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OUVRAGE D’ART
from le compagnon
Un pôle énergétique au service de la Côte d’Ivoire et de ses
Mis en service en 1979, ce joyau constitue, jusquelà, l’un des principaux piliers énergétiques pour le développement économique et social du pays.
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Par Bellarmin Yao Kan Envoyé spécial
«C ité lumière », Taabo est un site de recasement qui a très tôt pris l’allure d’un centre urbain avant d’être érigé, en 2012, en chef-lieu de département. Située dans la région de l’AgnebyTiassa, à 185 km de la capitale économique Abidjan et à 85 km de la capitale politique Yamoussoukro, Taabo est le prototype de ville élitiste, en Côte d’Ivoire, au regard de son modèle urbain. Les types de construction, sa structuration spatiale et sa salubrité lui donnent l’ossature d’une ville pensée et traduisent son urbanisation planifiée. Une digue de 6,5 km, le long de laquelle s’étend à perte de vue le lac de Taabo où sont ennoyés des arbres et rôniers décimés, constitue une passerelle entre la belle cité de Taabo et le
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village originel « Taabo-village». Taabo-cité, sous cette appellation, ne désemplit jamais, surtout les week-ends, en raison de l’attrait exercé par le prestigieux complexe hôtelier bâti par la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) qui sert de joyau touristique et de temple pour abriter les nombreux séminaires de formation. La capitale « Souamlin » (l’ethnie locale) doit principalement son évolution et sa renommée à son mythique aménagement hydroélectrique sur le fleuve Bandama. Opérationnel depuis 1979 (après le démarrage des travaux en 1975), ce joyau artificiel de rétention d’eau contribue à assurer depuis 42 ans la couverture énergétique nationale. Jusqu’en 1985, le barrage hydroélectrique de Taabo constituait la première puissance énergétique du pays, avant de passer, en 2017, au 4 e rang. Son implantation sur le Bandama engendre des impacts socio-économiques, hydrologiques et environnementaux indéniables.
Géolocalisation de l’ouvrage
Le barrage hydroélectrique de Taabo est aménagé dans la région de l’Agnéby-Tiassa, près du Mont Taabo, sur un site de 58700 km2 entouré de collines formées de roches métamorphiques, à 110 km en aval du confluent du Bandama blanc et du Bandama rouge encore appelé la Marahoué (voir carte de localisation P.83). Le directeur de cette usine hydraulique, Adama Diabaté, précise que l’ouvrage est situé à 120 km en aval de l’aménagement hydroélectrique de Kossou bâti, lui aussi, sur le Bandama, dans le District Autonome de Yamoussoukro.
A l’instar des grands aménagements hydroélectriques du monde, comme le signifie le premier responsable de cette usine hydraulique, le barrage hydroélectrique de Taabo dont la réalisation a tenu compte des insuffisances de celui de Kossou (lui s’étant inspiré des faiblesses d’Ayamé 1 et 2), est un modèle de construction respectant les normes internationales. Construit entre 1975 et 1979 et inauguré le 3 février 1978, M. Diabaté ajoute que le premier groupe du barrage a été officiellement mis en service le 18 janvier 1979 ; quand les 2e et 3e groupes ont été respectivement actionnés en mars et avril de la même année. C’est un dispositif énergétique d’une productibilité annuelle oscillant entre 450 et 800 Gigawatts heure (GWh) avec une production nationale estimée en 2020 à 11203 GWh représentant 7,10% de la production totale nationale d’énergie. Doté d’une puissance installée de 210 MW générée par 3 turbines de type Francis, avec un réservoir d’eau d’un volume de 630 millions de m3, ce pilier énergétique a un débit maximal de 154m3/s et une vitesse de rotation de l’arbre de 150 tours/mn. En outre, il dispose de 5 évacuateurs de crue d’un débit total de 4500 m3/s pour évacuer l’excédent d’eau et empêcher la rupture (écroulement) du barrage. L’infrastructure se caractérise par une hauteur de chute variant entre 52 et 59 m et une cote de crue normale de 124 m (voir tableau 1 ci-dessous).
