Rapport d'activité 2013 2014

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Rapport d’activité du Centre d’écologie urbaine asbl pour la période du 21 Mars 2013 au 22 mars 2014


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SOMMAIRE p.3 } Nos objectifs, notre vision

C’est quoi une écologie zinneke ? Quelles sont nos priorités pour une ville-région plus écologique ? Quelles sont les contributions du Centre d’écologie urbaine ?

p.10 } La deuxième année au 789,Chée de Waterloo Pignon sur rue Côté jardin Côté cuisine

Côté accueil

p.25 } La tête dans les étoiles Rencontres et débats Radio : notre émission “Dans le plus simple appareil” Notre engagement pour la biodiversité des semences p.30 } Les mains dans la terre Opération Tournesol : vers une dépollution écologique des sols Un parc public comme bien commun : la panorama de Forest Le jardin des deux cerisiers p.36 } Etat de l’association Les adhérents Le conseil de surveillance et le comité exécutif Nos collaborations Finances


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Nos objectifs, notre vision

C’est quoi une écologie zinneke ? Bruxelles, on le sait, est une ville hétéroclite, métissée, parfois chaotique. Sa géomorphologie connaît des hauts et des bas, son tissu urbain se décline en des quartiers bourgeois et populaires, son bâti est composé de chefs-d’œuvre grandioses et de projets grandement ratés. Souvent, il suffit d’un rien pour passer de l’un à l’autre.

A Bruxelles, les eaux des pluies et les « eaux grises » sont gérées par la politique du « tout-àl’égout ». La plupart des jardins privés et des parcs publics affichent une préférence monotone pour le « tout-au-gazon ». Son système de mobilité est marqué par des décennies d’une stratégie du « tout-à-la-voiture ». L’influence des promoteurs immobiliers a engendré une politique du « tout-au-béton », d’abord sous la forme de bureaux - dont une proportion non négligeable est aujourd’hui vide-, et plus récemment de logements - dont une partie pourrait bénéficier à ceux qui en ont le plus besoin.

Et parce que deux maisons bruxelloises mitoyennes n’ont que rarement la même hauteur, que nous ne nous exprimons pas dans la même langue, que nous affichons des origines diverses, eh bien nous nous retrouvons dans la figure auto-dérisoire du zinneke, ce bâtard mélangeant des influences et des goûts variés. Mais derrière cette diversité Certes, la responsabilité de ces pressions presque proverbiale, on trouve un écosystème exercées sur l’écosystème régional n’incombe pas aux seuls bruxellois. Nous la partageons, beaucoup moins zinneke.


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entre autres, avec celles et ceux qui établissent la politique fédérale surtout pour ce qui concerne les travaux d’infrastructure grise entrepris avant la création de la Région de Bruxelles-Capitale en 1989 ; mais nous la partageons aussi avec les décisionnaires des institutions européennes, les promoteurs et les multinationales qui gèrent la plupart des flux de déchets et des eaux grises de la capitale.

Quelles sont nos priorités pour une ville-région plus écologique ?

La complexité de l’écosystème urbain rend sa compréhension, et a fortiori sa transformation, extrêmement difficiles. Nous pensons néanmoins qu’il est possible de dégager un certain nombre de chantiers prioritaires dans lesquels le Centre d’écologie Toutefois, il est permis de demander pourquoi urbaine doit s’investir. Bruxelles, sa société civile, ses administrations communales et régionales, ses entrepreneurs, Tout commence par le sol. Il est illusoire de ses artisans et ses commerçants n’ont pas vouloir préserver la biodiversité urbaine ou encore réalisé à quel point l’écosystème produire des services éco systémiques de urbain fait non seulement partie de leur ville, et qualité sans prendre soin du sol. A ce titre, qu’il pourrait surtout en devenir un des atouts deux défis majeurs s’imposent à Bruxelles majeurs participant à leur qualité de ville et : la minéralisation galopante du territoire donc de vie ? et la pollution des surfaces vertes encore perméables. Depuis sa création en 2011, le Centre d’écologie urbaine promeut une vision de la Selon les données de l’IGEAT, environ 47 ville dans laquelle l’écosystème urbain joue % du territoire régional sont aujourd’hui un rôle fondamental. Le fil rouge de nos imperméabilisés. En 1955, cette proportion projets est l’assertion selon laquelle il existe représentait seulement 27%. C’est ainsi un lien étroit entre, d’une part, la santé qu’aujourd’hui, chaque construction, chaque d’un écosystème urbain et d’autre part, la parcelle minéralisée contribue, à l’échelle richesse matérielle et culturelle, la résilience régionale, à engendrer des problèmes et les politiques et stratégies prospectives de colossaux et très couteux en matière de gestion cet écosystème urbain. de l’eau de pluie. La minéralisation détruit aussi les habitats des pollinisateurs et des Ce lien entre écosystème et bien-être est autres espèces utiles et renforce l’effet d’îlot particulièrement visible pour ce qui concerne de chaleur qui bouleverse le climat bruxellois l’analyse du rôle des infrastructures vertes. En davantage que le changement climatique mettant en question les fonctions ornementales global. Dès lors, on comprend qu’il est urgent et résiduelles auxquels les parcs, friches, talus de protéger les espaces perméables restants. et jardins sont actuellement parfois réduits, Les potagers Boondael-Ernotte, le campus nos actions proposent des conceptions et de la Plaine à Ixelles, les Champs de patates des pratiques qui permettent de rendre les de Haren, les pavés de l’Avenue du Port sont infrastructures vertes plus fonctionnelles et autant de champs de bataille pour que vive plus productives et la ville plus agréable, un écosystème régional à même de garantir le productive et conviviale. bien-être des bruxellois sur le long terme.


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L’argument du boom démographique de Bruxelles, entériné au travers de l'adoption du PRAS démographique, ne suffit pas pour justifier la minéralisation tous azimuts de la ville. D’abord, parce la région est bétonnée non seulement pour faire de la place à des logements mais aussi pour des nouveaux centres commerciaux, des stades, des parkings – ce sont des projets d’une autre époque dont la ville n’a plus besoin. Ensuite, la construction ex nihilo de nouveaux logements n’est pas une fatalité, elle est le résultat de priorités de plans urbanistiques et d’une certaine conception de la ville. On pourrait par exemple répondre à la crise du logement en convertissant des bureaux vides en habitations ou en densifiant des surfaces déjà minéralisées (par exemple les fameuses « dents creuses » de la ville...).

