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Attractivité des métiers de l’Éducation nationale : il est urgent d’agir !

Les métiers de l’Éducation nationale ne mettent pas à l’abri des fins de mois difficiles. Dans un contexte d’inflation, le pouvoir d’achat est le premier sujet de préoccupation de nombreux collègues. Si on ajoute à cela des conditions de travail qui ne cessent de se dégrader, on comprend pourquoi les métiers de l’éducation n’attirent plus.

Il faut réagir !

Employeur public, nous vous adressons ce constat de la situation au sein du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports

Un système qui fonctionne à flux tendu, avec des moyens en-dessous des besoins. Des personnels épuisés par un surinvestissement chronique et des consignes sans cesse changeantes, toujours plus exigeantes. Une difficulté réelle à recruter par concours, faute de candidat.es. Des recrutements de personnels contractuels tout aussi difficiles, le cadre d’emploi proposé étant moins bon que dans d’autres secteurs. Un corps professionnel, celui des médecins de l’Éducation nationale, qui est en train de disparaitre, privant les élèves de leur droit à la médecine scolaire. Le gel du point d’indice depuis plus de dix ans, alors qu’en un an l’inflation a atteint 2,9% avec une forte hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires. Un régime indemnitaire bien inférieur que dans les autres ministères à fonctions équivalentes. Certains collègues, dont les AESH, qui vivent sous le seuil de pauvreté, faute d’accéder à temps plein au SMIC. Une égalité salariale et professionnelle qui n’est pas acquise, alors que de nombreux métiers sont très féminisés. Une médecine du travail inexistante. Une gestion des ressources humaines bien peu humaine.

L’UNSA Éducation revendique :

Le dégel immédiat du point d’indice.

La revalorisation de tous les métiers de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports.

La fin d’une gestion des emplois qui repose sur une part importante de contractuels.

La création d’emplois statutaires à hauteur des besoins.

L’amélioration des conditions de travail et des perspectives de carrière.

La reconnaissance du travail accompli et le respect de tous les personnels. Si le monde politique s’accorde à dire que l’éducation de nos jeunes est importante alors il doit avoir le courage de faire le choix financier de rémunérer correctement les agent·es dont c’est la mission, et de veiller à ce qu’ils· elles exercent dans des conditions de travail satisfaisantes. Il est urgent d’agir !

Véronique De Aguiar

@v_de_aguiar veronique.deaguiar @unsa-education.org

PRÉAU : un « comité d’entreprise »

qui n’en est pas un…

Le ministère a lancé en grandes pompes le portail PRÉAU. e Cette association est censée concrétiser le 5 engagement du Grenelle de l’Éducation : « Développer une offre de prestations culturelles, sociales, sportives, touristiques et de loisirs à destination de tous les personnels du ministère ».

u-delà de l’effet d’annonce, la réalité laisse perplexe.A

Primo, il faut payer 10€ pour adhérer. Payer pour adhérer à une association, on peut comprendre… … mais pour accéder à quelles offres ? Impossible de les consulter sans avoir adhéré. Curieuse manière d’inviter les personnels à bénéficier de nouveaux avantages ! Le ministère a finalement pris conscience de cette erreur et propose un accès gratuit pendant 7 jours. Secundo : En adhérant, on réalise que les prestations auxquelles PRÉAU donne accès existent déjà et sont accessibles par d’autres biais gratuitement. L’UNSA Éducation demande que l’association bénéficie d’un budget à hauteur des besoins pour proposer des offres réellement intéressantes, accessibles à tous·tes les collègues sans condition. Elle demande que les représentant·es du personnel soient associé·es aux choix opérés. Les collègues ont des attentes et des besoins. Actuellement, PRÉAU n’y répond pas.

CESU garde d’enfant : Pensez à faire votre demande pour 2022

Vous avez des enfants de moins de 6 ans ?

En fonction de vos revenus, vous pouvez percevoir une aide pour financer vos frais de garde.

Le Chèque emploi service universel (CESU) est une aide financière dont vous pouvez bénéficier pour financer vos frais de garde. Selon vos revenus, le montant annuel de l’aide varie entre 200 euros et 840 euros par enfant à charge. L’aide est versée sous forme de Chèques CESU entièrement préfinancés. Elle est valable pour tout mode de garde : à domicile ou en structure collective (crèche, halte-garderie, garderie périscolaire). Disponibles en format papier ou dématérialisé, les CESU sont délivrés par année civile. N’attendez pas : connectez-vous sur le site : cesu-fonctionpublique.fr pour faire votre demande pour l’année 2022.

