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PRÉSENTATION. LE GENRE, LA CULTURE ET L'ENFANCE Sylvie Octobre La Découverte | Réseaux 2011/4 - n° 168-169 pages 9 à 22

ISSN 0751-7971

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Pour citer cet article :

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Octobre Sylvie,« Présentation. Le genre, la culture et l'enfance », Réseaux, 2011/4 n° 168-169, p. 9-22. DOI : 10.3917/res.168.0009

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Présentation Le genre, la culture et l’enfance

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Le thème de ce numéro de Réseaux est novateur à plusieurs titres : le genre, la culture et l’enfance sont en effet trois champs de recherche qui se sont développés le plus souvent de manière indépendante. Leur rencontre, bilatérale le plus souvent, est récente : on peut ainsi citer le colloque Enfance et cultures, tenu en décembre 2010 qui réunissait sociologies des deux champs 1 ou encore le numéro de la revue Les Cahiers du genre consacré aux « objets de l’enfance » (Cahiers du genre, 49/2010), parmi lesquels les objets culturels tenaient une place importante. Cette rencontre procède de plusieurs changements de paradigmes. Quelles logiques scientifiques et sociales président à cette rencontre et que produit-elle ? La jeunesse, bien avant l’enfance, longtemps laissée aux mains des psychologues, a constitué un objet de recherche pour les sociologues qui y ont cherché des modes de compréhension de l’âge adulte. Sans refaire ici l’histoire de la lente et difficile émergence d’une sociologie des âges de la vie, notons que l’intérêt pour la jeunesse est corollaire du centrage sur l’âge adulte et s’accompagne de travaux sur la jeunesse comme problème : croissance des incertitudes sur le marché du travail, difficultés d’insertion sociale (travail, droits sociaux et protection sociale) questionnent les liens intergénérationnels tout comme l’accès aux attributs de la citoyenneté (Cicchelli, 2010). Allongement de la jeunesse, dé-standardisation, désynchronisation et réversibilité des transitions (décohabitation, entrée sur le marché du travail, mise en couple et naissance du premier enfant) (Cavalli et Galland, 1993) disent ces mutations de la jeunesse, qui interrogent non seulement les conditions sociales de son existence mais les 1. www.enfanceetcultures.culture.gouv.fr DOI: 10.3917/res.169.0009

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Sylvie Octobre


Réseaux n° 168-169/2011

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catégories de pensée qu’on lui applique, alors même que, devenue démographiquement plus rare, elle devient socialement plus désirable (Léridon, 1995) et culturellement plus structurante, certaines de ses attitudes devenant des normes comportementales (Donnat, 2009). Devenue un continuum très extensif, la jeunesse a supposé un questionnement des principes de linéarité et d’homogénéité qui présidaient à cette catégorisation, entre étirement vers le haut (avec l’allongement de la jeunesse) et vers le bas (avec la (re)découverte de l’enfance). Aux analyses des reports de l’entrée dans l’âge adulte se sont ajoutés des travaux sur la précocité de l’enfance. Dans cet étirement, les concepts ont fleuri : enfant, adonaissant, préadolescent, adolescent, post-adolescent, adulescent… tentent de décrire des moments dans l’avancée en âge, qui sont, souvent, déterminés par des comportements culturels spécifiques, nouveaux « rites de premières fois » (Bozon, 2002), producteurs de « savoirs minuscules » (Pasquier, 2002). Cette spécification des concepts s’inscrit dans une reconsidération globale des âges de la vie – les travaux sur le 3e âge se sont développés en parallèle à ceux sur l’enfance (Caradec, 2001 ; Sirota, 2006) -, ainsi que de l’ordre générationnel, comme, en son temps, l’émergence des études sur le genre a questionné l’ordre de genre. Progressivement, les jeunes âges de la vie ne sont plus considérés comme un baromètre social, incarnant un futur collectif dont les contours incertains peuvent créer des « paniques morales » (dénonciations successives des addictions à la télévision, aux jeux vidéo, internet auxquelles le titre du livre de David Buckingham, After the death of childhood, publié en 2000, était un clin d’œil 2), mais pour elle-même, comme une ressource. Cette reconsidération se fait au prix de mutations théoriques importantes, tant en sociologie qu’en sociologie de la culture ou en sociologie du genre. La première ne pense classiquement - notamment chez Durkheim - l’enfant que comme l’objet, quasi inerte, de la socialisation. La deuxième proclame que la jeunesse est une catégorie dominée, sans conscience de sa domination, héritière et reproductrice des stratifications sociales et culturelles (Bourdieu, 1981). La troisième a d’abord considéré l’enfant comme un handicap pour les femmes (Thorne, 1987). L’infans est alors bien autant celui qui ne parle pas que celui dont on ne parle pas. De nombreux textes se sont interrogés sur cette « enfance invisible », « petit objet », « terre inconnue » (Van Haecht, 1990 ; Sirota, 2010). 2. La traduction française du titre rend mal l’intention originale de l’auteur, puisque l’adition française s’intitule La mort de l’enfance.

