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CASE STUDY

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JOHN MANNERS-BELL,

DIRECTEUR FOUNDATION FOR FUTURE SUPPLY CHAIN

La COP26 a-t-elle été une occasion manquée ?

Malgré tout le battage médiatique, les dirigeants mondiaux et des chefs d'entreprise réunis à la COP26 n’ont fait que peu de déclarations en ce qui concerne le transport et la logistique. C’était prévisible, car le pouvoir d'apporter des changements et de fixer des objectifs réside en grande partie auprès d’organisations non gouvernementales supranationales. Mais la COP26 a-t-elle pour autant une occasion manquée ?

SHIPPING

A la COP26, 19 pays ont convenu dans la ‘Déclaration de Clydebank’ de créer au moins six corridors maritimes ‘zéro émissions’ d’ici le milieu de la décennie. Cette déclaration est toutefois vague et nébuleuse. Parallèlement, l'organisation maritime internationale (IMO) a été mise sous pression par certains gouvernements pour qu’elle se fixe des objectifs ‘zéro net’. L’IMO s’est toutefois limitée à un objectif de réduction des gaz à effet de serre de 50 % en 2050 par rapport à 2008, ce qui est largement insuffisant.

AVIATION

23 pays se sont engagés à « œuvrer pour la décarbonisation du secteur de l’aviation ». Toutefois, aucun d’entre eux ne s’est engagé à définir des objectifs concrets. Ils estiment que l'organisation internationale de l'aviation civile (ICAO) est le forum approprié pour s’attaquer au problème. Or cette organisation des Nations-Unis récolte de nombreuses critiques pour son inefficacité.

TRANSPORT ROUTIER

Pour ce qui est du transport routier, 15 pays ont promis de mettre fin à la vente des nouveaux camions au diesel d’ici 2040. L’Union Européenne, quant à elle, est restée muette car elle devrait annoncer prochainement des normes très strictes pour les émissions des camions. A la différence du maritime ou de l’aérien, la fixation d'objectifs pour le transport routier est la responsabilité des gouvernements individuels. Toutefois l'écosystème nécessaire pour décarboniser le secteur est mondial, tant au niveau des technologies que des investissements. Les annonces d'interdiction du diesel à telle ou telle date au niveau de chaque pays individuel sont donc intrinsèquement inutiles.

CONCLUSION

En résumé, la COP26 n'a apporté que peu de résultats concrets pour le transport et la logistique. La réponse réglementaire aux défis mondiaux dans les secteurs aérien et maritime a été confiée à des organisations supranationales. Leurs décisions seront le fruit de longues négociations prenant en compte les points de vue et intérêts de multiples parties prenantes. Elles devront ensuite être transposées en droit par les différents membres. Tout cela prendra beaucoup de temps. L'autre solution - à savoir que chaque pays fixe ses propres objectifs - peut sembler une approche plus dynamique. Mais elle aussi est futile tant que les technologies ne sont pas suffisamment avancées. Elle pourrait également faire en sorte que certains pays progresseront plus vite que d’autres. Ceci pourrait avoir un impact économique grave, vu les distorsions de compétitivité potentielles. Malgré les appels à une action immédiate, les changements majeurs dans le transport et la logistique prendront donc encore du temps. Certains estimeront que cette approche temporisée est raisonnable et raisonnée. D’autres y verront une opportunité gâchée au vu de l’urgence climatique.

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