édito
édito
H
é oui, depuis quelques jours, on dirait bien que ça frémit dans les branches. Ça bourgeonne, ça gazouille, bref, comme disait ma grand-mère : “ça sent le printemps”. Les déjeuners en plein air, les après-midi au grand air, de l’air, de l’air ! Soit. Je dois avouer que pour voir frémir les branches, ces temps-ci, il faut être doté d’un sacré sens de l’observation, voire d’une imagination fertile. En effet, plus guère de verdure pour accrocher le regard dans notre cité bien-aimée. Les espaces verts sont devenus chose rare et les quelques arbres épargnés sont ratiboisés dès qu’ils osent produire une brindille. Que diable se passe-t-il avec la flore à Tanger ? Nous sommes prêts à tout entendre, voire à tout comprendre - même si nos poumons seront sans doute en désaccord - pourvu qu’on nous l’explique. Où sont passés les grands arbres qui offraient leur ombre aux avenues ? Que sont devenus les eucalyptus centenaires qui donnaient tant de charme à la ville ? Pourquoi ces palmiers miteux et déplumés qui font peine à voir ? Pourquoi tant d’énergie (et d’argent) employée à planter des parterres de fleurettes qui seront piétinés dans la semaine ? Mais que surtout je ne vienne pas gâter cette ambiance printanière avec mes questions à deux sous... Outre le printemps, nous célébrerons en mars la Journée de la Femme. Certains me diront à coup sûr qu’il n’y a pas de quoi se réjouir puisque bon nombre de ces fameuses journées à thème sont dédiées à des “causes désespérées”. En lisant notre entretien avec la superwoman Joumana Haddad (p. 30, j’espère qu’ils seront convaincus que tous les espoirs restent permis... Je vous souhaite un mois de mars teinté de vert tendre et délicieusement féminin ainsi qu’une excellente lecture.
Christine Cattant, Rédactrice en Chef
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URBAIN
© Georges Bartoccioni
tanger
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URBAIN
tanger
mars 2015 / n°25
Sommaire
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© Michel Sayegh
Joumana Haddad
8 Actus 8 10 12 14 16 20
Courrier des lecteurs Rendez-vous tangérois Ces Tangérois qui bougent Que deviennent-ils ? Le saviez-vous ? Le York Castle C’est nouveau ! Le Border Act factory
28 Mag’ 28 Le billet de Mokhtar Chaoui 30 À la Une : Joumana Haddad 38 L’oeil du photographe : Mohamed Tahiry
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48 Culture 48 54 56 60
Votre agenda L’agenda des petits À l’affiche Coups de coeur de Libraire
62 Pratique 62 64 66 68 70
Bien-être & Beauté par Annie Li Psycho par Laurence Dudek La recette de Sana Gamasse Urbanoscope Carnet d’adresses / Points de distribution
ACTUS
COURRIER DES LECTEURS
paroles de lecteurs sur contact@urbainmagazine.com
Tanger me manque Et encore plus quand je vous lis, chaque mois, et que je constate combien sont passionnants ces Tangérois à qui vous donnez la parole. Votre numéro du mois de février, je l’ai dévoré de bout en bout et, à moi aussi, il m’a donné des envies de « back to Tangier ». Merci à vous. Liliane Lesueur, Montréal
Décalé J’ai trouvé cocasse d’apprendre que Tanger possédait une bonne équipe de foot américain ! Notre belle ville est unique et nous surprendra toujours ! Karim, Tanger
ÉTONNANTE RACHIDA Étonnante Rachida Madani, féministe « à l’orientale » qui déclarait il y a quelques mois dans une interview à France 24 être pour le droit des femmes à faire des études et à travailler comme les hommes, mais pas pour leur droit à disposer de leur corps librement. Nous sommes décidément dans l’ère du « oui mais » pour ce qui concerne la liberté. C’est à nos intellectuels de faire avancer les mentalités et nous, les femmes, attendons beaucoup de vous. Hasna M., Salé
Abonnement URBAIN magazine Maroc : 160 DH / 11 numéros + lettre mensuelle aux abonnés Europe : 380 DH soit 35 EUR / 11 numéros + lettre mensuelle aux abonnés États-Unis/Canada : 520 DH soit 60 USD ou 67 CAD / 11 numéros + lettre mensuelle aux abonnés Paiement par chèque, virement ou espèces à URBAIN SARL.
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Vos photos d’URBAIN À la Foux d’Allos. Claude, d’Aix-enProvence, ne part jamais skier sans son magazine préféré !
ACTUS
RENDEZ-VOUS EN VILLE
Rendez-vous tangérois CONCOURS PHOTO En parallèle avec la deuxième édition du Festival Cap Spartel de Tanger 2015 et dans le cadre de la promotion de la culture artistique et cinématographique, L’observatoire Marocain de L’image et des Médias organise un concours de photographie sous le thème : « Tanger: Visages d’une ville ». Les photographes amateurs ou professionnels sont invités à envoyer trois photos de Tanger ou de villes de la région. Les photos des dix premiers sélectionnés seront exposées. Seront pris en compte pour la sélection des photos, le thème choisi, l’originalité du point de vue, l’authenticité et la netteté de l’œuvre présentée. Date limite d’envoi des photos : le 28 mars sur marssadmedias@gmail.com
ADJUGÉ ! LM dépôt vente organise chaque mois une vente aux enchères officielle, un moyen original d’acquérir quelques petites merveilles au meilleur prix. Pour chaque vente, c’est près de 200 objets originaux qui sont sélectionnés par Luciano Monti et vendus « au marteau » dans les règles de l’art : tableaux d’artistes, vaisselle ancienne, mobilier, objets de décoration. Venez tenter l’expérience et vivre la passion des enchères ! Catalogue de la vente disponible chez LM dépôt vente ou en ligne sur www.lmdepotvente.com. Vente le 28 mars à 16 h - Exposition publique des objets du 21 au 27 mars de 10 h à 13 h et de 16 h à 20 h, 4, rue Téhéran à Tanger. Tél. : 05 39 94 62 59 ou 06 61 34 43 96
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À Tabadoul Workshop de danse contemporaine « Improvisaçao » avec Natalia Fernandes Les 6,13 et 20 mars de 18h45 à 20 h et le 26 mars de 19h30 à 20h45 Week-end Italie : Naples rencontre Tanger Du 27 au 29 mars
• Vendredi à 19 h : conférence musicale « Que la Méditerranée soit » (entrée libre) • Vendredi à 20h30 : dîner « Viva la pasta » (tarif 70 dh) • Samedi à 17h30 : workshop de danse « la taranta » • Samedi à 20h30 : concert de Eugenio Bennato (entrée 100 dh, tarif réduit 50 dh) • Samedi à 21h30 : dîner « Viva la pasta » (tarif 100 dh) • Dimanche à 17h30 : workshop de danse « la taranta » (1 jour : 50 dh, 2 jours : 80 dh) Mois de mars « à fond la danse » avec Tabadanse Nouvel atelier : flamenco Mois de mars « à fond les langues » Darija, anglais, allemand… » Renseignements sur www.tabadoul.org
Marianne et Philippe de retour au Morocco Ce couple d’amoureux de la musique maîtrise un répertoire de plus de 1 500 chansons des années 1920 à nos jours, alliant variétés, rock and blues... Ils se produiront du 14 au 20 mars (excepté le 17) à partir de 22 h au piano bar du Morocco Club. Réservations au 05 39 94 81 39
La Marrakchia Warda la mouche débarque chez Chabi Chic avec ses tuniques et ses chèches qui nous donnent des envies de soleil. Parfait pour fêter l’arrivée du printemps ! Chabi Chic - 9, rue Al Mabarat, Quartier Josafat, Tanger
« Qui porte la culotte ? »
JOURNÉE RECYCLAGE
Dans le cadre de la journée de la femme, Las Chicas vous invite à l’exposition d’Anouchka d’Anna : Qui porte la culotte ? Les dessous féminins seront à l’honneur. Transformés en objets détournés, tagués et peints de la main de l’artiste. La culotte est transgenre et œuvre d’art. Subversion post moderne : le féminin se déploie et se déplie pour devenir lieu de questionnement, parole ludique. Jusqu’au 21 mars.
Le 30 mars de 10 h à 19 h Triez vos déchets recyclables, rincez-les, récoltez-les dans une poubelle à part et venez les déposer (en vrac ou dans des cartons, sacs poubelle, etc.) : bouteilles en plastique, boîtes de conserves, bocaux en verre, ampoules, piles, cartouche d’encre, toner, carton, papier, revues, petit électroménager... Tabadoul, 19 rue Magellan, Tanger
Las Chicas - Vernissage le 7 mars de 16h30 à 20 h
Tél. : 05 39 37 19 78
TANGER ACCUEIL // Programme mars • Le 5 mars à 15 h : Après-midi jeux chez Chantal • Le 7 mars à 13 h : Pour la journée internationale de la femme, déjeuner au restaurant • Le 13 mars à 13 h : Escapade gourmande ouverte aux conjoints et aux amis
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Le 16 mars à 14 h 30 : Réunion mensuelle Le 20 mars : Goûter Le 27 mars : Conférence sur le patrimoine Et tous les lundis, à 14h30, Marie-France anime l’atelier « À vos aiguilles ».
