaucoup d’appréhension à présenter notre musique à ce nouveau public, avec pour unique scénographie nos corps, notre gros ballon et nos projections, l’équipe d’IDEM n’étant par ailleurs pas au complet. Systématiquement une même angoisse incisive reviendra au moment de jouer le morceau “E.C.O.W.” (Endless Century Of War – siècle infini de guerre), chaque fois balayée par un public enflammé, qu’il soit nombreux ou intimiste. Il danse, s’exalte, nous accueille plus que chaleureusement, il devient une histoire. Les retours du public nous vont droit au cœur. Nous sommes très émus par leurs commentaires, et parfois gênés pas leurs remerciements sincères de nous voir chez eux. Nos rencontres successives avec les membres de Vuneny, Sopot, Moveknowledgement, groupes phares des Balkans, sont des moments d’échanges intenses. Ils écoutent et mixent Zenzile, High Tone, Ez3kiel. Nous, ne connaissons la culture musicale des Balkans que trop peu. À tort, lorsque l’on écoute cette scène indé bouillonnante. En octobre prochain, nous partirons avec Vuneny pour une nouvelle tournée dans les Balkans ; avec certainement une vision autre que celle de ceux qui découvrent trop de choses à la fois ; mais totalement assurés de revivre cette gigantesque aventure humaine et culturelle. IDEM et VUNENY en tournée en France de mars à avril 2009. > Le 19 mars 2009 en concert au Live Factory à Nantes.

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Infos welcom pour IDEM - www.idem-kzfp.com - www.myspace.com/idemkzfp


Abraxas Project Baraka-Visions

Le nouvel album du duo BELONE QUARTET, intitulé “1802” est aussi gracieux que fiévreux. Nous êtions à peine remis de leur dernier opus, “Les prémices de la béatitude naissent de l’amertume” ; les deux compères n’avaient pourtant pas chômé, l’un par exemple à la production du dernier Mansfield Tya., l’autre sur son Healthy Boy dans une escapade en solitaire (tout cela référencé sur le label Kythibong). Enregistré sans filet, voilà que “1802” pourrait paraître brut, spontané et intransigeant, manifeste d’une électro-coldpop-wave inclassable. Tandis que les synthés et rythmiques vintage donnent une saveur douce amer, que les guitares et basses vengent des humeurs passagères, les chants alternés de ces deux acolytes apaisent avec de sombres ritournelles et ballades hypnotiques, où des teintes electronica et d’étincelantes mélopées sont les seules percées de lumière… avant le prochain orage. Cédric Huchet

Belone Quartet 1802

Oceanik Creations 2009

Kythibong / La Baleine 2009

Bocage

Chasseloup

Bon chemin & remixed

Sosei Records 2009

www.belonequartet.org

www.oceanikcreations.com

Jérôme Paressant multiplie les patronymes. Chaque projet dispose d'une telle couleur musicale singulière qu'il convient de lui donner un nom précis. Ne pas tout mélanger, explorer, toujours explorer ! Et ce chef d'orchestre ou commandant de bord d'ABRAXAS PROJECT s'entoure plus bien sur ce “Baraka-Visions”, puisqu'il s'acoquine avec Mathias Delplanque, Oldman, Hopen, Antoine Hefti pour, une heure durant, nous emporter sur une mer tantôt calme, tantôt agitée. Aux confins du jazz, de l'électro, du rock, d'une musique très ambiante, diluée, lancinante, la traversée est agréable, surprenante, édifiante par sa complexité et sa recherche sonore. Moults cuivres, moult percussions, des machines, une batterie, une basse, les instruments se mettent au diapason pour vivifier les mélodies, et stimuler nos sens. Un conseil : l'écouter plusieurs fois. Cécile Arnoux

