Dossier de compétences - Ouvrier Professionnel en Éco-construction

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Ouvrier Professionnel en Eco-construction

DOSSIER DE COMPÉTENCES

Valentin Garcia - OPEC 2020 Passerelles formation 11 Rue St Exupery 34 430 Saint-Jean-de-Védas Financeurs Fond social européen Région Occitanie-Pyrénnées-Méditerrannée



SOMMAIRE CV ........................................................................................................................................ page 2 Référentiel ................................................................................................................. ......... page 3 Introduction ........................................................................................................................ page 4 Compétences choisies : (1) Lecture de plan et positionnement de l’ouvrage sur le terrain sous la ............. page 5 responsabilité du chef d’équipe (10) Réalisation des éléments de maçonnerie en neuf et en rénovation en ............... page 9 utilisant des matériaux respectueux de l’environnement (pierre, brique de terre crue, adobe, bloc de chaux-chanvre...) (11)

Réalisation des parois banchées à l’aide d’écomatériaux (btc, pisé, ................... page 13 ossature bois, chaux-chanvre, terre-paille...)

(12) Fabrication des éléments en ossature bois (ossature-plateforme et ....... ......... page 17 ossature pour béton allégé terre-paille ou chaux-chanvre) (13) Implantation d’un bâtiment à ossature bois .......................................................... page 21 (15)

Réalisation d’une charpente simple en bois (pannes sur mur pignon et ............... page 25 chevrons)

(18) Application des enduits ................................................................................. ......... page 29 (19) Pose des parements et bardages ............................................................................ page 33

Conclusion ................................................................................................................. ......... page 36


CURRICULUM VITAE

- 2020

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Formations 2020 ------------ Titre professionnel « Ouvrier Professionnel en Ecoconstruction » (en cours). 2016-2018 ------- Master « Art & Architecture » à l’ENSA de Montpellier, félicitations du jury. 2012-2016 ------- Licence d’architecture à l’ENSA de Montpellier. 2012 ------------ Baccalauréat S “Biologie-écologie”, mention très bien.

Expériences professionnelles

Valentin Garcia 27 / 11 / 1994 Permis B N°3 Les Combes 43 Chemin du Poulaillou 34730 St Vincent de Barbeyrargues France Courriel :

garcia.valentin@protonmail.com Téléphone :

06.13.35.15.43

Europe : Espagne, Italie, Grèce, Suisse, Belgique et Portugal. Amérique Latine : Argentine, Uruguay, Chili, Bolivie, Pérou, Colombie.

Août 2020

Stage en charpente & menuiserie chez Atticora, à La Mure.

Juin 2020

Stage en maçonnerie pierre-sèche chez D’une pierre l’autre, à Gignac.

2019-2020

Activité indépendante de dessinateur-projeteur (permis de construire, esquisse…).

Février 2019

Collaborateur chez MULTIPLE architecture & urbanism durant 6 mois, à Bruxelles.

Oct. 2018

Stage de 4 mois à l’agence MULTIPLE architecture & urbanism, à Bruxelles.

2016-2017

Moniteur à La Fabrique ENSAM, atelier de fabrication numérique à Montpellier.

Mai 2016

Stage de 3 mois à l’agence Plan : B arquitectos, à Medellin. (Colombie)

Sep. 2015

Stage de 3 mois à l’agence Max Zolkwer arquitectura, à Buenos Aires. (Argentine)

Janvier 2015

Stage de 1 mois à l’agence Maxime Rouaud architecte, à Montpellier.

Avril 2014

Stage de 2 semaines en charpente et couverture chez L’Echo du bois, à Grenoble.

Projets personnels Juin 2019

Lauréat au concours du Festival des Cabanes 2019 à Faverges, conception et réalisation d’une cabane éphémère en construction bois avec l’équipe Casèl.

Juillet 2018

Collectif & Si ? : conception et réalisation d’un ensemble de mobilier bois pour l’appartement de Gilles à Sète.

Avril 2018

Collectif & Si ? : conception et réalisation de l’aménagement intérieur de la boutique « L’Adresse » à St-Rémy-de-Provence.

Février 2018

Conception et réalisation d’une extension ossature bois avec Lino Lelièvre charpentier pour l’atelier de Michel à St-Vincent-de-Barbeyrargues.

Sep. 2017

Lauréat au concours du Festival des Cabanes 2017 à Faverges, conception et réalisation d’une cabane éphémère en construction bois avec l’équipe Casèl.

Déc. 2015

Ouvrier bénévole sur un chantier participatif à Lascano (Uruguay), construction terre et dallage en pierre.

Nov. 2015

Mission humanitaire avec TECHO dans la province de Buenos Aires (Argentine), construction bois et couverture, réalisation de logements pour familles en situation d’urgence.

Compétences Langues ---------- Anglais : pratique occasionnelle, niveau indépendant (B2). Espagnol : pratique régulière, niveau expérimenté (C1). Sécurité ---------- Certificat de Sauveteur Secouriste du Travail (SST 2020). Informatique ------ Bureautique / Représentation 2D / Graphisme / Modélisation 3D.

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RÉFÉRENTIEL

- OUVRIER PROFESSIONNEL EN ECO-CONSTRUCTION

Bloc d’activité 1 : Préparation et organisation du chantier 1- Lecture de plan et positionnement de l’ouvrage sur le terrain sous la responsabilité du chef d’équipe. -> page 5 à 8 2- Préparation et organisation de son activité en cohérence avec les caractéristiques du site, la météo et l’activité des autres ouvriers ou occupants. 3- Préparation et mise en sécurité du chantier sous la responsabilité du chef d’équipe ou d’entreprise. 4- Organisation de l’approvisionnement du chantier, des espaces adaptés au stockage et des espaces de travail 5- Choix parmi les différents outils de l’écoconstructeur, les équipements et machines adaptés au travail à réaliser, les vérifier et les mettre en état. 6- Montage, démontage d’un échafaudage de pied fixe. 7- Obtention de la certification Sauveteur Secouriste du Travail.

Bloc d’activité 2 : Réalisation et rénovation d’ouvrages de maçonnerie à base de matériaux bio ou géosourcés 8- 9- 10- 11-

Réalisation des fondations et drains périphériques. Réalisation, reprise d’un hérisson, une dalle isolante, une chape. Réalisation des éléments de maçonnerie en neuf et en rénovation en utilisant des matériaux respectueux de l’environnement (pierre, brique de terre crue, adobe, bloc de chaux-chanvre...). -> page 9 à 12 Réalisation des parois banchées à l’aide d’écomatériaux (BTC, pisé, ossature bois, chaux- chanvre, terre-paille...). -> page 13 à 16

Bloc d’activité 3 : Réalisation de la structure d’une ossature bois issue de filières locales respectueuse de l’environnement et de la santé 12- 13- 14- 15-

Fabrication des éléments en ossature bois (ossature-plateforme et ossature pour béton allégé terre-paille ou chaux-chanvre). -> page 17 à 20 Implantation d’un bâtiment à ossature bois. -> page 21 à 24 Réalisation du plancher bois d’un bâtiment. Réalisation d’une charpente simple en bois (pannes sur mur pignon et chevrons). -> page 25 à 28

Bloc d’activité 4 : Réalisation ou reprise d’une isolation étanche à l’air et à l’eau avec des matériaux bio ou géosourcés, respectueuse de l’environnement et de la santé 16- 17- 18- 19-

Réalisation de l’isolation thermique et acoustique et de l’étanchéité de l’enveloppe en utilisant des matériaux respectueux de l’environnement. Remplissage d’une ossature bois avec des bottes de paille et mise en œuvre des parements en intégrant les équipements techniques. Application des enduits. -> page 29 à 32 Pose des parements et bardages. -> page 33 à 34

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INTRODUCTION Passionné depuis très jeune par les arts et le bricolage, j’ai véritablement commencé à m’intéresser au monde du bâtiment à partir de mon entrée en école d’architecture. À cette époque j’avais déjà développé une véritable sensibilité écologique grâce à ma famille, mais aussi grâce à mon parcours scientifique dans un lycée agricole. Attiré par la spécialisation biologie-écologie, j’ai eu la chance d’étudier l’équilibre des écosystèmes et d’être sensibilisé à de nombreuses problématiques. Ainsi, au cours de mon parcours d’étudiant en architecture j’ai pu constater mon intérêt grandissant pour la conception bioclimatique et, plus largement, pour les aspects techniques et pratiques de la construction. Plusieurs enseignant·e·s m’ont particulièrement marqué en m’apportant matière à réfléchir, notamment sur la thermique du bâtiment ou bien sur la provenance des matériaux. Cependant c’est à force de lectures, de voyages et d’expériences en chantiers divers que ma pensée écologique s’est véritablement affûtée. L’emploi de matériaux géo ou biosourcés ainsi que la réduction du coût énergétique sont devenus pour moi prioritaires dans la conception d’un projet architectural quel qu’il soit. D’autre part, tout au long de ce parcours j’ai eu l’opportunité de faire des stages pratiques, de participer à des chantiers bénévoles, et de réaliser moi-même de petits projets conçus avec des amis étudiants. J’ai notamment participé à deux festivals de construction de cabanes éphémères. Toutes ces expériences pratiques m’ont véritablement donné goût à l’artisanat. Après plusieurs stage en agence et près d’une année en bureau d’architecture, j’ai enfin décidé de prendre les devants et de me rapprocher de mes valeurs. Cette formation OPEC est donc une réelle opportunité pour moi et me permet de faire un pas de plus vers le monde du chantier écologique et des matériaux biosourcés. De plus, elle a aussi renforcé ma volonté de poursuivre en charpente.

