EVENT - BEST OF VAN XPERIENCE

BEST OF VAN EXPERIENCE 2021

LES ALTERNATIVES ÉLECTRIQUES ÉVEILLENT LA CURIOSITÉ

Quelques modèles bien connus, soigneusement présentés aux côtés de véhicules qui le sont moins. Telle était la recette des essais routiers proposés aux visiteurs sur un parcours mixte. Mais s’il fallait pointer une tendance particulière de cette journée, nous dirions sans hésiter que c’était la curiosité pour la conduite électrique.

Michaël Vandamme

« Conduire l’eVito, c’est apaisant »

« On sent la solidité allemande. Cette qualité reste très reconnaissable chez Mercedes. L’eVito procure également une sensation de robustesse au volant que l’on retrouve souvent moins avec d’autres marques. Il est très confortable et grâce au dynamisme du moteur, on n’a pas l’impression de conduire un véhicule aussi lourd. La tenue de route est également bonne, mais c’est aussi une caractéristique de la marque. C’était ma première expérience avec un fourgon électrique. L’absence de bruit procure un effet calmant. Cependant, le prix reste un obstacle pour le moment. De même que l’autonomie ne fait pas encore de cet eVito une alternative à part entière aux versions classiques. »

Stephan Vermeiren, Posting Manager chez Clear Channel Belgium

« Agréablement surpris par le confort du Tropos électrique »

« C’est évidemment un véhicule très spécial, avant tout adapté aux villes. On m’a dit que pour répondre pleinement aux besoins de la distribution urbaine, il existe aussi en version frigo. Très pratique bien sûr. Néanmoins, je suis très surpris par la qualité de conduite : il est confortable et stable. Les pavés étaient bien sûr l’endroit idéal pour tester la suspension. Et ce Tropos a relevé le défi haut la main. Bien entendu, le silence de conduite est caractéristique des véhicules électriques, même s’il faut s’y habituer au début. »

Say Boughaba, Ville d’Anvers

« Maxus eDeliver 9, une alternative à part entière »

« Il roule tout en douceur et en silence. Je dois encore me renseigner sur la charge utile exacte. Nous transportons des produits congelés et réfrigérés et nous avons donc des exigences particulières. Si vous me demandez si ce modèle pourrait être un éventuel successeur de notre fourgon actuel, ma réponse sera : ‘oui, mais’. Un oui catégorique pour la qualité de ce véhicule. Il roule confortablement et offre une bonne visibilité. Je ne vais pas vous dire quelle marque je conduis, mais ce Maxus ne lui est pas inférieur. Le ‘mais’ fait référence à l’autonomie, qui reste le point sensible des fourgons électriques. Cela étant, il ne faut jamais dire jamais. Si nous faisons le pas vers l’électrification, ce Maxus eDeliver 9 aura toutes ses chances. »

Christophe Vranckx, Directeur général de CVR Trans

« Le Ford Ranger Wildtrak mérite un 9/10 ! »

« Une sensation de conduite très agréable ! Une suspension remarquable aussi. La meilleure façon de la tester était la bande pavée le long de laquelle se déroulait le parcours d’essai. Malgré ses dimensions et son poids, ce n’est pas un véhicule lent. De plus, sa tenue de route est bonne, même dans les virages. Ce qui contribue également à la qualité de la conduite, c’est la qualité du tableau de bord. Le fait que l’écran soit assez grand améliore nettement sa visibilité. La valeur ajoutée de ce Ranger réside dans la combinaison du confort de conduite et de la fonctionnalité. La cabine est spacieuse, vous pouvez facilement y loger 5 adultes, tandis que les dimensions de l’espace de chargement parlent d’elles-mêmes. Le rayon de braquage court est toujours pratique pour un usage utilitaire. Vous l’aurez deviné : je suis véritablement sous le charme. »

Jean-Marc Squilbin, Directeur de Mobil Drive

« Le siège suspendu du MAN E-TGE garantit un grand confort d’assise »

