Le rationnel et le merveilleux - 2007

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Le rationnel et le merveilleux Le rôle de l'effet Père Noël dans la relation science-société

Résumé Si les scientifiques n'ont aucun doute quant à la capacité d'émerveillement qu'offre la science, il n'en va pas de même des profanes qui l'accusent souvent de briser leurs rêves, de « tuer le merveilleux ». Un merveilleux qui constitue pourtant un besoin fondamental de l'être humain. La vulgarisation scientifique s'efforce de propager une démarche rationnelle d’accès à la connaissance, de susciter la curiosité du public et de lui faire aimer la science. Telle des parents face à la croyance au Père Noël, contrainte de « dire la vérité, toute la vérité », elle devra d’abord surmonter de véritables chocs émotionnels avant de pouvoir susciter l'émerveillement. Trop rationaliste, la vulgarisation scientifique détournera de la science. Trop ésotérique, elle en troublera le message. Dans les deux cas, elle risquera de faire le jeu des parasciences. Comment alors concilier le besoin de merveilleux avec la nécessité de transmettre une information juste et rationnelle ? La perte du merveilleux causée par la connaissance peut-elle être compensée par l'émerveillement qu'elle procure ? Tel est le projet de cet article et de ce que nous avons appelé l'effet Père Noël.

Richard-Emmanuel EASTES* (AUTEUR-CORRESPONDANT) Professeur agrégé de Sciences physiques Chargé de mission au Département d’Etudes Cognitives Fondateur du groupe TRACES - Président de l’Association Les Atomes Crochus Ecole normale supérieure – 29 rue d’Ulm – 75005 Paris Assistante : +33 8 74 59 87 41 – Ligne directe: +33 1 44 32 26 79 richard-emmanuel.eastes@ens.fr – www.cognition.ens.fr/~reeastes/ Francine PELLAUD Docteur en Sciences de l’éducation Laboratoire de Didactique et Epistémologie des Sciences (LDES) Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation Université de Genève – 40 bd du Pont d’Arve – CH-1211 Genève (Suisse) Secrétariat : +41 22 379 96 18 – Ligne directe : +41 22 379 97 58 francine.pellaud@pse.unige.ch – www.ldes.unige.ch

Le paradigme d'une science enchanteresse Tous les scientifiques vous le diront : la vulgarisation scientifique leur procure une sorte d’émerveillement. Comme le dit Hubert Reeves, [1], la capacité de différencier les plantes, les coquillages, les oiseaux et les roches lors d’une randonnée procure une satisfaction particulière, l’impression d’appartenir à l’Univers : « Reconnaître les étoiles, c’est à peu près aussi utile (ou inutile…) que de savoir nommer les fleurs sauvages dans les bois. […] La vraie motivation est ailleurs. Elle est de l’ordre du plaisir. Le plaisir de transformer un monde inconnu et indifférent en un monde merveilleux 1 et familier. Il s’agit d’« apprivoiser » le ciel, pour l’habiter et s’y sentir chez soi. » Cette certitude est une source d'inspiration pour les vulgarisateurs : la science donne l'accès à une certaine intelligibilité du monde, ce qui à son tour procure des plaisirs nouveaux. Certains nonscientifiques en sont convaincus, comme en témoigne ce texte tiré de Sur la trace de Nives (de Luca & Valin, 2006) [2] : « Lorgner l'infini fait augmenter l'espace, la respiration, la tête de celui qui l'observe. Eprouver de l'émerveillement est une qualité scientifique essentielle, parce qu'elle incite à découvrir davantage. 1/1


Une vision de la science loin d'être consensuelle Mais ce n’est pas toujours le cas. Au profane, la science apporte connaissances et explications, méthodes et modes de raisonnement voire, plus généralement, une certaine Weltanschauung (vision du monde), mais plus rarement un émerveillement. Avec son double besoin de rationalité et de merveilleux, la société entretient un rapport ambigu d’amour et de rejet avec la science. Au-delà des effets pervers bien connus de ses applications, les connaissances scientifiques elles-mêmes exercent parfois une action désenchanteresse. Témoin ce texte de Georges Brassens lui-même (extraits, 1964) [3], pourtant hostile à toutes les doctrines aliénantes : « [...] Quand deux imbéciles heureux S'amusaient à des bagatelles, Un tas de génies amoureux Venaient leur tenir la chandelle. Du fin fond du champs Elysées Dès qu'ils entendaient un " Je t'aime ", Ils accouraient à l'instant même Compter les baisers. La plus humble amourette Etait alors bénie Sacrée par Aphrodite, Eros, et compagnie. L'amour donnait un lustre au pire des minus, Et la moindre amoureuse avait tout de Vénus. Mais en se touchant le crâne, en criant "J'ai trouvé" La bande au professeur Nimbus est arrivée Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement, Chasser les Dieux du Firmament.

