URBAIN Tanger - n°3 - MARS 2013

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URBAtIa nN ger

Sanaa Hamri “Regards” sur le rêve américain Actualités - bons plans - société - culture - agenda - high-tech - adresses mensuel - n°3 - mars 2013


ldc LIBRAIRIE GÉNÉRALE fondée en 1949

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LA COLÈRE ŜƌƜƫ ř

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é“dito HONNEUR AUX FEMMES... Ne faisons pas la fine bouche. Si certains (mais surtout “certaines”, il faut bien l’avouer), à l’instar de Tahar Ben Jelloun (voir en p. 8), avancent des raisons tout à fait légitimes pour ne pas être exactement favorables à la journée de la Femme, je pense pourtant qu’on aurait tort de ne pas saisir chaque opportunité de pointer du doigt les dysfonctionnements d’une société. Le 8 mars vaut la peine d’être vécu. Depuis un siècle, des femmes se sont battues pour réclamer la liberté, le respect, l’égalité et la parité et c’est cette lutte que symbolise cette journée. Il ne s’agit pas tant d’ailleurs ce jour-là de fêter les femmes que de rappeler qu’elles ont des droits censément inaliénables. Libre à chacun d’y travailler à sa façon les 364 autres jours que compte l’année. S’il reste du chemin à faire, comme nous l’indique le dernier rapport du Forum Économique Mondial (voir en p. 16), les avancées existent. Et rappelons également que chaque année, le 10 octobre, le Maroc célèbre les femmes marocaines. Deux journées, c’est mieux qu’une ! Tout naturellement, les Tangéroises sont donc à l’honneur en mars dans URbain et elles nous prouvent qu’elles peuvent briller dans des domaines que les hommes ont tendance à se réserver. Nous vous proposons de faire la connaissance de Sanaa Hamri, réalisatrice talentueuse dont Tanger peut être fière, ainsi que de Safae et Saïda, deux Gazelles qui se lancent pour la première fois ce mois-ci dans un rallye qui a du sens et du cœur. Je vous souhaite une excellente lecture...

Christine Cattant

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© Delphine Mélèze

tanger Directeur de Publication : Rédactrice en Chef : Rédaction :

Direction Artistique / Maquette : Imprimeur : Contact Mail :

Othman Noussairi Christine Cattant Philippe Chaslot, Stéphanie Gaou, Christine Cattant, Mohammed Al Kh., Pierre Mohair, Ali Bobo, Estelle Du Brusc Crevette In Tangier Graficas Norte contact@urbainmagazine.com

Rédaction : Administration : Commercial : Contact Publicité : Site Web : Facebook : Siège : Dépôt Legal : ISSN :

c.cattant@urbainmagazine.com o.noussairi@urbainmagazine.com m.sabri@urbainmagazine.com 06 33 64 79 99 www.urbainmagazine.com Urbain Magazine 67, avenue de la Résistance - Tanger 105984 En cours

Photo Couverture :

© D.R. Sanaa Hamri

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SOMMAIRE ACTUALITÉS

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À LA UNE

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Sanaa Hamri : Hollywood dans un fauteuil

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Nouvelles de la ville et rendez-vous 6 Spécial Journée de la Femme 8 L’association : Coeu r de Gazelles 10 L’actu des gens : Saïda et Safa, Gazelles tangéroises 12 Actus Maroc et internationales 14 Figures : 2 - Hicham Tahir, la révolte La Chronique de Lotfi Akalay Rencontre : QDP à Tahar Ben Jelloun

CULTURE

Visions de Tanger : Votre concours photo Agenda culturel : Musique, expos, rencontres... Rencontre : Les échos du film de Kamal Hachkar Ciné : À l’affiche dans les salles Livres : Le choix du Libraire et de la Rédaction

SOCIÉTÉ

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On en parle : Brèves, indiscrétions et indigestions 52 Quand je veux, où je veux : Les séries télé et Moi 54 Tanger vue par... : Bourdain “à la sauce tangéroise” 56

DÉCOUVERTE

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PRATIQUE

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Week-end : Ifrane, le village de la blanche neige Conso : Les bons plans d’un Tangérois Forme : L’épreuve du bikini Parapharmacie : Nouveautés La recette tangéroise : La Seffa à la Cannelle

CLIN D’ŒIL

Méli-mélo tanjaoui

UTILE

Urbanoscope Annonces immobilières Carnet d’adresses Points de distribution

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Actualités

N OUVELLES DE LA VILLE Par Estelle Du Brusc

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Du retard à l’allumage Il faut dire que Tanger devait initialement être déclarée “ville sans bidonville” en 2006. Si l’objectif n’a pas été atteint, il serait en passe de le devenir, la perle du Nord faisant partie des treize villes du Royaume programmées pour avoir éradiqué la totalité de ces habitats insalubres à la fin de l‘année 2013. Tanger a été l’une des villes les plus touchées par ce fléau, d’où la difficulté de se débarrasser du problème avec rapidité. Il reste environ 500 familles concernées, ces dernières devraient être relogées au plus tôt.

Le nouvel ouvrage qui s’élève rue d’Angleterre.

UN OUVRAGE SOCIAL ? Le terrain vague situé à une encâblure de la galerie Mohamed Drissi, rue d’Angleterre, fait l’objet depuis quelques mois de travaux importants. La bâtisse de belle facture qui est en train de sortir de terre pourrait être destiné à devenir un centre de réinsertion professionnelle pour anciens détenus.

Une ville nouvelle aux portes de Tanger

RETOUR AUX SOURCES

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Le 16 février, l’école Adrien Berchet a reçu la visite d’un hôte de marque, le politicien français Jean-Luc Mélenchon. C’est avec beaucoup d’émotion qu’il a retrouvé les murs de l’établissement dans lequel il a effectué une partie de sa scolarité. 6

© N.S / URbain

Chrafate

a c t u s

s o c i a l e s

LE PLAN ANTI-BIDONVILLES, C’EST PAS DU BIDON

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La première phase du projet de la ville nouvelle de Chrafate est achevée (raccordement aux réseaux d’eau et d’électricité et construction de routes permettant l’accès au site) et le site est désormais prêt à accueillir les premières constructions sur 130 ha, ont affirmé les responsables de la société d’aménagement Al Omrane. Ce vaste complexe résidentiel, situé à 18 km de Tanger et à 5 km au sud de l’usine Renault à Melloussa devrait accueillir, à terme, 150 000 habitants sur une zone de 769 ha.


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Pendant des mois, bon nombre d’informations contradictoires ont circulé. Cette fois, c’est officiel. La Société d’Aménagement du Port de Tanger vient d’annoncer dans un communiqué que les travaux avaient atteint

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EN BREF

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Les contours du port ultra-moderne dont les travaux ont débuté en 2011 et qui doit offrir un nouveau visage à la perle du Nord commencent à se dessiner très sérieusement...

un avancement de l’ordre de 30 % pour le nouveau port, de 60 % pour la marina et de 40 % pour le futur port de pêche. Rappelons que la date de livraison de l’ensemble du chantier est fixée à mars 2015.

EN BREF

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EN BREF

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EN BREF

TFZ - Tanger sourit à Souriau Pour son dixième anniversaire à la zone franche de Tanger, la société Souriau, filiale du groupe Esterline et spécialisée dans la fabrication de solutions d'interconnexions dédiés aux marchés de l’aéronautique, de la défense et de l’espace (pour des clients comme Airbus, Boeing, EADS-Safran-Labinal, Bombardier ou Alstom entre autres), a inauguré récemment une extension de son usine de Tanger, qui passe de 7 500 m² à 10 700 m² de surface de production. En 2003, 60 employés faisaient tourner la boutique. Ils sont aujourd’hui 450 et tous désormais hautement qualifiés.

Tanger Med On passe à la vitesse supérieure. Le deuxième quai à véhicules a été inauguré à Tanger Med en début d’année. Son premier usager a été, le 24 janvier dernier, un bateau porte-véhicules avec à son bord 500 voitures de la marque Nissan destinées au marché marocain.

3e Assises de l’Industrie à Tanger : une belle réussite en était besoin, l'importance de la ville du Détroit en tant que pôle industriel en plein essor. Le Ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, Abdelkader Aâmara, intervenant lors d'une conférence de presse, a indiqué que le pôle industriel de la région Tanger-Tétouan jouit d'une forte attractivité grâce à plusieurs chantiers structurants qui ont jeté les bases d'une plateforme industrielle et logistique favorisant l'installation des investissements.

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Un grand cru que cette troisième édition des Assises de l’Industrie qui se sont tenues en présence de SM le Roi Mohamed VI, mais également, entre autres, de Robert B. Tucker, consultant et speaker mondialement reconnu notamment dans le domaine de l’innovation et également élu au top 5 des speakers mondiaux pour l’année 2013. Ce dernier est intervenu lors de la clôture de l’événement. Le choix de Tanger pour accueillir cette manifestation prouve une fois encore, s’il

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BREF

a c t u s

Le nouveau port de Tanger avance...

Robert B. Tucker.

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Actualités

S PÉCIAL J OURNÉE DE LA FEMME Par Estelle Du Brusc

Projection Spéciale

Cinémathèque Malak Samedi 9 mars à 16 h, 19 h et 21 h Film marocain de Abdeslam Kelai (2012)

Prix du meil-

leur scénario, Prix spécial du jury et Prix du 1er rôle féminin à la 14e édition du Festival national du film de Tanger 2013.

À propos de la Journée de la Femme Il faut cesser d’être attentif une fois seulement par an ; c’est comme une journée sans tabac, ou sans accident de voitures. Non, il faut toute l’année, toute la vie, pour la femme et mieux encore arriver à ce qu’il n’y ait ni journée ni mois, mais tout le temps cultiver le respect et la dignité entre l’homme et la femme. Atteindre un niveau de civilisation haut et digne au point où on ne pensera pas à consacrer à la femme une journée pour rappeler ses droits, et lutter contre les violences dont elle est victime ; enfin, c’est la personne qu’il faut soigner qu’elle soit homme ou femme. Il y a tellement à faire qu’il faut décider que tous les jours c’est la journée de la femme et de l’homme. Tahar Ben Jelloun

Le “ voile féministe ” Fatima Sadiqi est professeur à l’Université de Fès et Présidente du Center for Research on Women. Elle explique que le voile, au Maroc, n’est pas forcément incompatible avec le féminisme, loin de là. Point de vue à découvrir sur www.project-syndicate.org/ commentary/morocco-s-veiled-feminists/french.

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Le planning familial salué

Le Directeur de la Population au Ministère de la Santé, Khalid Lahlou, a annoncé en début d’année que le programme national de planification familiale avait permis la réduction de la mortalité maternelle de près 66% en vingt ans, cette dernière étant passée de 332 décès maternels pour 100 000 naissances en 1992 à 112 en 2010. La mortalité infantile, qui lui est intimement liée, a quant à elle chuté de 64%. Des résultats très encourageants.

Une Autorité pour les Femmes

Il l’a dit à URbain...

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Ça bouge au Maroc !

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La nouvelle Constitution était déjà venue institutionnaliser le débat. La création de l’Autorité pour la Parité et la Lutte contre la Discrimination confortera la promotion de la participation politique des femmes au Maroc. Elle affermira en outre le pays dans ses efforts en matière de lutte contre la violence à leur égard, a indiqué, le 19 février dernier à Rabat, la Ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, Bassima Hakkaoui.

Quel avenir pour la “ loi de la honte ” ?

Lundi 21 janvier, le gouvernement a affirmé soutenir la réforme du Code Pénal concernant l’article 475 permettant à un violeur d'éviter la prison s’il épouse sa victime. Car les parlementaires évoquent non seulement la possibilité d’abroger le texte mais également, comme l’affirme le Ministre de la Justice Mustapha Ramid, celle de prévoir des peines plus lourdes pour les violeurs, pouvant aller jusqu’à trente ans d'emprisonnement contre cinq actuellement. Des amendements “de nature à garantir la protection nécessaire des mineurs contre toutes les agressions sexuelles”, a-t-il Femme marocaine Huile sur toile de Fati Saida. commenté.



Actualités

L’ASSOCIATION

Des Gazelles au grand cœur

Une association à l’engagement éthique et responsable

Un e fo i s n ’e st p as c ou t u me, “C œu r d e G aze l le s ” q u e vo u s p ré se n te U Rb ai n au j o u rd ’h u i n ’e s t p as n é e à Tan g e r. Mai s e n co n st itu a n t l’ actu al ité d u m o is de m ars d e d e u x j e u n e s Tan g é ro i se s (v oi r p a g e s s u i v a n t e s ) , e l l e m é r i t a i t l a r g e m e n t de f i g u r e r d a n s c e t t e r u b r i q u e . L’association Cœur de Gazelles a vu le jour autour du Rallye Aïcha des Gazelles en 2001. Profitant du passage de la course au sein de populations souvent défavorisées, cette association proche du milieu médical se met au service de ces dernières en développant des projets ciblés tout au long du parcours.

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En collaboration avec le gouvernement marocain, Cœur de Gazelles travaille en partenariat avec les structures déjà en place pour les aider à se développer, à évoluer, à s’équiper et à se renforcer. Pas d’intermédiaire et des structures à taille humaine directement opérationnelles sur le terrain. Les dons sont donc en totalité répercutés dans les actions menées.

C œu r d e G a ze l le s , c ’ e s t c e q ui do n ne t ou t s o n s e l e t s on s en s à d e s d éf is h u m a in s te ls q u e le R al ly e A ï ch a d e s Ga z el le s , le S t u d en ts C h a ll en g e e t le Ca p Fém in a A v e n t ur e. . .

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Aide médicale : La caravane médicale qui accompagne les rallyes propose sur place un accès aux soins pour les populations locales, parfois éloignées de plus de 100 km d'un dispensaire ou d'un hôpital. Ainsi chaque année, elle dispense plus de 7000 consultations dans les domaines de la médecine générale, la pédiatrie, la gynécologie, l’ophtalmologie, l'optique, les dépistages du diabète, du trachome et de la cataracte qui peuvent d’ailleurs donner lieu à des interventions chirurgicales sur place. Elle offre également les médicaments adaptés au suivi des consultations et a déjà procédé à trois accouchements. Aide par le don : Un soutien financier sous forme de dons mais aussi de vêtements, de produits d’hygiène et de jouets est apporté aux popu-


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L’autre Aïcha du rallye

lations des villages nomades autour des bivouacs et à des orphelinats marocains dans les régions. Scolarisation : Au cœur du projet également, la lutte contre l’analphabétisme par l’aide à la construction et la rénovation d’écoles, ainsi que par la création de la Maison des Cœurs à Essaouira, un lieu de vie dont profitent 50 enfants (repas, apprentissage et soutien scolaire, ateliers ludiques). Réinsertion professionnelle des femmes célibataires : En proposant des activités génératrices de revenus afin de briser l’isolement et la dépendance des femmes seules, ainsi que des cours d’arabe et de français à leur demande pour lutter contre l’illettrisme.

Au cours de ce genre d’aventures, il naît souvent de belles histoires. En avril 2003, à Merzane, après un accouchement difficile assisté par les médecins de la caravane médicale, une petite fille voit le jour. En remerciement pour les bénévoles qui ont aidé cette maman, celle-ci a décidé spontanément d’appeler son bébé “ Aïcha ”. La petite Aïcha, la fierté des responsables de l’association, ils la retrouvent à chaque Rallye des Gazelles. En 2012, à la question : “ Quel âge as-tu ? ”, elle a répondu timidement : “ j’ai neuf rallyes ”. Les membres de Cœur de Gazelles ont décidé de financer les études de la petite fille jusqu’à son indépendance.

Environnement et développement durable : Par des actions de sensibilisation de la population, la recherche et la construction de puits, la création d’espace verts et de systèmes d’énergie solaire. Partenaire de la Ligue contre le Cancer : Par la collecte de téléphones portables et leur recyclage par des personnes à mobilité réduite.

Contact

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Vous désirez mieux connaître l’association Cœur de Gazelles, la rejoindre, faire un don ? Rendez-vous sur son site coeurdegazelles.org ou écrivez à m.vrillacq@maienga.com.

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Actualités

L’ACTU DES GENS

Saida et Safae

© Saida Benhamida

Gazelles tangéroises

On peut dire que voilà deux jeunes femmes heureuses de vivre ! Souriantes, épanouies et exaltées par l’aventure qui les attend, elles sont brillantes, pleines d’humour et ont hâte d’en découdre pour prouver de quoi elles sont capables. Pour cette édition 2013, rencontre avec Saida et Safae, les deux (premières) Gazelles tangéroises de l’histoire du Rallye du même nom... Par Christine Cattant

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C’est l’histoire d’une belle amitié entre Saida Benhamida, ingénieur, originaire de Safi, Responsable Qualité et de Safae Challal, diplômée de la Sorbonne, originaire de Meknès et Responsable en Ressources Humaines. Arrivées à Tanger au début de l’année 2010 pour travailler chez Renault, elles forment désormais l’un des trois équipages représentant le constructeur cette année au Rallye des Gazelles (deux en France, un au Maroc). Saida sera pilote, Safae copilote. Quand on les interroge sur la raison ce choix, Saida répond en riant : “ Il y a une règle d’or, moi, j’ai un sens de l’orientation qui ne tourne pas rond ! ” Safae admet posséder un petit côté garçon manqué et un meilleur sens

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de l’organisation. Elles avouent avoir de la chance. Elles pensent à toutes celles qui, en février, galèrent encore pour trouver les financements à leur participation. Elles, c’est leur employeur qui, dans le cadre du plan interne Women@Renault (pour le renforcement de la place des femmes au sein de l’entreprise), leur a proposé de participer à cette aventure. C’est d’ailleurs Renault qui finance intégralement l’aventure. Elles concourront dans la catégorie Cross-over, sur des Dacia Duster : “ On a de la chance d’avoir les Duster, les seules vraiment compatibles avec ce rallye ”. Mais pour gagner sa place, il a fallu se battre. Sur cent cinquante dépôts de candidatures, c’est au final trois duos


Saida : “ J’ai un sens de l’orientation qui ne tourne pas rond ! ” qui sont retenus (quatre avec les suppléantes) après un mémorable weekend d’orientation en novembre dernier dans la forêt de Fontainebleau, en France. Ce qui les attend désormais, c’est un stage de pilotage et de navigation qui débutera à Avignon et se poursuivra à Erfoud jusqu’au 3 mars. Quand on les interroge sur ce qu’elles attendent de cette aventure, Safae répond : “ On veut tester notre capacité à s’adapter dans un environnement qu’on ne connaît pas. On travaille dans un milieu essentiellement masculin, on aime relever les challenges ! ” Elles parlent de dépassement de soi, de solidarité, d’entraide, d’environnement et de valeurs féminines. Et si on leur demande à quoi elles s’attendent, elles répondent qu’elles s’attendent absolument à tout : fous rires, pleurs,

fatigue intense... et aussi “ mauvaise bouffe ” ! À la question de ce que Renault attend d’elles, elles répondent sans hésiter et en chœur : “ De gagner !”. Elles rient en rappelant que, l’an dernier, trois Duster occupaient le podium. Mais les deux premiers, certes sponsorisés également par le constructeur français, étaient des véhicules de La Banque Postale ! Les filles de l’équipage 315 ont donc leur feuille de route et sont très motivées, tout comme les équipages 317, de Paulina Hachoud et Anne-Sophie Cally, et 316, de Laetitia Rodier et Sylvie Quittot, qu’il faudra suivre aussi durant toute la course. Bien sûr, on les retrouvera à leur retour pour tout savoir sur leur expérience ! Au fait, la remise des prix, le 30 mars, coïncide avec l’anniversaire de Saida. Un heureux présage, peut-être... Pour en savoir plus, rendez-vous sur : gazelles-womenrenault.com

Des filles et des fringues... Il fait partie de l’histoire du rallye. Chaque année, c’est la surprise : de quelle couleur serat-il, aura-t-il des poches... Il faut préciser qu’il est l’inséparable compagnon des Gazelles, qui ne le quitteront pas durant toute l’aventure et le garderont tel un précieux souvenir. C’est Chacok, célèbre marque de prêt à porter féminin, qui signe l’édition 2013. Le gilet sera donc orange cette année. Les filles le complèteront avec un casque blanc. Un peu futile ? Pas tant que ça. Car celles et ceux qui le portent expriment leur fierté d’appartenance bien au-delà des dix jours que dure le Rallye des Gazelles.

