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Rapport du GIEC : l'urgence, c'est maintenant
Quelle Terre laisserons-nous à nos enfants ? Quels sont les impacts du changement climatique ? Le rapport du groupe d’expert·es intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) semble tracer des lignes de plus en plus certaines quant au proche avenir de notre planète : la décennie 2020-2030 est cruciale pour limiter les dégâts, et il n’y aura pas un seul pays à l’abri de ces conséquences dévastatrices.
Que nous apprend ce rapport ?
Il s'agit du premier des quatre rapports publiés dans le cadre du dernier cycle d’évaluation du GIEC, les rapports suivants verront le jour en 2022. Il insiste plus particulièrement sur certains points :
Le réchauffement s'intensifie : « chacune des quatre dernières décennies a été successivement plus chaude que toute décennie depuis 1850 », et les activités humaines en sont responsables. En dépassant les limites, elles mettent la vie sur Terre en danger en détruisant les habitats, en générant de la pollution, la propagation des maladies, en surexploitant des ressources de plus en plus limitées...
Plus la concentration de CO2 est forte dans l'atmosphère, plus la température moyenne de la planète augmente.
Les scientifiques approfondissent leurs recherches afin de mieux savoir à quel rythme nous devons réduire les émissions de gaz à effet de serre pour éviter le pire.
Le réchauffement climatique se traduit par des phénomènes de plus en plus violents et fréquents : vagues de chaleur estivales plus fortes , sécheresses, incendies de forêt, précipitations, inondations, etc. Le niveau mondial de la mer augmente. Les glaciers de montagne, le Grœnland et même l’Antarctique fondent et ajoutent de l’eau aux océans.
On ne peut plus attendre. Ne pas agir dès maintenant, c'est augmenter les risques jour après jour. Si l'on veut éviter l’irrémédiable, alors le temps n'est plus aux discours mais aux actes.
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(1) Le rapport du GIEC : https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/
L'importance de la communauté éducative
Si tous les secteurs d’activité doivent se remettre profondément en question pour faire face à la crise en cours, si chaque territoire doit mettre en place des solutions adaptées à ses besoins, l'éducation a également un rôle majeur à jouer. Les enseignant·es et l'ensemble de la communauté éducative doivent s'approprier ces éléments pour échanger et travailler avec les plus jeunes. Pour cela, le GIEC a mis à disposition un Atlas interactif qui permet de voir les effets du réchauffement sur les différentes régions du monde. Sa prise en main facile le rend accessible même aux plus jeunes. Plusieurs sites web, comme BonPote.com ou encore l'OCE , proposent également des résumés et des infographies claires, utilisables comme supports de travail en classe. De même, la recherche doit approfondir notre connaissance des phénomènes liés au dérèglement climatique et l'enseignement supérieur a la mission de sensibiliser et de former tous les étudiant·es.
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(2) Atlas interactif du GIEC : https://interactive-atlas.ipcc.ch (3) https://bonpote.com/le-rapport-du-giec-pour-les-parentset-enseignants/ (4) Office for Climate Education (OCE) : https://www.oce.global/ sites/default/files/2019-04/1.5degree_FR_final_LR.pdf
Aline Boussaroque
aline.boussaroque @unsa-education.org
Le Panthéon, les femmes et l’écriture égalitaire
n effet, Joséphine Baker viendra rejoindre Sophie
Berthelot, Marie Curie, ainsi que les résistantes Germaine Tillion, Geneviève De Gaulle-Anthonioz, et la femme politique Simone Veil. Ce fait est d’autant plus remarquable que le Panthéon est avant tout une histoire d’hommes. La phrase inscrite sur son fronton nous donne d’ailleurs le ton et l’idée : « Aux grands hommes la patrie reconnaissante ». C’est en effet en 1791 que les premières dépouilles de personnalités ayant marquées l’histoire de France sont admises et ces héros de la patrie sont alors tous des hommes. Il faudra attendre plus d’un siècle, pour qu’en 1907, Sophie Berthelot soit admise. Épouse de Marcellin Berthelot, la famille n’avait consenti à la panthéonisation de ce dernier qu’à la condition que sa femme puisse reposer à ses côtés. Il faudra donc en réalité attendre 1995 pour que Marie Curie, double prix Nobel, entre au Panthéon en reconnaissance de son travail. Ainsi la panthéonisation de Joséphine Baker, talentueuse artiste et résistante reconnue, relève d’un double sym-
Ebole représentatif de la diversité : elle est la première femme de couleur à intégrer ce monument emblématique. Mais en ce qui concerne Gisèle Halimi, il n’en sera pas de même pour le moment. Figure emblématique du combat féministe et avocate engagée, ses prises de position contre la guerre d’Algérie ont été jugées trop problématiques. De nombreuses personnalités agissent cependant pour que le Panthéon l' accueille également. Un hommage national doit avoir lieu au début de l’année 2022 aux Invalides. L’UNSA Éducation salue la panthéonisation de Joséphine Backer qui représente un acte d’ouverture très positif. Mais il serait dommage de s’arrêter en si bon chemin. Les héroïnes n’ont pas manqué depuis 1791 et il est important que toutes ces grandes femmes qui ont fait l’histoire de France ne soient plus des invisibles aux yeux de notre République. Notre politique d’égalité se doit d’être exemplaire à tous les niveaux et au risque de bousculer nos propres représentations, ne laissons plus le masculin l’emporter sur le féminin !
Le 30 novembre prochain, le Panthéon honorera 6 femmes sur les 80 personnalités qui y demeurent actuellement.
Pourquoi si peu de femmes ?
Un rapport de 2013 « Pour faire entrer le peuple au Pantheon » suggérait déjà de féminiser davantage le Panthéon : « Il serait préférable que les personnalités distinguées par le Président de la République dans la période qui vient soient toutes des femmes. » En effet, depuis la Ve République, c’est le président de la République qui choisit les futurs locataires de l’illustre monument en signe d’hommage aux grands personnages de l'Histoire de France. Mais que d’hommes, que d’hommes ! Une explication à cette situation ? Le fait que notre société repose sur un substrat patriarcal a contribué à cet écueil.
Mais si tout cela n’était aussi qu’une question de langage ? Et si le choix des mots influençait notre pensée ? La situation aurait-elle été la même si le mot « Personnages », plus neutre, avait orné le fronton du Panthéon ? Pour apporter des éléments de réponse, nous vous invitons à réaliser cette petite devinette qui est extraite de l’ouvrage de Pascal Gygax, Sandrine Zufferey, Ute Gabriel « Le cerveau pense-t-il au masculin ? Cerveau, langage et représentations sexistes. » Le Robert-2021 et qui en dit long sur nos représentations stéréotypées : « Un père et son fils partent en voyage et ont un accident. Le père décède, mais le fils survit et est amené à l’hôpital, un chirurgien de garde se présente et dit : Je ne peux pas opérer, c’est mon fils. » Comment est-ce possible ? Alors, avez-vous trouvé la bonne réponse ?
Pour aller plus loin: https://www.youtube.com/UnsaEducation