Aujourd'hui ça et là, les cœurs battent encore, Et la règle du jeu de l'amour est la même. Mais les dieux ne répondent plus de ceux qui s'aiment. Vénus s'est faite femme, et le grand Pan est mort. [...] Aujourd'hui ça et là, les gens passent encore, Mais la tombe est hélas la dernière demeure Les dieux ne répondent plus de ceux qui meurent. La mort est naturelle, et le grand Pan est mort. Et l'un des derniers dieux, l'un des derniers suprêmes, Ne doit plus se sentir tellement bien lui-même Un beau jour on va voir le Christ Descendre du calvaire en disant dans sa lippe "Merde je ne joue plus pour tous ces pauvres types. J'ai bien peur que la fin du monde soit bien triste". »

Dont acte. La science émerveille peut-être les scientifiques, mais elle peut également briser les rêves de ceux qui ne le sont pas. Et finalement, nous scientifiques ne perdons-nous pas quelque chose de vital en gagnant ce type de compréhension ?

L'effet Père Noël Pour répondre à cette question, attardons-nous quelques instants sur une analogie susceptible de nous éclairer : celle de la croyance au Père Noël. Tous les enfants, ou presque, y croient et y trouvent une immense source de plaisir et de rêve. Pourtant, un jour ou l'autre, leurs parents devront leur révéler la vérité. Une vérité qui pourra parfois les blesser, non seulement parce qu'ils réaliseront qu'ils ont été « bernés » pendant de longues années, mais aussi et surtout parce qu'il leur faudra faire le deuil d'un personnage merveilleux, qu'ils ont imaginé chacun à leur façon, parcourant le ciel tiré par un cortège de rennes, descendant dans l'étroit conduit de la cheminée sans se salir... Ce deuil sera aussi celui de toute une atmosphère, de toute une démarche qui, soudain, perdra une grande partie de son sens : être sage pour mériter ses présents, lui écrire une lettre, garnir le sapin à son intention, déposer des souliers sous la cheminée, attendre, patienter, découvrir enfin l'explosion de lumières et de couleurs après son passage, ne pas comprendre comment il a fait... Et lorsque le mensonge sera remplacé par une vérité plus indiscutable, lorsque la croyance s'écroulera face à l'autorité (scientifique) parentale, c'est bien la déception qui prévaudra. 2/2


Ainsi la vérité scientifique déçoit lorsqu'elle fait fuir le merveilleux, et c'est bien dans cet effet (que par analogie nous nommons effet Père Noël) que se situe notre réflexion. Car il faut l’admettre : lorsqu'elle fait reculer les frontières de l'inconnu, la science tue en nos esprits d'adultes comme autant de Pères Noël qui jusque-là peuplaient nos rêves, nos croyances et notre imaginaire. Certes elle apporte un certain émerveillement, par l’explicitation de ces phénomènes ; mais c’est dans un paysage de ruines, peuplé de cadavres de Pères Noël, que cet émerveillement doit se construire. La tâche s’avère donc plus difficile que prévu.

Le merveilleux : un besoin résurgent « Si une chose me frappe dans l’histoire du monde, c’est ce besoin insatiable qu’ont toutes les sociétés de rechercher le merveilleux, de se hisser jusqu’à toucher la voûte sous laquelle nous sommes enfermés, afin de débusquer un autre monde. Ce désir persistant est terrifiant même, parce qu’il peut conduire aux pires dérèglements individuels (l’ascèse, l’illumination, la drogue) ou collectifs (les utopies politiques, les sectes et les mouvements fanatiques). Cependant il répond à une immense frustration qui est celle de la condition humaine. Que le ciel s’entrouvre, que j’aperçoive un dieu ou une déesse, que je chausse les bottes de sept lieues ou accomplisse des exploits herculéens, tout, plutôt que cette vie harassante et monotone ! Tous les grands récits, des sagas finlandaises au Mahabharata indien, des mythes germaniques aux épopées chinoises – proclament cette quête impérieuse d’un ailleurs qui enchante et émerveille. » Ainsi s'exprime Jean-Claude Carrière (2006) dans une interview récente [4]. Le phénomène n'est pas nouveau : en tant que genre littéraire, le merveilleux apparaît au Moyen Âge (Chrétien de Troyes) et se développe jusqu'au XVIIe siècle (Charles Perrault, Voltaire et Montesquieu avec leurs contes philosophiques). Issu du latin mirabilia, « choses étonnantes, admirables », le terme merveilleux caractérise des situations dans lesquelles le surnaturel est considéré comme normal. Personne ne s'étonnera, par exemple, de la présence de dragons ou de sorcières dans un conte de fées. Or plus que jamais, le besoin de merveilleux se fait sentir dans une société placée sous le contrôle des sciences et des techniques. En 2006, la chaîne éducative France 5 présentait ainsi un programme intitulé Le retour du merveilleux [5] : « En ce début de XXIe siècle flotte, à nouveau, un parfum de merveilleux dans les sociétés occidentales. Le public s'enthousiasme pour les récits initiatiques, les aventures féeriques, les créatures magiques et les légendes de tout poil. En témoigne le formidable succès de fictions telles que Harry Potter, Le Seigneur des anneaux, Le Monde de Narnia ou encore Eragon [...]. Plus qu'un phénomène de mode, le merveilleux représente une parenthèse enchantée, à l'heure où rationalité et raison semblent devoir répondre à toutes les questions. [...] Loin de cette industrie du merveilleux, subsiste par ailleurs une magie plus discrète. On recense ainsi quelque 500 conteurs professionnels en France, qui proposent une approche artistique axée sur la sensibilisation et la transmission d'un art méconnu. L'occasion de solliciter l'imaginaire sans lui imposer des images préfabriquées et de découvrir une autre lecture du monde, à la fois allégorique et réaliste. »

