Sport-Bikes n°103

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EN CADEAU DANS CE NUMÉRO

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DEC.2016 - JAN.2017 - N°103

À DÉCOUVRIR ÉGALEMENT DANS CE NUMÉRO : /// INTERVIEWS / PORTRAITS : LES CHAMPIONS 2016 À L’HONNEUR /// MOTOGP : À LA DÉCOUVERTE DE LA RED BULL ROOKIES CUP /// ENDURANCE : DÉJÀ EN 2017 AVEC UN BOL D’OR MÉMORABLE /// ESSAI FSBK : LE GMT94 NOUS A PRÊTÉ SA YAMAHA YZF-R1 !

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Tommy Marin rédacteur en chef

ÉDITO

PROCHAIN NUMéRO En vente à partir du 26 janvier 2017

SPORT-BIKES N°103 Décembre 2016-Janvier 2017 - Bimestriel ADRESSE DDS Presse - 253, avenue d'Aix 13610 Le Puy Ste Réparade - France E-mail redac@sport-bikes-mag.fr Tel 06 64 91 13 94 DIRECTRICE DE PUBLICATION Diane de Salve RéDACTEUR EN CHEF Tommy Marin COLLABORATEURS Mat Oxley - Alan Cathcart Neil Spalding - Maxime Pontreau Marine Bovin - Jacques Hutteau Arnaud Vincent - Lilian Guignard Photos PSP Lukasz Swiderek et Mateusz Jagielski CRéATION GRAPHIQUE Laurent Alberola maquette Mélanie Ambert / Comme un jeudi Publicité Thierry Capela - 06 20 61 96 19 kapmedia@orange.fr ABONNEMENTS Abomarque Tel : 05 34 56 35 60 (10h-12h/14h-17h) 6 numéros (1 an) = 28 € Prix au numéro = 5,50 € DISTRIBUTION Presstalis Service diffuseurs : Tél: 05 62 24 35 11 ou contact@cadpresse.fr IMPRIMERIE Corelio Printing 30, allée de la Recherche 1070 Bruxelles - Belgique Sport-Bikes est une publication bimestrielle éditée par la société DDS Presse, EURL au capital de 10 000 euros. Gérante : Diane de Salve - RCS : Aix 503 730 566 N° de commission paritaire : 1120 K 80228 N°ISSN : 1620-3151 - Dépôt légal : à parution Droits de reproduction réservés pour tous pays. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes ou photos qui lui sont adressés.

Si vous ne trouvez pas Sport-Bikes en kiosque, rendez-vous sur le site

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JOHANN

EST GRAND !

L

a couv' d'un magazine, c'est son identité. C'est à elle, dans une surface de 623,7 cm2, de donner l'envie à nos lecteurs de découvrir – justement – le contenu qu'elle renferme. Comme nous étions heureux, il y a tout juste un an, d'avoir enfin l'opportunité de mettre en lumière sur notre couv' celui qui devenait le premier champion du monde français depuis Mike Di Meglio en 2008. Johann Zarco le méritait totalement, lui qui venait de réaliser une saison exemplaire en Moto2. Hélas, pour ne rien vous cacher, ce numéro 97 de Sport-Bikes n'a pas rencontré le succès escompté. Si, en seize années de Sport-Bikes, nous avons constaté que le fait de mettre en valeur sur la couverture un pilote extérieur au trio doré du MotoGP – Valentino Rossi largement en tête – représentait toujours un énorme risque commercial, le mal nous semblait plus profond. C'est un fait : ce titre de Johann Zarco est passé quasiment inaperçu en France, dans les grands médias généralistes mais aussi, c'est un comble, dans la presse spécialisée moto. Et même auprès des lecteurs d'un magazine aussi pointu que Sport-Bikes, notre couv' Zarco, son poster dédicacé et son interview par les cinq précédents champions du monde français en GP n'ont pas fait recette. D'aucun diront que Johann manque de charisme. Aujourd'hui, être le meilleur en piste ne suffit plus : il faut vendre du rêve côté paddock pour remporter l'adhésion des fans. Il a beau être un garçon intelligent et intéressant, avoir su rester simple, travailler très dur sur la détection et la formation de sa future relève, peut-être Johann va-t-il devoir soigner tout autant sa "com" que son pilotage en faisant son entrée en MotoGP au sein de l'équipe du très communiquant Hervé Poncharal. Quoi qu'il en soit, nous avons décidé de consacrer à nouveau notre couv' "Spécial Champions" à Johann. Et à Tech 3. Car Sport-Bikes n'est pas qu'une (petite) entreprise. C'est le support de notre passion commune. Nous le concevons avec passion. Vous le lisez avec tout autant de passion. Johann a doublé la mise, a réalisé en 2016 une performance encore plus exceptionnelle que celle de l'an passé. Il est désormais pilote MotoGP dans un team français et, surtout, performant. Impossible pour nous de passer à côté de ce grand moment pour la moto française. Maintenant, nous croisons les doigts pour que nos lecteurs réalisent, à leur tour, combien Johann est grand. n décembre 2016 - janvier 2017

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CHAMPIONS DE FRANCE Historique ! Yamaha remporte les championnats de France moto et quad 2016. Bravo à nos 12 champions !

Enzo De La Vega Vainqueur des Coupes Promosport 400 YZF-R3

Hugo Clere Champion de France Supersport YZF-R6

www.yamaha-motor.fr

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Alex Sarabayrousse Vainqueur des Coupes Promosport 600 YZF-R6

Mathys Boisramé Champion de France MX2 YZ250F

David Checa Champion de France Superbike YZF-R1

Marc Bourgeois Champion de France Enduro E1 WR250F

Jonathan Hugot Vainqueur des Coupes Promosport 1000 YZF-R1

Suivez-nous sur :

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E

TOUTES CATÉGORIES Jérémie Warnia Gregory Aranda Champion de France Champion de France Quads des Sables & Cross MX1 YFZ450R YZ450F

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Camille Chapelière Juliette Berrez Loïc Larrieu Champion de France Championne de France Champion de France des Sables Enduro Féminine Enduro E2 YZ450F WR250F WR450F

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SOMMAIRE

SPORT-BIKES #103

RUBRIQUES 10 16 20 22 24 69 85 112 113 114

✪ ARRÊT SUR IMAGE ✪ LES NEWS DE LA PLANÈTE RACING ✪ LA REVUE DE PRESSE ✪ LU ET ENTENDU ✪ CHRONIQUE : DANS LE VISEUR D'ARNO21 ✪ LA CHRONIQUE MÉDICALE DE LILIAN ✪ CHRONIQUE : C’EST JAKUTO QUI LE DIT ✪ LA BOUTIQUE SPORT-BIKES ✪ ABONNEZ-VOUS AU MAG RACING N°1

SPÉCIAL CHAMPIONS 2016 26 50 58 70 80 86 91 98

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DANS LA COURSE

✪ LE SHOPPING 100 % RACING

32 56 60 76 92 106

✪ MOTO3 : BRAD BINDER, ALIAS BRADICAL ✪ WSBK : JONATHAN REA ET SON ENTOURAGE ✪ WSSP : KENAN SOFUOGLU, LE ROI DE LA 600

✪ MOTO2 : LA VICTOIRE JUSQU'AU BOUT... ✪ MOTO3 : LA MÉTHODE AJO PAIE À NOUVEAU ✪ WSBK : CHAZ DAVIES FAIT TREMBLER KAWA ✪ ENDURANCE : UN BOL TRÈS CHAUD ✪ FSBK : KENNY FORAY TERMINE EN APOTHÉOSE

MAGAZINE

✪ MOTOGP : MARC MARQUEZ SE (DÉ)LIVRE ✪ MOTO2 : JOHANN ZARCO, HOMME DE DÉFI

✪ MOTOGP : ON EN REDEMANDE !

38 44 62 102

✪ MOTOGP : 2017 EST LANCÉ ! ✪ MOTOGP : QUI A L'ESPRIT DE COMBAT ? ✪ MOTOGP : LA RED BULL ROOKIES CUP ✪ ESSAI RACING : LA YAM R1 DU GMT94

✪ ENDURANCE : LE SERT AU TRAVERS DES ÂGES ✪ ENDURANCE : LE BILLET DE LUCAS MAHIAS ✪ FSBK : CHECA, LAGRIVE ET CLERE

❱❱ ET NOTRE PLANCHE DE STICKERS 100% FRENCHIES !

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1 et 2 Circuit de Sepang, 30 octobre 2016 : Johann Zarco double la mise... et le salto arrière avec son frère 3 Pluie d'ivresse dans le team Ajo 4 Zarco rentre dans l'histoire par la grande porte 5 Avec Laurent Fellon, le mentor, l'ami de toujours.

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1 Changement de machine à la volée 2 Ça se bastonne entre rabat et Laverty à valence 3 Percée dans le public à Phillip island 4 Pulvérisation de rCv en règle pour marquez 5 vinales et Crutchlow heu-reux 6 miller charmeur de serpent 7 dani Pedrosa en bien mauvaise posture à motegi.

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7 1 Rossi maîtrise son art sous la pluie 2 Spiranelli tente un intérieur un peu osé sur Valtulini 3 Gardner est "reçu" par Syahrin 4 Une RCV bien secourue 5 Effet "baptême de piste" entre coéquipiers 6 Le Bol version XL 7 Joli minois 8 et 9 Alex Lowes s'enflamme.

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ACTUS

NEWS

RACING

EWC - FSBK PAR DIANE DE SALVE /// PHOTOS : DR

2017 NOUVEAUTÉS

LES HYPERSPORTIVES À LA FÊTE !

L'ANNÉE 2017 SE PLACE SOUS LE SIGNE DU RACING POUR LES CONSTRUCTEURS, PUISQUE LA PLUPART D'ENTRE EUX SORTENT UN NOUVEAU MODÈLE HYPERSPORTIF. PETIT TOUR D'HORIZON DES NOUVEAUTÉS.

SUZUKI GSX-R1000 & GSX-R1000R

On commençait à l'appeler l'Arlésienne tant elle se faisait attendre. Suzuki a enfin dévoilé sa nouvelle GSX-R1000, qui prend la relève de sa devancière après neuf ans de bons et loyaux services (avec de multiples titres – notamment en Endurance – à la clé). Désormais dotée d'un moteur plus puissant et plus compact, d'une électronique "dernier cri" (avec ride by wire) et d'un nouveau carénage aérodynamique inspiré du MotoGP, la "GEX" va enfin pouvoir lutter à armes égales avec ses concurrentes directes sur la piste. La version R, plus légère, hérite notamment d'un shifter et du launch control. Bienvenue en 2017, miss Suz ! INFOS : suzuki-moto.com

YAMAHA YZF-R6

C'est LA grande nouveauté du côté des 600cc. Yamaha a présenté une YZF-R6 new look, dispo également en version Racing (non homologuée route). Reprenant les lignes aérodynamiques et le train avant de sa grande sœur la R1, ainsi qu'une électronique haut de gamme, la R6 conserve les qualités (châssis, moteur…) qui en ont fait une référence de la catégorie Supersport. Elle devrait faire parler la poudre en Mondial, d'autant qu'elle sera confiée au redoutable Lucas Mahias ! INFOS : yamaha-motor.eu/fr

KAWASAKI ZX-10RR

Kawasaki n'est pas en reste et présente la version ultime de sa ZX-10R : la RR. Produite à 1000 exemplaires, cette version "prête à courir" (néanmoins homologuée une place pour la route) hérite directement du développement qui a conduit Jonathan Rea à ses deux titres de champion du monde d'affilée en Mondial Superbike. Dotée des pièces du kit racing (arbres à cames, ressorts de soupapes, jantes Marchesini, shifter…), elle voit également sa culasse redessinée et son carter renforcé. En plus, elle est sublime dans son coloris "Winter Test". INFOS : kawasaki.fr 16

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HONDA CBR1000RR FIREBLADE, SP ET SP2

Honda a présenté pour sa part la nouvelle CBR1000RR Fireblade, dérivée en trois modèles : "standard", SP et SP2. Cette dernière version, fabriquée à 500 exemplaires pour obtenir son homologation en championnat du monde Superbike, propose un kit "Sport" avec de nombreuses pièces HRC (arbres à cames, boîtier électronique, système d'échappement, etc.). Largement remaniée au niveau du châssis et plus légère de 15 kg, la nouvelle Fireblade hérite directement de la technologie de la RC213V (notamment au niveau de l'électronique), même si ses 192 ch proviennent toujours d'un 4-cylindres en ligne et la placent en dessous de ses concurrentes directes en termes de puissance. INFOS : moto.honda.fr

APRILIA RSV4, BMW S 1000 RR ET MV "RC" S'il ne s'agit pas de réelles nouveautés, quelques marques présentent cependant des améliorations notoires sur leurs modèles existants. Ainsi, les Aprilia RSV4 et BMW S 1000 RR passent à la nouvelle norme anti-pollution Euro4, sans pour autant perdre en performance, et se dotent d'une électronique revue. Aprilia annonce même un downshift, un pit limiter, ainsi que des aides au pilotage (anti-wheeling, traction control, launch control…) peaufinées. La version RF reçoit pour sa part un tout nouvel ensemble suspensions Öhlins et freins Brembo. Enfin, pour les plus "tifosi" d'entre vous, sachez que MV Agusta sort une sublime série limitée et numérotée "RC" (pour reparto corse) aux couleurs de la F4 de Leon Camier en Mondial Superbike et des F3 de Jules Cluzel et Lorenzo Zanetti en Mondial Supersport. Le tout doté de quelques accessoires racing (commandes reculées, pièces en carbone, béquille d'atelier, housse…) du plus bel effet. INFOS : aprilia.com/fr bmw-motorrad.fr mvagusta.com/fr

DUCATI 1299

SUPERLEGGERA

La Superleggera deuxième du nom incarne la quintessence racing de la Panigale. La puissance du bicylindre de 1299cc a été portée à 215 ch pour un poids de 156 kg, atteint grâce à un châssis entièrement réalisé en fibres de carbone. Une première sur une moto de série, qui sera fabriquée à 500 exemplaires. Son prix devrait être à la hauteur de cet étalage de luxe…INFOS : project1408.ducati.com/fr

BMW HP4 RACE Pour répondre à la Superleggera, BMW a présenté au Salon de Milan la HP4 Race, la plus "exclusive BMW de tous les temps", avec son cadre et ses jantes en fibres de carbone. Encore au stade de prototype, cette machine sera fabriquée en série limitée et commercialisée fin 2017. Son prix reste également pour l'instant top secret. INFOS : bmw-motorrad.fr

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ACTUS

NEWS

RACING

EWC - FSBK

CEV : VICTOIRE D'ALAN TECHER 1èRE

BSB : LES JEUX SONT FAITS

En décrochant son cinquième titre en BSB, Shane Byrne est devenu, à 39 ans, l'un des meilleurs pilotes de l'histoire moderne de ce championnat, avec 77 victoires et 96 podiums. Et son palmarès déjà bien rempli devrait s'étoffer encore, puisqu'il vient de resigner un contrat de deux ans avec le team PBM, pour lequel il court depuis déjà cinq ans. Il pilotera donc de nouveau une Ducati Panigale la saison prochaine. "C'est la première fois que je signe un contrat de 2 ans en BSB, et ça me réjouit, explique Shakey. Je suis très fier de tout le travail que nous avons réalisé avec l'équipe, en emmenant une toute nouvelle moto à la victoire." Malgré neuf victoires cette saison (donc autant que Byrne), Leon Haslam (Kawasaki) échoue à la seconde place du championnat, devant son coéquipier James Ellison.

EN BREF ❱❱ Malgré une bagarre finale écourtée par un drapeau rouge, le titre se sera joué jusqu'au dernier tour entre Florian Brunet-Lugardon et Benjamin Colliaux (tous deux sur BMW). Mais c'est ce dernier qui remporte la Coupe de France European Bikes pour trois petits points. Thierry Mulot (Ducati) complète le podium final et remporte la catégorie twin. ❱❱ Si cinq des six places sur les deux podiums de la finale au Mugello ont été trustées par le team KTM France (Jeremy McWilliams, Chris Fillmore et Hannes Maier), c'est Michael Fudala (Ducati) qui remporte le Challenge Protwin 2016, pour une poignée de points devant les KTM boys Stéphane Bovin et Claude Pavot. ❱❱ Corentin Brenon (21 ans) remporte la Coupe Honda CBR500R avec 44 points d'avance sur Bryan Castan et 47 sur Ornella Ongaro. ❱❱ Lionel Richier (Yamaha MT-10) s'impose pour la première fois au Moto Tour. Pierre Lemos (KTM 1290 Superduke) et Nicolas Willems (Yamaha MT-09) complètent le podium.

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Le pilote français Alan Techer a fait un pas de plus vers le titre de vice-champion d'Europe Moto2, en remportant sa première victoire en CEV. Après être monté sur le podium à toutes les courses auxquelles il a participé cette année (sauf Barcelone où il enregistre deux résultats blancs), il se hisse enfin sur la plus haute marche à Jerez. Si le titre est d'ores et déjà acquis par Steven Odendaal, Alan joue encore la place de vice-champion face à Tetsuda Nagashima, le Français devançant le Japonais de 12 points alors qu'il ne reste plus qu'une course à disputer (Valencia le 20 novembre). En Moto3, le titre se décidera entre Lorenzo Dalla Porta (191 points) et Marcos Ramirez (177 points) sur les deux manches restantes.

LA NOUVELLE CATÉGORIE DU WSBK Le WorldSBK vient s'enrichir d'une nouvelle catégorie à partir de 2017 : le Supersport 300, qui viendra compléter les catégories Superbike, Supersport 600 et Superstock 1000. Accessible dès l'âge de 15 ans, le SSP300 sera l'antichambre parfaite pour les jeunes pilotes et ce à des coûts modérés. Il répond également aux attentes des constructeurs puisque cette cylindrée a le vent en poupe, notamment en Asie. Pour l'instant, quatre machines sont homologuées (Honda CBR500R, Kawasaki Ninja 300, Yamaha YZF-R3 et KTM RC390), mais d'autres devraient rapidement venir combler les rangs, sachant que le nombre "300" n'est qu'une appellation générique : la catégorie peut tout à fait accepter des 250cc, des 310cc ou même des 500cc, du moment que l'on instaure un système de brides dans les performances.

LE MONDE DE LA MOTO EN DEUIL

En ce triste automne 2016, plusieurs personnalités du monde de la moto – et de la course en particulier – nous ont hélas quittés. Il y a d'abord Alain Chevallier, qui Patrick Maccio Alain Chevallier s'est éteint à l'âge de 68 ans des suites d'un cancer. Constructeur de motos de Grands Prix dans les années 70 et 80, il a obtenu plusieurs succès malgré les difficultés de la tâche, avant de collaborer en tant que directeur technique à la création de la marque Voxan. C'est ensuite l'ancien champion de side car et l'un des meilleurs spécialistes français des systèmes d'échappement, Jean-Louis Millet, qui nous a quittés après une longue maladie. Puis ce fut au tour de l'emblématique créateur de la marque Furygan, Jacques Segura – ou plutôt Monsieur Jacques – d'être emporté par la camarde à l'âge de 80 ans. Enfin, notre ami et confrère, Patrick Maccio, qui avait collaboré aux premiers numéros de Sport-Bikes, a été emporté début novembre par un infarctus à l'âge de 56 ans. A tous ces grands bonshommes, nous tirons notre chapeau et les remercions pour tout ce qu'ils ont apporté au monde de la moto ; à leur famille et à leurs proches, nous adressons nos plus attristées condoléances.

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REVUE DE

REVUE DE PRESSE PRESSE PAR MARIA GUIDOTTI

SPORTWEEK ANDREA IANNONE : "LE TEMPS DES CONNERIES EST TERMINÉ"

MCN SPORT LA PERCÉE DE CAL EN MOTOGP

Cal Crutchlow a remporté sa première victoire en MotoGP cette année. Sur quatre courses, il a même marqué plus de points que Marc Marquez. Comment diable a-t-il fait ? Le travail est la clé affirme le Britannique. "J'ai travaillé dur pour cela. Je ne veux pas que ça sonne mal, mais je pense que je mérite la victoire parce que j'ai beaucoup travaillé. Il y a eu quelques bas, mais c'est la détermination pure qui me rend compétitif. Je ne suis pas naturellement talentueux, c'est la vérité. Je suis plus doué pour le football que pour piloter une moto !" Si on devait chercher une circonstance qui aurait fait changer les choses sur la seconde moitié de la saison, on en trouve une à la fois énorme et toute petite : Willow, la fille de Cal et Lucy. "J'ai attendu longtemps pour être en mesure de gagner une course, mais quand je rentre à la maison, rien n'a changé. Lucy et moi sommes toujours les mêmes, il y a juste un trophée de plus. On revient vite à la routine avec le bébé et on ne pense plus à la victoire. La seule chose qui change, c'est que je n'ai pas dormi depuis trois semaines et que je vais finir par étrangler ce photographe !"

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De son goût du risque sur la piste à la douce admiration qu'il voue à ses parents, de sa récente relation avec la "showgirl" argentine Belen Rodrigues à son passage chez Suzuki, Andrea Iannone se confie, pour la première fois. "J'ai toujours été contre le courant, à faire des bêtises. Maintenant, je cherche des choses qui ont un sens important pour moi. Je n'ai jamais pensé qu'un jour j'obtiendrais de tels résultats. Si vous recherchez à tout prix la victoire, elle n'arrive pas. Elle vient lorsque vous ne vous y attendez pas. Si vous courrez avec l'obsession de gagner, vous finissez par vous blesser." A propos de sa mère, il déclare : "J'aimerais pouvoir la cloner, épouser une femme comme elle. Elle ne parle jamais de course, je pense qu'elle a peur. Durant toutes ces années de compétition, je n'ai pas consacré beaucoup de temps à ma famille, mais elle ne s'est jamais plaint." A propos de Belen, sa petite amie : "C'est une belle histoire. Je l'ai rencontrée à un dîner avec des amis communs. C'est une personne très simple, facile à vivre et qui a beaucoup de valeurs. Nous avons une personnalité similaire. J'ai obtenu toutes les satisfactions que je voulais, même les plus folles. Maintenant, je veux partager ma vie avec une femme. Terminé les conneries !"

SPORTWEEK PAOLO NUTINI ET LA MUSIQUE POUR SIC58

Le chanteur écossais Paolo Nutini a vendu sa guitare dédicacée par Valentino Rossi pour 8 500 dollars à un fan anglais de Sic. L'argent ira à la Fondation Marco Simoncelli, pour aider à construire un hôpital pour les personnes handicapées à Coriano, la ville du pilote décédé maintenant il y a cinq ans. Nutini a visité le paddock MotoGP à Misano, début septembre, en compagnie du leader de "Rainband", Martin Finningan. C'est à cette occasion qu'il a fait dédicacer sa guitare, aux couleurs de Simoncelli, par Rossi.

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LU

ENTENDU

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"Aujourd'hui, on a perdu la bataille. Mais on a gagné la guerre." Brad Binder /// Aragon, 25 septembre

"Nous avons essayé le nouveau moteur et ce n'est pas fantastique. Je m'attendais à mieux. On n'a pas beaucoup progressé. Ce n'est que la première évo, mais il y a du travail." Valentino Rossi /// Valence, 15 novembre

"Tu dois freiner, tu dois tourner, tu dois accélérer – mais tout en même temps et tu n'as pas le temps de réfléchir ou de prendre les bonnes décisions !" Pecco Bagnaia /// Valence, 15 novembre, après son essai de la Ducati Aspar

"Si je continuerai à piloter après 2018 ? Bo… Je ne sais pas, c'est très loin." Valentino Rossi "Bien sûr qu'il continuera. [Désignant Jorge Lorenzo] Je crois qu'on arrêtera avant lui !" Andrea Dovizioso /// Sepang, 30 octobre

"Quelle note je donne à ma saison ? Je dirais 6/10. Comme lorsque j'étais à l'école…" Andrea Iannone /// Valence, 13 novembre

[À propos de Jorge Lorenzo] "Beaucoup de gens ont dit que son style ne pourrait pas correspondre à la Ducati. Nous avons vu aujourd’hui qu'ils se sont trompés.”

"Maverick sera un rival pour le prochain titre mondial. Mais je m’en doutais avant ces tests…" Marc Marquez /// Valence, 16 novembre

"Je pense que si on met Marc [Marquez] sur ma moto, il sera aussi rapide qu'il ne l'est sur la sienne."

[À propos de Ducati] "Leurs performances actuelles sont, pour les gens de Kawasaki Racing, une claque en pleine figure." Tom Sykes /// Magny-Cours, 2 octobre

"Si je vais m'habituer à être davantage sollicité par les médias ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est qu'ils ne me feront pas aller plus vite." Johann Zarco /// Valence, 15 novembre

Cal Crutchlow /// Sepang, 27 octobre

"La sonorité de la KTM est le détail qui me déroute le plus. Tu ne sais pas vraiment où tu es ou ce que le traction control fait. Mais je m'y habitue run après run." Bradley Smith /// Valence, 15 novembre "Je n'aime pas rouler avec les Aprilia en qualification : ce sont les motos les plus bruyantes du plateau, tu n'entends plus ton propre moteur !" Eugene Laverty /// Valence, 12 novembre 22

"Gagner est appréciable car cela fait seize saisons que je roule en compétition – dont quatorze inutiles." Chaz Davies /// Jerez, 16 octobre

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RACING LOOK & PERF

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Par Mat Oxley /// Photos PSP Swiderek / Jagielski & REd bull CONTENT POOL

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MARC MARQUEZ

“J'AI PAYÉ LE PRIX FORT” Marc Marquez a remporté son troisième titre en quatre saisons en MotoGP avec un mélange parfait de vitesse et de régularité. Mais il insiste sur le fait que rien n'a été aussi facile que les apparences pouvaient le laisser penser…

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faire le vide, se concentrer exclusivement sur soi et sa moto...

À seulement 23 ans, Marquez est bien parti pour détrôner les stats de noms aussi illustres que rossi ou hailwood.

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arc Marquez est le plus jeune pilote de l'histoire du sport moto à remporter cinq titres mondiaux, a fortiori en gP, et le plus jeune à cumuler trois couronnes en catégorie reine. Des stats qui lui donnent une longueur d'avance sur les plus grands noms du sport, tels Valentino Rossi ou Mike Hailwood. Compter cinq titres mondiaux et 55 victoires en gP à seulement 23 ans revêt un caractère incroyable, surtout quand ces titres MotogP ont été conquis face à certains des meilleurs pilotes de l'histoire des gP, Rossi ou Jorge lorenzo en tête. Non seulement Marquez a remporté un championnat notoirement délicat cette année – avec un tout nouveau logiciel unique, des pneus Michelin pas toujours évidents à comprendre et une moto, en début de saison en tout cas, plus lente que la concurrence – mais il a également marqué des points lors des quinze premières courses de la saison, à l'issue desquelles il s'assurait le titre, à Motegi. un exploit inégalé par tout autre pilote dans les trois catégories : MotogP, Moto2 et Moto3. une tel mélange 28

de vitesse et de régularité s'est avéré une qualité littéralement unique cette année. Même ses plus féroces détracteurs ne peuvent décemment nier le génie de l'Espagnol au guidon de sa Honda RC213V, qu'il emmène constamment à la limite, voire

au delà, tour après tour : le pneu avant se tortillant sous l'effet des freins, le pneu arrière en l'air, son genou et son coude claquant le bitume tandis qu'il laisse tomber sa machine sur son flanc, avant de l'arracher à la verticale et de l'extraire du virage comme une balle d'un pistolet. Personne ne sait dire ce que Marquez a fait mieux que ses rivaux, y compris les deux adversaires, l'un vieux renard, l'autre future star, qui l'accompagnaient sur le podium du titre mondial à Motegi. "Je tiens à féliciter Marc car tout le monde sait que la Honda n'était pas la meilleure moto, a déclaré Andrea Dovizioso. Il a réussi un championnat parfait et sa vitesse était incroyable. Je pense que cette couronne est beaucoup plus importante que ses deux premiers titres en MotogP." Maverick Vinales approuve : "Marc a très intelligemment piloté le championnat. Il a attaqué quand la moto et les pneus se comportaient bien, et à des endroits comme Misano, il a su rester calme et accepter de terminer quatrième au lieu de prendre de gros risques pour monter sur le podium. Honda a commencé l'année en difficulté, mais ils ont tous fait un très bon travail. Marc mérite ce titre." l'espagnol a l'art d'emmener sa rc213v à la limite ultime.

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en 2016, Marc Marquez avoue avoir ressenti plus de pression que jamais sur ses épaules.

DU

CHAOS VERS LE TITRE

au soir du Gp de MoteGi 2015, personne n'iMaGinait le soMBre conflit qui allait opposer Marc Marquez À valentino rossi.

un an plus tard et après un hiver chaotique, tant sur le plan Moral que sportif, Marc coiffait sa troisièMe couronne en catéGorie reine. au soir du Gp de MoteGi 2016, le nouveau chaMpion du Monde nous a fait l'honneur de développer lonGueMent sa réponse À une seule et unique question : "coMMent as-tu vécu cette saison si particulière ?"

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haque année est vraiment difficile et chaque année, tu donnes ton maximum. Mais cette fois, je ressentais davantage de pression. C'était un sentiment réellement difficile à gérer tout au long de la saison. Bon, vous pouvez dire que j'ai remporté le titre trois courses avant la fin. Mais en toute honnêteté, ça n'a pas été simple. J'y ai toujours cru et je suis resté calme. Je me souviens de ce que feu ma grand-mère m'a toujours dit : "Sois vigilant, mais rien n'est impossible, continue d'essayer." Je lui dédie ce titre et j'espère qu'elle en sera très heureuse. Cette année, je ne me sentais pas aussi fort que lors des – ou plutôt, de certaines – saisons précédentes. Certes, les autres pilotes ont commis quelques erreurs, mais

quand je regarde les résultats, je constate que nous avons gagné plus de courses que quiconque et que nous étions très forts sur les circuits que j'apprécie. Ce championnat est vraiment important, car en 2013 et 2014 je ne m'attendais pas à remporter le titre. Jusqu'à cette année, je ne pouvais pas vraiment expliquer ce qu'était la pression, peut-être parce que je ne l'avais jamais vraiment ressentie. Cette saison, elle était là, forte. Et quand elle te pèse, tu peux faire des erreurs. Parfois, j'en oubliais de m'amuser tellement elle était élevée. Même certains membres de mon équipe le remarquaient. Ils me disaient : "tu n'es plus le même Marc, il faut que tu prennes du plaisir au guidon !" l'équipe m'a beaucoup aidé cette année – à l'heure du déjeuner ou du dîner,

ils essayaient de me faire oublier la pression. Donc, je me suis concentré sur mon travail avec elle. Et, le plus important : j'ai oublié les autres pilotes. Si tu ne fais pas ça, tu tombes vite dans la confusion ou tu perds ta concentration. la pré-saison s'est révélée la plus difficile de ma carrière. le début de la saison n'a pas été simple non plus. Nous avions l'impression d'être sur la mauvaise pente et nous savions que nous devions trouver un moyen de gravir cette montagne. Nous avons travaillé étape par étape et nous nous accordions respectivement une grande confiance. Je me souviens avoir dit à mes ingénieurs, chez Honda : "Je crois en vous et je vais changer ma mentalité lors des premières courses. Mais dans la deuxième partie de la saison, j'aurai besoin de votre aide !" Je voulais être patient. gagner la deuxième et la troisième épreuve de la saison était quelque chose de vraiment important. lorsque tu mènes le championnat, tu peux aborder les courses sous un angle différent. tu peux gérer la situation, accepter une deuxième ou une troisième place. Mais j'ai perdu les rênes du championnat au Mans, parce que j'ai commis une erreur et j'ai chuté. C'était le pire jour DÉCEMBRE 2016-JANVIER 2017

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LE PLUS DIFFICILE À APPRENDRE EST DE NE PAS ATTAQUER QUAND ON N'A PAS LE BON FEELING AVEC LA MOTO.

de la saison ; Valentino et Jorge étaient très forts. Ils étaient loin devant moi et, malgré ça, j'ai fait une erreur. J'avais encore à apprendre. Je me suis dit : "Ok, nous devons rester calme. Je suis tombé parce que j'attaquais plus que je ne l'imaginais sur la moto." Alors j'ai décidé pour le reste du championnat de me donner à fond si je sentais que je pouvais le faire, mais de ne pas attaquer si je n'avais pas le bon feeling avec la moto. C'était une leçon difficile à apprendre. Je l'ai comprise en 2015, quand j'ai perdu le championnat. J'ai payé le prix fort pour apprendre la bonne approche, que la régularité est également quelque chose de très important. Je ne voulais pas faire les mêmes erreurs que l'année dernière. Mais bien sûr, parfois, tu dois prendre des risques. Cette année, j'ai chuté plusieurs fois aux essais, juste en essayant de trouver la limite. Une fois que tu as compris où se situe cette limite, il est plus facile de rester sur la moto ! Après avoir gagné en Argentine et à Austin, je savais que la saison resterait néanmoins difficile car, en règle générale, Valentino et Jorge ne commettent pas d'erreurs. Mais étrangement, cette année, ils en ont fait et nous sommes arrivés au break estival avec un bel avantage au championnat. Pendant la pause, nous avons mis sur pied, Emilio [Alzamora, son mentor] et moi, une stratégie : "Ici, tu termineras deuxième ; là, tu pourras peut-être seulement faire cinquième…"

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L'équipe avait bel et bien préparé les t-shirts pour Motegi. Give me five, Marc !

nous savions que c'était le week-end pour gagner à nouveau. Si l'équipe et le groupe entier partagent ta mentalité, alors tout devient plus facile. Vers la fin du championnat, j'ai de nouveau ressenti plus de pression, mais j'avais aussi une motivation supplémentaire. Cette combinaison m'a donné un réel objectif et un pic de concentration – du jeudi au dimanche, je me focalisais uniquement sur la moto et l'équipe.

J'ai gagné la course flag-to-flag en Allemagne et je suis monté sur le podium à Brno, mais j'ai fait quatrième à Silverstone et Misano et cinquième au Red Bull Ring. Et j'ai commencé à devenir un peu nerveux. C'est alors que Santi [Hernandez, son chef d'équipe] et tous les autres membres de l'équipe m'ont dit : "Reste calme, tu as un gros avantage et bientôt nous serons à Aragon."

L'année dernière, si quelqu'un me poussait dans mes retranchements, je faisais des erreurs. Alors cette année, quand je me sentais bien, j'attaquais à la limite… pour pousser les autres à l'erreur.

J'attendais Aragon avec impatience et, quand nous y sommes arrivés,

Il y a eu deux grands changements cette année : les pneus Michelin et

le logiciel unifié. Les pneumatiques étaient difficiles à comprendre parce que Michelin les a développés en continue. À chaque course, ils offraient un comportement un peu différent. J'ai commencé à les comprendre après le GP de Catalogne. Pour la première fois cette saison, j'ai suivi Valentino pendant plusieurs tours ; je savais qu'il connaissait très bien les Michelin il y a quelques années. Je l'ai vu faire certaines choses. Ça m'a permis de commencer à comprendre le pneu avant et d'essayer de l'utiliser d'une manière différente. Mais tout dépend de l'endroit où tu te trouves, chaque circuit est différent. De l'aide est arrivée dans la seconde moitié de la saison. Honda a fait un excellent travail, en particulier avec l'électronique. Nous avons progressé

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CONFIDENCE sur les phases d'accélération et notre moto est devenue compétitive. Les gros ailerons ont aussi constitué un pas en avant important.

tu vas plus souvent aux toilettes ! Mais je me sentais calme et détendu.