Le nécessaire de survie Chasseloup

Désormais avec deux têtes chercheuses et déterminées, en marge d’un certain réseau de musiques plus reconnues, BOCAGE finit par créer son label (Sosei Records) qui accueille fièrement un double CD attendu pour début mars. Ce “coffret d’artisans” passionnés contient “bon chemin”, leur 2nd album et “remixed”, recueil de déroutants et captivants regards extérieurs sur leurs compositions. Ainsi, ce sont prêtés au jeu quels grands noms d’une scène très indé (comprenez de qualité) : Belone, Berg Sans Nipple, Gong Gong, Margo, Astriid, Resistenz… Quant au nouveau répertoire, les portes du studio étaient aussi grandes ouvertes : Milgram, Atone, Mat Piche, Mukta, French Tourist ont prêté quelques mains qui donnent de forts belles couleurs à ce folk rock tantôt ingénu et sussuré, tantôt sombre et affirmé. Mais quelques lointaines inspirations prennent vie dans les teintes groove, soul ou afro qui trahissent des talents qu’on aurait cru cachés… Cédric Huchet

Toi (oui, toi là), aventurier qui tente de survivre dans la jungle urbaine ou rurale ; tu cherches un peu de bleu entre les panneaux publicitaires, le gros bruit du trafic et les gens gris qui font la tronche, saisis toi de ce nécessaire de survie ! PHILIPPE CHASSELOUP propose un très bel objet, artisanal, ultra-créatif et pas prétentieux pour un sou. S’y entremêlent des textes piquants et pertinents, de la poésie, des jolis dessins, des dindons, un vrai live et des jeux pour ne pas s’ennuyer les jours de pluie et de soleil aussi. On le sait à force de nous le marteler : les temps sont moroses et bien contre ça pas besoin d’en faire des caisses : ce coffret “maison” est efficace, différent, simple et hilarant, ça fait réfléchir aussi. Marie Hérault

www.madamesuzie.com

www.ilovebocage.com

Madame Suzie Productions 2009

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Degiheugi

The broken symphony

AP 2009

Ekce Tera Sur le fil AP 2009

Pas d’effet de manche dans cet album de chansons très acoustiques ! Le son oscille entre folk et avant-garde. Drôles de climats où l’austérité croise les expériences vocales de Meredith Monk et le son désuet d’un orphéon. S’ouvrant en cycle de quintes sur l’inexorable tourment de survivre, le disque tourne en ritournelles brèves, vignettes instrumentales et complaintes pour trio à cordes avec piano parfois un peu faux, humain, si humain. Pas un mot plus haut que l’autre dans ce 3e disque où la voix fragile de DELPHINE se refuse à tout effet comme pour rester proche. Le propos, intimiste et faussement simple, s’offre avec une légèreté funambule dans des géométries organiques. Pas de frime ici mais l’état actuel d’une recherche expressive en mouvement. À suivre et à méditer. Georges Fischer

www.delphinecoutant.fr

www.degiheugi.sickl.net

Si l’on s’accorde sur l’état de crise de la recherche, ce n’est pas le cas pour DEGIHEUGI, savant fou du beat, du sampling et du triturage sonore… Une formule déjà expérimentée par Wax Tailor ou Doctor Flake, sur lesquels Degiheugi semble s’être appuyé pour entamer ses travaux. Et qui vise le prix Nobel avec ce nouvel album disponible en téléchargement libre sur son site ! On ressort impressionné de l’écoute de ce précis d’abstract hip hop/trip hop, élaboré au fin fond d’un labo maison. Une maturité digne des grands noms de cette science : le projet Lovage de Dan the Automator sur les morceaux où intervient la voix de Nolwenn (qui évoque la langoureuse Jennifer Charles), les prods crossover de Madlib dans “Horror Scratchy Show”, sur lequel un MF Doom ne rechignerait pas à poser… Quand ce n’est pas la voix de Buck 65 que l’on attend sur “Dans tous les p’tits bars”. Bref, une thérapie lourde à s’administrer sans modération. Benoît Devillers

Delphine Coutant La marée

La Cueilleuse 2009

El Royce

What You See is What You Get

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EKCE TERA, ou le rock français dans sa plus pure expression. Après deux maxis remarqués, “Sur le fil”, 1er LP de la formation mancelle, respire la maîtrise et le jeu bien huilé. L'énergie musicale et textuelle est indéniable, situé quelque part entre Luke et Noir Désir, le groupe prend un plaisir évident à jouer. Le disque est sublimé par une post-production irréprochable soulignant un certain perfectionnisme. Habitué des premières parties de qualité (Merzhin, Les Caméléons, Ministère Magouille...), Ekce Tera sait attiser le feu des consciences par des textes qui explorent l'esprit, le vôtre, le mien, avec une énergie explosive. C'est avec impatience que l'on attend de partager cette rage en live sur des compos telles que “À l'ouest”, “Morphine”, “Sur le fil”... Un groupe à surveiller de près ! Jonathan Duclaut