« La première impression est positive. Bien sûr, il faut s’adapter à la conduite électrique. Mais le fait que vous n’entendiez pas le moindre bruit est très agréable, et quand je passe en revue la check-list dans ma tête, je pense que je peux mettre un ‘+’ partout. Bonne tenue de route, bonne accélération, ce fourgon procure également une sensation de sécurité. La qualité des sièges est excellente, ce qui est largement dû à l’amortissement pneumatique. C’est quelque chose qu’on ne trouve pas souvent dans les camionnettes. Combinez cela avec la suspension et c’est le carton plein. Un autre point que je n’ai pas encore évoqué, mais qui pourrait aussi me charmer, c’est la qualité de la planche de bord. »

Guido Vandervelde, Directeur Transport Vandervelde

« Le Renault Trucks Master Z.E. a fait bonne impression »

« Dès le début de l’expérience, j’avais une assez bonne impression dans l’ensemble. Ce véhicule a de bons sièges, surtout d’un point de vue ergonomique, ce qui est aussi un plus important. Et tant que l’on parle du confort de conduite, la tenue de route y contribue également. Il s’agit d’un véhicule 100 % électrique et bien sûr cela a ses implications. L’absence de bruits de moteur est bien sûr agréable, mais lorsqu’on ralentit un son dérangeant se fait entendre. En soi c’est peut-être inévitable : en utilisant le frein moteur, on récupère de l’énergie. Mais bon, vous m’avez demandé d’être très honnête (rires). Ce que j’ai remarqué, et c’est un inconvénient, c’est que la suspension aurait pu être meilleure. Bien sûr, nous avons roulé ici avec un véhicule vide. Je ne peux donc pas être trop sévère à cet égard. »

Frank Mous, Expert mécanique, Ville d’Anvers

« Avec cet intérieur, Volkswagen fait honneur à sa réputation »

« Le tableau de bord du nouveau Caddy est familier et reconnaissable. Pas trop de boutons ni de fioritures, comme nous en avons l’habitude chez Volkswagen. Keep it simple ! Les sièges sont très agréables. C’est certainement un élément qui rend ce véhicule apte à parcourir de longues distances. Je ne parierai pas là-dessus, mais j’ai l’impression que l’espace de chargement est différent. En général, je pense que Volkswagen est à la hauteur de sa réputation depuis des années avec ce modèle. Elégant et soucieux de la qualité. Des constantes de la marque allemande. »

Joeri Dockx, Managing Director Dockx Rental

« Le Renault Kangoo reste une valeur sûre »

« Ce qui frappe immédiatement quand on conduit ce véhicule, c’est qu’il ressemble beaucoup à une voiture de tourisme. C’est un nouveau modèle, m’a-t-on fait remarquer, avec une nouvelle porte de chargement. Le tracé prévu le long d’une section pavée était en tout cas tel que l’on pouvait se faire une bonne idée de la qualité de la suspension. Autre atout : la tenue de route, même si je ne l’ai évidemment pas trop testée (rires). Un véhicule basique et sans chichi, c’est le sentiment qui persiste. »

Olivier Lagae, Directeur TerrEye

BEST OF VAN AWARDS

AND THE WINNER IS…

En plus des essais routiers, des tables rondes et du réseautage avec les partenaires les plus en vue du monde des utilitaires légers, le Best of VAN Xperience a également constitué la toile de fond de la cérémonie annuelle de remise des prix Best of VAN. Cette année encore, cela a donné lieu à des gagnants enthousiasmants par leur influence particulière sur le secteur.