Pour en savoir plus sur les aides sociales : demandez notre mémento en flashant ce QR Code.

Hawa Sall

@sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org

Autorité fonctionnelle des collectivités sur les adjoint·es gestionnaires : un choix politique inacceptable

La forte mobilisation de l’UNSA Éducation et des syndicats A&I UNSA et SNPDEN UNSA avait réussi à faire supprimer l’article relatif aux adjoint·es gestionnaires du projet de loi 3DS . Hélas, dans un revirement politique de dernière minute, le Parlement a réintroduit et voté une autorité fonctionnelle des départements et régions sur les adjoint·es gestionnaires des collèges et lycées.

(1)

est un choix inacceptable

Ces parlementaires ont cédé à la demande des collectivités territoriales alors qu’elles avançaient des motifs fallacieux, (le bio et les produits locaux à la cantine). La réalité relève d’enjeux purement politiques et de pouvoir. Cela montre la grande méconnaissance des parlementaires du fonctionnement quotidien d’un établissement et des missions des adjoint·es gestionnaires. Cette erreur majeure remet en cause l’autonomie des EPLE et risque de fragiliser les équipes de directions. Pourtant, tout l’arsenal existait pour un bon fonctionnement entre État, collectivités territoriales et établissements. Fallait-il encore s’en saisir… Inquiétant également : La demande d'un rapport, dans les six mois, sur les perspectives du transfert de la médecine scolaire aux départements. L’UNSA Éducation condamne toute volonté de décentralisation des personnels. Elle remercie tous·tes celles et ceux qui se sont mobilisé·es et le feront encore pour que des ambitions décentralisatrices ne viennent pas mettre en péril le service public d’éducation.

Véronique De Aguiar @v_de_aguiar veronique.deaguiar @unsa-education.org Sébastien Decroix sébastien.decroix @unsa-education.org(1) Différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification.

Contractuel·les : de nouveaux droits !

L’UNSA a obtenu :

L’alignement de certains droits sur ceux accordés aux fonctionnaires : congé sans rémunération pour élever un enfant, congé parental... L’allongement du congé pour convenances personnelles. Le droit aux congés pour VAE et bilan de compétences. L’amélioration du calcul de votre ancienneté.

Contractuel·les : l’UNSA défend vos droits et votre pouvoir d’achat. En savoir plus : https://bit.ly/3GMFg7f Christelle Alan

@lucioleforever christelle.alan @unsa-education.org

Grèves dans l'animation et élections présidentielles... ... Nous pesons 500000 voix!

Métiers de l’animation : reconnaissons et valorisons ces éducateurs·trices

Au quotidien, les animateurs et animatrices participent à l’éducation des enfants et des jeunes. Et pourtant ils·elles ne sont pas reconnu·es, subissent une marchandisation du secteur de l’animation et vivent parfois dans la précarité. Ces difficultés sont dues au manque de reconnaissance de leur action et à l’absence d’une politique publique ambitieuse pour reconnaître l’Éducation Populaire.

Mobilisation du SEP UNSA Notre syndicat, le SEP UNSA s'est mobilisé sur les différents appels à la grève dans l'animation depuis l'automne. Sans vision politique nationale de l’Éducation populaire, rien n'avancera. C'est pour ces raisons que le SEP UNSA porte un mandat de loi cadre d'orientation sur l'Éducation Populaire qui déterminera les orientations, les prérogatives (État, collectivités, CAF, secteur associatif) et les moyens. En tant que syndicat responsable, nous ne pouvons pas nous contenter d'une vision manichéenne des choses. Les problématiques salariales et de reconnaissance du secteur ne tiennent pas toutes du simple fait de l'employeur. C'est tout un modèle socio-économique qui est à revoir. Le SEP UNSA appelle à repenser les stratégies de financement du mouvement national de l'animation. À quelques semaines des élections présidentielles, il est encore temps de peser pour qu'une nouvelle majorité intègre une politique d'Éducation populaire et ainsi améliore la vie quotidienne des acteurs·trices de l'animation et des publics accueillis. Aujourd'hui, certains indicateurs sont en faveur de cette ambition : Les rencontres de l’Éducation Populaire à Marseille en janvier, celles de Poitiers en mars, les Assises de l'Animation... C'est le moment de faire connaître la voix du SEP et de l'UNSA Éducation. N'oublions pas, nous pesons 500000 voix ! (1) L’UNSA Éducation exige une reconnaissance et une revalorisation des métiers de l’animation : ce sont des acteur·rices essentiel·les pour le bienêtre des enfants et des jeunes et ils·elles sont indispensables à la cohésion de notre société.

