RAPPORT 2022 Engagements envers les Objectifs de Développement Durable (ODD)
Université Côte d’Azur s’engage en faveur du développement durable RAPPORT 2022
Engagements envers les Objectifs de Développement Durable (ODD)
SOMMAIRE
Introduction
• La restructuration d’Université Côte d’Azur pour une durabilité globale
Université Côte d’Azur embrasse l’Agenda 2030 et les Objectifs de développement durable (ODD) à un niveau structurel.
• Des espaces sûrs pour soutenir la recherche inter et transdisciplinaire.
• Une formation pluridisciplinaire alimentée par la recherche.
• Science-Action par le biais d’une collaboration croisée, de la science à la société et au développement économique
• Missions transversales humanistes liées aux ODD
o Inclusion des personnes ayant des besoins particuliers
o Égalité entre les hommes et les femmes
o Liberté et autonomie de la recherche
o Autonomisation des jeunes, quel que soit leur milieu socio‑économique
o Le Centre d’engagement
• Évaluation et indicateurs clés de performance
o Faits marquants pour chaque ODD en 2022
∙ ODD1 Pas de pauvreté
∙ ODD2 Faim Zéro
∙ ODD3 Assurer une vie saine et promouvoir le bien être pour tous à tout âge
ODD4 – Une éducation de qualité
ODD5 – Égalité entre les hommes et les femmes
ODD6 – Eau propre et assainissement
ODD7 – Une énergie abordable et propre
ODD8 – Travail décent et croissance économique
ODD9 – Industrie, innovation et infrastructure
∙ ODD10 – Réduction des inégalités
∙ ODD11 – Villes et communautés durables
∙ ODD12 – Consommation et production responsables
ODD13 – Action climatique
ODD14 – La vie sous l’eau
SDG15 – L a vie sur terre
ODD16 – Paix, justice et institutions fortes
ODD17 – Partenariats pour les objectifs
• Pièces pour le plaidoyer académique trans-DDG de la communauté UniCA
o Objectif 13. 1 Renforcer la résilience et la capacité d’adaptation aux risques liés au climat et aux catastrophes naturelles dans tous les pays.
o Objectif 13. 2 Intégrer les mesures de lutte contre le changement climatique dans les politiques, les stratégies et la planification nationales.
o Objectif 13. 3 Renforcer les connaissances et les capacités pour faire face au changement climatique
o Objectif 13. 4 Mettre en œuvre la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques
o Objectif 13. 5 Promouvoir des mécanismes visant à renforcer les capacités de planification et de gestion
INTRODUCTION
Selon l’UNESCO, en 2023 dans le monde, les universités ont accueilli 235 millions d’étudiants. Un chiffre qui a doublé au cours des 20 dernières années et qui devrait continuer de croître. Cela nous fait 235 millions de raisons pour repousser encore les limites de la connaissance; cette connaissance, fruit de notre recherche fondamentale, enseignée dans nos unités de formations, trouve au quotidien des applications très concrètes et novatrices au bénéfice de tous et pour tous.
Mais, désormais, cette recherche de la connaissance doit être menée à l’aune des Objectifs de Développement Durable (ODD). Plus qu’un engagement, c’est une exigence qui va bien au-delà d’une démarche stratégique ou d’une identité de marque. Aussi, devons-nous, au même titre que l’ensemble de nos consœurs, engager une transformation profonde de nos structures afin de relever au mieux les défis fixés par les ODD. Cette mutation répond aux recommandations établies par le Groupe mondial d’experts indépendants sur les universités et l’Agenda 2030 de l’UNESCO. Son rapport intitulé " Actions axées sur la connaissance : transformer l’enseignement supérieur pour un développement durable mondial " cible trois principaux domaines de transformation sur lesquels les établissements d’enseignement supérieur doivent travailler.
• REC 1 : accroître l’interdisciplinarité et la transdisciplinarité dans l’enseignement et la recherche.
• REC 2 : favoriser le dialogue épistémique et intégrer d’autres modes de connaissance.
• REC 3 : s’impliquer davantage dans la vie de la cité grâce à des réunions ouvertes à la société civile et la participation à des projets de société.
Bien évidemment, relever des défis sociétaux n’est pas une nouveauté pour les universités. Ce qui change, c’est qu’elles ne peuvent plus aujourd’hui rester cloisonnées : leur responsabilité s’étend bien au-delà de leur pré-carré et elles travaillent désormais avec d’autres parties prenantes au sein même de leur écosystème territorial voire, au-delà.
Cependant, il ne faut pas oublier que l’innovation de rupture repose sur une science de rupture et que cette science de rupture a besoin de temps, de la persévérance d’esprits brillants, de ressources et, pour être honnête, souvent de quelques échecs. Aussi, tout en gardant à l’esprit qu’il est urgent d’agir et d’apporter des solutions, ne pouvons-nous ignorer le fait qu’une science, pour avoir du sens, doit se conformer aux valeurs éthiques afin d’éviter tout résultat contraire à l’effet escompté. La recherche, en phase avec les ODD, nécessite d’adopter un nouveau comportement citoyen et global afin de protéger et de respecter les valeurs humanistes et sociétales internationales, en premier lieu desquelles l’environnement.
Ce rapport illustre comment Université Côte d’Azur a relevé ces nouveaux défis. Il est divisé en quatre sections principales :
1. La restructuration d’Université Côte d’Azur pour répondre aux ODD.
2. Une évaluation et des indicateurs clés de performance mesurent l’évolution de chaque ODD au niveau de l’Université (un ou deux indicateurs clés).
3. Les données principales de chaque ODD pour 2022 sont alignées sur les indicateurs élaborés à l’aide de la méthodologie du classement Times Higher Education Impact.
4. Les documents sur la défense des intérêts universitaires en matière d’ODD de la communauté d’Université Côte d’Azur contribuent à ce que l’on parle des ODD et influencent l’élaboration de politiques dans ce domaine.
UNIVERSITÉ CÔTE D’AZUR ADOPTE L’AGENDA 2030
ET LES PRINCIPES DU DÉVELOPPEMENT DURABLE AU NIVEAU STRUCTUREL.
La restructuration d’Université Côte d’Azur pour une durabilité globale
Depuis sa création, Université Côte d’Azur est guidée par la conviction que l’université, vectrice de connaissances et fournisseuse de solutions, est porteuse d’avenir pour les jeunes générations et, plus largement, pour la société civile dans son ensemble.
Université Nice Côte d’Azur a complètement repensé sa structure afin de créer :
• Des espaces sûrs soutenant le caractère interdisciplinaire et transdisciplinaire de la recherche (académies d’excellence).
• Un continuum entre la recherche et la formation pour dispenser aux étudiants la meilleure formation et la plus actuelle possible : les Ecoles Universitaires de Recherche et les instituts thématiques.
• Des espaces tiers où peuvent se rencontrer différents acteurs pour engager une dynamique de collaboration croisée : observatoires SWAF, instituts d’innovation et de partenariats et Innovation Hub " Vieillissement et bien-être "
• Des missions humano-sociétales transversales en lien avec les ODD (missions sur l’égalité femmes-hommes, le handicap et les besoins spéciaux, le développement durable au niveau des comportements et sur le campus, centre d’accompagnement pédagogique, groupe de travail pour la diplomatie scientifique).
Cette refonte correspond aux recommandations édictées par le Groupe mondial d’experts indépendants sur les universités et l’Agenda 2030 de l’UNESCO. Leur rapport, intitulé " Actions axées sur la connaissance : transformer l’enseignement supérieur pour un développement durable mondial " , cible trois principaux domaines de transformation sur lesquels les établissements d’enseignement supérieur doivent travailler.
• REC 1 : accroître l’interdisciplinarité et la transdisciplinarité dans l’enseignement et la recherche.
• REC 2 : favoriser le dialogue épistémique et intégrer d’autres modes de connaissance.
• REC 3 : s’impliquer davantage dans la vie de la cité grâce à des réunions ouvertes à la société civile et la participation à des projets de société.
Tableau 1. La restructuration d’Université Côte d’Azur pour une durabilité globale
Typologie
Structures ODD
Académie Réseaux, information et société numérique
Académie
Systèmes complexes
Académie Espace, environnement, risques et résilience
Académie Complexité et diversité des systèmes vivants
Académie Sociétés humaines, idées et environnements
École doctorale
Systèmes numériques pour l'homme
École doctorale Économie et gestion
École doctorale
Droit, sciences politiques et gestion
École doctorale Sciences formelles, physiques et de l'ingénieur
École doctorale
Sciences de la vie et de la santé
École doctorale Arts et sciences humaines
École doctorale
Écosystèmes des sciences de la santé
École doctorale Sciences de la société et de l'environnement
Bureau spécial Bureau du Master of Science
Bureau spécial Centre pour l'entrepreneuriat
Tableau 1. La restructuration d’Université Côte d’Azur pour une durabilité globale (suite)
Typologie
Structures ODD
Troisième place Instituts IMREDD pour l'innovation et les partenariats
Troisième place Laboratoire sur le vieillissement et le bien-être
Troisième place OTECCA Observatoire de la Transition Écologique et Citoyenne Côte d'Azur
Une mission à la hauteur de l’enjeu
Une mission à accomplir
Une mission à accomplir
Mission Handicap
Mission égalité
Mission du campus et de l'unité de recherche durable
Bureau spécial Centre d'engagement
Des espaces sûrs pour soutenir la recherche inter et transdisciplinaire.
Créées en 2016, les Académies d’excellence sont des structures souples et réactives qui alimentent la créativité et le renouvellement de la recherche au sein d’Université Côte d’Azur :
Sans perturber le fonctionnement des laboratoires, les académies d’excellence ont été créées pour servir d’incubateur d’idées en contribuant au développement de nouvelles actions qui étaient auparavant impensables et en stimulant une collaboration sans précédent entre la recherche disciplinaire traditionnelle et les nouveaux domaines transdisciplinaires afin d’aborder les grandes questions sociétales.
Les missions des académies sont les suivantes
• Créer des espaces d’échanges intellectuels entre chercheurs de différentes disciplines pour favoriser l’émergence de nouveaux concepts.
• Soutenir des projets transdisciplinaires novateurs et uniques pour qu’ils s’établissent dans le paysage de la recherche nationale et internationale.
Meilleures pratiques
L’Académie d’excellence 3 aligne sa stratégie sur les Objectifs de développement durable En 2021, l’Académie a lancé son plan stratégique pour 2021-2025. Dans le plan stratégique, l’Académie-3 s’engage à traiter les questions environnementales et sociétales conformément aux objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. Pour ce faire, il faut développer de nouvelles approches de recherche qui permettent de surmonter la fragmentation actuelle de la recherche, d’intégrer les connaissances scientifiques entre les différentes disciplines et parties prenantes, et de co-créer des questions et des projets scientifiques. Il est donc nécessaire de développer une recherche transdisciplinaire qui fusionne les sciences physiques, naturelles et sociales et intègre les experts scientifiques, les praticiens et la société civile. Pour atteindre cet objectif, l’Académie 3 promeut des projets et des approches intégrés couvrant un continuum allant de l’observation fondamentale (qu’est-ce que c’est ?) et de la compréhension scientifique (pourquoi est-ce que c’est ?) à l’anticipation des conséquences et des risques (à quoi s’attendre ?), à l’exploration des stratégies d’adaptation (que faire ?), à la coproduction de réponses de gestion (comment le faire ?) et à la conception de voies de développement durable (comment les transformer ?).
Au cours des quatre prochaines années, l’Académie-3 encouragera des projets (projets scientifiques et appliqués, programmes de formation, ateliers, projets de diffusion, etc. ) qui sont délibérément transdisciplinaires et intégrés dans les ODD 3, 6, 7, 11-12 13-15) afin d’ouvrir la voie au développement durable :
• ODD 3, 6, 13 : Évaluation et détection des risques anthropiques pour la santé humaine, l’environnement et le changement planétaire
• ODD 11, 13 : Risques naturels et impacts sur l’environnement, les villes et les sociétés.
ODD 7, 12, 15 : Défis environnementaux liés à l’énergie et aux ressources
• ODD 14, 15 : Menaces sur les océans et les zones côtières
ODD 11, 12 : Évaluation et gestion des risques en relation avec les villes et territoires intelligents
À cette fin, un financement annuel permet aux académies de soutenir des initiatives développées par leurs membres, selon leurs propres modalités. Le financement est attribué par le biais d’appels à propositions compétitifs évalués par les comités scientifiques de chaque académie. Les Académies sont libres de définir les termes de leur appel à propositions afin de s’assurer qu’ils répondent aux besoins de chaque communauté. À ce titre, les appels à propositions peuvent prendre différentes formes : financement d’amorçage, stages pour diplômés, financement post-doctoral, financement de la vulgarisation scientifique, etc. Si toutes les Académies ont en commun le financement du développement de nouveaux consortiums de recherche inter/transdisciplinaires s’attaquant aux défis sociétaux liés aux objectifs de développement durable, elles disposent également d’outils plus spécifiques en fonction des besoins de leurs communautés respectives. Ainsi, les appels à propositions évoluent d’une année sur l’autre pour accompagner le développement des Académies. Globalement, de 2016 à 2020, les Académies ont dû construire leurs communautés et y ont donc consacré une part importante de leur budget. En conséquence, ils ont financé plus de projets avec un budget plus faible alloué à chacun d’entre eux. Depuis 2020, certaines Académies ont décidé de financer moins de projets mais ont alloué des budgets plus importants, tandis que d’autres se sont tournées vers des dynamiques internationales.
Les Académies en bref Appels 2022
Académie 1 : Réseaux, information et société numérique.
Communauté : 190 chercheurs répartis dans 10 laboratoires de recherche.
Les chercheurs de la communauté RISE Academy couvrent un large spectre d’expertise allant de l’électronique aux technologies de l’information, en passant par les réseaux, les sciences numériques, la gestion, l’économie et le droit numérique pour concevoir et expérimenter les réseaux de communication du futur et développer les sciences numériques pour modéliser, simuler et expérimenter. En outre, l’Académie s’efforce d’améliorer la compréhension de la transformation induite par la numérisation de la société et en particulier l’impact de l’innovation technologique et le rôle des artefacts physiques dans cette transformation, ainsi que l’impact de leur utilisation sur l’apprentissage en ligne, sur la société et sur les citoyens
Appel à candidatures pour la DocWalker RISE Academy. Permet aux doctorants de passer 1 à 3 mois dans un laboratoire de recherche universitaire étranger.
Appel à candidatures Post-Doc. Appel à recrutement de chercheurs postdoctorants.
Appel à la recherche. Soutien à des projets de recherche novateurs et inter/ transdisciplinaires ayant un potentiel important en termes d’impact scientifique, technologique et même économique.
Académie 2 : Systèmes complexes.
Communauté : 400 chercheurs répartis dans 15 laboratoires de recherche.
Considérant qu’un système complexe comprend " tout objet dont le comportement de l’ensemble n’est pas déterminé de manière simple par le comportement de ses composants individuels " , l’Académie des systèmes complexes dispose d’un large éventail d’activités scientifiques qui vont au-delà des domaines scientifiques conventionnels. La couverture s’étend de la modélisation mathématique aux modèles sociétaux et inclut la physique des environnements complexes, les phénomènes extrêmes et les réseaux au sens large.
Appel à séminaires thématiques. Appel à identifier le premier sujet pour l’initiative des Semestres thématiques. L’initiative des semestres thématiques rassemble des équipes interdisciplinaires autour d’activités et d’événements scientifiques sur un thème émergent et/ou risqué : écoles thématiques, ateliers, conférences internationales, invitation d’experts internationaux, stages de master croisés et co-supervisés.
Appel pour le Junior Booster. Soutien aux jeunes chercheurs récemment embauchés pour faciliter le démarrage ou la consolidation d’une activité de recherche.
Appel pour un tremplin complexe. Mettre en place des réseaux scientifiques internationaux pour faciliter l’accès aux programmes de financement tels que Horizon Europe ou les appels bilatéraux de l’ANR.
Académie 3 : Espace, environnement, risques et résilience.
Communauté : 300 chercheurs répartis dans 17 laboratoires de recherche.
L’avenir de notre planète est l’une des plus grandes préoccupations actuelles. De nombreux facteurs, tant naturels qu’anthropiques, menacent actuellement notre environnement, nos sociétés, notre planète et même l’espace. Les principaux objectifs de l’Académie 3 sont d’étudier ces dangers et risques naturels et anthropogéniques. Il s’agit de comprendre les processus, la diversité, les interconnexions et les incidences socioenvironnementales de ces dangers et risques, afin de contribuer à l’élaboration de mesures garantissant le bien-être durable de nos sociétés, de notre environnement et de notre planète.
L’appel d’abord. Soutenir des projets de recherche innovants apportant une contribution intensive à un ou plusieurs des 5 thèmes prioritaires de l’Académie ainsi qu’aux ODD. Cet appel à propositions fournit un financement de départ pour de nouveaux projets.
Le consortium d’appel. Intensifier les approches collaboratives et transdisciplinaires dans le cadre de l’Académie 3 et des ODD. Les projets financés bénéficieront d’un suivi et d’un accompagnement renforcé (coconstruction) de la part de l’Académie 3 tout au long de leur période de financement.
Académie 4 : Complexité et diversité des systèmes vivants.
Communauté : 1000 chercheurs répartis dans 20 laboratoires et instituts de recherche
La biologie traverse une période de progrès technologiques ininterrompus qui ont permis de nombreuses avancées fondamentales conduisant les chercheurs à étudier d’importantes questions de santé publique. À cette fin, l’Académie soutient des projets visant à améliorer le traitement des données biologiques, en exploitant à la fois les ressources locales et les grandes masses de données à distance, ainsi qu’en explorant les individus ou les espèces, en identifiant les caractéristiques communes à des objets biologiques similaires chez des espèces éloignées. Enfin, grâce à ces efforts, l’Académie d’excellence 4 souhaite favoriser le développement d’une bioindustrie locale forte.
Académie 5 : Sociétés humaines, idées et environnements.
Communauté : 400 chercheurs répartis dans 16 laboratoires de recherche ainsi que 7 écoles d’art.
En réponse aux défis sociétaux du futur, l’Académie 5 a identifié 4 grands thèmes de recherche stratégiques : 1/L’évolution des idées, des normes & du langage, 2/Les changements sociaux & de l’environnement, 3/L’art, la science & de la santé, 4/ Les thématiques transversales.
Appel à projets Manifestations scientifiques. Soutenir les ateliers thématiques, les conférences, les cours magistraux et les masterclasses, notamment en hébergeant et en défrayant les scientifiques invités et en les aidant à mettre sur pied de grands projets.
Appel à stages de master transdisciplinaires. Soutenir le recrutement de deux étudiants en master dans le cadre de programmes pluridisciplinaires distincts au sein de deux laboratoires de recherche.
Appel à l’installation de nouvelles équipes de recherche. Cofinancement de jeunes équipes de recherche souhaitant consacrer une partie de leurs activités au développement de projets inter/ transdisciplinaires.
Appel à la recherche. Soutien aux projets de recherche transdisciplinaires qui répondent aux priorités thématiques de l’académie.
Appel à stages de Master. Soutien à des stages de master transdisciplinaires dans deux laboratoires de recherche différents.
Appel à manifestations scientifiques. Soutien à l’organisation de conférences internationales
Une formation pluridisciplinaire alimentée par la recherche.
Université Côte d’Azur a pour ambition de développer le modèle universitaire français du 21ème siècle, fondé sur de nouvelles interactions entre les disciplines, un modèle expérimental de coordination entre la recherche, l’enseignement et l’innovation et des partenariats forts avec le secteur privé et les collectivités territoriales.
C’est dans ce contexte qu’Université Côte d’Azur a entamé un processus de transition pédagogique vers une solution modulaire afin de trouver une meilleure approche pour répondre aux nouveaux défis pédagogiques tout en s’efforçant d’aider ses étudiants à atteindre la réussite académique.
Au niveau du master, les Ecoles Universitaires de Recherche proposent désormais des programmes individualisés organisés en Majors et Minors, combinés à la recherche dans nos laboratoires, ainsi que des programmes de Master of Science extrêmement attractifs développés par UCAJEDI l’Initiative d’Excellence (IdEx) d’Université Côte d’Azur et conçus pour attirer les étudiants internationaux. Ces nouvelles composantes visent à apporter un soutien fort aux programmes de recherche académique dans les laboratoires, ou dans un contexte plus appliqué, en collaboration avec les entreprises.
Largement indépendants, ils partagent tous des ambitions et des principes de fonctionnement qui les amènent à moderniser les pratiques pédagogiques, à promouvoir les cours multidisciplinaires et personnalisés, à ouvrir les niveaux et les programmes, à développer des partenariats internationaux et à offrir aux étudiants la possibilité d’expérimenter des programmes d’échanges internationaux et d’améliorer leur formation à distance et tout au long de la vie en accord avec le tissu socio-économique et culturel de la région.
Par ailleurs, le développement des instituts et l’existence d’une école d’ingénieurs, Polytech Nice Sophia, a également favorisé le développement de programmes de soutien à la formation des jeunes générations.
Si un ou plusieurs objectifs de développement durable sont abordés dans une grande majorité de nos formations de master, certains masters sont entièrement dédiés au développement durable.
Meilleures pratiques
L’EUR ODYSSEE s’aligne sur les objectifs de développement durable.
ODYSSEE a pour objectif d’innover et de restructurer un système d’enseignement jusqu’ici cloisonné en s’appuyant sur : 10 laboratoires, 12 masters, 6 départements et une école doctorale. Tout d’abord, les sciences sociales sont séparées des sciences environnementales. Deuxièmement, même au sein des sciences humaines, les divisions sont nombreuses : les sciences du passé sont séparées des sciences du présent et des approches prospectives; les différentes échelles, de l’humain au social, sont rarement étudiées ensemble. C’est là que réside la principale originalité d’ODYSSEE : décloisonner la recherche et l’enseignement en structurant le second par la première. ODYSSEE s’inscrit également dans la politique de transformation de Université Côte d’Azur, et notamment dans sa volonté de confier aux Graduate Schools la coordination de la formation et de la recherche, et d’assurer le continuum du master au doctorat et au laboratoire. Composante d’Université Côte d’Azur, ODYSSEE s’appuie sur des unités de recherche, qui définissent chacune leur propre politique scientifique, sur des départements disciplinaires, qui coordonnent et animent les besoins de formation dans leur discipline au sein de l’établissement, et sur l’école doctorale Sociétés, Humanités, Arts et Lettres, habilitée à délivrer le diplôme de doctorat.
Chaque programme de master est soutenu par une ou plusieurs unités de recherche et les étudiants de master, comme les doctorants, sont systématiquement invités à participer aux séminaires de recherche, journées d’étude, colloques et conférences organisés par les équipes d’accueil. De plus, lorsqu’il s’agit d’unités mixtes de recherche (UMR), les chercheurs et ingénieurs des établissements de recherche sont directement impliqués dans les formations. Les stages en laboratoire et les travaux dirigés avec des chercheurs et des enseignants-chercheurs au sein d’équipes de recherche sont également encouragés.
Cela se traduit par des formations telles que, mais sans s’y limiter, les suivantes :
• Le Master Information et Communication - parcours Communication éco-citoyenne, patrimoine et développement durable. L’approche interdisciplinaire du cours, combinée à des méthodes d’apprentissage innovantes, permet aux diplômés de devenir des spécialistes de la communication éco-citoyenne, des entrepreneurs et des chercheurs. L’objectif principal et final du cours est d’ouvrir la porte à l’employabilité et de former des spécialistes ouverts d’esprit capables de résoudre les problèmes actuels et émergents liés au développement durable. Une dimension territoriale et pratique est incluse dans l’enseignement dispensé par les enseignants, les chercheurs et les enseignants-chercheurs.
Gestion de l’environnement et développement durable Master. L’objectif de ce master est de former des cadres ayant des compétences et une vision transversale des enjeux du développement durable. Six spécialisations sont proposées : Gestion de l’environnement et développement durable (GEDD); Pollution de l’air, changement climatique, impacts sur la santé, énergies renouvelables (AIR); Géoprospection, aménagement et durabilité des territoires (GEOPRAD); Communication éco-citoyenne, patrimoine et développement durable (COMEDD), etc. La plupart des cours sont dispensés par des professionnels qui apportent leurs connaissances et leur expérience.
• Filière de gestion de l’environnement et du développement durable (GEDD)
Maître. L’objectif principal du cours ESDM est de former les étudiants à la gestion de l’environnement et aux questions de développement durable.
Anthropologie des techniques et de l’innovation sociale : design, eau et environnement durable
Master A travers les perspectives complémentaires de la sociologie et de l’anthropologie, le Master en Sciences Sociales propose de saisir les dynamiques contemporaines de transformation et d’innovation sociales. Un domaine du master est consacré à l’anthropologie des techniques et de l’innovation sociale : design, eau et environnement durable (ATIS) : environnement, études sur les migrations.
L’Université a également créé des MSc internationaux spécifiques et transversaux en vue de préparer les jeunes générations aux métiers du futur et d’apporter des solutions aux défis auxquels nous sommes confrontés. Ces programmes d’excellence soutenus par l’IdEx d’Université Côte d’Azur sont entièrement enseignés en anglais et impliquent la participation d’universitaires et de praticiens de premier plan. Ils s’articulent autour d’objectifs régionaux et de partenariats internationaux prestigieux.
Science-Action par le biais d’une collaboration croisée, de la science à la société et au développement économique
Il existe trois types de tiers-lieux sur le site pour déclencher des actions à caractère scientifique par le biais d’une collaboration croisée en vue de la réalisation des objectifs de développement durable.
Les instituts pour l’innovation et les partenariats. Leur mission, en lien avec l’industrie, est de promouvoir des actions de recherche partenariale/transfert, de créer des programmes d’éducation et de formation et d’encourager l’expertise et l’innovation dans les entreprises dans le domaine du développement économique et de la création d’emplois. Il exprime son potentiel dans sa capacité à favoriser l’émergence et le développement de projets visant à comprendre les solutions existantes, les nouveaux besoins et les perspectives d’avenir. Dans chaque domaine d’activité stratégique, son action consiste à identifier les domaines d’innovation et à intégrer l’expertise du monde académique et du monde de l’entreprise.
Meilleures pratiques
L’Institut Méditerranéen du Risque, de l’Environnement et du Développement Durable
ANCRER LES ACTIVITÉS ACADÉMIQUES DANS LE MONDE SOCIO-ÉCONOMIQUE PAR LE BIAIS DE PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ, EN APPORTANT DES SOLUTIONS PRATIQUES EN RÉPONSE À DES QUESTIONS URGENTES
Le monde universitaire n’est pas, et ne devrait pas être, un observateur passif ou un prestataire de services, mais a au contraire la capacité d’être un innovateur de solutions. Pour ce faire, nous devons fournir les opportunités nécessaires à l’éducation et à la formation pour aller au-delà des murs du laboratoire et démontrer que la science améliore la vie des gens.
À cette fin, Université Côte d’Azur a créé l’Institut Méditerranéen du Risque, de l’Environnement et du Développement Durable (IMREDD) dont les missions sont les suivantes : les territoires intelligents, la gestion des risques et la prévention. Partenaires
Au cœur du développement de son territoire et participant à son rayonnement international et à son attractivité, l’IMREDD rassemble chercheurs, enseignants, étudiants, entrepreneurs, partenaires économiques et collectivités locales pour élaborer des solutions inclusives et efficaces pour le territoire de demain. Elle développe ses activités autour de quatre domaines d’activité stratégique (DAS) : l’énergie à travers les bâtiments/quartiers intelligents, la mobilité, les risques, l’environnement et, à travers ces domaines, les êtres humains.
Bailleurs de fonds
Partenaires
Les laboratoires vivants. Le laboratoire vivant est basé sur une méthodologie où les utilisateurs sont au centre du processus de recherche et d’innovation. Il s’agira d’un lieu de test grandeur nature de nouveaux services, outils ou usages, où coopéreront citoyens, autorités locales, entreprises, associations, laboratoires de recherche et utilisateurs potentiels
Meilleures pratiques
Le Living Lab Vieillissement et bien-être Ulysse : placer le patient au centre de toutes les activités
Le Living Lab (LL) permet d’expérimenter dans un environnement qui met en relation des citoyens, des patients (usagers du système de santé en général) avec des acteurs de soins primaires (médecins généralistes, kinésithérapeutes, infirmières), des chercheurs (en santé, biomatériaux, informatique et mathématiques, sciences sociales et éducatives notamment), des institutions (Agence régionale de santé, Région, Département, Métropole, etc. ), des entreprises et des animateurs associatifs. Le LL est installé dans un bâtiment de 750 m2 appartenant à la municipalité, situé à 50 mètres de l’hôpital universitaire et de certaines de nos unités de recherche consacrées à la santé.
La science avec et pour les observatoires de la société. Dispositif hybride, il a vocation à agir d’une part comme un " Observatoire territorial " , collectant, produisant et partageant des données pour suivre le territoire en matière de transition écologique, et d’autre part comme une " Boutique des sciences " , incubant et soutenant des projets pour augmenter la capacité d’action des acteurs locaux.
Meilleures pratiques
L’Observatoire de la transition socio-écologique
L’Observatoire de la Transition Écologique et Citoyenne Côte d’Azur (OTECCA), observatoire de la transition socio-écologique sur la Côte d’Azur est composé de chercheurs, de représentants d’associations et de représentants d’organisations étudiantes. OTECCA a pour objectif de s’interfacer avec les communautés scientifiques et civiles afin de rassembler, produire et partager les connaissances sur la transition socio-écologique sur le territoire des AlpesMaritimes et d’accroître l’action des citoyens, des décideurs et des autres parties prenantes grâce à une meilleure collaboration. Il aborde un large éventail de thèmes allant de l’agriculture, la consommation, la culture, à l’énergie, l’économie, l’éducation, l’environnement, l’alimentation, la santé, le logement, la solidarité, les transports, etc. L’OTECCA poursuit trois missions : Documenter et analyser le territoire sous l’angle de la transition écologique et citoyenne. OTECCA rassemble, organise et produit des données multisectorielles sur la transition socio-écologique à destination des chercheurs et du grand public. L’objectif est de fournir des informations sur l’état actuel de la situation dans les Alpes-Maritimes afin d’analyser les vulnérabilités, le potentiel et les développements futurs. Mettre en œuvre et promouvoir la recherche collaborative science-société. OTECCA s’efforce de mettre en relation les scientifiques et les chercheurs avec les acteurs de la société civile afin de mettre en œuvre des projets construits main dans la main sur le territoire. Alors que les besoins de recherche sur la transition environnementale et civique peuvent émerger à la fois des chercheurs et des acteurs de la société civile, OTECCA trouve les bons partenaires et met en place une collaboration entre les parties prenantes afin de construire et de mener à bien un projet basé sur la recherche. L’utilité sociale de la recherche est ainsi renforcée. La collaboration contribue également à l’innovation scientifique grâce à de nouvelles questions de recherche issues des réalités quotidiennes de la société. Favoriser et diffuser la culture scientifique ainsi que la science citoyenne. OTECCA s’efforce de favoriser les interactions entre les communautés scientifiques et civiles afin de développer le partage des connaissances ainsi que les bonnes pratiques en matière d’analyses et d’actions. Pour ce faire, l’OTECCA se positionne comme un outil de médiation scientifique à travers diverses actions telles que des projets collaboratifs, des conférences, des séminaires, des formations ou des ateliers.
Depuis sa création, l’OTECCA a facilité plusieurs projets. A titre d’exemple, l’OTECCA a initié en novembre 2020 un projet de recherche construit main dans la main avec l’association " Les Petits Loups Maraîchers " (PLM) afin de questionner l’adéquation, la pertinence et l’avenir du modèle associatif d’un point de vue agricole, énergétique, économique, social et politique. PLM est basé à Bar-sur-Loup (Alpes-Maritimes) et développe une approche collective pour produire des aliments biologiques locaux sur trois parcelles différentes. L’approche pluridisciplinaire nécessaire pour répondre aux questions qui ont émergé a spécifiquement engagé l’OTECCA dans le projet de recherche. La recherche a donné lieu à plusieurs projets de groupes d’étudiants et à des stages au sein d’Université Côte d’Azur et de ses partenaires, dans les domaines de l’énergie et de la technologie, des sciences politiques et de la psychologie. À titre d’exemple, une étudiante en psychologie sociale a effectué un stage de six mois pour comprendre les valeurs des membres de l’association PLM et leur impact sur leur engagement envers l’organisation et sur l’adoption d’un comportement éco-responsable. L’étude a non seulement permis à l’association de mieux s’adapter aux besoins et aux motivations de ses membres, mais elle a également mis en lumière des résultats inattendus et intéressants en termes de psychologie comportementale.
Missions transversales humanistes liées aux ODD
Missions humanistes transversales liées aux ODD
Université Côte d’Azur s’est construite sur un engagement humaniste fort qui imprègne la mission de l’université. Sous l’impulsion d’une tolérance zéro pour toute forme de discrimination, de harcèlement ou d’atteinte à la liberté, des politiques et des actions fortes ont été mises en œuvre en s’appuyant sur huit piliers
• Inclusion des personnes ayant des besoins particuliers,
• L’égalité entre les hommes et les femmes,
• Liberté et autonomie de la recherche,
• L’autonomisation des jeunes, quel que soit leur milieu socio-économique,
• Déclencher des comportements éco-responsables,
• Encourager la solidarité et l’engagement,
• Pas de limite d’âge pour apprendre ou transmettre,
• La lutte contre le racisme.
Ces actions ont été reconnues dans une étude récente menée par l’UNEF qui place Université Côte d’Azur comme l’une des institutions les plus actives dans la lutte contre les inégalités et les discriminations en France.
Inclusion des personnes ayant des besoins particuliers
La politique menée par le vice-président chargé de l’inclusion des personnes ayant des besoins particuliers, en étroite collaboration avec les vice-présidents chargés de l’inclusion des personnes ayant des besoins particuliers : Ressources humaines, formation, santé et recherche, s’appuie sur :
• Mise en œuvre d’un suivi et d’une évaluation de la politique en matière de handicap.
• Améliorer notre politique d’achat responsable.
• Implication du correspondant handicap dans le service des ressources humaines
• Déploiement de référents pour les personnes handicapées sur chaque campus
• Création d’un réseau d’ " ambassadeurs du handicap " et formation du personnel
Pour ce faire, la " Mission Handicap " est transversale à tous les services et à toutes les structures et composantes d’Université Côte d’Azur et est notamment intégrée à la Direction des Ressources Humaines pour les personnels et à la Direction des Études et de la Formation pour les étudiants. La Mission Handicap sensibilise le groupe de travail (managers, personnel) à mieux soutenir et inclure les employés ayant des besoins spécifiques. La mission travaille avec plusieurs laboratoires de recherche sur les thèmes liés aux leviers managériaux nécessaires à cet accompagnement. Les actions menées par la Mission Handicap sont multiples :
• Ouvrir tous les recrutements aux personnes handicapées.
• Favoriser l’accueil, l’intégration et le suivi des nouveaux arrivants.
• Assister les agents et installer leurs postes de travail.
• Sensibiliser le personnel (cadres, superviseurs, gestionnaires).
• Coordonner l’accueil et l’accompagnement des étudiants handicapés. Faire du handicap un sujet de recherche et d’innovation.
Égalité entre les hommes et les femmes
Université Côte d’Azur s’engage dans une démarche globale, ambitieuse et innovante en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. L’ambition est d’être une organisation exemplaire et innovante en proposant un plan d’action répondant aux normes internationales. Cette politique repose sur trois piliers :
Promouvoir la diversité :
• Sensibiliser et former les étudiants et le personnel aux questions de diversité afin qu’ils deviennent les moteurs du changement.
• Donner plus de visibilité aux femmes et aux modèles féminins afin d’ouvrir le champ des possibles pour tous.
Lutte contre les inégalités et les discriminations :
• Identifier et proposer des solutions pour résoudre les inégalités de traitement entre les femmes et les hommes.
• Prévenir toute forme de discrimination fondée sur les stéréotypes de genre.
• Lutter contre les violences sexistes et sexuelles.
Promouvoir l’intégration professionnelle et les carrières :
• Fournir un soutien professionnel aux étudiants et au personnel par le biais d’un programme de mentorat visant à développer la confiance et l’autonomie et à construire un réseau durable de contacts professionnels.
• Améliorer le développement de carrière et réduire les déséquilibres.
Pour mettre en œuvre la stratégie globale, la mission " Égalité entre les femmes et les hommes " :
• Identifie et prévient la discrimination fondée sur les stéréotypes de genre.
• Promouvoir l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes au sein de l’institution.
• Développe de nouveaux outils pour promouvoir l’égalité des chances.
En outre, Université Côte d’Azur œuvre pour la reconnaissance des droits des personnes LGBT+, contre les discriminations et les préjugés liés aux orientations sexuelles et aux identités de genre et contribue à la prévention, à l’écoute et au soutien de l’ensemble des étudiants et du personnel de l’institution.
La mission s’adresse à tous, y compris à la direction, aux enseignants, aux chercheurs et au personnel administratif, ainsi qu’à la communauté étudiante. La mission d’égalité entre les femmes et les hommes repose sur une
Le réseau " égalité " composé de représentants des différents membres d’Université Côte d’Azur.
Le réseau " égalité " a pour mission d’identifier les besoins, de mener des actions concertées et/ ou partagées, de diffuser l’information et de communiquer au sein d’Université Côte d’Azur et au-delà.
Liberté et autonomie de la recherche
Université Côte d’Azur est un lieu où la liberté d’expression académique est garantie. Les enseignants, chercheurs et enseignants-chercheurs exercent leurs activités d’enseignement et de recherche dans le respect de leur statut et dans les conditions d’indépendance et de sérénité indispensables à la réflexion et à la création intellectuelle. En plus d’offrir un environnement sûr à ses universitaires, l’Université s’efforce également d’offrir un environnement sûr aux autres en accueillant des chercheurs en exil ou en danger dans leur pays.
En lien étroit avec le vice-président chargé de la recherche, le département de la recherche, de la valorisation et de l’innovation veille quotidiennement à ce que la liberté et l’autonomie de la recherche soient respectées par les unités de recherche. Par ailleurs, à la demande d’un membre du personnel académique, l’Unité de recherche du Service des affaires européennes et le Centre d’accueil (chargé d’accueillir et d’accompagner les chercheurs, doctorants et enseignants lors de leur installation en France) travaillent main dans la main pour effectuer les démarches nécessaires à l’accueil des chercheurs en danger à travers différents financements et mécanismes.
Meilleures pratiques
Bienvenue aux chercheurs en exil et en danger
Université Côte d’Azur est membre du réseau Pause. Initié par le gouvernement français avec le soutien de la société civile et des acteurs économiques, le PAUSE (Programme national d’aide d’urgence et d’accueil des scientifiques en exil) a pour mission d’héberger et de protéger les chercheurs originaires de pays où la situation politique met en danger leur travail et leur famille.
Université Côte d’Azur travaille également avec le Scholar Rescue Fund (IIE-SRF) de l’Institut de l’éducation internationale pour accueillir des universitaires menacés dans le monde entier en fournissant un environnement académique à des professeurs, des chercheurs et des intellectuels publics qui font face à des menaces dans leur pays d’origine.
Autonomisation des jeunes, quel que soit leur milieu socio-économique
La mission vise à fédérer tous les acteurs de l’Université et à co-construire ensemble l’université éco-responsable et innovante de demain. L’approche de la mission est globale : il s’agit de travailler sur le changement des comportements individuels (à la maison et sur le campus), afin que nos organisations et institutions évoluent de manière durable.
L’objectif de la mission est de travailler ensemble avec les idées de chacun pour inspirer, soutenir et faciliter des projets durables innovants, s’attaquant ainsi aux problèmes environnementaux tout en renforçant la cohésion de tous les acteurs. Le projet s’articule autour d’actions de sensibilisation et d’information, de la mise en place de nouvelles méthodologies, d’axes d’innovation, de l’économie circulaire et de la réduction des déchets (basée sur la pyramide des 5R : Retour à la terre / Rejeter / Réduire / Réutiliser / Recycler).
L’objectif principal pour accompagner le changement de comportement de la communauté universitaire (étudiants, personnels de Université Côte d’Azur et membres associés) face aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux est le suivant :
• Mettre en place et promouvoir des projets circulaires sur le campus,
• Augmenter la biodiversité,
• Alimentation durable et responsable,
• Augmentation de la mobilité douce.
Tout au long de l’année, un programme d’ateliers et d’événements est ouvert à l’ensemble de la communauté universitaire (étudiants, personnels, enseignants, chercheurs, membres associés d’Université Côte d’Azur) et ponctuellement au grand public :
• Événements fédérateurs : Gratiferia (marché libre), opération " zéro mégot " et journée " plogging " , salade disco, festival, Noël du personnel, etc.
• Ateliers participatifs et pratiques : Ateliers de consommation alternative : initiation et sensibilisation au compostage et au lombricompostage, ateliers de bricolage de tissus, bricolage, repair café, soutien à la mobilité douce : vélo, etc.
• Formations : Permaculture, empreinte carbone, etc.
Le Centre d’engagement
Le Centre d’engagement est un outil qui facilite l’engagement civique des étudiants et des doctorants. Il soutient les étudiants dans l’exercice de leurs activités bénévoles en complément de leurs études et dans le respect des valeurs promues par l’université.
Grâce à une plateforme numérique, les étudiants peuvent postuler chaque semestre à une variété de missions proposées par des organisations de la société civile, des ONG, des autorités publiques ou des projets universitaires. Abordant des thèmes très variés (charité, développement durable, handicap, coopération internationale, culture, égalité des chances, sport, sécurité, santé…), leur critère commun est de contribuer d’une manière ou d’une autre à l’intérêt général. À cette fin, les partenaires constituant le pool sont sélectionnés avec un principe directeur (ils doivent partager les valeurs portées par l’université) et des critères objectifs (les projets doivent être exempts de toute finalité religieuse, politique ou commerciale).
L’engagement bénéficie d’une pleine reconnaissance par l’institution académique de la valeur accordée à ce travail effectué en dehors des domaines académiques par le biais d’un " Bonus Engagement " fournissant un supplément direct sur la note moyenne des étudiants (20 heures effectuées dans le cadre d’une mission d’engagement apportent une valeur ajoutée).
Une note supplémentaire de 0,25/20, quel que soit le programme d’enseignement).
Évaluation et indicateurs clés de performance
UNIVERSITÉ CÔTE D’AZUR • Engagements envers les Objectifs de Développement
UNIVERSITÉ CÔTE D’AZUR • Engagements envers les Objectifs de Développement Durable
UNIVERSITÉ CÔTE D’AZUR • Engagements envers les Objectifs de Développement
Faits marquants pour chaque ODD en 2022
ODD1 Pas de pauvreté
Contribution au symposium international multidisciplinaire Multiple Poverty : contemporary challenges, observed developments and emerging policies.
En 2022, le colloque international pluridisciplinaire " Pauvreté multiples : les défis contemporains, les évolutions constatées et les Politiques émergentes " (Multiple Poverty : Défis contemporains, développements observés et politiques émergentes) a eu lieu, dans le but de répondre aux objectifs fixés dans l’ODD 1. Organisé par la Haute École du Travail et de l’Intervention Sociale (LARIIS) et CEMAFI International, 8 des 22 membres du comité scientifique étaient issus d’Université Côté d’Azur, et plusieurs enseignants-chercheurs ont également participé au comité d’organisation. Plusieurs ateliers ont été organisés en parallèle, couvrant une série de sujets liés à la pauvreté, tels que " la pauvreté plurielle " , " la santé et la pauvreté " , " le genre et la pauvreté " , etc.
Soutien aux chercheurs ukrainiens
Nice ayant des liens historiques avec l’Ukraine, le département s’est particulièrement impliqué dans l’accueil des citoyens ukrainiens en exil. L’Université a contribué à cette dynamique de solidarité en accueillant des étudiants mais aussi en recrutant des chercheurs à travers le programme PAUSE financé par le gouvernement mais aussi par ses propres ressources. À ce titre, l’IdEx annuel Recherche avancée Programme a également lancé son appel à propositions destiné aux chercheurs, enseignants et artistes extérieurs à Université Côte d’Azur pour des chaires de recherche d’excellence visant à soutenir une recherche disciplinaire originale et de haut niveau dans tous les domaines scientifiques et artistiques. Une partie de cet appel a été réservée spécifiquement pour accueillir des chercheurs ukrainiens. Au total, 4 projets, dont 3 menés par des chercheurs ukrainiens, ont été financés pour un budget total de 364 483 €. A titre d’exemple, le projet mené par Liliia Korol, professeur à l’université Ostroh National Academy, Ukraine, en collaboration avec Catherine Blaya, professeur d’éducation à l’Unité de Recherches Migrations et Société (URMIS) a été sélectionné sur le thème : " Promouvoir la résilience et l’adaptation positive des jeunes immigrés face à l’exclusion sociale fondée sur l’appartenance ethnique "
Programmes de bourses
En 2022, le pourcentage d’étudiants inscrits à Université Côte d’Azur bénéficiant d’une bourse nationale sur critères sociaux reste inférieur à la moyenne nationale : 25,74% (pour 8545) contre 37,7%, ce qui encourage l’UniCA à poursuivre ses efforts en matière de bourses alternatives financées sur ses propres ressources. En effet, la ville de Nice est la ville la plus chère après Paris et sa proche banlieue, ce qui a conduit l’université à être encore plus vigilante et proactive pour
s’assurer que les étudiants vivent dans des conditions décentes.
10 étudiants ont reçu la bourse Champions adressée aux bénéficiaires d’une bourse basée sur des critères sociaux. Cette bourse est attribuée aux étudiants pour toute la durée de leurs études, sous réserve de réussite aux examens et d’excellents résultats tout au long de leur parcours universitaire.
30 étudiants ont reçu la " Equal Opportunities Scholarship. La bourse d’égalité des chances est une aide financière accordée une seule fois au cours du cursus universitaire. Elle s’élève à 1000 euros et s’adresse aux étudiants universitaires ayant des problèmes sociaux, médicaux ou de handicap. Les critères d’obtention de cette aide sont les suivants : avoir réussi l’année précédente avec une bonne moyenne, être en difficulté sociale, médicale ou handicapée.
20 étudiants ont bénéficié des Academic Excellence Scholarships Cette bourse a été offerte aux meilleurs candidats à la maîtrise en sciences, exonérés des frais de scolarité, en plus d’une allocation de 5 000 euros.
514 étudiants ont reçu une bourse pour les soutenir dans l’internationalisation de leur expérience universitaire.
Soutien aux étudiants à faibles revenus pour leur permettre de terminer leurs études universitaires (nourriture, logement, etc. )
En 2022, le Centre médical d’UniCA a été inauguré, comprenant un d épartement dédié aux étudiants confrontés à la précarité ou à la pauvreté. Après une évaluation sociale réalisée par une assistante sociale, des solutions concrètes sont proposées à chaque étudiant : aide financière ponctuelle d’urgence, exonération ou remboursement des frais d’inscription*, information et orientation vers des structures d’aide alimentaire.
De plus, tout au long de l’année, des activités sont organisées, telles que les Grafiterias, un marché de seconde main gratuit ou des cours de cuisine permettant d’économiser de l’argent, etc.
Lancement du cycle pluridisciplinaire d’études supérieures (CPES) Soutenu par Université Côte d’Azur, le Lycée Massena (Nice) et l’Institut Stanislas (Cannes), ce nouveau programme de licence prépare les bacheliers méritants à poursuivre des études prestigieuses dans l’enseignement supérieur. Programme généraliste et pluridisciplinaire de 3 ans, ce cursus modulaire et ouvert comprend un socle solide de connaissances générales et une spécialisation progressive combinant l’expertise et les compétences interdisciplinaires de l’université et des classes préparatoires. Dès la première année, les étudiants choisissent l’un des deux cours possibles :
Le parcours Humanités, sciences humaines et sociétés, co-développé avec l’Institut Stanislas de Cannes,
Le parcours Sciences et Société, co-développé avec le Lycée Masséna. Pour cette première promotion, 70 étudiants (35 étudiants par cours) ont été acceptés la première année, dont plus de 40 % de boursiers. Les publics visés sont les bacheliers généraux méritants de la région académique et plus largement de France. Outre les critères d’attribution des bourses, une attention particulière a été accordée aux lycées situés dans des districts précaires et dans des
zones rurales. À l’issue du programme, les diplômés peuvent accéder à un programme de master de haut niveau.
Mécanismes d’accès à l’enseignement supérieur pour les élèves issus de milieux défavorisés Lancé le 18 novembre 2008, dans le cadre de l’opération " Espoir banlieues " par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et la secrétaire d’État chargée de la Politique de la ville, le programme des " Cordées de la réussite " vise à introduire une plus grande équité sociale dans l’accès aux formations de haut niveau.
En 2022, Université Côte d’Azur a contribué à plusieurs typologies de Cordées dont :
La cordée " Réussir avec les sciences " comprenant 16 projets thématiques pour 29 classes (réussir avec les sciences). Ce programme offre aux écoles secondaires la possibilité de mettre en œuvre un projet d’équipe sur un thème scientifique au cours de l’année scolaire, en collaboration avec les établissements d’enseignement supérieur et de recherche locaux. Le projet " Réussir avec les sciences " a pour objectif d’aider les élèves à réussir et de renforcer leur confiance en eux et leur autonomie.
La réflexion scientifique combinée à la méthodologie de projet contribue au développement intellectuel et personnel des étudiants et leur ouvre des perspectives académiques et professionnelles.
25 élèves ont bénéficié du The cordée Junior Programme. Dans les lycées du réseau d’éducation prioritaire (peut également être ouvert aux élèves boursiers d’autres lycées, ou aux lycées isolés, par exemple dans l’arrière-pays), le programme s’adresse aux élèves de 6ème à 3ème, et se poursuit par le soutien d’une cohorte sélectionnée de profils prometteurs de la seconde à l’entrée dans l’enseignement supérieur.
Rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) : Perte d’emplois pendant la période COVID-19 : Estimation des effets sur la pauvreté et la sécurité alimentaire en Egypte, en Tunisie et au Maroc
En 2022, l’OIT, en partenariat avec l’Economic Research Forum a publié un rapport montrant comment l’impact de la crise du COVID-19 sur la perte d’emplois et de revenus a poussé davantage de personnes dans l’extrême pauvreté en Tunisie, en Égypte et au Maroc.
Ce rapport a été rédigé par deux chercheurs : l’un de Université Côte d’Azur et l’autre de l’Université de Prishtina. Il fournit des recommandations claires pour influencer les décideurs dans l’adoption de nouvelles politiques publiques.
Plus de 15 missions d’engagement pour lutter contre la précarité et la pauvreté.
Grâce au Engagement Centre, les étudiants ont été encouragés à s’impliquer dans des actions de lutte contre la précarité et la pauvreté à travers plus de 15 missions en partenariat avec des ONG locales telles que : l’épicerie sociale Habitat et Citoyenneté, la Maraude, le Secours CatholiqueCaritas France, le Secours Populaire, l’Unicef, les Petits frères des pauvres, etc. En 2022, 1242 étudiants ont participé à une mission d’engagement.
Lancement du projet transdisciplinaire Territorial Food systems Resilience (résilience des systèmes alimentaires territoriaux)
Les crises pandémiques, climatiques et géopolitiques actuelles mettent en évidence la vulnérabilité de nos systèmes alimentaires aux chocs et la nécessité d’une transition vers des systèmes résilients et autosuffisants. Dans la région de Nice, par exemple, l’autosuffisance est un véritable défi. Comment pouvons-nous donc aider ces régions à passer à l’agriculture ? Quelle histoire et quels choix passés nous ont conduits à de telles circonstances ? C’est ce que l’équipe du projet TEFOR tente de découvrir. Géographes du laboratoire ESPACE, économistes du GREDEG, agronomes de l’ISA et experts en méthodes collaboratives de l’OTECCA travaillent ensemble. vers un même objectif : co-construire des scénarios pour l’agriculture de demain. Pour ce faire, 3 zones sont étudiées : la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis, la Communauté d’Agglomération Cannes Pays de Lérins et la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse.
2022, une année passionnante pour le projet d’éducation en nématologie en Afrique subsaharienne Nemedussa
Parmi les laboratoires de recherche, l’Université bénéficie de l’expertise de l’Institut Sophia Agrobiotech (ISA) en partenariat avec le CNRS et l’INRAE. L’ISA promeut une agriculture moins dépendante de la protection chimique des plantes tout en préservant sa compétitivité dans le cadre du développement durable et de la préservation de la biodiversité. Plus précisément, l’ISA contribue au projet Nemedussa financé par Erasmus +. Les nématodes ou vers ronds causent des dommages importants et des pertes de rendement à une grande variété de cultures, souvent en association avec d’autres agents pathogènes. Malheureusement, les nématodes sont souvent négligés ou mal diagnostiqués, ce qui entraîne l’utilisation inutile de produits agrochimiques malsains. Les nématodes peuvent également être utilisés comme agents de biocontrôle contre les insectes nuisibles et/ou comme agents de biocontrôle pour la santé environnementale et la biodiversité. Malgré l’impact négatif profond des NPP sur la productivité agricole dans le monde entier, il est frappant de constater à quel point la discipline de la nématologie est restée cachée, en particulier en Afrique subsaharienne (ASS).
En 2022, Nemedussa a lancé le webinaire Panema initiative de la série avec une première session sur le système immunitaire des plantes, suivie de six
autres webinaires jusqu’en 2022. L’ISA a également contribué au 2ème Atelier Panema qui s’est tenu à Mbombela et qui était consacré à la formation et à la sensibilisation à la nématologie dans le cadre de l’approche " Une seule terre " . Enfin, le Congrès International de Nématologie (ICN) s’est tenu en mai à Antibes Juan-Les-Pins (France), réunissant les partenaires de NEMEDUSSA de toute l’Afrique et de l’Europe. La conférence, à laquelle ont participé plus de 600 délégués, a été l’occasion d’entrer en contact avec des collègues internationaux et de découvrir de nouvelles recherches et sciences dans le domaine de la nématologie. Le projet NEMEDUSSA, ses activités et le réseau panafricain de nématologie (PANEMA) ont été mis en avant lors de la conférence par le biais d’un poster, ainsi que lors de diverses sessions scientifiques.
Vers une alimentation durable et respectueuse sur le campus En France, les restaurants et cafétérias étudiants sont gérés au niveau national par l’opérateur du CROUS. Ainsi, bien que les universités soient des partenaires importants du CROUS, ce n’est pas à elles de concevoir la stratégie durable du CROUS. Cela dit, l’UniCA soutient l’effort consenti en 2022 par les CROUS de la région pour une transition vers une alimentation plus durable. Par ailleurs, l’UniCA est également proactive pour lutter contre le gaspillage " à travers différentes plus de 25 actions en 2022 : formations (permaculture, nutrition durable, etc. ), infrastructures (composts sur chaque campus), développement de plusieurs jardins forestiers, cours de cuisine durable.
L’association étudiante Face06 lutte contre la faim des étudiants avec le soutien de l’Université Université Côte d’Azur continue de soutenir l’épicerie sociale Agoraé ainsi que les restaurants solidaires gérés par l’association étudiante Face06. Jusqu’à présent, les restaurants solidaires proposaient un repas complet, entièrement gratuit, deux fois par semaine, pour environ 50 étudiants à chaque fois. En outre, il accueillera des artistes locaux pour des événements festifs tout au long de l’année. En 2022, Face06 a ajouté un troisième service pour accueillir 50 élèves supplémentaires par semaine. Dans le but de lutter contre la pauvreté des étudiants, AGORAé offre un lieu de vie et l’accès à une variété de produits de qualité, pour une somme modique de 15 % du prix du marché.
Les étudiants du MSc Boost contribuent à une initiative internationale lors de la COP27
Lors de la 27e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP27) qui s’est tenue en 2022 à Sharm El-Sheikh, en Égypte, l’Alliance U7+ a organisé un événement parallèle officiel, Les universités en tant que fournisseurs de solutions clés :. Tirer parti de nos réseaux locaux et
ODD2 Faim Zéro
mondiaux pour l’innovation. L’événement a présenté des projets d’étudiants de l’ensemble de l’U7+ qui s’attaquent au changement climatique. Parmi eux, les étudiants en master du MSc Boost étudient actuellement la mise en œuvre de technologies de production végétale respectueuses de l’environnement tout en minimisant les dangers et les risques pour la santé humaine et l’environnement.
Une nouvelle cohorte pour le programme exécutif Nutrition durable En 2022, l’UniCA a accueilli une nouvelle cohorte d’apprenants rapprochant le monde académique de celui des autorités locales à travers le . L’objectif du programme est de soutenir l’émergence de projets d’alimentation durable déployés à l’échelle d’un territoire. Il offre aux participants, à leurs institutions et à leurs communautés l’opportunité de progresser en termes de qualité alimentaire en développant un projet alimentaire territorial basé sur la restauration collective et les questions de production durable. Cette formation très professionnelle s’appuie sur l’expérience désormais reconnue et réussie de la commune de Mouans-Sartoux. À l’issue de la formation, la collectivité d’accueil disposera d’un diagnostic approfondi de son territoire et d’un plan d’action précis pour poursuivre la démarche. Elle aura alors une idée plus claire de ce qui est faisable, dans quel délai, et des ressources qui doivent y être consacrées. Elle disposera également d’un agent formé, ou d’un nouveau membre du personnel à recruter, qui sera directement prêt à continuer.
Lancement du projet Cacao avec l’Université du Costa Rica
Le projet Cacao est basé sur une approche de science participative et de dialogue des connaissances menée par le département d’action sociale de l’UCR. L’un des objectifs du projet est de mieux comprendre les formes de collaboration institutionnelle entre l’UCR et la société civile, notamment à travers le programme TCU (Trabajo comunal universitario), tout en leur donnant une nouvelle dimension internationale. Dans ce cadre, une ONG a été ciblée : AMECUP, une association de femmes migrantes productrices de cacao de la région d’Upala, dans le nord du Costa Rica.
Cependant, l’objectif principal est de commercialiser du chocolat biologique et équitable au sein des 2 universités partenaires (points de vente CROUS à l’UniCA et restaurants universitaires à l’UCR, goodies, etc. ) et, dans un second temps, auprès des acteurs économiques locaux (chocolatiers, restaurateurs, coopératives de solidarité, etc. ), ou sous d’autres formes (cosmétiques, savons, cabosses et fèves de cacao, etc. ). À cette fin, le projet s’engage à :
• Travailler directement avec de petits producteurs locaux au Costa Rica, dans une optique d’autonomisation, de réduction des inégalités, d’économie solidaire et d’innovation sociale.
• Promouvoir la dynamique de coopération en matière de recherche et de formation entre les 2 universités (collaboration entre étudiants, projets de recherche, mobilité, thèmes de projets de licence et de master, etc. )
ODD3 Assurer une vie saine et promouvoir le bien être pour tous à tout âge
La communauté Université Côte d’Azur reconnue pour son excellence en matière de Santé et de Bien-être. En 2022, l’excellence de la communauté de recherche sur le vieillissement et le bien-être a une fois de plus été reconnue à tous les niveaux de carrière :
Daniele Adekunle a reçu une bourse postdoctorale Marie Sklodowska-Curie pour travailler sur son projet EARLYBRID - Investigating the genome and transcriptome dynamics of early interspecific hybridization (étude de la dynamique du génome et du transcriptome de l'hybridation interspécifique précoce).