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I-PRÉPARATION

ET ORGANISATION DU CHANTIER

1.a. Lecture de plan et positionnement de l’ouvrage sur le terrain sous la responsabilité du chef d’équipe

Le chantier consiste en la réalisation d’un mur de soutènement de 17 m de long par 50 cm de haut et d’une épaisseur moyenne de 40 cm. Le mur borde l’espace d’entrée de la maison et l’accès des véhicules, il soutient ainsi la terre remblayée dans le jardin. Un escalier doit être intégré dans la partie centrale du mur. Enfin, ce dernier doit suivre un profil en léger "S" pour élargir l’espace de stationnement dans la partie du fond. En amont du chantier et suite à l’étude du plan d’implantation fourni par le client, le maçon s’est directement mis en relation avec le terrassier déjà à l’oeuvre sur le projet. Il a été convenu que le mur de soutènement serait implanté sur la sous-couche de graviers, avant que le terrassier ne nivelle totalement la partie jardin et qu’il ne remplisse l’espace bas dédié au stationnement de son revêtement final (sol stabilisé). Après la vérification de plusieurs mesures plan en main, l’implantation s’annonce assez rapide. Nous commençons dans un premier temps par passer la plaque vibrante (compacteuse thermique) sur toute la surface de la première assise de pierres afin de compacter les graviers et maximiser la stabilité du mur. Cette première assise joue le rôle de fondation et sera enterrée une fois le sol réalisé.

Implantation d’un mur de soutènement en pierre sèche

- D’une pierre l’autre (Maçon pierre sèche) à Montpeyroux 3 jours - 3 personnes

Matériel / Matériaux - Plaque vibrante - Chevrons & Cordeau - Visseuse & Vis - Niveau à bulle & mètre - Pelle/Pioche/Dame carré - Pierre de Sauclières (14 tonnes livrées en plaques. Ep.15 à 25cm) - Poinçon/Ciseau/Chasse

La livraison des pierres par camion benne est prévue une heure après notre arrivée. Suite à une manoeuvre délicate, le chauffeur parvient à décharger les 14 tonnes d’un seul coup en basculant la benne. Le déchargement est risquée, mais nous protégeons l’emmarchement béton le long de la maison avec des chevrons et l’opération se déroule comme prévu. La première étape pour implanter l’ouvrage est de procéder au positionnement des trépieds réalisés à l’aide de chevrons bois, afin de placer les arêtes du futur muret par rapport au plan voulu. Après avoir réglé l’aplomb des bois d’implantation, nous donnons un fruit de 5% au mur pour favoriser une bonne résistance en soutènement. Ce fruit est appliquée à chaque piquets à l’aide d’un niveau à bulle (dont la mesure est connue), maintenu d’aplomb et plaqué en pied au chevron, et d’un mètre qui permet de mesurer la distance avec le haut du niveau au fur et à mesure que l’on incline le piquet (voir schéma ci-contre). Enfin, le cordeau est placé à hauteur voulue, ici 53 cm, en vérifiant sa tension et son niveau horizontal. Après préparation grossière des pierres par fractionnement des plaques à la masse (et/ou à la disqueuse thermique pour la taille des pierres particulières), nous attaquons la pose progressive des pierres d’assise pour la fondation, en s’alignant au cordeau et en respectant l’inclinaison due au fruit. Ce léger dévers dans le sens opposé à la pression du terrain est primordial pour la bonne tenue d’un mur de soutènement en pierre sèche. -5-

3 cm

60 cm

Fruit de

5%


HABITATION

5,0 m 17,0 m Intégration d’un escalier dans la partie centrale

1,0 m

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Accès véhicules


I-PRÉPARATION

ET ORGANISATION DU CHANTIER

1.b. Lecture de plan et positionnement de l’ouvrage

Levage d’une charpente

sur le terrain sous la responsabilité du chef d’équipe

neuve en douglas pour un

Le chantier consiste en la réalisation d’un abri extérieur en structure poteaux/poutres de Douglas, couvert en bac acier et en partie protégé du vent par un bardage. Celui-ci permettra l’installation d’une terrasse bois dédiée aux repas et réunions extérieures de l’équipe. La surface couverte est de 8,0 m par 3,0 m et est appuyée sur six poteaux de section carré de 16,0 cm.

- Atticora (Constructeur) à La Mure

1095 mm

3433 cm

2618 mm 324 cm

304 cm

L’implantation de l’abri s’est réalisée sur un sol goudronné, le long d’un parking. Elle a été définie par le gérant de l’entreprise qui a positionné quelques tasseaux par terre afin d’indiquer grossièrement la zone. Dès l’organisation du chantier nous avons vu que l’accès à l’espace d’implantation allait s’avérer compliqué par la présence d’un camion à l’arrière (en débord sur la zone) et d’une grande remorque de poids lourd sur le côté. Voyant qu’au moins une élévation pouvait être positionnée, nous avons tout de même décidé de commencer le levage, le temps de solutionner le problème du camion. Dans un premier temps, nous avons défini notre angle de référence (tout à droite sur la photo ci-contre) afin de taper notre premier coup de cordex dans la longueur. Puis, nous avons tracé notre trait-carré en appliquant la technique du "3/4/5". Cette technique de proportionnalité basée sur le théorème de Pythagore permet de réaliser des tracés d’équerre de bonne justesse sur de grandes mesures. Plus les distances seront grandes par rapport aux points dessinés, plus l’équerrage sera juste.

5x 3x 4x

Nous avons répété l’opération une deuxième fois à l’autre extrémité de notre longueur d’origine puis, enfin, vérifié la mesure de notre dernier côté et les diagonales à partir de ses angles afin d’être sûrs de notre tracé. Les emplacements des quatre poteaux d’angle déjà tracés au sol, nous traçons ensuite ceux des deux poteaux intermédiaires. Nous nous plaçons à la bonne côte de chaque côté puis nous tapons notre dernier coup de cordex transversal. -7-

abri extérieur

2 jours - 2 personnes

Matériel / Matériaux - Niveau laser - Cordex - Étais réglables - Perforateur - Goujons d’encrage - Masse & Marteau - Lift & Chariot élévateur - Niveau à bulle & mètre - Perceuse & Visseuse - Visserie adaptée


Une fois le tracé au sol réalisé, nous relevons les défauts de hauteur du sol à l’emplacement de chaque poteau à l’aide d’un niveau laser. Cette étape nous permet de réajuster ensuite la hauteur des poteaux afin de s’assurer une structure correctement nivelée et d’aplomb. On place donc le niveau laser 360° au centre de la zone, puis à l’aide d’un mètre, nous mesurons la hauteur à laquelle tombe le trait de laser au niveau de chaque emplacement. On peut alors définir les découpes d’ajustement à réaliser en pied de poteau via une simple soustraction. Ensuite, une fois les pieds de poteaux recoupés pour s’adapter au profil du sol, nous réalisons l’assemblage de la première façade au sol et venons la positionner sur son emplacement à l’aide d’un Lift (chariot élévateur). Avant de la dégager des élingues nous la stabilisons à l’aide de deux étais tire-pousse, tout en réalisant un premier réglage de l’aplomb. J’ai par la suite réalisé en autonomie l’assemblage de la seconde façade de l’abri, afin de pouvoir la lever de la même manière que la première,

à la seule différence de l’engin de levage qui a changé dû à l’étroitesse de l’accès. Nous plaçons dès lors les premières pannes (assemblage mibois ou queue d’aronde pour certaines) afin de solidariser les deux élévations et stabiliser la structure. Les derniers réglages de niveaux se réalisent à ce moment précis avant de donner à la structure sa rigidité finale. Après avoir placé l’ensemble des pannes, nous positionnons enfin les derniers aisseliers (liens de contreventement) au niveau des poteaux d’angle, assemblés en tenon-mortaise et vissés par l’extérieur à l’aide de vis de 8*250 mm. Les pannes sont ensuite ellesaussi vissées par dessus (en diagonale) avec des vis de 6*140. L’implantation est terminée. J’ai relevé que les pieds de poteaux ont été directement posés au sol, avec un simple film anti-capillarité et sans platines acier. Ce choix est un choix esthétique du dirigeant mais est vivement critiqué par le charpentier et moimême. Bien qu’elle soit en Douglas, ce simple détail remet en cause la longévité de la structure (cependant voulue démontable ici).

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II-RÉALISATION

ET RÉNOVATION D’OUVRAGES DE MAÇONNERIE À BASE DE MATÉRIAUX BIO OU GÉOSOURCÉS 10.a. Réalisation des éléments de maçonnerie en neuf

et en rénovation en utilisant des matériaux respectueux de l’environnement

Ce chantier comporte un ensemble d’opérations de rénovation et de construction en pierre sèche pour le Domaine viticole de Mortiès, situé au pied du Pic st Loup. L’ouvrage présenté ici consiste en l’ouverture et la reprise partielle d’un vieux mur de clôture en pierre sèche. Le mur d’origine est en maçonnerie paysanne grossière, il paraît relativement stable grâce à son épaisseur bien qu’il présente de nombreuses fragilités. Les pierres y ont subi un grand nombre de gels-dégels et semblent à peine édifiées, plutôt à l’image d’un "tas de pierres" organisé. En effet, à l’époque beaucoup d’agriculteurs se retrouvaient avec trop de pierres à force de les extraire de leurs champs, et les entassaient ainsi au milieu de deux parements rapidement édifiés. Autant dire que, bien que toujours debout, ces murs n’étaient pas bâtis dans les règles de l’art. La nouvelle partie sera volontairement bâtie dans un "style paysan" afin de ne pas trop contraster avec la partie ancienne.

