Ernest 07

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ERNEST 07 /// HIVER 013 /// LE SEPT C’EST UN CYGNE

// 07 // 0€ // 13

your best friend ever


POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?


WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

03



SALON DE COIFFURE 04 50 53 17 75 - INSTITUT DE BEAUTÉ 04 50 55 92 75 13, Rue du Lyret - 74 400 Chamonix www.lesalonchamonix.com

BAR À BRUSHING & MANUCURE - SANS RENDEZ-VOUS 09 51 95 68 66 211, Avenue Michel Croz - 74 400 Chamonix www.lesalonchamonix.com


EN VRAC

30 PORTRAIT

64 SOCIO

84 DIY

26 LA CHAMONIARDE

56 TRIP

78 CARRÉ ROSE

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/// SOM-

MAIRE

JEUX

18 LE JOUR DE LA SAUCISSE

38 RENCONTRE

72 WHAT’S UP

90 MODE

22 FLASH

42 SECTION PHOTO

82 DES LIVRES

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

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www.mountainshop.com Tél. 09 75 42 68 15 site de vente en ligne des 4 boutiques

Columbia 18, rue Paccard Tél. 04 50 53 08 08

Proshop Salomon 8, avenue Ravanel-le-Rouge Tél. 09 60 44 70 54

Proshop Millet 301, rue Paccard Tél. 09 64 05 32 02

Intersport 306, rue Paccard Tél. 04 50 53 15 12


yes you can * Je vous sens venir vous. “Ernest a de nouveau changé de format ? ‑ Savent pas trop où y vont les jeunots”, et bien figurez‑vous que l’on va bien où l’on veut mes vieux briscards. Et oui, Ernest est édité par de jeunes diables bénévoles et pleins de fougue, on ne vous apprend rien. Je dis jeunes, bon, c’est histoire de donner du baume au cœur à notre fidèle conseiller de la rédaction. Ce bon vieux JAG se pose plein de questions à propos de son âge. C’est pour le rassurer voyez‑vous. Si on le compte encore dans nos rangs c’est bien qu’il lui reste un peu de sève fraîche. À moins que nous ayons pris un sacré coup de vieux ?

* Très sincèrement Ernest a besoin de votre soutien ! Si vous voulez continuer à nous lire, apportez‑nous votre aide sonnante et trébuchante. Pour ce faire rendez‑vous à la page 98 .

EN

yes you can *

I can already see the words forming on your lips. “Ernest has changed format again? ‑ They’ve got no direction these youngsters” wel we go where the hell we want old timers. And yes, Ernest is edited by young devilish volenteers and full of spirit, we all know that already. I say young, well, we’re just trying to lift the spirits of our loyal editorial adviser. Good old JAG asks himself many questions about his age. It’s to reassure him, you see. If he is still making the team then it shows that he still has a bit of fresh juice in him. Unless we are the one’s getting really old? More seriously though, the smaller sized ernest, we gave it a go. It was very handy for distributing, but it felt a little cramped and it was difficult to create snazzy layouts. And since we are the ones in charge, we declare that a beautiful newspaper like ours shouldn’t let himself slide into the gutter with the rest. Therefore Ernest is back with a great song and a dance. If you are holding it in your hands, then we’ve won our wager and convinced enough advertisers to help us pay the printer. Amen.

/// EDITO

* Very seriously though, Ernest needs your support! If you want to keep reading send us some of your hard earned cash. To do this go to page 98.

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

SE P

Plus sérieusement, le petit format, on a bien essayé. C’était pratique à distribuer mais on s’y sentait un peu à l’étroit, difficile d’y coucher de belles mises en page. Et puisque c’est nous les patrons, on s’est dit qu’un beau journal comme le nôtre ne méritait pas de se laisser aller. Voilà donc Ernest de retour en grande pompe. Si vous le tenez entre vos mains c’est que l’on a gagné notre pari en parvenant à convaincre assez d’annonceurs de nous aider à payer l’imprimeur. Amen.


1 BRAVO CHAMPION !

Damien Deschamps

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PUBLICITé / /


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Directeur tout puissant de la publication Paysagiste en cellulose Grand Gourou Représentant en porte à porte Secrétaire de rédaction Rédacteurs

Flo “Flavour Flo” Tomei Kimberley “Billy Small” Blanc

Ernestmag Magazine gratuit et bilingue édité par l’Association Tecrew à Chamonix ernestmag@gmail.com

JAG Rémi “Notorious Pif” Peschier Cloé Bouttoudin Cloé Buttoudin / Michelle Webster / Alice Cretin / Laurent Carlesso / Antoine Grospiron‑Jaccoux Sebastian Dahl

Photographes

Alice Schneider / Michelle Webster / Antoine Grospiron‑Jaccoux / Sebastian Dahl / Remy Pereyrat Jean-Philippe Azaïs / Johnny Saigon

Contrôle maquette Illustratrices Traducteurs Gros bisous aussi à

Jean-Philippe Azaïs Hannah Bailey / Clémence Amette Iris Bee Hawke / Michelle Webster / Penn Schrader / Hannah Wrixon / Charlotte Butterworth Jean-Philippe Conti / Liora Basse / Charlotte Quint / Jake Cosgrove / Olivia Stevens / Owen O’keeffe

FA

/// LA

MI-

Pete et Ellie (Babycham) / Alain Perinet / Alexandre pour les massages Toute reproduction totale ou partielle est interdite. Mieux vaut pas déconner les mecs sinon on vous envoie Jean-Rem (ivre).

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Chez Alain Perinet (Taxidermiste / Passy)


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0011


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Brèves de couloir

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Souriez, vous êtes filmés ! Mauvaise ambiance dans la rue des Moulins. Vidéosurveillance à tous les étages. Cette fois c’est fait, le Grand Frère vous regarde. Wrroooomm wroommm La vallée de Chamonix n’a pas fait dans la dentelle en s’associant à BMW. Deux gros 4x4 à disposition des notables, des portillons raffinés au Tour et à Lognan… Et une bonne dose de gaz d’échappement dans les nasaux du Plan Climat.

Expo à Martigny

Marcel Imsand et la Fondation Pierre Gianadda Jusqu’au 3 mars 2013. Rétrospective sur 30 ans de complicité entre le photographe et reporter vaudois Marcel Imsand et la Fondation Giannada. Séquence émotion en noir et blanc. Marcel Imsand and the Pierre Gianadda Foundation 7th December 2012 - 3rd March 2013. A 30 year retrospective of the work of reporter and photographer Marcel Imsand for the Giannada Foundation. Emotive shots in black and white.

// Smile, you’rE on camera! Strange atmosphere on Rue des Moulins. CCTV everywhere. It’s done, Big Brother is watching you.

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EN VRAC

3x20 = 184 On the 1st of June, “La Communauté de Commune” (Vallorcine, Chamonix, Les Houches and Servoz) and 45 socio-economic leaders in the valley signed the “Charte des Partenaires”. It’s objective is the implementation of the 184 steps in the “Plan Climat” (Climate Package). Remember that this first Climate Action Plan in mountain areas is a VOLUNTARY process for the four communes (it is mandatory for towns with more than 50 000 inhabitants). It hopes to reach the European ‘three 20 targets’: a 20 % reduction in greenhouse gas emissions, 20% reduction in energy consumption and a 20% increase in renewable energy use, all by 2020. To achieve this goal, 184 actions were agreed upon. Hence the signing of the Charter, the work on the train line, the delays and hence the grumbles of the old locals at the bar... The Future! Listen up you Chirves, Houchards, Chamoniards, Vallorcins! This is the first time a group of communities has considered changing their tourist economy to improve climate change! It deserves a medal (almost)... www.cc-valleedechamonixmontblanc.fr

Salut le blond

Et encore merci pour cette vie au bout des paluches. Les dallistes des gorges de l’Arveyron sont orphelins.

Wrroooomm wroommm The Chamonix valley has not been shy in advertising its partnership with BMW. Two big 4X4’s for the use of town officials, updated entrance gates at Le Tour and Les Grands Montets... and a nice blast of exhaust fumes in the face of the “Plan Climat”.

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And thanks again to the star of “La vie au bout des doigts”. The slab-students at the Arveyron rocks are orphans.

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3x20 = 184 Le 1er juin dernier, la Communauté de Commune signait, avec 45 acteurs socio-économiques de la vallée la Charte des Partenaires. Son objectif est la mise en œuvre des 184 actions du Plan Climat. Rappelons que ce premier Plan Climat en territoire de montagne est une démarche VOLONTAIRE de nos quatre communes (ce n’est obligatoire que pour les villes de plus de 50000 habitants), et qu’il vise l’objectif européen des 3x20 : réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre, de 20% les consommations d’énergie et d’augmenter de 20% la part d’énergie renouvelable, le tout d’ici 2020. Pour atteindre cet objectif, 184 actions ont été déterminées. D’où la signature de cette Charte, d’où les travaux sur la ligne du petit train, d’où les retards, d’où les grognements des boutchs au comptoir… L’avenir quoi ! Oyez Chirves, Houchards, Chamoniards, Vallorcins ! C’est la première fois qu’une communauté de commune réfléchit à des solutions d’adaptation de l’économie touristique au changement climatique ! Ça vaut presque un podium. www.cc-valleedechamonixmontblanc.fr

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013 //

Image Temps

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Basée au sein de la flambant neuve Maison de la Mémoire et du Patrimoine, Image Temps est une association dont l’objectif est de promouvoir et de diffuser les pratiques de l’image. Conduite d’une main de maître par la photographe Laure Maugeais, l’association est à l’origine de L’Atelier Photographie : des ateliers créatifs ouverts à tous pour se former à la photo argentique et numérique. Dernier fait d’arme, l’organisation d’un marathon photo lors des journées du Patrimoine : 6 heures pour mettre 6 mots en image. En voici 4. imagetemps.wordpress.com Based in the brand-new “Maison de la Mémoire et du Patrimoine”, Image Temps is an association whose purpose is to promote and teach good photo‑ graphic techniques. Directed with a master hand by photographer Laure Maugeais, the association set up ‘L’atelier Photographie’: creative workshops open to everyone to learn about film and digital photogra‑ phy. The last event organised was a photo marathon during the ‘journées du Patrimoine’ (local heritage days) with entrants given 6 hours to put 6 words into image. imagetemps.wordpress.com

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/ Blanc : Catrin // Et après : Christophe /// Passeur : Antoine //// Monumental : Geraldine

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Bzzzzzzzzzzzzzz

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To produce 500g of honey a bee travels 75 000 km and pollinates around 10 million flowers. Think about this next time you’re eating your toast.

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Pour produire 500g de miel, une abeille parcourt 75 000 km et butine 10 millions de fleurs. Vous y penserez en mangeant votre prochaine tartine.

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Lionel Daudet, vient de boucler son tour de France par les frontières. Soit 5000 km, plus de 1000 sommets et sans moyen motorisé. Lionel, félicitation.

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VRAC

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Deux bouquins à glisser rapido dans la biblio / Skieur du ciel de Dominique Potard. (56 € / Ed. Guerin). Le nouveau rouge des Editions Guérin nous trimballe de pentes en couloirs au travers de l’histoire du ski extrême. Écrit par un observateur et précurseur aiguisé (on lui doit la première du col de la Verte), cet ouvrage est un très beau voyage au-delà du 45e degré. On serre les fixs et on se calme ! www.editionsguerin.com

/// EN

Chapeau à tous les participants du festival Les Préambules ! Organisé par Les Amis du Cinéma de Chamonix et le Cinéma Vox, cette première édition du festival de courts-métrages (maxi 2 min) sur le thème du “Bouche à Oreilles” en a inspiré plus d’un, et en bien. Sur la quaran‑ taine de films proposés, 24 ont été retenus par le jury et projetés lors d’une cérémonie en grande pompe. Les 6 vainqueurs (grand prix, prix “jeunes”, 2 prix du cinéma Vox, prix de la réalisation et prix du scénario) sont repartis avec un an de diffusion en début de séance au cinéma Vox de Chamonix. Longue vie à ce festival ! www.festivalpreambules.com Hats off to all the participants of the Les Préambules festival! Organized by “Les Amis du Cinéma de Chamonix” (the cinema assoication) and the Cinema Vox, this first festival of short films (maximum 2 min.) on the theme of “Word to mouth” inspired more than a few youths, and with excellent results. Out of the forty films entered, 24 were selected by the jury and shown with great pomp at a special screening. The 6 winners (grand prize, “youth” award, Cinema Vox award, best production and best screenplay) left knowing their short film would be shown before every screening at the Cinema Vox in Chamonix until the next Les Préambules. Long may this festival continue! www.festivalpreambules.com

Dod Tour

Lionel Daudet, just completed his tour of France travelling along it’s borders, literally. So 5000 km, more than 1000 summits and all by non-motorised means. Congratulations Lionel.

Courts mais bons !

/ Skieur du ciel by Dominique Potard. (56 € / Ed. Guerin). The new red Guérin edition conducts us around the peaks and couloirs of the history of extreme skiing. Written by a keen observer and pioneer (he did the first descent of the col de la Verte), this book is a beautiful journey taking you beyond the 45th degree. So tighten those bindings and take a deep breath! www.editionsguerin.com

// Alpes de Matthieu Gafsou. (52 € / 1980 Éditions). Cette petite maison d’édition basée à Paris nous régale de ses créations. Bien connue dans le monde du skate (notamment pour avoir publié les carnets de voyage de Scott Bourne ou le photographe Vincent Coupeau), 1980 a sorti ce recueil de photos qui nous a tapés dans l’œil. Au détour d’une ballade dans les Alpes Suisses, Matthieu Gafsou révèle le côté obscur et naïf de nos contemplations touristiques. Vous pensiez arriver à un petit lac de montagne bucolique, vous voilà projeté sur le port de St Trop. Étonnant non ? Complété d’un essai d’Aurélien Metroz et d’un entretien avec Joel Vacheron (sociologue et journaliste), Alpes est un questionnement sur la place de l’Homme en montagne à l’ère du tourisme de masse. www.1980editions.com

// Alpes by Matthew Gafsou. (56 € / 1980 Editions). This small publishing house based in Paris has given us a new gem. Well known in the world of skate‑ boarding (especially for publish‑ ing Scott Bournes travels and the photographer Vincent Coupeau), 1980 has released a new collec‑ tion of photos that really caught Ernest’s eye. By taking a stroll in the Swiss Alps, Matthew Gafsou reveals the dark and often naive side of our search for beautiful surroundings. You think you’ve arrived at a small lake in the mountains far from everything, but you may as well be at the port of St Tropez. Amazing isn’t it? Including a text from Aurélien Metroz and an interview with Joel Vacheron (sociologists and journalists), Alpes questions the place of man in the mountains in this era of mass tourism. www.1980editions.com

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Trois questions à Léo Slemett Le Chamoniard devient le plus jeune skieur à participer au Freeride World Tour (FWT). Entraîné par Greg Liscot dans le cadre des Young Riders Crew, Léo a pulvérisé les compteurs pour se retrouver dans la cour des grands. Mini-entrevue dare-dare (honte à nous, jeunesse dégénérée par les moyens de communication modernes. Nous avons utilisé un écran pour aller serrer la pince de Léo Slemett alors qu’il habite quasi sur le pas de notre porte).

Aurélien Ducroz t’a pris sous son aile, il semble vraiment croire en toi, quelle est l’origine ainsi que la nature de ce coup de pouce ? Léo : J’ai rencontré Aurélien lors de mes premières années au Young Riders Crew. C’est un des mentors du milieu pour moi. Il m’a aiguillé pour bien préparer ma saison et nous avons des pro‑ jets en commun pour cet hiver…

Tu es l’un des plus jeunes concurrents du Freeride World Tour. Les attentes sont donc nombreuses. Quels sont tes objectifs pour cette première saison sur le Tour ? Comment gères-tu la pression ?

/// EN

VRAC

Léo : Je suis le plus jeune sur ! la liste contre des “papas”  L’objectif est de finir dans le top 12 pour conserver ma place pour la saison suivante et mon‑ trer que je peux jouer dans cette division. Je vais m’entourer des personnes qui me suivent depuis le début, ma famille et mon coach Greg Liscot.

You’re one of the youngest competitors in the Freeride World Tour. Expectations are high. What are your goals for this first season on the Tour? How do you handle the pressure? Léo: I’m the youngest on the list against the “oldies’’! The goal is to finish in the top 12 to keep my place for next season and to show that I can perform at this level. I surround myself with people who have been with me from the beginning, my family and my coach Greg Liscot.

Salut Léo. Félicitations pour cette belle saison 2012. Racontenous comment tu as réussi à te qualifier pour le FWT. Léo : C’était une superbe saison. Le bilan dépasse largement mes espérances puisque mon objec‑ tif était de rentrer dans les cin‑ quante premiers du circuit quali‑ ficatif. Ma victoire à Nendaz a été le moment clef, elle m’a propulsé à la cinquième place du Freeride World Qualifier. Après une deu‑ xième place en Autriche, je me suis retrouvé troisième du clas‑ sement général. Heureux !

Léo: It was a great season. The final outcome was way beyond my expectations since my aim was to finish in the top fifty of the qualifying tour. My victory in Nendaz was the key moment, it pushed me to fifth place in the Freeride World Qualifiers. After coming second in Austria, I end‑ ed up third overall. Happy!

Aurélien Ducroz has taken you under his wing, he really seems to believe in you, how is he helping you out?

Three questions for Léo Slemett: This Chamoniard has become the youngest skier to participate in the Freeride World Tour (FWT). Coached by Greg Liscot with the Young Riders Crew, Léo smashed the qualifications and has found himself in the main event. Here is a mini interview in double-quick time (and shame on us, youths spoiled with the luxury’s of modern technology; we even used a screen to get the low-down from Léo though he lives practically on our doorstep). Hi Léo, congratulations on an amazing 2012 season. Tell us how you managed to qualify for the FWT.

Léo: I met Aurélien during my first years with the Young Riders Crew. He is one of this sports best role models for me. He has pushed me to prepare properly for my sea‑ son and we also have some joint projects planned for this winter...

