URBAIN tanger
Mahi
Binebine Résister et vaincre... avec le sourire !
rencontres - actualités - société - culture - agenda - adresses mensuel gratuit - n°7 - juillet-août 2013
é“dito
SÉRIEUSEMENT ?
Ça y est. Ils l’ont fait ! Les Stones ont chanté, en plein coeur de la kasbah, pour une poignée de chanceux prévenus quelques heures seulement avant le concert et littéralement en transe. Il faut dire que le spectacle fut incroyable. Ils étaient là, en chair et en os, entourés de tous leurs amis : Madonna, Bowie, Prince et les Dire Straits... Tous avaient répondu “Présent !” pour un hommage féerique aux géants du rock... Nous dédions cette “fausse Une” au Passager de la pluie. Le Tangérois qui se dit voyageur. Le voyageur qui se prétend Tangérois. L’anonyme suspicieux, le triste sire dénué d’humour qui ne sait décidément pas aimer Tanger. Oui, les Stones, c’est un peu notre Arlésienne à nous. La première fois, tout le monde y a cru - nous y compris. “De source sûre”, ils en avaient parlé. Mais en vraies stars, imprévisibles, ils ont manqué à l’appel. La seconde fois, nous n’y croyions plus. C’était une bonne blague, un clin d’oeil, et nos lecteurs ne s’y étaient pas trompés en riant de bon coeur avec nous. Alors finalement, merci à lui de nous avoir permis d’y revenir. Parce que c’est cela, Tanger. Un “désert culturel ”, comme le dit notre “Passager”? Certes pas. Mais Tanger n’est pas Paris, Londres ou Marrakech. La Perle du Détroit est une ville d’humeurs, de rumeurs, d’éclats de rire, d’humour et de cachotteries. Tant qu’on ne l’a pas compris mieux vaut, en effet, passer son chemin.
“
Nous vous souhaitons à tous un bel été, un excellent Ramadan et un très bon moment de lecture... même sans Jagger.
Christine Cattant et Othman Noussairi
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URBAIN tanger
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Othman Noussairi Christine Cattant Stéphanie Gaou Mouna Sebti Crevette In Tangier Imane A. Kettani, Mohammed Al Kh., Khadija Barkani, Ali Bobo, Estelle Du Brusc, Stéphanie Gaou, Christine Cattant
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URBAIN
Sommaire
juillet / août 2013 / N°7
tanger
28 Mahi
© D.R.
Binebine 6 ACTUALITÉS
6 Courrier des lecteurs 8 Nouvelles de la ville
10 SPÉCIAL RAMADAN : PETIT TOUR DES FTOURS 12 Rendez-vous en ville 14 Actus Maroc 16 Actus décalées
18 À LA UNE
18 FIGURES 6 - Itaf Benjelloun : La Belle Discrète 24 LA CHRONIQUE DE LOTFI AKALAY 26 RENCONTRE QDP à Guidi
28 Mahi Binebine : l’interview 36 CULTURE 36 40 44 48
VISIONS DE TANGER Votre concours photo AGENDA CULTUREL Musique, expos... CINÉ À l’affiche LIVRES La sélection du mois
54 SOCIÉTÉ
54 ON EN PARLE Les Brèves d’URbain 56 TANGER VUE PAR... CHRISTOPHE TISON
60 DÉCOUVERTE
60 WEEK-END Essaouira, autrement 66 EXPOSITION “Où est passée Colette ?”
68 PRATIQUE
70 CONSO Les bons plans d’un Tangérois 71 RECETTE La Tagra express de Kamal
72 UTILE 72 74 75 76
Urbanoscope Annonces immobilières Carnet d’adresses Points de distribution
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Actus
vous nous avez écrit...
courrier des lecteurs
sur contact@urbainmagazine.com
Mais… c’est Younès ! Comme chaque mois, j’ai lu en juin votre magazine en ligne depuis le village d’Auvergne où je réside. Une publication découverte un peu par hasard au gré de mes recherches sur la toile. Je ne possède pas d’attache particulière avec Tanger, si ce n’est quelques courts séjours par le passé et beaucoup de tendresse pour cette ville atypique. Et le plaisir, cette fois, de découvrir le portrait de Younès Bouab. Son visage, à la Une, me parle mais sans que je sache vraiment pourquoi. En lisant, je comprends que c’est cet acteur admiré quelques semaines plus tôt dans Cheba Louisa, film sympathique projeté dans le petit cinéma de province que je fréquente assidûment. Une raison supplémentaire pour m’être régalée en vous lisant. Sylvie G.
Parfums tangérois
Un peu de rêve… Quel bonheur, cet article sur le yacht la Sultana dans votre numéro de juin ! Il m’a fait rêver et m’a donné des envies de vacances. J’aimerais tant être au rendez-vous lors de son premier départ du port de Tanger. Merci à vous de m’avoir offert ce petit moment d’évasion… Abdeslam
Belle découverte J’ai pu faire la découverte du travail du peintre Ouarzaz - avec lequel je partage le patronyme - dans son exposition juste avant qu’elle ne se termine grâce à votre excellent article qui m’a donné envie d’aller faire un petit tour du côté de la lumineuse galerie Delacroix. Une belle révélation que je vous dois. J’ai en outre vraiment apprécié de faire la connaissance de ce petit homme modeste et talentueux grâce à votre très belle interview. Bravo ! Saïd El Othmani
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J’ai cuisiné la bissara de votre recette. Elle était délicieuse et j’ai fait plaisir à toute ma petite famille. Merci ! Une lectrice par mail (…) Continuez de nous régaler avec votre exploration du patrimoine culinaire tangérois et du nord marocain, il le mérite. Farid Hilal
LA PISCINE
CLUB - RESTAURANT - BAR
Plage de Sidi Kacem - Tanger 06 76 66 83 38 - 05 39 93 55 82 remirelais@hotmail.fr
nouvelles de la ville
Actus
infos tangéroises
ACTUS AQUATIQUES Une petite tasse ?
l’eau et du milieu, des déchets, environnement général et gestion du site, éducation à l’environnement), il faudra aller faire trempette à Mdiq, Fnideq, Achakar ou à Asilah sur les plages Sol et Ba-Kacem.
Se jeter à l’eau pour l’Eldorado
Dans tout le Royaume, 350 plages ont été candidates pour des prélèvements en vue de se voir décerner le fameux « Pavillon bleu » des plages propres. Seules 25 en ont été récompensées, soit à peine plus de 7%. Et près de 3% ont été jugées impropres à la baignade, soit 10 plages, dont 3 à Tanger ! Il s’agit des plages de Tanger-ville, dans laquelle sont encore déversées des eaux usées, de Jbila et Merkala. Pour profiter du Pavillon bleu (qualité reconnue en matière de gestion de
ACTUS DES BOITES Renault et l’environnement : exemplaire ! Le dossier Mécanisme de Développement Propre, relatif aux réductions d’émissions directes de CO2 de l’usine Renault de Tanger a été enregistré par les Nations Unies dans le cadre du Protocole de Kyoto. Une consécration pour ce projet qui a intégré avec succès les valeurs environnementales dans sa conception. Limitation des rejets de dioxyde de carbone dans l’air, économies d’énergie, maîtrise de la consommation d’eau… Des systèmes originaux qui utilisent des ressources locales inédites telles que des déchets de bois, importés d’Espagne et provenant de coupes d’arbres réalisées dans le cadre de la lutte contre les incendies forestiers,
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• Tarifa : L’arrestation remarquée, à Tarifa, d’un Algérien de 48 ans caché sous le flotteur d’un ferry rapide, à quelques centimètres seulement des puissantes hélices, porte à 61 le nombre des personnes arrêtées par la police espagnole dans le petit port andalou sur les cinq premiers mois de l’année. • Port Tanger Med : Le port du détroit est sous étroite surveillance. Un dispositif complexe (IMARSEC de Cassidian) composé de centaines de caméras, capteurs, scanners et détecteurs de battements de cœur ( !) permet de veiller à sa sécurité. Les enjeux sont commerciaux, mais également liés aux risques du terrorisme, du trafic de drogue et… des candidats à l’exil. Un rapport fait état de 700 tentatives d’intrusion en moyenne dans le port chaque mois, notamment de jeunes gens tentant de se dissimuler dans des camions en partance pour l’Europe. des noyaux d’olives, issus des presses des régions environnantes ou des noyaux d’argan, ce qui permet en outre d’apporter des revenus supplémentaires aux population du sud du pays vivant de la collecte des fruits de l’arganier.
En bref - En bref - En bref - EN BREF
Partenariat Le Consortium de la zone franche de Barcelone (CZFB) vient de signer un accord de collaboration avec la zone franche de Tanger (TFZ) afin de favoriser un rapprochement entre ces deux zones logistiques et de renforcer les liens entre la Catalogne et le Maroc. Immobilier Selon le HCP et la FNPI, le secteur immobilier connaît, depuis 2012, une grave déprime. Les gens n’achètent plus et Tanger est frappée durement par cette crise. Pour les promoteurs et les propriétaires, il serait temps de revenir à des prix plus réalistes et en adéquation avec le marché.
Actus
Petit tour des Ftours spéc ial Ram ada n
Le Ftour, un repas familial qui prend des allures de fête lorsque le Ramadan prend place en été. C’est l’occasion de se retrouver entre amis sur les terrasses des restaurants ou au bord des piscines des hôtels pour partager un vrai moment de détente et de convivialité. Voici quelques idées de Ftours sympas à prendre à l’extérieur, simples ou chics, calmes ou animés, en fonction de vos envies et de votre budget. Ramadan Moubarak !
À l’hôtel El Minzah
Buffet de boissons et de mets marocains servi en bordure de piscine, accompagné d’une animation musicale andalouse. 230 DH par personne (tarif négociable pour les groupes à partir de 15 pers.). 85, Rue de La Liberté - Tanger - Tél. : 05 39 333 444 Fax : 05 39 333 999 - www.elminzahleroyal.com
À la maison d’hôtes Dar El Kasbah
Ftour traditionnel sur la terrasse. 70 DH par personne Tél. : 05 39 37 13 71 - www.dar-kasbah.com contact@dar-kasbah.com
À l’hôtel Andalucia
Buffet au bord de la piscine et dans le restaurant « L’Epicerie » et orchestre andalou. 240 DH par personne (tarif de groupe : 200 DH à partir de 10 pers. et 190 DH à partir de 50 pers.) Route de Cap Spartel - Tél. : 05 39 37 37 39
Au restaurant L’Adresse
Banquet traditionnel (soupe, tagines…). 200 DH par personne. 9 Route de Tanja Balia - Tanger (300 m après l’hôtel Ibis) - Tél. : 05 39 30 16 72 / 06 42 57 19 19 www.restaurantladresse.com
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A Ftour du coeur Ramadan 1434
Au restaurant Le Salon Bleu
Ftour traditionnel sur les terrasses. 70 DH par personne. Grande place de la Kasbah - Tanger Tél. : 05 39 37 16 18 - 06 62 11 27 24
Après une première édition réussie l’an dernier, l’association Maroc 21 renouvelle son opération « Ftour du Cœur » à Rabat, avec pour objectif de servir chaque jour 1200 repas de Ftour aux personnes démunies pour leur permettre de rompre le jeûne dans un cadre festif, familial et de solidarité, soit 36 000 repas au total durant le mois de ramadan. L’opération devrait être étendue l’an prochain à sept villes du Maroc, dont Tanger. Pour faire un don ou aider l’association en tant que bénévole si vous séjournez dans la capitale, contactez Maroc 21 sur ass.maroc21@yahoo.fr.