Carine Aoun-Boudot
@carineaoun1 carine.aoun-boudot @unsa-education.org




Agir contre les inégalités sociales et la grande pauvreté
Trois millions d’enfants ont des parents pauvres, soit 1 sur 5 !
« Grande pauvreté, inégalités sociales et école : sortir de la fatalité », est un ouvrage aux nombreuses signatures, qui questionne l’action de l’école en matière de lutte contre les inégalités. Expériences de terrain et enquêtes scientifiques s’articulent pour sortir de la fatalité. Choukri Ben Ayed, sociologue, enseignant-chercheur à l’Université de Limoges, a dirigé ce livre, il répond à nos questions.
En matière d’éducation, les travers des inégalités sociales sont plus souvent pointés que les effets de la grande pauvreté, pourquoi ?
Les effets de la grande pauvreté ne sont pas si pointés que cela c’est pour cela que nous avons pris l’initiative de ce livre dans le prolongement de rapports officiels qui n’ont pas fait évoluer favorablement la situation. Les statistiques de l’Éducation nationale ne prennent pas en compte les seuils de pauvreté. Les catégories construites sont plus générales « élèves très favorisés », « élève favorisés », « défavorisés », « très défavorisés ». Derrière ces catégories peuvent exister des situations très disparates, elles ne permettent pas une réelle objectivation des phénomènes de grande pauvreté à l’école.
L’école ne peut pas tout, mais elle ne peut pas rien non plus. Comment sont pris en compte ces enfants les plus fragiles ?
Les plus fragiles sont pris en compte essentiellement à l’échelle des établissements scolaires. Certes, il y a aussi les bourses nationales dont nous appelons à une revalorisation conséquente et surtout un nombre non négligeable d’élèves qui pourraient y prétendre ne les obtiennent pas, perdus dans les méandres de l’administration. Les équipes pédagogiques font au mieux, en mettant en œuvre des pédagogies adaptées, en agissant sur le climat des établissements, en luttant contre les ségrégations scolaires avec l’appui précieux des collectivités locales. Certaines équipes pédagogiques vont parfois au-delà de leur rôle d’enseignant en organisant des collectes de vêtement l’hiver, voire en récoltant des denrées alimentaires, comme ce fut le cas dans certains quartiers lors du confinement notamment.