Ouverture et renforcement d’un vieux mur en pierre sèche

- D’une pierre l’autre (Maçon pierre sèche) à St-Jean-de-Cuculles 3 jours - 2 personnes

Matériel / Matériaux - Pierre de Sauclières (Plaques. Ep.15 à 25cm) - Poinçon/Ciseau/Chasse - Massette - Pelle/Pioche/Dame carré - Chevrons & Cordeau - Visseuse & Vis - Niveau à bulle & mètre - Manitou avec godet

Après discussion avec le client sur le positionnement et la taille du passage -convenue ici d’environ 1,0 m- la première étape fut de déterminer l’emplacement exact de l’ouverture et de pratiquer le démontage du mur. Pour cela il a fallu d’abord démonter un grillage, arracher quelques arbustes enracinés au pied du mur, nettoyer le site et équiper le manitou avec un godet pour évacuer les vielles pierres. Pour réaliser l’ouverture finie de 1,0 m, il a fallu pratiquer une déconstruction sur 2,50 m linéaire. Cela est dû à la mauvaise qualité du mur d’origine et au besoin de place pour l’implantation des chaînages d’angle. Tout en triant au fur et à mesure du démontage pour garder les pierres de site intéressantes (grande taille / bonne géométrie), j’ai dû remplir environ 7 godets de pierres à évacuer. Une fois la déconstruction réalisée il a fallu préparer les fouilles, assainir le sol (retrait des dernières pierres enterrées, arrachage des racines de Micocoulier gênantes), et retrouver le "sol dur". Dès lors nous avons pu commencé l’implantation. Après relevé de la géométrie globale du mur existant de part et d’autre de l’ouverture, nous décidons de respecter au mieux le fruit et la pente de ce dernier. Comme expliqué dans le chapitre précédent (I - 1.a) nous plaçons les bois d’aplomb à l’emplacement des arêtes du nouvel ouvrage puis implantons le fruit de 10% et installons le cordeau après avoir stabilisé les chevrons guides. Entre temps, nous acheminons les pierres neuves sur site à l’aide du manitou. L’implantation réalisée, nous attaquons dès lors les fondations. La pose des premières pierres est particulièrement importante car ce socle va devoir assurer la bonne assise de l’ensemble du mur. Les pierres de fondation sont choisies les plus grosses et saines possible. De plus ces dernières doivent être "calées" au minimum. -9-

6 cm

60 cm

Fruit de

10 %


En effet elles doivent poser au mieux possible sur le sol dur, en minimisant l’usage de petites pierres en sous-face qui pourraient casser facilement et ainsi déstabiliser l’assise. D’autre part, elles sont posées dans les fouilles avec un léger dévers vers l’intérieur du mur, ici dans les deux dimensions (dû à la présence du jambage). Cette pente volontairement appliquée permet d’asseoir correctement le mur, d’éviter le dévers des pierres vers l’extérieur, et de travailler au maximum perpendiculairement au droit du mur qui, je le rappelle, présente un fruit de 10%. Ce principe devra être respecté sur l’ensemble des assises et ce jusqu’au couronnement.

Les outils utilisés pour tailler la pierre sont : Le Poinçon, la Chasse et le Ciseau, tous associés à une massette. Le Poinçon sert à dégrossir les faces, elle développe beaucoup de puissance en un point et permet de faire sauter facilement les bosses. La Chasse permet de créer de nouvelles faces et arêtes, c’est souvent grâce à celle-ci que l’on donne la bonne mesure à une pierre. Enfin, le Ciseau permet d’enlever les dernières petites bosses et d’affiner la qualité des faces, il est donc plus utilisé comme un outil de finition.

Pour les rangées suivante nous montons le cordeau régulièrement et travaillons en veillant à ne pas le toucher. Nous contrôlons régulièrement le niveau des pierres et choisissons les plus belles pour chaîner les angles. Chaque pierre est rectifiée grâce aux outils de taille afin d’épouser au mieux son emplacement et nous veillons à éviter les coups de sabre. Les pierres du centre sont moins importantes mais sont tous de même posées avec application. Une fois le couronnement réalisé avec de grosses pierres, nous réalisons enfin la liaison avec l’ancien mur.

- 10 -

Chasse

force massette +++

Poinçon

force massette ++

Ciseau

force massette +


II-RÉALISATION

ET RÉNOVATION D’OUVRAGES DE MAÇONNERIE À BASE DE MATÉRIAUX BIO OU GÉOSOURCÉS 10.b. Réalisation des éléments de maçonnerie en neuf

et en rénovation en utilisant des matériaux respectueux de l’environnement

L’exercice consiste en l’édification d’un extrait de mur à double parement en moellons calcaires, avec l’implantation de pierres de taille en tête de mur pour simuler un jambage d’ouverture. Les pierres utilisées sont en calcaire coquillé, typique de la région, et sont connues ici comme pierres de Castries, bien qu’elles soient extraites aujourd’hui de la carrière de Beaulieu. Comme ce mur est voué à être démonté, le mortier utilisé ici est un mortier maigre à base de sable recyclé des précédents exercices, dosé à 1 volume de chaux pour 6 volumes de sable 0/4. Dans le cadre d’un véritable chantier, nous aurions hourdé les moellons au mortier bâtard dosé à 1 volume de chaux pour 3 volumes de sable 0/4. Ici nous partons du principe que la dalle constitue notre semelle de fondation, la première étape est donc de définir les dimensions du mur et de tracer son implantation sur la dalle. Le mur doit faire 1,10 m de long par 93 cm de haut et 30 cm d’épaisseur. Après avoir réalisé le tracé en assurant l’équerrage avec la technique du "3/4/5", nous mouillons le support et disposons le premier lit de mortier pour accueillir la première assise. Les principes d’agencement des pierres sont simple mais requièrent d’être attentif quant au choix des moellons et leur disposition :

Le calcaire coquillé est une pierre tendre, peu dense (1940 kg/ m3), ce qui permet une taille aisée à l’aide du têtu. Cet outil de taille dont la forme fait penser à un grand marteau comporte une tête à double fonction : un côté à bout plat pour casser ou aplanir, et l’autre en forme de hachette pour entailler la pierre, et parfois réaliser des finitions à la manière d’un ciseau. Nous plaçons d’abord le premier bloc de pierre de taille en parpaing afin de bien définir la largeur du mur. Après avoir réglé l’épaisseur de la couche de mortier, je positionne la pierre et lui donne sa place en exerçant une pression dessus et/ou en tapotant avec le manche de la truelle. L’épaisseur du joint à atteindre est de 1,0 cm. En comprimant ainsi le mortier, nous prenons bien le temps d’assurer la stabilité du bloc et de régler parfaitement son niveau à l’aide du fil à plomb. Ce bloc nous permet dès lors de placer un cordeau pour assurer le hourdage de l’ensemble des moellons dans le plan défini. - 11 -

Limousinerie /

Maçonnerie traditionnelle de moellons et pierres de taille

- Passerelles à St-Jean-de-Védas 1 jour - binôme Matériel / Matériaux - Têtu - Taloche & truelle - Cordeau - Niveau à bulle & mètre - Règle de maçon alu. - Pierre de Castries (pierre coquiller) - Sable 0/4 - Chaux NHL 3,5


Nous attaquons donc la maçonnerie des moellons en choisissant nos pierres pour favoriser leur emploi en boutisse et en intégrant régulièrement un parpaing. Ces derniers sont précieux et doivent être placés intelligemment afin de consolider le mur. Les pierres sont régulièrement taillées pour être ajustées au mieux à leur emplacement. Nous veillons à éviter les coups de sabre, à ne pas dépasser les 3 cm de joint visible (à l’intérieur du mur les espacements doivent être plus restreints, de l’ordre de 1,0/2,0 cm). D’autre part, nous restons attentifs pour conserver l’alignement des parements dans le plan du mur. Cela grâce au cordeau que nous remontons régulièrement (Il faut d’ailleurs veiller à ne pas le toucher durant le travail pour ne pas le fausser ou le détendre) mais aussi grâce au contrôle régulier au fil à plomb, et à l’usage de la règle de maçon pour identifier les zones de creux ou les éventuelles bosses.

La pose de la deuxième rangée de pierres de taille est un moment délicat, il faut régler parfaitement les niveaux tout en s’assurant de la qualité du joint central. À partir de la 5e assise nous décidons pour l’exercice de tenter une mise en oeuvre en "opus incertum" jusqu’à l’arase. Il s’est avéré par la suite que ce n’était pas une bonne idée, autant sur le plan constructif qu’esthétique (rupture de style, joints trop importants, usage de carreaux en excès...). De plus cette manoeuvre nous a mit en difficulté pour gérer les hauteurs de dernières rangée dans l’optique d’anticiper l’arase à la hauteur fixée. Malgré ces obstacles, nous atteignons la dernière assise que nous devons araser au niveau haut de la pierre de taille. Pour cela, le choix des pierres ainsi que l’emploi de la règle de maçon et du niveau à bulle sont essentiels. Il faut veiller ici à l’alignement des arêtes et à l’élimination de tout relief de plus de 5,0 mm. Le mur est fini une fois l’arase réalisée.