Patrick Auberger a obtenu le Prix Henry et Mary Jane Mithavile de l'Académie nationale de médecine.
Corine Bertolotto a obtenu la médaille Fritz Anders et la conférence de la Société européenne de recherche sur les cellules pigmentaires (ESPCR).
Carmelo Luci a obtenu le Prix AFEF de l'Association française pour l'étude du foie.
Guillaume Sandoz a obtenu le Prix Jansen de l'Académie nationale de médecine
Nicolas Gilbert a obtenu le Best Poster Award de l'Ionic Channels Association
Sandra Kovachka a obtenu le prix du meilleur poster décerné par l'EFMC lors du symposium international sur la chimie médicinale.
Hugo Schmutz a obtenu le prix de la meilleure conférence décerné par l'Association européenne de médecine nucléaire.
Antonio Serrano Salces a obtenu le Best paper award de la Genetics Society of America Fungal#22
Théo Audibert a obtenu le Prix Ama Santé Maternité de la Conférence nationale des sagesfemmes.
Julia Halper obtient le Prix du jeune chercheur de la Société Française de Biologie des Tissus Minéralisés
Anne-Lise Hernigou a obtenu le 3ème prix de la Conférence nationale des sages-femmes
Léna Porta a obtenu le premier prix scientifique du Grand Prix EVIAN Sage-Femme
Zeinab Rekad a obtenu le prix du meilleur poster à la conférence internationale " Biological Surfaces and Interfaces " : Forces aux interfaces biologiques "
Signature d’un partenariat avec l’ONG Nucleate
En juin 2022 la Graduate School Life a accueilli l’ONG Nucleate. Nucleate est une organisation à but non lucratif dirigée par des doctorants et des post-doctorants, qui facilite la création de nouvelles entreprises dans le domaine des sciences de la vie. Nucleate possède plusieurs bureaux aux États-Unis, notamment à Harvard, au MIT, à New York et à San Diego. Le programme dispose également d’antennes en Europe (Londres, Cambridge, Oxford, Zurich).
Depuis 2019, Nucleate a soutenu la création de 10 start-ups, qui ont ensuite levé des capitaux auprès d’investisseurs internationaux de premier plan (37 millions de dollars). Cette première visite a été organisée dans le but d’accueillir la première succursale en France et un protocole d’accord a été signé à cet effet.
La Graduate School HEALTHY s’engage dans le développement de la carrière de ses étudiants ! Pour soutenir la professionnalisation des étudiants en psychologie, la Graduate School a pris la décision courageuse d’ouvrir le Master Integrative Clinical Psychology and Aging en apprentissage, une première en France ! Mais la Graduate School a décidé d’aller plus loin en s’engageant dans le DESY (co-DESIGN of health training) pour soutenir le développement et l’attractivité des cours de maîtrise HEALTHY de la Graduate School.
Université Côte d’Azur accueille la 11ème Conférence de l’HEPA en partenariat avec l’OMS Université Côte d’Azur a eu le plaisir d’organiser la " 17ème réunion annuelle et 11ème conférence du " Health-Enhancing Physical Activity network Europe (HEPA ). La conférence a été organisée conjointement avec l’OMS Europe, en partenariat avec la ville de Nice et la Société française de santé publique. La conférence HEPA Europe s’est concentrée sur " Une approche écosystémique de la promotion de l’activité physique bénéfique pour la santé " . Les thèmes de la conférence ont porté sur un large éventail de questions, notamment la politique, le transport actif, le sport, les déterminants de l’activité physique, les résultats en matière de santé, le comportement sédentaire et bien d’autres encore. L’objectif de la conférence était d’inciter les décideurs politiques, les professionnels, les scientifiques et les autres parties prenantes, ainsi que les citoyens, à s’engager dans le domaine de la promotion de l’activité physique bénéfique pour la santé.
2ème édition de l’école d’hiver AI4Health
Du 10 au 14 janvier 2022, le Health Data Hub et ses partenaires, dont Université Côte d’Azur à travers le 3IA Côte d’Azur, ont renouvelé leur Winter School sur l’intelligence artificielle appliquée à la santé. Cet événement international est organisé en collaboration avec les instituts interdisciplinaires d’intelligence artificielle.
Intelligence (3IA) : MIAI (Grenoble), 3IA Côte d’Azur (Nice) et PR[AI]RIE (Paris), avec le soutien de l’Association française d’informatique médicale (AIM). La deuxième école d’hiver a été l’occasion d’entendre les plus grands experts mondiaux en matière d’intelligence artificielle et d’éthique des soins de santé. I. Glenn Cohen, professeur à l’université de Harvard et expert reconnu en bioéthique et en droit de la santé, a abordé les questions éthiques propres à l’intelligence artificielle appliquée à la médecine. Ran Balicer, président du Conseil scientifique israélien sur Covid-19, a parlé de
l’utilisation des données dans la prestation des soins de santé et l’élaboration des politiques, dans les systèmes de soins de santé et de la gestion de la qualité. Yoshua Bengio, lauréat du prix Alan Turing 2018, considéré comme le " prix Nobel " . des soins intégrés de l’informatique " pour son rôle de pionnier dans l’apprentissage par réseaux neuronaux profonds, est revenu sur les avantages de l’IA dans les avancées pharmaceutiques.
Inauguration du centre médical UniCA
Un tiers des étudiants déclarent avoir renoncé à des examens médicaux ou à des traitements au moins une fois au cours des douze derniers mois, pour des raisons financières. C’est dans cette optique qu’en 2022, Université Côte d’Azur a décidé d’offrir à ses étudiants un Centre Médical offrant une gamme complète et gratuite de services médicaux, de la médecine générale aux spécialistes. Ces consultations sont menées en partenariat avec la plateforme nationale Doctolib. Par ailleurs, Université Côte d’Azur poursuit sa politique de médecine préventive et de promotion de la santé en surveillant la santé de l’ensemble de sa population étudiante. Il propose des consultations de diététique, de médecine du sport, d’addictologie et d’aide médico-psychologique, afin de répondre aux besoins des étudiants et du personnel. Voici quelques exemples : Tabac et dispositifs électroniques pour fumeurs : tous les jeudis le centre médical a lancé des consultations de sevrage tabagique au Centre de Lutte contre la Tuberculose. Par ailleurs, un webinaire a été organisé par un économiste expérimental spécialisé dans les nudges sur le thème de la prévention du tabagisme auprès des populations jeunes.
Accès à un soutien en matière de santé mentale pour les étudiants et le personnel : le centre médical comprend un département de psychologie qui offre un soutien mental aux étudiants.
• Programmes de sensibilisation dans la communauté locale pour améliorer ou promouvoir la santé et le bien-être. Le centre médical est accessible à tous les étudiants, y compris ceux qui ne sont pas inscrits à l’université.
• Accès des étudiants aux services de santé sexuelle et reproductive. Le centre médical comprend un service de gynécologie et des " Villages de santé sexuelle " sont régulièrement organisés sur les différents campus, fournissant des informations précieuses ainsi qu’un dépistage rapide du VIH.
Un esprit sain dans un corps sain, le sport et l’activité physique toujours au centre de la stratégie d’UniCA !
En 2022, Université Côte d’Azur propose plus de 75 activités physiques et sportives sur l’ensemble de ses campus. Les bienfaits de l’activité physique sur la santé physique et mentale ne sont plus à démontrer. Mais il permet aussi de développer la cohésion, le lien social et le sentiment d’appartenance, faisant du sport l’un des piliers de la politique de développement d’Université Côte d’Azur. Avec plus de 10 000 étudiants et personnels pratiquant des activités de loisirs, 600 licenciés FFSU (Fédération Française du Sport Universitaire), 15 000 m² d’installations sportives et 70 personnels, Université Côte d’Azur est l’une des acteurs majeurs du sport sur notre territoire.
ODD4 – Une éducation de qualité
Université Côte d’Azur s’engage dans l’éducation ouverte
Dans le cadre de l’ Université européenne Ulysse , au-delà du développement des cours, Université Côte d’Azur a pris en charge le développement de la plateforme technique hébergeant les cours ouverts Ulysse. À ce jour, 29 cours ont été développés. Plus précisément, les partenaires d’Ulysse ont développé le programme +2 Langue Programme. L’objectif du programme de langues +2 est de préparer des citoyens européens hautement qualifiés, multilingues et entreprenants, grâce à une combinaison d’activités d’apprentissage et d’enseignement innovantes. La diversité linguistique et culturelle sera exploitée pour promouvoir le multilinguisme, améliorer l’employabilité et la mobilité, rendre accessibles d’autres pays et leurs cultures, et renforcer la compréhension interculturelle en réunissant des personnes intéressées par l’apprentissage des langues. Les premières mises en œuvre des cours ont eu lieu à l’automne 2022 et ont rassemblé près de 500 étudiants en langues des universités Ulysse et d’ailleurs. Également lancé en 2022, Université Côte d’Azur a contribué à l’élaboration du MOOC sur le développement durable auquel 100 participants se sont inscrits. Le MOOC s’adresse à tous les apprenants qui souhaitent obtenir une vue d’ensemble ainsi que quelques exemples inspirants et des implications pratiques du développement durable. Un apprenant peut étudier les six unités : 1. Changement climatique, justice environnementale et éthique, 2. L’économie circulaire dans les entreprises, 3. Économie circulaire et biotechnologie, 4. Villes durables, 5. Tourisme durable et 6. Transition durable dans un contexte rural et urbain du cours ou de choisir les unités en fonction des intérêts ou des préférences de l’apprenant.
A un niveau plus local, le Master SmartEdTech a pour objectif de partager l’éducation avec tous et pour ce faire, au-delà du programme proposant des formations suivies et individualisées, toutes les ressources développées sont ouvertes et réutilisables. Ils proposent notamment des cours en ligne gratuits dans les domaines suivants : " Digital Medial, Tools et Technology in Education :. An introduction and Educational Informatics L’utilisateur peut se connecter à la plateforme Moodle de manière anonyme pour essayer les cours.
Université Côte d’Azur s’engage dans les défis liés à l’Intelligence Artificielle et à l’Éducation
applications d’IA représentent une intelligence de bas niveau et des ensembles de données biaisés qui, entre autres limitations, peuvent entraîner des discriminations, des recommandations biaisées et des interprétations erronées. Ainsi, l’éthique de l’IA et l’utilisation éthique de l’IA dans l’éducation et les entreprises font l’objet de discussions de plus en plus nombreuses. En dépit des défis, il y a également plus de possibilités de créer des applications d’IA utiles en utilisant des composants et des services prêts à l’emploi et des solutions open-source.
Conférence en ligne " Questions éducatives à l’ère de l’IA " . La conférence en ligne s’est concentrée sur les questions éducatives à l’ère de l’intelligence artificielle, de la salle de classe à la formation des enseignants. Les différentes pistes sont dédiées à chaque acteur de l’éducation : Formation à l’IA pour les étudiants et les enseignants, avec un accent sur les utilisations créatives de l’IA dans l’éducation; les initiatives de formation civique telles que le MOOC sur l’IA; les aspects éthiques de l’IA dans l’éducation; et le potentiel de l’IA pour la recherche en sciences de l’éducation et de la formation.
Étude sur l’AI et l’éducation. Cette étude présente la conception d’une ontologie permettant de modéliser l’apprenant, la tâche et les observables lors d’une activité de résolution de problème dans le cadre d’une introduction à la pensée computationnelle. La principale difficulté est de travailler avec un lot de données relativement restreint (quelques dizaines par rapport aux milliers ou millions de données utilisées avec les méthodes statistiques traditionnelles) et très structuré, afin d’introduire un maximum d’informations en amont de l’analyse pour garantir la pertinence et la significativité des résultats.
Contribution à " l’AI et l’éducation " au WAICF. Cette conférence a proposé une série de courtes présentations pour illustrer les liens entre l’IA et l’éducation et mieux comprendre les enjeux : " Former des professionnels de l’éducation numérique à l’ère de l’IA : Le SmartEdTech MSc à Université Côte d’Azur " , " Terra Numerica - la médiation scientifique pour mieux comprendre le numérique " , MOOC " Intelligence Artificielle avec .... intelligence " , " Curiosity - AI at Teach On Mars " , etc.
Fin du projet Steam up, soutenu par Université Côte d’Azur
Tout au long de l’année 2022, Université Côte d’Azur a participé ou piloté des actions et des événements pour étudier l’utilisation de l’IA dans l’Éducation. Webinaire sur l’IA centrée sur l’humain et ses applications. Ce webinaire est consacré à l’interaction entre les utilisateurs et l’intelligence artificielle (IA). L’IA centrée sur l’humain met l’accent sur les aspects cognitifs, émotionnels et sociaux de l’interaction humaine lors de l’utilisation d’applications d’IA. Les applications d’IA existantes peuvent détecter les émotions humaines à partir d’images ou de vidéos. Bien que les machines, telles que les applications d’IA, soient souvent considérées comme des dispositifs asociaux, elles sont cependant capables de fournir des signaux sociaux accrus et un comportement socialement orienté. La plupart des
Le projet Let’s STEAM vise à stimuler l’intérêt et la compréhension de tous les enseignants pour la création de nouveaux contenus et activités utilisant des cartes programmables et la programmation de manière créative. L’objectif est d’utiliser l’apprentissage de la programmation comme un véritable outil d’enseignement, de créativité et de curiosité scientifique, dans le cadre d’une approche scientifique participative, afin de motiver les élèves à apprendre les sciences
et les technologies. Le cours vise également à aborder les questions majeures de l’éthique, de l’inclusion et de l’équité.
Les étudiants de l’INSPE récompensés pour leur travail
Les vidéos de plusieurs étudiants de l’INSPE ont été sélectionnées dans le cadre du concours national " Je filme ma formation " . L’objectif du concours est de faire connaître les formations, les opportunités qu’elles offrent et les établissements qui les proposent, à travers une démarche active de création de vidéos numériques. Le Trophée d’or a été décerné à la présentation de l’option " Prise en charge des élèves à besoins particuliers " et le Trophée d’argent à la présentation du Master MEEF EPS et de la vidéo " Qu’est-ce qu’un bon enseignant ?
L’INSPE développe le projet SA3P : " Sécurité affective, bienveillance et psychologie positive pour le bien-être à l’école et l’accessibilité didactique et pédagogique des savoirs pour tous les élèves " Cette étude et recherche collaborative vise à revisiter l’acceptabilité du cadre du vivre ensemble et du travail en classe, et à limiter les rapports de force dans la gestion de la classe ou l’application du règlement intérieur, afin de restaurer ou de renforcer la confiance en soi, de mieux gérer les compétences émotionnelles et attentionnelles, d’apprendre mieux et autrement et ainsi de lutter contre l’anxiété scolaire, l’impuissance apprise et le désengagement scolaire.
‘INSPE est partenaire du projet AMES - Améliorer la qualité de l’enseignement supérieur dans les pays de l’Union européenne.
République du Congo
Le projet AMES vise à améliorer la qualité de la formation et l’employabilité des diplômés au Congo en appuyant les acteurs de l’enseignement supérieur, dans le but de contribuer à la modernisation du système d’enseignement supérieur congolais dans plusieurs domaines clés : la gouvernance des établissements, la formation des enseignants, la promotion de l’équité, la dynamisation de la coopération scientifique pour la recherche et l’éducation, et la valorisation des ressources naturelles. AMES intervient de manière ciblée dans les différentes institutions du secteur de l’enseignement supérieur au Congo pour améliorer les résultats de la recherche, l’employabilité des jeunes diplômés et la qualité de la formation.
Webinaires spécifiques pour l’amélioration pédagogique
En 2022, six formations, dont une consacrée à l’état d’esprit global et aux initiatives liées aux ODD ont été organisées. Enseignants, personnels et étudiants des établissements membres de Université Côte d’Azur sont invités à participer à ces séminaires et webinaires éducatifs, qui constituent un forum d’échanges entre tous les acteurs de l’éducation, avec un rôle central joué par les témoignages des membres de la communauté d’UniCA.
ODD5 – Égalité entre les hommes et les femmes
Métriques fournissant une vue d’ensemble des mesures de progrès des femmes.
Au moment de la collecte des données de THE Impact, le rapport social annuel pour 2022 n’a pas encore été publié. Par conséquent, cette section s’appuie sur les données incluses dans le rapport social annuel 2021.
En moyenne, il y a plus de femmes que d’hommes employés à Université Côte d’Azur.
L’Université a lancé une stratégie ambitieuse pour obtenir des contrats permanents pour les femmes.
En 2021, les femmes représenteront 63% des nouvelles embauches, avec un effort accru pour équilibrer les recrutements académiques. En tant que tel parmi le personnel enseignant, cette proportion est de 56%; parmi le personnel de soutien administratif, elle est de 71%.
En 2021, on constate qu’il existe toujours un écart important, en matière de CDI, entre les hommes et les femmes en termes de salaire, même si l’écart se réduit progressivement : -17,4% en 2021 contre 19,4% et 18,3% respectivement en 2019 et 2020. En revanche, cet écart est moins important pour les postes contractuels, mais il s’est accru d’un point entre 2019 et 2021 : -5,6 % en 2021 contre -4,6 % et -4,8 % en 2019 et 2020 respectivement. Cet écart est moins important pour les contrats (5,7 %), mais il se réduit progressivement par rapport à 2019 et 2020.
L’école doctorale ODYSSEE lance la certification universitaire Travailler pour l’égalité contre les discriminations
Avec ce certificat universitaire, les étudiants pourront initier et participer à l’identification des discriminations, sous toutes leurs formes, et contribuer à la lutte pour l’égalité et l’équité, en tirant la sonnette d’alarme, sans pour autant en être les maîtres d’œuvre ou les initiateurs.
Lancement de la chaire UNESCO EVA sur le thème de l’éthique du vivant et de l’artificiel
La Chaire UNESCO en éthique du vivant et de l’artificiel (EVA) est consacrée à l’analyse éthique et politique des développements récents du vivant et de l’artificiel dans leurs processus. Son programme de recherche se développe notamment à travers un axe dédié au genre , car les difficultés et les biais rencontrés par les développements récents dans le domaine du vivant et de l’artificiel sont souvent liés au genre. La Chaire propose d’intégrer la question du genre dans ses recherches sur le vivant et l’artificiel en accordant une attention particulière aux questions de genre et de sexe, et en intégrant les propositions des épistémologies et éthiques féministes dans l’analyse des problèmes posés à l’interface entre le vivant et l’artificiel.
Soutien au projet ReVEGO pour lutter contre les préjugés sexistes dans l’orientation scolaire.
Université Côte d’Azur intègre la participation au projet ReVEGO dans le cadre de l’accompagnement des lycéens dans leur démarche d’orientation. L’objectif du projet ReVEGO est de concevoir une intervention pour aider à l’orientation professionnelle. Il vise à mettre en évidence les stéréotypes de genre et leur impact sur l’orientation professionnelle, à travers des scènes conçues et produites en réalité virtuelle.
Lancement d’une plateforme d’alerte
Université Côte d’Azur, pleinement engagée dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, les discriminations et le harcèlement, met à disposition de ses étudiants et personnels une plateforme d’alerte en ligne multilingue, accessible 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Le nouveau système vient compléter les cellules d’écoute et de soutien déjà en place à Université Côte d’Azur. Cette nouvelle plateforme garantit l’anonymat des personnes qui souhaitent signaler de tels incidents. Il doit faciliter la collecte, la gestion et le traitement des alertes.
Les missions relatives à l’égalité entre les hommes et les femmes continuent de développer des formations nouvelles et innovantes pour lutter contre toutes les formes de violence et d’inégalités. Tous les membres du personnel d’Université Côte d’Azur peuvent s’inscrire aux formations suivantes : 1/Prévenir le sexisme sur le lieu de travail, 2/Comprendre la violence sexuelle et sexiste dans l’enseignement supérieur, 3/Egalité des sexes sur le lieu de travail : Les effets des stéréotypes de genre, 4/Sensibiliser aux risques psychosociaux, au harcèlement et à la discrimination. En outre, des formations spécifiques ont été
créé à l’attention des managers pour savoir comment 1/ traiter les signalements de violences sexuelles et sexistes, de discrimination, de harcèlement…Et 2/ identifier les situations de violences sexistes et sexuelles et de violences sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche.
L’exposition : Ces femmes qui font bouger les lignes pendant la semaine pour l’égalité Dans le cadre de la Semaine de l’égalité 2022, organisée par le réseau Égalité Université Côte d’Azur en parallèle de la Journée internationale des droits des femmes, l’exposition virtuelle " Ces femmes qui font bouger les lignes " a été inaugurée. Cette exposition met en lumière des femmes scientifiques d’exception et vous fait découvrir leur parcours, leurs valeurs, leurs visions et leurs motivations, ainsi que les obstacles qu’elles ont surmontés, leurs projets et les modèles qui les inspirent. À l’heure où des études montrent que si les étudiantes sont majoritaires dans l’enseignement supérieur, le pourcentage de femmes chercheurs n’est que de 34 % (et que ce chiffre n’a guère évolué en 50 ans), des initiatives telles que celles-ci contribuent à mettre en lumière des modèles féminins inspirants qui peuvent inciter des jeunes femmes de tous horizons à embrasser une carrière dans la recherche.
ODD6 – Eau propre et assainissement
Usages de l’eau et rationalités économiques pour une chaire de ville méditerranéenne intelligente et durable
La chaire, financée par l’entreprise Suez, visait à développer des projets scientifiques axés sur l’analyse, la compréhension et le contrôle du cycle de l’eau dans une grande ville côtière de la Méditerranée. En intégrant toutes les composantes - de l’utilisation de la technologie, à travers la composante environnementale et économique - ces projets visent à proposer un modèle économique de ville intelligente et durable, cherchant à améliorer la qualité de vie de ses habitants.
Contribution à un groupe d’experts de la COP27 sur les ressources hydriques et marines durables : le défi du climat et de la crise de la biodiversité
Un master spécialisé dans la gestion de projets hydrotechnologiques et environnementaux
Le Master HYDROPROTECH (Gestion de projets hydrotechnologiques et environnementaux), proposé par l’école doctorale SPECTRUM, forme des cadres dans le domaine de l’ingénierie de l’eau capables de répondre aux attentes des entreprises et des collectivités locales spécialisées dans ce domaine. Les diplômés maîtrisent particulièrement bien les outils de modélisation utilisés dans tous les secteurs du domaine : gestion des eaux urbaines, conception d’équipements et d’ouvrages hydrauliques, exploitation des réseaux, gestion des ressources en eau et du transport des sédiments, prévision des phénomènes hydro-climatiques extrêmes, définition des zones inondables, etc.
La deuxième année du Master HYDROPROTECH (M2) est ouverte à l’alternance ou à l’apprentissage depuis 2012, permettant à une dizaine d’étudiants de M2 par an d’intégrer immédiatement le monde du travail tout en bénéficiant d’une formation diplômante de haut niveau.
Les écosystèmes d’eau douce sont parmi les écosystèmes les plus dégradés et les plus menacés à l’échelle mondiale. Étant donné qu’il est probable que la demande de ressources en eau disponibles dans le monde entier augmentera à l’avenir, les services écosystémiques liés à l’eau doivent être pris en compte dans l’élaboration des politiques. protégé. Si près de 70 % de la surface de la terre est constituée d’eau, la plus grande partie est de l’eau salée, que l’homme ne peut pas boire. Seul un faible pourcentage, environ 3 %, est constitué d’eau douce. Environ 69 % de ces ressources sont actuellement gelées sous forme de calottes glaciaires et de glaciers, tandis que 30 % sont conservées sous terre dans le sol ou dans la roche. Cela signifie que seul un pour cent de l’eau douce de la planètesoit 0,03 % de l’eau totale de la planète - est de l’eau de surface à laquelle les humains peuvent avoir accès pour la boire. La petite quantité de l’eau potable (propre à la consommation) rend sa conservation extrêmement importante, afin que les pénuries d’eau déjà présentes dans certaines régions ne s’étendent pas davantage. Si c’est le cas, cela peut conduire à des conflits sur le droit d’utiliser cette eau. Dans ce contexte, le panel a discuté des défis auxquels sont confrontées les ressources en eau et de la nécessité de les aborder dans une perspective multidimensionnelle. Au-delà de Université Côte d’Azur, étaient représentés dans le panel : l’Alliance Climat et Santé, le GIEC, le CNRS, l’UCESA et la Pontificia Universidad Catolica de Chile.
ODD7 – Une énergie abordable et propre
Université Côte d’Azur va au-delà de la réduction de 10% demandée par le gouvernement d’ici 2024 Université Côte d’Azur a mis en place un plan ambitieux pour diminuer sa consommation d’énergie et atteindre la baisse de 10% d’ici 2024. En 2022, l’objectif est déjà atteint :
• Valeur de référence ( 2019) - énergie finale : 35. 308. 341 kWh
• Valeur en 2022 : 30,57 1,263 kWh
• La consommation d’énergie a diminué de 13 % en 2022 par rapport à 2019.
• Les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 15 % d’ici à 2022 et devraient diminuer de 35 % en 2024, lorsque le Valrose sera raccordé au réseau de chauffage urbain.
Le travail battait son plein pour que le plan de rénovation énergétique de l’université reste sur la bonne voie !
Université Côte d’Azur a remporté un concours national en 2020 pour la rénovation énergétique des bâtiments publics dotant l’Université d’un budget de 54 millions d’euros pour la rénovation et la transition énergétique de ses principaux campus pour une durée de trois ans. En 2022, les travaux ont battu leur plein pour que ce soutien exceptionnel ait l’impact attendu sur la région :
• Il s’agira d’une des premières transitions massives vers les énergies propres dans notre région, puisqu’elle concernera 8 campus universitaires, dont le plus important de la métropole NiceCôte d’Azur.
• Cette transformation énergétique et les rénovations qui l’accompagnent réduiront les émissions de carbone sur ces campus, avec des économies estimées à plus de 15 000 MWh/ an, soit l’équivalent de 3 300 foyers et de 6 900 t de CO² rejetées dans l’atmosphère.
• Cette transformation est synonyme de réaménagement des quartiers où sont situés les campus et améliorera les conditions de vie des 3 500 chercheurs, enseignants, personnel et plus de 30 000 étudiants.
Le campus de la Plaine du Var - exploite le potentiel élevé de l’énergie géothermique. Dans le cadre du programme de rénovation énergétique France Relance, Université Côte d’Azur a choisi de changer la source d’énergie du Campus Plaine du Var - STAPS. Ce virage écologique, qui s’appuie sur une pompe à chaleur géothermique, est rendu possible par la situation géographique du site, qui bénéficie de la présence de la nappe phréatique du Var. La pompe à chaleur géothermique est une technologie propre qui ne nécessite pas de transport, puisque la ressource géothermique est locale. Le fonctionnement de l’ensemble du système ne génère aucune nuisance sonore et s’intègre parfaitement à l’environnement, puisque le système est installé sous terre. Outre les nombreux avantages de la géothermie (invisible, silencieuse, efficace, économique et écologique), cette installation sera suivie et utilisée dans un contexte pédagogique, favorisant les échanges entre secteurs.
Plus globalement, les campus financés par le Plan France Relance pour la rénovation énergétique ont fait l’objet au 1er semestre 2022 des différentes autorisations d’études, de conception et administratives nécessaires permettant le démarrage des travaux au cours du 2ème semestre. D’autres campus passeront également par la transition énergétique, comme le campus Carlone, qui bénéficiera du remplacement des systèmes de chauffage par des pompes à chaleur et de l’installation de panneaux photovoltaïques.
Lancement de la plateforme Sophiatech de données ouvertes sur l’éco-campus vert La plate-forme GECOS : Green Eco Campus Open Data SophiaTech a été conçu pour utiliser toutes les données collectées sur l’énergie à des fins de formation et de recherche. Ce système a permis d’identifier un grand nombre de gaspillages d’électricité. Actuellement, 45 % des économies d’électricité sont dues à la production photovoltaïque, tandis que 15 % des économies sont dues aux dysfonctionnements et aux mauvais usages identifiés sur le réseau. Toutes les nouvelles installations (chiller, HVAC, AHU, panneaux photovoltaïques, etc. ) étaient contrôlés indépendamment par différents logiciels et gérés en silos, sans possibilité de mise en réseau. La plateforme développée s’interface avec tous les logiciels via différents protocoles, ce qui permet de collecter toutes les données du campus sur une seule plateforme en temps réel (environ 1 000 points de données par seconde). Le système a été conçu pour analyser la consommation, diagnostiquer les problèmes et proposer des solutions appropriées.
Une fin réussie pour le projet Smart Campus Le projet " Smart Campus " a été approuvé par le gouvernement le 15 juillet 2015 dans le cadre du plan industriel national " Smart Grids " . Son objectif était de mettre en place sur les campus universitaires un réseau électrique intelligent expérimental, véritable plateforme d’innovation mobilisant le tissu industriel et académique de la Côte d’Azur autour de cette filière Smart Grids, dans laquelle le territoire excelle depuis 2010 avec de nombreux projets de référence et un écosystème public-privé unique en France. En fin de compte, le projet a atteint son objectif :
Soutenir les formations existantes (TP, projets, cours) et les nouvelles formations afin qu’elles intègrent des éléments de la problématique des " smart grids " et le développement de formations pluridisciplinaires spécifiquement orientées vers celle-ci, afin que les entreprises de ce secteur d’activité disposent d’un vivier d’étudiants qualifiés.
Développer des projets de recherche collaborative entre des partenaires universitaires, de recherche et commerciaux, afin de créer une plateforme unifiée pour la conception, la planification, la gestion, la simulation et l’analyse de solutions de réseaux intelligents.
Accélérer le transfert industriel résultant des projets collaboratifs par l’exploitation directe par un partenaire industriel ou la création de start-ups. Une action incitative particulière sera menée auprès des étudiants, à travers la création d’un concours, pour les sensibiliser à la création d’entreprises dans le domaine des smart grids.
Université Côte d’Azur organise un panel sur l’énergie pendant la COP27
Accueilli par le Science Pavillion en partenariat avec le GIEC, l’OMM et la Fondation Meri, ce panel a abordé les défis liés à la transition énergétique dans le contexte du changement climatique et de la gestion des risques.
ODD8 – Travail décent et croissance économique
Université Côte d’Azur obtient le label européen " Stratégie Ressources Humaines pour les Chercheurs " ,
Humaines pour les Chercheurs " , HRS4R. Notre université rejoint ainsi quelque 600 organisations européennes qui s’engagent à appliquer les principes énoncés dans la Charte européenne du chercheur et le Code de recrutement. Notre plan d’action, organisé en 66 actions prioritaires réparties sur 5 ans , vise à améliorer les pratiques de notre université en matière de recrutement, d’accompagnement des carrières, de conditions de travail et d’environnement de travail. En particulier, il couvre : La formation et l’aide à la carrière, Le soutien aux doctorants, Le soutien aux chercheurs mobiles et à ceux qui ont des besoins particuliers, L’égalité des sexes sur le lieu de travail, L’éthique et l’intégrité scientifique, La science ouverte et la médiation scientifique.
Il est le fruit d’un travail collectif impliquant des enseignants-chercheurs, des doctorants et des responsables de départements et de laboratoires.
Charge mentale du personnel d’Université Côte d’Azur : diagnostic et recherche de solutions
Ce projet de recherche est né de l’enquête Qualité de Vie au Travail (QVT) menée à Université Côte d’Azur par le COPIL QVT (Qualité de vie au travail) et l’ARACT (Agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail). La dimension " Charge de travail " a révélé que de nombreux membres du personnel sont confrontés à une charge de travail problématique qui a des répercussions négatives sur leur santé et/ou leur performance au travail. Parmi les actions décidées par le COPIL QVT pour traiter ce problème, il a été proposé de mettre en œuvre une vaste étude pour identifier les facteurs responsables et développer des solutions. La première phase du projet a été lancée en 2022 avec un diagnostic de la charge mentale reposant sur un questionnaire distribué à l’ensemble du personnel d’UniCA.
Université Côte d’Azur poursuit sa transition vers de meilleures conditions de travail
L’Université veille à ce que les conditions de travail soient adaptées aux nouvelles tendances : Les aides financières destinées à encourager la mobilité douce sont étendues aux nouveaux modes de transport, tels que les vélos électriques.
Le travail à distance fait l’objet d’une compensation financière pour couvrir les coûts environnementaux.
L’université a commencé à prendre en charge une partie des cotisations d’assurance supplémentaires.
Université Côte d’Azur adopte pour la première fois de son histoire un système d’intéressement unique pour son personnel.
Université Côte d’Azur a mis en place un régime d’intéressement pour son personnel, créé sur la base de l’article L. 954-2 du code de l’éducation français. L’objectif est de repenser ses systèmes de rémunération comme des leviers d’attractivité. Ce système repose sur quatre domaines possibles :
• Domaine 1 : participation à des projets stratégiques pour l’université,
• Domaine 2 : Implication dans la mission complémentaire,
• Domaine 3 : La volonté d’excellence et d’attractivité d’UniCA et les projets de service qui en découlent,
• Domaine 4 : Participation à des initiatives visant à accroître les ressources propres d’UniCA.
Organisation de la semaine nationale pour la qualité de vie et les conditions de travail
En 2022, dans le cadre de la semaine nationale de la qualité de vie et des conditions de travail, plusieurs conférences et ateliers ont été organisés sur l’ensemble des campus d’Université Côte d’Azur, avec différents stands animés par les conseillers en santé et sécurité au travail et l’équipe de sophrologie. Un large éventail de questions a été abordé, notamment le sexisme, la charge de travail, la perte de sens au travail, la justice organisationnelle, la performance et la concurrence, les outils, le sens et le rôle du travail dans nos vies et la charge mentale.
ODD9 – Industrie, innovation et infrastructure
Quatre nouvelles start-ups et 22 demandes de brevets prioritaires pour 2022 Kekkan Biologics est une spin-off du laboratoire IRCAN de Université Côte d’Azur, qui développe des anticorps " first-in-class " pour le traitement des cancers métastatiques et des maladies fibrotiques sévères. Sa plateforme innovante est basée sur la sélection de cibles identifiées chez les patients, suivie du développement d’anticorps monoclonaux capables de s’attaquer à plusieurs mécanismes pathologiques en parallèle. Aujourd’hui, leur pipeline comprend trois candidats médicaments contre des cibles validées dans l’angiogenèse, la lymphangiogenèse et la prolifération tumorale.
ExAdEx-Innov est une société de biotechnologie issue du bio-incubateur de l’Institut de biologie Valrose (IBV) d’UniCA. Elle développe une technologie qui permet de surmonter la barrière de la culture du tissu adipeux humain à des fins thérapeutiques et d’essai, en s’appuyant sur la capacité innée des cellules souches du tissu adipeux humain à proliférer en réponse à des stimuli mécaniques, au sein d’une matrice extracellulaire native qui agit comme un support bioactif en 3D. Cette technologie est révolutionnaire pour le développement de médicaments et les tests cosmétiques, ainsi que pour les applications de thérapie cellulaire.
PearCode est une start-up issue des recherches menées au sein du laboratoire I3S d’Université Côte d’Azur. Il offre une solution à faible émission de carbone pour l’archivage des données numériques en utilisant un nouveau support de stockage bio-inspiré : l’ADN synthétique. Cette solution innovante révolutionne le monde du stockage en offrant une capacité un milliard de fois supérieure à celle des disques durs, tout en réduisant énormément le coût de l’archivage à long terme grâce à la pérennité de la molécule pendant des milliers d’années sans migration de données.
Pulse Audition est une société MedTech, hébergée par l’Inria Start-up Studio à Sophia Antipolis, qui a développé une technologie pour aider les personnes malentendantes à converser dans des environnements bruyants et à maintenir une vie sociale active. Pulse Audition développe des lunettes d’apparence ordinaire mais équipées de microphones qui captent le son à 360°, de capteurs qui détectent l’orientation du visage et d’une transmission du son par conduction osseuse, via les branches des lunettes. Des logiciels d’intelligence artificielle et de traitement du signal enregistrent tous les sons et cartographient la " scène auditive " (qui parle, d’où, à quelle distance, à quel moment ?) Cette cartographie est croisée avec l’orientation du visage pour déterminer la conversation que le porteur souhaite suivre. La conversation est ensuite " nettoyée " du bruit, des échos, des réverbérations, etc. afin qu’elle parvienne à l’auditeur avec une clarté optimale.
Deux appels à propositions pour soutenir l’innovation
La Start-up Deeptech Appel à projet lancé en 2019 a été relancé en 2022 pour favoriser la création de start-ups innovantes issues des travaux de recherche de l’Université et de ses partenaires. En 2022, deux projets de start-up DeepTech, Theracer et DareWin, ont été financés à hauteur de 50 000 euros chacun dans le cadre du programme d’aide aux start-up. Ces deux projets ont bénéficié d’un cofinancement total de 864 millions d’euros. Afin d’encourager les collaborations avec les entreprises, de proposer une nouvelle forme de transfert d’actifs et d’offrir la possibilité d’apporter des compétences à un laboratoire en finançant un post-doctorant, l’AAP Partenariat d’innovation a été relancé en 2022. Dans le cadre de cet appel à projet, un projet intitulé Fight NGV a été financé à hauteur de 50k€.
La création d’un nouveau centre de référence : Centre de recherche et de création en réalité étendue (XR2C2)
En 2022, l’IdEx a soutenu le projet de création d’un nouveau Centre de référence basé sur le XR2C2 et lui a octroyé un soutien financier de 50k€. XR2C2 a organisé son 1er appel à résidences artistiques, permettant à Juan Carlos Yunen de bénéficier d’une résidence en théâtre et réalité augmentée. A noter que les retombées du projet XR2C2 ont conduit à l’obtention d’un projet Horizon Europe fin 2022, intitulé REBOOT, dans lequel Université Côte d’Azur développera des travaux de recherche autour de l’Expérience Virtuelle et du mixage audio spatial pour la musique de film.
Le Centre d’innovation pour l’entrepreneuriat soutient nos étudiants dans le développement de leurs projets
Le Innovation Centre for Entrepreneurship est le centre d’expertise et de ressources d’UniCA pour l’entrepreneuriat et l’innovation. Le rôle du CIE est d’informer, de sensibiliser, de former et d’accompagner les étudiants dans leur aventure entrepreneuriale. À cette fin, le centre rassemble toutes les installations existantes à l’université et dans l’écosystème local, et organise des événements, des ateliers de formation et des programmes de soutien. En 2022, la CIE :
• Soutien à plus de 150 projets par le biais de 4 programmes conçus pour répondre aux différents niveaux de maturité des projets : Programme Start, Programme D2E renforcé, Programme Community Flex, et Programme Deeptech.
• Plus de 5 000 étudiants ont été initiés à l’esprit d’entreprise à l’occasion de 89 événements.
• Soutien à 120 étudiants avec les statuts d’étudiant-entrepreneur
Lancement de la première édition de l’Ulysse Entre Camp
Ce programme transformateur fusionne l’excellence académique, les échanges culturels et l’esprit d’entreprise, dotant ses participants des compétences et des perspectives nécessaires pour prospérer dans le paysage mondial de l’avenir. En favorisant des liens durables et en encourageant la collaboration interculturelle et l’innovation, Ulysse Entre Camp cultive des individus qui servent d’ambassadeurs pour le pouvoir de la coopération internationale
Université Côte d’Azur a accueilli la première édition du Campus d’innovation de l’Union européenne
La première édition du Campus européen de l’innovation s’est déroulée à Nice les 14 et 15 septembre 2022, co-organisée par la Commission européenne, la Région ProvenceAlpes-Côte d’Azur, la Métropole Nice Côte d’Azur et Université Côte d’Azur. Le campus a été inauguré par Mariya Gabriel, commissaire européenne chargée de l’innovation, de la recherche, de la culture, de l’éducation et de la jeunesse, etc. Plus de 200 participants ont assisté à l’événement pour discuter des thèmes tels que le développement durable, l’entrepreneuriat et l’innovation pour les femmes, l’innovation pour la culture et la créativité, l’intelligence artificielle pour les territoires…
Cette première édition a également lancé la première édition du Prix des jeunes entrepreneurs engagés dans la lutte contre le changement climatique.
ODD10 – Réduction des inégalités
Afin n de ne pas faire double emploi avec les points forts présentés pour les ODD1 et 5, les points forts de l’ODD 10 n’aborderont pas les inégalités liées au genre ou à l’origine sociale.
MOB4ALL : Publication du rapport mondial sur la mobilité inclusive : Soutien aux étudiants ayant des besoins particuliers au niveau de l’UE
MOB4ALL est un projet Erasmus + qui vise à promouvoir la mobilité transnationale des étudiants ayant des besoins particuliers par le renforcement des capacités des différents acteurs qui peuvent soutenir ces étudiants dans le contexte de la mobilité internationale à des fins éducatives.
Le Rapport mondial MOB4ALL sur la mobilité inclusive vise à sensibiliser aux besoins des étudiants handicapés et à identifier des pratiques et procédures transférables et réussies conduisant à une augmentation de la qualité et du nombre d’étudiants ayant des besoins spéciaux participant à des activités de mobilité transnationale à des fins éducatives. Il présente des expériences réussies au niveau de l’UE et décrit les besoins des étudiants handicapés, jetant ainsi les bases du développement des activités de projet à venir en permettant une meilleure compréhension des différents besoins et des approches possibles en matière d’intervention et de procédure afin de mieux soutenir leur mobilité transnationale.
Par ailleurs, Université Côte d’Azur a eu le plaisir d’accueillir tous les partenaires à Nice pour une réunion de projet de deux jours.
Après avoir été lancée auprès du personnel, Université Côte d’Azur lance l’étude ACADISCRI auprès des étudiants
Université Côte d’Azur est l’un des établissements porteurs du projet ACADISCRI, aux côtés de l’Université Paris Nanterre et de la coopérative de recherche sociologique CRISIS. Après avoir diffusé l’enquête ACADISCRI auprès du personnel d’Université Côte d’Azur, elle a été distribuée auprès des étudiants. Il s’agit de la première enquête nationale portant sur les principaux motifs de discrimination dans le monde universitaire (sexe, origine, classe sociale, identité de genre, orientation sexuelle, santé, handicap, opinions politiques et syndicales, etc. ) Cette enquête est essentielle pour mieux comprendre la diversité des expériences d’inégalité de traitement, depuis les remarques apparemment anodines mais dévalorisantes jusqu’aux comportements discriminatoires, au harcèlement ou aux formes de violence sur le lieu de travail ou à l’université. L’objectif de cette approche est à la fois de produire de nouvelles connaissances scientifiques sur ces questions et d’aider les établissements d’enseignement supérieur à concevoir leurs plans d’action pour lutter contre les inégalités et les discriminations.
Université Côte d’Azur participe aux DUODAYS
En novembre 2022, Université Côte d’Azur a participé aux Duodays, une journée nationale dédiée à la rencontre entre les personnes en situation de handicap et les entreprises, les collectivités et les associations. Duoday est une occasion pour les personnes handicapées de se rencontrer, de changer de regard et de dépasser les préjugés, mais elle peut aussi contribuer à créer des vocations et des opportunités de collaborations futures. Pour les employeurs, le DuoDay est l’occasion de découvrir les atouts et les qualités professionnelles des travailleurs handicapés, de s’ouvrir à la diversité et au handicap en particulier, de communiquer sur ses valeurs sociales ou de renforcer l’exemplarité de sa politique sociale déjà engagée. Pour les personnes handicapées, c’est l’occasion de découvrir un environnement de travail, de définir un projet professionnel, d’engager un parcours d’insertion ou de convaincre un employeur de leur potentiel en termes d’intégration, de performance et d’autonomie.
Notre vice-recteur en charge de la politique du handicap est élu président d’APACHES
Le Prof. Pierre Crescenzo, chercheur au laboratoire I3S d’Université Côte d’Azur et vice-recteur en charge de la politique handicap de l’université, est président d’ APACHES (Association des Professionnels de l’Accompagnement du Handicap dans l’Enseignement Supérieur), qui vise à fédérer l’ensemble des structures d’accompagnement des étudiants et personnels handicapés de l’enseignement supérieur pour mieux répondre aux obligations de la loi française du 11 février 2005 pour " l’égalité des droits et des chances des personnes handicapées " .
ODD11 – Villes et communautés durables
L e projet IRIS (Integrated and replicable solutions for co-creation in sustainable cities) se termine avec succès
Le projet IRIS a soutenu les villes phares d’Utrecht (NL), Göteborg (SE) et Nice Côte d’Azur (FR) et les villes suiveuses de Vaasa (FI), Alexandroupolis (GR), Santa Cruz de Tenerife (ES) et Focsani (RO) pour répondre à leurs besoins urgents de fournir des services énergétiques et de mobilité moins chers, plus accessibles et plus fiables dans leurs villes et pour contribuer à une qualité urbaine meilleure et plus durable, Santa Cruz de Tenerife (ES) et Focsani (RO) afin de répondre à leurs besoins urgents de fournir des services énergétiques et de mobilité moins chers, plus accessibles et plus fiables dans leurs villes et de contribuer à une qualité de vie urbaine meilleure et plus durable. En démontrant des solutions intelligentes qui intègrent l’énergie, la mobilité et les TIC, ancrées dans une plateforme d’innovation urbaine, IRIS quantifie leur valeur et relie les intérêts de nombreuses parties prenantes à des modèles commerciaux innovants, permettant la reproduction de solutions intégrées pour des villes durables à travers l’Europe et dans le monde.
Pour ce faire, IRIS a travaillé sur cinq voies de transition basées sur des défis communs, englobant 16 solutions intégrées que les villes peuvent combiner en fonction de leurs caractéristiques et des besoins spécifiques de leurs quartiers.
IRIS a créé un écosystème d’innovation ouverte qui incite les citoyens à agir en tant que prosommateurs; une planification urbaine et une gouvernance plus efficaces de solutions intégrées; l’exploitation de modèles commerciaux innovants validés basés sur une collaboration multipartite; des services énergétiques et de mobilité plus stables, plus sûrs et plus abordables pour les citoyens, avec une amélioration de la qualité de l’air.
Le projet a bénéficié d’un financement de la Commission européenne au titre du thème H2020 SCC- 1-2016-2017 - Smart Cities and Communities lighthouse projects (€ 20 810 612,77).
Lancement d’une chaire dédiée aux territoires et aux navettes autonomes
Un partenariat d’un an avec la ville de Cannes pour remettre l’homme au cœur de la ville !
L’objectif du projet est de contribuer à redonner vie aux centres-villes, en leur rappelant leur rôle essentiel de lieux de rencontre, d’échange et de lien social, et en soutenant leur vitalité économique. L’objectif principal de la convention signée entre la Mairie de Cannes et l’Université est de revitaliser le centre ville et de redynamiser les commerces, notamment le long de l’axe de la rue d’Antibes. L’objectif fondamental de cette étude innovante est de replacer l’homme au cœur du centre ville et donner un avenir aux commerces de proximité. Les flux piétonniers, automobiles et logistiques doivent être facilités et optimisés pour permettre une meilleure appropriation de ces secteurs essentiels à la cohésion sociale et au dynamisme économique.
Un patrimoine exceptionnel ouvert au public De la splendeur du Château de Valrose aux sites de l’Observatoire de la Côte d’Azur, de la Villa Arson à la mosaïque Chagall du Campus Trotabas, Université Côte d’Azur dispose d’un patrimoine culturel " , architectural et scientifique remarquable, reconnu dans le monde entier et ouvert au public. En 2022, le site a lancé une opération de soutien à la " restauration d’une Isba authentique ainsi que le lac decorum. "
Si le site est ouvert au public quotidiennement, en 2022, deux événements majeurs ont été organisés pour accueillir le public : la Nuit européenne de la recherche et la 21e Nuit du dôme ouvert
La Chaire vise à faire du territoire un modèle de développement territorial intégrant la mobilité intelligente et durable et, en particulier, la navette autonome, dans un contexte aussi varié que la ville dense au village du haut pays. L’entreprise développe des services expérimentaux de transport et de logistique pour le développement local de zones spécifiques. Ces expériences portent sur le transport à courte distance d’activités quotidiennes, sur la base des connaissances locales et l’étude des cas d’utilisation des technologies autonomes.
La Nuit européenne des chercheurs est un événement organisé simultanément dans 300 villes à travers l’Europe. Les chercheurs rencontrent le public pour lui expliquer qui ils sont et ce qu’ils font. En 2022, il a accueilli 1600 visiteurs et mobilisé 65 chercheurs et 33 organisateurs.
La 21ème Nuit du Dôme Ouvert est un événement qui permet au site astronomique instrumenté de l’Observatoire de la Côte d’Azur, situé sur le plateau de Calern, d’ouvrir ses portes au grand public pour une après-midi et une soirée inoubliables. Au programme : visites guidées des coupoles et des instruments d’observation, cycle de conférences, discussions avec des chercheurs, observations et activités astronomiques par des clubs d’astro amateurs, activités et ateliers scientifiques, tir laser sur la Lune, astro-concert sous les étoiles, expositions art-science, sensibilisation à la faune et à la flore du site…
UniCArts, garant d’une offre culturelle de qualité pour l’ensemble de l’écosystème Université Côte d’Azur
Le département UniCArts développe la politique culturelle de l’Université au service de son attractivité et de son rayonnement. Université Côte d’Azur considère que l’accès à la culture est un élément structurant de la cohésion sociale, c’est pourquoi l’offre culturelle d’UniCArts est ouverte non seulement aux étudiants et au personnel de l’université, mais aussi au grand public.
Elle participe également à l’émergence des formes artistiques de demain en soutenant de jeunes artistes
ODD12 – Consommation et production responsables
La mission Campus et unité de recherche durable poursuit ses efforts en matière de gestion des déchets !
La mission Campus et recherche durable a développé un système de prêt de kit de vaisselle pour limiter le gaspillage des ressources et faciliter l’accès à de la vaisselle réutilisable. Il s’agit d’un service de vaisselle mis à la disposition de la communauté d’Université Côte d’Azur (personnel, étudiants, membres d’un laboratoire ou de structures associées à Université Côte d’Azur) à l’occasion d’un événement, d’une réunion ou d’une conférence.
La mission organise chaque mois des Repair Café . Le jeter ? Pas question ! Réparons ensemble, dans une ambiance conviviale. Les volontaires accueillent les étudiants et le personnel autour d’une tasse de café pour les conseiller et réparer ensemble les objets endommagés (vêtements, meubles, éclairages, petits appareils électroménagers, ordinateurs…). En 2022, 80 objets ont été réparés, ce qui représente 140 kg de déchets évités !
Des ateliers textiles DIY sont organisés chaque semaine pour apprendre à coudre, imaginer et réaliser des créations upcyclées avec des textiles, de la laine et de la bâche !
Workshop Alternative consumption L’objectif de ces ateliers est d’aider les participants à modifier durablement leur comportement afin de consommer de manière plus responsable et plus durable.
Lancement d’un projet Horizon Europe de 7 millions d’euros sur le recyclage des plastiques
Le projet Paving way for an ABS recycling revolution in the EU (ABSolEU) est une initiative financée dans le cadre du programme Horizon Europe de l’UE et coordonnée par Université Côte d’Azur. Il s’agit en même temps d’une collaboration multilatérale qui vise à ouvrir la voie à la circularité pour le plastique ABS omniprésent, que l’on trouve dans les produits durables, des jouets et autres biens de consommation aux composants automobiles, et donc à révolutionner l’état actuel de l’art du recyclage de l’ABS en Europe et au-delà. En outre, les partenaires du projet mettront au point de nouvelles méthodes d’analyse pour la sécurité et l’assurance qualité, sensibiliseront à la composition des flux de déchets d’ABS et fourniront l’échafaudage nécessaire pour soutenir l’adoption du recyclage physique de l’ABS et l’adoption des produits recyclés de l’ABS par l’industrie et les consommateurs.
Solutions durables de gestion des déchets
Université Côte d’Azur a mis en place plusieurs sites de compostage sur ses différents campus afin de soutenir des formes durables de gestion des déchets. Certains d’entre eux sont autonomes, d’autres sont assistés. Une fois que le compost a mûri, chaque élève ou membre du personnel peut le récupérer pour son usage personnel (jardinière, jardin, etc. ). Une partie du compost est également utilisée dans les jardins participatifs, productifs et en permaculture du site. Un maître composteur supervise les différents sites tout en proposant des formations à l’ensemble des élèves et du personnel.
ODD13 – Action climatique
Afin de ne pas faire double emploi avec les points forts présentés pour l’ODD 7, les points forts n’aborderont pas la question de l’utilisation d’énergie à faible émission de carbone.
Université Côte d’Azur
En tant qu’organisation observatrice à la CCNUCC depuis 2021, Université Côte d’Azur s’engage à soutenir les États membres dans le processus de prise de décision, en fournissant des contributions scientifiques et en soutenant la transformation globale par le biais de la formation et de l’innovation. En 2022, Université Côte d’Azur a contribué à la COP27 avec une délégation de 11 experts dans différents domaines. Par ailleurs, convaincue que le rôle des établissements d’enseignement supérieur et de recherche doit être renforcé dans leur capacité à apporter des solutions par le biais d’innovations sociales, technologiques et de politiques publiques, Université Côte d’Azur a décidé d’aller au-delà d’une déclaration de position institutionnelle. Pour ce faire, l’Université s’est engagée avec sa communauté à publier une Academic Advocacy Collection pour soutenir une position officielle irriguée par la recherche. Plus de 100 chercheurs et étudiants ont contribué à plus de 30 documents de plaidoyer.
En outre, Université Côte d’Azur, tout en étant reconnaissante d’être un observateur de la CCNUCC, souhaite être un acteur proactif. À cette fin, l’université a décidé de s’engager dans différentes actions garantissant que la voix académique sera entendue parmi les décideurs. À cette fin, l’université, qui s’appuie sur une délégation de 11 représentants, a participé et contribué à la COP27 par l’intermédiaire du pavillon des océans, du pavillon des sciences et d’un événement officiel organisé en marge de la CCNUCC avec l’Alliance U7+, pour n’en citer que quelques-uns.
En effet, Université Côte d’Azur a été associée au Pavillon des Sciences hébergé par la Fondation
MERI, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat et l’Institut de la Recherche Scientifique de Université Côte d’Azur.
Organisation météorologique mondiale des Nations unies, en collaboration avec le Centre scientifique de Monaco.
Notre représentant a participé à différents panels couvrant des sujets tels que
Changement de paradigme et changement climatique
Économie bleue : comment s’attaquer à l’angle mort de l’économie et de l’industrie ?
Bleu - Industrie verte pour la durabilité
Zones marines protégées
Protection globale des océans
Solutions basées sur la terre et la nature
Ressources hydriques et marines durables : le défi du climat et de la crise de la biodiversité
Risques et biodiversité
Université Côte d’Azur s’engage à respecter la déclaration U7+ sur le changement climatique et le développement durable.
Dans cette déclaration l’Alliance U7+ des universités reconnaît que le changement climatique est un défi mondial qui présente de sérieuses menaces pour les environnements naturels, la santé humaine, la sécurité et la stabilité économique. L’augmentation de la température mondiale, l’élévation du niveau de la mer et l’acidification des océans ont accru le risque de perte de biodiversité, de phénomènes météorologiques extrêmes et de pénurie d’eau. En outre, l’Alliance U7+
réaffirme son engagement à l’égard du principe 3, actions 1 et 2 :
• Action 1 - Promouvoir l’accès de tous les étudiants à des cours liés au climat, à la biodiversité et au développement durable.
• Action 2 - réduire les émissions de GES par rapport aux niveaux de 2018 d’ici à 2030, dans le but d’élaborer et de publier un objectif spécifique pour cette réduction.
Université Côte d’Azur rejoint l’organe de gouvernance du Réseau International des Etudiants sur le Climat (UniC)
UniC est une communauté de pratique, dirigée par l’Université Laval, dans laquelle des étudiants universitaires du monde entier se rencontrent pour partager, apprendre, collaborer et agir ensemble au profit de la cause climatique. Les membres de l’UniC soutiendront les initiatives climatiques développées au sein de la communauté étudiante, notamment par le biais d’appels à propositions offrant des possibilités de financement.
Pour aborder correctement les questions climatiques, le réseau s’efforce d’attirer une diversité de voix et de points de vue, en rassemblant des étudiants d’horizons divers. En particulier, l’UniC reconnaît la richesse des " systèmes et pratiques de connaissances autochtones, locales et traditionnelles, y compris la vision holistique que les peuples autochtones ont de leurs communautés et de leur environnement " (GIEC, 2014) dans la lutte contre le changement climatique.
Ateliers et activités participatives pour sensibiliser les étudiants et le personnel Université Côte d’Azur propose des ateliers de sensibilisation aux enjeux du changement climatique, au cours desquels les étudiants et les personnels peuvent explorer différentes approches pour construire des futurs souhaitables ! Ces ateliers sont ouverts à l’ensemble de la communauté universitaire. Quelques exemples :
Climate Fresk En seulement 3 heures, l’atelier collaboratif Climate Fresk enseigne la science fondamentale du changement climatique et donne les moyens d’agir. Les faits présentés dans Climate Fresk proviennent des publications scientifiques les plus respectées : les rapports du GIEC. Ce sont ces mêmes rapports qui alimentent la prise de décision politique et économique au plus haut niveau. Climate Fresk est neutre et objectif et ne présente que des faits scientifiques établis
• Atelier 2T est un atelier immersif pour imaginer le futur et agir ensemble pour le climat. " En 3 heures et en équipe, les participants sont projetés en 2050 à la découverte de l’individu.
Une vaste offre de formation liée au changement climatique
Au-delà des ateliers de sensibilisation, Université Côte d’Azur a développé des formations pluridisciplinaires sur le changement climatique telles que, mais non limitées aux masters suivants. L’objectif n’est pas de fournir une liste complète des formations existantes, mais simplement de donner des exemples de nouvelles pistes qui ont été développées pour inclure les défis liés au changement climatique.
• Le Master Management de l’Environnement et du Développement Durable (GEDD) L’objectif principal du cours ESDM est de former les étudiants à la gestion de l’environnement et aux questions de développement durable.
• Le Master Gestion de l’environnement et du développement durable comporte 4 autres parcours dont : Pollution de l’air, changement climatique, impacts sur la santé, énergies renouvelables (AIR); Géoprospection, aménagement et durabilité des territoires (GEOPRAD)
• Le Master Anthropologie des Techniques et de l’Innovation Sociale : design, eau et
environnement durable. A travers les perspectives complémentaires de la sociologie et de l’anthropologie, l’ouvrage propose de saisir les dynamiques contemporaines de transformation et d’innovation sociales.
• Le Master Science de la Terre et de la planète, environnement " . Le Master Science de la Terre et de la planète, environnement. Ce master offre une formation pluridisciplinaire basée sur les différents domaines des sciences de la Terre, notamment la géologie, la physique, la chimie, l’aménagement du territoire, la biologie et la préhistoire. Les étudiants apprennent à analyser et à intégrer des données multi-techniques et multi-échelles à travers deux orientations distinctes : Voie 3G : Géologie, géophysique, géotechnique Une formation interdisciplinaire au carrefour de la géologie et la géophysique, de la recherche fondamentale à l’ingénierie. PPA track : Paléoenvironnement, préhistoire, archéologie Formation interdisciplinaire à l’interface des sciences archéologiques et bioarchéologiques, des sciences de l’environnement et des sciences de la terre.
