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Le CHS de Bassens, un programme culturel ouvert à tous

Sylvaine Raimond, déléguée communication culture au CHS de Bassens en Savoie © Raphaëlle Vivent Situé dans la ville de Bassens, le Centre Hospitalier de Savoie propose depuis près de 20 ans une programmation culturelle riche et variée, tournée vers l’ouverture au public extérieur. Rencontre avec Sylvaine Raimond, déléguée communication culture de l’établissement.

TVB : Quelle offre culturelle propose le CHS?

SR : Nous avons un programme annuel, avec des événements, des expositions, des concerts, mêlés à des ateliers liés à la programmation ou à des appels à projet en interne. Ces ateliers doivent correspondre aux critères du projet culture santé, avec des artistes professionnels, des activités en groupe, avec une ouverture sur l’extérieur. Ils se déroulent sur l’ensemble du territoire de la Savoie, à Bassens ou dans l’une des quarante structures extra hospitalières. L’une des spécificités du CHS c’est que l’on a une volonté d’ouverture et d’accueil sur le site même de l’hôpital, qui fait vraiment partie de la vie de la cité à Bassens. Il y a des locaux culturels, comme L’école de musique intercommunale Onde & Notes, l’école municipale de dessin Bassens Art Studio, l’école de musique adaptée Tétras-lyre et l’espace d’art partagé Le Pavillon Cerise. Le principe de ce lieu, c’est qu’on le met à disposition des équipes artistiques, en échange de projets pour les patients. Ce qui fait le lien dans la programmation culturelle et tous ces ateliers, c’est une thématique qu’on définit de façon triennale avec la mission culturelle.

TVB : Pour les trois années 2019-20202021, la thématique est « Traverser les espaces ». Pouvez-vous nous en parler ?

SR : « Traverser » renvoie à une notion de mouvement. L’idée de la première année était « d’aller vers », de découvrir plusieurs disciplines qu'on n'avait pas forcément l’habitude d’explorer. Nous avons beaucoup travaillé sur les arts numériques par exemple, avec l’artiste Damien Traversaz. Pour l’année 2020, l’idée était de se déplacer, de bouger les lignes, et de faire traverser en itinérance les offres qu’on avait proposées l’année d’avant, à travers les structures extra hospitalières et les partenaires. Bien sûr, c’était un peu compliqué en 2020, je ne vous le cache pas. Et pour l’année trois, l’idée est qu’une fois que l’on a éveillé notre curiosité et que l’on a rencontré l’autre, se pose la question de sa propre place et de sa propre identité. C’est tout ça qu’on va explorer en 2021, avec les trois axes forts de ce projet triennal : les arts numériques, la musique et la littérature.

TVB : L’offre culturelle du CHS est conséquente. Pourquoi la culture est-elle si importante dans les établissements de soins en santé mentale, selon vous ?

SR : La culture est essentielle, car ce sont des propositions qui s’adressent non plus à un patient mais à une personne. C’est aussi un moment ou un endroit où l’on vient par choix, il n’y a rien d’obligatoire, c’est très important. De plus, les ateliers mêlent les patients et les professionnels, donc ça change les relations. Tout ce qu’on met en place, c’est vraiment avec cette volonté d’ouverture et d’accueil à chaque fois que c’est possible. Dès qu’on peut accueillir du public extérieur, on le fait. C’est essentiel aussi pour changer le regard des personnes sur ce qu’est que l’hôpital psychiatrique aujourd’hui, ça permet de décloisonner. Pour les structures extra hospitalières, les activités se passent toujours en dehors du lieu de soin, donc ça permet aussi de casser des tabous de fréquentation des lieux culturels, de créer des habitudes. Tout cela n’est pas du soin à proprement parler, mais en faisant de l’art et de la culture, on participe au prendre soin. Ça fait complètement partie de l’accompagnement des personnes suivies en psychiatrie.

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