Un rallye eco-responsable

Le Rallye Aïcha des Gazelles, qui se déroule chaque année au cœur du désert marocain, débutera le 20 mars à Tisserdimine (près d’Erfoud) pour sa 23e édition et s’achèvera le 28 mars à Foum-Zguid, près de Ouarzazate (remise des prix le 30 à Essaouira). Son excellente réputation tient en deux raisons : la première est qu’il est exclusivement féminin. Cette particularité en fait un concept à part, une autre vision de la compétition, le but ultime étant avant tout de se surpasser soi-même avant de dépasser les autres concurrentes. L’entraide entre participantes en difficulté est d’ailleurs une des valeurs fondamentales de ce rallye. La seconde raison est l’absence de vitesse et la conscience écologique forte des organisateurs : ce ne sont pas forcément les plus rapides qui gagnent ! Étonnant, non ? Explication. Le but de la course est de parcourir un itinéraire balisé en effectuant un minimum de kilomètres. Pour cela, point de GPS, seules cartes et boussole permettent aux compétitrices de faire leurs choix

afin de prendre les meilleurs itinéraires et de ramasser toutes les balises pour éviter les pénalités. Les rallyes automobiles ont en général assez mauvaise presse. Le Rallye des Gazelles fait exception à la règle. Bilan environnemental, réduction des émissions de CO2 et des impacts en matière de consommation d’eau, de déchets et d'énergie, signature des participantes d’une “charte de bonne conduite environnementale” avant le départ, compensation de toutes les émissions de CO2 auprès de l'association de Yann-Arthus-Bertrand : Action carbone. Enfin, il s’agit du premier rallye-raid à obtenir dès 2010 la certification “ISO 14001:2004”, qui atteste que l’organisation du rallye a adopté une forme de management qui identifie et maîtrise l’impact environnemental de ses activités. Éco-conduite (la vitesse n’étant pas un critère déterminant), utilisation de biocarburant, de produits d’hygiène 100% biodégradables et de papier recyclé, tout est pensé pour respecter au maximum les paysages parcourus.

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Actualités

MAROC Par Estelle Du Brusc

Adoption au Maroc

L’Espagne demande la modification de la loi Depuis deux ans, une quarantaine de familles espagnoles espèrent une modification de la loi concernant l’adoption de Marocains par des familles étrangères afin de pouvoir adopter officiellement leurs enfants. En effet, la Kafala bloque désormais les adoptions. Cette réglementation stricte qui a pour but de “protéger” les enfants exige que ceux-ci conservent leur religion, leur nom et leur nationalité jusqu’à leur majorité. Or les autorités estiment qu’une fois l’enfant parti dans sa nouvelle famille à l’étranger, aucun contrôle ne peut

être exercé pour vérifier la bonne application de cette loi. Il est par conséquent également exigé des familles adoptantes qu’elles résident au Maroc ! Les dossiers se retrouvent donc dans l’impasse et aucune adoption n’a pu être réalisée depuis la mise en place de la Kafala. Le Ministre des Affaires étrangères, Saad Díne El Otmani, a affirmé récemment qu’il souhaitait trouver un terrain d’entente sur ce dossier. Peut-être le bout du tunnel pour ces parents, mais aussi ces enfants, qui rêvent de devenir de “vraies” familles.

Le Maroc, pays d’exception

Justice

Qui vole un œuf vole un bœuf Selon le vieux proverbe français, un vol est un vol quelle que soit la valeur de l’objet dérobé. L’idée aurait-elle été appliquée au pied de la lettre dans un tribunal de Casa en février dernier ? Un jeune homme aurait en effet été condamné à vingt ans de détention après avoir volé un téléphone portable d’une valeur de 300 dh à un passager dans un bus. Jugement qui suit stricto sensu la peine applicable indiquée dans l’article 508 du Code Pénal en cas de vol.

Le 13 février à Fès a eu lieu l'inauguration, après restauration, de la synagogue “Slat Alfassiyine”. Le Discours Royal a été lu au nom de SM Le Roi par le chef du Gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui a présidé la cérémonie lors de cet évènement jugé comme unique dans le monde arabo-musulman. Dans ce discours, le Souverain a exalté la richesse et la diversité des composantes spirituelles du Maroc et réaffirmé être “attaché à la protection de la foi et de la religion et investi de la responsabilité de veiller au libre exercice des cultes pour toutes les religions (...)”.

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A. Benkirane a souligné la symbolique de cette inauguration.

Le modèle marocain salué outre-Atlantique

Le journal américain The Washington Post a cité, fin janvier, le Maroc et la Jordanie en “modèles de réformes” dans la région du Moyen-Orient et d'Afrique du nord (MENA). “En matière de réformes, le Maroc et la Jordanie ont emprunté des chemins différents des autres pays de la région, en mettant en oeuvre des réformes et en procédant à une libéralisation de leur gouvernance ", souligne le journaliste dans un éditorial intitulé Les succès et les ratés du Printemps arabe. Il fait également observer que la nouvelle Loi fondamentale marocaine consolide le respect des droits des minorités, y compris les juifs marocains qui “ont vécu au Maroc pendant plusieurs siècles et restent une partie intégrante du Royaume ".

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10e Festival d’agadir Cinéma et Migrations

Un jour, peut-être... L’édition 2013 du festival qui devait être présidée par Driss El Yazami, président du Conseil National des Droits de l’Homme mais aussi du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Étranger et qui devait se tenir du 4 au 9 mars a été reportée sine die. Subventions pas à la hauteur des attentes, absence de partenaires solides, le budget n’a pas pu être bouclé. Bien dommage pour un festival qui a accueilli des grands noms tels que Tahar Benjelloun, Saïd Taghmaoui, Najat Belkacem, Nourredine Lakhmari, Mohamed Ismail, Isabelle Adjani ou encore Richard Bohringer. Affaire à suivre. Pour une édition - peut-être à la fin de l’année...

OUPS ! Le Maroc et... Ses phosphates C’est une chute de près de 30 % en valeur des exportations de phosphates qui a été enregistrée en janvier par rapport à l’an dernier. Une chute expliquée à la fois par une diminution des volumes exportés et des prix sur les marchés internationaux. Un coup dur pour le premier exportateur mondial.

Sa classe moyenne L’étude du Haut Commissariat au Plan, rendue publique à la mi-février, révèle que 53 % des Marocains font partie de la classe moyenne. Des Marocains dont les revenus sont situés entre 2 800 et 6 763 dh, le revenu moyen mensuel au Maroc étant de 3 500 dh. La classe “modeste”, quant à elle, représente 34 % des Marocains avec des revenus inférieurs à 2 800 dh. Restent 13 % pour les classes “aisées”...

Sa sécurité routière Le bilan de la mortalité sur les routes marocaines pour l'année 2012 est lourd. Le CNPAC fait état de 4 055 tués, pour un parc automobile pourtant estimé à 3 millions de véhicules seulement. C’est près de 12 fois plus qu’aux USA et 14 fois plus qu’en France. Et c’est bien le facteur humain qui en est la première cause, autrement dit la criminalité routière (manque de civisme des usagers de la route, non-respect du code de la route). Un changement de mentalités s’impose.

Le collectif du Vol AF2497 Selon L’Express du 19/02/13 le Palais, à Rabat, serait embarrassé après le dépôt d’une plainte par un collectif contre Air France, suite à la plaisanterie d’un pilote au sujet du Roi. SM Mohamed VI a pris grand soin de se distancier de l’initiative prise par Abderrahmane Mekkaoui, un professeur d’université à l’origine de la plainte. Et cet excès de zèle royaliste est jugé d’autant plus maladroit dans l’entourage du souverain qu’il intervient à quelques semaines seulement de la visite officielle de François Hollande au Maroc.

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Actualités

INTERNATIONAL Liberté de la presse : où en est-on ?

Le classement mondial annuel pour 2013 des pays respectant le mieux la liberté d’informer de l’ONG Reporters Sans Frontières est arrivé. Un classement basé sur six critères : pluralisme, indépendance des médias, notions d’environnement et d’autocensure, cadre légal, transparence et infrastructures d’information.

Sans surprise, ce sont toujours les pays nordiques qui dominent le classement avec la Finlande, les Pays-Bas et la Norvège, tandis que le Turkménistan, la Corée du Nord et l’Érythrée ferment la marche. Parmi les 20 premiers, 14 sont Européens, la France occupant quant à elle la peu glorieuse 37e place,

©Joshua Sagor

Classement 2013 RSF

juste derrière la Slovénie et l'Espagne mais également derrière le Royaume-Uni (19e), le Canada (20e) et les États-Unis (32e). Parmi les faits les plus notoires, le constat que les pays du Printemps Arabe n’ont pas vu les conditions de travail des journalistes s’améliorer, la chute vertigineuses du Mali, qui se classe au 99e rang, en ayant perdu 74 places en un an, la très mauvaise situation des pays d’Afrique de l’Est et du MoyenOrient, la chute des pays d’Europe de l’Est et d’Asie Centrale. L’Asie du Sud-Est et les pays de l’exUnion Soviétique squattant pour la plupart les dernières places du classement. Le Maroc échoue à la 136e place sur 179 pays classés, deux places seulement devant la Tunisie mais 11 places derrière l’Algérie...

Égalité “hommes/femmes” Des progrès trop lents La septième édition du Global Gender Gap Report (rapport mondial sur les écarts hommes / femmes) du Forum Économique Mondial est paru à la fin de l’année 2012. État des lieux dans 135 pays. Le rapport, basé sur 14 indicateurs, mesure l'écart entre hommes et femmes dans quatre domaines-clés : la participation économique et les opportunités de travail, le niveau d'éducation et de scolarité, la santé et la durée de vie et enfin l’autonomisation politique. En tête : Islande, Finlande, Norvège et Suède. En queue de peloton : Syrie, Tchad, Pakistan et Yémen. Le Maroc occupe la 129e place, juste devant la Côte d’Ivoire et l’Arabie Saoudite, mais derrière l’Iran (127e),

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en particulier à cause de très mauvais scores dans le domaine de la participation économique des femmes et de leur faible scolarisation. La France, qui obtient pourtant la note maximale sur les critères de l’éducation et de la santé, atterrit à la 57e place en raison de ses mauvais résultats en matière de parité économique et politique. Manifestement, ce genre de rapport a encore de beaux jours devant lui.


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2 - Hicham, la révolte

LE TRÈS JEUNE ÉCRIVAIN HICHAM TAHIR, TANGÉROIS POUR QUELQUES JOURS GRÂCE À LA PROMOTION DE SON PREMIER LIVRE, EST LA SECONDE FIGURE DE NOTRE SÉRIE DE PORTRAITS ENTAMÉE LE MOIS DERNIER...

SÉRIE DE PORTRAITS D’HICHAM TAHIR RÉALISÉE PAR

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© Aurorre Collin

Originaire de Kenitra, Hicham Tahir est passé par Hit Radio avant de travailler dans la publicité à Marrakech. Dernièrement, à la librairie les insolites à Tanger, ce jeune homme mince et déterminé est venu présenter son premier livre Jaabouq, un recueil de nouvelles très « pêchues ». Mama Africa par exemple, inspirée par Tanger, la ville marocaine préférée du jeune auteur, ne décrit pas un Maroc de carte postale. Dans cet entretien très « Urbain », Hicham dévoile avec un ton direct, les révoltes d’un Marocain mal à l’aise dans une société sclérosée par les conservatismes. Du haut de ses “ Nous, les Marocains, on a vingt-trois ans Hicham Tahir, qui a déjà travaillé avec Abdellah Taia et Tahar Ben Jelloun, représente extrêmement peur du changement. une certaine jeunesse, révoltée, décomplexée et C’est d’un extrême conservatisme, portée par l’espoir d’un nouveau Maroc. c’est ça notre problème ” Propos recueillis par Philippe Chaslot Urbain : Il y a beaucoup de drôlerie et de mot crus dans vos nouvelles. Cette insolence est-elle une des forces du Maroc d’aujourd’hui ? Hicham Tahir : Une force, je ne sais pas, en tous cas c'est une partie intégrante du Maroc que je connais depuis toujours. Notre génération emploie beaucoup de mots vulgaires. Ça montre une certaine frustration, un manque d’éducation pour connaître des synonymes. Mais cette vulgarité, très directe, est aussi le signe que nous fuyons l’hypocrisie… Il faut appeler les choses par leur vrai nom. Une pute, c’est une pute, ce n’est pas une fille de joie. U. : La langue parlée au Maroc est le darija, une langue souvent dénigrée… H.T. : C’est vrai, on a comme une sorte de mauvaise conscience à parler darija. Les Marocains ont besoin de se définir en tant qu’arabes mais je trouve que c’est dommage. L'arabe classique pour moi, ce n'est pas le marocain. Parler darija, c'est tout simplement parler marocain, il faudrait quand même qu'on assume ça !

U. : Comment vous définissez-vous : Marocain, arabe, musulman ? H.T. : Marocain ! C'est tout ! Et ma langue, c'est le darija. U. : Vos personnages semblent atteints de schizophrénie. D'un côté, ils aspirent à vivre leur vie librement ; de l'autre, pour être aimés et reconnus par la société, par la famille, ils acceptent de tricher sur ce qu'ils sont et, finalement, de collaborer à leur propre asservissement. Est-ce cela le Maroc d'aujourd'hui, une prison mentale où les prisonniers sont aussi les geôliers ? H.T. : C'est exactement ça ! La nouvelle génération marocaine est au carrefour de trois cultures : la culture occidentale et la liberté, la culture orientale avec la fierté d'être arabe et musulman, et la culture marocaine qui est à la fois entre les deux et un mélange des deux, ce qui fait d'elle une culture à part. Que nous le reconnaissions ou non, le monde occidental nous fait rêver. Certains montrent les USA comme des diables mais rêveraient au fond de vivre cette vie s'ils le pouvaient (...) Nous vivons depuis longtemps dans ces contradictions mais aujourd'hui les choses se tendent parce qu’on porte plus de jugements sur les différences. Ma grand-mère portait la djellabah et le niqab marocain,

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sorte de petit mouchoir et ma mère, quand elle était jeune portait des jupes, ce qui est occidental, pas musulman. Mais à l’époque, ces différences ne choquaient personne. Aujourd'hui, on montre une fille en jupe comme une dévergondée. Ça, c’est mauvais signe. Le plus grand danger est dans ce déchirement de la société marocaine.

“ J’aime ce Maroc où on rentre chez son voisin sans frapper ” U. : Quels sont les signes de déchirures ? H.T. : On a d’un côté des chaînes télévisées françaises, américaines et de l’autre, des chaînes coraniques. Ce n’est pas le même monde et chacun choisit son camp. On nous propose le radicalisme musulman qui est désolant : il faut détester Israël et les USA et tout ce qui n’est pas arabe, en fait ! Alors moi aussi j’ai choisi mon camp et ce n’est pas celui-là, je ne regarde pas les chaînes islamiques. Il faut dépasser cette barbe ! La religion pour moi, c’est bien au delà du Bien et du Mal, du Paradis ou de l'Enfer. Il faut laisser tout ça aux enfants... Mais je suis également bien conscient que l'Occident n’est pas parfait non plus. Le fait de montrer tous les musulmans comme des islamistes, c’est une erreur, heureusement ! Ces malentendus et ces amalgames font beaucoup de mal. Les musulmans se sentent insultés quand on les mélange à l'islamisme mais du coup, c’est curieux, ils répliquent en se rapprochant de l'islamisme, en se mettant à détester l'autre… U. : Êtes-vous inquiet pour le Maroc ou pensez-vous que les Marocains ont intellectuellement et culturellement de quoi résister à la montée des extrémismes ? H.T. : Le Maroc est en train de virer vers l'islamisme ! À Kenitra, j’ai grandi dans un quartier populaire et serein. Et du jour au lendemain, on a trouvé des barbus et des filles voilées. À vingt mètres de chez moi, il y a une mosquée de barbus… et six personnes de cette Mosquée ont été mêlées aux attentats de Casablanca. Et cette Mosquée subsiste ! Les femmes en burka, ça me fait peur. Pour moi ce n’est pas l’Islam, ils se servent du Coran pour leurs propres envies. Dans un monde moderne, on ne peut pas appliquer les mêmes règles

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qu’il y a 1 400 ans ! Il faut passer à autre chose ! En fait, je crois que nous, les Marocains, on a très très peur du changement. C’est d’un extrême conservatisme, c’est ça, notre problème. Il existe ici un fantasme, celui de l’Islam qui va nous redonner le pouvoir sur le monde ! En fait, on vit dans le passé, on essaie de le projeter dans le futur… et on oublie de vivre dans le présent. U. : Vous abordez librement le sujet de la sexualité à travers vos personnages alors qu’au Maroc, les relations sexuelles sont encore interdites par la loi… H.T. : Et en réalité, les Marocains ne pensent qu’à ça ! Et après certains viennent dire que ça vient de l’Occident ! Ici, on confond respect et amour, sensualité et sexualité. U. : Vous parlez aussi beaucoup des prostituées… H.T. : Les putes sont les femmes les plus saintes du monde. Pour se prostituer, il faut des couilles ! Je manque de ces couilles-là, je ne pourrais pas me prostituer mais je trouve ça fascinant. Ce sont les gens qui montrent les putes du doigt qui sont les vraies putes au sens péjoratif du terme. Les vraies putes ne font pas de mal, elles font leur travail.