• Le MSc Environmental Hazards and Risk Management. Les dangers et les risques environnementaux sont responsables de centaines de milliers de décès et de milliards de dollars de dégâts chaque année dans le contexte du réchauffement climatique et de l’évolution rapide de l’utilisation des sols. Notre programme associe des recherches récentes aux technologies de SIG et de télédétection pour former une génération de penseurs capables d’anticiper et d’atténuer un large éventail de risques naturels dans le cadre d’une approche multidisciplinaire. À l’issue de ce diplôme, les participants auront une connaissance approfondie des composantes de la gestion des risques telles que la planification, l’atténuation, la surveillance, la modélisation de scénarios, la législation et les systèmes d’alerte
Université Côte d’Azur s’engage auprès des collectivités locales
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est fortement exposée aux risques naturels. En effet, les 963 communes sont toutes soumises à au moins une catastrophe naturelle : mouvements de terrain, tremblements de terre, inondations, tsunamis, incendies de forêt ou avalanches qui ont fortement augmenté dans le contexte du changement climatique. Dans ce contexte, l’université a mis l’accent sur les risques environnementaux et le changement climatique. La communauté des chercheurs est mobilisée pour soutenir tout projet de recherche qui peut aider à comprendre, prévenir, adapter ou atténuer les risques liés au phénomène de la violence. Par exemple, suite à la tempête Alex, plusieurs projets de recherche très différents ont été développés avec les autorités locales. Cet événement a provoqué des inondations dévastatrices, avec 10 décès confirmés, 8 personnes toujours portées disparues, une centaine de maisons détruites et plus de 210 millions d’euros de dommages assurés. Les bassins versants de la Vésubie et de la Roya ont été les plus dévastés par la tempête, considérée aujourd’hui comme l’inondation la plus grave qu’aient connue les Alpes-Maritimes depuis au moins 120 ans.
Parmi les projets de recherche :
• " Ma famille est dans la rivière " : la géographie et l’anthropologie s’associent pour interroger la mémoire sociale et spatiale d’un territoire à propos des défunts et des éléments funéraires emportés par la tempête Alex qui a dévasté la vallée de la Roya. "
• Modélisation hydro-sédimentaire de l’impact de la tempête ALEX sur les bassins de la Vésubie et de la Roya
• La campagne Sealex, une campagne océanographique au large des embouchures de la Roya et du Var pour étudier les effets des apports sédimentaires de ces fleuves en mer suite à la tempête Alex
Un autre exemple pourrait être le projet CLIMA. Le projet CLIMA, sous la direction de la métropole, visait à améliorer la planification territoriale des institutions publiques pour l’adaptation au changement climatique en améliorant la connaissance à la fois des ressources et des impacts qu’elles subissent, en identifiant des solutions efficaces et durables qui fourniront des outils concrets aux acteurs, en sensibilisant et en mobilisant tous ceux qui accompagneront le nécessaire changement de pratiques.
La publication en science ouverte du Livre vert de l’Académie d’excellence.
L’Académie " Espace, environnement, risques et résilience " a publié un rapport d’activité pour mettre en lumière les 32 projets principaux qui ont été soutenus. Ces projets ont impliqué environ 200 scientifiques, 100 étudiants de différents niveaux et plus de 30 doctorants. Les 32 projets ont permis de façonner un nouveau paysage de connexions de recherche au sein d’Université Côte d’Azur qui s’étendent au-delà de la communauté nationale et internationale.
L’observatoire de la transition socio-écologique de la Côte d’Azur lance 4 projets participatifs avec des ONG et des collectivités locales
OTECCA a pour objectif de s’interfacer avec les communautés scientifiques et civiles afin de rassembler, produire et partager les connaissances sur la transition socio-écologique sur le territoire des Alpes-Maritimes et d’accroître l’action des citoyens, des décideurs et des autres parties prenantes grâce à une meilleure collaboration. Il aborde un large éventail de thèmes allant de l’agriculture, la consommation, la culture, à l’énergie, l’économie, l’éducation, l’environnement, l’alimentation, la santé, le logement, la solidarité, les transports, etc. En 2022, OTECCA a coconstruit et lancé plusieurs projets participatifs sur le changement climatique, dont un projet avec l’ONG ACME (Action citoyenne pour un meilleur environnement) et un projet avec l’ONG Habitat et Humanisme sur les changements de comportement face à la transition environnementale.
ODD14 – La vie sous l’eau
The RECIF project : with and for the community Il est désormais bien connu que les écosystèmes méditerranéens sont menacés par le changement climatique et la pression humaine. La mise en place de zones protégées, dans lesquelles les activités destructrices sont limitées ou interdites, est un moyen de ralentir la perte de biodiversité. Les zones spéciales de conservation (ZSC) sont un type de zones marines protégées. Ces zones sont des sites désignés en vertu de la directive européenne sur les habitats, dans le cadre du réseau Natura 2000, qui vise à fournir des mesures de conservation pour les espèces et les habitats importants. Le projet RECIF a évalué tout au long de l’année 2022 l’efficacité de ces zones, en réalisant un suivi dans 8 ZSC situées dans les Alpes-Maritimes (06) et le Var (83), en France. Cette évaluation a servi de point de départ à l’élaboration d’un ensemble de données historiques sur l’effet de la protection des fonds marins côtiers sur la diversité des communautés, en particulier sur les stocks de poissons. En outre, le projet RECIF a permis à 20 pêcheurs de participer à des activités de pêche expérimentale et à un atelier de sensibilisation à la gestion des zones marines protégées pour une pêche durable.
Lancement du projet Improving sustainability of the smallscale fisheries in marine protected areas of mediterranean (FISHMPABLUE 2 plus)
Contribution de Université Côte d’Azur à l’Université d’été "
Design and implement assessment of Marine Protected Areas ecological and fisheries effectiveness " (conception et mise en œuvre de l’évaluation de l’efficacité écologique et halieutique des aires marines protégées). L’université d’été a été organisée dans le cadre du projet FishMPABlue2-Plus et s’est tenue en Crète, en Grèce, du 6 au 10 juin. 2022. Dix étudiants, travaillant chacun dans une aire marine protégée de Méditerranée, ont été accueillis à l’université d’été. Au cours de l’université d’été, les conférenciers, les chercheurs et les professeurs ont axé la formation sur la conception et la mise en œuvre d’activités de surveillance visant à évaluer l’efficacité écologique et halieutique des zones marines protégées. En particulier, les étudiants ont obtenu des informations sur l’utilisation de méthodologies et de techniques environnementales (recensement visuel sous-marin, vidéos sousmarines à l’appât), économiques (évaluation des captures et de leur valeur marchande).
Les aspects du suivi de la pêche artisanale dans les AMP (valeur économique) et sociaux (questionnaires sur les bénéfices pour les pêcheurs locaux) à travers une session théorique et pratique. Toujours en 2022, dans le cadre de FishMPABlue2- Plus, Université Côte d’Azur a piloté la rédaction de la stratégie française d’accompagnement et de soutien aux réserves marines de Pequerolle et
du Cap Martin :
La création du pôle de gouvernance locale
L’adoption d’un kit d’outils de gouvernance pour améliorer la durabilité de la pêche artisanale. Cette boîte à outils a été développée dans le cadre d’un projet antérieur auquel Université Côte d’Azur a également contribué.
Simultanément, d’autres collègues ont supervisé la rédaction des stratégies pour les zones protégées d’Italie, de Grèce et de Croatie.
Contribution à la campagne Résilience : une opportunité unique pour les étudiants d’UniCA Une cinquantaine de scientifiques internationaux, emmenés par Jean-François Ternon (chercheur IRD à l’UMR MARBEC) ont embarqué, en avril 2022, sur le navire de recherche Marion Dufresne, depuis l’île de la Réunion, pour étudier les interactions entre physique et biologie océaniques à " petite échelle " (~10km). Les scientifiques ont étudié les fronts océaniques en bordure de tourbillons dans le canal du Mozambique et sur la côte est de l’Afrique du Sud. La croisière RESILIENCE s’inscrit dans le cadre d’une collaboration scientifique de longue date entre les équipes du Professeur Mike Roberts de l’Université Nelson Mandela et de l’IRD en Afrique du Sud, qui contribuent toutes deux activement à l’organisation de la campagne et à ses résultats.
A cette occasion, la croisière océanographique Resilience a accueilli une " université flottante " En effet, vingt étudiants en master de trois universités françaises, dont le MSc MARRES proposé par Université Côte d’Azur, tous membres du Réseau des Universités Marines (RUM) ont rejoint l’équipe scientifique de la croisière RESILIENCE dans le cadre de l’Université flottante. L’objectif était de permettre aux étudiants, issus de différentes disciplines, de s’impliquer dans les recherches menées pendant RESILIENCE (chimie, biologie, écologie marine ou conservation) et de leur donner l’occasion de vivre une expédition scientifique réelle, au plus près des chercheurs, en bénéficiant de leur expertise et en les accompagnant dans leurs activités quotidiennes en mer. Les étudiants ont été encadrés par un maître de conférences et un ingénieur de recherche de Université Côte d’Azur qui s’est consacré à l’encadrement pédagogique, à la coordination des activités des étudiants du master, en harmonie avec l’équipe scientifique et l’équipage.
Des chercheurs d’Université Côte d’Azur à la télévision nationale pour alerter sur la disparition des algues brunes, composante essentielle de la biodiversité
Une équipe de France 3 a suivi les scientifiques du laboratoire Ecoseas dans l’étude des forêts de cystoseires, algues brunes endémiques de la Méditerranée, localement menacées d’extinction. Essentielles à la biodiversité marine, la disparition de ces forêts transforme les écosystèmes en véritables déserts. Sur les rochers de Saint-Jean-Cap-Ferrat, les chercheurs travaillent à réimplanter dans leur environnement naturel de jeunes pousses d’algues cultivées in vitro en laboratoire, afin de restaurer les forêts disparues.
SDG15 – L a vie sur terre
Afin de ne pas être redondants avec les points forts présentés pour les ODD 2 et 12, les points forts n’aborderont pas les nouvelles formes de gestion des déchets de la terre.
Régénérer les écosystèmes avec des solutions naturelles pour la réduction des risques hydrométéorologiques (RECONECT)
RECONECT financé par la Commission européenne dans le cadre du programme H2020 - DÉFIS SOCIÉTAUX - Action climatique, Environnement, Efficacité des ressources et Matières premières, vise à contribuer au cadre de référence européen. sur les solutions basées sur la nature (NBS) en démontrant, en référençant et en développant les NBS à grande échelle et en stimulant une nouvelle culture de " planification de l’utilisation des terres " qui lie la réduction des risques aux objectifs de développement local et régional de manière durable. Pour ce faire, RECONECT s’appuie sur le réseau de démonstrateurs et de collaborateurs soigneusement sélectionnés qui couvrent un large éventail de conditions locales, de caractéristiques géographiques, de structures de gouvernance et de contextes sociaux/culturels afin de développer avec succès les NBS à travers l’Europe et le monde. Le consortium RECONECT est un partenariat transdisciplinaire entre des chercheurs, des partenaires industriels (PME et grands cabinets de conseil) et des agences responsables au niveau local et au niveau des bassins versants/régionaux qui se consacrent à l’obtention des résultats souhaités du projet. En 2022, RECONECT a lancé ses services Plateforme un écosystème TIC soutenant les démonstrateurs et les collaborateurs de RECONECT en termes de stockage, d’analyse et de visualisation des données. La plateforme de services RECONECT est composée de plusieurs modules et chaque module est défini par un produit soutenant des processus NBS spécifiques tels que la collecte de données, le suivi, l’évaluation, la modélisation, l’exploitation et la formation.
Université Côte d’Azur conçoit des formations spécialisées sur les écosystèmes terrestres Au-delà de l’Executive Programme in Sustainable nutrition présenté dans SDG2, Université Côte d’Azur a développé d’autres formations en lien avec SDG15
Le MSc BOOST, dispensé dans les locaux de l’Institut Sophia Agrobiotech, premier laboratoire de biocontrôle en France, forme les étudiants à la conduite de programmes de recherche et de R&D de solutions phytopharmaceutiques respectueuses de l’environnement. Le contenu en anglais est assuré par des professeurs et chercheurs d’Université Côte d’Azur et des experts invités. Le MSc BOOST bénéficie d’un lien direct avec les secteurs en pleine croissance du biocontrôle, des biostimulants et de l’innovation en matière de sélection végétale grâce à un vaste réseau de partenaires.
La formation Géoprospective, Aménagement et Durabilité des Territoires (GEOPRAD) est la seule formation en France qui enseigne la géoprospective, c’est-à-dire l’anticipation du devenir des territoires face aux enjeux du développement durable, à l’aide d’outils d’analyse spatiale, de modélisation et d’outils d’aide à la décision.
Eco-tourisme : l’Institut du Tourisme Côte d’Azur (ITCA)
La Côte d’Azur étant une destination touristique majeure, l’Université a créé cet Institut Fédératif de Recherche , qui vise à structurer la recherche entre les différentes disciplines de ce domaine au sein d’Université Côte d’Azur afin de créer de nouvelles synergies pour soutenir et développer une recherche collective, ambitieuse et appliquée sur le tourisme. L’Institut vise notamment à encourager et soutenir les projets éco-responsables dans le secteur du tourisme et développe des axes de recherche axés sur la protection de l’environnement, tels que : l’identification de nouveaux modèles d’événements prenant en compte le développement durable et responsable; la valorisation du patrimoine local pour développer une offre touristique moins impactante pour l’environnement; ou encore l’analyse de la tourismophobie comme aide à la décision locale pour une gestion prenant en compte l’ensemble des composantes du développement durable.
Eco-tourisme : collaboration entre Université Côte d’Azur et l’Universidad de Costa Rica
Cette dynamique éco-touristique se retrouve également dans les objectifs du partenariat entre Université Côte d’Azur et l’Université du Costa Rica sur les défis sociaux et environnementaux. Par exemple, une thèse de doctorat commune a été mise en place dans le cadre d’un projet de création d’une filière de cacao durable, biologique et équitable entre le Costa Rica et la France, intitulé " Food for gods…and tourists " (nourriture pour les dieux…Et les touristes). Influences du tourisme identitaire et écologique sur l’industrie du cacao : une étude comparative entre le Costa Rica, le Guatemala et la France " .
Des ruches à Valrose pour préserver la biodiversité
L’association Apis Campus a permis le développement d’un rucher communautaire et pédagogique sur le Campus Valrose à Nice, conformément à l’objectif national d’intégration des abeilles et de l’apiculture dans le paysage socio-économique urbain pour lutter contre leur déclin et celui des insectes pollinisateurs.
L’association s’est fixé un certain nombre d’objectifs :
• Communiquer avec le grand public sur le rôle des abeilles en participant à des événements socioculturels et scientifiques.
• Sensibiliser les jeunes à ces questions et les familiariser avec les abeilles par le biais de projets éducatifs en collaboration avec les écoles secondaires et d’autres établissements d’enseignement.
• Protéger les abeilles par des projets de recherche dans les domaines de la lutte contre les maladies, les parasites et les prédateurs des abeilles, et promouvoir la recherche fondamentale ou biomédicale utilisant les abeilles et les produits de la ruche.
• Former le plus grand nombre de personnes possible à l’apiculture biologique et au rétablissement des colonies sauvages pour contribuer à la protection de l’espèce.
Lancement d’un appel d’offres pour l’aménagement du campus, avec un accent particulier sur les questions environnementales
L’appel d’offres " Aménagements et vie des campus " , ouvert à tous les étudiants et personnels, a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la vie sur les campus. Un fonds de 300 000 euros est disponible pour soutenir des projets d’intérêt général qui bénéficieront au plus grand nombre d’étudiants. Ces projets doivent également s’inscrire dans au moins un des thèmes majeurs identifiés et soutenus par l’Université en matière de vie étudiante et de campus, dont le thème " Environnement / développement durable " .
" Étude de la pertinence écologique, agricole, économique, sociale et politique du modèle collectif de maraîchage biologique de l’association Petits Loups Maraîchers " L’Observatoire de la Transition Écologique et Citoyenne de la Côte d’Azur (OTECCA, mis en place par Université Côte d’Azur) soutient un projet avec l’association Petits Loups Maraîchers L’étude x7_ " , élaborée par des étudiants de 4 masters différents d’UniCA et de Mines ParisTech, vise à développer une grille d’évaluation multisectorielle et reproductible pour évaluer la pertinence de différents modèles de production maraîchère locale. En effet, au-delà de la dimension environnementale, les aspects énergétiques, économiques, sociaux et politiques de ces initiatives doivent également être pris en compte.
ODD16 – Paix, justice et institutions fortes
Une année passionnante pour l’Institut pour la paix et le développement (IdPD). L’IdPD est le centre de ressources chargé de définir, mettre en œuvre et promouvoir l’engagement et la contribution d’Université Côte d’Azur en faveur de la paix, du développement et de leurs interactions. Il s’appuie sur les activités menées au sein du Laboratoire de droit international et européen (LADIE UPR 7414) et de la Chaire Jean Monnet " UE et gestion de crise " . Au-delà de ce centre de gravité initial, l’IDPD promeut et structure des activités de recherche pluridisciplinaires et coordonne une offre éducative allant de la formation hautement spécialisée à la sensibilisation et à la diffusion auprès du public. En outre, sur la base de cette expertise, l’IdPD mène des missions transversales pour encourager, soutenir et déployer des actions dans les domaines du développement humain durable.
Université Côte d’Azur obtient une chaire UNESCO sur la paix et le développement par le droit
Cette chaire de 4 ans occupée par Jean-Christophe Martin, professeur de droit public et directeur de l’Institut pour la paix et le développement (IdPD), permettra de promouvoir le droit international et de renouveler l’étude des questions relatives à la paix, au développement et à leurs interactions.
La Chaire UNESCO P2D s’appuie sur un réseau international dont les premiers partenaires sont l’Université d’État de Moldavie, l’Université Fédérale de Minais Gerais (Belo Horizonte, Brésil), l’Université Milano-Bicocca (Italie), l’Institut International de Droit Humanitaire (Sanremo, Italie) et l’Université de Sousse (Tunisie). Elle sera également liée à d’autres chaires UNESCO dans le cadre du programme UNITWIN de l’UNESCO, à commencer par la chaire UNESCO d’éthique du vivant et de l’artificiel (EVA) de Vanessa Nurock à Université Côte d’Azur. À court terme, la chaire P2D a quatre objectifs principaux :
Promouvoir le droit international dans un contexte critique, Renouveler l’étude du droit international de la paix et du développement, Développer, par l’intermédiaire de l’IdPD, un modèle pour la contribution des universités à l’ODD 16, Renforcer les partenariats d’enseignement et de recherche avec des pays qui se trouvent à des niveaux de développement différents et qui sont confrontés à des défis différents.
La Chaire Jean Monnet continue d’offrir un riche programme d’événements
La Chaire Jean Monnet attribuée en septembre 2019 par l’Union européenne au Professeur Anne Millet-Devalle porte sur " L’Union européenne et la gestion des crises " .
Il vise à appréhender les crises de différentes natures (juridiques, institutionnelles, sanitaires, humanitaires, financières, sécuritaires…) appelant une réponse de l’Union, qu’elles surviennent à l’extérieur de ses frontières ou en son sein, ou qu’elles concernent l’Union elle-même, comme le Brexit. En 2022, les événements suivants ont été organisés :
Un séminaire pour les jeunes chercheurs sur le thème " Points de vue sur la solidarité " . Une présentation du rapport annuel rédigé par la Law Clinic. Cette année, le sujet était le suivant : " Lutte contre la traite des êtres humains : Rapport sur la mise en œuvre de la directive (UE) 2011/36 "
Le Congrès 2022 de l’Association française d’études européennes sur le thème de l’Union européenne et de la solidarité
12 conférences sur des sujets tels que, mais sans s’y limiter :
¤ Quel avenir pour la défense européenne ? par J. -E. Perrin, Commissaire des armées, Directeur du cours militaire à l’Institut international de droit humanitaire (IIDH), Conseiller juridique principal auprès de l’OTAN -UE/NATO
¤ La dialectique des sanctions et des droits de l’homme par Muriel Ubéda-Saillard, Professeur à l’Université de Lille, Co-Directrice du Master 2 Justice Pénale Internationale, Arbitre et Médiateur à la Chambre Arbitrale Internationale de Paris.
¤ Menaces spatiales contemporaines et négociations internationales par le Gal Jean-Marc Laurent et Chloé Duffort - Chaire Défense & Aérospatiale, Sciences Po Bordeaux
Université Côte d’Azur accueille le Sommet Présidentiel U7+ 2022 sur le rôle des Universités dans la mise en place de démocraties pacifiques et durables.
A l’heure où le monde fait face à une succession de crises sans précédent, U7+ est convaincu qu’il n’a jamais été aussi important de réaffirmer le rôle des universités en tant que vecteurs de connaissances et pourvoyeurs de solutions, et de porter ainsi la promesse d’un avenir aux jeunes générations et, plus largement, à la société civile.
Dans ce contexte, Université Côte d’Azur a souhaité réaffirmer son engagement auprès de U7+ en proposant d’accueillir le prochain Sommet des Présidents sur son territoire.
Comment les universités peuventelles être exemplaires en démontrant les valeurs démocratiques dans leurs processus et leur fonctionnement général ? Les universités devraient-elles, et si oui, comment, garantir une totale liberté de recherche et d’expression tout en continuant à représenter les valeurs humanistes ? Comment les universités peuvent-elles répondre aux demandes immédiates des jeunes
générations en adaptant radicalement leur mission pour devenir un moteur de la durabilité et plus précisément du changement climatique ? Ces questions sont toutes des questions que nous nous posons quotidiennement en tant que dirigeants de nos institutions respectives. Le sommet de cette année nous offrira l’opportunité d’y réfléchir, de réfléchir à nos pratiques et à nos engagements.
A l’issue du sommet, une déclaration commune a été approuvée.
Contribution au groupe de travail Paix et sécurité de l’Alliance U7+ co-présidé par Keio University, Northwestern University.
Les notions traditionnelles de paix négative, à savoir l’absence de violence ou de menace de violence, sont aujourd’hui de plus en plus remplacées par la reconnaissance de la nécessité d’une paix positive, c’est-à-dire d’une compréhension globale, à long terme et complexe des modèles et processus qui conduisent à une paix durable, y compris des institutions fortes, la stabilité économique et l’inclusion sociale. Les universités sont particulièrement bien placées pour innover en faveur de la paix et de la sécurité par le biais de la recherche, de l’éducation et des échanges internationaux. L’objectif du groupe est de fournir un espace aux universités U7+ pour qu’elles s’engagent à travailler ensemble par le biais de l’éducation, de la recherche et de l’engagement public afin de favoriser un monde plus pacifique et plus sûr.
Le développement d’une offre de formation spécifique sur l’ODD16
En 2022, 108 étudiants étaient inscrits dans Le master " Droit international et européen " Ce diplôme offre une formation spécialisée dans l’approche thématique des grandes questions contemporaines. La première année fournit un socle commun de connaissances théoriques, sur lequel s’appuie la formation spécialisée de la deuxième année :
• Filière Droit de la mer et activités maritimes
• Filière Droit et pratique du commerce international parcours Droit économique de l’Union européenne
• Filière Gouvernance et financement du développement
• Filière Études sur les migrations (option droit international et européen)
Le programme exécutif Droit international humanitaire a été développé avec l’Institut international de droit humanitaire (San Remo / Genève) pour former du personnel spécialisé dans les aspects juridiques de l’aide humanitaire, afin de répondre aux demandes des secteurs public et privé locaux, nationaux et internationaux.
• Enfin, 63 participants obtiennent l’un des trois certificats proposés par l’IdPD :
• Introduction au droit de l’Union européenne
• L’Union européenne et la gestion des crises humanitaires
• Clinique juridique AJIRE
ODD17 – Partenariats pour les objectifs
Étant donné qu’un grand nombre de nos activités liées aux ODD sont menées avec nos partenaires, certaines informations détaillées pour l’ODD 17 peuvent sembler redondantes avec des informations déjà partagées pour d’autres ODD.
Des relations pour soutenir les objectifs à…
Outre nos partenaires universitaires avec lesquels nous collaborons quotidiennement dans le cadre d’activités de recherche et de formation, Université Côte d’Azur a développé de solides partenariats de collaboration croisée pour aborder les ODD du niveau le plus local au niveau le plus global.
…le niveau local
Les actions menées par le Centre d’engagement, présentées en partie dans la première section de ce rapport et dans l’ODD 1, montrent comment l’UniCA collabore avec des ONG pour aborder les ODD par le biais de programmes de volontariat étudiant, de programmes de recherche ou de ressources éducatives. En 2022, 1242 étudiants ont contribué à l’une des 120 missions sociétales publiées par le Centre d’engagement.
Les actions menées par OTECCA présentées dans la première section de ce rapport et en partie dans l’ODD 13 sont également un parfait exemple de la façon dont l’Université peut travailler en étroite collaboration avec les autorités locales et les ONG pour co-construire des projets participatifs engageant les citoyens dans la réalisation des ODD.
…au niveau régional
Université Côte d’Azur se positionne comme l’un des architectes majeurs du modèle de croissance de la Côte d’Azur en participant directement à son développement continu au niveau stratégique, en développant des liens de confiance forts avec l’écosystème politique et économique et en disposant d’une capacité de proposition opérationnelle accrue. En conséquence, Université Côte d’Azur travaille aux côtés des autorités locales et régionales dans le développement de projets et d’actions visant à améliorer la vie des citoyens directement alignés sur les ODD. Le projet IRIS présenté dans l’ODD 11 est un parfait exemple de cet engagement local, tout comme le projet présenté dans l’ODD 14 relatif aux aires marines protégées.
…au niveau national
Au niveau national, Université Côte d’Azur contribue au groupe Udice qui regroupe aujourd’hui les dix plus grandes universités de recherche françaises, dont neuf sont labellisées Initiative d’Excellence. Les membres du Groupe Udice partagent la même vision d’universités de recherche fortes et autonomes agissant ensemble pour 1/a une société démocratique et durable, 2/une science ouverte et partagée pour un avenir meilleur, 3/la formation des leaders de demain, 4/ innovation et audace bénéficiant non seulement à la communauté universitaire, mais aussi à leurs régions et à la société en général. Pour ce faire, l’Udice est organisée en différents groupes de
travail chargés d’élaborer des recommandations et des notes politiques à l’intention des décideurs nationaux, mais aussi européens. A titre d’exemple, en 2022, dans le contexte des élections présidentielles, Udice a publié un rapport détaillant 6 projets et 15 propositions pour renforcer la réponse des universités françaises à forte intensité de recherche aux défis du 21ème siècle.
…le niveau européen
Un réseau d’Innovation Hubs pour la collaboration au sein de la communauté a été développé à travers Ulysse l’Université Européenne dont Université Côte d’Azur est partenaire aux côtés de l’Université de Séville (Espagne), Université de Gênes (Italie), Université technique de Košice (Slovaquie), MCI | The Entrepreneurial School®️ d’Innsbruck (Autriche), Haaga-Helia University of Applied Sciences (Finlande), Université de Munster (Allemagne), Université du Monténégro (Monténégro).
Comme le montre le graphique ci-dessous, la spécificité des pôles d’innovation réside dans leur lien avec les objectifs de développement durable et les défis de l’UE.
Ils sont au centre du processus de cocréation d’une éducation transdisciplinaire et axée sur les défis, entrelacée avec des programmes de recherche et de transfert de connaissances, et la promotion de l’engagement des citoyens et des valeurs européennes. L’un des hubs est dédié à l’énergie, au transport, à la mobilité & Smart Cities, tandis qu’un autre est dédié à l’alimentation, aux biotechnologies & à l’économie circulaire, offrant une opportunité unique de projeter les activités de l’écosystème azuréen au niveau européen et international avec les partenaires d’Ulysse. De plus, au-delà des autorités publiques et des ONG, Université Côte d’Azur collabore également avec des entreprises dans le développement d’actions de recherche et d’innovation ayant un fort
potentiel sur les marchés comme décrit dans l’ODD 12 avec le projet européen ABSOLEU qui inclut des entreprises telles que : Volvo, Lego et Bic. Enfin, comme décrit dans l’ODD 9, Université Côte d’Azur est également très impliquée avec la Commission européenne, ce qui a permis d’accueillir la 1ère édition du Campus d’innovation de l’Union européenne.
…au niveau mondial
Au niveau international, Université Côte d’Azur collabore principalement dans le cadre de trois partenariats.
Comme le décrivent les objectifs de développement durable 2, 13 et 16, l’Alliance U7+ nous offre une formidable occasion de travailler au niveau mondial sur les objectifs de développement durable et de développer des bonnes pratiques communes. Plus précisément, U7+ a adopté trois priorités principales :
- Démocratie robuste
- Priorités planétaires
- Engagement multilatéral
Pour ce faire, U7+ s’appuie sur trois groupes de travail :
- Groupe de travail sur l’accès à l’enseignement supérieur
- Groupe de travail sur le changement climatique et le développement durable
- Groupe de travail sur la paix et la sécurité
Comme décrit dans l’ODD 13, Université Côte d’Azur est impliquée dans l’International University Network for Climate Action - UniC qui rassemble des étudiants universitaires engagés dans l’action climatique pour participer à des ateliers interactifs et des événements, afin que nous puissions approfondir notre connaissance des questions environnementales, réfléchir à des solutions innovantes, et prendre des mesures concrètes pour un avenir plus durable. Au-delà de l’UniC, Université Côte d’Azur s’est impliquée dans l’opération Youth Talk pour recueillir des données relatives aux ODD auprès de la jeune génération. 46048 personnes ont contribué à cette enquête unique dans 212 pays et territoires.
Enfin, toujours dans le cadre de l’ODD 13, Université Côte d’Azur s’est associée au GIEC, à l’OMM et à la Fondation Meri pour accueillir à la COP un pavillon dédié à l’action scientifique.
L’éducation pour les ODD
Comme décrit dans l’introduction et dans les différentes sections sur les ODD, Université Côte d’Azur a développé des formations spécifiques correspondant à chaque ODD ainsi que des programmes de formation et de sensibilisation plus transversaux pour les étudiants inscrits. Toutefois, à ce stade, les étudiants sont libres de suivre ces cours ou non. D’ici 2024, Université Côte d’Azur s’est engagée à mettre en place une formation obligatoire pour chaque étudiant, quelle que soit sa discipline.
En ce qui concerne les activités éducatives de proximité, Université Côte d’Azur ouvre régulièrement ses portes au public. En outre, comme décrit dans les ODD 13 et 14 par exemple, Université Côte d’Azur mène de nombreux projets différents au sein de la communauté qui comprennent des activités d’éducation de proximité. Un autre exemple, qui n’a pas encore été mentionné, serait le projet mené avec l’ONG les Potagers de la Vésubie qui s’est concentré sur la sensibilisation des résidents et des décideurs aux défis de la remise en culture des terres en friche et de la collecte des connaissances agricoles traditionnelles.
Pièces pour le plaidoyer académique trans-DDG de la communauté UniCA
Cette collection, consacrée à l’ODD 13, n’est en aucun cas un guide pour montrer la voie, mais une décision d’aller au-delà d’une prise de position institutionnelle. Pour ce faire, l’université s’est engagée avec sa communauté à publier une collection de plaidoyer académique pour soutenir une position officielle irriguée par la recherche en réponse à l’ODD 13.
Cette collection de plaidoyer académique incarne l’approche holistique qui doit être adoptée pour lutter contre le changement climatique et son impact. En outre, ces plaidoyers démontrent l’interdépendance des ODD, car ils ne concernent pas seulement les différentes cibles fixées pour l’ODD 13, mais aussi plusieurs autres ODD, comme indiqué ci-dessous
Combler le fossé entre la conservation de la biodiversité marine et la sécurité alimentaire : une approche sanitaire unique des efflorescences algales nuisibles
Auteurs
Marie Yasmine Dechraoui Botteina, Luisa Passeron Mangialajoa
aUniversité Côte d’Azur, CNRS, UMR 7035 ECOSEAS, EUR LIFE, Nice, France
Objectif 13. 1
Renforcer la résilience et la capacité d’adaptation
aux risques
liés au climat et aux catastrophes naturelles dans tous les pays.
Prolifération d’algues nuisibles
Pratiquement tous les pays du monde sont aujourd’hui directement ou indirectement touchés par la prolifération d’algues microscopiques ou phytoplancton. Ces efflorescences algales nuisibles (HAB) peuvent tuer les organismes marins et même être fatales pour l’homme. En contaminant les produits de la mer, l’air et les eaux de baignade, les HAB producteurs de toxines menacent les pêcheries, les fermes aquacoles, le tourisme et la santé humaine, et entraînent des pertes économiques. Les HAB non toxiques ont également un impact négatif sur l’environnement et les activités humaines en produisant une biomasse importante et en provoquant une décoloration de l’eau de mer, une anoxie et un mucilage. Avec l’augmentation de la densité de la population côtière et de la production et du commerce de l’aquaculture pour répondre à la demande croissante de produits de la mer, le nombre d’événements associés aux HAB a augmenté dans le monde entier.
Dans les zones tempérées, telles que la mer Méditerranée, les épisodes de prolifération d’algues nuisibles (HAB) se sont multipliés au cours des 30 dernières années (Hallegraeff et al. 2021, d’après les données disponibles dans la base de données HAEDAT (http://haedat.iode.org)), et les HAB dans les systèmes benthiques sont particulièrement préoccupants. Il s’agit principalement d’efflorescences d’espèces toxiques Ostreopsis cf ovata qui réapparaissent chaque année, recouvrant les macroalgues poussant sur les côtes rocheuses et se transformant en agrégats flottants mucilagineux pouvant entraîner la mort d’organismes benthiques et des maladies humaines par contact avec la peau et inhalation d’aérosols (Jauzen et al. 2018). De tels événements se produisent désormais également sur la côte atlantique française et ont entraîné, en 2021, la fermeture de plages et 800 cas confirmés d’intoxication pendant la haute saison touristique. En outre, des risques émergents sont identifiés avec l’apparition d’espèces du genre Gambierdiscus, responsables de l’intoxication par la ciguatera, et du genre Karenia, responsable de l’intoxication neurotoxique par les mollusques (Arnich, 2021; Amzil, 2021; Hort et al, 2021).
Que ce soit dans les zones coralliennes tempérées ou tropicales, la détérioration anthropique et climatique de l’environnement marin et les changements associés dans les dominantes formant l’habitat (connus sous le nom de changements de régime) sont soupçonnés de jouer un rôle important dans l’apparition et la toxicité des espèces HAB (Montserra et al, 2022, Fricke et al 2018, Gianni et al, 2018), et donc dans la contamination des produits de la mer et le risque d’empoisonnement chez l’homme. En Méditerranée, les habitats sains dominés par les macroalgues forestières (c’est-àdire les espèces Cystoseira s. l. ) ou les herbiers marins Posidonia oceanica sont remplacés par des communautés moins complexes (les macroalgues par des turfs algaux et les herbiers marins par un tapis mort couvert d’espèces éphémères). Ces changements ont été attribués à de multiples facteurs de stress directement liés aux activités anthropiques, notamment l’urbanisation des côtes, le tourisme, la prolifération des brouteurs résultant de la perturbation des réseaux alimentaires naturels, la surpêche, la qualité de l’eau, le stress mécanique et le changement climatique (Fricket et al, 2018, Giani et al, 2018). Dans ces habitats décalés et détériorés, les microalgues benthiques toxiques semblent se développer, bien que les mécanismes qui favorisent leur croissance et leur toxicité potentielle dans ces habitats alternatifs restent à déterminer.
Dans ce contexte, le laboratoire ECOSEAS de Université Côte d’Azur évalue actuellement les effets des changements abrupts (dus au changement climatique, mais pas exclusivement) sur les communautés benthiques, y compris le phytoplancton toxique et les habitats vulnérables. Il comblera le fossé entre la conservation de la biodiversité marine et la sécurité alimentaire en évaluant la production et le transfert de biotoxines dans les écosystèmes marins à l’aide d’approches transdisciplinaires innovantes impliquant l’écotoxicologie, la chimie, les systèmes d’information géographique et les modèles mathématiques. Cette recherche vise à développer des solutions d’atténuation basées sur la nature et des outils de prévision pour faciliter la gestion des côtes et de la pêche et promouvoir la conservation des habitats clés.
Cette recherche sur la conservation de la biodiversité marine et la sécurité alimentaire, développée selon une approche " One health " , établit un lien entre la santé humaine, la santé animale et l’état écologique des écosystèmes, et est conforme aux ODD 14, 13, 2 et 3 des Nations unies.
Références
• Fricke A. , Pey A. , Gianni F. , Lemée R. Mangialajo L. 2018. Facteurs de stress multiples et efflorescences benthiques d’algues nuisibles (BHAB) : effets potentiels de l’augmentation de la température et de l’enrichissement en nutriments. Marine Pollution Bulletin, 131 : 552564
• Gianni F. Bartolini F. Airoldi L. , Mangialajo L. 2018. La réduction de la pression exercée par les poissons herbivores peut faciliter la formation de forêts d’espèces d’algues focales sur les structures artificielles. Marine Environmental Research, 138 : 102-109.
• Hort, V. Abadie, E. , Arnich, N. , Dechraoui Bottein, M. Y. , & Amzil, Z. (2021). Chimiodiversité des brevetoxines et autres métabolites potentiellement toxiques produits par Karenia spp. et leurs produits métaboliques dans les organismes marins. Médicaments marins, 19(12), 656.
• Leite, I. D. P. , Sdiri, K. Taylor, A. Viallon, J. , Gharbia, H. B. Mafra Júnior, L. L. …& Bottein, M. Y. D. (2021). Preuve expérimentale de l’accumulation et de la dépuration de la ciguatoxine chez le poisson-lion carnivore. Toxins, 13(8), 564.
• Mangialajo L. Fricke A. , Perez Gutierrez G. , Catania D. , Jauzein C. , Lemée R. 2017. Benthic Dinoflagellates Integrator (BEDI) : une nouvelle méthode pour la quantification des proliférations benthiques d’algues nuisibles. Algues nuisibles, 64 : 1-10. DOI :10. 1016/j. hal. 2017. 03. 002
• Hallegraeff, D. M. Anderson, C. Belin, M-Y Dechraoui Bottein, E. Bresnan, M. Chinain, H. Enevoldsen, M. Iwataki, B. Karlson, C. H. McKenzie, I. Sunesen, G. C. Pitcher, P. Provoost, A. Richardson, L. Schweibold, P. A. Tester, V. L. Trainer, A. T. Yñiguez & A. Zingone Perceived global increase in algal blooms is attributable to intensified monitoring and emerging bloom impacts (2021) Nature Communications Earth & Environment, 117
• Monserrat M. , Catania D. Asnaghi V. , Chiantore M. Lemée R. & Mangialajo L. 2022. Le rôle de l’habitat dans la facilitation des efflorescences d’Ostreopsis spp. Algues nuisibles, 113, 102199.
Renforcer les capacités de résilience pour relever les défis induits par le changement climatique
Auteurs
Renata Kaminskaa Evelyne Roubyb Catherine Thomasb
a Université Côte d’Azur, CNRS, GREDEG, Nice, France
b Université Côte d’Azur, CNRS, GREDEG, EUR ELMI, Nice, France
I. Introduction
Le changement climatique est considéré comme l’un des principaux facteurs responsables de l’augmentation du nombre de catastrophes naturelles dans le monde entier et souligne le besoin urgent de décarbonisation de l’économie mondiale.
Les catastrophes naturelles causent de graves dommages qui affectent la vie de populations entières. Au cours des 30 dernières années, le nombre d’incidents a triplé et l’on prévoit que cette tendance ne fera que s’accentuer.
[1] La gestion des catastrophes naturelles constitue un grand défi pour les diverses parties prenantes impliquées dans la gestion de l’après-catastrophe. Tout d’abord, certains acteurs (par exemple, les équipes d’assistance médicale, la protection civile, les pompiers) doivent prendre des décisions et agir immédiatement après la catastrophe, c’est-à-dire dans un contexte particulièrement complexe d’incertitude et d’urgence. Le scénario post-catastrophe se caractérise par des chaînes de causalité imprévisibles générées par des effets domino. Deuxièmement, une fois la crise passée, d’autres parties prenantes (par exemple, le personnel des services de l’État, le personnel du gouvernement) doivent gérer la dynamique à long terme du rétablissement de la région touchée après la catastrophe. Par conséquent, les catastrophes naturelles induites par le changement climatique font remonter à la surface la question de la résilience régionale. Cette dernière implique la capacité de conserver les processus vitaux face aux perturbations, puis de reconstruire et de transformer la région de manière flexible, permettant ainsi l’apprentissage, le changement et l’adaptation. [L’appel pressant à la décarbonisation de l’économie modifie les attitudes à l’égard de l’industrie nucléaire. Dans le nouveau contexte, l’énergie nucléaire semble être un concurrent de poids pour remplacer les combustibles fossiles, ou du moins devient une option inévitable du point de vue de la combinaison énergétique, ce qui met au premier plan la question des " systèmes presque sûrs " . L’appel à la décarbonisation modifie également de manière significative d’autres industries, telles que l’industrie du ciment, appelée à remplacer les combustibles fossiles. L’utilisation massive de combustibles secondaires au lieu de combustibles fossiles devient un impératif urgent. Cependant, les sites de production de ciment ne sont pas préparés à un changement aussi rapide, ce qui rend la surveillance de leurs processus industriels plus complexe et plus risquée qu’à l’accoutumée.
Par conséquent, dans de nombreuses industries, y compris l’industrie nucléaire et l’industrie du ciment, la gestion de la sécurité devient encore plus importante. La gestion de la sécurité implique deux formes de sécurité organisationnelle : réglementée et gérée. Alors que la sécurité réglementée s’appuie sur des barrières techniques et procédurales pour faire face à des événements prévisibles et vise à réduire l’incertitude, la sécurité gérée vise à développer les capacités organisationnelles afin d’agir de manière proactive. Faire face à des événements imprévisibles, et donc à l’incertitude. En d’autres termes, la gestion de la sécurité passe par le développement de la résilience.
II. Définir la résilience
Ces dernières années, la popularité du concept de résilience s’est accrue de manière exponentielle dans la littérature de gestion visant à étudier les capacités organisationnelles à atteindre des résultats positifs malgré l’adversité. [Dans le cas des catastrophes naturelles, l’adversité provient d’événements perturbateurs, qui sont uniques, sans précédent, voire inclassables. Dans le cas des centrales nucléaires ou d’autres organisations à haut risque, l’adversité fait référence à un contexte caractérisé par une exposition constante à des accidents potentiels. En général, résister à l’adversité consiste à faire face à des situations complexes, ambiguës et incertaines. La résilience étant sensible au contexte et multidimensionnelle, elle est définie comme la capacité à faire face à des menaces imprévues et à des événements inattendus caractéristiques de situations complexes. Cette capacité dépend de l’aptitude des personnes à comprendre ce qui se passe autour d’elles et à développer des réponses personnalisées appropriées pour naviguer dans l’environnement modifié [4], au lieu d’appliquer des réponses prédéterminées. Cette capacité fait référence au concept de la pleine conscience, qui se caractérise par une concentration sur " l’ici et le maintenant " et une attention à la fois stable (ciblée) et vive (produisant des interprétations riches), qui contribuent à concevoir des réponses adaptées aux événements en temps réel. Le développement de la capacité de résilience comprend trois étapes différentes : 1) la phase de préparation, qui consiste à former les gens à faire face à l’incertitude, c’est-à-dire à être attentifs, 2) la phase proactive, qui consiste à développer la capacité des personnes à être attentives et à tirer des enseignements de l’expérience afin de faire face aux menaces en gestation; et 3) la phase réactive, qui consiste à développer la capacité des personnes (a) à court terme - à gérer les chaînes de causalité imprévisibles immédiatement après l’événement indésirable, et (b) à long terme - à tirer des enseignements des événements indésirables et à se remettre des catastrophes, ainsi qu’à se préparer pour l’avenir.
Malgré l’intérêt croissant des chercheurs pour ce sujet, de nombreuses questions subsistent quant au développement des capacités de résilience dans la pratique. Plus précisément, la manière dont les capacités de résilience se construisent et dont elles sont liées à des processus spécifiques tels que la prise de conscience, la prise de décision et l’apprentissage n’est toujours pas claire. [Comme développé dans les parties II et III ci-dessous, notre équipe d’Université Côte d’Azur (UCA) mène des recherches visant à apporter des réponses à ces questions.
III. Renforcer les capacités de résilience territoriale pour faire face aux événements perturbateurs
L’équipe de d’UniCA participe à deux projets de recherche en cours sur le développement des capacités de résilience régionale dans le contexte des catastrophes naturelles.
Le premier projet, IMPACT-A : L’ACTion de planification de la gestion immédiate - évaluation, traite de la résilience en termes de préparation (étape 1) pour faire face à l’inattendu en cas d’événements perturbateurs (catastrophes naturelles). Les parties prenantes qui doivent gérer l’événement qui vient de se produire et ses effets domino (chaîne de causalités imprévisible) doivent être préparées à le faire; elles doivent apprendre à être attentives, à la fois individuellement et collectivement. En d’autres termes, IMPACT-A aborde le lien entre la formation et la pleine conscience dans des situations complexes. Son objectif est à la fois scientifique et managérial. D’un point de vue scientifique, l’objectif est de mieux comprendre les relations complexes entre l’apprentissage et la pleine conscience, qui nécessitent des recherches théoriques et empiriques plus approfondies. [6] Du point de vue de la gestion, l’objectif consiste en l’évaluation et la mise en œuvre de la politique de l’entreprise. L’amélioration du module IMPACT, en étroite collaboration avec son concepteur, le LCL F. Castagnola (Formation à la gestion des risques - Gestion de crise - Service Départemental d’Incendie et de Secours des Alpes Maritimes). Le module IMPACT est un module de formation innovant qui permet aux individus et aux groupes de devenir résilients (attentifs). Il s’agit d’une formation avancée visant à développer la flexibilité cognitive et l’improvisation, c’est-à-dire une formation qui permet aux participants d’apprendre à se détacher des schémas et procédures d’interprétation existants, pour s’adapter à tous les types d’événements, y compris ceux liés aux catastrophes naturelles. En d’autres termes, le module IMPACT, qui est proposé dans de nombreux pays à travers le monde, est une formation à la résilience proactive. L’objectif du second projet de doctorat[7] est de mieux comprendre le processus de renforcement des capacités de résilience régionale dans le contexte de l’après-catastrophe naturelle. Dans cette étude, la résilience est considérée comme la capacité de la région à se remettre des chocs extérieurs (c’est-à-dire le stade de résilience 3b). En raison de la complexité des systèmes régionaux, le renforcement des capacités de résilience régionales nécessite les contributions de nombreux participants hétérogènes, dont les connaissances sont diverses et complémentaires. Ces participants hétérogènes doivent interagir et donner un sens commun à la situation afin de trouver collectivement des solutions innovantes et durables. Même s’il existe un consensus sur le fait que les aspects sociaux jouent un rôle important dans le renforcement des capacités de résilience régionales, ils ne sont pas suffisamment théorisés dans la littérature. Ce projet de doctorat porte sur le renforcement des capacités de résilience régionale d’un point de vue organisationnel, relationnel et communicationnel. Le projet est basé sur une étude qualitative comparative de deux régions dévastées en octobre 2020 par la tempête Alex (Alpes Maritimes, France). Il contribue au projet FORESEE de l’Académie 3 de d’UniCA.
IV. Renforcer les capacités de résilience organisationnelle dans les contextes à haut risque L’équipe de d’UniCA est engagée dans trois projets de recherche sur les capacités de résilience organisationnelle dans des contextes à haut risque :
1. Le projet ELSE (European Leadership for Safety) [8] (voir COP27 Contribution de Den Auwer et al : Assessing the perception of nuclear risk) explore le processus de développement conjoint de la sécurité réglementée et gérée (résilience) et ses mécanismes sous-jacents. Il est financé par l’Union européenne par l’intermédiaire de son instrument de coopération en matière de sûreté nucléaire (ICSN), en coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Son objectif est de développer une approche scientifique innovante de l’enseignement supérieur
dans le domaine du leadership pour la sécurité, en combinant les connaissances académiques les plus récentes et l’expertise professionnelle.
2. Le déclassement : Le projet DMaLSE (Management and Leadership for Safety Education) se concentre sur les capacités de résilience organisationnelle à l’échelle d’un mégaprojet. Alors que de nombreuses installations arrivent en fin de vie, les gouvernements, les autorités de réglementation nucléaire et les exploitants sont de plus en plus préoccupés par le démantèlement des centrales nucléaires. Selon un rapport récent de l’agence internationale de conseil Deloitte, 56 installations nucléaires dans le monde sont actuellement en phase de démantèlement et plus de 400, y compris des centrales nucléaires et des réacteurs de recherche, devraient être mises hors service d’ici 2040. Les projets de démantèlement sont confrontés à un niveau d’incertitude particulièrement élevé en raison de leur grande complexité. Ils sont très complexes non seulement d’un point de vue technique, mais aussi d’un point de vue organisationnel et managérial (c’est-à-dire dans leur conception, leur planification et leur exécution), car ils impliquent la coordination de nombreuses parties prenantes interdisciplinaires sur une très longue période - généralement de 20 à 30 ans - ce qui pose de nombreux défis en matière de sécurité. Parmi les défis en matière de sécurité, l’un d’entre eux concerne le développement de capacités organisationnelles pour gérer la complexité et l’incertitude des mégaprojets sur une longue période. DMaLSE est en phase finale de négociation pour être financé par la Commission européenne. Sa principale innovation consiste en l’élaboration d’une approche scientifique de la formation au leadership et à la gestion de la sécurité liée au démantèlement nucléaire. Le candidat principal est Université Côte d’Azur et les co-candidats sont SKEMA Business School[9] et Karlsruher Institut für Technologie.
3. Le projet Resilience Capabilities in Dynamic Work Settings (ReCaWS) se concentre sur les capacités de résilience à l’échelle des équipes opérationnelles. Elle est menée dans une cimenterie confrontée à l’impératif de décarbonisation de son activité. Le contexte de l’étude est le département de fabrication d’une cimenterie où les équipes opérationnelles opèrent dans un environnement imprévisible, dynamique et complexe. Le processus de fabrication, en particulier la phase de combustion, n’est ni programmable ni prévisible. Il s’agit d’un phénomène physique complexe. Comme dans tous les sites de production de ciment, la complexité s’est considérablement accrue en raison de changements rapides et continus, principalement liés à l’utilisation nouvelle et massive de combustibles alternatifs, qui créent de nouvelles réactions chimiques émergentes et imprévisibles. Dans ce contexte, il est essentiel de développer les capacités de résilience. Le développement de la pleine conscience individuelle (opérateurs) et collective (équipes), ainsi que le développement des capacités de pleine conscience par le biais de l’apprentissage semblent les plus difficiles. Les premiers résultats de ce projet de recherche apportent des contributions théoriques sur les obstacles à l’apprentissage et donc sur les liens complexes entre l’apprentissage et la pleine conscience. Ils apportent également des contributions pratiques sur la manière de créer les conditions qui favorisent les capacités de résilience des opérateurs et des équipes dans des environnements de travail dynamiques. Ces résultats ont été publiés dans une revue spécialisée[10]. La prochaine étape de ce projet de recherche consistera à comparer des organisations opérant dans deux secteurs à risque différents, une centrale nucléaire (contexte à haut risque) et une usine de production de ciment (contexte moins risqué), en mettant l’accent sur l’apprentissage et la pleine conscience.
Références
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4. Williams et al. (2017). Réponse organisationnelle à l’adversité : Fusing crisis management and resilience research streams. Academy of Management Annals, 11(2), 733-769.
5. Raetze et al. (2022). Resilience in Organization-Related Research : An Integrative Conceptual Review Across Disciplines and Levels of Analysis, 107(6), 867-897.
6. Levinthal, D. A. & Rerup, C. (2021). The Plural of Goal : Learning in a World of Ambiguity. Organization Science, 32(3), 527-908.
7. Ana Pizzuti Directeur de thèse : Thomas C. , Kaminska R. Recovery from Disasters : Building Territorial Resilience Capabilities through Relationships and Dialogue (Récupération après une catastrophe : renforcement des capacités de résilience territoriale par le biais des relations et du dialogue).
8. Projet ELSE. (2021). Présentation du projet ELSE. https ://univ-cotedazur. eu/europeanleadership-for-safety-education/else-project-presentation
9. Yoann Guntzburger (Assistant Professor of Science and Technology Studies) et Pierre Daniel (Associate Professor in project management) font partie de l’équipe du projet.
10. Rouby & Thomas (à paraître). From individual to collective qualities of attention in dynamic work settings : learning barriers to development of collective mindful attention. M@n@gement
Les sciences numériques pour contribuer à la transition écologique
Auteur
Martine Olivia
a Inria, Sophia Antipolis, France
I. La matérialité de l’immatériel Depuis près de cinq ans, de plus en plus d’études nous font prendre conscience de la matérialité des technologies numériques et de leur impact négatif sur l’environnement. L’empreinte carbone des technologies numériques est loin d’être négligeable et, surtout, elle croît de manière exponentielle : plus elle est importante, plus elle augmente rapidement. La part du secteur numérique dans les émissions mondiales de GES est estimée entre 2 et 4 %, selon les études [Freitag]. Il y a plus de terminaux sur la planète que d’habitants, et un centre de données ouvre chaque semaine dans le monde [CCC]. La plupart des émissions de gaz à effet de serre sont produites au cours du processus de fabrication, qui consomme également beaucoup de métaux rares, ce qui a de graves conséquences sur l’épuisement des ressources et la pollution. Pour compléter le tableau, il est important de souligner les fortes inégalités entre les pays en matière de technologie numérique : alors que les pays riches profitent pleinement des services TIC, les pays pauvres souffrent de la pollution générée par l’extraction des ressources minérales et par la fin de vie des équipements. Alors que 86 % de la population française utilise Internet, ils ne sont que 35 % au Ghana, lieu de dépôt final des déchets électroniques du monde entier, et 6 % en RDC, premier producteur mondial de cobalt. Le développement actuel de la technologie numérique n’est pas durable à bien des égards !
Les estimations de l’empreinte environnementale sont entachées d’incertitude et doivent être considérées comme des ordres de grandeur. La connaissance de ces ordres de grandeur peut suffire à orienter les choix politiques ou à prendre les résolutions législatives qui s’imposent. Il convient de noter que cette science est jeune (un peu plus de 10 ans) et qu’elle a fait d’immenses progrès. Aujourd’hui, une méthodologie normalisée (ISO 14040/44) est disponible : l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) [Ligozat, Rasoldier]. Il comprend les impacts environnementaux (jusqu’à 18 indicateurs) d’un produit ou d’un service tout au long de son cycle de vie, de la conception à la fin de vie, y compris la production, le transport et l’utilisation.
II. L’effet rebond : une pierre dans le jardin de la croissance verte Ce phénomène a été observé pour la première fois en 1865 par l’économiste W. S. Jevons : la consommation de charbon en Angleterre aurait dû diminuer en raison de l’amélioration des performances des machines à vapeur, mais elle a au contraire fortement augmenté ! L’efficacité des technologies numériques n’a cessé de s’améliorer depuis leur apparition au milieu du siècle dernier, mais leur empreinte carbone n’a cessé d’augmenter. Par exemple, l’amélioration de l’efficacité énergétique des serveurs est paradoxalement suivie d’une plus grande consommation d’énergie, en raison du nombre croissant de serveurs et de calculs. Selon les affirmations des opérateurs, les technologies 5G devraient diviser la consommation d’énergie par gigabit transporté d’un facteur 10 par rapport à la 4G, une fois qu’elles auront atteint leur maturité d’ici 2025, puis d’un facteur 20 d’ici 2030. Cependant, le nombre de Gbits transportés ne restera pas constant. Selon une étude [OpenSignal] menée dans six pays, les utilisateurs de la 5G consomment 2,7 fois plus de données que les utilisateurs de la 4G. Malgré un degré d’incertitude élevé dû à de nombreuses inconnues (déploiement effectif par les opérateurs, adoption par les entreprises et les consommateurs), l’impact carbone du déploiement de la 5G en France pourrait augmenter significativement l’empreinte carbone des technologies numériques [HCC]. Si l’effet rebond est économiquement intéressant, il est dramatique d’un point de vue environnemental : une partie, voire la totalité, des bénéfices environnementaux obtenus grâce à l’amélioration des technologies sont annulés par une augmentation de l’utilisation [Combaz]. C’est une pierre dans le jardin de la croissance verte. Les effets de rebond ne concernent pas seulement l’efficacité énergétique. Chaque fois qu’une nouvelle technologie est censée faire gagner du temps ou de l’argent, ces économies sont utilisées pour consommer davantage du même produit (effet de rebond direct) ou d’un autre produit (effet de rebond indirect). Ainsi, toute évolution technologique entraîne des effets induits qui sont difficiles à prévoir et trop souvent ignorés. Il est pourtant essentiel d’évaluer ces effets si l’on veut " contribuer à l’évolution de la technologie numérique en réduisant ses impacts environnementaux " [CCC].
III. Évaluer les avantages environnementaux d’une solution numérique
A l’inverse, le numérique est considéré comme un " formidable levier pour la transition écologique et la lutte contre le changement climatique " [CCC]. La communauté scientifique a fait preuve d’un grand dynamisme sur ce sujet dans des domaines aussi variés que les transports, la construction, l’industrie manufacturière, l’agriculture et l’énergie. Mais il est essentiel de mieux évaluer le bénéfice environnemental net d’une solution, sans oublier l’impact environnemental de la solution elle-même [The Shift Project]. Certaines solutions peuvent alors ne présenter que peu ou pas d’avantages pour l’environnement si les gains énergétiques de la phase d’utilisation sont compensés par les coûts environnementaux liés à la phase de fabrication ou à la fin de vie. Une évaluation ACV est essentielle pour décider de déployer ou non une technologie, éventuellement de réglementer son utilisation et, le cas échéant, de ne pas retarder les actions alternatives ou la recherche. Cependant, une telle évaluation est rarement réalisée dans le cadre d’études scientifiques. Par exemple, dans le domaine de l’IA, l’évaluation de l’impact environnemental se limite souvent à la consommation d’énergie, négligeant la production et la fin
de vie de l’équipement. Selon [Ligozat], parmi les 57 articles proposant des applications de l’IA à des domaines à fort potentiel d’adaptation ou d’atténuation du changement climatique, la moitié d’entre eux n’inclut aucune évaluation environnementale et aucun ne prend en compte l’impact de l’apprentissage automatique ! Dans la mesure du possible, les estimations doivent également tenir compte des effets induits. De telles estimations sont difficiles à réaliser et comportent des incertitudes, mais elles sont possibles et instructives comme le montrent certains travaux récents (voir [Ligozat, Rasoldier]) et des études [AIE]. La recherche doit continuer ! Toutes les parties prenantes (universités, entreprises et gouvernements) ont un rôle à jouer et doivent collaborer pour mener à bien cette tâche.