Too fast for love ? À l’instar d’un Danko Jones et de plein d’autres, EL ROYCE tient la tension tout au long de ce premier album en armant son power rock’n roll de refrains accrocheurs. “No Cure”, “Raise The Heat”, le disque s’emballe au huitième de tour et tous les titres semblent parler de “Blood sweat and tears”, en accord avec l’énergie déployée par le trio nantais. On arriverait presque à toucher cette sincérité et cette passion qui les guident. En parlant de passion, on sourira et approuvera le titre hommage à la rythmique imparable d’AC/DC, “Malcom Young”, enchaîné de suite par un “The Best I can Do” au riff guitare d’intro et à la partie batterie directement copiés, du mieux qu’on puisse faire, des papys australiens. El Royce lui ne remplira pas les stades, mais sûr qu’il remplira le cœur et les oreilles de ceux pour qui le rock doit être direct et accrocheur. Rafff

www.el-royce.com

www.ekcetera.fr

Novatrax 2008


Erwan Co

Second couteau AP 2009

Framix

Happy animals

Frakamix / Anticraft 2009

Les quatre gentils garçons et la fille de FORDAMAGE ont des frimousses à vous bercer de tendres mélodies. Que neni, au sein de Fordamage, les chenapants vocifèrent un rock lacéré sur des rythmiques tranchantes, digne des plus belles armes de l’écurie Dischord. “Belgian Tango”, leur deuxième opus méritait les essais très spontanés du premier album. L’énergie décapante prend appui sur des mélodies incisives et terriblement entêtantes. Le son s’est étoffé, les constructions plus complexes se sont musclées. Thomas Nédélec a affuté un peu la production, Colin Mc Lean (The Ex, Dog Faced Hermans) a posé des mains de maître au mastering. Ce deuxième tir, hébergé par le méritant label nantais Kythibong (très à l’honneur sur ce n° de Tohu Bohu, car très vivace en ces temps de crise) sent bon la poudre bien dosée, qu’une étincelle suffira à faire détonner sur scène, leur terrain favori de bataille… Cédric Huchet

www.myspace.com/fordamage

www.erwanco.fr

Comment dit-on : chanson expérimentale, poésie bruitiste, non-chanson ? L’écoute d’ERWAN CO est un plaisir dionysiaque. Ces plages gorgées de bruits, au son lourd, tranchant comme un métal mal ébarbé tendent le rapport texte/musique à l’extrême. Terminés les repères simplifiants, il faut accepter le vertige de ces fragments de sons et de sens. Dans BPM 132, sa frangine Delphine, tend sous l’archet un bourdon pour des arpèges électro-acoustiques pleins de bruits... et de fureur. Pas de décor sonore dans ces bruits de pas, de portes, de feux crépitant, mais quelque chose comme “Un drame musical instantané”. Si sur scène Erwan Co fait tourner des boucles, ici ça tourne à l’hypnose monomaniaque. Ce “second couteau” est un vertige poétique postmoderne qui nous entraîne sur des voies arides. Courage ! Georges Fischer

Fordamage Belgian Tango

Kythibong / La Baleine 2009

[guŸôm]

The Awareness Of The Raving Rabbit

Si, du côté de Chantenay, vous voyez défiler des dinosaures au beau milieu d’un canyon, sur fond de déserts mexicains, cactus et saloon fièvreux, vous n’êtes pas loin de Son Univers. Quel titre d’album aurait-il mieux décrit celui de FRAMIX, auto-proclamé le shérif de ce quartier nantais ? De son passé comme Kazamix, Framix en retire une spontanéïté et un sacré système D dans l’art d’inventer et d’assembler de toute pièce ce paysage farfelu porté au chant et en image. Ce joyeux bazard fleure bon l’électro foutraque et le carton-pâte, le rock steady et la nappe à carreau, la country-folk rugueuse et les sévices du Colt 45 dans le piano mécanique. Quand bien même les ingéniosités électro et rythmiques confèrent une racine dub, Son univers est un savant bordel où guitare, basse, batterie et machines sont les armes de ses trois compagnons d’arme sur scène… Ça va chauffer au saloon ! Cédric Huchet