“ Le Paradis, l’Enfer, il faut laisser cela aux enfants ” U. : À 23 ans, vous faites preuve d‘une lucidité étonnante dans le contexte général. Pourquoi, et notamment dans votre génération, êtes-vous si peu nombreux à regarder la société en face ? H.T. : La question, c’est : « Pourquoi sont-ils si peu nombreux à vouloir le faire ? » J’en suis étonné aussi. On a eu les mêmes études, le même cursus. Et je ne comprends pas pourquoi il y a tant de blocages dans les têtes. Je ne suis pas plus éduqué ni plus intelligent que les gens de ma génération. Donc, le problème vient d’eux. Pour moi, ce sont des cons parce qu’ils n’ont pas su faire marcher leur cervelle ou ouvrir les yeux. Ils ne réfléchissent pas (…) Quand j’avais à peine huit ans, j’ai regardé un vieux barbu sur une chaine coranique qui a dit : « il ne faut jamais imaginer le visage du Diable ou de Dieu parce que c’est un péché ». Ça m’a choqué. Depuis je n’arrête pas d’imaginer la tête de


Dieu et du Diable ! Pour avoir envie de Dieu, il faut pouvoir l’imaginer. Mais on est dans une société où on entend « faut pas faire ci, faut pas faire ça, c’est haram, c’est hallal ». Sans explication. Beaucoup de Marocains se laissent décérébrer. U. : Qu’est-ce qui vous a donné le courage de fuir le mensonge des conventions sociales et d’assumer par exemple votre sexualité, ce qui, d’après la loi marocaine, pourrait vous poser des problèmes judiciaires ? H.T. : Je ne sais pas. J’ai été vite conscient de ce je suis et je n’ai pas compris pourquoi je devrais me sentir mal pour autant. J’ai envie de vivre, pas envie de me mentir. On a qu’une seule vie, c’est dommage de la gâcher pour une normalité illusoire. Je n’ai pas envie de faire « partie du troupeau » comme beaucoup trop d’arabes. Souvent les Marocains, qui se permettent beaucoup de choses dans leur vie privée, ne se permettent pas de réfléchir et par exemple de s’assumer. Ici, on ne défie pas la religion ! Aujourd’hui, heureusement, certaines personnes réclament la liberté individuelle, c’est pour ça que je reste au Maroc malgré tout et que je ne me suis pas « tiré une balle ». Mais pour chaque pas en avant, il y a beaucoup de choses qui rappellent que ça va être difficile ! On nous enferme dans ce schéma : Liberté individuelle = Occident = Diable. U. : Comment sortir de cette mauvaise dialectique ? H.T. : Hélas, je pense que la provocation sera très utile ! On a essayé d’y aller doucement et ça n’a pas marché. Il y a un Maroc qui bouge mais trop peu nombreux. Ce qui me donne espoir, ce sont des mouvements comme MALI (Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles) ou des gens comme Betty Lachgar, une femme remarquable qui se bat pour tout le monde. Dans un pays où on se dit qu’il n’y a pas d’espoir, la moindre lueur réjouit.

termes différents, c’est qu’il y a une raison à ça, ce n’est pas la même chose ! La croyance, c’est quelque chose d’individuel qu’on ne doit pas imposer aux autres. Ce qui se passe autour de nous est très grave. En Égypte, une famille qui s’était converti au christianisme a écopé de 50 ans de prison. En Tunisie, tu peux te faire égorger pour les mêmes raisons. Et il y a des arabes qui sont fiers de ça ! J’en ai vu et j’en ai honte ! Au fond, j’ai peur que la société marocaine ne soit pas meilleure. U. : Au Maroc, qu’est-ce qui pourrait éviter ce scénariocatastrophe ? H.T : Pour qu’on puisse vraiment évoluer, il faudrait l’éducation, la sécurité et la santé. Mais on n’a aucun des trois ! U. : Vous êtes sévère avec le Maroc… H.T. : Parce que je l’aime, le Maroc ! Il y a de très belles choses ici, la chaleur humaine, la générosité, le contact facile. J’ai besoin de ça. J’ai grandi dans un quartier populaire où on rentre chez son voisin sans frapper, on sait qu’on est le bienvenu, la question ne se pose même pas. Le quartier est une seconde famille. Tout ça, c’est très important pour moi.

“ La religion est mélangée à tort avec la politique ”

U. : Vous écrivez : « Pour moi, le Maroc est un pays laïc étiqueté musulman (…) le Maroc c’est juste quelque chose de beau quand la religion ne s’en mêle pas ». Pour vous, c’est la religion qui bloque l’évolution vers plus de libertés individuelles ? H.T. : Oui, parce que la religion est mélangée à tort avec la politique. Si la religion et la politique sont deux

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À la Une

L A CHRONIQUE DE L OTFI AKALAY

Allo ! Lotfi Akalay nous narre par le fil les fantastiques relations entre hommes de pouvoir, selon qu’ils sont en place ou déchus. Et pour ne pas vous faire attendre un mois, les deux épisodes de cette chronique cruelle vous sont livrés ensemble. Quelle chance !

Allo ! Salut, Mustafa,

comment te sens-tu dans ta nouvelle peau de directeur général ? Je te félicite, tu l’as mille fois mérité, ils ont bien choisi, tu conviendras que ça ne leur arrive pas souvent. De toute façon entre toi et Kassem, ton prédécesseur, il y a un monde ! Il a intérêt à se faire oublier, celui-là, il devrait surveiller son diabète parce qu’aucun directeur général ne s’est jamais autant sucré, hi hi. Pas plus tard qu’hier, je parlais avec Majid au sujet de ton dossier de crédit, il m’a promis de s’en occuper toutes affaires cessantes, il a même juré au triple, c’est te dire ! Bref, ton affaire de bananes sous serre est en voie de règlement définitif. À propos de règlement, tu sais que je suis toujours en litige avec la Régie à cause de toutes ces quittances qui se sont accumulées au fil des ans. Figure-toi que j’ai reçu une mise en demeure d’une insolence inouïe, signée d’un obscur sous-fifre qui se

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permet de me sommer de payer sous huitaine. Et attends, je ne t’ai pas tout dit, écoute la suite, il pousse l’audace jusqu’à me menacer de me couper l’alimentation en électricité ! Mon Dieu, dans quel pays vivonsnous ? Il n’y a pas si longtemps, ce morveux se serait fait botter les fesses et muter à Tiflet, mais aujourd’hui nous vivons sous le triomphe du laxisme le plus veule. Quand tu auras un moment, j’aimerais que tu vois de plus près cette affaire. Moi, tu me connais, Mustafa, je passe mon temps à me sacrifier dans l’intérêt national. Tiens, par exemple, ces gens ne veulent pas comprendre que si je suis privé d’électricité, je serais forcé de fermer l’usine, mettre la clé sous la porte et mes soixante-seize employés au chômage. Remarque, à titre strictement personnel, je dis bien stri-c-tement, cela ne me dérange pas, j’ai de quoi vivre à l’aise pour le restant de mes jours, mais c’est pour venir en aide à tous ces pauvres bougres qui n’en peuvent mais, c’est juste pour eux que je continue à faire tourner mes trois usines. Tu me connais, si ça ne tenait qu’à moi, il y a belle lurette que j’aurais mis fin à toutes ces activités qui ne me rapportent

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que des problèmes et m’empêchent carrément de fermer l’œil la nuit, surtout avec cette crise dont personne ne voit l’issue. Ah ! autre chose avant que j’oublie, tu te souviens, je t’avais parlé de Hicham, le neveu de mon épouse du côté de sa mère, il est toujours au chômage, le pauvre, cela va faire deux ans le mois prochain qu’il tourne en rond comme un ours en cage, c’est un jeune gars vraiment capable, il est bourré de qualités et il a une licence de la faculté des sciences humaines de l’université de Tétouan, mais tu sais mieux que moi comment ça se passe, sans piston tu n’arrives à rien dans ce foutu pays, c’est désespérant, mais quoi, il faut bien s’adapter sinon c’est la fin de tout. Et lui, Hicham, il est tellement droit et honnête, il ne veut pas entendre parler de passe-droit, ça le met en colère et il a bien raison, mais bon, il faut bien vivre à défaut de vivre bien, hi hi, cette formule est de moi, euh… qu’est-ce que je disais déjà… ah ! oui, ses parents se désolent de le voir dans cet état de prostration, à griller continuellement des Marlboro enfermé dans sa chambre à écouter des musiques de sauvages, bon on est passés par là, nous autres, mais


de notre temps, c’était différent, les offres d’emploi se ramassaient à la pelle… Pour en revenir à Hicham, il a toute sa fierté, jamais il n’acceptera de s’aplatir comme une crêpe pour obtenir un boulot, ah non ! ce n’est pas son genre, et puis, il y a l’éducation, que veux-tu. Bon, essaie s’il te plaît de le caser chez toi, je suis sûr que tu n’auras pas à le regretter, il a toujours su se conduire dans la vie. À propos, j’ai une bonne nouvelle pour ta fille Zaïna, dis-lui que son permis de conduire, c’est dans la poche, j’en au soufflé un mot à ce type, j’ai oublié son nom, il m’a promis de tout arranger selon les règles d’usage, c’est normal, ma secrétaire, c’est la voisine de palier de sa tante, non ! non ! tu ne me dois rien, surtout ne me remercie pas,

on ne fait pas de chichi entre nous, tu le sais bien. Il faudrait que tu viennes dîner à la maison avec Majda, vendredi en huit, ça te convient ? Bon, entendu, oui, très bien, va pour samedi, le dernier du mois, c’est pour toi que j’organise cette soirée, il y aura trois ambassadeurs, oui ! oui ! des Européens bien sûr, alors c’est entendu comme ça, Mustafa ? Bon, j’ai l’autre téléphone qui sonne, je te laisse, surtout ne me remercie pas pour les bananes sous serre et le permis de Zaïna, c’est la moindre des choses entre amis, tu penses à ma quittance et à Hicham, n’estce pas, ciao, ciao, je t’embrasse, ciao, embrasse Majda pour moi, oui, oui, je n’y manquerai pas, ciao, bise, à samedi, ciao, ciao.

Allo ? Ah c’est toi, Kassem, comment ça va, mon vieux ? J’ai appris la nouvelle par la télé. C’est un dénommé Mustafa qui prend ta place, n’est-ce pas ? Toi aussi tu l’as appris par la télé ? C’est à peine croyable ! Avec ton départ, tout va changer, on me dit que ton successeur n’a pas l’étoffe d’une directeur général, oh non, il ne fait pas le poids, crois-moi, je le connais un peu, pas beaucoup. Enfin que veuxtu, il paraît qu’il a des relations, ça joue, il n’y a que ça qui compte dans ce pays, on n’y peut rien, c’est le Maroc, on ne le changera pas, tu sais bien. Quoi ? Ah oui, ta demande d’autorisation pour les devises, oui ! oui ! j’en ai parlé dernièrement à Réda, il m’a dit qu’il allait s’en occuper. Écoute, appellele directement, je pense qu’il fera quelque chose pour toi, c’est pas le mauvais bougre, oui, je sais bien, tu l’avais beaucoup aidé dans le temps, pourvu qu’il s’en souvienne.

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L A CHRONIQUE DE L OTFI AKALAY

Comment ? tu l’as appelé deux fois sans réponse ? bizarre, bon, après tout, ça ne m’étonne pas, mais tout de même c’est pas très sympa de sa part… Tu sais qu’il a un job peinard, comme tous les veinards qui travaillent à l’office, ils ont tous un poil dans la main qui leur sert de canne, oui, tu as raison, on l’appelle l’office des chances, il faudrait qu’ils te lâchent ta demande de transfert en euros, c’est pas énorme ce que tu demandes, en plus, ils ont l’habitude de distribuer les autorisations à tire larigot au point qu’on l’appelle l’orifice des changes, ha ! ha ! oui, elle est de moi, celle-là. Bon, je vais l’appeler, c’est bien pour toi, Kassem, j’aime pas beaucoup les interventions, c’est pas mon truc, moi, je ne demande jamais rien à personne, tu me connais, je ne vais pas changer à mon âge, j’ai appris très tôt à ne compter que sur mon mérite… Comment ? le travail pour ton neveu ? Pas de chance, mon vieux, il semble qu’un autre ait été sélectionné à sa place, pourtant j’avais mis le paquet, c’est toujours pareil, les gens te promettent la lune et après ils oublient. Tu m’as appelé hier ? Bizarre, ma secrétaire ne m’en a rien dit, tu sais comment elles sont, incapables de noter un message correctement et de le transmettre, toutes les mêmes ces secrétaires, tout ce qu’elles savent faire, c’est se vernir les ongles et tomber enceinte au plus mauvais moment, je n’ai pas encore réussi à en dénicher une qui sache dire « bonjour monsieur » en décrochant le téléphone, ce n’est pas comme du temps de Madame Dubois, quelle classe ! Que dis-tu ? Ta belle-sœur cherche un job de secrétaire de direction ? Désolé,

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mon vieux, tu sais que je l’aurais embauchée en priorité, que ne ferais-je pour te rendre service, mais la société ne recrute plus depuis le début de cette crise, même que je me prépare à mettre à la porte deux ou trois canards boiteux plus une dizaine de bras cassés. Dis-moi Kassem, l’argent que je t’ai prêté, tu me le rends quand tu veux, hein, rien ne presse, non, non, il n’y a pas le feu, nous sommes entre amis, n’est-ce pas, pour moi en dehors de l’amitié, plus rien ne compte, mes amis, c’est mon unique capital. Bon, tu me le rendras quand ce sera possible, dans deux semaines, ça te va ? Plus tard ? bon, disons à la fin du mois… oui, je parle de ce mois-ci évidemment ! le suivant ? OK, mais c’est bien parce que c’est toi, sacré Kassem, tu ne changeras pas ! toujours un trou dans la main… ta femme, oui, je sais bien, j’avais remarqué, en cuisine, ce qui l’intéresse, ce ne sont pas les recettes, c’est les dépenses, hi hi, oui, elle est de moi, celle-là, hi hi. Tu sais, je tiens à te le dire, on va certainement regretter ton renvoi, euh… pardon, je voulais dire ton départ, oui parce que des comme toi, ça ne court pas les rues, cela dit, il y a la relève, c’est inévitable. Tu as des projets, quelque chose en vue ? Hum… je ne sais pas, là tu me prends au dépourvu… je lui en parlerai quand l’occasion se présentera, c’est vrai que c’est un travail qui t’irait comme un gant, bon, écoute, je tâcherai de lui en souffler un mot au cocktail dînatoire d’après-demain pour célébrer la prise de fonction de ton successeur, tu es invité j’espère… Ah non ? Quelle ingratitude ! C’est chaque fois la même chose, dès qu’on

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n’a plus besoin de tes services, on te jette comme une chiffe molle et plus personne ne daigne t’inviter nulle part. Le plus éprouvant, c’est le téléphone qui ne sonne plus. Nous vivons dans un monde odieux, les relations sont devenues du donnant-donnant, triste… Heureusement, il reste les amis, je veux parler des vrais, c’est un capital inépuisable. Bon, je vais te laisser, il y a la secrétaire qui me fait de grands signes, elle a quelqu’un d’important à me passer, ce doit être le sous-secrétaire d’État au commerce, un type formidable. Comment ? non, vraiment, je suis navré, je ne pourrai pas assister à ton dîner, j’ai un travail fou. Non, la semaine prochaine non plus, désolé, vieux, je t’assure, je ne trouve pas le temps de me gratter la tête. Je te laisse, on se téléphone, oui, on se fera un petit gueuleton un de ces quatre, promis, juré, ciao.


Tous les plaisirs de l ’ O céan... Terrasse panoramique avec vue sur le “grand bleu” Carte de produits de la mer raffinés & cuisine méditerranéenne

Ouvert tous les jours Plage Sidi Kacem - Direction Grottes d’Hercule Tél. : 05 39 33 81 37 - Mail : oceantanger@gmail.com www.oceanplagetanger.com


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R ENCONTRE

L E Q UESTIONNAIRE DE P ROUST DE ...

Ta h a r Ben Jelloun

UNE JOLIE NOUVELLE POUR TOUS NOS LECTEURS : LE PLUS RÉCOMPENSÉ ET TRADUIT DES AUTEURS FRANCOPHONES CONTEMPORAINS A ACCEPTÉ DE SE DÉVOILER (UN PEU !) EN RÉPONDANT AU FAMEUX QUESTIONNAIRE DE PROUST. TANGÉROIS, TAHAR BEN JELLOUN L’EST CERTES PAR INTERMITTENCE MAIS IL Y A GRANDI ET Y A FAIT UNE BONNE PARTIE DE SA SCOLARITÉ. LIVRES, CHRONIQUES, IL ÉCRIT SOUVENT SUR NOTRE VILLE ET Y REVIENT AVEC RÉGULARITÉ... © Tahar Ben Jelloun

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PROPOS RECUEILLIS PAR C. CATTANT.


Le principal trait de votre caractère ? L’impatience.

Le mot de la langue française que vous préférez ? Dignité.

Et celui dont vous êtes le moins fier ? L’impatience.

Le mot tangérois que vous préférez ? Al’ayyel (le gamin).

La qualité que vous préférez chez un homme ? Le courage.

Votre couleur préférée ? Le bleu.

Et chez une femme ? Le courage.

Votre boisson préférée ? L’eau.

Le bonheur parfait selon vous ? Le bonheur n’est jamais parfait. Il y a des moments qui sont menacés par le temps.

Votre film culte ? Voyage à Tokyo de Ozu.

Votre plus grand regret ? Mon plus grand regret est de ne pas avoir découvert à temps un escroc pour lui casser la figure. Quand avez-vous été le plus heureux ? À la naissance de chacun de mes enfants.

