ROMANTISME: LES GRANDS

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HISTOIRE (1830-1848): LA MONARCHIE DE JUILLET Ecritures 2 p. 18 La Monarchie de Juillet (1830-1848) est proclamée le 9 août 1830 après les émeutes dites des « Trois Glorieuses » et elle succède en France à la Restauration. La branche cadette des Bourbons, la maison d'Orléans, accède alors au pouvoir. Louis-Philippe Ier n'est pas sacré roi de France mais intronisé roi des Français.

Son règne, commencé avec les barricades de la Révolution de 1830, s'achève en 1848 avec la naissance de la Seconde République.

HISTOIRE (1848-1851): LA SECONDE RÉPUBLIQUE Ecritures 2 p. 19 La crise économique, due aux mauvaises récoltes de 1845 et 1846, porte les Français à vivre une crise profonde. Il y a des manifestations contre le régime de la Monarchie de Juillet. Il y a une autre Révolution, la Seconde Révolution (la première Révolution

La Seconde République, aussi appelée Française est en 1789). Deuxième République, est le régime politique de la France du 24 février 1848, date de la proclamation provisoire de la République à Paris, jusqu'au 2 décembre 1851, lors du coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte, qui porte au Deuxième Empire. La Deuxième République est un régime très bref (3 ans), mais c’est le régime qui applique pour la première fois le suffrage universel masculin en France et abolit définitivement l'esclavage dans les colonies françaises.

VICTOR HUGO

Ecritures 2 p. 46-47

Chef de file du Romantisme, présent dans les luttes politiques et sociales de son temps, guide des hommes vers le progrès spirituel et social, génie multiforme capable d'aborder tous les genres (drame, poésie, roman), tous les tons (lyrique, satirique, élégiaque...) et tous les thèmes, du plus futile au plus engagé: tel est Victor Hugo, l'écrivain qui a dominé le XIXe siècle par sa longévité et par sa fécondité littéraire. Victor Hugo se fait une très haute idée de la mission du poète qui est un homme engagé au service de ses semblables. Le poète est comme un phare qui guide les nations (CPR. Baudelaire 26


Correspondances poète comme voyeur), il est l'annonciateur de l'avenir, un voyant car c'est Dieu qui parle à travers lui. Le poète en des jours impies Vient préparer des jours meilleurs. Il est l'homme des utopies, Les pieds ici, les yeux ailleurs. C'est lui qui sur toutes les tètes, En tout temps, pareil aux prophètes, Dans sa main, où tout peut tenir, Doit, qu'on l'insulte ou qu'on le loue, Comme une torche qu'il secoue, Faire flamboyer l'avenir! [...] Peuple! Écoutez le poète! Écoutez le rêveur sacré! Dans votre nuit, sans lui complète, Lui seul a le front éclairé. Des temps futurs perçant les ombres, Lui seul distingue en leurs flancs sombres Le germe qui n'est pas éclos. Les Rayons et /es Ombres (1840).

BIOGRAPHIE Victor-Marie Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon, est un écrivain, dramaturge, poète, homme politique, considéré le fondateur du Romantisme français. Victor Hugo est né à Besançon en 1802 d'un père Lorrain Léopold Hugo, colonel, général d'Empire puis gouverneur. Tout jeune il accompagne son père dans ses déplacements de garnison. À quatorze ans, le futur poète écrivit sur un cahier d'écolier: «Je veux être Chateaubriand ou rien». À vingt ans, il publie un recueil d' Odes (1822), encore classique par sa forme mais plein d'audace, qui lui vaut une pension royale. Il le remaniera plus tard, sous le titre Odes et Ballades (1828). Après la disparition de sa mère en 1822, il épouse Adèle Foucher, son amie d'enfance qui lui donne quatre enfants. Il fonde le journal La Muse Française, le salon de l’Arsénal et le groupe romantique Cénacle. Avec la Préface de Cromwell (1827), il condamne les règles classiques d'unité de lieu et de temps, recommandation de l'unité d'action. En 1830, Hernani, donne à Hugo l'occasion de mettre lui-même en pratique ses principes : le drame romantique ne suit pas les règles aristoteliennes. . Hugo illustre ses théories au théâtre, avec des drames passionnés comme Ruy Blas (1838). L'éclatante révélation d’Hugo comme poète romantique commence en 1829 avec le recueil des Orientales, nourri d'images de la Grèce en flammes et de visions de villes espagnoles. Hugo n'a jamais vu l'Orient, mais il lit les récits des voyageurs. Dans les Feuilles d'automne (1831) et les Rayons et les Ombres (1840), s'affirment les thèmes majeurs de la poésie hugolienne: la nature, l'amour, le droit du rêve. En 1831 parait, Notre-Dame de Paris, qui met en scène un couple devenu mythique, Quasimodo et Esméralda. En 1833, Hugo rencontre Juliette Drouet, qui devait le suivre en exil et rester sa maîtresse dévouée pendant cinquante ans. Elu à l'Académie française en 1841, Victor Hugo est affecté, en 1843, par l'échec de son drame, les Burgraves, signe de la décadence du théâtre romantique, et surtout par la mort tragique de sa fille Léopoldine, noyée dans la Seine avec son mari. Le poète compose les Contemplations (1856), mais les événements politiques lui réservent d'autres tourments. Libéral et progressiste, Hugo n'accepte pas l'avènement de Louis-Napoléon Bonaparte par le coup d'État du 2 décembre 1851 et il s'exile «Je resterai proscrit, voulant rester debout» en Angleterre. Il continue, pendant ses dix-neuf ans d'exil, de vilipender Napoléon III tout en se consacrant à la littérature. 27


Poèmes de l'exil, Châtiments (1853), qu'il consacre à «Napoléon le Petit», circulent d'abord en contrebande en France et dénoncent les formules utilisées par Napoléon III pour justifier son coup d'État. Les Contemplations (1856) s'articulent autour de la terrible épreuve que fut la mort de sa fille. La Légende des siècles (1859) est le projet d'une épopée qui embrasse la totalité de l'histoire et dont les poèmes illustrent la suite des âges. Hugo publie ensuite les Misérables en 1862 accueilli avec enthousiasme par le public. Le titre Les Misérables désigne toutes les victimes d'un ordre social dont Hugo dénonce l’injustice à travers les personnages principaux, Fantine, Jean Valjean, Cosette, Marius, Gavroche. Hugo revient triomphalement en France en février 1870, il est élu député à la Constituante. Il a de vastes projets, abolition de la peine de mort, réforme de la magistrature, défense des droits de la femme, instruction obligatoire et gratuite, création des États-Unis d'Europe. Au bout d'un mois, désillusionné, il démissionne. Hugo devient alors une sorte de patriarche national des lettres. Il décède, le 22 mai 1885. Un cortège de plusieurs centaines de milliers de personnes suivra, jusqu'au Panthéon, où il repose. THEMES THEMES FONDAMENTAUX……………………………………………………………………. - Son humanité romantique: Hugo parle de sentiments universels comme l’amour, l’amour paternel, la douleur, la mort, la nature et la douleur. – Mission de l’écrivain : l’écrivain retrouve l’unité du monde et donc son sens à travers la littérature. Son engagement moral est celui de « peindre l’humanité sous tous ces aspects, histoire, fable, philosophie, religion et science (Légende des siècles).Donc l’écrivain est un guide, c’est un « voyant » dans la progression des hommes vers la justice et la vérité. Pour Victor Hugo l’écrivain est un mage qui doit guider le peuple : il est prophète de vérité (Il affirme : « Le poète doit marcher devant les hommes comme une lumière ») -Le culte de moi Hugo exprime les tourments du cœur et de l'âme. Hugo a une sensibilité forte, passionnée et mélancolique. - Manichéisme : comme chez Manzoni, chez Hugo il y a l’idée manichéiste du contraste du Bien et du Mal (CPR. Baudelaire : spleen et idéal) : il y a des contraire. Vie et mort, sublime et grotesque, ombres et lumière, réel et fantaisie. .-La création du roman historique et social : il introduit en France le roman historique (Notre-Dame de Paris). Avec Hugo il y a aussi la naissance du roman social. Il y a une attention vers les pauvres, l’éloge de la fraternité et l’idée de la rédemption morale et sociale des misérables dégrades par la société et la faim (Les Misérables CPR. ManzoniDickens). - -La -Dignité des pauvres et des misérables. Victor Hugo dans Les Misérables donne dignité humaine aux pauvres gens, aux misérables comme Manzoni dans Les Fiancés, raconte l’histoire d’un pauvre Jean Valjean et a une sensibilité vers les problèmes les maladies). sociaux (la faim, l’injustice, - Dieu et l’idée de la rédemption. Hugo a confiance en Dieu et croit à la rédemption des misérables et de tous les hommes. Il a une vision positive de la Providence au contraire de Vigny Amour pour le fantastique et le merveilleux (exotisme romantique CPR. Chateaubriand/Stendhal) Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris raconte l’histoire fantastique du bossu Quasimodo. Il recourt au merveilleux qui est une conception métaphysique du monde « plein d’âmes », puisque « tout vit » (Contemplations). Voilà l’idée d’un poète visionnaire. Amour pour la nature : la nature console l’homme - Critique à la peine de mort. Le premier de tous les combats de Victor Hugo, le plus long, le plus constant, le plus fervent, est sans aucun doute celui qu’il mène contre la 28


peine de mort (CPR. Siècle de Lumières Voltaire Lettre sur la tolérance/Beccaria). – Lutte à la misère : « Je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère » dit-il lors du Discours à l’Assemblée nationale du 9 juillet 1849. « Je vous dénonce la misère, qui est le fléau d’une classe et le péril de toutes […] - Recherche de paix et de tolérance : La toile de fond des combats de Victor Hugo est tissée d’une profonde aspiration à la liberté sous toutes ses formes. Il ne supporta aucune censure, aucune répression. Hugo est en faveur de la paix, son rêve est d’une Europe unifiée et il combat pour le respect des droits de l’homme. …………………………………………ŒUVRE…………………………………………… PREMIERES POEMES Victor Hugo a 20 ans quand il publie ses premiers poèmes. En reconnaissant en lui! « L’enfant sublime» du groupe du Conservateur littéraire, Chateaubriand lui confère dès le début le ròle de chef d'école. Les premières recueils poétiques, Odes et Ballades {1826) et Les Orientales (1828), révèlent le gout du jeune poète pour le rythme, le Moyen Âge, I ‘Orient, le pittoresque, mais aussi ses préoccupations politiques et ses idées sur la fonction du poète qui« doit marcher devant les peuples comme une lumière et leur montrer le chemin. » CLAIR DE LUNE Ecritures 2 p. 66

Analyse du texte Le poème Clair de lune est composé de 5 quatrains aux rimes embrassées. Nous retrouvons un caractère descriptif et informatif. Evocation d’une sultane à sa fenêtre intriguée par un bruit venant de la mer. Un exotisme de convention : Nous pouvons aborder la couleur locale :-> un Orient pittoresque : vers 3 « sultane » allusion à la vie de recluse « enfin livre » ; -> « djinn » vers 11 : esprit de l’air chez les arabes : connotation diabolique -> « sérail » : harem. Ce vocabulaire dévoile bien l’idée d’exotisme de convention car ce vocabulaire représente des clichés. Idée d’Orient renforcé par le cadre spatio-temporel : La scène se passe la nuit. Le 1er et le dernier vers encadrent le poème. On retrouve un jeu de lumière avec l’antithèse « flots d’argent/ noirs îlots » -> ailleurs géographique : indicateur de lieu « Cos » Ce décor exotique va être troublé par la mise en scène de l’horreur : -> Emotion de la sultane qui lâche sa guitare. -> Effet de rupture avec les points de suspensions : long temps. -> Eléments perturbateurs : « le bruit » : insistance avec le chiasme « Un bruit sourd frappe les sourds échos ». -> Assonance en « ou » et « o » : sons étouffés et inquiétants. On dénote la présence de phrases interrogatives : 4 en 7 vers Phrases longues : enjambement aux vers 7-8 « Est-ce…qui » traduit un effet d’insistance. La dernière interrogation est partielle : la jeune femme s’interroge sur l’identité. Les réponses seront révélatrices d’une horrible réalité historique. La réalité de l’horreur : Réponse négatives, anaphore « ni » : rejet des hypothèses -> La révélation se fait par le biais d’une phrase déclarative qui ouvre la dernière strophe : certitude mis en valeur par « ce sont ». -> Effet de surprise avec l’antithèse : « sac pesant/forme humaine » -> Allitération en « s » donnant une sensation d’étouffement. Découverte de la cruauté d’un châtiment infligé aux Grecs par les Turcs. Hugo en mettant en évidence l’horreur de vrais faits historiques lance un appel implicite en faveur de l’indépendance grecque. Le poème Clair de lune traduit donc un exotisme élaboré de toute pièce. Il permet cependant de sensibiliser le lecteur à des évènements tragiques. On retrouve ici le caractère engagé de Victor Hugo.