Pour ce qui concerne la pollution des sols, l’inventaire de l’état du sol établi par Bruxelles Environnement mentionne comme pollués ou potentiellement pollués environ 18% de la surface régionale. Cette pollution pose des risques directs pour la santé des usagers et riverains des sites concernés. Dans de très nombreux cas, elle constitue surtout un frein à la conversion des rares sites perméables en de véritables infrastructures vertes. Or, comme la minéralisation, la pollution du sol n’est pas une fatalité. Les expériences que nous menons depuis deux ans avec le Laboratoire d’écologie végétale et de bio géochimie de l’ULB ont montré l’efficacité des techniques de phytoremédiation pour extraire des métaux lourds des sols pollués. De concert avec nos partenaires scientifiques et associatifs nous


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voulons également développer des techniques de rhizo- et mycoremédiation afin de dépolluer les contaminants organiques tels que les hydrocarbures aromatiques polycycliques contenus dans les sols à Bruxelles. Dans de nombreuses situations, ces techniques écologiques représentent des alternatives à l’excavation, au dallage et à la culture hors-sol (bacs surélevés, potagers sur les toits...). Pourtant, un sol non minéralisé et non pollué n’est pas automatiquement producteur de services éco systémiques, loin s’en faut. De nombreux espaces verts sont aujourd’hui réduits à leur fonction ornementale. Leur gestion produit sur une partie considérable de la région des zones engazonnées néfastes à la biodiversité (les déserts verts dans les parcs et jardins), vulnérables aux espèces envahissantes (les talus, les friches) et finalement peu utiles au plan écologique. Nous soutenons ainsi que la gestion des espaces verts représente un levier énorme, surtout si cette gestion fait le lien avec les mouvements citoyens gravitant autour des potagers urbains.

ne rate pas l'occasion de stimuler l'économie locale en entretenant l'écosystème à l'échelle et à l'image du quartier où il se situe... Dès lors, concevoir les espaces verts de la région comme faisant partie de l’écosystème régional permettrait de faire le lien avec les mouvements citoyens actifs dans les potagers urbains, mais aussi de mettre en exergue d’autres services que ces espaces pourraient rendre à la ville, comme la gestion des déchets organiques et de l’eau et la stimulation de la biodiversité, du lien social et de la pollinisation… Après le sol, l’eau. Elle doit être le deuxième élément prioritaire pour améliorer la qualité de l’écosystème bruxellois. La dynamique citoyenne, intelligente et fédératrice initiée dans ce domaine par les Etats Généraux de l’Eau, doit maintenant tester sur le terrain les concepts qu’elle défend.

On constate en effet que la gestion des espaces verts est aujourd’hui souvent contradictoire : alors que la demande citoyenne explose, une infime partie des surfaces perméables est allouée à l’horticulture urbaine, parfois timidement soutenue par des associations subventionnées par des budgets issus de la rénovation urbaine ou de la cohésion socio-économique.

Les Nouvelles Rivières Urbaines et la Solidarité de Bassin Versant sont autant de défis de gestion et de gouvernance d’une région où l’eau est, comme l’exprime notre ami Dominique Nalpas (Etats Généraux de l’Eau à Bruxelles – EGEB), encore trop souvent réduite « à une affaire de tuyauterie ». Nous espérons que l’intérêt que certaines communes et cabinets de conseil en environnement manifestent pour les nouvelles solutions de gestion décentralisée de l’eau se traduira en réalisations tangibles. Quoi qu'il en soit, le Centre d’écologie urbaine est prêt à soutenir ces démarches de toutes ses forces.

Concomitamment, une partie beaucoup plus vaste des espaces verts est sujette à l’intervention de sociétés privées peu soucieuses de la qualité de l’écosystème bruxellois. Ces sous-traitances produisent des déserts verts et des nuisances sonores impressionnantes. C’est notamment le cas d’entreprises telles que Krinkel SA dont l’outillage motorisé et surdimensionné peut effrayer nos âmes de poètes sensibles : à la vue de la caravane Krinkel traversant bruyamment les déserts verts de la ville, on se demande si on

Une autre question importante liant eau et écologie urbaine est la transformation rapide de la zone du canal à laquelle nous avons déjà dédié une édition de notre émission de radio « Dans le plus simple appareil ». Dans un système régional durable, le canal de Bruxelles ne devrait pas être réduit à une jolie pièce d’eau à contempler depuis le quarantième étage de la tour Up-Site. Il est un atout beaucoup plus précieux, une voie d’eau qui peut remplir des fonctions écologiques et économiques d’une ampleur plus importante qu'à l’heure actuelle.


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Pour plusieurs raisons, l’installation de logements supplémentaires dans la zone du canal va à l’encontre de la fonction initiale du canal. A long terme, une cohabitation entre logements de standing et fonctions logistiques risque d’être conflictuelle ; ce sont là deux conceptions très différentes du canal qui s’opposent, avec des aménagements, une mobilité et un mobilier urbain souvent contradictoires pour ne pas dire antinomiques. Selon nous, la question clé qui doit guider la transformation du canal n’est pas la plus-value financière apportée par chacune des interventions immobilières. Il semble en effet plus important d’analyser les besoins à long terme de Bruxelles et de ses quartiers centraux. Aménager les quais en zones d’habitations plus ou moins luxueuses est sans doute lucratif pour certains, mais peut amener à terme à un blocage irréversible pour la création de logements abordables et d’emplois locaux dans les entrepôts et ateliers à proximité du canal.

Quelles contributions du Centre d’écologie urbaine ? Il va sans dire qu’améliorer la qualité de l’écosystème bruxellois est une tâche que nul acteur régional ne peut assumer de manière isolée. Mais quelle contribution pouvonsnous espérer apporter pour une petite structure associative telle que le Centre ? Pour commencer, nous pouvons tisser plusieurs types des liens. Tout d’abord, des liens entre l’écologie scientifique et l’écologie militante. Le secteur académique bruxellois reste très dynamique. Les différentes facultés de l’ULB (surtout les facultés des sciences, mais aussi celles de Solvay et de la Cambre) produisent un corpus de connaissances précieux pour la compréhension de l’écosystème bruxellois et ses interactions avec les systèmes économiques, sociaux, culturels et politiques. Avec Paul Duvigneaud, l’ULB peut se vanter d’avoir été l’alma mater d’un pionnier de l’écologie scientifique. Le Centre Paul Duvigneaud, le jardin Massart et le Laboratoire d’écologie végétale sous la direction de Professeur Meerts sont des institutions qui prolongent cet héritage à Bruxelles. Mais, contrairement aux préconisations de certaines analyses de Paul Duvigneaud, l’écologie scientifique est aujourd’hui souvent cloisonnée et n’intègre pas suffisamment les interactions avec d’autres pratiques scientifiques et citoyennes. Comme l’écosystème urbain interagit avec l’économie, la société et l’organisation de la cité, l’écologie scientifique gagnerait beaucoup en s’ouvrant vers l’analyse économique, sociologique, politique et surtout vers les métiers des conceptions de la ville pratiqués par les urbanistes, architectes et paysagistes. A l’instar de Paul Duvigneaud qui fait la « synthèse écologique » des connaissances biologiques et chimiques de son époque, nous