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II-RÉALISATION

ET RÉNOVATION D’OUVRAGES DE MAÇONNERIE À BASE DE MATÉRIAUX BIO OU GÉOSOURCÉS 11. Réalisation d’écomatériaux

des

parois

banchées

à

l’aide

Isolation d’un mur

ossature bois en terre-

chanvre et terre-paille

Le chantier consiste en la réalisation de l’isolation d’un mur ossature bois en utilisant la technique du béton de fibres banché. Ici nous avons utilisé dans un premier temps un mélange terrechanvre, puis par la suite un mélange terre-paille. Assurer une continuité du matériau aurait été plus pertinent pour l’efficacité de mise en oeuvre et pour la performance de la paroi, cependant dans notre cas le choix du changement à mi-hauteur présentait un réel intérêt pédagogique. Cette technique de maçonnerie fibrée et banchée, aujourd’hui plus connue sous la forme d’un mélange de chaux-chanvre, tend à se démocratiser avec la terre comme liant grâce à l’apparition des "Guides de Bonnes Pratiques de Construction Terre Crue" (GBP) courant 2019. Ces derniers, bien que n’ayant pas valeur de règles professionnelles, constituent une base référentielle pour l’exécution correcte de ces techniques - notamment celle de la terre allégée - ainsi que les prémices d’une possible assurabilité de ces savoir-faire dans le milieu professionnel. La structure à isoler est celle d’un cabanon sur plots, en ossature bois, réalisée avec des montants de section 45*120 mm. Ce cabanon a été construit dans un but démonstratif, il est donc constitué de diverses techniques pour l’isolation et le remplissage des murs. Ici nous devons effectuer la maçonnerie banchée sur l’ensemble d’un mur pignon. Après analyse de la structure, plusieurs points d’attention apparaissent : le contreventement en écharpe et la présence de traverses régulières vont compliquer la mise en oeuvre. D’autre part, Il faut s’assurer de la bonne accroche du mélange sur les montants bois, ainsi que de la continuité entre le mélange chanvre et le mélange paille. La première étape est la préparation de la barbotine d’argile. Celleci est réalisée à partir d’une argile sèche qui va devoir être gonflée avec beaucoup d’eau, le mieux étant de la laisser tremper un à plusieurs jours avant la préparation. Ensuite, l’objectif est de trouver la bonne texture en travaillant le mélange avec un malaxeur. Ici nous cherchons à faire une barbotine liquide, bien qu’il soit aussi possible de la faire crémeuse. La bonne proportion eau / argile peut se vérifier par décantation ou bien avec le test du gant. Une fois la barbotine réalisée, nous attaquons la préparation du mélange terre-chanvre en associant l’argile liquide à la chenevotte en vrac. Nous utilisons une bétonnière mais il s’avère parfois compliqué d’atteindre un mélange bien homogène, un malaxeur planétaire aurait été plus adapté. C’est pour cela que nous terminons souvent par reprendre les mélange au malaxeur manuel dans de grandes bassines. - 13 -

- Passerelles à St-Jean-de-Védas Équipes/durée variable Matériel / Matériaux - Argile "pure" - Chenevotte / Paille - Malaxeur & récipient - Seau / Auge / Truelle - Perceuse / visseuse / vis - Scie circulaire - Panneaux de bois - Tasseaux - Fil à plomb - Niveau à bulle & mètre


Toujours dans une démarche pédagogique, nous réalisons différents tests de proportions barbotine / chenevotte. Après l’expérimentation de premiers tests trop liquides (qui ont d’ailleurs mené à des fissurations) nous atteignons enfin la texture voulue : le bon mélange est réalisé avec 1 volume de barbotine pour 3 volumes de chenevotte. Après un malaxage suffisant il est juste assez humide pour bien se compacter. Nous attaquons donc la progression verticale du banchage en appliquant les recommandations du GBP ainsi qu’un ensemble de gestes nécessaires à la bonne mise en oeuvre : -> Mouillage des banches en panneaux poreux. -> Utilisation de cales en bois régulières pour décoller les banches de l’ossature côté extérieur

du mur (rupture des ponts thermiques). -> Application de barbotine liquide sur les lits secs, ainsi que sur l’ensemble des montants/ traverses/écharpes pour favoriser l’accroche et la cohésion avec le mélange frais. -> Contrôle régulier du niveau des banches. -> Compactage régulier et uniforme. -> Décoffrage progressif en glissant la banche. Si c’est impossible, marteler doucement la banche pour la décoller avant extraction. -> Rebouchage progressif des vides laissés par les cales et des défauts de compactage. À la différence du terre-paille, le décoffrage du terre-chanvre peut se faire instantanément, ce qui favorise l’avancée du chantier approvisionné en continu par l’équipe de préparation.

Schémas des principes de coffrage en construction neuve avec ossature noyée - Source : TERRE ALLÉGÉE - Guide des Bonnes Pratiques - 13 déc. 2018 - p. 16 / 17 - Figures 3 & 4.

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II-RÉALISATION

ET RÉNOVATION D’OUVRAGES DE MAÇONNERIE À BASE DE MATÉRIAUX BIO OU GÉOSOURCÉS 11. Réalisation

des d’écomatériaux (suite)

parois

banchées

à

l’aide

Isolation d’un mur

ossature bois en terre-

chanvre et terre-paille

En appliquant l’ensemble de ces préconisations, nous avançons sans problèmes et le rythme de travail s’établit au fur et à mesure que nous prenons de l’aise dans les gestes. Nous montons les banches étage par étage en déplaçant régulièrement les cales en bois et sans dépasser une hauteur de coffrage de 50/60 cm. Ici nous pratiquons plutôt des coffrages de 30 à 40 cm, en fonction des planches disponibles. Bien évidemment, certaines zones requièrent une plus grande attention que les cas courants, et donc plus de temps. Comme par exemple le pourtour de la fenêtre ou bien les recoins de l’ossature (voir photos page de droite) où il a fallu trouver un moyen de combler les manques après décoffrage. ...Du terre-chanvre au terre-paille... Arrivés plus ou moins à mi-hauteur, nous avons donc décidé de changer de type de fibres pour passer à un mélange terre-paille. La méthode de coffrage proprement dite ne change pas, néanmoins il existe divers points sur lesquels les deux techniques se différencient. Tout d’abord, le mélange ne se réalise pas de la même manière car la paille se malaxe très difficilement. De plus, celle-ci doit être foisonnée suite à son extraction de la botte afin de libérer les fibres. Ensuite il existe deux méthodes reconnues pour la préparation : -> Aspersion de la barbotine sur la paille puis mélange. -> Trempage des fibres dans la barbotine puis ressuyage. Nous avons donc testé les deux techniques (voir photos ci-dessous) et la seconde s’est avérée plus efficace et moins énergivore. En effet le mélange manuel est fatiguant et prend du temps. De plus, dans les deux cas il est conseillé de laisser le mélange reposer/ressuyer pendant minimum 12h couvert d’une bâche, afin d’assouplir les fibres (meilleur compactage) et de réduire la quantité d’eau dans le coffrage. Nous avons testé la mise en oeuvre du mélange "frais" et de celui "reposé/ressuyé" et la différence se fait réellement sentir lors du banchage. On observe une meilleure cohésion des fibres.

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- Passerelles à St-Jean-de-Védas Équipes/durée variable Matériel / Matériaux - Argile "pure" - Chenevotte / Paille - Malaxeur & récipient - Seau / Auge / Truelle - Perceuse / visseuse / vis - Scie circulaire - Panneaux de bois - Tasseaux - Fil à plomb - Niveau à bulle & mètre


Lors de la mise en oeuvre nous remarquons qu’avec la paille il y a une véritable marge de manoeuvre dans le compactage. En effet, selon la quantité de barbotine présente et le tassement exercé dans le coffrage on n’obtient pas la même densité, et donc pas le même pouvoir isolant. Un tableau du GBP (repris cidessous) nous informe que la paroi banchée en terre-paille peut donc être réalisée plus ou moins isolante, selon le résultat voulu. Ce paramètre est intéressant à soulever car d’une part, les parois terre-fibres banchées sont isolantes, et d’autre part elles apportent aussi de l’inertie, ce qui n’est pas négligeable pour le confort d’été. Dans le cas de l’isolation de ce cabanon, au vu de la texture du mélange et du compactage réalisé, je pense que nous somme plus proche d’un cas à 332 kg/m3. Ce qui semble donc pertinent au vu des fortes chaleurs typiques de notre région.

Nous terminons donc la partie haute de la paroi avec le mélange terre-paille. La partie haute du pignon est un endroit délicat car nous avons du mal à bien compacter le mélange sur les dernières banches. En effet la lisse haute de la structure nous empêche de bien accéder à l’intérieur de la banche. Cependant nous terminons enfin le mur qui sera doublé par la suite de panneaux de fibre de bois. J’ai pu relever plusieurs erreurs plus ou moins importantes de notre part : Les premiers mélanges terre-chanvre étaient trop liquides ce qui a mené à des fissurations (voir photo ci-dessous); La barbotine était trop argileuse ou bien a séché trop vite ce qui a mené à de forts retraits entre les lits; Nous n’avons pas décoffré assez vite la dernière ligne de banche ce qui a provoqué des débuts de moisissures du terre-paille concerné.

MATÉRIAUX

MASSE VOLUMIQUE (KG/M 3 )

CONDUCTIVITÉ THERMIQUE (W/M.K)

Mélange terre-paille

332

0,099

Mélange terre-paille

221

0,079

Mélange terre-chanvre

319

0,089

Tableau 1 : Rapport de la masse volumique et de la conductivité thermique des mélanges - Source : TERRE ALLÉGÉE - Guide des Bonnes Pratiques - 13 déc. 2018 - p. 21.

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III-RÉALISATION

DE LA STRUCTURE D’UNE OSSATURE BOIS ISSUE DE FILIÈRES LOCALES 12. Fabrication

des éléments en ossature bois pour une structure ossature plate forme

Doublage isolant en panneaux ossature bois et laine de bois

Le projet consiste en la fabrication de panneaux ossature bois plate-forme, remplis de laine de bois, pour réaliser le doublage isolant d’une salle de classe du centre de formation Passerelles de Perpignan. La salle étant bâtie en structure légère non-isolée à l’intérieur d’un hangar, elle est exposée au froid et à la surchauffe. On peut voir sur l’axonométrie ci-dessous que : l’élévation A donne sur la façade extérieure (structure métallique et bac acier), les élévations B et C donnent sur l’intérieur du hangar, et la D est mitoyenne à un autre bâtiment non-isolé. Seule l’élévation C est partiellement protégée par une pièce attenante déjà construite en ossature bois qui sert d’espace de stockage. Le relevé ayant été fait par une personne seule et dans un temps contraint, il nous manquait donc diverses côtes et informations clés. Cependant, en déduisant certaines mesures nous avons rapidement pu commencer à calepiner l’ensemble des élévations. Après analyse des différents cas particuliers, nous avons découpé les élévations en un ensemble de 20 panneaux aux dimensions variées. Nous avons dès lors commencé à nous répartir la fabrication des panneaux par personne ou en binôme pour tracer le dessin des élévations à l’échelle 1/20ème puis travailler sur les feuilles de débit. Pour l’exercice nous avons aussi tracé les épures sur la dalle.