Pourquoi écrivez-vous ? J’écris parce que c’est ma respiration. Votre occupation préférée ? Lire, écrire, regarder des films. Si vous étiez un animal ? Le cheval. Qu'avez-vous réussi de mieux dans votre vie ? Mes enfants. Le héros ou l'héroïne de fiction que vous préférez ? Don Quichotte.

Votre héros dans la vie d'aujourd'hui ? Le temps. Et votre héroïne ? L’intelligence. L’endroit que vous préférez à Tanger ? La place de France. Votre pêché mignon inavouable ? La gourmandise. Que détestez-vous par-dessus tout ? Je déteste les usurpateurs, les fausses valeurs, la mauvaise foi, les tricheurs, les menteurs, les escrocs, les voleurs…

La faute pour laquelle vous avez le plus d’indulgence ? La faute commise par passion Comment aimeriez-vous mourir ? Dans une belle sérénité.

Votre auteur favori ? Miguel de Cervantes.

Deux mots pour qualifier Tanger ? “Attachante” l’été, “humide” l’hiver (ou bien : nonchalance, paresse, contemplation...)

Votre poète préféré ? René Char.

Quelques dates clés dans votre vie ? 1971 et 1987.

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© Photos du dossier : collection personnelle Sanaa Hamri

Hollywood dans un fauteuil


EN COUVERTURE

Sanaa Hamri

Regards sur le rêve américain Quel est le point commun entre les séries Desperate Housewives et Shameless, les chanteurs Sting, Rihanna et Mariah Carey ou les acteurs Simon Baker et Queen Latifah ? Sanaa Hamri. Son visage ne vous dit peut-être rien et pour cause : elle passe son temps derrière l’objectif de la caméra et non pas devant. Son nom vous est inconnu ? Peut-être plus pour longtemps. Car aux États-Unis, cette Tangéroise d’origine connaît un succès mérité. En exclusivité pour URbain, rencontre avec la réalisatrice qu’on s’arrache outre-Atlantique...

Par Christine Cattant Je la manque pour quelques heures seulement. Lorsque je découvre que Sanaa Hamri est à Tanger, elle est déjà sur le point de quitter la ville. Un mail envoyé, sans grande illusion. Retournée à Los Angeles auprès des “étoiles”, d’Hayden Pannettiere, de Prince et de Queen Latifah, la célèbre AméricanoMarocaine n’y accordera sans aucun doute pas le moindre regard... Il n’a pas fallu 24 h pour que Sanaa me réponde. Oui, elle a lu le premier numéro d’URbain durant son séjour à Noël à Tanger et oui, bien sûr, elle accepte volontiers mon interview. Elle est déjà sur le tournage de la série télé « Nashville » à L.A. puis elle s’envolera pour New-York, mais elle s’en occupe très vite, c’est promis. Elle m’envoie des photos alors qu’elle est en plateau, elle ne veut pas trop me faire attendre. Elle consacre son week-end à répondre à mes nombreuses questions. Sanaa est d’une simplicité désarmante. Talentueuse, modeste et accessible. C’est la fille dont Tanger peut être fière.

l’illustre peintre Mohamed Hamri, elle grandit dans les rues de la Kasbah comme toutes les petites Tangéroises de son âge. À un détail près : à la maison, les amis qui passent sont des artistes célèbres, musiciens, peintres, écrivains... Pendant sa scolarité, Sanaa suit des cours de théâtre à l’American School de Tanger, alors dirigée par Joseph A. McPhillips. Puis à l’âge de 17 ans, elle s’envole pour la prestigieuse Sarah Lawrence School à New-York où elle étudie le théâtre. Mais contrairement à ce qu’elle imagine alors, ce n’est ni sur les planches ni devant les caméras que se jouera le destin de cette travailleuse acharnée. Dix ans à peine après son arrivée aux États-Unis, c’est elle qui réalise, caméra au poing, la vidéo du concert à Las Vegas de Prince. C’est aussi elle qui filme la tournée mondiale de Mariah Carey. Et rien n’arrêtera plus l’ascension de Sanaa Hamri. Vidéos musicales, séries télé, longs métrages salués par la critique, elle enchaîne les réalisations et les succès.

Née de l’union d’une maman amé- Découverte d’une jeune réalisatrice ricaine et d’un papa marocain, au palmarès déjà impressionnant...

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Sanaa Hamri, c’est la fille dont Tanger peut être fière. -

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À la Une

S ANAA HAMRI

Sanaa Hamri travaille sans relâche. À l’occasion de cet entretien, nous avons voulu savoir ce qui la motive au quotidien dans son métier de réalisatrice. URBAIN : Vous avez grandi dans un foyer mixte (maman américaine, papa marocain). Que vous a apporté cette éducation ? Sanaa Hamri : Chaque culture m’a apporté sa richesse ! Le Maroc par ses siècles de tradition et les États-Unis par ses grandes idées et innovations. Ma mère Blanca Hamri m’a transmis son sens de l'humour et son intellect et mon père Mohamed Hamri son don artistique. U. : Dans une interview (Les Échos du 6 mai 2012), vous dites ne vous être « jamais détachée de vos origines marocaines ». S.H. : Je suis née et j’ai grandi à Tanger, c’est donc dans cette ville que ma personnalité s’est forgée et où ma vision des choses s’est construite. Tanger est un carrefour des civilisations donc cela m’a donné une ouverture d’esprit utile à mon travail tout en ayant cette approche marocaine. U. : Vous êtes particulièrement bien intégrée dans le milieu afro-américain. S.H. : Concernant mon travail, j’ai toujours apprécié la musique des prestigieux musiciens américains qui sont dans l’ensemble afro-américains (Jimmy Hendrix, Billie Holliday, Prince, etc.). J’ai donc beaucoup de chance de travailler avec ceux qui sont toujours vivants ! U. : Dans votre premier long-métrage, Something New, un homme blanc doit lutter pour que la femme qu’il aime dépasse ses préjugés raciaux et pour se faire sa place au sein de la communauté noire. Vous êtes-vous inspirée de votre propre expérience pour le tournage de ce film ? S.H. : Je m’inspire de ce qui m’entoure et également de ma vie tangéroise et tout cela m’aide à comprendre et à saisir les différentes perceptions des êtres liées à leur culture, leur communauté, etc. Cela me fascine ! Something New ne fait pas appel aux préjugés. Bien au contraire, ce film passe par-dessus les barrières sociales pour laisser parler les cœurs. U. : Aux États-Unis, vous avez percé dans votre domaine et êtes parvenue au sommet. À quoi devez-vous, selon vous, votre réussite dans un monde majoritairement masculin ? S.H. : Lorsque je travaille, je rentre dans un monde

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sans les concepts « mâle et femelle ». Sur un plateau de tournage, je suis entourée d’hommes mais ce qui importe, c’est mon travail de réalisatrice. On oublie si je suis une femme ou un homme. U. : Vos longs métrages ont été salués par la critique, vos clips sont encensés, plusieurs ont été nommés aux MTV Awards et l’un d’eux a même été victorieux en 2011 (Meilleur clip hip-hop pour Super Bass de Nicki Minaj). The Hollywood Reporter vous a citée récemment dans sa liste des « Power Directors », les « réalisateurs d’influence ». Comment garde-t-on la tête froide et reste-t-on soi-même lorsqu’on accumule ainsi les succès ? S.H. : L’éducation a un rôle essentiel. Mes parents sont mes modèles dans la vie. Ma mère est très pragmatique. Mes racines font ce que je suis aujourd'hui. Tanger est une ville qui a donné naissance à des personnes uniques, elles assument ce qu’elles sont et le vivent bien.

“ La télévision aux USA vit son âge d’or ” U. : La palette créative que vous déployez dans vos vidéos musicales est particulièrement variée et touche à tous les genres. Pourtant, vous privilégiez l’univers de la comédie romantique pour vos choix de longs métrages. S.H. : Le monde des clips me permet de jouer et de jongler avec les images. La musique me dicte des émotions que je dois concrétiser visuellement. Concernant le cinéma, j’adore les films qui ont cette magie de te relier aux personnages et ainsi de te faire sentir proches d'eux. Silver Linings Playbook1, en lice pour les Oscars et réalisé par David O.Russel, est le genre de films que j’affectionne particulièrement. Et l’un de mes derniers projets, c’est un film futuriste (dans le même genre que Bladerunner et Hunger Games), intitulé Just like Beauty. U. : Que tirez-vous de vos tournages de séries télé ? S.H. : Aujourd’hui, les réalisateurs trouvent leur émulation dans les séries TV. En effet, c’est une sorte de bataille quotidienne qu’ils doivent gagner surtout 1 Traduit par Happiness Therapy, comédie romantique avec Bradley Cooper, Jennifer Lawrence et Robert de Niro.


qu’actuellement, la télévision aux USA vit son âge d’or. U. : On décèle votre part « américaine » dans l’amour des happy end et le romantisme des scenarii choisis. Diriezvous que votre sensibilité pour la couleur et la grande sensualité suggérée est ce que le Maroc vous a apporté ? S.H. : Oui, il est clair que le Maroc a une influence sur ma conception du monde. Filmer, pour moi, c’est faire appel à la lumière et aux couleurs. Tanger a donc cette lumière qui m’accompagne dans mon travail : l’architecture, les senteurs, les paysages marocains sont en moi. U. : Votre travail met particulièrement en valeur les personnages. Vous prenez un soin particulier à capturer émotions et expressions de vos acteurs. S.H. : Les personnages de mes films sont fondamentaux. Je dois sentir qu’ils sont réels. Ils doivent toucher profondément le public. Le cinéma est un miroir et souvent, on s’identifie aux personnages. U. : La direction d’acteurs est un exercice compliqué. Quel genre de relations tissez-vous avec eux pour les amener à montrer ce que vous souhaitez voir ? S.H. : Je suis à la fois leur guide, leur collaboratrice et leur mentor. Chaque acteur doit occuper son espace sur le lieu de tournage et je deviens alors la sœur, l’amie, la psychologue pour que l’alchimie opère entre les scènes, les comédiens et mon travail de réalisation.

Curriculum express Filmographie

Something New en 2005, avec Simon Baker et

Sanaa Lathan. 4 Filles et un Jean 2 en 2008, avec America Ferrera et Blake Lively. Love & Game (titre original Just Wright) en 2010, avec Queen Latifah et Common.

Videos musicales

Super Bass de Nicki Minaj Black Sweat, Musicology, Call My Name et

A Million Days de Prince

Send Your Love de Sting Come Close to Me de Common Fly de Nicki Minaj et Rihanna The Adventures of Mimi de Mariah Carey

Mais aussi Lenny Kravitz, Jay Z, Justin Bieber, Alicia Keys, Christina Aguilera, Nasty Girls, Usher, Kelly Rowland et bien d’autres...

Series tele

Sanaa Hamri a réalisé des épisodes de Desperate Housewives, Shameless, Life Unexpected, Men in Trees, 90210 Beverly Hills - Nouvelle génération. Et d’autres séries dans son actualité p.33.

U. : Vous êtes désormais particulièrement sollicitée, tant pour que des clips qu’au cinéma. Quels sont vos critères pour faire vos choix ? S.H. : J’écoute mon cœur. Si le scénario me plaît, je fonce. L’argent n'est pas mon leitmotiv, le contenu et le sujet du film sont ma préoccupation. Il faut qu’il soit porteur d’un message car je suis très soucieuse de ce que je peux apporter (à ma petite échelle) à ce monde. U. : Quel serait selon vous le film idéal, celui que vous rêveriez de tourner ? S.H. : Peu importe le film s’il me procure satisfaction et plénitude. Oui, le film idéal, c’est le film qui me comble.

Sanaa Hamri aux côtés des acteurs Queen Latifah et Common (à sa droite) et de l’équipe du tournage du film “Just Wright”.

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À la Une

S ANAA HAMRI

U. : Vous êtes venue en 2012, pour la première fois, au Festival Mawazine pour animer des ateliers sur le thème de la réalisation. Cela a permis à de nombreux Marocains de vous découvrir. Serez-vous présente cette année ? S.H. : J’ai vécu des moments formidables lors du Festival Mawazine et je remercie Sa Majesté le Roi Mohammed VI et toute son équipe de m’y avoir conviée. C’est vraiment l’un des meilleurs festivals de musique que je connaisse, avec d’excellentes organisation et coordination. J’y reviendrai avec plaisir si mon emploi du temps me le permet. U. : Vous recommandez aux jeunes Marocains d’essayer de « réaliser leurs rêves au Maroc ». Ils pourraient vous dire que c’est difficile à entendre venant d’une femme qui a réussi une telle carrière aux États-Unis, eldorado pour beaucoup d’entre eux et pas seulement dans le domaine du cinéma. Que leur répondriez-vous ? S.H. : Lorsque je suis allée aux États-Unis, la conjoncture était autre. Aujourd'hui, la situation économique est différente, à la fois aux États-Unis et en Europe. Elle est très difficile. Beaucoup de Marocains installés en Occident retournent dans leur pays en raison de cette crise. Il faut donc élaborer au Maroc de nouveaux concepts. Je vais essayer d’y être plus présente pour créer davantage d’opportunités dans le domaine du cinéma. Je ramènerai avec moi le savoir-faire que j’ai acquis aux USA. Il y a aussi les nouvelles technologies telles qu’internet dont il faut profiter. U. : Les femmes, au Maroc, sont peu nombreuses à avoir la chance de réussir dans un milieu professionnel essentiellement masculin. Que leur diriez-vous ? S.H. : Il est évident que les femmes marocaines ont une forte personnalité et une belle énergie. Il est donc important qu’elles utilisent cette vitalité pour réussir. U. : Vous revenez chaque année « au bled » pour vous ressourcer auprès de votre famille et de vos amis tangérois. Depuis 1992, vous avez du voir Tanger changer ? S.H. : Oui, j’aime cette évolution de Tanger. Le Roi a fait beaucoup pour que cette ville redevienne exclusive et incontournable. Elle a un avenir prometteur, elle sera une place financière puissante. U. : Quels sont vos compatriotes marocains que vous admirez particulièrement ? S.H. : Sa Majesté Le Roi Mohammed VI et mon père Mohamed Hamri.

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Sanaa Hamri au Festival Mawazine en 2012.

Sanaa et le cinéma marocain La réalisatrice, depuis quelque temps, parle de son envie de revenir vivre au Maroc. Serait-elle décidée désormais à consacrer son talent à faire évoluer le cinéma marocain et, sinon à abandonner, du moins à lever le pied dans la carrière qu’elle est en train de se bâtir aux U.S.A. ? “ Le Maroc a une position stratégique “, nous dit-elle, “ il est situé au centre du monde et il est presque évident qu'il doit posséder des studios de cinéma internationaux. Je réfléchis donc de plus en plus à cela. Ma société de production audiovisuelle américaine « Medina Films » a plus de dix ans et bientôt naîtra la filiale marocaine à Tanger. C'est la photographe marocaine Iman Chair qui m'aidera à mettre en place « Medina Films » au Maroc. “ Son point de vue sur le cinéma dans le pays qui l’a vue grandir ? “ Il ne faut pas négliger le cinéma marocain. Les Marocains ont beaucoup à nous dire à travers le cinéma. “ Son film marocain préféré est d’ailleurs Ali Zaoua de Nabil Ayouch : “ Je le recommande chaque fois quand j'ai l'occasion de le faire “.

Où croiser Sanaa Hamri à Tanger ? Elle aime flâner dans les rues de la Kasbah et de la Médina, faire une pause au Café Univers (bd Paris), s’évader au Cap Spartel, dîner au restaurant La Fabrique et déjeuner à l’El Dorado.


Des rencontres en or Comme souvent, certaines rencontres ont été déterminantes et correspondent à de véritables tournants dans la carrière de Sanaa Hamri. Il y a d’abord Malik sayeed, célèbre réalisateur du monde musical new-yorkais, qui lui offre sa chance en lui proposant un poste d’assistante et en repérant rapidement le talent de la jeune femme. Puis Mariah Carey, séduite par son travail, qui lui confie la réalisation du film Around the World en 1998, début d’une collaboration fidèle qui dure encore aujourd’hui.

Avec Mariah Carey chez leur ami Prince.

Puis Prince, pour lequel elle réalise la vidéo du concert Live at the Aladdin Las Vegas. Les collaborations s’enchaînent pour ne plus s’arrêter. De nombreux clips du Kid of Minneapolis portent la signature de Sanaa. Dans le travail, les deux artistes lui font une confiance aveugle. Ils sont également devenus ses amis et elle les a même emmenés en vacances au Maroc. Alors lorsque l’on demande à Sanaa s’il est facile de se faire des amis dans le milieu du show-business, elle répond : “ Ce n'est pas du tout facile ! Je dis toujours que ce n'est pas du « show friends » mais du « show business ». Alors, lorsque ces artistes deviennent réellement vos amis, c'est comme si vous possédiez une pierre précieuse. Prince et Mariah Carey sont des légendes vivantes : Mariah a un talent unique et est très généreuse et Prince est mon mentor sur lequel je peux toujours compter. Ses conseils me sont très utiles. Je suis vraiment heureuse de les côtoyer. “ Prince dans la vidéo très esthétique Black Sweat.

Hommage à Tanger

Dans ce clip, Sanaa adresse un clin d’oeil à sa ville. Une chambre tout droit sortie de la Kasbah, une inscription “Room Tangier” sur une porte... À voir sur guavaleaf.com, A million Days de Prince.

son aCtualité

Au cinéma

En projet, l’adaptation, sans doute en darija, du livre d’une auteure marocaine d’expression anglaise, Laïla Lalami, Hope and other dangerous pursuits (De l’espoir et autres quêtes dangereuses, aux Éditions Le Fennec), écrit sur le thème de l’immigration clandestine. Le scénario serait déjà à moitié achevé.

À la télévision

Sanaa visionnant les prises lors du tournage.

- Sanaa a réalisé le pilote de la nouvelle série Bounce. La première saison est en commande et la réalisation doit débuter en ce début d’année. - Sanaa travaille actuellement à la réalisation d’épisodes des séries Nashville et Elementary.

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Culture

V ISIONS DE TANGER

Un regard, une image...

CONCOURS PHOTO TANGER - MEDITERRANEE Bravo à nos lecteurs qui ont une fois de plus joué le jeu en envoyant une foule de très beaux clichés à la rédaction d’URbain pour notre second concours photo. Il devient de plus en plus difficile de faire un choix parmi les œuvres des participants dont le nombre a triplé par rapport au premier numéro. Félicitations à tous !