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Non la fin du monde n’a pas eu lieu. A vendre : abri antiatomique et stock de cassoulets en boîte pour une période de 30 ans.

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Cassoulet party

So no, the end of the world didn’t happen. For sale: one bomb shelter and a 30 year stock of tinned cassoulet.

Mes weekends au Tof, c’est génétique... Selon une étude, un gène serait à l’origine de notre tendance à être plutôt gros fêtard ou lève-tôt. Traînes-du-pied-le-matin, vous pourrez vous justifier auprès de vos proches et de vos patrons. Un gène qui donnerait par la même occasion l’heure… de notre mort. Il est temps d’ajuster vos montres… Source : Slate.fr

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According to a study, a gene could be the cause of our tendency to be more party animal or more early riser. Lazy morning types, you can now justify yourselves to your loved ones and your boss. It is the same gene that can also tell us the time... of our death. Reset your watches.... / Source: Slate.fr

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Longue vie à Ernest !

Souhaitons la bienvenue au petit Ernest Hélias Dubois Bedin, débarqué en ce monde le 04 novembre dernier et digne rejetons de notre prestigieuse collaboratrice Abi Picket !

Long live Ernest!

A warm welcome to little Ernest Hélias Dubois Bedin, who arrived on the 4th of November the rightful heir to the throne of our prestigious collaborator Abi Picket!

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OU LE JOUR DU CHIEN CHAUD. un événement rassemblant plaisir du ski de bosses et grosses saucisses.

/// LE

JOUR DE LA SAUCISSE

petit résumé en images de la première édition du hot-dog day, compétition de ski de bosses décontractée du fuseau, sympa et gay friendly (photos ci-jointes), organisée par l’association tecrew en parallèle du black week-end 2012.


019 WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

Petit rappel du principe : 6 équipes de 5 protagonistes (deux skieurs, un monoskieur ou télémarkeur, un snowboarder et une demoiselle aux cuisses fermes) s’affrontent en duel sur un parcours parallèle. Rappelons que l’édition 2012 fut le théâtre d’une controverse sans précédent dans l’histoire de la course à la saucisse. En ce matin du 9 mars, il ne faisait aucun doute que les cadors de chez Black Crows iraient rejoindre Sir Edgar Grospiron et Franck Fort au panthéon de la FFS (Fédération Française de Saucisse). Avec deux anciens membres de l’équipe de France de ski de bosses dans ses rangs, l’affaire semblait pliée et le trophée déjà entre les griffes moites et acérées des corbeaux. Hélas pour les volatiles, c’était sans compter l’héroïsme de l’écurie Ernest, gonflée à bloc devant son public des Grands‑Montets. Virevoltant avec grâce dans le dédale de bosses du Herse stadium, les Cosacs ont livré une bataille acharnée pour devenir les premiers terriens à empocher le titre suprême de Rois de la Saucisse. Succès malheureusement entaché par la diffusion d’une regrettable supercherie sur internet, une photo montrant l’équipe des Corvus soulevant le trophée.

Fort heureusement, le comité des sages s’est chargé de clouer le bec à cette volaille pérorante. Leur équipe ne comptant ni télémarkeur ni monoskieur, ils ont purement et simplement été suspendus de toutes compétitions locales jusqu’en janvier 2013. En dépit de cet exploit retentissant, la modestie conduit Ernest à s’effacer derrière ce monument du sport qu’est le Hot Dog Day, tant il incarne et exalte les valeurs si chères à Pierre de Coubertain. Et bien que l’équipe fêtât dignement cette victoire historique dans un jacuzzi avec des animaux, nous tenions à saluer les shapers, les bénévoles, le public et les concurrents d’avoir fait de cette journée fondatrice une bonne grosse marrade. Rencard est donc pris le 8 mars prochain pour un deuxième round sur le Herse Stadium. N’oubliez pas de constituer vos équipes et d’envoyer votre liste à : hotdogday@blackweekend.com

Images : Michelle Webster, Jean‑Philippe Azais (upstairs.fr), Johnny Saigon.


a small pictorial roundup of the inaugural hot dog day - the retro-style, convivial and all-embracing mogul ski competition (photos attached), organised by the tecrew association as part of black week-end 2012.

Who could have guessed that the 2012 event would be the scene of a controversy previously unseen in the history of Hot Dogging? On the morning of the 9th March no‑one doubted that the top dogs, the Black Crows, would join the ranks of Sir Edgar Grospiron (‘90s French mogul champ) and Franck Fort in the FFS (French Federation of Sausages) Hall of Fame. With two previous members of the French national mogul team in their line‑up, the deal seemed sealed and the trophy was already in the Crows’ sharp, clammy claws. Unfortunately for these birds, they didn’t count on the heroism of the Ernest pack, the Cossacks, pumped to the max by their Grands‑Montets home crowd. Gracefully spinning through the maze of bumps on the Herse Stadium, the Cossacks fought a fierce battle to become the fi rst people on earth to win the supreme title of Kings of the Sausage. Their win was sadly blighted by an online sham in which a photo was published of the Crows holding the trophy aloft. Happily the wise organising committee put an end to the birds’ inces‑ sant squawking. The fact that their team had neither a telemarker nor a monoskier earned them a ban from all local competitions until January 2013. Despite its team’s resounding victory, modesty drives Ernest to take a back seat in the story of the monumental sporting event known as Hot Dog Day, and all the values held dear by the founding fathers of the Olympics which it extols. Although the team certainly celebrated its historic victory in a fitting manner, splashing around in a Jacuzzi with some random animals, what we would really like to do is thank the shapers, the volunteers, the crowds and all the competitors who made it such a good ‘shindog’.

/// LE

JOUR DE LA SAUCISSE

The next date for your diaries is the 8th March 2013 for the second round on the Herse Stadium. Don’t forget to put your teams together and send the list to: hotdogday@blackweekend.com.

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The aim of the game: 6 teams each comprising 5 competitors (two skiers, a monoskier or a tele‑ marker, a snowboarder and a strong‑thighed female) go head‑to‑head in a parallel duel.


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Moteur

/// FLASH

A

Ça tourne

ssociation à vocation éducative, culturelle et humanitaire, Cinéma Solidaire a choisi le septième art comme outil médiateur pour venir en aide aux populations des pays démunis. En août 2012, trois étudiants, Noémie Cohen, Jonas Bouaouli et Louis Joseph, notre Chamoniard international, ont mis le cap sur Madagascar pour y porter le spectacle sur grand écran. Leur action s’est tournée vers trois villages du Sud-Ouest de l’île, une région où l’aide humanitaire se fait rare. Dans leur valise, du matériel vidéo et audio pour permettre à des populations qui, le plus souvent, connaissent à peine la télévision, de découvrir le cinéma.

Le projet a été monté en collaboration avec l’ONG ABC Domino qui scolarise plus de 1000 élèves (un collège et trois écoles primaires) dans les villages d’Ambola, Ankilimivony et Ankilibory. Trois patelins pauvres et isolés où les populations vivent de l’agriculture ou de la pêche. Cette collaboration a été la clef de voûte de cette mission, les trois compères bénéficiant de la logistique de l’ONG pour installer les cinémas sur le long terme. Dans chaque école, un enseignant a été formé à l’utilisation du matériel pour assurer la pérennité du projet.

Des ouvreuses sans michokos, mais capables de faire 8000 kilomètres pour défendre le droit à l’émerveillement. Balèze.

Après des heures de taxibrousse, il est temps de dres‑ ser les toiles. Levés au petit matin, Noémie, Jonas et Louis se rendent dans les écoles afin d’installer les cinémas avec l’aide de la main-d’œuvre locale. Le matériel est testé, son fonctionnement expliqué aux

Action : une journée de projection avec Cinéma Solidaire

Une première réalisation très prometteuse saluée par l’ensemble de la critique… L’engouement a été rapide et a enchanté nos trois acolytes, une des projections attirant près de 700 spectateurs ! Grâce à eux, ce sont aujourd’hui plus de 2000 personnes qui bénéficient de deux projections gratuites par mois. Toutefois, l’association ne veut pas s’arrêter en si bon chemin et espère bien conti‑ nuer à faire tourner la bobine. L’objectif étant de mettre en place de nouveaux cinémas tout en continuant à alimenter les premiers. Pour que ce soit possible, Cinéma Solidaire a besoin de membres motivés mais aussi de soutiens sonnants et trébuchants. Toutes les contribu‑ tions, même symboliques, sont bienvenues. Pour les entreprises qui souhaitent apporter une aide financière ou matérielle (vidéo‑ projecteurs, systèmes sons, etc.), Cinéma Solidaire garantit une visibilité à travers les différents supports de communications dont elle dispose. Merci d’avance, bravo à eux et vive le cinéma !

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

Coup de projecteur sur Cinéma Solidaire, une association venue apporter un peu de lumière aux villages des pays en difficulté.

enseignants et, déjà, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre aux villages limi‑ trophes. Début de soirée, retour aux écoles. Un air malgache ou européen est diffusé pour annoncer le début du spectacle et chauffer la salle. Certains dansent, d’autres attendent im‑ patiemment le début de la pro‑ jection. Mais, surprise, en guise de bande-annonce apparaissent sur l’écran les visages des Mal‑ gaches présents sur place. Rire général. Après une rapide pré‑ sentation, le film est lancé. Nos trois jeunes se détournent de la toile et regardent côté public. Des cris, des rires, des regards émerveillés. C’est leur spectacle à eux. Le moment où le travail investi prend tout son sens.


023 WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

pour les contacter : www.cinemasolidaire.org cinemasolidaire@gmail.com 06.99.12.90.04 FB : CinemaSolidaire


USHERS WITHOUT BOUNDARIES Spotlight on “Cinema Solidaire”, an association who brought the magic of cinematography to villages in third world countries.

without a thought for michokos, they were capable of travelling 8000 kilometres to defend the right to amazement. not to bad.

Camera

/// FLASH

The project was put together with the collaboration of the NGO ABC Domino, who sends more than a thousand children to school (one secondary and three primary schools) in the villages of Ambola, Ankilimivony and Ankilibory, three poor and isolated villages where the

population lives on agriculture or fi shing. This partnership is the golden key to this mission, where the three compatriots are able to benefit from the NGOs’ logistics to install cinemas on location for the long run. In each school, one teacher has also been trained in using the equipment to ensure the project can continue once the fi lm crew has left.

Action: A day of screening with Cinema Solidaire. After spending some hours in a shaky saharan taxi, it’s fi nally time to set up the screens. Up at the crack of dawn, Noemie, Jonas and Louis fi nd themselves in the local schools to install the cinemas with the help of the community. The equipment is tested, then explained to the teachers. Already the news is spreading like a bushfi re in the neighboring villages. Early evening and our team are back at the schools. A Malagasy or European air is played to announce the beginning of the show and get the crowd going. Some dance, while others wait impatiently for the show to start. But, oh surprise, the classic preview is replaced with the staring faces of the present Malagasy people. General

laughter can be heard. After a brief presentation the fi lm is launched. Our team tears their eyes away from the screen to gaze at the public; cries, laughter and amazed stares. That’s their show tonight, the moment when all their hard work makes sense.

An encouraging first achievement saluted by the general public... The enthusiasm was fast spread and made our teams’ day. One of the screenings even gathered over 700 viewers! Thanks to them, over 2000 people can ben‑ efit today from two free screen‑ ings a month. Nevertheless, the association will keep on per‑ severing and hope to keep the roll going, the fi nal goal being to open more theatres while still providing for the ones already in place. To make their dream come true, Cinema Solidaire needs motivated crew members but also valuable and resound‑ ing support. All contributions, whatever the size are gladly appreciated. For those enterpris‑ es wishing to show their support, whether fi nancial or material wise (projectors, sounds sys‑ tems, etc.) “Cinema Solidaire” guarantees a media showcase. Thanks in advance, good job to them and “Vive le Cinema!”

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

a

ssociation based on a vocation for education; culture and humanitarian work, “cinema solidaire” has chosen the seventh art as a media tool to aid the populations of destitute countries. in august 2012, three students, noemie cohen, Jonas bouaouli and our own international chamoniard louis Joseph set sail for Madagascar bringing the show to the big screen. their actions were focused on three villages located on the south east of the island, a region where humanitarian aids are rare. their trunks were full of video and sound materials in order to give the chance to a population that hardly knows tv to discover cinema.


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SNOWBOARD SPLITBOARD FREESKI

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La Chamoniarde

Au Secours ! La Chamoniarde est notamment une société de secours. Elle fédère les acteurs du secours en montagne (PGHM, Sécurité Civile, Section Aérienne de la Gendarmerie, SMUR, pisteurs, guides…) et coordonne l’organisation d’exercices avalanche par exemple. Elle participe également à la formation des secouristes, au développement de matériel, ainsi qu’à l’organisation des rencontres entre secouristes de différents pays. En outre, elle gère plusieurs réseaux radio d’alerte. C’est dire si la demoiselle est occupée. Mieux Vaut prévenir… Coté prévention, La Chamoniarde a plus d’une corde à son arc. Deux espaces sont à votre disposition : l’Office de Haute Montagne (OHM), sanctuaire des informations sur les itinéraires et les conditions de la montagne, et le Pôle Montagne Risk, espace pédagogique pour sensibiliser sur les risques individuels (avalanches, chutes en crevasse) et collectifs (éboulements et risques torrentiels).

Été comme hiver, La Chamoniarde propose des journées GRATUITES de prévention (dans le cadre du projet européen Prev’Risk Mont-Blanc par exemple) pour les scolaires, les jeunes (15-22 ans) et les adultes. Cet hiver, seize journées sont au menu sur la sécurité en ski hors-piste et le secours en crevasse. Bonne nouvelle : deux journées sont organisées dans la langue de Shakespeare et quatre sont réservées aux ados. Vous n’aurez plus d’excuses pour ne pas savoir sortir Michel du trou. Au Parc à tes risques Cette année, en plus du site de Lognan, deux nouveaux parcs d’entraînement DVA ont été mis en place : un sur le domaine Brévent-Flégère, l’autre sur le Tour-Charamillon. Ultra-faciles d’utilisation, vous n’avez qu’à appuyer sur le bouton et choisir d’enclencher aléatoirement une ou plusieurs balises déjà enterrées. Non, vraiment, vous n’avez plus d’excuses pour ne pas vous entraîner. En espérant qu’un troisième fleurisse en bas de vallée, histoire de pouvoir s’entraîner les jours de mauvais temps sans avoir à se saigner d’un forfait.

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LOCAL

Et gare aux Yétis ! www.chamoniarde.com

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

Si vous ne la connaissez pas encore, il est grand temps de la découvrir. Non, il ne s’agit pas d’une vieille fille en doudoune et en jeans, promis. C’est une amie. Une amie qui vous veut du bien. Créée en 1948 pour organiser les secours dans la vallée, La Chamoniarde est aujourd’hui une association dont la vocation est de contribuer au développement de la sécurité individuelle et collective en montagne et de promouvoir la connaissance de notre environnement.


027 WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

La Chamoniarde

If you don’t know about this yet, then it’s the perfect time to find out. No, we are not talking about an older lady in down jacket and jeans, we promise. La Chamionarde is a friend. A friend who has your best interests at heart. Created in 1948 to organize rescue services in the valley, today La Chamoniarde is an association whose task is to contribute to the development of personal and communal safety in the mountains and to promote awareness of our surroundings.

Help! La Chamoniarde is first and foremost an emergency service. It brings together the mountain rescue ser‑ vices (PGHM, Civil Security,Air Force branch of the Gendarme, SMUR, ski patrol, guides…) and coor‑ dinates the organization of avalanche rescues, for example. It also takes part in the training of rescue staff, development of materials, and the organiza‑ tion of meetings between rescue staff from different countries. In addition, it manages many of the rescue radio networks. You could definitely say the lady likes to keep busy. We had better warn you... On the prevention side of things, La Chamoniarde has more than one string to her bow. Two resources are at your disposal: the Office de Haute Montagne (OHM); a store of information on routes and the vconditions to expect in the mountains, and the Pôle Montagne Risk; an educational space used to raise awareness about risks to the individual (avalanches, crevasse falls) and groups (landslides and flooding). In summer and winter, La Chamoniarde offers FREE safety course days (in conjunction with the European project Prev’Risk Mont Blanc) for schools, young

people (15-22 year olds) and adults. This winter, six‑ teen days are on the agenda covering off-piste safety and crevasse rescue. More good news: two days are organized in the language of Shakespeare and four are reserved for the youth! You’ll have no excuses for not knowing how to pull David out of a hole. Transceiver playgrounds This year, in addition to the site at Lognan, two new transceiver training parks have been created: one in the Brévent-Flégère area, the other in Le TourCharamillon area. Super easy to use; you simply push the button to choose either one or multiple random buried markers. No really, now you have absolutely no excuse not to go and train. We’re hoping that a third park springs up in the bottom of the valley too, then you can train on a bad weather day without paying for a lift pass. And watch the Yetis*! www.chamoniarde.com * The Yetis are clever and fun safety clips to be found on the La Chamoniarde website.




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PORTRAIT

l’e x ta s e d e l a c o u r b e POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

CARLO M O L L INO


031

Mets donc tes Loubsol et accroche ‑toi, Ernest t’embarque à bord de la décapotab le de

WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

C a r l o M o ll i n o .