À l’hôtel Husa Solazur
Buffet autour de la piscine. 250 DH par personne. Avenue Mohammed VI - Tanger Tél. : 05 39 34 83 83
À l’hôtel El Oumnia Puerto
Buffet autour de la piscine. 180 DH par personne (90 DH / enfant); 10, Avenue Beethoven - Tanger Tél. : 05 39 94 03 67
Au club La Piscine
Buffet complet, boissons comprises. 200 DH par personne. Jeux à la disposition des clients (Scrabble, fléchettes, cartes, etc.), animation et DJ jusqu’au S’hour (3 h du matin), où un menu à la carte sera servi (brochettes, grillades, boissons). À côté du restaurant l’Océan - Plage Sidi Kacem - Tanger Tél. : 06 60 60 04 21 - remirelais@hotmail.fr
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rendez-vous en ville
Actus
… Faire garder Médor Pension l’Elite
Bons plans, nouveaux horaires, rendez-vous, astuces pour les vacances…
C’est le moment pour… … Apprendre une langue
• Cours d’espagnol à l’Institut Cervantes Des cours Intensifs pour adultes et adolescents et des cours spécialement adaptés aux enfants à partir de 6 ans seront dispensés du 1er au 28 juillet, et du 5 au 30 août. Les horaires seront adaptés au Ramadan.
• Cours d’arabe dialectal marocain à l’Institut Cervantes Du 1er au 12 juillet, et atelier de traduction et interprétation du 1er au 5 juillet. 99, avenue Sidi Mohamed Ben Abdellah - Tanger Tél.: 05 39 93 23 99 / 05 39 93 20 01 actan1@cervantes.es - www.tanger.cervantes.es
… Refaire sa garde-robe Boutique éphémère Topolina
La petite boutique d’Isabelle sera ouverte jusqu’à début septembre. Vous y trouverez des pièces vintage, robes, manteaux, c h a u s s u r e s customisées de fourrures anciennes et rebrodées par ses soins, le tout dans des couleurs aux inspirations africaines… Place de la Kasbah (à côté du restaurant El Morocco Club) - Tanger. Ouvert tous les jours de 10 h à 20 h.
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Pas moyen d’emmener Médor en vacances cette année ? Mehdi accueille votre toutou chez lui, dans un grand jardin en plein cœur de la ville. Bons soins et câlin assurés, tarif à partir de 100 DH par jour, dégressif sur la durée et à négocier encore si vous fournissez la pitance préférée de votre compagnon poilu. 32, rue Assad Ibn al Firat (à côté de l’hôpital Kortobi) Quartier Marchan - Tanger - Tél. : 06 33 49 80 96
… Prendre l’air en bonne compagnie Café Darna
Ouverture du Café artistique de la Ferme pédagogique de l’association DARNA tout au long du mois d’août, après l’aid el seghir, l’après-midi et en début de soirée. Dans un cadre champêtre, la Ferme offre des espaces de jeux et de détente pour les familles, une restauration légère, des jus de fruits et autres collations, au milieu des animaux, ponctués de happening et de petites performances artistiques interprétées par les comédiens de la compagnie Mémoires d’Avenir. Quartier Ziaten. Depuis Val Fleuri, en direction de l’aéroport, jusqu’au rond-point d’Aswak Asalam, puis à 100 m en tournant à droite, sur la route d’Achakar, communément appelée route des grottes d’Hercule.
… Photographier Tanger Atelier photo CienOjos
L’association espagnole «Cienojos», qui a pour but le développement de la photographie contemporaine, organise à Tanger, du 1er au 7 juillet un atelier photo animé par Alfredo Calix, photographe madrilène, et Monica Lozano, professeure de photographie à l’École des Arts de Murcia. Les cours auront lieu tous les jours de 10 h à 14 h, puis à partir de 21 h, en présence de photographes marocains et d’autres invités ayant un lien étroit avec le monde de l’image et de la culture à Tanger. Renseignements sur cienojos.org ou à l’Institut Cervantes de Tanger.
Un havre de paix en plein coeur de Tanger Terrasse avec vue - Jardin - Piscine Votre Maison d’Hôtes - 9 rue Mabara - Tanger Tél. / Fax : +212 (0) 539 93 66 37 GSM : +212 (0) 660 68 88 52 email : info@lamaisondetanger.com - www.lamaisondetanger.com
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maroc
Actus Don du sang : soyez généreux Le Maroc fait partie des pays affichant les taux de donneurs les plus faibles : 0,75% de la population alors que l’OMS recommande 3% pour parvenir à éviter les graves pénuries qui frappent souvent les hôpitaux. Pour inciter les citoyens à donner leur sang, SM le Roi a lancé en mars une campagne nationale en inaugurant un nouveau centre régional de transfusion sanguine à Fès. À cette occasion, il a effectué lui-même un don ainsi que les membres de sa famille. Un bel et, évidemment, noble exemple qui, on l’espère, sera suivi de bien d’autres à travers tout le pays…
Business is business Selon le média Lakome du 11 juin 2013, un rapport du Department for Business, Innovation and Skills du gouvernement britannique, chargé de superviser les exportations d’armement et de matériel de défense, indique qu’Israël aurait vendu, entre janvier 2008 et décembre 2012, du matériel de défense à quatre pays arabes (Maroc, Algérie, Emirats Arabes Unis et Egypte) ainsi qu’au Pakistan. Le business a ses raisons que la raison ignore.
Bac 2013 : Grand cru de la triche Grâce aux nouvelles technologies, smartphones, micros et mini-gadgets en tous genres, la session 2013 du baccalauréat a enregistré un record de tricherie jamais atteint : 1965 cas signalés ! Voyons le bon côté de la chose : une imagination fertile, voilà un bel atout et la promesse de futurs travailleurs très créatifs !
Le ramadan au quotidien Selon l’enquête de El Ayadi, Rachik et Tozy de 2007 parue dans L’islam au quotidien, 60% des Marocains ne considèrent pas comme musulman celui qui ne fait pas le ramadan, et 44,1% estiment qu’un « dé-jeûneur » doit être puni jusqu’à ce qu’il reprenne « le droit chemin ». En outre, près de 82,7% des interrogés ne sont pas d’accord pour que les cafés et restaurants restent ouverts la journée pendant le mois sacré.
Sida : ça ne va pas mieux Le Dr Naia Bezad a tiré la sonnette d’alarme sur ce fléau qui « continue de croître au Maroc et en Afrique du nord en général, au moment où il est resté stable dans d’autres régions du monde ». Selon la présidente de l’Opals, qui s’interroge sur les statistiques alarmantes et sur les lacunes des stratégies adoptées pour lutter contre la contamination par le virus HIV au Maroc, « dix nouvelles infections sont enregistrées par jour au Maroc. Quatre décès ont lieu quotidiennement et un enfant est infecté tous les trois jours ».
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La petite phrase « (…) Un homme de l’étoffe d’Erdogan méritait une rencontre royale ». Benkirane (source H24info, 13 juin 2013)
Faites la paix ! vient d’être publié par l’ONU à New York. Le Maroc peut s’enorgueillir quant à lui d’être en tête des pays du Maghreb, à la 57e place sur 162 pays et parmi les premiers pays d’Afrique. Les dix dernières places sont occupées en toute logique par la Russie, la Corée du Nord, des pays d’Afrique centrale, la Somalie et les duos Syrie/Irak et Afghanistan/Pakistan. À noter le relatif mauvais classement de la France, 53e, le pire au sein de l’Europe de l’Ouest. En cause, l’accroissement du nombre de prisonniers, de la criminalité Et c’est sans grande surprise que l’on retrouve
et des manifestations violentes.
« la clique » des pays scandinaves, d’Europe du
Intéressant : le rapport indique que la dégradation de
Nord, le Canada et l’Australie en tête des pays à
la paix au niveau global a coûté au monde 9 400 mil-
l’indice de paix les plus élevés au monde dans le
liards de dollars en 2012, soit près de 11% du PIB
dernier rapport (2013) du Global Peace index qui
mondial. De l’argent bien dépensé.
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monde
Actus
L’info
d’URbain
Drôle, futile, inutile, c’est aussi ça, l’info qu’on aime... Par C. C.
Infos utiles... Sans blague ?
...Infos futiles Faut pas se vexer
Certes, ce n’est pas très politiquement correct de revendre ses cadeaux, mais aux grands maux les grands remèdes ! Pour renflouer ses caisses passablement vides, le ministère égyptien des Finances a organisé une vente aux enchères de 42 luxueux cadeaux offerts depuis juillet 2012 par les visiteurs de marque étrangers au Cabinet Qandil. Bibelots, montres, fauves en or massif ou chevaux en cristal, épée en argent… Rien dont l’absence ne devrait entraver la bonne marche du pays.
Hôtel avec vue, médecin compris Le chercheur américain en génomique Alan Kwan et l’artiste Nickolay Lamm ont imaginé à quoi ressemblera le visage humain dans 100.000 ans. Grosse tête abritant un plus gros cerveau, gros yeux, cheveux plus épais, traits uniformisés à cause des manipulations génétiques… La polémique n’a pas tardé à éclater dans la communauté scientifique internationale. Pour la faire taire, Kwan a rétorqué qu’il s’agissait d’une « expérience intellectuelle » et non de « prédictions scientifiques ». Ouf, nos petits-enfants commençaient à nous filer sacrément la trouille !
Chiffres en vrac pas sympas
À l’occasion de la sortie du rapport 2013 sur le respect des droits humains d’Amnesty International, petit résumé de l’état du monde pour l’année 2012… • Deux balles ont été produites dans le monde pour chaque homme, femme et enfant. • Au moins une femme sur trois a été battue, violée, contrainte ou abusée d’une façon ou d’une autre. • 112 pays ont torturé leurs citoyens. • 101 pays ont réprimé le droit à la liberté d’expression de leur peuple. • 57 pays détenaient des prisonniers d’opinion. • 21 pays ont procédé à des exécutions. • Des expulsions forcées ont eu lieu dans 36 pays. • Les forces de sécurité ont été responsables d’homicides illégaux commis en temps de paix dans 50 pays. • 15 millions de personnes sont actuellement enregistrées en tant que réfugiées.
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Le tour-opérateur belge Neckermann proposerait des « certificats médicaux » aux familles qui souhaiteraient partir en vacances avec leurs enfants avant la fin de l’année scolaire afin qu’ils puissent bénéficier du « prix le plus bas ». Le Ministère flamand de l’Education n’a pas apprécié la plaisanterie et a menacé le voyagiste de poursuites.
Bien mal informé ne profite jamais
Le prince saoudien Al Walid ben Talal n’a pas apprécié que Forbes n’évalue sa fortune qu’à 20 milliards de dollars - au lieu de 30, dit-il. Il a donc déposé le 30 avril dernier une plainte contre le magazine, l’éditeur et les deux journalistes fautifs devant la Haute Cour de Londres. On a sa fierté, tout de même.
La convivialité du jeu de société
« Offshore 5 millions », est le nouveau Monopoly à la mode pour occuper les soirées estivales en famille ou entre amis. Objectif : être le premier joueur à déposer 5 millions d’euros sur un compte bancaire offshore. En échappant aux taxes et impôts et en ruinant au passage les autres joueurs. Dans l’air du temps. Et la boîte mentionne « à partir de... 8 ans » !
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À la Une figures de Tanger -6-
Itaf Benjelloun La Belle Discrète « Je reste très ancrée dans mon imagination à la ville de Tanger. » Ksariya de naissance (originaire de Ksar El Kébir), elle est une authentique tangéroise de cœur qui défend farouchement la ville dans laquelle elle vit depuis l’âge de quatre ans. Décoratrice, designer, sculpteur, elle me reçoit en fin d’après-midi dans son salon chaleureux aux couleurs chatoyantes au cœur d’une maison nichée dans une ruelle pentue de Tanger. Par Stéphanie Gaou
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© D.R.
