Visages de l’ONU
Tom Wambeke Au cours de sa carrière à l'ONU, Tom Wambeke a visité 69 pays différents et s’est spécialisé ces dernières années en tant que consultant en technologie pédagogique, en conception éducative, en apprentissage en ligne continu, en médias sociaux et en gestion des connaissances. Tom est actuellement gestionnaire de projet auprès du Centre international de formation de l'Organisation internationale du Travail (OIT).
« Je ne m’attendais pas à ce que la procédure de recrutement soit si longue ». Tom a rejoint les Nations Unies de manière étonnante. Après ses études, il a participé à un test de recrutement afin de déterminer s'il avait les capacités de devenir consultant international. Huit mois plus tard, il a appris qu'il était sélectionné en tant que meilleur candidat. Il était passé à autre chose, mais a décidé de ne pas laisser passer cette opportunité. « Je ne m'attendais pas à ce que la procédure de recrutement soit si longue », admet-il. En 2007, Tom a finalement rejoint l'Organisation internationale du Travail (OIT) à Turin, où il travaille depuis 10 ans.
« Au cours des neuf dernières années, j’ai séjourné trois ans à l'étranger et j'ai visité 69 pays différents. »
Tom Wambeke (Belgique)
- Lieu de travail actuel : gestionnaire de projet au CIF-OIT - 10 ans d’expérience au sein de l’ONU - Formation : sciences pédagogiques et gestion culturelle - Spécialisation : technologies d'aide à l'apprentissage
Tom a débuté son parcours académique par des études en sciences pédagogiques à la KU Leuven. À ce moment-là, il n'avait pas encore de vision précise de son avenir, mais il était intéressé principalement par la philosophie. Plus tard, Tom a suivi des études de gestion culturelle à l'Université d'Anvers. Il est resté actif en tant qu'assistant à la KUL et a enseigné la philosophie aux étudiants en psychologie et en pédagogie. Au cours de cette période, son intérêt pour l’apprentissage en ligne et les technologies d’aide à l’apprentissage a grandi.
Le travail de Tom consiste principalement à conseiller des collègues, des clients externes et des partenaires dans le domaine de la méthodologie et de la technologie, principalement sur les technologies de l'information et de la communication pour l’apprentissage en ligne, l’apprentissage mixte et l’apprentissage sur le lieu de travail. Au cours de l’année, Tom et son équipe dispensent des formations à 15 000 personnes dans le monde entier. Il s'agit de membres du gouvernement, des syndicats, des organisations d'employeurs, des ONG et des agences de l'ONU qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur un des thèmes liés au Programme pour un travail décent, à la sécurité sociale, aux normes
internationales du travail, à la gestion pratique du cycle de projet, au développement des entreprises etc.. Tom consacre son temps à trouver des solutions d'apprentissage innovantes et durables, appelées «sustainable learning solutions». Son travail consiste essentiellement à créer des réseaux d'apprentissage, des communautés, à organiser des séances de coaching et des réunions stratégiques. Certains cours se déroulent à Turin, d’autres dans les pays mêmes. Cela implique que Tom doit souvent voyager pour son travail. « Au
UNRIC BENELUX (benelux@unric.org) – septembre 2017 - Auteur : Audrey VEKEMANS
cours des neuf dernières années, j'ai séjourné trois ans à l'étranger et j'ai voyagé dans 69 pays différents. » En moyenne, Tom voyage à l'étranger deux fois par mois.
À l'heure actuelle, son équipe est principalement engagée dans le design-thinking. C’est un ensemble de méthodologies, d'outils et de processus capables de résoudre des problèmes, satisfaire des besoins et relever des défis de manière très systématique. L’intention est toujours de travailler en étroite collaboration avec le bureau régional. Tout est développé en consultation avec la population locale afin de mieux comprendre le contexte spécifique. Pour une mission en Indonésie, Tom a dû visiter deux îles dans les Moluques. « J'ai étudié le contexte à l’avance, mais ce n'est qu'en allant sur place et en interagissant avec la population que nous avons adapté beaucoup de nos outils, notamment des outils d’aide à la conception.
« Si je parle au nom de l'OIT, c'est dans le contexte de l’ODD 8, du travail décent et de la croissance économique inclusive. Nous avons là une contribution très importante à apporter. » Les huit dernières années, Tom a collaboré avec plus de 25 agences de l'ONU. L'institut de formation où travaille Tom est si grand que son équipe est souvent appelée pour apporter du soutien. « En outre, dans le contexte du développement durable, il devient de plus en plus important de coopérer avec d'autres partenaires, avec la société civile et les ONG ». En ce qui concerne Programme de développement durable à l'horizon 2030, le Centre de formation de l'OIT est en mesure d’apporter une contribution importante selon Tom. Les objectifs de développement durable (ODD) ont été établis de manière très participative, avec un certain nombre d'acteurs différents. Tom espère que le même procédé participatif sera également présent lors de la mise en œuvre des objectifs. « Je pense que les agences des Nations Unies et autres organisations vont devoir sortir de leur coquille d’expertise afin de collaborer avec divers acteurs ». Il estime que cela est lié à l'un des plus grands défis de l'ONU : les petites organisations au sein de l'ONU
doivent avoir la possibilité de grandir pour atteindre les objectifs.
« Dans une organisation qui est assez grande et bureaucratique, je pense qu'il est extrêmement important de travailler avec passion. » Une motivation importante pour Tom est la variété des nouvelles missions ou il doit systématiquement se remettre en question. « Les thèmes et les projets sont très vastes, ce qui signifie que je suis constamment en mode d'apprentissage. Nous travaillons actuellement sur un nouveau projet intitulé «The Future of Work» qui pose la question de « Comment nous voyons-nous dans 50 ans? ». En partenariat avec des participants du monde entier, nous essayons de développer de tels scénarios. » L’équipe travaille également sur le thème de la migration et des réfugiés. « Il y a toujours un groupe d'experts qui travaillent en profondeur. Nous allons plutôt nous orienter vers les bases de la méthodologie du processus. » Bien que les thèmes varient, l'intention reste la même.
Pour conclure Tom donne quelques conseils aux jeunes qui aspirent à une carrière internationale. « La flexibilité, c'est-à-dire l'adaptation constante à de nouveaux contextes est selon moi importante ». Par ailleurs, la maîtrise de nombreuses langues est également un atout. Il y a beaucoup de compétition pour entrer à l’ONU. Le multilinguisme, la capacité de fonctionner dans de nombreux contextes et des expériences internationales sont des ressources précieuses pour tenter sa chance à l’ONU. « En outre, il faut apprendre continuellement : life long learning, ou learn until you die. » Cependant, il déconseille d’avoir pour seule ambition de travailler uniquement pour les Nations Unies. « Si vous êtes passionné par quelque chose, vous allez atterrir quelque part. Que ce soit à l'ONU ou dans une autre organisation internationale, ce n’est pas fondamental. . » Tom est très positif au sujet du programme de subventions du gouvernement flamand pour les (ex)étudiants travaillant pour une organisation internationale. Il a déjà eu beaucoup de Belges en charge qui voulaient acquérir de l'expérience à l’OIT après leurs études. « Il devrait y avoir plus de soutien de la Flandre et de la Wallonie, car c'est comme ça que vous arrivez sur les forums internationaux ».
UNRIC BENELUX (benelux@unric.org) – septembre 2017 - Auteur : Audrey VEKEMANS