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ACTUS CES TANGÉROIS QUI BOUGENT
Chapeau, ladies! Le Ladies Circle de Tanger
« Esprit d’entraide et d’amitié », tel est le concept qui a séduit ce groupe de jeunes femmes tangéroises actives et dynamiques. En 2013, le LCT8 a intégré le groupe des huit clubs marocains de Ladies Circle, ses 14 membres rejoignant ainsi les 13 000 ladies du monde qui s’engagent à travers 40 pays depuis la création de cette communauté en 1956. Les ladies marocaines ne se contentent pas de regarder les étoiles mais brillent par leurs actions concrètes et ciblées à travers plusieurs villes : Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger et très bientôt Beni Mellal. À Casablanca, le projet des voiliers de l’espoir a contribué à redonner le sourire en période de convalescence aux enfants atteints de cancer. À Rabat, la création d’une salle de monitoring cardiovasculaire au niveau du centre hospitalo-universitaire a permis la surveillance appropriée des enfants en postchirurgie cardiaque. Et à Marrakech grâce au projet Madrasti Moustakball, les ladies ont enregistré une avancée majeure en créant le niveau préscolaire au sein d’une dizaine d’écoles publiques. Et le chantier continue avec le LCT8. À Tanger, l’équipe pluridisciplinaire et poly-compétente (pharmaciennes, médecin, avocate, banquières, ingénieure, etc.) se veut aussi engagée dans le dynamisme du groupe Ladies Circle International et dans la formidable croissance que connaît la région du nord. Les actions de distribution de vêtements, de denrées alimentaires, de cartables et de couvertures se rajoutent aux deux caravanes médicales qui constituent le résultat du travail de longue haleine du jeune club Tangérois. Le succès de ces caravanes en terme de nombre de bénéficiaires est le catalyseur principal du choix d’un programme 2015 ambitieux et orienté vers la santé. Les ladies remercient chaleureusement leurs partenaires, les bénévoles et les amis qui ont contribué à la réussite des actions précédentes. Et cette année, elles comptent fédérer davantage encore de sympathisants et d’âmes charitables pour une mobilisation au profit des régions démunies du Nord. Renseignements sur ladiescircletanger8@gmail.com
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© LCT8
ACTUS QUE DEVIENNENT-ILS ?
Vous aviez été émus par les images de son mariage à Tanger façon In the mood for love dans notre numéro d’avril 2014... Fred Dufour est désormais le photographe de l'AFP à Pékin. Et il vient d'être choisi par The Guardian parmi les 20 photographes de l'année dans le monde en 2014. Pour cette photo qu'il commente : “Alors que je me dirigeais vers un checkpoint très sensible, sur le point d’être assailli par des conflits entre musulmans et chrétiens anti-balaka (milices d’auto-défense mises en place par les paysans), j’ai vu une longue rangée de camions sur le bas-côté de la route. Des gens s’y étaient regroupés, avec leurs bagages et des vivres. Ils fuyaient le pays. Quand je suis entré dans le container, personne n’a parlé et personne n’a cherché à se cacher quand j’ai commencé à prendre des photos. J’en ai pris quatre et je suis sorti du camion. Je suis resté dix minutes sans pouvoir bouger à essayer de retenir mes larmes..”
People flee Bangui for Cameroon in a container on 22 February 2014
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Les coureurs de Tanger © D.R.
Fred DUFoUR
Nous les avions soutenus lors du marathon de Tanger l’an dernier. Le groupe de coureurs tangérois, composé de sportifs pour certains confirmés, pour d’autres découvrant la discipline, ont véritablement mordu à l’hameçon du chrono et de la performance et ont fondé l’ensemble des TUR : les Tanger Urbain Runners. ¨Plus d’une quinzaine de coureurs composent les TUR à ce jour. Neuf d’entre eux se sont rendus en janvier au Marathon de Marrakech. Un très beau parcours, une météo exceptionnelle et une excellente ambiance, les TUR sont revenus ravis. Jamal Mikou nous raconte : “Pour beaucoup de TUR, c'était une première expérience donc des moments d’émotion, on s'est énormément soutenus !” Jamal s’est ensuite rendu avec son épouse à Tokyo le 22 février pour représenter les TUR. Pour Karim Benchoubane, c’était “un weekend inoubliable, avec une ambiance bon enfant et un esprit de groupe parfait, un peu de stress, mais une expérience inédite.” Si vous souhaitez les rejoindre, contactez-les sur tangerurbainrunners@gmail.com
ACTUS LE SAVIEZ-VOUS ?
CHRONIQUE D’UNE MORT ANNONCÉE
LE YORK CASTLE par Dounia Tengour
Juché au sommet de la falaise abrupte de Bouknadel au nord de la Kasbah, le York Castle a dominé fièrement la baie de Tanger pendant plus de cinq cents ans. Mais ce qui fut autrefois l'un des palais les plus prestigieux de la ville - et aussi sa fierté - est désormais une ruine dont les jours sont comptés. Retour sur l'histoire de ce monument d'exception et sur son passé glorieux...
(1481-1495), qui poursuivait la politique nordafricaine entreprise par son père Alphonse V surnommé « L'Africain ». Construit au-dessus du port, le château s'inscrit dans l'architecture portugaise de style mauresque initiée au Maroc à la fin du MoyenÂge. Ayant un rôle défensif et de surveillance, le château entouré d'une forteresse protégeait le port de Tanger d'éventuelles attaques. C’est d’ailleurs l’un des bâtiments pour lequel le Du haut de ce monument, cinq siècles vous Portugal possédait le plus de plans et de cartes à l’époque. Il était également utilisé pour contemplent... S’il a bien hérité son nom de la période de stocker les provisions venant de métropole. l'occupation anglaise de Tanger, le York Castle est Lorsque la ville tombe aux mains de l'Anpourtant une construction portugaise. En 1471, la gleterre, la princesse du Portugal Catherine de ville de Tanger tombe aux mains des Portugais, Bragance apporte Tanger dans sa dot lors de comme ses voisines Ceuta et Assilah. Une occu- son union avec le roi Charles II d'Angleterre en pation qui va durer près de deux siècles. Alors 1661, qui l'offre à son frère, alors Duc de York. appelé Castelo Novo (“château nouveau” en por- Le castelo devient castle. tugais), la tour était une forteresse militaire érigée Emplacement stratégique de premier plan, à la fin du XVe siècle lors du règne du roi Jean II Tanger est occupée par les Anglais jusqu’en 1684 et la prise du lieu par le chef de tribu marocain Kader Al Ghailan. Avant de partir, les troupes anglaises détruisent toutes les infraGravure de Wenceslaus Hollar, XVIIe siècle structures du York Castle. Lorsqu’à la fin du XVIIe siècle le sultan Moulay Ismaïl regagne la ville de Tanger, il entreprend la reconstruction de la Kasbah, alors à l’état de ruines. Il y installe son gouvernement, y mettant à sa tête le Pacha Ali qui bâtira le donjon qui porte son nom et qui partage les fondations avec le York Castle. Dès lors, le château connaîtra divers destins : il servira notamment de garnison puis de prison pour les captifs chrétiens lors des Courses Barbaresques. Grandeur et décadence Dans l'histoire contemporaine, une vie plus légère s’offre au palais. En 1961, Yves Vidal, le
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Le patio et la piscine du York Castle, 2009 Š Juliette Parisot
ACTUS LE SAVIEZ-VOUS ?
Situation comparée en 2008 et 2015 BAB EL BAHR
LA TOUR DÉSORMAIS INCLINÉE À 10 %
décorateur d'intérieur français et président de l'entreprise Knoll à Paris, fait l'acquisition du York Castle et charge Robert Gérofi, architecte et ancien conservateur du Musée de la Kasbah, de son aménagement et de sa restauration. De nombreuses réceptions sont données dans ce lieu très prisé des milieux mondains et devenu l'une des plus belles demeures de la Kasbah. Mais en quelques décennies seulement, tout bascule. Le site est désormais dans une situation désespérée : la muraille de Bab El Bahr, qui protégeait le York Castle, est à terre et le palais risque de connaître le même sort (en 2008, la muraille était encore en bon état, voir photos ci-contre). Les causes expliquant cette situation sont multiples. Le manque d’entretien tout d’abord, mais surtout un emplacement géographique devenu problématique, le York Castle se trouvant sur une partie de la falaise de Bouknadel soumise à une forte action érosive. Les glissements de terrains y sont fréquents, surtout durant la période hivernale, et la falaise se détériore un peu plus à chaque épisode pluvieux. En outre, les folles quantités de déchets jetés de façon clandestine depuis le haut de la falaise constituent un poids supplémentaire, aggravant encore le problème. L’existence du York Castle ne tient plus qu’à un fil. En 2015, la partie basse du donjon du palais s'est écroulée et l’on a dû faire s’effondrer la mythique porte Bab El Bahr par mesure de sécurité. Le bâtiment s'incline de plus en plus et la structure du bâtiment n’est encore debout que par miracle. Mais au-delà du château du XVe siècle, c'est la falaise tout entière qui est mise en péril. Un pan entier du patrimoine mais aussi du visage de Tanger est sur le point de disparaître définitivement… Une catastrophe inéluctable ? Si la Kasbah est l'un des endroits qui regroupe le plus de monuments historiques du Détroit, le quartier, laissé à l'abandon, nécessite une restauration urgente. Après les nombreux appels lancés depuis des années – et restés sans effet jusqu’à présent – par les associations pour la sauvegarde et la réhabilitation du
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Théâtre Cervantès de Tanger, c'est au tour du York Castle de susciter l’émotion. L'association tangéroise Tingitania pour la Protection de l'Environnement et la défense du Patrimoine de Tanger, a inscrit le palais de York Castle parmi les Monuments et Sites classés de la Wilaya de Tanger depuis 1940. Une intention louable mais qui doit néanmoins être suivie d’effet sans délai. Alors que l'ancien port de Tanger connaît actuellement un important programme de réaménagement et de restauration, cette zone de la Kasbah face à la baie mérite également d'être incorporée dans un vaste projet de réhabilitation du patrimoine. Car le York Castle, joyau historique, fait bel et bien partie du patrimoine des Tangérois. N’oublions en effet jamais que, même si l’on apprécie les projets d’avenir élaborés pour la ville, « les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un respect profond du passé » (Ernest Renan)… Plus d’infos et de photos sur le blog de l’architecte Badr Benajiba : teawithanarchitec.over-blog.com
LE SUBLIME YORK CASTLE EN 1968
© Alain Cailhol
© Bilal Touzani
ACTUS
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C’EST NOUVEAU !
