LE NATURALISME Ecritures 2 p. 168-171 LA FIN DU ROMANTISME est un mouvement littéraire qui naît en opposition au Romantisme dans les dernières décennies du XIXe siècle, Il va au-delà du Réalisme (de Balzac ou de Stendhal), qui veut mettre au premier plan le réel : il cherche à introduire dans l'art la méthode des sciences expérimentales appliquées à la biologie par Claude Bernard et de la théorie de Darwin de la sélection naturelle. Donc le Naturalisme comprend des éléments de Réalisme, mais additionnés à des outils scientifiques. « Étudiez notre littérature contemporaine, écrit Zola dans Mes Haines, vous verrez en elle tous les effets de la névrose qui agite notre siècle ; elle est le produit direct de nos inquiétudes, de nos recherches âpres, de nos paniques, de ce malaise général qu'éprouvent nos sociétés aveugles en face d'un avenir inconnu ». Le « mal du siècle » qui avait caractérisé les débuts du romantisme semble se prolonger, pour Zola, en un « mal de fin de siècle », c’est-à-dire la fin du Romantisme. Après l'échec de la Révolution de 1848, et avec la victoire des intérêts économiques sur les utopies politiques, on assiste à une espèce de liquidation du Romantisme. Autres écrivains, comme Flaubert et Baudelaire, refusent l'effort romantique de concilier l'art et la vie. Flaubert ouvre la voie aux au Naturalisme et Baudelaire au Symbolisme. L'année 1848 marque donc une rupture entre littérature et politique. Le terme « réalisme » correspond à un courant littéraire du XIXe siècle, dont les précurseurs sont Balzac et Stendhal. Flaubert marque l'apogée du réalisme, que Zola orientera vers le Naturalisme. Sous l'influence des sciences exactes et du positivisme d'Auguste Compte (1798-1857) l'intérêt des écrivains pour la réalité objective devient plus en plus grand. Avec compte une nouvelle religion va naitre : la foi dans l’humanité et dans la science. Dans son Cours de philosophie Compte applique à l'étude des phénomènes sociaux les méthodes thématiques et des sciences expérimentales. Libérée des rêves de la religion et de la philosophie, l’humanité est en train d'accéder à l’âge adulte, « à l’état positif ». A travers la connaissance des faits positifs elle pourra connaitre le monde. En art le réalisme fait d'abord scandale en peinture avec Un enterrement à Ornans (1854) de Courbet, qui croit que l'artiste doit peindre ce qu'il voit, « l'homme d’aujourd’hui dans la civilisation moderne ». La même année (1857), Flaubert publie son roman Madame Bovary. Il est considéré comme le modèle du roman réaliste, bien que Flaubert refuse l'étiquette de « réaliste ». ……………………………………………. LE NATURALISME La recherche du vrai, l'enquête, le travail sur document, sont les éléments qui caractérisent les romans d'Edmond et Jules Goncourt. Leurs romans tracent l'histoire de personnages appartenant aux plus basses classes de la société et qui représentent tous des cas pathologiques. Le roman Germinie Lacerteux (1865), par exemple, histoire de la déchéance d'une domestique, est l'étude d'un cas d'hystérie. Le respect de la réalité et le souci d'objectivité créent écriture, qui se propose de fixer les impressions rares et fugitives à la manière des peintres impressionnistes. Soucieux de donner une nouvelle orientation au roman, Zola devient bientôt le chef de file du groupe. C'est lui qui utilise pour la perrière fois, en 1866, l'étiquette « naturaliste », qu'il emprunte à la philosophie où le terme est utilisé pour désigner toute pensée qui fait de la nature le premier principe des choses. Mais c'est surtout entre 1876 et 1880 que le mot désigne une véritable école littéraire ayant comme but l'étude des faits humains, psychologiques et sociaux. Il y a l’influence des théories de Darwin, dans L'origine des espèces, l'étude de la médecine expérimentale de Claude Bernard, mais surtout l'influence du déterminisme 64