PREFACE DE CROMWELL (1827) …………………………………………………………. En 1827, la préface que Victor Hugo rédige à sa tragédie, Cromwell - sa première œuvre dramatique -, devient immédiatement le manifeste du théâtre romantique (voir Drame et art dramatique). Ce traité se divise en trois parties : la première, à finalité destructrice, 29


condamne les règles aristotéliciennes de l’unité de lieu et de temps et recommandait en revanche de conserver l’unité d’action. Hugo définissait ainsi, contre l’esthétique du théâtre classique, les règles d’un nouveau genre théâtral, le drame romantique. Le drame romantique né des théories de Hugo se caractérise par l’introduction du laid et du grotesque sur la scène théâtrale, par un plus grand souci de la couleur locale et surtout par le mélange des genres - puisqu’au sein d’un même drame figurent des éléments tragiques et comiques………………………………………………………………………… HERNANI (1830) ……………………………………………………………………………… C'est dans les premières œuvres théâtrales et romanesques que l'univers de Victor Hugo fait son apparition. Les fantasmes, les obsessions qui ont nourri son enfance et son adolescence (la séparation de ses parents, l'image du père, un général qui doit son ascension à la République et à l'Empire, la rivalité avec son frère Eugène), mêlés aux inquiétudes politiques, font irruption d'abord dans le drame Hernani, histoire d'un amour impossible. L'amour-passion, la défense de l'honneur, la fatalité, la raison d'état, la lutte contre le tyran constituent les thèmes principaux de la pièce. Résumé: Espagne. Le bandit Hernani et Doña Sol s'aiment. En rébellion coutre le roi, Don Carlos, lui aussi amoureux de Doña Sol, Hernani se réfugie dans le château du vieil oncle de Dona Sol, Don Ruy, qui veut épouser sa nièce. Quand le roi entre au château pour enlever la jeune fille, Don Ruy les laisse partir, mais protège Hernani. En échange, celui-ci lui promet de donner sa vie à son protecteur quand il la lui demandera. Sur le tombeau de Charlemagne, à Aix-la-Chapelle, Don Carlos, devenu empereur, pardonne à Hernani qui peut reprendre son vrai nom, Don Juan d'Aragon, et épouser Dona Sol. Mais Don Ruy vient réclamer la vie d'Hernani. Doña Sol le supplie puis s'empoisonne, suivie d'Hernani. Don Ruy se suicide à son tour.

NOTRE DAME DE PARIS (1831)………………………………………………………… Fasciné par le roman historique, Hugo publie en 1831 Notre-Dame de Paris, où il ressuscite le Paris du XV siècle. Le roman est un genre mis à la mode par le romancier écossais Walter Scott. Hugo veut peindre l »’état de mœurs, des croyances, de loi et de civilisation enfin au XVe siècle » : c’est une fresque bien documentée sur la vie tumultueuse de Paris. Il se situe à la fin du Moyen-âge autour de la cathédrale de Paris, animé d’une mystérieuse (gout gothique du Romantisme). Il y a des échos de l’histoire contemporaine: L'assaut de Notre-Dame par !es truands devient ainsi l'écho des bouleversements de 1830. À coté de l'ambiance extérieure, la vie tumultueuse du peuple de Paris, fait de truands et de pauvres gens, le romancier sait rendre aussi le drame intérieur de ses personnages. En particulier, quatre d'entre eux occupent une place importante: le prêtre Frollo, Esméralda, Quasimodo et la cathédrale. Celle-ci n'est pas présentée comme lieu de prière, mais comme lieu de refuge, forteresse, tour d'observation; celle n'existe qu'en fonction de Quasimodo, un être misérable à l'aspect monstrueux qui cache un cœur capable d'aimer jusqu'à la mort. Résumé: Ce roman, un des plus populaires de la littérature française, a donné lieu à de nombreuses adaptations au cinéma, comme le Bossu de Notre-Dame de Walt Disney (mais le final là n’est pas tragique comme dans le roman). L’archidiacre Claude Frollo demande à Quasimodo d’enlever Esméralda, une jeune bohémienne. Celle-là est sauvée par le capitaine Phoebus dont elle tombe amoureuse. Frollo fait assassiner Phoebus et laisse accuser Esméralda. Quasimodo arrache la jeune femme il/a justice en la portant à l'intérieur de la 30


cathédrale. Il résiste seul contre tous pour sauver celle qu'il aime. Mais Frollo livre Esméralda à la police pour se venger parce qu'elle a refusé à se donner à lui. Devinant ce qui est passé, Quasimodo se venge en précipitant Frollo du haut de la cathédrale. Près du corps d'Esméralda, il se laisse mourir. …

UNE LARME POUR UNE GOUTTE D’EAU Ecritures 2 p. 69 Analyse du texte

LES POEMES (1831-1840)……………………………………………………………………. Dans !es recueils, écrits entre 1831 et 1840 (Les Feuilles d'automne, Les Chants du crépuscule, Les Voix intérieures et Les Rayons et les Ombres), Hugo cherche à réaliser un équilibre entre le sens de l'intimité et le monde extérieur. C'est la poésie de la vie privée, de la famille, des enfants, de l'amour. C'est aussi la poésie d'un « moi »qui se retire en lui-même, qui découvre une vocation de solitude et de tristesse, le doute, 31


l'inquiétude métaphysique. A côté de l'exaltation de la beauté et de l'harmonie du monde sensible, favorisée par l'amour de Juliette Drouet, il y a le regard porté au monde invisible, à tout ce qui n'a pas de voix, y compris les morts, les oubliés, les victimes de l'histoire, dont le poète se fait l'« écho sonore ». ………………………………………….. LES CHÂTIMENTS (1853)……………………………………………………………………… Victor Hugo député à l’assemblée Nationale prend la parole et dit sur Louis Napoléon, en recevant de longs applaudissements, le 17 juillet en 1851 sur Napoléon : « Un empereur ! Discutons un peu la prétention. (…..) ! Quoi ! Parce que, après dix ans d’une gloire immense, d’une gloire presque fabuleuse à force de grandeur, il a, à son tour, laissé tomber d’épuisement ce sceptre et ce glaive qui avaient accompli tant de choses colossales, vous venez, vous, vous voulez, vous, les ramasser après lui, comme il les a ramassés, lui, Napoléon, après Charlemagne, et prendre dans vos petites mains ce sceptre des titans, cette épée des géants ! Pour quoi faire ? Quoi ! Après Auguste, Augustule ! » (v. Ecritures 2 p. 19) Napoléon III devient

empereur avec un coup d’Etat en 2 décembre 1851 (v. Ecritures 2 p. 19) et Hugo est exilé. Dès son séjour à Bruxelles, avant de s'installer en Angleterre, Victor Hugo fait de sa plume une arme contre « l'usurpateur », Napoléon III (un désir de vengeance pour son exil en Angleterre). Diffusé clandestinement en France, il y rencontre beaucoup de succès. La comparaison entre Napoléon 1er et Napoléon III (que Hugo appelle <<le Petit>>) introduit un des thèmes essentiels du recueil. Le régime de Napoléon III est condamné, parce qu'il est une usurpation, un pouvoir fondé sur le crime, mettant en place un ordre maintenu par la force. Mais Hugo croit au Progrès : cette tyrannie ne peut durer longtemps et, lors qu'on aura vaincu, on saura éviter tout nouveau bain de sang, on saura << être sévère et de sang économe >>. Ces idées simples et fortes donnent une telle unité de contenu à l'ouvrage que Victor Hugo peut se permettre une très grande diversité de tons et de genres : la satire est unie à l'invective ; le ton va de la chanson à l'épopée.……………………………………………………….. LES CONTEMPLATIONS (1853)…………………………………………………………… Les Contemplations sont le recueil le plus fameux d’Hugo, construit autour du drame qui a bouleversé la vie du poète, la perte de la ville Léopoldine, qui se noie avec son mari au cours d’une promenade en barque. L’œuvre est une tentative de retrouver par l’écrit un sens à la vie de l’écrivain. Organisées en deux parties, Autrefois (1840-1843) et Aujourd'hui (1843-1855), de trois chacune, Les Contemplations regroupent les poèmes écrit avant la mort de la fille (4 septembre 1843), et les postérieurs. Brisé par la douleur, le poète n'écrit plus pendant longtemps. Les poèmes d'Aujourd'hui sont inspirés par le deuil, la souffrance, la solitude, le problème du mal, la réflexion sur la mort et le destin de l'hornme. C'est l'itinéraire intérieur du poète qui va du vide total de l'absence à une forme d'espoir. En effet, de la souffrance se dégage progressivement une sorte de sérénité, comme si la certitude d'une renaissance permettait enfin d'assumer le deuil et de le dépasser. Dans sa Préface, Hugo avait présenté les poèmes du recueil comme les « Mémoires d' une âme ». Hugo confirme ainsi sa conception du poète dont la vocation n'est pas seulement celle d'exprimer des sentiments personnels. Grâce à la poésie, le poète entre en contact avec l':Etre, devient << voyant >>, mage, prophète ; il est celui qui sait, le seul prêtre, élu de Dieu. Et son message est une sorte de révélation surnaturelle car il permet de traduire, à travers le mot, la voix de l'au-delà. 32


DEMAIN DÈS L’AUBE

Introduction À la veille du quatrième anniversaire de l'accident, Hugo compose Demain dès l’aube, ces trois strophes d'une simplicité harmonieuse et d'un lyrisme touchant. Par la magie des images, des rythmes et par le charme du langage poétique, ce voyage vers le souvenir et vers la mort prend la forme d'un poème d'amour et d'une célébration. Léopoldine disparue revivra éternellement grâce à l'offrande de quelques fleurs. Car tel est le pouvoir de la poésie, d'immortaliser ce que la mort a fait disparaître.