(1) Les chiffres de 2014, auxquels s’ajoutent les emplois créés par la réforme des rythmes, nous amène à près de 500000 salarié·es : https://www.csfpt.org/sites/default/files/33_-_rapport_filiere_ animation__1.pdf (voir tableau page 8 du rapport).

Hawa Sall

@sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org

Inclusion et secteur médico-social, avec le point de vue du SNPCE

Nos travaux internes sur l’éducation inclusive continuent avec le renfort précieux du SNPCE-UNSA (Syndicat National des Personnels des Communautés Éducatives) qui a la particularité de syndiquer tous les personnels d’un type d’établissement et non une catégorie spécifique de personnel. Ils ont pu nous partager les conséquences de la politique d’inclusion massive à l’école sur les établissements spécialisés et leurs professions.

l y a eu ces dernières années de grosses coupes budgétaires et un nouveau public dans les IME (Instituts Médicaux Éducatifs) qui reçoivent beaucoup d’enfants avec des troubles du spectre de l’autisme. Ils ont un manque de moyens humains, matériels et de formation spécifique sur ce champ du handicap qui est très spécifique et met à mal les équipes. En effet, comme dans les établissements scolaires, travailler avec sérénité et bienveillance devient difficile quand on ne peut pas faire face. En répercussion logique, les métiers socio-éducatifs sont de moins en moins attractifs, ceux-ci n’ont pas été concernés par le Ségur des soignants, ils n’ont donc obtenu aucune avancée sur leurs conditions de travail ou leur rémunération. Les difficultés de recrutement entraînent une surcharge de travail ainsi que des conditions professionnelles et de prises en charge qui se détériorent. L’évolution actuelle qui consiste à rétribuer de plus en plus les personnels « à la tâche » induit un morcellement de l’accompagnement qui nuit à sa cohérence. La richesse possible dans les échanges EN-médico-socialéducatif est largement sous-exploitée, il est extrêmement appréciable que nous puissions y pallier, au moins entre nous, au sein de notre fédération syndicale. Nous avons eu une audience avec la DGESCO en janvier, cette rencontre s’est faite dans un climat d’écoute polie en cette période politique incertaine avec l’approche des échéances électorales. Le principe d’un cycle de groupes de travail avec des entrées spécifiques a été retenu. Les thèmes que nous avons proposés sont les suivants :

L’aide humaine sans fin comme « solution » à toutes les situations.

Les élèves au comportement perturbateur.

Le parcours d’un élève du repérage, à la notification

MDPH, puis la mise en œuvre de l’inclusion et son entrée dans la vie active.

Les stratégies de prévention. L’objectif de ces travaux, avec la précieuse participation des collègues du SNPCE, est de nous permettre d’identifier les leviers pour approcher, dans l'intérêt de tous, l’idéal d’une société plus inclusive.

Stéphanie de Vanssay

@2vanssay stephanie.devanssay @unsa-education.org

Inscrire les Cités éducatives dans le temps long

La carte des 74 nouvelles Cités éducatives a été dévoilée en janvier dernier. Avec cette extension, le nombre de Cités éducatives sera de 200, avec un périmètre étendu pour 8 d’entre elles. C’est plus d’un million de jeunes qui vont bénéficier de ce dispositif. Les cités, dont le financement arrive à échéance, seront prolongées d’un an jusqu’au 31 décembre 2023.

ambition des Cités éducatives, c’est de rassembler autour de l’École, tous les acteurs qui contribuent ensemble à l’éducation des enfants et des jeunes, en lien avec leurs familles. Rappelons que ce dispositif a été pensé à partir d’initiatives menées sur le terrain par les élu·es locaux, les services de l’État et les associations à Grigny, à Clichy-sous-Bois ou encore à Nîmes. De Blois à Besançon, en passant par Saint Denis, des équipes se sont mobilisées autour de la mise en place des cités éducatives. Alors pour l’UNSA Éducation, il est nécessaire de laisser du temps aux équipes, de se concentrer sur l’évaluation de ce dispositif et des ajustements qui seraient nécessaires. À la veille des élections présidentielles, nous pensons qu’il est indispensable de rappeler que les politiques publiques méritent d’être menées sur un temps long... qui n’est pas le temps des alternances politiques.

À Blois

Faire des quartiers nord une cité où l’éducation est l’affaire de toutes et tous

3 objectifs sont fixés :

Créer un réseau de partenaires socio-éducatifs.

Assurer l’ambition des jeunes.