L’espace d’une seconde, j’ai cru que [guŸôm] avait signé sur le label allemand DHR. Tout est possible avec lui, il a bien réussi il y a quelques années à placer un de ses morceaux sur une compilation du mythique label anglais Skam (Boards Of Canada…). Et puis en fait non. J’avais confondu le Digital Hardcore Recordings de Alec Empire avec le netlabel parisien Da Heard It Records (D!HR). En même temps, à l’écoute de cet album, on imaginerait sans mal l’ex-frontman de Atari Teenage Riot en train de s’amuser à faire des bootlegs de Kraftwerk et des Beastie Boys sur un vieil Amiga. Et j’ai beau chercher, je ne vois pas vraiment de manière plus explicite pour décrire la musique de l’Angevin. Son nouvel opus est un véritable trip halluciné dans une jungle sonore, psychédélique et digitale, à la poursuite d’un lapin extralucide. Et, non, je n’ai pas pris de drogue. Kalcha

www.myspace.com/guyoml

www.framix.fr

D!HR Records 2009

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Justin(e)

Accident n°7 Crash Disques / PIAS 2009

Little Searchers Hygiène de vie

www.littlesearchers.com

Insect Eyes Records 2009

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Fondés en 1989 mais réellement actif depuis 1994, les LITTLE SEARCHERS sont loins d'être de nouveaux arrivants dans le paysage du rock nantais puisqu'il s'agit de leur quatrième album. Le quatuor nous livre ici un disque parfois rageur, souvent ludique et toujours empli de l'esprit des sixtie's. Bien que chacun des membres aient ses influences propres (The Who, XTC ou The Zombies...), ils savent garder le cap sur une direction commune lorsqu'il s'agit de composer. Cela se traduit par un mélange des genres sur l'album : un début rock un brin funky, puis un reggae pour arriver à du punk/garage. Si l'intention de ce disque est de faire lever les séants de leur chaise, on peut dire que le pari est réussi. Il n'en reste pas moins que l'album ne surprend pas beaucoup, manque un peu d'envolées musicales, mais demeure néanmoins un chouette disque de pop sans prétention. Mickaël Auffray

www.myspace.com/komandantcobra

Le KOMANDANT COBRA n’est pas le justicier redoutable, qui combat les Pirates de l’Espace grâce à un rayon Delta dissimulé dans son bras. Le Komandant Cobra est plus que ça. Il est l’effroyable défenseur d’un (post-)rock intelligent et habile. Il s’agit de huit morceaux aux mélodies gracieuses et à la maturité certaine. Les deux guitaristes (dont un ex Car Crash) et le batteur maitrisent leur sujet et nous offrent de très bons moments, tantôt noisy, tantôt d’une douceur salvatrice. Les compositions sont entêtantes et les voix, tour à tour, mélancoliques ou plus agressives, restent sur le fil. Majoritairement interprétées en anglais, deux chansons font pourtant usage du français ; elles en sont d’autant plus magnifiées. Nouvelle production des désormais célèbres Kithybong “Baboon Qu4tre” est aussi un magnifique objet pressé en édition limitée et sérigraphiée. Tod