Arnaud Henckaerts - arnaud.henckaerts@transpormedia.be

OLIVIER GELAS (FORD) EST ‘BEST VAN EXPERT 2021’

Olivier Gelas, LCV Manager de Ford en Belgique, a été sacré Best VAN Expert 2021, succédant à Mikaël Van Cauter (MAN). Le titre de ‘Best VAN Expert’, qui remplace le ‘LCV Manager of the Year’, revient à une personne qui se distingue par son engagement particulier envers sa marque dans le secteur des utilitaires légers. Olivier Gelas, qui a enchaîné les expériences au sein de nombreuses autres marques de voitures, d’utilitaires légers et de camions, a conduit Ford à la position de numéro 1 sur le marché belge ces dernières années. Fin septembre, cela fera 10 ans qu’il officie chez Ford, avec le titre de Best VAN Expert comme couronnement de son travail.

Il y a 2 ans, Patrick Van der Aa gagnait pour Ford, maintenant c’est au tour d’Olivier Gelas.

SUPER BEST DEALER VAN 2021 : PERCY MOTORS (VW)

C’est à Percy Motors que revient cette année le titre du concessionnaire VU le plus méritant. Il succède à G. Lambert & Cie. Emmanuel Percy, directeur général du groupe, a repris fin 2008 la concession VW de Wavre où il avait longtemps été responsable du service aprèsvente. En misant sur le respect du client, le garage de 23 salariés s’est transformé en un groupe comptant aujourd’hui 6 sites à Genval, Perwez, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Wavre et Gembloux. Dans le domaine des utilitaires légers, Percy Motors a fait un effort particulier, avec notamment des horaires d’ouverture étendus et une toute nouvelle implantation dotée d’un service spécifique aux utilitaires. Une victoire bien méritée donc. La concurrence, qui comprenait les lauréats du Best Dealer Van 2021 des marques participantes, était néanmoins sérieuse : tous les gagnants avaient été nommés meilleurs concessionnaires du pays pour leur marque respective.

Très impliqué dans la gestion de son entreprise, Emmanuel Percy (à droite) était visiblement ravi de son prix.

BEST FLEET-OWNER VAN 2021 : SIP-WELL

Karlien Smekens, gestionnaire de flotte de Sip-Well à Londerzeel, a été proclamée ‘Best Fleet-owner Van’. Sip-Well succède à Eloy (Sprimont). Sip-Well est connu pour ses fontaines à eau, mais l’entreprise de Londerzeel a élargi sa gamme de services : elle installe et fournit désormais également des machines à café. Karlien Smekens est responsable de la gestion de plus d’une centaine de véhicules utilisés pour les activités de l’entreprise. Neuf utilitaires légers de cette flotte sont utilisés par le service technique. Ces dernières années, la gestion de la flotte s’est encore affinée et des mesures ont été prises pour réduire le nombre d’accidents. Karlien Smekens est passée d’un système de pénalités à un système de bonus récompensant les bons conducteurs, et les résultats sont excellents. Avantages supplémentaires, les chauffeurs font preuve d’un plus grand sens des responsabilités et la rotation du personnel a diminué. Un exemple à suivre donc. Dans un prochain numéro de VAN Management, nous reviendrons plus en détail sur l’approche de Sip-Well.

Karlien Smekens (Sip-Well) a fait la différence grâce à son approche innovante de la gestion de flotte.

BEST VAN SOLUTION 2021 : SORTIMO

C’est la société Sortimo qui a remporté le prix ‘Best Van Solution 2021’, successeur du ‘Best Innovation Van’ des éditions précédentes. Le jury a été impressionné par le projet soumis par Sortimo : un véhicule spécialement construit pour Touring pour servir d’atelier mobile pour les vélos. Le défi pour Sortimo était complexe : Touring développe ses services de mobilité pour les nouvelles formes de mobilité en général et pour différents types de vélos en particulier. Pour compléter cette offre, l’entreprise avait besoin d’un véhicule d’intervention capable de réparer un vélo ou un vélo électrique en toute sécurité. Sortimo (qui évolue également vers des solutions one-stop-shopping) a utilisé sa propre gamme d’éléments modulaires, mais a également fait appel à plusieurs fournisseurs externes (notamment pour le compresseur, le lève-vélos et les batteries qui les alimentent). Tous les accessoires sont alimentés par un chargeur/transformateur et une batterie Li-Ion séparés. La conception du véhicule lui permet également d’être utilisé comme un véhicule d’intervention classique, avec une charge utile de 650 kg. Cela permet de transporter, par exemple, une douzaine de batteries. Notons enfin que le véhicule vainqueur a été construit sur la base d’un Ford Transit, car l’Opel Movano initialement prévu n’a pu être livré à temps. Une autre preuve de la flexibilité de Sortimo…