C'est un point sur lequel j'ai beaucoup insisté chez Honda, parce que les ailerons plus grands permettent de réduire les wheelings qui affectent l'accélération. Quand ces ailes sont arrivées en République Tchèque, nous avons commencé à hausser le rythme. Au cours des tests de Brno, nous avons vraiment franchi un step sur les sorties de virage.

Avant le début de la course, Santi m'a dit : "S'il te plaît, ne va pas chercher la victoire, il te suffit de rester calme !" Mais je me sentais bien sur la moto, donc j'ai attaqué. Quand Valentino a chuté et qu'il restait cinq ou six tours, j'ai pensé : "Ok, j'ai juste besoin de gagner ici et je pourrai terminer septième ou huitième en Australie pour m'assurer le titre." Mais quand j'ai vu que Lorenzo était lui aussi dehors, tout est devenu fou dans ma tête !

A Motegi, quand je me suis réveillé le matin de la course, je me sentais normal. Je me suis levé, j'ai pris le petit déjeuner à l'heure habituelle et je suis allé aux toilettes à l'heure habituelle. Normalement, quand tu es plus nerveux,

J'ai perdu ma concentration, j'ai pris un virage en quatrième au lieu de le passer en troisième, le suivant en cinquième au lieu de la quatrième… Puis j'ai vu que Dovi revenait, je savais que je devais continuer à attaquer. Quand j'ai franchi la ligne,

j'ai pensé : "Dommage, il n'y aura pas de T-shirts spécial champion…", parce que nous ne nous attendions pas à remporter le titre à Motegi. Mais l'équipe croyait en moi et les T-shirts étaient prêts ! Le meilleur moment, c'est quand tu reviens dans la voie des stands après le tour d'honneur et que tu voies certains membres de l'équipe pleurer – c'est un sentiment incroyable ! Tout s'est passé trop vite, mais les meilleures fêtes sont celles auxquelles tu ne t'attends pas… Alors nous verrons. Nous prendrons quelques bières et nous verrons bien où nous en arriverons !" Note de la rédaction : d'après nos infos, le pilote et l'équipe Repsol Honda, au soir du GP national du constructeur tokyoïte, en sont arrivés... loin. ■

MARC MARQUEZ NÉ LE 17/02/1993 À Lleida

(Espagne)

Avec Marc Marquez, on ne comprend pas toujours ce qui se passe derrière le guidon. Mais ça va vite, très vite !

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93 ÂGE 23 ans TAILLE 1m68 POIDS 59 kg

2016 .................. Champion du monde MotoGP..................... Repsol Honda 2015 .................. 3e du championnat du monde MotoGP....... Repsol Honda 2014 .................. Champion du monde MotoGP..................... Repsol Honda 2013 .................. Champion du monde MotoGP..................... Repsol Honda 2012 .................. Champion du monde Moto2 ................................... Suter 2011 .................. Vice-champion du monde Moto2............................ Suter 2010 .................. Champion du monde 125cc .................................... Derbi 2009 .................. 8e du championnat du monde 125cc ........................KTM 2008 .................. 13e du championnat du monde 125cc ......................KTM 2007 .................. 9e du championnat d'Espagne 125cc 2006 .................. 8e du championnat d'Espagne 125cc Champion de Catalogne 125cc 2005 .................. Champion de Catalogne 125cc 2004 .................. Vice-champion de Catalogne 125cc 2003 .................. Champion de Catalogne Open RACC 50cc 2002 .................. Débuts en vitesse 1998 à 2001 .. Motocross

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ENCOOORE ! MOTOGP

L'issue de la saison 2015 tapissait nos papilles d'amertume. Celle de 2016 nous laisse en appétit ! Quel championnat ! 18 courses, un mercato lancé très tôt, neuf vainqueurs, un indiscutable chef (étoilé pour la cinquième fois de sa jeune carrière malgré une entrée en matière délicate), un plateau de machines de plus en plus riche et homogène, des dépassements parfois si goûteux qu'il y avait de quoi s'en étrangler… Tous ces ingrédients ont fait du MotoGP un véritable festin. On en veut encore ! Et ça tombe bien : 2017 s'annonce très gourmand.

MARQUEZ NEUF SUR DIX

Il n'est pas passé loin du sans-faute. Jusqu'au Grand Prix du Japon, théâtre surprise du sacre qui lui semblait toutefois promis, Marc Marquez s'est montré irréprochable. Prudent quand il le fallait, incisif quand il le sentait, l'Espagnol a tracé sa route vers le titre à grands coups de gaz ravageurs, en terminant toutes les courses dans les points. Mais à partir de Motegi, le bilan s'est légèrement gâté… "C'est sûr que ces deux chutes en Australie et à Sepang n'étaient pas la meilleure façon de célébrer mon titre", lançait Marc dans un sourire pincé avant le GP de Valence. Derrière la plaisanterie, le champion 2016 savait que sa mission n'était pas tout à fait terminée. Outre ramener le titre pilote, MM93 est (bien) payé pour contribuer aux titres constructeur et team qui, s'ils ont un très faible retentissement auprès du grand public, comptent beaucoup pour… les constructeurs et les teams. Avant le round final, Honda comptait 21 points d'avance sur Yamaha. Si Jorge Lorenzo, en état de grâce sur le tourniquet valencien, offrait aux hommes en bleu les 25 points de sa victoire, Marc, après un départ raté à cause d'un wheeling incontrôlé, remontait superbement à la 2e place et assurait le 22e titre constructeur de Honda en catégorie reine (contre 14 pour Yamaha). Du côté des teams, en revanche, le duo Lorenzo (1er) / Rossi (4e) prenait sur le circuit Ricardo Tormo l'ascendant sur Marquez (2e) / Pedrosa (chute) et cimentait ainsi pour Movistar Yamaha MotoGP le statut d'équipe la plus forte en 2016. Avec les deux titres les plus importants à la clef, Marc Marquez a de quoi se montrer largement satisfait. Mais pas pleinement. "Même si le bilan de la saison est très positif, je me donne 9/10 : mes erreurs lors de la tournée outre-mer m'empêchent de m'attribuer la note maximale", souriait-il à nouveau, cette fois au soir du GP de Valence, bien conscient toutefois qu'un seul titre 2016 restera dans les annales : le sien ! 32

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SYNTHÈSE MOTOGP ARAGON / JAPON / AUSTRALIE / MALAISIE / VALENCE

PAR TOMMY MARIN /// PHOTOS PSP SWIDEREK / JAGIELSKI

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Le plus grand nombre de victoires d'un même pilote cette année, à mettre au crédit de Marc Marquez.

ROSSI / LORENZO LA FIN D'UNE ÈRE

Pour la troisième saison consécutive, Valentino Rossi termine vice-champion du monde. Et pour le coup, aucune controverse ne peut le dédouaner : l'Italien était tout simplement moins fort que son ennemi préféré. Enfin, que l'un de ses deux ennemis préférés… Car Jorge Lorenzo, champion 2015 dans un contexte digne des plus grands chefs-d'œuvre de la dramaturgie grecque, doit cette fois s'incliner face à celui qui, sept saisons durant, se sera avéré un coéquipier aussi difficile à vaincre qu'envahissant. Après Rossi fin 2010, c'est au tour de Lorenzo de quitter l'équipe officielle Yamaha pour celle de Ducati. Au total, l'Espagnol aura piloté la M1 Factory pendant neuf ans et remporté trois titres à son guidon. L'Italien en est, de son côté, à onze années de collaboration avec le constructeur japonais (interrompues par deux saisons peu fructueuses chez Ducati), avec quatre couronnes à la clef. Et il espère toujours ne pas s'arrêter là… Dans cette dernière cohabitation, démarrée sous haute tension, le tandem infernal s'est cassé les dents sur le diable Marquez. Alors qu'il leur restait un mince espoir de titre, les deux hommes ont chuté en course à Motegi en essayant de suivre le rythme imposé par le pilote Honda. Et Rossi doit se contenter d'un maigre butin de deux victoires. "La saison 2016 a apporté beaucoup de choses positives, estime-t-il. Une deuxième place au championnat, beaucoup de podiums et des départs en première ligne. L'année prochaine, je veux essayer de gagner plus de courses, plus de deux. Nous sommes toujours compétitifs. Malheureusement, j'ai commis quelques erreurs et j'ai été un peu malchanceux avec le moteur au Mugello, mais c'était une bonne saison." Jorge Lorenzo, vainqueur à quatre reprises cette année, a quant à lui terminé son histoire avec la firme aux diapasons de la plus belle manière qui soit, en mettant fin à une série de dix courses sans victoires pour la M1, dans l'un de ces week-ends où il est totalement intouchable. "Je suis vraiment heureux de terminer cette longue aventure ainsi, se réjouissait Jorge au soir de Valence. Nous avons passé beaucoup de grands moments ensemble, des difficiles aussi, et je serai toujours reconnaissant envers Yamaha de m'avoir donné ma chance en 2008. On va faire une belle fête ce soir !" Ironie du sort : au soir du dernier GP, les adieux de Lorenzo dans le box Yam, en présence de Rossi, étaient célébrés dans une atmosphère bien plus sereine que les titres pilote/constructeur/team l'an passé. Preuve que les résultats ne font pas tout.

Lauda / Hunt, Senna / Prost, Rainey / Schwantz : des plus grandes rivalités naissent le respect...

Lorenzo n'a pas été en mesure, cette année, de profiter des erreurs de Marquez .

CÔTÉ PADDOCK... SPANISH POWER

Malgré la volonté des constructeurs de voir des GP naître en Asie, le calendrier n'a pas bougé (hormis une inversion entre l'Autriche et la République Tchèque) pour 2017. Pire : les circuits de Catalogne, Aragon et Valence ont signé pour héberger une manche du Continental Circus jusqu'en 2021. Reste à voir ce qu'il adviendra de Jerez d'ici-là…

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Le nombre de vainqueurs différents en 2016. Un nouveau record.

VINALES / ESPARGARO MUCHAS GRACIAS Au lendemain du dernier GP de la saison, Davide Brivio, manager de l'équipe Suzuki, a salué les performances des pilotes avec lesquels il a entamé la superbe progression de la GSX-RR, et notamment Maverick Vinales, quatrième au classement final du championnat. Après avoir offert à Suzuki sa première victoire en GP à Silverstone, l'Espagnol aurait pu se mettre en roues libres en attendant de grimper sur la Yamaha M1 avec laquelle il compte bien jouer le titre l'année prochaine. Mais il n'en a rien été : jusqu'au bout de son statut d'outsider, Maverick a attaqué et tenté de déjouer les favoris. Pour y parvenir, il n'a manqué selon lui qu'une seule chose : de la traction, toujours de la traction. "Nous avons progressé week-end après week-end, conclut le nouveau coéquipier de Valentino Rossi, auteur de deux podiums au Japon et en Australie. Le staff Suzuki travaille dur et bien, mais il manque toujours à la GSX-RR le grip nécessaire à l'accélération pour faire jeu égal avec les autres motos. C'est vraiment sur ce point qu'ils devront concentrer leurs efforts cet hiver." Si le bilan est moins glorieux pour Aleix Espargaro, seulement onzième au classement final, l'Espagnol a, selon Brivio, lui aussi largement contribué au développement de la GSX-RR. Un podium aurait été la cerise sur le gâteau… "J'ai un sentiment d'inachevé, j'ai raté le podium, avoue Aleix. Mais tous dans l'équipe savent que je me suis donné à 110 % chaque fois que je portais ce cuir bleu. Ce week-end de Valence était très fort en émotions pour moi, je laisse de bons amis et un projet qui s'est développé très positivement." Prochaine mission : faire progresser cette Aprilia…

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côté paddock... PISSEUSE

Juste avant le départ du GP de Valence, Marc Marquez et sa Honda RC213V championne du monde 2016 devaient s'offrir un tour d'honneur en compagnie de l'AJS Porcupine E90, machine victorieuse du premier championnat GP 500cc de l'Histoire en 1949. Sammy Miller, propriétaire de ladite AJS, multiple champion de trial et auteur de plusieurs podiums en GP de vitesse, devait donner la réplique à Marc. Mais l'Anglaise a décidé de déverser son huile dans la pit-lane avant même de parcourir un mètre…

Les deux pilotes Suzuki changent de crèmerie : Vinales (#25) part chez Yam tandis qu'Espargaro (caché) va chez Aprilia.

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synthèse

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TECH 3 D'UN DUO à L'AUTRE Les neuf vainqueurs de la saison 2016 posent pour la postérité !

Iannone clôt son aventure chez Ducati par un podium à Valence.

Hervé Poncharal, le big boss du team Tech 3, ne l'a jamais caché : il appréciait de travailler avec Pol Espargaro et Bradley Smith. Mais le sympathique tandem a décidé de virer à l'orange. Si Bradley est assez largement passé à côté de sa saison, en terminant dix-septième après une superbe sixième place en 2015, c'est notamment parce que l'Anglais n'a jamais réussi à se faire aux Michelin. Pol, de son côté, a frôlé ou pénétré le top 5 à plusieurs reprises, ratant son premier podium d'une toute petite place aux Pays-Bas. Il pointe huitième au championnat, à quelques points seulement du double vainqueur Cal Crutchlow : une belle preuve de la constance de l'Espagnol. L'équipe française termine, pour la cinquième saison consécutive, premier team indépendant. Quelque chose d'important pour "Ponpon" et ses hommes, impatients maintenant de voir ce que les rookies Johann Zarco et Jonas Folger vont faire au guidon de leurs M1.

Dovi remporte sa première victoire sur Ducati en Malaisie et s'adjuge la 5e place au championnat.

DOVI / IANNONE CIAO BELLO Finalement, Andrea Dovizioso a enfin décroché la deuxième victoire de sa carrière en MotoGP, sa première pour Ducati, pour devenir le neuvième et ultime vainqueur différent de cette folle saison. "Il était très important pour moi de gagner une course cette année, s'enthousiasmait Dovi au terme d'un GP de Malaisie éprouvant et humide. J'essayais depuis si longtemps, je l'ai frôlée si souvent… La satisfaction pour le résultat d'aujourd'hui est réellement immense." Monté à cinq reprises sur le podium (dont une fois sur la plus haute marche, donc), le placide Italien prend la cinquième place finale du championnat, loin devant son flamboyant coéquipier, neuvième. Il faut dire qu'Andrea Iannone, qui se fracturait une vertèbre lors de sa chute aux essais de Misano, décidait ensuite de faire l'impasse sur Aragon, le Japon et l'Australie. Malgré quatre forfaits et un dos encore douloureux, The Maniac se montrait particulièrement véloce et incisif pour ses deux dernières apparitions en rouge. S'il partait au tapis à Sepang, Iannone terminait la saison sur le podium : une belle façon de dire au revoir à Ducati, après un début de saison chaotique qui lui a coûté sa place. "Andrea a couru avec son cœur lors de sa dernière sortie avec Ducati et je tiens à le remercier, déclarait Gigi Dall'Igna, le grand chef du box Ducati, au soir de la finale. Lors des quatre années passées ensemble, il nous a beaucoup aidés à progresser et à atteindre notre niveau actuel." Dovi perd un coéquipier haut en couleur… et en accueille un autre.

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Enchaînant chutes et blessure, Dani Pedrosa a eu le chat noir en fin de saison.

Avec deux victoires, Crutchlow peut être fier de sa saison 2016.

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Le record du nombre de pole positions en catégorie reine, établi par Jorge Lorenzo et Marc Marquez. C'est aussi l'ancien numéro de course de Loris Capirossi, retiré des listes des trois catégories en son hommage.

PEDROSA / CRUTCHLOW DE JUSTESSE Comme Andrea Iannone, Dani Pedrosa a raté plusieurs GP : une chute aux essais au Japon le laissait avec une clavicule cassée. Remplacé au pied levé par le local Hiroshi Aoyama à Motegi, Nicky Hayden à Phillip Island, puis de nouveau Aoyama à Sepang, Dani reprenait la piste à Valence… où il chutait en course. Une fin de saison à oublier, donc, pour le pilote Repsol Honda, qui échappe de justesse à la morsure de Cal Crutchlow. L'Anglais, sans sa chute à Valence, aurait en effet pu viser la sixième place au championnat, grâce notamment à sa somptueuse victoire en Australie, la deuxième de sa carrière en MotoGP après celle de Brno cette année. Depuis qu'il est papa, Cal semble décidément avoir franchi un réel step et se voit récompensé de sa belle saison par le titre honorifique de premier pilote privé. La rumeur a même voulu que le pilote LCR se montre élogieux vis-à-vis de Honda, car il À compter de 2018, était sur le point de remplacer un Pedrosa les combinaisons équipées "usé" au sein du team officiel : une théorie d'un système d'airbag intégré de comptoir très vite démentie par seront obligatoires dans les deux parties. les trois catégories.

côté paddock...

En terminant 12e du championnat, Bautista montre qu'Aprilia est sur la bonne voie.

Aperçu à Valence, Mike Di Meglio était venu renouveler son contrat de pilote de développement Aprilia en MotoGP. Un job qu'il poursuivra en 2017 en parallèle de sa saison en Endurance avec le GMT94 et Yamaha. À Sepang, les teams officiels Ducati, Honda et Suzuki ont reçu une amende suite au retard ou à l'absence de certains de leurs pilotes à la séance de dédicaces prévue avec le public. Ducati a signé un agrément avec la Dorna garantissant la présence du constructeur italien en MotoGP jusqu'en 2021. A Valence, les Aprilia RS-GP passaient au rouge en soutien à la fondation (RED), qui lutte contre le sida.

APRILIA BRAVISSIMO ! Si elle est passée relativement inaperçue, la performance de l'équipe Aprilia ne doit pas être ignorée ! Pour sa première année de participation, la RS-GP a progressé et est rentrée à de nombreuses reprises dans le top 10 aux mains de ses deux pilotes, Alvaro Bautista et Stefan Bradl, avec en point d'orgue une 7e place pour chacun. "Au cours de la deuxième moitié de la saison, nous avons commencé à récolter les fruits d'un travail acharné, dont beaucoup a été réalisé l'an dernier, estime l'Espagnol, qui termine le championnat au douzième rang. Nous sommes allés dans la bonne direction pour le développement." Si Bautista prend maintenant le chemin du box Aspar, où il fera équipe avec le revenant Karel Abraham sur Ducati, Bradl s'apprête à découvrir la CBR1000RR du team Honda Ten Kate en Superbike. L'Allemand, remplacé par Folger sur les tablettes de la Dorna, conservera un souvenir positif de son aventure avec Aprilia : "Cette expérience m'a aidé à grandir en tant que pilote, en assumant un nouveau défi constitué de tests et du développement d'un nouveau projet, explique-t-il. Nous pouvons être satisfaits du travail que nous avons accompli." 36

Les mécanos du team officiel Honda ont été les premiers à tester les casques qui seront obligatoires dans le cadre d'un changement de moto lors d'une course flag to flag en 2017. Très "Daft Punk" dans l'idée...

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BAZ VIVEMENT 2017 !

La KTM a fait son entrée en MotoGP à Valence, aux mains de Mika Kallio.

Loris Baz ne conservera pas un souvenir inoubliable de 2016. Tout juste ses superbes 4e et 5e places à Brno et Sepang peuvent-elle le consoler. Pour le reste, le Français n'attend qu'une chose, passer à 2017. "Dans l’ensemble, la saison a mal commencé et a empiré au fur et à mesure du temps, explique-t-il. Je retiens simplement les deux courses à Brno et à Sepang où nous avons brillé. En dehors de ces deux courses, je me suis blessé et je n’ai pas fait beaucoup de courses sur le sec. Les autres ont donc progressé pendant que je stagnais. Il me faut plusieurs séances de tests et du temps pour me refaire une condition physique à 100 %. La trêve hivernale est donc la bienvenue." Vingtième du championnat, Loris souffre de la comparaison avec son coéquipier Hector Barbera, dixième. L'Espagnol a néanmoins constaté à ses dépends que 2017 n'allait peut-être pas être simple, lorsqu'il remplaçait Iannone sur la Ducati officielle à Motegi (17e) et en Australie (chute). "Il est très difficile de comprendre cette moto d'usine en si peu de temps, expliquait-il à Valence. Elle est vraiment très différente de la GP14.2 que je pilotais en 2016". En 2017, Hector devra apprivoiser cette GP16, tandis que Loris devra se contenter d'une GP15. Chez Pramac, Danilo Petrucci a remporté le concours interne récompensé par une GP17 en terminant quatorzième du championnat, un point devant son coéquipier Scott Redding (qui pilotera une GP16). Quand seul le résultat compte !

KTM LE (Dé)GOÛT DU DÉTAIL L'usine de Mattighofen a fait sa première apparition dans le monde réel du MotoGP à Valence. Mika Kallio, plus vraiment habitué au rythme "course" imposé par les cadors de la catégorie, n'a pas démérité. Après des premiers essais délicats, lors desquels il tournait moins vite que durant les tests réalisés quelques semaines plus tôt sur le circuit valencien, il haussait peu à peu le rythme jusqu'à se battre en course avec des pilotes de la trempe de Bradl, Baz, Rabat ou Hernandez (qui descend en Moto2 pour 2017, chez AGR). Un capteur de vitesse défectueux, indispensable au bon fonctionnement de l'électronique embarquée, allait hélas l'obliger à abandonner. "C'était vraiment un tout petit défaut d'une pièce qui ne coûte presque rien, mais c'est un signal fort pour l'équipe : chaque pièce doit fonctionner parfaitement sur une machine de MotoGP", lançait Mike Leitner, manager du team Red Bull KTM Factory Racing, qui se disait par ailleurs très satisfait de ce test grandeur nature. Mais nous vous en parlerons plus en détail dans notre prochain numéro !

à RETENIR DE CES 5 GP

PODIUMS

ARAGON ................... 1. Marc Marquez ........ 2. Jorge Lorenzo ......... 3. Valentino Rossi JAPON........................ 1. Marc Marquez ........ 2. Andrea Dovizioso...... 3. Maverick Vinales AUSTRALIE. ............ 1. Cal Crutchlow ........ 2. Valentino Rossi........ 3. Maverick Vinales MALAISIE................. 1. Andrea Dovizioso ... 2. Valentino Rossi........ 3. Jorge Lorenzo VALENCE.................. 1. Jorge Lorenzo.......... 2. Marc Marquez.......... 3. Andrea Iannone

POLEMEN ARAGON Marc Marquez

Loris Baz s'avoue déçu par sa saison, malgré deux top 5.

JAPON Valentino Rossi

AUSTRALIE Marc Marquez

MALAISIE Andrea Dovizioso

VALENCE Jorge Lorenzo

MEILLEUR(E)… PILOTE FACTORY. ............................................................... Marc Marquez ❱❱ 75 pts PILOTE SATELLITE. ............................................................Cal Crutchlow ❱❱ 47 pts CONSTRUCTEUR. .......................................................................... Honda ❱❱ 103 pts REMONTÉE.............................. Valentino Rossi ❱❱ Australie ❱❱ 15e grille ❱❱ 2e arrivée V. MAX......................................................... Andrea Dovizioso ❱❱ Aragon ❱❱ 343,6 km/h

Classement MOTOGP

Pos Pilotes 1 Marc MARQUEZ 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Valentino ROSSI Jorge LORENZO Maverick VINALES Andrea DOVIZIOSO Dani PEDROSA Cal CRUTCHLOW Pol ESPARGARO Andrea IANNONE Hector BARBERA Aleix ESPARGARO Alvaro BAUTISTA Eugene LAVERTY Danilo PETRUCCI Scott REDDING

NAT SPA ITA

Marque Honda Yamaha

SPA

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25

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13

249

Yamaha Suzuki Ducati Honda

25

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Honda Yamaha Ducati Ducati Suzuki Aprilia Ducati Ducati

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MOTOGP

portfolio Par TOMMY MARIN /// Photos PSP SWIDEREK / JAGIELSKI

TESTS 2017

Au guidon d'une M1 relookée, Vinales a dominé les deux journées de tests.

BRANLE-BAS DE COMBAT ! Si, en 2015, le round final du championnat concentrait l'attention générale par ses enjeux, les regards se braquaient cette année sur les premiers tests 2017 de Valence, les mardi et mercredi suivants le GP. Pour la première fois depuis l'arrivée de Marc Marquez chez Honda et le retour de Valentino Rossi chez Yamaha fin 2012, le plateau subissait en quelques heures un véritable chambardement. Retour en images sur ce premier aperçu de la grande bataille qui se dessine !

VINALES

DÉJÀ L'ÉPOUVANTAIL ?

A peine présenté à la Yamaha M1 2016 (démunie de ses ailerons !), Maverick Vinales dominait ces deux journées de tests. Certes, Valence, circuit le plus lent au calendrier du MotoGP, n'est pas un tracé très représentatif. N'empêche : le transfuge de l'équipe Suzuki a subjugué l'ensemble du paddock, à commencer par son équipe – son chef mécanicien Ramon Forcada en tête –, ses adversaires et son nouveau coéquipier : "Vinales était déjà impressionnant hier, mais il l'était encore davantage aujourd’hui", soufflait Valentino Rossi au terme de ces deux premières journées de cohabitation. En mode "time attack", le meilleur chrono de Vinales le laissait à une demi-seconde du record absolu de la piste, établi le samedi précédant par Jorge Lorenzo sur la même moto. Surtout, ses runs révélaient une belle et prometteuse régularité. Et si Maverick – comme Jorge Lorenzo chez Ducati – n'a pas eu le droit de communiquer ses sensations à la presse (son contrat avec Suzuki expirant fin décembre), son sourire en disait long. Comme nous l'imaginions il y a quelques mois (lire SB101), le futur du MotoGP pourrait bien passer par lui ! 38

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ROSSI

DÉÇU

Plutôt que de chasser le chrono sur une moto 2016 qu'il connaît par cœur, Valentino Rossi a préféré concentrer son travail sur les évolutions 2017, touchant au châssis mais surtout au 4-cylindres en ligne Crossplane. Après moult comparaisons (et une petite chute le premier jour aux commandes du châssis 2017), l'Italien se disait plutôt satisfait du nouveau cadre, beaucoup moins du moteur : "Je suis déçu, je m'attendais à mieux, lançait-il. Il dispose de plus de chevaux, mais j'en attendais bien plus." Yamaha a donc encore du pain sur la planche pour satisfaire son pilote star, qui a de quoi s'inquiéter de voir Vinales si à l'aise dans son box…

HONDA

BYE BYE SCREAMER !

Chez Honda, on a misé sur la stabilité côté pilotes, puisque tout le monde conserve son guidon, dans le team officiel comme dans les équipes satellites. En revanche, côté technique, un gros changement est en cours. Le V4 Honda, dernier "screamer" (quatre explosions également réparties sur le cycle de rotation complet du vilebrequin) du plateau, était réputé pour être puissant mais "pointu". Déjà difficile à juguler avec l'électronique de pointe made in HRC, il devenait carrément sauvage à l'orée 2016, quand les hommes de Shuhei Nakamoto devaient s'accommoder du "full kit" Magneti Marelli imposé par la Dorna pour contrôler son vilebrequin ultra-light, dénué de toute inertie. A force de travail, la situation a progressé. Mais la RCV est restée, jusqu'au bout de la saison, à la peine en termes de traction face aux machines adverses. Lors de tests privés à Misano, la Honda s'offrait une toute nouvelle sonorité, extrêmement proche de celle du V4 Ducati, lui aussi ouvert à 90°, et à 99,9 % sûr celle d'un moteur à calage irrégulier de type "big bang" (quatre explosions rapprochées, suivies d'un long moment "à vide" sur la fin de rotation du vilebrequin). Ce nouveau bloc résonnait à nouveau dans le stadium de Valence. Malgré une électronique encore réglée en mode "screamer", il permettait à Marc Marquez de réaliser le deuxième meilleur chrono des tests. “Nous ne pouvons pas vous parler de ce moteur, souriait le champion du monde. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il semble plus simple à gérer à la remise des gaz et offre un meilleur contrôle." Dani Pedrosa corroborait ces propos, en ajoutant que "ses points forts sont l'endurance et la fiabilité." Cal Crutchlow, double vainqueur en 2016 avec LCR, a lui aussi participé au développement de la RCV 2017 : "Nous sommes parvenus en grande partie à couvrir le programme que nous nous étions fixé, expliquait l'Anglais. Nous avons testé la nouvelle motorisation dans différentes spécifications et il en résulte des aspects positifs comme négatifs. Je pense que Honda réalise un travail productif, car j'imagine aisément qu'il s'avère délicat de comprendre la meilleure direction à suivre."

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Cal Crutchlow (ci-dessus) comme Marc Marquez ont testé le nouveau V4 "big bang" de Honda.

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LORENZO PAS SI SIMPLE ?

Jorge Lorenzo a étonné en s'adjugeant le troisième meilleur chrono de la première journée. Sur une Ducati 2016 encore bardée de ses énormes ailerons, décrite comme particulièrement physique à piloter par Andrea Dovizioso et Andrea Iannone, le style tout en douceur du champion 2015 a finalement causé. Attention toutefois : le deuxième jour et sur la nouvelle moto 2017, Jorge rentrait dans le rang. Surtout, son meilleur chrono (1'30.744, établi sur la version 2017) le laissait à quatre dixième de son nouveau coéquipier et à 1.3 de son record absolu de la piste sur la Yam. Son adaptation à la Desmo n'est donc pas aussi fulgurante que celle de Vinales à son ex-M1.

DOVIZIOSO

Dovi se dit très satisfait de la Ducati version 2017, démunie de ses ailerons.

CONFIANT

Tandis que Jorge Lorenzo découvrait le "Ducati Spirit", Andrea Dovizioso poursuivait le travail de longue haleine entamé en 2013 avec la firme de Borgo Panigale. La Desmo 2017, dotée d'un nouvel ensemble châssis/moteur et débarrassée de ses impressionnants ailerons, lui semblait particulièrement prometteuse. "Ces deux jours ont été très intéressants, car nous avons pu réaliser de bons tests avec la nouvelle moto, expliquait Desmodovi. Ça n'avait jamais été possible ces dernières années et c'est pourquoi nous sommes en avance sur notre planning. Nous avons effectué une comparaison avec la version 2016 pour confirmer nos impressions et vérifier que les améliorations étaient efficaces. Maintenant, nous ne pouvons que progresser car la nouvelle moto offre un plus large éventail d'ajustements. Nous avons confirmé le rythme que nous avons montré pendant le week-end de course et même si nous avons encore beaucoup de travail devant nous, je suis satisfait de notre nouvelle moto." 40

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portfolio

SUZUKI

Si Jorge Lorenzo s'est vite adapté à la Desmo 2016 (ici toute de noir vêtue), qu'en sera-t-il de la 2017 ?

Alex Rins (en haut à droite) et Andrea Iannone ont chuté en découvrant la Suzuki.

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MOTOGP

DE LA CASSE

Le bilan des tests est lourd pour Suzuki, avec un total de quatre chutes et un pilote hors-service. Andrea Iannone partait au tapis à deux reprises (une fois chaque jour) et se relevait de sa deuxième cabriole (survenue dans un tour de lancement) avec une épaule endolorie. Le pilote de développement Takuya Tsuda pulvérisait une GSX-RR le mardi tandis qu'Alex Rins se fracturait deux vertèbres (heureusement, sans dégât à la moelle épinière) le mercredi matin. Malgré ces nombreux déboires, l'équipe Suz se veut optimiste. Rins a d'abord découvert sa machine sans aucune assistance électronique, "afin de comprendre ses performances sans aucun filtre", avant d'en introduire petit à petit. Ses chronos n'étaient pas ridicules le premier jour, mais il va probablement devoir attendre les tests de Sepang, fin janvier, pour aller plus loin. Andrea Iannone, qui a eu l'autorisation de Ducati de tenir un point presse, a terminé les tests avec le 4e meilleur chrono : “J’ai une très bonne impression de la moto, lançait The Maniac. Je suis vraiment content. Elle offre une base solide et un bon châssis. Le moteur est très bon lui aussi, mais j'ai l'impression de ne pas pouvoir exploiter tout son potentiel à l'accélération, surtout sur les 2e et 3erapports. Nous avons donc encore quelques points sur lesquels travailler.”

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Sam Lowes

APRILIA

Aleix Espargaro

KTM

RÈGLE DE TROIS

Aprilia a entièrement renouvelé son équipe de pilotes, avec Aleix Espargaro en provenance de Suzuki et Sam Lowes du Moto2. Hélas pour l'Anglais, une grosse chute le premier jour (photo) le laissait bien chiffonné et l'empêchait de reprendre la piste le lendemain : pas idéal pour se mettre en confiance. L'Espagnol a pour sa part réalisé un neuvième temps plutôt encourageant sur la moto dans sa version 2016. "Aleix a immédiatement trouvé un bon feeling avec la moto, expliquait son chef mécanicien, Marcus Eschembacher. Il a notamment apprécié la stabilité de la RS-GP et le package électronique, et n'a soulevé aucune critique particulière, preuve de la solidité de notre base de travail. Ses analyses précises seront essentielles pour travailler sur la version 2017." À noter qu'Eugene Laverty a prêté main-forte à l'équipe Aprilia à Valence. Mike Di Meglio prendra la relève lors des prochains tests.

LA BASE

Bradley Smith et Pol Espargaro ont donc troqué les Yamaha M1 de Tech 3 pour les KTM RC16 Factory. Avec un cadre en tubes d'acier, des suspensions WP (quand tous les autres constructeurs roulent en Öhlins) et un V4, il y avait beaucoup de choses à découvrir. Seul Bradley était autorisé à s'exprimer au sujet de l'Autrichienne : "Même si la KTM offre un concept un peu différent, elle reste une moto avec deux roues et un moteur, ça n'est pas le jour et la nuit, confiait-il en introduction. Nous avons surtout recueilli des informations concernant l'électronique et la boîte de vitesses, afin de définir les ratios qui permettent d'exploiter le maximum de puissance du moteur dans un timing optimal. C'était l'objectif principal. Ce n'est pas un travail basique, on est encore loin des réglages du châssis et de la suspension. Nous sommes vraiment au début de notre processus de travail. Je crois que nous pouvons tirer un bilan positif du travail accompli durant ces deux jours. Il nous donne une bonne direction." Si les chronos accomplis par le duo n'avaient rien de transcendants (1'31.853 pour Pol, 1'32.538 pour Bradley), ils ne représentaient donc pas un objectif en eux-mêmes. Mattighofen ne s'est pas construit en un jour…

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Bradley Smith (ci-dessus) et Pol Espargaro ont du pain sur la planche avec la KTM RC16.