Tableau 1 : Caractéristiques techniques du barrage hydroélectrique de Taabo
OUVRAGE DE RETENUE
RESERVOIR
PRISE D’EAU
EVACUATEURS DE CRUES
Nombre de digues Un barrage principal Un contre-barrage Type Volume 02 6,5 km 1,6 km Terre et enrochement 8 300 000 m3
Superficie Volume d’eau Profondeur moyenne Retenue maximale (niveau de l’eau) Retenue minimale (niveau de l’eau) 70 km2 à la cote (124 m) 630 millions de m3 9 m 124 m 120 m
Nombre de vannes Nombre de conduites Type de conduite Diamètre d’entrée Longueur de la conduite 3 3 en acier 6,6 m 138,8 m
Nombre de vannes Débit par vanne Débit total 5 900 m3/s 4500 m3/s
TURBINES
Type Nombre Hauteur de la chute minimale Hauteur de la chute maximale Vitesse de rotation de l’arbre Débit maximal Diamètre de la roue Diamètre de l’arbre Puissance maximale Francis 3 52 m 59 m 150 tours/mn 154m3/s 4250 mm 863,6 m 80600 KW soit 109500 W
ALTERNATEURS
ALIMENTATION DE SECOURS
Nombre Type Puissance Intensité Tension de sortie Courant d’excitation Vitesse Fréquence Facteur de puissance (Cosφ)
Nombre de groupes diesel de secours de 400KW-380V
TRANSFORMATEURS
Nombre de transformateurs groupes de 82,5 MVA/ 13,8 KV/ 225 KV Nombre de transformateurs auxiliaires de 800 KVA/ 13,8 KV/ 380V Nombre de transformateurs d’excitation de 300 KVA 3
3
9 (3 par groupe)
3 Vertical 78 MVA 3263 A 13800 V 1293 A 150 tours/mn 50 HZ 0,9
1
Source : Administration du barrage hydroélectrique de Taabo, Juin 2021
REPÈRES
- Crue : période où un fleuve, une rivière ou un lac s’engorge ou déborde d’eau généralement en saisons de pluie et où le débit est élevé. - Etiage : période où un cours d’eau entre dans sa phase de tarissement pour cause d’insuffisance de précipitations. - Cote : Niveau du cours d’eau. La cote du barrage de Taabo ne doit guère dépasser 124 m au risque de s’écrouler. - Côte d’Ivoire pôle énergétique régional : 114 e mondial en 2011 avec une production annuelle de 5,87 milliards de Kwh et 116e en termes de puissance installée avec 1 522 Mw. De 2011 à 2017; 7000 milliards de Fcfa (soit plus de 10 milliards d’euros) d’investissement pour renforcer le parc de production d’électricité passant ainsi de 1 391 Mw à 2199 Mw et près de 200 milliards de FCfa mobilisés pour la restructuration et le renforcement des réseaux de distribution (C.f. www.jeuneafrique du 6 juin 2019).
D’importantes innovations technologiques
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Le système d’exploitation et de fonctionnement du barrage hydroélectrique de Taabo connaît, à l’ère des Technologies de l’information et de la communication (TIC), d’importantes innovations technologiques. Afin d’améliorer les méthodes de travail, le directeur du barrage, Adama Diabaté, dit être engagé dans le processus de digitalisation des activités d’exploitation, de maintenance et d’anticipation des risques majeurs tels que la rupture (écroulement) du barrage par la surveillance des crues. Le directeur adjoint d’usine, Arnaud Meongbe, ajoute qu’un logiciel de gestion de la maintenance assistée à l’ordinateur (GMAO), connecté à internet, permet déjà d’assurer à distance et à tout moment le contrôle des travaux de maintenance du barrage et de les planifier. En outre, celui-ci est doté d’un système de détection et d’extinction automatique d’incendies et de terminaux de surveillance qui, selon lui, enregistrent les paramètres tels que les informations hydrologiques (débits, cote, etc.) qui sont transférés sur l’ordinateur; le système de surveillance se faisant autrefois sur du support papier étant devenu caduc. Le sous-directeur Appui Opérationnel, par ailleurs, ancien directeur d’usine de Taabo, Kalifa Ehouman Narcisse, qui a pris part à la séance de travail, a ajouté qu’un programme d’amélioration des techniques est en cours grâce à un partenariat avec EDF (Electricité de France).
Principe de production d’hydroélectricité
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Parlant du principe de la production d’électricité de la centrale hydroélectrique de Taabo, le premier responsable du barrage a expliqué que la chute d’eau provenant du lac de retenue emprunte la conduite forcée pour actionner la turbine. Qui, à son tour, transforme son énergie cinétique en énergie mécanique puis en énergie électrique par le biais d’un alternateur. Un transformateur injecte ensuite cette électricité dans le réseau où elle est transportée par des lignes à haute tension (voir schéma ci-dessous). Les ingénieurs en charge de cette usine hydraulique précisent que l’électricité est produite en fonction de la demande au plan national, donc des besoins du moment, mais aussi en fonction du niveau d’eau dans le barrage. En outre, l’énergie produite ne peut être emmagasinée ou stockée. La demande étant croissante dans le secteur énergétique du fait du développement industriel du pays et des chantiers en cours, selon eux, la production d’énergie électrique est repartie entre les différents barrages hydroélectriques et les centrales thermiques qui sont interconnectés au sein d’un réseau. A proximité de chaque site de production, indiquent les techniciens, est installé un poste de transformation où l’usine transfère l’énergie produite avant d’être transportée aux différents postes sources (Vridi, Yopougon-Niangon, etc.) qui assurent la distribution. Le dispatching est fait par la Direction des mouvements d’énergie. Les données statistiques révèlent que l’usine hydraulique de Taabo a produit, à elle seule, 452,5 Gwh en 2016 ; 405,2 Gwh en 2017 ; 601,36 Gwh en 2018 et en 2020, 11203 Gwh ; soit 7,10% de la production nationale, avec une production hydraulique de 3384 Gwh ; soit 23,7%.