Un cahier des charges exigeant, mais un résultat tout à fait dans l’air du temps a mené Sortimo à la victoire.

LE FORD TRANSIT TRAIL EST LE MOST LOVED VAN 2021

Lors de la cinquième édition du Best of Van awards, le Ford Transit Trail a été élu Most Loved Van par les professionnels et les lecteurs de Transportmedia. La version ‘baroudeuse’ du Transit Custom prend la relève du Mercedes Sprinter. Ce prix a été organisé en collaboration avec Febiac. Le Ford Transit Custom Trail est la version aventureuse du fourgon intermédiaire de Ford. Extérieurement, on le reconnaît à sa calandre noire mate avec un logo Ford aux dimensions généreuses, des moulures robustes avec inscription ‘Trail’ sur les portes et des jantes en alliage noir de 16 pouces. A l’intérieur, la version Trail a droit à des sièges en cuir et à un équipement de série plus étoffé. Sous le capot on trouve le 2,0 litres Diesel EcoBlue de 130 ou 170 ch, toujours associé à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports. Pour une motricité optimale, il est livré d’origine avec un différentiel à glissement limité mécanique entre les roues avant, développé en collaboration avec Quaife. Le Ford Transit Custom Trail est disponible en versions fourgon ou double cabine Multi-Use, avec empattement standard ou long.

Olivier Gelas a reçu le trophée ‘Most Loved Van’ des mains de Gabriel Goffoy (Febiac) et de Christophe Duckers (Transportmedia).

TCO DES UTILITAIRES ÉLECTRIQUES

L’HORIZON S’ÉCLAIRCIT

Il est encore trop tôt pour voir la politique des grandes villes (ici Malines) impacter fortement les décisions d’achat.

Amesure que davantage de flottes commencent à utiliser des utilitaires légers électriques, les zones d’ombre qui entouraient cette technologie commencent à s’éclaircir. C’est en tout cas ce qui ressort du débat qui s’est tenu lors du Best of Van Xperience 2021.

Claude Yvens - claude.yvens@transportmedia.be Une fois n’est pas coutume, cette édition du Van Excellence Talk a réuni deux experts actifs dans la même sphère d’activité, puisque Patrick Jaspers (Lease Consultant & LCV Manager chez J&T Autolease) partageait le podium avec Steve Somers (Sales Representative LCV chez Athlon).

EMMAGASINER DE L’EXPERTISE

Premier constat : même si les immatriculations ne sont pas encore spectaculaires, les gestionnaires de flottes s’intéressent de plus en plus aux utilitaires électriques. Selon Steve Somers, « depuis un an, le nombre de demandes augmente de manière exponentielle et ce n’est pas illogique quand on se réfère au rapport de l’ONU qui vient d’être publié sur le climat. Il y a aussi les zones à basses émissions qui ne cessent de s’étendre. » Patrick Jaspers nuance le constat : « Pour les 3,5 tonnes, le prix d’achat reste perçu comme un désavantage. Par contre, pour les plus petits utilitaires et même pour les gammes intermédiaires, le pas est plus facile à franchir. D’un autre côté, on pourrait penser que le bannissement des diesels en Région de Bruxelles-Capitale en 2030 aurait aussi un impact, mais c’est trop tôt : même avec des contrats qui courent parfois sur sept ans pour les utilitaires, les véhicules diesel que l’on commande aujourd’hui pourront toujours rentrer dans Bruxelles. Ce n’est qu’à partir de 2023 que nous assisterons vraiment à un basculement.» Steve Somers voit pourtant un intérêt à investir déjà aujourd’hui dans l’utilitaire électrique, au-delà de la volonté de se présenter comme une entreprise respectueuse de l’environnement : « C’est maintenant qu’il faut faire ses premiers pas dans la conduite