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Mutations des formes de la famille, baisse de la natalité, apparition d’une législation sur les droits de l’enfance ont porté et ont été portées par un changement de perspective sur l’enfant, favorisant la dénaturalisation de la catégorie et sa construction sociologique (James et Prout, 1990). L’enfance devient une forme structurelle de toute société qui varie dans le temps et dans l’espace, dont il faut analyser les variations socialement situées. La sociologisation de l’enfant donne corps à l’enfance en affirmant que celle-ci est une construction sociale, dont il faut souligner « la variabilité des modes de construction tant synchronique que diachronique ( ) en redéfinissant les découpages classiques entre psychologie et sociologie quant à l’étude de cette période de la vie » (Sirota, 1998, p 21). Elle pose également que l’enfance vaut « en soi » ; que les enfants sont acteurs à part entière et non pas êtres en devenir ; et que l’analyse de l’âge doit s’articuler aux autres variables comme la classe, le genre ou l’appartenance ethnique (Qvortrup, Corsaro, Honig, 2009). Pour ce faire, les traditions théoriques de divers pays ont porté la recherche dans des directions variées. L’invention de l’enfant s’est faite en France au sein des institutions spécialisées et c’est d’abord la sociologie de l’école qui a développé une réflexion sur le métier d’élève, celle-ci permettant de penser le métier d’enfant (Chamboredon et Prévot, 1973), lequel, en écho, provoque une reconsidération de sa place dans la sociologie de la famille (De Singly, 2006). Voilà donc advenu l’enfant de la sociologie… Celui-ci mobilise de nouveaux concepts : « métier d’enfant » ou « enfantacteur » dit en France la capacité d’action de l’enfant sur son environnement, son travail sur soi et sur le monde social qui l’entoure, les compétences, savoir, savoir faire et savoir être qu’il développe, de même que le jeu subtil des contraintes dans lequel il est pris. Le concept d’agency le dit plus largement encore en anglais, empruntant autant à la sociologie interactionniste symbolique qu’aux théories constructivistes. Il s’agit alors d’aller à la rencontre des mondes de l’enfance, de ses pratiques et règles du jeu, de ses éléments singuliers. Au concept de reproduction se substitue celui de « reproduction interprétative » pour dire ce travail de l’enfant sur le monde social et permettre de penser les transformations et dynamiques générationnelles (Corsaro, 1997). Dans cette perspective, le champ culturel est d’abord investigué dans son acception anthropologique - goûter d’anniversaire, jeux dans la cour, entre-soi enfantins… - tandis que le centrage éducatif de la recherche perdure, comme l’indiquent les numéros spéciaux consacrés à l’enfance de la revue Éducation et sociétés en 1998 et 1999. Il a fallu encore que le champ se métisse des apports des Cultural Studies et des Media Studies, et que les objets longtemps