Mots : Laurent Carlesso

I

l fut l’un de ces alchimistes de la création dont le regard transforme en chose toutes les formes sur lesquelles il se porte. Une méduse qui a cristallisé dans la matière le bouillonnement des arts et des sciences de son époque. Architecte, designer, décorateur, photographe, pilote automobile, aviateur ou encore skieur émérite, Carlo Mollino était un touche-à-tout de génie. Ernest est parti sur les traces de cet esthète de la courbe, féru de vitesse et des innovations de son temps, dont le travail suscite toujours autant d’intérêt. En juin 2005 à New York, l’une de ses plus célèbres créations, une table en chêne dessinée pour l’appartement Casa Orengo, a été adjugée pour la bagatelle de 3,8 millions de dollars. Parfait pour recevoir quelques convives et discuter Grand Prix. Cheveux gominés plaqués en arrière à grand renfort de chevaux moteur, lunettes de pilote des années 30, Carlo Mollino était une espèce de James Dean transalpin lancé à la poursuite de la courbe parfaite ; un catalyseur de la renaissance esthétique de l’après-guerre. À bien y regarder, peu de choses semblent avoir résisté à cet homme qui a grandi dans la poussée du “futurisme” des années 30, courant qui exalta la civilisation urbaine, la machine et la vitesse. Né en 1905, fils d’un grand ingénieur et architecte de Turin, Carlo Mollino ne se distingue pas par l’originalité de son cursus. Comme papa, ce sera ingénierie puis architecture. Toutefois, les études d’histoire de l’art qu’il mène parallèlement à ses études d’ingénieur dénotent un certain penchant pour le raffinement. Une tendance esthétique qui le poursuivra tout au long de sa carrière. Il s’illustre pour la première fois en 1933, remportant le concours pour la construction du siège social de la Federazione Agricultori de Turin. Ce sera le début d’une longue liste de réalisations dans sa ville natale. En 1937, il y dessine le bâtiment de la Societa Ippica qui sera considéré comme son chef œuvre architectural (détruit en 1960). Jusqu’à sa mort, il n’aura de cesse de créer tous azimuts. En atteste la Chambre de Commerce de Turin, sa dernière réalisation avant de passer l’arme à gauche, dont la surface vitrée et mat continue de narguer les buildings contemporains.

Carlo à bord de son bolide : la Bisiluro. Carlo driving his sports car: the Bisiluro.


D

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PORTRAIT

ans les années 40, parallèlement à sa florissante activité d’architecte, il se meut en designer et réalise des meubles pour décorer les appartements qu’il dessine. Il signe ainsi une demi-douzaine de villas turinoises, dont la Casa Mollino, sa propre villa, où il accumule toutes sortes d’objets : meubles, peintures, sculptures, donnant à sa maison des allures de mausolée subtilement décadent. Grand admirateur de Kha, architecte royal de l’Égypte antique, il partageait avec la mystique des Pharaons l’espérance d’une vie après la mort. D’ailleurs à l’heure qu’il est, Carlo doit certainement rouler quelque part sur la ceinture de Zorg 800, pied au plancher, une demidouzaine de pépés zorgiennes à moitié nues à l’arrière de sa magnifique berline galactique.

Utilisant les innovations aéronau‑ tiques et navales autant que les courbes féminines, il construit des meubles au galbe hypnoti‑ sant et au volume minimaliste. Son style biomorphique, comme la table Miro, colonne verté‑ brale de bois surmontée d’un plateau de verre, sera qualifié à l’époque de “baroque turi‑ nois”. Aujourd’hui encore, son travail conserve une étonnante fraîcheur. Il ne manque qu’un or‑ dinateur portable sur le bureau Cavour pour l’attribuer à un desi‑ gner du 21ème siècle. Carlo Mollino est un homme qui embrassait son époque de multiples façons. Féru de vitesse, on le retrouve impliqué dans le design de voitures de courses. Il signe la Osca 1100 de Maserati qui participe aux 24 heures du Mans 1954, mais surtout la révolutionnaire Nardi

Bisiluro, sorte de catamaran de 450 kg monté sur roues et doté d’un moteur survitaminé. Sa sortie de route sur le circuit du Mans fut d’ailleurs attribuée à la légèreté excessive du bolide. Ses créations automobiles lui ont d’ailleurs valu une certaine reconnaissance de son vivant. Sportif accompli et amoureux de la montagne, il consacre une bonne partie de son énergie au ski. Infatigable chercheur, il rédige son propre manuel technique Sci, trattato sul Discesismo (“Ski, traité sur la descente”). Composé de plus de 200 dessins originaux et de nombreuses photographies, ce traité audacieux témoigne de sa passion pour les sports d’hiver. Il conçoit également plusieurs bâtiments dédiés à la montagne, tel que le chalet Lago Nero à Sauze d’Oulx ou la

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

“ C a r l o M o ll i n o , était une e s pèce de James Dean transalpin lancé à la poursuite de la courbe par faite ”


033 WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

De Gauche à Doite / From left to right: ‑ Le chalet Lago Nero à Sauze d’Oulx. / Chalet Lago Nero in Sauze d’Oulx. ‑ Une table déssinée par le maître et le fameux bureau Cavour. A table designed by Carlo, and the famous Cavour desk. ‑ “Salut toi, moi c’est Ernest.” / “Hey hottie! My name is Ernest”

Casa del Sol à Cervinia, l’une de ses créations les plus célèbres. Toutes conservent aujourd’hui leur dimension avant‑gardiste. Durant toute sa carrière Carlo Mollino n’aura de cesse de maîtriser toutes les disciplines qu’il aborda. Sa nature obsessionnelle, l’un des “pied au pLancher, une deMi‑douZaine de pépés Zorgiennes à Moitié nues à L ’a r r i è r e d e s a Magnifique berLine gaL actique.” traits les plus marquants de son caractère, est sans doute à la base de l’exceptionnelle densité de son œuvre. Mais le magnétisme de ses créations ne peut s’envisager sans le halo mystérieux entourant son

auteur. Ce n’est qu’après sa mort, en 1973, que fut découverte une œuvre hors norme de plus de 2000 clichés de petites amies et prostitués Turinoises prises au Polaroïd. Savamment mises en scène dans le décor baroque de sa maison, avec un souci maniaque du détail, il utilisa toutes les techniques de retouche de l’époque pour aboutir au résultat souhaité. A l’entendre dire, “Il y a des moments, des jours, au cours desquels il est possible, pour ainsi dire par surprise, de capter des fragments du quotidien qui correspondent exactement à la réalité de nos sensations”. Il fut même l’un des premiers à gratter la surface des photographies afi n de les retoucher avant le passage du vernis. Nouveauté technologique, innovation, souci du détail, raffi nement extrême, courbes voluptueuses et maîtrise

totale de l’outil utilisé… Cette œuvre photographique réalisée à partir de 1960 exhale et exalte le génie de Carlo. Comme chez les héros antiques, la mort lui vaudra cette immortalité à laquelle il aspirait. N’ayant jamais cédé aux sirènes de la production de masse, la cote de ses œuvres originales se mit dès lors à grimper en flèche. Carlo Mollino a dessiné des bâtiments qu’il a lui‑même pris soin d’aménager et de décorer avant de les utiliser comme studio pour photographier des femmes à demi nues. Mise en abîme artistique, emboîtement subtil des idées et des techniques de son temps, le prisme déformant de la vision de Carlo Mollino aura contribué à forger l’esthétique d’aujourd’hui.


CARLO O M L L INO

Lui-même, en chaussettes à rayures. The man himself, in stripy socks!

Put on your R a y -B a n s and hang on, you and E r ne s t h av e j u m p e d into the convertible that i s Car lo

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PORTRAIT

M o ll i n o .

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

ec s tasy o f th e cu rve


035 WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

He was one of those creative alchemists, capable of turning ideas of all shapes and forms into reality. A flexible jellyfish whose crystallized material bubbles out the art and science of his time. Architect, designer, decorator, photographer, race car driver, pilot and skier, Carlo Mollino was involved in every aspect of engineering. Ernest has followed the trail of this man and his aesthetic curve, his need for speed and the innovations of his time, a man whose work continues to generate interest. In June 2005 in New York, one of his most famous creations, an oak table designed for the apartment of Casa Orengo, was auctioned for a whopping $3.8 million. A perfect piece for entertaining guests and discussing some Grand Prix.

“ Carlo

M o ll i n o was a kind of transalpine James Dean in hot pursuit of the perfect curve”

Vrooouumm ! La Dame Bisiluro, aussi italienne que la moustache de Carlo. Vrooouum! The Bisiluro, as truly italian as Carlo’s Moustache.

Hair slicked back sitting in an excessively horse powered engine with 30s aviator sun‑ glasses, Carlo Mollino was a kind of transalpine James Dean in hot pursuit of the perfect curve, a man who would become a catalyst for aesthetic renais‑ sance after the war. When you look closer, little seems to have resisted this man who grew up in the thrust of 1930s “futurism”, a current exalt of urban civiliza‑ tion, machines, and speed.

the beginning of a long list of accomplishments in his home‑ town. In 1937, he designed the building Societa Ippica which was considered his chief archi‑ tectural masterpiece (destroyed in 1960). Until his death, he never stopped creating. The Chamber of Commerce of Turin is testimony to this, his last achievement before kicking the bucket. Its mat glass surface continues to taunt the surround‑ ing contemporary buildings.

Born in 1905, son of a great engineer and architect from Turin, Carlo Mollino did not fall far from the tree. Like his father, he went into engineering and architecture. However, studies of art history in combination with his engineering studies led him toward a penchant for refine‑ ment, an aesthetic trend that continued throughout his career. It showed for the first time in 1933 when he won a competi‑ tion for the construction of the headquarters of the Federazione Agricultori of Turin. This was

In 40 years he had achieved success as a thriving business architect, so he decided to re-focus his efforts on designer furniture to decorate the apart‑ ments he had designed. Half a dozen villas later in Turin, one aptly called Casa Mollino, had accumulated all kinds of objects: furniture, paintings and sculptures, giving the house the appearance of a subtly decadent mausoleum. A great admirer of Kha, a royal archi‑ tect of ancient Egypt, Mollino shared in the mystique of the


Pharaohs - the hope of life after death. Moreover, surely now Carlo is somewhere on the drive belt of Zorg 800, pedal to the floor, a half-dozen zorgienne chicks half naked in the back of his magnificent galactic sedan. Using aircraft and naval innovations influenced by feminine curves, Mollino built furniture and mesmerizing minimalist pieces. Biomorphic style found in work like the table Miro - spiney wood topped by a glass plate, qualifies as ‘from the time of “baroque Turin”. Today, his work retains an astonishing freshness. Add a laptop to the Cavour desk and it could belong to a designer from the 21st century. Carlo Mollino is a man who embraced his time in many ways. As a speed buff, he was involved in the design of race cars. He was inspired by the design of the 1100 Maserati Osca participating in the 24 Hours of Le Mans in 1954, and designed the revolutionary Bisiluro Nardi, a sort of 450 kg catamaran mounted on wheels with a supercharged engine. It ran off the road at Le Mans but this was attributed to the excessive lightness of the speedy fireball car. Mollino’s automobile creations have earned him certain recognition in his lifetime.

Throughout his career Carlo Mollino never stopped trying to master all the disciplines he involved himself in. His obsessive nature, perhaps the most striking feature of his character, is probably the reason for the exceptional density of his work. But the magnetism of his creations can not be explained without considering the mysterious aura surrounding their creator. It was only after his death in 1973, when an extraordinary discovery was made, a work of more than 2000 pictures of girlfriends and prostitutes from Turin taken by Polaroid. Cleverly staged in the baroque decoration of his house, with fanatical detail, he used every editing technique of the time to achieve his desired result. You can just hear him say, “There are moments, days, during which it is possible to speak by surprise, capturing fragments of everyday life that exactly match the reality of our feelings.” He was even one of the first to scratch the surface of the photographs before the photo varnish set. New tech‑ nology, innovation, attention to detail, extreme refinement, voluptuous curves and total control of his tools... This photographic work carried out from 1960 exhales and exalts the genius of Carlo.

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PORTRAIT

Un extrait de l’immense collection de polaroids réalisée par Carlo, mettant en scène ses diverses petites amies et autres gourgandines turinoises. A preview of the huge collection of polaroids taken by Carlo, showing his many girlfriends and some of turin’s prostitutes.

As with ancient heroes, death earned Mollino the immortality to which he aspired. Since he never yielded to the lure of mass production, the value of his original works have skyrocketed. Carlo Mollino designed buildings that he himself had taken care to arrange and decorate before he used them as a studio to photograph half-naked women. Placed in the artistic abyss, interlocking subtle ideas and techniques of his time, the distorted prism of Carlo Mollino’s vision has helped shape the aesthetics of today.

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

An accomplished athlete and mountain lover, he devoted much of his energy to skiing. Being a tireless researcher, he wrote his own tech‑ nical manual titled Sci, trattato sul Discesismo (“Ski, Descent Treaty”). Composed of more than 200 original drawings and numerous photo‑ graphs, this bold guide shows his passion for winter sports. He also designed several buildings dedicated to the mountain, such as the cottage Lago Nero in Sauze d’Oulx and the Casa del Sole in Cervinia, one of his most famous creations. All are still desired and used for their avant-garde style.


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CONTRE

/// REN-


039 Images et mots : Jag

Jacques démarchi, Jacky pour les intimes, est un personnage haut en couleurs jaillissantes et serpentines. Membre fondateur des poods - célèbre collectif de skieurs chamoniards des années 1970 il est considéré comme un olibrius du ski, mais n’en reste pas moins un géotrouvetout de la glisse doublé d’un talentueux artiste. Jacques peint et dessine depuis son plus jeune âge. esquisses et croquis, paysages, portraits, peintures surréalistes, au crayon, à la gouache, à l’acrylique ou à l’huile, l’excentrique concepteur de l’aéroski (du ski avec des ailes) ou du télé super twist (un hybride ski, snowboard et monoski), a toujours une nouvelle idée sur le papier. on lui doit notamment l’affiche de la fête des guides 2011 et de nombreuses fresques dans des bars et restaurants. personnage attachant, un brin sauvage, il a accepté de recevoir ernest lors d’un reportage de david autheman, l’ouvrier-directeur de tvMountain. à cette occasion, nous avons pu découvrir son étrange demeure, caverne qui tient à la fois du capharnaüm ordonné et de l’antre d’un dompteur de crayons de couleurs. pénétrer dans sa cabane, c’est faire une virée dans les méandres bigarrés de son cerveau. la moindre structure, le moindre espace accueille graffitis, dessins, mots, phrases, idées, concepts, le tout dans un concert de coloris qui donnent à son atelier l’allure d’une bicoque vivante. vous retrouverez les explications de Jacques à propos de ses machines et de ses peintures sur le site de tvMountain. nous, on voulait vous dévoiler quelques-unes de ses œuvres. alors voici.


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1 - Jacques, devant son antre, tenant l’un de ses premiers tableaux. Une huile peinte pendant son adolescence d’après une photo de Pierre Tairraz. Au premier plan, l’Épée du Tacul et, au fond, la Dent du Géant. 2 – Une œuvre que l’on pourrait qualifier de ‘sur‑ naturaliste’ pose dans la lumière du jour. 3 - Tempête générale sur le Mont-Blanc. D’après son auteur : “ Un tableau surréaliste avec beau‑ coup de mouvement, il représente une tempête de vent solaire qui s’abat sur le Mont-Blanc et file vers l’ouest.” 4 – Sur la table à dessin, recouverte d’une multi‑ tude d’inscriptions, trône un autre dessin... “Des dauphins, le soleil et un astre non identifié, une soucoupe ou un nuage qui a une forme étrange,” déclare son auteur.

/// REN-

CONTRE

5 - Devant l’une de ses inventions les plus célèbres. Le seul, l’unique ‘Télétwist à gaine’ ! Un engin de glisse permettant de passer d’une position monoski à surf des neiges. 6 - Un coin de son atelier. Des pots de peinture, un monoski, de vieilles cartes postales et des dessins se mélangent dans un désordre savamment ordonné.


2 – An artwork that could be qualified as ‘surrea‑ nimalistic’ shown in daylight. 3 - Big storm on the Mont-Blanc. According to the creator : “A surrealist painting with a lot of move‑ ment, it shows a solar wind storm that is stricking the Mont-Blanc and heading west.” 4 – On the drawing board covered with a multitude of doodles, is posed another drawing… “Some dolphins, the sun and an unknown star, a flying saucer or cloud in a strange shape,” explains the artist. 5 - In front of one of his most well known creations. The one and only ‘Télétwist à gaine’ ! A new device which allows you to switch from a monoski to a snow surf position. 6 - A corner of his workshop. Paint pots, a mo‑ noski, old postcards and some paintings mixed up in carefully organised chaos.

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1 - Jacques, in front of his studio, holding one of his first painting. Jacques looks back on the creation of his first painting. An oil painting made when a teenager from a photo of Pierre Tairraz. In the foreground, ‘l’Epée du Tacul’ and in the background ‘La Dent du Geant’.

Jacques Démarchi, Jacky to those who know him is a character made of Technicolored twisters. Founding member of the Poods – famous collective of Chamoniard skiers in the 70’s – he is considered an oddball in the skiing community, nevertheless he is still a downhill fortune hunter as well as a talented artist. Jacques has been painting and drawing since his tender years. With pencils, watercolor, acrylic and oil paints he produces sketches and drafts, landscapes, portraits and surrealist painting, the eccentric father of aéroski (skiing with wings) and télé super twist (the love child of skiing, snowboarding and monoskiing) he always has a fresh idea on his mind. We already owe him the ‘Fête des Guides’ 2011 poster design and many illustrations in bars and restaurants. This lovable person, a tad wild, has accepted to meet up with Ernest once again for a story by David Autheman, TV Mountains’ director. On this occasion we adventured into his strange workshop, an Ali Baba cavern that is just has much a hoarder’s paradise as the home of the colored crayon king. To penetrate into his lair is to travel into the deepest depths of his imaginarium. The smallest surface and tiniest space welcome graffiti, drawings, words, sayings, ideas and concepts all in a multicolored palette, this decor gives his workshop the appearance of a living shack. You’ll find Jacques explainations of his machines and paintings on TV Mountains’ website. We just wanted to show you some of his artwork. So here they are.