électrique, surtout pour les moyennes et grandes flottes qui ont tout intérêt à emmagasiner de l’expérience. En 2021, c’est dans l’expertise que l’on investit. » Dans ce domaine, il faut bien reconnaître que les incitants fiscaux sont maigres pour les entreprises. « Par définition, un utilitaire léger est déductible à 100 % et non soumis à la taxe de mise en circulation. On ne peut pas non plus jouer sur l’avantage de toute nature puisqu’il s’agit d’un usage professionnel et donc il ne reste pas grand-chose à faire pour avantager l’utilitaire électrique », explique Steve Somers.

LE COÛT CACHÉ DE L’ÉNERGIE

Un autre point souligné par Patrick Jaspers est par contre de nature plutôt positive : « Les demandes qui nous parviennent ne portent pas seulement sur le véhicule, mais aussi sur l’infrastructure de recharge. Et en tant que société de leasing, nous pouvons aussi intégrer les stations de recharge dans le contrat de leasing. » Sur ce plan, il reste toutefois du chemin à faire, comme l’explique Steve Somers : « La première question qu’on continue à me poser, c’est l’autonomie. Je crois qu’il faut prendre la question par l’autre bout : comment puis-je mettre en place la bonne infrastructure de recharge pour que mon personnel puisse utiliser sa camionnette électrique de façon optimale, en combinant des stations au siège de l’entreprise, chez le travailleur et éventuellement des stations publiques ? Si, pour le même véhicule, vous chargez à 80 % à l’entreprise ou à 80 % à une station publique, la différence peut vite atteindre 100 euros par mois même si vous ne faites que 15.000 kilomètres par an. » Et on ne parle même pas de tarifs imposés par certains fournisseurs qui osent monter jusqu’à 90 centimes par kW… Tout cela pour dire que par rapport à un véhicule thermique, les projections de coût sont beaucoup plus difficiles à réaliser. « Avec une camionnette électrique plus qu’avec un autre véhicule, il faut donc sensibiliser le conducteur non seulement sur son style de conduite, mais aussi sur les endroits où il rechargera », conclut donc Patrick Jaspers.

PREMIERS RETOURS D’EXPÉRIENCE

Le débat a aussi permis d’objectiver les premiers retours d’expérience. Il se confirme notamment que les coûts d’entretien sont réellement moins élevés, mais Patrick Jaspers nuance légèrement : « Un utilitaire électrique nécessite moins d’heures de travail, mais le prix demandé à l’heure par les garages est aussi plus élevé. C’est logique vu les formations spécifiques que les mécaniciens doivent suivre et les investissements que les concessionnaires doivent réaliser pour pouvoir travailler sur des véhicules électriques. » Sur ce point, signalons aussi qu’un utilitaire électrique ne se prête pas bien à l’improvisation : plus question de passer en coup de vent chez son garagiste, il faut mieux anticiper et prévoir les heures de non disponibilité. Le raisonnement vaut aussi pour les périodes de recharge si les recharges ont lieu pendant les heures de travail, rappelle Steve Somers. En conclusion, le coût total d’utilisation d’un utilitaire léger électrique va devenir aussi intéressant que celui d’un véhicule diesel, mais ce cap n’est pas encore atteint. Quand le sera-t-il ? Nos deux experts sont d’accord pour dire que cela dépendra d’une flotte à l’autre et surtout d’une stratégie de recharge à l’autre. Mais comment va agir l’état à ce niveau ? « Un état a besoin de rentrées. Vat-on un jour prélever des accises sur l’électricité que nous utiliserons, ou taxer les chargeurs ? Personne ne le sait… », conclut Patrick Jaspers.