ÇA SE PASSE À TANGER
ART SANS FRONTIÈRES
Border Art Factory
Collage de Omar Mahfoudi Hamza El Messari, fondateur de Border Art Factory
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ACTUS
C’EST NOUVEAU !
Incontestablement, une ville comme Tanger, pour laquelle de grands projets urbains sont régulièrement prévus à coups de trompettes surmédiatisées, a besoin urgemment de lieux qui perpétuent le dynamisme annoncé d’une ville qui reste en 2015 sur son quant-à-soi en matière artistique. Trop peu de salles d’expositions à part quelques galeries privées, des espaces culturels plus ou moins de modeste envergure, dirigés par des particuliers qui font souvent « avec les moyens du bord ». D’un côté, une offre artistique immense, régénérée, un passé prestigieux, une mythologie à pérenniser ; de l’autre, trop peu d’organisation et de choix et des directives officielles ambitieuses, mais à la visibilité très évanescente. Si l’on veut bien considérer Tanger à la mesure de ce que doit proposer une cité moderne, nous sommes loin encore d’une offre convenable de lieux de sortie. Aucune véritable salle de spectacle en activité, à part celle – épisodiquement - de la municipalité à Drissia, un conservatoire tout neuf à Souani en attente d’un destin prestigieux, un théâtre à Beni Makada qui peine à trouver un souffle, bref, le constat d’ouverture culturelle n’est pour l’instant guère glorieux. Et pourtant, ce ne sont pas les initiatives qui manquent. Bien au contraire. La ville connaît un véritable renouveau humain en termes de créativité, de jeunes talents, d’artistes qui cherchent où et comment montrer leur travail dans les meilleures conditions. Est-ce grâce à - ou à cause de - ce constat que Hamza El Messari, jeune
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« Ni friche industrielle, ni résidence d’artistes à proprement parler, Border Art Factory a le mérite de son indépendance dans les règles de l’art » Tangérois lancé dans le marketing et l’événementiel, s’est décidé à ouvrir un nouvel espace destiné à accueillir les artistes ? Ni friche industrielle, ni résidence d’artistes à proprement parler, Border Art Factory a le mérite de son indépendance dans les règles de l’art. À l’instar d’autre lieux qui se veulent des passerelles pour la population tangéroise, tels Tabadoul ou les insolites situés dans le voisinage,
le lieu est géré de manière totalement autonome, sans aides ni subventions d’état. Un pari courageux, voire fou, absolument indispensable pour diversifier l’offre artistique et apporter de nouveaux échanges, de nouvelles manières d’exprimer la vitalité actuelle des artistes.
Installations de Abdelmohcine Nakari © Bilal Touzani
Border, comme frontière, comme frange, car c’est bien là l’audace géographique de ce nouvel espace : être situé en bordure de continent, en bordure de Détroit, en bordure de falaise, en bordure de chantier, en bordure de conservatisme. Un
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ACTUS
C’EST NOUVEAU !
« Il manquait un espace de création original, libre et sans protocole » environnement urbain anarchique, des immeubles en « jachère » dans un vieux quartier historique – celui espagnol, du port - rien de très avenant au premier abord. Mais aussi, une vue à couper le souffle sur la mer, la proximité de la future marina et la stimulation de réveiller un quartier encore vierge. Silvia Coarelli, qui y a ouvert voilà un an la plateforme culturelle Tabadoul à quelques mètres de là, ne s’y est pas trompée non plus et a misé sur le long-terme. Alors, comment est né Border ? « L´idée de Border est arrivée à la suite d´une discussion avec l’artiste tangérois, Omar Mahfoudi. Il trouvait qu´il manquait un espace de création original, libre et sans protocole. Il y a des galeries, des espaces d´expositions, des instituts gérés par les alliances françaises,
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Œuvres de Omar Mahfoudi © Bilal Touzani
espagnoles ou américaines, quelques salles de théâtre..., mais il fallait compléter l’offre existante avec un espace de création où l’on donnerait l´opportunité à des artistes qui n´ont pas d´espace suffisant ou pas encore les moyens, de travailler dans les conditions idéales. Un endroit où ils pourraient échanger leurs vues artistiques, tâtonner et créer bien sûr, disposer de matériaux techniques pour réaliser des pièces uniques, de la sculpture, des installations. Leur donner la possibilité de produire des œuvres de qualité. » Hamza El Messari continue sur sa lancée : « Côté financier, nous sommes totalement indépendants. On ne reçoit aucune subvention d´aucune entité
publique. On finance nos activités avec nos moyens personnels, en organisant des expositions au sein de l’espace pour des artistes externes et surtout avec un pourcentage de 20% sur la vente de tout ce qui est produit dans l´espace. » Le 7 février, l’espace a ouvert ses portes au public, avec une sélection de travaux réalisés par les artistes qui participent déjà au projet. Omar Mahfoudi bien sûr, mais aussi Abdelmohcine Nakari, véritable génie du court-métrage et photographe de talent, Mhamed Khaled Mrabet, artiste peintre et Farah Benyaich, jeune Tétouanaise plasticienne. Une inauguration qui
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ACTUS
C’EST NOUVEAU !
« Nous voudrions aussi créer une sorte de collectif et devenir une pépinière de jeunes talents » Alors, Border, seulement espace anticonformiste d’exposition ? « Non, nous sommes en train de prévoir des sessions de cours : photographie, peinture, création de mobilier et même cours de darija. Nous voudrions aussi créer une sorte de collectif et devenir une pépinière de jeunes talents, aider celles et ceux qui ont une sensibilité artistique à la canaliser et l’exprimer, afin qu’ils fassent partie intégrante du projet sur le longterme. »
Peinture de Mohamed Khaled Mrabet
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a permis au public de découvrir la multiplicité de ces artistes. Et cette marque de fabrique déjà : l’œil ouvert et critique qu’ils savent garder sur la société dans laquelle ils vivent. Un espace de 400 m2 environ, investi dans sa globalité avec des projections vidéo, des installations, une exposition de mobilier en inox – pièces uniques customisées par Omar Mahfoudi, qui est aussi directeur artistique du projet et qui donne son aval sur les différentes collaborations à venir.
Si l’on admet que Tanger est une ville complètement à part dans le paysage sociologique, historique et géographique marocain, elle l’est aussi sur le plan artistique : pluralité d’identités, culture underground, figures tutélaires marginales – comme Mrabet ou Choukri – influences espagnoles mâtinées d’une forte perméabilité à la culture araboandalouse, résurgence des racines africaines, importance des événements politiques extérieurs... C’est avec tous ces ingrédients que doivent jongler celles et ceux qui s’engagent à placer la culture sur le plan « numéro un » de la cité. Gageons que Border Art Factory deviendra un jalon de plus pour découvrir les joyaux de cette ville en bordure d’Europe / Afrique… Par Imane A. Kettani
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MAG’ LE BILLET
Chaouiyates
Écrire, c’est se suicider pour rester en vie Par Mokhtar Chaoui, écrivain
© D.R.
encore atterri sur la feuille blanche, de plus en plus aveuglante par sa blancheur. C’est elle qui scintille au bout du tunnel noir. C’est elle qui nous aspire. On ferme les yeux et on se laisse emporter, mourir. Et puis, au moment où notre âme se fraie un chemin vers l’oubli, une balle, tirée par notre cœur, atteint la corde et la coupe. Et notre corps, chargé de nos espérances, délires, fantasmes, chagrins, amours, haines, ambitions, regrets, cupidités, égotismes, sincérité, vengeance, arrivisme, altruisme, se déverse sur la page en lettres dansantes. Chaque fois que l’on est face à la feuille blanche ou au clavier, le cœur gorgé de vibrations et l’esprit d’images, les doigts nous démangent et les mots se bousculent au seuil de nos orifices épidermiques et viscéraux. Dans notre estomac, une boule grossit, compresse nos veines et accélère les battements de notre cœur. L’infarctus est imminent. Il faut, en urgence, évacuer le trop plein de phrases, d’images, de métaphores avant que la faucheuse glane les lettres à notre place. On manque d’air. Les intestins se tordent. Une pression artérielle entortille nos entrailles. L’air nous manque. On suffoque. La migraine tambourine sur nos tempes et tire sur nos cordes névralgiques. La tête brûle, risque d’exploser. La nausée s’invite au bal des dérèglements organiques. Tout le corps vibre comme entré en transe, ensorcelé, incontrôlable. Et nous, nous restons tétanisés, incapables de réagir. On cherche nos mots ; les mots libérateurs. La délivrance tarde. Il nous faut ouvrir les vannes, briser les digues, faire exploser les barrages. Autrement, c’est la
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mort. Nous percevons, au fond de notre mémoire, les lettres fuir à la vitesse de l’éclair, les mots se dissoudre, le phrases se briser, les images s’effilocher et, tel dans un rêve, nous essayons de courir, de galoper pour les attraper, mais notre course est lente, trop lente ; et lourde, surtout lourde comme si nous trimbalions des tonnes de péchés invisibles qui nous empêchent d’atteindre le salut. On regrette alors de ne pas posséder une dizaine de mains et une centaine de filets pour encercler le plancton lexical qui nous nargue, qui se meurt en cours de route, qui disparaît dans les profondeurs abyssales. Ça y est. C’est la défaite, la énième défaite. On est sur le point de jeter l’éponge, de rendre le armes, de quémander un armistice. On s’empare d’une corde qu’on enroule autour de notre cou. Se pendre faute de pouvoir pondre une œuvre. C’est fini. Notre corps, nos espoirs, nos illusions sont déjà suspendus en l’air, telle une feuille automnale qui flotte et n’a pas
Ainsi naît l’œuvre. Elle naît dans la mort, elle naît dans la résurrection. Les mots et les phrases alors se donnent les coudes pour gagner l’honneur de trépasser, les premiers, sur les pages ou au fond de l’écran. Car contrairement aux humains, l'existence des mots est tributaire de leur mort ; une mort résurrectionnelle alors que la nôtre est définitive. À l’instar des mots qui meurent pour vivre, l’écrivain doit se suicider sans cesse pour rester en vie. Au-delà de plaire ou de déplaire, de devenir célèbre ou de croupir dans l’oubli, tout écrivain aspire à survivre à sa mort, à être ressuscité à chaque relecture de ses livres. On écrit toujours pour être lu. Les auteurs qui déclarent n’écrire que pour eux-mêmes sont de grands menteurs et d’irrécupérables hypocrites. La quintessence de toute œuvre, c’est d’être partagée. Mais pour qu’elle soit éternellement ressuscitée, elle doit d’abord mourir. Voilà pourquoi, chaque fois que je m’apprête à écrire, je m’adresse mes propres condoléances.