FOLIO

/// PORT-

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

SECTION PHOTO


WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

Nouvelles mensurations, Ernest enclenche donc le turbo question images. À la clef, deux portfolios pour le prix d’un. Deux photographes français, étrangers l’un de l’autre, une même technique, l’argentique, une terre étrangère, l’Amérique. L’idée de ce double regard sur la cour de l’oncle Sam s’est faite naturellement, la sensibilité des photos d’Alice et d’Antoine se répondant harmonieusement dans les rues de New York ou de Houston, sur les plages de Los-Angeles ou de Miami, chacun s’émerveillant de scènes banales pour l’habitant, révélant l’imaginaire de ce pays si proche et si distant. Alice Schneider, alsacienne émigrée dans le brasier de la mode parisienne, et Antoine Grospiron-Jaccoux, syndicaliste de la maison Ernest, vous convient à cette petite balade dans les décors bien réels des États-Unis d’Amérique. Ernest launches an investigation into the question of image. The keytwo portfolios for the price of one. Two French photographers, unknown to one another. An unknown land- America. The same technique, and some film. The idea of a double glimpse into the heart of Uncle Sam came about quite naturally. The sensitivity of Alice Schneider’s and Antoine Grospiron-Jaccoux’s photos meet harmoniously- from the streets of New York or Houston to the beaches of Los Angeles or Miami, revealing the imagination of a country so close but so far through seemingly banal scenes of its inhabitants. Alice, an Alsace immigrant in the inferno that is the parisian fashion world, and Antoine, activist in the family of Ernest, invite you to take a little stroll around the scenery that makes up the U.S.A.

043

Doux baisers d’Amérique From america with love


ALICE Schneider alicedeluxe.tumblr.com

FOLIO

/// PORT-

“J’ai commencé à faire de la photo quand j’avais 15 ans avec l’Olympus OM20 de mon papa. Comme j’étais jeune et roman‑ tique je prenais mes pieds en photo dans la neige et mes amis à vélo. Je n’ai jamais arrêté d’en faire, mais j’ai commencé à chercher l’appareil compact argentique parfait, celui que je pourrais emmener en soirée et avoir en continu sur moi. Je l’ai trouvé à 40€ sur internet, c’est un Nikon AF600, il est cool, il a un objectif grand angle (28mm) ce qui n’est pas très commun pour un compact. Du coup, je prends en photo ce que je trouve joli ou chouette dans la vraie vie. Les photos que je vous ai envoyées ont toutes été prises entre Miami et New York. Je suis partie cinq semaines avec une copine et revenue avec 10 pelli‑ cules photo. C’était dingue, je ne pouvais pas m’arrêter.”

“I started to take photos when I was fifteen years old with my father’s Olympus OM20. When I was young and romantic, I would take pictures of my feet in the snow or my friends posing with their bikes. From that point on, I never stopped photograph‑ ing, but I started to look for the perfect compact film camera that I could take with me on nights out and have continuously by my side. I found it for 40€ on the internet- a Nikon AF600. It had a wide angle lens (28mm) not often found on a compact, and looked pretty cool. Suddenly I started taking photos of things I found beautiful or amusing in real life. The photos I’ve sent you were all taken in Miami and New York. I spent five weeks there with a friend and managed to use ten films. It was ridiculous, I couldn’t stop!”


045 La plage sur

Miami Beach.

Miami Beach, on

After walking out

a pied sur 200m,

200m we could

c’est absurde,

still touch the

mais franchement,

bottom. It sounds

ça tue.

absurd, but it’s amazing.


A Porto Rican

toricain près de

hairdresser near

chez nous, dans le

where we stayed

quartier brookly‑

in the Bushwick

nien de Bushwick.

quarter of Brooklyn.

FOLIO

/// PORT-

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

Un coiffeur por‑


047 WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

Quatrième jour de

Forth day on the

plage. Grosse tem‑

beach. A big

pête tropicale qui

tropical storm

arrive de la mer.

was coming in

On a couru jusqu’à

from the sea. We

notre chambre et

ran straight to

on n’est quasiment

our apartment

plus sorties

and hardly came

pendant les trois

out for the next

derniers jours.

three days.


Une dayparty à PS1, un centre d’art contempo‑ rain lié au MOMA qui se trouve sur Long Island City.

A day party at PS1, a contemporary art centre and compatriot of MOMA in Long Island City.

Le cabinet d’une voyante comme New York. A clairvoyant’s office, quite a common sight

FOLIO

/// PORT-

in New York.

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

il en regorge à


049 WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

John, un des derniers matins avant de partir. John, on one of the last mornings before we left.


ANTOINE GROSPIRONJACCOUX

FOLIO

/// PORT-

“J’avais environ 20 ans quand j’ai acheté mon premier Pentax. Cela fait donc 20 ans que je pra‑ tique la photographie, et pour‑ tant elle demeure un mystère. Il y a la volonté de saisir le présent, mais aussi l’ivresse de créer de nouveaux mondes. Parfois on se comprend et parfois elle ne veut rien savoir. J’ai désormais un Leica M6. Je prends surtout des photos quand je me déplace, que ce soit dans la ville d’à côté ou dans d’autres pays. Tout est si incroyable autour de nous que je ne peux m’empêcher de vou‑ loir en garder quelque chose. ‘Une mémoire sauvée du vent’ comme disait Brautigan’.”

“I was about twenty when I bought my first Pentax, so for twenty years I’ve been taking photos and still, it remains a mystery to me. There’s a wish to seize the present moment, but I also get excited by the thought of creating new worlds. Sometimes you get it, and sometimes it eludes you. I use a Leica M6 that I renovated myself. I mostly take photographs when I’m travelling, whether it be in the next village or a foreign country. Everything around us is so incredible, I can’t help but capture things. As Brautigan said: ‘So the wind won’t blow it all away’.”

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

antoine-jag.fr


051 Venice Beach,

Venice Beach, Los

Los Angeles, 2012

Angeles, 2012.

Une fille seule

A lonely girl

face à l’océan

staring at the

avec des jambes

ocean with

de rêve. Mon

dreamy legs.

cœur n’a fait

My heart

qu’un tour.

flipped over.


Mission Dolores Park, San Francisco, 2012. Je n’ai fait que passer. Mission Dolores Park, San Francisco, 2012. I was just

FOLIO

/// PORT-

passing by.


053 San Francisco, 2012. Elle trottait trop vite pour moi. San Francisco, 2012. She was trotting too fast for me.

Musée LACMA, Los Angeles, 2012. Une sorte

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

d’autoportrait. LACMA Museum, Los Angeles, 2012. Some kind of selfportrait.


FOLIO

/// PORT-

Dog fair,

Los Angeles, 2012

Los Angeles, 2012

Une vie de chien.

A dog’s life.

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

Foire aux chiens,



/// TRIP

59° 54’ 43’’ N 10° 44’ 01’’ E

33° 53’ 13’’ N 35° 30’ 47’’ E*


BEIRUT De la Norvège au Liban sur le pouce.

E

mbarquez dans les bagages de Sebastian Dahl, jeune photographe franco-norvégien parti en autostop entre la capitale du saumon fumé et celle du falafel. Collaborateur d’Ernest depuis plusieurs numéros, Sebastian possède l’un des atouts maîtres d’un bon photographe : la curiosité. Avec ce sujet, il nous prouve qu’un sourire ouvre toutes les portes et que le stop a de beaux jours devant lui. Allez, c’est parti, en voiture Simone… Et si vous souhaitez poursuivre le voyage, rendez-vous sur son blog : blog.sebastiandahl.com

057

*OSLO -

Istanbul, 25 novembre 2012 Voilà 71 jours que j’ai quitté ma ville natale, Oslo. Ma destination : Beyrouth. Pourquoi ? Parce que j’en ai la possibilité. J’ai 24 ans et suis assez naïf pour croire que je peux pratiquer partout, facilement, mon travail de photographe. Pas de petite-amie, pas d’enfants, et pas (trop) d’emprunts à rembourser. Je n’ai donc aucune raison de ne pas profiter de ma liberté. Ramené à l’échelle européenne, l’argent que je peux économiser en Norvège m’offre une certaine aisance financière et, comme j’aime vivre modestement, je peux partir longtemps. Je suis au début de ma carrière de photographe et ce voyage sera à la fois formateur pour mon œil et une belle expérience humaine. L’idée m’est venue assez naturellement. Au départ, je voulais faire le tour du monde en stop, mais une telle distance impliquait de ne jamais prendre le temps de s’arrêter. Après réflexion, j’ai choisi de mettre le cap sur Beyrouth, puis d’y passer un an. C’était l’occasion d’apprendre la langue et de mieux comprendre le Moyen-Orient. Il me semble que voir le monde c’est bien, mais que de le comprendre de l’intérieur c’est encore mieux. Le transport J’ai le temps, alors pourquoi prendre l’avion ? Il y a tant de gens différents et de cultures intéressantes sur la route. C’est le hasard qui dictera ma voie : pas d’horaire de bus ou de train, pas de réservation d’hôtel ou d’auberge de jeunesse. Mon mode de transport sera l’autostop et lorsque j’arriverai dans une ville où je ne connais personne, je demanderai aux gens que je rencontre de me loger chez eux. Voilà 6 ans que je pratique l’autostop et 2 ans que je me loge de cette façon quand je voyage. Auparavant j’utilisais le site Couchsurfing, mais un jour j’ai atterri à l’improviste dans une ville et j’ai tenté ma chance. J’ai été surpris de voir à quel point on peut facilement se loger de cette façon. Du coup, je continue et, jusqu’ici, ça a toujours marché. Pas une fois je ne me suis fait dévaliser ou tabasser. À ceux qui disent que c’est dangereux, je leur conseille de moins regarder la télévision et de parler d’avantage à leurs voisins. La photographie Ce voyage est un projet personnel. C’est aussi une étape nécessaire pour former mon œil et devenir un bon photographe. Pour moi, l’intérêt principal de la photographie n’est pas l’aspect contemplatif mais sa capacité à raconter. La beauté d’une photo réside dans son habileté à attirer l’attention vers une histoire. Je tente de faire des images qui résonnent et je ne pense pas que c’est en restant dans ma confortable Norvège que j’y arriverai. Ces images témoignent à la fois de mon voyage et d’un monde empli de bonnes personnes. Vraiment. Regardez tous ces gens souriants, on se croirait dans une pub ! Ce sont des Kosovars et des Serbes, des riches et des pauvres, des hommes et des femmes. C’est aussi l’occasion de rendre hommage aux personnes qui m’ont aidé sur la route, ceux qui m’ont inspiré et enrichi, sans qui je ne serais pas en train d’écrire ces lignes au seuil du Moyen-Orient.


La première personne à me prendre en stop m’a conduit d’Oslo, Norvège, à Göteborg en Suède. Il est éditeur et connait

Matias _ Norvège

mon ancienne patronne, en charge d’un magazine de photo. En chemin, nous sommes allés déjeuner chez son meilleur ami en bord de mer. The first person to pick me up. Drove me from Oslo, Norway to Gôteborg, Sweden. He works in a book factory and knows my former boss from working on an Art Magazine. On the way we stopped at the seaside to visit his best friend and have lunch.

Johan travaille pour une société néerlandaise négociante en

Johan

équipements anti incendies. Au cours du voyage, nous avons beaucoup parlé de la crise européenne : “La crise ? Quelle crise ! La crise est une prophétie auto-réalisatrice initiée par les gouvernements. Elle est orchestrée par certains partis pour

/// TRIP

se débarrasser d’autres partis.”


059 Christine m’a conduit du Sud de Paris jusqu’à Vienne. Elle était sur le chemin du retour

Christine _ France

après un mariage à Paris. On a voyagé ensemble pendant 5 ou 6 heures et on a beaucoup parlé. Principalement de problèmes environnementaux, mais aussi de spiritualité et ‘d’énergies’. Christine drove me all the way from the south of Paris to Vienna. She was on her way home from a wedding in Paris. We drove together for 5 or 6 hours and we got to talk a lot. Mostly about environmental issues, but also about spirituality and ‘energies’.

Johan works in Netherlands for

Pays _ Bas

a company that sells firefighting equipment. We talked about the European economical crisis a lot. Quote: “Crisis? What crisis! The crisis is a self fullfilling profecy initiated by the government. It’s [a game] played by some parties to get rid of other parties.”


/// TRIP


061 I always like to discover new ci‑

villes vues du dessus. Photo

ties by seeing them from above.

prise le quarante quatrième jour

This is when I begin to realize I

de route. À partir de ce jour je

am not traveling south towards

réalise que je ne voyage pas

an everlasting summer and this

vers le Sud et un été sans fin,

is why I like this picture so much.

c’est pourquoi j’aime cette photo.

Picture taken on day 44 on the

Cette vision me renvoie à ma

road. The mood and the non-mi‑

condition d’oiseau migrateur et

grating bird describe my state of

correspond à mon état d’esprit

mind on that day very well.

du moment.

Je suis tombé sur Tomislav dans

Tomislav (Bosnia): I bumped into

un bar. Il avait vraiment besoin

Tomislav in a bar. He needed

de numériser des documents

a scanner real bad, I needed a

et moi d’un endroit où dormir.

place to sleep so we exchanged

J’ai donc photographié ses

services. I photographed some

documents et il m’a laissé dormir

documents for him and he let me

chez lui. Cette photo a été prise le lendemain matin, quand nous sommes montés au sommet d’un immeuble en ruine pour avoir un

Bosnie

Tomislav

Florence _ Italie

J’ai toujours aimé découvrir les

stay at his place. This picture was taken the next morning when we climbed to the top of a building in ruins to see the city from above.

point de vue sur la ville. Tomislav

Tomislav is a retired ballet

était danseur de ballet au théâtre

dancer from the National Theater

national croate. Aujourd’hui, il est

of Croatia and he now works in

developpeur web.

web development.


Kristian (Macedonia) Whilst

mère et de son grand-père,

traveling with his mum and

m’a ramassé sur le bord de

grandfather he picked me up on

la route. Ils ne parlaient pas anglais, mais nous avons réussi à communiquer un petit peu. Ils m’ont emmené observer les étoiles, me baigner dans des sources d’eau chaude puis chez eux pour manger et passer la nuit.

La mère et grand-mère de Kristian (photo ci-dessus) dans la maison familiale. Rentrer dans cette maison m’a fait l’effet d’un voyage dans le temps et a donné au mot “dépayser” une nouvelle signification. Un peu plus tard, sa mère est allée derrière la maison tuer un cochon que nous avions récupéré en route. This is Kristian’s mother and grandmother at his grandparent’s house. Entering the house was like entering a time machine and the french word “dépayser“ (like a fish out of water) took a new meaning. A moment later his mom went to the back of the house to slaughter a pig we had picked-up in a blue

/// TRIP

plastic bag on the way there.

Macédoine

Kristian

Kristian, accompagné de sa

the side of the road. They didn’t speak english but we managed to communicate a little bit. They took me to an observatory, home for supper, then to some hot springs and finally home again to spend the night.


063

*OSLO -

BEIRUT

WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

From Norway to Lebanon by thumb.

S

et off in the suitcase of Sebastian Dahl, a young Franco-Norwegian photographer hitch-hiking from the smoked salmon city to the falafel kingdom. Ernest collaborator in several previous issues, Sebastian has one of the most important qualities of a good photographer: curiosity. He also shows us that a smile can open a lot of doors, and that hitch-hiking still has a future. Come on, get in the car. Lets hit the road Jack... If you want to follow Seb’s journey, visit his blog: blog.sebastiandahl.com Istanbul, November 25th, 2012 So it’s 71 days since I left Oslo, my home-town. My destina‑ tion: Beirut. Why? Because I can. I’m 24 years old and naive enough to believe that I can practice, easily and anywhere, my work as a photographer. No girlfriend, no kids, and no (massive) debts to pay back. So I have no reason not to enjoy my freedom. Once changed into European currency, the money I saved up in Norway gives me some financial comfort and because I like to live simply I can go away for longer. I have just started my career as a pho‑ tographer so this trip will help

train my eye at the same time as creating some meaningful shared experiences. The idea came to me quite nat‑ urally. To start off with, I wanted to hitch around the world, but a distance like that would have meant never having time to stop properly. After some reflection I decided to head out to Beirut and then spend a year there. A good opportunity to learn the language and learn more about the Middle East. To me, seeing the world is great, but to understand it from the inside out is even better. Transport I have the time, so why fly? There are so many different people and interesting cultures on the road. It’s chance which dictates my route: no bus or train timetable, no hotel or hostel reservation. My mode of transportation is hitch-hiking and when I arrive in a town where I don’t know anyone, I ask the people I meet if I can stay with them. It’s been 6 years since I started hitch-hiking and over the last 2 years I have been lodging this way when I travel. Before, I used the website Couch-surfing, but one day I made an unplanned stop in new town and just tried my luck. I was surprised at how easily you can find a place to stay like that.

So I carried on, and so far it has always worked. Not once have I been robbed or beaten up. To those who say it’s dangerous, I advise them to watch less TV and talk more to their neighbours. Photograpy This trip is a personal project. It is also a necessary step to train my eye and become a good photographer. For me, the main focus of the photograph is not the contemplative aspect; being pleasing to the eye, but its ability to communicate some‑ thing. The beauty of a picture lies in its ability to draw attention to a story. I try to make images that resonate and I don’t think I’ll achieve this by staying in my easy going Norway. These images illustrate my trip and also a world full of good people. Really. Look at all these smiling people, it’s like an advert! They are Kosovars and Serbs, rich and poor, men and women. This work is also an oppor‑ tunity to pay tribute to those who helped me on the road, those who have inspired and entertained me, without whom I would not be writing these lines sitting on the doorstep of the Middle East.


POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

Ernest, anthropologue à ses heures, est parti enquêter dans les sables mouvants du multiculturalisme chamoniard.

Mots : Clo

/// SOCIO

Illustration : Hannah Bailey


WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

Pierre Desproges

Allez, on se met tous à table ! Tous around le table, pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Molière. Ernest convie toutes les communautés de la vallée à se rejoindre pour une tentative de décodage sociologique.