SCUTUM SECURITY : « D’ABORD RACCOURCIR LA DURÉE DES CONTRATS »

Sven De Bakker, responsable de flotte chez Scutum Security, fournit un bon exemple du type de réflexion en cours : « Nous voulons miser sur une image respectueuse de l’environnement, mais le problème n’est pour le moment pas le TCO, mais plutôt l’autonomie. Un véhicule comme le Maxus eDeliver3, dont l’autonomie est réaliste, pourrait nous convenir, d’autant plus que nous avons comme gros client Lidl et qu’il y a toujours un chargeur près des magasins Lidl. Pendant que notre technicien travaille, son véhicule pourrait donc se recharger. Non, la plus grosse question est de savoir comment amener un technicien à faire l’effort de charger sa camionnette chez lui. Et s’il a un jour une voiture électrique pour sa famille, comment va-t-il faire ? » En attendant, De Bakker a décidé de passer à des contrats de leasing beaucoup plus courts pour ses deux dernières commandes, histoire de passer vraiment à l’électricité dans les trois ans qui viennent.

« Ce n’est qu’à partir de 2023 que nous assisterons vraiment à un basculement. » « Fiscalement, l’utilitaire électrique n’est pas soutenu. »

Patrick Jaspers, J&T Steve Somers, Athlon

SESSIONS D’INFO À BEST OF VAN XPERIENCE

MATIÈRE À RÉFLEXION

Impossible de résumer les quatre sessions d’information qui se sont tenues en une journée à la Best of Van Xperience 2021. Voici donc un florilège de réflexions émises par nos experts sur le grand podium…

Claude Yvens - claude.yvens@transportmedia.be

« Je ne pense pas qu’un constructeur va vendre ses utilitaires légers avec un contrat de fourniture d’énergie. Les bornes de chargement oui, mais pas l’énergie. Tesla l’a essayé, mais ils en sont vite revenus. » (Steve Somers, Athlon)

« La taxe kilométrique telle qu’elle est pratiquée à Bruxelles a clairement eu un impact sur le type de véhicules qu’on y utilise. Il y a davantage de camionnettes. Donc une taxe kilométrique a un impact sur la mobilité, mais elle doit être intelligente et s’appliquer aux véhicules de toutes les classes de poids. » (Wesley Vanzeir, BD Logistics - CityDepot)

« Nous allons lancer une première phase-pilote avec une camionnette électrique. Le problème est que nos patrouilleurs emmènent un matériel assez lourd et que l’autonomie est encore trop limitée. Le véhicule chargera chez nous pour des raisons de coût. Pour aller plus loin, nous devrons aussi impliquer notre personnel : qui sera en mesure de charger un véhicule électrique chez lui ?» (Xavier De Buck, Touring)

« Pour une raison de TCO évidente, essayez de recharger aussi peu que possible à des stations publiques. Les coûts d’investissement dans un chargeur sont tellement élevés que les exploitants doivent pratiquer des tarifs élevés pour obtenir un retour sur investissement. Le hardware devient déjà moins cher, mais ce sera toujours plus cher de recharger sur une autoroute qu’au siège de l’entreprise. » (Michael Van Bercklaer, Helexia)

« Le problème avec les stations publiques est souvent qu’on ne sait pas ce que l’on va payer. Il y a des solutions pour créer cette forme de transparence et nous travaillons à une offre à tarif fixe par fournisseur, quel que soit le prix pratiqué à chaque borne, alors qu’avec beaucoup de cartes de recharge, le prix varie d’une borne à l’autre, avec ou sans ‘forfait de démarrage’. » (Bas Bullens, DKV Mobility)