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur

Analyse du texte La structure du poème souligne une double progression dans le temps et dans l'espace, et un itinéraire mené avec détermination. 1) La progression dans le temps Le poème débute par l'indication insistante du moment du départ (tout le vers 1 : trois notations de temps formant un groupe ternaire selon le rythme 2/2/8). Il se termine au crépuscule comme le souligne la métaphore du vers 9 (" l'or du soir qui tombe "). Le voyage occupe ainsi une journée entière sans interruption, à travers un paysage aux aspects variés. 2) La progression dans l'espace Elle est exprimée par une série de compléments de lieu soulignant le passage, et la succession des paysages différents (anaphore de " j'irai par ", énumération des éléments de la nature " par la forêt ", " par la montagne "). Dans la strophe 3 le changement de paysage (il devient maritime et fluvial, ce que suggèrent " les voiles ", et le nom propre " Harfleur ") souligne indirectement la progression temporelle. Le mot " tombe " marque le point d'aboutissement, jusque-là inattendu. 3) L'itinéraire suivi avec détermination L'itinéraire est exprimé par l'emploi de verbes de mouvement (" je partirai ", " j'irai ", " je marcherai ", " j'arriverai "). Leur ordre marque le départ et l'arrivée, et une certaine façon de se déplacer, dont la détermination est soulignée par l'emploi répété du futur. La situation de ces verbes à l'intérieur du poème (" je partirai " occupe les premiers pieds du vers 2, " j'irai " ponctue le début de chaque hémistiche du vers 3) fait de chacun d'eux une étape importante et décisive de l'itinéraire. Ils ponctuent le texte en soulignant une volonté que rien ne saurait arrêter. C'est précisément cette détermination d’ un itinéraire sentimental L'insistance à vouloir partir, que soulignent la répétition des compléments de temps du vers 1 et l'emploi constant du futur des verbes de mouvement, s'explique par le chagrin d'une séparation. 4) Une relation affective profonde Elle apparaît dans l'interpellation affectueuse qui termine le premier hémistiche du vers 2 (" vois-tu ") et dans le rapprochement " je "/" tu ", très affirmatif, (" je sais que tu m'attends ") ou négatif (" je ne puis demeurer... "). Le premier quatrain souligne par un jeu d'alternance entre " je " et " tu " (v. 2, v. 4) une double certitude : celle d'un " rendez-vous ", celle de l'incapacité d'accepter une situation douloureuse. Le rythme très régulier du vers 4 (3/3/3/3) sans aucune coupe forte, donne à cette fin de strophe la musicalité d'une incantation obsessionnelle. 5) l’imprécision de l'environnement . la nature du paysage environnant est simplement indiquée par des notions géographiques sans caractérisation (" la forêt ", " la montagne "). De même le paysage de la strophe 3 (" l'or du soir ", " les voiles ") semble indistinct, ce que suggère l'adverbe " au loin ". 6) Itinéraire vers la mort L'itinéraire sentimental se révèle soucieux et douloureux. À mesure que se déroule le poème et le voyage, le poète, et le lecteur, se rapprochent de ce qui en fait la valeur affective et le drame. Le rendez-vous n'est pas celui de la vie, mais celui de la mort. Le choc du deuxième hémistiche du vers 11 conduit à une lecture rétrospective. Celle-ci est marquée par la présence obsédante de Léopoldine, que la poésie célèbre et fait, en quelque sorte, échapper à la mort. 7) négation de la mort à travers l’immortalité de la poésie : a) jeu poétique Le dialogue " je "/" tu " fait apparaître une interlocutrice vivante et présente, aussi bien réellement que dans 33


la pensée et dans le cœur du narrateur. L'emploi du présent d'actualité renforce cette idée ainsi évoquée, avec certitude, Léopoldine échappe à la disparition. Cause de la tristesse du poète, elle est l'élément obsédant de son univers. Enfin le jeu d'alternance portant sur la négation et sur l'affirmation, souligne le refus qu'a Hugo de ce qui l'entoure et affirme la présence obsessionnelle de sa fille ; b) immortalité La célébration du dernier vers met en relief la volonté d'une immortalisation. Le houx éternellement vert et la bruyère éternellement en fleur par la magie de l'écriture poétique (l'image reste et résiste au temps) sont à l'image de cette éternité que le poète souhaite non seulement souligner mais créer. Célébrée par le récit harmonieux et douloureux de ce pèlerinage, Léopoldine ne peut être oubliée.

LA LÉGENDE DES SIĖCLES (1859-1883)………………………………………………… À l'origine, le projet de Victor Hugo était de rassembler dans un même recueil un certain nombre de poèmes traitant des grands moments de l'histoire de l'humanité. Puis le projet a pris de l'ampleur, et La Légende des siècles est finalement devenue la grande épopée de toute l'histoire humaine, exprimant la foi d’Hugo dans le progrès matériel et spirituel qui mène les hommes vers la Lumière. La première section va « d'Ève à Jésus » et symbolise l'accès de l'humanité à la conscience morale. Ensuite, après un unique poème sur Rome et quelques poèmes sur l'Islam, commencent le « cycle héroïque chrétien » et celui des « chevaliers errants ». Et l'on arrive bientôt à la Renaissance, période très contrastée puisque les progrès de l'esprit y voisinent avec la barbarie de l'Inquisition. Après un seul poème consacré au XVIIe siècle, on entre dans le « temps présent » avec un vibrant appel à l'amour, à la générosité. Enfin, il est question des temps futurs, d'abord avec le Vingtième Siècle, puis au-delà du temps avec La Trompette du Jugement demie. Le projet va plus loin encore que cette immense fresque. Victor Hugo considère La Légende des siècles comme le premier volet d'un triptyque dont les deux autres volets sont La Fin de Satan et Dieu. Dans La Fin de Satan, dont la dernière des trois parties n'a jamais été écrite, l'ange Liberté adjure l'ange déchu de ne plus envahir le monde de sa haine; Satan accepte. Une ère de bonheur commence pour !es hommes, et Dieu décide de pardonner à Satan. Dans Dieu, Hugo exprime, par un récit symbolique, la lente progression de l'homme vers la connaissance de Dieu (CPR. Les Destinées de Vigny). Caractérisée par la variété des sujets, mais aussi des tons et des rythmes, La Légende des siècles est une succession de petites épopées: l'histoire de l'Humanité, c'est-à-dire du « genre humain, considéré comme un grand individu collectif ». (Préface), Une œuvre pour une ère de justice et de paix, qui présente un mélange de lyrisme, de philosophie, de merveilleux et d'épopée. LES MISÉRABLES (1862)……………………………………………………………………… Les Misérables sont l’œuvre principale de Hugo où l’on retrouve ses idéaux du Romantisme et l'auteur lui-même accorde une grande importance à ce roman et écrit en mars 1862, « Ma conviction est que ce livre sera un des principaux sommets, sinon le principal, de mon œuvre ». Commencé en 1845 sous le titre Les Misères, ce roman est publié en 1862 en plein réalisme. Avec ce roman, qui est à la fois un roman social, historique, épique, philosophique, didactique et sentimental, Hugo va contre-courant, mais le succès du roman, dès sa parution, est énorme. Hugo veut faire un récit « semblable à la vie», mais entre lui et les réalistes, et plus encore !es naturalistes qui s'annoncent, il y a deux grandes différences (Naturalisme CPR). Hugo est un réaliste, mais, en comparaison aux naturalistes reste spiritualiste ; il cherche en quelque sorte à transcender la réalité quotidienne de la misère, en allant chercher l'esprit derrière la matière: « L'étude de la 34


misère humaine est nécessaire, mais de même que pour étudier le cadavre, il faut le désinfecter, pour étudier la misère, il faut la sublimer. Une putréfaction s'idéalise si on voit l'âme à travers. La pénétration sacrée de la lumière sanctifie le bloc des ténèbres. » Jean Valjean, le héros du roman, est créé dans cette optique : il contient en lui-même sa rédemption. Résumé : L'action se déroule en France au début du XIXe siècle encadrée par les deux grands combats que sont la Bataille de Waterloo (1815) et les émeutes de juin 1832. On y suit, pendant cinq tomes, la vie de Jean Valjean, du retour de la prison jusqu'à sa mort. Autour de lui gravitent autres personnages misérables: Fantine, Cosette et Javert. Tome I. Jean Valjean a eu un destin tragique : par la faim, il en est réduit à voler un pain pour nourrir sa famille. Condamné initialement à quatre ans de bagne il voit sa peine prolongée à chacune de ses tentatives d'évasion. Au bout de dix-neuf ans il retrouve la liberté mais son passé de forçat, matérialisé par un passeport jaune qu'il doit faire reconnaître à la mairie de chaque ville qu'il traverse, le poursuit impitoyablement. Rejeté par tous, il doit son salut à la rencontre de Monseigneur Myriel qui lui offre la nourriture. Mais Jean Valjean vole l'argenterie de l'évêque. Quand les gendarmes le prennent, l’evêque témoigne en sa faveur et le sauve. Cette générosité le transforme dans un homme honnête. Jean Valjean a une conversion au bien, comme l’Innominato de Manzoni. Tome II. Le policier Javert, qui incarne la justice implacable et rigide poursuit Jean Valjean. Il mène une vie honnête sous de faux noms pour échapper à la poursuite acharnée de I ‘inspecteur Javert. Après avoir arraché une pauvre orpheline, Cosette, des mains d'un couple méchant qui /'exploite, Valjean se consacre à faire le bonheur de la jeune fil/e. Tome III : Cosette tombe amoureuse de Marius, un jeune étudiant, qui ayant découvert la misère du peuple, se bat pour le triomphe des idées socialistes. Tome IV : Il raconte les évènements dans le contexte historique de la situation insurrectionnelle de la Monarchie de Juillet (1830). Pendant les émeutes de 1832, /es deux jeunes luttent sur les barricades. Blessé, Marius est sauvé par Jean Valjean. Tome V : Après une série d'événements, Cosette et Marius se marient. Jean Valjean meurt comme un saint. Le cinquième tome est celui de la mort Jean Valjean se situe comme un ange protecteur : il fait fuir Javert et sauve Marius. Javert se suicide, parce qu’il ne supporte pas d'avoir manqué à son devoir de policier scrupuleux, L'idylle entre Marius et Cosette se concrétise par un mariage. Quand Jean meurt les chandeliers de l’église sont allumés.

Jean Valjean est le représentant de tous les « rnisérables », victimes de leur condition et de l'injustice sociale. Transformé parla misère en voleur, en « bête fauve » (CPR. Zola, pour le Naturalisme l’homme est une bête humaine sans aucune possible rédemption), ce paria (CPR. Vigny Stello/Chatterton), coupable malgré lui, est cependant digne de pitié. Transformé par l'amour, la bonté et la charité en homme honnête, il devient digne d'estime et d'admiration. Le destin de Jean Valjean reproduit celui de l'humanité : la marche du Mal vers le Bien, la marche de l'obscurité vers la lumière. Jean Valjean meurt en laissant aux hommes ce message : « Il n' y a guère autre chose que cela dans le monde: s'aimer. » Les Misérables sont un roman historique, social, réaliste et chrétien. C’est un roman historique parce qu’il fait une peinture très précise de la vie dans la France et le Paris pauvre du XIXe siècle (CPR. HUGO-MANZONI) et la description de la bataille de Waterloo. C’est un roman social, parce qu’il y a une attention vers les pauvres et humbles (le protagoniste Jean Valjean fait penser aux pauvres Renzo et Lucia). C’est un roman réaliste, parce que Hugo dénonce la dégradation des pauvres et le problème de la faim. C’est un roman chrétien, pour la description des combats de 35


l'âme : les combats de Jean Valjean entre le bien et le mal, son rachat et sa rédemption au bien font penser à l’Innominato de Fiancés de Manzoni. Les Misérables sont la dénonciation d’une société injuste, où les pauvres souffrent de faim. La violence dans la société existe parce que les infortunés et les infâmes souffrent de la misère, de l'indifférence et d'un système répressif sans pitié. Victor Hugo est convaincu que l'instruction et le pardon sont la solution de réédification et rédemption, dont Jean Valjean est l'exemple. Jean Valjean change parce qu’il reçoit du pardon: le pardon chrétien et la pitié humaine le transforme d’infâme à honnête. LA MORT DE GAVROCHE Ecritures 2 p. 71