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avons aujourd’hui besoin d’une synthèse, à tout le moins d’un rapprochement, entre l’écologie des sciences dures et celle des sciences sociales. L’école de Stockholm, et notamment le Stockholm Centre for Resilience, montre la voie d’un tel rapprochement. Heureusement, il existe également à Bruxelles des initiatives telle que Brussels Studies au sein desquelles des chercheurs travaillant sur l’environnement en ville se rencontrent et échangent. Le Centre d’écologie urbaine peut également contribuer à la rencontre entre l’écologie urbaine scientifique et d’autres connaissances portant sur la ville. Parmi ses membres le Centre compte des chercheurs de toutes les facultés de l’ULB et nos projets, notamment l’Opération Tournesol, constituent des recherches et des actions interdisciplinaires. De même, notre coopération avec Etopia permet d’ouvrir notre réflexion sur le monde politique. Nos activités d’éducation permanente - conférences, ateliers, expositions, émission de radio, gazette – peuvent également servir à la rencontre entre écologie scientifique et écologie militante.

l’action dans un potager, un verger ou un parc est forcément plus locale. Ceci constitue d’ailleurs une des principales forces des acteurs associatifs tel que Natagora, Nature et Progrès, VELT, le Début des Haricots, Worms, les Etats-Généraux de l’Eau à Bruxelles ou encore Inter-Environnement Bruxelles : ces organisations sont capables de construire un discours sur une certaine vision de la ville dans son ensemble, mais cette perspective régionale est continuellement alimentée par des expériences à des échelles plus locales.

Enfin, des liens tout aussi importants sont établis par nos propres membres. Créer un écosystème urbain de qualité est un voyage sans fin ; le but de notre association est davantage de donner des pistes de direction que d’indiquer une destination. Et puisque le voyage sera long, il est d’autant plus important que nous le passions en bonne compagnie et dans la bonne humeur. La petite communauté des membres du Centre d’écologie urbaine et les petites ou grandes actions menées par chacun d’entre nous constituent déjà quelques L’écosystème urbain ne changera cependant ruelles de la ville dont nous rêvons tous. pas à la suite de paroles et de promesses, toutes savantes qu’elles soient. Si nous devons avoir la tête dans les étoiles, il faut aussi garder les mains dans le compost ; être à la fois présent sur le terrain et dans les débats. Ceci constitue un deuxième type de lien important, celui qui nous permet de joindre le geste à la parole. L’action concrète, tangible, physique est nécessaire pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle permet de confronter les théories à leur vérification empirique. On ne peut pas savoir si telle ou telle politique de gestion participative fonctionne sans l’essayer sur le terrain. On ne peut pas savoir si la phytoremédiation dépollue le sol bruxellois sans tester la technique en pratique. Mais l’action concrète est également nécessaire pour faire le lien entre différents types d’acteurs à des échelles différentes. Alors que les chercheurs universitaires et les praticiens de la planification urbaine partent souvent du niveau régional,


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La deuxième année au 789, Chaussée de Waterloo

Pignon sur rue Le Centre d’écologie urbaine est une communauté ouverte expérimentant de nouvelles formes de gestion de la ville. Mais en amont des grands mots, il y a toujours des petites choses qui font la rencontre, le dialogue, l’éclat d’une idée. C’est pourquoi cette communauté a pignon sur rue au 789 chaussée de Waterloo, à Uccle, et que la cuisine et le jardin y sentent bon: durant cette année, on y est entré et on en est sorti comme dans un moulin. Ce fut ainsi la possibilité pour tout le quartier et au-delà de suivre nos activités en venant à notre rencontre lors des jours de permanence, de lire sur la vitrine quelques nouvelles du front de l'écologie urbaine, de venir déposer des bouchons de liège ou des déchets de cuisine dans le compost du jardin potager.


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Côté jardin Le Jardin potager tient une place centrale dans les locaux du Centre: tout à la fois esthétique, convivial, source de biodiversité et d'expérimentation, productif, relaxant ou pédagogique, il a été géré par les bénévoles du Centre en général et en particulier par Laurent Trierweiler de l'asbl des Racines et des Graines tout au long de l'année 2013 puis au travers du projet Permalab en résidence au CEU depuis le début de l'année 2014 pour une période 10 mois. Permalab est un projet de permaculture urbaine sur petite surface mené pas l'association les Petits Mondes en collaboration avec OpenFab.


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Côté cuisine L'alimentation est un élément clé du savoirvivre. Le jardin potager nous a ainsi fourni une part non négligeable de produits frais que nous avons proposés lors de nos différents évènements, réunions, conférence et concerts de soutien à l'association. Le reste de notre alimentation provenait de la ferme Nos-Pilifs et de E-farmz pour lesquels le CEU fut le lieu de dépôt dans le quartier de leur paniers bios livrés chaque mercredi et chaque vendredi. De plus, la biodiversité dans l'assiette n'est pas que cultivée, elle peut aussi être sauvage. C'est pourquoi nous avons expérimenté les joie de la cuisine sauvage en faisant même de certaines plantes considérées comme invasives, des délices culinaires tout à fait surprenant (égopode, ortie, ail des ours, berce spondyle, rumex...). Nous sommes même partis exporter ces curiosités jusqu'au au village des possibles du festival Esperanzah à l'abbaye de Floreffe.


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Côté accueil L'espace polyvalent du 789 chaussée de Waterloo est dédié à l'accueil des associations et de tous ceux agissant ou désirant agir pour améliorer leur vie et leur ville. Nous avons ainsi reçu et rencontré tout au long de cette année de nombreuses personnes et organisations, qui nous ont permis de nous enrichir et d'apprendre les uns des autres et ainsi de faire vivre et croître cette communauté ouverte que représente le Centre d'écologie urbaine. Nous avons ainsi accueilli des ateliers de Qi Gong, de Yoga, de jardinage, d'art. Nous avons reçu l'association Apis Bruoc Sella pour des ateliers multi-générationnels portant sur la connaissance des abeilles, la confection de produits issus de la ruche ou des nichoirs à insectes, l'asbl Emergence qui explore les lien entre développement social et personnel, l'association les Petits Monde qui œuvre à partir des principes de la permaculture, l'association Fruity Harmony qui organise partout en Europe des ateliers pour promouvoir une alimentation saine et équilibrée basée sur les fruits et les légumes, le Réseau Transition Wallonie & Bruxelles, la locale écolo de St-Gilles et, last but not least, le collectif d'artistes KIWI à qui l'on doit notre logo. Les autres dont nous ne faisons pas mention ici sont au chapitre « collaborations diverses ». Nous remercions chacun de ces partenaires pour leur confiance, leur travail et leur engagement ! Visitez: www.kiwi-art.be


