En jeu, l'eps, l'usep et l'ambiance scolaire

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Philippe Brenot / Archives En Jeu

dossier Rencontre Usep Ă  Paris.

L’EPS, l’Usep et le climat scolaire Promue prioritĂ© du moment par l’Éducation nationale, l’amĂ©lioration du climat scolaire repose sur un postulat simple : une Ă©cole oĂč l’on se sent bien voit diminuer les violences et augmenter la rĂ©ussite scolaire. Une dĂ©marche globale dans laquelle l’EPS et l’Usep ont toute leur place. Mars 2014

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Bienveillance, clarté des rÚgles, pédagogie participative


AmĂ©liorer l’ambiance avec les activitĂ©s sportives Discipline vivante, l’EPS invite Ă  aller vers l’autre. Quant Ă  l’Usep, elle ajoute une dimension associative aux pratiques physiques. Autant d’élĂ©ments qui peuvent contribuer Ă  l’amĂ©lioration du climat scolaire.

B

agarres dans la cour de rĂ©crĂ©, insultes, moqueries, remarques racistes, bousculades
 Il arrive que l’école soit le thĂ©Ăątre de violences ordinaires, plus ou moins cachĂ©es, plus ou moins cruelles. Elles affectent une minoritĂ© d’élĂšves mais ont des consĂ©quences dramatiques, tant sur le plan psychologique que scolaire : la perte d’estime de soi, les tendances dĂ©pressives, le dĂ©crochage et l’absentĂ©isme font partie du cortĂšge des maux qui en dĂ©coulent. Comment Ă©viter un tel gĂąchis ? PlutĂŽt qu’un Ă©niĂšme plan anti-violence, le ministĂšre de l’Éducation nationale a choisi de renouveler la maniĂšre d’aborder le problĂšme, en mettant en avant la nĂ©cessaire amĂ©lioration du « climat scolaire ». Cet objectif ïŹgure en toutes lettres dans la loi d’orientation

et de programmation pour la refondation de l’école de la RĂ©publique, votĂ©e en juillet 2013. Plusieurs acadĂ©mies en ont dĂ©jĂ  fait une prioritĂ©, avec la formation de groupes acadĂ©miques de climat scolaire, destinĂ©s Ă  accompagner les Ă©tablissements qui le dĂ©sirent. Un plan national de formation doit intĂ©grer ce sujet au programme des Écoles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation (EspĂ©). Un site web collaboratif a Ă©tĂ© mis en ligne pour repĂ©rer, mutualiser et diffuser auprĂšs du plus grand nombre les actions de terrain les plus dignes d’intĂ©rĂȘt (1). EnïŹn, un premier guide numĂ©rique, « Agir sur le climat scolaire Ă  l’école primaire » conçu par le ministĂšre de l’éducation nationale, propose des pistes d’amĂ©lioration aux enseignants et aux directeurs d’école.

Au-delĂ  du changement de vocabulaire, cette attention portĂ©e au climat scolaire avance l’idĂ©e que, pour ĂȘtre efïŹcace, la lutte contre la violence ne peut se conduire uniquement Ă  coup de mesures sĂ©curitaires mais doit s’inscrire dans une dĂ©marche plus globale, qui interroge tous les aspects de la vie scolaire. Relativement nouvelle en France, cette rĂ©ïŹ‚exion a Ă©mergĂ© durant ces vingt derniĂšres annĂ©es des travaux de nombreux chercheurs Ă©trangers. Tous mettent en lumiĂšre le lien trĂšs fort entre qualitĂ© du climat d’une Ă©cole, baisse des violences et rĂ©ussite dans les apprentissages. « La recherche scientiïŹque mondiale a Ă©tabli une vĂ©ritĂ© qui semble relever du bon sens : du bien-ĂȘtre des Ă©lĂšves et du bien-ĂȘtre des enseignants dĂ©pendent non seulement la

violences et moqueries, Dans le premier degré aussi La violence scolaire est souvent associée au collÚge ou au