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Analyse du texte


HONORE’ DE BALZAC

Ecritures 2 p. 78 p. 84-86

Honoré de Balzac, né à Tours le 20 mai 1799 et mort à Paris le 18 août 1850, est un écrivain français, qui a laissé une œuvre romanesque qui compte 91 romans : pour l’œuvre qui a laissé il est considéré comme un démiurge un dieu créateur. Considéré le père du réalisme, Balzac est reconnu comme l'écrivain français qui a ouvert la voie au roman du xx siècle. Honoré de Balzac est un des maîtres incontestés du roman français: son œuvre la plus fameuse est La Comédie humaine (1842), une œuvre gigantesque avec 2000 personnages, qui fait référence à La Divine Comédie de Dante,. Balzac écrivait pour le besoin pressant d’argent. Il a gagné sa vie à la page, en publiant ses romans dans les journaux, mais il voulait aussi écrire une fresque de la vie de son époque……………………………………….. BIOGRAPHIE Balzac n’est pas noble. Honoré de Balzac est né le 20 mai 1799 à Tours où il était issu d'une famille bourgeoise car son père était directeur des vivres de la 22ème division militaire de Tours. Il aura deux sœurs et un frère. A huit ans, Balzac fut envoyé au collège de Vendôme où il sera pensionnaire. Il vécut une expérience traumatisante qui donna lieu à l'œuvre Louis Lambert en 1832. Au début, Balzac était destiné à la carrière de Notaire selon les souhaits de sa mère. Cependant, en 1818, il avoue à ses parents qu'il désirait devenir écrivain et il bénéficie d'une année pour mettre à l'épreuve sa nouvelle vocation. Balzac se consacre à la littérature. En 1826, Balzac se fait également éditeur puis imprimeur et contracte un grand nombre de dettes (environ 100 000 francs). C'est pour pouvoir rembourser toutes ses dettes qu'il devient journaliste dans La Silhouette, La Caricature mais aussi La Chronique de Paris. A partir de cette date, la plupart des romans de Balzac furent d'abord publiés en feuilleton avant d'être édités en volume. Dès lors, il ne vécut que pour la littérature et à un rythme de forcené. A 22 ans il rencontre Mme de Berny, deux ans plus âgés que lui, qui sera pour lui, la mère, l’amante et la confidente. Grace à son argent, il ouvre une imprimerie. Après deux ans, il y aura la faillite que lui laissera de grosses dettes. Le Dernier Chouan est le premier roman que Balzac signe de son vrai nom, en 1830. En 1831 il publie la Peau de chagrin , son premier roman philosophique. Balzac mène une vie de mondain ; il gagne de l’argent et il en dépense beaucoup. En mai 1831 apparaissent deux romans : Le Colonel Chabert et Le Curé de Tours. Ce sont les deux premiers grands drames de la vie privée qu'écrit Balzac. Il travaille comme un fou : le roman Louis Lambert sort en 1832. En 1833, l'auteur annonce à une mystérieuse correspondante du nom de la comtesse Eve Hanska l'œuvre Eugénie Grandet. Cette histoire parle d'une jeune fille, Eugénie Grandet, qui tombera amoureuse de son cousin de Paris, Charles Grandet. Après avoir longuement correspondu avec Eve Hanska, Balzac la rencontre en septembre 1833 et devient son amant, après qu’elle devient veuve (1842). Cette liaison se terminera par un mariage (1850). La correspondance qu'ils ont échangée dans le passé fournit de précieux renseignements sur l'élaboration de La Comédie Humaine. En 1842, pour la première fois, une édition de La Comédie Humaine apparait de façon complète. C'est alors que l'œuvre ne cessa de s'enrichir : il voyage, il gagne beaucoup d’argent. En 1845, Balzac cherche à donner une


structure plus ferme à La Comédie Humaine et décide que l'œuvre complète comprenne cent trente-sept romans, qu'il groupe en trois parties, "étude de mœurs ", "études philosophiques" et "études analytiques". Atteint de crises cardiaques successives, d'étouffements et de bronchites, Balzac meurt le 18 août 1850, peu de temps après avoir épousé Eve Hanska…………………………………………… …………………………………. THEMES FONDAMENTAUX…………………………………………………………………. - Roman historique : les romans de Balzac sont historiques, comme ceux de Walter Scott, parce que l’intrigue se situe dans une période de l’histoire passée (CPR. NotreDame de Paris de Hugo). Balzac fait l’œuvre d’un historien car il cherche à dévoiler les causes et les conséquences des événements, en étudiant la société. -Le réalisme : Balzac crée le roman réaliste romantique, qui est un précurseur du Naturalisme de Zola. La Comédie Humaine est un document historique et une peinture fidèle de la société depuis la Révolution jusqu’à la Monarchie de Juillet : c’est une grande fresque de la société française. Dans la Comédie humaine Balzac étudie les documents de l’époque, il cherche toujours le détail vrai et il se documente, comme un historien, avant de commencer à écrire, pour sa création romanesque réaliste. : Ses études sont rigoureux Il décrit le phénomène sociologique du passage de la puissance de l’aristocratie à celle de la bourgeoisie (CPR. Au contraire Zola et les Naturalistes décrivent la petite paysannerie et les milieux ouvriers)……………………………………………………….. -vraisemblance : Balzac veut faire « concurrence à l’état civil » : il veut que ses personnages puissent sembler vrais. Il aime aussi mêler des personnages fictifs avec des gens qui ont réellement existé (CPR. Manzoni Innominato, Monaca di Monza qui sont des personnages historiques). Les personnages de Balzac sont des gens de tous les jours. – objectivité : Balzac est sans doute le premier romancier qui affirme vouloir s’effacer derrière son récit. Il n’utilise pas le « je », il n’utilise donc la technique du narrateur omniscient. Il n’est que « le secrétaire », celui qui écrit, mais qui n’intervient pas dans le récit (CPR. Manzoni i cantucci, où il faisait sentir sa présence il nostro Renzo signifie que le narrateur intervient dans l’histoire ou Victor Hugo jean Valjean). Cette objectivité de Balzac s’oppose à la subjectivité romantique (CPR. Diderot dans Jacques le Fataliste s’amusait à faire sentir sa propre présence comme le créateur qui tire les ficelles de ses romans). La technique utilisée est encore omnisciente, parce que Balzac est encore romantique, pour son gout pour le fantastique, pour le mystère et pour l’imagination (CPR. La technique des naturalistes est objective, scientifique et réelle). Ses descriptions sont précises et minutieuses. ………………………………………………………………………. -La description du cœur humain : Balzac veut décrire « l’histoire du cœur humain » et donc ses personnages ont une épaisseur et perspective psychologique et sociologique. – Les personnages de Balzac sont des types sociaux, car pour lui il y a autant d’ « espèces « qu’il y a de classe sociales. Il parle d’espèce parce qu’il est convaincu que l’homme est déterminé par le milieu où il vit (CPR. Naturalisme Taine race, milieu, moment). Ses personnages sont des types psychologiques (au contraire pour les Naturalistes on décrit seulement l’aspect sociologique de l’homme). - L’homme esclave des passions : les personnages de Balzac incarnent des types humains caractérises par une passion poussée à l’extrême : le père Goriot (amour paternel), Raphael de la Peau de chagrin le plaisir. Les personnages présentent aussi un type social : Vautrin (Père Goriot) est le modèle du criminel, le colonel Chabert (Le Colonel Chabert) celui du modèle militaire. En général Balzac croit que les hommes sont


dominés par le vice et la corruption (le plaisir, l’or et l’ambition) - La vie comme comédie : L’homme est contraint de jouer un rôle (CPR. Pirandello), où le jeu et les feux semblants sont les règles qui portent à la réussite finale. La société est -------fausse et donc l’homme doit feindre et jouer un rôle. ……………. -Pessimisme : la société est une jungle, dominés par des rapports de forces, où les purs et les faibles sont écrasé, où les forts et les riches triomphent. Le libéralisme a donné libre cours à l’égoïsme de l’argent. - Amour : chez Balzac l’amour est lié à l’argent, à l’ambition, au calcul (CPR. Stendhal Julien Sorel de Le rouge et le noir). ……………………………………. –Argent. Balzac évoque le thème de l’argent : dans le Père Goriot il y a la générosité de l’homonyme protagoniste et l’avarice de ses filles. Balzac décrit la valeur que la société capitaliste naissante attribue à l’argent (CPR. Ses problèmes économiques pour ses dettes) Donc l’argent semble devenir un nouveau « dieu » (Gobseck, par exemple, personnage de l’homonyme roman est un usurier)……………………………………………. -Solutions : Monarchie et réligion : La démocratie équivaut à la << médiocratie >>, au pouvoir des médiocres. Seules la Religion et la Monarchie peuvent assurer l'équilibre entre les différentes forces de la société et dominer les tendances dépravées de l'homme. Nostalgique de l'ancien régime, Balzac adopte donc de positions monarchistes, mais ne peut s'empêcher d'admirer l'énergie qui caractérise la nouvelle bourgeoisie et d'en subir la fascination, Les masses ne l'intéressent pas. Seuls l'intéressent les « types >>, les êtres qui incarnent une passion, une idée, un but, qu'ils vivent jusqu'au bout. Ainsi Goriot représente l'amour paternel, Rastignac l'ambition, Grandet l'avarice. - Le fantastique Balzac est fameux pour son réalisme, mais selon Baudelaire «son principal mérite était d’être visionnaire et visionnaire passionné ». Balzac dans les Études philosophiques comme la Peau de chagrin, Louis Lambert et Séraphîta est attiré par l’occultisme de Swedenborg et il croit à la télépathie et au mysticisme. Donc on peut parler d’un hyperréalisme balzacien.… ŒUVRE ……………. -------------PREMIERS ROMANS (1829-1830)…………………………………………………………. Après une série de tentatives échouées, le succès limité mais encourageant du péronier roman que Balzac signe de son nom, Les Chouans (1799). Les romans qui suivent, la Physiologie du mariage (1829) et la première série des Scènes de la vie privée (1830), révèlent aussi les trois êtres qui vivent chez Balzac, mais qui s'expriment encore d'une manière fragmentaire: l'observateur minutieux de la réalité, soucieux de donner de la vie une image exacte, le visionnaire intuitif qui prolonge ses observations au-delà de son expérience et qui incarne dans une infinité de vies possibles ses sentiments et ses idées, le penseur qui cherche à comprendre les phénomènes, à les expliquer et à formuler les lois. LA COMEDIE HUMAINE (1831-1847)…………………………………………………….. La Comédie humaine est écrite au moment où Balzac parvient à trouver un équilibre entre l’aspect réaliste et visionnaire. Le titre comédie humaine est ambitieux parce qu’il fait explicitement référence à Dante, mais en inversant la priorité : chez Balzac c’est l’homme qui au centre de l’œuvre, pas le monde de l’au-delà. Le mot « comédie « ne signifie donc pas que l'œuvre soit comique, mais qu'elle est une représentation réaliste, complète, de la société. Chaque roman de la Comédie n'est qu'un volet du « roman total» destiné « à la fois au poète, au philosophe, et aux masses ». Dans la préface de La Peau de Chagrin


(1831), Balzac avait illustré sa conception de la création littéraire. Elle comporte trois aspects: l'observation, l'imagination et l'expression. Son but est de représenter la société dans tous ses aspects, visibles et cachés, (la réalité et l’invisible) et de montrer ce qui dans l'être humain est la conséquence du milieu matériel, moral et social dans lequel il vit, et expliquer ainsi « la raison du mouvement de la société ». C'est dans I ‘Avant-propos de 1842 que Balzac illustre le projet de sa Comédie qui sera divisée en Études de mœurs, elles mêmes subdivisées en Scènes (de la vie privée, de province, parisienne, politique, militaire, de campagne), en Études philosophiques et en Études analytiques. 1. Études de mœurs, qui comprennent des romans réalistes comme Le Père Goriot (1834) ou Eugénie Grandet (1833), où Balzac décrit le plaisir, l’or et l’ambition : l’avarice (Père Grandet), l’ambition (Rastignac), l’amour paternel (Père Goriot) et l’argent. 2. Études philosophiques, qui comprennent des romans fantastiques comme la Peau de chagrin (1831), Louis Lambert (1832), Séraphîta (1835), où Balzac cherche les causes qui expliquent le monde (désir, ambition, énergie et amour). 3. Études analytiques incomplets. LISTE DES ROMANS Ecritures 2 p. 78