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portfolio

MOTOGP

TECH 3 PROMETTEURS ROOKIES

Johann Zarco (à qui nous consacrons une interview en page 50) et Jonas Folger (photo) se sont montrés très convaincants au guidon des Yamaha Tech 3. Sur des machines très proches des M1 d'usine 2016 (sans les ailerons), le duo a tourné les deux jours dans des chronos similaires, l'Allemand terminant ces tests avec le 10e temps, à 0.973 du chrono de référence établi par Vinales, et 0.067 devant son coéquipier. Si les deux hommes se sont surtout concentrés à adapter leur pilotage à la catégorie sans chambouler les réglages de leur monture, ils ont largement dominé les deux autres rookies de la catégorie (Rins et Lowes) sans partir une seule fois à la faute. Ils terminaient également devant les deux pilotes Marc VDS, Jack Miller et Tito Rabat, mais aussi devant toutes les Ducati satellites. Prometteurs, on vous dit !

HUMOUR GRAPHIQUE

BAZ

ENFIN DU BON !

La GP16 de Scott Redding.

Yamaha avait sorti le grand jeu pour son nouveau Top Gun Maverick Vinales, avec une M1 au design résolument aéronautique. Entre autres messages inscrits sur le carénage : "Danger : ne pas toucher aux assistances électroniques avant le départ", ou "Attention : le conduit d'admission et la zone adjacente de 25 pieds doivent être exempts de tout objet en vrac avant et pendant le fonctionnement du moteur". Une livrée à la fois humoristique et magnifique !

Loris Baz était impatient de tester la Ducati GP15 avec laquelle il va disputer le championnat 2017, toujours au sein de l'équipe Avintia Racing. Et au terme de ces deux jours, il n'était pas déçu du changement : “Les problèmes dont je souffrais sur l’ancienne machine ne sont plus qu'un souvenir, s'enthousiasmait-il. Je peux enfin piloter comme je le souhaite et nous pouvons travailler sereinement sur nos réglages." Le Français terminait les tests à 2.186 du meilleur temps, tandis que son coéquipier Hector Barbera et le pilote Pramac Scott Redding découvraient leurs nouvelles GP16 avec un certain ravissement. Danilo Petrucci ayant dû s'absenter en catastrophe pour raisons familiales, l'Italien était remplacé par le pilote de développement Ducati Michele Pirro sur la Desmo 2017, identique à celles des pilotes officiels. Alvaro Bautista découvrait quant à lui la Ducati au sein du team Aspar, où il était rejoint par Karel Abraham. décembre 2016 - janvier 2017

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MotoGP

fighting

spiRit

EN tANt QUE SPECtAtEURS, NoUS AVoNS toUS LES YEUX QUI PÉtILLENt DEVANt UNE BoNNE GRoSSE BAStoN. mAIS DEPUIS LE PoStE DE PILotAGE, LA VUE N'ESt PAS toUt À FAIt LA mÊmE. ALoRS, QU'EN PENSENt LES mEILLEURS PILotES DU momENt ? NoUS AVoNS DEmANDÉ À mARC, VALENtINo, JoRGE Et LES AUtRES S'ILS APPRÉCIENt DE CRoISER LE FER… oU S'ILS PRÉFÈRENt LA JoUER EN SoLItAIRE.

L

e MotoGP moderne est tout à propos de bagarre. Jamais la compétition n'avait été aussi serrée. Jamais il n'avait été aussi difficile de doubler. Dans les années 1960 et 1970, le podium d'un Grand Prix se jouait le plus souvent avec plusieurs minutes d'écart : pas spécialement amusant pour les spectateurs (même s'ils étaient parfois amassés par centaines de milliers en bord de piste). 44

Ces dernières années, de nouvelles réglementations techniques de plus en plus strictes ont donné naissance à un plateau de machines très semblables, dans le but de resserrer la bagarre entre les pilotes et de faire de la compétition un véritable show. Même si l'objectif principal de la manœuvre est – légitimement – d'augmenter les bénéfices de la Dorna en encourageant le grand public à regarder les GP à

la télévision (ou à venir sur les courses), le MotoGP offre un divertissement de qualité aux amateurs avertis. Les courses au coude-à-coude conviennent aux pilotes qui aiment batailler avec leurs rivaux, moins à ceux qui préfèrent le frisson d'une piste claire. Alors, bagarre ou pas bagarre ? nous avons posé la question à quelques-uns des meilleurs pilotes au monde.

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PAR MAT OXLEY /// PHOTOS PSP SWIDEREK / JAGIELSKI

❱❱

MARC MARQUEZ TRIPLE CHAMPION MOTOGP EN QUATRE SAISONS DE PARTICIPATION, MARQUEZ EST AUSSI N°1 AU CHAMPIONNAT DES ATTAQUANTS.

ne bonne bataille est quelque chose de très spécial. Si tu roules seul pendant 25 tours, la course te semble très, très longue. Mais si tu te bats tout du long, tu as l'impression qu'elle a duré 10 tours ! Lorsque tes adversaires sont tout près, tu peux les suivre et essayer de comprendre leurs trajectoires pour préparer ton coup. Puis, dans les derniers tours, l'adrénaline monte ! Tu apprends toujours quelque chose parce que tu essaies de battre ton adversaire. Tu dois attaquer encore un peu plus et ça te pousse à améliorer ton pilotage. Quand tu es seul, tu roules à ta limite, c'est tout. Tu as besoin de piloter ainsi pendant les essais libres, afin de comprendre la moto et de travailler sur les réglages, mais je suis toujours impatient d'arriver au jour de la course. Pour moi, les meilleurs dépassements se produisent dans le dernier tour – lorsqu'ils sont serrés, mais sans contact ! Il faut bien comprendre que si tu dépasses un pilote de manière agressive, il peut te répondre de la même façon. Je double comme ça, donc je ne m'attends pas à ce que les autres me fassent des cadeaux. Tu ne peux pas te plaindre ! Si, par exemple, nous pensons au dépas-

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ANALYSE

MOTOGP

sement de Valentino sur Jorge à Misano, c'était limite, mais ça fait partie de la course. Les motos sont maintenant extrêmement proches en termes de performance et, cette année, il était encore plus difficile de faire la différence, car la limite d'adhérence du pneu avant Michelin était très, très ténue. Les freinages tardifs ont toujours fait partie intégrante de mon style, depuis l'époque de la 125. Quand je suis arrivé en MotoGP, j'étais plus ou moins rapide, mais pour franchir la dernière étape, j'ai toujours comparé mes données à celles de Dani, qui était vraiment fort sur les freins. En outre, c'est dans le caractère de la Honda de faire les chronos sur les phases de freinage. Cette année, avec les Michelin, les motos entraient quasiment toutes de la même façon en virage. Mais la Honda me demandait toujours de freiner tard : si je ne le faisais pas, les temps ne venaient jamais. Gagner une course dans le dernier virage procure une sensation incroyable. Mais quand j'ai gagné à Aragon avec 2,7 secondes d'avance, le feeling était à peu près le même parce que cette course était vraiment importante pour le championnat. Peut-être que c'était un peu ennuyeux, mais après les essais, je m'attendais à ce que cette course soit encore plus soporifique… Mon rythme était vraiment bon et mon objectif était de mener la course et de creuser l'écart. Mais ensuite, j'ai commis une erreur et j'ai perdu de nombreuses places. J'ai dû faire beaucoup de dépassements. J'ai doublé tout le monde au même endroit, dans la chicane : c'est toujours quelque chose de très agréable d'être plus fort dans un virage ou un enchaînement donné. L'alliance entre ma moto et mon style de pilotage faisait de cet endroit un point fort. Je pense que les plus beaux dépassements sur moi remontent à l'époque où je suis arrivé en championnat du monde. Je roulais à plein régime et un autre pilote me faisait l'extérieur deux fois plus vite… 'Houlala !' Aussi, Jorge a fait du bon boulot en me doublant dans le dernier virage de Silverstone en 2013."

Une bonne bataille est toujours plus réjouissante pour Marquez, surtout dans les derniers tours !

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Valentino Rossi a quelques dépassements "historiques" à son actif.

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Valentino Rossi Rossi, le nonuple champion, a inventé l'expression "pas de quartiers" dans l'ère moderne de la course. Son instinct de tueur, à 37 ans, demeure intact.

our tous les pilotes, la course parfaite doit commencer depuis la pole et se terminer avec un avantage de cinq secondes ! Mais bien entendu, la bataille apporte plus d'excitation. Tout d'abord parce que le fait de se battre signifie que la performance est très serrée entre toi et les autres pilotes, et aussi parce que tu dois avoir suffisamment d'espace dans ton cerveau pour piloter la moto et réfléchir à la façon et au moment où tu vas porter ton attaque. La bataille est également très agréable car elle te procure beaucoup d'adrénaline, et c'est ce qu'il y a de plus beau à voir pour les gens qui suivent les courses. Il est difficile d'être ami avec les pilotes contre lesquels tu te bats en piste ! Chaque pilote possède son propre style – certains sont plus agressifs que d'autres. Je pense qu'il est normal d'être agressif, surtout en MotoGP, parce qu'il est devenu vraiment difficile de doubler. Tu n'as jamais la possibilité de faire un dépassement facile et confortable, les distances de freinage sont trop courtes. Tu dois donc toujours prendre des risques. L'important est d'essayer d'être toujours agressif, mais pas trop. Tu dois avoir du respect pour tes rivaux et leur laisser de l'espace, mais en général, les meilleurs pilotes contre lesquels j'ai couru s'avéraient très forts dans la bagarre. À l'issue de mon premier grand combat avec Max [Biaggi], à Motegi

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en 2000, j'ai dit que le fait de le battre était comme un orgasme. J'ai eu quelques rudes batailles avec lui. Un autre de mes dépassements préférés reste celui sur [Casey] Stoner à Laguna. Pas dans le Corkscrew, mais entre le deuxième et le troisième virage, quand je suis passé par l'extérieur et que nous nous sommes un peu touchés. Aussi, dans le dernier virage de Barcelone, quand j'ai battu Jorge, en 2009. Celui-là était bon. Quand tu te bats pour la victoire, les dépassements sont toujours plus importants et c'est toujours un grand moment lorsque tu termines devant. Quand tu doubles, il est très important de savoir où se trouve l'autre moto et de quel type de virage il s'agit. Plus tu doubles tard, plus il est probable que le dépassement soit agressif – voire même que tu touches l'autre pilote. C'est un peu devenu une plaisanterie maintenant, mais certains parlent encore de la façon dont j'ai doublé Jorge à Misano en septembre dernier. J'avais ma moto complètement devant lui, 20 mètres avant le virage. Il a dit qu'il ne m'avait pas vu, mais il est très clair pour moi que ça n'est pas vrai. Si nous avons failli entrer en collision, c'est parce qu'il s'attendait à ce que j'élargisse ma trajectoire et il voulait me repiquer à l'intérieur. Si nous devons continuer à parler de ce dépassement… alors il faut interdire les dépassements !"

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JORGE LORENZO Lorenzo préfère une piste claire afin de laisser opérer sa magie, mais son dernier tour lors du GP du Mugello 2016 a prouvé qu'il savait – encore – se battre. videmment, si tu as la capacité d'être plus rapide que les autres gars et de t'échapper, alors c'est la meilleure chose à faire pour t'assurer la victoire en toute sécurité. Mais j'aime la bagarre, surtout si c'est un combat propre et conscient, dans lequel les pilotes qui doublent ne font pas courir de gros risques aux autres. Tout dépend de ce à quoi tu es habitué. Certains pilotes attendent toujours une roue aux essais, donc ils sont rapides lorsqu'ils suivent les autres. D'autres sont bons à la bagarre parce qu'ils aiment rouler en paquet. Je roule habituellement seul aux essais. Si je suis seul tout le vendredi et le samedi et que je dois me battre en course, je dois m'habituer à avoir d'autres pilotes autour de moi. Il existe de nombreuses façons de planifier une course, mais me battre n'est pas un problème. Quand tu te bats, tu n'es pas aussi libre que lorsque tu es seul en piste, parce que tu es responsable pour le pilote en face. Si tu fais une erreur de calcul au freinage, tu risques de le percuter. Certains pilotes ne sont pas trop conscients de ce qui peut arriver s'ils font une telle erreur. C'est la raison pour laquelle Marc a si souvent touché d'autres pilotes au freinage en 2013. Il a alors compris qu'il devait prendre conscience du risque pour les autres et il a commencé à freiner un peu plus prudemment. Ça dépend beaucoup de la technique de pilotage. La mienne consiste à ne pas freiner trop fort et à conserver plus de vitesse d'entrée en virage, donc parfois je suis à la peine contre les autres au freinage. Ensuite, il y a ceux qui freinent plus tard, passent dans le virage plus lentement et essayent de sortir plus vite. Ces pilotes ont de meilleures capacités au freinage. Mais j'ai démontré que je peux être compétitif sur les freins, en doublant et en battant des gars comme Marc, Valentino et Casey Stoner. Je pense que mon dépassement le plus spectaculaire remonte au Mugello 2005, quand j'étais sur une 250cc Honda un peu en retrait niveau puissance. Alex De Angelis et Stoner étaient en tête, puis Dani est passé devant moi dans la ligne droite. Quand nous avons freiné pour aborder le premier virage, j'ai dépassé Dani, puis Alex et finalement Casey ! Aussi, je suis assez doué pour déceler un espace à l'intérieur. Ma vitesse de passage plus élevée peut m'aider à utiliser cet espace, comme lorsque j'ai doublé Marc dans le dernier virage de Silverstone en 2013. Le meilleur dépassement sur moi ? Catalunya 2009. Valentino a pris un gros risque, mais il avait l'avantage : il savait que s'il chutait, il m'emmenait avec lui et qu'aucun de nous ne sortait vainqueur !"

Pour Dovi, la bagarre ok, mais à condition que les risques soient calculés.

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ANDREA DOVIZIOSO

Dovi a remporté deux courses en neuf ans de MotoGP, ce qui suggère qu'il n'est pas le meilleur combattant. Mais l'Italien n'a rien contre une bonne baston. aime la bagarre – piloter tout seul n'est pas très agréable ! Mais je n'aime pas vraiment les batailles agressives : quand tu es sur la moto, il est assez facile de dépasser la limite. Parfois, lorsque ton niveau d'adrénaline est très élevé et que tu te bats contre un adversaire que tu n'aimes pas, tu oublies le risque. Je n'aime pas certains pilotes qui ne sont pas concentrés à 100 % sur l'analyse des risques, mais en dehors de ça, j'aime la bataille. Je pense que c'est devenu plus agressif maintenant. Les motos et l'électronique sont tellement développées que nous pouvons exploiter les derniers millimètres de la piste : c'est pourquoi il y a plus de bagarre. Bien sûr, les pneus font aussi une grande différence. Cette année, les Michelin ont changé la donne parce qu'il y a plus de choix possibles en course et tu te retrouves à te battre avec des pilotes différents chaque week-end. L'année dernière, lorsque tu étais plus rapide, tu étais plus rapide. Point. J'ai eu beaucoup de mauvaises surprises cette année. Pour sûr, l'une des pires reste l'Argentine, quand Iannone m'a emmené avec lui dans sa chute." "

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Jorge Lorenzo préfère de loin une victoire en solitaire et les combats "propres".

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Pedrosa ne rechigne plus devant un bon duel au coude-à-coude.

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DANI PEDROSA Si l'Espagnol se défilait autrefois face au combat, ça n'est plus le cas, comme il l'a prouvé à Misano en 2016 ou Aragon en 2015 !

e préfère piloter seul – c'était surtout le cas au cours de mes premières saisons en MotoGP – mais je me sens maintenant mieux préparé quand je dois me battre. Il y a deux façons de gagner une course, qui t'apportent des sensations bien différentes. Lorsque tu gagnes avec une bonne marge, tu te sens dominant parce que tu es resté calme et tu avais la course sous contrôle. Cette domination t'aide à construire ta confiance. Dans l'autre cas, lorsque tu t'imposes dans le dernier virage, l'adrénaline et l'excitation sont à leur maximum ! Même lorsque tu accélères vers la ligne d'arrivée, tu n'oses pas regarder derrière et tu penses : 'Il est là ? Il va sortir de mon aspi et me battre sur la ligne ?!?' Mon dépassement préféré était de ce type, lorsque je me battais pour la victoire avec Jorge à Brno en 2012. Il m'a doublé par l'extérieur dans les derniers esses, puis je suis repassé par l'intérieur. C'était une victoire très importante parce que nous nous battions aussi pour le championnat. Gagner de justesse comme ça est très excitant. L'énergie que te renvoient ton équipe et les spectateurs est énorme ! Mais je dois l'avouer : si battre tout le monde de 20 secondes serait plus ennuyeux pour les spectateurs, ça me procurerait davantage de satisfaction. Ma victoire à Misano cette année reste un bon souvenir, car

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j'ai dû combler beaucoup de retard et doubler tous les meilleurs pilotes. C'était une course de rêve, à doubler Marc et tout le monde. Certaines personnes ont dit que mon dépassement sur Valentino était trop juste, mais Valentino est plus ou moins celui qui a inventé ce genre de dépassement ! Bien sûr, l'une des raisons de ces batailles réside dans le fait que les motos sont maintenant très similaires et l'électronique nous fait tous sortir des virages à la même vitesse, en gérant l'accélération. Impossible donc de rattraper le gars devant dans cette phase de pilotage. Il y a quelques années, ça n'était pas le cas : si tu pilotais bien, tu pouvais ouvrir les gaz avant lui et le doubler. C'est pourquoi la plupart des dépassements se font sur les freins et dans les virages : boom ! Mais tu peux aussi doubler dans un enchaînement, en préparant un dépassement dans l'un des virages de la séquence, quitte à en sacrifier un autre. Le manufacturier unique rend également les dépassements plus difficiles parce qu'ils rétrécissent la marge de manœuvre. Mais je pense qu'il est beaucoup mieux de voir tout le monde sur les mêmes pneus : tu peux ainsi te concentrer sur ta moto et ton pilotage. En outre, il y a plus de bagarre maintenant parce que tout le monde va plus vite, donc l'écart entre le premier et le dernier est plus restreint. Tu peux te battre de la même façon avec les gars de devant et ceux du milieu de peloton, car maintenant, tout le monde a une façon similaire d'utiliser les pneus, les freins et les gaz. Il y a quelques années, tu pouvais voir une controverse naître d'un duel en fin de course. Maintenant, tu peux trouver de la polémique partout dans la course ! J'ai grandi en observant Rainey et Schwantz se livrer des batailles incroyables. Je les ai regardés des milliers de fois, comme un gosse. Ils étaient ma source d'inspiration. J'étais plus admiratif de Rainey, de sa façon d'attaquer dès le départ avec les pneus froids – ce que j'ai fait au début de ma carrière. Même aujourd'hui, si je vois une vidéo de lui, je reste hypnotisé !"

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La bagarre, c'est quelque chose d'inné chez Iannone, même si parfois, elle le pousse à la chute.

CAL CRUTCHLOW Il ressemble à un boxeur. Et il peut en devenir un si nécessaire. Crutchlow aime le combat, même si la folie du Moto3 lui fait peur. orsque tu es au cœur d'une bagarre, la course passe beaucoup plus vite. Les seules fois où je n'aime pas la bataille, c'est quand tu te chicores avec des gars et qu'un autre en profite pour se tirer devant. A Silverstone, je pense honnêtement que j'aurais pu défier Maverick pour la victoire si je ne m'étais pas retrouvé coincé dans la bagarre avec Marc, Vale et Iannone. J'aime la bataille. C'est une partie importante de la course – c'est amusant pour les fans, c'est bon pour nous et c'est bon pour les teams. J'ai eu quelques batailles fantastiques dans ma carrière et je les ai davantage appréciées que mes courses en solo. C'est un feeling différent. Quand nous partons sur la grille, nous sommes 24 guerriers. Chacun de nous veut la guerre. Un duel est génial : c'est comme un combat de gladiateurs. Trois pilotes ensemble, c'est bien. Mais plus, ça devient trop ! Ces courses de Moto3, je ne peux même pas les comprendre. Je ne sais pas comment ils font pour rester en selle ! C'est parfait à regarder à la télé, mais je détesterais piloter dans cette catégorie : tu peux te retrouver hors des points sans aucune raison valable. Rares sont les pilotes MotoGP qui préfèrent éviter la bagarre. Je n'en connais que deux, en fait. Mais quand tu es devant et que tu vois l'écart se creuser sur ton panneautage, c'est agréable aussi. Tu te sens vraiment fort. J'ai dit après la course de Phillip Island que je pensais que Vale allait revenir et que nous allions nous battre. Entre une victoire avec six secondes d'avance, où il faut te concentrer sur toi-même, ou une victoire à la bagarre, je préfère la seconde. Mais cela dit, je suis heureux d'avoir gagné cette course de la façon dont je l'ai gagnée. Honnêtement, je m'en fous si je gagne pour un dixième de seconde ou dix secondes ! Mon meilleur dépassement cette saison doit être celui sur Marc à Silverstone [dans Woodcote à sept tours de la fin]. J'ai pensé que c'était un beau dépassement ; ça a amusé la foule de toute façon. J'essaie d'oublier les dépassements des autres… Mais je dois dire que Marc m'en a fait quelques jolis ! Tu crois qu'il ne va jamais s'arrêter, mais il y arrive. Lui et Vale m'ont souvent doublé dans un style un peu chaud."

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ANDREA IANNONE Son surnom, The Maniac, fait référence à une partie de son anatomie plutôt qu'à sa technique de course. Mais on ne vous a rien dit… oi, Valentino, Marc et quelques autres pilotes sommes davantage aptes aux combats, simplement parce que ça fait partie de notre style. Ce pouvoir est l'une des meilleures choses pour un pilote. Quand tu es au cœur du combat, tu peux rouler de deux façons différentes – tu peux choisir de combattre ou de baisser les armes. Je n'aime pas m'ennuyer sur la piste, mais je ne veux pas non plus toujours me battre. Nous courons en MotoGP et je pense qu'il est très important de nous souvenir de ça. Après ce qu'il s'est passé en 2015, je pense que les décisions prises par la direction de course vis-à-vis des dépassements sont trop sévères. C'est le MotoGP : parfois nous dépassons à la limite et entrons en contact avec un autre pilote, et parfois il y a des chutes. C'est normal ! Le MotoGP veut ça. Ce n'est pas de la danse ! Je pense que dans le passé, la direction de course gérait très bien la situation, mais aujourd'hui, ils veulent trop tout contrôler. Ils ont dépassé la limite. Le combat est quelque chose de tout à fait normal pour moi : quand tu as le même rythme que tes adversaires, tu ne peux que lutter, te battre, te battre ! Tu essaies de rester devant dans chaque virage et s'ils te doublent, alors tu dois essayer à nouveau dans le virage suivant, surtout dans les deux derniers tours. Pendant une bataille, tu ne réfléchis pas beaucoup parce que tu vis complètement le moment présent. Mais en même temps, il est important d'avoir une vision claire de ce que tu fais. Sinon, ça devient vite dangereux. Lorsque tu te bats en fin de course, tu as toujours une très bonne adrénaline et un bon feeling car tu es à la limite. Jouer la victoire dans le dernier tour est extrêmement spécial. Tu te donnes à 120 %. Mais honnêtement, je préfère avoir la course sous contrôle, comme ça a été le cas pour moi en Autriche. J'ai contrôlé cette course, j'ai géré le rythme et aussi l'écart avec mes rivaux." n

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Par TOMMY MARIN /// Photos PSP SWIDEREK / JAGIELSKI & TM INTERVIEW

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LE NEZ DANS LA BULLE L'hiver dernier, Johann Zarco et son manager Laurent Fellon s'étaient fixés un objectif : décrocher un deuxième titre en Moto2. Un défi inédit relevé avec la manière et dont la réussite fait de Johann le Français le plus titré de l'histoire des Grands Prix. Mais à peine cette mission accomplie, une nouvelle la remplace : jouer parmi l'élite en MotoGP, avant, à terme, de viser le sacre suprême. Plus que jamais, Johann a le nez dans la bulle. INTERVIEW. ohann, tu as remporté ton défi : devenir champion du monde Moto2 pour la deuxième fois consécutive. Quel sentiment ce succès inédit t'inspire-t-il ? Un sentiment d'accomplissement. L'objectif de renouveler le titre était parfaitement clair en début d'année. Ça m'a mis beaucoup de pression, je n'avais pas trop de place pour l'erreur. Finalement, j'en ai fait. Il y a eu des moments difficiles, mais j'ai appris de tout ça. En remportant ce deuxième titre et la dernière course, je peux tourner la page en me disant que je sais gérer une Moto2. Je suis heureux de ça.

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Lundi 14 novembre. Entre son dernier GP Moto2 la veille et ses premiers tours de roue sur la M1 le lendemain, Johann joue le jeu des photos.

Penses-tu être allé au bout de ce que tu pouvais faire avec ces machines ? Il y aurait toujours des détails à optimiser. On peut toujours faire mieux. Mais pour progresser, je pense qu'il est bien de changer de catégorie. C'est le bon moment pour le faire. Même si je suis double champion du monde, je suis en position de réapprentissage. Cette saison a-t-elle été plus difficile que la saison 2015 ? Si on ne regarde que les résultats, oui, car le championnat était plus serré jusqu'à l'avant-dernier GP. Il y avait donc plus de tension. Mais dès le début d'année, j'ai vu que je faisais moins la différence vis-à-vis des autres pilotes en termes de chronos, que j'étais moins dominateur. Le niveau des dix premiers était plus homogène. Si je ralentissais un peu, au lieu de perdre trois ou quatre places, j'en perdais huit ou neuf. Ça augmente le stress, la difficulté. Après l'Autriche, tu as eu une période difficile. Es-tu entré dans la fameuse spirale du doute ? Non. Le fait d'avoir été champion du monde te permet de te rassurer sur tes capacités. Surtout quand tu restes sur la même moto, dans le même team, avec les mêmes pneus que les autres. Tu as tout en main, tu te dis que tu vas y arriver. Aussi, mes séances d'essais étaient toujours concluantes, je faisais constamment partie des premiers. Mais ça se compliquait parfois le dimanche. Si je n'avais pas réussi à rester dans les dix premiers aux essais, un peu comme a fait Rins, là, j'aurais commencé à me poser des questions. La performance était bien là. J'avais juste parfois un léger blocage en course qui me faisait perdre des points. décembre 2016 - janvier 2017

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Johann n'a pas traîné à trouver ses marques sur la M1 Tech 3. Faire causer la poudre, mettre le feu à la piste : Marquez et Zarco connaissent... Même si en MotoGP, l'Espagnol a une longueur d'avance !

suis couché très tôt. Au réveil, j'étais juste pressé de monter sur la moto. C'est excitant de se dire : "Ça y est, j'ai atteint cette catégorie." Dans le box, je me languissais un peu que les températures montent pour pouvoir prendre la piste. Le fait de rouler avec tous ces grands noms revêtait-il un caractère particulier pour toi ? Sincèrement, je n'en ai pas vu beaucoup. Marquez m'a doublé le premier jour et j'ai bien perçu le gap qui nous séparait… Le deuxième jour, j'ai pu suivre Lorenzo. A un moment, j’ai cru pouvoir prendre la roue de Valentino. Je l’ai vu arriver derrière moi et j’ai ralenti pour qu’il passe devant, mais il est rentré à son box. Rouler avec lui reste donc l'un de mes rêves. Et pas seulement lors des tests !

Tu évoques Rins. Que penses-tu de sa fin de saison ? Qu'il a davantage déçu d'autres personnes plutôt que moi ! Sa fin de saison me convenait bien, personnellement… Parfois, voir les autres en difficulté te permet de te rassurer, de te dire que tu n'es pas seul sous pression. Il s'est blessé et peut-être qu'il a traîné cette blessure plus longtemps que prévu, qu'elle lui a fait perdre de l'énergie. Tu as dominé le dernier week-end alors que tu avais déjà le titre en poche. Où va-t-on chercher cette motivation quand on s'appelle Zarco ? Il faut réussir à se détacher des situations de confort, du contexte ; vivre le moment. Le but était de gagner, de tout donner pour ne rien regretter. C'était un bon exercice. Titre en poche, on pourrait en effet se relaxer. Je l'ai fait… entre les deux courses. À Valence, j'ai rencontré pas mal de difficultés par le passé. Je voulais voir si j'avais suffisamment faim, suffisamment de hargne pour y arriver. Quand tout fonctionne bien, le team, la moto, c'est au pilote d'aller puiser l'énergie au fond de lui. Quand tu as le couteau sous la gorge, c'est "facile". Quand tu ne l'as plus, il faut savoir se mettre dans cette situation tout seul. Je suis ravi d'y être parvenu à Valencia. Un jour après ce dernier GP 2016, tu prenais tes nouvelles fonctions de pilote MotoGP. As-tu réussi à dormir dans la nuit de lundi à mardi ? J'ai très bien dormi. Je me suis levé très tôt, mais parce que je me 52

Cette M1, est-ce un autre monde ? La catégorie MotoGP permet des choses inimaginables en termes de pilotage. L'ensemble châssis/pneus offre une performance partie-cycle nettement supérieure à ce que l'on peut avoir en Moto2, où l'on est limité par les pneus. Il m'a fallu un peu de temps pour comprendre cette nouvelle limite. Le deuxième jour, je me sentais plus confiant sur la M1. J’ai progressé à chaque sortie et le team Tech 3 a fait un super boulot. Tourner en 1'31.0 était un bel objectif à atteindre, d'autant plus que je n'étais plus qu'à une seconde du meilleur temps. Grâce à Yamaha, je peux comparer mes données avec celles de Valentino et Jorge. On voit que ces mecs sont de vraies machines de course : mon rêve est d'atteindre ce niveau-là. Combien de temps te donnes-tu pour y parvenir ? Je ne vais pas mettre trois ans, car je ne les ai pas : je n'ai qu'une année pour montrer ma valeur dans cette catégorie. Mais il faut aussi se souvenir que je ne fais pas les choses en une journée. Et l'accepter. Tu as essayé en cours de saison la Suzuki GSX-RR. La M1 en estelle aussi proche qu'il n'y paraît vu de l'extérieur ? C'est difficile à dire. Le circuit fausse tout. J'ai essayé la Suzuki à Motegi, une piste assez rapide sur laquelle je suis généralement à l'aise. Ça m'a sans doute aidé à m'adapter rapidement à la moto. La piste de Valence est plus étriquée. Ici, une MotoGP semble ultrapuissante. Ça n'est pas comparable. Ces motos sont-elles réellement plus difficiles à piloter qu'une Moto2 ? Quand on découvre, c'est toujours compliqué. Les qualités du châssis comme du moteur sont quand même folles… On s'imagine qu'il faudrait passer plus "doucement" en virage pour privilégier

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je peux comparer mes données avec celles de valentino et jorge. ces mecs sont de vraies machines de course... Jusqu'au bout, Johann a tout donné pour terminer l'étape du Moto2 sur une victoire.

le freinage et l'accélération. Mais en fait, il faut quand même passer très, très fort, savoir se fier à la moto, lui accorder toute ta confiance. Le châssis semble t'avoir davantage impressionné que le moteur… La puissance est ahurissante elle aussi, la roue avant ne touche pas souvent le sol… Mais il faut voir que nous avons roulé sans ailerons. Cela a donc changé des repères pour le team, qui doit lui aussi travailler pour revenir à un comportement optimal sans ces ailerons. Comment te sens-tu dans le box Tech 3 ? Nous devons encore apprendre à nous connaître, à comprendre nos méthodes de travail respectives, mais nous progressons rapidement. Guy [Coulon, son chef mécanicien] a une grande expérience du MotoGP et de la M1 et, comme nous, sa vie tourne autour de la moto. Je voulais absolument travailler avec lui et je ne le regrette pas. Ta vie a-t-elle a changé ce mardi 15 novembre ? Non. Par contre, si je ne fais pas de résultat, elle sera moins belle qu'elle ne l'est aujourd'hui. Tout dépendra de mes résultats, pas du fait de rouler en MotoGP. Les sollicitations des médias n'apportent pas les dixièmes en piste…

occupé jusqu'à décembre, avec les tests MotoGP en Malaisie, puis du roulage en Espagne. En décembre, je vais rentrer à la maison, passer du temps avec ma famille, couper. Même si je termine ce mois de novembre avec des difficultés en piste, je veux continuer à vivre. C'est ce que m'a appris mon deuxième titre en Moto2 : je veux profiter de la vie dans tous les cas. Laurent [Fellon, son mentor de toujours] nous avait expliqué, fin 2015, qu'il serait moins présent à tes côtés pour se focaliser sur d'autres projets. Finalement, on a le sentiment que vous êtes restés très connectés... Le calendrier 2016 l'a permis. Laurent s'occupe de son fils Lorenzo, qui a beaucoup de potentiel et progresse vite. Mais il a tout de même pu m'accompagner sur la majorité des courses cette année. Dans cette nouvelle catégorie, on espère que le calendrier le permettra encore. Aussi, s'il n'était pas là pour me préparer des motos aux petits oignons pour mon entraînement hivernal, je serais extrêmement soucieux. Surtout, avec son caractère, il m'aide à ne pas entrer dans cette zone de confort. Ça n'est pas son truc. Quand on est ensemble, je reste concentré, il m'oblige à suivre une bonne ligne de conduite. Il est très exigeant et si je le vois contrarié, c'est que je n'ai pas fait comme il fallait : je sais que je peux faire mieux. C'est un repère précieux. Avec plus de 250 chevaux, la roue avant ne touche pas souvent le sol...

Justement, comment vois-tu toutes ces obligations inhérentes au MotoGP ? Ça te "saoule" ? (Réflexion) Ça ne m'ennuyait pas avant, ça m'ennuiera peut-être à l'avenir. Surtout quand on se rend compte à quel point les médias sont parfois déconnectés de la réalité, alors qu'elle est tout autour d'eux. Quand tu es sur ta moto, tu peux t'être fait 1000 idées, tu ne sais pas ce qui t'attend. C'est ce qui peut parfois agacer les pilotes. Certaines questions, remarques sont agaçantes. Parfois, j'ai envie de dire : "N'essayez même pas de comprendre." Après la première journée sur la M1, je n'avais pas envie de parler. Je me disais qu'il me fallait d'abord être bon avant de pouvoir parler. On ressent néanmoins un nouveau souffle du public, qui semble plus que jamais derrière toi… C'est ce que je souhaitais. Un double titre permet de faire comprendre au public le niveau de performance. C'est une belle contre preuve. Mais si je m'écroule dans la catégorie supérieure, on oubliera tout ça très vite. Je veux performer ici. Ça motivera le public. Ils ont besoin d'une idole et si je peux donner au public français de bonnes raisons de me supporter, c'est une bonne chose. Même pour les enfants de l'école Z&F, je pense qu'il est important que je leur donne du rêve ; de leur montrer qu'en étant Français, on peut aussi faire de belles performances au plus haut niveau. Quel type d'entraînement vas-tu suivre cet hiver ? Je vais piloter ma R1, programmer mon cerveau pour la haute vitesse. Physiquement, je vais travailler dans la continuité de ce que je fais, il n'y aura pas de gros changement. Je vais être très

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hervé Poncharal (au centre) a le sourire en admirant les perfs de Johann !