Choukri Ben Ayed est professeur de sociologie a l’ Université de Limoges.
Il s’entoure ici d’une équipe de contributeurs aux profils fort variés, faisant ainsi interagir des savoirs scientifiques et expérientiels. La préface est de Philippe Joutard, historien, professeur émérite d'histoire moderne et recteur d'académie honoraire. Il est l’auteur du rapport
Grande pauvreté et reussite scolaire, changer de regard (1992, rapport au ministre d'État, ministre de l'Éducation nationale et de la Culture).
Le sous-titre de l’ouvrage est « Sortir de la fatalité ».
Ce qui suppose un regard positif et actif sur cette problématique. Qu’est-ce qui permettrait de ne pas être fataliste ?
Ce qui permet de ne pas être fataliste, ce sont justement ces pratiques souvent « invisibilisées » mais qui permettent peu ou prou au système de tenir grâce à ces acteurs du front que nous avons voulu mettre en valeur dans l’ouvrage. Ce qui permet également de ne pas être fataliste, ce sont des pratiques de lutte contre les ségrégations scolaires emblématiques comme celle menées par le département de la HauteGaronne, à laquelle le livre consacre un chapitre. Certes, ce volontarisme est inégal sur le territoire français, mais il apporte des preuves que l’on peut lutter contre des processus lourds qui vulnérabilisent les plus faibles. Enfin, ce qui permet de ne pas être fataliste, c’est que les inégalités varient dans le temps et dans l’espace, preuve qu’elles ne sont pas dues aux capacités des élèves mais bien à des choix de politiques éducatives. Le but de la recherche est précisément de saisir ces facteurs de variations afin d’inspirer les politiques pour une école plus juste et égalitaire, ne laissant personne sur le chemin. Comme dans d’autres secteurs de la vie publique, l’élément central est bien la volonté politique. Car les enseignants seuls ou les collectivités ne peuvent tenir l’école à bout de bras, il y a une nécessité de relais nationaux au plus haut niveau de l’État. Béatrice Laurent
@Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org





La rentrée s’accompagne traditionnellement du commerce des affaires scolaires et, dès mi-août, les rayons des supermarchés regorgent de cahiers, crayons et autres classeurs aux effigies de marques.
a profession a même publié un guide des tendances de la papeterie scolaire comme pour la mode vestimen-L taire ou alimentaire. Ainsi, et même si le e-commerce réalise dorénavant une part non négligeable de ce marché et que les papetiers spécialisés semblent y reprendre une place importante, l’école s’affiche toujours en tête de gondole en cette période de l’année. Aux cartables et copies doubles se sont d’ailleurs ajoutés les contrats d’assurance de toutes compagnies ainsi que, bien entendu, les incontournables propositions de soutien scolaire indispensable dès les cahiers de vacances à peine terminés. Mais l’offre ne s’arrête pas là. Au rayon des livres, les parents sont également invités à faire leurs emplettes : les guides pour mieux accompagner leur(s) enfant(s), forcément atypique(s) et mal à l’aise dans le système scolaire, côtoient les méthodes pour (re)faire (en mieux) l’école à la maison à grand renfort de méthodes - plus ou moins - inspirées de pédagogies, de psychologies, de neurosciences… La toile n’est pas en reste. On ne compte plus les sites, ludiques évidemment, qui proposent des ressources éducatives. Une grande partie de ces « outils », au-delà de leur dimension exclusivement marchande, surfe sur le supposé « échec de l’École ». Le postulat sous-entendu est que d’autres approches seraient plus efficaces, plus protectrices, plus douces, plus adaptées… que l’enseignement en classe, que les méthodes des enseignants, que le système scolaire… Une petite musique, qui certes touche encore peu de monde, mais qui s’instille progressivement et se nourrit des réformes inachevées ou des mesures incompréhensibles imposées d’en haut par un ministère de l’Éducation nationale aussi peu attentif aux familles qu’à ses propres personnels. Depuis plusieurs années, l’Internationale de l’Éducation mène campagne contre la marchandisation de l’École dénonçant et agissant contre les lobbies libéraux qui souhaitent s’emparer du marché de l’éducation pour le privatiser. Cette réalité déjà en œuvre dans de nombreux pays en voie de développement, a dorénavant franchi le cap des pays riches. Plus l’École publique et ses personnels sont mal-traités, plus cela fait le jeu de la marchandisation et de la privatisation de l’Éducation.

Denis Adam
@denisadamunsa denis.adam @unsa-education.org







35e campagne
na onale d’éduca on à la sécurité et à la citoyenneté dans les transports collec fs de jeunes
En ce e rentrée scolaire 2021, l’ANATEEP lance sa campagne Transport a tude. Les ac ons proposées se dérouleront en respectant les éventuels protocoles sanitaires des établissements. N’hésitez pas à télécharger les supports.
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