- Passerelles à St-Jean-de-Védas Équipes/durée variable Matériel / Matériaux - Montants d’ossature 95*45 / 120*45 mm (Douglas & sapin) - Voiles OSB 9 mm - Laine de bois - Frein vapeur - Agrafeuse & scotch - Scie Alligator - Couteau à laine - Cloueur pneumatique - Perceuse / Visseuse - Vis & clous galvanisés - Scie à Onglet radiale - Scie plongeante & règle - Marteau de charpentier (avec ergot) & Maillet - Serre-joints

SAS. 1

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B. 2


J’ai donc participé à la réalisation complète de trois panneaux : le panneau B.2 en autonomie et les panneaux C.2 et SAS.1 en binôme (voir plan ci-dessous). Pour des raisons de thermique et d’économie d’espace, SAS.1 et B.2 ont été réalisés avec des montants en 120*45 mm alors que le C.2 en 95*45 mm. Pour la fabrication d’un panneau il est préférable de commencer par dessiner précisément son élévation cotée et de numéroter les pièces afin d’organiser sa feuille de débit. Pour des raisons d’organisation de groupe, le débit a été réalisé individuellement à chaque panneau. Pourtant Il aurait été plus efficace de réaliser le débit de l’ensemble du projet avant assemblage mais dans le cadre de la formation, tout le monde devait passer par tous les postes. Nous avons réalisé l’ensemble des coupes de longueur avec la scie à Onglet pour assurer des coupes d’équerre.

1235 mm

Technique du bras de levier avec marteau de charpentier à ergot

A.2= 1820 mm

SAS.2 = 940 mm

B.2 = 1235 mm

D.2 = 1225 mm

B.1 = 1235 mm

D.1 = 1610 mm

SAS.1 = 1500 mm

A.1’= 1705 mm

D.3= 945 mm

3930 mm

B.2

2425 mm

2385 mm

Ensuite, nous réalisons le début de l’assemblage sur des tables de montage afin de simplifier le vissage et l’équerrage du cadre. Pour les montants, nous avons utilisé des vis en 6*100 mm afin d’assurer une pénétration de plus de 45 mm comme le dicte le DTU 31.2. Le bois étant un matériau vivant, nous avons dû nous adapter aux montants plus ou moins voilés et les redresser au moment du vissage sur les lisses. Pour cela le marteau à ergot est d’une aide indispensable. On place la 1ère vis, puis on l’utilise en levier afin de placer le montant au trait et visser la 2ème. A.1 = 1705 mm

1730 mm

C.1 = 1635 mm

C.2 = 1730 mm 6210 mm

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C.3 = 1475 mm

C.3’ = 1225 mm


III-RÉALISATION

DE LA STRUCTURE D’UNE OSSATURE BOIS ISSUE DE FILIÈRES LOCALES 12. Fabrication

des éléments en ossature bois pour une structure ossature plate forme (suite)

Les vis (ou les pointes) servant à l’assemblage des montants doivent être positionnées au tiers de la hauteur du bois afin d’éviter tout éclatement. Pour placer les montants intermédiaires et les traverses nous transférons parfois le panneau au sol sur cales afin d’avoir plus de mobilité. Avant de les placer de manière définitive, il faut impérativement contrôler une dernière fois des dimensions du cadre et régler les diagonales de façon à ce que celles-ci soient égales : c’est l’assurance d’un équerrage correct. Les traverses servent pour les grands panneaux, elles sont placées à mi-hauteur et positionnées en quinconce afin de pouvoir les visser correctement. Les traverses redressent les bois courbes et assurent une bonne rigidité au panneau. Une fois l’ensemble des montants et traverses vissés nous pouvons passer à la pose du voile travaillant. La pose des panneaux de contreventement se fait en suivant des règles strictes dictées par le DTU 31.2. Nous utilisons ici de l’OSB 9 mm et un cloueur pneumatique avec des pointes dentelées de 50 mm afin que celles-ci pénètrent de plus de 35 mm dans les montants d’ossature, comme le préconise le DTU. Les panneaux doivent recouvrir la totalité de la hauteur du cadre et les joints sont placés au niveau d’un montant intermédiaire avec un jour de 2/3 mm afin de permettre le travail du bois. Dans notre cas, les voiles travaillant doivent aussi dépasser de 45 mm en partie haute et basse afin d’assurer la solidarité avec la lisse d’ancrage et la lisse de chaînage. Les panneaux sont découpés à l’aide d’une scie plongeante avec règle intégrée après avoir été présentés sur le cadre et précisément marqués. Le clouage doit suivre une règle simple mais primordiale : une pointe tous les 15 cm pour les montants extérieurs et les lisses, une pointe tous les 30 cm pour les montants intermédiaires et traverses. Les pointes doivent être placées à plus de 1 cm du bord du bois pour éviter l’arrachement.

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Doublage isolant en panneaux ossature bois et laine de bois

- Passerelles à St-Jean-de-Védas Équipes/durée variable Matériel / Matériaux - Montants d’ossature 95*45 / 120*45 mm (Douglas & sapin) - Voiles OSB 9 mm - Laine de bois - Frein vapeur - Agrafeuse & scotch - Scie Alligator - Couteau à laine - Cloueur pneumatique - Perceuse / Visseuse - Vis & clous galvanisés - Scie à Onglet radiale - Scie plongeante & règle - Marteau de charpentier (avec ergot) & Maillet - Serre-joints


Nous avons donc appliqué cette méthode pour la réalisation de chaque panneau puis attaqué le remplissage entre les montants avec de la laine de bois de 10 cm d’épaisseur. La laine de bois est découpée à l’aide d’une scie alligator ou bien simplement d’un couteau à laine. Elle est dimensionnée de manière à ce qu’elle soit le plus ajustée possible à son cadre. Nous avons ensuite procédé à un montage à blanc absolument nécessaire pour le repérage des erreurs, la réalisation des ajustement et le marquage des panneaux pour faciliter le montage final. La pose du frein vapeur a été anticipée afin que le montage sur site soit le plus rapide possible. Il est posé avec une agrafeuse puis sera scotché afin d’assurer l’étanchéité. 1235 mm 1500 mm

Enfin, pour des raisons structurelles ou bien de contraintes du bois, plusieurs panneaux ont dû comporter des singularités comme par exemple des écharpes ou bien des doubles traverses. Dans le cas de ce projet les panneaux ne sont pas structurels et le budget est restreint. Nous en avons donc profité pour utiliser beaucoup de chutes de panneaux OSB ainsi que des chutes de laine de bois pour l’isolation. Bien qu’intéressant pour diminuer la quantité de déchets du centre Passerelles, ce geste donne un effet de "rapiéçage" et détériore les qualités intrinsèques aux panneaux (structurelles et thermiques), ce qui doit être absolument proscrit dans le cadre d’un projet où la responsabilité est engagée vis-à-vis d’un client.

1730 mm

1500 mm

SAS.1

- 20 -

2385 mm

2425 mm

2385 mm

2385 mm

C.2


III-RÉALISATION

DE LA STRUCTURE D’UNE OSSATURE BOIS ISSUE DE FILIÈRES LOCALES 13. Implantation d’un bâtiment à ossature bois

Extension d’un atelier en système ossature bois

Le projet consiste en la construction d’un local isolé réalisé en structure ossature bois pour l’extension d’un atelier. L’objectif principal du projet était de développer plus d’espace en restant mitoyen au local existant et en prolongeant sa pente de toiture. Avant la phase chantier, j’ai réalisé la conception du projet, son dessin général et la constitution du dossier de déclaration préalable de travaux. Une fois le lot maçonnerie terminé nous avons pu attaquer le chantier bois en commençant par réceptionner la livraison, faire la prise de côtes nécessaire à l’implantation, et préparer le débit. Le nouveau local s’implante au pied d’une pente, et le terrain étant positionné sur des sols très argileux, il fallait s’assurer de bien protéger l’ossature bois. C’est donc pour des raisons de risques liés à l’écoulement de l’eau que nous avons fait poser Façade SUD un sousbassement maçonné d’une hauteur de bloc à bancher. Par conséquent la lisse d’ancrage va devoir s’implanter sur ce sousbassement. Pour cela nous contrôlons d’abord la qualité de l’arase afin d’anticiper les écarts de niveau. Dans notre cas les maçons avaient bien fait leur travail. Nous avons constaté moins de 2 mm de creux par mètre linaire, comme recommandé dans le DTU 31.2. Nous avons donc pu commencer à implanter la lisse d’ancrage.

- Lino Lelièvre (Charpentier - couvreur) à St-Vincent-de-B. 2 jours - 2 personnes Matériel / Matériaux - Cordex & mètre - Niveau / fil à plomb - Équerre - Scie égoïne - Marteau de charpentier - Serre-joints - Scie à Onglet radiale - Scie plongeante - Perforateur électrique - Goujons d’ancrage - Cloueur pneumatique - Perceuse / Visseuse - Montants d’ossature 120*45 mm (sapin) - Bande anti-capillarité - Pointes torsadées - Visserie zinguée

Limite de Parcelle

Mur ossature bois avec finition bardage bois

Surface intérieure = 23.9 m²

Existant = 15 m²

Mur existant en maçonnerie avec enduit de chaux

Limite de Parcelle

Maison = 147 m²

N

Date :

Projet : Construction de l'extension d'un abri de jardin. 43 chemin du Poulaillou, les Combes n°3, 34730 St Vincent de B.