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Coopération avec la maison de repos Longchamp Dans le mouvement des villes en transition, nous sommes partis à la rencontre de nos aînés de la maison de repos de Longchamp, derrière le mur mitoyen, afin qu’ils nous enseignent le patrimoine à pérenniser. Pour nous aider, la Fondation du Roi Baudoin nous a fait la courte échelle avec un soutien financier.

participation, selon les moyens et les désirs exprimés. Nous avons ainsi expérimenté les principes de la permaculture, échangé nos connaissances, planté pour les mois à venir et les générations futures. Un site a été créé qui retrace l'histoire de ces ateliers :

Au travers de 12 „ateliers jardin“ de mars à septembre 2013, deux vendredis après-midi http://ceu-longchamp.wix.com/ateliers par mois, le Centre d’écologie urbaine s'est activé pour établir des liens transgénérationnels forts et productifs dans son environnement immédiat. Ces ateliers ont été animés par Charlotte Dufour, ergonome de jardin qui aménage régulièrement des espaces verts adaptés aux besoins d’un groupe de personnes, avec leur


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Eco-stages pour enfants En juillet 2013, deux éco-stages pour enfants de 5 à 8 et de 8 à 12 ans ont été organisés pour collaborer avec eux afin d'imaginer la ville de demain... Du 2 au 6 juillet 2013 « Construis ton quartier Ecopop ! ». Pendant cinq jours, accompagné d’une équipe composée d’architectes, de comédiens, de gens du cirque, d’horticulteur en herbe et d’éducateurs spécialisés, des enfants ont créé de manière ludique et créative une ville de demain plus respectueuse de l’environnement en se préoccupant du déplacement, du logement et de la consommation d’énergie en ville. Du 9 au 13 juillet 2013, « Les éco-médiens ». Comédie, cirque, musique, arts plastiques et ballades extraordinaires ont donné lieu à la fin du stage à un spectacle mettant en relief les thèmes de l’écologie urbaines.


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La tête dans les étoiles Le Centre d'écologie urbaine est antenne Rencontres et débats d'éducation permanente d'Etopia, le Centre de recherche et d'animation en écologie politique, depuis 2013. Le CEU mène en ce Le 26 avril 2013. Cinéma-débat autour des sens une réflexion transdisciplinaire autour enjeux de l’alimentation durable avec Kitchen Party et Éric Bach, naturopathe et directeur des questions d’écologie urbaine. de l’École de Santé Holistique (ESH) de Afin d’analyser et d’approfondir de manière Bruxelles. Projection du film May I Be Frank dialectique et humoristique les concepts par Jessica C. Dupont. importants qui doivent faire progresser l’écologie urbaine, le CEU anime l’émission de Une nourriture saine et un environnement radio Dans le plus simple appareil: dialogues convivial suffisent-ils à se maintenir en bonne citoyens pour l’écologie urbaine, publie la santé ? Quels liens y a t-il entre le corps gazette de l’écologie urbaine Gaïa Scienza individuelle et le corps social ? Autrement dit et a initié la création du Zaden festival des pourquoi la convivialité a aussi son rôle à jouer grains pour améliorer le sort des semences dans l’alimentation durable. paysannes. Le 31 mai 2013. Rencontre-débat. Quels nouveaux modèles économiques pour une ville durable? Retour critique sur les conclusions et pistes de travail dégagées au terme d’une série de workshops sur les nouveaux modèles économiques pour une ville durable, organisés dans le cadre du projet européen Turas par Bruxelles Environnement en partenariat avec Ecores, Groupe One et Strategic Design.


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Radio : dans le plus simple appareil Depuis fin 2013, le Centre d’écologie urbaine anime une émission de radio citoyenne: « Dans le plus simple appareil: dialogues citoyens pour l’écologie urbaine ».

Quels sont les acteurs clefs et les obstacles au développement d’une véritable économie résiliente à Biestebroeck?

Trois invités étaient présents pour discuter du futur de Biestebroeck: l’urbaniste Jens Aerts du bureau d’urbanisme BUUR, Monsieur Matthis, Directeur adjoint du port de Bruxelles et Guido Vanderhulst, expert patrimoine Trois émissions ont été enregistrées entre industriel, social et portuaire. mars 2013 et mars 2014. Celle-ci ont été retransmises par Radio Panik et/ou Radio Emission du 21 février 2014 : Campus sur les thèmes du bassin du L’eau comme bien commun Biestebroek, de la gestion de l'eau comme bien commun à Bruxelles et de la préservation des grands espaces verts ixellois que sont les Tout au long de l’industrialisation et de potagers Boondael-Ernottes et la plaine de l’urbanisation de Bruxelles, l’eau a peu à peu disparu des préoccupations quotidiennes et l'ULB. Emission du 20 septembre 2013 : de l’espace public (voûtement de le Senne, imperméabilisation galopante…) et ne se Discutons du Biestebroeck manifeste plus guère aux habitants qu’au moment des catastrophes (inondations, Le gouvernement Bruxellois adoptait le 29 fuites, infiltrations…) et de leurs factures qui mars 2012 son nouveau « Plan Régional leur rappellent que leur consommation d’eau d’Affectation du Sol » (PRAS) pour répondre a un prix. à une augmentation de la population prévue par le Bureau Fédéral. S’en est suivie une Théoriquement pourtant, l’accès à l’eau est reconversion de la zone sud du Canal, le un bien commun qu’il s’agit de protéger et bassin de Biestebroeck, en une « ZEMU », de gérer dans l’intérêt de tous en général et c’est-à-dire en une zone d’entreprises qui d’aucun en particulier. Mais un droit, pour qu’il autorise la construction de logements (Zone puisse avoir de la valeur, doit nécessairement d’Entreprises en Milieu Urbain). Parallèlement, s’accompagner de devoirs. Si une gestion les promoteurs immobiliers se mettent à rêver centralisée a permis d’incomparables bienfaits, de luxe, de calme et de volupté: les prix des notamment en termes sanitaire et hygiénique, terrains sont déjà à la hausse. Comment faire de nombreuses limites économiques, sociales pour que cette zone du canal ne disparaisse ou écologiques apparaissent (inondations, pollution, problèmes techniques…). Si l’eau pas derrière les intérêts privés? est un bien commun, elle suppose donc une Selon l’association Inter-Environnment, gestion en commun: voilà notre devoir. l’impact de cette reconversion est clairement négatif pour les fonctions économiques et Pratiquement, à Bruxelles et en Belgique, la sociales essentielles du Canal. A l’heure où distribution, l’assainissement et l’épuration l’on parle de plus en plus de relocalisation sont gérés par des services publics aux des activités économiques, de réduction des financements et aux responsabilités complexes transports ou de la nécessité de préserver qui font de l’eau une affaire de tuyauterie et de développer les biens communs, est-il réservée aux experts. Les politiques publiques pertinent de laisser les jeunes entreprises et en la matière évoluent cependant rapidement. Des plans se mettent en place (Plan de les citoyens en marge du débat? Gestion de l’Eau, Plan Nature et Plan Régional