Zarco / FELLon / PoncharaL / coULon

LE CARRÉ D'AS ? histoire, vous la connaissez peutêtre. en 2003, Laurent Fellon, qui travaille alors pour Polini, rencontre johann Zarco sur le circuit d'eyguières et lui fait essayer l'une de ses machines. johann n'est pas un diamant brut du pilotage, mais il est travailleur et appliqué. Laurent le sent tout de suite et l'accompagne dans sa progression, en championnat d'italie notamment. Quatre ans plus tard, johann quitte la demeure familiale, à cannes, pour s'installer dans la petite maison des Fellon, près d'avignon. Laurent, sa femme andrea et leur fils Lorenzo vont devenir sa deuxième famille. jojo a 17 ans. il remporte cette année-là la première édition de la red bull rookies cup. dix ans plus tard, le tandem est indissociable. ensemble, les deux hommes ont créé la grandissante et prometteuse école de pilotage Z&F Grand Prix. Surtout, ils ont décroché deux titres de champion du monde. et Laurent accompagne johann dans sa nouvelle aventure du motoGP : un premier aboutissement pour ce manager "à l'ancienne", dont la gouaille légendaire mâtinée d'un fort accent du sud suscite autant le sourire que le respect.

L'

au soir du premier roulage de son poulain sur sa nouvelle m1, Laurent affiche une mine fermée. "On est loin, on n'est pas là pour faire le 17e temps", souffle avec

Le regard de Laurent sur son poulain, juste après ce deuxième titre, raconte tout.

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agacement celui sans lequel Zarco serait probablement un anonyme dans le petit monde du sport moto. Un message presque incompréhensible pour un journaliste qui débarquait le sourire aux lèvres dans le box Tech 3, voyant johann à seulement 1.5 des meilleurs chronos établis par maverick vinales et valentino rossi. en 2011, lorsque johann frôlait le titre 125cc au sein du team d'aki ajo, l'avignonnais n'était pas toujours sur la même longueur d'onde que le manager finlandais… exigeant envers lui-même autant qu'il ne l'est avec son pilote, Laurent n'était alors pas un personnage facile à gérer dans un box. Les saisons suivantes chez jir, ioda et caterham en moto2 allaient nourrir un sentiment d'instabilité, d'incapacité à travailler sur des bases saines malgré un potentiel bien présent. Fin 2014, qui aurait imaginer johann devenir double champion du monde ? Peu de gens, il faut bien l'avouer. aujourd'hui, la méthode Z&F a mûri et a fait ses preuves. en 2015, le triangle Zarco/Fellon/ajo a cassé la baraque. et plutôt que de répondre favorablement aux propositions de Pramac et aspar pour passer en motoGP, Laurent a estimé qu'il valait mieux remettre le titre moto2 en jeu pour viser un meilleur guidon en 2017. "il fallait confirmer, explique-t-il, c'était important. On ne va pas en motoGP pour dire qu'on est en motoGP : on veut jouer devant !" Le choix surprenant de Laurent, suivi sans sourciller par johann, va s'avérer le bon : Suzuki s'intéresse de près au Français et lui fait essayer sa GSX-rr ; Tech 3 lui propose le contrat tant rêvé par des milliers de supporters. Finalement, cette deuxième option se concrétise, Suzuki – et surtout, le team manager davide brivio – préférant privilégier alex rins, plus jeune, plus prometteur, plus "profilé". cerise sur le gâteau : johann empoche ce deuxième titre moto2, toujours

on en est quasiment sûr : Johann sourit aussi sous son casque !

en symbiose avec ajo. Une symbiose qu'il va dorénavant falloir recréer avec la structure, bien rodée, de Tech 3. Hervé Poncharal, le boss – et par ailleurs président de l'irTa, l'association qui représente les teams de GP – est confiant. "je ne suis pas là pour m'immiscer dans la relation entre johann et Laurent, explique celui que l'on surnomme Ponpon. même si leur fonctionnement peut sembler atypique, ils ont prouvé son efficacité. il faut donc les laisser faire." Pour lui, voir johann débarquer au top de son niveau dans son équipe est une forme d'aboutissement. "depuis le temps que l'on entend : "Prenez Zarco, prenez Zarco…" Ça n'est pas si simple que ça, il y a beaucoup de paramètres dont il faut tenir compte en tant que team avant d'engager un pilote. mais aujourd'hui, nous sommes vraiment heureux de l'accueillir.

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Le premier jour, il y avait une véritable attente : plein de monde était posté devant le box pour voir johann prendre la piste pour la première fois au guidon de la m1. et toute la journée, il a eu le sourire, il a progressé… c'était beau à voir !" Guy coulon, le nouveau chef mécanicien de johann, a vu passer plus d'un débutant. et les bonnes performances du Français dès ses premiers tours de roue sur la Yamaha ne sont pas pour l'étonner : "johann avait déjà un pilotage sobre en moto2. c'est ce qu'il faut en motoGP, en tout cas sur la Yamaha. Si tu es trop brutal, tu fais trop chauffer les pneus et tu ne peux pas conserver une bonne vitesse de passage en courbe, ni en ressortir fort. c'était un problème récurrent, par exemple, pour Pol [espargaro]." vue de l'extérieur, la formation du tandem Zarco/coulon semblait comme prédestinée. Les deux hommes partagent une approche de la course réfléchie, méthodique ; ils sont tous deux d'un naturel calme et à l'écoute. reste maintenant à voir si Laurent va trouver sa place dans le box et comment Hervé va gérer les "obligations commerciales" qui lui incombent. de tous les pilotes français que Tech 3 a fait rouler (dominique Sarron, jean-Pierre jeandat, jean-Philippe ruggia, Sylvain Guintoli et, bien sûr, Olivier jacque, champion du monde 250cc 2000 avec Tech 3), johann Zarco incarne peut-être le plus grand défi. mais, possiblement, le plus prometteur aussi. ■

JOHANN ZARCO né le 16/07/1990 À cannes (France)

Pendant que Johann fait le point avec Maxime duponchel (à sa gauche) et Alexandre Mehrand, ses ingénieurs data, Laurent Fellon (au fond à droite) échange avec guy Coulon.

5 Âge 26 ans taille 1m71 poids 65 kg

2016 .... champion du monde moto2 .......................... Kalex, Team ajo 2015 .... champion du monde moto2 ..............................Kalex, Team ajo 2014 .... 6e du championnat du monde moto2 ...Suter, Team caterham 2013 .... 9e du championnat du monde moto2 ...........Suter, Team ioda 2012 .... 10e du championnat du monde moto2..........motobi, Team jir 2011 .... vice-champion du monde 125cc ................... derbi, Team ajo 2010 .... 11e du championnat du monde 125cc ....... aprilia, Team WTr 2009 .... 20e du championnat du monde 125cc ....... aprilia, Team WTr 2008 .... cev et civ 2007 ... vainqueur motoGP red bull rookies cup ........................KTm 2003 ... débuts en mini motos ..................................................... en italie

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MOTO2 SYNTHÈSE PAR TOMMY MARIN /// PHOTOS PSP SWIDEREK / JAGIELSKI ARAGON / JAPON / AUSTRALIE / MALAISIE / VALENCE

JUSQU'À LA LIE

MOTO2

EN S'OFFRANT UN DEUXIÈME TITRE CONSÉCUTIF EN MALAISIE, JOHANN ZARCO DEVENAIT LE PREMIER DOUBLE CHAMPION DU MONDE MOTO2 ET LE PREMIER DOUBLE CHAMPION DU MONDE FRANÇAIS EN GP ! MAIS IL N'ALLAIT PAS S'ARRÊTER EN SI BON CHEMIN…

LA MARQUE DU CHAMPION Chercher le titre est une chose. Chercher la victoire sans aucune pression en est encore une autre. Sacré champion du monde pour la deuxième fois et prêt à sauter dans le grand bain du MotoGP dès le mardi suivant, Johann aurait pu aborder son dernier week-end en Moto2 en mode détente. Ce serait mal le connaître : "C'était un exercice important pour moi de voir si je serais en mesure d'aller chercher la victoire à Valence, un circuit où je suis habituellement peu à l'aise, sans autre motivation que celle que je suis capable de me donner", expliquait-il au lendemain de Valence. Là-bas, le Français n'a pas fait dans le détail : pole, record absolu de la piste dans la catégorie et victoire, la septième de la saison et la deuxième consécutive après la Malaisie. Tout ce qu'il fallait pour confirmer sa suprématie – et celle du team Ajo – avant de monter en gamme ! Derrière cette performance, il ne faut pas oublier Laurent Fellon, son accompagnateur dévoué corps et âme à sa cause, sans qui Johann aime à rappeler qu'il n'aurait pas le parcours qui est le sien. "Laurent est très rigoureux, il sait me recadrer si je ne fais pas ce qu'il faut. Sa présence à mes côtés m'aide toujours à donner le meilleur de moi-même." Reste maintenant à voir si ce duo hors-norme, concentré à 110 % sur l'aspect pilotage, saura trouver sa place dans la structure Tech 3 et s'accommoder des contraintes extra-sportives liées à la catégorie MotoGP. Un challenge pas si simple qu'il n'y paraît et qu'il faudra impérativement relever pour permettre à Johann de progresser sereinement sur la M1.

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Tom Luthi (#12) et Franco Morbidelli (#21) se sont mis en valeur en fin de saison.

FRENCH TECHNIQUE Outre la bien connue Mistral Tech 3, qui a emmené Xavi Vierge et Isaac Vinales aux 20e et 24e rangs du championnat 2016, deux autres machines "françaises" ont fait une apparition remarquée en Moto2. En Aragon, Alan Techer pilotait la NTS avec laquelle il évolue en CEV : une moto conçue et développée en réalité par la société d'usinage japonaise (qui sous-traite de nombreuses pièces dans le paddock des GP) dont elle tire son nom, mais engagée par une équipe française dirigée par Laurent Pradon. À Valence, l'originale et artisanale TransFIORmers de Christian Boudinot reprenait elle aussi la piste. Hélas, aucune des deux n'allait rallier l'arrivée : Alan partait à la faute tandis qu'Hugo Clere, remplaçant au pied levé un Gregg Black blessé, était victime d'un problème de boîte de vitesses.

PSCHHHHHHT Alex Rins et Sam Lowes, à l'inverse de Johann Zarco, se sont totalement dégonflés en fin de saison. Tous deux favoris dans la course au titre à mi-parcours, ils terminent respectivement, entre chutes et contre-performances, 3e et 5e du championnat. Les deux hommes étaient supplantés par un Thomas Luthi magnifique. Vainqueur au Japon et en Australie, le Suisse, secondé par son très discret mais efficace chef mécanicien Gilles Bigot, devenait subitement une réelle menace pour le sacre. S'il ne pouvait que s'incliner face au Français en Malaisie, Tom, toujours fair-play, était le premier à venir féliciter Johann pour son titre dans le tour d'honneur, suivi instantanément par Franco Morbidelli. L'Italien, justement, se veut la révélation de cette fin de saison. Sur le podium lors de chacune des cinq dernières courses (et lors de huit des onze derniers GP), le pilote Marc VDS a frôlé la troisième marche du podium final, qu'il doit laisser à Rins pour un tout petit point. Le trio Zarco/Rins/Lowes parti en MotoGP, Morbidelli et Luthi se placent donc en grands favoris pour 2017 !

Alan Techer (#89) au guidon de la NTS à Valencia...

A RETENIR DE CES 5 GP

PODIUMS

ARAGON....................... 1. Sam Lowes..................... 2. Alex Marquez.............. 3. Franco Morbidelli JAPON........................... 1. Thomas Luthi.................. 2. Johann Zarco.............. 3. Franco Morbidelli AUSTRALIE. ............... 1. Thomas Luthi.................. 2. Franco Morbidelli....... 3. Sandro Cortese MALAISIE.................... 1. Johann Zarco.................. 2. Franco Morbidelli....... 3. Jonas Folger VALENCE..................... 1. Johann Zarco ................. 2. Thomas Luthi............. 3. Franco Morbidelli

... et la Transfiormers, pilotée par Hugo Clere.

POLEMEN ARAGON Sam Lowes

JAPON Johann Zarco

AUSTRALIE Thomas Luthi

MALAISIE Johann Zarco

VALENCE Johann Zarco

MEILLEUR(E)… PILOTE......................................................................................................Thomas Luthi ❱❱ 93 pts CONSTRUCTEUR. ........................................................................................... Kalex ❱❱ 125 pts REMONTÉE................................................. Alex Marquez ❱❱ Malaisie ❱❱ 21e grille ❱❱ 7e arrivée V. MAX................................................................. Lorenzo Baldassarri ❱❱ Australie ❱❱ 285,7 km/h

Classement MOTO2

Pos Pilotes 1 Johann ZARCO 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Thomas LUTHI Alex RINS Franco MORBIDELLI Sam LOWES Takaaki NAKAGAMI Jonas FOLGER L. BALDASSARRI Hafizh SYAHRIN Simone CORSI Mattia PASINI Domi AEGERTER Alex MARQUEZ Marcel SCHROTTER Sandro CORTESE

NAT FRA SWI

Marque QAT ARG AME SPA FRA ITA CAT NED GER AUT CZE GBR RSM ARA JPN AUS MAL VAL Total Kalex 04 25 16 11 00 25 25 20 25 25 05 00 13 08 20 04 25 25 276 Kalex 25 09 09 10 16 13 11 CH CH 13 NP 25 10 13 25 25 10 20 234 Kalex Kalex Kalex Kalex

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PORTRAIT

PAR TOMMY MARIN /// PHOTOS PSP SWIDEREK / JAGIELSKI & RED BULL CONTENT POOL

MOTO3

M PION 20

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C

HA

BRAD BINDER

LE DÉCLIC

LE 24 AVRIL 2016 AU LEVÉ DU JOUR, BRAD BINDER VOIT UN LUGUBRE 0 CLIGNOTER À SON COMPTEUR DE VICTOIRES EN GP. AVANT MÊME L'HEURE DE MIDI, CE MÊME COMPTEUR FAIT CLIC. ET DANS LA TÊTE DU SUD-AFRICAIN SE PRODUIT LE DÉCLIC.

“J

erez restera sans doute la course la plus incroyable de cette saison, lance Brad sur le ton placide et caverneux qui est le sien, un large sourire traversant de part en part sa mâchoire carrée. Gagner en partant dernier, c'est quelque chose de spécial !" Nous sommes en Aragon. Le Sud-Africain est d'ores et déjà sacré champion du monde. S'il ne réalise pas encore tout à fait ce qu'il lui arrive, Brad sait qu'il a franchi en 2016 LE cap de sa carrière. "A chaque fois que j'ai rencontré des difficultés cette année, j'ai regardé en arrière et je me suis dit : 'Si je suis remonté premier depuis la dernière place sur la grille, alors je peux gagner cette course.' Après ta première victoire, un déclic se produit et tu commences à te dire que tout est possible." Y compris remporter le titre quatre courses avant la fin dans la catégorie la plus âprement disputée des Grands Prix. Et pourtant : qui aurait misé sur Binder en début de saison ? Après avoir fait sensation au sein du team Ambrogio en 2014 (lorsqu'il emmenait à deux reprises sur le podium une Mahindra réputée rétive), Binder se voyait confier le guidon dont tous les pilotes rêvent en Moto3 : celui de la KTM usine "by Ajo". Véloce, mais enclin à tâter du goudron, la jeune recrue montait à quatre reprises "seulement" sur le podium et terminait le championnat 2015 au sixième rang. Le boss Aki Ajo, sa main de fer dans un gant de velours, décidait néanmoins de conserver les services du bouillonnant Sud-Africain pour 2016, tout en lui signifiant que l'heure était venue de mieux gérer la pression. Dont acte : deuxième au Qatar, troisième en Argentine (où il prenait la tête du provisoire pour ne plus la quitter) et en Amérique, Brad recevait une pénalité pour moto non conforme et devait s'élancer de la dernière place sur la grille de Jerez. La suite, vous la connaissez : plutôt que de perdre tous ses moyens, le numéro 41 accomplissait une remontée extraordinaire pour s'imposer avec plus de trois secondes d'avance sur son plus proche rival ! Incroyable ! Deux nouveaux succès consécutifs, en France et en Italie, le confirmaient : de second couteau, Binder devenait soudainement une machine à gagner – ou, en tout cas, à jouer le titre. À peine une chute à Brno venait-elle enrayer cette saison magistrale. Ce cap mental, Brad sait qu'il l'a franchi en grande partie grâce à 58

son staff – un peu comme Johann Zarco lorsqu'il remportait son premier titre Moto2 avec la même structure l'an passé. "J'ai le team le plus incroyable derrière moi, admet Binder. Tout le monde y travaille dur. Je n'ai jamais pris un départ avec le moindre doute en tête. C'est très agréable de venir sur un week-end de GP et de ne ressentir ni stress, ni inquiétude ; de pouvoir se consacrer à 100 % à son travail." Et ce titre, il le dédie bien entendu à son équipe. Mais aussi – et surtout – à sa famille : "Mes parents sont venus s'installer en Europe pour me permettre de rouler dans les bons championnats dès l'âge de 12 ans. Pour la première fois, nous avons le sentiment que tous ces sacrifices s'avèrent payants." Champion d'Afrique du Sud de karting dès l'âge de huit ans, "Bradical" allait goûter à la moto deux années plus tard, en 2005. Ses débuts prometteurs dans son pays natal le mènent en 2009 en Red Bull MotoGP Rookies Cup. Sans y crever l'écran, il convainc par son professionnalisme. Une qualité qui lui vaut d'être appelé par le RW Racing GP Team pour remplacer Luis Salom, blessé, lors de cinq GP125 en 2011. Le team hollandais, satisfait de sa prestation, lui confie le guidon d'une Kalex KTM pour la première année du Moto3, en 2012. La machine est lancée. Laborieusement, mais lancée. Cinq saisons plus tard, Binder peut se targuer de devenir le premier pilote sud-africain champion du monde depuis Jonnie Ekerold en 1980 (en catégorie 350cc). "Je crois que ce titre a un réel impact en Afrique du Sud, poursuit-il. Le week-end de mon titre, mon téléphone sonnait toutes les deux secondes. Tant et si bien que j'ai fini par le laisser dans la voiture… Sept ou huit médias de mon pays m'ont appelé dans la même journée. Quelque chose est en train de changer."

Brad Binder a décroché le titre à Aragon, quatre courses avant la fin du championnat.

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BRAD BINDER NÉ LE 11/08/1995 À Potchefstroom (Afrique du Sud)

41 ÂGE 21 ans TAILLE 1m70 POIDS 61 kg

2016 ....... Champion du monde Moto3 .................................................... KTM, Ajo 2015 ....... 6e du championnat du monde Moto3 ................................. KTM, Ajo 2014 ....... 11e du championnat du monde Moto3 ......... Mahindra, Ambrogio 2013 ....... 13e du championnat du monde Moto3 ......... Mahindra, Ambrogio 2012 ....... 21e du championnat du monde Moto3 ................... Kalex KTM, RW 2011 ....... 7e de la Red Bull MotoGP Rookies Cup et 5 participations en GP125 chez RW 2010 ....... 5e de la Red Bull MotoGP Rookies Cup 2009 ....... 14e de la Red Bull MotoGP Rookies Cup 2005 ....... Débuts en moto en Afrique du Sud 2003 ....... Champion d'Afrique du Sud de karting

L'an prochain, le pilote Ajo aura pour mission de développer le nouveau châssis KTM en Moto2 : "Je vais voir comment les choses se déroulent, prévient-il. On a vu que le passage du Moto3 au Moto2 s'est révélé une étape difficile pour de nombreux pilotes. Honnêtement, je veux juste travailler dur, prendre les choses tour après tour. Peut-être que ce ne sera pas la première ou la deuxième année, mais je suis convaincu que j'atteindrai le top un jour. Je vais continuer dans la même équipe, avec une structure qui me remplit de confiance. Je suis également convaincu que la KTM aura beaucoup de potentiel." Une chose est sûre : avec l'arrivée du très ambitieux constructeur autrichien en Moto2 et en MotoGP, Binder a devant lui la voie royale pour continuer à affoler les compteurs. ■ DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

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moto3 synthèse Par TOMMY MARIN /// Photos PSP SWIDEREK / JAGIELSKI ARAGON / JAPON / AUSTRALIE / MALAISIE / VALENCE

UNE SAISON (B)RADICALE

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Titré dès Aragon, détenteur ex-æquo du record de victoires dans la catégorie Moto3, engagé avec le team Ajo sur la nouvelle KTM en Moto2 en 2017, Brad Binder accélère un grand coup sur le circuit tortueux que représente une carrière de pilote !

AJO STYLE Après s'être assuré le titre à Aragon, Brad Binder aurait pu calmer le jeu, savourer un peu son statut de champion en s'imaginant aux commandes de la KTM Moto2 qu'il pilotera bientôt. Mais ça n'est décidément pas le style des pilotes élevés à l'école Ajo. Deuxième au Japon, superbe vainqueur en Australie, Bradical succombe à l'hécatombe de Sepang, où pas moins de 18 pilotes partent au tapis. Impossible de rester sur une si mauvaise note : à Valence, il veut la victoire ! Mais dans le deuxième tour, sa KTM semble un instant vouloir en décider autrement. "Je n'ai pas compris ce qu'il se passait : elle a perdu sa puissance à l'accélération et je me suis rangé sur le côté pour voir si tout était en place, raconte-t-il après coup. J'ai continué à rouler sans forcer pour être sûr que la moto fonctionnait bien, puis j'ai recommencé à attaquer." À ce moment précis, Brad est 22e… "Revenir et gagner la course était incroyable, s'exclame-t-il. Je suis très heureux et je ne peux pas être plus reconnaissant envers l'équipe pour cette année fantastique." Une telle remontée sur un circuit réputé pour sa difficulté à doubler prouve, s'il le fallait, que Binder est bel et bien le roi du Moto3. Cette performance lui permet par ailleurs d'égaliser le record de victoires établi en 2013 par le regretté Luis Salom… lui aussi avec le team KTM Ajo. Joli clin d'œil. Brad Binder (#41) a tout donné jusqu'à sa dernière course en Moto3.

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Enea Bastianini (#33) termine vice-champion, mais loin, très loin derrière Binder.

A RETENIR DE CES 5 GP

PODIUMS

ARAGON................... 1. Jorge Navarro.......................2. Brad Binder . ................... 3. Enea Bastianini JAPON....................... 1. Enea Bastianini....................2. Brad Binder . ................... 3. Nicolo Bulega AUSTRALIE. ........... 1. Brad Binder..........................2. Andrea Locatelli............... 3. Aron Canet MALAISIE................ 1. Francesco Bagnaia...............2. Jakub Kornfeil ................ 3. Bo Bendsneyder VALENCE. ................ 1. Brad Binder . .......................2. Joan Mir........................... 3. Andrea Migno

POLEMEN ARAGON Enea Bastianini

JAPON Hiroki Ono

AUSTRALIE Brad Binder

MALAISIE Brad Binder

VALENCE Aron Canet

LOIN DERRIÈRE Loin, très loin derrière Binder (à 142 points pour être précis), Enea Bastianini termine vice-champion malgré quatre résultats blancs et une seule victoire à son actif, au Japon. L'Italien devance un autre pilote Honda : Jorge Navarro, vainqueur pour la deuxième fois de la saison en Aragon, l'une des deux seules courses dont il a rallié l'arrivée sur les sept dernières ! Dur constat. Pecco Bagnaia, sur la Mahindra du team Aspar, signait lui aussi son deuxième succès en Malaisie, et remportait par la même occasion le galop d'essai promis par son équipe sur la Desmosedici ex-Laverty lors des tests de Valence. Joan Mir complète le top 5 de ce championnat et s'adjuge le titre de rookie de l'année après sa superbe victoire en Autriche sur la KTM Leopard.

MEILLEUR(E)… PILOTE..................................................................................................................Brad Binder ❱❱ 90 pts CONSTRUCTEUR....................................................................................................... KTM ❱❱ 106 pts REMONTÉE..................................................................Joan Mir ❱❱ Aragon ❱❱ 24e grille ❱❱ 5e arrivée V. MAX............................................................................ Khairul Idham Pawi ❱❱ Aragon ❱❱ 239,7 km/h

RESET Entre soucis techniques et douleur à la main, il aura fallu à Fabio Quartararo attendre la Malaisie pour égaliser enfin son meilleur résultat de la saison, à savoir une 4e place… avant qu'un nouveau souci d'embrayage ne l'empêche de faire mieux que 14e à Valence. Mais fi de Leopard, El Diablo veut maintenant penser au nouveau challenge qui l'attend : "Je suis impatient de piloter en Moto2 chez Pons, se réjouit-il. Vu de l'extérieur, on pourrait penser que ce changement de catégorie intervient un peu tôt, mais j'aime le pilotage 600cc et j'y serai certainement plus à l'aise avec ma taille et mon gabarit. C'est un honneur de remplacer Alex Rins dans cet excellent team." Sur les cinq dernières courses, Jules Danilo n'est rentré dans les points qu'à Phillip Island, où il terminait 9e. "Ce n’était pas la fin de saison espérée, surtout après une première partie très solide, explique le pilote Ongetta. Mais c’est comme ça, il faut l’accepter et aller de l’avant, ce n’est que de l’expérience pour le futur." S'il reste dans le même box l'an prochain (qu'il partagera avec un certain Romano Fenati), Jules va changer de staff technique : de quoi provoquer le dernier déclic ? Enzo Boulom, 30e du GP de Valence où il remplaçait Fabio Spiranelli au sein du CIP, devrait évoluer dans l'équipe dirigée par Alain Bronec l'an prochain. A suivre !

Classement MOTO3

POS PILOTES 1 Brad BINDER 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Enea BASTIANINI Jorge NAVARRO Francesco BAGNAIA Joan MIR F. DI GIANNANTONIO Nicolo BULEGA Jakub KORNFEIL Andrea LOCATELLI Romano FENATI Niccolo ANTONELLI Philipp OETTL Fabio QUARTARARO Bo BENDSNEYDER Aron CANET

Fabio (#20) et Jules (#95) se classent respectivement 13e et 20e du championnat.

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DÉCOUVERTE Par TOMMY MARIN /// Photos GEPA PICTURES

RED BULL MOTOGP ROOKIES CUP

LA FORMULE MAGIQUE ! En 2016, la Red Bull MotoGP Rookies Cup célébrait son 10e anniversaire. Dix saisons durant lesquelles elle s'est forgée la réputation d'un authentique incubateur de champions, de tous horizons. La preuve ? Johann Zarco, Brad Binder et Danny Kent sont tous passés par cette coupe avant de s'accaparer les quatre derniers titres Moto3 et Moto2 en date. Découverte de la formule magique.

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DÉCOUVERTE

Les pilotes roulent sur de vraies machines de course, sur des circuits de GP et sous l'oeil des grands décideurs.

A

lignés comme à la parade sous le auvent de la "Rookies Cup", leur équipement haut de gamme parfaitement ajusté, les 24 pilotes se tiennent prêts à pousser leur KTM RC250R Moto3 jusqu'à la pit-lane. Les aide-mécaniciens – le plus souvent, les papas – ont les mains sur leur charriot, chargé des béquilles, couvertures chauffantes, roues "de secours", groupe électrogène et autres outils de première nécessité. Quelques minutes plus tôt, le circuit d'Aragon résonnait encore des échappements libres des machines sur lesquelles ces jeunes pousses rêvent toutes de monter un jour : les violentes, intimidantes, grondantes ou hurlantes MotoGP. Dans quelques minutes, ce sera à leur tour de prendre la piste, après avoir suivi les consignes strictes d'un staff tout autant dévoué qu'exigeant. C'est la grande finale. Seuls deux pilotes peuvent encore prétendre au titre. La veille, 64

en première manche, le leader du provisoire, Ayumu Sasaki, terminait quatrième. Son aspirant Aleix Viu prenait la deuxième place et, avec 24 points de retard, conservait une infime chance de soulever cette fameuse coupe. Hélas pour l'Espagnol, une chute dès le premier tour vient éteindre toute lueur d'espoir et Sasaki, avec une cinquième victoire et un onzième podium sur les treize manches disputées, devient le dixième lauréat de la Rookies Cup. Parmi les illustres prédécesseurs du jeune Japonais, le tout premier (en 2007, année de création de la formule) n'était autre que Johann Zarco. Si tous les vainqueurs de la Red Bull MotoGP Rookies Cup ne sont pas devenus des grands noms du sport moto (qui se souvient de JD Beach, Jacob Gagne ou Florian Alt ?), la plupart se sont a minima fait remarquer en GP, tels Jakub Kornfeil, Lorenzo Baldassarri, Karel Hanika, Jorge Martin ou Bo Bendsneyder.

Luis Salom, Miguel Oliveira, Niccolo Antonelli, Andrea Migno, Livio Loi, Enea Bastianini, Philipp Oettl, comme Danny Kent ou Brad Binder, les deux derniers champions du monde Moto3 en date, sont eux aussi passés par cette usine à champions – parfois en y restant dans l'ombre. Brad Binder est un excellent ambassadeur pour cette coupe : issu d'un pays très peu représenté dans les sports mécaniques, son meilleur résultat final lors de ses trois saisons en Rookies Cup n'est qu'une "modeste" 5e place, derrière Kent et trois pilotes parfaitement inconnus à ce jour. Seulement, le sport moto est une jungle. Sortir des as du pilotage ne suffit pas : cette coupe a pour mission principale de former de véritables professionnels. Et c'est précisément cette qualité qui a permis à Binder de faire ses débuts en GP et de devenir le champion du monde Moto3 2016 (lire son portrait en page 58, ndlr).

LE CADRE PARFAIT

"Pour un Sud-Africain, la meilleure chose à faire est probablement d'essayer de participer à la Red Bull MotoGP Rookies Cup, estime Brad. Pour moi, ça a été un tournant décisif de ma carrière pour arriver en championnat du monde. En Afrique du Sud, il n'y a pas une compétition aussi relevée qu'en Espagne, par exemple, qui te permet de grandir en tant que pilote." Johann Zarco est pour sa part le premier "Rookie" à atteindre la catégorie reine. "Cette coupe a joué un rôle important dans ma carrière, explique Johann, et c'est sympa d'en avoir été le premier vainqueur. C'est une superbe école pour comprendre

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Les jeunes pilotes progressent sous l'œil avisé des coachs, comme ici l'ancien pilote de GP August Auinger.

Les sélections, qui se déroulent en Espagne à l'automne, sont toujours un moment fort de la Rookies Cup.

ce qu'implique de devenir un pilote de GP." La Rookies Cup est clairement née d'une volonté commune d'ouvrir les GP à d'autres nationalités que l'Espagne ou l'Italie, aujourd'hui largement surreprésentées. "C'est difficile de dire qui a donné naissance à cette formule, et quand, raconte Peter Clifford, ancien manager des équipes Red Bull Yamaha en GP500 et WCM en MotoGP, et aujourd'hui superviseur de la Cup. À l'époque où je m'occupais du team en 500, la Dorna cherchait des solutions pour détecter les jeunes pilotes dans les différents pays du monde. J'ai eu des discussions avec Red Bull, qui était le sponsor titre de mon équipe, à ce sujet. Red Bull a toujours eu dans sa culture d'entreprise la volonté de rechercher les jeunes talents, dans tous les sports. Il en va de même avec KTM en moto, qui est très vite entré dans la boucle. La naissance de la formule est une suite naturelle de toutes ces discussions." La Rookies Cup, c'est en grande partie une histoire de cadre. Celui proposé par le staff, trié sur le volet, mais aussi celui du paddock MotoGP, qui accueille à sept reprises dans la saison les jeunes pilotes de la coupe. "Ce n'est pas la première série de ce genre, explique Peter. Mais je pense qu'aucune autre n'a duré 10 ans. Surtout, le point clef de notre formule est qu'elle se déroule en parallèle des GP, avec des machines de GP et sous les yeux des grands décideurs des GP. Nos pilotes peuvent ainsi se rendre compte de l'investissement que réclame le fait de travailler dans ce paddock."

DES SÉLECTIONS…

Pour participer à la Cup, il faut logiquement passer par une phase de sélection. D'abord sur dossier. Puis en piste. "Jusqu'à la miseptembre, les jeunes pilotes peuvent

LA MOTO Ici, la Rookies Cup fait très fort en confiant aux mains de ses poulains des KTM RC250R Moto3. Ces monocylindres 4-temps de 50 ch pour 80,5 kg à sec sont la version client des motos engagées par le constructeur autrichien en GP. "Les performances sont les mêmes pour tout le monde, indique Peter Clifford, c'est-à-dire environ 5 % sous le potentiel maximum de cette machine, pour des questions de fiabilité et de facilité d'entretien. Mais ce sont d'authentiques machines de course." Et il n'y a pas mieux pour apprendre à devenir un pilote… de course.

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LES FRENCHIES CHEZ LES ROOKIES

Rendre les jeunes pilotes plus professionnels est l'un des leitmotiv de la Cup.

postuler via notre site web, poursuit Peter. Ils doivent nous retourner par mail un formulaire accompagné d'un maximum d'informations sur leur expérience dans le sport moto. Pour qu'une candidature soit valable, il faut pouvoir prouver un certain degré de performance. C'est facile quand on est Espagnol ou Italien, car on a une multitude de championnats à disposition. Mais quand on est Indien ou Sud-Africain, comment faire ? De préférence, il faut avoir une expérience en compétition, mais pas nécessairement en vitesse. Certains de nos jeunes pilotes viennent du speedway, du motocross… Si le pilote est Indonésien et qu'il me montre qu'il a roulé sur des machines de type underbone en course, je vais le faire venir sur les sélections. S'il est Espagnol ou Italien, je serai plus exigeant, car on pourrait remplir le plateau avec ces deux nationalités." Pour autant, le palmarès des jeunes recrues n'est en rien juge de paix. "Nous ne nous fions pas seulement aux résultats, nous discutons aussi avec les observateurs des différents championnats. Parfois, tu ne

Ci-dessus : Johann Zarco et le regretté Luis Salom ont fait partie de la première promotion de la Cup. Ci-dessous : les Rookies alignés comme à la parade.

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De nombreux pilotes français ont participé à la Rookies Cup. Johann Zarco (vainqueur !) et Cyril Carrillo (4e) ont ouvert les hostilités en 2007, suivis de Quentin Jacquet (25e) en 2008, Nelson Major (5e/11e) et Florian Marino (10e/5e) en 2008/09, Robin Barbosa (22e) en 2009, Alan Techer (22e/3e) en 2010/11, Simon Danilo (le jeune frère de Jules, qui allait hélas gravement se blesser en cours de saison) en 2012 et de Corentin Perolari (17e) en 2013. 2014 sera une année record pour la France, avec pas moins de quatre pilotes tricolores représentés : Simon Danilo (20e) et Corentin Perolari (16e) sont rejoints par Enzo Boulom (15e) et Lyvann Luchel (22e). En 2015, Enzo Boulom termine 6e, avant de céder la place à Alexandre Juanes (23e) en 2016. Parmi les 117 pilotes de 32 nationalités différentes (du Sri Lanka au Venezuela en passant par la Russie) invités aux dernières sélections, aucun des sept Français présents n'a hélas été retenu pour la saison 2017. Mais il ne faut pas se décourager et retenter le coup l'année prochaine !