DP

Plan

DP 4

échelle: 1 / 100 e

Coupe transversale

Mur ossature bois avec finition bardage bois

Surface intérieure = 23.9 m²

Existant = 15 m²

Mur existant en maçonnerie avec enduit de chaux - 21 Maison


Dans un premier temps, nous tapons des traits de cordex sur l’arase du sous-bassement afin de placer correctement l’ossature, pour anticiper les lattage et contre-lattage de façon à positionner le plan de pose du bardage en débord de la maçonnerie. Ces tracés nous permettent aussi de contrôler l’équerrage général de l’implantation en appliquant la technique du trait carré. Nous plaçons alors les bandes anti-capillarité pour protéger la semelle d’assise des remontées d’humidité. Ensuite nous positionnons les lisses d’un seul tenant sur chaque longueur d’assise afin d’assurer le chaînage en partie basse. La lisse d’ancrage est fixée à l’aide de goujons à expansion en 10*160 mm, répartis environ tous les 70 cm (le DTU préconise de ne pas dépasser 1,0 m entre les points d’ancrage). Pour les mettre en place on pré-perce d’abord la lisse puis on utilise le perforateur pour contre-percer les trous dans le sous-bassement en agglo banchés. On frappe ensuite les goujons au marteau avant de bien les serrer avec rondelle et écrou.

La technique d’ossature bois employée ici pour monter la partie basse des murs n’est pas conventionnelle au vu des normes en vigueur. Cependant, le charpentier avec qui je travaillais sur le chantier l’avait appris en exerçant dans d’autres entreprises et avait donc pu éprouver plusieurs fois déjà son efficacité. Au vu de la taille réduite de l’ouvrage il n’y avait en effet rien à craindre. Cette technique permet de construire des structures ossature bois de faible importance sans pré-fabrication, avec un montage in situ rapide et efficace. Elle consiste donc en l’utilisation d’entretoises en bois d’ossature pour le calage et le clouage des montants que l’on fixe directement à la lisse d’ancrage. Ces entretoises sont débitées de façon à régler le rythme des montants tous les 60 cm. Une fois le premier montant placé, on avance en clouant d’abord l’entretoise à la lisse d’ancrage, puis on vient appuyer le montant contre l’extrémité de l’entretoise afin de le clouer lui aussi. L’aplomb des montants sera réglé au moment de la pose de la lisse haute. Nous avons utilisé ici des pointes torsadées en acier zingué de 90 mm afin de pénétrer de 45 mm dans le second bois.

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III-RÉALISATION

DE LA STRUCTURE D’UNE OSSATURE BOIS ISSUE DE FILIÈRES LOCALES 13. Implantation d’un bâtiment à ossature bois (suite) À la manière d’une construction à étages, la hauteur de la première rangée d’ossature a été déterminée par celle du plus petit mur de la structure. Dans notre cas, c’est le mur sud-ouest situé tout en bas du rampant de toiture. L’idée était de gagner au maximum d’espace sans avoir à réaliser de permis de construire, et tout en prolongeant la pente de toiture existante, ce qui nous a amené à réaliser un mur assez bas. La partie du fond de l’atelier sera donc dédié à de l’espace de stockage. La hauteur de cette première lisse haute nous a donc été donnée suite au calcul de la pente de toit projetée sur la nouvelle largeur de l’atelier. En effet, cette ligne de pente, en croisant la projection verticale de la semelle d’assise, nous a donné un point de référence pour le niveau bas de la nouvelle toiture. Afin de préserver au mieux la pente existante et d’assurer une continuité visuelle correcte entre ancienne et nouvelle toiture, ce calcul a dû être réalisé avec beaucoup d’attention (prise en compte des différentes épaisseurs de toiture : chevrons, fibre de bois, lattage, contre-lattage, tuiles...) Nous réalisons donc la ceinture de l’édifice en ossature bois d’une hauteur de 1,52 m (sous-bassement compris). La lisse haute des panneaux est placée d’un seul tenant avec les emplacements de montants déjà tracés. Chaque montant est alors redressé, mis d’aplomb et cloué au trait sur la lisse haute.

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Extension d’un atelier en système ossature bois

- Lino Lelièvre (Charpentier - couvreur) à St-Vincent-de-B. 2 jours - 2 personnes Matériel / Matériaux - Cordex & mètre - Niveau / fil à plomb - Équerre - Scie égoïne - Marteau de charpentier - Serre-joints - Scie à Onglet radiale - Scie plongeante - Perforateur électrique - Goujons d’ancrage - Cloueur pneumatique - Perceuse / Visseuse - Montants d’ossature 120*45 mm (sapin) - Bande anti-capillarité - Pointes torsadées - Visserie zinguée


Une fois la première rangée d’ossature montée, nous attaquons le dessin des panneaux des murs pignons. Pour ceux-là nous traçons une épure sur la dalle à l’aide du cordex, à la manière d’un dessin de ferme traditionnelle. Nous posons d’abord notre trait carré, puis nous reportons la pente de toiture en partant de la hauteur de la muralière par rapport à la lisse haute des premiers panneaux. Nous traçons l’ensemble des axes puis nous reportons les épaisseurs. Nous re-vérifions enfin les dimensions générales du dessin afin de le valider définitivement. La première épure réalisée, nous attaquons le débit des bois pour ensuite venir les présenter sur trait et procéder au montage. À ce moment là il faut faire attention de ne pas marcher sur les traits afin de conserver l’épure en bon état.

qui forment ainsi une poutre. Ces panneaux sont finalement levés à l’épaule, étayés, puis solidarisés aux panneaux inférieurs par des tirefonds en 8*90 mm tous les 60 cm. Sur ce chantier, la finalisation de l’ossature bois est passée aussi par la réalisation de la charpente. En effet, les voiles travaillant en OSB de 9 mm auraient complexifié la mise en place des pannes, celles-ci devant être réglées in situ. Des contreventements temporaires sont donc posés et les panneaux d’OSB seront fixés après la mise hors d’eau du chantier.

Le deuxième pignon est différent, cependant nous réutilisons l’épure de la première pour conserver exactement le même profil. Ce pignon est divisé en deux panneaux à cause de la cassure d’angle du plan de l’atelier, elle-même due à la présence d’un genévrier. Le panneau principal est celui qui accueille le linteau de la porte d’entrée. Celui-là doit être particulièrement renforcé car il supporte une des pannes de la toiture (cette situation vient de difficultés dans la conception vis-à-vis des usages, des hauteurs et des portées). Les jambages ont donc été triplés et le linteau réalisé avec quatre bois contre-cloués

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III-RÉALISATION

DE LA STRUCTURE D’UNE OSSATURE BOIS ISSUE DE FILIÈRES LOCALES 15. Réalisation d’une charpente simple en bois (pannes sur mur pignon et chevrons)

La réalisation de cette charpente s’est déroulée dans la foulée de la construction ossature bois de l’atelier. Pour des raisons d’organisation et de planning, la toiture a été réalisée avant la pose de l’OSB (nécessité de mettre le chantier hors d’eau à cause de la météo menaçante, présence du charpentier...). Par conséquent nous avons disposé des tasseaux diagonaux afin d’assurer un contreventement temporaire des panneaux. L’extension de cet atelier demandait de gérer correctement le raccord des toitures. Pour cela, la pose de la muralière a été la première étape de l’implantation de la structure (avant ossature). Sa mise en place a été réalisée en calculant l’épaisseur de la nouvelle toiture afin de déterminer la hauteur de la muralière par rapport à la toiture existante. Nous l’avons donc implanté 62 mm plus bas que les chevrons existants (prise en compte de l’épaisseur des panneaux de fibre de bois pare-pluie (35mm) et du contre-lattage (27mm) afin que les tuiles restent sur le même plan de rampant). La muralière est réalisée avec un bois d’ossature délardé sur toute sa longueur afin d’accueillir correctement les nouveaux chevrons. Le délardement est réalisé à la scie circulaire avec l’angle de pente de la toiture. La muralière est enfin fixée à la maçonnerie existante à l’aide de chevilles à frapper en 8*120 mm réparties tous les 30 cm.

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Extension d’un atelier en système ossature bois

- Lino Lelièvre (Charpentier - couvreur) à St-Vincent-de-B. 1 journée - 3 personnes Matériel / Matériaux - Poutre contre-collé 12*28 cm (épicéa) - Chevrons 6*8 cm (sapin) - Montants d’ossature 120*45 mm (sapin) - Liteaux 27*40mm (sapin) - Marteau de charpentier - Cordex & mètre - Niveau à bulle - Équerre - Fausse-équerre - Scie égoïne - Scie à Onglet radiale - Scie circulaire - Perceuse / Visseuse - Visserie zinguée


L’installation des pannes intermédiaires a été délicate à cause des contraintes de conception. L’accès aux montants des panneaux d’ossature était nécessaire pour ajuster le niveau horizontal des poutres et poser les renforts verticaux. Nous les avons positionné et réglé de hauteur sans engin de levage. Les pannes ont été posées à dévers afin de rester dans le style de celles du local existant. Les poutres étant en épicéa contre-collé, la règle du "coeur au soleil" ne s’applique pas. Cependant il est important d’orienter la face convexe de façon à anticiper la flexion. Des renforts d’ossature ont été posés à l’aplomb des pannes afin d’assurer une bonne reprise des charges de toiture.

Les sorties de pannes sont laissées apparentes de plus nous y pratiquons une découpe esthétique à 45°. Elles seront protégées par le débord de toiture de 30 cm et par le bandeau de rive. Une fois les pannes réglées de niveau, nous attaquons la pose du chevronnage en commençant par indiquer leurs emplacements à l’aide du cordex. Nous posons ensuite la partie basse du chevronnage. En effet, les chevrons étant trop courts, un assemblage avec coupe en sifflet simple est nécessaire. Il est réalisé au droit d’une des pannes intermédiaires. Les chevrons y sont vissés entre eux et dans la panne avec des vis de 6*120 mm.