Komandant Cobra Baboon Qu4tre Kithybong 2009

Lo’ Jo

Cosmophono Lo Jo Productions / Wagram 2009

Ouvrez cette boîte à musique… Vous y découvrirez des contrées inconnues, des mélodies qui dansent entre ici et là-bas, des nostalgies et des ivresses, des chants d’exil aux accents jazz, des poésies ciselées dans la dentelle ou dans le marbre. C’est du temps qui passe et des notes qui s’égrènent. LO’JO nous offre, avec “Cosmophono” et ses chansons apatrides un bouquet de douze fleurs dans une composition qui séduit et qui vous détournera de votre chemin… On y trouve des basses profondes qui évoquent les terres du “Pays natal”, puis il y a du rock là-dedans, chez ce “Dresseur de hasards”, et la beauté des touches du piano pour faire slamer les mots. Des violons qui s’accordent aux voix en chœur, on en veut encore, alors on écoute, jusqu’à “La liberté”, “Un éclat de bohème, une fleur restée interdite, (…) la plus belle de la rue fanée, la plus indocile…”. Alain Thibaud

www.lojo.org

www.justinepunkrock.com

Bien souvent, les groupes de punk rock français décident de chanter en anglais pour des raisons de musicalité. Ou bien pour cacher le fait qu’ils n’ont pas grand chose à dire. Les Nantais de JUSTIN(E) n’ont pas ce problème-là. À moins qu’ils n’aient pas eu le choix parce qu’ils étaient décidément trop nuls en anglais. Quoi qu’il en soit, les textes du quatuor sont clairement un de leurs points forts. Souvent jaunement drôles et non dénués d’une certaine poésie populaire, les quinze morceaux de cet “Accident n°7” propulsent tout de suite Justin(e) dans le peloton de tête du punk rock hexagonal. Vous comprendrez par là que musicalement, ça envoie le bousin sévère, du chant (très musical, bizarre ?) à la batterie à fond de cale, en passant par une basse joyeuse et une guitare qui Ramone(s). Une très bonne surprise ! Kalcha


Monsieur Saï

Seules au bout de 23 secondes

Good Citizen Factory / DJP 2009

Vicious Circle / Discograph 2009

Monsieur Pyl

Ourswamp,

Nouveau né Productions 2009

Oceanik Creations 2009

Retour dans les bacs de MONSIEUR PYL, avec un 5e opus réalisé à la maison et joyeusement intitulé “Juste avant le déclin”. Pour ce qui ne connaîtrait pas le personnage, ne vous formalisez pas sur ce titre, pas d’artiste neurasthénique ni de sonorités minimalistes à faire fuir même le dépressif le plus carabiné ici, au contraire ! Country, calypso, folk brinquebalante, voilà l’univers dans lequel se balade le bonhomme, au rythme trottinant d’un canasson que l’on baptiserait volontiers Rossinante, destrier fragile mais qui tient cependant grave la route. Et puis il y a la voix du sieur Pyl : haut-perchée, parfois chevrotante, mais tout le temps amusante et craquante. Désormais accompagné de 2 autres musiciens, Monsieur Pyl nous propose ici son disque le plus abouti, d’une fraîcheur indispensable en ces temps de morosité sociale. Benoît Devillers

www.mansfieldtya.com

Mansfield Tya.

Le nouveau patriote

Juste avant le déclin

www.myspace.com/monsieurpylz

Les deux princesses de MANSFIELD TYA. étaient attendues au tournant avec ce 2e disque. Peut-être, mais elles font partie de ces groupes qui déçoivent peu avec le temps. À moins d'avoir perdu la naïveté ou la sensibilité musicale, au profit d'une exigence parfois inopportune. Leurs exigences à elles se résumeraient à faire parler leurs instruments, jouer du rock, ne pas tricher avec ce qu’on a à dire, quitte à déranger. Moins dépouillé que le premier opus, ce disque est un peu plus lumineux. La gravité, souvent traduite par des termes cliniques, la tension, les questionnements sur la vie, sont pourtant toujours les maîtres-mots des textes. Au bout de 38,49 mn, seule oui, et convaincue : j'aime avoir des frissons en écoutant un disque, j'aime la fragilité dans la musique, le beau ménage à quatre que forment piano, guitare, violon et batterie, j'aime la musique triste qui ne rend pas triste... Comme celle de Mansfield Tya. Cécile Arnoux