LA PHOTO GAGNANTE : EL HAFA PAR PASCAL PERRADIN

On aime :

Parce que ce bleu est la couleur de Tanger Méditerranée. Une véritable image de carte postale qui a remporté la majorité des votes au sein de la rédation.

Paroles d’auteur :

“Une image toute simple prise au milieu des touristes des tombeaux phéniciens. Une belle lumière pour ce quartier El Hafa face au détroit...” Panasonic Lumix GF2 (Pancake 14 mm).

Pascal Perradin gagne un dîner pour deux d’une valeur de 700 dh dans le restaurant La Fabrique.

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N°2 : Jour de vent delphine Mélèze, la gagnante du concours du mois dernier, a bien failli remporter à nouveau le concours uRbain ! la photo de cette femme en plein vent sur fond de détroit, ces couleurs transparentes et lumineuses, c’est absolument tanger - Méditerranée... Bravo à elle ! appareil Canon Powershot G12.

Une coupe de Champagne est offerte aux auteurs des photos 2 et 3 par le restaurant La Fabrique.

N°3 :

Un dimanche à Tanger... Fabienne Auclair a pris cette photo peu après son installation à Tanger. On aime ces hommes, sur leurs chaises en plastique, bavardant devant la mer et les reliefs de l’Espagne qui leur font face, et la force paisible qui se dégage de cette image. Appareil Fujifilm Finepix S 2800HD.

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Culture

V ISIONS DE TANGER

Participez à notre concours

Un regard, une image...

FENETRE SUR...TANGER

Prochain concours photo sur le thème : Depuis les fenêtres des maisons de Tanger s’offrent à nos yeux des vues féériques, incroyables, surprenantes ou émouvantes. Soyez originaux et faites-nous découvrir la vôtre ! Les trois plus belles photos seront publiées dans le prochain numéro d’URbain et la gagnante rapportera à son auteur une nuit pour deux personnes dans la célèbre maison d’hôtes Le Dar Nour à Tanger (valeur 765 dh) qui vous offre, depuis ses terrasses, l’une des plus belles vues de Tanger. Alors, tous à vos boîtes à images ! Date limite de partipation : le 17 mars à minuit.

Envoyez-nous vos prises de vue accompagnées d’un descriptif du moment où a été prise la photo et de quelques mots présentant le sujet si possible et l’auteur de la photographie.

Règlement : Envoyez vos photos sur contact@urbainmagazine.com, accompagnées impérativement

d’une autorisation écrite de publication du sujet photographié et de l’auteur. Pour obtenir le modèle de ces documents, faites-en la demande par mail. La taille de l’image doit être au minimum de 15 x 15 cm (300 dpi). Aucun document ne sera retourné.

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Rue d’Angleterre - Tanger - 05 39 37 40 57 Tous les soirs sauf le dimanche

Retrouvez toute notre actualité sur Facebook : www.facebook.com/pages/LA-FABRIQUE/207998379241920?fref=ts


Culture

AGENDA

Nouveautés

C ULTURETHÈQUE M AROC www.culturetheque.com

Ouverte depuis quelques jours, la nouvelle plateforme numérique de l’Institut Français vous permet, sur simple inscription, d’accéder en ligne à la presse (avec un décalage, tout de même), de visionner des centaines de vidéos (pas mal de choses intéressantes pour les enfants), des conférences et des e-books.

M ALLARMÉ

En mars

À voir, dans la cour de l’Institut Français, une exposition présentant une série de panneaux retraçant l’évolution de l’écriture du grand poète Stéphane Mallarmé.

Événement

VENTE AUX ENCHÈRES

Litterature LIBRAIRIE LES INSOLITES MOKHTAR CHAOUI

Le 16 mars - 19 h

Moi, Ramsès le chat, aux Éditions Salina Bouh, qu’il est méchant ! Mokhtar Chaoui, connu pour son très radical À mes amours tordues, revient sur le devant de la scène avec un nouvel opus Moi, Ramsès le chat, recueil de chroniques satiriques. L’auteur donne la parole à Ramsès, un chat, renouant ainsi avec la grande tradition des conteurs, comme Jean de la Fontaine. Ce sont les travers de l’humain qu’observe Ramsès. Il se pourlèche les babines de nos défauts et c’est, donc, lui qui, dans sa langue féline, raconte le quotidien de son maître, ses accointances, ses vices et autres paradoxes. L’humour noir de Chaoui, par la voix du chat, s’infiltre dans tous les domaines, il perce les petits secrets de la société marocaine et nous les livre sur un plateau avec la malice authentique qu’on lui connaît. Rencontre, lecture et dédicace en présence de l’auteur.

GALERIE LUSKO

Une exposition d’une centaine d’oeuvres de grands maîtres Orientalistes et Marocains, suivie d’une vente aux enchères exceptionnelle. De très grands noms de la peinture, tels qu’Henri Rousseau, José Cruz Herrera, Etienne Dinet, Henri Pontoy, Jacques Majorelle, Ahmed Cherkaoui, Chaibia Talal, Fatima Hassan El Ferrouj, Mohamed Kacimi, Mohamed Drissi, Mohamed Hamri, Saad Bencheffaj, Mahi Binebine... Un rêve pour les amateurs.

Vernissage le 20 mars à 19 h

Vente le 30 mars à 16 h 38

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INSTITUT FRANCAIS DE TANGER HERVÉ SANSON

Le 15 mars - 18h30

Dans le cadre de la Célébration des Semaines Internationales de la Francophonie, une conférence sur le thème de la Dynamique des rapports de genres dans le nouveau roman marocain francophone : Mohamed Leftah, Abdellah Taïa, Fouad Laroui, Mohamed Nedali.

PIERRE BOUSSEL Le 21 mars - 18h30 Les Confessions de L’ombre (Éditions Kero) Rencontre-lecture avec Pierre Boussel, journaliste et chroniqueur, pour son roman palpitant sur la vie d’un agent-secret au Maghreb au lendemain du 11 septembre, premier tome d’une série française « à la John Le Carré ».


Expos photos DE TOUTES LES COULEURS !

P ORTRAITS D ’ UN M AROC EN MARCHE

INSTITUT CERVANTÈS

Une expo sous-titrée : Culture et autonomisation des femmes, deux priorités de développement. Un ensemble de 27 photos de Hassan Nadim et As2COM, prises dans le cadre du Fonds pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, dont le Maroc a été l’un des bénéficiaires. Une jolie galerie de portraits de femmes qui sourient à nouveau à la vie.

Jusqu’au 9 mars

LIBRAIRIE LES INSOLITES

FEMMES, ENTRE JADIS ET DEMAIN

La photographe casablancaise Yasmine Tahiri travaille ses tirages avec le soin que prennent les artisans à façonner l’ouvrage. Gravure, collage, écriture, elle manufacture ses tirages et redonne une vision moderne des clichés orientalistes de l’époque. Ou comment la femme est inscrite dans une notion érotique et symbolique.

VOLUBILIS ART GALLERY

Du beau et de l’insolite. C’est que nous donne à voir Delphine Mélèze en couleurs bien sûr, mais aussi noir et blanc et sépia dans cette exposition de clichés pris entre 2010 et 2013 au Maroc. À voir du 29 mars au 29 avril.

Vernissage le 29 mars - 19 h

MOROCCO STREET STYLE

Joseph Ouechen, fashion bloggeur casablancais, arpente les rues et lieux publics à la recherche du style qui dénote. Il présente le résultat de ses errances comme un documentaire photographique sur les codes vestimentaires au Maroc. Ses photos seront exposées avec les dessins de l’artiste Yassine Morabite, artiste casablancais également, connu pour son trait au précis de khôl et son humour subversif. À voir du 9 au 21 mars.

À voir du 30 mars au 19 avril.

Vernissage le 30 mars - 19 h

Vernissage le 9 mars - 19 h

L A VIE EN “S UREX ” L’exposition du photographe Kamil Hatimi se poursuit jusqu’au 16 mars à la Galerie PhotoLoft et proposera exceptionnellement une nocturne le vendredi 8 mars de 19 h à minuit.

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Culture

AGENDA

Expos peinture FATIHA Z EMMOURI ET S IBYLLE B ALTZER

GALERIE DELACROIX

Vernissage le 1er mars - 19h30

Deux artistes tentent de déceler les liens entre le regard actif du peintre et les matériaux dont il dispose. Au-delà des matières et textures, ”organiques” et ”élémentaires” pour l’une, ”post-industrielles” et ”usées” pour l’autre, elles présentent des œuvres qui se révèlent en absorbant dans leur champ la contrainte des bords du tableau et insistent sur le caractère physique de la substance brute, tout en échappant à toute rhétorique abstraite. Du 1er au 31 mars.

S OUFFLE

F RANCK B EROARD E NTRE DEUX M ONDES

GALERIE ARTINGIS

Une quarantaine de tableaux de différents formats ont été sélectionnés ainsi que 50 galets afin de présenter au visiteur un aperçu de l’œuvre de Franck Beroard. Cette exposition est une invitation au voyage dans un monde imaginaire très particulier. La magie et la délicatesse des couleurs vous entraînent immédiatement dans des paysages improbables peuplés de personnages mystérieux qui vivent une histoire dans laquelle le surnaturel est naturel et dans lequel la pesanteur devient apesanteur.

GALERIE CONIL

En mars

Souffle est une exposition de deux peintres, Ali Maimoun et Aroundou. L’un est du sud du Maroc et l’autre du Mali. Tous deux travaillent la matière, l'un la poudre d'arganier et l'autre le mélange de sable. Les points communs entre eux : l'Afrique, la technique de travail, la matière...

C’est un regard naïf mais aussi ironique que jette Franck Beroard sur le monde, comme sur son propre monde.

Du 29 mars au 29 avril Et aussi : En résidence “Arts plastiques” à l’Espace Beckett jusqu’au 24 mars : Pierre Gangloff

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Musique a la salle Beckett JE ME SOUVIENS Un drôle de petit jeu musical, une rencontre créative à partir d’une chanson « fondatrice » entre Franck Monnet, auteur-compositeur réputé, et Soufiane Mazin, chanteur, accompagnés par le musicien Younès Fakhar.

Concert le 9 mars - 19h30

AWEK Avec 8 albums (dont certains enregistrés aux USA) et près de vingt ans d’existence, AWEK a acquis une maturité digne de ses pairs d’outre-Atlantique. Leur style musical est un cocktail explosif, un blues mêlant classicisme et originalité. Le groupe a été, en 2008, finaliste à l’International Blues Challenge à Memphis.

Coup de N URBAI

Concert le 13 mars - 19h30

Ateliers - conferences ATELIER D’ÉCRITURE

INSTITUT FRANÇAIS

Dans le cadre de la manifestation Le français dans tous ses états, un atelier avec l’auteur et chercheur François Bon.

Le 25 mars sur inscription

GÉNÉRATION Y, LES JEUNES ET LES RÉSEAUX SOCIAUX : DE LA DÉRISION À LA SUBVERSION

MÉDIATHÈQUE DE L’INSTITUT FRANÇAIS

Conférence animée par Monique Dagnaud, sociologue au CNRS et enseignante à l’EHESS et à l’INA.

Conférence le 29 mars - 18h30

HISTOIRE DE PEINTURES EN ORIENT ET EN OCCIDENT... ET LE MONDE BASCULE GALERIE DELACROIX

Avec Pascal Monteil, artiste qui réinvente les traditions conjointes des miniatures orientale et occidentale. Il présentera sa démarche propre et son œuvre mises en lien avec ses recherches sur l’art oriental et japonais.

Conférence le 16 mars - 19 h Mars 2013

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Culture

R ENCONTRE

Entretien

Les echos du film de Kamal Hachkar Dans le premier numéro d’URbain, Kamal Hachkar nous parlait des motivations qui l’ont poussé à choisir son sujet pour son film Tinghir-Jérusalem-Les échos du Mellah. Après le passage du documentaire au cinéma Roxy, dans le cadre du Festival National du Film de Tanger et les quelques manifestations ayant accompagné la projection, URbain revient sur cet incident.

« Les islamistes ont échoué à censurer mon film » Le Festival National du film de Tanger vient de s’achever en sacrant Zéro, prix du jury. Un jury qui a également honoré Tinghir-Jerusalem-Les échos du Mellah, un documentaire réussi sur la partie juive de l’identité marocaine, un sujet qui a mis en fureur le PJD. Le parti islamiste au pouvoir, qui avait réussi à faire interdire le film à Agadir, a échoué à Tanger où le film a reçu le meilleur accueil. Un encouragement pour le réalisateur franco-marocain Kamal Hachkar mais également un bon signe pour tous les défenseurs des libertés au Maroc. Kamal Hachkar, qui avait déjà répondu à nos questions dans le numéro de décembre, nous parle aujourd’hui des incidents qui ont émaillé la projection de son film au cinéma Roxy.

URbain : Vous attendiez-vous à cette manifestation hostile des islamistes lors de la projection de votre film ? Kamal Hachkar : Ce qui s’est passé, c’est qu’un député PJD de Tanger, Mohamed Khouyi, a fait un appel à la déprogrammation du film, à son interdiction. Mais il n’a réussi à rameuter que 70 manifestants dont la majorité n’avait pas vu le film ! U. : Avez-vous craint que votre film soit retiré ou censuré ? K.H. : Non. Je connaissais la personnalité de Noureddine Sail, l’organisateur du Festival, il a toujours défendu le travail et la liberté de création, il a résisté. Ce qui est intéressant c’est que tout le raffut organisé par le PJD pour interdire le film n’a pas fonctionné. Dans la salle ça été un succès, c’était plein. Les gens étaient émus, ravis. Et il y a même eu une manifestation pour

soutenir le film. Tout ce bruit aura même servi à faire s’interroger les Marocains sur leur histoire. Beaucoup de gens se sont approprié cette histoire, ça a obligé les gens à se positionner. U. : Et le jury vous a accordé le « Prix de la première œuvre »… K.H. : Oui, ça m’encourage à aborder d’autres tabous de la société, pas pour provoquer mais pour susciter le débat. Il faut continuer à explorer encore cette identité plurielle marocaine dont les Juifs font partie, mais aussi à aborder la question de l’égalité entre hommes et femmes, celle de la pauvreté, celle des Sahraouis. Il y a beaucoup de champs vierges à explorer au Maroc pour éduquer les nouvelles générations… Propos recueillis par Ph. C.

Le réalisateur franco-marocain Kamal Hachkar vient d'obtenir le Prix de la première œuvre pour son film : "TinghirJerusalem, les échos du Mellah" (lire aussi URbain Tanger n°1).

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Le Salon Bleu Restaurant - Salon de thé

Horaires d’hiver 11 h - 19 h Et après 19 h, apéritifs et repas au Dar Nour (06 62 11 27 24)

Les Terrasses du Dar Nour © Juliette Parisot

Grande Place de la Kasbah Tanger - 05 39 37 16 18


Culture

CINÉMA En mars à la Cinémathèque

Au programme à la Cinémat hèque, une sélection hétéroclite mêlant pet its bijoux français, block-buster américain et perles du cinéma arabe. Une programmation qui ne doit pas faire oublier l’intelligente rétrospective sur le cinéaste Chris Ma rker de l ’Insti tut França is, le c yc le sur les réa lisat rices espagnoles de l’ Instit ut Ce rvant es et les divers ateliers “cinéma” imaginés pour combler nos dimanches...

Une famille respectable De Massoud Bakhshi Drame franco-iranien, 2013

À la fois thriller, chronique familiale et radiographie politique, ce film magistralement interprété est un dense tableau de l'Iran contemporain. Le 7 mars à 19h30. En VOSTF

Camille redouble

De Noémie Lvovsky Comédie dramatique française, 2012

Un film “coup de coeur” en France qui, une fois n’est pas coutume, a réussi à mettre d’accord à la fois presse et spectateurs. Drôle, gracieux et émouvant. Le 14 mars à 19h30. En VF

Au galop

De Louis-Do de Lencquesaing Comédie dramatique française, 2012

Une belle histoire d’amour, une bonne interprétation, un film toutefois peut-être un peu nombriliste... À vous de vous faire votre opinion. Le 21 mars à 19h30. En VF

Titanic

De James Cameron Drame américain, 1998

Le film qui a marqué une génération. Pour les effets spéciaux toujours aussi impressionnants et le plaisir de retrouver le couple Winslet/Di Caprio. Le 10 mars à 19 h. En VOSTF

Les Chevaux de Dieu

De Nabyl Ayouch Drame franco-belgo-marocain, 2013

Toujours à l’affiche à Tanger, ce film puissant traitant d’un sujet complexe (l’enrôlement dans l’islamisme radical) à voir absolument si vous l’avez manqué lors de ses précédents passages en salle. Du 13 au 26 mars à 19 h. En VOSTF

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Retrospective Chris Marker Les 25, 26 et 27 mars

En collaboration avec l’Institut Français de Tanger

« Chris Marker, c'est un peu le plus célèbre des cinéastes inconnus », Dubois (2006) Cinéaste français prolifique et secret, Chris Marker a durant plus de soixante ans d’activité marqué l’histoire du cinéma par sa manière de filmer, ses innovations techniques et formelles, son regard engagé et ses préoccupations esthétiques sur le temps, la mémoire et la place de l’image. Il nous a quittés l’été dernier, le jour de ses 91 ans, cinquante ans après son court-métrage La jetée. Les 20 et 30 mars à 19h30 Une journée d’Andréi Arsenevitch précédé de Les Statues meurent aussi de Chris Marker et Alain Resnais Le 22 mars à 19h30 Sixties de Chris Marker Le 28 mars à 19h30 Le fond de l’air est rouge de Chris Marker

Cycle “Féminin” au Cervantes Du 5 au 21 mars

Une sélection de cinq films de réalisatrices espagnoles.

Cosas que nunca te dije d’Isabel Coixet (Espagne-États-Unis) 1996. Fiction. 93 min. Tres días con la familia de Mar Coll (Espagne), 2009. Fiction. 86 min. Siete mesas de billar francés de Gracia Querejeta (Espagne), 2007. Fiction. 110 min. De tu ventana a la mía de Paula Ortiz (Espagne), 2011. Fiction. 107 min. El cielo gira de Mercedes Alvarez (Espagne), 2005. Documentaire. 115 min.