Raccord des chevrons avec coupe en sifflet simple, vissés à la panne intermédiaire avec des vis de 6*120 mm

Raccord des chevrons en doublage, solidarisés et vissés à la panne muralière avec des vis de 6*120 mm

Panne muralière

Panne intermédiaire On voit ici le détail du raccord des chevrons avec le décalage de 62 mm pour conserver les tuiles sur le même plan de rampant

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III-RÉALISATION

DE LA STRUCTURE D’UNE OSSATURE BOIS ISSUE DE FILIÈRES LOCALES 15. Réalisation d’une charpente simple en bois (pannes sur mur pignon et chevrons)

- (suite)

La liaison entre ancien et nouveau chevronnage a été réalisée simplement par un décalage de la trame existante. L’axe des nouveaux chevrons a donc été décalé d’une épaisseur, ceux-ci "doublent" donc les existants sur l’ensemble de l’ancienne dépassée. Nous solidarisons enfin les deux bois par deux vis de 8*100 mm placées de part et d’autre. De plus nous fixons tous les nouveaux chevrons à la panne muralière en vissant par dessus avec des vis de 8*120 mm. Une fois les extrémités des chevrons assemblées et fixées, nous vissons l’ensemble à chaque croisée de panne avec les mêmes vis de 8*120 mm en vérifiant leur placement au trait de cordex. Les sorties de chevrons sont recoupées sur place, y compris dans l’angle biais du bâtiment. Nous déterminons d’abord la dépassée de toiture voulue, ici 30 cm, puis tapons un trait de cordex sur toute la longueur. Ce trait sert de repère pour reporter ensuite la coupe d’aplomb à l’aide de la fausse-équerre. Nous réalisons ces découpes à la scie japonaise afin d’être le plus propre possible. Cette méthode permet d’assurer un alignement parfait des sorties de chevrons sur lesquelles se fixe ensuite le bandeau de rive. Pour finaliser le chevronnage nous plaçons ensuite des entretoises de même section qui ferment la structure en partie basse.

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Extension d’un atelier en système ossature bois

- Lino Lelièvre (Charpentier - couvreur) à St-Vincent-de-B. 1 journée - 3 personnes Matériel / Matériaux - Poutre contre-collé 12*28 cm (épicéa) - Chevrons 6*8 cm (sapin) - Montants d’ossature 120*45 mm (sapin) - Liteaux 27*40mm (sapin) - Marteau de charpentier - Cordex & mètre - Niveau à bulle - Équerre - Fausse-équerre - Scie égoïne - Scie à Onglet radiale - Scie circulaire - Perceuse / Visseuse - Visserie zinguée


À ce moment précis la partie gros oeuvre de la charpente est terminée, cependant il nous restait quelques finitions à faire mais aussi et surtout à couvrir. En effet la charpente est difficilement dissociable de la couverture car on essai en général de ne pas exposer les bois de structure aux intempéries. Dans notre cas la journée était déjà bien avancée cependant la météo annonçait de la neige pour le lendemain. Même si ce genre d’événement est rare dans l’Hérault, nous avons préféré ne pas prendre de risque et continuer jusqu’au soir afin de réaliser au moins la mise hors d’eau. Nous avons donc posé les panneaux de fibre de bois et le pare pluie jusqu’à la nuit. Nous avons bien fait car le lendemain sont tombés 30 cm de neige...

Cas particulier dans ce projet : l’ossature bois n’a pas été préfabriquée et l’installation des panneaux de contreventement a été faite après la pose de la charpente. Finalement cette décision a plus été un avantage pour l’organisation du chantier. De plus il n’y a eu aucun désordre structurel grâce à la pose anticipée de contreventements temporaires. L’isolation, le pare-vapeur et l’OSB ont pu être posés par l’habitant, tranquillement et à l’abri de l’eau. Ce système n’est peut-être pas dans les normes ossature bois, cependant il ne présente aucun risque dans le cas d’une petite construction et a de nombreux avantages. Deux semaines après le chantier bois, nous réalisons la couverture en tuiles canal, les bandeaux de rive et la zinguerie.

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IV-RÉALISATION

OU REPRISE D’UNE ISOLATION ÉTANCHE À L’AIR ET À L’EAU AVEC DES MATÉRIAUX BIO OU GÉOSOURCÉS 18. Application des enduits

Réalisation d’un enduit terre crue

Les enduits font partie du second oeuvre et des finitions, ils ont à la fois un intérêt technique et esthétique : ils créent une couche de protection aux murs (étanchéité, protection au feu,...) et prennent aussi l’allure qu’on souhaite leur donner pour habiller nos façades. Ils peuvent être réalisés avec divers matériaux (terre, plâtre, chaux,...) qui ont chacun leurs particularités. En plus d’être constitués exclusivement de matériaux naturels non-transformés, les enduits terre ont pour avantage d’être de très bons régulateurs hygrothermiques. Ils sont réalisés avec comme seul liant de l’argile qui doit être testé en amont afin de maîtriser les mélanges, du sable à granulométrie contrôlée, et des fibres éventuellement. Les enduits sont généralement réalisés en 3 passes : le gobetis pour réaliser une surface d’accroche au support, le corps d’enduit (ou renformis) qui va donner l’épaisseur et lui conférer ses propriétés physiques, et enfin la finition qui crée une peau de protection et qui donne l’esthétique finale de la paroi. Pour réaliser correctement ces étapes on peut se référer au Guide de bonnes pratique (GBP). Dans notre cas nous avons réalisé un ensemble de tests d’enduits à vocation pédagogique sur différents supports présents dans le centre de formation. Nous avons donc pu essayer différents mélanges sur des supports tels que : les blocs de béton, les bottes de paille, les panneaux de bois, la canisse. Dans un premier temps, une analyse précise du support doit être réalisée afin de s’assurer qu’il est sain et ne présente aucunes pathologies. Ici nous avons dû décroûter et nettoyer de nombreux supports qui comportaient déjà des enduits. Ensuite nous procédons à la préparation de la barbotine d’argile de la même façon que précédemment expliqué pour la terre banchée (trempage, malaxage et test de texture). Dès lors nous préparons le mélange pour gobetis à la bétonnière avec une proportion de 1 seau de barbotine pour 2 seaux de sable 0/4. Après dépoussiérage et mouillage du support, nous appliquons le gobetis par projection à la truelle jusqu’à remplissage total de la zone.

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- Passerelles à St-Jean-de-Védas Matériel / Matériaux - Argile - Sable 0/4 et 0/2 - Chenevotte - Mouilleur - Truelle & Langue de chat - Taloche & Platoir - Fil à plomb - Règle de maçon - Brouette / seau / auge - Chevillette de maçon - Malaxeur - Colle à carrelage - Peigne à colle


Le gobetis doit être uniforme et régulier, sans surcharge, afin de constituer une bonne accroche pour le corps d’enduit. Le temps de séchage est variable en fonction des supports et du taux d’humidité de la paroi. Il faut donc attendre le séchage uniforme du gobetis en contrôlant son aspect. Le GBP estime que l’ont peut passer à la couche suivante lorsque "la surface présente une coloration uniforme sans trace d’humidité plus foncée".

Pour la réalisation du corps d’enduit nous réalisons d’abord la procédure de validation de la composition. Pour cela nous nous basons sur le tableau présenté dans le GBP en l’adaptant à nos attentes. Ces tests consistent en la réalisation de carrés d’enduits de 25x25cm et de 4x5cm pour chaque mélange afin d’observer leur séchage et de vérifier leur tenue au cisaillement. Nous analysons le comportement de chaque essais et les testons avec une charge de 2kg.

Test - A

Test - B

Test - D

1

-

1 volume de terre + 20 % de fibre

1 volume de terre + 40 % de fibre

2

1 volume de terre + 2 volumes de sable 0/4

1 volume de terre + 2 volumes de sable 0/4 + 20 % de fibre

1 volume de terre + 2 volumes de sable 0/4 + 40 % de fibre

3

1 volume de terre + 2 volumes de sable 0/2

1 volume de terre + 2 volumes de sable 0/2 + 20 % de fibre

1 volume de terre + 2 volumes de sable 0/2 + 40 % de fibre

4

1 volume de terre + 3 volumes de sable 0/4

1 volume de terre + 3 volumes de sable 0/4 + 20 % de fibre

1 volume de terre + 3 volumes de sable 0/4 + 40 % de fibre

5

1 volume de terre + 3 volumes de sable 0/2

1 volume de terre + 3 volumes de sable 0/2 + 20 % de fibre

1 volume de terre + 3 volumes de sable 0/2 + 40 % de fibre

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IV-RÉALISATION

OU REPRISE D’UNE ISOLATION ÉTANCHE À L’AIR ET À L’EAU AVEC DES MATÉRIAUX BIO OU GÉOSOURCÉS 18. Application des enduits (suite)

Réalisation d’un enduit terre crue

Les tests sont effectués sur l’ensemble des supports, notamment sur les panneaux de bois et sur le plâtre où l’accroche a été réalisée avec de la colle à carrelage peignée, ou bien de la colle à papierpeint associée à du sable 0/4 (peu concluant). Après analyse des fissurations, du décollement, de la friabilité et de la résistance à l’arrachement, le mélange finalement retenu est constitué de 1 volume de barbotine pour 3 volumes de sable 0/4, le tout fibré à 40% du volume total. La fibre sert d’armature, elle améliore le comportement de l’enduit face au retrait et à la fissuration. La première étape pour l’application du corps d’enduit est la réalisation des nues (ou cueillies). Ces bandes verticales constitueront la référence d’épaisseur ainsi que les guides d’appui pour dresser le corps d’enduit avec la règle de maçon. Elles sont réalisées en amont afin qu’elles aient le temps de sécher, environ tous les 1,5 m. On mouille le support pour projeter ensuite le mélange à la truelle et le serrer à la taloche.