Ghost Recs

Décidement, le prolifique Jérôme Paressant déborde d’inspiration et d’audace dans ses collaborations…Sa permanente recherche musicale le mène notamment à la création de Abraxas Projeckt, de DoWntaO, ou des échanges avec Lena, Atone, Old Man, Vadim Vernay. Il est associé (pour ne pas dire fusionné) dans ce projet OURSWAMP, à Child Grangier (Hopen), laborantin sonore basé en Suisse, très inspiré des bruits quotidiens et expérimentations musicales en tout genre. À quatre mains, (il en faudrait au moins le double pour délivrer la richesse de leurs compositions), ils expérimentent, décortiquent et assemblent une multitudes de strates électro et percussions métronomiques, sur lesquelles divaguent les incantations des clarinettes, harmonica, guitares, samples et voix triturés. Déroutant et captivant, le bien-nommé Ghost Recs suspend le temps sur des flâneries improvisées et complaintes subliminales, soufflées par les fantômes de leur imaginaire. Cédric Huchet

www.myspace.com/ourswamp

www.myspace.com/monsieursai

Qui a dit que le rap français était en panne de revendications ? Personne. Mais force est de constater que le rap “béton” fédère de moins en moins. Heureusement, une scène alternative qui a des choses à dire est là pour palier à ce manque d'activisme. MONSIEUR SAÏ, c'est cela : beats expérimentaux et lyrics cassants. À mi-chemin entre Rockin'Squat, Soklak ou le Klub des Loosers, le Manceau tranche dans le vif. “Le Nouveau Patriote” alterne sans complexe d'une instru électrique “Monsieur Dugland” à des prods plus classiques “La Peste” ou même broken-beat, façon Clouddead “Le nouveau patriote”. La qualité de la production laisse imaginer de belles augures en live, notamment un mariage instruments/machines qui serait être à la hauteur du poids des mots. Une galette chaudement recommandée aux amateurs de singularité dans le rap. Jonathan Duclaut

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Xavier Plumas La Gueule du Cougouar Ylabel / PIAS 2009

Sweet Sixteen

Teenage years

www.sweetsixteen.fr

Sens unique 2009

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Nous vivons tous dans un sous-marin jaune... Concernant SWEET SIXTEEN c'est une certitude. “Teenage Years” nous emmène dans le monde merveilleux de la pop électrique anglaise à travers les âges. Exercice réussi avec brio, les 11 titres de l'album sont capables de sauver la plus mauvaise des journées. Un seul mot d'ordre : mélodie. À l'instar d'Oasis ou Blur, nos quatre Sarthois ont le gène pop et savent l'utiliser. “Bad Weather” semble être en provenance directe de Manchester, et la bonne vieille brit-pop de “First thing I do”, nous rappelle nos plus belles teenage years. Signé chez “Sens Unique”, l'album est actuellement distribué de façon alternative pour le prix indécent de 2€. Il serait idiot de passer à côté d'un opus de cette qualité, et précisément quand l'artiste joue le jeu d'internet ! Jonathan Duclaut

www.myspace.com/savelyann

SAVEL poursuit pas à pas son travail soigné. Sa voix haut perchée, fausset désinvolte, ne se dépare jamais, dans la forme et le fond, d’auto dérision : élégante légèreté. Cette fois, le son, entre Isaac Hayes et Easy Listening s’appuie sur sa guitare tremolo, l’orgue Hammond de J.P. Cosset et la trompette maligne de J.M. Goupil. Il y a du Mongezi Feza de Rock Bottom dans le final de chanson chat et du be-bop dans Eleva. Dans les textes les trouvailles fusent, du sexe quasi gainsbourrien à des accents de Barbara. Dans chanson orgasmique culmine, dans la fumée d’une cigarette... Pyramidale, un climat fait d’effets diffus et voluptueux. Enfin, le titre “Terminal” est une innovation de taille : 11’22 d’errance existentielle invendable en radio. À signaler : deux savoureuses vidéos bonus. Georges Fischer