La perpétuation de la croyance, ou le second effet Père Noël On comprend ainsi pourquoi les parents continuent à prendre le risque du choc émotionnel qu'ils font courir à leurs bambins en perpétuant la croyance au Père Noël : justement parce qu'ils se souviennent de leur propre plaisir qui, finalement, allait largement compenser la douleur que risquait d’entraîner la révélation finale.

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De même, lorsque la science, par de nouvelles découvertes, contribue à désenchanter le monde, l'émerveillement renaît bientôt par le biais de la vulgarisation scientifique, et par un certain nombre de contradictions (jumeaux de Langevin, paradoxe de Fermi), concepts à larges affordances (effet papillon, effet tunnel, principe d'incertitude) et d’objets mystérieux (attracteurs étranges, trous noirs). Autant de chemins repris par la science-fiction, les arts et l’épistémologie populaire. Mais autant de soupapes de sécurité dans une conception scientifique du monde qui refuse le merveilleux mais qui, par l'invention de ces problématiques, permet que ses frontières en demeurent imprégnées. C'est ce que nous nommons le second effet Père Noël.

Le merveilleux et la science Les vulgarisateurs d'aujourd'hui, conscients de la nécessité de rendre la science accessible à un public qui ne leur est pas acquis d'avance, n'hésitent pas à faire du spectacle pour susciter l’intérêt et faire naître un émerveillement qui devrait vaincre les réticences... Mais y parviennent-ils? Non, car en recherchant l’émerveillement, ils négligent le merveilleux, dont le besoin resurgit parfois sous les formes les plus incompréhensibles pour la communauté scientifique elle-même, ainsi que le fait remarquer Jean-Marc Lévy-Leblond (2003) lorsqu'il écrit [6] : « Une formation scientifique n’offre aucune garantie contre les croyances parascientifiques.. » La vulgarisation scientifique fait alors face à un double défi : non seulement l'émerveillement procuré par la connaissance ne compense pas la perte du merveilleux qu'elle engendre, mais il semblerait même que l'attrait pour le merveilleux, conjugué à la connaissance scientifique vulgarisée, conduise plus facilement vers les parasciences que vers une vision du monde rationnelle. Le vulgarisateur scientifique est donc face à un dilemme : s’il est trop rationaliste, il détournera de la science et alimentera les attitudes de rejet 2 ; mais s’il s’éloigne trop de la rigueur scientifique, il troublera son message et fera le jeu des parasciences. Notons au passage que les parasciences comportent, comme la science, une dimension explicative et une vision du monde, mais qu'en outre elles n'écartent jamais le merveilleux, dans la mesure où leur survie est assurée par la perpétuelle réouverture des controverses qu'elles suscitent (contrairement à la science dont le régime de vérité consiste en la recherche du consensus de la communauté scientifique pour clore ses propres controverses).

Le merveilleux en tant que forme de discours de la vulgarisation scientifique Pour être crédible et écouté, le vulgarisateur doit donc introduire du merveilleux dans la culture scientifique. Souvenons-nous de la principale caractéristique du merveilleux en tant que genre littéraire : l'action s’y déroule dans un monde imaginaire. Un monde que le lecteur, l'auditeur et le spectateur acceptent dès le départ. De même, l’enfant compense le vide laissé par la révélation de l’inexistence du Père Noël par des histoires merveilleuses auxquelles il ne croit pas, ce qui lui suffit pour faire le deuil d’un être qui faisait pourtant partie de son monde réel. Accéder à la connaissance scientifique, n’est-ce pas en effet devenir un peu plus adulte ? C'est ainsi que l'on comprend l'engouement récent pour une forme de vulgarisation scientifique qui se construit sur les bases du merveilleux.