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DÉCOUVERTE

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LES AUTRES ALTERNATIVES Immanquablement, le succès de la Rookies Cup a motivé la création d'autres coupes monotypes à l'international. Ainsi, l'European Junior Cup a fait son apparition dans le paddock du Mondial Superbike en 2011, d'abord sur des Kawasaki Ninja 250R, puis des KTM 690 Duke et, depuis 2013, sur des Honda (d'abord des CBR500R, puis des CBR650F). Mais la série ne sera pas reconduite en 2017, "remplacée" par le championnat du monde Supersport 300cc. La Shell Advance Asia Talent Cup, née en 2014, s'en inspire plus directement. Comme son nom l'indique, cette coupe, disputée sur des Honda NSF250R Moto3, se concentre sur les pilotes et circuits asiatiques, et fait escale sur les GP du Qatar, Japon et Malaisie et les WorldSBK de Thailande et Malaisie. Elle est dirigée par Alberto Puig, l'ancien mentor de Dani Pedrosa, qui a longtemps coordonné la Rookies Cup avant de céder sa place à… Peter Clifford. Le monde est petit.

Un grand nombre de nationalités sont représentées en Rookies Cup et la pratique de l'anglais est de rigueur.

prends pas forcément celui qui gagne. Tu peux regarder une course de niveau national et constater qu'un pilote est très prometteur, mais que sa machine n'est pas à la hauteur. Nous voulons donc lui donner une chance de s'illustrer dans ce championnat où tout le monde joue à armes égales." Fin octobre, onze jeunes espoirs ont été sélectionnés pour participer à la saison 2017 après trois jours de roulage sur le circuit de Guadix, en Espagne, aux guidons de Metrakit 125cc. "Dani Ribalta, August Auinger et moi-même observons les enfants depuis le bord de piste, poursuit Peter. Puis le soir, nous discutons. Nous prenons les chronos, mais c'est littéralement la dernière chose que nous regardons. Nous prêtons davantage attention à la façon dont ils exploitent la machine et la piste, à leur progression dans la journée. Encore une fois, ça n'est pas le système parfait. Même si nous avons assisté à "quelques" courses, il peut nous arriver de faire des erreurs de casting. Mais nous ne prenons jamais une décision sans

être d'accord tous les trois." Ces onze heureux élus rejoindront treize pilotes déjà engagés en 2016. "Sur une sélection, on fait venir environ 110 pilotes. 55 participent à la première journée, 55 autres à la seconde, et on conserve 50 ou 45 d'entre eux pour la troisième journée. 10 à 14 pilotes sont finalement sélectionnés pour participer à la Cup l'année suivante. Il y a 24 places, et on garde toujours grosso modo une moitié du plateau de l'année précédente. Pour certains pilotes, une saison suffit pour grandir et être détecté par un team de GP. D'autres partent vers un autre championnat. Mais certains ont besoin de deux saisons pour démontrer le potentiel que l'on ressent en eux. Nous limitons en revanche les participations à trois au maximum. Ce fut par exemple le cas de Brad Binder. Après trois saisons, ils n'ont plus grand-chose à apprendre de nous."

… AUX GRANDS CHAMPIONS

Une fois sélectionnés, les pilotes de la

Rookies Cup n'ont plus qu'à venir sur les courses au calendrier, mettre du gros gaz… et faire preuve de discipline ! "Sur les courses, chaque pilote doit venir avec un aide-mécanicien. C'est souvent le papa, mais ça peut être n'importe qui d'autre. Son rôle est de faire le boulot simple : gérer le carburant, tenir la moto propre, retirer les roues quand il faut changer les pneus… La partie réellement technique est assurée par notre staff, en dehors des week-ends de course. Nous avons aussi quelques ingénieurs suspensions pour gérer les besoins sur place. Mais hormis les suspensions et les rapports de transmission, nous ne touchons pas à grand-chose : nos Moto3 restent plus simples que celles du GP. Si un pilote a des problèmes et ne parvient pas à les expliquer et à progresser sur un week-end de course, alors nous lui installons un système d'acquisition de données lors de la course suivante, pour les analyser et essayer de comprendre le souci avec lui. Le but est vraiment d'aider nos pilotes à ressentir et comprendre ce qui se passe sur leur machine : Dani Ribalta et August Auinger organisent des briefings, discutent avec chacun de façon informelle, donnent des conseils. Et les pilotes peuvent les solliciter à tout moment en cas de questionnement." Côté pécuniaire, difficile de trouver plus avantageux dans le monde des sports décembre 2016 - janvier 2017

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Brad Binder, le champion du monde Moto3 2016, est un parfait représentant pour la Rookies Cup, dont il porte toujours les couleurs du sponsor principal. Les pilotes peuvent participer à la Rookies Cup jusqu'à trois saisons, si les décideurs estiment qu'ils ont besoin de plus de temps pour éclore.

mécaniques : "Le pilote et son accompagnateur doivent financer leur déplacement et leur logement sur les week-ends de course. À partir du moment où ils entrent dans le paddock, nous prenons tout en charge : les motos, l'équipement, l'accompagnement, la nourriture dans notre hospitality…" Le véritable prix de cette compétition ? Sa rigueur militaire ! En tout cas, vu de l'extérieur. "Nous essayons d'imposer un cadre professionnel, sourit Peter. Tout le monde doit être prêt et à sa place au bon moment pour assurer le bon déroulement de la coupe. Mais plus que cela : nous demandons aux pilotes de se plier aux débriefings, de rédiger leurs impressions, de jouer le jeu des photos, afin de nous permettre de publier des compte-rendus sur notre site web. Cela leur donne une idée de la façon de gérer leur carrière et l'aspect marketing aujourd'hui indissociable de la course. Mais nous ne pouvons pas tout faire. Nous ne pouvons pas les éduquer, leur apprendre les langues… Il y a une limite. Il faut aussi qu'ils se prennent en main de leur côté pour devenir de vrais pros." 68

Et ils y ont tout intérêt, les meilleurs teams n'hésitant parfois pas à piocher directement dans ce vivier, comme Aki Ajo avec Bo Bendsneyder, vainqueur 2015 de la Cup, cette année. Bo, dans la structure officielle KTM, elle aussi sponsorisée par Red Bull, est déjà monté à deux reprises sur un podium en GP. Ayumu Sasaki, le vainqueur de l'édition 2016, a déjà goûté aux GP lors de la récente épreuve de Sepang, où il rempla-

çait Enea Bastianini sur la Honda du team Gresini. 21e aux qualifications devant un paquet d'habitués, il était impliqué dans le carambolage du deuxième virage et ne bouclait pas le premier tour. Mais nous le reverrons la saison prochaine, puisque le Japonais fera équipe avec Adam Norrodin au sein du Drive M7 SIC Racing Team. Et hop, un "Rookie" prometteur de plus en GP ! Au moins… n

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REGARD

CHRONIQUE

DANS LE VISEUR D'

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si cette formule est gratuite, les pilotes doivent se plier à une certaine discipline, comme les briefings, obligatoires.

LE PROCHAIN SUR LA PISTE ? Pour postuler à la Red Bull MotoGP Rookies Cup, il faut avoir entre 13 et 17 ans, un solide coup de guidon, de quoi le prouver, ne pas négliger les langues vivantes (surtout l'anglais et si possible l'Espagnol)… et faire preuve d'une rigueur certaine ! si tu réunis ces qualités, rendez-vous sur www.redbullrookiescup.com/ join-us (c'est en anglais, on t'aura prévenu(e)…) à partir du mois d'avril 2017 pour soumettre ton dossier. si ta candidature est retenue, tu seras appelé à participer aux sélections dans le courant du mois d'octobre 2017. Et si tu convaincs les experts de la Cup, à toi le premier pas vers les GP !

aRnaud vinCEnt, ChaMPion du MondE dEs GP125 2002, n'a JaMais MÂChé sEs Mots faCE aux JouRnalistEs duRant sa CaRRiÈRE dE PilotE. il n'y a donC auCunE Raison qu'il lEs MÂChE avEC vous…

“HISTORIQUE !” n

euf vainqueurs différents en catégorie reine, un Français double champion du monde et un Sudafricain couronné, ça ne s'était jamais vu dans l'ère moderne des GP ! en motoGP, le finish de cette saison est à l'opposé de celui de l'an dernier : tandis que l'année 2015 s'était achevée sur fond de polémique, cette année, c'est loin d'être aussi morose, avec des vainqueurs différents quasiment à chaque GP. Le spectacle a vraiment été au rendez-vous cette année et je pense qu'on peut tirer notre chapeau à l'organisateur, notamment avec l'introduction de nouvelles règles (changement de manufacturier pneumatique unique, électronique identique pour tous). même si c'est encore Honda repsol qui gagne, je pense qu'on pourrait voir dès l'an prochain une Yamaha, une ducati ou une Suzuki s'imposer au championnat. On a déjà hâte que 2017 commence ! mais avant, j'aimerais saluer l'année hallucinante de johann Zarco : dominer de telle sorte cette catégorie avec le niveau qu'il y a, c'est magnifique. il a gagné sur le sec, sur le mouillé, il n'y a rien à redire. c'est d'autant plus remarquable que c'est toujours plus compliqué pour un pilote quand il n'est pas de nationalité italienne ou espagnole, et à fortiori pour un Français. alors gagner deux titres consécutifs, c'est tout simplement incroyable, car ça veut dire qu'il a réuni tous les bons éléments deux années d'affilée. ce qui est extrêmement rare. Le gros avantage en moto2, c'est qu'il n'y a pas de gros écarts de performance entre les moteurs. ce sont donc les compétences de l'équipe technique et du pilote qui font la différence.

je l'ai toujours dit, johann a bien fait de faire une saison de plus en moto2. maintenant, il va se retrouver sur une moto satellite en motoGP. même si la Yamaha de Tech 3 reste une bonne machine et que c'est un excellent team, ça ne vaudra jamais une moto d'usine. malheureusement, il va falloir qu'il se contente désormais des places d'honneur – même si une victoire ou un podium restent possibles dans des conditions particulières – et c'est dur, quand, comme lui, tu as deux titres de champion du monde. encore une fois, avec un tel palmarès, si johann avait été espagnol ou italien, il aurait eu une moto officielle. regarde jules cluzel : il est vice-champion du monde Supersport pour la troisième fois et il n'avait pas encore de contrat signé pour l'année prochaine au soir de la dernière course, idem pour Sylvain Guintoli, qui a été champion du monde Superbike il y a deux ans à peine. il n'avait encore rien alors que des gars qui sont là depuis des années et qui n'obtiennent pas ou plus de résultats probants trouvent toujours des guidons. je n'ai rien contre eux, mais c'est écœurant ! je voudrais quand même terminer sur une bonne note, avec Lucas mahias, qui a décroché le guidon d'une Yamaha officielle en mondial Supersport l'an prochain. ce que fait ce gars-là me sidère ! Quand il enfile son casque et qu'il monte sur une moto, quelle qu'elle soit, il est exceptionnel. il me fait un peu penser à Stéphane chambon à l'époque : il a des mains en or, c'est un pur talent. mais si chambon a un peu été pénalisé par son physique sur les grosses motos, ce n'est pas le cas de mahias. je pense qu'il peut vraiment faire mal l'année prochaine. n décembre 2016 - janvier 2017

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ANALYSE PAR MAXIME PONTREAU /// PHOTOS PSP SWIDEREK / JAGIELSKI

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JONATHAN REA

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LA RÉVÉLATION M PION 20

PRÉSENT EN MONDIAL SUPERBIKE DEPUIS 2009, JONATHAN REA A RÉUSSI À S'ILLUSTRER EN REMPORTANT AU MOINS UNE COURSE PAR SAISON. IL N'A TOUTEFOIS JAMAIS VOULU S'EN SATISFAIRE. DEPUIS SON TRANSFERT CHEZ KAWASAKI POUR LA SAISON 2015, IL EST DEVENU LE PATRON DE LA CATÉGORIE ET A REMPORTÉ DEUX TITRES DE CHAMPION DU MONDE CONSÉCUTIFS. UNE DOMINATION FULGURANTE QUI MÉRITE QUE L'ON S'Y INTÉRESSE D'UN PEU PLUS PRÈS.

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L'entourage (ici Tarsh Rea, sa femme) compte souvent beaucoup dans la réussite d'un pilote.

oilà deux saisons que Jonathan Rea casse littéralement la baraque. C'est simple, lors des 52 dernières courses, seuls 6 podiums lui ont échappé. Le Nord-Irlandais a même remporté un total de 23 victoires, dont 8 doublés, devançant largement ses plus proches rivaux Chaz Davies (16 succès) et Tom Sykes (9 succès). Rien ne lui a résisté et, pour parfaire cette domination, il a conquis cette année un deuxième titre consécutif de champion du monde Superbike. Une prouesse qui n'avait pas été réalisée depuis Carl Fogarty, lorsqu'il conservait sa couronne en 1999. Le jeune homme, qui cumulait auparavant "seulement" quinze victoires en six années passées dans l'équipe Honda Ten Kate, est devenu une véritable révélation en intégrant le Kawasaki Racing Team à l'intersaison 2014-2015. Il est certain qu'une montée en puissance de sa part était attendue, ou du moins espérée. Après de nombreuses saisons sur une Honda CBR1000RR en retrait qu'il a réussi à faire gagner, et autant d'années émaillées de grosses blessures, Jonathan Rea allait enfin disposer de la machine la plus performante du plateau. Certes, la Kawasaki ZX-10R venait de perdre le championnat face à l'Aprilia RSV4, mais cela faisait déjà trois campagnes que Tom Sykes se bataillait aux avant-postes, avec un titre à la clé en 2013. Preuve de la détermination du nouveau venu dans le garage vert : il concédait même à une baisse de son salaire pour obtenir cette fameuse Ninja. "Cela ne m'étonne pas de lui, confie Ronald Ten Kate, team manager de l'équipe éponyme. Il était très jeune lorsque je l'ai rencontré pour la première fois. Il roulait en BSB, avait environ 17 ans et était très ambitieux et borné. La première chose qu'il m'a dite est : 'Je suis un pilote de Superbike, je veux piloter une Superbike.' J'ai calmé ses ardeurs en lui expliquant qu'il était préférable de commencer par le Supersport afin d'apprendre le championnat et les circuits, mais j'ai vu sur son visage qu'il n'était pas d'accord. Il a quitté le rendez-vous déçu, mais est vite revenu pour accepter l'offre. Nous avons eu de belles années ensuite. C'était un pilote rapide et il a évolué avec nous. Il était notamment très agressif sur

V

Johnny Rea est encouragé par une équipe technique qui lui est entièrement dévoué.

la moto puis a gagné en sérénité. Mon seul regret est de n'avoir pas pu lui offrir une moto capable de gagner."

UN DÉBUT EN FANFARE

Les premiers tests avec sa nouvelle monture s'avéraient positifs. Le Nord-Irlandais déclarait même par la suite être littéralement tombé amoureux de cette moto. Cela ne laissait pourtant pas présager la suite des événements, surtout pour ses rivaux. Lors de la première partie de la saison 2015, le futur champion du monde a remporté dix des quatorze courses et ne descendait jamais du podium. Tom Sykes lui-même, habitué à essorer cette moto, ne pouvait lutter. "La psychologie a été un facteur très important dans cette réussite, livre Pere Riba, son chef-mécanicien au KRT. Il est vrai que la moto fonctionnait très bien. Je la connaissais en plus parfaitement quand Johnny est arrivé, ce qui facilitait notre travail. Lui étant un vrai professionnel, nous avons pu aussitôt adapter la Kawasaki à son style. Mais nous avons surtout rapidement créé une relation de confiance entre nous. Il a également pris beaucoup d'assurance en gagnant la première course à Phillip Island. Cela l'a rassuré, puis il a déroulé. C'était 100 % psychologique. Il était en confiance et chaque victoire lui donnait un petit plus." Et Fabien Foret de surenchérir : "Une telle domination ne tient pas toujours à grand chose, insiste celui qui aide le champion dans son pilotage depuis cette année. Je pense que Johnny avait pris l'ascendant psychologique sur Tom. Il a eu confiance dans le team et tout fonctionnait pour lui. Tout bascule rapidement. L'un se sent

pousser des ailes alors que l'autre est en difficulté et s'inquiète. Je le sais, car je l'ai vécu avec Cal Crutchlow chez Yamaha en Supersport. Il avait pris l'ascendant sur moi et l'a gardé toute la saison." Ce bien-être psychologique essentiel aux pilotes pour se transcender résulte également de leur environnement proche. Il suffit de considérer le grand intérêt que porte Valentino Rossi à son équipe personnelle, notamment à des amis d'enfance, pour le prouver. Marié et père de deux garçons depuis peu, Jake et Tyler, Jonathan Rea a également trouvé à 29 ans son équilibre en dehors de la piste. "Il devient un peu plus mature chaque année, assure sa femme Tarsh Rea. Il arrive désormais à compartimenter les choses, à couper quand c'est nécessaire, notamment en étant avec nous. Il est plus relax

Une belle relation de confiance s'est créée entre Rea et Pere Riba, son chef mécano.

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ANALYSE Dès son arrivée chez Kawasaki, Rea a pris l'ascendant sur son coéquipier, Tom Sykes.

Rea a su rester patient quand il a fallu régler à sa main la nouvelle ZX-10R.

et donc plus efficace lorsqu'il se concentre uniquement sur la course. Être champion du monde était son rêve d'enfance. En remportant le titre l'année dernière, il s'est senti comme un athlète accompli."

BIS REPETITA

Sa vision de la course et sa motivation n'ont néanmoins pas changé. D'un caractère particulièrement méticuleux, presque maniaque, Jonathan Rea ne s'est pas reposé sur ses lauriers. Outre l'arrivée d'une nouvelle Kawasaki ZX-10R, la fin de saison 2015 très réussie de Chaz Davies l'a placé dans une situation inconfortable. "Il a tendance à douter de lui, dévoile sa femme. C'est l'une de ses faiblesses. Il ne se concentre parfois

pas assez sur sa performance et regarde trop ses rivaux. Il s'inquiète si un pilote est plus rapide. En revanche, il est constamment à la recherche du détail pour devenir plus fort." Nourriture, entraînement... rien n'est laissé au hasard par Jonathan Rea, qui gère sa vie pour la moto, le pilotage et la victoire. Entouré d'une équipe technique lui étant entièrement dévouée, l'encourageant, le champion du monde a débuté la saison de la meilleure des manières, en signant un doublé lors de l'ouverture en Australie. L'homme est un pilote de course, toujours plus à l'aise en paquet que sur un tour chrono, et il en a tiré profit. Si son compteur de victoires va par la suite augmenter plus progressivement que la saison passée,

Et de deux ! Sera-t-il le premier de l'histoire à décrocher trois titres d'affilée en WSBK ?

sa force a été d'être en permanence sur le podium. "Johnny gère parfaitement bien plusieurs situations, explique Pere Riba. Cette nouvelle moto ne lui convenait pas au départ. Elle a été développée par Tom, qui a un style de pilotage différent. Il nous a fallu au moins cinq courses pour définir de bons réglages châssis et moteur. Pourtant, il a gagné. C'est pour ça que c'est le meilleur. Il a été intelligent, il s'est adapté et a utilisé la moto dans la mesure du possible, sans forcer et surtout sans tomber. C'est grâce à sa régularité qu'il a gagné son deuxième titre consécutif. S'il avait eu une moto qui lui convenait, il tuait tout le monde, comme l'année dernière." La razzia de Chaz Davies en fin de saison ne laisse aucun doute : si le Gallois avait été plus patient et plus régulier, le titre lui serait certainement revenu. En attendant, malgré deux résultats blancs à cause de problèmes mécaniques, Jonathan Rea se retrouve à nouveau au sommet de sa discipline. Désormais concentré sur 2017, sur le développement de la Kawasaki et sur l'amélioration de son pilotage en s'octroyant les conseils de Fabien Foret depuis cette année, l'actuel double champion du monde pourrait même être le premier de l'histoire à conserver la couronne trois années consécutives.

JONATHAN REA NÉ LE 2/2/1987 À Larne

(Irlande)

1 ÂGE 29 ans TAILLE 1m75 POIDS 68 kg

2016 ................ Champion du monde Superbike.............. Kawasaki Racing Team 2015 ................. Champion du monde Superbike.............. Kawasaki Racing Team 2014 ................ 3e du championnat du monde Superbike......... Honda Ten Kate 2013 ................. 9e du championnat du monde Superbike ......... Honda Ten Kate 2012 ................ 5e du championnat du monde Superbike......... Honda Ten Kate Vainqueur des 8 Heures de Suzuka ...................................... Honda 2011 ................. 9e du championnat du monde Superbike......... Honda Ten Kate 2010 ................. 4e du championnat du monde Superbike......... Honda Ten Kate 2009 ................. 5e du championnat du monde Superbike......... Honda Ten Kate 2008 ................. 2e du championnat du monde Supersport ...... Honda Ten Kate 2007 ................. 2e du championnat anglais de Superbike .......................... Honda 2006 ................. 4e du championnat anglais de Superbike .......................... Honda 2005 ................. 16e du championnat anglais de Superbike........................ Honda 2004 ................. Championnat anglais de Supersport.................................... Honda 2003 ................ 14e du championnat anglais 125 GP ..................................... Honda 1992 à 2002 .. Motocross

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Avec la Kawasaki, Jonathan Rea a enfin pu démontrer l'étendue de son talent. DÉCEMBRE 2016-JANVIER 2017

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INTERVIEW

JONATHAN REA

L'INTERVIEW

L'

année dernière, tu es tombé amoureux de la ZX-10R dès que tu l'as essayée. Ça n'a pas été le cas avec le nouveau modèle cette saison. Quels ont été vos principaux problèmes ? Oui, la moto était réellement différente du modèle 2015, notamment le caractère moteur. La ZX-10R était bien plus agressive, même si elle manquait de puissance. La géométrie du châssis avait aussi été revue ce qui, en théorie, devait améliorer les phases de freinage et procurer une meilleure accélération. En réalité, je l'ai juste trouvée plus compliquée à piloter, moins stable, avec notamment une limite difficilement perceptible. Bien que cette dernière a été repoussée par rapport à l'ancien modèle, ce qui est positif, l'atteindre était plus délicat. En fait, la moto a été pensée pour le style "stop & go" de Tom (Sykes), qui est complètement différent de mon pilotage. Pour finir, la boîte de vitesses a été une source de problèmes avec de nombreux faux points morts. Nous avons donc travaillé calmement, étape par étape, pour faire évoluer ces différents points. Dans ces conditions, gagner à Phillip Island était vraiment incroyable. Je suis fier du travail réalisé en fin de compte, car nous avons été pratiquement tout le temps sur le podium. Malgré ces complications, tu domines encore la catégorie cette saison. Tu semblais même serein et réfléchi, notamment avec les conditions météo hasardeuses, tout en étant agressif le moment venu. As-tu seulement des faiblesses ? (rires) Je ne suis pas très bon en Superpole. C'est une faiblesse, non ? J'ai réalisé ça l'année dernière et je voulais m'améliorer, mais j'ai encore des difficultés à réaliser un tour vraiment rapide. Nous avons également été moins forts en fin de course durant une partie de la saison. La solution a été de revenir aux réglages 2015 du bras oscillant pour favoriser la longévité du pneu. Mais sinon, bien sûr que j'ai des faiblesses. Je pense à mon style de pilotage. Il est très bon à ce niveau, mais je vois plusieurs manières de l'améliorer. C'est pourquoi j'ai demandé à Fabien de travailler avec moi.

Depuis cette année, Fabien Foret est devenu le coach de Johnny Rea.

Justement, quel est le rôle de Fabien Foret à tes côtés ? C'est assez simple, nous devons aller plus vite. Pere (Riba) est en quelque sorte le docteur de la moto. Fabien est un docteur pour moi. Il m'aide à comprendre ce que je peux améliorer. Je suis rapide, mais je peux être meilleur. Mon style est très fluide, très lisse, mais mon centre de gravité est assez haut par exemple, à cause de ma tête qui dépasse beaucoup sur la moto. J'essaye donc de piloter en restant plus bas, mais ce n'est pas naturel pour moi et cela prend du temps. Fabien m'aide également lorsque je suis en difficulté dans un secteur, il peut se rendre compte de mes erreurs du bord de la piste. Il regarde aussi ce que font les autres. Dans l'ensemble, ce sont des informations très utiles, surtout avec le nouveau format des week-ends. Le vendredi est finalement le seul jour où l'on peut se régler et mettre au point la moto. Ton titre l'année dernière n'a donc absolument pas modifié ta façon d'être ? La saison 2015 a été assez étrange en fait. Tout était facile, la moto était parfaite et on gagnait pour le fun. Mais ce n'est pas habituel dans ce sport. Gagner 14 courses et obtenir autant de points n'est pas normal. J'ai réalisé que mes rivaux allaient s'améliorer, franchir une étape cette année. Je ne pouvais pas rester à ne rien faire en pensant que j'étais le meilleur. C'est une réalité, titre ou pas. Lorsque la saison est terminée, tu l'oublies et tu penses à la prochaine. Ce deuxième titre est-il plus appréciable que le premier ? Oui, car c'est le fruit d'un réel travail. Je ne pensais pas au championnat l'année dernière. Tout était naturel. J'allais en piste, je profitais du plaisir de piloter la moto, de travailler avec l'équipe et je gagnais. Cette année a été plus dure. Nous avions une nouvelle moto qu'il a fallu améliorer. Nous avons dû faire face à différents soucis. Plus que ma performance pure, c'est ma régularité qui a été la clé finalement. Ce titre est donc beaucoup plus important pour moi. ■

En 2015, tout semblait "anormalement" trop facile pour Rea. Alors que le titre 2016 est le fruit d'un réel travail.

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Je suis rapide, mais je peux m'amĂŠliorer, notamment mon style de pilotage... et puis je ne suis pas bon en superpole !

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WSBK synthèse Par Maxime Pontreau /// Photos PSP Swiderek / Jagielski Lausitzring / Magny-Cours / Jerez / LOSAIL

WORLD SUPERbike

MAîTRISE ET SANG-FROID Chaz Davies a réalisé une fin de saison stratosphérique. Le pilote Ducati a totalement dominé son sujet en remportant sept succès en huit courses. Si le duo Kawasaki a légèrement marqué le pas, cela n'a pas empêché Jonathan Rea d'être sacré champion du monde une deuxième année consécutive, tandis que Sylvain Guintoli obtenait le premier podium de la nouvelle Yamaha R1.

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CHAZ DAVIES IN FIRE

Bien qu'ayant manqué de régularité, Chaz Davies est incontestablement l'homme fort de ce championnat.

Cela fait quelques années que le WorldSBK n'avait pas vu une telle domination. Dix ans précisément. En réalisant trois doublés consécutifs, à Magny-Cours, Jerez et Losail, Chaz Davies égalait la performance de Troy Bayliss (Valence, Monza, Silverstone) réalisée en 2006. Et encore, le Gallois loupait de peu la passe de quatre, la pluie perturbant cette mise en orbite le dimanche au Lausitzring. En délicatesse sur un circuit mouillé, réputé pour la médiocrité de son grip, Davies préférait assurer les points – alors que Tom Sykes chutait – et terminait sixième. Une légère déconvenue pour le pilote Ducati, sachant qu'il écrasait la concurrence la veille sur le sec en s'imposant avec 10,5 secondes d'avance sur Sykes, son rival au championnat pour la deuxième place, soit l'écart le plus important à l'arrivée cette saison. Les manches espagnoles et qataries semblaient être des formalités pour Davies, qui reproduisait le même scénario. Il prenait rapidement la tête des opérations pour ne plus être inquiété par la suite. En revanche, le pilote Ducati jouait plus finement en France. Son choix de pneumatiques intermédiaires s'avérait judicieux le samedi sur une piste séchante, quand ses adversaires partaient en pneus pluie et changeaient de monte pendant la course. Le lendemain, il voyait les pilotes Kawasaki officiels le surpasser, mais profitait d'un accrochage entre les deux pour leur ravir la victoire. Chaz Davies peut décidément regretter son irrégularité cette saison, notamment ses contre-performances en milieu d'année. Cela lui a coûté le titre. Cumulant onze victoires, le plus grand nombre de meilleurs tours en course et le plus de tours menés, il se place comme l'homme fort de 2016. Pour autant, il termine troisième du championnat après le cadeau de Rea à Sykes au final de la deuxième course du Qatar. "Je le voyais arriver, regrette Davies le dimanche soir. Je comptais sur d'autres pilotes pour s'intercaler. Moi, je ne pouvais qu'assurer la victoire et voir le résultat du championnat. Cette aide de Johnny est logique, envers Kawasaki en tout cas. En tant que pilote officiel pour les deux prochaines années, il devait le faire." Davies trouve toutefois une consolation dans le travail réalisé sur la Panigale. "Nous connaissons désormais exactement les causes de notre manque de constance cette saison, notamment les raisons de nos chutes surprises. Nous avons également enfin réussi à obtenir la puissance voulue et à exploiter le potentiel de la moto." En résumé, la course au titre 2017 est déjà lancée !

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SYNTHÈSE L'an prochain, les Kawasaki boys vont devoir la jouer fine face aux Rouges, de plus en plus menaçants.

REA OFFRE LE DOUBLé à KAWASAKI Le duo du Kawasaki Racing Team n'a rien pu faire face au tsunami prénommé Davies. Seul Jonathan Rea est parvenu à lui ôter un succès sous la pluie le dimanche à Lausitz. Le Nord-Irlandais en profitait d'ailleurs pour récupérer les points concédés la veille, conséquence d'une chute à cause d'un faux point mort en entrée de courbe, puisque Tom Sykes, deuxième le samedi, terminait douzième après un passage dans les graviers. Cette incapacité à répondre aux performances de la Ducati Panigale n'a néanmoins pas empêché les deux ZX-10R de monter régulièrement sur le podium. Confortant son avance au championnat à chaque rendez-vous, Jonathan Rea s'est ainsi patiemment acheminé vers son deuxième sacre consécutif. Un exploit inédit depuis les titres de Carl Fogarty en 1998 et 1999. Pourtant, loin de céder à l'euphorie une fois titré le samedi soir à Losail, le double champion du monde s'est davantage inquiété du retard pris sur les Rouges, et pensait à l'avenir. "Maintenant que nous avons le titre, nous allons pouvoir profiter de la dernière course pour faire de gros changements sur la moto. Demain, je gagne ou je finis hors du top 10", a-t-il assuré à la presse. Ces modifications l'ont finalement emmené à la deuxième place après le second départ, avant qu'il ne coupe son effort dans le dernier tour pour céder sa place à Tom Sykes, lui offrant ainsi les points nécessaires pour la place de vice-champion. "Je ne m'attendais vraiment pas à ce geste, lâchait après course un Tom Sykes ému. C'est la première fois que quelqu'un m'aide comme ça et j'accepte volontiers ce cadeau. C'est discutable, évidemment, mais au final personne ne se souvient des détails. Je serais certainement triple champion du monde si nous avions utilisé les ordres d'équipe plus intelligemment par le passé, sans oublier ceux d'Aprilia dès le milieu de la saison 2012 à Moscou. Les gars devant étaient trop rapides pour nous. Je viens de voir le chrono du dernier tour de Chaz : il jouait avec nous. Puis j'ai eu des problèmes de frein arrière pendant tout le week-end. Je l'utilisais donc différemment et cela m'a perturbé." Le geste de Rea a étonné, compte tenu de la relation entre les deux pilotes, mais l'intéressé réfutait toute obligation. "Il y a eu une discussion, mais aucun ordre officiel. Je suis tellement heureux de l'opportunité que m'a donné Kawasaki de rouler sur cette moto, que c'était une façon de les remercier. Lorsque j'ai compris que je ne pourrais pas battre Chaz, j'ai décidé de jouer au coéquipier. Tom m'a dit des mots vraiment sympas après l'arrivée. Notre relation sera peut-être plus polie et respectueuse désormais, au moins dans le garage." Le champion est néanmoins rapidement revenu à l'essentiel. "J'ai piloté avec mon cœur ici, sans aucune pression ni réserve, et je me suis réellement fait plaisir. La géométrie de la moto était différente et nous avons utilisé la configuration électronique 2017. Honnêtement, cette course m'a donné beaucoup de confiance et de motivation pour l'année prochaine."

en bref... Alex De Angelis (2e) et Xavi Forés (3e) ont profité des conditions délicates le dimanche au Lausitzring pour se hisser sur leur premier podium en WorldSBK. C'est même, à ce jour, l'unique podium de l'Espagnol dans l'intégralité de sa carrière.

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en bref... La saison à peine achevée, les équipes du WorldSBK n'ont pas le temps de se reposer sur leurs lauriers. Les tests hivernaux s’enchaînent. Une partie du paddock se rendra donc à Aragon (16-17/11, 17-18/01, 1-2/02), à Jerez (21-25/11, 23-25/01), à Portimao (28-29/01) puis à Phillip Island (20-21/02) avant le début de la campagne 2017 en Australie les 24-25 et 26 février. Il n'était pas rare cette année de voir Tom Sykes tirer tout droit à cause d'une roue arrière bloquée. Le Britannique sollicite en fait tellement le frein arrière pour stabiliser sa moto, à la fois au freinage et à l'accélération, que les plaquettes collent au disque. La légendaire fiabilité japonaise a pris un coup lorsque l'équipe de Nicky Hayden se voyait pénaliser au Qatar pour avoir dépassé l'allocation annuelle de sept moteurs. Le pilote Ten Kate a dû effectuer le départ de la deuxième course de la voie des stands. A l'inverse, Karel Abraham a été le plus économe et n'a utilisé que trois blocs sur l'intégralité de la saison.

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GUINTOLI RéVèLE YAMAHA La saison du Français n'a pas été de tout repos, loin de là. Après un début d'année en demi-teinte sur une R1 en développement, il se blessait à Imola et se voyait écarté des circuits pendant cinq mois. Pendant ce temps, il était remercié par Yamaha, le constructeur privilégiant la jeunesse de Michael van der Mark et d'Alex Lowes pour sa campagne 2017. Pour autant, Sylvain Guintoli en a vu d'autres et reprenait la piste à Lausitz remonté à bloc. Un retour aux affaires qu'il concluait par un top 5 le dimanche sous la pluie, après une neuvième place acquise la veille. En difficulté à Magny-Cours (9e et 8e), le champion du monde 2014 connaissait un week-end plus positif en Espagne (6e et 5e). Outre les résultats, ce sont les évolutions de la R1 et le retour de ses sensations qui lui apportaient satisfaction. "J'ai vraiment apprécié piloter à la limite ce week-end. Je sens que mon attaque et mon ressenti avec les pneus usés s'améliorent. La moto m'a également permis de garder un bon rythme en seconde partie de course, c'est un point positif. Il faut désormais réussir à perdre moins de temps dans les premiers tours." Une chose que Sylvain réussissait magistralement le samedi soir à Losail. Parti de la deuxième ligne sur la grille, il prenait le dessus tour à tour sur Tom Sykes puis Nicky Hayden et investissait le podium, le premier de son année et de cette nouvelle R1, derrière Chaz Davies et Jonathan Rea. "Cela fait plaisir d'être de retour en forme. J'ai fait toute la course en dérive, à chaque instant, et pour rouler ainsi sans finir par terre, cela demande du temps. Nous avons aussi franchi une étape avec la moto. La géométrie a été légèrement revue et nous avons trouvé comment utiliser au mieux la R1. Le pneu s'use moins rapidement, ce qui est bénéfique pour notre rythme. Dommage que nous ayons perdu cinq mois de travail." Le Français était même dans une confortable position pour réaliser le doublé le dimanche, si la Kawasaki de Saeed Al Sulaiti n'avait pas répandu son huile sur la piste. En difficulté avec les pneus neufs après le second départ, il terminait au pied du podium. Sylvain Guintoli achevait ainsi son week-end le plus performant de l'année, mais également le meilleur pour Yamaha. De quoi insinuer le doute dans l'esprit du constructeur quant à son pari pour l'avenir. D'autant qu'Alex Lowes ne prenait jamais le dessus sur son coéquipier en cette fin de saison, sauf le samedi à Lausitz, et terminait derrière le Français au classement général, malgré dix courses de plus au compteur et un passage par la case MotoGP avec Tech 3.

en bref... La première saison de Nicky Hayden en Mondial Superbike s'est soldée par une cinquième place finale après avoir conquis un quatrième et dernier podium (3e) en Allemagne. L'Américain rentrait même régulièrement dans le top 5 en cette fin de saison. Il peut désormais s'atteler au développement de cette nouvelle Honda CBR1000RR tant attendue.

en bref... Quatrième du championnat en fin d'année, Michael van der Mark n'a pas démérité. Constamment en retrait sur la grille de départ, mais aussi régulièrement en proie à des soucis d'électronique, le Hollandais a malgré tout opéré d'incroyables remontées à plusieurs reprises. Si le courant passe avec la R1, Magic Michael a tout du futur très grand.