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de Développement Durable). Maillages bleu et vert se complètent et s’organisent mais essentiellement dans les zones périphériques de la ville et sans avoir recours à la participation citoyenne. Résultat, en octobre dernier la Belgique était condamnée à payer une amende de 10 millions d’euros pour son retard en matière de retraitement des eaux usées. On se souvient notamment du désastre écologique causé en décembre 2009 par la fermeture inopinée de la Station d’épuration de BruxellesNord gérée par Aquiris, une filiale belge de Veolia Environnement dans le cadre d’un partenariat public-privé. Plus récemment, il y a eu l’épisode de l’immense tour Up-Site de Bruxelles qui n’était pas connectée au réseau et qui rejetait ses eaux usées directement dans le canal de Charleroi (la tour est-elle d’ailleurs aujourd’hui connectée?). Et si nous pensions autrement, que pourrions-nous faire avec 10 millions d’euros? Des acteurs toujours plus nombreux agissent pour une ville plus résiliente : membres des Initiatives en transition, des jardins collectifs, des quartiers durables, etc. Des solutions participatives et innovantes se développent peu à peu pour apporter des solutions concrètes et solidaires pour dessiner la ville de demain où l’eau serait l’enjeu de responsabilités et de techniques décentralisées efficaces. Parmi ces propositions, les Nouvelles Rivières Urbaines ou l’approche par bassins versants. Les innovations écologiques décentralisées existent donc, mais comment les faire émerger, les gérer, y participer et les financer? Existe t-il une vraie volonté politique pour développer ces solutions? Les invités de l’émission étaient: Dominique Nalpas des Etats Généraux de l’Eau à Bruxelles, l’auteur-compositeur Scott Hamilton et le comédien Luc Vandermaelen

Emission du 22 mars 2014 : Rencontre du comité de défense de la Plaine et des Potagistes Nous avons reçu au Centre d’Ecologie le 22 mars, dans le plus simple appareil et pour le premier jour du printemps, les représentants de deux grandes mobilisations citoyennes pour la sauvegarde d’importants espaces verts Ixellois sur le point d’être balayés par deux projets immobiliers: la Plaine de l’ULB et de la VUB et les potagers de BoondaelErnotte. A l’heure où de nombreux citoyens, associations et un large pan d’académiques demandent urgemment la croissance en zones urbaines des services écosystémiques sans lesquels le développement social et économique harmonieux de la ville est impossible, la commune d’Ixelles les ignorent en bradant ses dernières réserves foncières et naturelles. Au travers de la rencontre de ces deux combats qui se mènent actuellement tambour battant à Bruxelles, nous avons souhaité clarifier cette volonté issue de la raison, du bon sens et de la nécessité de maîtriser les projets immobiliers à Bruxelles. L’argument sans cesse répété qu’il faut faire face à une croissance démographique à Bruxelles ne constitue pas à lui seul le sésame pour construire n’importe quoi et n’importe où. Les émissions radio sont gratuitement disponible sur notre site internet: www.urban-ecology.be/baradeba


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Gaïa Scienza Gazette de l’écologie urbaine Gaïa Scienza est un outil d’information et d’analyse critique portant sur les enjeux de l’écologie en Région de Bruxelles-Capitale et au-delà. La gazette analyse et approfondit de manière dialectique et décontractée les concepts importants capable de faire progresser l’écologie urbaine. Gaïa Scienza s’inscrit dans une démarche d’éducation permanente via Etopia. Ses contributeurs sont issus de disciplines et d’horizons très variés afin de permettre le croisement des analyses et des modes d’expression.

sociologie et assistant au Collège de France) et Juliette Duchange (paysagiste et membre de l’«atelier volant»). Gaïa Scienza est aujourd’hui tiré à 400 exemplaires et distribué à ses membres et dans ses réseaux ainsi que dans 7 librairies en Belgique.

Le numéro 8 a été publié le 21 septembre 2013. Il comprenait notamment un dossier original sur une analyse du développement de projets d'aquaponie au regard des services écosystémiques ainsi qu'un article original de Au 21 mars 2013, le comité éditorial est Jacqueline Fletcher traduit en français sur les composé de Swen Ore (membre du CEU), plantes sauvages. Stephan Kampelmann (membre du CEU et enseignant-chercheur en économie à Gaïa Scienza reste gratuitement disponible l’ULB), Simon de Muynck (membre du CEU sur le site du Centre d’écologie: et chercheur à l’ULB en sciences et gestion de l’environnement), Simon Paye (docteur en www.urban-ecology.be/gaia-scienza


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Notre engagement pour la biodiversité des semences Le 17 octobre 2014, l’activiste Azul-Valérie Thomé de la banque de libération des semences de Londres partagera avec les jardiniers urbains de Bruxelles les concepts fondamentaux d’une banque de semence. La banque de libération des semences de Londres (The London Freedom Seed Bank) a germé dans les esprits en vue de ré-armer les communautés maraîchères de Londres, en conservant et en redistribuant l’abondance des semences biologiques. L’initiative a été lancée en réponse à l’appel de Vandana Shiva en 2012 à « occuper les semences » (« occupy the seed »). Le 17 octobre 2013, le Centre d’écologie urbaine et Okno ont ainsi déroulé le tapis vert à Azul-Valérie Thomé qui travaille sur ces projets à Londres, en concoctant d’affriolant Tapas Sauvages et en organisant la performance de l’artiste Shu Lea Cheang Seeds Underground qui mettait en scène les échanges de semences comme un évènement illégal. En invitant les participants à troquer leur semences maison, puis à les planter et à suivre leur distribution depuis une base de donnée en ligne, l’artiste Shu Lea Cheang accompagné de Franziska Windisch pour l'espace sonore ont appelé à la résistance citoyenne face aux actuelles régulations qui affectent la biodiversité. Cette rencontre a été le terreau de la création du Zaden festival des graines de Bruxelles qui se tiendra au Campus de la Plaine de l'ULB les 11 et 12 octobre 2014. Ce festival réunira des réseaux d’associations et d’acteurs locaux engagés pour sauver les semences en libérant leur échange, en simplifiant la reproduction et la commercialisation de toute les variétés de plantes. Ce festival est organisé afin de montrer l’importance cruciale des semences qui sont la base de notre alimentation et de la vie sur terre et d’ainsi refuser fermement les brevets et les droits de propriété intellectuelle portant sur les semences.