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Il est frappant de constater que sociologie de l’enfance et sociologie du genre possèdent des traits communs. Dénonciation de l’invisibilité sociale d’une catégorie dominée, revendication de sa reconnaissance, mise en place d’oppositions binaires - nature/culture, privé/public, irrationalité/rationalité, dépendance/ indépendance, passif/actif, incompétence/compétence - ont été caractéristiques des travaux dans les deux champs (Prout, 2005) et ont probablement –et paradoxalement- par ailleurs œuvré à ce qu’ils ne se rencontrent pas. Deux sociologies des « marges » pouvaient-elles se croiser spontanément ? Pourtant, les observations portant sur les publics de la culture incitent à s’interroger sur la genèse des différenciations de genre. Les analyses générationnelles portant sur Les pratiques culturelles des Français (de plus de 15 ans) indiquent un double mouvement de maintien des différences de comportements culturels liés au genre et de mutation lente des lignes de partage vers une féminisation tendancielle de pans culturels, amorcée depuis le début des années 1970, et dont l’ampleur, variable, est néanmoins incontestable (Donnat, 2009 ; Donnat et Lévy, 2007). Même si certaines activités restent à dominante masculine - la lecture de quotidiens, l’écoute de certains genres de musique (le jazz et le rock depuis l’origine et, plus récemment, le rap et l’électro) et la fréquentation des concerts correspondants, de même que celles où la dimension technique est présente, comme la pratique de la photographie et de la vidéo ou les usages perfectionnés de l’ordinateur et des « nouveaux écrans » -, le caractère masculin de ces activités est en général moins marqué qu’il y a trente-cinq ans. Par ailleurs, plusieurs activités prioritairement investies par les femmes au début des années 1970 se sont encore féminisées : la fréquentation des spectacles de danse ou de la pratique en amateur d’activités artistiques (tenir un journal intime, jouer du piano ou faire de la danse, mais aussi faire du théâtre ou du chant aussi, à un degré moindre). Et plusieurs activités à

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considérés comme infra-culturels acquièrent leurs lettres de noblesse (Mattelart et Neveu, 2003) pour que la focale se porte également sur les objets des industries culturelles, que ce soit en termes de réception (Pasquier, 1999) ou de rapport aux objets (Brougère, 1999). L’entrée par la culture matérielle (Cook, 2000 ; Gross, 1997) propose un déplacement de l’analyse : les métiers d’enfant, d’élève et de copain s’articulent alors à celui de consommateur culturel (Octobre, Detrez, Mercklé, Berthomier, 2010). Les travaux récents autour de l’autonomie de l’adolescence reformulent positivement cette idéologie de la transformation (De Singly, 2006, Glévarec 2010, Zaffran, 2010), dans laquelle les produits des industries culturelles ont pris une place importante, notamment expressive.


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De ce fait, on ne peut que s’interroger sur la fabrique de ces différences de genre 3 dans l’enfance : des travaux quantitatifs (Octobre, 2004 ; Baudelot et Establet, 2007 ; Donnat, 2009 ; Octobre, Detrez, Mercklé, Berthomier, 2010) et qualitatifs (Pasquier, 1999 ; Lallouet, 2005 ; Cromer, Brugeilles et Cromer, 2008 ; Glévarec, 2009 ; Monnot, 2009) ont ainsi commencé à investiguer l’importance de cette variable dans l’explication des rapports à la culture des plus jeunes, qu’il s’agisse de degré d’investissement dans les loisirs culturels, de composition des univers culturels, de choix de contenus et de modes de réception mais aussi de type de sociabilité générée, de représentation de la culture et des loisirs ou encore de construction de soi via la culture et les loisirs. Modes de socialisation, arts de faire, transformation des représentations, braconnages et détournement, « (re)découverte » des cultures de filles (Mitchell et Reid Walsh, 2008 ; Moulin, 2005) constituent autant d’entrées possibles. 3. Le terme « genre » est choisi pour dépasser la notion de « rôle sexuel » proposé par Margaret Mead (grâce auquel elle dénaturalise le sexe) ou la sociologie fonctionnaliste de Parsons (mais qui affecte à la division des sexes une utilité sociale et une profitabilité pour les deux sexes). Le genre « est un élément constitutif des rapports sociaux fondés sur les différences perçues entre les sexes, et le genre est façon première de signifier les rapports de pouvoir », c’est-à-dire « un champ premier au sein duquel et par le moyen duquel le pouvoir est articulé » écrit l’historienne américaine Joan Scott (Scott, 1988). Et Christine Guionnet et Erik Neveu ajoutent « les différences perçues entre les sexes s’expriment en symboles, en concepts normatifs (par exemple Eve, symbole de la femme), en concepts normatifs (interprétations des symboles : Eve influençable et tentatrice) » (Guionnet et Neveu, 2004). Le terme de genre est donc complexe et son usage variable (Plante, 2002) - la polysémie française du terme accentue la difficulté de son maniement - dans des contextes historiques et institutionnels qui ne le sont pas moins : recherche militante et politique au États-Unis, en Allemagne et en Angleterre, ainsi qu’au Canada, qui se traduit par l’institutionnalisation des Gender Studies versus stratégie de recherche inclusive et non-militante en France (où les enseignements et recherche sur le genre sont intégrés à d’autres cursus et les postures militantes plus souvent disqualifiées comme non scientifiques). Corrélativement, le genre n’est pas en France une catégorie de l’action publique culturelle.