À LA UNE
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RENCONTRE
Superwoman est Joumana Elle est journaliste, poétesse, écrivain et éditorialiste. Joumana Haddad brandit sa plume pour dénoncer, depuis Beyrouth où elle vit, les abus d’une société patriarcale et masculine. Ses sujets de prédilection sont la place de la femme dans le monde arabe, le droit de disposer de son corps librement et une critique avouée de l’hégémonie masculine et des religions. Physique enchanteur, « idéalement » éternellement jeune, cette pamphlétaire dispose de ses atours en toute intelligence et ose avec succès là où d’autres se prennent des murs. INTERVIEW PAR STÉPHANIE GAOU
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À LA UNE
RENCONTRE
lieu de négocier, ou souhaiter, ou se plaindre. En parallèle, poursuivre leur éducation évidemment, lire, beaucoup, maintenir leur faim du savoir, et puis surtout acquérir leur indépendance financière : l’argent peut être un outil de chantage contre les femmes, et donc il faut qu‘elles soient capables de subvenir à leurs propres besoins. Et une dernière recommandation aux mères : osez éduquer vos enfants différemment ; inculquez-leur les principes de l’égalité dès leur plus jeune âge.
Joumana Haddad, vous aimeriez que les femmes prennent en main leur féminité, véritable étendard de leur émancipation, mais que leur préconisez-vous ? En premier lieu, je leur demanderai de croire en elles-mêmes, en leurs capacités : c’est un premier pas essentiel vers l’émancipation. Ensuite, de posséder leurs corps et leurs esprits et de ne permettre à personne de les leur kidnapper. Aussi, de ne pas choisir le chemin facile de la « troque » : Je te donne ceci, tu me donnes cela. Les droits ne sont pas matière de compromis. Il faut travailler, lutter, au
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Vous êtes souvent menacée pour vos déclarations « coup de poing » et vos prises de position affirmées à l’égard de la religion, or vous continuez vos tournées dans les pays musulmans en propageant le même message d’émancipation sans condition pour toutes les femmes. Comment réagissent les hommes qui viennent vous écouter et qui vous lisent ? Je considère que mon premier lecteur est le lecteur arabe, et qu’il est concerné par mes idées et propos avant tous les autres. Je n’ai pas de double discours, et je ne cherche pas à servir uniquement les attentes d’un public occidental qui est déjà acquis à ma cause: ce serait trop facile et même un peu lâche. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’insiste à ce que mes livres, même ceux écrits en une langue étrangère, soient traduits et disponibles en arabe. Quant aux réactions des hommes, cela dépend de l’homme en question. J’ai appris à considérer les êtres humains « au cas par cas ». Je ne crois pas aux généralisations, et tous les hommes ne sont pas forcément des machos rétrogrades. D’ailleurs il y a dans nos
« [A]ux mères : osez éduquer vos enfants différemment ; inculquez-leur les principes de l’égalité dès leur plus jeune âge. » sociétés des femmes « patriarcales », tout comme il y a des hommes « féministes ». Parlant de féminisme, y a t-il à votre avis une spécificité du mouvement des féministes islamistes ? Je ne pense pas que le féminisme puisse être théorisé de l’intérieur des trois religions monothéistes sauf si, un jour, il y a une réinterprétation courageuse de tous les textes religieux et une remise en question de ce qu’on voit autour de
nous. C’est un oxymore que de parler de féminisme chrétien, juif ou islamiste. Ces trois religions sont patriarcales dans leur essence : la femme est une « côte », elle est reléguée au deuxième rôle. Cela ne veut pas dire que tout/toute féministe doit être athée, mais il/elle doit nécessairement être laïque. Il faut que la religion soit vraiment une affaire privée, et qu’on refuse que notre situation en tant que citoyens(nes) soit régie par des lois religieuses. On ne peut pas non plus défendre le féminisme islamiste au nom du respect du relativisme culturel: ce serait malhonnête. Prenons l’exemple de la burqa. La burqa n’est pas, comme certaines essayent de le défendre, l’expression d’une diversité « culturelle », mais bel et bien un outil de différenciation
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RENCONTRE
« Je considère que mon premier lecteur est le lecteur arabe. »
Couvertures du magazine créé et dirigé par Joumana Haddad, Jasad (Corps)
et de discrimination religieux, du simple fait qu’elle est imposée strictement aux femmes, et qu’il n’existe pas une expression culturelle équivalente pour l’homme musulman. C’est la femme qui est la « aoura », c’est à elle de se cacher et de passer inaperçue. Le féminisme a toujours été dans sa plus simple conception l’égalité dans les droits et les rôles. Or les religions monothéistes n’acceptent pas ce discours d’égalité et proposent en compensation un discours de complémentarité. Ce discours de complémentarité est très condescendant à mes yeux. Superman est arabe, titre de votre dernier ouvrage, publié chez Actes Sud, démonte les arcanes d’une virilité pastiche portée en triomphe par un homme voué à dominer. C’est une étonnante boutade sur l’illusion que l’homme arabe a de sa toute-puissance. Est-il à ce point « irrécupérable » ? Dans le précédent, J’ai tué Shéhérazade, vous dénonciez la complicité sourde et malsaine de certaines femmes qui perpétuent l’état de soumission des femmes.
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Elles aussi, « irrécupérables » alors ? S’ils étaient irrécupérables à mon avis, je n’aurais pas pris la peine d’écrire deux livres là-dessus. Je crois fermement et sincèrement à un inversement possible de cette dégradation, et mes écrits sont aussi, entre autres, voulus comme des sonnettes d’alarme. Rien n’est irréversible dans ce monde, tant que nous avons la volonté de lutter et que nous croyons au changement. Aussi, il faut « vivre » nos mots et nos principes, les assumer, et ne pas nous contenter de prêcher les autres. Cela rend nos combats plus crédibles. Pour vous, y a t-il un homme arabe idéal et à qui ressemblerait-il ? Je n’aime ni l’expression « homme arabe », ni l’adjectif « idéal ». La première est une catégorisation restreignante et contraignante, à laquelle je préfère désormais l’expression « être humain » et le deuxième renvoie à un concept de« perfection », ce qui n’est ni possible, ni souhaitable. Je dirai plutôt que je crois à un être humain humaniste, généreux, libre, lucide, respectueux, empathique, au-delà du sexe, de la nationalité et de toutes les autres étiquettes qui nous sont imposées. Je vous ai entendue dire à Tanger qu’il n’y a pas eu de printemps dans le monde arabe. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi ? En effet je n’aime pas du tout cette
À LA UNE
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« Je crois en une vraie révolution, à celle, humaniste, de la liberté, de la dignité, des droits humains, mais ça va prendre beaucoup de temps. » fausse appellation de « printemps arabe », car un vrai printemps devrait amener une remise en cause des structures patriarcales, ce qui n’est pas le cas du tout dans cette phase dont nous sommes témoins dans le monde arabe. Ça va devenir un printemps, mais nous en sommes encore loin. Je crois en une vraie révolution, à celle, humaniste, de la liberté, de la dignité, des droits humains, mais ça va prendre beaucoup de temps : il faut d’abord exorciser tous ces démons de radicalisme religieux pour ensuite pouvoir passer à une phase d’humanité. Vous écrivez de la poésie érotique, or la littérature arabe fourmille de textes licencieux et sensuels depuis des siècles. Juste retour naturel aux textes premiers ou véritable souci
Ouvrages écrits par Joumana Haddad, aux éditions Actes Sud
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de vous débarrasser des contraintes morales ? Ni l’un ni l’autre, car la poésie n’est pas pour moi l’instrument d’un plan politique ou l’outil d’une idéologie : elle est tout simplement le miroir de mon moi intime, une découverte incessante des couches et des voix qui me forment, avec tout ce qu’elles contiennent de contradictions et de passions. Donc l’érotisme de certains de mes textes n’est pas une forme d’opposition volontaire ni de vengeance : il est simplement « inné ». Pour finir, quel message voudriezvous adresser à vos détracteurs ? Amusez-vous à vous opposer aux droits des femmes et à la dignité humaine tant que vous pouvez le faire. Ça va bientôt finir.