www.zadenfestival.be

11-12 octobre 2014, ULB, Campus de la Plaine


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Les mains dans la terre Opération Tournesol : vers une dépollution écologique des sols

C'est pourquoi un groupe de travail a été mis en place avec le Début des Haricots asbl pour l'accompagnement dans le processus de dépollution notamment au Talus de Bien qu’une méthode de dépollution par les Schaerbeek et du jardin Neptune. plantes phytoremédiantes se déroule sur une période plus longue qu’une approche usant de Ce rapprochement de compétences jusqueméthodes conventionnelles, la phytoremédiation là cloisonnées a permis de fournir des représente un immense potentiel en région observations empiriques pour améliorer bruxelloise, notamment parce qu’elle augmente la prévisibilité, la fiabilité, la faisabilité de de manière économe et écologique la disponibilité la technique de phytoremédiation en vue et l’accès à des espaces propices pour accueillir, de déterminer si cette dernière permet de d’une part, des initiatives d’agriculture en ville constituer ou non une alternative crédible à des (jardins privés, potagers collectifs, fermes procédés conventionnels de dépollution plus urbaines, stations de compostage, etc.) et coûteux et plus nuisibles à l’environnement. d’autre part, des activités écologiques (espaces verts, espaces d’interventions pédagogiques ou Après un an d'expérimentations dans la Région paysagères, etc.). de Bruxelles-Capitale, l'équipe a présenté les premiers résultats lors d'un workshop qui s’est Le CEU a pour cela mis en place un processus tenu le 29 mars 2013 au Centre d'écologie d'expérimentation et d'essai empirique en urbaine. L’equipe a démontré le potentiel de Région de Bruxelles-Capitale. Car bien que des la phytoremédiation et ouverts de nouvelles projets-pilotes prometteurs aient été réalisés perspectives d'actions. Toutes les présentations dans d’autres régions, les expériences de de cette journée sont disponibles sur le site phytoremédiation hors laboratoire – c’est-à- www.phytoremediation.be dire soumises aux aléas climatiques et tenant compte des caractéristiques propres de Dans une démarche visant la pérennisation et chaque terrain – faisaient jusqu’ici actuellement l’ouverture du projet, le premier cycle-pilote défaut à Bruxelles. a intégré non seulement l’exploitation de jardins comportant une pollution historique Le développement de ces expériences a été connue – les terrains d’expérimentation – mais rendu possible grâce au soutien financier de la également des sites non pollués qui serviront Loterie Nationale et de l'IBGE. à la production de graines phytoremédiantes. En effet, ces graines ne sont actuellement pas Notre initiative a visé à rassembler pour commercialisées et un des objectifs de notre la première fois deux compétences projet est de faciliter l’accès à des graines complémentaires mais indispensables de variétés indigènes d’une grande utilité pour une phytoremédiation efficace : d’une à l’ensemble des personnes actives dans part, celle des scientifiques, portant sur les l’horticulture urbaine. processus d’accumulation, de stabilisation ou d’extraction des contaminants contenus dans le sol et, d’autre part, celle des jardiniers, maraîchers ou horticulteurs qui disposent des connaissances nécessaires pour que les plantes phytoremédiantes croissent de manière optimale sur un terrain donné.


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Durant la saison de 2013 nous avons travaillé sur les terrains d’expérimentation suivants: • Jardin collectif de l’Abbaye de Forest, Forest • Jardin de la Rue Gray, Ixelles • Jardin collectif Avenue nouvelle, 171-173, Etterbeek • Panorama, talus avenue de Besme, Forest Terrains destinés à la production de graines : • Jardin baobab, Cité Fontainas, Saint-Gilles • Mille Semences Ceuppens (Wiels), Forest Pour en savoir plus: www.phytoremediation.be


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», vestige de la forêt de Soignes. La partie Un parc public comme bien commun : la Panorama de Forest formant l'actuel Panorama a été déboisée

entre 1770 et 1830 pour créer des pâturages, des cultures maraîchères et s'approvisionner L’aménagement actuel des espaces publics en bois dans ce qui constituait une sorte de urbains comporte un certain nombre d’enjeux: ceinture alimentaire péri-urbaine. évolution démographique et pression foncière, désir de revitalisation de certains quartiers, Suite à l'urbanisation du village de Saintperte d’espaces verts et de biodiversité en ville, Gilles lors de l'essor industriel de Bruxelles fractionnement socio-spatial, augmentation vers 1850, le site se trouvait à la frange de la des zones minéralisées, diminution de la première couronne autour du pentagone. Vers qualité de vie… il est donc crucial de protéger la fin du 19ème siècle, on y construisit l'école et de développer ces espaces et les services communale n°3 de Forest qu'on appelait alors « l'école du parc » qui n'occupait qu'une petite écosystémiques qu’ils offrent. C'est en réponse à ces enjeux que le Centre partie du site, le reste étant des potagers. Dans d’écologie urbaine, le collectif Fruitbomen les années soixante, changement radical : on & Arbres à fruits et la Commune de Forest détruisit l'école et les potagers pour laisser un ont initié la création d’un espace public et espace vert ornemental et récréatif, c'est la de bien commun sur le talus au-dessous du configuration actuelle. panorama de Bruxelles, entre l’Avenue de Besme et l’Avenue Jupiter. Pour ce faire, Olivia Plantation de baies et d'arbres fruitiers Vandenbranden et André Gerardy ont déposé une demande de permis d'urbanisme auprès A la sainte Catherine tout prend racine : les arbres, évidemment, mais aussi les idées. de la Commission des Monuments et Sites. Nous avons ainsi planté le 24 novembre 2013 L'objectif est la création d’un verger/parc les premiers baies (cassissiers, framboisiers public autogéré et plus (éco)logique en (1) et groseilliers) avec la participation des utilisant au maximum les ressources présentes habitants et Jean-Claude Englebert, l’échevin sur place (fauche tardive, compostage, de l’urbanisme, de l’environnement et des broyage, paillage, renouvellement de la espaces verts de la commune de Forest. fertilité du sol grâce à la biomasse produite sur le site), (2) diminuer les coûts et les énergies consacrées à l’entretien, (3) réduire drastiquement les intrants phytosanitaires ou les apports extérieurs de matière, (4) maximaliser les interactions bénéfiques entre plantes / champignons / animaux et (5) en utilisant un type de gouvernance adaptative et transparente qui implique les riverains, les voisins et les habitants, le monde associatif, académique ainsi que la sphère institutionnelle. Historique du site

Construction d'une station de compost La gestion actuelle des déchets coûte cher et 30% environ des poubelles sont constituées de matière biodégradables qui pourraient, une fois compostées, servir à la fertilisations des sols. C'est pourquoi une station de compostage de quartier a été construite au Panorama de Forest à partir de palettes. Un petit exemple d'éco-construction ! En juillet 2014, plus de septante personnes se sont inscrites et ont ainsi obtenu le code du cadenas de la station.