R

ue des moulins, à l’heure de l’apéro, un doux soir de mai. Ernest s’est fait un malin plaisir à réunir Michel, Tom, Pierre, Jonas et Frida dans un même troquet. Petit tour de table. On jette le pavé dans la mousse. Moteur Jean-Mi. “A’paiiiiiint’ of Guiness please”. Tom se commande une pinte. C’est la troisième. Débarqué il y a trois ans pour travailler comme chauffeur dans un Bed and Breakfast, il vient de terminer sa saison. Demain il redécolle vers Leeds. Il a trouvé un covoiturage sur Chamshare et abandonné sa caisse pourrie sur un parking. Trois saisons à Chamonix et il n’aligne toujours pas trois mots de patois. “Pioutain de mèeude mek, fwomage, top of Gwands Moontets”. L’angoisse. De son côté Michel fulmine derrière une moustache passablement anisée. “Faut y voir, parlent tous anglais ceux-là”. C’est que Tom, pour Michel, c’est un barbare. À L’ÉPOQUE, la fameuse, celle du Pelle, du Patois, de la Pella, “Y’avait des italiennes, mais moins d’anglais suédois, d’anglais norvégiens, d’anglais quoi…”. Ah le bon vieux temps ! C’est un sujet qui le branche. Pierre, autre frenchie, est saisonnier. Il commande un galopin pour se donner bonne conscience après un week-end chargé. Pour lui, le principal, c’est qu’ils savent faire la fête les Saxons. Tant qu’il y a de belles sardines à pêcher dans les bars, ça lui suffit. Tout le monde parle la même langue à l’horizontal.

065

“Les Vendéens ne sont pas des gens comme nous. Il y a barrage des patois, fort lointains. Et puis, nos coutumes divergent, et divergent c’est énorme. Voilà une femme qui mange du poisson le vendredi en tailleur Chanel. Moi je mange de la viande le mardi en pantalon de coton. Il n’y a pas de compréhension possible.”


Frida et Jonas commandent du vin. Elle vient de Stockholm, lui de Trondheim, en Norvège. Ils se sont rencontrés ici et comptent y rester. Chamonix c’est un peu comme chez eux, mais en plus haut. Souriants, tirés à quatre épingles, ils paraissent sortir direct du Salon. Habitués à parler plusieurs langues, ils s’attellent à celle de Molière. Quant aux locaux, ils les perçoivent comme un peuple latin désordonné et imprévisible. Ils sont sous le charme mais gardent un soupçon de méfiance. Il suffirait que Tom renverse sa pinte sur Michel pour déclencher une réaction en chaîne. Jonas, en bon citoyen d’un pays pacifique, tenterait la conciliation tandis que Pierre, en parfait romantique sans vergogne, en profiterait pour brancher Frida… Un mini “Choc des civilisations” cher au théoricien américain Samuel Huntington. Alors comme ça on voudrait nous faire avaler que Chamonix est un havre de paix cosmopolite, où rosbifs grenouilles et saumons scandinaves s’entrelacent dans des farandoles festives ? Ça fricoterait même avec des Roumains. Allez savoir. Non, ça ne prend pas. On voit bien qu’il y a Marmite sous Baguette. Essayons d’éclairer le barda.

- - My grand dad was an Alpine Dandy - Le phénomène de “L’avalanche d’Anglais à Chamonix”, titre d’un article du Courrier International de 2004, est-il lui aussi une conséquence du réchauffement clima‑ tique ? Les experts nous assurent que non. En effet, il semblerait que les Anglais se soient entichés de Chamonix bien avant que la neige ne commence à fondre. Milieu du XVIIIe siècle. La montagne est encore source de bien des mythes. En 1741, le jeune officier avaler que Chamonix est un havre de paix anglais William Windham, accompagné du voya‑ geur et explorateur Richard Pococke, se lance sur les cosmopolite, où rosbifs, grenouilles et flancs des glaciers. Windham en ramène un étonnant témoignage, La Relation d’un voyage aux Glacières saumons scandinaves s’entrelacent dans de Savoie. Chamonix lui doit notamment le bap‑ tême des flots de la Mer de Glace : “lac agité d’une des farandoles festives ?” grosse bise et gelé tout d’un coup”. Les glaciers de la vallée deviennent dès lors “the place to be” pour les Britanniques. L’ascension du Mont-Blanc en 1786 ajoute du piquant à l’aventure. Sur les vingt premières têtes brûlées qui grimpèrent au sommet de la grosse bosse, sept ont grandi avec du porridge au petit dej’. Au XIXe, c’est avec Mummery et Whimper, à qui l’on doit respectivement la pre‑ mière des Grands Charmoz et de la Verte, que les Anglais inscrivent leurs noms en lettres capitales dans l’histoire de l’alpinisme chamoniard. Témoins de l’impor‑ tance de l’industrie du tourisme avec les voyageurs britanniques, les grands hôtels se développent sous des noms exotiques tels qu’Hôtel de Londres ou Hôtel d’An‑ gleterre. Mais les premières tensions commencent à se faire sentir. L’attitude hau‑ taine et proprette de l’aristocrate anglais lui vaut rapidement le nom de ‘Dandy des Alpes’. Au début du XXe siècle, de grands palaces comme le Savoy ou le Majestic se construisent et assoient la réputation de Chamonix dans le tourisme de luxe. Le ski devient une carte gagnante du pari touristique dans lequel la ville se lance. La suite, on la connaît déjà mieux.

/// SOCIO

Toutefois, les Anglais n’ont pas été seuls. La popularisation de la vallée procède notamment des nombreux écrits lyriques du Genevois Marc-Théodore Bourrit, et des textes et ascensions d’un autre Helvète, le naturaliste Horace-Bénédict de Saussure, vainqueur du Mont-Blanc en 1787. Quant aux Italiens, beaucoup ont émigré à partir de l’entre-deux-guerres et, dès les années 80, ils sont nombreux à acquérir une bicoque secondaire dans la vallée. À partir des années 1970, les Suédois débarquent en flux constant, attirés par le ski et la bonne bringue. Aujourd’hui, ce sont les Russes qui arrivent en masse. On ne vous fait pas une gra‑

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

“Alors comme ça on voudrait nous faire


067 vure, ce qui nous rassemble, c’est la montagne. Une déesse qui gomme les diffé‑ rences et nous réconcilie tous en la chaleur de son sein.

- - Ma religion, c’est le boutchisme ! - -

WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

À Chamonix s’est installée une tension sournoise et rance. Un marigot d’autant plus vérolé qu’il est caché sous le tapis. Certes, quelques graffitis du meilleur goût mettent la puce à l’oreille (‘English go home’ et autres noms d’oiseaux du cru). La Mairie semble impuissante à dénouer les ficelles de ce boxon. C’est donc à nous, c’est-à-dire vous, de mettre la main à la pâte, chacun ayant sa part de responsabilité. Un reproche souvent fait aux anglophones est leur univers parallèle ; une bulle où la langue anglaise règne en maître. Or, sans langage commun, le contact est diffi‑ cile. À ce titre, il faut féliciter les filles, bien plus promptes à apprendre la langue du lieu où elles vivent. Viennent ensuite toutes les structures en circuit fermé : hôtels, tour operator, services de minibus privés, etc., gérés depuis la Grande-Bretagne. Véritables amanites pour les locaux, ils ne participent pas à l’économie locale. Vedette du débat : l’immobilier. Mais si Chamonix a vendu son âme, c’est aussi grâce aux nombreux Chamoniards qui n’ont pas hésité à gracieusement la monnayer. Par excès de généralisation, les Anglais sont devenus synonymes de spéculation. Joli moyen de transférer sa culpabilité. À ce titre, le fameux proverbe “font chier ces rosbifs” est devenu le fourre-tout des frustrations chamoniardes. Après tout, leur jetterait-on la pierre de vouloir s’acheter un coin de paradis (qui plus est aux Praz) ? Là encore, ce serait aux pouvoirs publics de prendre le problème à brasle-corps. Les Chamoniards, mais aussi les immigrés de longue date (Anglais de première génération compris) ont le triste sentiment de se faire virer du nid. Quant à nous autres, Franchouillards, Haut-Savoyards, c’est le caractère réac’ et chauvin de certains Chamoniards qui nous met mal à l’aise. La culture chamo‑ niarde est rurale (difficile, vous me direz, d’en faire autrement). Cette jeunesse bri‑ tannique fraîchement débarquée nous donne l’impression de se faire voler dans les plumes. Gardons à l’esprit que sans les fraîcheurs du Nord (spéciale dédicace aux potes scandinaves), Cham ressemblerait sans doute à une vieille fille savoyarde. Non, la voie n’est pas simple. La culture, c’est un bon 7a conti. Et la corde est sen‑ sible. C’est à travers elle que se construit notre vision du monde. Selon le socio‑ logue Denys Cuche, elle met directement en cause “l’ordre symbolique des choses, ce qui touche au sens”. Suffit que de drôles de coutumes débarquent pour que l’on se sente menacé et que l’on se recroqueville. Évidemment, ce repli sur soi peut mener à des extrêmes absurdes. Le fameux nombril mont-blantiesque en est la parfaite illustration. On se sent plus uni en créant un adversaire commun. Un adversaire qui varie en fonction des saisons. La menace ne vient plus du Vallorcin ou du Chirve, mais du Saxon. Imaginez un troupeau “Mais si Chamonix a vendu son âme, c’est aussi d’Argenteros faisant face aux envahisseurs armés de tessons de bouteille de gnôle. Flippant non ?

grâce aux nombreux Chamoniards qui n’ont

Mais au fond Chamonix ne boude qu’à moitié. Avec l’aide de la municipalité, des structures adaptées aux pas hésité à gracieusement la monnayer.” nouveaux arrivants ont été mises en place pour que cette bonne vieille école républicaine joue son rôle d’intégration. Quand plusieurs cultures se rencontrent, c’est un processus d’échange qui se met en place, une sorte de cuisine sociale (imaginez de la jelly au reblochon. Mais si !). L’autre est donc à la fois frère et rival, à nous de choisir. L’arrivée massive des ‘étrangers’ a bouleversé la structure sociale et culturelle de Chamonix, ce n’est facile pour per‑ sonne. Mais maintenant, il faut donner du sens à Cham, ensemble. Et ce n’est pas en restant respectivement le nez dans la fondue ou le bacon qu’on va y arriver. Ils en auraient des choses à se dire Michel et Tom. Briser cette vieille glace, ça leur ferait même du bien. Allez les potes. Soyez curieux.


Culture Clash Anthropological in its spare time, Ernest embarks on an investigation into the quagmire that is multiculturalism in Chamonix. Words : Clo

“People from the Vendée region aren’t like us. You’re faced with a barrage of local dialect, which is completely foreign to you. And our customs are different, in a big way too. On the one hand you’ve got a woman who eats fish on a Friday dressed in a Chanel suit. On the other hand you’ve got me, who eats meat on a Tuesday in cotton trousers. There is no possible mutual comprehension.” Pierre Desproges Right, now take your seats! Everyone ‘à table’, for those of you who’ve mastered the language of Molière. Ernest invites all the valley’s communities to join in for a spot of sociological decoding. Illustration : Clémence Amette

W

“A’pooooiiint’ of Guinness please”. Tom orders a pint. It’s his third. Starting off three years ago as a driver for a chalet company he has just finished his third season. Tomorrow he’ll set off back to Leeds. He has found a ride on Chamshare and abandoned his old banger in a car park. Three seasons in Chamonix and he still can’t string together three words of the local language. “Pioutain de mèeude mek, fwomage, top of Gwands Moontets”. The shame of it. Michel starts ranting from behind his Pastis-tinged mous‑ tache. “You’ve got to see it to believe it, all that lot do is speak English”. In Michel’s eyes this makes Tom a barbarian. Back in the day, “there were Italians, but fewer English-speaking Swedes, English-speaking Norwegians, English people in general if you know what I mean…”. Ah those were the good old days! It’s a subject which really gets him going. Pierre, another Frenchie, is a seasonnaire. He orders a small beer to wake him up after a full-on weekend. The AngloSaxons sure know how to party. At the end of the day, long as there are hot chicks to chat up in the bars, that’s good enough for him. Everyone speaks the same language lying down. As far as he’s concerned, Chamonix is just another ski resort.

/// SOCIO

Frida and Jonas order wine. She comes from Sweden, he comes from Trondheim in Norway. They met here and are planning on staying put. Chamonix is a bit like being at home for them, just at a higher altitude. Smiley, friendly and well-

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

e’re on the Rue des Moulins for after work drinks, on a balmy May evening. Ernest has cheekily invited Michel, Tom, Pierre, Jonas and Frida to the same watering hole, set‑ ting the cat among the pigeons. Let’s get this party started…


069 turned out, they look like they just stepped out of Le Salon. Being used to speaking a multitude of languages, they’re not afraid of giving Moliere’s tongue a good crack. As for the locals, they see them as a Latin race: disorderly and unpredictable. They have fallen for their charm but maintain a modicum of distrust.

WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

It only takes Tom to spill his pint on Michel to really hot things up. Jonas, a good citizen from a peace-lov‑ ing country, attempts to reconcile them whilst Pierre, an unscrupulous romantic takes the opportunity to flirt with Frida… a mini ‘clash of civilisations’ as prop‑ agated by the American theorist Samuel Huntington.

“They try to make us believe that Chamonix is a peaceful, cosmopolitan haven, where Roast Beefs, Froggies and Scandie Salmon intertwine in festive frolics.”

They try to make us believe that Chamonix is a peaceful, cosmopolitan haven, where Roast Beefs, Froggies and Scandie Salmon intertwine in festive frolics. The Romanians might even get a look in. Well, it’s not exactly like that. There’s definitely some funny ‘biiizzneeess’ going on. Let’s try to shed some light on this conundrum.

- - My granddad was an Alpine Dandy- Could the phenomenon of ‘The Avalanche of Englishmen in Chamonix’, the title of an article in the Courrier International in 2004, be a result of global warming? The experts assure us no. The English actually fell for Chamonix long before the snow started to melt. In the middle of the 18th century the mountains were viewed as a mythical place. In 1741 the young English officer William Windham, accompanied by traveller and explorer Richard Pococke, set off along the moraines of the glaciers. Windham com‑ posed an astonishing account, ‘The tale of a journey over the Savoyard Glaciers’. Chamonix owes him the baptism of the waves of ‘la Mer de Glace’: “an agitated lake stirred up by a big wind and frozen simultaneously”. The valley’s glaciers would henceforth be ‘the place to be’ for Brits. The first ascent of Mont-Blanc in 1786 added extra spice to the adventure. Out of the first twenty hotheads who made it to the top of the big hill, seven of them grew up eating porridge for breakfast. In the 19th century the English definitely carved their names into the the history of Chamonix’s alpinism, with Mummery and Whimper becoming the first to con‑ quer the Grands Charmoz and the Verte respectively. Witnessing the important role British travellers were playing in the tourism industry, big hotels set themselves up with exotic names such as the Hôtel de Londres and the Hôtel d’ Angleterre. But the first tensions were already starting to surface. The hoity-toity, stuck-up attitude of the typical English aristocrat soon earned him the nickname ‘the Dandy of the Alps’. At the start of the 20th century palatial hotels such as the Savoy and the Majestic were built, which would cement Chamonix’s reputation in the world of luxury tourism. Skiing became a winning card in the tourism hand which the town was now playing. We all know the rest of the story. However, the English were not alone. The growing popularity of the valley was nota‑ bly due to the numerous lyrical writings of Marc-Théodore Bourrit from Geneva, and the writings and ascents of another Swiss man, the naturalist Horace-Bénédict de Saussure, who conquered Mont-Blanc in 1787. As for the Italians, many emigrated here during the period between the two World Wars and from the 80s onwards they came in hoards to buy second homes in the valley. Since the 1970s there has been a steady flow of Swedes, attracted by the skiing and the good parties. Today, it’s the Russians who are arriving en masse. As if we need to spell it out, it’s the mountains which bind us all together: like a goddess who erases all of our differences and rec‑ onciles us all in the warmth of her bosom.

- - The old ways are best! - -


However, there exists an underlying sourness in Chamonix which, by remaining for the most part behind closed doors, becomes even more rancid. There are a few classy graffiti slogans which could give you the heads up (‘English go home’ and other cruder versions). The local council seems powerless in detangling this web of ill feeling. So it’s up to us, and that includes you, to pull our fingers out. Native English speakers are often accused of living in a parallel universe – in a bubble where the English language reigns supreme. Not having a language in common makes interaction difficult. So we should take a moment to congratulate the girls who are a lot quicker to pick up the language of the country they’re living in than the boys. And what about the businesses operating from the UK– hotels, tour operators, transfer companies etc. that don’t contribute to the local economy, giving the locals a real kick in the teeth. The issues surrounding real estate provoke the biggest backlash. But if Chamonix has sold its soul, it’s thanks in no small part to the numerous Chamoniards who haven’t hesitated in raking in the profits from the property market. At the risk of generalising, the English have become synonymous with inflation in the housing market, which is a nice way to pass the buck. The well-known refrain ‘those sodding rosbifs’ serves as a catchall for the source of all of Chamonix’s prob‑ lems. But who can blame them for wanting to buy a little corner of Paradise (or even Paradise des Praz)? Again, it should be a job for the powers that be. Chamoniards, and long-term immigrants (Brits included), are feeling like they’re being pushed out of the nest.

“We should remember that without this fresh Northern blood (special shout-out to our Scandinavian friends), Cham would have the look of an old Savoyard granny about her.”

The route isn’t easy - you could say that culture is a decent 7a. It’s a touchy subject which shapes our view of the world. According to the sociologist Denys Cuche, culture makes us question ‘the symbolic order of things, which affects the senses’. Being confronted by foreign customs can make us feel threatened and have us cowering in the corner. This can make us act in strange ways, and drive us to indulge in some serious naval-gazing. We feel more united by creating a common enemy. These days the threat doesn’t come from the people of Vallorcine or Chirve anymore but from the Anglosaxons. Imagine an army of Argentiere locals ready to fend of the invaders with shards of broken genepi bottles. Pretty whack.

/// SOCIO

Deep-down Chamonix isn’t entirely despondent. With the help of the council, struc‑ tures have been put in place to help with integration. When multiple cultures come face-to-face there needs to be an exchange of ideals, like a culinary mishmash (imagine a reblochon sponge cake!). You can chose if the foreigner is going to be your friend or rival. The huge influx of ‘foreigners’ has been a social and cultural shock for Chamonix, which hasn’t been easy for either party. It’s time to pull together for Chamonix’s sake – which won’t happen if the beer-guzzlers and pastis-quaffers keep themselves to themselves. Michel and Tom should have loads to talk about and it would do them good to break the ice. Come on people, open your minds.