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dominante masculine au début des années 1970 sont aujourd’hui plutôt féminines : fréquentation de certains spectacles vivants et surtout lecture de livres (et corrélativement fréquentation des bibliothèques). À l’inverse de ce qui se passait au début des années 1970, les femmes devancent aujourd’hui les hommes pour toutes les activités en rapport avec le livre, qu’il s’agisse d’achat, d’inscription en bibliothèque, de discussions sur les livres ou de quantité de livres lus. C’est surtout dans le domaine de la fiction que l’écart est spectaculaire : les femmes sont près de trois fois plus nombreuses que les hommes à lire des romans autres que policiers et sont même désormais plus nombreuses à lire des romans policiers, genre masculin jusqu’aux années 1990.


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La féminisation de la culture incite à repenser la socialisation culturelle sur le plan du genre. Que l’on distingue socialisations primaire et secondaire ou qu’on les considère comme un entrelacs, la socialisation est une des interrogations majeures de la sociologie de la culture et de la sociologie du genre (Dafflon-Novelle, 2006) : socialisation familiale, ou générationnelle ( celle qui doit à celle des pairs mais également les effets de contexte commun à une classe d’âge, notamment des produits des industries culturelles), socialisation institutionnelle (scolaire, péri-scolaire etc.) et des objets culturels eux-mêmes (Baerlocher, 2006 ; Brougère, 1999). L’éducation parentale, explicite ou implicite ou silencieuse (Lahire, 2000), se combine avec les autres « éducations » (scolaires, juvéniles, médiatiques, etc) (Pasquier, 2005). Quels sont les effets de contexte (apparition de valeurs, de technologies, de type de rapports aux autres, etc.) et comment pèsent-ils sur les filles/femmes et les garçons/hommes ? Quels sont, sur le modèle des travaux entrepris concernant l’école, les modes de socialisations genrées proposées par les institutions culturelles : comment les institutions culturelles produisent-elles du « genre » ? L’observation des trajectoires culturelles de la fin de l’enfance à la grande adolescence a mis en évidence les calendriers différentiels des filles et des garçons, les premières accédant plus précocement que les seconds à la plupart des champs culturels (Octobre, Detrez, Mercklé, Berthomier, 2010). Par ailleurs, de nouveaux médias reconfigurent les distinctions anciennes, la « chambre digitale » faisant revenir les garçons à des modes de communication écrits et à l’expression des sentiments, longtemps laissés aux filles dans leur forme papier ou verbale. Mais même à un niveau de participation similaire, les choix de contenus distinguent nettement les filles des garçons, tant en termes de

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Cette perspective rompt avec la tradition de la sociologie française qui donne la prédominance aux analyses en termes de stratification sociale. Plus de trente après la parution de La Distinction (Bourdieu, 1979), les enquêtes et travaux portant sur les rapports à la culture témoignent d’un fort centrage sur les thématiques de la stratification sociale, qu’elle se nomme éclectisme (Donnat, 1994), omnivorisme (Peterson 1996), variation des dispositions intra-individuelles (Lahire, 2004), ou tablature (Glévarec, 2009), c’est-à-dire portent sur la mise en évidence et l’analyse du maintien de relations étroites entre position sociale d’une part, et dotation en équipements, détentions de compétences, intensités d’investissement dans les loisirs culturels, types d’usages et de préférences de l’autre. Le genre : « différence dans la différence » (Passeron, de Singly, 1984) ou nouvelle clef de lecture du monde social (Touraine, 2006) ?