Le site du Panorama est resté longtemps propriété de la puissante abbaye bénédictine Pour en savoir plus: de l'abbaye de Forest. Il se trouvait à l'extérieur de la ville, sur le flanc droit de la vallée de la www.urban-ecology.be/verger-du-panorama Senne et faisait alors partie du « Kruysbosch


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Le jardin des deux cerisiers Dans le désir constant d'avoir un impact positif sur son environnement, le Centre d'écologie urbaine s'est efforcé au coté du Comité de quartier Florida-Langeveld de transformer l'espace à côté de la bibliothèquemédiathèque Le Phare à Uccle - des parterres clos composés de buissons et d’arbustes à faible valeur écologique et sociale - en un petit parc géré par les habitants, constituant un refuge pour de nombreux insectes et, grâce aux plantes mellifère qui y poussent désormais, bénéfique aux abeilles. Ce parc se structure autour de deux anciens cerisiers ainsi mis en valeur et qui, chaque année, donnent des dizaines de kilos de cerises. Le Centre d'écologie a en outre installé un élégant système de récupération d'eau de pluie à partir d'un fût de chêne ayant servi à la maturation de vin.


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Etat de l’association

Les adhérents Le Centre d'écologie urbaine est une Association Sans But Lucratif, non confessionnelle et apolitique pour qui l’indépendance politique et financière est primordiale puisqu'elle est la condition de la liberté d’action et de parole. C'est pourquoi les membres adhérents jouent un rôle primordial dans la vitalité et la crédibilité de l'organisation d'autant qu'une grande partie des membres adhérents sont ceux-là même qui portent les différents projets en apportant aussi au gré des besoins leurs réseaux, leurs compétences, leurs forces. Ils permettent de ce fait de développer des projets de manière harmonieuse et la plus efficace possible. En ce sens, le Centre d'écologie urbaine est une communauté ouverte de personnes formant une plateforme dynamique initiant des projets concrets. Entre mars 2013 et mars 2014, nous sommes heureux de voir que le nombre de membres adhérents réguliers (c'est-à-dire qui soutiennent financièrement et mensuellement l'organisation) a été multiplié par 6 en passant d'une dizaine à une soixantaine. Le nombre d’adhérents a été stable depuis octobre 2013.


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Evolution du nombres de membres-adhérents depuis avril 2012. L’augmentation du nombre de membre va de pair avec un acroissement des contributions financières: les contributions mensuelles sont passées d’environ 150 euros par mois en début de l’année 2013 à environ 400 euros à la fin de l’année. Cette augmentation est à la fois la manifestation d'un lien durable de confiance et la marque d'une détermination à influencer la gestion de notre ville. Voulez-vous nous soutenir en devenant membre-adhérent? Prenez deux minutes pour remplir notre bulletin d’adhésion disponible ici: www.urban-ecology.be/how-to-support-us


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Montants des adhésions en 2013. Il est à noter que les adhérents du Centre n’éffectuent pas tous des virements mensuels, certains préférant des contributions ponctuelles. Ceci fait que les contributions totales reçues par l’associations peuvent fluctuer de manière plus ou moins importante d’un mois à l’autre.


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Montants des adhĂŠsions et des donations depuis avril 2012.


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Le conseil de surveillance et le comité exécutif Au printemps 2013, le conseil de surveillance est composé de trois personnes : • Sebastiaan van der Peijl (Président), (consultant en organisation) • Jérôme Jolibois (consultant en organisation) • André Gerardy (architecte) Au printemps 2013, le comité exécutif contient les trois personnes suivantes : • Xuan Son Nguyen (employé de banque et maître composteur) • Stephan Kampelmann (économiste) • Fabian Féraux (permaculteur, fondateur des Petits Mondes)

Pour nous contacter: postman@urban-ecology.be


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Nos collaborations L'un des objectifs du Centre d'écologie urbaine est de fédérer les acteurs importants de l'écologie urbaine. C'est pour cela que le CEU multiplie les collaborations et les rencontres fructueuses... • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

Alternative culture : accueil du banc citoyen et fête de clôture du projet Apis Bruoc Sella : ateliers et formations sur les abeilles dans nos locaux Bruxelles-Environnement : coopération dans le cadre de l'Opération Tournesol Comité de défense de la Plaine : Invité pour une émission de radio « Dans le plus simple appareil » et collaboration pour un ateliers d'échanges de graines lors d'une journée avec des scouts sur le campus de la Plaine Comité de quartier (Floride-langeveld) : création d'un jardin communautaire et installation d'un tonneau en chêne de récupération de l'eau à côté de la bibliothèque Le Phare Commune de Forest : collaboration dans le cadre du projet Panorama de Forest Ecores : Soirée-débat « quels nouveaux modèles économiques pour une ville durable? » et projet de compostage aux abattoirs d'Anderlecht Emergence asbl : Conférences et de formations dans nos locaux Earth and life Institute : coopération dans le cadre de l'Opération Tournesol E-farmz : dépôt de quartier pour la livraison de paniers bios chaque vendredi Etopia : Le Centre d'écologie est une antenne d'éducation permanente d'Etopia depuis 2013 Esperanzah (le festival) : présence du Centre d'écologie urbaine sur la Place des possibles et des ateliers de cuisine sauvage Ferme Nos Pilifs : dépôt de quartier pour la livraison de paniers bios chaque mercredi Fondation Roi Baudouin et Fonds Elia : ateliers de jardinage intergénérationnel l'« écologie urbaine pour tous » Fruitbomen & Arbres à fruits : Dans le cadre du projet du Panorama de Forest Fruity Harmony asbl : Atelier de cuisine sur les bienfaits des fruits Groupe de Recherche en Physiologie Végétale, UCL (Thomas Lambrechts) : coopération dans le Cadre de l'Opération Tournesol Groupe One : Consultation et dialogues autour de l'aquaponie et soirée-débat « quels nouveaux modèles économiques pour une ville durable? » Institut de Gestion de l'Environnement et d'Aménagement du Territoire (IGEAT-ULB) : coopération dans le Cadre de l'Opération Tournesol Jardins-Racines asbl (Charlotte Dufour) : ateliers de jardinage intergénérationnel l' « écologie urbaine pour tous » Kitchen Party : Invité lors du cinéma-débat « Moins d’hostos, plus de restos bios ? « et ateliers de cuisine des herbes sauvages lors des « wild kitchen days » Laboratoire d’écologie végétale et Biogéochimie (ULB) : collaboration dans le cadre de l'Opération Tournesol Laboratoire de Toxicologie Environnementale, Gembloux (Bruno Campanella, Aricia Evlard, Jérôme Delcarte) : coopération dans le Cadre de l'Opération Tournesol La Team Time (Laurent Trierweiler) : Stage de permaculture, accompagnement de la création du jardin des deux cerisiers à côté de la bibliothèque Le Phare et développement du jardin potager du Centre d'écologie urbaine Le début des haricots asbl : collaboration dans le cadre de l'Opération Tournesol Les Petits Mondes : Stage et formations de permaculture ou autour des principes de la permaculture. En résidence pendant 10 mois avec OpenFab pour le projet Permalab