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

For the rest of us Haute Savoie Froggies it’s the reactionary and chauvinistic atti‑ tude of certain Chamoniards which really gets our goat. Chamonix culture is rural (hard for it to be anything but) and the ‘fresh off the boat’ Anglo youths can feel like they’re under attack. We should remember that without this fresh Northern blood (special shout-out to our Scandinavian friends), Cham would have the look of an old Savoyard granny about her.


WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL? ///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

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BARRÉ É 0 Mots : Jag

UP

/// WHAT’S

Graphiques : Institut Ernestos

- Allô, c’est moi, je descends en ville pour me faire un brunch tardif, tu fais quoi ? - Tu viens ? - Pas de souci mec. - Nickel. On se voit là-bas. Toujours pas rasé, je pris pos‑ session du bar. Deux couples slaves et un type qui avait tout l’air d’un lord solitaire et taciturne peuplaient la salle. Je comman‑ dais une coupe de champagne et une assiette de caviar pour me mettre en appétit. Ma Rolex Sky-Dweller indiquait 13h54, Arnold n’allait pas tarder à me rejoindre. Pour passer le temps, je feuilletais un magazine local et me mis à chercher un article à lire au milieu du flot ininterrompu de publicités pour des hôtels et des produits de luxe. Quelle riche idée, ce magazine ! On se sentait bien entre nous. Vraiment, c’était chouette d’habiter une ville inféodée à ce point. On avait même nos ‘saisonniers’ que l’on faisait vivre dans des cages à poules pour un jour de ski par semaine. Je ne voudrais pas passer pour le cynique de service. Ce qui était bien avec ce magazine gratuit, c’est que tout le monde pouvait emporter chez soi une part du rêve, à digérer entre

deux tranches de télévision, bien calé dans son salon exigu. Pour ma part, vous l’avez sans doute remarqué, j’étais né versant doré. Certes, on n’était pas forcément plus heureux, mais au moins on avait la possibilité de se relaxer dans un spa avec un millé‑ simé pour savoir si on en était proche… Du bonheur. - Le bonheur ? Te fais pas de bile avec ça, on en commandera. Qu’est-ce que je disais. Arnold était vêtu d’une veste de sport en matière technico-perspirante, d’un jean et de bottes cana‑ diennes, somme toute comme la majorité des gens de cette bour‑ gade. Tout le monde à égalité dans le vestimentaire, voilà de quoi apaiser l’appétit du peuple. Quand on ne sait plus trop qui est le bon ou le truand, difficile de monter une guillotine. Mon caviar et ma coupe surgirent sous mon nez. - Du caviar ! Ça sent la déprime. Allez, balance. POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

C

’était l’erreur à ne pas faire, alors j’y plongeais avec la naïveté d’un merlan devant un leurre au large d’une côte bretonne. Je venais d’acheter un chalet à 2 millions d’euros sans prendre le temps de me raser. Et voilà. J’étais désormais certain que les prix allaient chuter et que je venais de me faire, disons, un tantinet enfumer. À vue de nez, sur ce coup, j’avais perdu au bas mot 200 000 euros. Boaf merde, autant fêter ça avec un bon petit-déjeuner à l’anglaise. Je pris mon Range flambant neuf, cadeau de Noël de Papa, pour descendre au resto. Un œuf mollet cinq étoiles me ferait le plus grand bien. Mais avec qui ? Arnold ?

- J’ai fini par acheter le chalet des Bayer et je suis quasi certain de m’être mis dedans. Tu as vu les courbes de l’index Nikkei ce matin ? Les Chinois vont réagir et on va s’en prendre plein la gueule. - Arrête avec ces conneries. Bien sûr que j’ai vu les chiffres, mais ça a grimpé aussi du côté de Francfort et Londres, ça va s’équilibrer. Les nouaches ne vont pas partir bille en tête, c’est pas bon pour le commerce et tu connais la devise des nouaches.


073 WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

“Je bus une gorgée de champagne pour contrer l’excitation des indices dominants.” Ce faisant, il avait brandi l’écran de son téléphone. Des courbes multicolores dansaient sur le fond noir. Je me laissais glisser dans le spectre des algorithmes et, comme souvent, à la vue de ces courbes dont la sensualité me touchait depuis l’âge de dix ans, j’eus un début d’érection. Je bus une gorgée de champagne pour contrer l’excitation des indices dominants. - De toute façon, ton chalet, tu voulais juste le revendre rapide‑ ment en faisant une plus-value enlevée et montrer à ton père que tu sais encore compter. Pas la peine de t’angoisser. Au pire tu le laisses fermé jusqu’à la pro‑ chaine euphorie boursière. - Putain Arnold, j’en ai déjà 8 de chalets, sans compter les apparts.

- Bon, c’est pas le tout Archi, mais tu me donnes faim avec tes œufs de lompe. On va se manger un truc autre part. Là ça m’angoisse, j’ai l’impression d’être à Courche’ avec tous ces oligarques et leurs clones de Kournikova. Trouvonsnous un rade digne de ce nom. On partit à pied rejoindre le centre. On trouva une brasserie où on nous apporta des huîtres et un bourgogne en un éclair. La première bouteille et les huîtres terminées, on commanda la même chose. Je commençais à ressentir les effets de l’alcool. Une vague de spleen faisait le guet. Je détestais cette sensation d’accablement devant des choses mineures. Arnold ne se gêna pas pour profiter de la brèche. - Bon Archi, c’est quoi cette manie d’acheter des chalets ? OK, la pierre restera stable et tu as moyen de te faire du fric, mais t’as pas l’impression d’être un notaire de province ? Tu veux acheter toute la ville ? Difficile d’esquiver, mais pas au point d’ouvrir mon cœur. Pourtant, c’est bien ce que je fis et j’en fus le premier surpris.

- Je vais t’avouer un truc. Au fond de moi, je n’ai pas l’intention de revendre ce chalet. Depuis que Grand-papa a préféré revendre une grande partie du parc immo‑ bilier, je ressens un manque. Je voudrais que ma famille retrouve son rang dans cette vallée. Bon d’accord, c’est une valeur dormante, mais elle me fait du bien. J’ai besoin de tradition, cela m’apaise. - Waow, la tradition ? Mais réveille-toi Archi, on est en 2013, plus au XVIIIe, tu n’es pas le seigneur du château. Te fais pas chier avec tes chalets, laisse-les aux Genevois et aux Londoniens. Les glaciers fondent, les mon‑ tagnes se cassent la gueule, le taux de pollution est flippant, les remontées sont désuètes, les gens se marchent dessus, l’autoroute est saturée, ça pue. Non mais sans blague, tu ne ressens pas toute cette décrépitude sous le vernis ? Ça grouille de gangrène ce bled. Garde-toi juste deux trois de tes plus belles baraques, vends le reste et concentre-toi sur le marché des céréales, ça c’est l’avenir mon pote.

- T’as qu’à ouvrir ton cœur… et louer… - Arrête. Tu me prends pour mère Thérésa ? Tu veux pas que j’en fasse des logements sociaux, non plus ? Tu me vois aller collec‑ ter quelques milliers d’euros par mois, ou pire, par semaine ? Je ne suis pas un mendiant. Arnold souriait sans sourire, signe qu’il se foutait effectivement un peu de ma gueule. Il connais‑ sait mon côté impulsif et en jouait pour dédramatiser les situations dans lesquelles je me fourrais. Je gobais mon caviar d’une traite et senti la force d’un millier d’esturgeons remonter la mer Caspienne vers mon souffle vital.

Figure 1 : Panorama des Aiguilles de Chamonix


- T’as qu’à organiser un bal des conscrits. Arrête tes conneries. Et puis regarde ce qu’elle est deve‑ nue en 20 ans ta vallée. L’été, c’est Disneyland, manque plus que le feu d’artifice quotidien sur l’Aiguille et les faux guides à moustaches dans les rues. Et l’hiver faut passer au-dessus de 2000 mètres pour respirer et il y a des Goths à cornes qui skient partout dans la mon‑ tagne. Pardonne-moi l’expression, mais “à l’époque”, quand on reve‑ nait de Saint Trop, c’était pour vivre autre chose, une alchimie particu‑ lière, un melting-pot d’amoureux d’une ville tournée vers la mon‑ tagne. Non mais regarde les maga‑ sins, les bagnoles, tu vois vraiment une différence avec ce qu’on fuyait sur la côte ? La deuxième bouteille était bien entamée et on commençait à chauffer. Arnold n’avait pas complètement tort, la modernité ne faisait pas le plus grand bien à la vallée, mais c’était l’un des inévitables paradoxes du progrès. Il n’y avait pas de solution, à moins que les gens n’arrêtent de ne penser qu’à leur gueule. Et dans ce registre, je n’avais pas trop de leçons à donner. - Écoute Arnold, j’ai l’impression que les lignes sont en train de bouger. Il y a des initiatives publiques en faveur du climat. Les gens commencent à comprendre que la vallée est vraiment en danger.

UP

/// WHAT’S

- Dis donc, je ne te connaissais pas ces penchants de rêveurs. Tu veux que je t’emmène assister à un conseil municipal sur les budgets pour que tu te rendes compte dans quelle vallée tu

vis ? Les commerçants, ce sont des commerçants, ils en veulent toujours plus, c’est dans leurs gènes. Et ce sont eux qui font les élections. Alors il faut toujours plus de touristes, toujours plus de passage, toujours plus. Regarde, ils dépensent des masses de fric pour aller chercher des touristes à l’autre bout du monde. S’ils pouvaient, ils ouvriraient un aéro‑ port ici même et feraient venir des A 380 chargés à bloc depuis Moscou, Pékin, Tokyo et Séoul. Non mais franchement, tu crois qu’ils se soucient de l’écologie ? Tu as vu une comète cette nuit ? Tu es fiévreux ? - Ils vont bien être obligés de s’en soucier quand on ne pourra plus respirer tellement il y aura de par‑ ticules fines et autres saloperies dans l’air ! Merde Arnold, bientôt on devra prendre des masques pour aller faire nos courses et les gamins élevés ici seront tout fai‑ blards. La population va bien finir par réagir… 0

Il me regarda avec son air de ne pas y toucher, son sourcil gauche se dressant subtilement. Je ne pus tenir plus longtemps, on partit dans un grand éclat de rire qui fit se dresser plusieurs têtes dans la salle. - D’accord, on ne va pas se stresser pour que dalle. Je garde mes chalets bien fermés en attendant le déluge. Ou alors je les revends, faut que j’arrête avec cette lubie. Prenons ce qu’il y a à prendre. “Live the dream”. Tavernier ! Une autre ! - Ah, tout de même. Tu sais que tu m’as fait peur une seconde. J’ai cru que tu avais viré utopiste. Commençons par nous dégoter de quoi faire la fiesta et célébrer ta nouvelle acquisition, sa nouvelle revente, la faim dans le monde et les moteurs diesel. Chacun pour soi et Dieu pour tous. - Tremblez dans vos chaumières... En attendant, faut que je me rase.

Words : Jag

I

t would have been stupid to do it, but I plunged in anyway with the naivety of a whiting following a bait cast far from the Brittany shores. I’d just bought a chalet for 2 million euros without even taking the time to shave. I was now certain that prices would fall, and that I had been a tad mislead. At first glance, I had lost at least 200,000 euros. Fuck it, may as well celebrate with a hearty English breakfast. I took my brand new Range Rover, a christmas present from my father, down to the restaurant. A five star poached egg break‑ fast would sort me out. But with who? Arnold? - Hi its me. I’m going into town for a late brunch. What are you doing? Are you coming? - No worries man.

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

- Arnold, j’aime cette vallée. Cela remonte à mon arrière-grandpère. Tu te rends compte ? J’ai passé une grande partie de mon enfance ici. J’en ai gravi les sommets, skié les pentes, humé les fleurs, culbuté les filles, elle fait partie de moi…


075 WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

- Perfect. See you there. Still unshaven, I took possession of the bar. Two Slavic couples and a guy who had the air of a lonely, reserved lord filled the room. I ordered a glass of champagne and a plate of caviar to whet my appetite. My Rolex Sky-Dweller indicated that it was 13:54. Arnold would be with me soon. To pass the time, I leafed through a local magazine and found an article to read amongst the glut of adverts for hotels and their de luxe services. This magazine was a great idea! One felt right at home reading it. It really was wonderful to live amongst one’s own people. We even had our ‘seasonaires’, who would happily live in chicken coups in exchange for one days skiing per week. But I wouldn’t like to be seen as the Machiavelli of the service industry. That was what was good about this magazine. Everyone could could take home a slice of the dream, to browse through in their cramped living rooms. As for me, you’ve no doubt already noticed I was born with a silver spoon in my mouth. Of course, that doesn’t necessarily make one happier, but at least you can relax in a spa with a vintage cuvee and know that you are close... to happiness. - Happiness? Don’t get in a sweat about it, we’re going to order some. What was I saying. Arnold was wearing a technical jacket with jeans and some Canadian boots, like the majority of people in town. Everyone here is equal when it comes to clothing, it’s what keeps everyone happy. When we can no longer tell the difference between the good and the ugly, it becomes difficult to know who to send to the guillotine . My caviar and cham‑ pagne appeared under my nose. - Caviar! That reeks of depression. Come on, what’s up?

- I’ve finally bought the Bayer chalet, and I’m pretty sure I’m in deep shit. Have you seen the market this morning? The Chinese will react, and we’ll be the ones who have to take it on the chin. - Stop with this bullshit. Of course I’ve seen the figures, but it’s the same story in Frankfurt and London, it’ll even out. The chinese won’t dive in head first, its not good for business. It’s like one of their chinese proverbs. That said, he brandished the screen of his phone. Multi-coloured curves were dancing around the display. I let myself a glaze over the algorithmic spectrum and, as often happens, and has since I was ten years old, the sensuous lines touched me in a way that gave me the beginnings of an erection. I took a glug of champagne to coun‑ ter the rising excitement. - Anyway, you just need to re-sell the chalet quickly at a small loss and show your father you still know how to work the market. Don’t get your knickers in a twist. At worse you leave it shut until the next stock market boom. - For fuck’s sake Arnold, I already have eight chalets, that’s not even counting the apartments. - Why don’t you open your portfo‑ lio - and rent.

I swallowed some caviar, hardly allowing it to touch the sides, and felt the force of a thousand stur‑ geons vomiting the contents of the Caspian sea into my vital organs. - OK, it’s not so bad Archi, but you are making me hungry with your lumpfish roe. Let’s go somewhere else and eat, this place is making me nervous. I feel like I’m in Courchevel with all its oligarchs and Kournikova clones. Let’s find a place worthy of us. We left and headed for the centre. We found a bistro and ordered oysters and burgundy in a flash. After the first bottle was gone and we’d polished off the oysters, we ordered the same again. I started to feel the effects of the alcohol. A wave of melancholy was creeping up on me. I hated the way these petty concerns made me feel completely depressed. Arnold didn’t hesitate to take advantage of the situation.

- Stop it. Who do you take me for? Mother Teresa? I suppose you want me to provide social housing as well? Can you imagine me going and collecting a couple of thousand of euros every month, or worse, every week? I’m not a beggar.

- Archie, what is this obsession with buying chalets? Ok, so the stone walls will stay a stable investment, and you’ve got enough of them to make some serious cash - why do you insist on becoming some kind of pro‑ vincial overlord? Do you want to buy the whole town?

Arnold smiled without smiling, indicating that he didn’t give one solitary shit about my troubles. He knew my impulsive side, and relished the drama of my failures.

It was a difficult point to dismiss, but it wasn’t the right time to do anything with my chalets. I surprised myself by giving him an answer;


‑ Woah there, tradition? But you’re dreaming Archie, its 2013, not 1700, you’re not lord of the manor. You don’t need to keep fucking around with these chalets, stick to London and Geneva. Glaciers are melting, the mountains are falling down in our faces, creeping levels of pollution, the lifts are outdated, people are walking all over it and the highway’s saturated, it stinks. But seriously, don’t you sense all the decay beneath the veneer? Its like a gangrenous leg, this town. Keep two or three of your nicest properties, sell the rest and concentrate on selling crops that’s the future my friend. ‑ Arnold, I love this valley. It where my roots are, where my grandfather made his mark. Don’t you see? I spent a large part of my childhood here. I’ve climbed the summits, skied the slopes, smelt the flowers, shagged all the girls… Its a part of me…

UP

/// WHAT’S

‑ So why don’t you organize a grand ball for all the high rank‑ ing people in Chamonix? Quit the bullshit and look at what’s happened to your valley in the last twenty years. In summer its like Disneyland, just without the daily firework displays on the Aiguille and the fake guides with false moustaches in the streets. In winter you have to go up to 2000m just to be able to breathe fresh air and there are viking Goths skiing all over the mountain. Pardon the expression, but in “our time” when everyone arrived from St Tropez, we were dreaming of something different, a spe‑

cial chemistry, a melting pot of mountain lovers. But take a look at the magazines, at the cars‑ do you really see a difference between here and what’s happened on the coast? The second bottle of wine was well underway, and things were starting to get a little heated. Arnold wasn’t completely wrong. Modernity hadn’t really done the valley much good, but it was an inevitable consequence of progress. There wasn’t a solution, unless people stopped being

more tourists, always more paths, more routes, always more. They spend thousands and thousands just to go and fi nd tourists from the other side of the world. If they could, they’d build an airport too, and extend the A380 to reach as far as Moscow, Beijing, Tokyo and Seoul. Do you really think they’re worried about the envi‑ ronment? Have you seen a flying saucer this evening or some‑ thing? Have you got a fever? ‑ They’ll be worried about it when we can’t breathe anymore thanks to tiny particles and the rest of that shit in the air! Fuck Arnold, we’ve already got to don masks to do the shopping, the kids are gonna be all choked up by the time they hit their twenties. The population will be finished… He looked at me sarcastically with his ‘you can’t touch me’ face, left eyebrow raised subtly. I couldn’t go on any longer, we col‑ lapsed into fits of laughter making several heads in the room turn.