Atelier

Exploration de la danse contemporaine et du cinéma Le dimanche 10 mars à 15 h (pour adultes et juniors à partir de 14 ans) Le mercredi 13 mars à 15 h pour les enfants de 8 à 13 ans Un atelier mis en place pour découvrir la danse contemporaine à travers l'étude de ses différentes techniques, notamment par le biais du visionnage d'extraits de films, puis par une discussion qui suivra. Tenez vous prêts à danser et à apprendre à vous exprimer autrement. L'atelier sera animé par Ruby Smith, chorégraphe américaine de danse contemporaine.

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Culture

J EUNESSE

J eunesse Les samedis de l’Institut Français Ma séance ciné

À la Cinémathèque Atelier Cinema d’Animation avec Abdelmajid Kellou

Coup de IN URBA

Dimanche 17 mars - 15 h à 18 h Une idée géniale d’activité pour les enfants de 6 à 12 ans. Au programme : Élaboration d’une courte histoire et fabrication des personnages en dessin et en pâte à modeler. Animation image par image. Initiation à un logiciel simple et ludique de montage. Montage des images et finalisation de l’animation. Projection du film réalisé.

BOB L’ÉPONGE : LES SECRETS CARRÉMENT GIVRÉS - 1h30 Samedi 2 mars - 15 h

150 dh/enfant - Renseignements sur : jeunepublic@cinemathequedetanger.com

BOB L’ÉPONGE : BOB QUI ? - 1h19

Samedi 9 mars - 15 h

UNE VIE DE CHAT d’A. Gagnol et J.-L. Felicioli (2010) - 1h02

Samedi 16 mars - 15 h

MAX ET LES MAXIMONSTRES de Spike Jonze (2009) - 1h37

Samedi 23 mars - 15 h

LES VACANCES DE POLY de Cécile Aubry (1963) - 1h31

Samedi 30 mars - 15 h

L’heure du Conte Animé par Laetitia Tropée à 17 h

Samedi 2 mars : Les légendes de Casablanca de Mostapha Oghnia. Samedi 9 mars : On lit trop dans ce pays de Daniel Picouly suivi de Contes et histoires de Pomme d’Api.

Samedi 16 mars : Abir de Marie Zimmer. Samedi 23 mars : Les 15 plus beaux contes pour enfants de Tony Ross. Samedi 30 mars : Histoires d’arts et métiers (suite) de Marilyn Plénard. 46

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LE CINÉ GOÛTER (25 dh) LES 7 FRÈRES de R. Nelimarkka et C.-L. Michel

Public : à partir de 6 ans - 1h31

Samedi 9 mars - 16 h

(puis les 20, 23, 27 et 30 mars - 16 h)

LA LANTERNE MAGIQUE E.T. de Steven Spielberg Public : à partir de 6 ans - 2 h

Samedi 17 mars - 10 h et 12 h

ET AUSSI... KATIA ET LE CROCODILE de V. Simkova Public : à partir de 5 ans - 1h10 Les 2, 6, 13 et 16 mars - 16 h



Culture

L IVRES

Cote Livres En mars, la sélection spéciale de notre libraire, Stéphanie Gaou, se veut arabe - printemps oblige et surtout très artistique. Une façon de rendre hommage à sa manière au Maroc, mais pas seulement... Voici donc, spécialement choisis pour vous, quatre livres d’art et de poésie.

Mounir fatmi - Suspect Langage Lillian Davis, Éditions SKIRA, 206 p., Art Mounir Fatmi, artiste tangérois célébré pour sa pertinence de par le monde, se voit couronné d'une monographie dense qui dissèque son activisme dans l'art. Un artiste qui prétend que pour lui « tout commence par une impossibilité » a de quoi éveiller l'intérêt, mais aussi les soupçons et c’est en cela que son travail trouve toute son amplitude. 15 ans bientôt qu'il œuvre et manœuvre pour développer une vision radicale, qui prend source dans les ramifications architecturales, philosophiques, sociales et géopolitiques. Lillian Davis, historienne et critique d'art, a su prendre le cas « fatmi » par les cornes et en faire une étude ouverte, intelligible, chronologique. L'enfant du marché aux puces de Tanger, Casabarata, dénonce la surconsommation, la pensée de masse, le formatage, il est souvent pointé du doigt pour son sens de la déconstruction et son besoin de montrer les incohérences de la société dans laquelle il vit. Ses photographies et installations élaborées à partir d'éléments de la vie quotidienne actuelle ou passée - balais, cassettes VHS, magazines, câbles électriques tapis, chutes de tissus rendent le malaise de notre contemporanéité et intiment l’urgence de nous questionner en tant qu’humains, qu’aimants, qu’êtres sensibles doués de raison. Prix indicatif Maroc : 500 DH Retrouvez ces ouvrages ainsi que toute l’actualité de la Librairie les insolites sur Facebook

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Éloge de l’imperfection Hassan Wahbi, Éditions Al Manar, 86 p., Poésie Un recueil de poésies parfaitement épurées et libres qui prônent l’incomplétude, la contemplation, un certain sens au laisser-vivre. Édifiant. « Laisser à la vie son désordre, ce qui s’accomplit dans le corps du jour, dans la vocation inutile de vivre ; fermer les yeux face à ce qui fuit dans la fusion des chemins » Par ces quelques mots jetés au papier et extraits de ce recueil, c’est un hommage vif qui est rendu à l’inexactitude de vivre. Structurés comme des haïkus, assainis de toutes lourdeurs, les textes du poète sont incisifs et laissent l’empreinte du temps qui passe sans rien laisser en nous que des ressentis, l’attente de jours autres mais pas forcément meilleurs, la dévotion aux petits riens. Dans cet Éloge, on cherche vainement les raisons de notre inachèvement, de notre impossibilité à faire mieux, à être meilleur. La poésie de Wahbi respire l’évidence, raconte les nuits de deuil et d’amour, les instants volés au destin, les absences, l’idée de la mort qui perfuse toute ingérence de vivre. C’est un très fort recueil, autre belle publication de la maison d’édition parisienne Al Manar qui rend grâce à l’écriture du Maghreb. Prix indicatif Maroc : 120 DH


Le Graffiti arabe Pascal Zoghbi & Don Karl, Éditions Eyrolles, 208 p., Art Traduction attendue d’un ouvrage que devraient posséder tous les amoureux de l’art contemporain arabe et les passionnés de la Lettre et de l’Image. Il fallait oser les parallèles entre calligraphie traditionnelle et Street Art, qui montrent le graffiti en contexte oriental, hors de tout automatisme occidental. Les auteurs de cet ouvrage qui mise sur une double lecture (beaucoup de textes en arabe dans la traduction française) ont réussi leur pari. Cet ouvrage paru en anglais en 2011 est déjà une référence dans le domaine artistique contemporain. Son iconographie nous fait voyager du Liban à la Palestine en passant par le Maroc, la France, et l’Egypte et les textes traitent de la pratique de nombreux artistes, graffeurs et typographes du monde entier qui marient calligraphie revisitée à la culture urbaine. Cet ouvrage témoigne de la vigueur du renouveau socio-culturel et politique qui anime les mouvements artistiques post Printemps arabes. L’occasion de découvrir le typographie marocaine, le travail calligraphique d’El Seed, de Hassan Massoudy, etc. Et aussi, de redécouvrir l’histoire de l’écriture arabe et ses influences sur la graphie mondiale et de s’arrêter sur la richesse des inscriptions manuscrites qui fleurissent dans les quartiers populaires. Prix indicatif Maroc : 237 DH

Mirages d’Orient, grenades et figues de Barbarie Collectif, Éditions Acte Sud, 360 p., Art Un catalogue d’exposition aussi beau qu’un livre d’art qui mérite une place de choix chez les amoureux du monde arabe et de, je vous le donne en mille, Tanger. Cet ouvrage est né suite à l’exposition « Mirages d’Orient, grenades et figues de Barbarie, Chassé-Croisé en Méditerranée » qui se tient depuis le 9 décembre 2012 à l’Hôtel de Caumont et en l’Église des Célestins à Avignon pour la Collection Lambert. Art contemporain arabe, activisme, photographie, installations, tableaux orientalistes, vidéo, c’est un véritable voyage kaléidoscopique entre monde Arabe passé et présent qui invite le visiteur à se questionner sur la fulgurance de ce territoire contrasté qui bouleverse l’imagination des artistes. Les noms de l’art moderne et ancien sont réunis : Adel Abdessemed, Moataz Nasr, Yto Barrada, Paul Bowles, Cy Twombly, Auguste Cabanel, Waël Shawky, Zaha Hadid, Eugène Delacroix, pour ne citer qu’eux. Le catalogue, articulé autour de sept thématiques, accorde une part de prédilection à Tanger, point de départ névralgique de toute aventure en terre d’Islam, avec un portfolio de photos noir et blanc superbe. L’occasion de traverser Histoire et Méditerranée grâce à son iconographie foisonnante. Prix indicatif Maroc : 290 DH

Mahi binebine, une plume libre Avec la sortie du film de Nabil Ayouch Les Chevaux de Dieu, inspiré du roman Les étoiles de Sidi Moumen, publié en 2010 par Mahi Binebine et édité en ce début 2013 en format poche aux éditions J'ai Lu, c'est l'occasion de redécouvrir l’œuvre dense, intelligible et vivace de cet écrivain qui fait des merveilles en tant que plasticien depuis plus de vingt ans. Une écriture déliée, poétique, fleurie pour dire les dégâts d'une société à la dérive qui cherche ses doubles, ses maîtres et finit par se fourvoyer. Et la sortie attendue au Maroc de son roman Le Seigneur vous le rendra. événement déjà en France. Mars 2013

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L IVRES

Sélection

La bibliothèque d’URbain En panne d’inspiration pour vos prochaines lectures ? En mars, la biblio d’URbain vous propose deux livres de femmes. Leur point commun, un retour sur le passé douloureux. Et deux beaux moments de lecture en perspective... C.C.S.

Papa was not a Rolling Stone But I am a rebel

Le roman autobiographique d’une jeune femme “qui en veut” et se sort, à la force du caractère, de son milieu d’origine, une banlieue difficile en région parisienne. Enfant non désirée, absence du père, beau-père violent, mère démissionnaire... Tous les ingrédients nécessaires pour déglinguer une vie sont réunis. Mais il y a aussi les grands-parents, qui aiment et structurent, l’école, les amis... L’originalité de ce livre réside surtout dans l’écriture énergique, en rafale, qui tient le lecteur en haleine jusqu’à l’apnée. Un livre percutant qui s’avale

d’une traite, parfois un peu confus (des flashbacks dans tous les sens), parfois un peu agaçant quand il faut supporter la tendance qu’a l’auteure à nous faire la morale, façon “Voyez ce que j’ai vécu, de quoi vous plaignez-vous, vous ?” Étonnant, ce Prix de la Closerie des Lilas qui, bien qu’indéniablement bourré de qualités, laisse finalement peu de trace à l’esprit après quelque temps. À emmener sans hésiter cet été à la plage... De Sylvie Ohayon, Collection Pocket

Purge

La violence de l’âme L’humain avant tout. Un huit clos, une rencontre entre femmes de deux générations, qui se méfient l’une de l’autre, s’apprivoisent mutuellement et sont finalement réunies par un même sentiment qui prend aux tripes : la peur. Un savant mélange d'histoire et de biographie personnelle, ou quand l’histoire nationale pervertit l’histoire familiale. Un livre incroyable, un véritable thriller situé dans l’Estonie post-soviétique, un contexte qu’on connaît bien peu et bien mal. On découvre peu à peu les secrets

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enfouis d’une vieille femme rongée par toute une vie de souffrance et de trahison. On la déteste, on compatit, on la plaint et on enrage sur ces destins gâchés par bêtise des concepts politiques et la cruauté des régimes de terreur. On ne lâche pas le livre et, inévitablement, on se prend à se demander ce que nous aurions fait, nous, à la place de cette pauvre héroïne complètement cabossée. C’est magnifique, palpitant et d’une infinie tristesse. De Sofi Oksanen, Éditions Stock



Société

ON EN PARLE

Les brèves d’URbain

ON A VU POUR VOUS. ON A AIMÉ. OU DÉTESTÉ, CE SONT LES BRÈVES D’URBAIN ET NOS PETITS BILLETS D’HUMEUR. À TANGER, ON A TOUJOURS DES CHOSES À RACONTER : ALORS ICI, ÇA CROUSTILLE, ÇA S’ÉMEUT ET ÇA RÂLE AUSSI UN PEU...

Ça gratte un chouïa... Au secours, Tanger massacre ses arbres ! Les coupeurs de branche à Tanger sont-ils payés au kilo de bois qu’ils abattent ? En tous cas à voir le massacre qui est fait des arbres en ce moment dans de nombreuses rues, ces coupeurs ne sont ni des amoureux de la nature, ni tout simplement des professionnels. Dans une ville où le béton pousse désormais plus vite que les jardins publics, il est triste de voir tant d’arbres martyrisés... Le massacre tous les ans est tellement violent, les coupes tellement sévères et inappropriées qu’un certain nombre d’arbres ne s’en remettent jamais. Dans la simple montée de la rue d’Italie, pour aller à la Kasbah, la dernière coupe a laissé deux d’entre eux sur le tapis. Mais comment auraient-ils bien pu survivre puisque les « coupeurs » les avaient laissés à l’état de troncs ? Vivement une réflexion de la Ville de Tanger pour respecter ce qui fait aussi la beauté d’une ville : ses arbres ! © N.S. / Urbain

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Mode in Tanger Le Tangérois Mahmoud Benslimane, créateur de vêtements et enseignant en stylisme et modélisme dans une école privée de Tanger (groupe Hala) va ouvrir très prochainement son premier show-room dans l’avenue du Prince Héritier. Pour tous ceux, qui veulent se relooker, hommes, femmes, enfants et qui aiment la fusion vestimentaire entre tradition et modernité.

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L’image insolite... © P. Perradin


Un départ...

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Pierre Thénard, Consul Général de France à Tanger, quittera très prochainement notre belle ville pour occuper le poste de Directeur des Relations Internationales à l'ENA. Un retour aux sources puisque lui-même est issu de la prestigieuse école (promotion Léon Gambetta 1993). On lui souhaite le meilleur pour sa nouvelle vie.

Vus a Tanger Jean-Paul Kauffmann, journaliste et écrivain français et sa femme Joëlle, féministe bien connue, viennent de découvrir Tanger avec bonheur. Ils se sont promenés un peu partout dans la ville, séjour au Dar Nour, dîner à La Fabrique, balade dans la Kasbah et petite pause face à la mer au restaurant l’Océan. JPK, épicurien et grand spécialiste du vin, s’est fait un plaisir de goûter et de tester les vins marocains dont il a apprécié les nuances.

Silence, on tourne ! Les équipes de CNN en plein tournage sur les toits de la Kasbah en février dernier.

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Anthony Bourdain (voir p.56), qui n’a de français que le nom, était en reportage à Tanger pour CNN. Tout son staff était au Minzah et ils se sont installés dans toutes les cuisines de la ville pour découvrir les secrets de la cuisine marocaine. Ils ont notamment fait un long tournage au Morocco club, la nouvelle adresse chic de la Kasbah.

Omar Mahfoudi est de retour à Tanger. L’artiste tangérois a fait un séjour de plusieurs mois aux États-unis où il a affirmé un peu plus son statut de leader de la “ nouvelle vague marocaine ”. Il a retrouvé avec plaisir ses habitudes avec ses copains au Petit Socco.

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© P.C.

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Changement de génération avec l’artiste-peintre Claude Viallat, l’un des fondateurs du mouvement support / surface qui a fait un passage éclair à la galerie Delacroix qui organisait une très belle exposition sur son travail.

Quant au nouveau directeur du Minzah, Hansuel Egli, il est partout. Dans son hôtel, bien sûr, qu’il est en train de remettre sur pied mais aussi en ville où il apporte la bonne nouvelle de la résurrection annoncée du Minzah. Nouvelle carte, nouvelle politique marketing, le réveil de l’hôtel mythique de tanger est bien réel...

Réagissez à nos brèves sur notre page Facebook : facebook.com/UrbainMagazine Mars 2013

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QUAND JE VEUX , OÙ JE VEUX

Les series tele et Moi MON MARI ME RÉPÉTE SANS ARRÊT QUE LE PRINTEMPS ARRIVE, QU’IL FAUT QUE JE “DESCOTCHE” LA TÉLÉ POUR ALLER UN PEU M’AÉRER. IL FAUT ÊTRE HONNÊTE, ÇA ME TENTE, MAIS VOICI MES 10 (MAUVAISES) EXCUSES POUR NE PAS ARRÊTER DE REGARDER MES SÉRIES DÉBILES… TOUT DE SUITE ! Alors hop ! Je me refais le bronzage au soleil de Miami et une santé grâce à l’air marin de Californie.

2. Je soutiens la création artistique

L’autre jour, en tombant sur Plus belle la vie, j’ai ressenti une véritable bouffée d’espoir. C’est sûr désormais, les réalisateurs de séries françaises ont de l’avenir : ils ne peuvent que s’améliorer... (Et regardez : ça marche aussi avec “séries brésiliennes”, “égyptiennes”, etc.)

3. Je deviens multi-tâches

Je le sens bien : maintenant je suis prête à passer mon examen du Barreau, à rentrer direct en 5e année de chirurgie, à bricoler une bombe avec un trombone et des croquettes pour chat, à fabriquer de la “mét” dans un camping-car, à m’évader de n’importe quelle taule au monde (je peux donc continuer de téléphoner au volant, tiens !) et même à dégommer un mort-vivant en visant la 3e intercostale ! Qui peut en dire autant ?

4. Je soigne tous les bobos

Je suis devenue une vraie crack en blessures et maladies en tous genres ! Mon mari râle, mais il a été bien content, l’autre jour, lorsque je lui ai donné des antibiotiques à large spectre après qu’il s’est cogné le doigt de pied contre le montant de la porte de la cuisine et, qu’après mûre réflexion, j’ai décidé de renoncer à l’amputation. Par contre, il m’a arrêtée tout de suite lorque j’ai voulu tenter le massage cardiaque la fois où il a eu un petit “coup de fatigue”. Vraiment aucune reconnaissance...

5. J’ai des références

Je sais que les publicitaires boivent comme des trous, que les tueurs en série sont de gentils papas, qu’on peut régler une affaire d’état en 24 h, que les bons médecins sont méchants, les infirmières droguées et enfin que “tout le monde ment”.