Urbain - Itaf Benjelloun, racontez-moi votre parcours en quelques mots. Je suis née à Ksar El Kebir, à présent petite ville presque rayée de la carte, malheureusement. J’y suis toujours très attachée, j’ai gardé beaucoup de souvenirs d’enfance. Avec mes parents, nous sommes venus nous installer à Tanger quand j’avais quatre ans, mais j’y retournais en vacances tout le temps. Depuis toute petite, j’ai toujours aimé faire des maquettes de maisons, des dessins, de la sculpture, du bricolage. Je pense que j’étais disposée à aimer les travaux manuels, la décoration, la mise en scène, mais ma mère, qui était artistepeintre, m’a mise très vite sur la voie, m’a donné des clefs essentielles pour me motiver à développer mon imagination.
Je suis partie à Toulouse faire une école d’architecture que je n’ai pas finie. Je suis revenue à Tanger, enceinte, et puis j’ai fait des études de littérature française à Rabat. D’ailleurs, cela m’a énormément aidée d’étudier la littérature, parce que les descriptions d’intérieur étaient une immense source d’inspiration pour moi. Tout particulièrement, Vie, mode d’emploi de Georges Perec. C’est grâce à ce livre que j’ai développé mon goût pour transformer le mobilier, chiner, retaper. C’est quoi pour vous la maison imaginaire ? Tout d’abord, ce serait une maison pensée et conçue pour moi et pas pour mes clients, parce que pour les autres, le décorateur aide à matérialiser leurs
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Avoir un objet pour l’avoir, je ne trouve pas ça très stimulant, ni intéressant.
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fantasmes et doit se conformer au plus près à leurs désirs et pas aux siens. Ceci dit, je trouve que là où je vis correspond assez à mon idée de l’habitat idéal. Il n’y manque que le soleil. Mais j’aime ici. Un peintre y a passé du temps, il donnait des leçons à feu Mohammed Drissi (peintre marocain moderne). J’aime l’idée que Drissi ait appris à peindre ici, comme moi, j’y travaille. Cette notion de connexions, c’est toujours incroyable. Un architecte ou décorateur qui vous inspire ? Je suis une admiratrice de Frank Lloyd Wright, un des fondateurs de l’architecture moderne aux Etats-Unis. J’aime son humilité, le côté grandiose de ses projets qui se fond parfaitement dans l’environnement. Il savait oser sans se mettre constamment en avant. Il a le génie très simple. Quelle œuvre d’art aimeriez-vous posséder ? Je n’ai jamais pensé posséder une œuvre d’art. Avoir un objet pour l’avoir, je ne trouve pas ça très stimulant, ni intéressant. J’aime pourtant beaucoup amasser, mais je ne possède rien. Je peux tout perdre du jour au lendemain, ce n’est pas si grave.
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Nous avons abordé la littérature française comme une des sources d’inspiration pour vos créations. Y-a-t-il une œuvre, justement, dans laquelle vous aimeriez vivre ? J’ai été plongée, dès enfant, dans les mondes imaginaires, l’univers surréaliste d’Alice au Pays des Merveilles, ou bien la douceur de l’Afrique dans Le Lion de Kessel. J’aime aussi l’atmosphère cosy créée par Chaplin dans sa cabane perchée sur la montagne pour recevoir sa bien-aimeé. Aujourd’hui, je vivrais bien dans le poème L’invitation au voyage de Baudelaire. Le rôle de l’art, pour vous, c’est quoi ? Je ne crois pas dans le côté didactique de l’art. Ce qui m’intéresse, c’est sa force à faire jaillir des émotions. Je trouve aussi réconfortant le fait que le regardeur puisse s’identifier dans l’œuvre, y puiser une reconnaissance, il y a quelque chose de rassurant dans l’idée que ce qu’un artiste a imaginé existe aussi peut-être en lui, sous d’autres formes. L’art engendre cette notion de « miroir ». Quant à celui qui crée, il a la chance de pouvoir exprimer ce qui gît en lui. Je me méfie de « l’art à message », qui veut faire du prosélytisme. Je trouve que cela réduit le champ de la liberté d’expression. Dès qu’il y a revendication, il n’y a plus de liberté. Le musée qui vous a le plus marquée ? Je dirais, plutôt qu’un musée qui m’a marquée, que le monde dans lequel
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• ci-dessus : Détail de l’exposition « Danse avec moi » • ci-contre : Quelques images qui inspirent l’artiste • page de gauche : Sculpture d’Itaf
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Benjelloun Les pieds dans le vague
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© D.R.
ci-contre : Détail de l’exposition «Danse avec moi» en octobre 2011 au Musée de la Kasbah à Tanger, sur le thème du Tango.
nous vivons est peut-être le seul vrai musée à ciel ouvert qui a le don de me transcender. Une ville qui vous inspire ? Je reste très ancrée dans mon imagination à la ville de Tanger. La rue où je vis me fournit une foule d’images, de résonances. J’en aime la vue qui s’offre sur la mer. Evidemment, c’était beaucoup plus beau avant, quand il y avait encore de belles demeures et l’hôtel Massilia, leur présence structurait l’espace. Mais cela reste générateur de création. Et puis les vieux cinémas de Tanger, aussi. Tous les souvenirs qui y sont liés. Comme j’aimerais que l’on puisse
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Dès qu’il y a revendication, il n’y a plus de liberté. Votre définition de la beauté ? L’harmonie, l’équilibre. De la laideur ? L’exact contraire.
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Vous avez une baguette magique, que changezvous à Tanger ? Je redonnerais illico presto à la baie le faste qu’elle avait avant. Sans être une farouche nostalgique, je trouve dommage que certains projets privés aient défiguré la côte et suis toujours révoltée que l’Etat ne fasse rien pour préserver le cachet de la ville.
faire quelque chose de tous ces cinémas. J’aime aussi beaucoup l’architecture, même si très décatie, de Ksar El Kebir. Et le centre-ville de Casablanca est magnifique. Sa médina également. Mais ce qui est dommage, c’est qu’il reste cette impression qu’on ne valorise pas le patrimoine, les gens passent dans les rues à Casablanca, et c’est comme s’ils ne se sentaient pas concernés. A Tanger, malgré le peu de soins accordé au patrimoine, les gens savent regarder. Pas seulement les étrangers, tout le monde. Même s’ils n’ont pas forcément de référentiels historiques ou culturels, les gens reconnaissent la beauté. C’est déjà beaucoup.
Parlons de votre création, la sculpture et la décoration, en quoi se complètent-elles ? J’ai commencé par la décoration. Je faisais depuis toujours de la sculpture sans oser exposer. Je travaille dans la déco depuis 1989. La première fois que j’ai montré une sculpture, c’était pour des clients, je voulais « finir » un décor, je leur ai offerte, c’était comme une signature. J’ai exposé en 1998. Et puis, j’ai fait de nombreuses installations. En 2011 à Tanger au Musée de la Kasbah, sur le thème de la spirale et du tango, en 2012 à Rabat. J’aime être en prise avec le réel, avec le côté charnel de l’art, du mouvement. Je suis fascinée par la répétition des choses, par les cycles de la vie. Mon travail est toujours très bien « reçu » à Tanger, les gens sont très ouverts, ils ne jugent pas, ils sont dans le ressenti. La diversité du public aussi est intéressante. Il n’y a pas de lieux réservés à une certaine élite, et ça ouvre plein de possibles et d’échanges. Prochaine exposition sur le thème du voyage en 2014 à Tanger.
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la chronique
À la Une
L’Eldorado de l’investisseur Lotfi Akalay
Venir faire du flouz au Maroc ? Trop facile ! Le copain de Léon vous en dira des nouvelles...
L
éon m’a dit : « Tu devrais aller au Maroc, c’est l’Eldorado de l’investisseur. Les avantages du code des investissements ?
Exonération fiscale et de la patente pendant cinq ans ! Le P.F.I. à 0 % ? Tu importes du matériel qui vaut trois millions mais sur la facture tu t’arranges pour inscrire six millions. Pour la douane, tu ne paies rien et pour le fisc, tu augmentes la valeur de tes amortissements. Tu fais sortir le double des devises que tu as dépensées, en toute légalité ! » Léon est mon meilleur ami, alors je l’ai cru. J’ai laissé ma femme à Draguignan, ramassé toutes mes économies, vendu mes cent-vingt-huit napoléons, et je suis venu au Maroc. Léon m’avait prévenu : « Làbas tout est moins cher qu’ici. » Pour l’électricité, le téléphone et l’essence, ce n’était pas tout à fait ça. J’ai trouvé un local de 230 m2 à 7 500 DH par
mois. À Draguignan, je payais 680 euros pour une plus grande superficie, mais ce n’est pas grave, je comptais me rattraper sur le reste à venir. J’ai demandé à la régie d’eau et d’électricité la pose d’un compteur. En France, c’est gratuit. Pour cette
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pose, trois agents sont venus et après trois heures de travail, pause comprise, ils m’ont réclamé 20 000 DH. Impossible, me suis-je dit, Léon m’a assuré que la main-d’œuvre marocaine était donnée. Bref, j’avais le local, j’ai fait venir les machines. Il me fallait importer la matière première pour la transformer et la réexporter. Le Maroc est un pays libéral où les Admissions Temporaires sont exonérées de droits de douane. Mon transitaire m’a dit : « Il faut le rapport de la douane attestant que tout est bien installé. » Quand un douanier vous dit : « Soyez sans crainte, je m’en charge personnellement »,
Ouvrir un compte bancaire ? Cela prend deux
en langage décodé cela signifie : 200 DH. Seul
semaines car tout se fait à Casablanca. Avoir
l’inspecteur a été direct dans son devis verbal :
un chéquier ? Bank Al Maghrib met entre dix à
« Ce sera 1 400 DH. Soit 400 au comptant et
quinze jours pour donner son autorisation. Alors,
1 000 à la livraison du rapport, le tout sous la
il faut payer les factures en espèces mais comme
table. » Pareil pour le bureau municipal d’hygiène
le fisc me pénalise pour tout montant supérieur
et les pompiers.
à 10 000 DH, il faut fractionner. J’ai fini par ouvrir un compte que j’ai provisionné du montant de
Après avoir accompli et payé toutes les
la caution fixée par la douane, mais n’ayant pas
démarches administratives, je me suis rendu
obtenu à l’export la mainlevée, il a fallu verser une
compte que, vus du Maroc, Dante et Kafka
deuxième caution pour la deuxième exportation.
nous ont écrit des contes de fées à l’eau de
J’en suis à ma quatrième caution mais je n’ai
rose. À l’heure où je vous parle, je n’ai toujours
reçu aucune des main-levées sur lesquelles les
pas mon autorisation d’exercer, je l’attends
douaniers ont fait main-basse. J’abandonne, je
depuis le 14 avril. Au téléphone, j’ai mis Léon
retourne à Draguignan.
au courant de mes tribulations dans la jungle broussailleuse de l’administration marocaine.
Quand j’ai téléphoné à ma femme à l’aube,
Il m’a interrogé : « Y a-t-il un service qui ne t’a
c’est Léon qui m’a répondu...
pas demandé de l’argent ? » Sacré Léon, il ne changera pas ! Tout petit déjà, il me posait des colles pendant la récré.
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Questionnaire de Proust
Guidi Le principal trait de votre caractère ? Le collier. C’est celui qui tire l’attelage ou la charrue, c’est selon… Et celui dont vous n’aimez pas vous vanter ? Ma sous-ventrière... No comment. Votre qualité préférée chez un homme ? Qu’il soit homosexuel (rires). Comme ça, il y aurait plus de femmes disponibles.