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Salle de machines du barrage hydroélectrique de Taabo
Gestion de la maintenance assistée à l’ordinateur (GMAO) du barrage hydroélectrique de Taabo
Enjeux et défis
Personnel du barrage hydraulique de Taabo
Le plus grand défi du directeur de l’usine hydraulique de Taabo, Adama Diabaté, est d’assouvir les besoins énergétiques nationaux et de voir la Côte d’Ivoire combler son déficit en matière d’énergie électrique, surtout que la demande croît d’année en année en raison de l’essor industriel et de l’ouverture de nombreux chantiers.
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S’inscrivant dans cette dynamique, il s’est donc entouré d’une équipe de 24 agents doués en la matière dont deux femmes et bien organisés pour travailler d’arrache-pied afin d’accomplir les différentes missions. Il s’agit d’assurer la sûreté du barrage et la sécurité des personnes en appliquant strictement les consignes de surveillance des ouvrages (passage des crues, auscultation des ouvrages de génie civil,…) ; garantir la disponibilité des trois groupes de production en mettant avec rigueur en œuvre des programmes de maintenance ; produire l’électricité dans le respect des règles d’exploitation, d’environnement, de sécurité et de santé au travail et participer à la reconstruction du réseau en cas de manque de tension généralisée ; les machines de Taabo étant considérées comme le premier maillon de la chaîne de reconstruction du réseau. A ces missions, s’ajoutent la constitution d’un stock important d’énergie du couple TaaboKossou et le développement de la pêche et des activités agropastorales. Par ailleurs, Adama Diabaté apprécie le fait que la Cie locale s’implique dans la gouvernance départementale dans le cadre de la Responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) en apportant son appui à la réalisation des projets de jeunes et de femmes. De même en participant aux financements de projets dans le département de TAABO et en organisant des cérémonies de distinction des meilleurs élèves en fin d’année et en contribuant significativement au budget de la commune de Taabo, à travers le paiement de sa patente. Mieux, pour faciliter le déplacement des élèves de Taabo-village qui fréquentent à Taabo-Cité, un car a été offert par la Cie. Les efforts de ses agents, à l’en croire, ont été couronnés par la trois certifications du barrage de Taabo Iso 9001, Iso 14001 et Iso 45001 et en 2020 par le Prix ivoirien de la qualité et celui de l’entreprise éco-citoyenne.
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B. Y. KAN
Prévention des risques
Tah Yao Bédiakon Marc, agent technique du Bureau d’organisation de la maintenance (B.O.M.), présentant l’induction sécurité, a relevé que l’usine hydraulique de Taabo est exposée à divers risques, entre autres, noyade, électrocution et incendie. Cependant, la rupture ou l’écroulement du barrage demeure le risque majeur. Pour préserver l’ouvrage, 9 principes de prévention, indique-t-il, sont strictement mis en application. Il s’agit respectivement d’éviter le risque, d’évaluer le risque, le combattre à la source, d’adapter le travail à l’homme, de tenir compte de l’évolution de la technique, remplacer ce qui est dangereux par ce qui l’est moins, planifier la prévention, donner la priorité aux mesures de protection collective et de donner des instructions appropriées aux salariés. Au 23 juin 2021, date de notre visite de travail, le barrage a fonctionné 2783 jours (soit environ 8 ans), sans enregistrer d’accident. Pour le patron du B.O.M, c’est un indicateur important pour l’histoire de l’infrastructure.
Impacts hydrologiques et environnementaux
Le débit du barrage connaît une fluctuation. Cependant, le niveau augmente non pas en fonction de la quantité de pluies qui tombe dans la partie sud de la Côte d’Ivoire, mais sous l’influence du régime pluviométrique du climat soudanais (Nord). En effet, plus il pleut au Mali, plus le Bandama reçoit beaucoup d’eau et plus la cote du barrage augmente, a expliqué le sous-directeur Appui Opérationnel, par ailleurs, ancien directeur de l’usine de Taabo, Kalifa Ehouman Narcisse.
Le rythme fluvial est régulier et plus accéléré en périodes de crue mais faible en périodes d’étiage. Il fait remarquer que les périodes de crue du barrage se situant généralement dans les mois de mai, juin, juillet, d’août, de septembre et d’octobre (saison des pluies donc), subissent directement, à la source, une influence.