s’y sentir bien, et la mĂȘme proportion d’enfants afïŹrme

lycée, plus rarement au premier degré. Pourtant, elle existe

ne pas avoir peur dans son Ă©tablissement. Mais pour un

aussi Ă  l’école Ă©lĂ©mentaire, sous des formes diverses. Une

Ă©colier sur dix, l’école est un lieu de brimades. Ces enfants-

enquĂȘte rĂ©cente, menĂ©e Ă  grande Ă©chelle auprĂšs de plus

là subissent en général des agressions qui, prises isolé-

de 12 000 Ă©lĂšves de cycle 3 (1), a permis de se faire une

ment, peuvent sembler relativement anodines (moqueries,

idée plus précise du phénomÚne. PlutÎt que de compiler

bousculades, surnoms malveillants) mais dont la répétition

des donnĂ©es statistiques fournies par l’administration,

produit un effet de harcĂšlement. L’enquĂȘte montre que dĂšs

cette enquĂȘte s’est appuyĂ©e sur des entretiens directs avec

qu’un enfant est victime, mĂȘme de maniĂšre modĂ©rĂ©e, sa

les enfants pour recueillir leur ressenti. Les conclusions

reprĂ©sentation de l’école devient aussitĂŽt plus nĂ©gative.

sont rassurantes pour le plus grand nombre, mais Ă©clairent d’une lumiĂšre crue la souffrance d’une minoritĂ©. Certes, plus de 9 Ă©lĂšves sur 10 aiment en effet l’école et dĂ©clarent

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S.G. (1) « A l’école des enfants heureux
 ou presque », enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par l’Observatoire international de la violence Ă  l’école pour l’Unicef, mars 2011.


Usep Essonne

L’EPS, l’Usep et le climat scolaire

Rencontre Usep dans l’Essonne dans le cadre de l’opĂ©ration « Sport sans violence » initiĂ©e par la DDCS.

sĂ©curitĂ© dans un Ă©tablissement, mais aussi une bonne transmission des connaissances », conïŹrme Éric Debarbieux. Premier en France Ă  s’ĂȘtre intĂ©ressĂ© Ă  ces questions, il y a une vingtaine d’annĂ©es, le sociologue anime depuis novembre 2012 la dĂ©lĂ©gation ministĂ©rielle chargĂ©e de la prĂ©vention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire, au sein du ministĂšre de l’Éducation nationale. PassĂ© du statut d’observateur privilĂ©giĂ© Ă  un poste opĂ©rationnel, il entend mener une politique sur le long terme, en contribuant Ă  mieux faire connaĂźtre et Ă  favoriser tous les facteurs dĂ©terminants du bien-ĂȘtre de ceux qui frĂ©quentent l’école, qu’ils soient Ă©lĂšves, enseignants ou parents. « La perception subjective du climat scolaire repose toujours sur des Ă©lĂ©ments objectifs, qui vont de la qualitĂ© du bĂąti Ă  l’organisation du temps, en passant par la dynamique d’équipe, la justice scolaire ou les relations avec l’extĂ©rieur», explique-t-il. Ainsi est-il solidement Ă©tabli que la coĂ©ducation avec les familles, mais aussi l’ouverture sur un quartier, permettent d’amĂ©liorer le climat au sein mĂȘme de l’école. En Espagne, les programmes de « convivencia escolar » ont fait reculer trĂšs sensiblement la violence en cassant l’isolement des Ă©lĂšves par