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6. J’économise

rale des 15 saisons é de me refaire l’intég cid dé i j’a e qu is pu De ds à Marbella ou lame plus de week-en beaucoup des d’Urgences, je ne réc z se ais nn ira. Vous en co de thalasso à Essaou de ça, vous ? ent maris qui se plaindrai

7. Je trouve ça bien fait

C’est vraiment bien pensé, toutes ces petites animations sonores : quand j’entends des rires, je sais que c’est drôle, quand j’entends des “Ouuhhh !”, je sais que le héros exagère, quand j’entends la musique du générique, je sais qu’il faut zapper. C’est qu’ils sont malins, ces Américains...

8. J’admire les performances

J’admire George mon pédiatre préféré se lançant dans le cinéma, Catherine la femme au foyer désespérée fairsant de la médecine légale, Carole l’infirmière devenant l’avocate que tout le monde s’arrache... Les séries télé, y a pas, c’est un sacré ascenseur social !

9. J’ai toujours pas ma piscine

Et ça fait des années qu’il me la promet ! Je sens que pour cette année encore, c’est mort, alors je boude (c’est vrai qu’on vit dans un appartement au 6e étage, mais c’est une drôle de mauvaise excuse, ça, non ??).

10. J’ai un bon dealer

Rue de Fès. Il a de la nouvelle came chaque semaine. De la bonne : HBO, NBC, Showtime... Il m’a rendue “accro” !

Et le mois prochain, mes 10 (mauvaises) excuses pour NE PAS arrêter de téléphoner n’importe où...

© D.R.

1. Il fait (encore) moche


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Société

TANGER VUE PAR...

Tanger internationale

© URbain Tanger

Bourdain à la “sauce” tangéroise

Le plus fameux des gastronomes globe-trotters new-yorkais était à Tanger en février pour faire découvrir la ville à ses fans dans sa toute nouvelle émission.

De Manhattan à Tanger... Cuisinier de formation, Anthony Bourdain est le chef exécutif de la brasserie Les Halles à New York. Il est également l’auteur de plusieurs best sellers culinaires mais il a surtout bâti sa notoriété en tant qu’animateur vedette d’émissions originales, dans lesquelles il parcours le monde afin de faire découvrir les populations à travers leurs cuisines. Car on peut dire que le célèbre quinquagénaire est un aventurier absolu de l’extrême des assiettes. Il goûte à tout, au meilleur comme au pire et c’est avec délectation que, depuis 2005, les téléspectateurs de nombreux pays le retrouvent pour suivre ses

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péripéties gustatives et ses rencontres savoureuses dans l’émission Anthony Bourdain : no reservations. Ce programme étant depuis peu arrêté, le plus gastronome des Américains se consacre à d’autres projets, comme celui qui l’amène à Tanger en février. Au programme, visite des lieux secrets de la perle du Détroit et découverte des recettes et spécialités tangéroises, rencontres avec la population et les acteurs de la vie locale. à ne pas manquer pour admirer, sans nul doute, Tanger contée sous un jour nouveau. L’émission sera diffusée au printemps sur CNN.


UAND BBOURDAIN OURDAIN RENCONTRE RENCONTRE UR URBAIN BAIN... ... QQUAND Échange de bonnes infos : c’est autour d’un sandwich tangérois en plein centre de la ville qu’a eu lieu notre rencontre. Tandis qu’on lui contait l’histoire du bocadillo, la star du petit écran nous a parlé avec passion de son séjour à Tanger... Propos recueillis par O. Noussairi.

U. : C’est donc la première fois que vous y venez ? A.B. : Oui, je suis déjà venu au Maroc, mais à Casablanca et à Ouarzazate. Et Tanger fait désormais partie de ces villes “particulières” que j’ai visitées. U. : Des choses vous ont-elles particulièrement frappé ? A.B. : Je retiens l’attachement féroce des étrangers qui viennent à Tanger des quatre coins du globe. La ville a toujours attiré des gens d’exception et il doit y avoir une raison. Mon séjour ici m’a permis de le comprendre. La communauté d’expatriés qui est venue s’installer à Tanger, et cela depuis des siècles, a compris que Tanger les enlaçait, les accueillait et les acceptait tels qu’ils sont. Et puis il y a aussi le contraste : marcher dans la rue en observant la modernité, la folie excessive des gens d’aujourd’hui, qui se mélange avec la vie traditionnelle marocaine, tout ça avec naturel, c’est quelque chose d’incroyable. Preuve que les différentes cultures peuvent coexister.

A.B. : La kasbah, la médina, le Café Baba, le Café Hafa... U. : Que retiendrez-vous de ce séjour ? A.B. : Je ne suis pas quelqu’un qui fait très attention aux monuments, mon attention est plus attirée par les arômes et l’ambiance dégagés par la ville. Ce qui m’a plu à Tanger, c’est de me réveiller très tôt le matin en entendant l’appel à la prière, les chants des coqs à l’aube, tout en regardant l’ancienne ville depuis ma chambre. Les cinq appels quotidiens sont parmi les sons qui m’ont le plus touché.

Nouveau départ sur CNN La collaboration avec Travel Channel ayant pris fin après huit années sur une note assez amère (la chaîne avait inséré certaines pubs dans l’émission sans l’accord de Bourdain), l’Américain a imaginé un nouveau concept de voyages dans lesquels il visite des lieux sous des angles encore inconnus. La chaîne CNN diffusera, à partir d’avril 2013, le nouveau programme sous le titre Parts Unknown. Le teaser est déjà visible sur le web.

U. : Votre petit-déjeuner ce matin ? A.B. : (rires) Il n’est pas très tangérois : le matin, je prends du café et une bonne baguette ! U. : Votre plat favori ? A.B. : J’ai adoré la pastilla. U. : L’image de votre Maroc... A.B. : Être ici démontre parfaitement que nous pouvons tous vivre ensemble. Le Maroc a toujours été une terre d’accueil, connue mondialement pour son hospitalité, c’est une des raisons pour lesquelles les étrangers s’installent ici et l’adoptent. L’accueil est est coutume ici. On voit à Tanger des synagogues, des églises et des mosquées, les unes à côté des autres. © D.R.

Urbain : Qu’est-ce qui a motivé votre choix pour Tanger ? Anthony Bourdain : L’envie de découvrir les saveurs, les sons, d’aller à la rencontre du Tanger de notre imagination : c’est une conception délirante.

U. : Quels sont les endroits qui illustrent U. : Votre séjour tangérois en un mot ? le mieux “votre” Tanger ? A.B. : Coexistence.

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Découverte

W EEK- END

Ifrane

Le village de la blanche neige

© Marathon 2012

Ifrane, c’est son petit goût frais que l’on aime ! L’air est sec et la neige tombe comme dans une carte postale de Noël. Alors en mars, s’il vous reste quelques jours de congés et une petite envie de paysages immaculés, il est encore temps...

Pour le ski, un peu Toits en pentes. Doudoune bien chaude, gants et bonnets de rigueur. C’est un Maroc inattendu qui vous attend sur les contreforts de l’Atlas. À tout juste quatre heures de route de Tanger, le dépaysement est total. Ifrane est un petite station comme il en existe en Suisse ou dans les Alpes françaises : chalets, sapins et station de ski à quelques kilomètres (Michlifen). Mais attention, les skieurs seront déçus s’ils veulent dévaler une piste noire car ce ne sont pas les deux tire-fesses en mauvais état qui vont concurrencer Megève ou Val

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Thorens. En revanche, vous pouvez faire une balade dans la neige, vous amuser avec des luges ou tout simplement admirer ce merveilleux tapis blanc entouré de ciel bleu.

le nouvel An dans son château d’Ifrane, que l’on aperçoit, perché sur une colline entourée de forêts.

Pour le chic

Ifrane est très fréquentée le weekend par les Fassis ou les Casablancais qui viennent chercher un peu d’exotisme dans un région où le thermomètre, en hiver, descend presque tous les jours en dessous de zéro. C’est une station chic où la famille royale à ses quartiers d’hiver. SM Mohammed VI a passé par exemple

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© Ali Bobo


Mais la ville n’est pas seulement faite pour les gens studieux, elle convient également très bien aux paresseux : ici, on se balade autour des étangs, là, on lève les yeux au ciel pour admirer la majesté des cèdres centenaires... Puis on se retrouve tous, ensemble, pour déjeuner dans le restaurant-boulangerie-pizzeria de la place, qui vous réchauffera l’estomac avec de délicieuses tartes aux noix ou un tagine aux citrons confits accompagné de petites pommes de terre rissolées dont le souvenir me fait encore saliver.

Pour le luxe Pour profiter du charme de ce village, il faut séjourner au moins une nuit sur place. Il existe quelques hôtels dans le centre mais ils ne paraissent pas de première fraîcheur. Il y a également des appartements que vous pouvez louer pour la nuit en arrivant. Et pour les plus chanceux, il y a... l’hôtel Michlifen ! Certainement l’un des

DE PALACE

Le lieu : À l’Hôtel Michlifen

© Ali Bobo

plus beaux hôtels du Maroc, un sommet de l’hôtellerie. Entièrement refait dans l’esprit d’un chalet de luxe, ce palace des neiges est douillet comme une couette en duvet et d’une beauté à vous couper le souffle. La piscine couverte avec son feu de cheminée est impressionnante, le hammam est magnifique, les massages fantastiques et rien, absolument rien ici ne peut vous laisser de glace, sauf peut-être l’addition… qui pourra en refroidir certains.

Pour le plaisir...

Ifrane, c’est un petit flocon au pays du soleil, une avalanche de boules de neige qui vous fera fondre de plaisir le temps d’un week-end.

Ifrane Suites & Spa. Une folie. Un véritable enchantement et surtout un raffinement et un bon goût certain. Le séjour a évidemment quant à lui un coût certain ! À partir de 2 800 dh en moyenne pour une chambre de luxe, le tarif peut s’emballer très vite en suite, duplex ou pavillon.

On aime : L’ambiance monta-

gnarde avec ses lambris en pin, le mobilier précieux, l’incroyable piscine intérieure avec sa cheminée, le spa, la piscine extérieure, havre de paix en été, les restaurants, le service, et pourquoi pas... l’héliport !

Contact :

Av. Hassan II - BP 18 - Ifrane Mail : info@michlifenifrane.com Tél. : 05 35 86 40 00 Fax : 05 35 86 40 41 michlifenifrane.com

Ali Bobo

© D.R.

Pour la simplicité

LA VIE

© D.R.

Mais l’ambiance n’est pas très mondaine, elle est même décontractée grâce à la présence de nombreux étudiants qui vivent sur le magnifique campus à l‘américaine à l’entrée de la ville. Le Roi Hassan II, qui aimait beaucoup Ifrane, y a installé notamment l’une des écoles les plus prestigieuse du Royaume, Al Akhawayn University, qui forme les futures élites : c’est un peu le Harvard ou le HEC de l’Atlas.

© Ali Bobo

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Cherbns planschkpphje

Pratique

CONSO

Les Bons Plans d’un Tangérois En panne d’inspiration pour une sortie, un déjeuner, une balade ou une virée shopping ? Pour vous donner des idées, URbain vous présente chaque mois les bons plans d’un ou d’une Tangéroise. Aujourd’hui, c’est Hicham Bouzid, figure désormais incontournable des insolites, qui s’y colle et nous livre ses bonnes adresses. Merci à lui !

déjeuner Mon petit roise é À la tang

ngerie à la boulace) puis s e ri e is o nn ran . s mes vie ulat de F Je prend (en face du Cons , place de France s s ri s a Andalou ite au Café de P je m'inv

Pour le déjeuner : Chez Bachir

J'adore la bissara et les tajines à la viande hachée et à l’oeuf (bid we maticha) avec de bonnes frites, alors je vais souvent à la Baissara Street chez Bachir. Un excellent accueil à chaque fois, c’est bon et pas cher (pour les amateurs de déco, il faut être tolérant !). Rue Ziryab.

© Hicham Gardaf

Ma boulangerie Ouverte très récemment, la boulangerie-pâtisserie Ch'hiwat Darna, tout est “pur beurre” et avec du bon chocolat, rien que des délices. Rue Manssour Adahbi

Côté Livres

Les insolites, bien sûr !

Je me laisse séduire par les conseils de Stéphanie, ma big boss mais surtout une grande amie. Et s’il fait beau, je prends mon livre, j’enfile mes babouches et direction la kasbah à la terrasse du Salon Bleu ! Librairie les insolites : 28, rue Khalid Ibn Oualid Le Salon bleu : Place Méchouar, entrée 71, Rue Amrah

Pour le dîner : Le Morocco Club

Le nouveau restaurant à la Kasbah, décoration somptueuse, lumière timide, musique agréable et une cuisine marocaine et méditerranéenne revisitée. Tout cela avec le beau sourire de Vincent et Oscar. Et pour un verre, quelques marches nous séparent du piano bar, réservé aux membres du club et à l’ambiance plus intime. Place du Tabor - Kasbah - 05 39 94 81 39

Pour un verre : Le Number One

Le Number One pour son côté “bar anglais” des années 50, mais aussi le Coeur de Tanger pour les bonnes tapas et le Dar Nour... parce que c’est le Dar Nour. Number One : face Hôtel Rembrandt, bd Mohamed V Coeur de Tanger : rue Anoual - Place de France Dar Nour : 20, rue Gourna - Kasbah

Tea time : Le Café Baba Évidemment... 1, rue Sidi-Hosni - Kasbah

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M a Shopping list Côté fringues

tout simple, j’aime la Pour acheter un jean (rue Ziryab). Pour faire galerie Wady Eddaheb y a Ali le cordonnier il faire des chaussures, lienne 1 au centre ville). (avant la boulangerie l'Ita ble, une belle chemise Et pour sublimer l’ensem u des Ziri (rue Khalid Tassi sélectionnée à La Trib Ibn Oualid).

Mon coiffeur

ussa Ibnou Noussair Chez Palomino, rue Mo le Café Porte). On sort (1ère rue à gauche après es ! parfois avec des surpris


BOUTIQUE MAJID ANTIQUES

JEWELRY - EMBROIDERY - CARPETS - CHESTS 66, Rue Les Almouhads - Tangier - boutiquemajid@hotmail.com - Tél.: 05 39 93 88 92 - Fax : 05 39 93 88 92

VOLUBILIS

4400 aannss aauu PPeettiitt SSooccccoo Galerie d’Art - Décoration - Habillement 15, Petit Socco - Tanger - Tél. : 05 39 93 13 62 - Fax : 05 39 33 38 75 - www.volubilisartgallery.com


Pratique

FORME

L’épreuve du bikini Le Cellu M6 à Tanger

Redoutable ! On sort de l’hiver et on ne passe pas toutes l’épreuve du maillot de bain haut la main... Pas de panique. En mars, tous les espoirs sont encore permis et il est largement temps de se reprendre en main. Alimentation contrôlée et sport, ça va de soi. Mais un petit coup de pouce n’est pas de refus. Ce mois-ci, on vous propose d’essayer une cure de massages avec cet appareil dont le succès en instituts de se dément pas depuis quelques années... Par C.C.S.

Comment ça marche ? Le Cellu M6 LPG est un appareil de palper-rouler (ou “lipomassage endermologique”) qui permet de lutter contre la cellulite. Certains kinés mais surtout de nombreux instituts proposent ce type de prestation. Il est important d’être assidue et il faut compter au minimum une dizaine de séances de 30 minutes, à raison de deux séances par semaine. On peut ensuite, si on le souhaite, programmer une séance d’entretien chaque mois.

Est-ce que ça marche ? En théorie, les résultats commencent à être visibles à partir de la 6e séance. Les cellules graisseuses, qui en ont assez de se faire maltraiter, doivent commencer à se faire la malle. Les résultats sont surtout intéressants au niveau de la circulation sanguine qui est censée s’améliorer nettement. Manifestement, beaucoup de femmes sont satisfaites mais certaines peuvent être déçues, en particulier si aucun effort au niveau nutritionnel n’est fourni en parallèle.

Notre conseil Le lipomassage ne doit en aucun cas faire mal - certaines affirment même trouver la sensation relaxante - s’il est bien réalisé. La moindre douleur désagréable doit par conséquent être signalée à la

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praticienne afin qu’elle diminue l’intensité de la machine. L’apparition d’hématomes sur les parties traitées à la suite de la séance doit également être considérée comme tout à fait anormale. C’est le signe d’un réseau veineux trop fragile pour la technique. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à mettre immédiatement un terme à votre cure.

Vos adresses en ville Serenity Day Spa Rue Adolfo Fessere - Quartier California Tél. : 05 39 37 43 47 Tarif pour une séance : 350 dh Cure de 10 séances : 2 400 dh Cure de 15 séances : 2 700 dh

Catherine Coiffure / Institut Rue Moujahidine - California - Tél. : 05 39 33 33 99 Tarif pour une séance : 300 dh Cure de 15 séances : 3 500 dh Les plus : L’institut propose également des séances aux hommes qui souhaitent traiter leur problème de poignées d’amour ou de sangle abdominale un peu enrobée. Pratique d’un suivi nutritionnel et de la pesée pour de meilleurs résultats.



Pratique

P ARAPHARMACIE

LE CHOUCHOU

DE LA RÉDACTION

Produits en vente à la pharmacie

Somatoline Cosmetic

A b d o m i n a u x To p D e f i n i t i o n

Somatoline Homme Abdominaux Top Definition est un gel-crème cosmétique innovant qui pénètre rapidement sans graisser. Élaboré à partir de caféine et de carnitine, étudié pour réduire les amas graisseux localisés chez l'homme accompagnés d’un relâchement cutané, il tonifie la région abdominale en aidant à révéler les tissus musculaires. Résultats visibles en 4 semaines.

200 ml Prix indicatif : 380 dh

Ces coussinets d’allaitement lavables ont un fort pouvoir d'absorption pour une discrétion, une douceur optimale et un confort parfaits. Dotés d'une enveloppe textile en viscose de bambou, ils sont lavables à 40°C en machine dans le filet fourni et peuvent être séchés au sèche-linge, sur la position “délicat”. Conditionnés par lots de 6 avec leur filet de lavage, ils sont réutilisables et resteront vos alliés fidèles tout le long de votre période d’allaitement.

6 unités Prix indicatif : 180 dh

Biocosmetics

Shampooing nutritif à l’huile de Cade

Yotuel whitening

300 ml Prix indicatif : 78 dh

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Coussinets d’allaitement lavables

Hégor

Avec ce shampooing-soin, les cheveux secs sont gainés et les écailles lissées. La chevelure redevient souple et brillante. Ce soin végétal associe douceur et efficacité des principes actifs végétaux naturellement présents dans les plantes. Extraite du bois de Juniperus Oxycedrus, l’huile de cade vous apporte les éléments nutritifs surgras nécessaires au traitement de la sécheresse des cheveux et du cuir chevelu.