Bien que remercié par le constructeur pour 2017, Sylvain Guintoli offre le premier podium de la saison à Yamaha.

Classement WORLD SupERbike

Pos 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Pilotes

Jonathan REA Tom SYKES Chaz DAVIES Michael VD MARK Nicky HAYDEN Jordi TORRES Davide GIUGLIANO Leon CAMIER Xavi FORES Lorenzo SAVADORI Sylvain GUINTOLI Alex LOWES Alex DE ANGELIS Joshua BROOKES Roman RAMOS

NAT Marque Kawasaki GBR Kawasaki GBR Ducati NED Honda USA Honda ESP BMW ITA Ducati GBR MV Agusta ESP Ducati ITA Aprilia FRA Yamaha GBR Yamaha RSM Aprilia AUS BMW ESP Kawasaki GBR

THA ESP NED ITA MAL GBR ITA USA GER FRA ESP QAT AUS 25/25 25/20 20/16 25/25 20/20 20/16 16/20 25/25 25/AB CH/25 13/20 16/20 20/16 11/10 20/25 16/20 CH/20 16/16 25/08 25/25 20/20 20/25 20/04 16/16 20/16 13/20 20/06 13/16 25/25 20/11 25/25 16/13 CH/16 13/CH CH/16 25/10 25/25 25/25 25/25 16/20 16/13 CH/09 CH/16 09/07 09/10 08/08 16/06 13/09 10/08 20/11 11/10 07/05 07/13 AB/11 10/AB 16/10 07/08 08/25 11/10 CH/10 16/11 16/06 AB/07 13/13 11/09 08/09 08/08 09/11 11/01 13/09 13/03 09/05 11/09 08/10 13/CH 02/09 08/08 08/10 13/16 CH/06 11/10 AB/08 11/13 10/20 20/09 02/16 CH/20 09/CH NP/NP CH/03 AB/NP 09/AB 05/05 AB/00 13/07 10/11 06/07 13/11 08/AB 05/NP 11/13 09/13 09/CH CH/03 AB/NP 02/AB 13/13 03/06 06/06 02/05 04/02 AB/13 09/13 06/16 08/06 CH/AB 10/08 04/CH 06/07 06/05 10/13 08/05 CH/02 10/13 CH/11 10/CH CH/CH 11/10 03/06 06/04 10/11 09/10 07/06 CH/05 NP/NP NP/NP NP/NP NP/NP NP/NP 07/11 07/08 10/11 16/13 CH/02 10/AB 08/07 08/09 05/10 11/NP NP/NP 03/08 11/02 08/CH 05/00 CH/09 09/06 AB/03 07/02 05/08 04/00 01/02 CH/09 CH/01 04/03 07/AB 04/20 06/02 05/CH 03/AB 06/07 01/00 03/03 05/CH 02/03 05/04 02/07 05/02 03/NP 02/09 04/05 06/04 01/CH 05/04 04/04 04/04 07/04 NP/NP NP/NP 03/03 07/04 01/06 03/07 03/03 04/05 02/02

TOTAL 498 447 445 267 248 213 197 168 151 150 141 131 96 89 89

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interview

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Par Maxime Pontreau /// Photos PSP Swiderek

KENAN SOFUOGLU

MENTION SPéCIALE

L'histoire du Mondial Supersport est plus que jamais intimement liée à celle de Kenan Sofuoglu. En remportant son cinquième titre de champion du monde, le pilote turc a écrit une nouvelle ligne de sa légende. Un mythe pourtant bien réel qui récompense une maîtrise parfaite... et aussi un peu de chance comme il l'avoue.

K

enan, tu as déclaré avoir atteint ton objectif, et même ton rêve, avec ce cinquième titre. En quoi ce chiffre est si important pour toi ? En fait, c'est comme lorsque tu évalues quelque chose, tu notes souvent sur cinq étoiles. C'est un peu la raison : le cinq est un chiffre complet à mon sens. Je suis au maximum. Ce n'était pas l'objectif quand j'ai décidé de continuer ma carrière après le quatrième titre, mais je me suis dit que ce serait sympa. En revanche, je ne pense pas au sixième. J'ai atteint l'objectif voulu dans ma carrière. Je continue pour le fun. Rester champion du monde deux années consécutives, comme c'est le cas pour la première fois dans ta carrière, n'était donc pas une ambition personnelle ? Non, car honnêtement, j'ai eu beaucoup de chance pour ces titres. Je ne l'aurais certainement pas eu l'année dernière sans le crash de Jules Cluzel. Je ne m'y attendais pas non plus cette année, mais la nouvelle réglementation technique nous a aidés. Ce cinquième sacre est comme un cadeau surprise. Justement, tu semblais être l'un des seuls pilotes à ne pas subir ce nouveau règlement interdisant l'électronique... Je n'aime pas l'électronique et je ne l'utilisais déjà pas l'année dernière. Le contrôle de traction était au minimum et je débranchais le reste. Je préfère maîtriser la moto avec ma main. Donc, en réalité, il n'y a pas eu de changement pour moi cette année. L'interdiction de 80

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SYNTHÈSE

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Avec son cinquième sacre, Kenan Sofuoglu a atteint son rêve absolu. Maintenant, ce n'est que du bonus.

l'électronique a handicapé ceux qui s'en servaient. Tu vis généralement un sale moment quand tu passes du "full électronique" à rien du tout. On a pu s'en rendre compte avec les MV Agusta et cela n'a pas été à l'avantage de Jules. Ce retour à des motos plus basiques convenait parfaitement à la Kawasaki. Je ne m'attendais pas à une telle situation, mais lorsque j'ai vu les difficultés des autres aux tests hivernaux, j'ai réalisé les bienfaits de cette règle pour moi. Le passage aux suspensions WP, à la place des Öhlins, n'a pas été trop délicat à gérer ? C'est vrai que c'était la grosse interrogation en début de saison. On ne savait pas trop ce que l'on faisait avec l'équipe. A notre grande surprise, ces éléments ont été immédiatement très bons. Ils ont fait du super boulot et, surtout, ils se sont améliorés au fil de la saison. Le travail d'équipe a été incroyable et nous sommes devenus de plus en plus forts. Tout allait dans notre direction. Ce fut finalement un titre simple à remporter pour toi ? Oui... (il réfléchit) Oui, il était assez facile. C'était certainement l'une de mes années les plus simples, la deuxième dans l'ordre pour être honnête. J'ai gagné de nombreuses courses et la concurrence était irrégulière. Tout fonctionnait parfaitement pour nous. Je ne peux pas dire que c'était dur. Tu as connu beaucoup d'adversaires en Supersport. Quel pilote a été le plus difficile à battre ? Eugene Laverty a été le plus talentueux que j'ai eu à affronter. Nous avions des Honda identiques et il était en plus très intelligent. C'était vraiment dur de gagner. Cal Crutchlow, Sam Lowes, Chaz Davies... ils étaient tous très forts, mais Eugene était spécial. Tu possèdes quasiment tous les records de la catégorie. Qu'estce que cela représente pour toi ? Le fait est que je ne cherche pas à gagner tous ces records. J'aime juste piloter une moto et Kawasaki souhaite que je continue avec leur machine. C'est sûr que j'ai aujourd'hui un superbe palmarès avec mes cinq titres en Supersport. Il y aura peut-être d'autres records, mais ce n'est pas le but, ce n'est pas ce que je recherche. C'était ta neuvième saison en Supersport. Pourquoi es-tu si attaché à cette catégorie ? C'est une longue histoire. Il y a de nombreuses années, en 2000 et 2001, lorsque j'ai commencé ma carrière en Turquie, il n'y avait qu'un seul championnat, avec une seule catégorie : le Supersport. Nous étions quatre en compétition : trois frères Sofuoglu et un autre pilote. Nous étions le championnat, en fait, à cette époque. Notre rêve commun, à mes frères et moi, était d'aller en Mondial. Pas en MotoGP, ni en Moto2, ni en WorldSBK, mais en Mondial Supersport. C'est sentimental. J'ai essayé le Superbike, mais ce n'était certainement pas le bon moment. Je n'avais pas assez d'expérience et la moto n'était pas performante. Ce fut vraiment

une mauvaise période, mais heureusement Ten Kate m'a proposé de retourner en Supersport. C'était une bonne occasion à saisir. Ensuite, j'ai tenté le Moto2 car il y avait des moteurs de 600cc, d'autant que j'avais fait un bon résultat en wild card. Malheureusement, rien ne s'est passé correctement, je ne me suis pas très bien entendu avec le team. Kawasaki m'a alors ouvert ses portes et j'ai pu revenir. J'adore sincèrement cette catégorie. J'ai commencé ma carrière en Supersport et je la terminerai ici. Tu as signé un contrat d'une année avec le team Puccetti pour la saison 2017. Tu souhaites te retirer ensuite ? Je ne sais pas. Je me déciderai selon mes résultats et la volonté de Kawasaki. Si mon patron me demande de continuer à piloter cette moto, si je m'amuse toujours et si je suis encore en mesure de gagner, alors je continuerai. Mais dans le cas contraire, je m’arrêterai. Ce n'est pas un problème, je peux le faire sans pleurer. Tu aides actuellement plusieurs jeunes pilotes turcs à se former. As-tu donc déjà envisagé de te reconvertir en créant ta propre structure en Mondial Supersport ? Non, en réalité, j'ai de plus grands plans pour le futur. Je veux placer un pilote turc dans toutes les catégories du MotoGP et du World Superbike. Je travaille actuellement avec sept-huit garçons qui sont tous talentueux. Je pense que Toprak (Razgatlioglu, ndlr) sera en Superbike en 2018. Le jeune Harun Cabuk, qui a gagné la dernière course de l'European Junior Cup cette année, va courir en Supersport 300 l'année prochaine. Il y a aussi Can Öncü qui a été sélectionné pour participer à la Red Bull Rookies Cup en 2017. Les autres sont encore très jeunes. En fait, je ne souhaite pas les mettre tous dans la même catégorie, ce qui arriverait si j'avais un team ici. ■

KENAN SOFUOGLU NÉ LE 25/08/1984 À Adapazari (Turquie)

1 ÂGE 32 ans TAILLE 1m75 POIDS 66 kg

2016 ....... Champion du monde Supersport ......................... Kawasaki Pucetti 2015 ....... Champion du monde Supersport ......................... Kawasaki Pucetti 2014 ....... 8e du championnat du monde Supersport ...........Kawasaki Mahi 2013 ....... Vice-champion du monde Supersport ...................Kawasaki Mahi 2012 ....... Champion du monde Supersport ..................... Kawasaki Lorenzini 2011 ....... 17e du championnat du monde Moto2 .......Suter Technomag CIP 2010 ....... Champion du monde Supersport ............................ Honda Ten Kate 2009 ....... 3e du championnat du monde Supersport ......... Honda Ten Kate 2008 ....... 18e du championnat du monde Superbike ......... Honda Ten Kate 2007 ....... Champion du monde Supersport ............................ Honda Ten Kate 2006 ....... 3e du championnat du monde Supersport ......... Honda Ten Kate 2005 ....... 2e de la Coupe FIM Superstock 1000 .................Yamaha Germany 2004 ....... 3e de la Coupe FIM Superstock 1000 .................Yamaha Germany

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SYNTHèse Lausitzring / Magny-Cours / Jerez / LOSAIL

WORLD SUPERsport

UN VENT DE RéVOLTE

Jules Cluzel (n°16) et Niki Tuuli (n°66), à la poursuite de Kenan Sofuoglu (n°1)

Si le titre revient pour la cinquième fois à Kenan Sofuoglu au terme d'une saison maîtrisée, la catégorie Supersport ne se résume heureusement pas qu'au seul pilote turc. Jules Cluzel et Kyle Smith se sont chargés de le rappeler en s'imposant, tandis que Niki Tuuli réalisait une entrée fracassante dans la catégorie.

SOFUOGLU, L'INDISCUTABLE CHAMPION S'il a tressailli, Kenan Sofuoglu n'a pas flanché. Leader du classement provisoire avec 38 points d'avance en arrivant à Lausitz, le Turc pouvait aborder les quatre dernières courses de la saison plutôt sereinement. Temporiser n'est toutefois pas dans son caractère et l'homme d'Adapazari le faisait clairement comprendre au Lausitzring, en dominant la course et en glanant sa cinquième victoire de l'année. L'objectif de Sofuoglu était clair : il comptait obtenir le titre le plus tôt possible. Dans l'idéal à Magny-Cours, comme ce fut le cas l'année dernière. Parti de la pole position, le pilote Kawasaki était proche de réaliser son ambition avant de chuter juste après la mi-course. Une faute que l'on peut imputer à un excès d'optimisme. Bien qu'en tête de la course et à l'abri de Randy Krummenacher, il repoussait la limite et venait de réaliser son meilleur tour en course lors de la boucle précédente. A Jerez, Sofuoglu ne se risquait pas à refaire la même erreur. Il se lançait dans la réalisation d'une course prudente, laissant passer Krummenacher et Niki Tuuli pour éviter de batailler avec, afin d'assurer son cinquième titre en Mondial Supersport. C'était sans compter sur la chute de son coéquipier qui lui offrait le sacre. "J'étais prêt à finir troisième, mais quand j'ai vu Randy par terre et que j'ai compris que le titre était en poche, même en cas de chute, je voulais absolument cette victoire." On assistait alors à une nouvelle course. Le quintuple champion du monde prenait en chasse le Finlandais et s'engageait dans une lutte intense. Hargneux, le pilote Yamaha se défendait âprement mais ne pouvait empêcher Kenan Sofuoglu de remporter le trente-huitième succès de sa carrière dans la catégorie, sa sixième et dernière victoire de la saison puisque Kyle Smith lui ôtait d'un fil la première marche du podium à Losail. Auteur du plus grand nombre de victoires, de podiums et de pole positions cette année, Kenan Sofuoglu a dominé le Supersport d'une main de maître. Cette association entre une machine aboutie et un pilote en confiance risque de faire mal à nouveau en 2017. 82

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SYNTHÈSE

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CLUZEL & SMITH TERMINENT EN BEAUTé Il fallait voir le sourire de Jules Cluzel, juste après son podium au Qatar, pour comprendre à quel point cette place de vice-champion du monde lui tenait à cœur. "C'est comme une victoire pour moi. C'est la troisième fois que je finis deuxième au championnat, mais c'est la plus belle. Après cette année si difficile, où certaines courses ont été un désastre, être le premier du reste me convient amplement." Le Français ne se ménageait pas pour atteindre son objectif. Il bénéficiait aussi d'un travail de fond réalisé par son équipe durant la coupure estivale, notamment sur les moteurs, afin de trouver des solutions aux récurrents problèmes de grip à l'arrière. Si la situation n'en devenait pas parfaite, la MV Agusta permettait au moins à Jules de jouer aux avant-postes. Hormis à Jerez, où il terminait sixième, il réalisait une belle fin de saison et montait sur chaque podium. Troisième à Lausitz et au Qatar, l'apothéose était sa victoire à Magny-cours, devant le public français. Un succès acquis avec maîtrise et patience, dans l'ultime boucle. "J'étais en difficulté à l'accélération, donc je savais que je devais coller Tuuli dans le dernier tour. Une fois que je l'ai passé, j'ai fermé toutes les portes. Si on ne me prend pas après une course comme ça, ce sera une erreur." En toile de fond de cette fin de championnat, Jules jouait en effet son avenir. Longtemps dans l’expectative, il reste finalement en Mondial Supersport et rejoint le Team CIA Landlord Insurance Honda, équipe avec laquelle il finissait vice-champion du monde en 2012. La structure de Simon Buckmaster s'est d'ailleurs illustrée cette saison en remportant la dernière course à Losail avec Kyle Smith. Le Britannique, auteur d'une saison inconstante, se montrait particulièrement rapide sur le circuit qui l'a vu remporter son premier succès en Mondial Supersport l'année dernière. Il résistait même avec aplomb à un Kenan Sofuoglu revenu de la sixième position et s'imposait finalement pour six millièmes de seconde, soit le plus petit écart à l'arrivée d'une course dans l'histoire de cette catégorie. Il confirmait au passage sa bonne forme du moment après une troisième position acquise à Jerez. Des résultats qui lui permettaient d'obtenir la cinquième place au classement final, à seulement quelques unités de Randy Krummenacher (3e) et Patrick Jacobsen (4e). Les deux pilotes ont en effet hypothéqué leurs chances d'être vice-champion en accusant chacun un résultat blanc, le premier à Jerez, le second à Magny-Cours. Jacobsen terminait la saison à trois reprises au quatrième rang, tandis que le Suisse, qui pilotera une Kawasaki avec Puccetti en Mondial Superbike l'année prochaine, oscillait entre la sixième et la cinquième place.

NIKI TUULI SANS COMPLEXES Wildcard sur seulement trois courses (Lausitz, Magny-Cours et Jerez), le jeune protégé de Mika Kallio ne manquait pas de marquer les esprits et terminait à la deuxième place de chaque épreuve. Un bilan extrêmement positif pour le Finlandais, qui participait cette année à son championnat national. Niki Tuuli démontrait surtout que ses résultats n'étaient pas dus au hasard ou à une quelconque chance. Outre la réalisation du meilleur tour en course de chaque rendez-vous, il tenait tête aux cadors de la catégorie avec sa Yamaha R6. Seule l'expérience lui faisait défaut pour accrocher une victoire. Ainsi, s'il était capable de batailler avec Kenan Sofuoglu, ne laissant d'ailleurs apparaître aucun complexe dans ces moments délicats, mais également de suivre le rythme imprimé par le leader en Allemagne et en Espagne, il ne lâchait du terrain que dans les derniers tours. Tout aussi à l'aise en France, Tuuli menait la course après la chute de Sofuoglu, mais s’inclinait finalement dans le dernier tour face à un Jules Cluzel stratégique et déterminé. En s'illustrant de la sorte, le pilote du Kallio Racing Team faisait naître quelques attentes, notamment la curiosité de le voir se battre sur l'intégralité d'une saison. Ces désirs seront bientôt exaucés puisque Niki Tuuli participera au championnat du monde Supersport 2017 sur une Yamaha R6, avec son team actuel. Le Sud-Africain Sheridan Morais sera aligné à ses côtés.

Tenaces, Kyle Smith et Jules Cluzel ont dépassé leurs limites pour s'imposer.

Classement WORLD SupERSPORT Pos 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Pilotes

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Marque

Kenan SOFUOGLU Jules CLUZEL Randy KRUMMENACHER Patrick JACOBSEN Kyle SMITH Ayrton BADOVINI Gino REA Alex BALDOLINI Federico CARICASULO Niki TUULI

TUR

Kawasaki MV Agusta Kawasaki Honda Honda Honda MV Agusta MV Agusta Honda Yamaha

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11 13

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STK1000

SYNTHESE Lausitzring / Magny-Cours / Jerez

SUPERSTOCK 1000

MAHIAS EXCELLE, DE ROSA L'EMPORTE Disputée jusqu'à la dernière manche, la saison 2016 a finalement sacré l'Italien Raffaele De Rosa dans un ultime rebondissement. Pendant ce temps, Lucas Mahias, venu remplacer Florian Marino, jouait les trouble-fêtes en s'offrant une victoire en France et un podium à Jerez.

En trois participations, Mahias remporte deux courses et une seconde place.

C

e n'est certainement pas la fin de saison dont rêvait Leandro Mercado. Arrivé à Jerez en tête du championnat, le pilote du Ducati Aruba. it Racing - Junior Team voyait sa course s'arrêter dès le tour de reconnaissance. La faute à un connecteur du système d'injection de carburant débranché qui stoppait sa Panigale avant qu'il ne s'installe sur la grille. La moto se vidant de son essence, l'Argentin ne pouvait même pas rejoindre la pit lane pour une rapide réparation afin de partir bon dernier. Il se voyait ainsi contraint d'espérer un faux-pas de son unique rival, Raffaele De Rosa, obligé de terminer dans le top 8 pour obtenir le titre. Un espoir toutefois bien mince vu la saison de l'Italien, auteur de deux victoires et trois podiums. Seule une dixième place acquise au Lausitzring, dans des conditions météos complexes qui voyaient triompher Mercado, témoignait d'une légère baisse de régime du pilote Althea BMW en 2016. "La course n'a pas été facile pour autant, insistait De Rosa une fois sacré. Lorsque j'ai vu qu'il était forfait, cela m'a perturbé. C'était vraiment inattendu et j'ai dû changer ma stratégie de course. J'étais définitivement plus lent que d'habitude, mais il y avait beaucoup de tension et je ne voulais pas faire d'erreur." C'est donc au terme d'une course prudente, qu'il terminait en cinquième position, que Raffaele De Rosa était sacré champion Superstock 1000. Une couronne toutefois méritée puisque De Rosa a dominé la majeure partie du cham84

pionnat avec une S1000RR qu'il découvrait cette année. Lucas Mahias se chargeait quant à lui d'apporter une pointe de panache à la fin de saison. Trois podiums, dont deux victoires, en autant de participations, le Français faisait très forte impression au guidon de la Yamaha R1 d'un Florian Marino toujours convalescent. Absent en Allemagne, Lucas faisait retentir la Marseillaise à MagnyCours après un week-end dominé de main de maître. A Jerez, il terminait deuxième dans la roue du wild card chilien Maximilian Scheib. On n'ose alors imaginer l'issue du championnat s'il y avait participé dans sa totalité. Ces excellents résultats lui offrent en tout cas la quatrième place du classement final, mais également le guidon de l'une des deux R6 officielles engagées en Mondial Supersport l'année prochaine. La situation était en revanche plus délicate pour les autres pilotes français : Christophe Ponsson, qui ne reprenait pas le guidon de sa Kawasaki lors de ces trois dernières épreuves, et Gregg Black. Ce dernier, absent au Lausitzring pour cause de Bol d'Or puis neuvième en France, se fracturait la jambe droite (tibia-péroné) à Jerez lors de la qualification. Jérémy Guarnoni tirait plus avantageusement son épingle du jeu. Quatrième en Allemagne, cinquième à Magny-Cours, il chutait en Espagne alors qu'il occupait la quatrième position. Malgré ce résultat blanc, sa bonne fin de saison confirme la progression de la Kawasaki ZX-10R stock. Le protégé de Kenan Sofuo-

glu, Toprak Razgatlioglu, peut en attester avec deux podiums lors des deux dernières courses. n

Classement STOCK 1000

Pos 1 2 3 4 5

Pilotes

Marque

Raffaele DE ROSA Leandro MERCADO Kevin CALIA Lucas MAHIAS Toprak RAZGATLIOGLU

BMW DUCATI APRILIA YAMAHA KAWASAKI

PointS 115 111 84 70 70

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SAVOIR

ANCIEN PILOTE AMATEUR, KINÉSITHÉRAPEUTE DU SPORT ET OSTÉOPATHE, LILIAN GUIGNARD VOUS APPORTE DANS CHAQUE NUMÉRO SES CONNAISSANCES SUR LE PHYSIQUE ET LES PATHOLOGIES DES PILOTES.

FORCES & CONTRAINTES PHYSIQUES DU PILOTAGE O

n me demande souvent d’essayer de retranscrire avec des mots, les sensations éprouvées par un pilote moto lors d’une course. Quiconque a déjà réalisé un stage sur piste ou fait un peu de circuit sait que ceci est impossible à décrire, tellement le ressenti est unique et l’effort physique intense sur plusieurs tours. Mais je vais tenter d’interpréter quelques données physiques et de vous livrer quelques notions validées au stade actuel de nos connaissances. Parfois, certains chiffres valent mieux qu’un long discours.

UN PEU DE PHYSIQUE

A moto, le système mécanique pilote/moto est soumis à plusieurs forces physiques. Les premières d’entre elles sont les contraintes d’accélération et de décélération. Tout passionné de sport mécanique connaît la constante gravitationnelle de Newton, nommée "G" en physique, et son vecteur d’accélération (ce n’est pas une force au sens physique du terme, car il s’agit d’une accélération : les puristes comprendront !) dont l’unité est "g". Un corps humain reposant à la surface de la Terre est donc soumis à une force de réaction du sol de 1 g par rapport à l’accélération de la pesanteur. Prendre des "g" signifie recevoir une contrainte horizontale de plusieurs fois son poids, équivalente à l’accélération de la pesanteur que l’on subirait lors d’une chute verticale.

Ce qui paraît évident lorsque l’on parle de sport motocycliste, c’est de constater les accélérations et les freinages démentiels dont ces machines sont capables. Sur circuit et en ligne droite, les pilotes peuvent encaisser une accélération horizontale de 4 g durant quelques secondes, et comme toute ligne droite se termine par un freinage, la même contrainte en sens opposé. Et ceci pendant 24 tours ! Les forces de tension et de compression procurent une sensation de poids sur l’ensemble du corps et quelquefois des collapsus vasculaires dans les globes oculaires, expliquant les phénomènes de "voile" ophtalmique. De plus, avec la vitesse, la vision périphérique diminue et le champ visuel se rétrécie. L’effort musculaire et la concentration nécessaire pour contrer de telles forces induisent deux choses : une consommation accrue d’énergie et une perte hydrique importante. Le cœur se met à battre plus vite, jusqu’à 200 pulsations par minute, contre 60 à 80 battements pour un pilote pro au repos. La dépense calorique augmente et peut avoisiner les 1000 calories par course, ce qui représente le même rendement énergétique qu’un marathonien ! De plus, l’énergie cinétique accumulée en ligne droite par la prise de vitesse (Ec=1/2mxV2) augmente la contrainte de décélération sur les membres supérieurs et les muscles du cou, lors du freinage. Un bon haubanage du défilé cervico-thoracique paraît indispensable au pilote, sous peine d’avoir les cervicales malmenées lorsqu’il sortira le casque de la bulle ! Mais la contrainte de décélération, c’est lors d’une chute que le pilote la sentira le plus ! Lorsque son pneu arrière a explosé dans la ligne droite de Sepang, Loris Baz a encaissé près de 29.9 g sur son épaule gauche, selon l’analyse de la télémétrie.

LE DÉHANCHÉ Les pilotes prennent des "g" à l'accélération, au freinage, mais plus encore quand ils chutent.

Une autre contrainte à laquelle le pilote et sa moto vont être soumis est la force centrifuge. Cette force qui, lors d’un virage, amène un objet à l’opposé du rayon de courbure, dé-

LA CHRONIQUE

MÉDICALE DE

LILIAN

pend de la masse de l’ensemble pilote/moto (qui ne varie pas pendant la course), de la position du centre de gravité et de la vitesse d’entrée en virage (qui, elles, sont modifiables). Je vais vous épargner un cours magistral de physique, mais à l’approche d’un virage, le rayon de courbure étant ce qu’il est, le pilote n’a d’autre choix que de décaler son centre de gravité pour garder un maximum de vitesse de passage en courbe et de l’adhérence. Le "fameux" déhanché décale le centre de gravité du complexe pilote/moto vers l’intérieur du virage, induisant une augmentation de la résultante des forces centrifuge et réaction du sol (voir schéma). DÉHANCHÉ : décalage du centre de gravité

Le déhanché abaisse le centre de gravité, augmentant la résultante (en vert) des forces et l’adhérence au sol (en rouge).

A même inclinaison sur la moto, l’adhérence est supérieure et la vitesse de passage plus élevée. Pour le pilote qui connaît le tracé du circuit et soigne sa trajectoire, l’enchaînement des virages est proche d’une danse, où il se sert du balancement et contre-balancement afin d’utiliser la restitution d’énergie de cette force centrifuge, et mieux se placer sur la moto en vue du prochain virage. Couplées au spin du train arrière, les sensations peuvent parfois s’approcher de celles d’un sport de glisse. Danse, glisse et précision… Pas étonnant que notre sport attire de plus en plus la gente féminine ! ■

LEXIQUE COLLAPSUS : chute de la pression dans un vaisseau sanguin, dont les parois se collent. HAUBANAGE : terme emprunté au vocabulaire marin, c’est un renfort latéral (souvent un câble), servant à renforcer un mât ou un axe vertical. DÉFILÉ CERVICO-THORACIQUE : région anatomique incluant les muscles du cou, de la nuque, du thorax et des épaules.

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ENDURANCE

rencontre Par Maxime Pontreau /// Photos PSP Perec/Swiderek

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LE S.E.R.T

Champion en série Quinze titres de champion du monde ! Rares sont les athlètes ou les équipes pouvant répondre d'un tel palmarès. Dominique Méliand et son team font partie de cette élite après avoir remporté leur quinzième couronne cette année. Trustant les premières places de l'Endurance mondiale depuis les années 80, le SERT (Suzuki Endurance Racing Team) a su évoluer et se remettre en question dans un but précis : gagner. Le "Chef" nous raconte l'histoire de ces succès, de ces pilotes et de ces motos... mais aussi un peu l'histoire de l'Endurance. 86

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Pilotes

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Hervé Moineau Bruno Le Bihan Thierry Crine

“On enchaîne, mais on ne réalise pas l'année espérée. Après 1987, on pensait pulvériser la concurrence. Finalement, on est champion, mais c'est compliqué, malgré une bonne moto. C'est là que tu te dis que rien n'est acquis. Tu deviens champion seulement s'il y a du travail réalisé et un suivi dans l'évolution de tes motos. Nos quinze titres paraissent incroyables, mais c'est le résultat de ce boulot et nous étions déjà dans cette dynamique en 1988, avec comme base la machine de 1985. C'est aussi l'année où l'on passe à un équipage de trois pilotes. La course change de stratégie, de rythme et il fallait que la moto suive. Cela complique aussi le management, car tu ne peux être champion que s'il y a une cohésion entre les trois, au moins pendant la course. J'étais également plus strict avec eux, j'en demandais plus qu'auparavant. Je n'admettais par exemple pas qu'ils soient fatigués, étant donné qu'ils étaient censés mieux se reposer.”

Hervé Moineau Richard Hubin

1987 Pilotes

“C'est un titre particulier. C'est le premier mais il représente aussi l'achèvement de quelque chose qui a failli ne pas exister. Au début de l'année 1980, je faisais encore de la compétition moto en dilettante. Jean-Bernard Peyré, qui était comme un frangin pour moi, était venu me chercher pour l'épauler dans la partie technique. Malheureusement, il se tue au mois d'août et si nous participons au Bol d'Or en cette fin d'année, c'est seulement pour lui rendre hommage à la demande de ses parents. J'y ai engagé deux motos et on a fait le doublé. Résultat, à l'arrivée, le responsable compétition de Suzuki, Mitsuo Itoh, m'a confié la responsabilité du service compétition Endurance de l'usine. C'est à ce moment que j'ai créé le SERT. Mon choix de pilotes se porte alors rapidement sur Hervé Moineau et Christian Léon, qui était aussi un ami proche. Nous embarquons ainsi tous les trois vers le Japon à la fin de l'année 1980 pour les premiers tests de préparation, mais nous ne revenons qu'à deux. Christian s'est tué là-bas. Voilà comment commence l'histoire du SERT. En deux mois, je perdais deux potes, deux piliers. Je ne voulais plus continuer, j'ai même dit aux Japonais que j’arrêtais. Puis, dans le vol retour du Japon, alors que je suis bloqué une vingtaine d'heures entre un ingénieur moteur et un ingénieur châssis, je dessine la moto de 1981 et, finalement, je n'ai plus jamais arrêté depuis. On a gagné ce premier titre de champion du monde en à peine trois ans. On avait vraiment beaucoup travaillé pour l'obtenir. C'est d'ailleurs la seule fois que l'on a remporté Suzuka. Ce titre de 1983 me fait penser à ces débuts très difficiles, aux absences pesantes de Jean-Bernard et de Christian. Ces histoires douloureuses sont le fondement du SERT.”

Pilotes

#1

#2

Hervé Moineau Bruno Le Bihan “On domine tout le monde en 1987. Il faut savoir que l'on était l'un des derniers teams à courir avec seulement deux pilotes, mais aussi que depuis 1985, la catégorie était passée des 1000cc aux 750cc. Cela faisait cinq ans que nous avions gagné notre premier titre, mais à l'époque, c'était un peu plus difficile que maintenant. La mise au point des motos était différente, il fallait pratiquement créer la machine, et la concurrence était plus rude. Ça ne faisait pas dans le détail avec les Honda officielles, les Kawasaki ou le team Elf. Aujourd'hui, on se fait des politesses, on est un peu plus tendres. Mais avant, on ne se faisait vraiment aucun cadeau.”

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Doug Polen Peter Goddard

“Il y a un passage à vide ces années-là. En fait, on essuie les plâtres à cette période. On essorait tellement le moteur qu'on était à la limite tout le temps. Puis l'arrivée des moteurs à refroidissement liquide est compliquée pour nous. Les petits problèmes techniques se multiplient et je pense maintenant que notre potentiel, tant au niveau des pilotes que de la moto, était en deçà de la concurrence. En 1997, on franchit un palier avec Doug Polen et Peter Goddard. C'était la grosse cavalerie. J'avais rencontré Goddard à Suzuka, et il était également proche de Suzuki, alors que pour engager Polen, j'y étais allé au culot, en le mettant au défi, en lui disant qu'il ne réussirait pas en Endurance. Polen était un mec fier, imbu de sa personne, et donc il est venu. Je ne prenais de risques avec aucun des deux, car Polen était un très bon pilote, même s'il pétait parfois les plombs, et Goddard un fin technicien. Il roulait d'ailleurs avec une clé BTR pour bidouiller les réglages en piste. On a beaucoup fait évoluer nos motos avec ces mecs, car ils venaient du Superbike. Ils avaient une technique de pilotage différente et on a commencé à privilégier l'efficacité sur le confort.”