Balzac réaliste ou romantique? Balzac est un réaliste; il est considéré comme le chef du réalisme; mais en même temps il est romantique par ses thèses morales et sociales. Il est fils du Romantisme, car il est visionnaire. Il procède beaucoup par intuition et imagination. Tout en s’appuyant sur la documentation et l’observation, il donne consistance à ses personnages selon une intuition visionnaire: REALISME Dans la Comédie Humaine Balzac considère le romancier avant tout comme le « secrétaire de la société », le fidèle observateur des milieux, des « espèces sociales » et des individus. Il situe avec précision ses histoires dans le temps et l’espace. Il parvient à créer l'illusion du réel, c'est à dire à faire croire à une réalité du vrai. L’époque est comprise entre la renaissance et la Monarchie de Juillet, caractérisée par l'irrésistible montée de la bourgeoisie. L'espace est la petite ville de province, où dominent la mesquinerie, les rivalités, les passions cachées, ou la capitale, avec les salons des nobles et des bourgeois, les milieux de la presse, de l'armée, des banquiers, où règnent la corruption, la recherche du pouvoir, les intrigues. Attentif aux détails, Balzac décrit minutieusement les quartiers et les maisons, convaincu qu'il existe une secrète correspondance entre les lieux et les personnes, et que le lieu est révélateur du caractère du personnage. Ainsi, de Mme Vauquer, propriétaire d'une sordide pension parisienne, Balzac écrit : « Toute sa personne explique la pension comme la pension implique sa personne. » (Le Père Goriot). Dans la société, Balzac distingue des « espèces sociales » à la façon du zoologiste qui voit dans la nature des espèces animales. La différenciation des << espèces » est déterminée par le milieu, la classe sociale, l'appartenance à un groupe professionnel. ILS ‘agit donc d'une société fortement hiérarchisée, dans laquelle la richesse constitue l'élément distinctif. Mais, contrairement aux espèces animales, les «espèces sociales » sont mobiles. Les individus peuvent passer d'un groupe à un autre à cause de facteurs politiques ou individuels : il y a la possibilité d’évolution (CPR. ZOLAVERGA chacun reste ce qu’il est). . Ainsi la noblesse a vu son destin profondément changé par les événements historiques récents ; des fortunes se sont écroulées, d'autres sont nées sous la poussée des passions, de l'ambition, de la soif du pouvoir. Balzac réussit à donner la perception de retour des mêmes personnages d'un roman à l'autre. Blanchon, pauvre étudiant en médecine dans Le Père Goriot, devient un médecin célèbre


dans La Cousine Bette ; Rastignac, étudiant pauvre et idéaliste dans Le Père Goriot, apparaît ensuite comme un arriviste sans scrupule fréquentant les milieux riches de Paris et puis, dans La Maison Nucingen, comme un homme riche qui a fait carrière. Chaque << espèce sociale >> est constituée d'une variété infinie d'individus que le romancier observe minutieusement. ETUDES DE MŒURS Ce sont de beaucoup les plus nombreuses et les plus importantes, se divisent, à leur tour, en six séries de Scènes selon le lieu d’action: les trois premières peignent l’homme dans tous ces aspects, en tant qu’espèce animale, et les trois autres les grandes masses dans leur ensemble, car le but principal de l’écrivain est de saisir au vif les différents aspects de la nature humaine et aussi les relations sociales entre les hommes. Ce ne seront pas des faits imaginaires: ce sera ce qui se passe partout.

1. Les Scènes de la Vie privée

illustrent les premières années de la vie de l’homme, son adolescence, sa Parmi les romans: jeunesse avec tous les élans et les Gobseck ardeurs, jusqu’au premier rude contact Le Père Goriot avec la vie .

2. Les Scènes de la Vie de province

illustrent le triomphe des idées et des calculs sur les rêves et les générosités de la jeunesse. Les héros ont vieilli: ils discutent des chiffres. Le cadre est celui des petites villes de province où les rivalités et les tracasseries sont les plus mesquines et contrastent avec les sentiments généreux.

3. Les Scènes de la Vie parisienne

4. Les Scènes de la Vie politique

5. Les Scènes de la Vie militaire

6. Les Scènes de la Vie de campagne

Parmi les romans: Eugénie Grandet Le Lys dans la Vallée Les Illusions perdues

approfondissent des problèmes plus Parmi les romans: généraux et décevants que ceux de la La Cousine Bette province par le manque de sincérité et Le cousin Pons d’honnêteté dans un milieu où tout est chiffré. illustrent l’histoire des masses, Parmi les romans: étudiées à des époques différentes de la Z. Marcas, c’est vie politique l’Empire Le Député d’Arcis, c’est la Monarchie de Juillet que l’écrivain envisage comme la Parmi les romans: consequence inévitable de la vie Les Chouans politique, peignent les masses qui s’affrontent et se massacrent enfin, illustrent l’âge mûr de l’homme Parmi les romans: après les luttes et les déceptions de la Le Curé du village vie. Les Paysans


……….……………………………………………… RESUMES DES ROMANS REALISTES Ecritures 2 p. 86 PERE GORIOT (1834)

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EUGENIE GRANDET (1833) LES ILLUSIONS PERDUES (1836) Ecritures 2 p. 86 ……………………………………………………………………………..

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ETUDES PHILOSOPHIQUES Balzac est aussi le grand << visionnaire >> (comme le définit Baudelaire) qui va au-delà de la réalité visible pour essayer de comprendre les lois du devenir humain. Les Études philosophiques illustrent les ravages (danni) de la pensée. P e n s e r c ’ e s t q u e l q u e c h o s e c o n t r e n a t u r e p o u r B a l za c . Balzac était convaincu qu’une vie vouée à la passion, au plaisir, à une occupation intellectuelle intense ravageait l’homme autant que le vice et la douleur. Chacun doit donc choisir entre une vie frénétique et passionnante qui l’use et une vie calme qui l’ennuie mais ménage ses forces. D’ailleurs, Balzac faisait partie du premier groupe, il fut lui aussi victime de ce «ravage de la pensée». Cette idée est exprimée dans les romans la Peau de chagrin (1831) et la Recherche de l’absolu (1834). La « seconde vue », le « don de spécialité » ont quelque chose d’une participation mystique, en même temps que de cette continuelle métamorphose qui, dans le rêve, rapproche brusquement autour d’une figure apparue, d’une forme, d’un objet, des significations multiples. LA PEAU DE CHAGRIN (1831) Ecritures 2 p. 86

Voilà le thème du pacte avec le Diable (CPr. Faust de Goethe/Portrait de Dorian Gray de Wilde). L’argent se présente sous deux formes différentes tout au long du roman. La première forme que prend l’argent est celle de la pièce de monnaie. La deuxième forme est celle de l’argent érigé en système. Ce système permet donc de diviser les personnages en deux : les exclus de la société de l’argent et ce qu’on pourrait appeler les riches. Raphaël se situe entre les deux, il n’arrive pas à occuper une place déterminée. 45

L’argent est donc omniprésent dans l’œuvre, mais on le retrouve aussi à travers certains personnages notamment grâce à l’esthétique qu’il produit. Foedora est sans doute la personne par excellence qui représente l’argent. Le problème réside dans le fait que Raphaël n’a pas assez d’argent. Le fossé qui sépare Foedora de Raphaël est d’ordre pécuniaire. Le rapport de Pauline avec l’argent est beaucoup plus intéressant que celui de Foedora. Raphaël se refuse à avouer son amour pour Pauline (et donc se refuse à l’aimer) car elle n’a pas d’argent. L’argent et l’amour sont donc indissociables : sans argent, pas d’amour possible et ceci dans les deux sens : Raphaël ne peut aimer Pauline si un des deux n’a pas d’argent. Deux personnes riches peuvent d’aimer, deux personnes pauvres aussi ; L’argent ne respecte pas le temps, il se place au-dessus de lui. Pour l’argent, Raphaël trahit son passé, Comme il l’explique au début de sa confession, il peut vivre avec peu d’argent, ce n’est pas l’argent, à l’origine sa préoccupation principale. La peau de Chagrin peut donc être vue comme un ersatz de l’argent : premièrement, elle permet à Raphaël d’oublier ses problèmes financiers ; deuxièmement, elle fonctionne comme un objet hors du temps (les caractéristiques de la peau vont dans ce sens), car elle permet d’oublier le système capitaliste qui se met en place au dixneuvième siècle. Mais, la contrepartie de cet oubli est la perte de l’énergie vitale. (p.210 : Balzac associe la décrépitude de Raphaël non à la Peau, mais à la richesse" Fatale image de la richesse ")


Ecritures 2 p. 84 Une Etrange inscription- Peau de LOUIS LAMBERT (1836) …………… chagrin Le roman, écrit à la première personne, Analyse du texte décrit la rencontre du narrateur avec un jeune homme surdoué, étudiant au collège des oratoriens de Vendôme grâce à la protection de Madame de Staël. Absorbé par ses études personnelles, Louis reste à l’écart des autres. Il est souvent l’objet de railleries et de brimades. Parmi ses lectures, on retrouve Swedenborg, dont les théories apparaissent encore dans Séraphîta. Le jeune homme est un génie dont ses professeurs ne comprennent pas la soif d’absolu, car ce génie passe pour fou auprès de tous, excepté Pauline, sa femme, qui prend soigneusement note de ses pensées et les réunit dans le Traité des volontés qu’il n’a pas eu le temps d’achever. SERAPHITA (1834)……………………. Dans un château de Norvège situé près du fiord Stromfjord, Séraphitüs, un être étrange et mélancolique, semble cacher un terrible secret. Il aime Minna et il est aimé d’elle, qui voit en lui un homme. Mais Séraphitus est aussi aimé par Wilfrid, qui le considère comme une femme (Séraphîta). En réalité, Séraphitus-Séraphita est un parfait androgyne, né de parents acquis à la doctrine de Swedenborg qui vise à transcender la condition humaine et dont Séraphitus-Séraphita est l’exemple parfait. Immensément érudit, doué de facultés mentales dépassant le commun des mortels, il mène une vie solitaire et contemplative. Mais cet être quasi céleste rêve de connaître l’amour parfait, celui qui consiste à aimer conjointement deux êtres de sexes opposés. Finalement, sous les yeux effarés de Minna et Wilfrid, l’être total se transforme en séraphin et monte au ciel.………………………………

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STENDHAL

Ecritures 2 p. 88-96-97

Stendhal (vrai nom Marie-Henri Beyle est né en 1783 à Grenoble et mort en 1842 à Paris), est un romancier français. Dans l'univers imaginaire d'Henri Beyle, mieux connu comme Stendhal qui est un pseudonyme du nom d'une ville d'AIIemagne où il avait un poste dans l'administration, l’Italie occupe une place très importante. Stendhal est appelé l’italien, pour son amour pour l’Italie (CPR. La chartreuse de Parme). 26 septembre 1816.- J'ai retrouvé l'été; c'est le moment le plus touchant de cette belle Italie. J'éprouve comme une sorte d'ivresse. Je suis allé à Desio, jardin anglais délicieux, à dix mille au nord de Milan, au pied des Alpes. Je sors de la Scala. Ma foi, mon admiration ne tombe point. J'appelle la Scala le premier théiì.tre du monde, parce que c'est celui qui fait avoir le plus de plaisir parla musique.