Avec sa gestuelle toute théâtrale et un humour aiguisé au scalpel, Guidi, taquin, a élégamment joué le jeu du questionnaire de Proust. L’artiste, qui présente une exposition de son travail « Carnet de croquis araboandalous » à partir du 17 août 2013 au Musée de la Kasbah de Tanger pour un mois, a l’art de la pirouette bien balancée sans craindre de faire grincer certaines dents… Propos recueillis par Stéphanie Gaou. Votre auteur favori ? Laurence Sterne (romancier anglais). Votre héros de fiction préféré ? L’oncle Toby (héros dans le roman Tristram Shandy de Laurence Sterne). Le mot de la langue française que vous préférez ? L’Or… tellement évocateur pour moi.
Et chez une femme ? Tout… Tout le temps.
Une expression en arabe que vous aimez beaucoup ? Allahou a3lem (Allah sait mieux, Dieu seul sait).
C’est quoi le bonheur parfait, selon vous ? Etre avec vous, en ce moment.
Votre endroit préféré à Tanger ? Agla, à côté du parc Perdicaris.
Votre plus grand rêve ? Au risque d’en choquer certains, la fin du problème sioniste en Palestine. Et une révolution en Chine pour au moins cent ans, qui résoudrait, entre autres, les problèmes de l’artisanat marocain.
Deux mots pour résumer Tanger ? Ma Ville.
Quand avez-vous été le plus heureux ? En vous attendant, il y a un instant. Que vous apporte la création ? Si je voulais rejoindre Picasso, je dirais : « De l’argent ». Qu’avez-vous réussi de mieux dans votre vie ? Mes enfants. Votre plus grand regret ? Que vous me quittiez dans quelques instants. Votre occupation préférée ? Dormir. Votre animal préféré ? Un de ceux qui vivaient à l’ère du pliocène. Un film culte ? Les sept samouraïs… Quoi d’autre !
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Trois objets pour une île déserte, lesquels ? Un rouleau de papier à dessin, une boîte d’aquarelles anglaises, un chapeau de paille. Si vous deviez quitter Tanger, que regretteriezvous le plus d’avoir laissé ? Vous, si vous ne partez pas avec moi. Ce que vous détestez par-dessus tout ? Les ordinateurs. Et tout ce qui va avec. La faute pour laquelle vous avez le plus d’indulgence ? La maladresse. Comment aimeriez-vous mourir ? Tout de suite, dans vos bras (rires). Les dates clefs de votre parcours ? Ce sont les clefs qui ouvrent toutes les serrures…à certaines dates.
Photos : © D.R.
rencontre
À la Une
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Š Laure Welfling
rencontre
En couverture
Š Hassan Nadim
Il y a toujours un espoir. Une renaissance des cendres. Un lendemain possible. 28
Mahi Binebine Résister et vaincre avec le sourire Les Dieux se sont penchés sur son berceau. Il semblerait que Mahi Binebine ait la main « verte ». Tout ce qu’il touche se transforme en or. Décrié par les uns, encensé par les autres, l’artiste iconoclaste continue de fasciner et de s’investir pour un Maroc plus ouvert, plus humaniste, plus cultivé. URbain est allé à sa rencontre. Portrait. Par imane a. kettani URbain : Vous venez de publier un roman Le Seigneur vous le rendra dans lequel vous traitez de bébés momifiés loués par les mendiantes au Maroc. Comment vous est venue l’idée ? Mahi Binebine : Le Seigneur vous le rendra est né, comme la plupart de mes romans, du hasard. Un ami qui possède un café sur la place Jemaa el fna m’a dit un jour : « Cela fait quinze ans qu’une mendiante officie devant mon établissement avec un bébé sur les genoux ». On aurait juré qu’il ne grandissait jamais. Il ignorait alors qu’il venait de m’offrir sur un plateau le thème de mon nouveau roman : l’histoire d’un nourrisson momifié, empêché de se développer pour des raisons de business. Vous écrivez toujours sur un Maroc pauvre, sacrifié, marginalisé, est-ce une forme d’engagement ? Je suis né et ai grandi parmi les gens que je décris dans mes livres. S’ils sont démunis, abandonnés, ils sont pourvus d’une grande richesse humaine. Ils se soutiennent, se serrent
les coudes face à l’adversité. Ils sont colorés, volubiles. Ils ont de l’humour et vraiment, je m’enorgueillis de faire partie de leur monde, même si la chance m’a souri et que je ne suis plus dans le besoin. Sans la ténacité de ma mère, une mère courage qui a élevé seule sept enfants avec presque rien, j’aurais eu le lot des personnages que je défends dans mon œuvre. Peut-on appeler cela un engagement ? Peut-être. Il s’agit surtout de rendre leur dignité confisquée à tous ces laissés-pour-compte. Les clandestins, la drogue, le terrorisme, ce sont des sujets douloureux. En quoi cela vous inspire-t-il ? La tragédie de l’immigration «clandestine» me hante depuis longtemps. Voilà onze ans que j’ai écrit Cannibales, et dans le Détroit comme ailleurs, les jeunes gens continuent de mourir noyés ; trois par jour selon des statistiques fiables. Tous les jours que Dieu fait. C’est une honte. J’ai mal pour ces jeunes et pour leurs familles. Pollens se passe dans un village du Rif où on cultive en masse le cannabis et où,
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rencontre
En couverture au printemps, au moment où la fleur de chanvre libère son pollen, l’ensemble de la communauté se trouve dans un état euphorique… Ce sont des sujets graves mais traités avec légèreté. L’avant-dernier roman Les étoiles de Sidi Moumen parle de terrorisme. Quand, après les attentats de mai 2003 à Casablanca, j’ai appris que les 14 kamikazes sortaient tous du bidonville de Sidi Moumen, il devenait urgent d’écrire un texte là-dessus pour comprendre ce qui nous tombait sur la tête. Le Marocain n’est pas violent de nature. Je me suis rendu à plusieurs reprises dans ce cloaque maudit, et j’ai vite compris que lorsqu’on nait dans la crasse, sans horizon, sans aucun espoir d’en sortir, on devient
prison. J’ignorais alors que j’allais enrouler de bandelettes un malheureux bébé qui n’en demandait pas tant. Cependant, il s’agit là d’une métaphore d’une société infantilisée, ligotée, rançonnée. Vous êtes conteur avant d’être romancier, d’où vous vient cette passion ? Naître et grandir à proximité de Jamâa el Fna, avec ses conteurs, ses musiciens, ses cartomanciennes, ses charlatans n’est certainement pas étranger à ma vocation… Quand j’étais petit, ma mère et ma nounou me racontaient chaque soir une histoire : Hina, Tefah el 3agrate, Aouicha… Des trésors !
La tragédie de l’immigration « clandestine » me hante depuis longtemps. alors une proie facile pour les obscurantistes, marchands de rêves. Les désœuvrés que j’ai rencontrés en écrivant Cannibales ressemblent étrangement aux enfants de Sidi Moumen. Aux uns, on promet un paradis nommé Paris, Milan ou Madrid, aux autres, on fait miroiter les jardins d’Eden avec les vierges et tout le tralala ! Un bébé momie qui ressemble beaucoup à vos sculptures - silhouettes emmaillotées dans des fils de fer ou par des cordes - quel message dans tout cela ? Le peintre que je suis est influencé par le romancier qui ne cesse de lui susurrer des histoires. En écrivant sur l’immigration clandestine, je peins des patéras. Lorsque je parle de drogue, des teintes verdoyantes, aériennes et légères prennent aussitôt le dessus sur ma palette. En me plongeant dans l’univers glauque d’un bidonville, voilà un rouge explosif phagocytant le reste de mes couleurs… C’est la première fois que l’un de mes romans est inspiré par mes peintures et sculptures. Depuis quelques années, je ficelais mes silhouettes, comme si chacune d’elles était sa propre
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Votre livre Les étoiles de Sidi Moumen a été adapté en 2012 au cinéma par Nabil Ayouch. Un mot sur un tel succès. Les étoiles de Sidi Moumen a été un succès un peu partout. Mes éditeurs étrangers, anglais, américain et allemand ont adopté le titre du film (et aussi l’affiche) de Nabil Ayouch : Horses of God. C’est un très bon film dont je suis absolument solidaire. Mieux, Nabil étant débordé, j’ai dû me rendre à Bastia, Montpellier, Grasse… pour le présenter. On est déjà à une vingtaine de prix. Revenons à la peinture. À l’instar de Kacimi, vous êtes l’un des peintres marocains à avoir placé l’Homme et le corps au centre de votre œuvre, pensez-vous avoir ainsi ouvert le champ pictural marocain ? La figure a existé avant moi, elle existera après moi. Le corps est à mon sens un outil précieux pour l’écrivain autant que pour le peintre que je suis. Il permet de raconter des histoires, offre des possibilités infinies pour dire ce qu’on a sur le cœur…
© D.R.
Encre et goudron sur papier - 78 x 80 cm - 2009
La condition humaine est au cœur de votre recherche artistique, vous évoquez l’homme à travers son destin, ses espérances mais aussi ses tragédies. Comment percevezvous le monde aujourd’hui ? Les angoisses et les tourments humains sont le ferment de mon travail ; le tout filtré, modelé, dompté et enfin rendu aux autres. Je vide mon sac, j’exorcise les démons qui me hantent et je
permets à mes semblables, s’ils le souhaitent, d’en faire autant. En tout cas, c’est le rôle « donquichottesque » que je me suis assigné, comme tout artiste du sud qui se respecte. Je n’ai pas le temps de regarder mon nombril. J’use de ces « armes miraculeuses » dont parlait Aimé Césaire, « celles qui procurent un sentiment extraordinaire de revanche contre l’inhumain, quand les moyens de cette
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Printemps 2 © D.R.
Cire et pigments sur bois 150 X 150 cm 2010
revanche sont d’ordre esthétique ». J’ai mené de front peinture et écriture avec une discipline toute militaire. Je raconte « ce Maroc qui nous fait mal » comme disait le poète Kheir-Eddine, avec mes mots, avec mes images et mes tripes. L’acte de peindre, est-ce synonyme de résistance ou de liberté ? La résistance conduit souvent à la liberté… Oui je vis debout. Je ne cède jamais à la censure, ou pire, à l’autocensure. Quels conseils pourriez-vous donner aux artistes de la nouvelle génération ? Travaillez et travaillez encore. N’écoutez que votre cœur, il vous conduira à bon port. Faites de la patience une amie… je sais que vous bouillonnez… votre tour arrivera car vous êtes l’avenir ! Dans un monde où l’homme est broyé par les crises, l’art peut-il être salvateur ? Incontestablement. Je reprendrai les mots de Charo Greco, une critique espagnole qui s’est intéressée à mon travail: « Le
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malaise métaphysique auquel nous sommes condamnés depuis le travail de sape du siècle passé, ne nous permet plus de parler de l’être sans penser à sa dissolution, ni parler du monde sans songer à sa fragmentation ». J’adhère à ces propos. Mes personnages sont peut-être réduits à des ombres, à des silhouettes brisées, endolories, mais ils sont vivants. Ils luttent. Debout. Il y a toujours un espoir. Une renaissance des cendres. Un lendemain possible. Pour vous, quelles seraient les priorités à mettre en place en ce qui concerne la culture au Maroc ? L’éducation est évidemment l’élément essentiel pour émanciper une société. Cela devrait être la priorité des priorités chez nous. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Alors je ne cesse de marteler l’urgence d’éduquer nos enfants. Plutôt que de construire des mosquées, bâtissons des écoles. Surtout dans les campagnes. Naguère, la mosquée était synonyme d’école. Mais les temps ont changé...