Au-delà des modifications hydrologiques, la construction du barrage de Taabo et l’implantation des lignes à haute tension ont, tout naturellement, nécessité la mise à disposition d’une grande surface de terre entrainant un déplacement des populations. Sans oublier la présence remarquée d’arbres pourris et de rôniers, dans le lac de Taabo abritant le barrage. Par ailleurs, l’eutrophisation, causée par la multiplication incessante des végétaux aquatiques envahissants (VAE) à la surface du plan d’eau, visiblement, gagne du terrain. Toutefois des travaux de coupe sont engagés de façon périodique afin d’en réduire le nombre.
2eme barrage le plus puissant et le 4eme pôle énergétique depuis 2017
Dans le cadre de l’exécution des Programmes nationaux de développement (Pnd) 1970-1980, de 1980-1990 et 1990-2000, l’Etat de Côte d’Ivoire a beaucoup investi dans le développement des sources d’énergie. Afin d’accroître son potentiel énergétique, de s’auto suffire en électricité, d’étendre le réseau électrique national à toutes les contrées, et en exporter dans la sousrégion, le pays s’est progressivement doté de six barrages hydroélectriques et de trois centrales électriques. Auxquels il faut ajouter le barrage hydroélectrique de Soubré ; depuis 2017. L’aménagement hydroélectrique de Taabo était au plan national, de 1979 à 1985, le 1er pôle énergétique eu égard à sa puissance (210 Mw) et à sa productivité annuelle. Cependant, avec l’installation des centrales thermiques de Ciprel (455 Mw) en 1985 et d’Azito (430Mw) en 1999, pour combler le déficit énergétique, celui-ci a perdu son monopole. Il est donc passé de la 3e place en 1999 à la 4 e, en 2017 consécutivement à la mise en service du barrage hydroélectrique de Soubré (275 Mw). Néanmoins, il demeure le 2e barrage hydroélectrique le plus puissant en Côte d’Ivoire derrière celui de Soubré et une référence nationale voire sous- régionale (voir tableau 2 ci-contre). D’ailleurs, les promoteurs du barrage en construction, Singrobo-Ahouati, situé en aval, s’en inspirent car son fonctionnement dépendra du débit de celui de Taabo.
B. Y. KAN
Tableau 2 : Classification des sources d’énergie en Côte d’Ivoire en fonction de la puissance énergétique en mégawatts (MW)
Sources d’énergie Puissances énergétiques (en MW) Années de mise en service
Centrale électrique de Ciprel 455 Azito Power Station 430 1985 1999
Barrage hydroélectrique de Soubré 275 Barrage hydroélectrique de Taabo 210 Barrage hydroélectrique de Kossou 176 Barrage hydroélectrique de Buyo 165 Centrale électrique de Vridi 100 Barrage hydroélectrique d’Ayamé 2 30
Barrage hydroélectrique d’Ayamé 1 22 Barrage hydroélectrique de Fayé 5 2017
1979 1973 1980
1982
1965
1959
1983
Source : Enquêtes de terrain, juin 2021 (BYK)
Taabo, un département éclairé en abondance
Le département de Taabo profite suffisamment de la présence de son barrage qui est un atout majeur pour son développement socio-économique. Le directeur adjoint d’usine hydroélectrique de Taabo, Arnaud Meongbé, s’est félicité de l’électrification des différents villages qui le composent et la politique mise en place pour l’extension du réseau électrique, surtout au profit des gros villages. En effet, les villages d’Ahouaty, de Sokorogbo, Menou, N’Denou, Kotiessou, Taabovillage, Léléblé, Kouamékro, Sahoua, d’Ahondo et de Pacobo qui étaient plongés dans l’obscurité dans les années 1980 et 1990, sont tous connectés au réseau électrique et ont, par conséquent, tendance à s’urbaniser avec l’éclairage public et la construction d’habitations modernes et d’infrastructures de base (écoles, centres de santé, etc.). En outre, les activités connexes à l’électricité, entre autres, la vente de boisson, d’eau glacée et de jus, le chargement de batteries, et les poissonneries prospèrent et animent quotidiennement la vie économique sans compter qu’elles permettent de lutter contre la pauvreté rurale. L’électrification domestique, générant des biens et équipements familiaux tels que les appareils électroménagers (télévision, magnétophone, etc.) contribue également à l’épanouissement et au bien-être social de la majorité des ménages.
B. Y. KAN
Carte : Localisation du barrage hydroélectrique de Taabo
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Le barrage hydroélectrique de Taabo en images
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L’entrée de la digue de 6,5 km
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Evacuateur de crue
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L’entrée de l’administration et de l’usine Une vue de l’étendue du lac de Taabo
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Conduite d’eau
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BON À SAVOIR
AG 2021 DU GIBTP Philippe Eponon,réélu Président du Conseil d’Administration pour trois ans
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