BIOGRAPHIE Stendhal, de son vrai nom, Henri Beyle est né à Grenoble le 23 Janvier 1783 dans une famille honorable de la cité. Son père, Chérubin Beyle, est avocat au Parlement et son grand père maternel, Henri Gagnon est un médecin très estimé. A sept ans, Henri Beyle, perd sa mère. Enfant très sensible, il se révolte alors contre son père, contre sa tante et contre son précepteur, l’Abbé Raillane et participe passionnément aux évènements de la Révolution dont Grenoble fut le berceau. Il trouve refuge chez son grand père maternel, le bon Docteur Gagnon, qui saura lui parler et lui donner une bonne éducation. Henri Beyle acquiert à l’Ecole Centrale de Grenoble une solide instruction et en 1799, il part à Paris, pensant un moment se présenter à l’Ecole Polytechnique. Mais finalement avec l’aide de son cousin, le Comte Pierre Daru, Secrétaire Général à la guerre, il commence en 1800 une carrière militaire et rejoint l’Armée d’Italie. L’Italie le charme et notamment Milan qui l’enchante immédiatement et restera pour lui «la beauté parfaite» mais l’armée l’ennuie et il démissionne en 1802, pensant entamer une carrière d’auteur dramatique. En 1806, toujours grâce à son cousin Daru, le futur Stendhal reprend du service dans l’intendance et exerce ses fonctions en Allemagne, en Autriche, devient Conseiller d’Etat, mène une vie de dandy, participe aux campagnes de Russie et de Saxe et tombe avec Napoléon en Avril 1814, retrouvant ainsi sa liberté. Stendhal s’installe alors à Milan où il demeurera sept ans et compose en 1814 son premier livre sous le titre «Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase», sous le pseudonyme de Louis César Alexandre Bombet. Il voyage en Italie et fréquente assidûment la Scala qui, à l’époque est le temple de la musique mais aussi le lieu de réunion de l’intelligentsia milanaise, les loges servant de salons. Il publie en 1817 deux livres l’Histoire de la peinture en Italie et sous le pseudonyme de Stendhal Rome, Naples et Florence. Mais en 1821 après une déception amoureuse causée par Matilde Viscontini-Dembowski et devenu suspect à la Police autrichienne, il doit quitter Milan et regagner Paris, ce qu’il fait en juin 1822. L’héritage de son père ayant disparu, Stendhal est ruiné et doit parvenir à vivre de sa plume. Il fréquente alors les salons célèbres et connaît une vie amoureuse 47


intense et agitée. Il publie De l’Amour en 1822, sorte de journal de sa passion pour Matilde, La vie de Rossini en 1823, Racine et Shakespeare en 1823-1825, il tient une chronique musicale et picturale dans «le Journal de Paris». A 43 ans, Stendhal devient romancier et publie un roman d’analyse Armance (1827), Promenades dans Rome en 1829, puis revenant au roman d’analyse, il donne à la fin de 1830, son premier chef d’œuvre, Le Rouge et le Noir. La Révolution de Juillet fait de lui un Consul de France en Italie, d’abord nommé à Trieste l’autrichienne qui le refuse, il est ensuite nommé en 1831 à Civitavecchia où il trouve un climat plus serein mais éprouve également un profond ennui, malgré la proximité de Rome. Il entreprend durant cette période de grands livres inachevés Lucien Leuwen (1834-35), Vie de Henry Brulard (1835-36). Il obtient un congé de trois ans en France et retrouve le milieu parisien qui le stimule, Chroniques italiennes, Mémoires d’un touriste (1838), il conçoit en 1838 La Chartreuse de Parme qui paraîtra le 6 Avril 1839. En 1839, il est obligé de rejoindre son poste et va reprendre ses œuvres dont Lamiel. Sa santé se détériore, le 15 Mars 1841, il est victime d’une première attaque d’apoplexie à la suite de laquelle il est autorisé à retourner à Paris pour se faire soigner. Le 22 Mars 1842, à dix neuf heures, sur le trottoir de la Rue neuve des Capucines, Stendhal a une seconde attaque et meurt dans la nuit. Son cousin et exécuteur testamentaire, Romain Colomb le fait inhumer au cimetière Montmartre. THEMES FONDAMENTAUX………………………………………………………………. - Italie : exotisme et découverte du passé : L’Italie pour Stendhal est sa patrie d’élection, au point qu’il se fait appeler « Arrigo Beyle, milanais ». L’Italie est un lieu exotique, mais surtout elle est source d’histoire (CPR. Pour les romantiques il ya l’exaltation de l’histoire du Moyen-âge et de la Renaissance). Il adore toute l’Italie : les paysages, les gens, les femmes, le gout de la vie, les arts. Ses impressions du voyage en sont la preuve : Rome, Naples et Florence (181/) donne une image très vivante de l’Italie de l’époque. Dans Les Chroniques italiennes (1839) Stendhal reprend des chroniques de la Renaissance c’est-à-dire des histoires de passions et de haine, d’assassinats et de crimes. Mais surtout une de ses œuvres les plus importantes La chartreuse de Parme est centrée sur l’entrée des Français à Milan en 1799 et donc c’est une peinture minutieuse dans un moment du Risorgimento italien au moment où ils s’affirment les idées libérales.……………………………………………………………………. - l’amour est une cristallisation : La description de l’amour est presque clinique : il distingue quatre type d’amour : l’amour-passion, l’amour-gout, l’amour physique et l’amour de vanité- et il décrit les étapes de l’amour : admiration, désir, naissance de l’amour et cristallisation, qui signifie considérer la personne aimée parfaite. - étude psychologique et de l’ambition: Stendhal étudie la psychologie des personnages. Il cherche « la vérité, l'âpre vérité » des hommes, qui est, comme pour Balzac, l’ambition. Pourtant, s'il est obligé d'assumer un masque pour survivre dans une société qu'il méprise, le héros stendhalien ne perd jamais le sens de l'honneur ni la générosité. Ce n'est qu'après avoir pris conscience de la vanité de l'ambition, après avoir renoncé à ses projets, qu'il atteint finalement le bonheur qu'il tire de lui-même, de son âme. Autobiographisme : Pendant toute sa vie Stendhal a cherché sa propre identité. Il a 48


cherche à s’observer sans tomber dans la piège de l’autojustification comme Rousseau ou de la complaisance comme Chateaubriand : il se juge avec détachement, ironie et lucidité. -égotisme: Stendhal a passé sa vie à chercher de se comprendre, il a du reste passé sa vie à essayer de se comprendre, faisant de l’égoïsme une doctrine : l’égotisme (culte du moi), c'est-à-dire la recherche ou quête du Moi. Stendhal commémore sa propre vie comme un culte (ses œuvres sont autobiographiques). Il y a une ouvre qui s’intitule Souvenirs d’égotisme. Selon Stendhal, les hommes sont des égoïstes et donc les personnages de Stendhal ont un individualisme très fort. - épicuréisme : Le héros stendhalien conjugue le désir de grandeur et l’épicuréisme (philosophie de la recherche du plaisir). Il aspire à être quelqu’un et il cherche le bonheur avec rage (CPR. En opposition à Voltaire qui parlait de « son jardin à cultiver » c’est-àdire à l’acceptation positive du négatif et surtout au Stoïcisme de De Vigny qui parle d’acceptation de la vie avec « stoïque fierté »). Ses héros n’acceptent la réalité, mais ils luttent avec passions et lucidité, pour obtenir le bonheur. - beylisme ou le bonheur: Par-delà les différences, les personnages stendhaliens ont tous un élément en commun entre eux et avec leur auteur: la recherche du bonheur. Comment valoir quelque chose monde dominé par l'hypocrisie, comment mériter l'amour, comment être à la fois une grande âme et un être heureux ? Voilà le problème central de leur existence. Pour surmonter les obstacles et les difficultés, le héros stendhalien doit faire preuve d'une grande énergie, la << virtù >> (Stendhal utilise le mot italien), qui le pousse à accomplir des <<folies >>, c'est-à-dire des actes que la morale et les conventions sociales condamnent mais qui leur procurent une apparente jouissance. Pour Stendhal la quête du bonheur est l’essence de sa philosophie qu’il qualifie « beyliste ». Elle nécessite deux qualités : le sens de la psychologie pour comprendre les motifs des actions des hommes et de la logique pour ne pas se tromper sur la stratégie à adopter. Ses personnages n’ont pas de scrupules : ils luttent pour le bonheur, et ils cherchent des escamotages : ils étudient la psychologie des autres, et ils ont une logique conséquente pour agir et s’affirmer (CPR. Julien Sorel de Le Rouge et le noir). Mais cette recherche de bonheur reste toujours insatisfaite chez Stendhal comme chez ses héros. Noblesse : Malgré ses convictions libérales, il ne peut accorder sa confiance à la bourgeoisie dominée par un esprit utilitariste. La vraie noblesse est celle de l'âme, celle de l'être qui tient ses désirs de lui-même et qui s'efforce de les satisfaire avec l'énergie qu'il a en lui. Ce conflit entre l'individu et la société s'expire avec lucidité dans tous les romans de Stendhal, dans la description des mœurs des dernières années de la Restauration (Le Rouge et le Noir), dans l'évocation du despotisme de la petite cour de Parme vers 1820 (La Chartreuse de Parme), ou dans l'évocation du triomphe de la bourgeoisie sous le règne de Louis-Philippe (Lucien Leuwen). – élitisme : Stendhal n’a pas été compris par ses contemporains, mais lui aussi était convaincu de ne pas être compris………………………………………………… - peinture réaliste de la société : il veut peindre la société dont il déteste le cléricalisme et le conformisme. (CPR. Julien Sorel de Le Rouge et le noir). Soucieux de vérité, Stendhal s'inspire toujours d'événements authentiques, se documente, recherche les 49


«petits faits vrais », car pour lui, le but du romancier est celui de refléter la réalité. Persuadé que la vérité est le fruit d'une expérience, il part toujours de ses sensations, de ce qu'il sait. Etre réaliste ne signifie pas photographier la réalité. -Style comme recherche d’objectivité. Son style est net, dépouillé, incisif qui correspond à la recherche d’objectivité, même si encore le narrateur intervient avec ses commentaires critiques et ironiques (CPR. Dans le Naturalisme le narrateur est invisible comme Dieu dans la création-Flaubert). La concision, la rigueur, la sobriété, le style du « Code civil » (CPR. Balzac) ne servent pas à décrire les sentiments; il doit les faire vivre, les faire <<sentir >>. S'il évoque des paysages, il doit le faire à travers les sentiments qu'ils suscitent chez le héros………………………………………... –Focalisation interne : Stendhal voit le monde à travers les yeux de son personnage, vit avec lui, sent avec lui, dit ce que le personnage sait. En général, il adopte le point de vue du personnage principal, comme dans Le Rouge et le Noir; parfois il alterne les points de vue, celui de Fabrice, de Clélia ou du comte Mosca, comme dans La Chartreuse de Parme. Parfois encore, Stendhal n'est donc jamais le narrateur omniscient, qui sait tout et voit tout, qui se place au-dessus de ses personnages, observateur impassible. Il découvre lui-même l'histoire à mesure qu'il raconte………………………………………….. Stendhal réaliste ou romantique? Stendhal croit que le roman est un fidèle reflet de la réalité et le roman doit décrire les personnages, même si les faits historiques ont trop d’ampleur pour être compris selon la vérité. Il préfère la relation précise de « petits vrais faits ». Le roman est une chronique de vie qui se déroule dans un espace réel (CPR. En opposition à la vraisemblance de Balzac qui veut faire « concurrence à l’état civil 2, QUI veut que ses personnages puissent sembler vrais). ------------------------------------------------------ŒUVRE… LE ROUGE ET LE NOIR (1830)…………………………………………………………….. Le titre met l’accent sur un dilemme social : pour réussir, faut-il choisir le rouge qui représente la carrière des armes ou le noir qui représente la carrière ecclésiastique. Julien est un jeune pauvre, mais éduquée qui parvient à une place digne dans la société, mais qui souffre des inégalités, mais qui réagit à travers la lutte, l’égotisme et le cynisme (CPR. Les Misérables d’Hugo acceptent leurs conditions avec résignation). Julien Sorel est animé d'un double conflit : un conflit intérieur entre l'ambition, la volonté de réussir, la conscience de sa propre valeur et la sensibilité qui le rend vulnérable ; et le conflit entre l'aspiration au bonheur et les obstacles que la société dresse devant lui. À cause de ses origines modestes, Julien Sorel est destiné à rester dans l'ombre. Sous l'Empire, il aurait pu se distinguer dans l'armée (le Rouge) ; sous la Restauration, il ne lui reste qu'à embrasser la carrière ecclésiastique (le Noir). Ses calculs, son hypocrisie sont une nécessité, une arme contre la société. C’est à travers le regard de son personnage Julien, un jeune provincial intelligent et ambitieux, contraint de gagner sa vie, que Stendhal dépeint les intrigues de la bourgeoisie, de la noblesse et du clergé, dans une société sclérosée, divisée entre ultraroyalistes et libéraux, Paris et province, jansénistes et jésuites dont c’est le retour en force. En Julien Sorel, Stendhal a tout mis : la haine du père et de ceux qui n’aiment pas la culture, la haine de Dieu et de l’Église, la haine du monde qui contraint à l’hypocrisie. 50