IV. Recherche scientifique de basse technologie
Au fur et à mesure de la prise de conscience, l’idée de suffisance fait son chemin. Mais pour l’instant, elle se limite surtout à des actions individuelles : garder son smartphone le plus longtemps possible, limiter le temps de visionnage des vidéos, etc. Les citoyens sont confrontés à des injonctions contradictoires : acheter plus pour faire tourner l’économie, consommer moins pour ne pas polluer la planète !
Les effets de rebond ont des causes structurelles : les politiques de croissance des gouvernements et des entreprises, les stratégies commerciales et les normes sociales, techniques et réglementaires. Il faut d’abord s’attaquer à ces causes. À l’échelle mondiale, le découplage espéré entre la croissance économique et toutes les pressions environnementales critiques (croissance verte) ne s’est pas produit et il est peu probable qu’il se produise à l’avenir [BEE, AEE, Parrique]. La technologie seule ne nous permettra pas de poursuivre le scénario " business as usual " tout en préservant les ressources vitales de la planète. Mais elle pourrait nous aider à mettre en œuvre une suffisance juste et heureuse : vivre mieux avec moins.
L’objectif des approches " low-tech " est de répondre aux besoins de la société tout en limitant le recours à la technologie [Bihouix]. Le terme " low-tech " est utilisé pour les techniques, technologies, services et savoir-faire qui suivent trois grands principes : l’utilité, l’accessibilité et la durabilité. Elles fournissent les clés pour répondre à nos besoins, tout en respectant les hommes et la planète " [Low-techs Lab]. Ils sont éco-conçus, résilients, robustes, réparables, recyclables, agiles et fonctionnels. Partout dans le monde, des initiatives naissent et se développent, notamment dans les pays du Sud, où la suffisance est une réalité économique. Quelque 823 projets dans 87 pays et dans 12 domaines sont référencés dans la base de données Low-tech Lab. La recherche universitaire hésite encore à s’intéresser aux basses technologies et se limite principalement à l’éco-conception. Elle pourrait s’impliquer davantage, en partenariat avec les pays émergents ou avec les " tiers-lieux " très actifs, qui contribuent à l’émergence d’un nouveau mode de vie fondé sur l’intelligence collective et la coopération. Innovation et suffisance sont compatibles !
V. Prenons un peu de recul et développons une nouvelle imagination
La suffisance n’est pas une fin en soi, mais pourrait être le seul moyen de vivre dans les limites de la planète et de parvenir à un modèle de société radicalement différent, fondé sur les principes de la durabilité. Pour participer activement à la transformation inéluctable de la société, la recherche scientifique doit également se transformer. Les chercheurs doivent prendre du recul et considérer les effets des technologies auxquelles ils contribuent : les effets de rebond mais aussi les effets sociaux. Cela nécessite un débat plus large sur les questions scientifiques et techniques, sur la gouvernance de l’activité scientifique et sur la relation entre la recherche scientifique et la société [MakeSEnS].
La recherche cloisonnée ne peut pas répondre aux questions environnementales, qui sont globales et systémiques. Une approche commune et collective doit être développée afin de produire les connaissances nécessaires et de construire des communautés transdisciplinaires à long terme. Ces communautés devraient inclure non seulement des scientifiques, mais aussi des économistes, des historiens, des sociologues, des philosophes, etc. De tels espaces de discussion ont émergé récemment au niveau national en France avec le collectif Labos1point5 et le GDS EcoInfo, par exemple, et localement au sein de certaines universités [La fabrique des questions simples, Plan B]. Il est essentiel de promouvoir ces espaces de débat, mais ils doivent aussi interagir avec la société dans son ensemble, afin de développer un nouvel imaginaire collectif, indispensable à la transformation de la société.
Références
Articles de revues et de conférences :
[Freitag] L’impact des TIC sur le climat : A review of estimates, trends and regulationsFreitag et al, 2021 - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8441580/
[Combaz] Le numérique dans l’Anthropocène - Combaz & Bol - https://conf-ng.jres.org/2021/ document_revision_1598.html?download
[Ligozat] Démêler les impacts environnementaux cachés des solutions d’IA pour l’environnement -
Ligozat & all - https://arxiv.org/abs/2110.11822
[Rasoldier] Quel est le degré de réalisme des affirmations concernant les avantages de l’utilisation des technologies numériques pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre ? Rasoldier & all - https://computingwithinlimits.org/2022/papers/limits22-finalRasoldier.pdf
Rapports et études :
[CCC] Accompagner l’évolution du numérique pour réduire ses impacts environnementaux - Convention Citoyenne pour le Climat - https://propositions. conventioncitoyennepourleclimat.fr/pdf/pr/ccc-produireettravailler-accompagner-levolution-du-numerique-pour-reduire-ses-impacts-environnementaux.pdf
[OpenSignal] Francesco Rizzato - https://www.opensignal.com/2020/10/21/5g-users-onaverage-consume-up-to-27x-more-mobile-data-compared-to-4g-users
[HCC] Maîtriser l’impact carbone de la 5G - Haut Conseil pour le Climat - https://www. hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2020/12/hcc_rapports_5g-en.pdf
[EEA] Croissance sans croissance économique - Agence européenne pour l’environnementhttps://www.eea.europa.eu/publications/growth-without-economic-growth
[The Shift Project] Implementing digital sufficiency - https://theshiftproject.org/en/article/ implementing-digital-sufficiency/ [IEA] Digitalisation et énergie - IEA - https://www.iea.org/reports/digitalisation-and-energy [EEB] Decoupling debunked - Evidence and arguments against green growth as a sole strategy for sustainability - European Environmental Bureau - https://eeb.org/wp-content/ uploads/2019/07/Decoupling-Debunked-Executive-Summary.pdf
[MakeSEnS] Sciences, Environnements et Sociétés : Rapport long du groupe de travail MakeSEnS d’Inria - https://hal.inria.fr/hal-02340948v1
[Plan B] Anthropocène : Plan B, création de connaissances pour répondre aux enjeux sociétaux de manière soutenable dans les limites planétaires - https://hal.inria.fr/hal03341576/document
Sites web :
[EcoInfo] GDS du CNRS - https://ecoinfo.cnrs.fr/le-gds-ecoinfo/ [Labos1point5] https://labos1point5.org/ [Low-techs Lab] https://lowtechlab.org/en [France Tiers-lieux] https://francetierslieux.fr/ [La fabrique des questions simples] https://ecoleurbainedelyon.universite-lyon.fr/lafabrique-des-questions-simples-233379.kjsp
Livres :
[Bihouix] L’âge des Low-Techs - Philippe Bihouix [Laurent] Sortir de la croissance - Éloi Laurent [Parrique] Ralentir ou périr - Thimothée Parrique
Encourager l’utilisation des concepts de la biologie évolutive et de la protection des écosystèmes pour atténuer les causes et les conséquences du changement climatique dans l’agriculture.
Auteur
Étienne Danchina
a Université Côte d’Azur, INRAE, CNRS, Institut Sophia Agrobiotech, Sophia Antipolis, France
Introduction
J’ai rédigé ce plaidoyer à la fois en tant que citoyen d’un monde qui change en raison du changement climatique et de la perte de biodiversité, et en tant que scientifique dont les recherches ont le potentiel d’informer les scientifiques translationnels et les décideurs politiques et de conduire à des innovations qui pourraient à terme contribuer à l’atténuation du changement climatique et de ses conséquences.
Deux paramètres principaux influencent directement le changement climatique causé par les êtres humains : (i) l’impact individuel de chaque citoyen en raison de son comportement et de ses habitudes de consommation, multiplié par (ii) le nombre d’individus sur terre. En ce qui concerne l’évolution de la population humaine mondiale, une étude récente combinant plusieurs scénarios prévoit un pic probable à 9,73 milliards d’individus (8,8-10,9 intervalle d’incertitude) vers 2064 (figure 1), suivie d’une diminution à 8,8 milliards en 2100 (intervalle d’incertitude 6,83-11,8)1. Cela signifie que les jeunes de la génération actuelle et de la suivante connaîtront les niveaux de population les plus élevés de la planète. Un pic démographique se traduit par un pic de la demande d’énergie, de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux, de logements, d’équipements, etc. qui soumet notre planète à une forte pression. Bien que des investissements supplémentaires dans l’éducation des femmes et l’accès à la contraception puissent accélérer la baisse de la fécondité et ralentir la croissance démographique, la tendance reste à la croissance avec un pic dans les 40-45 prochaines années.
Figure 1. Prévisions de la population mondiale dans les scénarios de référence, de ralentissement, d’accélération, de rapidité et de rythme des objectifs de développement durable (ODD), 1990-2100 selon la référence. 1; UI= intervalle d’incertitude.
I. Plaidoyer en tant que citoyen d’un monde en mutation Compte tenu de ce paramètre de la population et de la croissance des besoins qui en découle, et indépendamment des découvertes scientifiques et des progrès technologiques attendus, des efforts collectifs doivent être déployés pour réduire l’impact des individus sur l’environnement en modifiant leurs habitudes et leurs comportements. Les rapports successifs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) fournissent des lignes directrices claires pour parvenir aux changements de comportement nécessaires à la réduction des gaz à effet de serre d’origine humaine, qui sont à l’origine du changement climatique. Cependant, pour que la population adhère à ces mesures, les gouvernements et les institutions doivent eux-mêmes adopter des comportements irréprochables et exemplaires. Récemment, plusieurs graves absurdités écologiques comme l’organisation de la Coupe du monde de football au Qatar avec des stades climatisés en plein air ou l’organisation des Jeux olympiques d’hiver en Asie au milieu du désert d’Arabie saoudite ont eu un effet doublement préjudiciable. Premièrement, en tant que source majeure de dégradation des écosystèmes et d’émissions de gaz à effet de serre, et deuxièmement, ces terribles exemples ont des effets désastreux sur l’acceptation par les populations de mesures visant à réduire leur propre impact environnemental. Ces incohérences mettent en péril une grande partie des efforts déployés pour tenter de changer les comportements et l’absence de condamnation de la part de la communauté internationale est aussi incompréhensible que la décision d’attribuer ces événements dans ces conditions. Si la génération précédente n’était pas suffisamment informée des conséquences écologiques de ses décisions et de ses actes, il n’y a aucune excuse pour la génération actuelle qui sait et est largement informée mais décide d’ignorer les conséquences. Ceci est particulièrement vrai pour ce segment de la population qui gouverne des Etats, des institutions ou de grandes entreprises et qui a généralement un niveau d’éducation élevé. À mon avis, ces délits sont encore possibles en raison d’un sentiment d’impunité totale. Il faut absolument que cela change et que les règles internationales intègrent rapidement la notion d’ " écocide " à différents niveaux jusqu’à celui de " crime contre la planète " , pour les cas les plus terribles, en s’inspirant de la notion de crime contre l’humanité. Cette idée d’une loi sur l’écocide a déjà été proposée à de multiples reprises avec des arguments clairs et de bon sens, mais n’a jamais été adoptée 2,3. En définitive, les écocides ont non seulement un impact négatif direct sur les écosystèmes, mais aussi un impact négatif à plus long terme sur le bien-être et la santé de communautés et de populations entières, menaçant même leur survie. Ces " crimes contre la planète " devraient être plus unanimement condamnés et les personnes informées responsables de ces décisions devraient risquer des poursuites, de la prison et des amendes suffisamment élevées pour être dissuasives. L’argent généré par ces amendes pourrait à son tour être utilisé pour soutenir des actions de lutte contre le changement climatique, y compris l’amélioration de l’enseignement scientifique dans le monde entier.
II. Plaidoyer en tant que chercheur scientifique travaillant sur la santé des plantes
Selon le sixième et dernier rapport d’évaluation du GIEC (chapitre 2 du groupe de travail III), l’agriculture, la sylviculture et les autres utilisations des terres sont collectivement responsables d’environ 22 % des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine dans le monde (figure 2).
Cette évaluation a été qualifiée de " preuves solides - accord élevé " et place l’agriculture et les autres utilisations des terres modifiées par l’homme comme la troisième source d’émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, après les systèmes énergétiques et l’industrie, bien qu’avec de grandes différences régionales. Dans le secteur agricole, l’utilisation et la conversion des terres sont à elles seules les principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre (51 %). Logiquement, selon le rapport du GIEC (chapitre 7 du groupe de travail III), le principal moyen d’atténuation, avec le plus grand potentiel de réduction des émissions, est la protection des écosystèmes (forêts, zones humides, savanes et prairies).
Figure 2. Total annuel des émissions anthropiques de gaz à effet de serre par grand secteur économique. (GHG= gaz à effet de serre, AFOLU= agriculture, sylviculture et autres utilisations des terres).
Comme indiqué dans l’introduction, la population mondiale augmente. En outre, le régime alimentaire change dans les pays en développement. Ces deux paramètres augmenteront la demande alimentaire mondiale et exerceront une pression encore plus forte sur le secteur agricole. Pour répondre à la demande de cultures correspondante, une augmentation de 25 à 70 % par rapport aux niveaux de production actuels sera nécessaire4. Cela ne peut se faire au prix d’une augmentation de la surface des terres cultivées, car l’utilisation et la conversion des terres sont la principale source d’émissions de gaz à effet de serre dans l’agriculture. Il faut donc améliorer le rendement par surface. Toutefois, cet objectif ne peut pas non plus être atteint en appliquant davantage d’engrais et de pesticides synthétiques, car le premier est une source connue de gaz à effet de serre N2O et le second a un impact négatif sur la biodiversité et pollue l’eau et les sols. Outre les progrès réalisés dans la sélection des variétés de cultures et l’utilisation plus large de l’agroécologie, il convient de trouver des alternatives plus durables aux engrais et aux pesticides actuellement utilisés. Une étude portant sur cinq grandes cultures qui assurent la subsistance de milliards de personnes (blé, riz, maïs, pomme de terre et soja) a montré que les ravageurs et les parasites sont responsables de pertes de rendement annuelles moyennes de 17,2 à 30,0 %, selon la culture5. Et ce, malgré les efforts considérables déjà déployés pour les contrôler. En outre, le changement climatique a été associé à une réduction de l’efficacité des pesticides6 et à l’extension de la répartition des ravageurs et des parasites vers les pôles7. L’agriculture est donc à la fois cause et victime du changement climatique. En tant que biologiste évolutionniste travaillant pour l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), j’espère que mes recherches pourront contribuer, même modestement, à l’atténuation du changement climatique et de la perte de
biodiversité. Mon objectif principal est de comprendre comment les ravageurs et les parasites ont acquis la capacité de manipuler leurs hôtes et comment ces espèces s’adaptent aux changements environnementaux, y compris les systèmes de défense des hôtes et les méthodes déployées pour les contrôler. Je suis convaincu qu’une meilleure compréhension de l’évolution et de l’adaptation de ces espèces favorisera le développement de solutions plus respectueuses de l’environnement, plus durables et plus efficaces pour réduire les dommages causés à l’agriculture par les ravageurs et les parasites. Pour étudier ces questions, j’utilise la génomique comparative et évolutive et la bioinformatique, y compris l’intelligence artificielle en collaboration avec Université Côte d’Azur. Malgré son fort potentiel, l’évolution et ses concepts n’ont pas encore pleinement profité à tous les domaines de la recherche biologique et à leurs applications8. Je préconise une adoption plus large des concepts de la biologie évolutive dans la recherche, y compris des applications dans le développement de nouvelles méthodes de lutte contre les parasites agricoles ainsi que des décisions politiques fondées sur l’évolution pour la protection de la biodiversité et la préservation des écosystèmes.
Remarques finales
Comme nous l’avons vu dans la section II, la protection des écosystèmes est le principal moyen d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur agricole, un secteur soumis à de fortes pressions en raison de la croissance de la population mondiale. Cette protection des écosystèmes nécessite des efforts collectifs et ne peut être réalisée que si des règles et des réglementations appropriées sont appliquées. Cela peut se faire en appliquant des mesures de protection des écosystèmes, y compris des lois permettant des procès pour écocide ou crimes contre la planète, comme proposé dans la section I. Étant donné que les ravageurs et les parasites évoluent généralement plus vite et sont plus rapidement adaptés au changement climatique que les hôtes que nous voulons protéger, je préconise également une adoption plus large des concepts de la biologie évolutive pour aider et guider le développement de moyens plus efficaces d’atténuation des effets.
Bibliographie
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Les technologies du vivant, une nouvelle perspective de Deeptech pour favoriser les transitions climatiques et écologiques
Auteurs
Aura Parmentier-Cajaiba a, Julien Mazza b
a Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7321 GREDEG, EUR ELMI, Nice, France
b Université Côte d’Azur, EUR HEALTHY, Nice, France
Introduction
L’humanité est entrée dans l’Anthropocène, une ère géologique au cours de laquelle les effets des actions humaines sur la Terre ont été démontrés (Crutzen & Stoermer, 2000), en particulier sur le climat et les milieux naturels. Ce contexte global implique de s’engager dans des efforts d’adaptation de nos sociétés afin de respecter les limites planétaires (Stephen et al, 2015) et donc d’atténuer le changement climatique.
L’institutionnalisation des questions climatiques se fait à tous les niveaux de gouvernance (Chateauraynaud et Debaz, 2017). Le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) souligne les faiblesses des actions mises en œuvre jusqu’à présent (GIEC, 2021) mais montre que des solutions pour atténuer le changement climatique existent déjà.
L’Agence française de développement (AFD) reconnaît que le dérèglement climatique représente un défi industriel (2017) et identifie l’innovation Deeptech comme un moyen de le surmonter. La deeptech est définie comme la production d’innovations basées sur des activités intensives de R&D menées sur une longue période. C’est pourquoi la recherche et les jeunes entreprises qui s’y consacrent exigent beaucoup de capital et de temps.
L’agriculture est ciblée comme l’un des domaines où des efforts doivent être entrepris (Pachauri et Meyer 2014) pour répondre aux contraintes climatiques. Sur la base d’un cadre théorique permettant de caractériser les technologies en fonction de leur capacité à respecter les limites planétaires, cet article vise à montrer que les projets Deeptech pour l’agriculture sont une bonne illustration du fait que Deeptech offre la possibilité de se développer dans les limites planétaires à certaines conditions.
1. Technologies et Anthropocène : comment rester dans les limites planétaires ?
Comme indiqué ci-dessus, les projets et les innovations Deeptech ont un réel potentiel pour apporter des solutions aux problèmes environnementaux et climatiques (Nedayvoda et al, 2020), mais des controverses sont apparues quant à l’obtention des ressources nécessaires pour développer, mettre en œuvre et commercialiser ces innovations. Nedayvoda et al (2020) montrent que les technologies profondes sont un moyen de résoudre des problèmes environnementaux et climatiques complexes. Elle peut favoriser les gains de productivité dans une variété d’industries à forte intensité de ressources, tout en réduisant les dommages causés aux milieux naturels.
Les auteurs donnent des exemples dans des secteurs de haute technologie ainsi que dans d’autres secteurs apparemment moins technologiques et pourtant vitaux, comme l’agriculture. Ils font référence à nos usages technologiques quotidiens (numérique, énergies, etc. ) (Meadows et al. , 1972, 1992, 2012; Murphy et al. 2021) mais il en va de même pour la consommation de base telle que notre alimentation quotidienne (Bowles et al. , 2019). Dans cet article, nous proposons d’approfondir un cadre théorique qui propose une classification des technologies en fonction de leur capacité à long terme à favoriser un avenir durable.
Ce cadre théorique émergent classe les propriétés des technologies en fonction de leur capacité à assurer la cohabitation sur terre des êtres humains et des autres entités vivantes. Selon José Halloy et al. (2020, p. 120), les technologies doivent être analysées dans le cadre de l’ " Anthropocène " .
La question est alors de savoir si un système technique est durable d’un point de vue écologique sur une longue période, par opposition aux systèmes techniques qui ont des effets néfastes en raison de leur impact sur les ressources non renouvelables et/ou sur les milieux naturels.
Dans cette perspective, la durabilité est définie comme l’ensemble des matériaux, des processus (production, développement, maintenance, etc. ) et des activités qui peuvent durer à long terme sans épuiser les ressources non renouvelables, en particulier celles d’origine fossile à base de carbone (charbon, pétrole et gaz), ni même les utiliser (Halloy et al. 2020).
Le cadre proposé par Halloy et al (2020) a été formalisé par Monnin (2021a) comme suit et différencie les technologies Zombie des technologies vivantes.
Ressources Durabilité Fin de vie
Technologies zombies Fini (à long terme) épuisement
Technologies vivantes
Renouvelable (forte durabilité)
Durabilité minimale en ordre de marche
Durabilité maximale en ordre de marche
Durée de vie maximale en déchets
Durée de vie minimale comme déchets
Tableau 1 : traduit de Monnin (2021a, p. 21)
Dans ce contexte, l’Auteur (Monnin, 2021) souligne que les technologies zombies ne sont pas recyclables et, dans les rares cas où elles le sont, cela implique qu’elles utilisent une quantité d’énergie fossile qui les rend inefficaces d’un point de vue écologique profond. Si la plupart des solutions Deeptech sont des technologies de pointe qui vont révolutionner le monde (Nedayvoda, 2020), il s’agit surtout de technologies numériques qui utilisent des matériaux non renouvelables (drones, satellites, IA, etc. ), et selon le cadre théorique, elles sont considérées comme des " technologies zombies " parce qu’elles nécessitent une variété de ressources telles que des minéraux pour leur fabrication, de l’énergie pour leur utilisation à travers les réseaux numériques et sont difficilement recyclables en raison du manque de connaissances dans ce domaine. Cette vision de l’innovation est toutefois restrictive et d’autres perspectives existent. Le nouvel " Agenda européen de l’innovation " de la Commission européenne (2022a) a appelé à des solutions ciblant les principaux défis sociétaux. Comme dans le cas de l’énergie éolienne, des choix politiques audacieux, tels que ceux concernant le changement climatique et la protection de l’environnement, nécessitent une coopération étroite entre les secteurs public et privé. Les politiques sont amenées à changer en raison de la crise du poulet et de la guerre en Ukraine. Dans ce contexte, l’Union européenne inclut des idées telles que l’économie circulaire et l’économie efficace dans l’utilisation des ressources, en plus des technologies numériques, et reconnaît la nécessité pour les entreprises de développer de nouvelles capacités en termes de production, de commerce et de collaboration (Commission européenne 2022a). Nous pensons que penser en termes de technologies zombies et vivantes a le potentiel d’alimenter une telle ambition. Les technologies profondes sont le fruit de la recherche publique ou privée. Aujourd’hui, la recherche sur les technologies durables à long terme reste très marginale. Il faut faire preuve de créativité pour permettre l’émergence de technologies durables et construire des technologies vivantes qui respectent les contraintes biophysiques du système terrestre et préservent la pérennité de l’humanité. La section suivante donne un exemple d’utilisation des technologies vivantes dans un secteur très important, l’agriculture.
2. La technologie du vivant au service de l’alimentation : les technologies émergentes dans l’agriculture
Le poids de l’agriculture dans la crise climatique et environnementale est bien identifié et mesuré (IPCC 2021), en particulier l’usage des pesticides qui correspond à un " commun négatif " planétaire (Monnin 2021b) au sens où il a un impact sur le long terme et doit être pris en charge par les collectivités. Les politiques publiques peuvent agir à différents moments, à la fois pour éradiquer les pesticides et pour transformer les activités agricoles pour l’avenir. L’Union européenne dans sa stratégie " De la ferme à la table " (Commission européenne 2019) vise à développer une production alimentaire durable, cependant, elle précise toujours " que la technologie numérique est la clé du succès " (Commission européenne 2022b p. 6) à travers l’optimisation de l’utilisation des pesticides grâce à l’IoT. Si ces solutions doivent être explorées, elles proviennent de ressources non renouvelables et ont une durabilité minimale en état de marche et une durée de vie maximale en tant que déchets, à ce titre elles peuvent être classées comme technologie zombie (Monnin 2021a; Haloy et al 2021).
Dans la section suivante, nous présentons les technologies vivantes développées au sein d’Université Côte d’Azur qui ont le potentiel de contribuer à la transformation agroécologique. Pour parvenir à une agriculture qui offre des ressources alimentaires suffisantes, les pesticides peuvent être optimisés grâce aux solutions de l’agriculture 4. 0, mais d’autres solutions biologiques sont disponibles et peuvent conduire à la suppression des pesticides. Université Côte d’Azur avec l’INRAE a une longue histoire dans le domaine de la lutte biologique (ci-après biocontrôle) recherche et développement pour l’agriculture avec son centre de recherche Institut Sophia Agrobiotech (ISA). Le biocontrôle implique l’utilisation de différents types d’entités biologiques pour aider les agriculteurs dans leurs activités de culture. Il peut s’agir de micro-organismes tels que les bactéries ou de microorganismes tels que les insectes, mais aussi de composés chimiques naturels tels que les phéromones. Le biocontrôle implique quatre stratégies différentes de lutte contre les parasites, qui vont des pratiques les plus courantes auxquelles les agriculteurs sont habitués à des stratégies qui impliquent un équilibre naturel à long terme. Les quatre stratégies sont le biocontrôle de conservation, le biocontrôle classique, le biocontrôle par inoculation et le biocontrôle par inondation (également augmenté).
Le biocontrôle par inondation implique une utilisation répétée chaque année et correspond aux pratiques actuelles. Toutes les autres stratégies sont très éloignées des pratiques agricoles actuelles. Le développement des techniques de biocontrôle est une solution viable pour réaliser la transition agroécologique et présente des opportunités pour développer des innovations Deeptech. Boutet et Parmentier-Cajaiba (2022) ont montré que les propriétés mêmes de chaque classe de biocontrôle appellent des modèles économiques adaptés (Boutet & Parmentier-Cajaiba, 2022). Cela signifie que pour développer tout le potentiel des différentes formes de biocontrôle, la société doit sortir des sentiers battus des pratiques agricoles actuelles et innover pour développer et diffuser ces innovations qui peuvent, à long terme, être cohérentes avec les exigences de l’écologie profonde.
1 L’utilisation d’organismes vivants pour supprimer la densité de population ou l’impact d’un organisme nuisible spécifique, en le rendant moins abondant ou moins dommageable qu’il ne le serait autrement " (Eilenberg, Hajek et Lomer, 2001) "
Conclusion
Université Côte d’Azur est déjà partie prenante de cette transformation. Grâce au Label Initiative d’Excellence, plusieurs programmes ont été créés, comme l’Académie 4 " Complexité et diversité des systèmes vivants " qui soutiennent des projets innovants, originaux et de qualité dans le domaine des sciences de la vie, ayant un impact sur la recherche nationale et internationale.
Université Côte d’Azur soutient également Deeptech dans des projets de biocontrôle comme Mycophyto et des projets d’entrepreneuriat comme Evolutiv Agronomy et Agroinnov. Cet exemple agricole montre que Deeptech a le potentiel de contribuer à la transformation écologique mais doit relever un triple défi : trouver les moyens d’intégrer les technologies du vivant à la fois dans les processus de production et dans les usages, réfléchir à différentes temporalités pour réaliser une transition dans les limites planétaires qui restent socialement acceptables, et accepter qu’il ne s’agit pas seulement de substituer des produits mais de changer notre mode de vie.
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Matériaux science contribuant à l’avenir durable
Auteur
Tatiana Budtova a
a Mines ParisTech, CNRS, UMR 7635 Centre de Mise en Forme des Matériaux
Compte tenu des problèmes liés aux changements climatiques mondiaux, j’aimerais plaider en faveur d’une utilisation responsable de la biomasse pour la fabrication de matériaux durables. Pour ce faire, j’utiliserai les principes de la chimie verte et je les appliquerai à la science des matériaux. Les principes de la chimie verte contiennent douze déclarations générales /1/ qui devraient guider non seulement les chimistes, mais aussi les spécialistes des matériaux, vers une recherche et une innovation responsables et durables. En clair, nous, qui inventons de nouveaux matériaux et procédés, des molécules au produit final, devons être réfléchis dans notre pratique et prendre en compte l’impact et les conséquences de notre travail et de nos procédés sur l’environnement. Je donnerai ci-dessous quelques exemples d’approches de la chimie verte, et je me concentrerai également sur l’utilisation de matières premières renouvelables, qui est le domaine de mes recherches et l’un des principes de la chimie verte.
Je voudrais commencer par les grands principes à prendre en compte, quelle que soit l’origine de la matière première, le mode de fabrication d’une molécule ou d’un matériau et son application. Tout d’abord, il est préférable de prévenir/réduire les déchets plutôt que de les traiter ou de les nettoyer une fois qu’ils ont été produits. Pour estimer et quantifier la " fraction de déchets " (appelée " facteur E " /2/) produite lors de la synthèse d’une nouvelle matière ou de la fabrication d’un nouveau produit, une formule simple a été proposée :
Une autre façon d’éviter autant que possible les déchets est de considérer l’ " économie de l’atome " /3/ :
La matière étant toujours liée à l’énergie, les processus doivent être efficaces sur le plan énergétique. Cela signifie que nous devons tout mettre en œuvre pour permettre la diminution de la consommation d’énergie. Un exemple de base consiste à effectuer des synthèses ou à fabriquer des matériaux à la température et à la pression ambiantes, dans la mesure du possible.
Concentrons-nous à présent sur l’utilisation des matières premières renouvelables. Le monde qui nous entoure dépend de la photosynthèse réalisée par la nature, qui utilise du CO2, de la lumière et de l’eau et produit de l’oxygène et des sucres, ces derniers étant la source d’énergie, de produits chimiques et de matériaux. La photosynthèse est un processus complexe que nous, les humains, ne pouvons pas encore reproduire; heureusement, la nature le fait en permanence. Pour l’instant, nous n’utilisons qu’environ 3 à 4 % de la biomasse produite sur la Terre. Cela ne signifie pas que nous devions épuiser les richesses de la nature, mais nous pouvons utiliser davantage les ressources naturelles et le faire de manière durable. Par exemple, nous pouvons utiliser la biomasse pour produire de l’énergie, des produits chimiques et des matériaux. J’aimerais donner ci-dessous trois exemples liés à l’utilisation de la biomasse : l’approche du bioraffinage, la matière " ancienne " pour de nouveaux matériaux et de nouvelles applications, et les ressources alternatives de la biomasse. La bioraffinerie est l’un des meilleurs exemples d’approche durable de l’utilisation de la biomasse. Dans sa forme idéale, cela signifie qu’il n’y a pas de déchets lors de la transformation de la biomasse en énergie et en matériaux. Par exemple, le traitement de la biomasse lignocellulosique dans le cadre du concept de bioraffinerie fait l’objet d’une attention croissante /4/ et commence à être appliqué par les entreprises de pâtes et papiers. Ils deviennent les producteurs non seulement de fibres de cellulose pour le papier et le textile, mais aussi de produits chimiques fins, de biocarburants et de nouveaux matériaux tels que la nanocellulose - pour le revêtement, les cosmétiques, la pharmacologie, les applications biomédicales et les matériaux pour l’énergie. Il reste cependant de nombreux défis à relever, car la lignocellulose est un matériau composite complexe et multicomposant qui nécessite des voies de traitement spécifiques en raison de sa récalcitrance; cela requiert de nouveaux paradigmes et approches de recherche, ainsi qu’une nouvelle chimie. L’application adéquate de l’approche du bioraffinage nécessite également le développement de nouvelles infrastructures et d’une nouvelle logistique. La recherche interdisciplinaire peut conduire à la création de nouveaux matériaux à partir de biomasse connue pour des applications inattendues et passionnantes. J’aimerais mentionner ici ce que l’on appelle les bio-aérogels, qui sont des matériaux légers, nanostructurés et entièrement d’origine biologique /5/. Par exemple, nous avons utilisé la pectine, qui est un gélifiant alimentaire, pour fabriquer des aérogels qui se sont avérés posséder une très faible conductivité thermique et qui sont donc extrêmement intéressants pour l’isolation thermique /6/. Ces mêmes bio-aérogels peuvent également être utilisés comme matrices d’administration pour la libération contrôlée de substances actives pour des applications pharmaceutiques et bio-médicales /7/. En gardant à l’esprit les principes de la chimie verte, nous travaillons maintenant non seulement à l’amélioration des performances des bio-aérogels, mais aussi à la réduction de la consommation d’énergie lors des étapes de traitement.
Lors de l’utilisation de la biomasse, l’une des questions importantes est d’éviter la concurrence avec la nourriture lors de la production de matériaux ou d’énergie. Il convient donc d’envisager des sources alternatives, telles que les microalgues. /8/. La combinaison de la biotechnologie, de la chimie et de la science des matériaux peut conduire à une collaboration interdisciplinaire riche et stimulante débouchant sur des matériaux et des processus qui rendent notre vie non seulement plus verte, mais aussi meilleure. Il convient de noter que tous les matériaux issus de la biomasse et leurs procédés de fabrication
ne sont pas durables. Les matériaux issus de la biomasse ne doivent pas être " toxiques " (au sens large du terme) pour la biosphère. La biodégradabilité doit être prise en compte. Pour évaluer la durabilité des matériaux, il convient de réaliser une analyse du cycle de vie du " berceau au berceau " : cette analyse dresse l’inventaire des ressources, de l’énergie utilisée pour fabriquer un produit et des déchets générés, c’est-à-dire depuis la collecte des matières premières jusqu’à la fin de la vie du produit et même jusqu’à sa " renaissance " .
En conclusion, nous sommes encore au début d’un long chemin vers un avenir durable, et l’une des solutions est une utilisation responsable de la biomasse. Beaucoup d’efforts et d’investissements sont encore nécessaires pour stimuler la recherche et combler le fossé entre le monde universitaire et l’industrie. Notre jeune génération a besoin d’un avenir durable et la science des matériaux doit et peut contribuer à son développement. J’appelle les collègues chercheurs, les éducateurs et les décideurs politiques à redoubler d’efforts pour promouvoir ce vaste programme, ainsi que pour populariser les principes de la chimie verte et y adhérer plus spécifiquement.
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Radioécologie, évaluation de l’impact des activités nucléaires sur les écosystèmes marins
Auteurs
Christophe Den Auwer a, Maria Rosa Becciaa Marie Yasmine Dechraoui Botteinb
a Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7272 Institut de Chimie de Nice, EUR Spectrum, Nice, France b Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7035 ECOSEAS, EUR LIFE, Nice, France
I. Positionnement [1]
Dans le contexte du changement climatique et des objectifs établis dans l’Accord de Paris de 2015, l’énergie nucléaire a été identifiée comme une alternative viable (mais pas unique) à l’utilisation d’énergies basées sur les combustibles fossiles[2], ce qui, bien sûr, a suscité et suscitera des préoccupations sociales, politiques et scientifiques concernant un éventuel accident ou une mauvaise utilisation de l’énergie nucléaire, l’héritage, la gestion à long terme des déchets et l’impact possible sur l’environnement. Bien que l’exposition aux radionucléides et aux rayonnements ne constitue pas un problème quotidien de santé publique, les préoccupations deviennent plus aiguës en cas d’événement nucléaire ou de déficience dans la gestion des déchets, et la possibilité d’une exposition suscite une interrogation constante de la part de la société et souligne le besoin d’informations et de contributions scientifiques. Les trois accidents civils majeurs de Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima, survenus respectivement en mars 1979, avril 1986 et mars 2011, ont largement contribué à la nécessité d’évaluer l’impact des rejets de radionucléides dans l’environnement. Dans le même temps, les technologies d’assainissement ont toujours été une opération difficile, car elles dépendent fortement de l’histoire physique et chimique du site considéré. Enfin, l’héritage des sites historiques de stockage et d’essais nucléaires tels que Mayak en Russie, Sellafield au RoyaumeUni ou Hanford aux États-Unis (liste non exhaustive) contribue également à la dissémination des radionucléides. Ces facteurs, qui s’ajoutent aux préoccupations générales, sociales et politiques concernant l’impact sur l’environnement, continuent de susciter des questions scientifiques fondamentales concernant tout nouveau rejet accidentel de radionucléides à la surface de la Terre. La plupart des études en radioécologie et en radiochimie environnementale ont pour but d’inventorier et d’évaluer le devenir et l’impact des niveaux inférieurs de radionucléides dans des compartiments spécifiques (par exemple, les minéraux, les sédiments, l’eau, les plantes, les organismes). Cette approche permet de surveiller les moments de transfert et d’accumulation à très grande échelle, mais elle ne permet souvent pas de décrire la forme chimique de l’élément en question en raison des très faibles concentrations d’éléments radioactifs. Par conséquent, les réactions chimiques au niveau moléculaire restent difficilement déchiffrables, car il est techniquement impossible (en raison de facteurs de dilution importants) d’évaluer la spéciation
directe. Dans le livre d’or de l’UICPA, la spéciation est définie comme la " distribution d’un élément parmi des espèces chimiques définies dans un système " [3] Par conséquent, non seulement la quantité (la dose), mais aussi la forme chimique (spéciation) sont des données d’entrée essentielles[4]. [Malgré ces limites, les tentatives visant à mieux comprendre les transferts de migration et d’accumulation dans l’environnement et les écosystèmes ont soulevé d’autres questions. Depuis le début de la recherche en radiochimie environnementale à Nice en 1980, l’approche est passée de la radioécologie pure à une radioécologie combinée à la radiochimie environnementale et même à la biochimie. La difficulté majeure pour atteindre cet objectif est de combiner deux échelles orthogonales : l’échelle des concentrations à l’état d’ultra-trace d’une part (en atomes par volume ou en unités de surface) et les grandes hétérogénéités spatiales du terrain d’autre part (en unités de longueur).
II. Études environnementales (marines) avec des radionucléides
D’une part, la chimie environnementale des radionucléides fait référence à l’étude chimique des radionucléides à l’état de traces métalliques dans les systèmes environnementaux. D’autre part, la radioécologie est une subdivision de l’écologie qui " a émergé en tant que discipline scientifique à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en réponse aux problèmes environnementaux posés par les retombées radioactives associées aux essais d’armes nucléaires " [5] Cette vision historique de la radioécologie semble exclure, bien que par omission, les effets possibles de la radioactivité naturelle (radiations) sur les écosystèmes. Au cours des premières décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, les études de radioécologie ont été motivées par l’étude de l’impact des rayonnements nucléaires et du transfert des radionucléides dans les écosystèmes.
Comme l’indiquent Rhodes et ses collègues dans un récent point de vue sur la radioécologie, " il existe un désir croissant d’incorporer les attributs de la science des écosystèmes dans l’évaluation des risques radiologiques et la recherche radioécologique […] " 5 ce qui place la radioécologie (principalement à très faibles doses) dans la perspective plus large de l’évaluation des risques écologiques (voir également les publications de la Commission internationale de protection radiologique, CIPR[6]) dans laquelle les êtres humains sont considérés comme faisant partie de leurs écosystèmes.
En résumé, la chimie environnementale des radionucléides et la radioécologie sont des approches distinctes mais complémentaires qui peuvent se chevaucher dans certains cas dans leur objectif d’étudier l’impact des radionucléides traces métalliques et de leurs rayonnements sur les
écosystèmes (qui peuvent ou non inclure l’homme). Les principaux facteurs pris en considération sont le radionucléide (ses propriétés chimiques et de rayonnement), l’objet d’intérêt (compartiments environnementaux, biotopes, espèces vivantes, humains inclus ou non, relations dose-effet au niveau de l’organisme individuel) et son échelle de concentration. Depuis 2011 à l’ICN et en collaboration avec le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) Ile de France, nous avons axé nos recherches sur l’étude des radionucléides en milieu marin, un compartiment clé de l’hydrosphère. L’hydrosphère couvre la majorité de la surface de la terre et constitue une source essentielle de biodiversité. Elle peut être définie comme la surface de la terre occupée par de l’eau ou de la glace (et de la neige). L’eau de mer représente donc la plus grande partie de l’hydrosphère (environ 96,5 %) et couvre à elle seule environ 71 % de la surface de la terre. Calottes glaciaires, glaciers et neige permanente sont le deuxième compartiment avec environ 1,74% de l’eau totale sur terre alors que les autres sources d’eau douce ne représentent que 1,76% de l’eau totale. [Par conséquent, les océans constituent un dépôt à long terme de polluants tels que les substances organiques, les métaux lourds stables ou les radionucléides. Les océans peuvent également être considérés comme le réceptacle ultime des rivières et des bassins versants. Dans l’eau de mer, l’accumulation de plusieurs métaux lourds dans les organismes marins a été largement étudiée à tous les niveaux trophiques. C’est pourquoi le milieu marin a souvent été surveillé en tant que point de repère de la pollution.
Compte tenu de cette focalisation sur le système marin, notre approche s’écarte certainement d’une méthodologie basée sur des inventaires purs, car nous recherchons des voies pour étudier la spéciation dans les systèmes vivants. De cette manière, nous considérons la contamination des espèces marines par les radionucléides à l’état de traces métalliques comme un complément aux approches radioécologiques actuelles.
Nous avons considéré les espèces marines sentinelles de la pollution locale en raison de leurs habitudes sédentaires et de leur sensibilité bien connue aux polluants. Les oursins (échinodermes) et les moules (bivalves) sont des espèces marines sentinelles possibles, faciles à manipuler en laboratoire. Les moules font par exemple l’objet d’un programme international (le Mussel Watch Program) sur l’accumulation d’éléments traces métalliques. [8] Nous avons par exemple étudié les réactions biochimiques responsables de l’absorption de certains radionucléides traces métalliques (Nat-U, 60-Co, 137-Cs) par l’oursin Paracentrotus lividus en utilisant un système bien contrôlé d’aquariums contaminés par les radionucléides traces métalliques en question. [Pour le Nat-U par exemple, en utilisant des techniques de spectroscopie à rayons X combinées à des techniques analytiques, nous avons apporté la preuve de la métabolisation de l’uranium dans des P. lividus vivants. [Le taux d’accumulation de l’uranium trouvé dans le tube digestif est presque 3 fois et 10 fois plus élevé que dans les gonades, la coquille et les épines, respectivement. Nous avons également déterminé l’une des protéines cibles qui pourrait lier l’uranium dans ces organes. Ces données soulignent clairement la nécessité d’étudier la spéciation dans chaque compartiment séparément, étant donné que le taux d’accumulation de l’uranium est radicalement différent entre les trois compartiments.
III Remarques finales
Les niveaux de contamination à l’état d’ultra-trace dans l’environnement empêchent souvent l’utilisation de techniques spectroscopiques et la détermination de données directes sur la spéciation. L’hétérogénéité à différentes échelles nécessite également d’adapter la taille de la sonde à la taille de l’échantillon. Cela remet toujours en question la représentativité de la mesure. Ces deux conditions limitatives (niveaux environnementaux ultra-traces d’une part, et hétérogénéité d’autre part) ont jusqu’à présent constitué le goulot d’étranglement des études sur la spéciation. Dans notre effort pour introduire des données de spéciation dans les mesures environnementales (et radioécologiques), nous avons développé une méthodologie consistant en des expositions en laboratoire dans un environnement contrôlé qui tente de combler cette lacune méthodologique. Nos travaux récents sur les espèces marines utilisent cette approche qui recoupe la radioécologie et la radiochimie environnementale. La principale limite est certainement la validation de la représentativité des écosystèmes contaminés réels. À cette fin, il convient de veiller à compléter ces approches par des données de terrain, dans la mesure du possible.
En conclusion, l’obtention de données de spéciation nécessite un compromis méthodologique.
Néanmoins, les données d’entrée ainsi recueillies sont essentielles et peuvent avoir un impact sur les codes de calcul développés à plus grande échelle.
Références
1. Cet article est largement inspiré de l’article de Den Auwer et al. dans ChemPlusChem,, 2022, 87, e202200108
2. Le changement climatique et le rôle de l’énergie nucléaire, actes d’un colloque international Conference, Vienna, Austria, 7-11 October 2019, Proceedings Series - International Atomic Agence de l’énergie, 2020
3. Livre d’or de l’UICPA, https://goldbook.iupac.org , Jan. 2022
4. J. N. Wolfe, in Radioecology : Actes du premier symposium national sur Radioecology Held at Colorado State University, Fort Collins, Colorado, September 10-15 1961, Reinhold Publishing Corporation, 1963
5. O. E. Rhodes Jr. et al. Science of the Total Environment, 2020, 740 :140031
6. Organisation de l’ICPR, https://www.icrp.org/index.asp January 2022
7. Données USGS compilées et fournies par l’US Geological Survey, www.usgs.gov
8. J. Beyer, N. W. Green, S. Brooks, I. J. Allan, A. Ruusa, T. GomesaInger, L. N. Bråte, M. Schøyen, Marine Environmental Research 2017, 130, 338
9. MBARI, www. mbari. org. Voir les ressources en ligne du Monterey Bay Aquarium Research Institut.
10. B. Reeves, M. R. Beccia, P. L. Solari, D. E. Smiles, D. K. Shuh, L. Mangialajo, S. Pagnotta, M. Monfort, C. Moulin, C. Den Auwer, Environ Sci. Technol. 2019, 16, 7974-7983
Réflexions sur les incendies de forêt et les inondations
dans un contexte
de changements rapides du climat et de l’occupation des sols
Auteurs
Dennis Foxa Johnny Douvinetb Clotilde Saint-Martinc, Anna Serra-Llobet d, Matthieu Vignal b
a Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7300 ESPACE, EUR ODYSSEE, Nice, France
b Avignon Université, CNRS, UMR 7300 ESPACES, Avignon, France
c SDIS Bouches-du-Rhône, Marseille, France
d CCRM, University of California, Berkeley, USA
I. Comment le climat et l’occupation des sols évoluent-ils à un rythme sans précédent ?
Le changement climatique est le plus grand défi auquel les sociétés sont confrontées aujourd’hui et peut être décrit selon trois aspects interdépendants : les tendances temporelles progressives des températures et des précipitations, les changements dans les événements météorologiques à court terme et les impacts cumulatifs de ces deux composantes sur les écosystèmes et les sociétés (Donat et al. , 2016). En ce qui concerne les incendies de forêt et les inondations, nous nous attendons à ce que les températures plus élevées augmentent la durée de la saison des incendies de forêt, accroissent la superficie brûlée dans des conditions plus chaudes et plus sèches et étendent la zone territoriale susceptible d’être brûlée. Les précipitations devraient devenir plus extrêmes car l’air plus chaud entraîne une plus grande évaporation et augmente le volume d’eau qui peut être stocké dans les masses d’air avant que les températures du point de rosée ne soient atteintes. Indépendamment du changement climatique, l’occupation des sols subit des changements rapides à l’échelle mondiale pour des raisons démographiques et socio-économiques. Sur le plan démographique, il a fallu des milliers d’années à l’humanité pour atteindre une population mondiale d’environ 1 milliard d’habitants vers 1800. Depuis, en seulement 300 ans, la population devrait atteindre environ 10 milliards de personnes en 2100. Cette croissance exponentielle de la population a plusieurs répercussions, parmi lesquelles on peut citer la surexploitation des ressources du sol entraînant une dégradation irréversible des terres et la nécessité de défricher des zones forestières, en particulier dans les régions équatoriales, afin de compenser la perte de terres agricoles due à l’érosion des sols et à l’expansion urbaine. À mesure que la densité de population augmente, l’agriculture de subsistance ne peut plus répondre aux besoins d’une population croissante et les gens migrent vers les centres urbains où les perspectives économiques sont meilleures. Les migrations humaines devraient augmenter à mesure que les zones arides marginales deviennent plus chaudes et plus sèches, et donc moins propices à la vie
II. Incendies de forêts
Les incendies de forêt font partie intégrante de certains écosystèmes depuis des milliers d’années. Ils ont également été un outil de gestion des terres au fil du temps, dans le cadre des pratiques de débroussaillage par les bergers et de l’agriculture itinérante sur brûlis. Les incendies de forêt dépendent de la dynamique d’allumage et de propagation : une source de chaleur initiale doit d’abord déclencher un incendie, puis des facteurs environnementaux, tels que la température, la vitesse du vent et la température de l’air, doivent être pris en compte dans le processus d’allumage, la teneur en eau et les caractéristiques de la végétation déterminent la vitesse et la distance de propagation d’un incendie. Au cours des cent dernières années, le nombre d’incendies d’origine humaine a considérablement augmenté en raison des infrastructures (lignes électriques), des causes accidentelles (débroussaillage, étincelles, cigarettes, etc. ) et des causes intentionnelles (gain ou conflit). Les changements dans le climat et l’occupation des sols convergent pour favoriser des départs de feu plus fréquents, et certaines régions du globe, notamment l’Australie, la Californie et les forêts équatoriales, ont connu des saisons d’incendie sans précédent au cours des dernières années.
III. Risques d’inondation après un incendie
Les incendies de forêt ont des répercussions sur les processus hydrologiques (Shakesby et Doerr, 2006). La combustion de la végétation et de la couche de litière laisse le sol nu et exposé aux précipitations, de sorte que les taux d’infiltration sont généralement plus faibles après un incendie (Parise et Cannon, 2016). En outre, dans certaines circonstances, les molécules organiques volatilisées pendant l’incendie peuvent pénétrer dans le sol, se condenser et former des revêtements de surface hydrophobes sur les minéraux. Cette couche hydrofuge peut contribuer à augmenter le ruissellement.
Les incendies de forêt se produisent souvent dans des zones forestières en amont qui sont moins propices à l’agriculture ou au développement urbain. Souvent, les saisons estivales chaudes et sèches sont suivies d’une saison automnale pluvieuse, de sorte que les précipitations tombent sur des sols nus et escarpés susceptibles de générer des taux de ruissellement élevés. Le risque d’inondation est faible dans les hautes terres, mais les eaux de ruissellement se concentrent en aval et constituent un risque sérieux pour les zones urbaines situées dans les plaines alluviales ou les zones côtières, où la densité de population est souvent élevée. Le risque d’inondation est donc le plus élevé lorsque la séquence temporelle est une saison des pluies succédant à une saison sèche et chaude et que la séquence spatiale est une zone forestière escarpée en amont d’une zone urbaine plus plate.
Cette combinaison temporelle et spatiale est courante dans les environnements méditerranéens et autres. Lors de précipitations extrêmes, le ruissellement peut transporter de grandes quantités de sédiments grossiers, y compris des blocs rocheux, qui contribuent aux dommages en aval.
IV. L’étude de cas du Montecito est un événement emblématique (janvier 2018) Montecito est une ville du comté de Santa Barbara, Californie, États-Unis, qui correspond à la configuration spatio-temporelle décrite ci-dessus (Fig. 1). En décembre 2017, l’incendie Thomas (l’un des plus grands feux de forêt de l’histoire de la Californie) s’est étendu de la crête des montagnes de Santa Ynez jusqu’à l’apex des cônes alluviaux urbanisés en amont de Montecito. Seulement 20 jours plus tard (9 janvier 2018), la zone a été soumise à de fortes précipitations. L’événement a provoqué des écoulements rapides et soudains de boue, de rochers et de branches d’arbres d’une hauteur pouvant atteindre 5 m, à une vitesse estimée à environ 30 km/h, dans les ruisseaux, les vallées et les zones basses du Montecito situés en aval (Douvinet, 2022).
Figure 1. Localisation du Montecito et impacts des coulées de débris (adapté de Ciu et al. , 2019)
Le seuil de précipitations pour l’apparition de laves torrentielles a considérablement diminué en raison du pourcentage élevé de zones brûlées dans la partie supérieure du bassin versant : cela allait de 49 % dans le Hit Spring Creek à 85 % dans le San Ysidro Creek (Douvinet et al. 2020). Les conséquences humaines, économiques et environnementales ont été graves (Fig. 2). Les inondations et les coulées torrentielles de rochers, de boue et de débris ont fait 21 morts (et 2 disparus), et 163 personnes ont été hospitalisées pour des blessures. Au moins 408 maisons ont été détruites ou endommagées, 92 structures ont été complètement détruites et 163 structures supplémentaires ont été endommagées. Bien que les ruisseaux aient été encaissés de plus de 5 m dans le terrain environnant, les coulées de débris ont débordé des vallées, souvent au niveau des ponts, et ont transporté des blocs rocheux dans les zones résidentielles avoisinantes. Les dépôts de coulées de débris couvraient environ 7 km2 et la quantité cumulée de sédiments variait de 297 000 m3 à 880 000 m3.
Heureusement, avant l’événement de 2018, le Montecito avait un niveau élevé de conscience situationnelle des risques d’inondations et de coulées de débris après l’incendie en raison des événements précédents (Fig. 2). Des coulées de débris historiquement dommageables (1914, 1926, 1934, 1964, 1969, 1971, 1990, 2002) ont été enregistrées, et des recherches sur les coulées de débris sont en cours depuis la coulée de débris de 1934 à Montrose, qui a tué plus de 40 personnes. La prise de conscience des risques a été démontrée par des efforts coordonnés entre les agences du comté, de l’État et du gouvernement fédéral : (1) la détermination de la gravité des incendies comme un bon indicateur du risque d’inondation et de coulée de débris; (2) une évaluation des risques de
coulées de débris qui a montré une forte probabilité et un volume potentiel de coulées de débris provenant des zones brûlées; 3) un système d’alerte qui a prédit un potentiel important à extrême de coulées de débris dans les quatre jours précédant la tempête; et (4) une communauté d’urgence proactive qui a coordonné les ordres d’évacuation afin de réduire le nombre de victimes. Cette planification postérieure à l’incendie a permis de réduire considérablement le nombre de victimes.
Date des coulées de débris : 9 janvier 2018
Incendie de forêt : Feu Thomas Temps écoulé entre l’incendie et les précipitations : 33 jours
Temps écoulé entre l’incendie et les précipitations : 5 mois
Dommages : 5 morts, plus de 25 personnes déplacées
Figure 2. Impacts après les coulées de débris de 2018 (à gauche) et de 1914 (à droite) à Montecito
V. Remarques finales
Comme le climat continue de changer, des événements tels que la catastrophe du Montecito et d’autres événements similaires récents devraient devenir plus fréquents. Généralement, au printemps, l’humidité du sol et le réchauffement des températures favorisent la repousse de la végétation, de sorte que le risque d’inondation tend à diminuer de façon exponentielle la première année après un grand incendie. L’étude de cas démontre l’importance de la préparation à la gestion de crise. Le laps de temps qui s’écoule entre un grand incendie estival et une violente tempête automnale est court, allant généralement de quelques semaines à quelques mois. Dans ce laps de temps, les autorités locales doivent quantifier le risque, cartographier les zones les plus vulnérables, installer des structures d’atténuation (barrages de retenue, bassins de rétention, etc. ) et préparer une stratégie d’évacuation pouvant être mise en œuvre rapidement et efficacement lorsque les prévisions météorologiques l’exigent. Des recherches sont nécessaires pour optimiser ces étapes de la préparation à la gestion des inondations après un incendie en utilisant l’imagerie satellite, la modélisation hydrologique/hydraulique et les chaînes de commandement organisationnelles dans le cadre d’une approche multidisciplinaire.
Références
Cui Y, Cheng D, Chan D. (2019). Enquête sur les coulées de débris après un incendie à Montecito. Information géographique. 8 (5).
Donat M, Lowry A, Alexander L, Ogorman P, Maher N. (2016). Des précipitations plus extrêmes dans les régions sèches et humides du monde. Nature Climate Change. 6 508-513
Douvinet J. (2022). Évaluation de la susceptibilité aux coulées de débris après l’incendie Suivi de l’effet " chou-fleur " : A Case Study in Montecito, USA, in Floods - Understanding Existing and Emerging Risk Drivers in a Climate Change Context, edited by Dr. Tiago Miguel Ferreira IntechOpen, 13 p.
Douvinet J. , Serra-Llobet A. , Radke J. et Kondolf M. (2020). Quels enseignements tirer des coulées de débris post-incendie survenues le 9 janvier 2018 à Montecito (Californie, USA) ? " , La Houille Blanche, Revue International de l’Eau, 6, 25-25.
Parise M, et Cannon S. Wildfire impacts on the processes that generate debris flows in burned watersheds. Risques naturels. 61(1), 217-227.
Shakesby R. A. et Doerr S. H. (2006). Les incendies de forêt en tant qu’agents hydrologiques et géomorphologiques Earth-Science Reviews, 74, 269-307.
Pourquoi la (bio)diversité est-elle si importante ?
Auteur
Cécile Sabourault a
a Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7035 ECOSEAS, EUR LIFE, Nice, France
Le concept de biodiversité a été mis en évidence lors de la conférence de Rio en 1992 et est défini comme la diversité biologique de tous les organismes vivants sur Terre et à tous les niveaux, des gènes aux écosystèmes. La biodiversité peut être observée/étudiée à trois niveaux : la diversité écologique (écosystèmes), la diversité spécifique (espèces) et la diversité génétique (gènes).
La biodiversité est à la base du fonctionnement de tous les écosystèmes de la planète. Ces écosystèmes fournissent un grand nombre de services tels que la régulation du climat, le nettoyage de l’eau potable, la purification de l’air, la pollinisation des cultures, la fertilisation des sols et la fourniture de médicaments (Brondizio, E. S. et al. 2019). Une grande biodiversité maintient les écosystèmes en bonne santé et aide les humains à rester en bonne santé également (concept One Health). La biodiversité est également un élément essentiel de la solution au changement climatique et est donc bénéfique pour l’économie : au moins 40 % de l’économie mondiale provient des ressources biologiques.
Lorsque nous avons un impact sur la biodiversité par le biais de toutes sortes d’actions humaines, nous endommageons en fin de compte les écosystèmes et, par conséquent, tous les services écosystémiques. Les écosystèmes endommagés sont plus fragiles et leur capacité à faire face aux événements extrêmes est limitée. Nous devons maintenir des écosystèmes équilibrés et sains, qui nous protègent contre les catastrophes imprévues, l’émergence de nouvelles maladies et nous offrent souvent des solutions aux défis les plus urgents et les plus complexes.
Tout est question d’équilibre ! Tous les organismes vivants sont interdépendants pour leur survie. En d’autres termes, chaque espèce sur Terre contribue d’une manière ou d’une autre au fonctionnement de l’ensemble de l’écosystème. Si une espèce disparaît, ce rôle n’est plus assuré et le fonctionnement global de l’écosystème est perturbé, avec des répercussions parfois dramatiques.