Les angoisses et tourments humains sont le ferment de mon travail. Vous vivez actuellement à Marrakech, après avoir longtemps vécu à Paris. Pourquoi ce retour ? Je ne me suis jamais vraiment absenté du Maroc. Encore moins de Marrakech puisque cette ville est omniprésente dans mes romans. Elle m’a toujours habité (j’ai vécu dix-sept ans à Paris et six ans à New York). La décision de revenir y vivre, je veux dire physiquement, est venue presque par hasard, sur un coup de tête. En 2002, alors que je faisais une exposition au Musée de Marrakech, j’ai suivi à la télévision les élections françaises. Un certain Le Pen était au second tour… Cela a été un choc pour moi. J’ai trois filles, et je n’ai pas voulu qu’on les regarde de travers. J’ai décidé donc de revenir au bercail. En fait, j’ai la possibilité de travailler n’importe où. Et la surprise a été ce petit marché de l’art en pleine expansion chez nous, qui me permet de vivre aujourd’hui « décemment » de mon travail. En fait, j’ai écrit sur le Maroc en vivant à l’étranger, et depuis que je vis à Marrakech, j’ai commis Terre d’ombre brûlée, un roman qui se passe en grande partie à Paris. Moralité, le tout est une affaire de nostalgie.
Vous êtes père de trois filles. Vous vivez donc dans un monde très féminin. Que représente la femme pour vous ? Mon père est parti quand j’avais six ans. J’ai été élevé dans une maison où il n’y avait pratiquement que des femmes. Alors, avec mes quatre nanas à la maison, je ne suis pas dépaysé. En plus, je suis très choyé. Pour répondre à votre question, ma femme me permet
© D.R.
Pour quel lieu ressentez-vous un lien particulier ? Pour la République internationale des arts et des lettres !
Sculpture en bronze - 250 x 120 x 80 cm
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mahi binebine dans son atelier
195 x 130 cm - cire et pigment
de me poser, de retrouver un pragmatisme que le Verseau que je suis a tendance à oublier. Aussi, elle a un regard tranché et sûr vis-à-vis de mon travail. Cet œil extérieur critique m’est indispensable. Où avez-vous rencontré votre épouse ? Nous nous sommes rencontrés à Paris. Je me suis dit qu’en épousant une libraire, je deviendrais un auteur familier des best-sellers ! Elle a arrêté de vendre des livres et s’est occupée des enfants ; les nôtres et ceux de la rue (elle est très active dans le monde associatif). Crée-t-on quand on est heureux ? Si je ne devais créer qu’aux seuls moments de déprime, ça ferait belle lurette que je me serais suicidé ! La création est un processus intérieur qui obéit à des lois dont nous ignorons la substance. Elle se fait à l’aide d’éléments rencontrés au hasard de nos introspections. Ces éléments (ou sentiments) peuvent êtres gais ou tristes. Quelque soient leurs natures, on fait
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© D.R.
© Fouad Maazouz
rencontre
En couverture
avec. Le créateur est un simple intermédiaire, un canal de sensibilité entre les muses et le vulgum pecus. S’il vous restait un dernier combat, lequel serait-il ? Aimez-vous, les enfants !!! Un mot sur Tanger, qu’évoque la ville pour vous ? À Marrakech, on dit que des fils invisibles tendus par les sept saints de la ville, retiennent prisonnier le cœur du visiteur nouveau qui s’y aventure. Je ne connais pas les Saints Patrons de Tanger. Mais ils sont là, je le sens, cachés dans ses montagnes profondes. Ils ont certainement des fils tendus par le vent, par les embruns et par le sourire omniprésent des gens qui vivent dans la lumière.
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visions de tanger
Culture
Un regard, une image... Concours photo URbain
Tanger insolite Faites-nous découvrir votre Tanger insolite...
Photographie de Delphine Mélèse La photo gagnante rapportera à son auteur une sélection de livres à la librairie les insolites, choisis par la librairie, en lien avec la photographie et l’art (valeur globale du lot : 500 Dh). Alors, tous à vos boîtes à images !
Date limite de partipation : le 18 août à minuit. Règlement : Envoyez vos photos sur contact@urbainmagazine.com. La taille du document doit être au minimum de 15 x 15 cm (300 dpi). Aucun document ne sera retourné.
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agenda
Culture
musique
Palais des Institutions Italiennes TRIO JOUBRAN Par l’Institut Français de Tanger, dans le cadre des Nuits du Ramadan Le Trio Joubran, trois frères issus d’une famille qui, depuis quatre générations, vit à travers le « Oud », le fabrique, le joue, l’aime. L’arrière-grand-père, le grand-père, le père et maintenant, les trois frères Samir, Wissam, et Adnan qui font de cet instrument un savoir, une passion, une vie... Leur maîtrise du « Oud » est singulière tout comme le sont l’harmonie et la synchronisation dont ils font preuve, chaque fois qu’ils se produisent sur scène, interprétant leurs propres compositions devant des publics du monde entier, si différents mais unis devant autant d’authenticité et d’excellence.
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Côté percussion, le non moins excellent Yousef Hbeisch vient enrichir le Trio de rythmes qui épousent la mélodie et se fond dans les notes. Le groupe a déjà joué sur les plus grandes scènes du monde et à Paris (salle Pleyel, Théâtre des Champs-Élysées, Olympia) ; il se produit régulièrement en Europe, aux États-Unis, en Amérique latine et dans le monde arabe.
Lundi 22 juillet 2013 à 22 h
rencontres litterature
expos peinture Georges Partan Toile 75 x 75 cm
Librairie des Colonnes
Galerie Conil L’homme itinérant Romain Potocki est journaliste et baroudeur dans l’âme. Au cours de ses voyages, il a souhaité raconter à ses amis l’histoire d’à côté, non pas celle qu’il était venu chercher mais celle qui est venue à lui. Rencontre le samedi 27 juillet à 22 h avec l’auteur.
Librairie les insolites Le Seigneur vous le rendra Avec ce dernier texte narré à la première personne, c’est l’incarnation d’un Maroc populaire et débrouillard qui prend vie. Un enfant, au lieu de grandir au sein d’une famille aimante et soigneuse, va être loué à la journée à des femmes et utilisé comme mendiant. Ce sont ses observations sur la vie adulte, ses ressentis, la violence qui le taraude qui nous sont livrés dans ce livre au rythme vif et enlevé qui ne manquera pas de séduire ceux qui avaient déjà été conquis par Les étoiles de Sidi Moumen. Rencontre le 6 juillet à 19 h avec l’auteur.
Pour clore la saison artistique, la galerie propose un rappel des expositions de l’année par un accrochage en commun d’œuvres consacrées aux artistes qu’elle soutient, Omar Mahfoudi, Ali Maimoun, Said Ouarzaz, Georges Partan, Mohamed Tabal et le Malien Aroundou, à travers leurs créations les plus récentes, en peinture, sculpture, ou vidéo.
Galerie d’Art Contemporain Mohamed Drissi Festival Tanger, Rencontres des Cultures Du 1er au 5 juillet Exposition des peintures et sculptures du plasticien Azdem Abdslem Du 4 au 17 juillet Exposition de l’artiste peintre Mohamed Jaâmati Du 1er au 25 août Mohamed Jaâmati Huile sur toile 85 x 85 cm
Musee de la Kasbah Exposition Carnet de croquis araboandalous de GUIDI XIII Du 17 août au 15 septembre. Vernissage le 16 août à 19 h.
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agenda
Culture
expos photo
Librairie les insolites (Attention, pendant le Ramadan, horaires modifiés : ouverture de 11 h à 15 h et de 21 h à 22 h)
HORS SERVICE de Bilal Touzani L’exposition de cette série de triptyques photographiques sur le thème du voyage en train au Maroc se poursuit jusqu’au 30 août.
RIVAGES de Bertrand Clavaud Bertrand Clavaud a l’âme voyageuse et promène son objectif dans le monde entier. Japon, Ukraine, Maroc, France, Italie, ce dévoreur de lieux installé depuis dix ans à Rabat s’est attardé sur les rivages du bassin méditerranéen - Gênes, Cannes, Tanger notamment - et présente une sélection de tirages traités savamment comme des lithogravures précieuses, tout en tremblés, vapeurs et tâtonnements. De la photographie aussi évocatrice qu’une toile de Turner.
Du 31 août au 17 septembre. Vernissage le 31 août à 19 h.
Galerie Photoloft L’exposition collective du travail des participants à l’atelier photo « Où est Colette ? » se poursuit jusqu’au 7 juillet. À noter que les inscriptions pour la prochaine session de l’atelier sont ouvertes jusqu’au 2 septembre.
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Tanger en Transparence Alexandra Guyot Jeux de lumières, de transparences et de réflexions pour cette exposition lumineuse des œuvres personnelles de la galeriste. En juillet et août.
atelier Musee de la Kasbah Atelier Initiation à l’art dramatique Animé par Amal Souaid sous le thème : « Reconnaître sa propre beauté par... l’art ». Du 8 au 12 juillet : 1ère partie de l’atelier. Inscription obligatoire. Séances pour enfants (de 10 h à 13 h) et pour adultes (de 14 h à 17 h). - Exercices physiques inspirés de diverses méthodes - Formation de l’acteur - Atelier d’écriture - Exercices d’improvisation Du 29 juillet au 2 août : deuxième partie de l’atelier puis présentation au grand public (work in progress).
et aussi... Patio du Musee de la Kasbah Défilé de mode Organisé par l’École de Mode « Groupe Hala Stylisme et Modélisme » de Mahmoud Benslimane pour clôturer l’année scolaire, avec remise des prix aux étudiants. Mercredi 5 juillet à 18 h.
Festival Twiza Résister par la Culture La 9e édition du festival Twiza a pour objectif principal de promouvoir le développement de la région du nord du Maroc par la valorisation du potentiel culturel, social et économique, à travers des échanges inter et intraculturels. Pour mettre en valeur la culture amazighe à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc, des artistes et des intellectuels nationaux et étrangers s’investissent pendant quatre jours en divers lieux de la ville (places des Nations et Gzenaya, ferme Darna, Hôtel Oumnia Puerto et tente Choukri de la Délégation de la Culture) dans des concerts, rencontres, colloques, expositions d’artisanat…
Informations sur : festivaltwiza.com. Du 15 au 18 août.
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cinéma
Culture
Cet été à la Cinémathèque Les films La Cinémathèque sera fermée du 15 juillet au 9 août.
Wadjda De Haidaa Al Mansour Fiction, Arabie Saoudite, 2012 Avec Waad Mohammed et Reem Abdullah VO arabe ST français Wadjda, douze ans, habite à Riyad. Elle rêve de s’acheter un beau vélo vert. Mais les bicyclettes sont réservées aux hommes car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles. Premier long-métrage écrit et réalisé par une Saoudienne, Wadjda est avant tout un film sur l’enfance. Beau et sensible, le film est porté par une jeune comédienne prometteuse. À partir du 3 juillet
Le Temps du Terrorisme De Saadallah Aziz Fiction, Maroc, 2013 Avec Khadija Assad, Saadallah Aziz et Omar Sayed VO Arabe M’jid, auteur/réalisateur trouve toute la créativité de son écriture vers une enquête dans le monde du fanatisme religieux, représenté par son voisin Omar, un homme conservateur et rigide, violent envers sa femme et son jeune fils. Après Les chevaux de Dieu de Nabil Ayouch, voici un nouveau film marocain qui s’intéresse au phénomène du terrorisme. À partir du 3 juillet
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Cycle Musique et Cinéma Spécial Maroc en Musique Le Maroc en Musique
d’Izza Genini
Izza Genini est une amoureuse du cinéma et de la musique marocaine. Ces deux passions se sont rencontrées pour donner naissance à une série de douze films traitant de la richesse musicale et culturelle au Maroc. Voici le dernier volume de cette série ainsi que le long-métrage qu’Izza était venu présenter exceptionnellement le mois dernier : Nuba d’or et de lumière.