………………………………………………………………………………………….. Résumé : Dans une petite ville de province, à l'époque de la Restauration, le jeune Julien Sorel, fils d'un bucheron et grand admirateur de Napoléon, est engagé comme précepteur des enfants du maire, M. de Rénal. Timide mais ambitieux, il se lance comme un défi : séduire Mme de Rénal. Après un passage au séminaire de Besançon, Julien se retrouve à Paris comme secrétaire du marquis de La Mole. Il parvient à se faire aimer de sa fille, la jeune Mathilde, qu'il est sur le point d'épouser quand une lettre de Mme de Rénal le dénonce comme un arriviste sans scrupules. Furieux, Julien tente d'assassiner Mme de Rénal. Il est condamné à mort, mais en prison il découvre enfin le bonheur: l'amour de Mme de Rénal qui abandonne tout pour vivre quelques jours à coté de lui. LA CHARTEUSE DE PARME (1839)………………………………………………………. Stendhal écrit La Chartreuse de Parme en étudiant une chronique italienne du XIV e siècle. Il critique, à travers le duché de Parme, l’état policier où tout est soumis au vouloir du prince (critique de l’absolutisme CPR. Châtiments d’Hugo). L’optique de Fabrice qui voit de son optique la bataille de Waterloo sert à Stendhal à démystifier la grandeur de Napoléon et à critiquer son mythe. Il y a une étude psychologique des personnages. Dans la petite cour de Parme de l'époque postnapoléonienne, Fabrice évolue au milieu d'hypocrisies, d'intrigues, de luttes politiques. Mais il n'est pas déterminé par sa situation sociale, comme Julien. Il possède en outre le don naturel de plaire et, surtout, il est indifférent au jugement d'autrui. Capable de renoncer à tout pour l’amour, il est caractérisé par une constante tension vers les valeurs supérieures (amour et foi). Résumé: Fabrice del Dongo, jeune noble italien, admirateur de Napoléon lui aussi, rejoint les armées françaises à Waterloo. Revenu en Italie, il se met sous la protection de sa tante, la duchesse Sanseverina, qui est la maitresse du comte Mosca, premier ministre du prince de Parme. Elle lui conseille d'entreprendre une carrière ecclésiastique. Malgré ses protections, Fabrice, accusé d'être libéral, se retrouve en prison. Là, il connait Clélia Conti, la fille du gouverneur de la prison et tombe amoureux d'elle. Il s'évade. Il retrouve plus tard Clélia, mariée entre-temps à un marquis. Il a un enfant d'elle. Devenu archevêque de Parme, Fabrice connait la douleur de voir son fils mourir suivi peu après de Clélia. Il se retire alors dans la Chartreuse de Parme, où il meurt peu après. LUCIEN LEUWEN (1894) Incomplet………………………………………………………….. Résumé Renvoyé de l'école polytechnique pour opinions républicaines, Lucien est nommé sous-lieutenant à Nancy. Il s'ennuie. Comme il rencontre de nouveau des problèmes lorsqu'il recommence à fréquenter le milieu républicain, il se rapproche des légitimistes et s'ennuie encore plus. C'est alors qu'il fait la connaissance de Madame de Chasteller: ils éprouvent l'un pour l'autre à la fois attirance et méfiance, faisant se succéder approches et retraits. Rentré à Paris, Lucien commence sa carrière politique, et réussit de mieux en mieux. Mme de Chasteller se pense abandonnée. Selon les plans de Stendhal, ils devaient ensuite se retrouver et s'épouser.………………………………… …

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HISTOIRE (1851-1870): LE SECOND EMPIRE Ecritures 2 p. 126 Le coup d'État du 2 décembre 1851 est l'acte fondateur du Second Empire: Louis-

Napoléon Bonaparte devient le Président de la République française. Puis Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1852, se proclame Napoléon III, Empereur des Français. Le Second Empire est le système constitutionnel et politique instauré de Napoléon III. La première moitié du Second Empire est dite de l'Empire autoritaire, tandis que la seconde période est dite de l'Empire libéral. Le Second Empire se termine le 4 septembre 1870 à la suite de la défaite de Sedan lors de la guerre contre la Prusse de Bismarck, puissance montante en Europe,

GUSTAVE FLAUBERT Ecritures 2 p. 140 p. 148-149 Gustave Flaubert est un prosateur de premier plan de la deuxième moitié du XIXe siècle, Gustave Flaubert a marqué la littérature française par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style dans de grands romans comme Madame Bovary (1857), L'Éducation sentimentale (1869), Salammbô (1862). Héritier direct du Romantisme, mais désireux de s'affranchir du « cancer du lyrisme », Flaubert renouvelle la conception formelle du roman, qui anticipe le Naturalisme. Zola ne s'y trompe pas: Flaubert « a changé le roman en une couvre d'art harmonique, impersonnelle, vivant de sa beauté propre ainsi qu'un beau marbre. » Flaubert occupe une position charnière dans la littérature du XIXe siècle entre le Romantisme et le Naturalisme. Ses personnages sont romantiques, parce qu’ils vivent des sentiments forts et des passions ardentes, mais le style est impersonnel comme dans le Naturalisme. Il est l'un des plus grands romanciers de son siècle : il se place entre le roman psychologique (Stendhal), et le mouvement naturaliste (Zola). Mais !es deux tendances, romantique et réaliste, ne cessent de coexister en lui. « Il y a en moi, littéralement parlant, écrit Flaubert en 1852, deux bonshommes distincts : un qui est épris de lyrisme, de grands vols d'aigles, de toutes les sonorités de la phrase et des sommets de l'idée ; un autre qui étudie le vrai tant qu'il peut. » BIOGRAPHIE Gustave Flaubert est né le 12 décembre 1821, dans l’appartement de fonction de son père, chirurgien-chef à Rouen. Il entre en 1832 au collège royal de Rouen. Gustave est un enfant du siècle, traînant la mélancolie romantique d’un René, le héros de Chateaubriand. Au lycée, entre 1837 et 183 écrit des contes fantastiques, des confidences autobiographiques et un roman « métaphysique et à apparitions », Smarth. En 1840, il obtient tout juste le baccalauréat. C’est sans conviction qu’il débute des études de droit à Paris, mais le droit 55


ne le passionne guère. Il préfère fréquenter les milieux littéraires et artistiques. Visiteur assidu de l’atelier du sculpteur James Pradier, il y rencontre Victor Hugo. En mars 1843, il fait la connaissance de Maxime Du Camp, qui se destine à une carrière d’homme de lettres. La même année, Flaubert entreprend la rédaction de L’Éducation sentimentale. Victime en janvier 1844 d’une crise nerveuse d’une extrême violence, la première d’une longue série, Flaubert raconte s’être « senti emporté par un torrent de flammes ». Toujours à la merci d’une rechute, il abandonne ses études de droit et s’installe définitivement à Canteleu, au hameau de Croisset, près de Rouen. Ses parents y ont acheté une vaste demeure, au bord de la Seine. Là, il se consacre au « culte fanatique de l’art », l’unique consolation à « la triste plaisanterie de l’existence ». En 1846, la mort lui arrache son père : il recueille sa mère et sa jeune nièce à Croisset, qu’il ne quitte que très rarement. La même année, à l’occasion d’un de ses séjours à Paris, il rencontre Louise Colet, femme de lettres en vogue qui tient un salon fréquenté par des écrivains en vue : Alfred de Vigny, Alfred de Musset. Elle aura une liaison avec Flaubert orageuse. Après une première rupture en 1848, ils se réconcilient trois ans plus tard pour se séparer définitivement en 1855. Durant tout ce temps, ils ne cesseront de correspondre. Plus qu’une maîtresse, Louise Colet a été pour Flaubert une muse d’inspiration. En avril 1856, après cinquante-quatre mois de travail acharné, Gustave Flaubert met un point final au manuscrit de Madame Bovary. Il a noirci plus de 3 800 feuillets, sans compter les brouillons : dix pages en moyenne pour une page utile. Le texte est transmis à la Revue de Paris dans laquelle il doit paraître en six livraisons, d’octobre à décembre 1856. Dès sa sortie, l’histoire de cette fille de paysans – qui pour tromper son ennui trompe son mari puis contracte des dettes – fait scandale. Gustave Flaubert a presque trente ans lorsqu’il se met à la rédaction du roman, en septembre 1851, Madame Bovary. En mai 1856, la publication de Madame Bovary est interrompue. Flaubert est poursuivi et il subit un procès pour l’immoralité du roman (CPR. Fleurs du mal de Baudelaire). Napoléon III exerce le pouvoir absolu. Finalement, qu’est-ce que le procès de Madame Bovary, si ce n’est celui de la lecture ? D’avoir mis en scène une femme qui trompe son mari ? Non. C’est le procès d’un provocateur, en particulier, et de la lecture, en général, qui pervertit notamment les femmes, et vient troubler l’ordre établi. Le roman, après l’absolution de Flaubert, sera un vrai succès. Quelques semaines après le procès, Flaubert commence un roman historique, Salammbô, qui traite de la révolte de Carthage, trois siècles avant J.-C. À sa parution en novembre 1869, L’Éducation sentimentale est très mal vue par les critiques. La publication de La Tentation de SaintAntoine en 1874, auquel Flaubert a travaillé inlassablement pendant des années, est un échec. Cette pièce inclassable ne séduit pas davantage les critiques que L’Éducation sentimentale. L’année suivante, amer et pessimiste, Flaubert commence la rédaction de Bouvard et Pécuchet. Très seul, il est accablé par les dettes : il vend ses fermes et quitte son appartement parisien, par mesure d’économie. En outre, sa santé est fragilisée par le retour de crises d’épilepsie qui l’épuisent. Il meurt en 1876, alors que Flaubert n’a achevé que deux des trois textes qu’il destine au recueil des Trois contes. THEMES FONDAMENTAUX………….…………………………………………………………. ------------------------------------------------------ŒUVRE… - le Romantisme des passions : Flaubert est un romantique dans son cœur : il a une foi et une imagination romantique et ardente et une sensibilité forte. Il exalte les passions. 56


L’exemple plus évident de son Romantisme de passion est son personnage plus célèbre Emma Bovary, qui est une héroïne romantique, qui meurt parce que la force des passions qu’elle sent la tue. Emma est malade de passions et d’hallucinations. Sa vie est un grand rêve romantique.………………………………………………………………………….. - Bovarysme : le nom d’Emma a donné son nom à un état de crise psychologique et morale, le bovarysme, qui est un état d’insatisfaction, inadaptation sociale qui porte à une fuite dans l’imaginaire. ………………………………………………………………………….. - la psychologie : Comme Stendhal, Flaubert étudie la psychologie des personnages. Emma souffre d’une maladie psychologique. Elle est esclave de l’imagination : elle est donc visionnaire. ………………………………………………………………………. -le pessimisme : Selon Flaubert, comme selon Balzac, l’homme est esclave des passions. Les hommes sont dominés par l’imagination. L’imagination n’est pas réalité, donc l’homme souffre parce que sa vie n’est pas comme il la voudrait. Le pessimisme naît de la déception des rêves. Emma est esclave de son imagination, donc son pessimisme naît du contraste entre imagination et réel : elle constate que la vie qu’elle vit n’est pas celle qu’elle voudrait vivre. En Bouvard et Pécuchet il critique la vision positive du Romantique : il n’y a aucun progrès dans l’histoire. ……………………………………….. - Réalisme : Flaubert écrit des romans réalistes pour le souci du réel qui anime l’écrivain : il a l’art de tout décrire avec une précision scrupuleuse et scientifique. Les sujets sont empruntés à la vie réelle. Mme Bovary est inspiré d’un fait véridique (un élève de son père avait épousé une femme romanesque). Dans l’éducation Sentimentale, il y a l’étude des milieux parisiens. ………………………………………………………………………….. - Souci de documentation : La recherche de se documenter chez Flaubert est constante. Pour Madame Bovary il remplit une fiche clinique des maladies des personnages, pour l’Education Sentimentale, pour parler des journées révolutionnaire de 48, il a dépouillé les journaux et interrogé des témoins. …………………………………………………………. - L’impersonnalité : Si les personnages de Flaubert sont romantiques, la technique du romancier est réaliste. Flaubert utilise la technique narrative de l’impersonnalité, utilisée du Naturalisme et de Zola et de Verga. Il refuse la technique du narrateur omniscient, utilisée de Victor Hugo dans Les Misérables ou de Manzoni dans Les Fiancés. Le narrateur doit être invisible comme Dieu dans la création : la voix du narrateur est objective, sans aucune intervention du narrateur dans le roman. Il veut être invisible et donner une vision objective de l’écriture. Il utilise comme Verga dans Les Malavoglia la focalisation interne (le récit rapporte seulement ce que voit et pense un personnage) et le discours indirect libre (le discours du personnage devient la narration directe sans les guillemets). - Esthétisme : Flaubert reprend sans arrêt les pages qu’il a écrites pour le corriger. Il consacre toute sa vie à la littérature. Pour Flaubert, l’artiste n’a pas d’autre mission que le Beau : « Le but de l’art, c’est le beau avant tout. » Travailleur infatigable de la phrase, Flaubert pouvait reprendre des dizaines de fois l’écriture d’un même paragraphe, passant une matinée à mettre une virgule, avant de le soumettre au lecteur. ……………………….. MADAME BOVARY (1857) ……………………………………………………………. Madame Bovary apparaît en 1857, la même année que Les Fleurs du mal de Baudelaire, et suscite un scandale, parce qu’il est considéré immoral pour son contenu ; l’histoire d’une adultère, sans amour pour le mari et pour la fille, qui se suicide dans la morale du temps 57