Il existe de nombreux exemples de perte de diversité. Prenons le cas des insectes, qui constituent le groupe d’organismes le plus diversifié, avec plusieurs millions d’espèces. Tout le monde se plaint des méchants moustiques porteurs d’agents pathogènes, des chenilles voraces qui ravagent les cultures de maïs, etc. Mais en réalité, seul 1 % des insectes sont des ravageurs de cultures, alors que les insectes rendent de nombreux services, comme la pollinisation des cultures, le recyclage de la matière organique, la lutte contre d’autres ravageurs et l’équilibre des chaînes alimentaires. Les estimations de la perte d’espèces d’insectes vont de 50 à 75 %, ce qui est considérable (Jactel H. et al. 2020). Les principales causes de l’extinction de ces espèces d’insectes sont la destruction
de leur habitat, l’utilisation massive de pesticides (insecticides), le changement climatique et les espèces invasives. Par exemple, la disparition de certaines espèces d’insectes peut avoir un impact très important sur la pollinisation et la croissance des plantes, et donc sur le rendement des cultures. De plus, la disparition d’espèces d’insectes entraîne le déclin de leurs prédateurs : de nombreuses espèces d’oiseaux et de chauves-souris sont touchées, de même que les espèces de poissons sont affectées par la disparition des insectes aquatiques. Inversement, si certaines espèces des libellules (qui se nourrissent de larves de moustiques aquatiques) disparaissent en raison de la mauvaise qualité de l’eau (pollution), les populations de moustiques prospèrent ! Plongeons dans la mer…L’océan est responsable de 50 % de la production primaire sur Terre et soutient notre système alimentaire. Cependant, l’augmentation des charges en nutriments associée au changement climatique, tous deux résultant des activités humaines, accroît la consommation d’oxygène en modifiant la biogéochimie des océans (Breitburg D. et al. , 2018; Gattuso J. P. et al, 2021). La désoxygénation des sites côtiers affectera la biodiversité et les réseaux alimentaires et peut entraîner l’effondrement des écosystèmes, ce qui, en fin de compte, affectera la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des personnes qui en dépendent.
La diversité des organismes présents dans l’eau de mer est énorme et nous commençons seulement à comprendre les interactions biotiques entre les brouteurs, les producteurs primaires, les virus et les symbiotes (principalement parasites). Chaque millilitre d’eau de mer contient entre 10 et 100 milliards de micro-organismes et de virus. Si le rôle majeur de ces organismes dans les processus biogéochimiques est bien connu, les interactions entre espèces et le rôle des virus sont moins documentés et restent à découvrir. Dans le cadre du projet Tara Oceans, les associations et les interactions entre les organismes planctoniques ont été étudiées et ont fourni une ressource pour soutenir la recherche sur les réseaux alimentaires océaniques (Lima-Mendez G et al. , 2015). Le rôle des virus et des parasites est souvent bénéfique pour l’écosystème. Par exemple, les parasites unicellulaires peuvent se multiplier rapidement pour contrôler les proliférations de dinoflagellés toxiques qui menacent les écosystèmes marins, et contribuer ainsi au maintien d’un écosystème sain (Chambouvet A. et al. 2008). Le fonctionnement des communautés microbiennes océaniques est comparable à celui des communautés microbiennes du système digestif humain. Ainsi, ces exemples illustrent parfaitement que chaque espèce est importante à préserver. Il ne faut pas se concentrer uniquement sur les espèces emblématiques ou patrimoniales (par exemple les baleines), mais chaque maillon de la chaîne compte (préservation du krill, le plancton dont se nourrissent les baleines).
De même, les actions de conservation de Posidonia oceanica, plante marine endémique de la Méditerranée, sont utiles si elles n’endommagent pas les habitats adjacents : le développement de systèmes d’ancrage en dehors des herbiers, qui servent de nurserie à de nombreuses espèces animales, est très intéressant, mais ces systèmes d’ancrage doivent aussi être installés en dehors des habitats adjacents de sédiments mous, certes moins emblématiques, mais dont le rôle écologique est tout aussi crucial ! Les habitats de sable servent de refuge à une faune riche et exceptionnelle. Ces écosystèmes de sédiments mous sont indispensables car les organismes qu’ils hébergent sont eux-mêmes liés à la chaîne trophique des grands prédateurs (poissons et vertébrés marins). Et parce que nous sommes enclins à mieux protéger ce que nous connaissons bien, la première action doit être l’éducation, si possible dès le plus jeune âge. Nous devons expliquer l’importance
du maintien de la diversité des organismes et promouvoir la conservation de toutes les espèces, de l’hippocampe à la méduse !
Enfin, l’importance de la diversité doit aussi se retrouver au niveau des institutions et des organisations : promouvoir la diversité en termes de genre, de culture et d’origine est un moyen de résoudre les principaux défis et donc de faire avancer le collectif !
Un peu comme la morale de la fable de La Fontaine " Le Lion et le Rat " , qui dit qu’on a toujours besoin de quelqu’un de plus petit (ou de différent) que soi. ☺
Bibliography
Breitburg D. et al, Declining oxygen in the global ocean and coastal waters. Science (2018), 359(6371) :eaam7240.
Brondizio, E. S. et al, Global assessment report on biodiversity and ecosystem services of the Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services. IPBS (2019). https ://doi. org/10. 5281/zenodo. 3831673.
Chambouvet A. et al, Control of toxic marine dinoflagellate blooms by serial parasitic killers. Science (2008), 322, 1254-1257.
De la Fontaine, J. Le lion et le rat, 1668.
Gattuso J. P. et al, Les humains auront toujours de l’oxygène à respirer, mais on ne peut pas en dire autant de la vie océanique. The Conversation (2021).
Jactel H. et al. Insect decline : immediate action is needed. Comptes Rendus. Biologies (2020), 383, 3.
Lima-Mendez G. et al, Determinants of community structure in the global plankton interactome. Science, (2015), 348, 6237.
Objectif 13. 2
Intégrer les mesures de lutte contre le changement climatique dans les politiques, les stratégies et la planification nationales.
Energie gestion, mobilité, empreinte carbone approche holistique et justice sociale
Auteur
Erwin Franquet a
a Université Côte d’Azur, UPR 7498 Polytech’Lab, Polytech Nice Sophia, Sophia Antipolis, France
I. Avant-propos
Notre présence ici est un signe clair que nous sommes d’accord sur le fait que nous allons être confrontés à la situation la plus difficile et la plus dangereuse jamais rencontrée par l’espèce humaine et, plus généralement, par toutes les espèces vivantes, qui devront faire face à des conditions (et peut-être subir des conséquences) qui ne se sont jamais produites depuis des temps géologiques. Par souci de clarté, et pour résumer brièvement, non seulement nous devons réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre (GES), mais nous devons également envisager de diminuer notre consommation de nombreuses ressources naturelles : biotiques, telles que les poissons et les écosystèmes naturels (forêts, zones humides, etc. ), ou abiotiques, telles que les minéraux et les terres.
Comme premier point clé, rappelons un fait simple : nous devons diminuer tous nos impacts environnementaux, en commençant bien évidemment par nos émissions de GES. Ceci étant dit, il convient également de rappeler que cette dépendance à l’égard des énergies fossiles n’était pas totalement injustifiée et inefficace. En deux siècles, le bien-être et la santé ont singulièrement progressé dans tous les pays, même si des inégalités subsistent; aujourd’hui, la qualité de vie a atteint des niveaux très élevés dans de nombreux pays. Ce résultat devrait être maintenu et étendu à l’ensemble de l’humanité, afin de permettre à chaque être humain d’accéder aux mêmes services et normes que dans les pays les plus riches. En d’autres termes, la diminution reconnue, incontestable et nécessaire susmentionnée ne doit pas compromettre l’aspiration légitime de milliards de personnes à une vie meilleure, comme le rappellent les objectifs de développement durable (ODD), et de dizaines de pays à un indice de développement humain (IDH) plus élevé. Dans cette course paradoxale, il est clair que nous sommes face à deux injonctions contradictoires. En effet, les bénéfices observés reposent sur une économie qui était, et est encore, extrêmement dépendante des combustibles fossiles, mais nous devons restreindre et réduire rapidement leur utilisation. Cependant, le maintien d’une économie forte est important pour deux raisons. Tout d’abord, l’économie sera le pilier sur lequel nos niveaux de vie seront maintenus et garantis : une économie faible réduirait sérieusement nos capacités à construire un avenir durable. Deuxièmement, notre passé récent a montré que les questions économiques peuvent facilement conduire à des climats sociaux tumultueux : cela favorise le développement du populisme, presque invariablement contre toute action (respectueuse de l’environnement). Dans la pratique, cela crée un élan pour le
développement de nouvelles bases de l’économie et pour l’économie, permettant toujours une vie agréable, mais dans un environnement plus sain. Par conséquent, nous devons engager une transition à moyen terme pour changer notre paradigme économique sans le mettre en péril, pour garder des leviers d’action, mais indéniablement vers une structure plus décarbonée.
Enfin, un dernier point critique sera de mettre en garde contre une trop grande confiance dans les solutions exclusivement technologiques et contre une trop grande attention aux chants des sirènes technologiques. En tant que physicien et expert dans le domaine de l’énergie, je présenterai dans ce plaidoyer quelques propositions dans ce sens. Néanmoins, la tâche étant si vaste, il est illusoire de penser que les solutions technologiques suffiront à elles seules. Les raisons d’une telle affirmation sont nombreuses. Premièrement, la demande sans cesse croissante ne peut raisonnablement pas être satisfaite si nous continuons à suivre les tendances actuelles (et là encore, pas uniquement pour les combustibles fossiles). Deuxièmement, pour ne prendre que l’exemple de l’énergie, de nombreuses études et rapports officiels de plusieurs gouvernements (France, UE, etc. ) ont montré que la production renouvelable telle qu’elle est promue actuellement (c’est-à-dire reposant principalement sur l’énergie photovoltaïque et éolienne) ne pourra pas être maintenue facilement à l’avenir en raison de l’absence de certains minerais. Troisièmement, l’effet de rebond ou un autre biais cognitif (par exemple, un optimisme irréaliste) entraîne généralement une réduction ou un changement moins important que ce qui avait été initialement prévu d’un point de vue physique. Quatrièmement, il sera très difficile de donner l’impulsion nécessaire à un monde durable et d’engager efficacement les gens dans la lutte pour la décarbonisation (et les mesures équivalentes) en ne proposant que certaines technologies. Les caractéristiques locales telles que le climat, la densité de population, l’organisation des réseaux énergétiques doivent être prises en compte, de même que les usages et les habitudes, les traditions et les cultures, les organisations sociales, etc. En bref, le dernier message est donc de souligner la nécessité de combiner les sciences naturelles et les sciences sociales dans notre recherche de cette nouvelle organisation du monde (brièvement représentée par le triptyque consommation - économie - développement durable). Il n’y aura pas de solution unique, et ces solutions ne réussiront pas si elles ne sont pas développées et encouragées par une approche holistique.
II. Propositions
Tout d’abord, le principal problème auquel nous sommes confrontés est lié à notre demande d’énergie. Si l’on examine physiquement sa nature, il est intéressant de noter qu’elle peut être divisée en électricité, chauffage et refroidissement. Face à ce constat, la première proposition est de mieux promouvoir les réseaux multi-énergies et les systèmes de polygénération, afin d’éviter une concentration injustifiée sur l’électricité. Par exemple, il n’est pas judicieux de s’appuyer uniquement sur l’énergie photovoltaïque lorsque l’on a besoin de chaleur (même si une pompe à chaleur peut permettre d’obtenir de meilleurs rendements) et il convient d’envisager l’utilisation de l’énergie solaire thermique (si possible) ou de brûleurs à biomasse. En pratique, cela pourrait se faire en modifiant les réglementations et en accordant des financements incitatifs à ces systèmes et réseaux combinant diverses formes d’énergie, et en favorisant les solutions techniques qui répondent le mieux aux besoins réels.
Deuxièmement, il a été mentionné que le niveau de consommation est trop élevé et que, bien que la production renouvelable doive être augmentée, il est également important de mieux utiliser l’énergie. Les solutions techniques qui nous permettent de réduire la demande, telles que l’efficacité énergétique et la gestion de la demande (entre autres), devraient donc être davantage déployées. Là encore, ce déploiement doit être soutenu financièrement.
Troisièmement, il est important de garder à l’esprit que l’objectif sous-jacent des propositions précédentes est de parvenir à une forte réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. Cela signifie donc qu’une analyse approfondie de ces derniers doit être entreprise. Concrètement, tout investissement public devrait être soumis à la neutralité carbone, ou au moins à la preuve physique que les émissions de GES sont limitées à des valeurs minimales. À titre d’exemple, l’absence de bilan de l’empreinte carbone devrait être interdite. À l’avenir, ces mesures devraient également être liées à des contrats basés sur la performance afin de garantir que les réductions de GES sont atteintes. Par exemple, la rénovation thermique des bâtiments devrait être davantage contrôlée afin de garantir une utilisation optimale des fonds engagés.
Enfin, l’accent a été mis sur la nécessité de ne pas s’appuyer uniquement sur des solutions technologiques. À cet égard, il est obligatoire d’envisager des approches transdisciplinaires dans toutes les propositions susmentionnées. Les sciences sociales doivent être combinées aux sciences physiques pour assurer une meilleure application des changements induits et pour limiter le risque d’effets de rebond ou de contre-effets négatifs ou en spirale vicieuse. Sans perte de généralité et de manière non exhaustive, la psychologie et la sociologie de l’environnement, l’économie et le droit devraient au moins être pris en considération. Pour être plus précis, une partie du financement accordé devrait être consacrée à relever les défis selon ces points de vue, et/ou les approches transversales devraient être privilégiées par rapport aux approches cloisonnées. En fait, et si l’on s’en tient à un point de vue pragmatique, une meilleure adhésion pourrait également être obtenue en impliquant la culture et les arts, et certains essais pourraient donc être testés de cette manière (et quantifiés, sur la base de l’efficacité énergétique).
La deuxième contribution principale concerne la question de la mobilité. En effet, il est clair qu’à court et moyen terme, le fret de biens et de marchandises ne disparaîtra pas et jouera donc un rôle important dans les émissions de gaz à effet de serre. Malgré la nécessité de tester de nouvelles solutions dans ce domaine spécifique, des efforts plus intenses devraient être consacrés à la mobilité des personnes. Sans entraver la substitution des véhicules thermiques par des véhicules électriques, il convient également de noter que ces derniers ne peuvent pas simplement remplacer les premiers. En effet, la rareté prochaine de certaines ressources et les impacts environnementaux associés à ce secteur ne jouent pas en faveur d’une pénétration massive de ces technologies. Il pourrait y avoir deux solutions assez simples à ce problème. Tout d’abord, le besoin principal étant les déplacements courts et afin de promouvoir la mobilité douce, des voitures légères à vitesse limitée devraient être demandées aux constructeurs. En outre, le partage de véhicules devrait être davantage développé grâce à des mesures incitatives et à des réglementations spécifiques (par exemple, des aires de stationnement réservées ou des emplacements de recharge). Dans le même temps, le rôle clé de l’intermodalité doit être examiné de plus près, étant donné que de véritables réductions bénéfiques peuvent être obtenues sans aucune restriction des possibilités de déplacement. En ce qui concerne l’intermodalité, les étapes pour la libérer plus librement sont de trois ordres : i) de meilleures interconnexions physiques, à différents endroits et pour différentes distances, avec une régularité renforcée et (plus important) des horaires de premier et dernier train/
bus/etc. sécurisés; ii) des incitations et des tarifs sponsorisés ambitieux tels que, par exemple, des investissements similaires à ceux réalisés dans les énergies renouvelables et/ou l’isolation thermique pour des frais d’abonnement annuels partiellement ou totalement remboursés; iii) une meilleure coordination entre toutes les parties prenantes avec des outils simples pour que les clients puissent trouver et réserver leurs voyages et déplacements (par ex, plateforme web centralisée, application dédiée, solution SaaS, etc. )
Logiquement, ces solutions ne devraient pas, une fois de plus, être basées principalement et uniquement sur les caractéristiques technologiques. En revanche, il est obligatoire de procéder à une analyse des sciences sociales, avec l’aide, par exemple, de géographes et d’experts en aménagement du territoire.
La troisième et dernière proposition, basée sur une approche d’ingénierie et de physique, concernera les produits et les biens à forte empreinte carbone. Bien que notre société puisse parfois légitimement s’interroger sur la nécessité de certains d’entre eux, une simple analyse pratique est effectuée ici. Ainsi, le premier signal efficace envoyé aux clients serait la généralisation des labels carbone et l’obligation de fournir une estimation de l’empreinte carbone globale de tout produit, bien et même service. En outre, les impacts pouvant être considérables, il convient de mettre davantage l’accent sur les points suivants l’indice de réparabilité avec i) l’application progressive d’un seuil plus bas, et ii) le développement en parallèle de filières locales (soutenues par des emplois et des PME, et pas seulement des associations). À cet égard, les secteurs à faible technologie et l’économie circulaire doivent clairement être davantage étudiés, soutenus et diffusés. Enfin, cette contribution se terminera par deux remarques majeures visant à mettre en lumière la cohérence générale de l’ensemble de l’approche et des solutions proposées ci-dessus.
Quelles que soient les solutions testées et les choix finalement opérés, il est avant tout essentiel d’essayer de ne pas créer les conditions d’une catastrophe similaire dans vingt ou cinquante ans. Plus précisément, dans cette course à la décarbonisation, nous devons également garder un œil sur les limites des autres planètes et les points de vulnérabilité similaires. Il convient donc d’accorder une attention particulière au contrôle et à la limitation des incidences sur l’environnement, comme le précise l’analyse du cycle de vie par exemple, mais aussi à la biodiversité (sous toutes ses formes). Si nous devons réussir à lutter contre le changement climatique, cela ne se fera pas sans de lourdes charges et des efforts laborieux : espérons que ces efforts ne seront pas en partie gâchés par la destruction d’autres éléments aussi importants que le climat pour l’humanité. En outre, un travail considérable a été entrepris (ou est en train de l’être) par l’ensemble de l’humanité, et des modifications profondes et persistantes de notre mode de vie sont en cours. Dans un tel contexte, il est obligatoire de veiller au respect des lois. En fait, il ne s’agit pas à proprement parler d’un appel à des réglementations plus sévères (même si l’on peut plaider en ce sens, elles viendront certainement avec le temps), mais d’un appel à l’application des lois existantes et à des amendes qui découragent réellement la fraude. C’est très important pour quatre raisons : i) les réductions ciblées ne peuvent pas être réalisées en cas de fraude, ce qui sape nos efforts de lutte contre le changement climatique; ii) les tricheurs ne doivent pas gagner plus que les joueurs sérieux et les peines prononcées par les tribunaux doivent donc être réellement dissuasives; iii) équivalentes aux crimes les plus graves, les sanctions fortes et les peines sévères envoient le message que de tels comportements ne sont plus acceptables et doivent être modifiés; et iv) la lutte contre le changement climatique doit être une priorité pour les États membres et les organisations internationales. iv) il s’agit à la fois d’une question de justice sociale et d’équité entre tous, ce qui renforce l’acceptation sociale et l’engagement général.
La mobilité urbaine dans la Principauté de Monaco.
Adaptation et changement de comportement en réponse à la crise climatique.
Auteur
Anastasia V. Chevtchenko a
aUniversité Côte d’Azur, UPR 7278 LAPCOS, Nice, France
Introduction
La mobilité urbaine est l’une des questions centrales liées au changement climatique, car elle a une incidence directe sur la santé publique et la qualité de l’air. En 2013, la Commission européenne a proposé des lignes directrices (Wefering et al. 2013) sur les plans de mobilité urbaine durable (SUMP). La plupart des mesures décrites ont été mises en œuvre dans des villes européennes (Pisoni et al. 2019), dont les cas ont été analysés dans le monde entier, mettant en évidence les possibilités, les avantages et les limites des lignes directrices. Par exemple, l’examen des SUMP développés au Portugal (Arsenio, Martens et Di Ciommo 2016) a révélé que les SUMP se concentrent principalement sur la satisfaction des besoins immédiats de mobilité des personnes et négligent les objectifs climatiques. Dans la plupart des politiques publiques, les préoccupations sociétales telles que l’accessibilité, l’adoptabilité globale par le public et la durabilité économique sont les domaines d’intérêt prédominants (Vecchio, Porreca et Jácome Rivera 2020). Dans le cadre de notre recherche doctorale sur la culture monégasque et le sentiment d’appartenance, nous présentons une vue d’ensemble des pratiques existantes de mobilité urbaine à Monaco à travers le prisme de l’anthropologie urbaine. L’adaptation et l’évolution des pratiques de mobilité à Monaco ne sont donc pas seulement des facteurs sociologiques (du comportement du consommateur), mais des caractéristiques anthropologiques d’une stratégie spécifique de comportement social. L’approche méthodologique combine l’examen des actions gouvernementales, l’observation immersive des participants, ainsi que l’analyse qualitative de la communication des parties prenantes. La question centrale à laquelle nous souhaitons répondre est la suivante : " Dans quelle mesure la culture comportementale d’une population donnée peut-elle contribuer à la réussite de la mise en œuvre d’un plan de mobilité ? "
Comportement social des habitants de Monaco : pièges théoriques et revue de la littérature Cette analyse s’inspire de la théorie de l’interaction symbolique (Goffman 1959). L’approche dramaturgique suggère que l’action sociale dépend de la manière dont les gens se présentent sur la scène sociale. En outre, le travail de Goffman semble pertinent car sa théorie a été appliquée avec succès dans des études de communautés " fermées " dans le contexte des grandes sociétés modernes. Les données empiriques que nous avons reçues jusqu’à présent indiquent que les
résidents des zones frontalières considèrent Monaco comme une communauté plutôt fermée. La difficulté réside dans l’attribution d’une culture comportementale unique à la principauté multinationale de Monaco. La culture elle-même peut avoir un sens arbitrairement large. Si nous devions essayer de condenser et d’isoler les modèles culturels - à ce stade - nous nous limiterions au concept de " commun " . sens " - significations avec lesquelles les différentes couches de la société sont d’accord. L’un de ces " bons sens " qui unit la majorité des habitants est la pratique consistant à soutenir publiquement le Prince (même si, dans les conversations privées, les gens peuvent avoir des opinions divergentes). Le changement climatique est l’une des préoccupations majeures du Prince Albert II.
Comme le dit l’un de nos répondants, monégasque, âgé de 59 ans : " Les Monégasques sont fidèles au Prince. Nous faisons confiance au Prince et si le Prince nous demande quelque chose, nous y travaillons. En plus, on se ridiculise parce que le sujet (le changement climatique) est vraiment très légitime, hein. Peut-être qu’individuellement, nous n’aurions pas fait autant. Mais le fait que le Prince le demande nous oblige. Ce n’est pas comme si les habitants étaient tyrannisés, pas du tout ! C’est une question de bon sens. La volonté du Souverain est exécutée par les Monégasques. C’est quelque chose de naturel, ce n’est pas un effort " .
Aperçu général du plan gouvernemental sur la mobilité urbaine publique
La manifestation d’un comportement social approuvé à Monaco (détermination collective) est facilitée par le large éventail d’opportunités offertes par les structures étatiques (facilitation des choix individuels) (Thevenot 1991), qui mettent en œuvre des programmes inspirés par les préoccupations du Prince.
Le réseau de stationnement urbain offre plusieurs solutions : depuis 2010, les utilisateurs bénéficient d’une réduction de 10 % sur l’abonnement mensuel au stationnement, si une place de stationnement donnée est utilisée moins de 15 fois au cours d’un mois civil; ensuite, la carte magnétique de stationnement de l’abonné peut également servir d’abonnement de bus gratuit et illimité. Huit personnes interrogées sur dix ont déclaré que cette mesure leur permettait d’éviter presque totalement d’utiliser une voiture dans la ville.
La décision de prendre le bus est facilitée par le fait qu’une flotte modernisée (22 bus hybrides et 10 bus électriques modernes ajoutés en 2022) couvre divers itinéraires à forte intensité sur sept lignes principales, y compris le bus de nuit. Le temps d’attente dépasse rarement 5 minutes. Les bus représentent une opportunité de nourrir son sentiment d’appartenance : les règles d’interaction sociale dans les bus sont visiblement plus particulières qu’autour de la Principauté. En octobre et novembre 2022, Monaco teste la gratuité des bus pour tous. L’objectif du test est de voir dans quelle mesure le trafic automobile est réduit. Cette mesure pourrait avoir un impact direct sur le niveau de pollution. Les utilisateurs du service sont ciblés par une vaste campagne de marketing : " solution pratique et responsable " pour la catégorie des personnes actives; " écologique et économique " pour les jeunes; " dans la sérénité " pour la génération plus âgée. Pour encourager le passage à l’automobile électrique, la Principauté offre gratuitement 53 bornes de recharge pour voitures électriques. Pour les moteurs hybrides, une recharge garantit une autonomie de 40 à 50 km, ce qui équivaut à 10 euros d’économie de carburant. Pour les voitures électriques, une autonomie de 200 à 300 km permet d’économiser environ 50 à 60 euros. Le tarif de stationnement
diminue de 20 euros par mois pour les conducteurs de véhicules électriques qui s’abonnent à Monaco Parkings. Le bureau national des statistiques de Monaco, l’IMSEE, indique qu’en 2017, le nombre de voitures électriques s’élevait à 842. Ce chiffre est passé à 2572 pour l’année 2021; quant aux moteurs hybrides, ils sont passés de 867 (2017) à 2606 (en 2021).
Mobee est un service d’autopartage de véhicules électriques. Le véhicule est géolocalisable via une application smartphone et peut être pris ou déposé n’importe où en Principauté (Twizy), et dans certains parkings en boucle fermée (e208). Le nombre de voitures à la disposition de la population a doublé entre 2017 et 2021; le nombre d’utilisateurs de services est passé de 375 à 1 595, tout comme le nombre de kilomètres parcourus. - de 60 784 à 233 713 respectivement.
Le gouvernement finance plus de 2 000 trajets de covoiturage (15 000 personnes par semaine) pour les travailleurs originaires soit de l’autre côté de la frontière italienne, soit des villes françaises voisines, et qui utilisent l’application mobile Klaxit. Près d’un million de kilomètres ont été parcourus et 160 tonnes de CO2 ont été économisées grâce à ce programme.
Afin d’optimiser les services de livraison, le gouvernement a mis en place une application mobile permettant de vérifier la disponibilité dans les zones de livraison connectées.
Un nouveau parking public devrait ouvrir en 2023 à l’entrée ouest de Monaco. Avec une capacité d’accueil de 1820 véhicules, on s’attend à ce que les touristes et les travailleurs s’y garent et utilisent les transports publics gratuits pour se rendre à Monaco. D’après notre enquête auprès des abonnés du parking (pour qui les bus sont déjà gratuits), cette mesure montre un changement considérable dans le comportement de mobilité urbaine.
La Principauté a mis en place 35 stations " Monabike " avec 350 vélos électriques accessibles à tous moyennant une redevance horaire. Les chiffres montrent que la population a adopté ce moyen de transport alternatif. En septembre 2022, une station " Monabike " a été installée dans la ville frontalière de Beausoleil. D’ici à la fin de 2022, il devrait y avoir trois autres stations de ce type. Les ascenseurs et escaliers mécaniques municipaux incitent fortement à se déplacer à pied dans Monaco, car ils permettent d’éviter les escaliers et les pentes. C’est l’illustration d’un territoire limité qui se transforme paradoxalement en avantage. En 2021, Monaco comptait 87 ascenseurs fonctionnant 24 heures sur 24, soit 9 de plus que l’année précédente. De plus, huit escaliers mécaniques extérieurs ont été étendus au centre-ville de Beausoleil (la principauté finançant un peu moins de la moitié des coûts), offrant ainsi un moyen de transport alternatif, vert et gratuit.
Mesure des résultats et autres défis
S. A. S. le Prince Albert II est à l’origine d’actions durables, qui sont ensuite mises en œuvre dans toute la mesure du possible dans le cadre de divers programmes gouvernementaux. Ces initiatives sont vigoureusement soutenues par les habitants : un nombre croissant de personnes se détournent des bus, choisissent de se rendre à leur destination à pied, à vélo ou utilisent des solutions de covoiturage. Les gens passent à l’électrique ou abandonnent complètement leur voiture, car des mesures plus pratiques, plus économiques et plus respectueuses de l’environnement sont disponibles. De telles actions conscientes restent une norme de comportement et de bon sens à Monaco. Montrer des signes visibles d’adhésion et de respect aux initiatives du Prince permet de remplir sa fonction sociale lors des rencontres, de se définir comme une personne responsable qui
se préoccupe de l’environnement comme d’un sujet légitime. Les résidents internationaux de la Principauté participent fréquemment à ce sens commun - qui représente une opportunité d’acquérir des sentiments d’appartenance, comme le montrent les résultats de nos entretiens. Selon le Rapport d’Inventaire National, entre 1990 et 2020, les émissions de gaz à effet de serre de la Principauté de Monaco ont diminué de 31,8%, les secteurs des transports enregistrant des baisses de 17%. Mais malgré ces résultats intermédiaires, la plupart des personnes interrogées sont enclines à penser que le problème de la réduction du nombre de véhicules en Principauté est toujours d’actualité. En plus des quelque 40 000 navetteurs quotidiens qui se rendent à Monaco, les initiatives et les efforts en matière de gestion du trafic et de mobilité verte sont constamment réduits par les flux touristiques. La population est quelque peu hétérogène, avec une minorité de citoyens monégasques (22,5 %, soit 9 611 personnes) contre 77,5 % (39 150 personnes) de résidents internationaux, bien que ces deux couches sociales se recoupent quelque peu. Cependant, la majorité des habitants de Monaco et des visiteurs la Principauté représentent deux sphères de la société dont l’intersection est plutôt limitée. Cela soulève la question suivante : l’implication plus large des masses touristiques dans ce " sens commun " peut-elle contribuer à de nouveaux progrès ? Pour répondre à cette question, nous suggérons de poursuivre la recherche. L’une des solutions pourrait être une forte promotion du " mode de vie monégasque " . En adhérant à ce sentiment, toute personne aura la possibilité de mieux se représenter sur la scène sociale et, par conséquent, d’acquérir un sentiment d’appartenance. Nous comprenons que la question du choix du mode de mobilité est beaucoup plus large et mérite d’être explorée. Dans cet article, nous avons choisi de présenter l’un des moteurs de choix possibles non évidents.
Références
ARSENIO Elisabete, MARTENS Karel et DI CIOMMO Floridea, 2016, " Plans de mobilité urbaine durable : Combler le fossé entre le changement climatique et les objectifs d’équité ? " , Research in Transportation Economics, 1 juin 2016, vol. 55, (coll. " Climate Change Targets and Urban Transport Policy " ), p. 30-39.
GOFFMAN Erving, 1959, The presentation of self in everyday life, 1st Anchor Books ed. [Rev. and Expanded], New York, Anchor Books, xii, 259 p.
LAURENT THEVENOT Luc Boltanski, 1991, " De la justification. Les économies de la grandeur. " 1991, p. 5.
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PISONI E. CHRISTIDIS P. THUNIS P. et TROMBETTI M. 2019, " Evaluating the impact of " Sustainable Urban Mobility Plans " on urban background air quality " Journal of Environmental Management, 1 février 2019, vol. 231, p. 249-255.
REDACTION, Le Prince Albert II inaugure six escalators à Beausoleil https://www.monacomatin.mc/vie-locale/le-prince-albert-ii-inaugure-six-escalators-a-beausoleil-793309 13 septembre 2022, consulté le 14 septembre 2022.
REDACTION, Test de gratuité des bus sur l’ensemble du réseau de la Compagnie des Autobus de Monaco, https://www.conseil-national.mc/2022/08/08/test-de-gratuite-des-bus-sur-lensemble-dureseau-de-la-compagnie-des-autobus-de-monaco/ , 8 août 2022, consulté le 13 septembre 2022.
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WEFERING Frank, RUPPRECHT Siegfried, BÜHRMANN Sebastian et BÖHLER-BAEDEKER Susanne, 2013, " Guidelines. developing and implementing a sustainable urban mobility plan " , s. l.
Monaco en chiffres édition 2022 / Publications / IMSEE - Monaco IMSEE, https://www.imsee.mc/Publications/Monaco-en-chiffres-edition-2022 consulté le 12 septembre 2022.
Klaxit en Principauté : deux ans après son lancement, les pendulaires optent de plus en plus pour le covoiturage / Portail du Gouvernement - Monaco, https://www.gouv.mc/Action-Gouvernementale/La-Qualite-de-Vie/Actualites/Klaxit-enPrincipaute-deux-ans-apres-son-lancement-les-pendulaires-optent-de-plus-en-plus-pour-lecovoiturage , consulté le 26 septembre 2022.
National Inventory Report of the Principality of Monaco’s Greenhouse Gas Emissions in 2022 / Actualités / The Environment / Policy & Practice / Portail du Gouvernement - Monaco, https://www.gouv.mc/Portail-du-Gouvernement/Action-Gouvernementale/L-Environnement/ Actualites/Rapport-National-d-Inventaire-des-Emissions-de-Gaz-a-Effet-de-Serre-2022-dela-Principaute-de-Monaco consulté le 14 septembre 2022.
Objectif 13. 3
Renforcer
les connaissances et
les capacités
pour faire face au changement climatique
ABSolEU - Ouvrir la voie à une révolution du recyclage de l’ABS dans l’UE
Auteurs
Nathanael Guigoa Apostolos Altiparmakisa
a Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7272 Institut de Chimie de Nice, EUR Spectrum, Nice, France
La coopération multilatérale est au cœur des efforts déployés par les Nations unies pour lutter contre le changement climatique. Ce principe est également inscrit dans le projet ABSolEU, qui est une initiative financée dans le cadre du programme Horizon Europe de l’UE. Il s’agit en même temps d’une collaboration multilatérale qui vise à ouvrir la voie à la circularité pour le plastique ABS omniprésent, que l’on trouve dans les produits durables, des jouets et autres biens de consommation aux composants automobiles, et donc à révolutionner l’état actuel de l’art du recyclage de l’ABS en Europe et au-delà.
L’ABS n’est pas un plastique à usage unique. Au contraire, dans le monde des plastiques, il peut être considéré comme l’un des plus durables. L’ABS est un matériau complexe composé de trois éléments
• A = Acrylonitrile ▶ assure une stabilité thermique et chimique
• B = Butadiene ▶ assure la robustesse et la solidité
• S = Styrene ▶ donne la finition brillante
Le plastique ABS est spécialement conçu pour des produits durables et peut donc supporter des phases d’utilisation longues et intenses. Les proportions des composants (A, B et S) peuvent varier et sont adaptées en fonction des propriétés souhaitées pour l’ABS obtenu. Par exemple, la composition, la nature des additifs et le traitement varieront considérablement entre les jouets (par exemple, les briques Lego), les pièces automobiles et les équipements électroniques.
En tant que thermoplastique, l’ABS peut en théorie être entièrement recyclé. Mais le fait que l’ABS puisse avoir différentes qualités et compositions, en raison de la modification du degré de chaque composant, peut rendre le recyclage difficile. En outre, les efforts de recyclage sont souvent entravés par la présence d’additifs et de charges. L’incertitude entourant la présence de ces substances indésirables, ainsi que la difficulté de les éliminer, posent des problèmes quant à la pureté et à la qualité des plastiques secondaires obtenus. Cela pose des problèmes de santé et de sécurité qui limitent la réutilisation des plastiques ABS secondaires pour certaines applications. Il serait en effet problématique que les déchets d’ABS provenant de vieux équipements électriques et électroniques (contenant des additifs tels que des retardateurs de flamme) soient recyclés en produits ABS pour jouets d’enfants. Si l’on ajoute à cela le fait que l’ABS recyclé, comme de nombreux plastiques, perd de sa qualité et de ses performances au fil du temps, le scénario de fin de vie des produits en ABS est, dans 85 % des cas, la mise en décharge ou l’incinération. Seule une
quantité marginale d’ABS provenant de l’électronique grand public et des appareils ménagers est aujourd’hui collectée, recyclée mécaniquement et revendue pour des applications grand public. La qualité de ces flux est également difficile à contrôler, en raison de la composition hétérogène de l’ABS résultant de la diversité des applications et des qualités appliquées à ces produits, et des préoccupations concernant les additifs nocifs.
Le projet ABSolEU est porté par Université Côte d’Azur et notamment l’Institut de Chimie de Nice, avec les contributions du GREDEG et du CNRS. Le consortium regroupe 10 autres partenaires, à savoir LEGO, BIC, Volvo Cars, TRINSEO, TNO, RI. SE, GALOO Plastics, Swedish Institute of Standards, JOTNE et Prospex Institute. Il est donc mis en œuvre par un consortium solide qui couvre l’ensemble de la chaîne de valeur de l’ABS, puisqu’il comprend 3 propriétaires de marques mondiales - et emblématiques -, 2 RTO, une société productrice d’ABS, un recycleur, une société de solutions de traçabilité, un institut de normalisation et une société spécialisée dans l’engagement des parties prenantes.
Avec ABSolEU, le consortium cherche à poser les premières briques d’un avenir durable pour les plastiques ABS. L’ambition première d’ABSolEU est de révolutionner l’état actuel de l’art en matière de recyclage de l’ABS. Concrètement, ABSolEU réalisera cette ambition grâce à une double approche consistant à démontrer les innovations technologiques pour le recyclage de l’ABS, tout en établissant un cadre de soutien pour la diffusion des efforts novateurs du projet, dans le but d’améliorer les méthodes et les normes pour la caractérisation, la traçabilité et l’assurance de la qualité des produits ABS.
En particulier, le projet ABSolEU développera et fera mûrir une technologie innovante pour le recyclage physique des déchets d’ABS, en fournissant des produits recyclés propres et sûrs, exempts d’additifs et de contaminants, c’est-à-dire prêts à être réintroduits dans la chaîne de valeur pour des produits de haute performance. En outre, les partenaires du projet mettront au point de nouvelles méthodes d’analyse pour la sécurité et l’assurance qualité, sensibiliseront à la composition des flux de déchets d’ABS et fourniront l’échafaudage nécessaire pour soutenir l’adoption du recyclage physique de l’ABS et l’adoption des produits recyclés de l’ABS par l’industrie et les consommateurs. À cette fin, le projet devrait leur permettre de poser les premières briques d’un avenir durable pour les plastiques ABS en Europe et au-delà.
L’ambition du projet ABSolEU se reflète dans ses six objectifs. Les partenaires d’ABSolEU s’efforceront de créer les conditions d’une transition vers un système dans lequel la valeur de l’ABS, en tant que matériau et produit, est conservée tout au long du cycle de vie du produit, offrant des avantages économiques et environnementaux - ouvrant ainsi la voie à une augmentation de la part des plastiques recyclés dans les produits à valeur ajoutée. Les objectifs de l’ABSolEU sont les suivants :
• S’engager avec les acteurs de la chaîne de valeur, les citoyens et les décideurs politiques
• Développer et mettre à l’échelle une technologie de recyclage physique capable d’éliminer les substances dangereuses du flux de déchets ABS
• Établir des méthodes d’analyse pour garantir la sécurité et la qualité des recyclats d’ABS
• Étudier et proposer des systèmes de traçabilité pour les produits ABS
• Diffuser l’innovation tout au long de la chaîne de valeur de l’APA
• Promouvoir un cadre favorable au recyclage de l’ABS par la normalisation
Enfin, ABSolEU s’inscrit dans le cadre de l’Agenda 2030 pour le développement durable, adopté par les États membres de l’ONU en 2015. En particulier, les tâches et les activités du projet visent à contribuer directement aux objectifs de développement durable (ODD) suivants :
L’ODD 9, en contribuant au développement d’infrastructures résilientes de production et de réutilisation du plastique, en promouvant une industrialisation inclusive et durable et en encourageant l’innovation autour du plastique.
L’ODD12, en travaillant au développement de modèles de consommation et de production innovants et durables pour les plastiques ABS.
L’ODD13, en prenant des mesures urgentes pour lutter contre le changement climatique et ses impacts grâce à sa méthodologie de gestion, de traitement et de recyclage des déchets plastiques. ABSolEU contribue indirectement aux ODD 4 et 17, car il sensibilisera les communautés universitaires et scientifiques au recyclage du plastique ABS, et les produits générés dans le cadre du projet constitueront du matériel pédagogique précieux qui pourrait être utilisé par les institutions universitaires et les centres de recherche en Europe et au-delà, renforçant ainsi l’éducation; en même temps, il constitue un partenariat mondial qui se concentre sur une approche multipartite et sur la promotion des sciences et de la technologie.
Évaluer la perception du risque nucléaire
Auteurs
Christophe Den Auwer a Sandra Perezb Catherine Thomasc Natalia Jubault Krasnopevtseva d , Renata Kaminska e
a Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7272 Institut de Chimie de Nice, EUR Spectrum, Nice, France
b Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7300 ESPACE, EUR ODYSSEE, Nice, France
c Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7321 GREDEG, EUR ELMI, Nice, France
d Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7321 GREDEG, Nice, France
e Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7321 GREDEG, Skema, Nice, France
I. Introduction[1]
Afin de réduire les émissions de dioxyde de carbone, de nombreux pays à travers le monde lancent des plans de transition vers des formes d’énergie plus durables. L’énergie nucléaire semble être un concurrent de poids pour remplacer les combustibles fossiles, ou du moins une option incontournable, du point de vue du bouquet énergétique. Cependant, l’énergie nucléaire souffre souvent d’une mauvaise image auprès de certaines populations, qui peuvent préférer favoriser le développement des énergies renouvelables. Aujourd’hui en France, 56 réacteurs sont en fonctionnement, 1 en construction (EPR Flamanville), 1 en démantèlement (Fessenheim) et la part de l’électricité d’origine nucléaire était de 70,6 % en 2019. [À la fin de l’année 2018, 450 réacteurs étaient en service dans le monde et l’énergie nucléaire représentait environ 10 % de la production mondiale d’électricité, tandis que la production totale d’électricité a augmenté de 2,8 % en 2018 grâce à l’énergie nucléaire. [3] Dans le même temps, le développement important de l’industrie nucléaire civile dans l’hémisphère nord a soulevé de nouvelles questions en termes d’impact environnemental, de gestion à long terme, de défense et de non-prolifération. De plus, qu’il soit utilisé comme source d’énergie ou pour d’autres applications, il fait l’objet de controverses : L’énergie nucléaire tend à alimenter les fantasmagories, les peurs et les théories du complot les plus diverses et variées. [Cependant, parmi les différentes sources de production d’électricité, le charbon reste dominant malgré une croissance significative de la production de gaz naturel. L’accident de Tchernobyl en avril 1986, et plus récemment celui de Fukushima Dai-ichi en mars 2011, a eu un impact majeur en termes de politique énergétique dans différents pays, principalement occidentaux, en raison du déclin de l’acceptation sociale de l’énergie nucléaire civile. Ces préoccupations sociales, la perception du public et le développement industriel soulèvent donc des questions scientifiques, techniques et sociologiques fondamentales.
II. Perception du risque par le public
Les études de perception ont cherché à " déterminer comment le public évalue les risques afin de comprendre, par exemple, les différences observées dans le positionnement des différents groupes sociaux " et à relier " les perceptions aux attitudes et aux comportements " et à passer de la " réalité perçue " à une " réalité objective " 4 En France, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) étudie depuis 1977 la perception des risques avec l’aide de la Commission de l’Union européenne. Depuis, l’IRSN réalise une étude basée sur un questionnaire intitulé " Baromètre sur la perception des risques et de la sécurité " (Baromètre IRSN, 2018) [5]. [Il n’est pas possible de récapituler entièrement les questions posées dans ce baromètre, puisqu’il est publié annuellement sous cette forme depuis 1990 et qu’il " retrace les évolutions de l’opinion des Français sur les risques sociaux, environnementaux et technologiques " 5 A Université Côte d’Azur (UCA), nous avons mis en place une enquête, composée de questions à choix multiples, supportée par la plateforme Internet Limesurvey. Cette enquête présentait les trois caractéristiques suivantes : elle était " instantanée " , dans le sens où elle fournissait une photographie, à un moment précis, de la perception et de la connaissance de l’énergie nucléaire en France; elle était " atomique " [6], car elle visait à ce que chaque individu interrogé comprenne comment il recevait l’information sur l’énergie nucléaire (par ex. ); il était également " contextuel " , car ce questionnaire permettait d’observer la perception et la connaissance des individus selon qu’ils étaient socialement et individuellement identifiés comme experts ou non-experts. Deux groupes homogènes d’individus ont constitué les sous-groupes de population pour répondre aux critères d’évaluation de l’information sur l’énergie nucléaire en fonction de leur niveau d’expertise. Le premier groupe est celui des pompiers, qui constitue le groupe d’experts. Le second groupe était celui des étudiants de d’UniCA, qui constituait le groupe des non-experts. Ces deux groupes étaient de taille relativement homogène, avec respectivement 1240 et 1075 personnes interrogées[7]. Ces deux populations ne sont pas les plus extrêmes en termes de profils, en effet nous aurions pu interroger des acteurs du nucléaire et comparer leur opinion avec celle des étudiants, ou du grand public. Nous avons préféré considérer les pompiers, qui ont une certaine connaissance de par leur formation mais qui ne dépendent pas de l’industrie nucléaire, avec les étudiants. Au vu des différentes analyses, on peut dire que les deux populations (étudiants, pompiers) ont une perception assez différente du risque nucléaire, ce qui s’explique en grande partie par les connaissances acquises par les pompiers dans ce domaine grâce à leur formation, et par le fait qu’ils sont majoritairement plus âgés que les étudiants, ils ont grandi avec l’énergie nucléaire. De même, des différences existent selon le domaine d’étude des étudiants (littéraire/scientifique).
Les enquêtes de perception par catégorie de population apportent un éclairage complémentaire aux études menées en population générale. Elles peuvent déboucher sur de nouvelles informations, voire sur des messages de prévention ciblés en fonction du groupe. Il serait particulièrement intéressant d’effectuer une comparaison simultanée entre différents pays et différentes populations. Il est également intéressant de " comprendre pourquoi certains membres du public soutiennent l’énergie nucléaire, et pourquoi d’autres ne le font pas, [car] il s’agit d’une étape importante pour combler le fossé entre les experts et le public " [8] [9] En effet, le paysage des croyances sur l’énergie nucléaire locale ne doit pas être considéré en termes bipolaires simplistes). Selon Stoutenborough, les perceptions du risque diffèrent des attitudes générales telles que le soutien ou le refus parce
qu’elles nécessitent une meilleure compréhension de la question que les attitudes générales " . En fait, " la complexité de l’énergie nucléaire suggère que les attitudes ne peuvent pas être facilement résumées en termes de partisanerie et/ou d’idéologie politique " . Le manque d’informations et de connaissances plus précises sur l’énergie nucléaire pour la population en général, et sur le risque nucléaire en particulier, a une influence sur les perceptions individuelles, alors que nous savons qu’une meilleure connaissance conduit globalement à une meilleure acceptation de cette forme d’énergie. L’objectif principal était de comprendre les différences de perception entre la population experte et non experte sur la question controversée du nucléaire, et sur quels aspects ces différences pourraient être les plus importantes. Mais nous ne pouvons pas nier que le fait d’interroger des personnes sur le sujet de l’énergie nucléaire peut être intrinsèquement biaisé en raison de la nature même du sujet et du fait que les craintes qui l’entourent sont souvent stigmatisées.
III. La gestion des risques
La perception par le public des risques liés à l’énergie nucléaire dépend également de la capacité des entreprises exploitantes à être sûres et fiables. Malgré des efforts considérables pour accroître la fiabilité de l’organisation, le secteur de l’énergie nucléaire a connu des catastrophes majeures ces dernières années. Suite à l’analyse de ces accidents tragiques, la gestion de la sécurité intègre de plus en plus la notion d’incertitude et se concentre sur les rôles joués par les facteurs humains et organisationnels. La sécurité est donc considérée comme une propriété émergente d’un système complexe. [Un nombre croissant d’études à l’intersection des domaines de la sécurité et de l’organisation soulignent la nécessité de faire face aux événements prévus et imprévus. [Les organisations perçoivent l’incertitude et y répondent en essayant de la diminuer (réduction de la liberté et standardisation) ou en essayant d’y faire face (maximisation de la liberté et renforcement des compétences pour faire face à des tâches complexes). [La tension entre les approches visant à gérer les événements prévus et imprévus se cristallise dans deux formes de sécurité organisationnelle : la sécurité réglementée et la sécurité gérée. Alors que la sécurité réglementée s’appuie sur des barrières techniques et procédurales pour faire face aux événements prévisibles et vise à réduire l’incertitude, la sécurité gérée vise à développer les capacités organisationnelles pour faire face de manière proactive aux événements imprévisibles, et donc à l’incertitude. La recherche sur les organisations à haute fiabilité et la résilience montre que seul un renforcement mutuel de ces deux formes de sécurité peut garantir la fiabilité et la résilience. Cependant, la recherche montre également que le développement intensif de l’une de ces formes de sécurité peut compromettre le développement de l’autre. [Ainsi, le développement conjoint de la sécurité réglementée et de la sécurité gérée reste un défi majeur, qui n’a pas encore été entièrement étudié.
A Université Côte d’Azur (UCA), nous avons développé une recherche pour explorer le processus de développement conjoint de la sécurité régulée et gérée et ses mécanismes. [Il identifie les mécanismes de gestion de la sécurité sur lesquels repose ce développement conjoint, à savoir le contrôle et la coordination managériale, la pleine conscience et l’apprentissage délibéré. Plus précisément, cette recherche révèle les effets négatifs possibles du contrôle managérial, suggère la présence de limites organisationnelles et les dangers de leur dépassement. Cette recherche explore également le rôle du leadership en matière de sécurité pour un développement conjoint de la sécurité réglementée et de la sécurité gérée. L’accent mis sur le leadership en matière de
sûreté est conforme aux préoccupations des acteurs de l’industrie nucléaire. C’est pourquoi Université Côte d’Azur mène un projet ELSE (European Leadership for Safety), financé par l’Union européenne à travers son instrument de coopération en matière de sûreté nucléaire (INSC), en coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). L’objectif du projet ELSE est de développer une approche innovante, basée sur la recherche, de la formation avancée dans le domaine du leadership pour la sécurité, en réunissant les connaissances académiques et l’expertise professionnelle les plus récentes. [15]
Références
1. Cet article est largement inspiré de la référence de Perez et al. Rapports sur l’énergie 2020, 6, 2288-2298
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6. Boudon, R. Fillieule, R. , 2018. Les méthodes en sociologie. PUF.
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9. J. W. Stoutenborough, S. G. Sturgess, A. Vedlitz, 2013, Energy Policy 62, 176–184.
10. R. Hamer, P. Waterson, G. T. Jun, 2021, 133, 105021.
11. G. Morel, R. Amalberti, C. Chauvin, 2008, The Journal of the Human Factors and Ergonomics Society, 50, 1–16.
12. G. Grote, J. C. Weichbrodt, H. Günter, E. Zala-Mezö, B. Künzle, 2009, Cognition, Technologie & Travail, 11, 17-27.
13. N. Oliver, T. Calvard, K. Potocnik, 2017, Organization Science, June, orsc. 2017. 1138.
14. N. Jubault Krasnopevtseva, PhD Superviseurs : C. Thomas, R. Kaminska, 2022. Défis de Développer le leadership pour la sécurité dans les industries à haut risque : Une approche organisationnelle. Les cas du secteur nucléaire, Université Côte d’Azur
15. ELSE Project. (2021). ELSE Présentation du projet. https://univ-cotedazur.eu/europeanleadership-for-safety-education/else-project-presentation
L’innovation du modèle d’entreprise pour l’impact :
Une méthodologie
Auteurs
Valentine Georget a Thierry Raynab
a Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7321 GREDEG, EUR ELMI, Nice, France b École Polytechnique, CNRS, i3-Centre de Recherche en Gestion, Paris, France
Alors que les entreprises sont de plus en plus conscientes de l’importance cruciale de l’innovation en matière de modèles d’entreprise (parallèlement à d’autres formes d’innovation plus traditionnelles), les défis majeurs auxquels l’humanité est actuellement confrontée (par exemple, le changement climatique, les pandémies) et la forte volonté de changement des jeunes générations (par exemple, " Un manifeste pour un réveil écologique " ) ont conduit un nombre croissant d’entreprises à se pencher sur la question de leur impact global et à chercher des moyens de concilier performance économique et impact environnemental (Carvalho et al, 2014; León et al. , 2019) et l’impact social (Acosta et al. 2014; Carvalho et al. 2014) grâce à l’innovation des modèles d’entreprise (Rangan et al. , 2012).
Bien que la question de l’innovation des modèles d’entreprise soit très populaire dans la littérature académique, peu de ces travaux ont jusqu’à présent abordé la question de la relation entre l’innovation des modèles d’entreprise et l’impact socio-environnemental. Un autre problème est que, si la littérature fournit de nombreux cadres pour l’innovation de modèle d’entreprise (par exemple Joyce & Paquin, 2016; Nosratabadi et al. 2019), la question de l’impact a généralement été abordée de manière très partielle et ad hoc (Goni et al. 2020). Par conséquent, il n’existe pas de cadre global englobant toutes les dimensions de l’impact. Dans le cadre de cette recherche, nous avons posé la question suivante : Comment l’innovation en matière de modèles d’entreprise peutelle combiner la performance économique et l’impact socio-environnemental ?
Pour répondre à cette question, nous avons mené une recherche-action (David et al. 2012), qui s’est déroulée en trois phases : (1) une phase d’exploration (Dumez, 2016), qui a exploré les problèmes, (2) une phase d’expérimentation qui a proposé des outils et une méthode pour innover le modèle d’entreprise et prendre en compte l’impact - et (3) une phase d’évaluation pour comprendre les implications pour les entreprises qui utilisent cette méthodologie. Pour clarifier la présentation des résultats, nous proposons de décrire les différentes phases et méthodes dans cet ordre. La première phase " d’exploration " est basée sur 24 entretiens semi-structurés (Gavard-Perret et al. , 2012) de grandes entreprises, de start-ups et de fonds d’investissement - tous positionnés comme ayant l’ " impact " comme objectif principal - et vise à étudier la relation entre l’innovation du modèle d’entreprise et les différentes formes d’impact.
La première conclusion clé est que si, de manière globale et comme le souligne la littérature, l’impact a de nombreuses dimensions différentes (c’est-à-dire économique, environnementale, sociale et sociétale), les entreprises et les bailleurs de fonds axés sur l’impact ont tendance à avoir une vision partielle de l’impact et à être partiaux par rapport à certaines dimensions spécifiques (par exemple, les entreprises qui ciblent l’impact environnemental ont tendance à négliger l’impact social de leurs décisions). En outre, même pour ces entreprises éclairées, leur vision de l’impact semble être partielle (par exemple, les entreprises ciblant l’impact environnemental ont tendance à négliger l’impact social de leurs décisions). La première conclusion clé est que si, de manière globale et comme le souligne la littérature, l’impact a de nombreuses dimensions différentes (c’està-dire économique, environnementale, sociale et sociétale), les entreprises et les bailleurs de fonds axés sur l’impact ont tendance à avoir une vision partielle de l’impact et à être partiels sur certaines dimensions spécifiques (par exemple, les entreprises ciblant l’impact environnemental ont tendance à négliger l’impact social de leurs décisions). En outre, même pour ces entreprises éclairées, leur vision de l’impact semble être fortement influencée par a) les réglementations et les politiques et b) les impacts mesurables (par exemple, les tonnes de carbone, le nombre d’emplois créés).
La deuxième conclusion de cette recherche exploratoire est qu’un changement profond du modèle d’entreprise est nécessaire pour " produire un impact " . En effet, l’innovation en matière de produits et de services et la segmentation du marché ne semblent pas suffire. Au contraire, une innovation de modèle d’entreprise qui inclut la gestion de l’impact semble dépendre principalement des composantes de création et de capture de valeur du modèle d’entreprise. L’impact ne consiste pas tant à faire quelque chose de différent qu’à faire quelque chose de très similaire, mais d’une manière tout à fait différente, sans quoi même les entreprises axées sur l’impact peuvent être accusées d’avoir fait de l’impact washing.
La troisième constatation concerne le rôle des écosystèmes. Cette étude souligne que les parties prenantes internes et externes jouent un rôle essentiel pour permettre aux entreprises d’avoir un impact. À cet égard, la gouvernance des écosystèmes pourrait bien être le chaînon manquant entre l’innovation et l’impact des modèles d’entreprise. La dernière constatation est liée à la précédente et concerne l’importance des organes de gouvernance. Ils peuvent porter des noms différents : " comité des parties prenantes " , " comité d’impact " , mais ils ont le même objectif : initier, développer, contrôler et suivre l’intégration de l’impact au cœur du modèle d’entreprise.
Figure 1. The results of phase 1 : Exploration.
Suite à ces différentes observations, nous avons proposé une méthodologie basée sur trois outils pour innover le modèle d’entreprise afin de produire un impact. Il s’agit de la deuxième phase d’expérimentation " .
Pour innover le modèle d’affaires afin d’inclure l’impact, les entreprises doivent adopter une définition et une évaluation complètes des concepts d’impact, de modèle d’affaires et d’écosystème (voir les résultats de la première phase). C’est pourquoi nous avons conçu une méthodologie qui permet une approche exhaustive de chaque concept tout en les combinant. Cette méthode est basée sur trois outils : un modèle d’entreprise d’innovation à 360° (Rayna & Striukova, 2014b, 2014a, 2016) qui est un outil préexistant, une carte d’impact et une carte d’écosystème. Cette méthode a été testée en tant qu’outil managérial auprès de trois groupes de discussion issus de trois grandes entreprises (pharmaceutique, presse et médias, et fournisseur d’énergie).
Après avoir testé la méthode avec les groupes de discussion, nous avons interrogé différentes personnes pour comprendre les implications de l’utilisation de cette méthode pour elles et, plus généralement, pour les entreprises; il s’agit de la troisième phase " d’évaluation "
Tout d’abord, cette méthode a permis aux participants d’élargir leur perspective en prenant en compte d’autres impacts. En général, les participants se sont concentrés sur un aspect - environnemental ou social - de l’impact. L’utilisation de cette méthodologie leur a permis d’intégrer de nouvelles dimensions de l’impact dans leur réflexion.
La deuxième implication était d’aller au-delà de la proposition d’une nouvelle offre. La vision à 360° du modèle d’entreprise leur a permis de s’interroger sur des dimensions plus stratégiques et internes de l’organisation. En outre, la question de la gouvernance de ces impacts est apparue comme une question importante pour les participants.
Troisièmement, la méthode a permis d’identifier de nouvelles parties prenantes. La cartographie de l’écosystème a permis d’identifier de nouvelles parties prenantes qui étaient initialement exclues.
Enfin, l’utilisation concomitante des différents outils a servi plusieurs objectifs : le diagnostic, l’idéation et la formalisation. Dans tous les cas, l’association de ces différents outils nous a permis de créer et de définir une méthode pour intégrer la notion d’impact au cœur du modèle d’entreprise existant ou non des organisations.
Résultats de la phase 3 - Évaluation
Cette méthode nous a permis de :
Résultat #1 - Ouvrir la réflexion en prenant en compte tous les impacts.
Résultat #2 - Aller au-delà de la proposition d’une nouvelle offre.
Résultat #3 - Identifier de nouvelles parties prenantes et impliquer des parties prenantes précédemment exclues.
Résultat #4 - Servir différents objectifs : diagnostic, idéation et formalisation de l’innovation dans les modèles d’entreprise pour la gestion de l’impact.
Cette recherche examine comment innover un modèle d’entreprise pour y inclure l’impact. Grâce à cette recherche, nous contribuons à la littérature théorique sur l’innovation des modèles d’entreprise pour l’impact. En outre, cette recherche offre plusieurs contributions aux praticiens en proposant une méthode concrète.
Figure 2. The results of phase 2 : Experimentation. Innovation Business Model for Impact Method.
Figure 3. The results of Phase 3 : Assessment.