L’OEIL DU PHOTOGRAPHE
I nf i ni m e nt e nfa nt par Mohamed Karam Tahiry Je suis l’enfant. Héritier de tous les autres enfants, héritier de la source, de la racine, des cimes qui bordent les cieux, jeune graine, bourgeon à la déraison fugace. Je m’habille de noir et blanc, je porte en moi toutes les saveurs de mon avenir, je me mets sur le chemin de mon devenir, noir et blanc, oui, mais arborant toutes les couleurs de l’arc-en-ciel dans mon cerveau. Je vois défiler les images qui ont forgé mes premières années : le douar qui déploie tout son rustique et son honneur, le sable, la rocaille, les habitants du désert sauvages et imbibés de soleil comme moi. Je jette mon regard sur toutes ces choses créées de toutes pièces par les adultes, sur les maisons en terre, sur la bicyclette, sur l’appareil photo, sur la grille qui m’enferre dans mon nubile espace de vie, sur les cahiers aux pages lignées où je tente, tant bien que mal, d’entrevoir ce futur dont on me parle sans arrêt. Sur toutes ces choses fragiles et éphémères qu’un jour je verrai vieillir et pourrir, comme j’aurai vu vieillir et mourir ma mère et ma grande sœur et mon père aussi, et les amis de mon père. Je suis l’enfant. Rien ne porte à croire que l’on peut déjà me faire confiance, je suis fébrile parfois, porté comme un fétu sur mes deux cannes, j’ai beau courir grâce à elles, accuser coups et fuites en avant, je suis enfant de rien, mais il ne faut pas se fier aux apparences ; ma fragilité n’est qu’un leurre, un paravent pour mieux me mettre à l’abri des autres. Si je suis enfant de rien, je peux aussi porter tous les autres titres. Enfant de l’infini alors, par exemple. Tiens, bien sûr, je m’octroie le titre d’infini…
Imane A. Kettani
Mohamed Tahiry, jeune Tangérois de 29 ans, fait de la photographie depuis presque toujours. Grand voyageur, il arpente les paysages qui l’inspirent pour capturer des images émotives, vives où son sujet est mis en valeur par un cadrage serré et une lumière fortement contrastée.
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LA FABRIQUE restaurant-galerie
7, rue d’Angleterre (direction Grand Socco) - Tanger TÊl. : 05 39 37 40 57 - Mail : lafabrique.tanger@gmail.com www.facebook.com/tanger.lafabrique
CULTURE
AGENDA
- l'agenda culturel expos Marc Boisseuil Le Secret de ma Mémoire Avec cette série exposée pour
la
Marc
première
fois,
Boisseuil,
collectionneur
et
illustre amateur
d’art, s’est replongé dans ses premières amours : la couleur,
Amina Rezki Peinture et installation Le travail de l’artiste se caractérise par des portraits, des silhouettes et des traits parfois floutés sur du papier, son support de prédilection, où elle déverse tout ce qui est enfoui de sa mémoire. Ses matériaux de prédilection sont le papier, les encres, l’acrylique et les pigments. Certaines de ses œuvres sont exposées au WIELS à Bruxelles. Une exposition et des vernissages dans trois espacesgaleries à Tanger : le 7 mars à la Fabrique le 13 mars à Medina Art Gallery le 14 mars à la Galerie Conil Du 7 mars au 8 avril
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la peinture, la poésie, le sens, le Maroc et les inspirations historiques.
Par
l’action
répétée et due au hasard de ses déchirures, il déchiffre et découvre de nouvelles réalités et surréalités. Jusqu‘au 9 avril. Les insolites - Vernissage le 20 mars à 19 h
ANTONIO GOT Une exposition de l’illustrateur formé à l’Academia de Artilleria de Segovia (1878-1939), jusqu’au 31 mars. Institut Cervantes Vernissage le 3 mars à 19 h
INTERCESSIONS Exposition collective d’artistes femmes au Maroc : Dounia Oualit (née en 1959 Tétouan, décédée en 2009), Batoul S’Himi, Joëlle Arnut Hanebali, Ymane Fakhir et Zoulikha Boubdellah. Les artistes femmes ont su aussi, et particulièrement dans cette partie du monde, écouter les pulsions transgressives qui se levaient en elles et interroger, au travers de l’art, les conditions socio-politiques qui étaient les leurs. Jusqu’au 30 mars. Galerie Delacroix
Exposition collective La galerie Dar d’art organise durant tout le mois de mars une exposition collective de plusieurs grands artistes : Daifallah, Chater, Melehi, Hamri... Cette exposition présente au public différents types de travaux, peinture, sculpture et photographie. Galerie Dar d’art en mars Ci-dessus, toile de N. Chater
ET TOUJOURS… ›› Driss Sarih, aquarelliste, à la Volubilis Art Gallery. ›› Yassine Chouati, peintre, à l’espace les insolites, jusqu’au 18 mars.
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CULTURE
AGENDA
littérature FESTIVAL DE POÉSIE Du 12 au 14 mars Salle Beckett Par l’Institut français de Tanger, dans le cadre de la Journée internationale de la poésie et de la francophonie organisée par l’UNESCO, le 21 mars, et en collaboration avec le Centre international de poésie de Marseille.
××Le 14 mars à 18h30
××Le 12 mars à 19h30 : Lecture-rencontre avec
××Le 14 mars à 19h30 :
: Frédéric Boyer a écrit un monologue, Rappeler Roland, dont il lira des extraits.
Driss Ksikes autour de son récit, L’homme descend du silence, ed. Al Manar, 2014. Avec Simohamed Fettaka,
××Le 13 mars à 18h30 : Luc Bénazet présentera son dernier recueil, Unités.
××Le 13 mars à 19h30 : Mehdi Akhrif lira des poèmes extraits de son dernier recueil Qui suis-je ? (Toubkal, 2013).
Anne James Chaton, écrivain et performeur français, présentera son travail. Assister à une performance d’Anne-James Chaton permet de mesurer comment le travail de la voix, des sons, à partir d’un travail extrêmement rigoureux des textes, conduit à une expérience « primitive » de la poésie.
RENCONTRES AVEC… Jean Zaganiaris Le périple des hommes amoureux Institut français de Tanger Le 5 mars à 18h30 Abdellah Taïa Un pays pour mourir Librairie Les Colonnes Le 11 mars à 19 h Abdourahman A. Waberi Passage des larmes Institut français de Tanger Le 14 mars à 18h30
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Valérie Morales Attias Post Blonde Librairie les insolites Le 14 mars à 19 h Reda Dalil Le Job Librairie les insolites Le 21 mars à 19 h Hicham Lasri Sainte Rita Librairie les insolites Le 28 mars à19 h
JUAN GOYTISOLO Exposition bibliographique de l’écrivain, prix Cervantes 2014, pour montrer tout ce que la bibliothèque de l’institut possède de son œuvre. Institut Cervantes - Du 3 au 31 mars
rencontres conférences LE RENDEZ-VOUS CITOYEN Projection/débat : La fin de la pauvreté de Philippe Diaz Avec tant de richesses dans le monde, pourquoi y a-t-il encore tant de pauvreté ? 25% de la population mondiale utilise 85% des richesses. Des favelas d'Amérique Latine aux bidonvilles d'Afrique, des économistes de renom, des personnalités politiques et des acteurs sociaux révèlent comment les pays développés pillent la planète ; un saccage qui menace ses capacités à soutenir la vie et accroît toujours plus la pauvreté... Entrée libre. Tabadoul - Le 15 mars à 17h30
Mujer y empresa Table ronde à l’occasion de la journée de la Femme, avec la participation de Malika Alaoui et de Pilar Rodriguez. Institut Cervantes - Le 11 mars à 19 h
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CULTURE
AGENDA
photographie
Enracinerrance Aurèle Andrews Benmejdoub Le concept d'enracinerrance est délibérément oxymorique : il tient compte à la fois de la racine et de l'errance; il dit à la fois la mémoire des origines et les réalités nouvelles de la migration; il marque un enracinement dans l'errance. (Jean Claude Charles). Jusqu’au 2 mai. Vernissage le 26 mars à partir de 19 h Galerie Photo Loft
AUTRUI Nocturne de l’exposition des portraits de Bilal Touzani le 12 mars de 19 h à minuit. Et du 19 au 21 mars, de 10 h à 18 h, la galerie vous propose de réaliser votre portrait « Autrui ». Galerie Photo Loft
À L’INSTITUT FRANÇAIS DE TÉTOUAN ××Le soldat Antoine
××Festival international du Cinéma
Pièce pour acteurs et marionnettes de Gaël Massé Lecture-Rencontre le 10 mars à 18h30
××Le Jardin des pleurs Rencontre avec Mohamed Nedali le 14 mars à 17h30
××L’empreinte à Crusoé Rencontre avec 24 mars à 18h30
Patrick
Chamoiseau
le
××Goulven Ka Concert Slam le 18 mars à 19h30 à la Maison de la Culture
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Méditerranéen de Tétouan 16 pays sont invités à présenter courts et longs métrages lors de cette 21e édition qui se tiendra du 28 mars au 4 avril. Le programme culturel est composé, entres autres, d’un colloque international sur le thème « Cinéma et Télévision : Quelles interactions ? » et de deux tables rondes : « Le cinéma marocain et les problèmes de production » et « Cinéma, Cité et Environnement ». Pour plus d’infos : www.festivaltetouan.org
musique LES AMATEURS Festival de piano Du 27 au 29 mars Pendant trois jours, du 27 au 29 mars 2015, à la salle Beckett et à l’hôtel Villa de France, six pianistes offriront cinq concerts solo autour d’œuvres très diverses allant de Bach à Gershwin, en passant par Mozart, Schubert, Chopin, Liszt, Debussy, Ravel ou Rachmaninov. Un grand concert à deux pianos viendra clôturer l’événement. ›› Deirbhile Brennan (Irlande) le 27 mars à 18h30 Salle Beckett ›› Mathias Fisher (Allemagne) le 27 mars à 20h30 Hôtel Villa de France ›› Florian Chevallier (France) le 28 mars à 16 h Salle Beckett ›› Cyril de Saint Amour (France) le 28 mars à 19 h Hôtel Villa de France ›› Dominic Pires-Smith (Grande-Bretagne) le 29 mars à 16 h // Salle Beckett ›› Julien Kurtz et Dominic Piers Smith, concert à deux pianos, le 29 mars à 19 h // Hôtel Villa de France
GOULVEN KA Goulven Ka est violoncelliste, chanteur et slameur, porteur d’un univers plein d’énergie et de finesse. Artiste polyvalent, ce rythmicien dans l’âme se démarque des conventions classiques par une approche très personnelle de l’instrument : accords jazzy, groove de basse, jeux d’archet rythmique, beat. À travers des textes poétiques écrits en français, il décline sa vision du monde invitant le public à explorer une gamme d’émotion très large. Salle Beckett - Le 26 mars à 19h30
Che il Mediterraneo sia Figure de proue du renouveau des musiques populaires, il est celui que la presse italienne surnomme "L'âme du Sud". Compositeur, auteur, interprète, musicologue… Eugenio Bennato a donné ses lettres de noblesse à un style plébéien : la Tarentelle, qui est devenu un phénomène de société parmi les jeunes. Et la "Taranta Power" déferla sur le monde… Tabadoul - Le 28 mars à 20h30
© Natalia Ligreggi
EUGENIO BENNATO
Malek Ce concert à Tanger, ville que le chanteur francomarocain a déjà si bien chantée, adoptera une forme plus acoustique, plus proche de son public. Salle Beckett Le 20 mars à 19h30
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CULTURE AGENDA JEUNESSE
L’agenda des petits Cinéma Cinémathèque de Tanger Mon voisin Totoro de Ayaho Miyazaki À partir du 4 mars
SPÉCIAL FICAM 2015
Les nouveaux héros de Don Hall et Chris Williams - À partir du 11 mars
Institut français de Tanger
À l’occasion du Festival International de Cinéma d’Animation de Meknès qui se tiendra du 20 au 25 mars, la Cinémathèque de Tanger propose au jeune public les films phares de cette édition.