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- Passerelles à St-Jean-de-Védas Matériel / Matériaux - Argile - Sable 0/4 et 0/2 - Chenevotte - Mouilleur - Truelle & Langue de chat - Taloche & Platoir - Fil à plomb - Règle de maçon - Brouette / seau / auge - Chevillette de maçon - Malaxeur - Colle à carrelage - Peigne à colle


On utilise la règle de maçon et le fil à plomb pour d’abord créer un sillon repère à l’aplomb. Ce sillon nous permet d’aller plus vite dans le talochage, tout en restant bien droit : on serre le reste de la matière pour qu’elle rejoigne la profondeur du sillon. Pour finir Il faut contrôler l’épaisseur, la planéité et l’aplomb des nues afin de corriger les éventuels défauts, puis tailler les bords en biseaux avec la règle et la truelle de façon à préparer correctement la liaison avec le corps d’enduit. Lorsqu’on veut aller vite et que le support le permet, il est aussi possible d’utiliser des chevillettes de maçon afin de caler des règles amovibles qui feront office de nues. L’épaisseur choisie ici pour le corps d’enduit est de 15 mm. Il est important de dimensionner les couches en fonction de la taille du sable utilisé. En effet, l’épaisseur de la couche doit mesurer au minimum 3 fois la taille des plus gros grains. Pour les panneaux rigides nous décidons d’être le plus fin possible, c’est-à-dire 12 mm pour du sable 0/4. Dans tous les cas, le GBP préconise une épaisseur minimale de 5 mm pour le corps d’enduit. Le corps est donc dressé en 4 gestes principaux : mouillage du support, projection du mélange à la truelle, répartition avec taloche

puis règle métallique appuyée sur les nues, et enfin serrage à la taloche ou au platoir. L’étape du serrage est importante car elle a pour effet de rapprocher les grains constitutifs du mélange, et donc d’augmenter la cohésion de l’enduit et sa tenue dans le temps. Afin de garantir une bonne accroche pour la couche de finition il faut s’assurer de laisser le support "ouvert". Pour cela on revient le gratter légèrement après un petit temps de prise, ou bien on le raye avec un peigne ou une spatule de carreleur. La couche de finition est réalisée avec un grain plus fin. Pour des raisons seulement esthétiques nous décidons de ne pas utiliser de fibres. Nous utilisons ici un mélange à 1 volume de barbotine pour 4 volumes de sable 0/2, ce qui fait que la couche appliquée doit recouvrir le corps d’au moins 6 mm. La technique d’application est la même que pour le corps, cependant dû à l’absence de nues il faut contrôler plus souvent les zones de creux avec la règle. Le serrage final est très important, il est réalisé avec le platoir métallique et permet de faire de belles courbes. L’enduit est terminé, son séchage total dépend alors du lieu et des conditions climatiques.

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IV-RÉALISATION

OU REPRISE D’UNE ISOLATION ÉTANCHE À L’AIR ET À L’EAU AVEC DES MATÉRIAUX BIO OU GÉOSOURCÉS 19. Pose des parements et bardages

Réalisation d’un bardage en douglas pour un abri extérieur

Ce chantier s’inscrit dans la continuité du projet présenté pour la compétence "lecture du plan et implantation" en page 7. Suite au levage de la structure poteaux-poutres nous avons dû réaliser un bardage sur les façades nord-ouest et sud-ouest pour protéger l’abri des vents principaux. Dans la continuité de la structure et pour des raisons de durabilité le bardage est réalisé en douglas brut. L’avantage de ce bois est qu’il est naturellement classe 3 et donc n’a pas besoin de subir de traitement. La réalisation de ce bardage a suivi un procédé plus élaboré qu’une simple pose de lames vissées sur lattage, j’ai donc pu expérimenter une nouvelle technique et de nouvelles machines. En effet ce bardage a été réalisé avec un système de cadres en section 10*10 cm rainurés dans la longueur et dans lesquels se glissent les planches de douglas. Ces cadres sont d’abord mis en place à l’intérieur de la structure avant d’accueillir les lames de bardage assemblées en rainure et languette. L’avantage de ce système est qu’il est rapide de pose, il utilise peu de vis sur les lames, ce qui les rend facilement démontables et réemployables. Le fait que les extrémités soient tenues dans une rainure diminue encore le travail du bois. D’autre part l’esthétique de ce bardage est intéressante. La première étape a donc été la prise de côtes sur la structure récemment levée afin de préparer le débit des cadres. Une fois les mesures notées au propre, nous sommes allés dans l’atelier menuiserie de l’entreprise afin de commencer la préparation. L’équipement de l’atelier nous a fait gagner beaucoup de temps et de confort dans le travail. J’ai donc réalisé l’ensemble des coupes de longueur à la scie à format, une machine qui permet de couper de grandes pièces avec beaucoup de précision. Ensuite nous avons réalisé les rainures longitudinales à l’aide d’une toupie sur table. Cet outil demande un réglage de précision mais offre un impressionnant panel de possibilités.

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- Atticora (Constructeur) à La Mure 1,5 jours - 2 personnes

Matériel / Matériaux - Planches rainurées 27*200 mm (douglas) - Poteaux carrés 100*100 mm (douglas) - Vis zinguées 6*140 mm -Vis inox 5*50 mm - Perceuse & Visseuse - Niveau à bulle & mètre - Scie à Onglet radiale - Scie plongeante - Ponceuse - Déligneuse - Scie à format - Toupie à bois sur table - Marteau de charpentier - Ébauchoir


Grâce à la toupie, le rainurage a été réalisé très rapidement et nous avons pu passer directement au montage. L’assemblage des cadres était relativement simple cependant il nous a demandé quelques ajustements manuels afin d’avoir un rendu parfait. En effet, la section des poteaux de la structure est de 16*16 cm et les aisseliers de 8 cm d’épaisseur sont placés affleurant côté intérieur des poteaux. Par conséquent, pour que les cadres de section 10*10 cm soient affleurant du côté extérieur, il a fallu tailler des mi-bois de 2 cm de profondeur reprenant le profil des aisseliers. Après avoir pris les marques en présentant directement les pièces à leur emplacement, les mi-bois ont été tracés à l’équerre puis réalisés à la scie plongeante et à l’ébauchoir. Une fois les mi-bois terminés, nous avons pu finaliser l’assemblage tout en reportant celui de la traverse haute à plus tard, afin de laisser l’accès aux rainures. La traverse basse est surélevée pour anticiper la hauteur de la future terrasse.

Une nouvelle phase de prise de cotations a été nécessaire pour réaliser le débit des planches de bardage. Celui-ci a été réalisé sur place avec la scie à onglet sur pieds. Cette scie de la marque Dewalt a la particularité d’avoir un capot qui, lorsqu’on le rabaisse, sert de plateau pour se servir de la scie à onglet comme d’une déligneuse. Cette option nous a permis de pouvoir déligner de hauteur la dernière planche à glisser sans faire d’aller-retour à l’atelier. Les planches sont donc glissées les unes après les autres dans les rainures des cadres et solidarisées à ceux-ci avec une vis inox de part et d’autre. Cette vis est ensuite cachée par la planche du dessus. Nous veillons à ce que les rainures et languettes des planches s’emboîtent correctement. Une fois la dernière planche délignée pour l’ajuster de hauteur, puis posée, nous refermons les cadres avec les traverses hautes en 10*10 cm. Le bardage est fini. Nous avons relevé que les lames utilisées ici contenaient un peu trop d’aubier pour un usage en extérieur. La durabilité en sera altérée.

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CONCLUSION Bien que légèrement perturbée par les divers événements en cette difficile année 2020, la formation OPEC m’aura apporté de nombreuses ressources complémentaires à ma formation initiale. Je me sens aujourd’hui plus à même d’envisager un chantier de construction bioclimatique dans sa globalité, prenant en compte l’ensemble des problématiques logistiques et des points d’attention majeurs auxquels on ne peut déroger. Ainsi, je me rends de mieux en mieux compte de l’importance du savoir-faire face à la seule connaissance. Malgré l’absolue nécessité de la pratique – qui souvent tend à manquer dans une formation si dense et si courte – le bagage théorique est aussi important dans un cycle d’apprentissage. C’est donc rassurant de voir que des règles professionnelles se constituent de plus en plus vite, et de savoir que nous avons désormais accès à autant de ressources documentaires. Que ce soit au centre ou bien en stage, les rencontres que j’ai pu faire le long de cette formation me poussent à croire que je garderai contact avec nombre d’entre eux/elles, que ce soit dans un cadre professionnel ou bien personnel. Les stages que j’ai eu l’opportunité de faire (pierre sèche puis charpente/menuiserie) m’ont fait découvrir différents aspects de l’entreprise, et m’ont sérieusement fait réfléchir sur ma manière d’exercer demain. Je ressors donc convaincu, toujours avec l’envie d’allier conception et construction, toujours aussi dans une démarche bioclimatique et collective. L’idée de travailler en coopérative avec d’autres artisan·e·s et concept·rice·eur·s – engagé·e·s dans la transition – est un projet professionnel dans lequel je vais m’engager et qui me réjouit déjà. C’est donc dans cet état d’esprit que je vais poursuivre avec un CAP charpente, afin de perfectionner mes connaissances en structure bois, mais cette fois-ci en alternance de façon à m’insérer dés lors dans l’activité professionnelle.

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Valentin Garcia - OPEC 2020

Passerelles formation 11 Rue St Exupery 34 430 Saint-Jean-de-Védas Financeurs Fond social européen Région Occitanie-Pyrénnées-Méditerrannée



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