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Cette partition genrée des publics de la culture semble relever d’un phénomène socio-historique de convergence et de divergence des accès, usages, goûts et représentations sous le double aspect de la sociologie des publics (accès, usages, goûts, etc.) mais également des valeurs et représentations (de la culture et du genre). Si les mutations genrées des rapports à la culture semblent, sur le plan de la sociologie des publics ou des usagers, relativement rares, les mutations des catégorisations genrées des représentations de la culture et des objets culturels, objets par objets, sont peut-être plus intéressantes. Et les nouveaux objets culturels sont des lieux privilégiés d’observation de la construction et de l’opérationnalisation de ces représentations. La féminisation de la culture interroge également la légitimité culturelle. La« féminisation » de la culture rime-t-elle avec rupture avec la domination masculine ou avec perte de prestige et « paupérisation » de la culture (et dans quels domaines, sous quelles conditions, etc.) ? Si la culture occupait dans les années d’après-guerre une position symbolique particulière, cumulant prestige symbolique, intellectuel et dénégation de la sphère de l’argent, auprès d’élites issues de la première massification scolaire et pour une large part de la méritocratie scolaire, les nouvelles élites (sur fond de seconde massification scolaire, de féminisation des diplômés, de passage d’un magistère littéraire à un magistère scientifique/technico-commercial) semblent ne plus avoir le même rapport à la culture dite « légitime ». C’est tout à la fois la nature de ce rapport et la qualité « légitime » de cette culture qui se trouvent questionnées. Quel y est le rôle du genre dans ce réaménagement ou cette remise en cause ? Les modifications des profils des publics, des pratiquants ou des usagers ontelles des effets sur les positions symboliques de la culture (objets par objets, pratiques par pratiques ou bien globalement comme univers des possibles) ?

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musique que de lecture, de même que les modes de réception et la part prise par les produits culturels dans les logiques de sociabilité diffèrent chez les unes et chez les autres. Les différenciations en termes de goûts et de représentations sont donc plus nettes encore que les différences en termes d’accès (Charles, Bradley, 2009 ; Chaumier, 2004 ; Court, 2010). La mise en évidence de ces mutations temporelles concernant ces représentations sont donc essentielles pour la compréhension des dynamiques culturelles générationnelles en matière de genre et de culture : rôle des objets culturels (apparition, mutation, hybridation etc.), rôle des effets de période (seconde massification scolaire bénéficiant aux filles, élévation tendancielle du niveau de diplôme ainsi que du niveau d’activité féminins, etc.)…


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La féminisation de la culture invite également à un réexamen de la théorie de la domination masculine. D’une part, on l’a dit, le champ culturel présente un visage particulier, puisque les filles semblent plus présentes que leurs homologues masculins – au moins du côté des publics de la culture « légitime », notamment de la fréquentation des équipements culturels 4. D’autre part, le gynocenrisme des analyses est peut-être devenu un biais qui a occulté – au moins partiellement- les rapports sociaux qui construisent le masculin 5. Les travaux portant sur les filles sont de fait plus nombreux que ceux portant sur les garçons, à de rares – mais notables - exceptions près (Maigret, 1995) et les travaux sur le masculin de Daniel Wezer-Lang, 2005 ; Christine Castelain Meunier, 2005 ; Daniel Welzer Lang et Chantal Zaouche-Gaudron, 2011) souffrent souvent d’un déficit de légitimité, étant soupçonnés de refuser l’idée même de domination masculine. Pourtant, l’analyse des cultures de garçons et de leurs liens avec celles des filles et « la » culture recèle bien des richesses pour restituer le genre dans une perspective relationnelle à même de rendre compte de l’agencement entre les sexes (Blöss, 2000 ; Eckert et Faure, 2007). Il s’agit de comprendre les voies d’adhésion ou au contraire de répulsion à l’égard de certaines pratiques ou consommations culturelles, en lien avec les catégorisations genrées des pratiques et les représentations liées à chaque sexe. Dans ce cadre, une réflexion sur les espaces de porosité, les « passages » entre univers de genre semble nécessaire, tant en termes de sociologie des publics ou des usagers que de valeurs et de représentations. Que dire des garçons/hommes lecteurs, des garçons/hommes danseurs, des filles/femmes fans de jeux vidéo ou adeptes de mangas ? Que dire des représentations de la culture en termes de féminin et de masculin ? Et des représentations du féminin et du masculin en termes de cultures ? La féminisation de la culture pose en outre au champ culturel, comme au champ éducatif, mais selon d’autres modalités, la question de l’existence de politique 4. Que cette présence soit réellement plus importante ou bien un effet de la répartition de la « mémoire » des individus (qui fait que les femmes disent plus que leurs conjoints être « allées au théâtre » ensemble quand ces derniers diront « être sortis » ou que ce sont les femmes qui spontanément répondent plus aux enquêtes portant sur la culture). 5. Françoise Rault explique : « Entreprendre d’étudier l’identité masculine à partir des ressources documentaires françaises réserve bien des surprises (…). Ces derniers ont en effet la particularité d’être présents partout dans les textes et en même temps invisibles en tant que sujets spécifiques (…). Cette particularité française s’explique sans doute par la confusion longtemps entretenue entre le masculin et l’universel, ainsi que par le souci récent de réparer l’injustice de cette élision en mettant davantage le féminin en exergue ». in L’identité masculine, permanences et mutations. Problèmes économiques et sociaux, n° 894, La documentation française, 2003, p. 5.