Bibliography
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Climate Fiction@UCA (Cli FI @UCA)
Auteur
Yannick Rumpalaa
a Université Côte d’Azur, UPR 1198 ERMES, EUR LEX, Nice, France
Anticiper le changement climatique et imaginer de nouvelles trajectoires : les ressources de la fiction climatique ?
Comment représenter les effets du changement climatique ? Comment montrer les multiples réfractions possibles (sociales, économiques, politiques, etc. ) d’un tel phénomène aux conséquences planétaires ? Et surtout, comment les considérer d’une manière peut-être plus sensible que des travaux scientifiques comme ceux du GIEC ? Il existe en effet une autre manière d’anticiper : celle de l’imagination et de la science-fiction. Ce dernier a un avantage : l’avenir est presque son territoire de prédilection. Et justement, un enjeu aussi massif que le changement climatique nous pousse fortement vers un autre rapport au temps et en particulier à l’avenir. Pour les questions climatiques, comme pour d’autres sujets, la science-fiction peut être un outil heuristique et un support de réflexion, comme les travaux en sciences humaines et sociales ont commencé à le montrer. La science-fiction est un mode de représentation, porteur d’histoires, d’images, de contenus symboliques, etc. Mais elle peut aussi être considérée comme un mode de problématisation et un mode d’exploration. Elle dispose même d’une branche relativement nouvelle qui s’est développée ces derniers temps. L’expression " cli fi " (contraction de " climate fiction " ) est de plus en plus utilisée pour désigner (voire réinterpréter) des œuvres qui mettent en scène, à des degrés divers, des effets ou des enjeux liés au changement climatique. Les imaginaires jouent évidemment un rôle important dans la manière dont les communautés appréhendent les questions de leur temps. Ces fictions permettent à la fois de vivre et d’expérimenter, c’est-à-dire de ressentir et de mettre à l’épreuve. Par définition, les productions de sciencefiction construisent une variété de mondes imaginables en faisant varier différentes gammes de paramètres. Que signifie vivre dans un monde où les conditions écologiques sont dégradées, voire presque intenables ? Que signifie le fait de devoir ou de ne pas pouvoir s’adapter pour les individus, les communautés, les organisations, les environnements, etc. Ces formes d’expériences de pensée, élaborées dans des cadres fictifs, montrent en effet les conditions que les communautés humaines pourraient rencontrer et elles fournissent ainsi le cadre pour aider à percevoir les efforts nécessaires pour que ces dernières atteignent une forme de résilience. Ce sont aussi des hypothèses qui sont, en quelque sorte, testées dans ces laboratoires fictifs. L’un des rares endroits où l’on peut voir les " générations futures " vivre, agir et s’organiser (et pour cause) est la science-fiction et ses constructions imaginaires. C’est une façon d’essayer de décrire comment il serait possible d’habiter les mondes en préparation. Et même, pour certaines histoires, avec un fort pouvoir évocateur.
Ces fictions attirent l’attention sur les multiples dépendances dans lesquelles se trouvent les humains (pour tout ce qui concerne les milieux de vie). Dans Fiction climatique et analyse culturelle. A New Perspective on Life in the Anthropocene [1], Gregers Andersen affirme par exemple que la fiction climatique devrait être considérée comme un complément essentiel de la science climatique, car elle rend les futurs modes d’existence visibles et concevables dans des mondes non seulement jugés probables par la science, mais aussi scientifiquement anticipés. Notamment, le ton dominant n’est guère optimiste. Le plus souvent, les visions proposées s’orientent vers une anxiété marquée suggérant un horizon apocalyptique. En effet, en ce qui concerne sa propre planète, l’espèce humaine dans son ensemble semble s’être dangereusement rapprochée de ce qui aurait dû être les limites, et la question qui se pose aujourd’hui est peut-être même de savoir si la situation est proche d’un point de non-retour. Peut-être au point de craindre une condition comme la " Condition Vénus " . C’est cette hypothèse scientifique qui sert de spectre terrifiant et cauchemardesque au roman Greenhouse Summer de Norman Spinrad : elle représente une issue irréversible, risquant de plonger les communautés humaines dans un monde rendu difficile à vivre par le réchauffement généralisé. Dans le roman, la catastrophe n’a pas encore eu lieu, mais son anticipation devient suffisamment convaincante pour venir aiguiser des conflits d’intérêts (économiques et politiques notamment) qui se révèlent d’autant plus clairement. Ainsi, la science-fiction expérimente les conditions du vivre ensemble. Dans le contexte du changement climatique, le confort relatif qui a accompagné des décennies de croissance économique n’est plus garanti. Ce type de production culturelle est-il susceptible d’alimenter l’ " éco-anxiété " ou de construire des moyens de l’apaiser ? Qu’est-ce qui restera en vie ? La fiction peut participer à un imaginaire de catastrophe générale et l’alimenter. La question connexe importante, cependant, est de savoir comment ne pas rester fataliste. En fait, il semble y avoir plus de dystopies climatiques que de fictions optimistes sur le sujet, ce qui n’est guère surprenant puisque le changement amorcé semble inévitable. La variété des situations possibles à l’échelle planétaire est rendue plus fréquemment chez les auteurs dont la culture n’est pas directement occidentale (voir par exemple Bangkok Wakes to Rain de Pitchaya Sudbanthad).
La fiction est aussi un moyen de transcrire les aspirations à changer un état du monde, en l’occurrence en leur donnant forme dans des futurs hypothétiques, susceptibles de maintenir certains espoirs. Certaines histoires nous permettent d’explorer d’autres voies que celles qui mènent à l’effondrement total. C’est ce que l’écrivain américain Kim Stanley Robinson a tenté de faire, par exemple, à travers plusieurs romans. Quelle organisation sociale et politique faudra-t-il trouver ? Comment cette réorganisation pourra-t-elle absorber les dérives climatiques sans produire de nouvelles injustices ? Aurons-nous besoin d’institutions encore plus ambitieuses que celles qui tentent actuellement d’être mises en place ? Le cadre fictionnel permet d’inclure des institutions originales (par rapport à un état présent ou passé) et de tester leur fonctionnement : une agence internationale qui pourrait jouer le rôle d’un " Ministère du Futur " par exemple, comme celui imaginé par Kim Stanley Robinson et dont la mission serait de défendre les générations futures et les formes de vie présentes sur la planète. Ou, dans le même objectif, une monnaie carbone ( " carbon coin " ) pour disposer d’un circuit de financement alternatif dans la lutte contre le changement climatique. Dans ce cas, le roman est un moyen d’exprimer les préoccupations de l’auteur et d’explorer un éventail d’options imaginables.
Est-il possible de trouver des solutions autres que technoscientifiques (comme la géo-ingénierie qui pourrait être la solution ultime) ? Comment est-il possible d’imaginer un monde sans voitures par exemple, ou du moins un monde où leur place est considérablement réduite ? Les fictions solarpunk, en passe de devenir un sous-genre à part entière, tentent de montrer des sociétés fonctionnant sur des principes différents, d’abord dans les technologies et les ressources énergétiques utilisées, mais aussi dans les valeurs qui les animent, plus égalitaires (y compris dans les relations avec les autres espèces), plus coopératives et moins orientées vers le profit.
Ces fictions peuvent-elles encourager la réflexion sur toutes ces questions, voire susciter certaines formes de réaction ou d’engagement ? On peut faire l’hypothèse que ce type de fiction est également utile pour construire collectivement une éthique du futur. Il sera intéressant de suivre le rôle qu’ils prendront dans un monde dont les conditions climatiques, voire écologiques plus largement, risquent de changer de manière significative. La masse des incertitudes futures soulève de nombreuses questions, et c’est également ces questions que la science-fiction métaphorise à travers ses récits. Comme le dit Carl Death : " Le changement climatique modifie la façon dont l’avenir est imaginé. Les fictions du futur peuvent-elles être autre chose que des fictions climatiques ?
Reference
1. Londres, Routledge, 2019.
Conception des superordinateurs de l’observatoire
SKA : maximiser la science tout en minimisant l’impact sur l’environnement
Auteur
Shan Mignot a
a Université Côte d’Azur, CNRS, OCA, UMR 7293 Lagrange, EUR SPECTRUM, Nice, France
En astronomie d’observation, la résolution angulaire est déterminée par le diamètre du récepteur et la sensibilité de l’instrument est déterminée par sa surface collectrice. La recherche de cibles de moins en moins lumineuses et de plus en plus froides, représentant souvent des objets plus lointains et plus anciens, est actuellement à l’origine de la tendance à l’agrandissement des télescopes optiques et des radiotélescopes. La radioastronomie moderne s’appuie sur des réseaux d’antennes pour augmenter la résolution et produit des images par synthèse d’ouverture, une technique dérivée de l’interférométrie qui, dans le domaine radio, est réalisée par traitement de données. Le SKA est un projet international visant à développer le plus grand observatoire radio du monde (SKAO), dont la phase 1 devrait être achevée d’ici 2029. Avec ses deux télescopes situés en Australie (SKA-LOW) et en Afrique du Sud (SKA-MID), le SKA abordera une variété impressionnante de sujets liés à la physique fondamentale et à l’astronomie.
Du point de vue des données, le SKA représente un grand pas en avant. Les ondes radio sont numérisées au niveau des 197 antennes paraboliques (SKA-MID) et des 131 072 antennes (SKA-LOW) et les données sont transportées vers deux ordinateurs périphériques, les processeurs centraux de signal (CSP), où des opérations préliminaires sont effectuées pour réduire le flux de données. Ainsi, 1 TB/s de données est ensuite transféré vers deux superordinateurs, les Science Data Processors (SDP), où elles sont transformées en produits prêts pour la science et où leur volume est réduit à 700 PB/an. Les données sont finalement distribuées à un réseau de centres de calcul, le SKA Regional Centers Network (SRCNet), où elles sont stockées et mises à la disposition des scientifiques pour interprétation.
Le SDP se situe à la frontière entre le traitement hautement prévisible, simple et répétitif des CSP, qui nécessite un matériel dédié, et l’utilisation polyvalente du SRCNet par les scientifiques, qui fait appel aux centres de données, tout en étant confronté à la fois à des flux de données importants et à la nécessité d’exécuter un ensemble de tâches diversifiées. La puissance de traitement de pointe estimée à 125 pétaflops requise pour chaque SDP [1] est comparable aux performances du supercalculateur Sierra, qui occupe actuellement la 6e place du TOP500 [2].
Les superordinateurs sont constitués d’un ensemble de nœuds1 intégrés dans des lames et disposés
1 unité de calcul individuelle
dans des racks qui sont eux-mêmes interconnectés avec des réseaux rapides. Les systèmes dotés de 1,5 million de cœurs de traitement comme Sierra comprennent 4320 nœuds et 240 racks [3], ce qui représente une quantité énorme de composants de haute technologie organisés dans un système vaste et complexe. L’évaluation de l’impact environnemental de ces systèmes est complexe car elle nécessite de prendre en compte l’ensemble du cycle de vie (fabrication, transport, exploitation, élimination) qui implique de nombreux opérateurs économiques. Elle est également complexe en raison de la multiplicité des aspects à prendre en compte, tels que l’utilisation des ressources naturelles2, l’énergie3 et la pollution4. Bien que des progrès significatifs aient été réalisés au cours de la dernière décennie pour améliorer l’efficacité énergétique des systèmes, la consommation d’énergie des centres de données continue d’augmenter en raison de la taille plus importante des systèmes et du plus grand nombre de centres de données (effet de rebond).
Le SKAO a reconnu la complexité de l’acquisition de deux machines de ce type dans le cadre d’un projet qui n’est pas un projet de calcul de haute performance. Cette complexité est liée aux coûts d’investissement et d’exploitation, à l’évolution rapide des technologies et à la difficulté de définir précisément les besoins. Les SDP sont donc considérés comme faisant partie des télescopes car ils doivent être disponibles à la fois pour traiter les données et pour fournir un retour d’information aux antennes et au CSP en quelques secondes pour que les observations soient possibles. Il s’agit d’une approche innovante de la réduction des données par rapport à l’approche hors ligne classique.
Si l’objectif du SKA est d’approfondir notre compréhension de l’univers et de la physique fondamentale avec des impacts sociétaux positifs, notamment en termes de connaissance et d’innovation, l’impact environnemental du SDP, qui n’est qu’une partie du SKA, est significatif. Avec des installations en Afrique du Sud et en Australie, où le mix énergétique émet des gaz à effet de serre considérables, il a été estimé que l’empreinte de la construction du SKA serait de 312 kt CO2e et l’empreinte des opérations annuelles de 18 kt CO2e / an [5], avec une part importante due aux infrastructures de calcul.
Le SKAO a fait du développement durable l’une des valeurs fondamentales de l’observatoire. Avec le budget, cela a conduit le SKAO à concevoir un plan d’alimentation pour réduire son exposition aux fluctuations du prix de l’énergie et réduire les émissions de gaz à effet de serre (par exemple, avec des centrales solaires à proximité des SDP) et à fixer une limite supérieure à la consommation d’énergie des SDP à 2 MW [6]. Il s’agit d’un objectif très ambitieux compte tenu de l’efficacité actuelle des systèmes de calcul à haute performance (HPC), basée sur une extrapolation incertaine des tendances actuelles en matière de réduction de la consommation d’énergie jusqu’à la date d’acquisition des systèmes.
Le plafond des coûts pour les SDP dans le budget de la SKAO suit une stratégie similaire et est également très agressif. Le SKAO a donc identifié le risque que, pour l’argent et la puissance alloués, les SDP achetés limitent l’exploitation des télescopes [7]. L’acquisition des SDP sera menée par la France et s’appuiera sur une activité de co-conception pour parvenir à une conception optimisée avec des logiciels et du matériel adaptés pour une efficacité maximale. L’Observatoire de la Côte d’Azur dirige cet effort et, bien que les détails de la portée soient encore en cours de discussion avec le SKAO, nous comprenons que son objectif est de permettre aux SDP d’atteindre un rendement scientifique maximal dans les enveloppes assignées tout en minimisant leur impact sur l’environnement.
2 180 kg de matières premières pour produire un smartphone
3 12 MW pour exploiter Sierra
4 Le temps moyen entre deux pannes est de l’ordre de quelques minutes pour les centres de données [4]
La communauté qui développe des systèmes embarqués a une longue histoire de co-conception en raison d’applications ciblées et de conditions de fonctionnement très contraignantes (puissance, volume, masse). Jusqu’à récemment, le calcul intensif s’appuyait principalement sur la mise à l’échelle5 des systèmes existants : La mise à l’échelle de Dennard et l’ajout de racks ont permis d’augmenter régulièrement les performances. Sa disparition récente a conduit les grands systèmes à consommer de plus en plus d’énergie, si bien qu’en 2014, IBM a plaidé en faveur d’une augmentation des performances avec une architecture hétérogène mêlant GPU et CPU lors du développement de Summit et Sierra, sur la base de cas d’utilisation prédéfinis [8]. Plus récemment, une analyse de la consommation d’énergie du système a été réalisée pour Fugaku afin d’améliorer son efficacité, également pour des cas d’utilisation prédéfinis [9]. La co-conception, en tant que moyen de spécialiser conjointement les architectures matérielle et logicielle d’une machine pour des utilisations plus ciblées, tout en continuant à utiliser des composants de base, est aujourd’hui un moyen reconnu d’augmenter les performances [8][9][10], mais n’est qu’une pratique émergente dans le domaine du calcul intensif.
Une telle stratégie est bien adaptée aux SDP qui, même s’ils devront exécuter diverses tâches liées à différents modes d’observation et être capables d’évoluer au fur et à mesure que la science progresse, sont intrinsèquement spécialisés dans le sens où ils font partie des télescopes. Le développement continu des logiciels correspondants, bien qu’il rende plus difficile la description de l’utilisation prévue, offre également des opportunités supplémentaires en revisitant en profondeur l’architecture logicielle au niveau de l’application et également pour la pile de support.
L’INSU du CNRS a adopté une double approche pour relever ce défi. D’abord, avec des activités d’ingénierie menées dans le cadre d’une collaboration internationale dirigée par l’Observatoire de la Côte d’Azur et ASTRON et inscrite, comme l’équipe SCOOP, dans le projet SKA lui-même. Ensuite, avec la recherche amont et la R&D qui seront bientôt organisées sous l’égide d’un laboratoire commun (ECLAT) - entre le CNRS, Inria et Atos et dirigé par l’Observatoire de Paris - destiné à alimenter les activités de SCOOP à plus long terme.
Outre le benchmarking du logiciel pour estimer les performances atteintes et comprendre ce qui les limite, SCOOP teste également le comportement sur une variété de matériels et simule l’exécution via des modèles du SDP afin d’explorer l’espace des solutions et d’identifier des pistes prometteuses. Au-delà de cet effort d’amélioration de l’appariement, SCOOP entend également contribuer à une vision systémique du SDP afin d’affiner les besoins architecturaux et opérationnels et de contribuer à la conception d’un système capable de s’adapter à des ressources temporelles, informatiques et énergétiques rares. Il est également proposé de développer une vision à long terme de la gestion du SDP, y compris un déploiement, une maintenance, une extension et un déclassement échelonnés afin de réduire le coût environnemental du SDP sur l’ensemble de son cycle de vie. En plus d’élargir l’horizon de SCOOP avec une vision prospective alimentée par des efforts de recherche en amont ou de rendre applicables des résultats récents, ECLAT apportera son expertise en matière de conception de supercalculateurs grâce à la contribution d’Atos. L’espoir est que cette collaboration commune et durable conduise à une compréhension partagée des besoins et des solutions et aboutisse à un système finement ajusté et adapté au moment de la passation des marchés.
5 La réduction de la taille des transistors permet de réduire la consommation et d’augmenter la fréquence.
La conception et l’acquisition des SDP constituent un défi en termes de complexité, de coût et de calendrier, en particulier si l’on veut que le SKAO profite pleinement de l’investissement que représente la construction des réseaux d’antennes - en comparaison avec les radiotélescopes LOFAR, NeNuFAR, MWA et pathfinder, dont l’utilisation actuelle est sévèrement limitée par les ressources informatiques qui leur sont associées. L’impact environnemental vient s’ajouter à ce défi, sans être totalement déconnecté des contraintes budgétaires. L’effort de co-conception mené par la France dans le cadre d’un projet d’une telle envergure suscite l’intérêt des communautés de recherche en calcul intensif et devrait favoriser la recherche et l’innovation au niveau du matériel et des logiciels, mais aussi en ce qui concerne le processus de développement et d’exploitation de ces infrastructures. Outre les SDP, les outils et le savoir-faire développés pourraient s’appliquer aux CSP et aux SRC au sein du SKA et, au-delà, aux infrastructures HPC associées aux expériences de recherche, dans la recherche d’un meilleur équilibre entre les exigences haut de gamme de la science et la durabilité environnementale.
Références
1. Alexander P. et al. , 2019, SDP Critical Design Review, SKA1 SDP High Level Overview (SKATEL- SDP-0000180)
2. Classement TOP500 des superordinateurs (https ://www. top500. org)
3. Bertsch A. , 2018, Standford HPC Conference, The Sierra Supercomputer : La science et la technologie en mission
4. Das A. et al, 2021, IEEE International Parallel and Distributed Processing Symposium, Systemic Assessment of Node Failures in HPC Production Platforms
5. Knödlseder J. et al. 2022, arXiv, Estimate of the carbon footprint of astronomical research infrastructures
6. Barriere K, Schutte A. 2021, SKA1 Power Budget (SKA-TEL-SKO-0000035-06)
7. Degan M. , Broekema C. , 2019, SKA Computing Hardware Risk Mitigation Plan (SKA-TELSKO-0001083)
8. Moreno J. H. 2019, International Conference on High Performance Computing & Simulation, Analyse comparative des supercalculateurs Summit et Sierra, de la proposition à l’acceptation
9. Sato M. et al, Super Computing, 2020 Co-design for A64FX many core processor and " Fugaku "
10. Gómez C. et al, 2019, International Parallel and Distributed Processing Symposium, Design Space Exploration of Next-Generation HPC Machines
Transition écologique : un appel à développer un réseau structuré au sein d’Université Côte d’Azur pour des échanges sur l’enseignement et la recherche
Auteurs
Luc Deneire a Guillaume Urvoy-Kellerb, Marina Tellerc, Elodie Verckend Benjamin Mauroye, Erwin Franquet , Hervé Guillard e, Martine Olivi g Joanna Moulierac b, Nathalie Sauret h Aura ParmentierCajaiba , Eric Lombaertd, Sylvie Icart a, Johan Montagnatj Frédéric Mallet , Manuel Boutetk Cédric
a Université Côte d’Azur, CNRS, INRIA, UMR 7271 I3S, Polytech Nice Sophia, Sophia Antipolis, France
b Université Côte d’Azur, CNRS, INRIA, UMR 7271 I3S, IUT de Nice, Nice, France
c Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7321 GREDEG, EUR LEX, Nice, France
d Université Côte d’Azur, INRAE, CNRS, UMR A1355 Institut Sophia Agrobiotech, Sophia Antipolis, France
e Université Côte d’Azur, CNRS, INRIA, UMR 7351 LJAD, Nice, France
f Université Côte d’Azur, UPR 7498 Polytech’Lab, Polytech Nice Sophia, Sophia Antipolis, France
g Inria, Sophia Antipolis, France
h Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7272 Institut de Chimie de Nice, EUR Spectrum, Nice, France
Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7321 GREDEG, EUR ELMI, Nice, France
Université Côte d’Azur, CNRS, INRIA, UMR 7271 I3S, EUR DS4H, Nice, France
k Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7321 GREDEG, EUR ODYSSEE, Nice, France
l Université Côte d’Azur, CNRS, INRIA, UMR 7351 LJAD, Polytech Nice Sophia, Sophia Antipolis, France
m Université Côte d’Azur, IUT, Valbonne, France
Dans l’éducation : engagement institutionnel et initiatives actuelles
Université Côte d’Azur s’apprête à signer l’accord de Grenoble [1], qui impose de facto non seulement de sensibiliser mais aussi de former 100% de ses étudiants aux enjeux de la transition écologique. Au-delà de cette convention, qui témoigne de l’engagement institutionnel de notre université, des efforts dans ce domaine ont déjà été entrepris dans plusieurs de ses départements de formation pour proposer des cursus au niveau licence et master. A titre d’illustration, les signataires de cet accord sont impliqués dans l’enseignement des cours suivants :
• Enjeux de la transition énergétique : cours de 15 heures proposé à tous les élèves ingénieurs de première année de l’école d’ingénieurs Polytech Nice Sophia.
• Numérique et environnement : une mineure de 24 heures proposée dans tous les masters associés à l’école doctorale Systèmes numériques pour l’homme.
• Chimie et pollution atmosphérique : cours/laboratoire de 15 heures proposé en option aux étudiants de première année des licences de Sciences et Technologies.
• Problèmes environnementaux, cours de 9 heures inclus dans le cours " Questions de société contemporaine 2 " pour les étudiants de première année de licence en sciences sociales et humaines.
Le premier élément est un exemple de cours générique qui présente les éléments de base du débat. Le deuxième est un exemple de cours de master spécialisé qui se concentre sur l’impact environnemental du secteur de l’information et de la communication et sur les solutions possibles qu’il peut offrir. Le troisième vise à sensibiliser les étudiants à la chimie environnementale en abordant les phénomènes de pollution de l’air (destruction de la couche d’ozone et changement climatique). Le quatrième propose une introduction à la perspective des sciences sociales sur ces questions en explorant les mécanismes qui sous-tendent les problèmes publics dans le but de comprendre les réponses institutionnelles actuelles et leurs limites, et de rechercher des moyens de changement.
Des discussions sont en cours pour créer des cours dans certains programmes d’enseignement du baccalauréat technologique (IUT) et du master en informatique et gestion (MIAGE). Les collègues collaborent intensivement pour tenter de partager, d’échanger et de se soutenir mutuellement dans cet effort pédagogique.
De nombreuses initiatives similaires sont sans doute en cours dans d’autres départements d’enseignement de l’université. Notre expérience personnelle nous permet de tirer les conclusions suivantes :
• Le problème à traiter est intrinsèquement systémique : il affecte l’ensemble de la société et nécessite donc une approche pluridisciplinaire, en particulier au niveau du premier cycle. Une plus grande spécialisation est possible dans les programmes de deuxième cycle. La recherche et l’enseignement au sein d’Université Côte d’Azur et plus généralement dans l’enseignement supérieur français sont organisés en silos, ce qui complique cette collaboration. Au-delà de cette organisation, se pose la question de la neutralité des enseignants sur les savoirs enseignés.
Le manifeste du groupe de réflexion Labos1point5 du CNRS " Oser enseigner la transition écologique " donne un aperçu de ces questions [2]. La collaboration entre collègues des sciences dures et des sciences humaines au sens large est cruciale pour aborder ces questions.
• Du fait de sa dimension pluridisciplinaire, et notamment de sa dimension humaine et sociétale, le sujet à enseigner, qu’il s’agisse du changement climatique ou de la transition écologique, dépasse le cadre habituel de l’enseignement universitaire. Il ne s’agit pas seulement d’enseigner ce qui pourrait devenir une profession ou un axe de recherche à l’avenir, mais ce qui pourrait devenir l’environnement dans lequel nos étudiants, futurs citoyens, vivront. L’approche n’est plus de fournir des compétences, comme cela a été fortement encouragé ces dernières années, mais de fournir une formation intellectuelle pour aider les citoyens à prendre des décisions dans un contexte incertain. En tant qu’enseignants, cela implique la nécessité de réexaminer notre responsabilité en montrant la voie à une génération d’étudiants. La tâche est ambitieuse, mais elle est cruciale, même si elle reste déroutante parce qu’elle rompt avec l’ordinaire, tant pour les enseignants que pour les étudiants.
• Nous avons souvent observé un sentiment proche de la colère chez la jeune génération face à ce qu’elle considère comme une trahison de la part du monde adulte. Le récent article de Julia Steinberger, auteur du GIEC, très impliquée dans la communication avec le grand public, adressé à des jeunes révoltés par l’inaction politique des adultes est emblématique du problème [3]. La matière à enseigner a donc une dimension éthique qui doit être abordée par une collaboration conjointe et transdisciplinaire qui doit permettre de redéfinir les cadres disciplinaires épistémiques et ontologiques à la lumière du défi imposé à notre société et aux enseignants.
Ces idées préliminaires et partielles recueillies dans l’urgence du moment et de la crise qui se profile confirment la nécessité de développer un espace de partage et de discussion au sein d’Université Côte d’Azur. Cette initiative doit commencer dans les structures actuelles de notre université, mais elle nécessite des changements d’une toute autre dimension tant au sein d’Université Côte d’Azur que de l’enseignement supérieur français. Ce nouveau défi ne peut s’ajouter aux missions actuelles des enseignants-chercheurs, car la tâche est trop importante et trop chronophage. Il est également essentiel de s’associer aux initiatives nationales, comme le récent rapport publié le 29 mars 2021 " Enseigner la transition écologique dans l’enseignement supérieur " par le comité présidé par Jean Jouzel [4], qui préconise un cursus de 6 ECTS pour tous les étudiants de licence, ou le manifeste " Former les ingénieurs du 21ème siècle " [6], rédigé conjointement par le Shift Project et le Groupe INSA.
L’école d’ingénieurs de Lyon (INSA), très en avance sur ces sujets, a développé des cours spécifiques dans son cycle préparatoire, ainsi que des cours spécialisés qui s’appliquent à chaque domaine de l’ingénierie. Cette institution est prête à déployer à la rentrée prochaine plus de 30 intervenants qui se sont formés mutuellement et sont prêts à affronter les étudiants. Le passage à une échelle telle que celle d’Université Côte d’Azur est un véritable défi, qui nécessite des modes de collaboration permettant de faire émerger des solutions spécifiques.
Dans l’éducation : recommandations
A la lumière de ces considérations, nous recommandons de mettre en place, à partir de septembre 2023, un enseignement pour tous les étudiants de premier cycle. Cet enseignement devrait :
• Se fonder sur un contenu développé à partir de recherches multidisciplinaires.
• Le format du cours doit favoriser la participation de conférenciers issus de la société civile, par exemple, et ne pas se limiter à des conférences d’experts liés par les contraintes de leur discipline.
• L’enseignement doit absolument être dispensé en personne, en petits groupes, à l’aide de méthodes pédagogiques participatives. Pour être utile et obtenir des résultats, les étudiants doivent être impliqués et avoir un intérêt dans le processus. Les étudiants de troisième cycle (étudiants en master ou en doctorat via un financement spécifique pour le tutorat) devraient également être impliqués.
• Les expériences précédentes et le retour d’expérience de collègues d’autres institutions ont confirmé que l’aspect humain et relationnel est essentiel. Le programme ne devrait donc pas être exclusivement basé sur des MOOC.
• Être enseigné par des professeurs explicitement mandatés par l’institution, qui ne considèrent pas cette tâche comme un sacrifice (c’est-à-dire qui n’enseignent pas ces cours au détriment de tâches plus valorisées).
• Être coordonnés à plein temps par des enseignants-chercheurs collaborant étroitement avec la task force éco-responsable d’Université Côte d’Azur.
En bref, l’institution doit clairement et massivement investir, en termes de communication mais aussi financièrement, dans l’offre de ces cours.
Dans la recherche : la transition dans les laboratoires
Le défi de la transition a également un impact sur la recherche au sein d’Université Côte d’Azur. De nombreux laboratoires sont engagés dans une démarche de mesure de leur empreinte écologique à l’aide de l’outil d’évaluation des émissions de GES développé par le CNRS Labos1point5.
Au 15 juin 2022, plus de 450 laboratoires en France ont réalisé plus de 750 bilans GES qui ont servi de support de recherche au groupe de réflexion du CNRS en plus d’aider les laboratoires eux-mêmes.
Si l’inventaire annuel des émissions de GES est une première étape, de nombreux laboratoires s’appuient sur ces bilans pour élaborer une stratégie de transition écologique à cinq ou dix ans afin de réduire leurs émissions de GES. Labos1point5 travaille actuellement avec des laboratoires pilotes en France et s’apprête à publier, à l’automne 2022, des kits pour aider les laboratoires dans leur démarche de transition. Une fois de plus, cette question devrait aller bien au-delà de la simple mise en œuvre de recommandations techniques (comme c’est également le cas pour l’éducation). Il nécessite un exercice de démocratie participative au sein des laboratoires. Ces efforts, qui ont un impact sur le cœur même de la vie des laboratoires, doivent être coordonnés avec l’enseignement et contribuer à une plus grande interdisciplinarité, ne serait-ce que dans un souci de cohérence : comment enseigner la transition énergétique sans être, dans son propre domaine, engagé dans une telle démarche ?
Dans le domaine de la recherche : recommandations
Comme pour le développement de cours sur la crise climatique et la transition écologique, la préparation des laboratoires à la transition passe par la création d’espaces d’échanges entre les laboratoires d’Université Côte d’Azur et au-delà, dans le contexte local. Ces espaces physiques et intellectuels pourraient être un lieu d’échanges sur les changements nécessaires dans notre recherche elle-même au regard de la transition. En considérant la recherche comme un projet de connaissance, la meilleure façon d’aborder ce problème systémique est une approche systémique dans laquelle chaque discipline peut contribuer.
L’éducation au développement durable et changement des représentations sociales
Auteur
Sylvaine
AUBARD a
aUniversité Côte d’Azur, UPR 7278 LAPCOS, Nice, France
Tout au long du XXe siècle, la recherche scientifique a largement contribué à l’émergence d’une conscience écologique chez les auteurs publics comme dans la population civile. Le mot " écologie " vient des termes grecs " oikos " , habitat, et " logos " , discours, et correspond à l’étude des interactions entre les organismes vivants d’un écosystème (Haenckel, 1866). La recherche a ainsi permis de mettre des mots sur ces interactions afin de mieux les comprendre. Cependant, les crises écologiques du XXe siècle suscitent une inquiétude croissante dans les sociétés occidentales qui commencent, depuis la Seconde Guerre mondiale, à réfléchir à de nouveaux modes de vie. L’ " ère de la transition " est là, avec pour objectif de trouver un nouveau modèle socio-économique, à travers de nouvelles façons de consommer, de produire, de travailler et de vivre ensemble. Outre les préoccupations écologiques, la société civile commence à douter du bien-fondé des politiques mises en œuvre par les institutions publiques, ce qui conduit à l’émergence de nouveaux mouvements citoyens qui cherchent à mobiliser l’opinion publique autour de causes d’intérêt mondial, à proposer de nouvelles représentations sociales plus écologiques et à se faire entendre du monde institutionnel. Cette période de Transition, que nous vivons depuis les années 1960, a vu se développer de nombreuses expériences à travers le monde. Parallèlement à la population civile, les institutions politiques prennent conscience de la nécessité d’œuvrer pour un nouvel ordre mondial plus écologique. Après la Seconde Guerre mondiale, les Sommets de la Terre, organisés tous les dix ans depuis 1972 par l’UNESCO, ont contribué à la mise en place de politiques mondiales de développement durable, officiellement défini comme " un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs " . L’ " Agenda 2030 pour le développement durable " , signé en 2015, à la suite des négociations entamées lors du Sommet de la Terre de 2012, s’appuie notamment sur les propositions de la société civile, de la communauté financière et de divers autres acteurs socio-économiques. Cette situation met en évidence le fait qu’un changement culturel est en cours, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui vise à faire évoluer la culture occidentale, actuellement destructrice, vers une sorte de culture de la vie. Comment se transmettent ces nouvelles idées et pratiques, ainsi que leurs représentations corollaires ? Quelles sont les conséquences de cette évolution sur la coopération sociale ?
Dans le prolongement du premier Sommet de la Terre, la Charte de Belgrade, signée en 1975, fournit un " cadre mondial pour l’éducation à l’environnement " . Elle préconise " une nouvelle éthique
universelle qui reconnaisse et ressente fortement la relation complexe et en constante évolution entre les êtres humains, leurs semblables et la nature " , une répartition équitable des ressources environnementales et la mise en place d’un système d’éducation à l’environnement pour réaliser les deux premières recommandations. Cette éducation à l’environnement doit concrètement permettre aux jeunes comme aux adultes de devenir conscients, responsables et solidaires de leur environnement naturel, par l’apprentissage de nouvelles connaissances et représentations. Cependant, elle a été remise en cause en 2004, car jugée trop diffuse et insuffisante, tant sur le plan didactique que pédagogique. L’éducation à l’environnement et au développement durable la remplace, avec pour objectif de généraliser et d’harmoniser les programmes, tout en les rendant transversaux et interdisciplinaires.
En 2007, de nouvelles recommandations de chercheurs scientifiques ont conduit à la mise en place de l’Éducation au Développement Durable (EDD), qui prône notamment la formation des enseignants impliqués dans cette éducation, ainsi qu’une attitude de responsabilité vis-à-vis du monde vivant, humain et non humain. Cette évolution est importante car il s’agit désormais de prendre en compte des relations spatiales tant locales que globales, des échelles de temps qui se situent entre le long terme et la durabilité, ainsi que la transmission de nouvelles valeurs citoyennes propres à la protection de la biodiversité.
Cependant, ce socle de connaissances, désormais inséré dans les programmes scolaires et dans les comportements quotidiens à adopter par la population, est véhiculé par les représentations globales, nationales et individuelles de ses transmetteurs - les instances politiques, le système éducatif et les enseignants. La transmission d’un savoir, quel qu’il soit, ne peut en effet se faire sans la représentation que chacun s’en fait au départ, tant du côté de l’enseignant que de l’apprenant. Ainsi, en France, l’enseignement est très théorique et généraliste, contrairement à l’Allemagne qui prend en compte les particularités culturelles régionales et l’application pratique des connaissances. Les représentations peuvent différer selon la réalité économique, sociale et environnementale des pays, mais aussi selon la culture des enseignants. Cependant, le changement de paradigme qu’implique une culture du développement durable nécessite, en corollaire, un changement de représentations. " L’éducation au développement durable doit constituer une philosophie de vie susceptible d’amener chacun à faire des choix raisonnables et non rationnels comme l’explique la théorie économique " (Diemer, 2013) et pourtant, les choix politiques de gestion de la biodiversité restent très anthropocentrés, ce qui a pour conséquence de privilégier la vie des espèces considérées comme bénéfiques pour le bien-être humain au détriment des autres espèces vivantes (Maris, 2014; Maris & Reverêt, 2010). Ces représentations du Vivant ne sont pas en adéquation avec les valeurs défendues par la Charte de la Terre, signée en 2003 par des membres de l’UNESCO et de l’UICN, ainsi que de nombreuses autres personnalités, organisations internationales et individus du monde entier. La Charte de la Terre stipule, entre autres, que " Nos problèmes environnementaux, économiques, politiques, sociaux et spirituels sont interdépendants et qu’ensemble nous pouvons trouver des solutions intégrées. Pour réaliser ces aspirations, nous devons choisir d’intégrer dans nos modes de vie le principe de la responsabilité universelle, en nous référant à la communauté de la Terre autant qu’à nos communautés locales. Nous sommes à la fois citoyens de différentes nations et d’un seul monde, où le local et le global sont intimement liés. Nous partageons tous la responsabilité du bien-être présent et futur de la famille humaine et de toutes les autres formes de vie. L’esprit de solidarité et de fraternité envers toutes les formes
de vie est renforcé par le respect du mystère de la création, par la reconnaissance du don de la vie et par l’humilité face à notre place d’êtres humains dans l’univers. Ces incohérences, dans les représentations véhiculées sur la Vie, se retrouvent dans les textes de lois, puisque si de plus en plus de gouvernements accordent aux animaux le statut d’êtres vivants, ce n’est pas du tout le cas pour les espèces végétales, toujours reléguées au rang de choses. Or, la gratitude, l’humilité et l’empathie envers ses semblables, humains ou non, doivent être les valeurs prioritaires à transmettre dans le cadre de l’éducation au développement durable.
Face à ces défis, une adaptation tant didactique que pédagogique est nécessaire afin de transmettre des représentations du développement durable et du monde vivant en phase avec les contenus de l’éducation au développement durable et le changement des représentations théoriques.
La recherche de plus d’écologie et de développement durable, depuis les années 1960, a permis de multiplier les expériences en ce sens, formant les prémisses d’une éducation complexe. Ainsi, de plus en plus d’établissements d’enseignement mettent en pratique les connaissances théoriques par le biais d’ateliers et de jardins pédagogiques. Ces derniers permettent de contextualiser et d’acquérir des savoir-faire qui peuvent aller au-delà de la simple expertise technique avec un apprentissage conscient. Développer des ateliers et des espaces d’expérimentation dans les écoles, quel que soit leur niveau d’éducation, peut permettre aux apprenants de prendre conscience de leurs gestes, comportements et pensées face à des actes quotidiens ou nouveaux, souvent réalisés de manière automatique, procédurale, voire irresponsable. Ainsi, de plus en plus d’organisations mettent en place des systèmes circulaires dans leur organisation interne, comme l’installation de potagers selon les méthodes de la permaculture, qui serviront en partie à des cantines, des composteurs, ou des foires pour donner ou échanger des objets plutôt que de les jeter.
De plus, les potagers pédagogiques ouvrent les sens et l’empathie, tant envers les humains qu’envers les autres espèces vivantes, dans un contexte totalement écologique. Ils peuvent aussi aider à développer des techniques de lâcher-prise, d’adaptation et de résilience.
Le domaine du recyclage tient également une place très importante dans la mise en place d’un quotidien plus écologique et durable. Cependant, il y a encore un travail d’éducation à faire sur ce sujet. Il faut que les institutions proposent des poubelles de tri dans chaque bureau et chaque lieu public pour constituer une référence, un exemple, aux yeux du public et des employés. Cela implique aussi une approche rigoureuse dans le choix des marchés publics et dans la contribution de chacun.
Progressivement, il semble que des mouvements citoyens et des institutions convergent vers un même objectif, voire s’associent pour contribuer au développement de ces philosophies de vie par un enseignement pratique, dans les écoles, lors de journées portes ouvertes d’espaces publics et privés, ou par l’organisation de festivals. L’apprentissage des éco-gestes quotidiens est ainsi facilité par une coopération croissante. Cette évolution montre d’ailleurs l’importance des concepts de complexité et de circularité, qui s’expriment à travers les liens entre les actions et les éco-gestes de cette vie quotidienne.
Bibliography
ANAUT M. , " L’école peut-elle facteur de résilience ? " , ERES, " Empan " , 2006/3 n°63;
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Impact de la pollution sur la santé
Auteur
Valérie Bougault
a
aUniversité Côte d’Azur, UPR 6312 LAMHESS, EUR HEALTHY, Nice, France
Introduction
La pratique d’une activité physique régulière et constante est reconnue depuis longtemps comme un facteur essentiel de bonne santé et de bien vieillir [1]. Les sportives et les sportifs sont souvent considérés dans notre société comme un modèle de bonne santé. Par exemple, les athlètes olympiques et les cyclistes du Tour de France ont une espérance de vie plus longue que la population générale [2,3]. Cependant, la pratique d’une activité physique ou d’un sport dans des conditions environnementales défavorables peut ne pas être sans danger, même chez des personnes apparemment en bonne santé [4-6]. Par exemple, de nombreux incidents et malaises se sont produits lors des championnats d’athlétisme 2019 au Qatar, et des problèmes de santé isolés surviennent régulièrement lors d’événements sportifs locaux, en particulier lorsque la température est élevée. Lors des Jeux olympiques de Tokyo en 2021, les équipes médicales étaient préparées et ont pu prendre en charge des athlètes dont la température centrale atteignait parfois 42 °C, ce qui pouvait être fatal pour une personne non entraînée. La recherche scientifique s’est accélérée ces dernières années sur les effets de la chaleur sur le corps humain des athlètes de haut niveau, le rôle et les méthodes d’acclimatation pour éviter les coups de chaleur (https ://pubmed. ncbi. nlm. nih. gov/?term=athletes+heat). Le lieu, la date et l’heure des compétitions peuvent être affectés par la météo à l’avenir, comme ce fut déjà le cas pour le marathon de Tokyo pendant les Jeux olympiques 2021 qui a été déplacé au nord du Japon pour éviter la chaleur trop intense.
Le réchauffement climatique, en raison de ses risques et effets évidents sur la santé des sportifs, masque souvent les effets des polluants atmosphériques sur la population, et pourtant il s’accompagnera inexorablement d’une dégradation de la qualité de l’air [7-10]. Les polluants atmosphériques, à quelques exceptions près, sont souvent inodores et incolores et, à moins de disposer d’une indication externe (association gouvernementale ou capteur individuel ou Organisation mondiale de la santé, etc. ), peu de gens savent qu’ils y sont exposés. Pourtant, ils ont un impact significatif sur la santé, provoquant des décès prématurés et une augmentation des admissions aux urgences à chaque épisode de pollution et au fil des années d’exposition [11,12]. Les méga-incendies, par exemple, ont été annoncés comme l’avenir, avec la dégradation considérable de la qualité de l’air qui les accompagne, potentiellement mortelle [13,14]. En 2019, des incendies se sont déclarés en Australie pendant le tournoi de tennis de l’Open d’Australie, et de nombreux joueurs n’ont pas pu jouer en raison de toux, de nausées et d’autres symptômes divers (https :// www. bbc. com/news/world-australia-50497492). Certains pays présentent des concentrations
dramatiques de polluants atmosphériques, et des événements sportifs continuent d’être organisés, malgré le manque de données sur les conséquences futures pour la santé (https ://edition. cnn. com/2019/10/18/asia/delhi-marathon-pollution-intl-hnk-scli/index. html). En 2019, l’Iron man de Nice (France), par exemple, s’est déroulé pendant une vague de chaleur accompagnée d’une alerte à la pollution à l’ozone. Sans ressources pour savoir quoi faire, les organisateurs ont réduit les distances de manière aléatoire et sans rationnel scientifique pour éviter une annulation (https :// france3-regions. francetvinfo. fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/nice/caniculeparcours-ironman-france-nice-2019-raccourcis-1692562. html). Ce n’est que pendant les Jeux Olympiques, depuis au moins ceux de Los Angeles en 1984, que des mesures préventives sont prises pour réduire la production locale de polluants pendant l’événement [15], comme la réduction du trafic [16], mais ce n’est pas le cas pour les athlètes dans d’autres événements ou pendant l’année et on ne peut pas agir sur la pollution aiguë liée à des événements naturels comme les mégaincendies, ou les volcans. La population des sportifs, qui représente un modèle de santé, est trop peu étudiée, mais constitue pourtant une cible privilégiée, car (1) ils représentent le modèle de bonne santé de nos sociétés, (2) ils ont des capacités d’adaptation et d’acclimatation souvent hors du commun et parfois absentes ou défaillantes chez les personnes malades ou sédentaires, (3) si la pratique d’un sport dans un environnement pollué devenait délétère pour leur santé, cela aurait des conséquences dramatiques pour l’avenir de l’humanité qui aurait le choix entre tomber malade en pratiquant un sport intense dans un environnement trop pollué ou ne pas le faire et être exposée à toutes les maladies chroniques liées à la sédentarité et à la pollution. Ainsi, certaines données épidémiologiques actuelles indiquent que les bénéfices sanitaires de l’activité physique (des transports actifs en général) restent supérieurs aux méfaits de la pollution atmosphérique [17], par exemple dans les sociétés européennes pour des sujets sains. Cependant, dans les pays où la pollution est importante, l’exercice physique (à une ventilation moyenne de 63 l/min correspondant à 65 % de l’absorption maximale d’oxygène) ne présente plus de bénéfices après 15 minutes (point de basculement) et les risques pour la santé liés à la pollution atmosphérique dépassent les bénéfices de l’exercice physique après 75 minutes (point d’équilibre) [6]. Il convient de noter que ces études sont loin de tenir compte de la durée et de l’intensité des efforts des sportifs, en particulier de l’endurance, et qu’elles ne concernent souvent que les particules. Les enfants peuvent également être plus exposés à la pollution de l’air, même à des niveaux légèrement inférieurs aux normes de qualité de l’air [18] et dans les villes polluées, en particulier avec des niveaux élevés d’ozone ambiant [19], les enfants les plus actifs ont un risque accru de développer des problèmes respiratoires, tels que l’asthme, par rapport aux enfants moins actifs [20].
La pollution de l’air est un terme générique, mais les compositions chimiques et les types de polluants sont extrêmement variés, et il semble que les mécanismes d’action de chacun soient différents. Si certains sont des irritants pour les voies respiratoires, d’autres peuvent être cancérigènes. Les polluants atmosphériques peuvent être des gaz (ozone (O3), oxyde nitrique (NO), oxyde de soufre (SOx), monoxyde de carbone (CO)) ou des particules. Ils peuvent être de source primaire, d’origine humaine ou naturelle, ou secondaire, formés par une réaction photochimique, comme l’O3 formé par la réaction de la lumière du soleil, du NO, en particulier du dioxyde (NO2) et des composés organiques volatils [21]. Les particules constituent une très vaste catégorie de molécules
caractérisées par leur taille, leur composition, leur masse, leur forme et leur charge électrique. Elles sont généralement caractérisées par leur taille, les PM10 et PM2. 5 étant généralement mesurées dans l’atmosphère des villes du monde entier, les PM1 et les particules ultrafines (PM0. 1) étant les plus étudiées dans les études sanitaires. Comme la dose inhalée, quel que soit le polluant, dépend de sa concentration, de la ventilation du sujet et de la durée de l’exposition, les personnes faisant du sport sont particulièrement exposées à l’effet délétère des polluants. En effet, le sport et l’activité physique, par une augmentation de la respiration de la personne, peuvent augmenter le risque de pénétration des polluants dans les voies aériennes, les poumons, le sang et les organes [22,23]. La ventilation au repos est d’environ 6 l/min, elle peut augmenter jusqu’à environ 50 l/min chez les personnes en bonne santé faisant de l’exercice à une intensité légère à modérée et jusqu’à 100 l/min chez les jeunes personnes physiquement actives à des intensités élevées, mais elle peut être maintenue pendant quelques heures bien au-dessus de 100 l/min et plus de 200 l/min sur quelques minutes chez les jeunes athlètes d’endurance d’élite. Le nombre d’études est insuffisant pour nous permettre de conclure sur les risques à court ou à long terme de l’exposition à différents polluants chez les athlètes de différents sports, sur les réglementations à adopter, pour identifier les personnes saines à risque, ainsi que sur les plans de gestion et de prévention à adopter (nutrition, médication…) [23-25]. Les fédérations sportives internationales tentent depuis de nombreuses années de réglementer le déroulement des compétitions dans des températures froides ou chaudes, en tenant compte du WBGT [26-28] (https ://www. ccsam. ca/competitive-skiing/event-information/ event-cancellation-policy-2/). En cas de menace pour la santé, elles ont la possibilité d’annuler ou de reporter les compétitions, et ces politiques sont actuellement bien appliquées. En cas de niveau élevé de pollution, il n’existe aucune règle et nous ne savons pas quoi faire.
Plusieurs publications scientifiques ont très récemment souligné le manque d’études sur les effets des différents polluants sur la santé respiratoire de personnes en bonne santé effectuant un exercice physique. Seul l’ozone a été étudié, notamment par des équipes californiennes dans les années 80, et montre un impact évident sur la fonction pulmonaire et les difficultés respiratoires. En vue des Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984, des recherches ont été menées, notamment en raison des fortes concentrations d’ozone récurrentes dans cette région [29,30]. L’ozone est le polluant qui accompagne généralement les vagues de chaleur et est particulièrement préoccupant pour l’avenir.
Il est inquiétant de constater qu’il peut être localement plus difficile de réduire les concentrations d’ozone que celles de particules par exemple (en réduisant la circulation par exemple). Après la période de confinement COVID-19, les émissions de PM et de NO2 (principalement liées à la réduction du trafic) ont été considérablement réduites en Europe et en Chine [31]. En revanche, l’ozone a augmenté dans les mêmes villes que celles étudiées [31]. Chez les adultes non asthmatiques et non allergiques en bonne santé, l’ozone peut provoquer de graves diminutions du volume pulmonaire, parfois de l’ordre de 50 % au cours d’un exercice léger à modéré, et davantage encore chez les asthmatiques [23-25,32]. En conséquence, de rares études ont montré que jusqu’à 40 % d’un groupe d’athlètes sains et bien entraînés peuvent arrêter l’exercice lorsqu’il est effectué en présence de concentrations d’ozone similaires aux épisodes de pollution observés en Europe, en raison d’une gêne respiratoire sévère [32-34]. Quelques rares études préoccupantes suggèrent que les traitements réguliers par corticostéroïdes inhalés peuvent n’avoir aucun effet sur la réponse
des voies respiratoires à l’ozone [35-37], et peuvent même aggraver les symptômes et la baisse de la fonction pulmonaire en cas d’exposition à l’ozone chez les personnes souffrant de pathologies respiratoires [38,39]. Ceci est particulièrement préoccupant car la corticothérapie inhalée est le traitement privilégié de l’inflammation dans de nombreuses maladies des poumons ou des voies respiratoires (asthme, bronchopneumopathie chronique obstructive), mais aussi pour les athlètes souffrant de bronchoconstriction induite par l’exercice ( " asthme induit par l’exercice " ) [40]. Il est désormais bien connu que le sport d’endurance peut favoriser le développement de ces maladies en raison du niveau élevé de ventilation mais aussi de l’inhalation de polluants [41]. De manière inquiétante, seules quelques études existent mais rapportent l’inefficacité totale des Beta2agonistes inhalés (Salbutamol, albutérol) pour inverser la chute de la fonction pulmonaire due à l’ozone lors d’un exercice chez des cyclistes élites non-asthmatiques [42,43]. Ce médicament est le médicament de secours ou est pris à titre préventif par de nombreux asthmatiques, qu’ils soient sportifs ou non, et en particulier avant l’exercice pour éviter une crise d’asthme induite par l’exercice.
Les mécanismes de la baisse de la fonction pulmonaire due à l’ozone et de la crise d’asthme peuvent être différents et expliquer pourquoi les médicaments inhalés sont moins efficaces pendant les pics d’ozone et pourquoi les asthmatiques perdent le contrôle de leur maladie, ce qui conduit à des visites aux urgences et à la mort pour certains d’entre eux.
Les collègues associés du LAMHESS (Université Côte d’Azur, France), qui travaillent pour la Commission médicale mondiale de l’athlétisme, mesurent en continu la pollution dans les stades d’athlétisme du monde entier depuis 2019 et visent à observer les effets sur la santé et les performances des athlètes, mais aussi à planifier les horaires et les dates des événements sportifs en conséquence. Notre laboratoire (LAMHESS) est également représenté régulièrement dans des groupes de travail internationaux sur le sport, la santé et la pollution, y compris la commission médicale du Comité international olympique (CIO). Le LAMHESS aspire à réunir des chercheurs du monde entier travaillant sur la pollution, la santé et la performance afin d’accélérer la production de connaissances chez les athlètes réguliers, qu’ils soient d’élite ou non. Ce réseau est naissant mais permettra la standardisation des études entre les pays car la nature multidisciplinaire des études fait appel à des toxicologues, des chimistes de l’atmosphère, des épidémiologistes, des spécialistes des sciences du sport, des physiologistes, des médecins spécialisés, des nutritionnistes, des fédérations sportives internationales, etc. Nos études porteront d’une part sur des mesures de terrain, avec la mesure des polluants et des variables physiologiques en situation d’exercice par des pratiquants, et d’autre part sur l’exposition en chambre d’inhalation pour mieux comprendre les mécanismes de chaque polluant. Nous aborderons un large éventail de paramètres tels que les mécanismes d’action des différents polluants, y compris les différents types (gaz, particules, etc. ), et la composition, pourquoi certains sujets sont sensibles et d’autres non, quel est le seuil de recommandation des polluants atmosphériques en fonction de leurs propriétés pour reporter ou annuler un événement sportif de masse ou d’élite, quels sont les plans de gestion et de prévention, etc. Le risque de ne pas accélérer le rythme de ces études est de se retrouver sans solution pour sauver les personnes sensibles aux polluants (les médicaments actuels étant insuffisants pour certains polluants) et de voir augmenter le nombre de décès ou de maladies respiratoires ou autres chez les sportifs lors d’événements, d’entraînements ou de stages de loisirs. Pour l’instant, lorsqu’un
épisode aigu de pollution atmosphérique est annoncé en Europe (en général de niveau 2 ou 3), les personnes sensibles (adultes et enfants) souffrant d’asthme ou de troubles chroniques sont actuellement invitées à ne pas pratiquer d’activité physique afin d’éviter les situations d’urgence et les décès. Avec la pollution de l’air qui accompagne le réchauffement climatique, elle risque de toucher de plus en plus de monde et finalement que va-t-on faire ? Obliger tout le monde à arrêter de faire du sport, sachant l’impact néfaste de la sédentarité ?
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OTECCA, un
observatoire
territorial pour
favoriser
la science citoyenne sur la transition socio-écologique
Auteur
Frédérique Bertoncelloa Christophe Charlierb Clara Descamps c
a Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7264 CEPAM, Nice, France b Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7321 GREDEG, EUR ELMI, Nice, France c Université Côte d’Azur, MSHS Sud-Est, OTECCA, Nice, France
La publication de la contribution du groupe de travail III au sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat en avril 2022, qui traite de l’atténuation du changement climatique, met en lumière un volet récent de la littérature universitaire qui traite du " rôle croissant des acteurs non étatiques et infranationaux, notamment les villes, les entreprises, les peuples autochtones, les citoyens, y compris les communautés locales et les jeunes, les initiatives transnationales et les entités publiques-privées, dans l’effort mondial de lutte contre le changement climatique " (GIEC 2022). Pour l’observateur attentif de la question du changement climatique, cette littérature rappelle un article prémonitoire d’Elinor Ostrom écrit en 2009 pour la Banque mondiale, dans lequel l’auteur soutenait que des politiques uniques adoptées uniquement à l’échelle nationale et internationale ne permettraient probablement pas de faire face au changement climatique. Pour l’auteur, " une approche polycentrique à différents niveaux avec une supervision active des parties prenantes locales, régionales et nationales " est nécessaire. Cette approche encouragerait les efforts à plusieurs niveaux et développerait des méthodes adaptées aux réalités locales. Elle constituerait donc un complément indispensable aux initiatives politiques nationales et internationales. L’interaction de différentes parties prenantes à différents niveaux de décision (par exemple, du niveau local au niveau national) permettrait d’instaurer la confiance nécessaire à l’élaboration d’une réponse collective au changement climatique.
La communauté scientifique doit être partie prenante de cette interaction. Il s’agit non seulement de la confiance de la société dans ses chercheurs, mais aussi de la nécessité pour les scientifiques de répondre aux questions de la société sur la problématique complexe de la gestion du changement climatique, des changements de comportement nécessaires, etc. Cependant, la science avec la société n’est pas une pratique très développée. Elle ne peut émerger pleinement que si elle est accompagnée institutionnellement. Diverses formes institutionnelles ont ainsi été développées : boutiques de science, observatoires collaboratifs, etc. Ces cadres permettent à des représentants de la société, tels que des associations ou des collectivités locales, d’échanger avec des scientifiques, de co-construire des projets de recherche ou d’être impliqués dans la
collecte de données. Les questions soulevées étant par essence interdisciplinaires, ces formes institutionnelles doivent être capables non seulement d’organiser l’interaction entre la science et la société, mais aussi la collaboration entre les différentes disciplines dans cette interaction. Dans ce cadre, l’idée de mettre en place une telle structure institutionnelle dans le département des Alpes-Maritimes a émergé en 2018 lors d’un événement co-organisé par Université Côte d’Azur (Maison des Sciences de l’Homme et de la Société Sud-Est, MSHS Sud-Est) et l’association Synergie de la Transition 06 (nommée " Assises de la Transition Écologique et Citoyenne Alpes-Maritimes et Alpes du Sud " automne 2018). En 2020, Université Côte d’Azur met en place la structure au sein de la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société Sud-Est, avec la création de l’Observatoire de la Transition Écologique et Citoyenne Côte d’Azur (OTECCA), observatoire de la transition socio-écologique sur la Côte d’Azur, composé de chercheurs, de représentants d’associations et de représentants d’organisations étudiantes.
L’OTECCA a pour objectif de s’interfacer avec les communautés scientifiques et civiles afin de rassembler, produire et partager les connaissances sur la transition socio-écologique dans le territoire des Alpes-Maritimes et de renforcer l’action des citoyens, des décideurs et des autres parties prenantes par une meilleure collaboration. Il aborde un large éventail de thèmes allant de l’agriculture, la consommation et la culture, à l’énergie, l’économie, l’éducation, l’environnement, l’alimentation, la santé, le logement, la solidarité, les transports, etc.
L’OTECCA poursuit trois missions :
Documenter et analyser le territoire sous l’angle de la transition écologique et citoyenne OTECCA rassemble, organise et produit des données multisectorielles sur la transition socioécologique à destination des chercheurs et du grand public. L’objectif est de fournir des informations sur l’état des lieux du territoire des Alpes-Maritimes pour analyser les vulnérabilités, les potentiels et les évolutions futures.