l’organisation d’évĂ©nements simples, fĂȘtes scolaires ou piĂšces de thĂ©Ăątre. On sait aussi que, pour ne pas se sentir victimes d’injustices, les enfants doivent pouvoir s’appuyer sur un cadre de rĂšgles claires et explicites. Mais s’il fallait ne retenir qu’un seul facteur constitutif d’un bon climat scolaire, ce serait sans doute le sentiment d’appartenir Ă  son Ă©cole. « On constate qu’un fort sentiment d’appartenance collectif rĂ©duit les risques de passage Ă  l’acte violent, note Ă©ric Debarbieux. Ce sentiment d’appartenance est favorisĂ© puissamment par le dĂ©veloppement de pratiques collaboratives, qui donnent des responsabilitĂ©s aux Ă©lĂšves et leur permettent de prendre part aux dĂ©cisions. » L’EPS, porte d’entrĂ©e privilĂ©giĂ©e Or, dans ce domaine, la France a encore de sĂ©rieux progrĂšs Ă  faire. Un rapport sur le climat scolaire pointe Ă  ce sujet les lacunes de notre systĂšme Ă©ducatif, trop thĂ©orique pour favoriser l’engagement et la motivation des Ă©lĂšves : « L’éducation civique a tendance Ă  se focaliser sur les connaissances plus que sur les compĂ©tences nĂ©cessaires au dĂ©veloppement de la citoyennetĂ© (
). La recherche suggĂšre fortement l’efïŹcacitĂ© de la participation des Ă©lĂšves eux-mĂȘmes Ă  la prise de responsabilitĂ©. On ne dĂ©veloppe son sens Mars 2014

des responsabilitĂ©s qu’en les exerçant » (2). Participation, autonomie, citoyennetĂ©, apprentissage des compĂ©tences sociales
 Si ces principes restent encore trop marginalement appliquĂ©s, ils ne peuvent que pousser l’Usep Ă  proposer son expertise dans ce domaine, tant les « bonnes pratiques » mises en exergue par le ministĂšre rejoignent les valeurs de la fĂ©dĂ©ration. « Qu’il s’agisse de prise de responsabilitĂ© des enfants, d’ouverture de l’établissement sur son environnement, de travail sur des projets transversaux, la rencontre Usep reprĂ©sente indĂ©niablement un outil privilĂ©giĂ© pour favoriser un bon climat scolaire » insiste BenoĂźt Lasnier, directeur national de l’Usep. Nombre d’associations mettent dĂ©jĂ  en Ɠuvre au quotidien ces principes citoyens et en constatent l’efïŹcacitĂ© (lire pages suivantes). Les activitĂ©s physiques et sportives sont Ă©galement particuliĂšrement propices Ă  l’établissement d’un climat serein. « L’EPS jouit de plusieurs atouts qui reprĂ©sentent autant de leviers sur lesquels on peut s’appuyer, souligne Isabelle Joing-Maroye, maĂźtre de confĂ©rences Ă  la facultĂ© des Sciences du sport et de l’éducation physique de Lille II. Le premier, c’est que cette discipline bĂ©nĂ©ïŹcie souvent d’une valence

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Usep Deux-SĂšvres

positive (3) auprĂšs des Ă©lĂšves. Des Ă©tudes montrent que la relation professeur-Ă©lĂšves y est souvent meilleure. Mais, surtout, l’EPS est par excellence une discipline de vie, oĂč les interactions sont multiples et inhĂ©rentes Ă  la pratique : on n’apprend jamais seul, on est vouĂ© Ă  aller vers l’autre, que ce soit pour collaborer ou pour s’affronter ! Cela offre des occasions privilĂ©giĂ©es de dĂ©velopper des compĂ©tences sociales et Ă©motionnelles. » approche collaborative Cela ne signiïŹe pas pour autant que l’EPS possĂšde intrinsĂšquement des vertus apaisantes  : elle peut conduire aussi bien Ă  dĂ©teriorer un climat scolaire qu’à l’amĂ©liorer. « Tout dĂ©pend de la qualitĂ© des mises en Ɠuvre pĂ©dagogiques et didactiques, prĂ©vient Isabelle Joing-Maroye. Mieux vaut Ă©viter les pratiques centrĂ©es sur la sĂ©lection et la promotion des plus forts, qui peuvent conduire Ă  un sentiment de dĂ©couragement. En revanche, tout ce qui favorise une approche collaborative, tout ce qui valorise le progrĂšs et l’erreur [comme Ă©lĂ©ment conduisant Ă  celui-ci] peut crĂ©er un climat positif. » Magali Tirat, professeur des Ă©coles au CrĂšs (HĂ©rault), conïŹrme : « En EPS, le statut de l’erreur est vraiment diffĂ©rent : quand on a Ă©chouĂ©, on peut recommencer tout de suite. On se trompe pour mieux rĂ©ussir ! Et l’avan-