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Bébé Confort

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Le dentifrice anitaches Yotuel Whitening des laboratoires Biocosmetics élimine les taches et polit la surface de l’émail. Il contient du fluor pour lutter contre les caries, aide à prévenir la formation de la plaque dentaire et du tartre et à garder des gencives saines. Enfin, il contribue à éliminer les bactéries responsables de la mauvaise haleine et rafraîchit en un seul geste.

75 ml Prix indicatif : 110 dh



Pratique

L A R ECETTE TANGÉROISE

Seffa sucrée à la Cannelle Ce délicieux plat est souvent préparé pour les repas de fête. Il en existe de mutiples variantes salées, à base de semoule mais aussi de vermicelles de blé. Bon appétit !

© DR

Préparation

- Remettez le couscous dans le saladier, ajoutez 15 cl d’eau et sablez Commencez la préparation environ de nouveau. Ajoutez les bâtonnets de 1 h à l’avance. cannelle cassés et les raisins secs.

Ingrédients pour 8 personnes

500 g de couscous fin 150 g de beurre frais mou 300 g d’amandes mondées 75 g de raisins secs blonds 2 c. à s. de sucre semoule 2 bâtonnets de cannelle 2 c. à s. d’eau de fleur d’oranger cannelle en poudre sucre glace sel huile neutre (tournesol)

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- Versez la graine dans un grand saladier. Ajoutez un peu d’huile et mélangez. Versez 30 cl d’eau froide légèrement salée et secouez le récipient pour bien répartir l’eau. Laissez gonfler 15 min, puis sablez soigneusement entre les paumes et du bout des doigts.

- Remettez à la vapeur pour 20 min et sablez de nouveau avant un dernier passage à la vapeur de 5 min. - Faites griller légèrement les amandes à sec à la poêle.

- Retirez les morceaux de cannelle de la graine et ajoutez le beurre, l’eau de - Transvasez la graine dans la partie fleur d’oranger et le sucre. haute du couscoussier, isolez le joint avec du papier sulfurisé et faites cuire - Disposez le couscous en dôme dans environ 20 min, jusqu’à ce que la un grand plat. Décorez-le avec les vapeur traverse complètement la amandes, du sucre glace et de la graine. cannelle moulue. Servez aussitôt.

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Le couscous D’ou ca vient ? ! A

STUCE POUR LES NUL(LE)S

Pas si simple de savoir d’où provient exactement l’origine de ce plat vedette d’Afrique du Nord. Mais on le sait, la cuisine est toujours le fruit d’influences et de constructions successives qui en apprennent beaucoup sur l’histoire d’un pays ou d’une civilisation. Passionnant...

Un peu d’Histoire… Le blé, aliment de base du bassin méditerranéen, est sans doute apparu au Néolithique. On trouve des traces d’une de ses formes primaires en Turquie et en Syrie sept millénaires avant J.C., puis il s’étend en Grèce et dans l’Ouest de la Méditerranée. C’est à la période gréco-romaine que les variétés sont peu à peu améliorées, notamment grâce à l’invention par les Gaulois de la levure de bière. Puis, sous l’empire Romain, cinq siècles avant J.C., le pourtour méditerranéen colonisé est utilisé comme grenier à blé, notamment pour le blé dur qui convient mieux au climat de la région. Voici donc le blé dur, celui de la semoule (contrairement au blé tendre, celui de la farine), incontournable dans la région. La technique du broyage pour obtenir la semoule quant à elle serait originaire du Soudan, via l’Égypte. On y meulait du mil et du sorgho que l’on faisait cuire à la vapeur dans des paniers tressés. Les populations berbères auraient, à la faveur des diverses invasions, adapté cette méthode au blé, la céréale disponible sur place. Puis les Arabes améliorent la recette en y incorporant légumes et viandes. Le plat dans sa forme actuelle est né.

Que dit l’étymologiste ? Le mot semoule vient du latin similia, tout comme le mot arabe semid. Vraisemblablement les Musulmans, à leur arrivée dans le bassin méditerranéen, ne connaissaient pas cette façon de préparer le blé. Ils empruntent donc un mot au latin mais aussi à la langue berbère, kseksou, qui donnera koskossou. Comment en être sûr ? Il s’avère simplement qu’à l’époque, la sonorité « ks » en arabe ne semble pas exister naturellement.

Info interdite aux puristes !

À Tanger, rares sont les familles qui n’ont pas de cuisinière pour leur mitonner le délicieux couscous du vendredi. Pour les autres, il existe désormais des semoules précuites qu’il suffit d’arroser d’eau bouillante et de laisser gonfler quelques minutes à couvert. On détache ensuite rapidement les grains à la fourchette sur feu doux avec un peu de beurre. En quelques minutes, c’est prêt et ça ne demande ni temps, ni compétences particulières. Tout à fait satisfaisant gustativement et en tout cas idéal pour les ménagères pressées (couscous Dari paquet bleu, par exemple).

© DR

La petite histoire, en Europe aussi… Après 1492, en Espagne, Isabelle la Catholique interdit la consommation du couscous. Les derniers Musulmans le prépareront dorénavant en cachette. On dit souvent qu’en France, le succès de ce plat (3e plat préféré des Français en 2011) s’explique par son arrivée avec les pieds noirs, dans la seconde moitié du XXe siècle. Pas si simple ! Au XVIe siècle, le fameux épicurien François Rabelais invite déjà le « coscosson » à la table de Grandgoussier et Gargantua ! La petite histoire de la cuisine croise toujours la grande Histoire... C.C.S.

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Clin d’Oeil

MADE IN TANGER Par Estelle Du Brusc

Meli-melo tanjaoui Marco Polo L E S C O O P CoUuRpBdAe IN chez Ibn Battouta

Et si cette fois, c’était la bonne ?

En tout cas, c’est ce que semble dire le patron du fameux Détroit Palace de la kasbah. Rappelez-vous, dans le numéro 1 d’URbain, nous vous annoncions un scoop : pour fêter leur cinquante ans de carrière, les Rolling Stones allaient venir pour un concert privé à Tanger. Cette fois, l’affiche est prête pour ce qui serait le plus grand événement musical de l’année en ville. Et s’il est encore écrit “Prochainement” sur celle-ci, notre petit doigt nous dit qu’il pourrait bien s’agir du joli mois de mai...

Le mois de février a été celui du retour du “Marco Polo”, le plus gros portecontainers du monde dont nous vous parlions en décembre dernier, dans la patrie d’Ibn Battouta, les cales bourrés d’objets chinois qu'il faut d’ailleurs s’attendre à retrouver très prochainement sur nos étals... Cette escale à Tanger, seul port d'Afrique capable de l'accueillir, suscite un grand intérêt. Et notamment celui de Dominique Audibert, journaliste à The good life, jeune magazine masculin branché. Il était sur place pour en faire l'objet de son prochain reportage, dont nous vous parlerons très bientôt.

JEAN NOUVEL

La patte du Maître à Tanger Med Mais que vient donc faire ce Parisien pur sucre dans cette rubrique ? Côté “made in Tanger”, on peut dire que “l’homme en noir”, l’architecte français le plus brillant de sa génération, n’est pas en reste. Ce sont en effet ses ateliers qui, en 2005, ont élaboré la charte d’architecture et d’aménagement du Port Tanger Med. Une raison supplémentaire pour en faire un lieu admirable et unique au monde... © DR

Le “Rachid Tafersiti” nouveau est arrive ! Nouvel opus Après son livre Tanger, réalités d’un mythe, publié en 1998, le Tangérois Rachid Tafersiti nous revient avec Tanger, réalités d’un mythe - Le mythe résiste. Cette nouvelle édition, actualisée et complétée des grands changements survenus à Tanger depuis le début du millénaire, comprend près de mille photographies, documents historiques et témoignages.

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Les créations savoureuses de

Avenue Mohamed VI Tanger 05 39 32 90 04 Place du Koweit - Ibéria Tanger 05 39 37 90 05


Utile

U RBANOSCOPE

L’ H o r o s c o p e d e L a l l a C h a m s Les Poissons sont les vedettes du mois. Bon anniversaire !

C A P RI CO R N E

C A N CE R

Sentiments : On consolide les acquis si l’on est en couple, on se fait une raison si l’on est célibataire. Vie sociale : Si ça ne bouge pas côté vie privée, au boulot par contre vous cartonnez ! C’est le moment de demander une augmentation : si on vous la refuse, ce sera avec le sourire !

V E RS E A U Sentiments : ça part un peu dans tous les sens en amour, cessez de vous éparpiller ou vous risquez fort de vous faire méchamment griller. Tanger, c’est tout petit ! Vie sociale : Il est temps d’adopter une meilleure hygiène de vie : se coucher tôt, faire du sport, manger sainement et penser positivement.

PO I S S ON S Sentiments : Les astres vous prédisent un gros gâteau mais un tout petit cadeau. Un peu déçu ? Attendez la fin du mois pour voir venir les belles attentions. Vie sociale : Au boulot, on vous fiche la paix et c’est tout ce à quoi vous aspirez. Ce statu quo vous convient, vous avez besoin de calme avant de rebondir.

BÉ L IE R

TAUR E AU Sentiments : On se calme, on adopte une attitude “zen”. C’est vrai que votre compagnon n’est pas un cadeau en ce moment. C’est sa vengeance pour toutes les fois où vous n’avez pas été cool ! Vie sociale : Cireur de pompes aux terrasses des cafés du Petit Socco, ça vous dit ? Alors, remettez-vous au boulot car en ce moment, vous êtes un gros fainéant et ça se voit.

G ÉM E A U X Sentiments : Vous êtes le signe qui voit la vie en rose ce mois-ci. Profitez, vous faites des envieux. Vie sociale : Cessez de vous exciter dans les administrations, les bureaux de légalisation ou en faisant vos courses... Et expliquez gentiment à ce monsieur qu’il doit faire la queue.

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L I ON Sentiments : Pour rien au monde vous n’échangeriez votre vieux doudou pour un joujou tout neuf et trop gadget. Rappelez-vous de ça quand le ton monte... Vie sociale : Il va vraiment falloir trouver un moyen pour prendre un peu de repos et non, un bon repas au Tom Yam ne vaut pas un bon massage sur une plage à Phuket...

V IE R GE Sentiments : Pauvre Vierge... L’amour est sous votre nez et vous ne le voyez même pas. Vie sociale : Hyper actif au travail, hyper dévoué à votre patron, hyper ponctuel aux réunions... Attention de ne pas passer pour un hyper pigeon.

BAL ANC E

Sentiments : Faut pas vous plaindre si ça coince un peu dans le couple en ce moment. Trop de boulot ? Partagez davantage vos centres d’intérêts à l’extérieur. Vie sociale : Le vrai carton ! Vous affichez enfin toute la panoplie de vos compétences et les compliments pleuvent.

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Sentiments : Vous êtes toujours aussi empli de certitudes quant à l’amour qu’on vous porte. Faut pas exagérer, ça ne va pas continuer à tomber tout cru dans votre bec sans que vous bougiez le petit doigt. Vie sociale : Arrêtez de vous plaindre de ne pas gagner au Loto : vous n’y jouez jamais ! Allez hop, au boulot !

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Sentiments : Virée à deux, week-end romantique, petit resto... Après une période de vaches maigres, la Balance se refait la cerise en amour. C’est pas beau, ça ? Vie sociale : Sur un pied, puis sur l’autre, vous balancez : “Je reste, je pars ?” Trouvez un nouveau poste avant de quitter votre emploi actuel : il y a de la gaffe dans l’air...

S C OR P I O N Sentiments : Des frémissements côté conclusion, c’est pas trop tôt ! Preuve que la patience paie. Vie sociale : Être économe est une chose, être un gros radin en est une autre. Soyez un peu plus généreux ou les amis vont apprendre à se passer de vous lors des sorties.

S A GI T T A I RE Sentiments : Vous avez enfin appris à vous servir de vote arc, le Sagittaire ? Bravo, en plein dans le mille ! à votre âge, il était temps. Vie sociale : à force d’arpenter les restos de kebab de la ville au lieu des palaces, votre portefeuille s’est enfin regarni. Offrez-vous une petite folie, vous l’avez bien méritée.


Avenue de la Résistance - Tanger - Tel: 05 39 34 36 38


Utile

IMMOBILIER Annonces immobilières LOCATION : Appartement de luxe meublé En location, appartement neuf meublé, situé à proximité du centre-ville dans quartier sécurisé. Deux chambres, salon européen spacieux avec cheminée, coin salle à manger s'ouvrant sur une terrasse avec vue dégagée, cuisine entièrement équipée, salle de bains, W.-C et place de garage. Prix : 10 000 dh / mois

VENTE : Appartement meublé

Très bien situé en plein centre de Tanger, un superbe appartement meublé en vente composé d'un salon européen, de deux chambres à coucher, d’une cuisine américaine équipée, d’une salle de bain et d’une place de garage. Prix : 1 280 000 dh

Pour tout renseignement, contactez Asmae AJANA chez Cap Property Tél. : 05 39 94 29 23 ou 06 62 77 37 94 - www.cap-property.com

Entre particuliers LOCATION : Rez-de-chaussée meublé Situé à la Kasbah, porte Bab El Hassa (musée). Superficie au sol : 62 m2 + terrasse. Accés indépendant à la terrasse, magnifique vue sur la baie de Tanger et les montagnes du Rif. Tout confort : TV, cuisine équipée, machine à laver, feu ouvert, SDB, salon, chambre alcôve avec lit pour 2 personnes, canapé-lit pour 2 personnes aussi dans le salon. Prix : 60 €/jour, possibilité location plus longue durée.

Pour tout renseignement, connectez-vous sur www.tanger-location.com. Pour contacter le propriétaire, merci d’utiliser le formulaire de contact du site.

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CARNET D’ADRESSES Retrouvez ici les coordonnées des adresses citées dans nos pages.

Culture Institut Français de Tanger

Cinémathèque de Tanger - Cinéma Rif

41 rue Hassan Ibn Wazzane - Tanger T : 05 39 94 10 54 - 05 39 94 25 89 - F : 05 39 94 09 37

Grand Socco - Tanger - T : 05 39 93 46 83

Librairie les insolites Salle Beckett Rue Okba Ibn Nafie - Tanger - T : 05 39 94 25 89

11, rue Khalid Ibn Oualid (ex Velasquez) - Tanger T : 05 34 59 29 83

Galerie Delacroix

Volubilis Art Gallery

86 rue de la Liberté - Tanger - T : 05 39 93 21 34

6, rue Sidi Boukouja - Kasbah - Tanger T : 05 39 33 38 75

Galerie Lusko 4, rue de Téhéran - Quartier Wilaya - Tanger T : 06 61 34 43 96 - 05 39 94 62 59 - 05 39 32 41 19

Institut Cervantès de tanger 99, Av. Sidi Mohamed Ben Abdellah - Tanger T : 05 39 93 20 01 - 05 39 93 23 99

Galerie PhotoLoft (sur RDV) 115, av. Mohamed Ben Abdellah - 8e étage - Tanger T : 06 41 45 66 40

Salle d’expositions de l’Institut Cervantès

Galerie Conil

Artingis

7, rue du Palmier - Petit Socco - Tanger - T : 06 55 64 10 14

11, rue Khalid Ibn Oualid - Tanger - T : 05 39 33 04 25

9, rue de Belgique - Tanger (horaires : 16 h à 21 h)

Numéros utiles Renseignements : 160 Police : 190 Gendarmerie Royale : 177 Pompiers - Ambulances : 150

Maroc Assistance : 05 22 30 30 30 Mondial Assistance : 05 22 31 31 50 Port Maritime Tanger : 05 39 93 11 29 ONCF : 08 90 20 30 40 Aéroport de tanger : 05 39 39 36 49

Pharmacies de garde : www.menara.ma Rubrique infos pratiques

Une actualité à faire connaître, une info à faire passer ? Envoyez vos infos, suggestions et événements par mail : contact@urbainmagazine.com ou téléphonez au 06 33 64 79 99 et nous prendrons contact avec vous.

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Utile

DISTRIBUTION

Points de distribution URbain Voici les points de distribution dans lesquels vous pouvez vous procurer votre magazine gratuit URbain à Tanger. Les exemplaires du n°2 se sont envolés en quelques jours seulement ! Tous les numéros de votre magazine sont également consultables à toute heure en ligne sur www.issuu.com. Et n’oubliez pas notre page Facebook : facebook.com/UrbainMagazine.

Centres culturels / Galeries La Cinémathèque Le Rif English Center Galerie Artingis Galerie Dar D’Art Galerie Lusko Galerie Conil Galerie Photo Loft Institut Français du Nord

Restaurants / Salons de thé Restaurant Anna & Paolo Restaurant Art & Gourmet Restaurant El Morocco Club Restaurant El Tangerino Restaurant L’Océan Restaurant La Bodega Restaurant La Casa d’Italia Restaurant La Fabrique Restaurant La Pagode Restaurant La Table du Détroit Restaurant La Terrasse Restaurant Le Relais de Paris Restaurant Le Salon Bleu Restaurant Otori Sushi Restaurant Tom Yam Salon de thé Kandinsky Salon de thé La Fuga Glacier-Salon de thé La Gelateria

Divers

Aéroport de Tanger Bureau Régional de l’Investissement Chambre de Commerce Française Chambre de Commerce de Tanger Consulat Général de France Médi1Sat Docteur Mohamed Drissi (Dentiste) TFZ Centre d’Affaires

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Librairies

Librairie des Colonnes Librairie les insolites Librairie La Virgule Page et Plume

Hôtels / Maisons d’hôtes

Hôtel César Hôtel El Minzah Hôtel Mövenpick Maison d’Hôtes La Maison de Tanger Maison d’Hôtes Le Balcon de Tanger Maison d’Hôtes Le Dar Nour Maison d’Hôtes Le Nord Pinus

Beauté / Sport All Ladies Biguine Spa Club Moving Nail Lounge Nutricorp Secrets de Beauté Serenity Day Spa

Commerces

Animalerie Animaloo Boutique Majid Calypso Voyages Casa Pepe Chausseur Chez Pointure CityLife Galerie Volubilis Immobilier Cap Property La Fine Bouche Las Chicas Opticien Alain Afflelou Pressing 5 À Sec Promodel SMEIA



Spa Hammam Coiffure - Fitness

Rue Adolfo Fessere Quartier California - Tanger Tél. : 05 39 37 43 47 / 05 39 37 43 28 www.serenitydayspa.ma


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