Mettre en œuvre et promouvoir la recherche collaborative science-société OTECCA s’efforce de mettre en relation des scientifiques et des chercheurs avec des acteurs de la société civile afin de mettre en œuvre des projets construits main dans la main sur le territoire. Alors que les besoins de recherche sur la transition environnementale et citoyenne peuvent émerger à la fois des chercheurs et des acteurs de la société civile, OTECCA trouve les bons partenaires et fait naître une collaboration entre les acteurs afin de construire et de réaliser un projet basé sur la recherche. L’utilité sociale de la recherche est ainsi renforcée. La collaboration contribue également à l’innovation scientifique avec de nouvelles questions de recherche émergeant des réalités quotidiennes de la société.
Favoriser et diffuser la culture scientifique ainsi que la science citoyenne
OTECCA s’efforce de favoriser les interactions entre les communautés scientifiques et civiles afin de développer le partage des connaissances ainsi que les bonnes pratiques en matière d’analyses et d’actions. Pour ce faire, OTECCA se positionne comme un outil de médiation scientifique à travers une variété d’actions telles que des projets collaboratifs, des conférences, des séminaires, des formations ou des ateliers.
Depuis sa création, l’OTECCA a facilité la réalisation de plusieurs projets. A titre d’exemple, OTECCA a initié en novembre 2020 un projet de recherche construit main dans la main avec l’association " Les Petits Loups Maraîchers " (PLM) afin de questionner l’adéquation, la pertinence et l’avenir du modèle associatif d’un point de vue agricole, énergétique, économique, social et politique. PLM est basée à Bar-sur-Loup (Alpes-Maritimes) et développe une approche collective pour produire des aliments biologiques locaux sur trois parcelles différentes. L’approche pluridisciplinaire nécessaire aux questions qui ont émergé a spécifiquement engagé l’OTECCA dans le projet de recherche. La recherche a donné lieu à plusieurs projets de groupes d’étudiants et à des stages au sein de Université Côte d’Azur (UCA) et de ses partenaires, dans les domaines de l’énergie et de la technologie, des sciences politiques et de la psychologie. A titre d’exemple, dans le cadre d’un stage de six mois, une étudiante en psychologie sociale a travaillé sur la compréhension des valeurs des membres de l’association PLM et des facteurs ayant un impact sur leur engagement dans l’organisation et sur l’adoption d’un comportement éco-responsable. Cette étude a non seulement permis à l’association de mieux s’adapter aux besoins et aux motivations de ses membres, mais elle a également mis en lumière des résultats inattendus et intéressants en termes de psychologie comportementale.
Le Conseil Scientifique d’OTECCA considère en effet qu’une réflexion sur la science avec la société pour favoriser les initiatives en matière de transition socio-écologique peut être menée lors des conférences sur le climat et autres rencontres internationales. Il y a au moins deux façons de le faire.
La première consiste à s’interroger sur la manière d’organiser la science avec la société au niveau local. Il s’agit de discuter de la forme institutionnelle qui permet l’échange et la co-construction de projets interdisciplinaires avec des représentants de la société sur l’atténuation du changement climatique ou l’adaptation à celui-ci. Comment organiser la rencontre entre les citoyens et les scientifiques ? Comment construire une compréhension mutuelle entre scientifiques et nonscientifiques ? Comment intégrer l’expertise des citoyens dans la procédure de recherche ? Comment assurer l’indépendance du scientifique par rapport aux objectifs politiques ? etc. La deuxième façon d’aborder la question de la science avec la société que l’OTECCA pourrait mettre en œuvre consiste à tirer profit de l’expérience acquise sur des projets réussis. Ce retour d’expérience permettrait à un public plus large d’appréhender les défis rencontrés dans des projets concrets développés localement et les solutions trouvées en termes de changement de pratiques et de comportements. Ce retour d’expérience mettra également en évidence les facteurs de réussite locaux qui peuvent être reproduits ou adaptés à d’autres contextes. A titre d’exemple, l’un des résultats de l’étude menée par deux étudiants en sciences politiques sur l’association " Les Petits Loups Maraîchers " (PLM) a été de mettre en évidence les conditions, à la fois sociales et politiques, qui ont permis son émergence au niveau local et qui devraient être réunies pour que ce modèle associatif puisse être reproduit ailleurs. Par ailleurs, à travers " Transition et résilience territoriale : le cas de Mouans-Sartoux " (projet RESET), un groupe de chercheurs d’OTECCA analyse dans une perspective pluridisciplinaire comment des politiques publiques pionnières de développement durable ont été mises en place dans cette commune de la Côte d’Azur dès les années 1970 et leurs effets en termes de résilience territoriale.
En conclusion, si le changement climatique est un phénomène global, les réponses et les solutions doivent être polycentriques. L’Observatoire de la Transition Écologique et Citoyenne Côte d’Azur (OTECCA) constitue une riche opportunité pour les acteurs de l’écosystème du territoire des Alpes-Maritimes de se fédérer, et contribue à rassembler une communauté de recherche sur les enjeux de la transition socio-écologique. Il s’agit donc d’un tremplin pour l’innovation sociale et scientifique et d’une contribution à l’action collective dans la lutte contre le changement climatique.
Références
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Université Côte d’Azur, CNRS, UMR7035 ECOSEAS, Nice, France
Les mers et les océans sont des écosystèmes complexes qui entretiennent la vie sur terre (régulation du climat) et fournissent des services essentiels aux sociétés humaines. Cependant, de multiples pressions anthropiques directes ou indirectes peuvent avoir un impact sur les zones côtières et rendre les écosystèmes marins vulnérables. La santé des mers et des océans est donc devenue une question cruciale. La Décennie des sciences océaniques pour le développement durable des Nations unies (2021-2030) vise à promouvoir les partenariats entre toutes les parties prenantes, l’éducation et la sensibilisation du public dans le but ultime d’éliminer les obstacles à la protection des mers et des océans.
Le laboratoire ECOSEAS (Ecology and Conservation Science for Sustainable Seas) d’Université
Côte d’Azur est impliqué depuis de nombreuses années dans des programmes de protection et de restauration des écosystèmes marins, ainsi que dans des programmes de suivi de l’impact des pollutions (chimiques, sonores ou proliférations d’algues nuisibles), des espèces invasives, de la destruction des habitats et de la surexploitation des ressources. Face à l’ampleur des perturbations environnementales observées, il est plus que jamais temps d’agir ! Il faut diffuser les connaissances scientifiques, partager les innovations de la recherche et proposer des solutions d’atténuation et d’adaptation, notamment fondées sur la nature. Il est également urgent de sensibiliser les citoyens, notamment les enfants en âge scolaire, aux enjeux majeurs de la protection des écosystèmes marins.
1. Partager les innovations pour améliorer les connaissances
Les chercheurs du laboratoire ECOSEAS s’engagent à partager les innovations et les données issues de leurs recherches avec les différents acteurs au niveau local, national et international, tels que les autorités locales, les pêcheurs, les gestionnaires, les usagers de la mer et les citoyens. L’observation est essentielle pour obtenir des données biologiques, écotoxicologiques,
écologiques et socio-économiques fiables. Les résultats ont vocation à être diffusés et partagés avec le plus grand nombre pour contribuer à la mise en œuvre des programmes de surveillance et à la gestion durable des écosystèmes marins. Par exemple, nous travaillons actuellement au développement de méthodes complémentaires de suivi de la biodiversité (ADN environnemental et intelligence artificielle), à l’amélioration des analyses archéozoologiques pour mieux comprendre l’environnement actuel, à la conception d’outils d’alerte précoce pour l’évaluation et le suivi de la qualité biologique et chimique des écosystèmes marins, au test de modèles de distribution des espèces selon plusieurs scénarios de changement climatique, et à la recherche de solutions basées sur la conservation pour la mise en place d’Aires Marines Protégées (AMP). Nous menons également des recherches sur la connectivité trophique entre les nurseries artificielles dans les ports et les zones environnantes, afin d’améliorer ces nurseries et de faciliter le recrutement des poissons dans les ports, et sur les efflorescences algales nuisibles et leurs toxines associées afin de combler le fossé entre la conservation de la biodiversité marine et la sécurité alimentaire. Pour évaluer l’impact du changement climatique à long terme, il est essentiel de mettre en place une surveillance et des observations régulières et fiables, qui fourniront une série de données à long terme d’une grande valeur pour les scientifiques du monde entier. Il est de notre responsabilité de surveiller et d’effectuer ces observations, même si nous regrettons que ces activités soient rarement financées par des subventions ou d’autres financements publics/privés. Ces observations peuvent être utilisées pour mettre en place des systèmes d’alerte précoce sur l’apparition d’espèces non indigènes (poissons, macroalgues, microalgues toxiques), pour suivre la dynamique spatio-temporelle de la qualité des écosystèmes marins liée à l’évolution de différents types de pollution, ou encore pour établir des cartes de risques en fonction de différents scénarios de changement climatique.
Toutes ces données ayant vocation à être partagées, nous développons également des bases de données de référence, telles qu’une base de données recensant l’ensemble des structures artificielles côtières de la côte méditerranéenne française et leurs impacts (www.medam.org; Bottin et al. 2022) et une base de données recensant l’ensemble des aires marines protégées (AMP) et des réserves marines de la côte méditerranéenne française ( www.medamp.org Bottin et al. 2021). Les innovations se trouvent également dans les pratiques, comme la mise en place d’une boîte à outils pour les gestionnaires d’AMP (Hogg et al. , 2019, https://fishmpablue-2.interreg-med. eu ).
2. Des solutions fondées sur la nature pour atténuer le changement climatique et soutenir l’adaptation des écosystèmes marins Proposer des solutions nécessite une bonne connaissance des impacts des pressions anthropiques (dont le changement climatique) sur les socio-écosystèmes marins. Les chercheurs de l’ECOSEAS sont impliqués dans divers projets visant à évaluer la santé des écosystèmes marins (Di Franco et al. , 2016; Rouane-Hacène et al. , 2018; Vandenbussche et al. 2019; Di Franco et al. , 2020; Mansour et al, 2020), l’impact du changement climatique sur les populations et les assemblages de poissons (Giakoumi et al. 2019; Schickele et al. , 2021 a&b; Ben Lamine et al. 2022), et l’impact du changement climatique sur les organismes, par exemple la photosymbiose planctonique (Villar et al. 2018).
L’objectif est de pouvoir proposer des solutions d’atténuation et/ou d’adaptation aux parties prenantes. Les solutions basées sur la nature sont à la fois intéressantes en termes d’impact sur la biodiversité (restauration et préservation), mais aussi en termes de réduction des effets du changement climatique. Par exemple, les AMP sont un outil puissant pour protéger les écosystèmes et augmenter leur résilience. Les chercheurs de l’ECOSEAS sont impliqués dans la conception et le suivi des AMP, mais aussi dans la promotion de la pêche durable (Ben Lamine et al. 2018; Ben Lamine et al. 2020; Zupan et al. 2018). Dans ces projets, les chercheurs travaillent en étroite collaboration avec les auteurs locaux, les gestionnaires d’AMP et les pêcheurs.
De même, les herbiers et les forêts marines sont des éléments importants dans la structuration des écosystèmes. Ils contribuent à maintenir un niveau élevé de biodiversité et de structure du réseau trophique, ainsi qu’à la protection des côtes. Plusieurs projets de restauration et de conservation de ces forêts marines sont en cours dans notre laboratoire (Fabbrizzi et al. , 2020).
Les chercheurs développent des protocoles de restauration des forêts marines qui pourront ensuite être appliqués par les gestionnaires, notamment dans les AMP. Ils travaillent par exemple sur l’effet du changement climatique sur le recrutement des espèces de macroalgues forestières (Monserrat et al. 2022).
De plus, l’écologie des herbiers de Posidonia oceanica est très importante (Bussotti et al. 2022a), car leur maintien sur les plages peut être une solution naturelle pour préserver la côte de l’érosion. C’est le sujet du projet ECOMED et cet aspect a été développé en tant qu’expérience éducative pour les élèves du secondaire par des scientifiques travaillant en partenariat avec des éducateurs (Bussotti S. et al, 2022b).
3. Formation des acteurs et sensibilisation du public
Comme mentionné ci-dessus, les chercheurs de l’ECOSEAS sont impliqués dans le développement d’innovations et sont désireux de partager ces processus avec tous les acteurs de l’environnement marin (gestionnaires d’AMP, pêcheurs, associations, clubs de plongée et autorités locales). Les chercheurs interagissent souvent avec ces parties prenantes et sont parfois impliqués dans des activités de formation. Le dialogue avec tous les utilisateurs est extrêmement important pour obtenir leur engagement, faciliter le respect des règles et améliorer les processus de prise de décision.
Comme la plupart des chercheurs sont également professeurs d’université, ils peuvent enseigner les résultats de leurs recherches, les processus et les innovations technologiques à leurs étudiants, et former de futurs décideurs bien informés sur ces questions de préservation de l’écosystème marin.
Par ailleurs, les personnels du laboratoire sont également impliqués dans le dialogue Science et Société par leurs engagements et actions dans le cadre de l’Observatoire de la Transition Écologique et Citoyenne de la Côte d’Azur (OTECCA). Enfin, alors que nous sommes plus attentifs à préserver ce que nous connaissons bien, il est essentiel de sensibiliser tous les citoyens, en insistant sur l’éducation des plus jeunes, car ce sont eux qui prendront la relève. Ainsi, plusieurs projets éducatifs/sciences citoyennes sont développés au laboratoire en partenariat avec des écoles secondaires. D’autres projets sont en cours avec les membres des clubs de plongée de la région. Les chercheurs sont également impliqués dans
la création de contenus pour le grand public, tels que des livres (Meinesz 2021) et des bandes dessinées ( https://thalassa-env.com/wp-content/uploads/2019/05/Pavis_Fishtales.pdf) ou une boîte à outils pour les gestionnaires d’AMP (https://fishmpablue-2.interreg-med.eu/news-events/ news/detail/actualites/a-governance-toolkit-for-ssf/).
Références (project’s web sites and bibliography)
Projects
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Bibliographie
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Le point de vue des étudiants sur la transition environnementale
Auteurs
Isis Almeidaa, Isaac Bauera Margot Claira Luz Delvasto Algarin a, Victoire Esneu a, Ignacio Liano Arsuagaa, Matthieu Louet a Anais Montel a Erika Quinones Bonillaa, Emma Sandrinia Florane Tondu a Romane Torchya, Cassandre Vandamme a
a Université Côte d’Azur, MSc MARRES, Nice, France
Pour ceux qui ne le sauraient pas, COP27 signifie que plus de 27 sessions ont eu lieu depuis 1995 dans le contexte de l’action, de l’atténuation et de la prévention du changement climatique. Malheureusement, nous n’avons toujours pas constaté d’efforts significatifs de la part des grandes entreprises et des gouvernements pour développer et s’engager en faveur de pratiques durables. À la lumière de ces informations, nous demandons que cette COP débouche sur une discussion efficace et significative qui conduise à une action immédiate.
En tant qu’aspirants scientifiques marins, nous préférons ne pas être classés dans le même groupe que les jeunes écologistes hurlants que nous voyons dans la presse, à la télévision et dans les médias sociaux. Nous ne nous rangeons pas du côté des groupes radicaux qui semblent rechercher la confrontation plutôt que la collaboration, avec des slogans dans lesquels on peut lire entre les lignes le fameux " soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous " . À bien des égards, nous pensons que cela pourrait banaliser le changement climatique, tout en instillant du ressentiment à l’égard de ces questions aux yeux du public.
Au contraire, nous nous considérons comme des scientifiques qui se sont fixé pour objectif de résoudre de manière réaliste les problèmes auxquels nous sommes collectivement confrontés en tenant compte de la croissance économique durable et de l’équité sociale. À bien des égards, nous sommes nombreux à comprendre que le changement ne se produit pas du jour au lendemain, mais qu’il nécessite plutôt une transition en douceur à partir du système archaïque actuel que nous avons accepté par le passé. En d’autres termes, nous reconnaissons que la transition du noir au blanc peut nécessiter de passer par un large éventail de gris.
Dans notre position actuelle, en tant que nouvelle génération, nous n’appelons pas la société à se débarrasser complètement de ses moyens de transport nécessaires, tels que les avions ou les grands navires marchands qui transportent nos marchandises dans le monde entier. De même, nous reconnaissons que nous dépendons de l’énergie nucléaire et que nous ne pouvons pas éliminer complètement notre dépendance au charbon, au gaz naturel et au pétrole. Cependant, il est essentiel que nous acceptions que cette situation n’est pas viable à long terme et qu’elle nous
a conduits à la plus grande menace connue à ce jour par l’humanité, qui pourrait bien conduire à la sixième extinction de masse sur Terre, dont l’homme pourrait faire partie. À nos yeux, les décideurs sont parmi les principaux leviers pour générer une action écologique à grande échelle. Un engagement écologique réussi doit inclure le développement de nouvelles technologies centrées sur la communication et l’éducation. Ces outils ont été et restent de puissants moyens de diffusion de l’information et de sensibilisation. Cela dit, il est important que, par le biais de l’action politique, nous continuions à développer des technologies qui encouragent la mise en œuvre de moyens nouveaux et innovants pour sensibiliser la société à la crise environnementale.
Cependant, nous ne devons pas oublier que la responsabilité du changement climatique est collective autant que personnelle. La responsabilité de cette catastrophe n’incombe pas seulement aux gouvernements et aux grandes entreprises, mais aussi à chacun d’entre nous. N’oublions pas que le changement peut commencer dès la plus petite action et qu’il peut venir de n’importe qui, indépendamment de son origine, de sa foi ou de son sexe. En d’autres termes, de simples changements dans notre vie quotidienne peuvent avoir des effets positifs à l’échelle mondiale. Par exemple, selon l’Agence américaine de protection de l’environnement (2020), s’engager en faveur des transports publics pourrait réduire nos émissions individuelles de gaz à effet de serre (GES) de plus de 50 %. Grâce à nos engagements en matière de transports publics, les gouvernements pourraient être chargés de soutenir des systèmes de transport plus efficaces, plus confortables et plus économiques, capables d’accueillir des populations plus nombreuses. En outre, au lieu d’acheter de nouveaux vêtements, nous pouvons nous tourner vers les friperies ou les magasins d’occasion afin d’éviter de soutenir la mode rapide tout en réduisant notre empreinte écologique. La créativité est essentielle lorsqu’il s’agit de trouver des solutions environnementales. Pour redonner vie à nos vieux vêtements, nous pouvons aussi les échanger ou les donner. Par ailleurs, n’oublions pas l’impact considérable de la consommation de viande sur la crise climatique. La production d’un steak ordinaire de 171 g consomme jusqu’à 2 498 litres d’eau douce (GRACE Communications Foundation, 2022). La production d’un Big Mac de Mcdonald’s entraîne l’émission de 2,35 kg de CO2, ce qui équivaut à parcourir 12 km avec une voiture à essence britannique (Webber, 2021). Nous comprenons qu’il n’est pas réaliste d’éliminer complètement la viande de notre alimentation, mais un jour sans viande par semaine peut permettre d’économiser la même quantité d’émissions qu’en parcourant 560 km par an (Conzachi, 2021). En outre, soutenir les actions locales peut avoir des conséquences positives importantes dans la lutte contre le changement climatique. Il est essentiel de s’encourager mutuellement à prendre conscience de notre impact sur la planète et sur notre avenir, non seulement pour promouvoir des solutions climatiques, mais aussi pour combler le fossé idéologique entre les jeunes d’aujourd’hui et les générations plus âgées. Même si les changements de mode de vie qui nécessitent des efforts et une transition peuvent être difficiles, ils ne doivent pas faire oublier que nos actions archaïques nuisent aux autres et détruisent notre planète. Nous voulons assurer notre avenir et celui des générations futures collectivement, tout en veillant à ne pas manquer de respect aux idées et aux traditions de ceux qui nous ont précédés.
En conclusion, nous ne nous attendons pas à nous réveiller demain dans un monde où le changement climatique n’a jamais existé, mais nous voulons que nos idées et nos préoccupations soient considérées avec la plus grande importance. Nous souhaitons vivement que les gouvernements, les grandes entreprises et les particuliers prennent des engagements réels et des mesures tangibles en faveur de la durabilité dans un avenir proche. Nous sommes prêts à consacrer notre vie à l’atténuation des impacts négatifs grâce à la science. Nous ne pouvons qu’espérer qu’au cours de la COP de cette année, nous pourrons enfin nous enthousiasmer pour les changements imminents qui en résulteront.
Références
Conzachi, K. (2021). Les lundis sans viande : " Moins de viande, moins de chaleur ! " Obtenu auprès de l’Université du Colorado Boulder : https://www.colorado.edu/ecenter/2021/03/18/ meatless-mondays-less-meat-less-heat
Fondation GRACE Communications. (2022). Calculateur d’empreinte hydrique. Obtenu à partir de Water Calculator - Table 1 :https://www.watercalculator.org/footprint/what-is-the-waterfootprint-of/
Plumer, B. (2016). Étude : En devenant végétarien, vous pouvez réduire de moitié l’empreinte carbone de votre alimentation. Tiré de Vox : https://www.vox.com/2014/7/2/5865109/studygoing-vegetarian-could-cut-your-food-carbon-footprint-in-half
Agence américaine pour la protection de l’environnement. (2020). Faits saillants sur les émissions de gaz à effet de serre dans les transports. Obtenu auprès de https://www.epa.gov/ greenvehicles/fast-facts-transportation-greenhouse-gas-emissions
Webber, J. (2021). L’empreinte carbone d’un Big Mac équivaut à la conduite d’une voiture sur près de 8 miles, selon de nouvelles données. Tiré de Nouvelles sur les plantes : https://plantbasednews. org/news/environment/big-mac-carbon-footprint/
a Université Côte d’Azur, Polytech Nice Sophia, Sophia Antipolis, France
Qui sommes-nous ?
Nous sommes des étudiants de Polytech Nice-Sophia concernés par les problématiques environnementales actuelles et engagés dans la recherche de solutions à l’échelle de notre université. Nous sommes membres d’une association étudiante, le Bureau Humanitaire et Environnemental, qui initie des projets liés à l’écologie et à la solidarité.
Nos réflexions
En tant qu’étudiants d’Université Côte d’Azur, nous avons pu constater l’engagement du corps enseignant dans le contenu pédagogique qu’il propose. Nous avons effectivement des cours sur les questions environnementales et des formations pour nous sensibiliser à l’impact des activités humaines sur notre planète. Cependant, nous aimerions que ces questions soient incluses plus concrètement dans le sujet de notre formation. Cela nous aiderait à prévoir les conséquences de notre futur métier sur l’environnement et éventuellement à les limiter. Par exemple, la mise en place d’ateliers ou de projets de groupe sur des sujets environnementaux, plutôt que des cours théoriques, permettrait d’impliquer davantage les étudiants. Nous pensons également qu’il serait intéressant d’impliquer les étudiants dans le calcul de leur propre empreinte carbone ainsi que celle de l’école afin de les sensibiliser à la nécessité d’une efficacité énergétique collective. Nous sommes également reconnaissants à notre université de soutenir avec enthousiasme les projets écologiques menés par les étudiants, en particulier ceux mis en place par notre association.
Grâce à ce soutien, nous avons eu l’occasion de planter des arbres sur notre campus après qu’il ait été certifié par la ligue nationale de protection des oiseaux. Nous avons également pu promouvoir des moyens de transport alternatifs, et nos projets futurs incluent l’installation d’un garage et de maisons d’insectes sur notre campus.
En outre, notre université met également en œuvre des mesures durables telles que l’installation de poubelles de tri sur le campus, l’installation prochaine d’un bac à compost et de points de collecte pour les appareils électroniques usagés. Par ailleurs, notre école d’ingénieurs a une véritable politique de préservation de l’énergie qui passe par l’installation de panneaux solaires et la rénovation des locaux. Celle-ci pourrait être améliorée notamment en ce qui concerne la pollution numérique, car nous sommes submergés de courriels qui polluent nos boîtes aux lettres et ne sont même pas toujours lus. Il pourrait donc être pertinent pour l’université de partager plus efficacement l’information, en mettant en place un mur d’annonces par exemple.
La contribution du laboratoire LINE à l’éducation aux usages prudents des technologies numériques à travers le prisme de l’innovation pédagogique
Auteurs
Laurent Heisera Ana Chiaruttinia
a Université Côte d’Azur, URE LINE, INSPE, Nice, France
I. Contexte et enjeux
Le changement climatique entraîne une très forte diffusion d’informations sur la responsabilité et la prudence. De nombreuses personnes plaident actuellement en faveur d’une éducation à l’utilisation prudente des technologies. Dans ce contexte, au sein du Laboratoire d’Innovation et Numérique pour l’Éducation (LINE), unité de recherche qui travaille dans le domaine des Sciences de l’Éducation, nous développons une réflexion sur l’éducation pour, par et aux usages plus responsables du numérique (Descamps, Temperman, De Lièvre, 2022). Ainsi, notre unité de recherche développe une réflexion sur l’innovation dans le champ éducatif qui interroge à la fois les processus d’acceptation et d’intégration des outils numériques et le changement conscient qui façonne de nouvelles pratiques d’enseignement et d’apprentissage.
Nous sommes en effet confrontés à une tension : d’une part, encourager le développement de l’éducation numérique dans la perspective d’une transformation des contenus et des modalités d’enseignement et de formation, et d’autre part, la nécessité de poser la question de la prudence numérique, de responsabiliser les usages et de développer une réflexion critique et créative sur le numérique qui intègre cette dimension. Pour nous, la prudence implique une prise de conscience des enjeux pédagogiques afin d’éduquer les apprenants à une conception forte (Pellaud et Eastes, 2020) pour penser leurs usages avec une pensée systémique et créative. Envisager ainsi le développement des usages numériques éducatifs permet de dépasser la tension (développementprudence) et de concevoir des usages conscients. Il s’agit donc de développer les potentialités du numérique tout en éduquant à un usage prudent et raisonné, en faisant des choix pertinents au regard des enjeux d’enseignement et de formation. En d’autres termes, nous pensons qu’il ne peut y avoir de développement de l’éducation numérique sans aborder la question des usages prudents, responsables et éthiques.
Afin de prendre en compte cette dimension, nos activités de recherche développent une méthodologie mixte qui permet d’articuler la réflexion sur les usages numériques dans un contexte sobre avec notre approche critique de l’innovation.
Notre objectif est de comprendre comment accompagner l’innovation et pratiquer des actions de transformation tout en enseignant la prudence.
II. Domaines d’activité
Nos contributions se concentrent sur les recherches récentes développées au sein de LINE qui contribuent à une approche critique de l’innovation (Dias-Chiaruttini, 2021).
II. 1. Documentation des pratiques
Cette dimension consiste à identifier, observer et analyser les activités émergentes à travers le prisme de leur potentiel de transformation. On sait, à cet égard, que plusieurs FabLabs proposent déjà des activités périscolaires et sont assez représentatifs d’une culture partagée autour de l’idée d’une technologie utile, durable et accessible (Parmentola et al. 2022). La communauté de la médiation scientifique, notamment dans notre région, est particulièrement fertile pour construire une réflexion sur l’éducation à la prudence numérique et donc pour identifier, observer et analyser leur potentiel transformateur. Enfin, le cadre didactique de ces activités sur et pour la prudence et la vigilance dans les usages numériques pourrait être mis à l’épreuve en classe, comme l’envisagent par exemple certains chercheurs de LINE (Heiser, Romero, De Smet, Faller, 2020).
II. 2. Compréhension critique
Dans le cadre de la sobriété, nous analysons au plus près les traces des acteurs (enseignants, médiateurs, étudiants ou participants) en reconstruisant leur expérience vécue (Heiser, 2019). Et le processus transformatif se joue précisément lors de l’expérience vécue, qui renvoie également à une réflexion sur les pratiques des enseignants et sur la manière d’accompagner leur développement professionnel (Brunel et Heiser, 2019). De ce point de vue, nous pouvons accompagner la formation des acteurs, en la connectant à la recherche et en veillant à développer leur compréhension critique des usages du numérique dans un contexte de prudence.
II. 3. Dimension éthique
Il s’agit de prendre en compte certaines caractéristiques intrinsèques des usages numériques, pour mieux relier la question de la prudence à celle de la prise de conscience de la finitude de la planète. Comme le souligne Villalba (2016), il s’agit de faire prendre conscience du problème (c’est-à-dire de certains usages déraisonnables du numérique), du coût, des inégalités et de certains usages délétères (Courbet et al. 2020) afin d’amener les individus à une prudence acceptée. Cet axe se concrétise par un inventaire des apprentissages, des pratiques et des attitudes liés à cette prudence non contrainte.
Ces trois axes constituent le cadre de notre réflexion à travers le prisme de l’innovation. Ils nous permettent d’aborder la question du changement climatique en mettant en évidence les changements de comportement grâce à l’éclairage spécifique des sciences de l’éducation.
III. Les perspectives
Au sein de LINE, nous souhaitons créer un observatoire des pratiques pédagogiques (ce qui nous amène nécessairement à nous intéresser à leur mise en œuvre au sein de la médiation culturelle et scientifique), permettant de documenter les pratiques émergentes. Nous envisageons de développer des recherches-concepts pour concevoir des activités sur la prudence et la vigilance des usages du numérique en précisant qu’il s’agit d’activités contrôlées et donc spécifiquement prévues pour la mise en place d’une recherche.
En particulier, nous analysons des dispositifs pédagogiques existants à travers plusieurs protocoles
méthodologiques spécifiquement adaptés : des observations non participantes, des grilles d’entretien autour de thématiques telles que la conception de séances pédagogiques liées à l’écosystème numérique comme outil/objet d’étude/sujet à réguler, ou encore l’utilisation de lunettes-caméras, qui permettent un retour du sujet sur sa propre expérience (Heiser, 2019).
Ces outils méthodologiques nous permettent de développer une compréhension du sujet et de vérifier l’efficacité des activités pédagogiques visant à enseigner la prudence numérique.
Nous nous inscrivons donc dans un processus systématique visant à :
• Observer les pratiques pédagogiques liées à la technologie numérique responsable (low tech, prudence numérique)
• Créer et tester des pratiques pédagogiques liées à la responsabilité numérique en évaluant la créativité (pouvoir d’agir dans un monde confronté au changement climatique)
• Circonscrire l’expérience vécue des participants lors d’activités transformatives
• Modéliser des approches d’apprentissage par l’action d’un point de vue didactique
• Analyser le caractère innovant de la pédagogie par l’action à partir de la dynamique de travail au sein du réseau LearningLab de l’Inspé de Nice
• Transférer des modèles d’expériences dans le domaine de l’éducation transformatrice et de l’éducation au développement durable (EDD)
• Recommander des pratiques et des règles professionnelles qui prennent en compte l’aspect éthique afin de favoriser l’acceptabilité par les parties prenantes
Sur la base de cette réflexion et des activités de recherche menées, nous pensons pouvoir enrichir la contribution d’Université Côte d’Azur au débat politique, social et scientifique sur les enjeux de l’éducation dans l’utilisation prudente des technologies numériques qui ne ralentissent pas la transformation de l’éducation et de la formation, mais responsabilisent les acteurs sur leur utilisation et leur efficacité.
Références
Chiaruttini, A (2021). Innovation et Didactiques : topographie d’un questionnement. Séminaire du laboratoire LINE. Octobre 2021.
Descamps S. Temperman G. De Lièvre B. (2022), Vers une éducation à la sobriété numérique
Humanités numériques [En ligne], 5 | 2022, mis en ligne le 01 juin 2022, consulté le 22 août 2022.
URL : http://journals.openedition.org/revuehn/2858 DOI https://doi.org/10.4000/ revuehn.2858
Brunel, M, Heiser, L. (2020). Analyser les textes avec internet : étude d’une pratique professionnelle en transformation. Recherche en éducation (42).
Fourquet-Courbet, M. -P. & Courbet, D. (2020). Connectés et heureux ! Du stress digital au bien-être numérique. Dunod.
Heiser, L (2019). Numérique et expérience vécue de l’élève en classe. Thèse de doctorat soutenue à l’Université de Toulon.
Heiser, L. , Romero, M. , De Smet, C. , & Faller, C. (2020). Conception d’activités technocréatives pour le développement d’une pédagogie créative. Formation et profession, 28(2), 51.
Heiser, L Romero, M, Prokofieva V, Acevedo A, Lefèvre S-C, et al. (2022). Analyse des activités technocréatives au collège en contexte d’éducation FabLab. [Research Report] Université Côte d’azur. 2022. (hal-03533826)
Parmentola, A. , Petrillo, A. , Tutore, I. , & De Felice, F. (2022). La blockchain peut-elle améliorer la la durabilité environnementale ? Un examen systématique et un programme de recherche dans la perspective des objectifs de développement durable (ODD). Stratégie commerciale et environnement, 31(1), 194 217. https://doi.org/10.1002/bse.2882
Pellaud, F. & Eastes, R. -E. (2020). Éduquer à la condition terrestre. Éducation relative l’environnement. Regards - Recherches - Réflexions, Volume 15-2, Art Volume 15-2. https://doi. org/10.4000/ere.5606
Villalba, B. (2016). Sobriété : Ce que les pauvres ont à nous dire. Revue Projet, 350(1), 39 49. https://doi.org/10.3917/pro.350.0039
Le besoin critique d’interdisciplinarité dans l’enseignement supérieur pour répondre aux problèmes multiformes d’un monde en mutation
Auteur
Christophe Mocquet a
a Université Côte d’Azur, IFR MARRES, Nice, France
Une société dans le déni de la science…
Le grand public a des sentiments mitigés à l’égard de la science. Il semble attendre beaucoup de la science météorologique, qui lui indique le temps qu’il fera le lendemain. Mais ils semblent se détacher de la science du climat qui les prévient du temps qu’il fera à la fin du siècle. Pour certains, la science n’est qu’une voix possible parmi d’autres (Mitroff & Feryerabend 1976, Blancke & Boudry 2021). Nos décideurs politiques sont censés s’appuyer sur l’expertise scientifique pour leur fournir des preuves sur lesquelles fonder leurs politiques. Mais la science est lente, contradictoire et pleine d’incertitudes, et l’expérience de Covid a montré que la population rejette ces contraintes (Battiston et al. 2020, Provenzi & Barello 2020). En conséquence, les gens doivent choisir entre des informations scientifiques basées sur de longues études et des preuves évaluées par des pairs, et des opinions pseudo-scientifiques parfois basées sur des croyances irrationnelles (Teovanovic et al. 2020).
Pourtant, le public est de plus en plus éduqué. En France, en 2013, il y avait huit fois plus d’étudiants dans l’enseignement supérieur qu’en 1960. Aujourd’hui, 70 % des lycéens obtiennent le baccalauréat, contre 10 % il y a cinquante ans. Dans l’OCDE en général (et en France en particulier), 40 % des personnes en âge de travailler (25-64 ans selon l’OCDE) sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur, et cette proportion est de dix points supérieure pour les plus jeunes d’entre eux (25-35 ans).
Alors pourquoi la science est-elle à ce point discréditée par le public ? Pourquoi le public pense-t-il savoir au lieu d’écouter ceux qui étudient ? Il y a peut-être un pas de plus à franchir. En améliorant l’éducation publique en général, le public peut penser qu’il sait ce qu’il ne fait qu’effleurer. Il s’agit peut-être d’une illusion de contrôle, d’un biais cognitif (Dror 2020). Peut-être la science est-elle encore trop décalée par rapport à la société.
…mais une société pleine de science
La science nourrit la société, en particulier dans le contexte du changement climatique. Les causes physiques sont bien connues, plutôt claires et précises, et même si les conséquences sur la biologie sont encore sujettes à des précautions, les impacts sur la sphère socio-économique sont
inévitables. Dans ce contexte stressant, et avec des ressources limitées, quelle stratégie adopter ? Les scientifiques et les décideurs doivent se réunir autour d’une même table. L’exemple des récifs coralliens est frappant. Le dernier rapport du GIEC prévoit leur disparition généralisée d’ici la fin du siècle, même si nous accélérons notre atténuation pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris (70-90% de déclin à +1,5°, 99% à +2°, Gattuso et al. 2014). Alors pourquoi continuer à protéger des récifs qui risquent de toute façon de disparaître dans les prochaines décennies ? Parce que la lutte pour la protection et la restauration des récifs coralliens contribue au développement des communautés locales, et que plus ils durent, mieux c’est. En effet, alors que la part des récifs coralliens dans le PIB au niveau national est généralement limitée à 5 %, elle peut atteindre plus de 25 % au niveau communautaire au Vanuatu et aux Fidji (Pascal 2011, Laurans et al. 2013). Ainsi, la protection et la restauration des coraux ne doivent pas seulement être considérées comme une solution contre la perte des coraux, mais aussi comme une solution pour le développement durable des communautés locales. Comme le souligne l’objectif de développement durable des Nations unies, l’action climatique, la sécurité alimentaire, la création de valeur durable et la lutte contre les inégalités sont étroitement liées.
De nombreuses parties prenantes proposent d’aider ces communautés à trouver des solutions à leurs problèmes de développement, tels que la surpêche. En Indonésie, la pêche à l’explosif est une pratique importée par les Occidentaux qui a largement détruit les récifs coralliens (Hampton Smith et al 2021). Depuis dix ans, l’ONG française Coral Guardian aide les communautés locales à changer de modèle. En reconstruisant leurs récifs, elles reconstituent un capital naturel à partir duquel elles peuvent recréer une chaîne de valeur. Le succès de cette initiative est dû à une vision brillante, à l’imbrication des questions socio-économiques et environnementales, avec l’aide de la science. Cela contraste avec d’autres efforts de conservation qui commettent l’erreur de se concentrer uniquement sur les questions environnementales, parfois sans tenir compte de la science et des communautés locales.
Le besoin d’interdisciplinarité dans l’enseignement supérieur
Le changement climatique crée des défis environnementaux d’une ampleur sans précédent dans notre civilisation. Dans ce contexte, la lutte contre le changement climatique et pour l’environnement ne doit jamais perdre de vue la nécessité d’un développement durable des populations. Il s’agit maintenant de former ceux qui trouveront la solution à ces questions aux multiples facettes. Il faut non seulement former des scientifiques rigoureux, capables de comprendre les enjeux mondiaux actuels et d’y apporter des solutions. Mais nous devons aussi les former à contextualiser ces solutions dans un tissu socio-économique très diversifié, au profit du développement durable des communautés humaines, chacune avec des défis locaux différents. Il est donc crucial de créer un terrain fertile entre les disciplines, afin que les futurs experts en sciences naturelles, sociales et économiques travaillent ensemble pendant leurs études. Nos futurs décideurs doivent être capables de prendre en compte les multiples aspects d’un même problème.
Nous devons former les scientifiques de demain à être toujours prêts à utiliser leur esprit critique pour étudier les faits, et à s’ouvrir à la richesse de l’interdisciplinarité.
Peut-être alors nos citoyens et décideurs retrouveront-ils la foi en la science et pourront-ils se tourner vers ceux qui promeuvent les disciplines scientifiques pour trouver des solutions à leurs défis dans un monde en mutation.
Literature
Battiston, Pietro, et al. " Confiance dans la science et les experts lors de l’épidémie de COVID-19 en Italie " . 2020, https://doi.org/10.31235/osf.io/5tch8
Blancke Stefaan, et Maarten Boudry. " Faites-moi confiance, je suis un scientifique " . Science & Education, vol. 31, no. 5, 2022, pp. 1141–1154. https://doi.org/10.1007/s11191-022-00373-9
Dror, Itiel E. " Facteurs cognitifs et humains dans la prise de décision des experts : Six sophismes et les huit sources de biais " . Analytical Chemistry, vol. 92, no. 12, 2020, pp. 7998–8004. , https:// pubs.acs.org/doi/10.1021/acs.analchem.0c00704.
Mitroff, Ian I. , et Paul Feyerabend. " Contre la méthode, esquisse d’une théorie anarchiste de la connaissance " . Sociologie contemporaine, vol. 5, no. 3, 1976, p. 346. https://doi. org/10.2307/2064130
Gattuso, J. -P. , O. Hoegh-Guldberg, et H. -O. Pörtner, 2014 : Encadré transversal sur les récifs coralliens. Dans : Changement climatique 2014 : Impacts, adaptation et vulnérabilité. Partie A : Aspects mondiaux et sectoriels. Contribution du groupe de travail II au cinquième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. [Field, C. B. V. R. Barros, D. J. Dokken, K. J. Mach, M. D. Mastrandrea, T. E. Bilir, M. Chatterjee, K. L. Ebi, Y. O. Estrada, R. C. Genova, B. Girma, E. S. Kissel, A. N. Levy, S. MacCracken, P. R. Mastrandrea, and L. L. White (eds. )]. Cambridge University Press, Cambridge, United Kingdom and New York, NY, USA, pp. 97-100.
Hampton-Smith, Melissa, et al. " Examen de la situation mondiale actuelle de la pêche à l’explosif : causes, implications et solutions " . Conservation biologique, vol. 262, 2021, p. 109307. , https://doi.org/10.1016/j.biocon.2021.109307
Laurans Y. , N. Pascal, T. Binet, L. Brander, E. Clua, G. David, D. Rojat and A. Seidl, 2013 : Évaluation économique des services écosystémiques des récifs coralliens dans le Pacifique Sud : bilan de l’expérience récente. Journal de la gestion de l’environnement, 116, 135-144.
Pascal N. 2011 : Analyse coûts-avantages des aires marines protégées communautaires : 5 études de cas à Vanuatu, Pacifique Sud. Rapports de recherche du CRISP. CRIOBE (EPHE/CNRS). Centre de Recherche Insulaire et Observatoire de l’Environnement, Mooréa, Polynésie Française, 107 pp.
Poulet-Calibanot P. " Chapitre 22. Le Niveau d’Étude De La Population Et Des Jeunes. " L’état De L’enseignement Supérieur Et De La Recherche En France, Ministère De L’enseignement Supérieur
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Provenzi, Livio, and Serena Barello. " La science du futur : Établir un programme de collaboration entre citoyens et scientifiques après Covid-19 " . Frontières de la santé publique, vol. 8, 2020, https://doi.org/10.3389/fpubh.2020.00282
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Teovanovic, Predrag, et al. " Les croyances irrationnelles prédisent différemment l’adhésion aux lignes directrices et aux pratiques pseudo-scientifiques au cours de la pandémie de COVID-19 " . 2020, https://doi.org/10.31234/osf.io/gefhn
L’Académie de l’espace, de l’environnement, des risques et de la résilience, un outil destiné à encourager les initiatives de recherche sur le changement climatique
Auteurs
Marie-Yasmine Botteina Christophe Den Auwer, Dennis Fox c Audrey Galve d, Frédéric Grognarde
Manon Le Gourrierec , Jean-Christophe Martin g
a Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7035 ECOSEAS, EUR LIFE, Nice, France
b Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7272 Institut de Chimie de Nice, EUR Spectrum, Nice, France
c Université Côte d’Azur, CNRS, UMR 7300 ESPACE, EUR ODYSSEE, Nice, France
d Université Côte d’Azur, CNRS, OCA, IRD, UMR 7329, Géoazur, Nice, France
e Université Côte d’Azur, INRIA, BIOCORE, Nice, France
Université Côte d’Azur, Académie d’Excellence " Espace, Environnement Risk et Résilience " , Nice, France
g Université Côte d’Azur, UPR 7414 LADIE, Institut de la Paix et du Développement, Nice, France
I. Positionnement
La " santé " de notre planète et de ses écosystèmes au sens large (milieux naturels, biodiversité, humains, villes, etc. ) figure parmi les plus grandes préoccupations de notre époque moderne.
La " santé " de notre planète et de ses écosystèmes au sens large (milieux naturels, biodiversité, humains, villes, etc. ) figure parmi les plus grandes préoccupations de notre époque moderne. Les risques naturels et anthropiques menacent de plus en plus la Terre et la vie, et l’un des principaux défis du siècle actuel est de fournir à nos sociétés des stratégies pour faire face aux menaces, réduire les risques et promouvoir le bien-être durable des écosystèmes. Malgré les immenses progrès réalisés dans la compréhension des environnements naturels et humains, la diversité, la complexité et les interconnexions des écosystèmes restent difficiles à décrire complètement.
Et malgré les institutions internationales, les politiques nationales et les initiatives locales, des intérêts contradictoires à toutes les échelles contribuent à entraver notre capacité à gérer notre monde d’une manière plus durable.
Il y a une dizaine d’années, le concept de " limites planétaires " a été proposé pour ouvrir la voie à la durabilité mondiale [1]. Une limite planétaire est définie comme une limite qui ne doit pas être transgressée si l’homme aspire à vivre en équilibre avec son univers. Neuf limites planétaires
ont été définies : le changement climatique, l’acidification des océans, l’appauvrissement de la couche d’ozone stratosphérique, la charge d’aérosols atmosphériques, les flux biogéochimiques (interférence avec les cycles P et N), l’utilisation mondiale de l’eau douce, les changements dans les systèmes terrestres, le taux de perte de la biodiversité et la pollution chimique. Chaque frontière possède un seuil dont la transgression pourrait plonger l’humanité et la Terre dans une situation irréversible. En outre, la plupart des limites sont interconnectées et forment donc un ensemble complexe de risques interdépendants. Le cadre des limites planétaires démontre que les défis actuels et futurs auxquels nous sommes confrontés sont complexes, diversifiés et définis dans un système complexe à quatre dimensions comprenant l’espace, le temps, le type de risque et la résilience. Quelques années plus tard, les menaces provenant d’entités nouvelles définies comme " de nouvelles substances, de nouvelles formes de substances existantes et des formes de vie modifiées " [3] ont été introduites, l’accent étant mis sur la pollution chimique [2].
L’Académie Espace, Environnement, Risques et Résilience est un outil académique d’Université
Côte d’Azur créé en 2016 pour favoriser les initiatives de recherche en transdisciplinarité et aborder des questions scientifiques dans le vaste domaine des risques environnementaux.
L’Académie s’intéresse principalement aux relations et aux interconnexions entre les humains, les sociétés, les écosystèmes et la Terre. Cela englobe un large éventail de domaines multidisciplinaires, y compris tous les aspects des sciences naturelles et des sciences sociales. L’objectif de l’Académie de l’espace, de l’environnement, des risques et de la résilience est de créer un nouveau paradigme de science inter- et transdisciplinaire où les dangers sont considérés de manière holistique et les risques décrits globalement avec toutes leurs composantes. Depuis sa création, l’Académie a posé les principaux jalons de la recherche et de la formation transdisciplinaires sur les dangers et les risques à Université Côte d’Azur, en encourageant et en soutenant une soixantaine de projets collaboratifs. Parmi ceux-ci, l’impact des perturbateurs endocriniens sur la santé humaine, le bruit marin en mer Ligure, la perception et la gestion du risque nucléaire, l’analyse des effets de la tempête Alex (2020) dans la région des Alpes-Maritimes, pour n’en citer que quelques-uns.
II. Encourager les initiatives de recherche dans le domaine de l’espace, de l’environnement, des risques et de la résilience.
L’un des principaux objectifs de l’Académie est d’aborder les questions environnementales et sociétales conformément aux objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies [4]. Pour ce faire, il faut encourager de nouvelles approches qui permettent de surmonter la fragmentation actuelle de la recherche, d’intégrer les connaissances scientifiques entre différentes disciplines et parties prenantes, et de cocréer des questions et des projets scientifiques en collaboration
avec des groupes de recherche spécialisés. Cela nécessite le développement d’une recherche transdisciplinaire qui fusionne les sciences naturelles et sociales et la médecine, et qui intègre les experts scientifiques, les praticiens et la société civile. Pour atteindre cet objectif, l’Académie promeut des projets et des approches intégrés couvrant un continuum allant de l’observation fondamentale (qu’est-ce que c’est ?) et de la compréhension scientifique (pourquoi est-ce que c’est ?) à l’anticipation des conséquences et des risques (à quoi s’attendre ?), à l’exploration des stratégies d’adaptation (que faire ?), à la coproduction de réponses de gestion (comment le faire ?) et à la conception de voies de développement durable (comment les transformer ?). L’Académie encourage également les échanges scientifiques au-delà des compétences scientifiques spécifiques afin de favoriser les initiatives interdisciplinaires. Nous pensons que seule une telle approche transdisciplinaire intégrée peut nous aider à comprendre les environnements naturels et humains, à déchiffrer leurs interactions complexes et à les protéger durablement.
L’Académie encourage la construction de projets (projets scientifiques et appliqués, programmes de formation, ateliers, projets de diffusion, etc. ) qui sont délibérément transdisciplinaires et intégrés aux ODD afin d’ouvrir la voie au développement durable. Les projets sont invités à inclure une réflexion sur les coûts et les bénéfices des actions proposées à différentes échelles spatiales et temporelles et à relier les observations scientifiques à des lignes directrices possibles. Plus spécifiquement, l’Académie Espace, Environnement, Risque et Résilience encourage les projets dans le cadre de cinq sujets thématiques qui sont également liés à des groupes d’ODD :
• Risques anthropiques pour la santé humaine, les environnements et les changements planétaires (ODDs4 3, 6, 13)
• Risques naturels et impacts sur les environnements, les villes et les sociétés (ODDs4 11, 13)
• Défis environnementaux liés à l’énergie et aux ressources (ODDs4 7, 12, 15)
• Menaces pour les océans et les zones côtières (ODDs4 14, 15)
• Évaluation et gestion des risques en relation avec les villes et territoires intelligents (ODDs4 11, 12) Enfin, l’Académie encourage les échanges scientifiques transdisciplinaires en organisant un séminaire annuel sur des questions d’intérêt sociétal telles que le risque, la résilience et les sociétés. Ces séminaires rassemblent des scientifiques issus de domaines habituellement déconnectés et rarement en dialogue; ils relient ainsi des compétences disciplinaires à des questions ouvertes qui nécessitent une approche transdisciplinaire.
III. Formation au niveau master.
L’Académie Espace, Environnement, Risques et Résilience a développé un MSc spécialisé dans la gestion des risques environnementaux dans la même approche transdisciplinaire que celle qui guide notre soutien à la recherche. Le MSc Environmental hazards and risks management (https:// univ-cotedazur.eu/msc/environmental-hazards-and-risks-management) permet d’acquérir des compétences en gestion des risques, et plus particulièrement en modélisation des risques, afin de mieux prévoir et gérer les dangers et les risques environnementaux. Le programme est axé sur des projets et repose sur des modules spécialisés traitant de dangers et de risques courants : tremblements de terre et tsunamis, dégradation des sols, modification de l’occupation des sols, inondations, mouvements de masse, efflorescences algales nuisibles et incendies de forêt. Les étudiants acquièrent ainsi une vue d’ensemble des risques environnementaux courants et des outils
de modélisation afin de prévoir l’évolution des risques et les stratégies d’atténuation potentielles. À l’issue du diplôme, les diplômés ont une compréhension globale de la gestion des risques et des compétences techniques avancées en systèmes d’information géographique, télédétection et programmation en Python et R. Ce nouveau programme entrera dans sa cinquième année en septembre 2023, et il a attiré des étudiants d’une trentaine de pays jusqu’à présent. Le MSc vise à former une jeune génération de penseurs capables d’anticiper et d’atténuer un large éventail de risques naturels dans une approche multidisciplinaire.
IV. Contribution
La recherche et l’éducation promues avec le soutien de l’Académie de l’espace, de l’environnement, des risques et de la résilience sont donc riches et diversifiées et significatives sur le plan scientifique et social. Depuis sa création en 2016, elle a ouvert la porte à de nouvelles collaborations en dehors des domaines d’expertise habituels des chercheurs, tant en France qu’à l’international. En conséquence, un sentiment de préoccupation collective a émergé dans notre communauté qui montre la nécessité d’observations, de recherches, d’instrumentations et d’actions innovantes à différents niveaux, des individus aux décideurs politiques, en passant par les scientifiques et la population en général. C’est peut-être la seule façon de développer des stratégies de résilience efficaces pour les humains et les écosystèmes de la planète.
Références
1. J. Rockström, W. Steffen, K. Noone, Å. Persson, F. S. Chapin, E. Lambin, T. M. Lenton, M. Scheffer, C. Folke, H. J. Schellnhuber, B. Nykvist, C. A. de Wit, T. Hughes, S. van der Leeuw, H. Rodhe, S. Sörlin, P. K. Snyder, R. Costanza, U. Svedin, M. Falkenmark, L. Karlberg, R. W. Corell, V. J. Fabry, J. Hansen, B. Walker, D. Liverman, K. Richardson, P. Crutzen, J. Foley, Écologie et société, 2009, 14(2) : 32.
2. L. Persson, B. M. Carney Almroth, C. D. Collins, S. Cornell, C. A. de Wit, M. L. Diamond, P. Fantke, M. Hassellöv, M. MacLeod, M. W. Ryberg, P. Søgaard Jørgensen, P. Villarrubia-Gómez, Z. Wang, M. Zwicky Hauschild, Environ. Sci. Technol. 2022, 56, 1510-1521.
3. W. Steffen, K. Richardson, J. Rockstrom, S. E. Cornell, I. Fetzer, E. M. Bennett, R. Biggs, S. R. Carpenter, W. de Vries, C. A. de Wit, C. Folke, D. Gerten, J. Heinke, G. M. Mace, L. M. Persson, V. Ramanathan, B. Reyers, S. Sorlin, Science 2015, 347 (6223), 1259855−1259855.
4. https://ODDs.un.org/fr/goals, Sept. 2022.
Objectif 13. 4
Mettre en œuvre la conventioncadre des Nations unies sur les changements climatiques
Appel à une approche systématique centrée sur le changement climatique de la part des banques de développement des BRICS
Auteur
Elliot Doucya
a Université Côte d’Azur, UPR 7414 LADIE, Nice, France
" Nous sommes à un moment décisif de l’histoire, qui appelle une action collective audacieuse, rapide et de grande envergure si nous voulons limiter le réchauffement climatique et protéger notre fragile planète " . [1]
Jin Liqun, président et président du conseil d’administration de l’AIIB
La demande d’investissements en infrastructures croît de manière exponentielle dans les pays en développement [2], et elle s’élève déjà à 820 milliards de dollars US par an sur la période 20142020 [3]. Comme les pays en développement ne sont pas en mesure de fournir ces fonds massifs, plusieurs institutions financières internationales, ainsi que d’autres parties prenantes (telles que les banques commerciales, les fonds fiduciaires, les entreprises et les ONG) jouent un rôle prépondérant pour combler le fossé causé par ce manque de ressources financières. En particulier, les banques multilatérales de développement (BMD) canalisent une part importante des fonds consacrés par les États à cet objectif spécifique. Dans le même temps, le changement climatique et le réchauffement de la planète s’accélèrent à un rythme sans précédent [4], appelant une action de fond, notamment par la finance climatique, pour remédier à leurs effets ou au moins les atténuer. Depuis 2015, année de l’adoption de l’Accord de Paris, les BMD n’ont cessé de soutenir les pays en développement dans la réalisation de leurs objectifs [5] dans le cadre de leurs propres contributions déterminées au niveau national (CDN). Comme elles l’ont indiqué dans une déclaration de haut niveau en 2019, les BMD, et en particulier la Nouvelle banque de développement (NDB) et la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB), en tant que cosignataires, se sont engagées à aider leurs clients à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris [6]. Elles étaient également signataires de la déclaration commune des BMD lors de la COP26 [7].
L’objectif principal de cette analyse est d’apporter quelques éclairages sur les liens entre les NDB et l’AIIB [8] et l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets, ce qui conduit à des conclusions contrastées. Auparavant, le financement du développement était structuré autour d’une banque " universelle " dirigée par les États-Unis, la Banque mondiale (et plus particulièrement la BIRD et l’IDA, ses institutions de prêt public), et de plusieurs banques régionales et sousrégionales. Mais les changements progressifs dans les relations internationales et la place croissante des marchés émergents et des pays en développement ont entraîné un changement de paradigme. Aujourd’hui, dans un contexte de contre-institutionnalisation [9], les gouvernements des États BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont créé la NDB et l’AIIB. Leurs statuts, adoptés au milieu des années 2010, affirment leur affiliation aux institutions mondiales et régionales de financement du développement et font du développement durable un objectif.
Pourtant, le problème actuel est un problème de développement : d’une part, les projets de développement sont essentiels pour répondre aux besoins des pays en développement; d’autre part, plus ces projets gigantesques sont mis en œuvre, plus les effets néfastes du changement climatique s’intensifient [10]. En ce sens, les BMD peuvent être considérées comme faisant partie du problème. Pour s’assurer qu’elles font également partie de la solution, ces institutions financières disposent de différents outils. Ces actions complémentaires sont nécessaires pour garantir une prise en compte adéquate des défis du changement climatique dans le cadre général de leurs activités : donner la priorité aux projets d’atténuation et d’adaptation au changement climatique dans les portefeuilles respectifs de la NDB et de l’AIIB, et adopter une approche transversale d’intégration des questions liées au changement climatique dans chaque projet financé.
L’outil le plus important est la stratégie d’entreprise. La plupart des BMD promeuvent un virage vert dans leur processus d’approbation, en particulier depuis 2015 et l’adoption de l’Accord de Paris. Chaque institution s’est engagée individuellement à soutenir l’augmentation des niveaux de financement climatique au fil du temps, en espérant un total collectif d’au moins 65 milliards de dollars US par an d’ici 2025 [11].
Pour l’AIIB, les choses se sont précisées lorsque sa direction a publié un engagement le 26 octobre 2021, selon lequel la Banque " alignerait ses opérations sur les objectifs de l’Accord de Paris d’ici le 1er juillet 2023 " [12] et qu’ " elle viserait au moins une part de 50 % de financement climatique dans les approbations de financement réelles d’ici 2025 " [13].
Pour la NDB, la stratégie générale 2022-2026, approuvée par sa direction le 22 mai 2022, contient un engagement selon lequel la NDB " consacrera 40 % de son volume total d’approbations à des projets contribuant à l’atténuation du changement climatique et à l’adaptation à celui-ci " [14]. Dans le rapport annuel de 2021, un autre chiffre important est mentionné : les résultats de développement des projets financés par la Banque en 2021 devraient permettre d’éviter 7,5 millions de tonnes/an d’émissions de CO2[15].
Cette course au sommet est un bon signal d’une volonté de lutter contre le changement climatique, mais un problème découle du pourcentage élevé de financement climatique, et se trouve dans ce qui n’est pas dit : Qu’en est-il du reste des projets ?
Les derniers projets approuvés par le conseil d’administration de la NDB illustrent de manière frappante cette position ambiguë. Récemment, le Conseil a approuvé le projet Qingdao Metro Line Six (Phase I) [16], conçu pour améliorer le trafic public de masse avec une ligne de métro, dont les bénéfices attendus mentionnent spécifiquement la " réduction des émissions telles que les émissions de CO2 " [17]. À l’inverse, les projets chinois approuvés en juillet 2022, tels que le projet d’expansion de la phase III de l’aéroport international de Lanzhou Zhongchuan [18] et le projet d’expansion de la phase III de l’aéroport international de Xi’an Xianyang [19], sont explicitement motivés par l’augmentation attendue du débit annuel de passagers et de fret [20].
Si ces projets peuvent être cruciaux pour le développement régional ou national à court terme, leurs conséquences sur le climat seront certainement délétères. Il n’est plus possible de retarder les changements radicaux dans l’économie et la société. Premièrement, les objectifs doivent être mis à jour en permanence. Deuxièmement, il faut choisir d’autres moyens de transport pour les passagers et les marchandises que ceux qui émettent du CO2. Dans un sens plus large, les projets moins émetteurs de gaz devraient automatiquement devenir le premier choix pour intégrer l’action climatique.