Maroc en Musiques – Volume 3 À partir du 3 juillet
• Aïta (26 min) : Interprétée par les Cheikhates, la aïta est un cri d’amour et d’espérance. • Malhoune (26 min) : Le malhoune signifie la “parole dialectale chantée” et est interprété par les orchestres de Meknès et de Marrakech. • Tambours battants (52 min) : À travers les percussions omniprésentes pendant la fête de Achoura, le film interroge sur la place que la musique tient dans l’identification d’un être à ses origines sociales et culturelles.
Nuba d’or et de lumière Documentaire, Maroc, 1988 - 2004 VO arabe ST Français À partir du 10 août
Ce documentaire raconte l’histoire d’une musique. La musique arabo-andalouse dont la nûba serait la symphonie...
Jajouka, quelque chose de bon vient à toi De Marc et Eric Hurtado Documentaire, France, 2012 VO française et arabe ST français À partir du 3 juillet
Depuis plus de deux mille ans, le village de Jajouka, dans le Rif marocain perpétue des rites magiques ainsi qu’une musique originale jouée par une confrérie ancestrale, les Maîtres Musiciens qui furent un temps une source d’inspiration de la Beat Generation et des Rolling Stones.
Flamenco Flamenco De Carlos Saura Documentaire, Espagne, 2011 VO espagnole À partir du 10 Août
Portrait plein de grâce des musiques, chants et danses du flamenco actuel, le film réunit aussi bien les plus grands maîtres que les nouveaux talents de cet art envoûtant. Carlos Saura nous propose un véritable voyage au cœur du flamenco, de sa lumière, de ses couleurs.
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cinéma
Culture
jeunesse
Cycle Musique et Cinéma Deux très beaux films d’animation pour les jeunes spectateurs qui ont pour thématique la musique et en particulier un violoniste et un pianiste. À voir à la Cinémathèque.
Ateliers P Atelier de fabrication d’ombres chinoises
Le Criquet De Zdenek Miler Animation, Tchécoslovaquie, 1978, 40 min Version Muette Musicale À partir de 3 ans Les aventures du petit criquet qui, muni de son violon, croise la route de différents animaux de la forêt. Ce programme de sept histoires animées du fameux réalisateur tchèque Zdenek Miler aura de quoi séduire les tout petits. Les épisodes sont courts et la musique accompagne à ravir le criquet dans ses différentes péripéties.
Piano Forest De Masayuki Kojima Animation, Japon, 2009, 101 min Version Française À partir de 6 ans Une variation sur l’apprentissage du piano entre deux adolescents talentueux : l’un, fils de bonne famille, l’autre, enfant des rues mais ayant en commun Mozart et Chopin. Adapté d’un manga de Makoto Ishiki, Piano Forest célèbre l’amour de la musique à travers l’amitié et la rivalité entre deux enfants. L’un possède la technique, l’autre est animé par la passion. À partir du 10 août
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Cinémathèque. Samedi 17 août, de 15 h à 17 h. Avec Julie Klear, artiste et directrice de Zid Zid Kids Pour les 6-12 ans
Les enfants apprendront à créer avec du papier découpé des personnages qu’ils animeront dans un théâtre d’ombres à travers une histoire issue de leur imagination. Pour finir, une pièce de théâtre courte sera présentée aux familles. Inscription : 150 DH / enfant Réservation obligatoire : jeunepublic@cinemathequedetanger.com
P Création de délicieux pique-niques d’été Cinémathèque. Samedi 24 août, de 15 h à 17h30 Avec Aurélia Tazi, chef jardinier, de Marrakech (créateur de la coupe Café bord Flower Power) Pour les 6-12 ans
Les enfants auront l’occasion d’explorer des aliments frais et sains tout en les transformant en des créations intéressantes. Une fête de piquenique. Et un goûter pour tous à la fin de la séance. Inscription: 150 DH / enfant Réservation obligatoire : jeunepublic@ cinemathequedetanger.com
P Atelier de peinture sur papier Institut Cervantes. Les mardi et jeudi du mois de juillet, de 17 h à 18h30 À partir de 6 ans.
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Culture livres
Côté Livres
C’est l’été, enfin ! Pour certains, période de recueillement, de promesses sacrées, de résolutions à tenir ; pour d’autres, saison de vacances, plage, fiesta. Petite liste non exhaustive de livres qui viendront satisfaire les soifs de lecture de chacun d’entre nous sous le soleil ou à l’ombre des palmiers, par la librairie les insolites.
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Fais-moi peur
Fais-moi rêver Le Turquetto Métin Arditi
La muraille de lave Arnaldur Indridason
Babel poche Roman historique Prix indicatif : 80 DH
Points Policier Prix indicatif : 90 DH
Fais-moi rire Chers voisins Collectif
J’ai lu Humour Prix indicatif : 65 DH
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Fais-moi danser
Danseur Colum Mc Cann Pocket Biographie romancée Prix indicatif : 90 DH
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Fais-moi voyager
L’usage du monde Nicolas Bouvier Petite bibliothèque Payot Récit de voyage Prix indicatif : 120 DH
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Fais-moi réfléchir
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Fais-moi pleurer
La couleur des sentiments Kathryn Stockett
La pensée arabe Mohammed Arkoun Quadrige PUF Sciences humaines Prix indicatif : 115 DH
Babel poche Roman Prix indicatif : 115 DH
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livres
Culture
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Fais-moi voir
Françoise Huguier Photographies Collection Photopoche Prix indicatif : 130 DH
Fais-moi désirer
Le jardin parfumé Muhammed Ibn Umar Al-Nafzâwi Editions Philippe Picquier Récit Prix indicatif : 110 DH
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Fais-moi retomber en enfance Nutella, les 30 recettes culte Sandra Mahut Marabout Cuisine Prix indicatif : 45 DH
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cuisine française
7, rue d’Angleterre (direction Grand Socco) - Tanger Tél. : 05 39 37 40 57 - Mail : lafabrique.tanger@gmail.com (FERMETURE ESTIVALE : DU 8 AU 21 JUILLET)
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livres
Culture
Sélection
La bibliothèque d’URbain
Pas de livre « léger » dans le panier de plage d’URbain cet été, mais de l’amour, de la douleur, des silences, des cris... Des textes graves et bouleversants pour un été-lecture passionnant. Par Sylvie Laporte.
› Lettre d’une inconnue
Testament d’un amour fou
« Il fallait que je te parle une fois, rien qu’une fois. Je retourne ensuite dans mes ténèbres, et je redeviendrai muette, muette comme je l’ai toujours été à côté de toi. Ce n’est que quand je serai morte que tu recevras cetestament, testament d’une femme qui t’a plus aimé que toutes les autres, et que tu n’as jamais reconnue, d’une femme qui n’a cessé de t’attendre et que tu n’as jamais appelée. » L’œuvre de Stefan Zweig est tombé dans le domaine public le 1er janvier 2013, soixante-dix ans après la mort de l’écrivain. C’est le moment de découvrir ou re-découvrir, grâce à de nouvelles traductions et
› Cris
Stefan Sweig, éditions Stock
Dans les mandibules de la “Grande Guerre” « À chaque statue que je finis, la voix qui me hante se tait… Je donne vie, un par un, à un peuple pétrifié… J’offre aux regards ces visages de cratère et ces corps tailladés. Les hommes découvrent aux coins des rues ces grands amas d’une terre où l’on meurt. Ils déposent à leur pied des couronnes de fleurs ou des larmes de pitié. Et mes frères de tranchées savent qu’il est ici des statues qui fixent le monde de toute leur douleur. Bouche bée. »
Les monologues intérieurs de douze poilus depuis leurs tranchées gorgées de boue et de sang où ils se terrent avant l’assaut. À tour de rôle, ils font partager au lecteur leur vie quotidienne dans ces goulets, la pluie,
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publications - notamment deux anthologies (chez Laffond et la Pléïade), cet auteur qui considérait la fiction comme “un moyen de rendre plus clair et plus intelligible le métier de vivre.” Ici, une toute jeune fille de treize ans est envahie par un amour total, absolu pour son voisin de palier, un écrivain séduisant. Elle ne vivra plus que pour revoir cet homme et pour avoir l’occasion de l’approcher. Dans sa courte vie de femme, elle le rencontre deux fois. D’une liaison de trois nuits naît un enfant. Elle ne lui dira jamais ses sentiments. Elle se meurt aujourd’hui après avoir perdu son fils et écrit une lettre à cet homme, lettre dans laquelle elle lui avoue l’immensité de son amour. On ne sort pas indemne de ce texte où Zweig analyse le sentiment amoureux, la passion absolue et ses ravages.
le froid, les souffrances, les peurs, la folie dans laquelle sombrent certains d’entre eux. On suit ainsi, au fil des pages, le lieutenant Reynier qui tombe dès la première sortie, le médecin qui tente de soulager les hommes atteints dans leur chair, Marius parti à la recherche du fou, “l’homme cochon” qui pousse des cris de bête sauvage entre les deux lignes de front, M’Bossolo du régiment d’Africains qui ramène les blessés et Jules, en permission, hanté par les combats et qui dresse à l’entrée de chaque village une statue de boue pour commémorer les souffrances de ses compagnons de guerre. : un récit intense et poignant de cette période barbare pour l’humanité. Laurent Gaudé expose avec tendresse et poésie le ressenti de ses anonymes qui sont de vrais héros. Laurent Gaudé, éditions Babel
L’image insolite
Les brèves
Un dimanche, sur une terrasse de la Kasbah… Il y en a pour tous les goûts et ça, ça nous plaît !
d’URbain On a vu pour vous. On a aimé. Ou détesté, ce sont les brèves d’URbain et nos petits billets d’humeur. À Tanger, on a toujours des choses à raconter : alors ici, ça croustille, ça s’émeut et ça râle aussi un peu...
© Hasnae Alami
Tanger dans la course !
Bravo ! Ou pas…
© D.R.
C’est une drôle d’idée qu’a eu la société Faoma pour « inciter » ses employés à une conduite prudente : inviter passants et automobilistes à contacter un numéro en cas de constat de conduite dangereuse. Il suffit alors d’indiquer le numéro du véhicule, inscrit à l’arrière de la camionnette et de décrire l’infraction du chauffeur indélicat. Sans aucun doute efficace... Vous avez dit « délation » ?
Nicolas Riviere, un Américain de 48 ans, vient de créer sa fondation : Stay Active for Charity. Celle-ci aura pour but de récolter des fonds pour les causes qui lui sont chères. La première : aider un orphelinat en Haïti. La seconde nous concerne, puisqu’il a décidé de participer au Marathon de Philadelphie, à la mi-novembre, au profit d’une association tangéroise, le Sanctuaire de la Faune de Tanger, qui recueille des animaux blessés, œuvre pour stériliser et vacciner chiens et chats errants, mais également pour mettre en place des actions d’information dans les écoles.
Ça gratte un chouïa © N.S. / URbain
on en parle
Société
Voici le troisième volet de notre film d’horreur préféré : Massacre à la tronçonneuse ! Ici, c’est toute une parcelle de vénérables eucalyptus qui ont été la cible du héros de Tobe Hooper… © N.S. / URbain
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tanger vue par...