Le 7 mars à 16h30
Soundiata Keita, le réveil du lion d’Abel
Jing Roi des voleurs Vol 2 d’Hirochi Watanabi
Koame - à partir de 7 ans - Le 25 mars à 16 h
Bon voyage, Dimitri ! de O. Shchukina et N. Chernysheva - à partir de 4 ans - Le 28 mars à 16 h
Pépin Troispommes de Jacky Breteaudau Jing Roi des voleurs Vol 1 d’Hirochi Watanabi Le 14 mars à 16h30 Le 21 mars à 16h30
Jing Roi des voleurs Vol 3 d’Hirochi Watanabi Le 28 mars à 16h30
À la poursuite du roi Plumes d’Esben Toft Jacobsen - à partir de 7 ans - Le 28 mars à 18 h
Le carnaval de la petite taupe de Zdene Miler - à partir de 4 ans - Le 29 mars à 16 h
Le garçon et le monde d’Ale Abreu - à partir
L’ H e u r e
de 6 ans - Le 29 mars à 18 h
du conte
Avec Laetitia Troppée, les samedis de 15h30 à 16h15 Médiathèque de l’Institut français de Tanger Le 7 mars : Quand un monstre vient au monde de Sean Taylor Le 14 mars : Contes randonnées d’Edith Montelle Le 21 mars : Bonbon stylo de Dominique et Miloudi Nouiga Le 28 mars : À la recherche du trésor des Almohades de Sonia Ouajjou
Retrouvez toutes les adresses de l’agenda dans le carnet en p.70 de ce numéro.
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CULTURE
À L'AFFICHE
À l'affiche en mars… Cinéma à la Cinémathèque
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Les films du mois
Les films de l'Institut français
• BIRDMAN
• FIÈVRES
D’Alejandro González Iñárritu Fiction, États-Unis, 2015, en VOSTFR Avec Michael Keaton, Zach Galifianakis et Edward Norton 9 Nominations aux Oscars 2015 - Golden Globes : Meilleur scénario et Meilleur acteur BAFTA 2015 : Meilleur Photographie À partir du 4 mars
• L’ÉCHARPE ROUGE De Mohamed Lyousi Fiction, Maroc, 2015, en VOSTFR Avec Mohamed Bastaoui et Karim Saidi À partir du 4 mars
• TIMBUKTU D’Abderrahmane Sissako Fiction, Mauritanie, 2014, en VOSTFR Avec Ibrahim Ahmed dit Pino et Abel Jafri Sélection Officielle Cannes 2014 - Nominé aux Oscars 2014 : Meilleur film étranger - Sélection au Festival de Marrakech 2014 - Nominé aux Oscars 2015 : Meilleur film étranger À partir du 3 mars
Cycle Monstres au Cinema • THE HOST De Bong Joon-Ho Fiction, Corée du Sud, 2006, en VOSTFR À partir du 4 mars
• THE THING De John Carpenter Fiction, États-Unis, 1982, en VOSTFR À partir du 21 mars
THE THING De Matthijs Van Heijningen Jr. Fiction, États-Unis, 2011, en VOSTFR À partir du 21 mars
De Hicham Ayouch Fiction, Maroc/France, 2014, en VF Avec Didier Michon et Slimane Dazi Festival national du Film 2014 Le 5 mars à 19h30
• RESPIRE De Mélanie Laurent Fiction, France, 2014, en VF Avec Joséphine Japy et Lou de Laage Le 12 mars à 19h30
• UN ILLUSTRE INCONNU De Matthieu Delaporte Fiction, France, 2014, en VF Avec Mathieu Kassovitz et Marie-Josée Croze Le 19 mars à 19h30
• MOUG (VAGUES) D’Ahmed Nour Documentaire/animation, Égypte/Maroc, 2013, en VOSTFR Le 26 mars à 19h30
À Tétouan Ciné-débats et conférences à l’Institut français • CEUTA, DOUCE PRISON de Jonathan Millet et Loïc H. Rechi (France 2014) Le 3 mars à 18h30
• L’IMMIGRATION AU MAROC,
VERS UNE SOCIÉTÉ MULTICULTURELLE de Mehdi Alioua Le 5 mars à 18h30
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CULTURE
À L'AFFICHE
Cycle Cinéma féminin À l’Institut Cervantes
15 AÑOS Y UN DÍA De Gracia Querejeta Fiction, Espagne; 2013, en VOSTFR (non recommandé aux - de 12 ans) Avec Arón Piper, Maribel Verdú et Tito Valverde Le 5 mars à 19 h
LAS MAESTRAS DE LA REPÚBLICA De Pilar Pérez Solano Documentaire, Espagne, 2013, en VOSTFR Le 6 mars à 19 h
LA PLAGA De Neus Ballús Documentaire, Espagne, 2013, en VOSTFR Le 7 mars à 19 h
LOS NIÑOS SALVAJES De Patricia Ferreira Fiction, Espagne, 2012, en VOSTFR Avec Marina Comas, Àlex Monner et Albert Baró Le 8 mars à 19 h
Ciné-club // American
Language Center FREAKS
De Tod Browning Fiction, États-Unis, 1932, en VOSTFR Avec Wallace Ford et Leila Hyams Le 8 mars à 19h30
ELEPHANT MAN
De David Lynch Fiction, États-Unis, 1980, en VOSTFR Avec Anthony Hopkins et John Hurt Le 15 mars à 19h30
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Cinéforum chez Tabadoul Avec le Festival Tanjazoom de Tanger
Opéra du MET à la Cinémathèque
Ballet du Bolchoï à la Cinémathèque
LA DONNA DEL LAGO
ROMÉO ET JULIETTE
De Gioachino Rossini Direction musicale : Michele Mariotti – Mise en scène : Paul Curran Avec Joyce Didonato et Daniela Barcellona – EN VSTFR En 1530, en Ecosse. La belle Elena doit faire face à l’amour d’un héros rebelle, d’un preux chevalier et d’un roi déguisé. Prise au piège des désirs, des amours et des nécessités politiques, elle médite sur son sort chaque jour au bord du lac Kattrine… Dans les romantiques brumes des Highlands écossaises, travestissements et quiproquos font balancer les destins des uns et des autres. Le 14 mars à 15 h
De Serguei Prokofiev Chrorégraphie : Youri Grigorovitch Avec Alexandre Volchkov et Anna Nikulina – En VSTFR À Vérone, la rivalité entre les Capulet et les Montaigu ensanglante la ville. Lorsque Roméo et Juliette se rencontrent au cours d’un grand bal masqué, ils tombent fous amoureux l’un de l’autre. Ils sont désespérés d’apprendre qu’ils appartiennent à des familles déchirées par la haine... Roméo et Juliette, histoire d’amour mythique inspirée de la pièce de théâtre de William Shakespeare, est l’un des ballets les plus populaires au monde. Le 7 mars à 15 h
El Gusto de Safinez Bousbia La bonne humeur el gusto caractérise la musique populaire inventée au milieu des années 1920 au cœur de la Casbah d'Alger par le grand musicien de l'époque, El Anka. Elle rythme l'enfance de ses jeunes élèves du Conservatoire, arabes ou juifs. El Gusto, Buena Vista Social Club algérien, raconte avec émotion et... bonne humeur comment la musique a réuni ceux que l'Histoire a séparés il y a 50 ans. Le 8 mars à 17h30
Baraka de Ron Fricke S a n s dialogue, Baraka est une réflexion sur l'histoire du monde à partir du seul langage universel existant : image, son et musique. Utilisant le format 70 mm, le réalisateur et son équipe ont parcouru le monde pendant quatorze mois, n'hésitant pas à aller dans les sites les plus reculés et les plus rares de la Terre. Le 22 mars à 17h30
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CULTURE SÉLECTION LIVRES
Mille et une nuances de toutes les couleurs Rétablissons un fait qui en surprendra plus d’un : le livre Cinquante nuances de Grey, et le film éponyme qui en découle, ne dispose en rien des éléments qui font un roman érotique palpitant. N’en déplaise à ses lecteurs (et surtout lectrices), l’Anglaise E.L. James n’a rien inventé en termes d’innovations sensuelles, de jeux érotiques, de « salaceries » en tous genres. Si l’érotisme se limite à quelques coups de fouet joliment savatés sur le dos d’une jeune « bleue », étudiante vite déniaisée dans ses aspirations amoureuses, par un industriel à la fortune avérée, le fameux Mister Grey, notre millénaire a bien du souci à se faire. Nos anciens avaient-ils plus d’imagination ? Notre époque, nourrie à foison d’images pornographiques approuve-t-elle une littérature « mémère », aux frissons prévisibles et mondialistes ? Il semblerait que oui. Ô misère ! Et si nous révisions un peu nos classiques en gardant à l’esprit que l’érotisme, le vrai, le grand, le pur, fut réservé pendant des décennies à une petite bandes de veinards qui se partageaient les meilleurs textes sous le manteau, évinçant la censure et la respectabilité ambiantes, comme d’autres se réservent un bon Havane pour les grandes occasions ? Petite revue de détails en accéléré – et pas du tout exhaustive - des ouvrages qui trouveront grâce aux yeux de celles et ceux qui veulent parfaire pour de vrai leur philosophie érotique. Par Stéphanie Gaou, libraire Si vous n’avez pas froid aux yeux et que les situations scabreuses satisfont votre aspiration au bonheur, plongez-vous immédiatement dans la prose foisonnante et époustouflante du toujours très controversé Marquis de Sade. Maître es manipulations et perversités en tous genres, « l’animal » sut manœuvrer une écriture follement imaginative, cruelle et intellectuelle que peu d’auteurs depuis ont réussi à égaler. Dans son imagerie mentale, hommes, femmes, pubères, vieillards se livrent à des ébats pour le moins croustillants et barbares, ébats d’une rare bestialité agrémentés de propositions sociales et politiques provocantes et souvent riches de bon sens (amis puritains, ne grincez pas des dents !). Sade, en pleine fin du XVIIe siècle, annonce le postulat pas neuf que