En outre, dans le scénario déjà en cours dans lequel ces banques étendent leurs activités à d’autres secteurs que l’infrastructure, la tendance à renforcer les capacités institutionnelles et nationales des emprunteurs révèle d’hypothétiques lacunes dans leur approche. Même si la transition numérique vise à construire une administration plus efficace, des questions se posent quant à l’utilisation accrue des systèmes numériques dans les domaines de la santé et de l’éducation. En effet, sans une formation adéquate à la sobriété numérique, l’utilisation abusive des technologies numériques peut conduire à un gaspillage massif d’énergie [21]. À titre d’exemple de bonne pratique, en décembre 2021, le conseil d’administration de l’AIIB a approuvé le cofinancement du projet d’accélération numérique du Rwanda [22]. Dans ce projet, une exigence en deux étapes est détaillée : la spécification des exigences en matière d’efficacité énergétique dans les dossiers de passation de marchés [23], et l’incorporation d’exigences élevées en matière d’efficacité énergétique dans tous les dossiers d’appel d’offres pour l’ensemble des équipements [24]. En fin de compte, la question reste la même, à savoir qu’une évaluation correcte et adéquate des principaux risques d’un projet est essentielle pour prévenir les atteintes à l’environnement et lutter contre le changement climatique.
Un autre outil est l’approche commune des BMD en ce qui concerne l’alignement sur l’Accord de Paris. Afin de se conformer aux objectifs de l’Accord de Paris, les BMD ont élaboré conjointement une approche d’alignement sur l’Accord de Paris [25], composée de six éléments complémentaires : alignement sur les objectifs d’atténuation (BB1), adaptation et opérations résilientes au climat (BB2), contribution accélérée à la transition par le biais du financement climatique (BB3), engagement et soutien à l’élaboration des politiques (BB4), établissement de rapports (BB5), et alignement des activités internes (BB6). En clair, un processus très sophistiqué a été développé pour les BB1 et BB2 afin de déterminer si un projet est aligné ou non sur les objectifs fixés dans l’Accord de Paris. Étant donné que le processus de sélection [26] est souvent orienté vers la préservation de l’appropriation par le pays et réduit donc la portée de l’évaluation requise de la part de l’emprunteur, une piste possible pour favoriser la prise en compte de l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation pourrait consister à formaliser une conditionnalité ex ante pour chaque projet, basée sur l’exigence d’être aligné sur l’Accord de Paris.
Comme il s’agit encore d’une note technique, certaines parties de la méthodologie visant à établir l’alignement des projets sur l’Accord de Paris [27] pourraient continuer à évoluer. Néanmoins, cette méthodologie est destinée à fournir des orientations pour la réalisation des CDN et des stratégies à long terme (SLT) aux Parties de l’Accord de Paris. Mais en l’état actuel des choses, cette note propose des solutions à court terme qui pourraient en fait aggraver la situation à long terme. Par exemple, la fabrication de véhicules électriques est incluse dans le tableau de l’annexe 1 : Activités considérées comme universellement alignées ou non alignées sur les objectifs d’atténuation de l’Accord de Paris, alors que l’extraction des métaux rares, essentiels pour les batteries, est très énergivore et polluante [28], même si l’utilisation de voitures électriques pourrait réduire les émissions de CO2.
Le refus hypocrite de reconnaître l’impact à long terme de l’Anthropocène doit être balayé, sinon ces solutions ne feront que retarder le problème de l’exploitation de la terre par les êtres humains et ses conséquences [29].
Le cadre juridique des activités des BMD contient également un outil précieux : les cadres ou politiques environnementales et sociales. Ces politiques sont destinées à prévenir les phénomènes interconnectés, tels que les atteintes à l’environnement et la pollution [30], mais aussi le changement climatique lui-même, tout au long du cycle d’un projet. Cependant, la nature contraignante et l’efficacité de ces politiques-cadres, opérant dans un espace de gestion, restent clairement débattues dans la littérature [31], même lorsqu’une évaluation environnementale complète des risques induits par le projet a été menée [32]. Par exemple, le changement climatique est explicitement inclus dans la politique environnementale et sociale de la NDB [33], en ce qui concerne l’examen préalable par la direction [34] et les exigences en matière d’évaluation environnementale de l’emprunteur [35]. Ces politiques pourraient créer un changement crucial si les institutions acceptaient de reconnaître formellement leur caractère contraignant et encourageaient la pratique consistant à tenir des listes d’exclusion environnementale et sociale afin de cesser de financer des projets générant de fortes émissions de CO2 [36].
En conclusion, on peut dire que le problème n’est plus la prise de conscience, mais le manque d’action radicale. La NDB et l’AIIB ont recadré le contexte financier mondial et sont des acteurs clés du financement climatique, mais elles doivent clairement utiliser leur influence émergente pour soutenir et non saper l’objectif de l’Accord de Paris. Les pistes de réflexion présentées dans ce document pourraient les guider dans ce processus. Comme l’a déclaré sans ambiguïté Ken O’Flaherty, ambassadeur régional du Royaume-Uni pour l’Asie-Pacifique et l’Asie du Sud lors de la COP26 : Toutes les BMD devront faire des efforts pour s’assurer (…) que l’alignement de Paris est plus qu’un simple slogan, et qu’il s’agit d’une véritable façon de faire des affaires " [37]. [Plus largement, un point de vue contre-intuitif sur le financement du climat et le développement durable tel qu’il est compris aujourd’hui pourrait être de lever le tabou de la décroissance [38] pour les pays développés, et de promouvoir les basses technologies dans le monde entier, conformément aux principes d’équité et de responsabilités communes mais différenciées et aux capacités respectives.
Références
1. La Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB) s’alignera pleinement sur les objectifs de l’accord de Paris d’ici à la mi-2023, Pékin, Octobre 26, 2021 (en ligne ici : https://www.aiib.org/en/news-events/news/2021/AIIB-to-Fully-Align-with-ParisAgreement-Goals-by-Mid-2023.html )
2. Nouvelle banque de développement, stratégie générale 2022-2026, p. 6 : " Les estimations indiquent un déficit de financement de près de 12 000 milliards de dollars pour répondre aux besoins d’investissement dans les infrastructures des marchés émergents et des pays en développement entre 2021 et 2030.
3. RUIZ-NUNEZ F. ; WEI Z. , " Demandes d’investissements en infrastructures dans les marchés émergents et les économies en développement. Document de travail de recherche politique n°7414 " , Banque mondiale, Washington DC, 2015, p. 10
4. Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, Changement climatique 2021 : Les bases de la science physique, résumé à l’intention des décideurs politiques, 7 Août 2021, p. 7
5. Conformément à l’accord de Paris, Article 2 1. (c) : " (…) Rendre les flux financiers compatibles avec une trajectoire vers de faibles émissions de gaz à effet de serre et un développement résilient au changement climatique " .
6. BMD, Déclaration de haut niveau des BMD pour publication au Sommet de l’action climatique du SGNU, Action 3, 22 septembre 2019, (en ligne ici : https://idbdocs.iadb.org/ wsdocs/getdocument.aspx?docnum=EZSHARE-1729984378-16 )
7. MDBs, Ambition climatique collective : une déclaration commune des banques multilatérales de développement à la COP26, 5 Novembre 2021
8. Le fait de se concentrer sur la NDB et l’AIIB se justifie par le fait qu’il s’agit des banques les plus récentes dans le domaine du financement du développement. Le choix scientifique de la NDB et de l’AIIB est également dû au fait qu’elles chevauchent et concurrencent le champ d’action de la Banque mondiale (pour la NDB) et d’une banque régionale, la Banque asiatique de développement (pour l’AIIB, même si elle finance déjà des projets en dehors de l’Asie, comme les projets de relance COVID-19 en Afrique).
9. HOOIJMAAIJERS B. , " L’institutionnalisation interne et externe des pays BRICS : Le cas de la Nouvelle Banque de Développement " , Revue internationale de science politique, 2021, pp. 1-14
10. Nations Unies, Action pour le climat : Causes et effets du changement climatique, 2022 (en ligne ici : https://www.un.org/en/climatechange/science/causes-effects-climate-change)
11. BMD, Déclaration de haut niveau des BMD pour publication au Sommet de l’action climatique du SGNU, Action 3, 22 septembre 2019, (en ligne ici : https://idbdocs.iadb.org/ wsdocs/getdocument.aspx?docnum=EZSHARE-1729984378-16 )
12. La Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures et l’AIIB s’aligneront pleinement sur les objectifs de l’accord de Paris d’ici à la mi-2023, Beijing, Octobre 26, 2021 (en ligne ici : https://www.aiib.org/en/news-events/news/2021/AIIB-to-Fully-Alignwith-Paris-Agreement-Goals-by-Mid-2023.html )
13. Ibid
14. Nouvelle banque de développement, stratégie générale 2022-2026, p. 4
15. Nouvelle banque de développement, rapport annuel 2021, p. 6
16. Nouvelle banque de développement, Ligne 6 du métro de Qingdao (phase 1) Résumé du projet pour divulgation publique, 14 Décembre 2021, p. 1
17. Ibid, p. 2
18. Nouvelle banque de développement, Projet d’extension de la phase III de l’aéroport international de Lanzhou Zhongchuan Résumé pour information du public, 18 Juillet 2022, p. 2
19. Nouvelle banque de développement, Projet d’extension de la phase III de l’aéroport international de Xi’an Xianyang Résumé pour information du public, 18 Juillet 2022, p. 2
20. Nouvelle banque de développement, Projet d’extension de la phase III de l’aéroport international de Lanzhou Zhongchuan Résumé pour information du public, 18 Juillet 2022, p. 1
21. PITRON G. L’enfer numérique : Voyage au bout d’un like, Les liens qui libèrent, 2021, 345 p.
22. Point intéressant, le document de projet identifie ce risque : Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures, Document de projet de l’AIIB, Financement garanti par l’État, Projet d’accélération numérique de la République du Rwanda (Numérisation pour la résilience, le redressement et la connectivité), 30 Novembre 2021, §82 : ‘Cela permettra de réduire la demande d’électricité liée à l’utilisation accrue d’appareils et de systèmes numériques " .
23. Ibid, §79
24. Ibid, §82
25. MDBs, Rapport conjoint sur le financement de la lutte contre le changement climatique par les banques multilatérales de développement, Juin 2021, p. 4
26. En d’autres termes, les BMD examinent les projets qui leur sont soumis afin de déterminer s’il est nécessaire d’évaluer les risques environnementaux et sociaux associés à un projet.
27. Groupe de la Banque africaine de développement, Banque asiatique de développement, Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, Banque européenne pour la reconstruction et le développement, Banque européenne d’investissement, Groupe de la Banque interaméricaine de développement, Banque islamique de développement, Nouvelle Banque de développement, Groupe de la Banque mondiale, Cadre d’évaluation conjoint des BMD pour l’alignement de Paris pour les opérations d’investissement direct.
28. PITRON G. , La guerre des métaux rares, Les liens qui libèrent, 2018, 295 p.
29. Il s’agit d’un fait scientifique aujourd’hui communément admis, qui remonte aux années 1970. Par exemple, BEHRENS III W. W. , MEADOWS D. L. , MEADOWS D. H. , and RANDERS J. , Les limites de la croissance, Potomac Associates, 2 Mars 1972
30. Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, Politique environnementale et sociale, VI : Évaluation environnementale et sociale par le client, 2021, pp. 15-31
31. Pour une analyse critique de la nature contraignante des garanties de la Banque mondiale, qui peut être appliquée à d’autres politiques des BMD, voir JOKUBAUSKAITE Giedre,
La nature juridique des sauvegardes de la Banque mondiale, Droit et politique en Asie, Afrique et Amérique latine, Volume 78, 2018
32. L’évaluation environnementale est aujourd’hui l’exigence la plus courante pour l’emprunteur dans le cadre du financement du développement. On la retrouve dans toutes les politiques environnementales et sociales de toutes les banques multilatérales de développement.
33. Nouvelle banque de développement, Cadre environnemental et social, Aperçu du cadre environnemental et social, 2016, C. 5. d), " Changement climatique : La NDB cherche à promouvoir des mesures d’atténuation et d’adaptation pour faire face au changement climatique. Reconnaissant la nature durable de la croissance économique verte et les avantages qui y sont associés, la NDB vise à s’appuyer sur les initiatives existantes en matière de croissance économique verte et à fournir un soutien aux nouvelles initiatives au niveau régional, national, infranational et du secteur privé. La NDB encourage également l’adaptation au climat de son financement des infrastructures et de ses investissements afin de renforcer la résilience au changement climatique " .
34. Nouvelle banque de développement, Cadre environnemental et social, partie 1. Politique environnementale et sociale, 2016, p. 7
35. Nouvelle banque de développement, Cadre environnemental et social, Partie 2. Normes environnementales et sociales, ESS1 : Évaluation environnementale et sociale, 2016, p. 14
36. Une liste d’exclusion est une liste de projets qui ne seront pas sciemment soutenus par une BMD. Nouvelle banque de développement, Cadre environnemental et social, Partie 1. Politique environnementale et sociale, Annex 1, 2016, p. 13
37. Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, Ambassadeur du RoyaumeUni à la COP26 : l’alignement de l’AIIB sur Paris est bienvenu; il ne doit pas s’agir d’un simple slogan, Pékin, 3 Novembre 2021, (en ligne ici : https://www.aiib.org/en/news-events/ media-center/blog/2021/UK-COP26-Ambassador-AIIB-Paris-Alignment-is-WelcomeShould-Not-be-Just-a-Slogan.html )
38. HALLEGATTE S. & HICKEL J. , " Pouvons-nous vivre dans les limites de l’environnement tout en réduisant la pauvreté ? Décroissance ou découplage ? " , Examen de la politique de développement, 2021
Questions de gouvernance et dissensus sur la " sécurité climatique " aux Nations unies
Auteur
Jean-Christophe Martin a
a Université Côte d’Azur, UPR 7414 LADIE, Institut de la Paix et du Développement, Nice, France
I. L’approche de la " sécurité climatique
Ces dernières années, les liens entre le changement climatique et la paix/sécurité ont été de plus en plus reconnus et ont fait l’objet d’une attention particulière dans de nombreux forums et institutions internationaux, constituant ainsi un sujet brûlant de l’agenda international. Si certains impacts du changement climatique sur la sécurité sont directs et visibles, d’autres sont plus complexes et difficiles à évaluer[1]. Toutes ces interconnexions sont désormais résumées dans le système des Nations unies par un concept spécifique : la " sécurité climatique " , qui consiste à intégrer la science du climat et les questions de paix et de sécurité. Ce concept se situe au carrefour de l’action internationale pour le climat et de l’action internationale pour la paix; en particulier, il traite de la manière d’intégrer les initiatives d’adaptation au changement climatique et les objectifs de consolidation de la paix, de prévention des conflits et de " maintien de la paix " [2]. Logiquement, cette approche de la " sécurité climatique " a pris beaucoup d’importance dans le système des Nations unies, suscitant des désaccords entre les États sur la gouvernance de cette question stratégique.
II. Les initiatives de l’ONU en matière de sécurité climatique au-delà de la CCNUCC Au sein de l’Organisation des Nations unies, le thème de la sécurité climatique a été abordé par diverses institutions depuis le milieu des années 2000. Le Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix (DPPA), chargé de la prévention des conflits et de l’instauration d’une paix durable dans le monde, a notamment inclus dans ses activités l’impact du changement climatique sur la paix et la sécurité. Le DPPA encourage donc les approches qui combinent la consolidation de la paix avec les efforts de résilience et d’adaptation, en finançant par exemple des projets de consolidation de la paix sensibles au climat dans le monde entier[3]. [L’approche de la sécurité climatique est également suivie par d’autres institutions des Nations unies, en particulier le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Le DPPA, le PNUE et le PNUD ont lancé ensemble, en 2018, une initiative conjointe appelée " Mécanisme de sécurité climatique " (MSC). Son mandat est de renforcer la capacité du système des Nations unies à analyser et à traiter les impacts négatifs du changement climatique sur la paix et la sécurité, et donc de développer des approches sensibles au climat dans
l’action des Nations unies pour le maintien de la paix. [4] Ces efforts, parmi d’autres, [5] sont sans aucun doute significatifs. Sont-ils la mise en œuvre d’une vision commune mondiale de la sécurité climatique ? Il est intéressant de noter que l’Allemagne et la République de Nauru ont formé conjointement un " groupe d’amitié de l’ONU sur le climat et la sécurité " en 2018. Il vise à développer des solutions coopératives " pour l’impact du changement climatique sur la politique de sécurité, à sensibiliser le public et à stimuler l’implication des Nations unies dans ce domaine " . Même si le nombre d’États participants est passé de 27 membres fondateurs à 59, reflétant une convergence croissante, il ne s’agit que de quelques-uns des 193 États membres de l’ONU.
Si les questions de sécurité ne sont pas directement prises en compte dans le cadre de la Conventioncadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) [6], il apparaît encore plus crucial d’analyser la manière dont le Conseil de sécurité (CS) aborde les aspects climatiques tout en " maintenant la paix et la sécurité internationales " au nom de la communauté internationale. L’impact du changement climatique sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales a été débattu pour la première fois au Conseil de sécurité en 2007, après un échange vigoureux sur l’opportunité d’une telle prise en compte. Une déclaration présidentielle du CS a été adoptée en 2011 sur la prise en compte par le CS des effets du changement climatique[7]. Le CS a également inséré dans certaines résolutions portant sur des situations spécifiques diverses références au climat, établissant ainsi un lien direct entre le climat et les questions de sécurité[8]. La résolution 2349, adoptée à l’unanimité en 2017, est emblématique à cet égard, puisqu’il s’agit de la première reconnaissance par le CS du lien entre le changement climatique et l’instabilité[9]. [En 2018, le CS a ajouté les facteurs environnementaux dans le mandat de la mission de maintien de la paix au Mali (MINUSMA). Par la suite, les effets du changement climatique ont été pris en compte dans les résolutions du CS sur de nombreuses autres situations spécifiques[10]. [10]
Cependant, un épisode récent a remis en question les progrès réalisés par le CS au cours des 15 dernières années.
III. Le choc de 2021 au Conseil de sécurité : des visions irréconciliables ?
En décembre 2021, le Niger et l’Irlande ont coparrainé le projet d’une résolution thématique du CS [11], soutenue par 113 États membres de l’ONU, promouvant l’intégration du risque sécuritaire lié au climat dans les stratégies de prévention des conflits de l’ONU. L’objectif était en particulier, dans le cadre de l’approche de " maintien de la paix " , de prendre en considération le risque de reprise des conflits en raison des effets néfastes du changement climatique. Le projet de résolution a été rejeté le 13 décembre : alors que 12 membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur du texte, l’Inde et la Russie ont voté contre et la Chine a décidé de s’abstenir. Malgré l’écrasante majorité en faveur du texte, le vote négatif de la Russie (membre permanent du CS disposant d’un droit de veto) a suffi à bloquer son adoption.
Cette résolution n’aurait pas modifié les prérogatives juridiques du CS[12]. Mais cet épisode a une profonde signification politique, comme le révèle la motivation des votes des trois États[13] : [13]
- La Chine a souligné la nécessité d’éviter la sécurisation des questions climatiques. Le projet de résolution n’aborde pas les principaux aspects de la réduction des émissions de gaz
à effet de serre jusqu’à une émission nette nulle et des responsabilités communes mais différenciées. Au lieu d’affirmer que les pays développés ont la responsabilité d’aider à renforcer les capacités et la résilience des pays en développement, le texte " pourrait donner aux pays développés de nouvelles excuses pour se soustraire à leurs responsabilités et engagements historiques " .
- Selon l’Inde, le Conseil de sécurité n’est pas le lieu pour discuter de cette question. Le projet de résolution " cherche à masquer l’absence de progrès sur des questions essentielles dans le cadre de la CCNUCC " . Une telle résolution du CS constituerait " un pas en arrière dans la détermination collective à lutter contre le changement climatique " , d’autant plus que la CCNUCC est un lieu beaucoup plus démocratique que le CS.
- Dans le même ordre d’idées, la Russie a également déclaré que le projet de résolution représentait un pas en arrière dans la lutte contre le changement climatique et une tentative de détourner l’attention des véritables raisons profondes des conflits dans certains pays à l’ordre du jour. De tels débats devraient être menés dans le forum approprié : la CCNUCC. Le changement climatique est une question scientifique et socio-économique qui ne doit pas être politisée.
En somme, même si le projet de texte reconnaissait le caractère central de la CCNUCC, ces États ont critiqué cette proposition en ce qu’elle établirait un processus distinct de la CCNUCC et créerait une diversion. Ce rejet a ainsi révélé la profondeur d’un dissensus durable sur la gouvernance de la sécurité climatique[14]. [On peut regretter ce recul et espérer qu’il n’annonce pas que les questions climatiques ne seront plus prises en compte par le CS dans le cadre du maintien de la paix et de la sécurité internationales dans des situations spécifiques. Le CS a un mandat exclusif à cet égard, et doit donc jouer un rôle décisif, qui est complémentaire et soutient d’autres aspects considérés dans d’autres instances[15]. [Nous pouvons rappeler ce que le Secrétaire général de l’ONU a judicieusement déclaré lors de la session du CS sur le changement climatique en juillet 2011 : Le Conseil de sécurité peut jouer un rôle essentiel en établissant clairement le lien entre le changement climatique, la paix et la sécurité. Les membres de ce Conseil ont la responsabilité unique de mobiliser l’action nationale et internationale pour faire face à la menace très réelle du changement climatique et aux menaces spécifiques à la paix et à la sécurité internationales qui en découlent " .
Références
1. Mécanisme de sécurité climatique des Nations unies, Note d’information, 2020.
2. La nouvelle approche des Nations unies visant à " maintenir la paix " est définie comme suit : " un objectif et un processus visant à construire une vision commune d’une société, en veillant à ce que les besoins de tous les segments de la population soient pris en compte, qui englobe des activités visant à prévenir le déclenchement, l’escalade, la poursuite et la reprise d’un conflit, à s’attaquer aux causes profondes, à aider les parties au conflit à mettre fin aux hostilités, à assurer la réconciliation nationale et à progresser vers le relèvement, la reconstruction et le développement " . Le 27 avril 2016, l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité des Nations unies ont adopté en parallèle les résolutions suivantes A/ RES/70/262 and S/RES/2282 (2016)
3. Site web du DPPA : https://dppa.un.org/en/climate-peace-security
4. Le CSM a par exemple créé la " Communauté de pratique de l’ONU sur la sécurité climatique " , un réseau informel de plus de 30 organes de l’ONU, ouvert à tous les membres intéressés du personnel de l’ONU, afin de partager des informations et des connaissances sur la sécurité climatique. Voir également son rapport d’activité pour 2021
5. Par exemple, les cours de l’École des cadres des Nations unies sur la " Programmation sensible au climat pour le maintien de la paix " .
6. Il est remarquable que ni la " paix " ni la " sécurité " ne figurent dans la liste des " thèmes " de la CCNUCC sur son site web
7. Déclaration du président du Conseil de sécurité S/PRST/2011/15 , 20 Juillet 2011.
8. Pour une vue d’ensemble : https://climate-security-expert-network.org/unsc-engagement Pour une étude approfondie : S Scott, Ch Ku (eds), Le changement climatique et le Conseil de sécurité des Nations unies, Edward Elgar Publishing, 2018, 272 p.
9. Le Comité de surveillance " reconnaît les effets négatifs du changement climatique et des changements écologiques, entre autres facteurs, sur la stabilité de la région (…) et souligne la nécessité pour les gouvernements et les Nations unies de procéder à des évaluations adéquates des risques et de mettre en place des stratégies de gestion des risques liés à ces facteurs " .
10. Liste des missions politiques spéciales et des opérations de maintien de la paix.
11. Une résolution thématique est une résolution générique adoptée sur une question globale, sans être liée à une situation spécifique. Cette pratique du comité de surveillance est bien établie. Par exemple, de telles résolutions ont été adoptées sur la protection des enfants ou des femmes dans les conflits armés, sur la jeunesse dans la prévention et la résolution des conflits.
12. Les principales mesures proposées consistaient à demander au Secrétaire général de présenter un rapport sur les implications sécuritaires des effets néfastes du changement climatique dans les pays ou régions qu’il examine, à encourager les opérations de maintien de la paix à prendre en compte, dans le cadre de leurs mandats existants, les implications sécuritaires du changement climatique, et à inviter toutes les parties prenantes concernées
à coopérer pour améliorer la connaissance des risques sécuritaires liés au climat et à élaborer des stratégies de prévention des conflits.
13. Compte rendu de la 8926ème réunion, 13 décembre 2021 : S/PV. 8926 . Voir aussi les arguments du Kenya.
14. Comme l’a souligné la Russie, 80 États membres des Nations unies n’ont pas soutenu le projet de résolution ( S/PV. 8926 p. 9). Sur les controverses concernant le rôle du CS, voir P. Palchetti, " Débattre des changements climatiques au Conseil de sécurité : pour quoi faire ? " , Questions of international law, 2022.
15. Il convient de rappeler que dans une résolution de 2009 ( 63/281 adoptée par consensus) sur " Les changements climatiques et leurs répercussions éventuelles sur la sécurité " , l’Assemblée générale des Nations unies " invite les organes compétents des Nations unies, selon qu’il conviendra et dans le cadre de leurs mandats respectifs, à redoubler d’efforts pour étudier et traiter la question des changements climatiques, y compris leurs répercussions éventuelles sur la sécurité " .
Objectif 13. 5
Promouvoir des mécanismes visant à renforcer les capacités de planification et de gestion
La migration environnementale en tant que pertes économiques et non économiques : comment faire face au coût de l’inaction
Auteur
Samantha Vaura
a Université Côte d’Azur, UPR 7414 LADIE, Nice, France
" (…) Le droit est en chacun de nous. Faites confiance à ce soulèvement de la terre. Tous, nous apportons la lumière à des solutions passionnantes jamais essayées auparavant
Car c’est notre espoir qui nous implore, au plus profond de nous-mêmes, de continuer à nous élever pour une terre qui vaut la peine d’être défendue. "
" Des décennies de tergiversations ont transformé ce qui aurait pu être une transition lente vers une société neutre en carbone en une transition plus brutale[2].
Le lien entre le changement climatique et les migrations est l’un des principaux défis auxquels nos sociétés seront confrontées au cours des prochaines décennies. Les impacts du changement climatique et des dégradations environnementales sur les populations et les communautés sont étudiés par différentes disciplines, parfois dans le cadre de recherches interdisciplinaires, et ont révélé des dynamiques et des difficultés dans la résolution de ce problème. La plupart des données recueillies montrent que le changement climatique et la dégradation de l’environnement ne sont pas les seuls facteurs de migration[3], mais qu’ils jouent un rôle de plus en plus important dans l’aggravation de vulnérabilités préexistantes, telles que les conséquences du développement industriel, et qu’ils ont déjà un impact sur certaines parties de notre monde[4].
Il est raisonnable de considérer les négociations internationales comme la dernière chance que nos sociétés peuvent saisir pour faire face au coût de notre (in)action. La réponse mondiale au changement climatique manque encore d’une protection efficace pour les migrants qui sont déracinés par des catastrophes ou des dégradations à évolution lente. Aucun statut juridique international n’a été créé ou adapté pour permettre aux personnes de se déplacer en toute sécurité d’un endroit à l’autre. Néanmoins, les impacts du changement climatique ont commencé à être pris en compte dans les cadres migratoires[5]. Les questions migratoires ont été débattues et négociées au cours des processus internationaux liés au changement climatique[6]. Certains liens opérationnels ont été développés grâce à la coopération institutionnelle et au partage d’expérience.
Amanda Gorman [1]
Cette coordination devient de plus en plus pertinente car les sociétés sont déjà confrontées au lien entre le changement climatique et les migrations et tentent d’y faire face. Alors que l’application des droits de l’homme est devenue le principal outil de la justice corrective[7], la recherche sur la justice distributive, qui vise à obtenir des résultats justes et équitables, comprend des débats sur les pertes économiques et non économiques subies par les migrants environnementaux[8] et les sociétés. Il s’agit d’un sujet très délicat à aborder, tout d’abord parce qu’il existe d’énormes divergences politiques au sein des pays sur la question des migrations et du changement climatique. Ensuite, au niveau international, il est difficile de reconnaître les responsabilités juridiques et les obligations légales des pays industrialisés. Cependant, le cadre de Cancún[9] a reconnu le lien entre le changement climatique et les migrations et a considéré les migrations comme un moyen d’adaptation. En outre, les négociations internationales ont renforcé le rôle de la CCNUCC dans l’aide aux économies en développement sur cette question. À cet égard, des projets financiers ou de renforcement des capacités, entre autres, ont été lancés pour améliorer la résilience et protéger les communautés vulnérables.
Le Mécanisme international de Varsovie pour les pertes et préjudices liés aux impacts du changement climatique (MIV) mis en place en 2013 (COP-19) est un instrument très pertinent qui a été créé pour faire face aux impacts sur les sociétés. Institutionnalisée par l’Accord de Paris[10], cette modeste progression pourrait être un véritable outil de justice distributive. Même si les pertes et dommages sont une question très controversée, certaines contributions déterminées au niveau national[11] y ont fait référence. Suivant cette idée, le groupe de travail sur le déplacement[12], créé par le comité exécutif du WIM, devrait se pencher sur les controverses concernant les changements de responsabilité, en tant que contexte pré-juridique pour l’amélioration de la protection. Les normes permettant d’évaluer les pertes et dommages économiques et non économiques liés aux migrations doivent être débattues, négociées et adoptées.
Les mesures qui pourraient être pertinentes pour traiter le lien entre le changement climatique et la migration pourraient intégrer une compensation financière pour ceux qui ont été forcés de se déplacer, entre autres choses. Différents cadres ont été envisagés par les auteurs. Benoît Mayer[13], par exemple, distingue trois façons d’appréhender les capacités de pertes et de dommages liés au changement climatique et aux migrations : 1) la migration peut réduire les pertes et les dommages (en se déplaçant avant la catastrophe), 2) la migration peut être une source de pertes et de dommages pour les migrants (perte de biens, perte de droits, perte de protection), et 3) la migration peut être une source de pertes et de dommages pour les communautés d’accueil. En conséquence, un autre aspect pourrait être ajouté : 4) La migration est une source de pertes et de dommages pour les communautés touchées par le changement climatique et la dégradation de l’environnement. Lorsqu’une société particulière, avec sa propre culture, sa propre histoire et sa propre identité, perd des membres, c’est un échec pour l’ensemble de la communauté, qui n’a pas réussi à assurer la sécurité de chaque personne en protégeant ses droits fondamentaux. Selon toute une série de décisions, des institutions des Nations unies aux tribunaux nationaux, les droits fondamentaux sont déjà menacés. Le Comité des droits de l’homme des Nations unies a conseillé à la communauté internationale d’approfondir les mesures d’atténuation et d’adaptation[14], faute de quoi le droit à la vie pourrait être sérieusement entravé. Deux ans plus tard, le même Comité des droits de l’homme des Nations unies a clairement condamné l’Australie pour son incapacité à
mettre en œuvre des mesures d’adaptation et d’atténuation : " Pour s’acquitter de leurs obligations en matière de droits de l’homme, les États doivent prendre des mesures suffisantes et développer une coopération fondée sur la solidarité[16]. [En ce sens, Christel Cournil et son équipe de recherche sur la justice climatique ont travaillé sur des plaintes relatives aux droits de l’homme déposées auprès de tribunaux nationaux ou de comités de surveillance de l’ONU[17] Leur travail sur les " procédures climatiques " est pertinent pour comprendre les lacunes du droit international, en raison des facteurs politiques découlant de questions controversées telles que les migrations. Il est inacceptable de laisser les juges nationaux seuls face à un nombre croissant d’appels à la protection. Si les institutions politiques continuent à nier les pertes et dommages économiques et non économiques dans le contexte des migrations, les juges nationaux devront condamner l’inaction des Etats et seront ainsi la dernière barrière de protection, alors même que le but premier des Etats est de respecter, de mettre en œuvre et de donner plein effet au droit international des droits de l’homme.
C’est pourquoi la Task Force sur le déplacement est la solution idéale pour aller de l’avant. Grâce à ses travaux fondamentaux antérieurs sur l’évaluation des preuves et le renforcement de la coopération afin de mettre en œuvre des approches intégrées, elle pourrait être un moyen pertinent et perspicace d’aller plus loin et d’améliorer la protection des communautés qui souffrent déjà des effets du changement climatique. Il pourrait permettre aux parties prenantes de participer aux délibérations sur les normes qui pourraient être raisonnables et d’obtenir ainsi un plus grand consensus. En élaborant des normes pour évaluer les pertes au niveau international sur la base des droits et des besoins, il pourrait contribuer à la réalisation des incitations du pacte mondial et donnerait un contenu réaliste à l’engagement pris de relever les défis des catastrophes et des impacts du changement climatique sur les migrations, les déplacements et la mobilité. Cela pourrait également contribuer au changement nécessaire du paradigme de la prévention et de l’adaptation au paradigme de la préparation, comme le conseille une littérature sociale et juridique de plus en plus abondante[18]. L’idée d’une responsabilité de se préparer[19] aux catastrophes liées au changement climatique devrait peut-être guider les discussions et les négociations sur l’élaboration de normes pour l’évaluation des impacts des catastrophes et du changement climatique sur la migration et les pertes et dommages qui en découlent, tant pour les communautés d’accueil que pour les communautés d’origine, et pour les victimes principales : les êtres humains.
Références
1. Leadership en matière de réalité climatique à Los Angeles, 28 Août, 2018.
2. Fonds monétaire international, Perspectives de l’économie mondiale : contrer la crise du coût de la vie, " Chapitre 3 : Impact macroéconomique à court terme des politiques de décarbonisation " , Octobre 2022, p. 71.
3. Par exemple : Rigaud Kanta Kumari, De Sherbinin Alex, Jones Bryan, Bergmann Jonas, Clement Viviane, Ober Kayly et al. " Groundswell : Se préparer à la migration climatique interne " . 2018, La Banque mondiale, Washington, D. C, p. 20.
4. Idem.
5. Kälin Walter, " Le pacte mondial sur les migrations : une lueur d’espoir pour les personnes déplacées par les catastrophes " . , Journal international du droit des réfugiés, Vol 30, n°4, 2018, pp. 664-667.
6. Les accords de Cancún, décision 1/CP. 16, FCCC/CP/2010/7/Add. 1, 15 Mars 2011 : para 14(f), " Les déplacements, les migrations et les relocalisations planifiées induits par le changement climatique doivent être traités dans le cadre de l’adaptation au changement climatique.
7. Mayer, Benoit, " Perspective critique sur l’identification des " réfugiés environnementaux " en tant que catégorie de préoccupation en matière de droits de l’homme " , in Changement climatique, migration et droits de l’homme, Droit et perspectives politiques, edité par Manou Dimitra, Baldwin Andrew, Cubie Dug, Mihr Anja, Thorp Teresa, Routledge, 2017, pp. 29-38.
8. Mihr Anja, " Justice climatique, migration et droits de l’homme " , in Idem, pp. 45-67.
9. Ibid. Accords de Cancún.
10. Article 8 de l’accord de Paris et §51 du rapport de la Conférence des Parties sur sa vingtet-unième session, tenue à Paris du 30 novembre au 13 décembre 2015.
11. Serraglio, Diogo Andreola, Schraven Benjamin, Burgos Cuevas Natalia, " La prise en compte de la mobilité humaine dans les politiques climatiques nationales : Perspectives de mise à jour des contributions déterminées au niveau national (CDN) en Amérique du Sud " . , Document d’information, No. 4/2022, Institut allemand pour la politique de développement (DIE), Bonn, 2022, 5 pages.
12. Mécanisme international de Varsovie pour les pertes et dommages liés à l’impact du changement climatique. Sa mission est de " développer des recommandations pour des approches intégrées afin d’éviter, de minimiser et de traiter les déplacements liés aux impacts négatifs du changement climatique " , voir la décision 1/CP. 21, FCCC/ CP/2015/10/Add. 1, 29 Janvier 2016.
13. Mayer, Benoit, Le concept de migration climatique : Le plaidoyer et ses perspectives, Edward Elgar, Elgar Studies en droit du climat, 2016, 375 pages.
14. Comité des droits de l’homme, 7 janvier 2020, Ioane Teitiota v. Nouvelle-Zélande, Communication No. 2728/2016
15. Comité des droits de l’homme, 22 septembre 2022, Daniel Billy et al. v. Australie, Communication No. 3624/2019
16. Okafor, Obiora C. , Solidarité internationale et changements climatiques, Rapport de l’Expert indépendant sur les droits de l’homme et la solidarité internationale, 1er avril 2020, A/HRC/44/44.
17. Cournil, Christel, Les grandes affaires climatiques, Confluence des droits, Aix-enProvence : Droits International, Compar é et Européen, 2020, [en ligne].
18. Lavorel, Sabine, " La " responsabilité de préparer " , nouveau paradigme juridique face à l’urgence climatique ? " Revue juridique de l’environnement, no. HS21, 2022, pp. 97-116.
19. Idem.
Inégalités de genre face à la crise climatique
Auteurs
Nikita Rose a Ester Borgioli a, Maya Bauera
a Université Côte d’Azur, MSc MARRES, Nice, France
Lorsque nous discutons du changement climatique, le sujet est souvent centré sur ses effets sur l’environnement naturel. Le climat est un sujet pluridisciplinaire qui recoupe des aspects politiques, sociaux, économiques et environnementaux. Il est très rare que nous établissions un lien entre cette crise et le lien entre le changement climatique et l’environnement social, en particulier en ce qui concerne le genre. Dans un monde qui lutte constamment contre l’absence de droits des femmes, cette crise climatique ne fait qu’exacerber les moteurs modernes des inégalités sociales en exerçant une pression sur des environnements déjà tendus. Ce stress est encore plus évident dans les communautés à faible revenu et les pays en développement où les rôles des hommes et des femmes sont fortement ancrés dans la tradition. Tout au long de l’histoire, les femmes ont été à l’avant-garde des interactions environnementales et pourtant, aujourd’hui, ce sont elles qui sont confrontées aux conséquences les plus graves de la dégradation de l’environnement.
Elles ont moins accès à la sécurité alimentaire et aux ressources qui s’épuisent, sont davantage déplacées en raison des catastrophes naturelles et sont plus exposées aux crimes violents liés au sexe et à l’appartenance sexuelle. Dans un monde confronté à une crise sociale doublée d’une crise environnementale, nous devons nous demander comment mettre en parallèle notre lutte pour atténuer le changement climatique et la menace que l’inégalité entre les sexes fait peser sur la sécurité des femmes et des jeunes filles dans le monde entier.
Déplacement
Il y a quatre ans, le programme américain de recherche sur le changement climatique a publié la quatrième évaluation nationale du climat. Il y a quatre ans, il a été reconnu que " Le changement climatique modifie les caractéristiques de nombreux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes. Certains événements extrêmes sont déjà devenus plus fréquents, plus intenses, plus étendus ou de plus longue durée, et nombre d’entre eux devraient continuer à augmenter ou à s’aggraver, ce qui pose des défis considérables pour les systèmes construits, agricoles et naturels. " (USGCRP, 2018). Ces informations ne sont pas nouvelles, et les nations du monde entier devront élaborer rapidement des solutions si elles espèrent pouvoir faire face aux retombées croissantes de ces événements catastrophiques dans les années à venir. Pour les femmes, cela signifie des difficultés croissantes et des risques accrus. Dans le monde entier, les femmes sont souvent chargées de prendre soin de leur communauté et de lui fournir des
ressources, ce qui les rend plus vulnérables aux dommages causés par les déplacements dus au changement climatique, car leurs moyens de subsistance sont étroitement liés aux conditions de leur environnement local.
Il est important de noter que le terme " réfugié climatique " n’est pas encore reconnu par le HCR (HCR, 2022), ce qui signifie que les personnes déplacées ou affectées par le changement climatique ne bénéficient pas toujours de la même aide et de la même protection juridique que les autres réfugiés. Bien qu’il soit possible pour les personnes dans cette situation d’obtenir le statut de réfugié (HCR, 2022), il n’existe pas encore de terme spécifiquement conçu pour aider les personnes déplacées par le changement climatique. Il est probable que de nombreuses personnes soient passées à travers les mailles du système pour cette raison et n’aient pas reçu d’aide au moment où elles en avaient besoin. Le fait de ne pas utiliser de termes spécifiques et juridiquement contraignants met directement en danger les personnes déplacées par le changement climatique, dont 80 % sont des femmes (Halton, 2018), et exacerbe donc les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées dans le contexte des événements liés au climat. En créant des conditions pour aider les personnes déplacées par le changement climatique, on peut renforcer la compréhension des effets disparates du changement climatique sur les hommes et les femmes et créer un environnement de refuge qui sauve la vie de toutes les personnes touchées.
Sécurité alimentaire et des ressources
Selon la FAO (2010), 795 millions de personnes dans le monde sont sous-alimentées et l’insécurité alimentaire reste une préoccupation majeure de l’agenda mondial. Dans les pays en développement, la prévalence de l’inégalité entre les sexes détermine les rôles qui incombent aux hommes et aux femmes et, par conséquent, les effets du changement climatique sur ces différents rôles (Cramer et al. 2016). Le rôle des femmes dans ces communautés dépend de l’attribution et de la responsabilité de l’eau, de la nourriture et du combustible de cuisson. Dans les environnements où l’accès à ces ressources est compromis, la vulnérabilité physique augmente (Pachauri et al. , n. d. ).
Au niveau mondial, les femmes contribuent à 43 % de l’agriculture et de la production alimentaire, et plus de 90 % d’entre elles vivent dans des pays africains (Ziervogel & Ericksen, 2010). Les sources d’alimentation traditionnelles deviennent de plus en plus rares et imprévisibles. Le manque de fiabilité de ces ressources et la perspective accrue de mauvaises récoltes auront un impact sur les revenus et la santé des femmes, et créeront un marché de l’alimentation inaccessible pour ces communautés marginalisées.
La sécurité alimentaire n’a pas seulement un impact sur la disponibilité de la nourriture, elle a aussi un effet néfaste sur l’éducation des femmes, en particulier des filles. Il est prouvé que l’inégalité entre les sexes, sous l’effet du changement climatique, menace l’avenir de l’éducation des enfants, en donnant la priorité aux rôles supposés des femmes dans la famille plutôt qu’à la possibilité d’aller à l’école. Les filles sont souvent retirées de l’école pour aider leur mère à la maison, en particulier lorsque la pénurie de nourriture et d’eau augmente (UN Women Watch, n. d. ). Ces filles ont rarement la possibilité de poursuivre leur éducation, ce qui accentue la disparité
entre les sexes.
Violence fondée sur le genre
Comme le décrit le rapport CARES 2020, le changement climatique ne fait qu’aggraver les tensions entre les inégalités arbitraires fondées sur le genre, exacerbant la vulnérabilité et le manque de respect des femmes et des filles. Ces vulnérabilités accrues comprennent les crimes violents liés au genre, les abus domestiques, la violence et le harcèlement sexuels, les mariages de mineurs et la traite des êtres humains (ONU Femmes, 2022). Il est important de noter que tous les sexes sont confrontés à la violence sexuelle et sexiste (SGBV), mais que les femmes et les filles sont toujours les plus touchées (Desai et Mandal, 2021).
Les exemples de ces violences sexuelles et sexistes sont nombreux dans les communautés et dans l’histoire. Aux États-Unis, de nombreuses femmes ont été déplacées dans des caravanes après l’ouragan Katrina. Pendant cette période, les cas de viols ont été 53,6 fois plus nombreux qu’auparavant (Bachelet, 2022). Au Japon, les réfugiés et les volontaires des tremblements de terre de 1997 et 2010 ont été plus exposés aux agressions sexuelles et aux viols. Au Népal, la traite des êtres humains a manifestement augmenté après le tremblement de terre de 2015 (Desai et Mandal, 2021). En Ouganda et dans la région de Karamoja, on observe un afflux accru de violences domestiques et de viols pendant et après les sécheresses (Masson, Lim, Budimir, Podbok, 2016). Dans des régions comme la Micronésie, l’accès limité à l’eau oblige les femmes à marcher plus loin, ce qui accroît leur vulnérabilité et le risque de viol et d’agression sexuelle. Au Myanmar, la violence domestique a augmenté de 30 % après le passage du cyclone Nargis (The Asia Foundation, 2022). Dans de nombreuses communautés en développement où le climat induit un manque de sécurité alimentaire, les filles mineures sont souvent condamnées à des mariages précoces (Desai et Mandal, 2021).
Il ne s’agit là que de la partie émergée de l’iceberg, et pourtant, aucune mesure de justice ou d’atténuation n’a été mise en place pour lutter contre l’augmentation de la violence sexiste à l’encontre des femmes et des filles. La crise climatique fait l’objet de nombreux débats, mais son lien indirect avec l’augmentation du nombre de femmes victimes d’agressions sexuelles, d’abus, de violations, de viols et de meurtres ne l’est pas. Comme le dit ONU Femmes, il s’agit de la " pandémie de l’ombre " . Nous sommes confrontés à une pandémie mondiale alimentée par un réseau de crises qui se chevauchent. Nous luttons tous pour notre survie sur cette planète, mais dans cette lutte, " le corps des femmes est devenu le champ de bataille " (Desai et Mandal, 2021).
Conclusion
L’inégalité entre les hommes et les femmes reste une crise des temps modernes, et sa prévalence s’accentue manifestement dans les événements et le stress liés au climat. Même face à la discrimination fondée sur le sexe, aux déplacements, à l’absence de sécurité alimentaire et à la violence liée au sexe, les femmes du monde entier continuent à travailler pour protéger leur planète et lutter contre le changement climatique. Les femmes ne sont pas seulement victimes de la discrimination et de l’inégalité entre les sexes; elles ne sont pas seulement victimes du changement climatique; les femmes sont de puissantes avocates du monde naturel et elles peuvent jouer un rôle crucial dans la lutte pour la planète. Les femmes autochtones, en particulier, ont souvent vécu en symbiose harmonieuse avec leur environnement. Grâce à leur familiarité
intime, elles prennent l’initiative de défendre, de conserver, d’adapter et de sauvegarder le monde naturel et ses ressources, même face à l’inégalité des sexes.
Dans le Paramo, situé dans les Andes équatoriennes, un groupe de 86 femmes a mis en place un comité pour lutter contre les années de dégradation et de surpâturage de l’écosystème qu’elles considèrent comme leur maison. Bien que les hommes aient abandonné la terre, les femmes ont travaillé ensemble pour développer des moyens efficaces d’agriculture durable et de gestion du paysage, ce qui a conduit à la renaissance du Paramo et de sa biodiversité (ONU Femmes, 2021). Dans les années 1970, un groupe de villageoises a mené une grève de l’exploitation forestière dans la vallée de l’Alaknanda, où elles sont restées sur place et ont refusé de quitter la forêt. Ces femmes courageuses ont non seulement mis un terme à la déforestation de leurs terres, mais elles ont également facilité l’interdiction de l’exploitation forestière commerciale dans la région pendant dix ans (Mitra, 1993).
L’expertise environnementale et les connaissances écologiques traditionnelles des femmes ont toujours été sous-estimées, alors qu’elles pourraient avoir un impact significatif sur la progression de la recherche sur le changement climatique. Malgré ces contributions inestimables aux économies locales, nationales et mondiales, les femmes de nombreux pays sont exclues des sessions importantes de prise de décision du gouvernement ou de la communauté. Les femmes méritent une participation équitable aux processus décisionnels. Elles méritent d’avoir leur mot à dire dans les processus législatifs et réglementaires au niveau de la communauté, de l’État et du gouvernement fédéral. Leurs connaissances et leurs expériences sont des ressources essentielles qui seront sans aucun doute des contributions utiles à la discussion alors que nous tentons de sauver notre espèce de la crise climatique imminente. Le climat ne voit pas les sexes, mais nous pouvons voir les effets du changement climatique. Si nous ne mettons pas de côté nos divisions sociales arbitraires et ne trouvons pas une symbiose entre nous, l’inégalité cessera finalement d’exister parce que nous cesserons d’exister.
Références
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Vers une réduction des intrants chimiques dans l’agriculture
Auteur
Thibaut Malausaa
a Université Côte d’Azur, INRAE, CNRS, Institut Sophia Agrobiotech, Nice, France
L’agriculture est sans doute l’une des activités humaines qui a le plus d’impact sur l’environnement, et ce pour diverses raisons allant de l’utilisation extensive des terres aux pertes de biodiversité causées par les pesticides. Je me concentrerai ici sur la situation concernant l’utilisation des pesticides chimiques (voir la revue dans Jacquet et al. 2022) dont la production et l’utilisation dépendent de la pétrochimie. Malgré leurs graves impacts négatifs sur l’environnement et la santé, et malgré les actions publiques visant à réduire leur utilisation dans de nombreux pays à travers le monde, ces intrants chimiques n’ont pas connu de diminution significative de leur utilisation au cours des vingt dernières années (par exemple, les données d’Eurostat).
La plupart des systèmes alimentaires sont actuellement enfermés dans un équilibre non durable dans lequel les secteurs de production primaire dépendent des intrants chimiques. Cette situation s’explique par le fait que chaque partie du secteur agricole, de l’exploitation à la vente au détail, dépend de l’utilisation de pesticides (Wilson et Tisdell 2001). Après la Seconde Guerre mondiale, l’objectif d’augmenter la production agricole a conduit à l’intensification de l’agriculture. Cette intensification, rendue possible par des variétés à haut rendement, des pesticides chimiques, des engrais chimiques et la mécanisation, a été associée à une augmentation de la taille des exploitations, au détriment de la biodiversité (Ricciardi et al. 2021) et des services de lutte contre les ravageurs fournis par les écosystèmes (van der Sluijs 2020). La dépendance de ces systèmes à l’égard des intrants chimiques s’est donc progressivement accrue (Meehan et al. 2011). En outre, les secteurs en amont et en aval ont été organisés pour faciliter l’intensification de l’agriculture et en tirer profit, ce qui a conduit à un verrouillage technologique autour de l’utilisation des pesticides (Wilson et Tisdell 2001). Parmi tous les facteurs impliqués dans ce verrouillage, l’absence de valeur ajoutée créée est probablement celui qui limite le plus la mise en œuvre de pratiques sans pesticides. Étant donné que les produits issus de ces pratiques ne sont pas vendus à des prix plus élevés que les produits conventionnels, les agriculteurs ne sont pas incités à les mettre en œuvre. Dans certains secteurs (par exemple, les fruits et légumes), la mise en œuvre de pratiques sans pesticides peut également être compromise par la demande du marché pour des produits non endommagés (Skevas et Lansink 2014). Il ne fait aucun doute que le marché ne tient pas compte de l’impact des pesticides sur l’environnement et la santé (Becker 2017).
Actuellement, il existe deux grandes stratégies cohérentes pour réduire l’utilisation des pesticides : la lutte intégrée contre les ravageurs (IPM) et l’agriculture biologique. D’une part, la lutte intégrée est définie par l’Union européenne comme la combinaison de " toutes les méthodes de protection des plantes disponibles et l’intégration ultérieure de mesures appropriées qui découragent le développement de populations d’organismes nuisibles " et " encouragent les mécanismes naturels de lutte contre les ravageurs " (Commission européenne 2017). L’UE a soutenu la recherche et la mise en œuvre de la lutte intégrée par le biais de plans d’action nationaux (Commission européenne 2020), en partant de l’idée que l’utilisation des pesticides peut être considérablement réduite en développant la lutte intégrée à grande échelle (Lamichhane et al. 2015). Cependant, cette stratégie n’a pas été efficace puisque l’utilisation des pesticides n’a pas diminué (FAOSTAT 2020). Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce faible impact. Tout d’abord, il y a un manque de valeur ajoutée pour les secteurs qui mettent en œuvre la lutte intégrée, ce qui n’augmente pas la valeur des produits pour les agriculteurs. Deuxièmement, il existe un large éventail de pratiques fondées sur la lutte intégrée contre les parasites et les agriculteurs n’adoptent souvent qu’une partie des principes de la lutte intégrée contre les parasites (Lefebvre et al. 2015). D’autre part, l’agriculture biologique réduit clairement l’utilisation de pesticides, puisqu’elle interdit l’utilisation d’engrais ou de pesticides synthétiques, tout en maintenant la fertilité des sols et en fermant les cycles des nutriments (Reganold et Wachter 2016). L’agriculture biologique représente un secteur en pleine croissance (augmentation de 74 % entre 2008 et 2018 dans l’UE), mais elle ne couvre qu’un faible pourcentage de l’ensemble des terres agricoles (8 % en 2018 dans l’UE) (Eurostat 2020b). Cependant, les systèmes biologiques ont tendance à avoir des rendements plus faibles que les systèmes conventionnels (Seufert et al. 2012), même s’ils sont compensés à l’échelle de l’exploitation par les prix plus élevés des produits certifiés biologiques, l’utilisation moindre d’intrants et les primes agro-environnementales dans certains pays. En outre, certains problèmes techniques (par exemple, la gestion des mauvaises herbes) ne sont pas encore totalement résolus. Selon le type de production végétale, les systèmes biologiques peuvent également avoir des rendements plus variables, ce qui augmente les risques (Smith et al. 2019).
La recherche agricole a un rôle majeur à jouer pour dépasser cet état des lieux et favoriser de nouveaux systèmes agroalimentaires utilisant peu ou pas d’intrants chimiques. Cependant, la recherche se préoccupe de la dépendance aux pesticides : la plupart des programmes de recherche cherchent à réduire progressivement les pesticides et se concentrent principalement sur les solutions de substitution (Vanloqueren et Baret 2009). Cette tendance n’accorde qu’une faible priorité à la recherche qui pourrait déboucher sur des innovations agroécologiques de rupture, non seulement pour une agriculture sans pesticides, mais aussi pour une réduction considérable de l’utilisation des pesticides. Elle peut être assimilée à un effet de " fixation " , qui se caractérise par le développement de solutions communes et conservatrices pour résoudre un problème complexe qui devrait nécessiter des innovations de rupture (Vourc’h et al. 2018). Une solution pour surmonter cet effet de fixation est d’affirmer clairement que la recherche et l’innovation doivent s’inscrire dès maintenant dans un paradigme d’absence de pesticides. Ce paradigme supprime ou assouplit un ensemble de contraintes implicites qui limitent la créativité et l’innovation et qui sont héritées des systèmes agrochimiques mis en place après la Seconde Guerre mondiale, dans lesquels les intrants chimiques curatifs sont la pierre angulaire. En effet, actuellement, la R&D des méthodes
agroécologiques doit s’adapter à des systèmes conçus pour les pesticides (monoculture, grands champs, peu d’utilisation de cultivars résistants, machines conçues pour pulvériser des pesticides, circuits de conseil et de distribution configurés pour les pesticides, etc. ) ). Cela limite non seulement les possibilités d’innovation, mais diminue également l’efficacité perçue des autres méthodes utilisées dans des conditions défavorables, ce qui restreint leur adoption et, en fin de compte, les investissements publics et privés dans leur développement. En outre, l’investissement dans les pesticides est toujours en concurrence avec l’investissement dans les méthodes agroécologiques, qui reste à un niveau insuffisant si l’on considère le défi actuel d’une transition agroécologique dans l’agriculture.
Pour atteindre l’objectif d’une agriculture sans pesticides, plusieurs stratégies doivent être conçues et mises en œuvre simultanément, ce qui nécessite un investissement dans la recherche fondamentale et appliquée, et des activités de recherche mêlant des disciplines allant des sciences biologiques aux sciences sociales. Premièrement, en ce qui concerne les sciences agricoles, les systèmes de culture devraient être repensés sur la base des principes agroécologiques afin de passer radicalement d’une approche curative (utilisation d’intrants curatifs) à une approche préventive (optimisation des services de prophylaxie et de lutte contre les ravageurs fournis par les agrosystèmes et leur environnement).
Deuxièmement, en ce qui concerne la lutte biologique, les stratégies devraient être diversifiées (avec une évolution vers davantage de services liés au biocontrôle de conservation et aux stratégies inoculatives visant à renforcer le contrôle permanent ou transitoire des ravageurs) et adaptées à une variété d’environnements et de pratiques. Troisièmement, en ce qui concerne la génétique, les programmes de sélection devraient faire appel aux concepts de biodiversité fonctionnelle et d’écologie évolutive. Quatrièmement, en ce qui concerne les machines, les équipements agricoles devraient être modifiés pour faciliter la transition vers des pratiques agricoles sans pesticides, tandis que les technologies numériques devraient contribuer à optimiser la lutte contre les ravageurs et à améliorer la surveillance épidémiologique. Cinquièmement, en ce qui concerne les sciences économiques et sociales, il convient de mettre en œuvre des politiques publiques et des initiatives privées pour la transition vers des systèmes sans pesticides.
Pour atteindre cet objectif, l’organisation des activités de recherche et d’innovation devrait également être adaptée. Les innovations techniques précédentes ont émergé et se sont répandues principalement par une dynamique descendante : les chercheurs produisaient des connaissances qui étaient transférées aux organismes de développement, qui les adaptaient en techniques applicables et les diffusaient ensuite le plus largement possible dans les exploitations agricoles. En revanche, l’objectif " sans pesticides " ne peut se limiter à des approches descendantes, mais doit également valoriser les connaissances et le savoir-faire des acteurs dans leur propre zone géographique et dans leur propre chaîne de valeur. Cette approche ascendante s’aligne donc sur le cadre conceptuel des AKIS (systèmes de connaissances et d’innovation agricoles), qui préconise l’interaction des parties prenantes tout au long de la chaîne de valeur agricole afin de gérer les connaissances et de développer des innovations entre elles (Knierim et al. 2015). Ces flux de connaissances et ces processus de conception d’innovations peuvent être gérés et soutenus par des organisations de recherche et de coopération participatives, telles que les living labs, qui représentent des outils prometteurs pour améliorer les innovations ouvertes (Kok et al. 2019). Cette approche est particulièrement importante car de nombreuses solutions qui seront développées ne seront pas
généralisables partout et nécessiteront une innovation spécifique à la situation. Ainsi, elles doivent être conçues au plus près des situations ciblées en considérant les ressources disponibles et les objectifs des acteurs concernés, et en liant étroitement production agricole et consommation, pour engager l’ensemble des chaînes de valeur dans la conception de ces transformations (Meynard et al. 2017).
Ce changement de paradigme est soutenu par plusieurs groupes d’acteurs académiques, tels que l’alliance européenne " Vers une agriculture sans pesticides chimiques " . (https://www.erapesticidefree.eu/ ) et une initiative internationale récemment née sur la protection agroécologique des cultures. Ces initiatives devraient contribuer à produire des preuves scientifiquement solides que les systèmes sans pesticides sont possibles et durables (d’un point de vue économique, environnemental et social) et que les chaînes de valeur orientées vers l’agroécologie bénéficient des activités de recherche et d’innovation qui suivent ce paradigme, et vice-versa.
Références
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