Lutte Ă©ducative avec l’Usep Deux-SĂšvres : quand de l’opposition naĂźt l’échange.

tage par rapport Ă  d’autres disciplines, c’est qu’il n’existe pas de rĂ©ponse fausse. » De quoi aider l’enfant Ă  dĂ©velopper l’estime de soi
 et par ricochet amĂ©liorer l’ambiance dans la classe. Cette jeune enseignante avait consacrĂ© son mĂ©moire d’IUFM Ă  cette problĂ©matique (4) et, avec le recul, continue Ă  y croire. « Ce que j’ai amorcĂ© avec ce mĂ©moire, je le mets en Ɠuvre quotidiennement, pour l’EPS comme pour le reste.

Au-delĂ  de la rĂ©ussite scolaire des enfants, l’objectif principal est qu’ils se sentent bien Ă  l’école, car un Ă©lĂšve en souffrance met forcĂ©ment la classe en difïŹcultĂ©. » L’EPS peut aussi s’appuyer sur l’importance de la rĂšgle dans la pratique sportive pour favoriser une paciïŹcation des rapports entre les enfants. Ainsi le projet « Sport sans violence », lancĂ© en Essonne il y a sept ans Ă  l’initiative de la direction dĂ©parte-

à brignoles (var), une citoyenneté en action secrétaire. Les enfants élus disposent alors

DR

Une fois par semaine, certains Ă©lĂšves de l’école Jean-JaurĂšs 1 de Brignoles (Var),

d’un espace dans le bureau de la direc-

situĂ©e dans un quartier « sensible », se

trice. « L’an dernier, le prĂ©sident Ă©lu par les

retrouvent au sein du « Club Usep » pour

enfants Ă©tait un Ă©lĂšve qui nous posait des

un temps de vie commun. Pendant que les uns s’entraĂźnent, les autres se consacrent Ă  la vie de l’association  : ils rĂ©digent

problĂšmes de discipline, raconte Christine Remise de diplĂŽme, Club Usep de l’école de Brignoles.

Demougeot. Il s’était notamment signalĂ© en taguant “Nique la France” sur le mur de

courriers et convocations, réalisent les diaporamas des

la bibliothĂšque
 Son rĂŽle au sein du club l’a beaucoup aidĂ©

rencontres sportives qu’ils ont vĂ©cues pour les mettre sur

à progresser dans son attitude citoyenne. Il m’a par exemple

le blog de l’école et les prĂ©senter Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale,

accompagnĂ© aux vƓux du maire. Ce sont des choses qui valo-

préparent le matériel nécessaire aux futures rencontres


risent les enfants et les responsabilisent. Indéniablement,

« Pour le climat de notre Ă©cole et l’estime que les enfants se

cela rejaillit sur la qualité du climat scolaire.»

portent Ă  eux-mĂȘmes, je trouve que ce club a de fortes inci-

Alors, mĂȘme si elle avoue qu’une telle organisation est

dences, souligne Christine Demougeot, directrice de l’école

aussi une charge, Christine Demougeot continue, opiniĂą-

et prĂ©sidente de l’association Usep. Le travail accompli crĂ©e

trement. « Cela donne une rĂ©elle cohĂ©sion Ă  l’école. Ă  la ïŹn

un sentiment d’appartenance trĂšs porteur. »

de l’annĂ©e derniĂšre, les enfants m’ont dit : «Merci madame

Chaque annĂ©e, les jeunes membres du Club Usep – tous

la directrice». Je leur ai rĂ©pondu : « «Vous pouvez ĂȘtre ïŹers

licenciĂ©s – Ă©lisent un bureau composĂ© d’un prĂ©sident et d’un

de vous». » ● S.G.