Valoriser le rôle des parents. Pour la rentrée 2021, différentes actions sont mises en place pour soutenir la parentalité, accéder à la culture et aux savoirs, dessiner son avenir scolaire et professionnel, promouvoir la citoyenneté et agir sur la prévention. Les parents ont une place importante et des actions adaptées à leurs besoins sont proposées. Deux exemples avec la possibilité de bénéficier d’un·e traducteur·trice, et d’assister à des conférences thématiques.

À Saint-Denis

la cité éducative n’est pas « un dispositif de plus »

Les équipes souhaitent relever le défi d’apporter une meilleure articulation et lisibilité des actions éducatives à destination des jeunes de 0 à 25 ans. La cité éducative vise également à renforcer la coopération des acteurs éducatifs du territoire. La rentrée 2021 a vu le lancement d’un plan d’actions autour de deux axes structurants :

Créer un parcours du jeune qui soit lisible et continu en travaillant spécifiquement les moments charnières de son éducation.

Travailler la thématique de la prévention par le sport et la santé, pour un bien-être physique et psychique des jeunes. À Saint Denis, un programme est prévu pour développer l’ambition : mentorat, mobilisation de l’internat, stages d’immersion en anglais, aides aux lycéens pros. Mais également pour ouvrir à la réussite : construction d’un bagage culturel, aide à la parentalité, actions sur les moments charnières et travail sur l’acquisition du langage et de la lecture.

À Besançon

Des actions qui continuent d’être déployées

Depuis 2020, la cité de Planoise, quartier situé au sud-ouest de Besançon, met en place des actions autour de 3 axes :

Conforter le rôle de l’école : tablettes numériques pour les enseignantes de maternelle, fonds social pour le second degré, déploiement de l’internat de la cité éducative, recrutement de 5 médiateurs éducatifs pour les écoles élémentaires de la cité...

Promouvoir la continuité éducative : renforcer les ressources d’interprétariat qui favorise le lien école/famille, mentorat avec les bénévoles de l’AFEV pour un accompagnement des élèves repérés en difficulté, prise en charge financière de licences sportives pour permettre l’accès à des activités sportives et culturelles.

Ouvrir le champ des possibles : des interventions sur l’égalité filles-garçons pour des classes de CE2, mise en place d’ateliers de « l’esprit critique » avec le CLEMI, théâtre d’improvisation au collège. Des actions complémentaires, répondant aux besoins identifiés sont aussi possible avec la cité éducative : mise en place d’une collaboration avec l’école d’orthophonie, dotation de livres pour les écoles.

Hawa Sall

@sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org

Bilan 2017-2022 : en marche avant, en marche arrière, ou à marche forcée, et après… ?

Dans un contexte particulièrement tendu et instable, le thème de l’éducation est central pour construire un projet de société. À quelques mois des élections présidentielles, force est de constater que l’espace du débat politique est saturé par des polémiques stériles. Pour la Fédération, l’Éducation doit rester un sujet sérieux à la hauteur des enjeux d’avenir.

oin des pseudos évidences, des oppositions systématiques, ou des propositions poussiéreuses, l’UNSAL s’engage pour un système éducatif plus inclusif qui permette de conduire chacune et chacun des 12 millions de jeunes vers sa réussite. Nous sommes résolument déterminé·es à faire reculer les inégalités qui le minent en faisant une force de la complémentarité de nos métiers. À l’heure du bilan d’un quinquennat qui a engagé de nombreux changements, les a empilés à marche forcée, sans tenir compte d’un contexte de pandémie mondiale, ce sont bien les acteurs et actrices de terrain qui relèvent le défi si complexe de la démocratisation de l’éducation. Leur confiance est à reconquérir tant ces cinq années l’ont mise à mal. Si l’évolution du système éducatif est nécessaire car il se doit de s’adapter aux défis de son temps, la méthode utilisée pour conduire les changements décidés par le pouvoir politique est contestable et a été contestée au fur et à mesure des années, par un nombre de plus en plus grand de personnels. Rappelons que selon les résultats du Baromètre 2021 UNSA des métiers de l’éducation, seuls 10% des personnels étaient en accord avec les choix politiques faits en éducation. La période de campagne des Présidentielles peut permettre à chacun et chacune des professionnels de l’éducation, de se projeter dans les cinq ans à venir et de faire le point sur ses aspirations. Comment reprendre pied dans son métier ? Quels choix politiques auront le plus notre adhésion ? Des questions à se poser pour déterminer notre vote de citoyen·ne, mais aussi pour prioriser nos ambitions pour le modèle d’éducation que nous privilégions.

Alors, prenez un temps pour réfléchir et donnez de la voix dans le dixième Baromètre UNSA Éducation du 7 mars au 7 avril 2022 !

Béatrice Laurent

@Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org

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