« Si le constructeur, le concessionnaire, le loueur et le gestionnaire de flotte acceptent chacun d’être un peu flexibles, on trouvera progressivement des solutions au problème des délais de livraison qui s’allongent. Mais jusque mi-2022, les soucis resteront. D’ici là, je pense que les délais de livraison annoncés seront tenus.» (Gabriel Goffoy, Febiac) « On peut comparer le manque de transparence sur les tarifs de recharge aux bornes publiques à ce qu’il se passait avec les frais de roaming dans le domaine des télécommunications. Ensuite, on a obligé les opérateurs télécom à devenir beaucoup plus transparents. Tout notre secteur en profiterait. » (Xavier De Buck, Touring)

« Nous avons parfois des marchandises pour carrosser des véhicules dont les constructeurs ne savent pas nous dire quand ils arriveront. Et à côté de cela, il y a des véhicules qui ont deux mois d’avance mais pour lesquels nous n’avons pas encore le matériel. » (Olivier Stankiewicz, Cargo Lifting)

« Nous nous retrouvons un peu entre deux chaises : d’une part les constructeurs ne savent pas nous livrer et de l’autre côté nos clients nous demandent davantage de véhicules en location court terme parce que les constructeurs ne les livrent pas non plus. Si on avait 200 véhicules de plus, ils rouleraient tous. » (Ianny Manolakis, Sobeltax Renting)

Wesley Vanzeir

Bas Bullens Xavier De Buck

CONSTRUCTION ET AMÉNAGEMENT

ENTRE NEUF ET DÉJÀ VU

Plusieurs exposants ont profité de l’événement pour présenter ce qu’ils ont à offrir sur le marché de l’utilitaire léger. Certains produits étaient nouveaux, tandis que d’autres constituaient déjà des valeurs établies. Petit tour d’horizon.

Michaël Vandamme

« Nous proposons entre autres un nouveau plancher », explique Willy De Mars, Account Manager chez Modul-System. « C’est une sorte de panneau sandwich. La couche inférieure est en aluminium, puis il y a les profilés en plastique et enfin, la couche supérieure avec un revêtement antidérapant en aluminium. Ce sol est collé, ce qui a le grand avantage que la pose s’effectue sans perçage. Les rails sont également collés sur les parois. Nous avons développé des supports qui permettent de terminer tout l’intérieur sans perçage, ce que préfèrent les constructeurs. Ce sol est également plus léger qu’un plancher classique. »

« Nous sommes spécialistes de tous les revêtements de sols et de parois pour camionnettes », enchaîne Christophe Soenen, directeur commercial chez Hebic. « Grâce à nos machines commandées par ordinateur, ceux-ci sont parfaitement adaptés dans notre propre atelier. Notre gamme se compose de plus de 1000 produits. Grâce à notre conception, le client a une meilleure vue d’ensemble et la zone de chargement peut être maintenue propre et hygiéniquement irréprochable. Tous les panneaux muraux et de porte ont un ajustement parfait et des trous pré-percés avec précision, ce qui les rend faciles à installer. Nos produits protègent aussi bien la marchandise que le véhicule. La cargaison n’est pas endommagée par des arêtes vives et la carrosserie reste exempte de bosses et de coups. Le revêtement offre une isolation acoustique supplémentaire et réduit donc la résonance dans la zone de chargement. Nous n’utilisons que du bois certifié durable et des matériaux recyclés pour nos accessoires en plastique. »

DES CONSEILS NEUTRES

« Le sContainer est un conteneur de chantier mobile et grâce à ses dimensions calquées sur celles d’une europalette, il s’intègre dans toute chaîne de transport et de logistique standardisée », précise Nick Van Dessel,

Business Development Manager chez

Sortimo. « Facile à déplacer avec des chariots élévateurs ou des transpalettes ainsi qu’avec une grue grâce aux œillets de levage en option. Il est idéal si vous devez travailler sur un même chantier pendant une période longue sans avoir à conduire un fourgon sur place. Il est également très pratique sur les toits plats pour avoir tous les matériaux à portée de main immédiatement. En option, le sContainer peut être aménagé sur mesure et également être lettré avec le logo du client. »