Savel

Terminal AP 2009

Wadi

Né pour se dépasser Full Moon Recordz 2009

“Anger is a gift”. On savait que du côté d’Angers traînaient des apprentis hip-hopeurs. Mais qui savait que certains étaient nés pour dépasser les frontières du Maine-et-Loire ? WADI est de ceux là. Un flow incessant, percutant, fruit de ses quinze années d’activisme, qu’il déverse ici en quinze tirs. À l’écoute de ses paroles, avec son “maniement du dico”, osons dire qu’il fait partie des paroliers qui “sont” La Chanson Française. Et ses invités que sont Pepso et Loredana Lanciano, tout autant. Bien épaulé par Kadkrizz, “Né Pour Se Dépasser”, est un disque direct, brut, qui fait mouche, allant jusqu’à laisser de côté les codes verbaux maintes fois utilisés par le hip-hop, le rap et consorts . Et ça, pour qui n’est pas de la famili des “MC”, c’est plutôt agréable. Bref, une réussite ! Rafff

www.myspace.com/wadiofficiel

www.myspace.com/xavierplumas

Empruntant un chemin parallèle à celui de Tue-Loup, sans bitume, sans marquage au sol, XAVIER PLUMAS s'aventure à des aveux, des allégories joliment mis en musique. Trois compères viennent poser sur la partition des notes de basse/contrebasse, de claviers, plusieurs instruments à vent et à cordes judicieux. La beauté du disque se résume à cela : des notes de guitare acoustique très appuyées, et ces autres instruments aux harmonies si gracieuses qui ouvrent l'univers de Xavier Plumas au jazz, à la pop, au folk, à la musique contemporaine, grâce à de superbes arrangements. Des guitares électriques presque “noise” viennent épisodiquement se frotter à la dominante acoustique. “La Gueule du Cougouar” se raconte si sensuellement, et respire la spiritualité, la finesse, l'amour de la chanson. Sans artifice aucun, avec de l'idée. Tout simplement. Cécile Arnoux


Coup de griffe ! ANARCHIST REPUBLIC OF BZZZ ! LES TRIBULATIONS D’UN EX PRODUCTEUR DE DISQUES (SARAVAH)

PAR BENJAMIN BAROUH AKA GRIZWOLF (DJ, ORGANISATEUR, DISQUAIRE) PHOTOS (droite) : CHRISTOPHE CHAT-VERRE

J’ai grandi dans l’activité de Saravah, production et édition musicales, en plein boom du support vinyle et de la sono mondiale. En 1970, Pierre Barouh et son équipe produisaient l’album culte de Brigitte Fontaine, Areski et l’Art Ensemble of Chicago “Comme à la radio”. Vingt ans plus tard, j’intégrais l’équipe du label parisien, bien décidé à enrichir son catalogue de nouvelles recrues : Fred Poulet, Etienne Brunet, Dragibus ou Mami Chan. Mes premières contributions furent noyées dans la grande distribution et l’avalanche des fabrications discographiques. Nos modestes finances ne permettant pas d’offensive commerciale, j’embarquais mes artistes sur les scènes de France. La timidité des ventes confirma l’abandon de ma collection (laissant derrière elle le disquaire parisien Bimbo Tower, créé et poursuivi par Franq du groupe Dragibus), pour concentrer mes efforts sur le catalogue Saravah. Dans nos sociétés libérales, les parts de marché reviennent aux grands groupes, complices des médias. La vente est une science exacte, suivant le modèle de la loi du plus fort et du matraquage promotionnel. Le marché du disque, libre de toute régulation, a explosé au passage du numérique. L’élégant vinyle et la sympathique cassette ont accouché d’un avorton cylindrique, dont le format, partagé avec le disque de données informatiques, fut vite banalisé. Les serveurs ont stocké assez de musiques pour plusieurs humanités. La plupart des marques des années 70 ont été absorbées par les majors, et les labels plus récents s’épuisent ou s’adaptent ; leur santé est vitale pour la qualité du champ artistique. Si le support nous lâche, la musique se propage et nous touche au contact direct du spectacle vivant. Les lieux de diffusion, petits et grands, supportent l’élan des prétendants à la scène, en forte progression. La demande est réelle et les initiatives débordent. Gravée, pressée, comprimée, numérisée, la musique nous revient sous ses traits naturels, grossiers et originels, au bistrot du coin, sur la place du marché, en costume et en lumières, au gré de nos escapades urbaines. En milieu rural, le tissu des festivals propose un flux de spectacles permanent, été comme hiver. Mais nous sommes bien en hiver. Fraîchement débouté de ma fonction chez Saravah, j’ai rebondi en aménageant une boutique associative “Ideal et Musiques” (disques vinyls et CDs, neufs et occasions, livres, objets d’art, expo et matériel sono) à Guéméné Penfao, dans la vallée du Don, avec ma compagne Carole aka Bad Ebi1. Mon dernier projet “Anarchist Republic of Bzzz”2 amorcé chez Saravah et finalisé en autoproduction, y est disponible ainsi qu’un large choix de galettes locales, indépendantes (très bientôt)... 1