#5

Pilotes

1999 Terry Rymer Jehan d'Orgeix Christian Lavieille

“La saison n'est pas trop mauvaise, mais elle n'est également pas longue. Il n'y a eu qu'une seule victoire. Pourtant, nous avions les pilotes et la moto. La bagarre était dure à cette époque, notamment avec les Verts. Ils étaient féroces. C'est aussi une période où l'on tombait beaucoup. L'évolution des pneus a été importante à ce moment-là. Ils avaient des caractéristiques de Superbike et n'étaient pas adaptés aux motos d'Endurance. La conception et les réglages de ces éléments étaient en décalage, ce qui fait que nous avions des courses aléatoires. On prenait des risques et on tombait. Mais c'est à croire que les autres étaient peut-être plus mauvais que nous.”

2005

#6

Pilotes

1997

Pilotes

#4

Vincent Philippe Keiichi Kitagawa Matthieu Lagrive

“Les années allant de 1999 à 2005 sont bizarres, car il n'y a plus de championnat du monde. Du moins, il était bancal. Les organisateurs du Mans, de Spa et du Bol d'Or s'étaient retirés du championnat. Pour autant, ce sont de bonnes années pour nous car nous gagnons la Coupe du Monde d'Endurance en 2001, puis le Master Endurance, composé de trois courses de 24 heures, en 2002 et 2003. J'en garde de super souvenirs, car j'avais deux équipages qui dominaient le plateau, avec entre autres Jean-Michel Bayle. En revanche, ils étaient en opposition totale. Je te raconte pas le casse-tête pour les ravitaillements. C'était intéressant, je tirais les ficelles, mais j'ai fini cette période bien fatigué. En 2005, nous avons connu quelques changements dans notre façon de fonctionner, notamment avec l'arrivée d'un pilote japonais. Puis il y avait Matthieu aussi. Il était à l'époque impalpable, coléreux et têtu, mais je voulais travailler avec lui. J'ai dû serrer la vis, très fort, mais on a réussi à en faire un gars studieux en course. C'est un peu mon gamin dans la compétition. C'est le premier qui m'a fait systématiquement la bise le matin. Tout le monde se fait la bise maintenant, mais avant, c'était une marque de respect particulière. L'année 2005 correspond aussi au premier titre de Vincent avec nous, après deux ans de collaboration. Elle dure depuis et je ne m'en plains pas.”

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#7

2006

Vincent Philippe Julien Da Costa Matthieu Lagrive

2008 Pilotes

Pilotes

2007

#8

#9

Vincent Philippe Julien Da Costa Matthieu Lagrive

Pilotes

2011

Vincent Philippe Freddy Foray Daïsaku Sakaï Anthony Delhalle Baptiste Guittet

#12 Pilotes

2012 Vincent Philippe Anthony Delhalle Fabien Foret Yuki Kagayama Takuya Tsuda

“Tout se passe plutôt bien à cette époque. Ce sont des années où ça roule tout seul. On connaît tout de même une évolution de taille avec l'électronique. On gagne en sécurité, mais cela nous a surtout permis d'emmener la GSX-R dans ses derniers retranchements. Ce qui me fait penser que, malgré une base vieillissante, on a finalement toujours actualisé Vincent Philippe Anthony Delhalle la Suzuki pour la hisser au niveau de la concurrence. Résultat, en plus d'être solide, Julien Da Costa la Suz' est toujours restée compétitive. Alexander Cudlin Ce sont aussi les premières années d'Anthony avec nous. Je l'avais remarqué alors qu'il était au Junior Team, qui est un peu notre antichambre. C'était un môme attentif et posé, presque un peu trop discret, qui pilotait bien. Ce n'est que depuis un ou deux ans qu'il s'est davantage affirmé. Je vois en lui la personne capable de prendre le relais après Vincent. Je me doute bien que ce dernier va arrêter à un moment et je pense qu'Anthony peut le faire. On verra si cela se concrétise.”

#13

Pilotes

Pilotes

Vincent Philippe Keiichi Kitagawa Matthieu Lagrive

#11

Vincent Philippe Freddy Foray Guillaume Dietrich Daïsaku Sakaï Sylvain Guintoli

“On fête les 25 ans de la GSX-R, mais nous avons aussi beaucoup de blessés cette année-là. C'est également à partir de ce moment que l'on a moins de problèmes mécaniques. La panne est une épée de Damoclès en Endurance. Une moto n'est jamais suffisamment fiable. Pourtant, la Suzuki est une machine sensationnelle, tant au niveau du châssis que du moteur. C'est à partir de ces années que nous sommes allés aux limites des pilotes, et non plus à celles de la moto. Auparavant, on ménageait la mécanique, mais la donne a changé. Nous arrivions à éponger les bonhommes. Et maintenant, une Endurance est comparable à 24 courses d'une heure.”

ENDURANCE

“Il y a peu de choses à dire, on gagne tout. Ce sont nos dernières années à deux motos avec, à la clé, de superbes saisons. Les pilotes allaient bien, même s'ils étaient jeunes. On frôlait parfois la catastrophe, mais ça passait. Nous étions en plus à l'apogée d'une génération de GSX-R et la moto était aboutie. Tout roulait, on gagnait et c'est tant mieux. D'ailleurs, gagner n'a jamais changé de saveur pour moi, parce que le travail ne se transforme pas forcément en succès. La course n'est pas ainsi faite. On peut travailler avec la même intensité et perdre, c'est-à-dire finir deuxième. Il faut savoir se remettre en question, même dans la victoire. C'est le secret d'une telle série de titres. Lorsque je me place sur la grille, c'est pour gagner. Ce n'est pas de la prétention, mais de la franchise. Cela fonctionne depuis autant de temps grâce au travail et à la remise en question, même quand les résultats nous pousseraient à ne pas le faire. On est bien sur la plus haute marche, j'aime avoir la tête dans les nuages, mais l'instant de bonheur ne dure pas. Après, tu te concentres sur la suite.”

2010 #10

Pilotes

rencontre

2013

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#15

Vincent Philippe Anthony Delhalle Etienne Masson

“C'est finalement notre plus mauvaise saison avec un titre au bout. Une vraie année de m..., avec une tonne de problèmes. J'y vois tout de même des choses positives, comme le fait que l'équipe et les pilotes n'aient rien lâché après nos deux chutes au Mans. Faut tout de même en vouloir lorsque l'on repart 55e ! Étienne a lui franchi une étape en se bataillant avec David Checa à Portimao. Je ne sais pas pourquoi, mais je lui ai donné carte blanche en fin de course, alors que j'aurais pu lui dire de rester cool, et il a fait du bon boulot sans perdre les pédales. C'est bien. Bref, l'année n'est pas belle, mais tu as le droit à des passages à vide. L'important est de savoir renverser la vapeur. C'est la course, il ne faut jamais s'avouer vaincu. Et, finalement, on remporte notre quinzième titre pour un point.”

#14 Pilotes

Pilotes

2016

2015 Vincent Philippe Anthony Delhalle Etienne Masson

“Nous sommes l'année des 35 ans du SERT. Il n'y a pas d'esprit revanchard après avoir laissé filer 2014, mais on a envie de reprendre le titre, évidemment. Nous portons cette saison le n°30, afin de célébrer les 30 ans de la GSX-R. Il se trouve que le SERT n'a jamais eu de numéro. En fait, je n'y vois aucun besoin commercial. Je préfère gagner mon numéro. Je suis même de la vieille école à ce propos, car j'estime que les cinq premiers du championnat devraient toujours porter le numéro qu'il convient. La saison en elle-même n'est pas fabuleuse, mais nous gagnons le titre, ce qui prouve bien que ce n'est pas simple et que les autres essayent aussi. Étienne vient juste d’intégrer l'équipe après être passé par le Junior. J'ai opté pour lui et cela fonctionne bien, notamment dans l'environnement du team. Il y a une écoute respective et on avance ensemble.”

Quid de 2017 ? “L'année a bien commencé avec notre victoire au Bol d'Or, mais on ne peut pas se reposer sur ça. Cette saison va être étrange à cause du calendrier, mais aussi avec l'arrivée de la nouvelle GSX-R. Je ne sais pas encore si je vais courir avec cette année. Il n'y a aucune obligation venant de Suzuki. Le problème est que je ne peux pas la mettre en course et être battu par d'anciens modèles encore engagés, comme je ne peux pas continuer avec l'actuelle si des équipes concourent avec le nouveau modèle et nous battent. Il y a un risque qu'il va falloir accepter de prendre et le choix est difficile. En attendant, cela nous force à travailler sur deux motos différentes et il y a beaucoup de boulot en perspective. L'important est que Suzuki gagne cette année et le summum serait que la nouvelle GSX-R participe à ce succès.”

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biLLet

endurance

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ENDU ★C

HA

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C RAN E PI

M PION 20

lucas mahias

THE REVENANT lucas mahias a commencé l'année 2016… À pied. il la termine champion du monde d'endurance et victorieuX de deuX courses (misano et magnY-cours) sur trois participations en coupe fim superstock 1000. il revient sur cette année un peu folle et sur ses espoirs pour 2017.

L'

année avait assez mal commencé et, dans l'ensemble, c'est assez compliqué depuis deux ans en vitesse. en 2015, il y a eu le problème avec le team intermoto qui s'est arrêté en milieu de saison. après, j'ai eu la chance de pouvoir refaire quelque chose avec mG compétition et son repreneur. on a terminé la saison avec trois bonnes courses (un podium à magny-cours et une quatrième place au Qatar) et les espoirs étaient plutôt grands pour 2016. Le contrat était signé pour participer à la saison complète en mondial Supersport et l'hiver s'est donc plutôt passé sereinement. malheureusement, des problèmes financiers dans l'entreprise ont fini par couper court au projet. je me suis donc retrouvé à pied pour le premier round en australie. on devait quand même participer au championnat d'europe Supersport, mais la veille de partir à aragon, le team m'a annoncé qu'il n'y serait pas. il ne me restait aucune solution pour rouler en vitesse et repartir sur le championnat de France ne m'intéressait pas. Le seul plan que j'avais était l'endurance. je savais que le team r2cL cherchait un pilote, je les ai appelés et j'ai participé aux 24 Heures du mans avec eux. Ça s'est très bien passé puisqu'on termine quatrième et que je signe le meilleur chrono en course. mais le team n'avait prévu de faire que deux courses cette saison. christophe Guyot m'a alors appelé pour me proposer de rouler en remplacement de Louis rossi aux 12 Heures de Portimao, que nous avons remportées avec le Gmt. je connaissais déjà le team car j'avais roulé pour eux en 2014. ce n'était pas ma priorité de faire de l'endurance cette saison et je me retrouve champion du monde en fin d'année. c'est donc très positif, même si je n'aime pas trop communiquer sur ce titre individuel. L'endurance est une course d'équipe et je me retrouve seul pilote à être champion du monde, alors que j'aimerais le partager avec les cinq pilotes avec lesquels j'ai couru cette année, que ce soit chez r2cL ou au Gmt. Pour moi, ce serait malhonnête de fanfaronner en disant "c'est génial, je suis champion du monde et j'ai fait le boulot", alors que j'ai marqué ces points avec l'aide de mes coéquipiers. je pense que je savourerais plus un titre en vitesse. mais bon, il est là, il est écrit et c'est bien quand même. Ça m'a aussi permis de franchir un cap, notamment au bol d'or. je roule désormais moins sur la réserve, en me disant que je ne suis pas un pilote titulaire et que je n'ai pas droit à l'erreur. j'attaque et je me fais plaisir sur la moto. maintenant, ma priorité reste la vitesse. c'est ce qui me fait rêver et je sais, même si je suis plutôt quelqu'un de modeste en général, que je peux me battre tous les week-ends pour le podium en Supersport et que je peux

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être champion du monde. d'ailleurs, pour terminer en apothéose cette saison mal commencée, je gagne la course Superstock 1000 à magny-cours et je termine second à jerez à 0.089 du vainqueur, sur la Yamaha officielle de Florian marino que j'ai remplacé au pied levé. c'était complètement inattendu et ça m'a donné encore plus envie de continuer dans ce championnat. toutes ces performances m'ont finalement permis de signer un guidon officiel en mondial Supersport, avec Yamaha. et si je peux également faire quelques courses d'endurance en parallèle, ce serait le top !" ■

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ENDURANCE

bol d'or Par Diane de Salve /// Photos PSP Lukasz Swiderek

BOL 2016

L'OR DES BRAVES 92

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Pour rallier l'arrivée du Bol d'Or, il faut avoir une bonne dose de courage, beaucoup d'expérience, un zeste de talent et même un soupçon de chance. Tous ces ingrédients, les hommes qui se sont hissés sur le podium à l'issue de ces 24 heures de folie n'en ont pas manqués, à doses plus ou moins variables. Si le SERT signait un sans-faute avec une victoire décrochée haut-la-main, le SRC a su puiser au fond de ses ressources pour aller décrocher la seconde place, tandis que le team japonais Trick Star faisait une entrée fracassante dans le championnat du monde d'Endurance, version "New Age". décembre 2016 - janvier 2017

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un bol en ouverture

Il va falloir s'y faire. Le Bol d'Or marque désormais l'ouverture du championnat du monde d'Endurance, qui se clôturera le 30 juillet 2017 à Suzuka. Même si le promoteur n'a pas encore trouvé d'épreuve pour combler la longue pause de six mois entre l'ouverture de la saison en septembre et la seconde épreuve à Portimao mi-mars, le nouveau format de l'Endurance est bel et bien lancé. "Pour nous, c'est une fenêtre ouverte sur l'Asie, estime François Ribeiro, patron d'Eurosport Events et promoteur du championnat. J'espère que nous aurons la possibilité de faire dès l'an prochain une manche "hivernale" en Malaisie (Sepang) ou en Thaïlande (Buriram). Et puis afin de rendre le championnat moins franco-français, il était important que la finale se joue à Suzuka, devant les principaux constructeurs." Comme on dit, Rome ne s'est pas faite en un jour, même si ce format de saison à cheval sur deux années calendaires est un casse-tête pour les teams, entre la sortie des nouveaux modèles en fin d'année et les contrats des pilotes qui courent généralement sur l'année civile.

en bref... Vincent Philippe est devenu le recordman de victoires au Bol avec huit succès, devançant ainsi Dominique Sarron et Gustave Lefèvre, détenteurs de sept victoires chacun. Au passage, Vincent décroche également un autre record avec son dixième titre en Endurance. ----------------------------------------------Randy de Puniet a eu droit à son "bizutage" en devant pousser en pleine nuit sur un kilomètre sa machine avec une roue arrière bloquée (problème d'axe de bras oscillant). C'est d'ailleurs le seul gros pépin qu'a connu le SRC, mais suffisant pour les reléguer à la seconde place.

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UNE MAMIE QUI ENVOIE DU pâté

Pour une "cougar", miss Suzuki a de beaux restes. Après avoir remporté le titre 2016 à Oschersleben fin août, le SERT ne pouvait pas mieux commencer la saison 2016-2017 avec une victoire éclatante au Bol d'Or (en tête de la première à la dernière heure, avec neuf tours d'avance sur son premier poursuivant à l'arrivée). De quoi faire taire les mauvaises langues sifflant que l'équipe pouvait davantage compter sur son expérience et sa régularité que sur les performances de leur "vieille" GEX. Le Chef, Dominique Méliand, a même précisé à l'arrivée de la course : "C'est certain qu'on attend avec impatience la nouvelle Suzuki, mais elle ne fera ses débuts en course que lorsqu'elle sera pleinement prête." Autrement dit, le modèle 2016 n'est peut-être pas encore remisé dans le musée du team aux quinze titres mondiaux.

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bol d'or

ENDURANCE

les jap's DéBARQUENT

C'était loin d'être gagné d'avance pour le team japonais Trick Star (Kawasaki n°10), souvent aux avant-postes à Suzuka, qui débarquait dans la "vieille" Europe pour disputer des courses de 24 heures, sur le propre terrain des spécialistes de la discipline. Pourtant, ils ont bel et bien remporté leur pari, en terminant sur la troisième marche du podium, sans jamais avoir quitté le top 5 durant la course. Les pilotes japonais Osamu Deguchi et Hitoyasu Izutsu ont aussi pu compter sur la précieuse expérience de leur coéquipier, Erwan Nigon. "Ils craignaient surtout le passage des 16,5 aux 17 pouces côté pneus, explique le pilote auvergnat, mais ça s'est tout de suite plutôt bien passé, même si on profite un peu des soucis de nos adversaires." Il faudra donc compter désormais sur ce team – mais également sur leurs confrères du Team F.C.C TSR Honda, "seulement" cinquièmes à l'arrivée – pour jouer le titre, d'autant que la grande finale se jouera chez eux.

DES PILOTES DE GP AU TOP

L'arrivée de Randy de Puniet, Louis Rossi et Alexis Masbou en Endurance cette année a été très remarquée. Si Louis subissait malheureusement de nouveau les affres de la chute dès le tour de chauffe et ne pouvait participer à la course après avoir perdu connaissance quelques secondes, Randy et Alexis en ont surpris plus d'un, autant pour leurs performances que pour leur humilité. Ainsi, pour sa toute première course d'Endurance, Alexis remportait la catégorie Stock avec le team Moto Ain, tandis que Randy (qui avait déjà terminé deuxième à Suzuka en 2014) s'adjugeait la seconde marche du podium avec le team SRC. "Je suis vraiment enchanté par Randy, se réjouissait Gilles Stafler, le team manager de la Kawasaki n°11, à l'arrivée. Il s'est parfaitement intégré à l'équipe et a vite su s'adapter aux spécificités de l'endurance. Et à la fin, il a cloué le bec à tous ceux qui disaient qu'il fallait augmenter le stock de carénages ou agrandir les bacs à graviers !" Si le programme de Kawasaki ne concerne (normalement) que le Bol et le Mans cette saison et que l'on retrouvera certainement Randy aux 24 Heures Moto sur la n°11, Alexis espère bien continuer la saison avec Moto Ain pour viser le titre en Stock. Quant à Louis Rossi, il essaie de relativiser : "C’est la pire chose qui pouvait m’arriver, surtout après mes chutes aux 24 Heures du Mans avec le GMT94 (…). Mais il faut garder la tête haute, se serrer les coudes tous ensemble pour mieux rebondir. Je veux prouver que je peux faire quelque chose de bien en Endurance."

en bref... Une superbe bagarre a eu lieu pour la victoire en Stock entre Moto Ain CRT, Tati Team Beaujolais Racing et 3ART Yam'Avenue. Ils franchissent l'arrivée dans cet ordre et respectivement aux 6e, 7e et 8e places scratch, après avoir longtemps bataillé dans le même tour !

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ENDURANCE

bol d'or

RAPIDES MAIS MAUDITS

Parti en pole position, le GMT94 a malheureusement connu tous les malheurs du monde, malgré sa vitesse impressionnante. Fort de son titre de champion du monde d'Endurance "pilotes" (voir son billet d'humeur page 91), Lucas Mahias signait le meilleur chrono absolu des essais en 1'58.255. Mais après un départ prudent de David Checa, Niccolo Canepa chutait sur l'huile laissée par un concurrent. Puis les ennuis, découlant de cette chute, s'accumulaient (plusieurs retours aux stands, une seconde chute, un drapeau noir, une convocation à la direction de course…). Pointée loin à la dernière position après quelques heures de course, la Yamaha n°94 remontait jusqu'à la neuvième position finale. "Nous partions avec l'objectif de remporter ce Bol, explique Christophe Guyot. Mais malgré la déception, toute l'équipe s'est mobilisée pour ramener ces 13 points qui peuvent s'avérer précieux en fin de saison." La Honda n°111 a elle aussi été victime d'une grosse chute à 22 h (elle occupait alors la troisième position) qui a ruiné ses chances de podium. Elle devait ensuite jeter l'éponge à quelques encablures du drapeau à damiers, en raison d'une boîte de vitesse cassée.

GENTLEMEN RIDER

Sans eux, l'aventure n'aurait pu exister. Dominique Platet (57 ans, BMW Tecmas n°88) et Ludovic Gherardi (45 ans, Yamaha Moto Ain n°96) sont deux passionnés – et entrepreneurs à succès – qui ont financé en totalité ou en partie l'engagement de leur team respectif au Bol d'Or. Si le premier a connu un Bol pour le moins difficile, puisqu'il a dû se partager les relais avec son coéquipier Camille Hedelin suite à la chute de Louis Rossi au tour de chauffe et jusqu'à la casse de leur moteur à 7 h du matin (la BMW n°88 était remontée de la 53e à la 22e place), le second voit son team remporter la victoire en Stock. Pilote de rallye auto ayant débuté la moto sur circuit cette année, Ludovic n'a malheureusement pas été qualifié et a cédé sa place à Johan Nigon, petit frère d'Erwan et pilote remplaçant, qui s'est imposé en Stock (alors que la moto s'élançait de la 31e position sur la grille) avec le duo de choc Hugo Clere / Alexis Masbou.

Classement 80e bol d'or Pos 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

en bref... Plusieurs prétendantes au podium ont été victimes de casses mécaniques, sur ce circuit dont l'exigeante ligne droite du Mistral (1800 m !) fait particulièrement souffrir les mécaniques : la Suzuki Motors Events n°50 et la Honda Racing n°111 (boîte de vitesses), la BMW Penz13 n°13 et la Yamaha YART n°7 (moteur). Cette dernière détient néanmoins le record du tour en course, signé par Broc Parkes en 1'59.124. ---------------------------------------Le jeune pilote Marius Tabaries a été victime d'une violente chute, au guidon de la Yamaha R7 n°12. Souffrant de plusieurs lésions internes, d'un gros traumatisme crânien et de multiples fractures (jambe, bassin, coude…), il a subi plusieurs interventions chirurgicales et se prépare maintenant à une longue convalescence. Toute l'équipe de Sport-Bikes lui souhaite un prompt rétablissement.

TEAM

PILOTES

MOTO et N°

CAT

TOURS

SUZUKI ENDURANCE RACING TEAM SRC KAWASAKI TRICK STAR RACING MACO RACING TEAM F.C.C TSR HONDA MOTO AIN CRT TATI TEAM BEAUJOLAIS RACING TEAM 3ART YAM'AVENUE GMT94 YAMAHA VOELPKER NRT 48 BY SCHUBERT MOTORS RACING TEAM SARAZIN YAMAHA VILTAIS EXPERIENCE JUNIOR TEAM LMS SUZUKI TEAM R2CL SPACE MOTO 37 RAC41 CBO TEAM LOUIT MOTO 33 TRAQUEUR COTTARD MOTOSPORT ZUFF RACING TEAM TEAM BOLLIGER SWITZERLAND

V. Philippe/A. Delhalle/E. Masson G. Leblanc/R. de Puniet/F. Foret E. Nigon/O. Deguchi/H. Izutsu G. Junod/A. Dos Santos/M. Jerman S. Ito/D. Cudlin/K. Watanabe A. Masbou/H. Clere/J. Nigon J. Enjolras/D. Buisson/A. Violland L. Bulle/A. Plancassagne/L. Marconi D. Checa/N. Canepa/L. Mahias F. Galotte/K. Kemmer/C. Höfer F. Auger/N. Souchon/J. Diguet N. Salchaud/A. Maurin/O. Depoorter B. Guittet/R. Maitre/R. Camus A. Morris /J. Maccio/V. Cox C. Roches/J. Gallerand/S. Langlois C. Schmidt/P.Y. Bian/G. Gouget E. Jonchière/A. Loiseau/ M. Berchet Q. Levrier/J.E. Aubry/M. Bourdon K. Zufferey/V. Buclin/A. Pittet H. Saiger/M. Savary/J. Hugot

SUZUKI #1 KAWASAKI #11 KAWASAKI #10 YAMAHA #14 HONDA #5 YAMAHA #96 KAWASAKI #4 YAMAHA #36 YAMAHA #94 BMW #48 KAWASAKI #66 YAMAHA #333 SUZUKI #72 SUZUKI #2 SUZUKI #37 HONDA #41 KAWASAKI #33 SUZUKI #76 HONDA #26 KAWASAKI #8

EWC EWC EWC EWC EWC SST SST SST EWC SST SST SST SST EWC EWC EWC SST EWC SST EWC

687 678 676 675 674 669 668 666 659 659 659 654 652 651 650 649 643 638 631 628

Pole position > GMT94 YAMAHA 1'58.847 (moyenne des chronos des trois pilotes) Meilleur tour en course > YAMAHA YART 1'59.124 (Broc Parkes) Nombre d'équipages au départ > 55 Nombre d'équipages à l'arrivée > 32 Nombre d'abandons> 23

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DAVID CHECA

SES “HIGHLIGHTS” M PION 20

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Au guidon de sa Yamaha R1, David Checa est parvenu, cette année, à décrocher le titre de champion de France Superbike, monopolisé par Grégory Leblanc depuis trois saisons. Pour Sport-Bikes, le pilote du GMT94 a accepté de revenir sur cette année d’exception, mais aussi de se confier sur les moments qui ont marqué sa carrière de sportif.

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Par Marine Bovin /// Photos PSP Swiderek/Perec – Gérard Delio (Photopress)

PORTRAIT

FSBK

Entre Christophe Guyot (à gauche) et David Checa, c'est treize années de confiance et de complicité.

Fratrie

2016 : une année haute en couleurs

En totalisant 13 podiums sur les 14 possibles, David Checa est ainsi devenu le nouveau champion de France Superbike. Bien qu'il ait dominé cette saison, le pilote catalan n'a pas vécu une année aussi évidente que ce que l'on pourrait croire. "Nous sommes passés à la R1-M et il y avait des choses qui divergeaient par rapport à la machine de l'an passé, confie le protégé de Christophe Guyot. En début de saison, je n'étais pas très à l'aise à son guidon, ce qui nous a demandé de travailler encore plus. Lors du week-end d'ouverture au Mans, nous finissons second puis quatrième et je ne m'attendais pas à être autant en difficultés..." Malgré quelques doutes encore à Nogaro, David et son équipe mettaient les bouchées doubles à partir de Lédenon et tout rentrait enfin dans l'ordre. En effet, leur travail ainsi que leur étroite collaboration avec le manufacturier Dunlop finissaient par payer dès l'épreuve gardoise. La suite, nous la connaissons : Grégory Leblanc peinait dans la mise au point de la nouvelle Kawasaki et Kenny Foray ne parvenait pas à reprendre des points au pilote Yamaha, malgré ses belles performances de fin de saison. David, lui, signait pas moins de six victoires et réalisait deux superbes doublés à Magny-Cours et à Carole, avant d'être titré lors de l'avant-dernier week-end de course. "En plus d'avoir décroché le titre, le fait d'avoir marqué plus de points que Greg l'an passé est assez gratifiant et montre notre régularité sur toute la saison, explique-t-il. Pour l'an prochain, je suis encore en négociation avec Yamaha, mais mon souhait est de continuer en championnat de France, afin de défendre mon titre !" Affaire à suivre…

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Double champion du monde d'Endurance, champion de France Superbike, pilote en Grand Prix 250 et en championnat du monde Supersport... A 36 ans, David Checa a un sacré palmarès à son actif. Pourtant, le sport moto n'était pas forcément une ligne toute tracée. Alors qu'aujourd'hui, et particulièrement en Espagne, les pilotes sont mis au guidon d'une moto tout juste à la sortie du berceau, ça n'a pas été le cas pour David. Issu d'une famille modeste, il débutait la moto à l'âge de 16 ans, grâce à son frère Carlos, de huit ans son aîné. Alors que ce dernier faisait déjà partie du monde des Grands Prix, il décida de lui porter main forte. "La condition était bien entendu que j'aille vite !" sourit David. Rapide, il l'a évidemment été et a ainsi pu attirer quelques partenaires pour poursuivre sa carrière de pilote moto. "Si je suis là aujourd'hui, c'est grâce à Carlos, poursuit David. Je pense que chaque pilote a eu la chance d'avoir quelqu'un qui lui a apporté un soutien inconditionnel. Pour moi, mon frère est l'élément déclencheur de ma carrière." David a souhaité remercier celui qui l'a aidé à se propulser au plus haut niveau : "J'ai voulu lui rendre hommage et porter le même casque que lui. Il subira peut-être quelques modifications, mais je souhaite rester toujours sur la même base et le porter jusqu'à la fin de ma carrière." Aujourd'hui, le casque de David est un élément d'identification que tout le monde reconnaît, un peu comme le numéro 94 du GMT. David a tracé sa propre voie en Endurance, toujours soutenu par son frère Carlos, ex-star des GP.

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PORTRAIT

j'ai voulu rendre hommage à carlos en portant le même casque que lui. Si je suis là aujourd'hui, c'est grâce à lui.

Première course, première victoire

Coaché par son frère, David participe à sa toute première course à l'âge de 16 ans en Cagiva Cup (championnat de Catalogne) et passe le drapeau à damiers en vainqueur ! Ce résultat était, bien entendu, le fruit d'un dur labeur et d'énormément de préparation et d'entraînement. "J'allais rouler régulièrement sur un circuit près de chez moi qui, à la base, était conçu pour faire du drift en voiture, se remémore le pilote espagnol. Ça glissait beaucoup, mais je devais faire avec. Lorsque je suis arrivé sur la première course du championnat, forcément, j'ai trouvé le grip de la piste incroyable !" Accompagné de Carlos et de son mécano qui lui préparait une moto aux petits oignons, David réalisait l'exploit de gagner la toute première course de sa carrière. En 2000, après seulement trois années de compétition, le "petit frère de Checa" débarquait au milieu du paddock des Grands Prix, en catégorie 250, sans trop d'expérience. "Je suis arrivé aux tests IRTA d'avant-saison assez confiant, mais ça a été une véritable douche froide ! Mon coéquipier, qui roulait en 125cc, était plus vite que moi ! J'espérais vraiment faire quelque chose de bien, alors autant dire que j'étais bien dégoûté…" David devait alors travailler dur sur son pilotage afin de rectifier le tir. "J'ai dû revoir des choses basiques, comme rétrograder en mettant des coups de gaz afin d'éviter de serrer !" Les tests IRTA agissaient comme un véritable électrochoc sur le pilote espagnol, qui se transformait totalement durant la saison. En effet, David surprenait l'ensemble du

En 2000, David fait ses débuts en Grands Prix 250.

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S'il a toujours performé en vitesse, David est devenu l'un des piliers de l'Endurance.

plateau et s'octroyait de superbes résultats en séances d'essais. "La moto me correspondait parfaitement : elle était assez large et je parvenais à me cacher derrière la bulle sans soucis. Le moteur et le châssis étaient aussi super agréables. J'ai vraiment beaucoup appris à son guidon, même si j'ai aussi fait plusieurs erreurs. Si je devais retenir une année marquante de mon passage en Grand Prix, c'est sans aucun doute ma première saison."

La magie de l'endurance

Bien qu'il ait roulé plusieurs saisons en championnat du monde de vitesse, David Checa est aujourd'hui connu pour être un des piliers de l'Endurance. Pourtant, ce n'était pas chose gagnée. "Au début, je connaissais très peu cette discipline, raconte-t-il, et pour moi, c'était un championnat où ça ne roulait pas vite." Bien que sceptique à l'idée de mettre le pied à l'étrier sur une machine d'endurance, David sautait dans le grand bain à 23 ans. Et là, c'était le déclic : "J'ai trouvé l'ambiance et l'atmosphère incroyables. Ça respirait la passion ! Voir tous ces bénévoles dévoués autour de cette discipline dégageait quelque chose d'unique." Pour le Catalan, c'était sans aucun doute le moment fort de sa carrière. Ce qui lui plaisait, c'était de voir et de côtoyer toutes ces petites équipes qui se donnaient à 200 % dans cette aventure et les valeurs qu'elles transmettaient. Evidemment, il y a bien entendu l'aspect compétition qui représente aussi une part très importante pour David. "Cette année, j'ai vécu deux moments très forts en Endurance. L'arrivée de la course de Portimao était juste un truc de dingue ! Gagner pour 81 millièmes de seconde au bout de huit heures de course, c'est incroyable ! Le second moment fort a été le Bol d'Or. Ça a été dur de ne pas baisser les bras lorsque nous nous sommes retrouvés au fin fond du classement avec trente tours de retard sur les leaders. Tu te demandes

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portimao est l'un des moments forts de la saison, avec cette victoire pour 81" devant le seRt. A 23 ans, david succombe à la magie de l'endurance.

DAVID CHECA pourquoi tu continues la course, quel est l’intérêt de poursuivre quand la victoire n'est plus possible. En fait, tu te bats un peu contre toi-même pour ne pas abandonner. Nous nous sommes remotivés, soutenus, et nous avons réussi à remonter au neuvième rang. L'Endurance nous pousse à donner toujours plus et dans n'importe quelle situation. Tu te bats non seulement pour toi, mais aussi pour tous ceux qui rendent cela possible. C'est ça, la magie de l'Endurance." Bien qu'il ait commencé par la vitesse et qu'il aime participer au championnat de France Superbike, l'Endurance est devenue la discipline de prédilection du pilote catalan. Alors que certains pourraient se lasser ou rechercher d'autres challenges, David, en véritable passionné et fidèle à la même équipe depuis treize ans, frissonne toujours à l'idée de prendre part à une course d'Endurance. Pourvu que ça dure… ■

première course en endurance, première victoire.

nÉ le 20/04/1980 à Sant Fuitos de Bages (Espagne)

94 âge 36 ans taille 1m80 poids 76 kg

2016 ........... Champion de France Superbike Vice-champion du monde d'Endurance 2015 ........... Vice-champion de France Superbike Vice-champion du monde d'Endurance 2014 ........... Champion du monde d'Endurance 2013 ........... Vice-champion du monde d'Endurance 2012 ........... 3e du championnat du monde d'Endurance 2011 ........... 3e du championnat du monde d'Endurance 2010 ........... 7e du championnat du monde d'Endurance 2009 ........... 37e du championnat du monde Superbike 2008 ........... 28e du championnat du monde Superbike 2007 ........... Championnat du monde d'Endurance 12e championnat du monde Supersport 2006 ........... Championnat du monde d'Endurance 11e championnat du monde Supersport 2005 ........... Championnat du monde d’Endurance Championnat du monde Superbike Championnat de France open 13e du GP de Barcelone en MotoGP 2004 ........... Champion du monde d’Endurance 2003 ........... 3e du championnat du monde d’Endurance 2002 ........... 13e du championnat du monde 250cc 2001 ........... 17e du championnat du monde 250cc 2000 ........... 19e du championnat du monde 250cc 1999 ........... Pilote d’essai Ducati et Pirelli en championnat du monde Supersport 1998 ........... 4e du championnat d’Europe Supersport

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ESSAI RACING Par Maxime Pontreau /// Photos Tommy Marin

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YAMAHA YZF-R1 GMT94

ODE AU SUCCÈS

Moto DE SérIE ENCENSéE Et MaChINE DE CoUrSE VICtorIEUSE aVEC LE GMt94, La YaMaha r1 ESt UNE PUrE INCarNatIoN DE L'hYPErSPortIVE. a tEL PoINt QUE DaVID ChECa, ChaMPIoN DE FraNCE SUPErBIKE 2016, N'Y troUVE aUCUN DéFaUt. PoUr NoUS EN CoNVaINCrE, IL NoUS a toUt SIMPLEMENt CoNFIé SoN GUIDoN.

y

amaha aura mis du temps à s'intéresser de nouveau aux hypersportives, six années séparant la dernière version de la R1 de sa devancière. une période de stase durant laquelle la présence du constructeur se raréfiait dans les différentes compétitions de motos issues de la production. A croire que le titre de ben Spies en Mondial Superbike acquis en 2009, dès la première année de commercialisation du précédent modèle de R1, fameux pour son Crossplane, sonnait comme un aboutissement pour la marque. d'autant que la même année, le yARt remportait la couronne mondiale en Endurance, Leon Camier s'imposait en "british" Superbike et le GMt94 était champion de France Superbike avec Sébastien Gimbert. Le palmarès de la R1 ne pouvait guère être plus éloquent pour une entrée en matière. Autant de récompenses justifiaient alors peut-être d'arrêter son développement ou en tout cas d'y accorder moins d'importance. Pourtant, face à une concurrence

ayant considérablement évolué les saisons suivantes, yamaha se devait de répliquer et 2015 marquait l'année de la révolution. La firme aux trois diapasons revenait sur le devant de la scène avec une R1 totalement inédite et particulièrement bien née. une moto si performante dans sa configuration d'origine que les pilotes du GMt94 roulaient en pneus slicks à seulement une seconde de leur temps de référence sur le circuit Carole lors des premiers tests. Au final, elle permettait même à david Checa de terminer vice-champion de France Superbike en 2015, avant d'être sereinement sacré cette année. Contrairement à ce que pourrait faire croire cette compétitivité, le travail de développement n'en était pas moins important. Les derniers dixièmes sont toujours les plus complexes à trouver, surtout lorsqu'il s'agit de modifier des éléments sur une machine rapide. Cependant, lorsque le règlement technique limite passablement les modifications, c'est toujours bon à prendre.