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la Nature humaine est potentiellement destructrice et méchante. Il n’aura de cesse d’illustrer ce propos. Pour commencer une initiation en bonne et due forme, s’attacher à lire Justine ou les Malheurs de la vertu où une jeune femme qui tient plus que tout à sa pureté physique subira tous les outrages jusqu’à la mort, seul précipice salvateur. Par la plume de Sade, réhabilité tardivement, une mouvance a pris naissance dans la littérature classique : celle du sado-masochisme. Il faudra attendre un siècle pour que surgisse une littérature érotique basée assurément sur les principes du « Mal » avec Leopold von Sacher-Masoch. Dans La Vénus à la fourrure, en 1870, l’héroïne Wanda soumet son courtisan
Severin. Il sera frustré, frappé, humilié, trahi, avili, et ce, dans le but d’atteindre aux sommets de la jouissance. Vous en doutez encore ? Prenez à bras-le-corps ce roman d’une froideur et intelligence implacables et vous n’en ressortirez pas indemne. L’érotisme cruel a toujours été une source d’inspiration pour les écrivains et même les plus classiques en apparence se sont prêtés au jeu. En 1907 paraît le roman pornographique de Guillaume Apollinaire Les onze mille verges ou les amours d’un hospodar. Le héros, prince roumain fantaisiste et n’ayant peur de rien, s’adonne à toutes perversions sexuelles qui feraient rougir ce cher Mister Grey. Flagellation, sodomie, pédophilie, nécrophilie, coprophilie, tout y passe et
Mister Grey fait figure d’enfant de chœur après la lecture de ce trépidant roman traité comme un texte picaresque. Entre grotesque et obscénité, Apollinaire s’en donne à cœur joie. Ce roman, en substance violent dans sa construction stylistique, est surtout un véritable pamphlet antimilitariste, destiné à scandaliser le public bourgeois de la Belle Epoque. Pari réussi. Toujours dans les classiques qui chantent la cruauté comme saveur suprême du plaisir, n’oublions pas le « pas assez connu » Octave Mirbeau. Journaliste proche de Claude Monet et Auguste Rodin, au tournant du vingtième siècle, il publie un pastiche littéraire qui dénonce l’oppression du système judiciaire : Le Jardin des supplices. Deux héros, une Anglaise et un Français, exaltés dans les vapeurs d’opium au fin fond de la Chine, font
des orgies de spectacles d’une rare brutalité – surtout lors de la visite du pénitencier de Canton où les bagnards subissent les pires tortures - se grisent de férocité et atteignent des apogées de ravissement. Crime, quand tu nous tiens… Fouets et flagellations continueront de tenir le haut du pavé dans la littérature licencieuse. Hormis Georges Bataille, génie avéré de la cruauté « à froid », licencieuse et incestueuse, basée essentiellement sur une redécouverte de l’amour sous toutes ses formes : avec maman, avec frérot, etc., il faudra compter sur une érotisation à l’anglosaxonne, plus spectaculaire. Intervention d’accessoires : articles en cuir, tenues contraignantes, fouets, un sadomasochisme orchestré avec plus de parade, des tenues qui frisent le carnaval. Une littérature pornogra-
phique que l’on consulte sous le manteau, et surtout la bande dessinée qui œuvrera dans une vulgarisation de l’érotisme, tout en prodiguant une narration plus vivante, plus illustrative de la révolte. Elle sera l’objet incessant de la censure. Les Américains, très friands de jeunes filles aux physiques hyper sexualisés, enlevées et terrorisées par des sanguinaires mâles, finiront par être fascinés par des figures féminines toutes puissantes, pécheresses et convaincues de leurs bons droits. Nommons Betty Page, égérie des années 50 en pleine Amérique puritaine, reine du bondage au corps voluptueux, vêtue de cuir brillant, de jarretelles, de bottes à talons aiguilles, bâillonnée et attachée… Miss Anastasia n’a plus qu’à aller se rhabiller…
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PRATIQUE PSYCHO
Ces étiquettes qu’on colle aux enfants Par Laurence Dudek, psychothérapeute
Prenons un exemple fréquemment évoqué en consultation : « être lent », cela n’existe pas ! La lenteur ne se colle pas au verbe « être ». Il arrive que des comportements de vérification résultant de la peur de se tromper, résultant ellemême d’une injonction parentale de type « sois parfait » (sous entendu « ne me déçois pas »), entraînent un ralentissement de l’action et donc
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de la performance d’un enfant. Il arrive même que la répétition de ces ralentissements installe des habitudes comportementales, et que des jugements posés sur l’enfant ancrent en lui des croyances sur lui-même qui induisent la lenteur comme facteur identitaire… Pour autant « être lent » cela n’existe pas : la lenteur c’est « comment je fais » et pas « qui je suis ». Par conséquent, pour changer les comportements d’un enfant, il n'est jamais trop tard et la balle est toujours dans le camp des adultes qui ont la charge de son éducation (parents et enseignants) : si un apprentissage est mauvais c’est le contexte et/ou la méthodologie qui n’est pas adapté(e) et pas l’enfant lui-même. Tous les enfants ont les mêmes capacités qui permettent de développer des compétences
égales (et surtout à l’école où les contenus sont loin d’atteindre le potentiel de créativité et de compréhension d’un petit être humain). Éduquer sans violence - sans punir, ni récompenser, sans valoriser ni dévaloriser, c'est-à-dire sans comparer - c’est possible. C’est même le meilleur moyen de révéler l’excellence qui est en chaque enfant, sans exception.
© photophonie
Un enfant n’est jamais « turbulent », « menteur », « désobéissant », « distrait », « lent », « paresseux », « nerveux », « timide », « rebelle »... Ces étiquettes collées sur les enfants les enferment dans un (ou des) comportement(s) indésirables qui ne sont pourtant toujours que la résultante d’apprentissages ou d’un défaut d’apprentissage. Or un enfant n’est pas responsable de ce qu’il apprend : il apprend de chacune des expériences qu’on lui propose et il fait toujours de son mieux en fonction des informations dont il dispose et du contexte psychoaffectif et organisationnel dans lequel il évolue. S’il manque d’informations, c’est aux adultes de lui en fournir (et on ne parle pas ici d’injonctions mais bien d’informations).