Société
Christophe Tison L’écrivain, bien connu des plateaux de télévision en France, a sorti en début d’année 2013 un roman sur l’amour et l’impossibilité de suivre ses aspirations de fidélité, Te rendre heureuse, aux éditions l’Arpenteur. Il vient souvent à Tanger se ressourcer et prendre le pouls d’une ville qui lui donne matière à rêver. Il prend le temps, pour URbain, de livrer ses coups de cœur et ses inspirations. Par imane a. kettani URbain : Dans quelles circonstances avez-vous connu Tanger ? Christophe Tison : La première fois que j’ai atterri à Tanger, il y a cinq ou six ans, je voulais aller en Inde. Un peu comme Christophe Colomb. Mais les avions pour Bombay étaient tous pleins, il y avait une grande fête religieuse. Je voulais un lieu pour écrire, me concentrer et m’évader en même temps, être loin de chez moi, être un étranger. Une amie qui avait vécu et travaillé à Tanger m’a parlé de « sa » ville. Enfin, parlé ! Elle a simplement dit : « Arrête de poser des questions, vas-y, tu seras bien là-bas, c’est tout. » Elle avait raison. Vous revenez régulièrement ici. Qu’estce que cela représente pour vous ? Le farniente ? L’inspiration ? L’évasion ? Pas de farniente. Je viens toujours en hiver ou au début du printemps. La seule fois où je suis arrivé en pensant qu’il ferait beau, il a plu. L’évasion, c’est certain, c’est garanti. Bien plus que dans toutes les autres villes du Maroc que je connais.
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Un lieu à Tanger qui vous semble incontournable ? La terrasse du café qui fait le coin de la rue de Fès et de la rue du cinéma le Mauritania, face à la station des grands taxis. Je peux passer des heures à regarder passer les gens, à les observer monter dans les taxis, à me demander où ils vont, quelle est leur vie, et à boire des thés à la menthe sucrés ou à regarder un match de foot à l’intérieur avec les clients qui boivent des noos-noos (café au lait) et crient quand le Barça marque un but. Ah, et aussi la porte de la mer dans la Kasbah : incroyable, une porte qui donne sur la mer, sur l’inconnu, l’aventure, le danger, la beauté du monde… Un souvenir à Tanger qui vous a donné le déclic pour écrire ? Une discussion avec un vieux Tangérois dans un café. Depuis des années, il s’asseyait chaque jour à la même table, à la même heure, pour voir passer une femme inconnue qui sortait de son bureau, juste en face. Il ne lui avait jamais parlé, ne connaissait rien d’elle. Un jour, elle s’est assise avec des collègues
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© D.R.
© Tison / Gallimard - Tison / Christophe-Olivier Roller
tanger vue par...
Société
à la table d’à côté. Il n’a rien osé dire. Quand elle est partie, il a pris et conservé la paille avec laquelle elle avait bu son orange pressée. Une sorte d’amour fou, pur et muet, qu’il vivait sans tristesse puisque l’apercevoir lui suffisait. On dit souvent que Tanger fait pleurer ceux qui la quittent. Vous avez déjà vécu ça ? Non, je suis content de partir ET content de revenir. Comme pour tous les lieux que j’aime vraiment. Les lieux qu’on n’aime pas quitter sont souvent factices, ils ressemblent à un rêve ou à un lit trop confortable. Tanger, elle, n’est pas un rêve, ni un endroit pour s’assoupir, elle est bien réelle, à la fois rude, fière et souriante quand on lui sourit. Si vous deviez utiliser Tanger comme élément de roman, vous le feriez de quelle façon ? La réponse est déjà dans mon prochain roman mais je ne peux pas en dire plus, je n’en parle jamais avant d’avoir fini, par superstition.
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Ce que vous aimez - et n’aimez pas - à Tanger ? J’aime l’agitation de la ville, la rue du Mexique le soir quand les familles déambulent, parlent, rient, mangent des glaces. J’aime que les gens ne soient pas forcément d’un contact facile, qu’ils n’attendent rien d’un étranger comme moi et me traitent avec respect… J’aime la bissara et les petits restaurants où on la sert à la louche avec du pain et des brochettes. Je n’aime pas beaucoup la grande avenue qui longe la plage. Ça ressemble trop à une autoroute et on m’y arrête trop souvent pour me vendre des choses dont je n’ai ni besoin, ni envie. Quelles sont les images qui vous en restent quand vous êtes loin ? Le ciel qui change en quelques minutes, qui ne se laisse jamais attraper comme sur une carte postale. Les nuages se déchirent, filent, courent, laissent passer une heure ou un après-midi de soleil, puis envoient à nouveau une averse ou un orage pour laver la ville, la faire miroiter, avant qu’elle ne se réchauffe à nouveau.
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wee k-end
Découverte
Essaouira, autrement
ADMIRER LES ÎLES PURPURAIRES Sous ce nom quelque peu ingrat (issu du latin purpura, de couleur pourpre) se cache une réalité bien plus poétique : un minuscule archipel sauvage situé à quelques centaines de mètres seulement du rivage et protégeant la baie des vagues de l’océan… L’archipel est constitué de deux îles et de minuscules îlots très proches de la côte. L'île principale, l’îlot de Mogador ou Grande île, s’étend sur 30 hectares. La deuxième île, l’île du Pharaon, fait 400 m² à peine. Leur drôle de nom leur vient du premier siècle av. J.-C. Le roi de Maurétanie Juba II y avait développé une industrie de teinture “pourpre impériale”, très prisée dans l’empire romain, à partir du murex, coquillage que l’on trouvait alors en abondance. Longtemps, c’est uniquement sur ces îles que l’activité s’est concentrée et ce n’est que bien plus tard, au XVIe siècle, que furent construits un petit port et les premiers remparts sur le continent par les Portugais. Les remparts et la médina actuels ont été dessinés par Cornut l’Avignonnais au XVIIIe siècle. Sur la grande île, des fouilles ont mis à jour objets et constructions attestant de différentes périodes d’occupation : phénicienne, berbère et romaine. Désormais abandonné, l’archipel abrite une prison désaffectée construite à la fin du xixe siècle, une mosquée avec son minaret et quelques fortifications en ruine. On pouvait autrefois, sur autorisation spéciale, visiter ces îles. C’est désormais interdit, le site étant devenu une réserve naturelle pour différentes espèces d’oiseaux, mouettes, goélands et surtout faucons d’Éléonore (espèce très rare et protégée) qui viennent ici se reproduire entre avril et octobre avant de repartir pour Madagascar. À défaut d’y poser le pied, un petit tour en bateau vous permettra peut-être de vous en approcher et d’observer cette faune sauvage unique.
À découvrir... * Une vraie coopérative de femmes 100 % sans arnaque Coopérative Féminine Ajddigue, Commercialisation d’huile d’Argan BIO IGP. Commune de Tidzi, à 25 km d’ Essaouira sur la route d’Agadir.
* Des livres Trajectoires des musiciens gnawa de Zineb Majdouli. 2008, éditions L’Harmattan.
Essaouira Mogador, Histoire d’un destin singulier d’André Ménard. 2011, éditions Atlantica.
* De la musique Chants gnawa du Maroc de Nass El Ghiwane. 1990, Buda Records.
Les Îles Purpuraires, aujourd’hui abandonnées, abritent une prison désaffectée, une mosquée et quelques fortifications en ruine.
© D.R.
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Découverte
exposition
expo photo
« Où est Colette ? »
Certains lieux, à Tanger, inspireront toujours les artistes. Notamment ces endroits chargés d’histoire, désormais à l’abandon et tristement délabrés, dans lesquels flotte une brume de nostalgie, comme un parfum de femme… Cette exposition ne fait pas exception à la règle. Les photographes de l’atelier bimensuel Photoloft ont travaillé dans quatre lieux mythiques : la Villa Harris, la maison Perdicaris, le Gran Teatro Cervantes et une vieille maison de l’époque espagnole dans le quartier Marshan. Exprimer sa sensibilité de photographe, travailler les couleurs et, surtout, suivre un fil conducteur : une femme est passée ici. Qui est-elle ? Où est-elle désormais ? Elle hante les lieux et, sur son passage, laisse des indices, abandonne des accessoires rouges et, parfois, sa poupée… Une vision originale de ces lieux qu’on aime et dont nous avons voulu vous livrer un extrait…
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Le Gran Teatro Cervantes •••
© Berthe Gosia
© Dorothée Faraon
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© Berthe Gosia
© Berthe Gosia
© Dorothée Faraon
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La maison Perdicaris •••
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© Dorothée Faraon
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© Sarah Charpentier
© Berthe Gosia
Découverte exposition
La villa Harris •••
Une maison à Marshan •••
© Berthe Gosia
© Sarah Charpentier
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Berthe Gosia, Dorothée Faraon et Sarah Charpentier exposent leur travail à la galerie Photoloft jusqu’au 7 juillet.
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Cherbns planschkpphje
bons plans
Pratique
Les Bons Plans
d’un Tangérois
En panne d’inspiration pour une sortie, un déjeuner, une balade ou une virée shopping ? Pour vous donner des idées, URbain vous présente chaque mois les bons plans d’un ou d’une Tangéroise. Aujourd’hui, c’est Hicham Trachen, propriétaire du magasin d’optique Afflelou. Merci à lui !
Côté sport
À emporter
Le tennis au Club Tennis Club Municipal De Tanger, un club qui existe depuis plusieurs années (Avenue de la Paix), et Moving Tanger, un bel espace et d’excellents coachs (Résidence de la Baie Panoramique, Malabata).
La cuisine japonaise d’Otori Sushi, une grande variété de choix, un très bon rapport qualité / prix (41, avenue de la Résistance).
Pour mes vacances MTO, une agence de voyage qui propose toujours des prix bien négociés et un grand choix de destinations (Angle Bvd Youssef Ibn Tachfine, Rue Jamal Eddine Afghani Rés. Abdalass N°17).
Un coiffeur pour hommes Chez Ydder, un professionnel qui cerne bien le besoin de son client dans un cadre sobre et agréable (Place de la Medina, en face de l’école Berchet).
Un moment gourmand Café Boston, un grand choix d’excellentes pâtisseries. Mon préféré, le cheese-cake à déguster avec un bon thé (Route Cap Spartel, Galerie Andalucia, n° 14, Boubana)
Mon resto du midi Ana E Paolo, cuisine méditerranéenne, espace chaleureux, accueillant et familial, idéal pour se sentir comme chez soi (77, rue Prince Héritier).
Pour un verre Le Morocco Club, situé dans la Kasbah, un restaurant lounge club, un espace soigné dans les détails et qui laisse place à la discussion.
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Mon traiteur fin sur commande Siham Mernissi. Des salés préparés chez elle à la maison (à la demande du client). Un très bon plan pour un événement ou un anniversaire. Sihamelmernissi@ hotmail.com - à côté de l’école Berchet, place Al Madina - 0661359159.
Ma Shopping list
s, des habits Pour mes fringues : Armani Jean bon prix (D3 un à x tendance, une diversité de choi 25) 65 93 39 05 - 9, rue Al Mabara - Tél. : soit pour des Une librairie : Point Virgule, que ca librairie cette au, bure de livres ou du matériel in. beso a on dont réunit tout ce modernes, Pour le mobilier : Actiu, des meubles réactif (17 ice serv bon un et ité qual es de très bonn Avenue Moulay Ismail). trouve toutes Un épicier : Chez Hassan, on y de la Medina, e sortes de produits de qualité (Plac à côté de Méditel). chez Mounia Pour un cadeau : Une belle montre, me ou une hom un pour Optique, que ca soit es uniques pièc des , elles actu ques mar femme, des Prince My rue avec un conseil personnalisé (24, Abdellah).
recette
Pratique
La recette de Kamal El Fassi
La Tagra express Ingrédients pour 2 personnes
Paroles de Chef • Variantes Cette version n’est pas la « Tagra fine » élaborée dans les milieux bourgeois. La « fine » est réalisée avec beaucoup d’anchois, sans pomme de terre ni tomate. Cette variante est importée de la ville de Tétouan, ville où on réussit particulièrement les recettes à base d’anchois. Si vous disposez d’un four de quartier à côté de chez vous, profitez-en, la tagra sera encore meilleure !