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Sans prétendre traiter de l’intégralité des dimensions de cette rencontre entre trois champs –enfance, culture et genre – ce numéro de Réseaux témoigne de la fécondité des réflexions qui s’y nouent. Les objets, les méthodes et les approches y dialoguent : petits objets du quotidien (le string) et champ de la culture légitime, nouveaux objets culturels (les mangas) et équipements de la culture classique (bibliothèque), sport et arts se répondent, de même qu’analyses quantitatives et analyses qualitatives dialoguent, et que sociologie et ethnographie se confrontent. Par ailleurs, ce numéro parvient à franchir l’Atlantique et à proposer, tant sur le sujet, le mode d’approche que les références mobilisées, un jeu d’écho entre tradition française et tradition américaine. De même, la plupart des contributions ont pris le parti de l’analyse relationnelle des univers culturels genrés en confrontant monde des garçons et monde des filles. Et la plupart ont pris le parti de la « voix de l’enfant » en recueillant les données directement auprès d’eux. Logiquement, le thème de la socialisation occupe une place importante, avec les contributions de Sylvie Octobre et d’Angèle Christin. La première travaille des données collectées longitudinalement auprès d’enfants qui concernent diverses instances de socialisation (famille, pairs), la seconde des données rétrospectives expliquant à l’âge adulte les effets de la socialisation culturelle précoce via des activités extrascolaires. Ces deux contributions attirent l’attention sur la dimension temporelle de la construction, aussi bien des goûts et dégoûts culturels que du genre. L’une et l’autre relèvent de définitions et de représentations largement générationnelles dont la dynamique, souvent cachée, permet de comprendre les enjeux de changements social et culturel. La contribution de Christine Menesson poursuit sur ce thème de la socialisation, par une approche qualitative de la socialisation familiale mais aussi institutionnelle, qui met en résonance deux univers de loisirs souvent pensés de manière disjointe : le sport et les pratiques culturelles. Valeurs éducatives relatives au genre, catégorisation des activités, construction personnelle des parents, différentiation genrée des médiations institutionnelles tissent des jeux subtils dans

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« de fait » du genre, notamment en matière de médiation. Ces politiques de fait sont souvent « découvertes » par les sociologies ou ethnologues qui se penchent sur les lieux culturels. Leur mise en évidence pose également la question des politique de droit. Fonder des politiques du genre suppose de considérer les caractérisations genrées de certains publics de la culture comme une inégalité, c’est-à-dire un accès inégal entre des individus différents, en raison de leur différence, à certaines ressources rares et valorisées. Faut-il pour autant considérer les différences (d’accès, d’usages, etc.) liées au genre comme des inégalités, voire des injustices, comme on le fait en matière d’origine sociale par exemple (Bonnewitz, 2004 ; Chauvel, 2007) ?


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lesquels les enfants se construisent du genre. Le re-travail de modèles donne à voir l’agency des enfants. Il en est de même dans le texte d’Aurelia Mardon, qui concerne l’investissement corporel via le port du string puisqu’au contrôle parental répondent les stratégies de contournement des jeunes filles, dans un domaine qui met en jeu autant leur corps que la représentation de ce corps, comme celle de leur sexualité à venir et de leur âge. Les médiations adultes ne se limitent pas au cercle familial. La contribution de Mariangela Roselli plonge dans le monde peu analysé des médiations institutionnelles et de la fabrique du genre, inconsciente le plus souvent, des bibliothèques : éviction des garçons, détournement des usages, rôle de passeurs des filles sont autant d’éléments qui nous interrogent sur les politiques « de fait » du genre dans le monde culturel. Enfin, le texte de Christine Detrez, qui concerne un nouvel objet culturel – le manga-, permet de voir en « temps réel » comment se constituent et s’organisent les caractérisations sexuées des pratiques, à mi-chemin entre étude de réception et étude de représentations. Ce numéro ne clôt pas la rencontre entre enfance, culture et genre, il l’ouvre.


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