PRATIQUE BIEN-ÊTRE & BEAUTÉ
Santé
Les vertus de l’eau chaude Par Annie Li
Saviez-vous que boire de l’eau chaude plutôt que de l’eau froide est excellent pour la santé et l’équilibre de notre corps ? Depuis mon enfance, je vois mes parents boire de l’eau chaude ou du thé à longueur de journée, été comme hiver. Bien entendu en hiver, lorsqu’il fait froid, on comprend facilement que « le chaud réchauffe ». Mais en plein été, on n’a pas besoin de se réchauffer ! Or avec mes parents, plus la température extérieure était élevée, plus la température de l’eau qu’on buvait s’élevait... Il y avait une autre curiosité, l’eau chaude semblait être la panacée pour eux : maux de tête, maux de ventre, fièvre, rhume... On recevait, pour seul médicament, un bol d’eau chaude. Mais pour moi, coincée entre une culture asiatique (chinoise, celle de mes parents) et une culture occidentale (française, celle du pays où je suis née), ce n’était pas facile tous les jours. Comment expliquer à mes camarades de classe ou à mes institutrices qu’on ne prend pas d’antibiotiques, alors qu’on est visiblement malade, mais qu’à la place on boit de l’eau chaude ? À huit ans, on est rarement convainquant. Mais au final, j’ai survécu. Pire, j’ai pris le pli de mes parents : je bois de l’eau chaude, été comme hiver et à n’importe quel moment de la journée. Depuis mon arrivée à Tanger, cette habitude a suscité quelques interrogations de la part de mon entourage et pour y répon-
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dre, j’ai dû effectuer quelques recherches. Et finalement, il s’avère que boire de l’eau chaude n’est pas une idée saugrenue ! Le corps humain est composé à 70 % d’eau. Il y a de l’eau dans nos cellules et en dehors de nos cellules. Il y a de l’eau qui « stagne » et de l’eau qui « circule ». L’eau qui circule permet de réhydrater le corps, de le nettoyer et de maintenir sa température à 37°C. L’eau est donc un élément essentiel au bon fonctionnement du corps. Si je bois de l’eau froide en dehors d’un repas, elle abaisse la température de mon corps qui doit produire de l’énergie pour la réchauffer, ce processus me donnera une sensation de chaleur. Donc en été, si je bois de l’eau froide ou glacée parce que j’ai chaud, je vais avoir encore plus chaud ! Si je bois de l’eau froide lors d’un repas, elle fige les aliments, notamment les graisses. Faites l’expérience : versez un verre d’eau glacée sur une noisette de beurre fondu, le beurre va se figer. Dans l’estomac, il se passe la même chose. Et pour digérer les aliments, mon système digestif va devoir faire un effort supplémentaire et certains éléments se transformeront en toxines car ils ne seront pas totalement dégrades par mon foie, mon estomac et ma vésicule biliaire qui ne pourront pas tout prendre en charge. Au contraire, boire de l’eau chaude, c’est comme prendre une douche intérieure qui permet de réveiller le système digestif. Elle nettoie le corps en le réhydratant et en entraînant les toxines vers la sortie. Elle
© Subbotina Anna
active la circulation sanguine et lymphatique et le système immunitaire. Elle apporte plus de tonus musculaire et stimule l’activité cérébrale. Les cellules sont mieux oxygénées et cela se traduit rapidement par un « effet bonne mine » sur le visage. De plus, d’après une étude effectuée au Common Cold Center de l’Université de Cardiff, en Grande Bretagne, les scientifiques ont observé que l’eau chaude calme le nez qui coule, les douleurs de gorge, les éternuements, la toux et la fatigue. C’est bien le remède miracle de mes parents !
Mais attention : l’eau chaude ne peut être remplacée par une tisane car elle seule possède cette faculté d’osmose avec l’eau présente dans nos cellules. Les substances végétales présentes dans l’infusion déclencheraient un processus de digestion et retarderaient alors l’assimilation de l’eau. Boire de l’eau chaude fait partie des mesures simples à mettre en pratique pour rééquilibrer le corps et exercer des influences positives sur la santé. Étrange au premier abord, cette habitude pourrait bien un jour faire partie de votre hygiène de vie...
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PRATIQUE CUISINE
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© D.R.
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Pour 4 personnes 1,5 kg de jarret de veau ou souris d’agneau 3/4 de citron confit 1 c. à c. de poivre blanc 1/2 c. à s. de Ras el Hanout 1/2 verre à thé d’huile d’olive Piment (facultatif)
1 tête d’ail 2 c. à c. de cumin moulu 1/2 gr de safran 1 c. à c. de beurre rance (smen) 1/2 c. à c. de sel
Préparation
Dans une marmite, mettre tous les ingrédients, mélanger, couvrir d’eau et mélanger encore, pour que la viande soit enduite de tous ces parfums. Mettre sur feu très doux, couvrir et laisser mijoter deux bonnes heures en vérifiant la quantité d'eau régulièrement et en en ajoutant au besoin si elle réduit trop. Procéder de la même façon pour la cuisson au four.
Ou : Mettre dans une cocotte en terre ou en fonte et faire cuire au four (130°) pendant au moins 4 h. Une fois la viande cuite et fondante, servir sans attendre, avec une bonne galette de pain faite maison.
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Crèche
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Bon anniversaire,
les Poissons !
Un mois de mars absolument divin pour peu que vous vous donniez la peine de le décider, chers Poissons. Avec un peu de volonté, tout vous sourira, y compris ceux que vous croiserez sur votre chemin. On recherchera vivement votre compagnie et votre avis. Jours fétiches : les 3 et 12 mars.
Que vous avez hâte de sortir de l’hiver, le Bélier ! Ne brûlez pas les étapes et mettez vos affaires en ordre pour pouvoir profiter de l’arrivée des beaux jours. Jours fétiches : les 18 et 20 mars.
Un projet créatif sur le plan professionnel va redonner du souffle à votre motivation émoussée par l’hiver. Des échanges et partages très agréables en prévision. Jours fétiches : les 21 et 24 mars.
Taureau
Pas de répit pour les Taureaux au boulot et une atmosphère studieuse qui va vous stimuler pendant toute la première quinzaine du mois. Jours fétiches : les 8 et 29 mars.
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Les efforts déployés pour vous ménager la vie dont vous rêviez portent leurs fruits et vous nagez dans la douceur. Un seul conseil pour vous : gardez le cap ! Jours fétiches : les 6 et 17 mars.
Sagittaire
Gémeaux
Balance
Capricorne
C’est le moment idéal pour planifier voyages, vacances et déplacements professionnels, notamment lors de la seconde quinzaine du mois. Jours fétiches : les 19 et 25 mars.
Des fourmis dans les pattes pourraient bien vous pousser à sortir de vos sentiers habituellement battus et vous donner des idées lumineuses. Cédez à vos envies ! Jours fétiches : les 2 et 3 mars.
Des heurts en amour et des succès au boulot, vous souhaiteriez que tout roule mais ne soyez pas trop gourmand. Faites preuve de diplomatie et de patience. Jour fétiche : le 11 mars.
Votre attitude lasse voire dérange votre entourage depuis quelque temps. Mesurez vos propos et apprenez à écouter les autres : en clair, co-mmu-ni-quez ! Jours fétiches : les 27 et 28 mars.
De grandes envies de changement se heurtent à un sentiment d’impuissance qui vous mine. Reposez-vous sur vos amis qui ne demandent qu’à vous soutenir. Jour fétiche : le 31 mars.
Reprenez le dialogue interrompu depuis quelque temps avec une personne qui vous est chère, en acceptant que vous ayez pu avoir tort, oui oui, même vous... Jours fétiches : les 1er et 22 mars.
On vous trouve si facile à vivre qu’on aurait un peu tendance à en abuser, ces temps-ci. Soyez ferme et n’hésitez pas à exprimer avec force vos désirs et volontés. Jours fétiches : les 13 et 14 mars.
Cancer
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Scorpion
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Carnet d’adresses - Agenda Cinémathèque de Tanger - Grand Socco - T : 05 39 93 46 83 Galeries Conil Événements et Conil Collection 7,rue du Palmier et 35,rueAlmohades - Petit Socco -T :06 55 64 10 14 Galerie Dar d’Art - 6, rue Khalil Matrane - T : 05 39 37 57 07 Galerie Delacroix - 86, rue de la Liberté - T : 05 39 93 21 34 Galerie Photo Loft - 115, av. Med Ben Abdellah - T : 06 41 45 66 40 Grand Hôtel Villa de France - Rue d’Angleterre - T : 05 39 33 31 11 IF Tanger - 41, rue Hassan Ibn Wazzane - T : 05 39 94 10 54 IF Tétouan - 13, rue Chakib Arsalane - T : 05 39 96 12 12
Renseignements : 160 Police : 190 Gendarmerie Royale : 177 Pompiers - Ambulances : 150 Maroc Assistance : 05 22 30 30 30 Mondial Assistance : 05 22 31 31 50
Institut Cervantes - 99, av. Sidi Ben Abdellah - T:05 39 93 20 01 La Fabrique - 7, rue d’Angleterre - T : 05 39 37 40 57 Librairie des Colonnes - 54, bd Pasteur - T : 05 39 93 69 55 Librairie les insolites - 28, rue Khalid Ibn Oualid - T:0539371367 MedinaArt Gallery - 30,rueAbou Chouaib Doukkali -T :05 39 37 26 44 Salle Beckett - Rue Okba Ibn Nafie - T : 05 39 94 25 89 Tabadoul - 19, rue Magellan - T : 05 39 37 19 78 / 06 41 16 16 47 Volubilis Art Gallery - 6, rue Sidi Boukouja - Kasbah - T : 06 68 70 01 81
Numéros utiles
Port Maritime : 05 39 93 11 29 ONCF : 08 90 20 30 40 Aéroport de Tanger : 05 39 39 36 49 Pharmacies de garde : www.menara.ma Urgences vétérinaires Clinique du Golf - 06 61 79 02 19
Clinique Assalam Av. de la Paix - 05 39 32 25 58 Clinique du Détroit Gzenaya - Lot 84 A5 - 05 39 39 44 48 Clinique Bennis Route de Tétouan - 05 39 34 07 47
Points de distribution Centres culturels / Galeries
Cinémathèque Le Rif Délégation de la Culture Galerie Artingis Galerie Conil Galerie Dar D’Art Galerie De Velasco Galerie Delacroix Galerie Ibn Khaldoun Galerie Laure Welfling Galerie Lusko / LM Dépôt Vente Galerie Mohammed Drissi Galerie Photo Loft Galerie Volubilis Goethe Institut Institut Cervantes Institut Français de Tanger Medina Art Gallery Musée de la Kasbah Tabadoul
Librairies
Librairie des Colonnes Librairie les insolites Librairie La Virgule Page et Plume
Hôtels / Maisons d’hôtes Hotel Andalucia Hôtel Chellah Hôtel Continental Hôtel El Minzah Hôtel Golden Tulip Farah Hôtel Mövenpick Hôtel Solazur Dar Al Barnous Dar Chams Dar El Kasbah
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Dar Jameel Dar Sultan La Maison de Tanger Le Balcon de Tanger Le Dar Nour Le Nord Pinus
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Portrait of Denis Diderot (1713-1784), Diderot Collection. Gift of M. de Vandeul to the French State in 1911.
Du fanatisme à la barbarie, il n’y a qu’un pas.
— Denis Diderot (1713–1784)
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