« Nous sommes venus avec un exemple de ce que nous faisons tous les jours », explique Olivier Stankiewicz de Cargo Lifting. « Cette réalisation sur base Sprinter a une charge utile de 800 kg et offre un volume de 21 m³, ce qui est nettement supérieur à la moyenne du marché. Sur un châssis légèrement plus petit, nous pouvons atteindre 1000 kg de charge utile. »

« Nous sommes résolument en faveur de la mobilité intelligente », souligne Jan Verheyen, Project Engineer chez Terberg Specials Belgium. « Concrètement, nous

Les véhicules aménagés n’ont pas manqué de susciter de l’intérêt.

réalisons une analyse de données à distance pour le client afin qu’il puisse se concentrer pleinement sur son cœur de métier. Avec le dispositif de contrôle à distance Terberg, nous offrons une plate-forme centrale où la situation énergétique et les informations générales du véhicule sont collectées. Cela concerne la pression des pneus, la consommation, les kilomètres parcourus et même le nombre d’ouvertures d’une porte. De cette façon, nous pouvons offrir au client des analyses claires et indépendantes de la marque. Cela permet de déterminer quel type de véhicule et d’installation sont les mieux adaptés aux besoins de ce client. »

SOLIDE ET DURABLE

« Nous avons mis une structure fermée avec des panneaux composites à l’honneur », explique Hans Lauwers, directeur général d’Econor. « C’est un matériau très solide et pour le démontrer, je l’ai même frappé avec un marteau (rires). Il s’agit d’un panneau homogène dont la couche supérieure et l’âme ne font qu’un. C’est une sorte de composite, 100 % recyclable. Solide et durable. En plus, la caisse peut avoir deux vies. Autrement dit : si le véhicule est mis hors d’usage, elle peut facilement repartir pour une seconde vie sur un autre véhicule. »

« Nous sommes un distributeur d’accessoires électriques et électroniques », précise

Steven Claus, directeur général de VOS

Car Electronics. « Pour nous, tout est dans la qualité intrinsèque du produit et dans le service des partenaires. Par exemple, nos systèmes de détection d’angle mort s’allument lorsqu’un autre véhicule ou un usager vulnérable de la route s’approche trop près. Lorsqu’une collision est imminente lors d’une manœuvre de dépassement ou dans un virage, ils émettent un signal sonore. Les caméras d’angle mort sont une autre application qui offrent au conducteur une vue totale de l’environnement via les rétroviseurs. Nous vendons aussi des moniteurs qui vous permettent de voir ce qui se passe derrière le véhicule même s’il est complètement tôlé. Nous proposons enfin un penlock avec lequel la porte de l’espace de chargement est fermée hermétiquement en combinaison avec une télécommande et/ou une alarme bus CAN. »

« L’ÉLECTRIFICATION OFFRE UNE DIMENSION SUPPLÉMENTAIRE À NOS SOLUTIONS TÉLÉMATIQUES »

Un Maxus eDeliver 9 a été équipé de la solution télématique d’ARC. « Il s’agit d’un fourgon tout électrique, et il faut dire que l’électrification offre une nouvelle dimension à nos solutions », s’enthousiasme Chris Wouters, directeur d’ARC. « D’un côté, vous avez les applications classiques : le track & trace, la consommation, mais aussi l’autonomie - en l’occurrence la batterie. Lors de la planification d’un itinéraire, il est essentiel que vous disposiez d’une autonomie suffisante. Si vous devez recharger en déplacement, le système vous indiquera où se trouvent les points de recharge. Il indique aussi sur la distance parcourue, la consommation, ainsi que le comportement de conduite. Car avec un véhicule électrique, le lien entre le style de conduite et la consommation est particulièrement important. Lors de l’évènement, nous avions entré l’itinéraire d’essai, ce qui nous a permis de mettre la fonctionnalité du guidage d’itinéraire à l’honneur. »

Les visiteurs pouvaient suivre en direct la performance de ‘notre’ Maxus.

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