LE ChÂSSIS éLEVé aU raNG D'art

Réglementation oblige, la R1 de david Checa est donc très proche de la machine de production. Les hommes du GMt94 ont amélioré le quatre-cylindre en ligne en ajoutant un arbre à came de kit et en recalibrant le calage moteur via l'ouverture des soupapes, sans toutefois dépasser la valeur maximale d'origine. Cela influe légèrement sur la puissance maximale, mais l'essentiel des quinze chevaux gagnés par rapport à la série, soit 215 chevaux au total, proviennent de la ligne d'échappement Akrapovic Racing et du boîtier électronique yamaha Racing. Si le cadre ne peut être remanié ou allégé, certains éléments de la partie-cycle sont changés. des suspensions Öhlins ont été préférées aux Kayaba de série. La fourche inversée doit conserver l'aspect de base, mais les mécaniciens ont carte blanche concernant les réglages internes. Le choix du combiné arrière, un ttx GP en l’occurrence, est quant à lui libre. Le déCEMbRE 2016 - jANvIER 2017

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Le châssis de la R1, à la fois facile et incisif, est fidèle à la réputation de Yamaha dans ce domaine.

GMT a également opté pour des roues Marvic en magnésium représentant un gain de trois kilos. Côté freinage, maître-cylindre avant, disques et plaquettes sont propres à la moto de course. On retrouve en revanche les étriers radiaux d'origine. Une fois au guidon de la R1 du GMT, on se croirait presque sur une machine du commerce. Mais l'approximation est importante. Si le tableau de bord est identique, les commandes n'ont rien de commun. De plus, la position de conduite est plus accentuée vers l'avant. Les demi-guidons sont placés légèrement plus bas alors que les repose-pieds ont été reculés et remontés. Ces demandes spécifiques de David Checa ont pour objectif d’asseoir la moto sur l'avant, tout en lui procurant davantage de feeling. "David est un pilote qui freine très fort, explique Alexandre Leroy, ingénieur électronique au GMT94. Il doit donc être en confiance avec son train avant. Ce n'est qu'à cette condition qu'il sera à l'aise sur la moto." Cette modification ne chamboule néanmoins pas nos repères sur la R1. Facile de prise en main, elle met en confiance dès les premiers tours de roues. Un sentiment qui naît dans un premier temps avec une sensation de liberté. La Yamaha a en effet été pensée pour favoriser les mouvements amples et exagérés d'un usage piste. Outre sa compacité, elle procure suffisamment d'espace pour se reculer au maximum ou se déhancher correctement. Cependant, cette même confiance est à mettre principalement au crédit d'un châssis incroyable. Yamaha a démontré ici tout son art dans ce domaine. La R1 de David Checa s'inscrit sur l'angle sans la moindre retenue tout en restant mesurée dans son effort. Que le pilote souhaite la claquer sèchement ou prenne le temps d'ajuster sa trajectoire, la R1 s’exécute, se laissant guider d'un regard. Elle ne prend à aucun moment le dessus. C'est d'autant plus flagrant lorsque l'on conserve 104

plus longuement les freins sur l'angle. Une fois la puissance et la qualité du système de freinage (à la fois mordant et progressif) appréciées, on remarque que la Yamaha se laisse emmener, sans trop de résistance, vers l'intérieur du virage. Le travail du châssis est également mis en valeur par la vivacité de la R1. Une légère impulsion suffit à amorcer le changement de direction dans une chicane. Sans oublier les erreurs qu'elle pardonne en se laissant relever d'un claquement de doigt. Malgré le gabarit, on croirait piloter une Supersport de 600cc. Enfin, ceci avant d'ouvrir les gaz en grand... car l'on entre ici dans un tout autre univers.

UNE POUSSéE CONTINUE ET éBOURIFFANTE

La poussée ressentie à l'accélération est fabuleuse. Des bas régimes à la zone rouge, le moteur ne semble jamais s'essouffler. Les vitesses passent à la volée grâce au shifter et le quatre-cylindre continue son escalade vertigineuse vers les hauteurs

du compte-tours. Une telle linéarité dans la distribution de la puissance est due à la configuration Crossplane du quatre-cylindre en ligne. "Cela représente un réel avantage face à la concurrence, confirme le champion de France Superbike. Il y a beaucoup de couple et nous pouvons donc accélérer un peu plus tôt et plus fort. En revanche, il faut pouvoir gérer cette accélération en optimisant la transmission de la puissance au sol. Cela passe par le contrôle de traction et c'est un peu plus compliqué. C'est notre unique handicap." C'est pourquoi le travail de développement s'est essentiellement concentré sur l'électronique et les suspensions. Ainsi, lors de la saison 2015, le GMT94 n'a pas hésité à engager deux machines en FSBK. L'une en catégorie Evo et la seconde en Stock. "Cela nous a permis de comparer des éléments entre deux machines identiques n'utilisant pas le même équipement, développe Alexandre Leroy. L'idée était aussi de multiplier les données. Plus tu en traites, plus Côté moteur, le plus difficile a été d'ajuster l'électronique pour faire passer les 215 ch au sol !

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ESSAI RACING

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FICHE TECHNIQUE

YAMAHA YZF-R1 GMT94

215 ch à 13 500 tr/min 170 kg à sec Un grand merci au GMT94 pour l'essai de leur R1.

Moteur : 4-cylindre en ligne, refroidissement liquide, 2 ACT, 4 soupapes par cylindre,calage Crossplane Cylindrée (alésage x course) : 998cc (79 mm x 50,9 mm) Allumage : TCI (numérique) Boîte de vitesses : 6 vitesses, prise constante Embrayage : Multidisque à bain d'huile Échappement : Ligne complète Akrapovic Racing Châssis : Deltabox en aluminium

tu avances. Il fallait comprendre les conséquences d'un réglage sur le comportement de la moto et nous avons pu le faire rapidement." Les sorties de courbes sont d'autant plus importantes pour un pilote qui, comme David Checa, freine fort, fait tourner sa moto, puis soude la poignée. C'est pourquoi le team a privilégié ces phases de pilotage plutôt que le comportement sur l'angle maxi. Ainsi s'explique l'aisance de la Yamaha à l'accélération. La R1 ne semble jamais en difficulté à la réouverture des gaz. Si le pilote profite d'une poignée droite à la sensibilité extrêmement plaisante, on ressent le moindre demi-degré de rotation. La traction ne fait également pas défaut. Sur l'angle, les glisses et interventions du contrôle de traction sont à peine perceptibles. Une fois la moto droite, la roue avant cherche inexorablement à quitter le sol. C'est sans compter sur l'électronique qui se charge alors de la maintenir sur l'asphalte en régulant la puissance, sans néanmoins que l'on prenne conscience d'une quelconque coupure. Le travail des suspensions saute alors aux yeux. Tout en homogénéité, le matériel Öhlins confère à la R1 une stabilité sécurisante, du moins pendant cet essai. L'absence de chute de

Bras oscillant : Aluminium brossé, type banane Suspension avant : Fourche inversée Öhlins, kit cartouche Öhlins Racing Suspension arrière : Monoamortisseur Öhlins TTX GP Freins avant : Double disque France Équipement Ø 320 mm, étriers radiaux 4 pistons

David Checa cette saison tend à confirmer la chose. L'Espagnol semblait ainsi disposer de l'arme parfaite pour s'accaparer le titre en 2016. Une moto polyvalente et performante qui s'adaptait plutôt correctement à tous les circuits du championnat. Malgré quelques complications en début de saison, le temps de s'adapter à de nouveaux pneumatiques, le GMT94 s'offrait finalement la couronne française lors de l'avant-dernière manche de l'année, à Carole, sur un doublé de son pilote fétiche. n

Frein arrière : Simple disque France Équipement Ø 220 mm, étrier simple piston Roues av/ar : Marvic magnésium Dunlop 120/70x17 – 205/60x17 Acquisition de données : 2D Kit électronique : Yamaha Racing

La réglementation du FSBK autorise peu de modifications. Mais, bien née, la R1 est déjà compétitive. décembre 2016 - janvier 2017

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SYNTHÈSE ALBI

PAR MARINE BOVIN /// PHOTOS GÉRARD DÉLIO (PHOTOPRESS)

DU PANACHE ! FRANCE SUPERBIKE

APRÈS UNE SAISON RICHE EN REBONDISSEMENTS, AVEC DE NOUVEAUX CHAMPIONS DANS CHACUNE DES CATÉGORIES, LES PILOTES DU CHAMPIONNAT DE FRANCE SUPERBIKE RANGENT LEURS CLICS ET LEURS CLACS ET VOUS DONNENT RENDEZ-VOUS EN MARS PROCHAIN. MAIS AVANT CELA, SPORT-BIKES REVIENT SUR LE WEEK-END D'ALBI, THÉÂTRE D'UNE FINALE PLEINE DE PANACHE !

DOUBLÉ POUR BMW

Après avoir signé de belles victoires sur les circuits de Lédenon et de Pau-Arnos, Kenny Foray ne se privait pas de rééditer la performance en terre albigeoise. Et comme deux fois valent mieux qu'une, il s'imposait magistralement dans chacune des manches. Bien que le championnat était d'ores et déjà joué et le titre entre les mains de David Checa, le pilote BMW, vice-champion de France Superbike, finissait cette saison sur une très belle note.

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Au guidon de la BMW, Kenny Foray termine la saison en beauté.

OBJECTIF GRAND PRIX CLÉMENT ROUGÉ EN MAÎTRE

Bien que déjà titré depuis l'épreuve parisienne, Clément Rougé ne faisait pas de cadeaux à ses adversaires lors de la dernière manche du championnat. Le jeune Belge s'imposait dans chacune des manches avec une avance considérable sur le second. Avec douze victoires sur quatorze possibles, le pilote Moriwaki MD a survolé la première édition de la catégorie OGP. Les deux pilotes Sherco, Matthieu Gregorio et Joris Ingiulla, montent sur les deux autres marches du podium 2016.

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HUGO CLERE IMPRESSIONNE

Couronné à Carole, le champion de France Supersport 2016, Hugo Clere, prenait part au départ des courses Superbike lors de l'ultime épreuve de la saison. Après des essais prometteurs, le jeune pilote du team Moto Ain parvenait à se battre pour le podium, avec les 4e et 6e places à la clé. "Nous venions de faire un super Bol d'Or et je savais que mon rythme sur une 1000cc était assez bon, explique Hugo. Je suis allé à Albi sans pression et ça a plutôt bien fonctionné !" Engagé en Superbike Stock la saison prochaine, Hugo pourrait bien bousculer la hiérarchie.

DU STOCK À L'ÉVO

THE WHITE RENOUE AVEC LES AVANT-POSTES

A l'occasion de l'épreuve albigeoise, Matthieu Lagrive s'offrait la possibilité de rouler en catégorie Evo. Tout récent champion de France Superbike Stock (voir son billet d'humeur page 109), le pilote Kawasaki s'engageait au guidon d'une machine Evo de l'équipe Tech Solutions pour cette dernière épreuve de l'année. Lui qui souhaitait se battre aux avant-postes du Superbike depuis le début de la saison, il pouvait enfin le faire à Albi, avec les 2e et 3e places finales. "A la base, je ne devais pas être présent ici, à cause d'un problème technique survenu sur ma moto lors du dernier week-end de course à Carole et qui n'a pu être résolu dans les temps. L'équipe Tech Solutions m'a alors contacté pour me faire rouler et j'ai dit oui. J'ai dû redécouvrir le circuit, mais j'ai pris énormément de plaisir ce week-end au guidon de cette Kawasaki."

Alors qu'il repartait d'Albi avec une 5e place et un résultat blanc, Grégory Leblanc tirait un bilan positif de cette dernière épreuve : "Bien que nous ayons été victimes d'un problème électronique en seconde manche, alors que nous étions en tête de la course, je pense sincèrement que ce week-end est positif. En effet, nous avons réussi à nous battre devant dans chacune des manches, même si les aléas de la course ne nous ont pas permis de figurer sur le podium." L'équipe Kawasaki SRC a pu montrer qu'ils étaient bel et bien présents et que les choses avançaient dans le bon sens. Objectif 2017 : reconquérir le titre !

TrOPHÉe PireLLi CLEMENt StOLL S'EMPARE DU titRE

Alors qu'il vivait une première manche assez chaotique sur le circuit d'Albi suite à l'apparition d'un problème technique sur sa moto qui le contraignait à rétrograder dans le classement, Clément Stoll s'emparait du titre au terme d'une seconde course qu'il remportait. Avec huit victoires à son actif, le jeune Alsacien a clairement dominé cette saison au guidon de la seule Triumph du plateau. Félix Peron et Steven Neumann complètent le classement général de l'édition 2016 du Trophée Pirelli.

Classement superBIKe POS 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

PiLOtES

MARqUE/CAtÉGORiE

MAN

NOG

LED

MAG

PAU

CAR

ALB

David CHECA Kenny FORAY Grégory LEBLANC Matthieu LAGRIVE David PERRET Baptiste GUITTET David MUSCAT Axel MAURIN Romain MAITRE Alex PLANCASSAGNE

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Yamaha / EVO BMW /EVO Kawasaki / EVO Kawasaki / STK Yamaha / EVO Suzuki / STK Ducati / EVO Yamaha / EVO Suzuki / STK Yamaha / STK

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SUPERSPORT

MAHIAS MET DUNLOP EN LUMIERE En collaboration avec le team GMT94, Dunlop décidait de tester, à l'occasion du championnat de France Supersport, une nouvelle gamme de pneumatiques destinée aux "Track Days" : les D212 GP Racer. La firme britannique faisait donc confiance au team Yamaha et engageait, au guidon d'une R6, Lucas Mahias. Auteur des deux pole positions et vainqueur de chacune des manches, il démontrait tout le potentiel de ces nouveaux pneus. "Nous sommes ravis des résultats à Albi ce week-end, commentait Sébastien Montet, directeur de la technologie Moto et Motorsport chez Dunlop. Lucas Mahias et le GMT94 nous ont aidés à démontrer que le travail de développement que nous faisons avec le nouveau GP Racer fonctionne très bien. La partie la plus intéressante est que toute la technologie utilisée vient directement de nos pneus réservés à la course. Cela signifie que les clients participant aux journées pistes et les pilotes engagés en club seront bientôt en mesure d'acheter la même technologie, qui a mené Lucas à la victoire ce week-end."

LA RÉGULARITÉ POUR BULLE

CéDRIC TANGRE INCISIF

Avec quatre podiums consécutifs lors des deux derniers week-ends de course, Louis Bulle était sans nul doute l'un des pilotes les plus réguliers de cette fin de saison. Ses deux belles troisièmes places à Albi estompaient quelque peu son début de saison en demi teinte. Auteur d'un mauvais départ en première manche, il cravachait pour revenir aux avant-postes et passait le drapeau à damiers à moins d'une seconde de Cédric Tangre, second. L'après-midi, le pilote du Fan Club Patrick Pons essayait de lutter face aux attaques du pilote Suzuki et finissait par céder dans l'avant-dernier tour.

Alors que Lucas Mahias s'emparait des deux victoires sans encombre, Cédric Tangre et Louis Bulle se livraient une belle bataille pour le gain de la seconde place. Le pilote Suzuki, champion de France Supersport sortant, finissait par prendre l'avantage dans chacune des courses et montait sur la deuxième marche du podium. Pour Cédric, ces beaux résultats avaient presque un goût de victoire. Second du championnat, le Parisien avouait être très content de sa saison malgré tout : "Je suis satisfait de cette année 2016. Je n'ai pas pu participer au week-end de Lédenon et, malgré tout, j'obtiens la place de vice-champion avec 212 points au compteur, soit seulement 10 de moins que l'an passé."

side-car DELANNOY / ROUSSEAU SANS COMPLEXES

Les triples champions de France en titre s’octroyaient deux nouveaux podiums sur le tracé albigeois. Ils enfonçaient donc le clou et terminaient le championnat avec plus de 140 points d'avance sur M. Moreau / S. Gadet. Le duo C. Wyssen / O. Chabloz s'offrait la troisième marche du podium final. En catégorie F2, le side exclusivement féminin d'Estelle Leblond et Mélanie Farnier s'imposait au général 2016.

Classement SuperSPORT Pos 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

108

Pilotes

Hugo CLERE Cédric TANGRE Peter POLESSO Louis BULLE Maximilien BAU Hugo CASADESUS Martin RENAUDIN Yvan LAETZIG Kevin LAVAINNE Stéphane FROSSARD

11 1 83 5 108 20 194 21 38 42

Marque Yamaha Suzuki Yamaha Yamaha Yamaha Honda Yamaha Yamaha Yamaha Yamaha

MAN

NOG

LED

MAG

PAU

CAR

ALB

TOTAL

20/26 00/26 20/21 26/27 26/26 11/08 00/00

237

11/14 27/05 00/00 20/16 13/20 21/25 20/20

212

27/20 16/17 00/10 09/08 10/16 17/07 11/13

191

08/10 20/20 14/16 01/13 09/00 25/20 16/16

188

06/07 11/13 16/25 11/20 21/01 00/00 00/00 16/00 13/11 11/11 13/11 11/11 04/06 13/00

131 131

07/11 07/07 08/09 07/07 07/07 07/05 07/07

103

05/06 06/04 09/08 10/10 06/00 10/07 09/11

101

10/09 05/06 07/07 04/03 04/09 09/10 05/10

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00/08 10/10 26/01 00/00 16/00 00/14 00/09

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PAR MARINE BOVIN /// PHOTOS PSP SWIDEREK / JAGIELSKI

CHAMPION 2016

FSBK STOCK

MATTHIEU LAGRIVE ★

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S BK TOC

M PION 20

16

C

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UN TiTre de PLUs !

AU GUIDON DE LA NOUVELLE KAWASAKI, MATTHIEU LAGRIVE FAISAIT SON RETOUR CETTE ANNÉE EN CHAMPIONNAT DE FRANCE SUPERBIKE. AIDÉ PAR LA CONCESSION COTTARD BIKE, IL DÉCROCHAIT LE TITRE EN CATÉGORIE STOCK, AU TERME D'UNE BELLE SAISON. INVITÉ D'AUTRE PART À PARTICIPER À LA MANCHE FRANÇAISE DU WSBK À MAGNY-COURS, MATTHIEU CRÉAIT LA SURPRISE ET OFFRAIT UNE TRÈS BELLE PRESTATION. RETOUR SUR UNE FIN DE SAISON ROCAMBOLESQUE.

E

ngagé en championnat de France Superbike Stock grâce au précieux soutien d'Alain Cottard, mon objectif en début de saison était clairement d'engranger du roulage et de parvenir à garder un bon rythme toute l'année. Je suis vraiment très heureux de pouvoir ramener le titre de champion de France Stock à Alain, qui a dû faire un gros investissement cette année pour m'aligner au départ des courses. Alors que ma moto rencontrait quelques problèmes mécaniques lors de la manche parisienne, un ami m'a prêté sa machine et j'ai pu tout de même décrocher le titre au terme de deux courses relativement prudentes. Bien que la Kawasaki manquait de compétitivité cette saison, je pense avoir su faire la différence sur mes adversaires grâce à mon expérience de la course “

Stock, Evo, Superbike... Matthieu a goûté à tous les styles en fin de saison !

que j'ai acquise au fil des années. A Albi, l'équipe de Tech Solutions m'a pris sous son aile et m'a proposé de participer à la finale au guidon d'une machine Evo. A part le nombre de pneus alloué qui m'a permis de gérer différemment les séances qualificatives, la grosse différence entre cette moto et ma machine Stock se situait au niveau de l'électronique. En effet, les modifications rendaient la moto bien plus exploitable et facile à piloter. Ce fût un bon week-end et, pour moi, ma saison s’arrêtait là. Mais c'était sans compter sur un appel de Lucio Pedercini, deux jours avant le WSBK de Magny-Cours, qui me proposait de rouler en catégorie Superbike. J'ai sauté sur l'occasion, sans pour autant m'attendre à un quelconque résultat. Quand je suis parti des stands au guidon de la ZX-10R

du team Pedercini, je n'ai clairement pas reconnu la Kawasaki et j'ai cru qu'il y avait un problème sur la machine (rire) ! Mais en fait non, c'était juste que le travail de l'électronique était extrêmement poussé et rendait la moto complètement différente de celle d'origine. Depuis la dernière fois que j'ai roulé en WSBK, c'est-à-dire en 2009, l'électronique a passé un cap énorme. C'est assez déroutant et, honnêtement, je trouve que ça enlève du charme au pilotage. J'ai dû m'y habituer et, au final, j'ai eu de bonnes sensations au guidon de cette machine en réalisant des résultats plutôt sympas (ndlr : 9e sur la grille, 6e et 15e en course). Je suis content car, quelque part, ça prouve que les pilotes français sont loin d'être mauvais lorsqu'on leur donne les moyens de faire quelque chose de bien ! ” ■ ■

À 36 ans, Matthieu Lagrive (ici en famille) continue à faire "parler la poudre".

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FSBK

ORT

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HUGO CLERE

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E H C È L F MONTÉE EN HA

M PION 20

stes entes aux avant-po éd éc pr s on is sa s ré le am Moto Ain Après s'être illust jeune pilote du Te e ,l ts na on pi am persport. et ch pion de France Su am de diverses coupes Ch de e tr ti le 16 en décrochant a frappé fort en 20 ! jeune qui en veut Rencontre avec un

seulement 22 ans, tu as déjà un beau palmarès derrière toi. Comment l'expliques-tu ? C'est vrai qu'à chaque fois que j'ai participé à un championnat, j'ai plutôt bien fini ! Ce sont d'ailleurs ces bonnes performances qui m'ont fait continuer à rouler et à progresser : à la base, je souhaitais juste faire du loisir, mais vu que les résultats suivaient, nous avons décidé avec mon père de continuer l'aventure saison après saison. J'ai certes essuyé pas mal de plâtres, mais ça m'a permis de m'améliorer.

À

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eu le sentiment de me sentir assez seul dans ce combat. J'ai alors abordé le premier week-end de course plus motivé que jamais pour montrer que je valais la peine d'être soutenu. Honnêtement, je pense avoir énormément gagné en maturité. Aujourd'hui, je suis beaucoup moins fougueux, impatient, impulsif et bien plus posé et réfléchi.

Second du Trophée Pirelli à égalité de points avec le vainqueur en 2013, ça doit être assez frustrant... Comment rebondir après ça et ne pas se démotiver ? C'est sûr que ça n'a pas été évident, d'autant plus que Morgan Berchet et moi n'entretenions pas de super relations... Mais j'ai eu l'occasion de prendre ma revanche face à lui l'année suivante, en m'imposant en championnat de France Supersport Stock !

Justement, beaucoup de pilotes de haut niveau ont aujourd'hui des coachs pour les aider à être plus sereins lors des week-ends de course. Est-ce que c'est ton cas ? Pierre Chapuis est bien sûr présent pour moi, mais vu qu'il est team manager, il a beaucoup de choses à gérer. Du coup, j'ai souvent tendance à m'appuyer sur mon ami Franck Millet qui, en plus de s'occuper de ma communication, est toujours là pour m'écouter et me conseiller. Je suis de nature assez impulsive et je sais qu'il arrive à me canaliser et me calmer quand il le faut. C'est vraiment important d'avoir quelqu'un comme lui à mes côtés.

Quatrième du championnat en 2015 et vainqueur cette année : qu'est-ce qui a changé entre l'an passé et cette saison ? A vrai dire, cet hiver n'a pas été simple à gérer : j'ai perdu des partenaires importants et rencontré quelques désaccords avec mon équipe. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait et je trouvais ça assez injuste. J'ai attaqué la saison dans un état d'esprit totalement différent et j'ai

Quand as-tu compris que le titre était à ta portée ? J'ai eu peur au Mans, car je me méfiais beaucoup de Peter Polesso. Mais dès Nogaro, j'ai compris que je pouvais réaliser une super saison. Les conditions étaient particulières au Mans, donc c'était difficile de jauger. Mais à Nogaro, j'ai tout de suite vu que sur le sec, je pouvais être extrêmement compétitif.

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PAR MARINE BOVIN /// PHOTOS PSP SWIDEREK / JAGIELSKI

Tu as réalisé un week-end relativement prudent à Carole. Le but était-il vraiment d'assurer les points pour décrocher le titre ? En fait, non ! (rire) Carole est un circuit que je n'affectionne pas du tout. J'ai fait du mieux que j'ai pu en séances qualificatives, sans pour autant arriver à décrocher une première ligne. En course 1, j'aurais pu faire un peu mieux et m'emparer de la quatrième position, mais je sentais mon adversaire [Adrien Protat] un peu trop chaud bouillant... Je ne voulais pas prendre le risque et partir à la faute. En seconde manche, j'ai vraiment voulu assurer et, honnêtement, ces 21 tours ont été les plus longs de ma carrière ! Si tu devais retenir un moment fort de la saison, quel serait-il ? La première victoire au Mans. Que ce soit pour moi ou pour mon équipe, ça a été un instant assez intense. Ce week-end d'ouverture a été assez spécial, car j'étais observé de toutes parts : je devais montrer que je pouvais le faire ! Et un autre un peu plus délicat ? Il n'y en a pas vraiment eu... (réflexion) Mais je dirais quand même la première course au Mans, face à Peter. Quand il m'a doublé et que j'ai vu que je ne pourrai pas décrocher cette première victoire, je me suis posé quelques questions... Forcément, j'étais assez tendu au départ de la seconde manche et j'ai dû gérer ce moment de stress. Magny-Cours a aussi été assez dur sur un plan psychologique : bien que j'y ai réalisé un week-end parfait, beaucoup de monde était venu me voir et m'encourager et je me suis mis une pression d’enfer avant la course. Ça n'a pas été simple à gérer... Ça fait maintenant trois saisons que tu es au sein du team Moto Ain. C'est une affaire qui roule ? La structure Moto Ain s'est, en quelque sorte, construite autour de moi et de mon arrivée en championnat de France Supersport. Pierre Chapuis en est le team manager et une bande de copains endossent les rôles de mécaniciens, cuisiniers, etc. Pierre est un peu comme mon deuxième père et, pour moi, le team Moto Ain est vraiment une structure familiale. Bien qu'aujourd'hui l'équipe m'apporte ce que je recherche, mon souhait, à court terme, serait de devenir pilote professionnel et je ne suis pas certain que ça puisse se faire ici. Tu es l'un des pilotes du Fan Club Patrick Pons. Qu'est-ce que cela t'apporte ? Ça fait maintenant quatre ans que je fais partie de cette structure. Les personnes qui gèrent cette association sont réellement passionnées par la moto et veulent aider les jeunes à s’épanouir dans leur sport. Au delà d'une aide financière, c'est un réel soutien moral qui est apporté. Ils n'hésitent pas une seule seconde à venir porter main forte sur les circuits : ça fait chaud au cœur de voir qu'il y a du monde qui te soutient et ça rend encore plus fort. Ils

INTERVIEW

FSBK

sont tous très attachants et motivés et je suis très heureux de faire partie de leur club. L'an passé, tu as participé à quelques épreuves européennes. Comment les comparerais-tu avec le championnat de France ? C'était déjà un peu à l'abandon l'an passé, car cette formule [ndlr : l'ex championnat d'Europe Superstock 600] s'est arrêtée cette saison. Mais je dirais que les jeunes de 15 ou 16 ans qui occupaient le plateau avaient les dents très longues ! La grille était nettement plus remplie, les chronos très serrés et, forcément, ça tirait le championnat vers le haut. En France, le niveau des premiers est bon, mais nous sommes peu à nous battre devant et c'est bien dommage. Titré à Carole en Supersport, tu as participé à la finale à Albi en Superbike. T'attendais-tu à une si belle prestation (4e et 6e) ? Au vu des chronos que j'ai réalisés au Bol d'Or sur la Superstock 1000, je savais que je pouvais m'attendre à quelque chose de bien en championnat de France Superbike. J'y allais pour m'amuser et mon objectif était de finir devant les pilotes du team LMS, ce qui fut le cas. La moto était telle qu’elle était au Bol d'Or et elle s'est super bien comportée sur le tracé albigeois. Forcément, je suis aussi satisfait d'avoir réalisé un top 5 et d'avoir pu doubler le champion sortant [Grégory Leblanc]... As-tu déjà une idée de ton programme 2017 ? Je poursuis mon aventure avec Yamaha, Dunlop et le Team Moto Ain. Nous nous alignerons en championnat de France Superbike Stock, mais également, si tout se passe bien, sur l'intégralité du championnat du monde d'Endurance. Une belle saison en perspective !

HUGO CLERE

11

NÉ LE 11/06/1994 À Bourg-en-Bresse (Ain)

ÂGE 22 ans TAILLE 1m65 POIDS 60 kg

2016 ....... Champion de France Supersport 2015 ....... 4e du championnat de France Supersport Coupe d'Europe Superstock 600 2014 ....... Champion de France Supersport Stock 2013 ....... 2e du Trophée Pirelli / 2e de la Coupe Yamaha 125 2012 ....... 6e du Trophée Pirelli 600 et 4e du classement Junior 2011 ....... Quelques courses en 600 Promosport 2010 ....... 4e des Coupes de France Promosport 125cc 2009 ....... 2e du Trophée Malossi

Après avoir décroché le titre en Supersport, Hugo Clere visera l'an prochain le titre Superbike Stock.

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REGARD

CHRONIQUE C'EST

JAKUTO

QUI LE DIT...

ANCIEN PILOTE, EX-PADDOCK MANAGER, COMMENTATEUR INTÉRIMAIRE ET CONSULTANT TECHNIQUE CHEZ ELF, JACQUES HUTTEAU APPORTE DANS CHAQUE NUMÉRO SON REGARD DÉCALÉ ET PLEIN D'HUMANITÉ SUR NOTRE SPORT FAVORI.

RAPPORTEUR O

n leur fait tout dire, mais rarement n’importe quoi, et ils vont aussitôt le répéter : mais après tout, n’estce pas leur véritable rôle ? Bien sûr, il faudrait quelquefois pouvoir éviter de dévoiler certaines informations à ceux qui ne sont pas concernés, et qui risquent même d’en profiter, mais ce n'est pas toujours facile à maîtriser. Multicolores, en matériaux nobles, très légers et arborant les sigles ou les effigies de ceux à qui il s s’adressent, ils vont et viennent au gré des passages répétés et sont sans cesse modifiés en fonction de ce qui peut se passer. Ils sont le seul véritable lien entre le pilote et l'équipe pendant les essais ou la course. Ils apportent toutes les informations, les confirmations, les abandons… et partagent aussi les mêmes émotions. Tout ou presque est indiqué. Il faut voir les gars les porter, les dresser, les soulever, les remuer pour mieux les faire remarquer.

112

Il faut les voir aussi les rabaisser, pour vite s’informer et changer dans un sens ou l’autre les inscriptions si importantes qui vont contribuer au résultat final. Combien de fois a-t-on entendu le pilote se plaindre de n’avoir pas su ou mal compris ce qui lui aurait sans doute permis de ne pas se faire surprendre ! Savoir la position, l’écart avec ceux qui précèdent et ceux qui essaient de remonter, les temps au tour et ceux qui restent : il y a tant de paramètres, indispensables à celui qui est bien seul sur sa moto. Et ce travail là est bien plus compliqué qu’on ne le croit. Avez-vous seulement remarqué les visages tendus, voire inquiets, des préposés au panneautage ? Ils vivent peut-être encore plus que les autres l’intensité de la course de leur pilote. Regardez-les tendre au maximum ces supports à leurs passages et vous devinerez ces regards à peine échangés, synonymes de compréhension ou d’interrogation, de

!!!

détermination ou de renoncement. Tout passe entre ces deux-là, au travers de ce drôle de panneau bariolé… Sur certains circuits, les grillages renforcés rendent la tâche encore plus compliquée en ne laissant que quelques petits espaces disponibles le long du muret. Du bord des boxes, j’ai toujours beaucoup de plaisir à regarder travailler tous ces gars ou ces filles, tellement conscients de l’importance de leur tâche. Et j’aime voir virevolter ces superbes panneaux décorés où se détachent les numéros, les surnoms ou les mascottes des pilotes. Qu’il est loin le temps des simples morceaux de contreplaqué peints en noir mat, sur lesquels les compagnes inscrivaient le plus souvent à la craie le maximum d’informations que le pilote essayait de déchiffrer en passant. Je m’amusais parfois, tête dans la bulle, à voir des chiffres si mal dessinés sur les panneaux de certains concurrents, que je m'interrogeais sur les talents de celui ou celle qui tenait la craie et surtout sur la compréhension que pouvait en avoir celui qui suivait. Les jours de pluie, je dois avouer que malgré les tentatives pour sécher rapidement au chiffon le morceau de bois, il n’était pas simple de communiquer, malgré les efforts des préposés totalement trempés. Rien n’a changé : que l’on soit premier ou dernier, ce tableau-là a toujours la plus importante des utilités. Le dernier tour est évidemment le plus intense. Mais pour lui, tout est joué puisque son pilote ne le reverra pas. Posé là, contre le muret, presqu’abandonné, les chiffres encore alignés sur ses glissières, il n’apercevra même pas son pilote passer le drapeau à damiers. A moins qu’on ne le recouvre de ces superbes lettres dorées qu’il va pouvoir fièrement arborer, porté par toute une équipe survoltée, pour saluer l’arrivée de notre superbe Champion qui vient de remporter son second titre mondial. Bravo Johann ! ■

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félicitation à

Z E U Q R A M C R A M

CHAMPION DU

5XM O N D E 2010 125cc World Champion

2012 Moto2 World Champion

2013 MotoGP World Champion

2014 MotoGP World Champion

Marc Marquez - 2016 FIM MotoGP World Champion


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