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• Les potagistes (potager Boondael-Ernotte) : invités à une émission de radio « Dans le plus simple appareil » • Locale écolo de Saint Gilles : parcours de l'alimentation locale (visite du bois de la Cambre, découverte des plantes sauvages et de notre potager, atelier de cuisine, quizz) • Loterie Nationale : soutien financier à l'Opération Tournesol • Nature en Soi asbl : séance de massage et atelier de relaxation dans nos locaux • Okno : collaboration dans le cadre de l'organisation de la soirée de débat avec Azul-Valérie Thomé et de la préparation de la performance des artistes Shu Lea Cheang et Franziska Windisch Seeds Underground. • OpenFab : en résidence pendant 10 mois avec l'association Les Petits Mondes pour le projet Permalab • Palettes des arts asbl : exposition d'art dans nos locaux • Réseau Transition Wallonie & Bruxelles : réunion de mise en réseaux et présentation de projets dans nos locaux • Terre et conscience : conférence et formation autour des principes de la permaculture dans nos locaux • Worms : collaboration dans le cadre du projet Panorama de Forest


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Finances Au cours de la période du 1 janvier 2012 au 31 décembre 2012, les revenus du CEU s’élevaient à 27,730.84 euros, dont 11,916.50 euros de donations et 9,485.00 euros de subsides et grants. La distribution du revenu par type est représentée sur le Graphique 1. Suivant une logique de « crowdfunding » et de soutien régulier de ses adhérents, les donations représentent presque la moitié des revenus du CEU. La deuxième source de revenus sont les bourses et subsides dont un subside de la Loterie Nationale (pour notre projet de phytoremédiation) et un autre d’Etopia (pour nos activités d’éducation permanente). Durant la même période, les dépenses du CEU se divisent en coûts directs de projet pour 11,367.07 euros et des couts indirects de 23,215.78 euros. Le plus grand poste de dépenses était le loyer du CEU à Uccle. Les dépenses de l’année 2012 dépassent les revenus d’un montant de 6,852.01 euros. Ce déficit net a été entièrement couvert des subsides pour lesquels le Centre a déjà obtenu l’accord. En effet, ce sont des dépenses que nous avons dû préfinancer et qui seront remboursées par la Loterie Nationale.


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BILAN DE L’ANNÉE 2012

REVENUS Adhésions, donations, revenus d'activités Adhésions des membres Donations Workshops, conférences Locations Subsides Subside Loterie Nationale (phytoremédiation) Subside Etopia (éducation permanente) Autres revenus (incl. Rénovation CEU)

2012 € 40,287.34 € 19,777.74

€ 6,452.00 € 13,721.55 € 336.05

DEPENSES DIRECT Impressions et bureautique Frais de déplacements IT Réunions, conférences, catering Heat, Light and Power Dépenses Opération Tournesol (projet phytoremédiation) Autres dépenses

€ 45,146.34 € 13,847.59

INDIRECT Loyer du CEU Chauffage, électricité Impressions et bureautique Frais professionnel Entretien Bank Charges and Interest Divers Erreurs comptables Communication Dépréciation du matériel Rénovation du CEU Jardin du CEU

€ 31,298.75 € 20,620.70 € 1,702.36 € 2,492.63 € 24.08

Déficit

€ -4,859.00

€ 279.59 € 172.08 € 13,395.92

2013 € 28,695.86 € 11,916.50 € 4,477.00 € 4,688.50 € 2,751.00 € 6,054.91 € 9,485.00 € 7,985.00 € 1,500.00 € 1,239.45

Evolution -29% -40%

€ 35,547.87 € 12,332.09 € 87.43 € 5.20 € 114.81 € 4,037.87 € 24.00 € 7,985.37

-21% -11%

-6% -31% 269%

€ 77.41

€ 203.05 € 1,032.82 € 596.52 € 320.50 € 3,967.73 € 338.36

€ 23,215.78 € 20,222.76 € 1,324.37 € 1,019.03 € 34.90 € 33.71 € 58.34 € 470.35 € -0.02 € 52.34

-26%

€ -6,852.01

41%


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COMPTES AU 31 DÉCEMBRE 2013 Changement par rapport au 31/12/12

31/12/13 Actifs fixes Meubles et bureautique

€ €

713.50 713.50

€ €

0 0

Actifs courants Remboursement à recevoir Debtors 2.62 284.39 Dépôts et espèces Comptes bancaires

€ € € € €

33,020.98 23,539.26 284.39 -140.00 9,337.33

€ € € € €

23,429.38 23,539.26 2.62 -112.50 0

Passifs courants Crédits auprès des adhérents Comptes bancaires

€ € €

10,483.71 10,483.71 0

€ € €

3,676.76 683.24 2,993.52

Actifs totaux moins passifs totaux

23,250.77

19.752.63

Capital et réserves Réserves Compte de gains et pertes de l'année 2013

€ €

23,250.77 3,498.15

€ €

19,752.62 0

19,752.62

19,752.62

Au 31 décembre 2013, les actifs courants s’élevaient 33,020.98 euros, une augmentation de 23,429.38 euros par rapport à l’année passée. Les passifs étaient de 10,483.71, dont 9.000,00 euros qui ont été prêtés par un adhérent du Centre. Cette somme a servi à payer la garantie locative du CEU et sera remboursée lorsque le CEU quittera les locaux. Les intérêts perçus pour la garantie locative seront entièrement remboursés à l’adhérent ayant prêté cette somme.


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Centre d'ĂŠcologie urbaine asbl 789, chaussĂŠe de Waterloo 1180 Bruxelles www.urban-ecology.be


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Juillet 2014 ISSN : 2034-0133


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