Bad Ebi & Grizwolf (live electrash-noise et DJ set metal-grindcore-metal) au Barock (11, bd Magenta Rennes), le 21 mars Anarchist Republic of Bzzz (Seb El Lezin, Mike Ladd, Sensationnal, Marc Ribot & Arto Lindsay/Bzzz01) en vente également chez Meloman (2, quai de Turenne, Nantes) 2

Infos et contacts Ideal & Musiques 13, rue de l’Église 44290 Guéméné-Penfao Tél : 02 40 79 37 71 / 06 23 90 55 07 / ideal-et-musique@orange.fr

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Playlists Pierre-Antoine Parois, batteur de PAPIER TIGRE ONE DAY AS A LION, S/t, Anti Records 2008 (rock groove) “Ça donne envie de voir ce que ça va donner ce projet, parce que plus j’avance dans ce maxi et plus les morceaux me plaisent...”

MADE IN MEXICO, Guerillaton, Skin Graft Records 2008 (punk salsa) “Des New-Yorkais qui mélangent une sorte de punk no wave avec de la salsa et du reggaeton et c’est vraiment super bien !”

KOMANDANT KOBRA, Baboon Qu4tre, Kythibong 2008 (punk hardcore) “Parce qu’on arrête pas de lire dans leurs chroniques qu’ils sonnent comme Papier Tigre et que ce sont des potes…”

Michel Bonhoure, technicien du spectacle LES COFFRETS NOVA, Wagram 2008 (éclectique) “Parce que c’est un voyage à travers toutes les musiques qui ont baigné ma vie et celles que j’ai manquées… C’est l’histoire de l’héritage que notre modernité de l’époque transmet à nos enfants. À ruminer sans modération.”

MANSFIELD TYA, Seules au bout de 23 secondes, Vicious Circle 2009 (rock folk) “Un disque que je n’ai pas (encore) écouté… Mais les extraits disponibles donnent envie de découvrir le reste. Elles font partie de celles et ceux qui, sur scène comme sur disque, nous emmènent dans un univers à partager au travers des mélodies et des textes. C’est beau aussi la musique sans les machines !”

BASHUNG, Bleu Pétrole, Barclay 2008 (chanson) “Déjà ancien, mais toujours aussi beau. Un modèle de précision dans l’écriture et la réalisation.”

Christophe Feuillet, président de l’Autre Radio KOKARTET, Démo 6 titres, autoproduit 2008 (jazz) “Quatre musiciens angevins rassemblés autour des compositions de David Carcaud. Une musique résolument électrique, ancrée dans son époque... Nourrie par l'énergie du rock, le jazz et les musiques improvisées...”

FRANK ZAPPA, Lather, Rykodisc 1996 (rock) “Frank Zappa attendra 10 ans pour récupérer les droits sur ces enregistrements et nous fait partager 10 ans encore pour que le coffret Lather soit publié conforme aux souhaits initiaux du créateur. Coffret de 4 disques préparé en 77 par Zappa avec des extraits live et des archives studio. Musique contemporaine et délires les plus rocks. Puissance Hard Rock alliée à des timbres de Big Band...”

SEX MOB, Sexotica, World Music Network 2006 (jazz improvisation) “SEX MOB est le projet-caméléon de Steven Bernstein, l’homme à la célèbre trompette à coulisse. Avec ce “SEXOTICA” (Good and Evil), le combo new-yorkais revisite la musique de Martin Denny (qui inventa en 1957 l’exotica, cocktail épicé de rythmes afro-cubains et de musique hawaïenne) à la manière hystérique d'un orchestre de bal punk. Recyclage de jazz, grunge et funk où l'humour fait office de liant.”

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