Figure 2 : l’Aiguille Verte, les Drus, l’Aiguille Sans Nom.

so greedy, and in that respect, I wasn’t really one to talk. ‑ Listen Arnold, I reckon the curves are about to move. There are public initiatives that reflect a change in attitude. People are beginning to understand that the valley’s in danger. ‑ So tell me then, as I’m not a dreamer like you. Do you need me to take you to a council budget meeting for you to realise the reality of this valley you see before you? The traders are traders, they always want more, its in their genes, and they’re the ones running the elections. That means they always vote for

‑Okay, let’s not get stressed over nothing at all. I’ll keep my chalets closed and wait till the next boom arrives‑ or I could resell them‑ I’ve got to stop being so indeci‑ sive! Take the bull by the horns, ‘live the dream’. Barman! Another! ‑ All the same, you had me going there for a second! I thought you’d turned into a crusader! Let’s push the boat out and cel‑ ebrate your newest acquisition. Then the resale, world famine and diesel cars! Everyman for himself and God for All. Tremble in your boots. In the meantime, I need to shave.

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

‑ I’ll let you in on a little secret. Really, I have no intention of selling the chalet. Ever since grandpa sold a big stake in our property portfolio I feel a loss. I want my family to regain their rank in this valley. You could say it was a kind of family honour thing, but it makes me feel good. I need tradition, it soothes me.


WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL? ///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

Lundi - Half price chicken wings - DJ Jimbo Mardi - Live Music The Coolwahs 21:00 Mercredi - Hockey Night in Chamonix NHL Vendredi - Live Music Danger Gary Bigham & The Crevassholes 21:00 Food and Fresh Beer... Beer ya soon !

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350 route du Bouchet Restauration: 16h00 - 23h00 Ouverture: 13h00 - 01h00



LA POTINIÈRE

CHAMONIX MONT-BLANC

Brasserie située en plein cœur de Chamonix Incroyable panorama sur la chaîne du Mont-Blanc

Service non stop de 7h30 à 23h30 Venez découvrir une carte variée qui ravira toute la famille : pizzas, pâtes, spécialités savoyardes et saveurs du monde, crêpes, salades, viandes, fruits de mer…

38 place Balmat, Chamonix - tél : 04 50 53 02 84 - www.lapotiniere-chamonix.com ///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

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ROSE

/// CARRÉ

What’s not so subtle, or sexy, is a bit of Rage Against the Machine set to skiers sliding down and flipping round a snow park, with echoes of “that was awesome” from behind the camera. If a porno ends with “that was awesome”, it had better be titled Bill and Tina’s Sexcellent Adventure.

I don’t care what anybody says, you just can’t beat a good porno soundtrack. The wah‑wah pedal gets about as much action as the actors, and makes a sexier sound than any ‘Betty Bangme’ can. The familiar tones instantly bring to mind, say, a plumber with a pipe to unclog or a mechanic with a battery to jumpstart or a lady cop who needs to address, and then provoke, a noise complaint. Like a Pavlovian response, those funky, dulcet tones start your mouth watering in anticipation of what’s to come.

Bow-chicka-wow-wow

anticipation. excitement. indulgence. when you look at ski porn and real porn, both essentially do the same job - hype us up for the real thing. but which is better - Blizzard of AAHHH’s, or Blizzard of OOHHH’s? Further, or Faster? Deeper, or Deeper?

This is one of the areas the real stuff falls short. How much “back country exploration” can you really watch? Like my grandmother always said, “if you’ve seen one asshole, you’ve seen them all.” Ski porn, on the other hand, shows you places and things you’ve never seen before. Moves you’ve never seen before. Assholes you’ve never seen before.

Exploring the Back Country

By Michelle Webster

OF FLICKS

THE JOY


When it comes to THE shot, the cinematic coup de grâce, let’s be honest ‑ nothing beats a face‑full of the white stuff. Get ready to get it everywhere ‑‑ hair, nose, mouth. Beard. Snow everywhere. Nothing evokes indulgence like seeing someone else get a powder‑shot to the face. It’s a culmination of perfect conditions: weather, timing, temperature, not being too hung‑over, which amalgamate to make the perfect experience – a wash of cold tingly snow up to your eyebrows and the euphoric feeling of floating. The image of skiing to your heart’s content in waist‑deep champagne

Money Shot

powder will stay with you forever. Spunk washes out. When it comes down to it, both ski porn and real porn get us excited and anxious, and both give us ideas of what we might be capable of if only we were better. The difference is purely in the details. One has manly moustaches and one has mountains, one role‑playing the other rail riding, one the Spread Eagle, the other… the Spread Eagle. But in the end, whichever you view, remember you’re only watching someone else ride something, and as everyone knows there’s no substitute for the real thing.

In the end

Shot after shot, people are doing things you wish you could do in amazing locations, making you long you were somewhere, anywhere with snow so you could feel that incredible sensation of powder floating you sublimely down the mountainside. Or flying you across an impossible void only to land on the down slope victoriously in one piece. Or pulling off that insane move that makes your mates drop their jaws in disbelief. That kind of excitement beats the shit out of arses. Pardon the expression.

081


ROSE

/// CARRÉ

anticipation. excitation. pêché mignon. si on les compare, le “ski porn” (expression consacrée pour désigner les vidéos de ski où se succèdent des scènes d’action) et le porno classique (successions de scènes de chairs) s’acquittent de la même besogne : nous faire patienter en attendant de nous dégourdir le(s) membre(s). alors, lequel choisir, Blizzard of AAHHH’s ou Blizzard of OOHHH’s ? plus loin, plus rapide ou plus profond ?

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

Par contre, un morceau de Rage Against The Machine calé sur des skieurs en train de slider ou de tournoyer dans un snowpark tandis qu’on entend “morteLLL” derrière le caméraman, c’est beaucoup moins subtil et, forcément, beaucoup moins sexy. Si une scène de porno se terminait par “morteLLL”, il faudrait probablement appeler le fi lm ‘Rantanplan au Pays des Sept Chiennes’.

On ne m’ôtera pas de l’idée que la bande originale d’un bon porno des familles est imbattable. La pédale wah‑wah s’en prend tout autant que les acteurs et émet des sonorités à faire pâlir les râles de Brigitte Lahaie. Les tons familiers vous rappellent illico, disons, un plombier débouchant une canalisation, un garagiste mettant les mains dans le cambouis ou une gendarmette constatant, puis provoquant, une nuisance sonore. Alors, telle une réponse pavlovienne, aux premiers accords suaves et funky, vous commencez à saliver par anticipation.

Bow-chicka-wow-wow

Par Michelle Webster

LES JOIES DE LA GLISSE

C’est l’un des aspects où le bât blesse. Jusqu’où êtes‑vous prêt à explorer l’arrière‑pays ? Comme disait ma grand‑mère “Quand t’as vu un trou du cul, tu les as tous vus !”. D’un autre côté, le “ski porn” vous montre des endroits et des trucs que vous n’avez jamais vus ; des déhanchements que vous n’avez jamais vus… Et même des trous du cul à peine croyables.

À la découverte de l’arrière-pays


Et quand vient le temps de LA scène, le coup de grâce cinématographique, soyons honnêtes, rien ne vaut un facial. Apprêtez‑vous à en recevoir partout, cheveux, nez, bouche… et même la barbe. De la neige partout ! Il n’y a pas de meilleure évocation du plaisir qu’une gerbe en pleine face. C’est l’association de divers paramètres : météo, synchronisation, température et une gueule de bois supportable qui donne l’équation parfaite ‑ une lessive de neige froide et piquante jusqu’aux sourcils expriment alors la sensation euphorique de flotter. Le fantasme de skier au comble du bonheur dans une neige moussante jusqu’à la taille restera alors gravé à jamais. Quant au jus, ça se rince.

Le cliché en or

Au fi nal, le “ski porn” et le vrai porno nous excitent et nous inquiètent, chacun suscitant des perspectives que nous pourrions atteindre si nous étions meilleurs. La différence est une question de détails. L’un a une moustache virile et l’autre les montagnes, l’un joue et l’autre glisse, l’un fait le grand écart et l’autre… fait le grand écart. Mais en défi nitive, quel que soit le fi lm que vous regardez, n’oubliez pas que vous êtes en train de regarder quelqu’un en train de chevaucher quelque chose. Et, comme chacun sait, dans la vraie vie, il n’y aura pas de substitut. Il n’y aura plus que vous.

Le mot de la Fin

Scène après scène, ces personnages réalisent des choses dans des spots merveilleux et vous font languir de jalousie. Votre bouche se tord à l’idée de ressentir cette merveilleuse sensation de flotter en dévalant une magnifique pente chargée de poudreuse. Ou de voler à travers l’espace pour atterrir victorieusement en un seul morceau. Ou encore, d’effectuer cette figure incroyable qui ferait tomber la mâchoire de n’importe lequel de vos potes. Enfi n, ce genre de sensation qui, pardonnez‑moi l’expression, vous trouerait le cul.

WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

083


DES LIVRES Books

/// DES

LIVRES

Let’s go for some more culture? Don’t be scared it won’t bite! As usual Ernest delivers you some sharp literary advice. On the menu for this winter we have a cartoon and, as part of our commitment to roastbeef and froggie love, a book to read in the invader’s tongue for the frenchies, and another to read in French (don’t be scared we’ve chosen you a very cheesy one) for you goodol’brits. Merci who?

KLEZMER Joan Sfar Attention, vous risquez de siffloter des airs yiddish pendant quelque temps Vous n’aimez pas la BD, grimacez devant les gribouillages de Sfar et les mots Bar Mitzvah vous renvoient seulement à un PMU des quartiers rebeu, oui mais. Faisons un pari. Je vous jure que vous aimerez Klezmer. Klezmer c’est l’histoire d’une bande de musiciens juifs askhénazes rencontrés un peu par hasard. Klezmer c’est de la musique. C’est des balalaïkas, des clarinettes, des tappe-du-pied, de la baston, de la marrade, le grincement triste du violon de Yaacov et la chaleur des courbes d’Hava. Du bout de son pinceau Sfar nous balade dans les rues d’Odessa. L’humour fin et la plume aiguisée, ce français “juif berbère” dit en deux bulles ce que d’autres noient sous deux tomes de banalités. On connaît beaucoup Le chat du rabbin, on ne connaît décidément pas assez Klezmer. Dans tous les cas, Joan Sfar fait partie de ces artistes rares qui parviennent à chatouiller le plus profond de votre petite personne sans vous tendre un paquet de Kleenex. Merci, ça fait du bien. Be careful, you may whistle Yiddish tunes for a while. You don’t like cartoons, you sneer at Sfar’s doodles and the words ‘Bar Mitzvah’ only remind you of a local bar in the arab quarter, OK. Let’s make a bet. I promise you that you’ll like Klezmer. Klezmer is the story of a band of Ashkenazi jewish musicians who meet by chance. There are balalaïkas, clarinettes, foot tapping, fights, laughs, the sad creaking of Yaacov’s violin and the welcoming curves of Hava’s figure. With the tip of his paintbrush, Sfar takes us around the streets of Odessa. Subtle humor and sharp wit, this french ‘Berber jew’ says in 2 speech bubbles what others would lose under 2 tonnes of triviality. ‘Le Chat du Rabbin’ (Sfar’s most popular cartoon) is better known than Klezmer. But in any case, Joan Sfar is one of those rare artists who manage to touch your heart without being too sentimental. Thanks, it feels good.

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

Vous reprendrez bien un peu de culture ? Mais non, ça ne mord pas ! Comme à son habitude Ernest vous glisse ici des conseils littéraires affûtés. Au menu de cet hiver, un peu de BD et, preuve de notre foi en l’amour anglousho-frenchie, un livre à découvrir dans la langue des envahisseurs pour les Français, et un autre à lire en français (pas trop dur, il faut commencer doucement avec ceux-là) pour nos amis Brits. Thanks qui ?


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THE RED PONY Steinbeck WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

Un livre en anglais à lire en anglais pour les frenchies Marre des westerns à la Eastwood ? Tant mieux, car c’est dans une tout autre rythmique que nous plonge le bouquin. Bien sûr, vous aurez droit aux jeans usés, à l’odeur douceâtre des naseaux et même à quelques histoires d’Indiens ; mais même en Santiags dans un livre pour enfants, Steinbeck sait pousser la réflexion. Jody c’est un drôle de petit garçon qui vit dans un ranch en Californie avec ses parents, et Billy Buck, le cow-boy. Et puis vient ce poney roux. Je vous préviens, l’auteur ne fait pas de cadeau. Le vocabulaire est simple et le peu de mots qui pourraient poser pro‑ blème sont vite élucidés par la logique de la situation. Au pire, gardez GoogleTrad sous le coude ; au mieux, laissez-vous porter.

LES CHEMINS DE KATMANDou Barjavel A french book for Rosbeefs Welcome to the swinging sixties! But what were the french getting up to when London starting a sexual revolution? Well apparently they joined in, May ‘68 was born; students, burning cars, anarchy, cobble stones, liberate the common man etc… After it died down all the disappointed students hit the trail to Kathmandu on a psychedelic trip. I guess it should be all peace and love, but in fact it’s just sex and drugs and broken dreams. Barjavel’s version of the sixties is not very realistic,‑ so he should probably stick to Sci-fi… “Les Chemins de Katmandou” was purchased at a car boot sale. As a joke. But I have to say the wild tales kept me hooked to the very end. There is a lot of talking, so it’s quite easy, and good for your french (if you want to speak in hippy slang from the sixties). But it probably won’t impress any intelligent french person in the slightest.


Comment survivre cet hiver (en direct de chez Mamie).

1 Ce n’est plus un secret. Conjuguer boulot, ski et fiesta à gogo pendant toute une saison demande un don de soi tout particulier. Bonne nouvelle pour ceux qui auraient tendance à perdre la main, 2 à 3 cuillères de levure de bière par jour vous redonneront une forme olympique.

/// DIY

2 Ça braille devant la gare après une journée de ski, un paquet de Gitane dans chaque poche, on se retrouve dehors en tee-shirt. Seulement voilà, maintenant vous toussez et la gorge pique. Pas de panique, Ernest est le roi des potions magiques : Faites infuser 2 cuillères à soupe de thym dans l’eau bouillante. Filtrez et ajoutez le jus d’un demi-citron agrémenté de 2 cuillères à soupe de miel. À déguster dans une grande tasse, environ 4 fois par jour, au chaud dans son lit. Si la cuisine est vide, gargarisezvous d’une cuillère à soupe de sel dans une tasse d’eau toutes les heures. Et quand vous sentez que la crève monte, croquez une gousse d’échalote crue, ça la coupe. Hummm, merci qui ?

3 Grosse journée de ski, vous rentrez l’esprit léger mais les premières courbatures pointent déjà le bout de leur acidité. Foncez donc vous enfiler une mousse. Les levures contenues dans la bière sont riches en sels minéraux et oligo-éléments permettant de rétablir l’équilibre acido-basique de vos cuissots. Il semble qu’une seule suffise. 4 Des problèmes de transpiration excessive ? Embaumez-vous les aisselles de vinaigre de cidre ! Son action régulatrice du mécanisme de sudation fera oublier votre doux fumet de vieille bique. 5 Vous vous êtes brûlé la langue. C’est moche. Laissez Ernest vous glisser un carreau de choc sur cette égratignure et faites fondre. Il paraît que ça soulage, on veut bien le croire. 6 Quatre fois qu’on se casse la gueule sur le palier, c’est marre ! Si vous avez une cheminée récupérez-en les cendres et répartissez-les sur les passages

7 Asthmatique ou victime de quelques problèmes respiratoires ? Croquez dans un poisson vivant. Voilà, vous savez. Vous ne pourrez plus venir vous plaindre. 8 Bonus printemps. Ernest se fait avant-gardiste. Les lendemains de rave party champêtre se font difficiles, votre estomac se venge et vous renvoie un bon pic d’acidité. Tendez le bras et gagnez la partie. Mangez une limace.

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

Les conseils pratiques d'Ernestine

à risques. Si vous n’en avez pas, tant pis pour le fémur de la voisine Germaine.


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Ernenstine’s practical tips

WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

for surviving the winter (straight from Grandma).

1 It’s no secret. Mixing work, skiing and partying to the max for an entire season requires a certain amount of self-sacrifice. The good news for those who have a tendency to let things get out of hand is that a daily dose of 2 to 3 spoonfuls of brewer’s yeast will get you back in Olympic shape in no time.

2 Yakking away in one of the bars by the station, a packet of fags in each pocket, you end up outside in just a t-shirt. And now you find yourself coughing with a stinging throat. Panic not! Ernest is the king of magic potions: Infuse 2 tablespoons of thyme in boiling water. Strain and add the juice of half a lemon along with 2 spoonfuls of honey. Drink a big cupful of this, around 4 times a day, cozied up in bed. If the cupboards are bare, gargle a tablespoon of salt mixed into a mug of water on the hour every hour. And when you feel a cold kicking in, nibble on a shal‑ lot - that’ll stop it in its tracks. Hmmmm who are we meant to be thanking here? 3 You’ve had a big ski day and you return home in good spirits but the aches and pains are already setting in. The answer get stuck into a cold frothy one. The yeast contained in beer is rich in mineral salts and trace elements which will help to re-balance the acid-base level in your pins. Apparently just one will suffice.

4 Do you have a problem with excessive perspiration? Rub your armpits with cider vinegar! The regulating action this will have on your sweaty pores will make your old-fogey pong a distant memory. 5 You’ve burnt your tongue – not pretty. Let Ernest slip a square of chocolate on the wound and let it melt. Apparent‑ ly this will ease the pain, and we’d love to believe it. 6 There are only so many times you can take smashing yourself up slipping on the front steps! If you’ve got a fireplace, scoop up some ashes and sprinkle them on the slippery patches. If you haven’t got any ash, then it’s too bad for your old neighbour Germaine’s thighbone. 7 Perhaps you’re asthmatic or suffer from breathing problems? Just take a bite of a living fish. There you have it. Don’t come whinging to us anymore. 8 Bonus springtime tip, Ernest is going to be a trendsetter with this one. The day-after the night-before rustic rave-party is never easy; your stomach is seeking revenge and giving you a sharp acid kick. Trust us on this one and you can win out – all you need to do is eat a slug.


ernest s’est acoquiné avec le site epic tv et vous offre de quoi vous rincer l’œil question sports extrêêêêêêêêmmmmmmmmes. pour satisfaire vos envies cinématographiques, il suffit de vous connecter sur la plateforme www.epictv.com via votre compte facebook, puis d’entrer le code suivant : ernest2013. À vous les myriades de péloches gratos six mois durant !

ernest slept with epic tv and can now offer you some extrêêêêêêêêmmmmmmmm sports screenings. to satisfy your fi lm cravings simply log into www.epictv.com via your facebook account and enter the following code: ernest2013. You get a myriad of free movies for six months!