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L’EPS, l’Usep et le climat scolaire

mentale de la cohĂ©sion sociale (DDCS), et dont l’Usep est partenaire, a-t-il amenĂ© Ă  faire travailler tous les comitĂ©s sportifs dĂ©partementaux sur des rĂšgles communes pour mettre en place une continuitĂ© Ă©ducative. MĂȘme message, mĂȘme fonctionnement dans les clubs et au sein de l’école
 Le bilan est largement positif. « Les enseignants ont notĂ© une nette amĂ©lioration de l’ambiance pendant les temps de rĂ©crĂ©ation, indique Pascal GouzĂšnes, conseiller technique Ă  l’Usep. DĂ©sormais, les enfants arrivent Ă  s’autogĂ©rer. On voit mĂȘme apparaĂźtre une mixitĂ© qui n’existait pas auparavant : les ïŹlles, qui Ă©taient jusqu’alors tenues Ă  l’écart des jeux collectifs par les garçons, commencent Ă  y ĂȘtre intĂ©grĂ©es.» Reste qu’un travail efïŹcace sur le climat scolaire ne peut s’entreprendre que sur la durĂ©e. À Niort, cela a bien Ă©tĂ© pris en

compte par le projet « Grandir ensemble » dĂ©veloppĂ© dans le groupe scolaire JeanZay, classĂ© en zone d’éducation prioritaire. InitiĂ© par la municipalitĂ© il y a deux ans, il sensibilise les Ă©lĂšves aux mĂ©thodes de communication non violentes et Ă  la prĂ©vention des conïŹ‚its. Camille Garain, Ă©ducateur sportif Usep, est entrĂ© dans le jeu l’an passĂ© pour mettre en place le volet sportif. Il a choisi des activitĂ©s adaptĂ©es au projet : lutte Ă©ducative, activitĂ©s physiques d’expression, kin-ball. AprĂšs avoir d’abord pris en main les Ă©lĂšves de cours prĂ©paratoire en proposant des ateliers sur leur temps de classe, il continue cette annĂ©e avec les CE1 le travail entrepris, tout en le dĂ©marrant avec les nouveaux CP. « L’idĂ©e consiste Ă  les suivre pendant plusieurs annĂ©es et d’accompagner leur Ă©volution, indique-t-il. On va aussi essayer d’im-

pliquer davantage les parents pour qu’ils soient eux aussi acteurs du projet. » C’est peut-ĂȘtre ainsi, grĂące Ă  des pratiques quotidiennes venant s’inscrire dans la durĂ©e, que l’école de la RĂ©publique entrera tranquillement dans une nouvelle Ăšre : celle du plaisir partagĂ© et de la bienveillance. ● Sophie Guillou (1) www.cndp.fr/climatscolaire (2) «  Climat scolaire  »  : dĂ©ïŹnition, effets et conditions d’amĂ©lioration ». Rapport au ComitĂ© scientiïŹque de la Direction de l’enseignement scolaire, ministĂšre de l’éducation nationale. MEN-DGESCO/Observatoire International de la Violence Ă  l’École. (3) Valence  : en psychologie, puissance d’attraction (valence positive) ou de rĂ©pulsion (valence nĂ©gative) d’un objet ou d’une activitĂ©. (4) « EPS, estime de soi et comportements scolaires – Comment l’EPS, par le dĂ©veloppement de l’estime de soi, favorise-t-elle une amĂ©lioration des comportements scolaires », IUFM de Montpellier, 2007.