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La justification a posteriori de tout un pan de la vulgarisation scientifique Des compagnies théâtrales 3 proposent par exemple des spectacles qui sont au service de la pédagogie scientifique ou du dialogue science-société. De son côté, le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris a monté une exposition sur le thème des dragons [9]. La chaîne britannique BBC a produit des reportages dans un monde peuplé de dinosaures en images de synthèse [10]. Une troupe exploite depuis cinq ans le merveilleux sous toutes ses formes possibles : les Atomes Crochus, créés en 2001 à l’Ecole normale supérieure (Paris) par trois universitaires passionnés de sciences, d'art et de pédagogie 4 , ont commencé par produire des spectacles de clowns de science, qui se livrent à des expériences spectaculaires dans un monde artificiel [11]. Dans leurs Contes scientifiques, les Atomes Crochus mettent par ailleurs en scène des concepts tels que l'énergie, la matière, l'espace et le temps, ou des problématiques complexes comme la photosynthèse, le mouvement perpétuel ou le développement durable, voire dans la dualité onde-corpuscule ou la critique du développement. Mais, toujours, ces histoires prennent place dans des mondes merveilleux, peuplés de princesses, de magiciens et de bergers, et toujours elles respectent les règles empiriques des contes de fées [12]. Elles reproduisent des phénomènes naturels ou artificiels, mais sans nécessairement chercher le mode explicatif, lui préférant l'évocation et l'émotion. Parmi ces diverses activités, l'usage des contes scientifiques comme mode d'expression de la science nous semble particulièrement intéressant. Car non seulement le conte est étroitement lié au merveilleux, mais il permet surtout de dire, de raconter et de relater avec détails et arguments. On assiste donc aujourd’hui à un amusant retournement de situation. Le conte de fées est appelé au secours de la science, pour y réintroduire un peu du merveilleux qu'elle a chassé.

Figure 7 : Des contes… scientifiques ! Les Atomes Crochus, Paris

Nuances conclusives : pour un usage contrôlé du merveilleux. Cette réalité nous interroge. Au temps des philosophes, le merveilleux s'est effacé, comme si le besoin d'enchantement était comblé par le regard différent, plus doux, de la philosophie. Peut-être y a-t-il là quelque enseignement à retirer. Si le besoin de merveilleux devait se faire plus aigu face à une science trop triomphante, il faudrait chercher à satisfaire ce besoin autrement. Et qui sait ? Face aux sciences pures, qualifiées d’ « inhumaines et asociales » par Jean-Marc Lévy-Leblond, on peut penser que les sciences humaines et sociales comme la sociologie et la philosophie pourraient nous fournir des pistes pour que la science demeure toujours une source d'émerveillement.

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Bibliographie [1] [2] [3]

Pellequer B., Petit guide du ciel, Éditions du Seuil, 1990, Paris. de Luca, E. Valin D. Sur la trace de Nives, Gallimard, 2006, Paris. Brassens, G. le Grand Pan, in Les copains d'abord, Philips, 1964. Texte intégral et autres chansons du même type sur : www.cognition.ens.fr/traces/ressources/interet.htm#chansons [4] Un homme à fables, interview de Jean-Claude Carrière, Télérama n° 2971, 23 décembre 2006. Interview intégrale sur http://tinyurl.com/2vgkuk [5] www.france5.fr/cdanslair/008100/86/ [6] Levy-Leblond, J.-M. Science, culture et public, AECYA, janvier 2003 et Quaderni 46, 95103. Voir également Boy, D. Les Français et les parasciences : vingt ans de mesures, Revue Française de Sociologie, 2002, 43:1, pp 35-45. [7] www.senseaboutscience.org.uk/pdf/ScienceForCelebrities.pdf [8] www.emse.fr/larotonde/ [9] www2.mnhn.fr/dragons/ [10] www.bbc.co.uk/sn/prehistoric_life/ [11] Les Atomes Crochus – Ecole normale supérieure – 45 rue d’Ulm – 75005 Paris. www.atomes-crochus.org et atomes.crochus@ens.fr [12] Pellaud, F. Eastes, R.-E. Sené, N. Collet, B. Prendre la science en conte, Annales des Mines, Réalités Industrielles, mai 2007.

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Notons que le sens du terme « merveilleux », employé ici par Hubert Reeves au sens d’émerveillement, est justement différent de celui que nous adopterons dans la suite du texte. 2 On consultera notamment avec amusement le site ultra-rationaliste de l'association Sense about Science [7]. 3 Consulter notamment les pages du site du CCSTI de Saint-Etienne (La Rotonde), initiateur d'un festival de théâtre de science responsable d'un fantastique appel d'air dans ce domaine ces dernières années [8]. 4 Richard-Emmanuel Eastes (Paris), Francine Pellaud (Genève) et Catherine Bied (Montpellier).

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