• Bons plans On peut déguster cette Tagra « populaire » dans les petits restaurants du port de pêche, préparée le plus souvent à base de sardines, plus économiques. Mais les plus délicieuses sont celles des pêcheurs, cuisinées au bord des plages et cuites sur des braseros de pierres improvisés dans le sable même.
• 500 g d’anchois frais, étêtés, vidés et sans arête • 3 pommes de terres moyennes • 3 belles tomates • 1 oignon passé à la râpe • 2 gousses d’ail écrasées • 1 piment fort séché entier • Persil et coriandre hachés • Cumin, paprika • Thym séché • Huile d’olive • Vinaigre • Sel, poivre • Un tagine d’Afrour (spécial tagra) • Rondelles de citrons et poivrons (facultatif)
Préparation -- Râper tomates et oignon et les déposer dans le fond du tagine. -- Préparer la charmoula en mélangeant l’ail écrasé, 1 c. à c. de persil, 1 c. à c. de coriandre, 1 c. à c. de paprika, ½ c. à c. de cumin, 2 c. à c. de vinaigre, 5 c. à c. d’huile d’olive, une petite pincée de thym et un peu de sel. -- Y plonger les filets d’anchois et laisser mariner 10 mn. -- Retirer les anchois, verser la marinade dans le tagine et mélanger. -- Disposer les pommes de terre épluchées et coupées en rondelles très fines en rosace par-dessus, puis les filets d’anchois marinés. -- Déposer au milieu une brindille de thym et le piment fort. -- Décorer de quelques rondelles de citron et de poivron (facultatif). -- Cuire au four à 180°C pendant 25 mn environ.
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urbanoscope
Utile
L’horoscope de Lalla Chams Cancer
Bon anniversaire, le Cancer et le Lion ! Lion
L’été, c’est votre saison, le Cancer : chaleur, soleil, vacances… le pied intégral ! Et celui-ci sera un peu particulier. Au travail comme en amour, c’est une période de remises à plat, de changements, de décisions importantes… Pour un nouveau départ !
Capricorne
Sentiments : Les yeux dans le bleu, à vous les petites criques de la Méditerranée, vous fuyez la foule des plages océanes pour profiter de l’être aimé. Soyez sage… Vie sociale : Tempo piano au boulot, c’est l’été, faut quand même pas pousser.
Verseau
Sentiments : Vous kiffez grave votre célibat ! En couple ? Aïe aïe aïe… Ménagez-vous des plages de liberté ou bien ça va mal se terminer. Vie sociale : Des envies d’école buissonnière ? Si à la maison on est compréhensif, votre boss risque d’être moins tolérant. Faites-vous violence pour répondre présent à l’appel.
Poissons
Sentiments : Blup blup ! Pas besoin d’aller à la plage pour avoir l’impression de se noyer. Même pour vous, Poissons, gare aux baïnes qui risquent de vous emporter bien loin de votre objectif amoureux initial… Vie sociale : Ça cartonne, au taf ! Vous y êtes… comme un poisson dans l’eau ! Depuis le temps que vous cherchiez un peu de reconnaissance, profitez de cette période faste.
Bélier
Sentiments : Calme plat, rien de bien nouveau à l’horizon et c’est bien ce qui vous défrise, le Bélier. Bougez, faites de la place
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On vous a rarement vu aussi épuisé, le Lion. Au bout du rouleau, quoi. Pour repartir du bon pied, offrez-vous des vacances, même courtes. Videz-vous la tête, profitez de la famille, chouchoutez votre couple, faites provision d’énergie pour le retour au boulot.
pour la nouveauté et arrêtez de vous enterrer ! Vie sociale : Au boulot, des renoncements, des collègues jaloux, des insatisfactions… Cessez de vous laisser tondre la laine sur le dos !
Taureau
Sentiments : Romantisme au menu de votre été, voilà qui ne va pas forcément plaire à l’être aimé qui rêve peut-être de vacances tout en paillettes et en strass. Pour vous réconcilier, sortez le champagne ! Vie sociale : Des amis trop remuants ? Un travail trop trépidant ? Imposez votre rythme et sachez rentrer dans votre tanière en plantant tout le monde s’il le faut !
Gémeaux
Sentiments : Fatigue, lassitude et insatisfaction vont faire des ravages si vous ne faites pas d’efforts. Soignez les détails pour arrondir les angles. Vie sociale : Votre tempérament grognon insupporte tout le monde, pas étonnant que l’ambiance au boulot soit invivable. Avec un peu de bonne foi, vous vous rendrez compte que vous en êtes un peu responsable.
Vierge
Sentiments : Un tournant dans votre vie ? En tout cas, ça y ressemble. Ouvrez grandes vos mirettes, il s’agirait de ne pas manquer votre tour dans la grande loterie de l’Amuuur ! Vie sociale : Pourquoi vous acharnez-
vous à faire le boulot des autres ? Arrêtez de croire que vous êtes responsable à vous tout seul de la bonne marche de la société…
Balance
Sentiments : Un amour « pansement » pourrait se présenter aux cœurs meurtris. Les autres sont en pleine interrogation, lassitude, agacement… Patience, l’amour, le vrai, le grand, n’est pas encore prévu au programme. Vie sociale : RAS, comme on dit. Vous faites le minimum syndical, ça tombe bien si l’on ne vous en demande pas plus. Dans le cas contraire, Balance, vous avez un mouchkil…
Scorpion
Sentiments : Parfums de fleur, paroles sucrées, siestes sur le sable chaud… Le Scorpion est un vrai veinard cet été, et il va bien en profiter. Vie sociale : Un break bien mérité ou un voyage d’affaires sympathique sont au programme. Même au boulot, on peut dire que c’est le pied !
Sagittaire
Sentiments : Quelqu’un vous manque, le Sagittaire. Un conjoint, un parent, un ami... Ne vous laissez pas abattre et prévoyez un voyage pour le rejoindre ou un programme d’activités distrayantes pour passer de bons moments. Vous le méritez. Vie sociale : Toujours hyperactif, hyper motivé, hyper efficace… Bravo !
Utile
Annonces immobilières Vente : Appartement rénové Appartement entièrement rénové de 120 m2 avec vue panoramique sur la ville. Deux chambres, deux salles de bain, double salon, hall, cuisine équipée, terrasse (19 m²) et place de parking (17m²). Situé en centre-ville, proche toutes commodités (gare ferroviaire, commerces, etc). Prix : nous consulter
Vente : Appartement Sur la route de Malabata, appartement bien situé dans immeuble neuf de haut standing. Magnifique vue mer depuis la terrasse, composé de trois chambres, séjour, salle de bain, toilettes de service... Prix : 14 500 Dh / m2
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Ambiance Living - Bd Mohamed VI, Rés. Bahia Azhar, Bloc 3, Bureau n°1, Malabata - Tanger Tél. : +212 5 39 30 10 88 - Fax : +212 5 39 30 10 80 - GSM : +212 6 61 48 26 25 E-mail : contact@ambianceliving.ma
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Carnet d’Adresses Retrouvez ici les coordonnées des lieux cités dans les pages de ce numéro.
Culture Institut Français de Tanger
Institut Cervantès de Tanger
41, rue Hassan Ibn Wazzane - Tanger T : 05 39 94 10 54 - 05 39 94 25 89 - F : 05 39 94 09 37
99, avenue Sidi Mohamed Ben Abdellah - Tanger T : 05 39 93 20 01 - 05 39 93 23 99
Palais des Institutions Italiennes
Librairie les insolites
Rue Okba Ibn Nafie - Tanger - T : 05 39 94 25 89
28, rue Khalid Ibn Oualid - Tanger - T : 05 34 59 29 83
Galerie PhotoLoft (sur RDV)
Galerie d’Art Contemporain Mohammed Drissi
115, av. Med Ben Abdellah - 8e ét. - Tanger - T : 06 41 45 66 40
52, rue d’Angleterre - Tanger - T : 05 39 93 60 73
Galerie Conil
Librairie Les Colonnes
7, rue du Palmier - Petit Socco - Tanger - T : 06 55 64 10 14
54, boulevard Pasteur - Tanger - T : 05 39 93 69 55
Cinémathèque de Tanger - Cinéma Rif
Musée de la Kasbah
Grand Socco - Tanger - T : 05 39 93 46 83
Grande Place de la Kasbah - Tanger - T : 06 68 70 01 81
Une actualité à faire connaître, une info à faire passer ? Envoyez vos infos, suggestions et événements par mail : contact@urbainmagazine.com ou téléphonez au 06 33 64 79 99 et nous prendrons contact avec vous.
Numéros utiles Renseignements : 160 Police : 190 Gendarmerie Royale : 177 Pompiers - Ambulances : 150 Maroc Assistance : 05 22 30 30 30 Mondial Assistance : 05 22 31 31 50
Port Maritime : 05 39 93 11 29 ONCF : 08 90 20 30 40 Aéroport de Tanger : 05 39 39 36 49 Pharmacies de garde : www.menara.ma (infos pratiques) Urgences vétérinaires : Clinique vétérinaire du Golf 06 61 79 02 19
Clinique Assalam Av. de la Paix - 05 39 32 25 58 Clinique du Détroit Gzenaya Zone de Service Lot 84 A5 - 05 39 39 44 48 Clinique Bennis Route de Tétouan - 05 39 34 07 47
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Utile
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Centres culturels / Galeries
La Cinémathèque Le Rif Délégation de la Culture English Center Galerie Artingis Galerie Conil Galerie Dar D’Art Galerie Delacroix Galerie Ibn Khaldoun Galerie Lusko Galerie Photo Loft Galerie Volubilis Institut Français de Tanger Medina Art Gallery
Hôtels / Maisons d’hôtes
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Librairies
Librairie des Colonnes Librairie les insolites Librairie La Virgule Page et Plume
Restaurants / Salons de thé
Boston Café Café Central Cafe Le Savouret Café le Savoy Casino Movenpick Club restaurant La Piscine Le Lounge & Restaurant du Golf Restaurant Anna & Paolo
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Restaurant Art & Gourmet Restaurant El Morocco Club Restaurant El Tangerino Restaurant L’Adresse Restaurant L’Océan Restaurant La Bodega Restaurant La Casa d’Italia Restaurant La Fabrique Restaurant La Pagode Restaurant Rigoletto Restaurant La Table du Détroit Restaurant La Terrasse Restaurant Le Relais de Paris Restaurant Le Salon Bleu Restaurant Otori Sushi Restaurant Pasta Cosi Restaurant Tom Yam Salon de thé Kandinsky Salon de thé La Fuga Glacier-salon de thé La Gelateria
Divers
Aéroport de Tanger Cabinet Bernossi Com Channel Crèche Le Manege Centre Régional de l’Investissement Chambre de Commerce Française Chambre de Commerce de Tanger Consulat Général de France Consulat d’Italie Délégation du Tourisme Groupe Scolaire Le Detroit Médi1 TV
Beauté / Sport
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Commerces/Autres
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créer transformer rêver
1. la céramique la rencontre de ceux qui donnent du sens à l’objet
concept store à tanger 28 rue khalid ibn walid (ex velasquez) 90000 tanger lundi au samedi de 11h à 20h 05 39 33 19 16