MALTESE FLAMINGo greg stump

TV

/// EPIC

Hunter S. Thompson’s favorite ski movie (well that’s what the cover says)! Greg Stump, to whom we owe the cult‑like Blizzard of aahhh’s, starts us off in the mad max‑style 4X4 of the Maltese Flamingo Crew for a trip around the Alps and some American resorts. The fi lm immerses us into the freestyle fun of the 80’s, the heyday of ski‑ballet when skis were proudly sporting

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

Le fi lm de ski préféré d’Hunter S. Thompson (enfi n c’est ce que dit la jaquette) ! Greg Stump, à qui l’on doit le cultissime The Blizzard of Aahhh’s, nous embarque dans le 4x4 mad maxien du crew Maltese Flamingo pour une virée dans les Alpes et les sta‑ tions américaines. Le fi lm nous plonge dans le fun du freestyle des années 80, époque bénie du ballet où les skis affichaient fièrement 69mm au patin. Comme tous les grands crus, il s’est bonifié avec le temps et, contrairement à certains de ses contemporains, il ne comporte pas de longueurs. Mention spé‑ ciale pour la scène du saut skis aux pieds depuis la montgolfière. À regarder rapido pour peau‑ fi ner votre technique de ski de bosse pour le Hot‑Dog Day ! a 69mm waist. Like a good wine it has improved with age, and unlike some others from the same period, it doesn’t drag on. Special mention to the scene where they jump from a hot‑air balloon with their ski’s on. A must‑see for those looking to refi ne their mogul technique for the Hot Dog Day!


WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

ron golby

Pirate for the Sea, documentaire réalisé par Ron Golby, retrace la vie et les combats du plus fameux des “terroristes” environnementaux : Paul Watson. Prenant pour point de départ son engagement dans la création de Greenpeace, le fi lm revient sur les raisons qui ont poussé le capitaine à créer sa propre organisation, Sea Shepherd (‘berger de la mer’). On navigue de victoires ‑ le capitaine aurait à son tableau de chasse 9 baleiniers ‑ en défaites, dont ses démêlés au Costa Rica qui lui ont valu une notice rouge d’Interpol en juillet dernier. A regarder d’urgence puisque Paul Watson vient d’annoncer sa démission de la présidence de Sea Shepherd et du capitanat de Steve Irwin, le navire amiral de la flotte, afi n de protéger la fondation de ses déboires judiciaires. Également à regarder d’urgence pour réveiller l’activiste environnemental qui sommeille en chacun des lecteurs d’Ernest. A documentary directed by Ron Golby, Pirate for the Sea traces the life and battles of one of the most famous environmental ‘terrorists’; Paul Watson. Starting with his involvement in the creation of Greenpeace, the film looks at the reasons that led the captain to create his own organization, ‘Sea Shepherd’. We follow the victories (the captain can claim the sinking of 9 whaling boats) and the defeats, in particular the troubles with

Costa Rica (2002), which earned him an Interpol “red notice” last July. A must‑see right now; since Paul Watson has announced his resignation as President of Sea Shepherd and captain of the Steve Irwin ship in order to protect the foundation from his legal setbacks. A must‑see right now; to awaken the environmental activist lying dormant in each of you Ernest readers.

WE – A CoLLECTIoN oF INDIVIDuALS cody parker et peter alport

Pour ceux qui ne connaissent pas la teneur des vidéos de freeski, il s’agit généralement d’une succession de scènes de ski accompagnées de musique et parfois entrecoupées de scènes du quotidien. WE ne déroge pas à la règle et, comme son nom l’indique, il s’articule autour d’une joyeuse bande d’individualités qui s’égaie avec panache dans la neige ou sur des escaliers pendant 50 minutes. Et si ce fi lm est plutôt destiné à un public averti, on y voit des trucs tout de même assez dingues pour les néophytes. Un 1/3 freeride, 1/3 backcountry et 1/3 freestyle urbain, on se laisse (parfois) bien entraîné par son rythme et l’accord image/son. Pour ceux qui ne connaissent pas le freestyle urbain, vous allez vraiment en prendre plein les yeux. C’est du lourd.

For those of you unaccustomed to the content of freestyle ski fi lms, there is usually a succession of ski‑scenes accompanied by music occasionally interspersed with scenes of everyday life. WE is no exception to the rule and, as its name suggests, it revolves around a merry band of individuals who amuse themselves in great style on snow or on stairs for 50 minutes. And even though this fi lm is tailored towards freestyle fans, we still see some pretty crazy stuff that everyone can appreciate. One third freeride, one third backcountry and one third street freestyle, it’s fast tempo and the great editing keeps you hooked. For those who haven’t seen much urban freestyle skiing, you should really go and fi ll up your eyes. It’s big.

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PIRATE FoR THE SEA


LA CHAMONIARDE au service des pratiquants de la montagne SoCiÉTÉ de PrÉVenTion eT de SeCoUrS en monTaGne de ChamoniX

Q

uoi de plus remarquable et responsable pour un alpiniste, randonneur, ou skieur de pouvoir par lui-même, en se formant et s’informant, réduire les risques liés à sa pratique tout en sachant qu’il peut compter sur la formidable chaîne de secours en montagne de Chamonix en cas de malchance ou de mauvaise appréciation ? Car si nous ne pouvons pas maîtriser les avalanches, les éboulements et les chutes de séracs, nous pouvons en revanche adapter nos comportements, nos choix ou encore notre matériel. Le facteur humain est souvent à l’origine des accidents. Des distances de sécurité et un encordement adaptés, un matériel adéquat… peuvent, à défaut de les éviter, en minimiser les conséquences. C’est dans ce but que les institutions, les professionnels du secours et de la montagne, les clubs et individuels, se sont regroupés au sein de l’association La Chamoniarde. L’intitulé de la Chamoniarde, société de prévention et de secours en Montagne, montre clairement les deux axes de travail prioritaires de la structure. L’Office de Haute Montagne et le Pôle-Montagne-Risk sont le fer de lance du volet prévention de La Chamoniarde. Côté secours, l’organisation est atypique et propre à l’histoire de notre vallée. Mais les limites et prérogatives des intervenants du secours ne sont pas restrictives et tous travaillent dans l’unique objectif du bien des victimes d’accidents. Le président, Christophe Boloyan

LES YETIS 5 CLiPS innoVanTS & hUmoriSTiQUeS


Maison de la Montagne Dernier étage

ohm

aCTionS de PrÉVenTion

Un lieu unique au monde où, tout au long de l’année, une équipe entretient des liens étroits avec les alpinistes, les randonneurs, les gardiens de refuge, les secouristes, les professionnels de la montagne afin de diffuser des informations ponctuelles sur la qualité et la praticabilité des itinéraires.

• Formations sécurité en montagne hiver et été adultes • Formations sécurité en montagne hiver jeunes • Prévention auprès des scolaires • Flyers et fichettes sécurité montagne • Films de sécurité • 3 Parcs DVA dans la vallée • Stand prévention sur événements sportifs et touristiques • Soirées neige et sécurité • Application smartphone/iPad

PÔLe monTaGne riSK Un espace de découverte et d’apprentissage des risques en montagne. Les animations scolaires permettent de sensibiliser la jeune génération de pratiquants aux risques de la montagne.

SeCoUrS La Chamoniarde fédère tous les acteurs du secours en montagne de la vallée : • le PGHM, le SMUR, les médecins de l’EMHM, les pisteurs secouristes, la Sécurité Civile, le DAG et les pompiers assurent le secours au quotidien. • Ponctuellement, en cas de nécessité, les maîtreschiens, les CRS de montagne, la Compagnie des Guides de Chamonix, les écoles de ski, l’ENSA et le CMBH sont appelés à intervenir. • Nombre de secouristes individuels s’investissent également en adhérant à La Chamoniarde.

Les ressources : Les locaux utilisés par la Chamoniarde appartiennent à la Ville de Chamonix qui prend également en charge les salaires. Le fonctionnement de l’association et les actions qu’elle mène dépendent de subventions publiques et privées (convention de partenariat avec la Compagnie du Mont-Blanc en particulier). Des financements européens complètent les ressources de la Chamoniarde dans le cadre de projets ciblés menés en partenariat avec la Fondation Montagne Sûre (Vallée d’Aoste).

rÉSeaU radio La Chamoniarde est l’instigatrice et la gestionnaire du réseau radio Sécurité Alerte Mont-Blanc. Elle s’est également vue confier la gestion du GRA (Grand réseau Radio des Alpes) qui fédère 5 réseaux d’alerte : SAMB - Vanoise - Dauphiné Oisans/Écrins - Ubaye/Alpes de Haute-Provence.

La Chamoniarde est aussi à la source de nombreuses actions de secours : - développement de matériel de secours - organisation d’exercices de secours - secours sur les événements sportifs - formations de secours avec la FFSS

www.chamoniarde.com

UN NOUVEAU TON DONNÉ À LA PRÉVENTION EN MONTAGNE par La Chamoniarde


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Ernest célèbre le trentième anniversaire du plus cool des extraterrestre et invite E.T. en styliste de ses pages modes vintage.

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Ernest invites E.T. to style the vintage fashion pages and celebrate the thirtieth birthday of the coolest alien.

* POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

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* “Il ne te fera aucun mal Gerty.” / “He wont hurt ya Gerty.” Elliot : Pull / Jumper – vintage. Salopette en jean / Dungarees - Faite main / Hand made. Gerty : Casquette en polaire rose / Pink fleece cap – Conte of Florence. Chemise / Shirt – vintage. Pull / Jumper – Vintage. Mike : T-shirt Giants – vintage. Jogging violet / Purple joggers - Good news (vintage !)

/// MODE

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WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

* * Chinese cat - Angkor store

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alimentation asiatique

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* * * “- Elliot, Elliot...” / “- Elliot, Elliot...” “- Je lui ai appris à parler, il peut parler maintenant” / “- I taught him how to talk now, he can talk now” E.T. : Chapeau melon / Bowler hat – vintage. Cardigan noir et blanc / Black and white cardigan – vintage.

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Robe Jaune / Yellow dress – vintage.

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silver bracelet – vintage. Bague / Ring: Fait-main - handmade

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Bracelet gay / Gay bracelet : cadeau d’un vide grenier - carboot sale freebie, Bracelet noir et argenté / Black and

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/// MODE

POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?

“E.T, home, phone!”


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Elliot : Sweat à cappuche rouge / Red hoody – Volcom (vintage). Jeans – Carhartt. Chaussures / Shoes - Vans.

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Mike : Sweat à cappuche gris / Grey Hoody – H&M. Jeans – Cliché. Chaussures / Shoes - Alife. Greg : Casquette / Cap - Beaver patrol. Casque / Headphones - Sony. Sweatshirt - Vintage Vail ski resort. Manteau / Coat - Vintage Levi’s. Jeans - WESC. Caussures / Shoes - Vintage puma. Steve : Casquette / Cap - VintageLunettes de soleil / Sunglasses - Loubsole Polaire noire / Black fleece -

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Rossignol Blazer - Vintage. Tyler : Cagoule / Balaclava - Vintage. Blouson aviateur daim / Suede bomber acket - Vintage Jeans - Vintage. Chaussures / Shoes - Vans.

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WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

* “On l’a fait !” / “We’ve made it!”

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POURQUOI ROBIN DES BOIS OUVRE LA PORTE ?


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pour nos amis anglosaxons un bonne remise à niveau grammaticale et people. 01

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WHAT DO YOU CALL A RABBIT WHO IS REALLY COOL?

15 09 05

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VERTICALEMENT

1. PERSONNALITÉ :

8. COMMUNAUTÉ :

à la recherche de la nouvelle star cosmique.

hypersportives la journée, gravlax en soirée. Saumons aux bons jambons. Montables et démontables.

2. HOMME POLITIQUE FRANÇAIS : un sourire

cristallier. A saisit le bon train.

3. HOMME POLITIQUE ET

9. PROFESSION : divinité locale.

ALPINISTE FRANÇAIS : on ne

10. COMMUNAUTÉ :

lui sert plus la pince.

écrevisses sur les pistes, noirs au comptoir.

4. PERSONNALITÉ : en voiture pour Lognan.

5. BAR :

plus spiritueuse que spirituelle. 6. BAR : musique appréciable, accueil exécrable. Chauve qui peut !

7. HOMME POLITIQUE

FRANÇAIS : copinou de Gérard Holtz, sur liste d’attente pour le Mont-Blanc.

1) QUE DIT UN PHOTOGRAPHE QUI ZOZOTTE À DES VACHES ? 2) COMMENT S’APPELLE UN CADDIE VERT JAUNE ROUGE AUQUEL ON DOIT-OBÉIR À TOUT CE QU’IL DIT?

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HORIZONTALEMENT

11. AROMATE :

téléphérique artificiel.

12. INFRASTRUCTURE : on peut enfin y toucher le fond.

CE SONT DEUX CHIENS QUI ENQUÈTENT SUR LA MORT D’UN AUTRE CHIEN: - “J’AI TROUVÉ DE QUOI IL EST MORT !” - “DE QUOI ?” - “D’OVERD’OS” ‘’I WENT TO THE ZOO THE OTHER DAY, THERE WAS ONLY ONE DOG IN IT, IT WAS A SHITZU.’’ A DYSLEXIC MAN WALKS INTO A BRA.

13. PROFESSION :

prophète du rouge. 14. SPORTIF : il se décarcasse. 15. BAR : tout au fond en bas à gauche. Entrée et sortie par la porte de service.

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L G J M B E U A X S

1) Ne Bouzez plus ! ‑ 2) Jah Kaddie

LES MOTS CROISÉS ERNEST MAUVAIX FOIES GARANTIS !


AIDEZ-NOUS À SAUVER LES ORANGS-OUTANS DE VAUDAGNE ! HELP SAVE THE VAUDAGNE ORANGUTANS! here endeth the chamoniardocultural-swapshop lesson and that means it’s time for the collection plate to be passed around! don’t leave! were you really going to just toddle off without giving a small helping hand to your best mate? think about the editorial advisors humidor, the graphic designers gucci collection and the editor-in-chiefs thoroughbred arab horses. do you think these things grow on trees?

/// TUNES

PARCEQUE FRERE TOQUE !

voici venue la fi n de la grand-messe chamoniardoculturo-comptoirdesque, et c’est justement l’heure de la quête. ne partez pas ! c’est à peine croyable, vous alliez vraiment vous faire la malle sans donner un petit coup de pouce à votre meilleur pote. la cave à havane du conseiller de rédaction, les masseurs thaï de la graphiste et les pur-sang arabes du rédac’ chef, vous croyez quoi ? que ça pousse dans les sapins peut-être ?


099 A HIP-HOPPER!

Comme vous le savez, Ernest est entièrement tributaire de la pub et tout le monde bosse à l’œil. On a donc décidé d’asseoir un peu nos séants en proposant à notre fidèle lectorat de nous aider.

As you know, Ernest relies entirely on advertising revenue and all of the staff work for free. So we’ve decided to sit back for a bit and ask our loyal readers to help us out.

Devenez donc dès aujourd’hui membre de l’asso‑ ciation l’Opusdei tecrew (celle‑là même qui nous sert de société écran) et soutenez l’amoralité publique.

From today you can become a member of the Opusdei tecrew association (the one and same which acts as a shell company for us) and support public immorality.

En échange, vous deviendrez membre d’une secte totalement opaque, recevrez toutes les infos confidentielles sur votre mail (guest list, open bar, tapis rouges, carrés VIP en tous genres) et recevrez un cadeau surprise ! Mais surtout, vous participerez à un effort citoyen pour que nous puissions continuer à défendre les orangs‑outans de la réserve naturelle de Vaudagne sur Arve. (Oui votre argent servira aussi à fi nancer ce nouveau canon anti‑martiens, mais c’est encore une autre histoire).

In return, you’ll become a member of a completely obscure sect, receive all of our highly confidential news direct to your inbox (guest lists, open bar nights, red carpet events, lots of other VIP‑type things) and you’ll receive a surprise gift! But most importantly you will be participating in a civil effort to ensure that we can continue to protect the Vaudagne sur Arve orangutans. (And yes, your money will also fund a new anti‑alien missile launcher but that’s another story).

en vrai, ernest à besoin de votre aide ! Le montant de la participation est libre et débute à partir de 10 euros (la liberté a un prix). Remplissez le formulaire ci‑dessous et renvoyez‑le accompagné de votre participation à :

for real, ernest needs your help! Membership is free; with prices starting from 10 euros (freedom has a price). Fill in the form below and send it along with your subscription to:

tonton ernest Magazine 338 ch piralotaz les bossons 74400 chamonix

Merci !

(quand même) NB : Un surplus de karma céleste est proportionnellement offert à toute souscription.

thank you!

(We haven’t forgotten our manners). Nb: A surplus of celestial karma is offered in direct proportion to the monetary sum paid by each subscriber.

/// NOM : /// PRÉNOMS : /// COURRIEL : /// ADRESSE : /// TÉLÉPHONE : /// MENSURATIONS (OBLIGATOIRE) :


Julien Arrial

/// HOM-

MAGE

Salut le castor !


101 Valentin Lafouge ( 04 / 08 / 1987 - 07 / 05 / 2012 )


Gentlemen’s Club

From Mid-December to Mid-April 11 pm to 7 am, 7/7

Up to 30 glamorous full nude dancers from around the world 27 Rue de la Tour - 74400 Chamonix Mont-Blanc Alpes Angels is located in the heart of Chamonix, on the left of the Casino Alpes Angels est situé au coeur de Chamonix, à gauche du Casino www.alpesangels.com - info@alpesangels.com L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A CONSOMMER AVEC MODERATION



©remybarreyat.com

FOLIO

/// PORT-


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