étaient provocations contre le Christianisme. Emma Bovary, lectrice passionnée de romans sentimentales, est victime de ses illusions et des aspirations qui excèdent sa condition de petite bourgeoise de province. Si le roman est une satire du romantisme féminin, il dénonce également un travers de la condition humaine. En poursuivant des rêves de bonheur tout aussi illusoires qu’inaccessibles, Emma incarne un type psychologique universel auquel elle donnera son nom, le bovarysme…………………………………………………… Résumé: Emma Rouault, élevée dans un couvent, épouse Charles Bovary, officier de santé, pour fuir la ferme paternelle où elle s’ennuie. Emma est fascinée par ses lectures romantiques et elle a une vision exagérément visionnaire de l'existence : elle voudrait vivre la vie des romans. Charles ne réponds pas à ses attentes d'une vie pleine de péripéties et de passions : elle rêve un monde luxueux et son imagination est riche de chimères extravagantes (bals, amants, lectures). La vie d’Emma devient ennuyeuse et elle tombe malade. Préoccupé par la santé de sa femme, Charles décide de changer d'air et le ménage s'installe en Normandie où, petit à petit, se resserre autour de la jeune femme. En proie à un ennui croissant, malgré la naissance d'une petite fille (berthe, qu’elle ne réussit pas à aimer). Emma a d'abord une idylle platonique avec Léon Dupuis, un jeune clerc de notaire, puis elle tombe dans les bras d'un séducteur expérimenté, un riche propriétaire agricole, Rodolphe, qui sait trouver les paroles qui la touchent. Mais bientôt Rodolphe rompt avec cette maitresse dont les excès passionnels l'inquiètent. Emma tombe malade. Sa maladie est nerveuse et psychologique. Puis elle a une deuxième rencontre, non plus platonique, avec Léon Dupuis, dont elle était tombée amoureuse, mais lui il la laisse. Pour la déception de ses rêves et de ses espérances, Emma se suicide à l’arsenic. Charles découvre les lettres de ses amants et il meurt de chagrin. La fille Berthe va vivre chez sa grand-mère paternelle. Les personnages deviennent ainsi des types. Emma est victime de ses lectures romantiques. Charles, au contraire, le médecin de campagne qu'elle a épousé, à la conversation « plate comme un trottoir de rue », est le prototype de la médiocrité. Emma déteste la monotonie de la vie. Ses ambitions sont déçues et sa frustration supère l’ennui. Elle trouve refuge dans ses lectures romanesque, en cristallisant (CPR. De l’amour Stendhal) des médiocres comme amants livresques. «Madame Bovary est l’histoire de la maladie mentale d’une femme, qui est prisonnière du Romantisme : les livres sont l’unique source de sa vie. Elle n’accepte pas de vivre le réel, mais elle voudrait vivre dans un roman et être l’héroïne d’un roman. Madame Bovary est une visionnaire, incapable de vivre le réel : elle connaît le monde à travers les romans. Son univers est le roman. Emma est victime des illusions : elle est malade d’hallucinations. Elle est prisonnière du Romantisme des livres. Emma est folle, comme le Don Chicotte de Cervantès qui voit son amante Dulcinée dans les moulins à vent (….). Emma est donc malade des livres qui animent sa folie. La mort d’Emma Bovary est le symbole de la fin du Romantisme : Emma meurt parce qu’elle ne peut pas vivre dans le réel ses rêves. La technique de l’impersonnalité que Flaubert utilise sert à exorciser le contenu romantique du roman. Avec Madame Bovary, Flaubert démontre que les idéaux du Romantisme sont magnifiques, mais impossibles à se vivre. Flaubert considère Madame Bovary son roman le plus important, comme il a écrit : « Madame Bovary, c’est moi » (M. Badiali, « Madame Bovary ou la mort du Romantisme », Université de Grenoble, 1998, p. 25-26). 58


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SALAMMBÔ (1862) …………………………………………………………………. Résumé: L'action se situe en 238 avant J.-C. Les mercenaires de l'armée carthaginoise d'Hamilcar se révoltent pour être payés. Leur chef, Mathô, dérobe le talisman de Carthage, un voile sacré, qui sera récupéré par la fille d'Hamilcar, Salammbô, dont Mathô est épris. Hamilcar se venge et supplicie Mathô. Salammbô en meurt de désespoir, avouant ainsi sa passion secrète pour le jeune homme (CPR. Constant, la mort d’Ellénore en Adolphe). Le roman se compose de tableaux grandioses, à la fois réalistes et épiques, que Flaubert réalise après avoir accumulé une documentation impressionnante sur l'époque. L'histoire et la vie intérieure des personnages sont subordonnées à l'évocation du cadre, de l'atmosphère et des détails. EDUCATION SENTIMENTALE (1869)……………………………………………………….. Avec L'Éducation sentimentale, Flaubert revient au monde contemporain. Ce projet s'élargit ensuite pour devenir l'histoire « morale et sentimentale » des hommes de sa génération, celle qui a vécu la révolution de 1848. Et cette histoire est l'histoire d'un échec individuel et collectif. ………………………………………………………………………….. Résumé: Le jeune Frédéric Moreau s'éprend de Mme Arnoux, rencontrée sur un artistiques et révolutionnaires de Paris. Mais cet amour, pourtant partagé, n'aboutit pas. Il prend alors des maitresses, mais ces liaisons seront un échec comme toutes les autres entreprises de Frédéric. Seize ans plus tard, quand il retrouve Mme Arnoux vieillie, il fait le bilan de sa vie ratée. L'histoire de la passion de Frédéric pour Mme Arnoux s'inscrit dans l'espace d'une période définie de l'Histoire, dans un monde réel : les personnages doivent apparaitre comme les produits de ce monde. Si Frédéric en reste à son amour impossible, s'il cherche à vivre jusqu'au bout la flamme de son premier amour, c'est parce que la société dans laquelle il vit ne lui offre aucun avenir et l'enferme dans la passivité et l'immobilisme (CPR. Julien Sorel, Le Rouge et le noir). Le tragique de son histoire n'est pas tant d'avoir manqué sa vie, mais la constatation de ne pas souffrir de l'avoir manquée. Les événements glissent sur cet être faible et velléitaire (CPR. Adolphe de B. Constant), qui fait figure d'antihéros et qui a très peu en commun avec les héros balzaciens, animés tous d'une forte énergie. Il n'y a pas de dénouement véritable, pas de point culminant: c'est le hasard des rencontres et des circonstances qui construit l'intrigue. Il en résulte une structure narrative par blocs, plus juxtaposés qu'organiquement liés. Le roman est inséré dans la réalité historique. Il s’est documenté sur l’histoire de Paris de la Monarchie de Juillet (1830) et sur la révolution de 48. L’écrivain nous fait pénétrer dans le milieu des jeunes opposants à la Monarchie de Juillet. Il décrit une jeunesse pleine d’espoir, dans un moment agité entre deux révolutions (1830/1848) qui ne parvient pas à concrétiser ses rêves dans l’inaction. C’est l’échec du Romantisme, sa fin définitive. (CPR. Mme Bovary). BOUVARD ET PECUCHET (1880, POSTHUME)……………………………………. En plein Positivisme, Flaubert tome en ridicule les mythes du Savoir total et du Progrès, chers au XIX• siècle (CPR. Lamartine/Hugo qui ont foi dans le progrès). L'idée de faire un roman sur la bêtise humaine remonte à 1843. Mais c'est en 1872 que Flaubert se met à travailler à Bouvard et Pécuchet, qui restera inachevé.

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Résumé : Il s'agit de deux copistes qui, profitant d'un héritage, se retirent à la campagne pour satisfaire leur soif de connaissance. S'attaquant successivement aux différentes branches du savoir, ils accumulent une documentation encyclopédique, classifient, inventorient, puis ils passent à l'expérimentation. Mais chaque fois ils constatent leur échec. Finalement, ils décident de revenir à leur métier de copistes. Le résultat de ce travail sera un dictionnaire des bêtises (CPR. Critique à l’Encyclopédie de Diderot). L'intrigue est presque inexistante, la structure fortement répétitive, la consistance psychologique faible. Flaubert : romantique ou réaliste ? ………………………………………………….. Flaubert n’est pas réaliste, il est romantique, mais la technique narrative en Madame Bovary est réaliste. Si les personnages sont romantiques, Flaubert utilise la technique de l’impersonnalité (CPR. Naturalisme). « L'artiste dol être son œuvre « comme Dieu dans la création, invisible, tout puissant», « présent partout, visible nulle part ». Cette conception explique peut être la célèbre phrase : « Madame Bovary, c'est moi ». La technique de l’impersonnalité sert à exorciser le contenu romantique du roman. Le romancier renonce à vivre sa propre vie pour se consacrer à son Art : il s'oublie dans son couvre. Etre présent dans son œuvre, cela ne signifie pas être, comme Balzac, le démiurge toujours omniprésent. Flaubert alterne deux visions : le point de vue interne, qui passe d'un personnage à un autre, et le point de vue du narrateur. Grace à la focalisation interne, le lecteur voit ce que les personnages voient, sent ce que les personnages sentent.

LITTÉRATURE: AU DE LA’ DU ROMANTISME En France il y a deux mouvements qui supèrent le Romantisme: 1) le Naturalisme, qui est une opposition complète à l’esprit romantique (Zola, Concours) qui nait du filon réaliste de Hugo (le roman pour les pauvres- Les Misérables), Balzac (le roman de description de la société contemporaine- Comédie humaine) Stendhal (le roman de la crique sociale- Le rouge et le Noir), qui reprend de Flaubert la technique narrative de l’impersonnalité (Madame Bovary ou le roman de la fin du Romantisme) 2) A. EN POESIE le Symbolisme, qui est l’évolution progressive et intimiste ou esthétique du Romantisme poétique qui commencent avec Chateaubriand (René), Senancour (Oberman), Constant (Adolphe), Lamartine (lyrisme amoureux dans les Méditations Poétiques), Hugo (drame paternel dans les Contemplations), B. EN PROSE le Décadentisme, qui est l’évolution progressive et extériorisée ou esthétique du Romantisme prosaïque qui commencent avec De Vigny (idée de l’écrivain comme paria Chatterton-Stello), Hugo (idée du poète prophète et mage dans Les Poèmes), Balzac (idée hyperréaliste des romans philosophiques Louis Lambert, Séraphita).

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