Au gosier (guadeloupe), Un congrĂšs d’enfants pour une Ă©cole solidaire la

circonscription

du

Gosier

(Guadeloupe), un travail de longue haleine a conduit des Ă©lĂšves Ă  concevoir

trice de l’Éducation nationale (IEN) de

Usep du Gosier

Dans

la circonscription et de la municipalitĂ© du Gosier, le travail a d’abord conduit

et Ă  mettre eux-mĂȘmes en Ɠuvre un

tous les Ă©lĂšves Ă  Ă©laborer des textes sur

projet solidaire dans l’üle. Une maniùre

la solidaritĂ© – destinĂ©s Ă  devenir des

de faire vivre l’éducation citoyenne en

dictĂ©es – puis Ă  rĂ©ïŹ‚Ă©chir sur des pro-

responsabilisant les enfants. En juin 2013 s’est tenue au Gosier une

jets solidaires susceptibles d’ĂȘtre mis en « L’habitude de dĂ©battre contribue Ă  modĂ©rer ou prĂ©venir les conïŹ‚its. »

Ɠuvre dans leur rĂ©gion. Dans un premier temps, une synthĂšse de

rencontre Usep un peu particuliĂšre : organisĂ©e en collaboration

leurs propositions est effectuée au niveau de chaque école par

avec l’Inserm de Guadeloupe (1), elle accueillait une centaine

les dĂ©lĂ©guĂ©s de classe, aïŹn de choisir le meilleur projet
 Un

d’enfants, dont certains atteints de drĂ©panocytose, une mala-

projet d’école qui sera ensuite expliquĂ© et dĂ©fendu par deux

die génétique assez répandue, notamment aux Antilles. Au

Ă©lĂšves Ă©lus lors du « congrĂšs » de la circonscription, animĂ© en

programme : ateliers, jeux divers et remise solennelle par les

toute autonomie par les enfants, le tout aboutissant au ïŹnal

enfants de l’Usep d’un chùque de 4700 euros à une association

Ă  un projet d’action commun Ă  toutes les Ă©coles participantes.

d’aide aux enfants souffrant de ce type d’anĂ©mie.

Le bilan de cette initiative est d’ores et dĂ©jĂ  largement positif.

C’était lĂ  le point d’orgue d’un travail pluridisciplinaire

« Plusieurs collĂšgues ont remarquĂ© qu’à la suite de cette opĂ©ra-

conduit par et pour les Ă©lĂšves tout au long de l’annĂ©e. « Notre

tion, ils sentaient un changement dans les classes, avec plus de

projet Ă©tait d’éduquer Ă  la solidaritĂ©, une des valeurs phares

facilitĂ© pour les Ă©lĂšves Ă  s’impliquer dans un travail coopĂ©ratif,

de l’Usep, dont on avait constatĂ© qu’elle se perdait un peu,

souligne Alex RaphaĂ«l. L’habitude de dĂ©battre a aussi eu pour

explique Alex RaphaĂ«l, vice-prĂ©sident de l’Usep Guadeloupe

effet de modĂ©rer l’intensitĂ© des conïŹ‚its, voire d’en prĂ©venir cer-

et président du comité Usep du Gosier. Les enfants avaient

tains. » Cette initiative de l’Usep a d’ailleurs Ă©tĂ© citĂ©e parmi les

tendance Ă  ĂȘtre centrĂ©s sur eux-mĂȘmes et Ă  ne pas savoir tenir

exemples de bonnes pratiques dans le guide ministĂ©riel « Agir

compte du point de vue d’autrui. » L’objectif Ă©tait donc de les

pour le climat scolaire en Ă©cole primaire ». Le comitĂ© Usep du

amener à développer des compétences civiques et sociales par

Gosier a donc dĂ©cidĂ© de continuer sur cette lancĂ©e : pour cette

le biais d’actions concrùtes, tout en travaillant en parallùle la

nouvelle année scolaire, il a mis sur les rails un nouveau pro-

maütrise de la langue et de l’orthographe.

jet, axĂ© cette fois sur l’éducation Ă  la santĂ©. S.G.

MenĂ© dans une quinzaine d’écoles, avec le soutien de l’inspec-

(1) Inserm : Institut national de la santĂ© et de la recherche mĂ©dicale.

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